Madeleine FAURE
Sous la direction de Pierre Belli-Riz
Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble 10.05.2021
Faire des études d’architecture n’a jamais été une évidence. Mon avenir a toujours été très flou et je me suis toujours posé beaucoup de questions sur celui-ci. Au lycée, j’aimais beaucoup de choses mais chacune pas assez pour en faire mon métier. J’ai visité des écoles de design, d’arts et d’architecture. Les écoles d’architecture sont celles qui m’ont semblées le plus me convenir. L’encadrement et la pluralité disciplinaire m’a attirée. Ces études me permettaient d’avoir le côté artistique en étant cependant encadrées et théoriques.
Je suis très observatrice et ai toujours aimé regarder ce qui m’entoure. Avant mes études supérieures, je ne portais pas vraiment attention au sens de l’architecture, j’observais simplement l’esthétique des choses, ce que je trouvais beau. L’esthétique est une chose sur laquelle je me suis penchée suite à des cours de dessin, suivis pendant six ans, qui m’ont permis d’acquérir une sensibilité vis-à-vis de l’Art. Sensibilité que je voulais garder dans mon métier. J’ai effectué mon stage de 3e en atelier de maquettistes, c’est la première fois que j’ai envisagé les études d’architecture.
Je suis arrivée à l’école avec l’idée que l’architecture était principalement esthétique et créative. Mes trois années d’études m’ont appris que l’architecture est une discipline très large qui joue un rôle sociétal important. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours aimé contempler, observer. Plus particulièrement les gens et leurs actions. Les cours de sociologie au lycée m’ont amenés à observer les comportements humains dans l’espace public. J’ai pu mettre ces cours en relation avec l’architecture à l’ENSAG. J’ai appris que l’architecture est avant tout construite pour l’humain et les personnes qui l’utilise et la côtoie. L’architecture possède une dimension sociale et sociétale importante. Plus qu’un simple ressentis, je pense que l’architecture exerce un rôle sur ses usagers, leur façon de vivre et donc leur façon d’être au quotidien.
Je m’intéresse à la participation depuis peu de temps mais je me suis tout de suite retrouvée dans cette pratique. L’architecture étant pour les usagers, je pense que le meilleur
moyen de s’adapter à leurs attentes est de les faire participer au processus de conception et de réalisation. Les usagers doivent aussi pouvoir modifier leur environnement et se l’approprier, un bâtiment ne doit pas être une contrainte pour ses habitants. L’architecte n’est pas que concepteur, il agit pour les usagers.
Mes voyages et visites m’ont aussi appris que l’architecture est aussi question d’intégration ; au contexte géographique et culturel. Le contexte est la pierre angulaire de l’architecture mais il n’est pas toujours mis en valeur. Les études m’ont permis de me questionner sur l’innovation et sur l’intégration d’un projet dans son contexte. De plus, mon stage de L1 m’a sensibilisée au déjà-là et au bâti ancien. Une architecture ne peut exister sans contexte et sans le déjà-là, ces derniers devraient questionner chaque projet.
Ainsi, comment peut-on créer une architecture qui a du sens et qui est utile ? L’architecture est contextuelle, comment prendre en compte le contexte et le mettre en valeur ? Peut-on habiter et transformer ce qui est obsolète, inutilisé ? Comment rendre l’architecture à ses usagers en tant qu’architecte ? Quel rôle donner aux usagers dans le processus de conception, de réalisation et de modification ?
Je tenterai d’expliquer, dans ce rapport, ce qui m’anime en tant qu’architecte et ma vision de ce métier qui s’est étayée pendant trois ans. Je me questionnerais sur l’architecture, son sens et son rôle ainsi que son impact sur le monde et l’environnement. Ensuite, je développerai ma vision d’une architecture qui fait avec le déjà-là et qui prend en compte le contexte. Enfin, je traiterais la notion de la participation en architecture et de l’architecture évolutive.
Je suis arrivée à l’école d’architecture avec beaucoup de questions et je m’en pose davantage aujourd’hui. Mes différentes expériences m’ont interrogées sur mon rôle en tant que future architecte.
Je n’ai commencée à m’interroger sur le sens de l’architecture et de l’acte de construire qu’en fin de première année, après mon stage ouvrier. L’idéalisation du métier d’architecte faite avant mes études, indiscuté en première année de licence s’est peu à peu déconstruit. La qualité d’un projet réside davantage dans le sens qu’on lui donne que dans son esthétique.
Année : 2018-2019
Lieu : SARL Fabien MICHEL, Le Puy-en-Velay
Unité : L1 S2AS, Stage ouvrier
Résumé du stage : J’ai effectué mon stage dans une entreprise de maçonnerie et de rénovation de patrimoine. La préservation de ce dernier lors des réhabilitations est très réglementée et tenait à cœur à mon maitre de stage.
La réhabilitation et le respect du patrimoine, particulièrement celui inscrit, m’ont beaucoup intéressées pendant ce stage.
Le patrimoine fait les villes et leur histoire. Je l’ai appris à travers mes voyages mais aussi en cours d’histoire à l’ENSAG. Comme vu en cours d’histoire des villes et d’histoire de l’architecture en L1, les villes tiennent leur caractère de ce qui est construit. Par exemple, on identifie Rome au Colysée, à la fontaine de Trevi, on reconnait Athènes grâce à l’Acropole.
Moins ancien, on sait que la Villeneuve et les Trois Tours sont à Grenoble, l’Opéra de Jorn Utzon à Sydney. C’est ce qui fait leur identité. En détruisant pour tout reconstruire, on perd cette identité.
Dans le documentaire « Citizen Jane : battle for the city », Jane Jacobs fait remarquer que la destruction du quartier de Greenwich Village à New York détruirait l’âme et l’essence de celui-ci.
Construire davantage en ville implique de détruire l’existant, l’ancien. Parfois, cet acte met en danger le caractère des villes et les populations. Que l’on parle du patrimoine classé ou du patrimoine moderne, comme les grands ensembles, il s’agit dans les deux cas de ce qui fait la ville. Dans une interview Médiapart, Patrick Bouchain dit : « la table rase de la modernité construite, au prétexte qu’elle ne correspond pas au mode de vie, est plus catastrophique que la table rase [de la modernité]. 1 » Par souci social, culturel et environnemental, la préservation et le réemploi permettent de s’approprier et de transmettre l’histoire. Patrick Bouchain parle d’architecture démocratique, en opposition au colonialisme destructeur toujours présent. Ainsi, pour construire le futur, nous devons faire cas du passé, auquel cas nous perdrions ce qui fait la société et par là même l’identité des territoires.
Ce stage m’a permis d’appréhender la question de la réhabilitation que je n’avais pas abordée en cours jusqu’alors. L’architecture est porteuse du passé, la détruire reviendrait à perdre une partie de ses particularités.
Année : 2019-2020
Lieu : Agence Berger Granier Architectes, Le Puy-en-Velay
Unité : L2 S5S, Stage première pratique
Résumé du stage : L’agence Berger Granier réalise principalement des maisons individuelles et des bâtiments industriels ou tertiaires. J’ai réalisé les plans d’une maison individuelle et ai visité des chantiers de constructions du secteur tertiaire.
Ce stage m’a beaucoup questionnée sur mon avenir dans les études d’architecture.
1 Interview de Patrick BOUCHAIN, « L’architecture du futur ne sera pas futuriste, avec Patrick Bouchain », Youtube, Médiapart [En ligne], 13 Juillet 2017, URL : https://www.youtube.com/watch?v=Atku0B5poWQ
L’idéal construit depuis petite, à travers mes voyages et pendant mes études était très détaché de la réalité. Je m’était imaginée des architectures originales, grandioses. Je pensais que l’architecture devait être esthétique avant tout. J’avais placé l’architecture sur une sorte de piédestal. Je n’avais aucune idée du métier en agence. Après mon stage, je me suis demandée comment je pourrai me placer dans cet environnement et si j’y avais ma place. Je me suis demandée pourquoi construire simplement pour l’acte, en suivant les demandes des clients sans mettre en pratique toute la réflexion acquise pendant la licence.
Je n’ai pas retrouvé la démarche de projet apprise depuis la L1 qui commence par une simple forme puis des ambiances que l’on retranscrit dans des espaces. La réflexion autour des ressentis, des ambiances, du corps dans l’espace était oubliée. Les pièces devaient être logiques, et agencées de façon à avoir le moins d’espace « perdu » possible. Par exemple, les circulations devaient être réduites au maximum tandis que mes projets du Studio Rollet étaient surtout composés de circulations et créaient des ambiances particulières.
L’architecte est un constructeur et un artiste.
Dans un article sur le livre Ce que sait la main de Richard Sennett, l’auteur relève que le capitalisme à dégradé le travail de la « creative class »2 , réaction à une séparation entre planification et exécution. Pour l’auteur, le capitalisme ainsi que le CAO (Conception Assistée par Ordinateur) ont placés les architectes dans une démarche de projet pauvre de réflexion amenant ainsi à de mauvais projets. Le dessin à la main n’est plus nécessaire et met en danger les réalisations. Pour Richard Sennett, il faut « revaloriser le travail de qualité qu’est le travail artisanal »3. Le travail manuel est un savoir et un savoir-faire que l’architecte se doit d’entretenir dans la réalisation de ses projets.
Je n’ai pas retrouvé ce travail à la main pendant mon stage ce qui m’a rendue dubitative quant à mon avenir. Le projet de maison individuelle que j’ai fait ne nécessitait aucune analyse du site, historique et existante. La maison devait simplement correspondre au PLU et aux attentes des clients, c’est-à-dire une liste de pièces et une photo de référence.
2 JOURDAIN Anne, 2011, Ce que sait la main, Sociologie, OpenEditions [En ligne], URL : https://journals.openedition.org/sociologie/685
3 Ibid.
J’ai compris ce que je ne voulais pas faire après ce stage. L’architecte est un artiste mais aussi un transmetteur, la demande ne peut pas tout dicter. La réflexion personnelle et les attentes des clients doivent coexister sans se supplanter. Le sens que l’on donne aux projets doit être au centre des réalisations pour ne pas s’inscrire dans une pratique passive. C’est l’impression que j’ai eu pendant mon stage, je n’étais pas motivée car je ne mettais pas mes idées et ma vision dans le projet, il existait mais ne vivait pas. Le projet devant être abouti en une semaine, je n’ai pas pu faire les recherches à la main nécessaires pour avoir un projet qui donne envie d’être habité.
Année : 2019-2020
Enseignant : Etienne Léna
Unité : S3AA – Studio de projet, Analyse
Objectif du cours : Visite et analyse de la ZAC de Confluence au Sud de la presqu’île de Lyon dans le cadre de la partie théorique du studio. Le but était de représenter en façade et coupe un bâtiment neuf de la ZAC.
Pendant cette visite, j’ai été déroutée par l’absence de lien entre la ZAC et les anciens quartiers ouvriers situés à côté.
Chaque ilot de la ZAC est cohérent, les immeubles sont à peu près de même hauteur, les matériaux souvent les mêmes. La ZAC dans son ensemble est cohérente, cependant, elle ne l’est pas avec le reste du paysage urbain lyonnais. Pendant la visite, les rues étaient vides tandis que l’ancien 2e arrondissement était vivant. Or, pour la majorité, aucun architecte n’a participé à la réalisation des logements ouvriers dans ce quartier. On aurait dit une sorte d’exposition d’architectures innovantes et originales. Le principe d’unité ne marche pas puisque l’unité se trouve aussi dans les communautés. Un quartier ne vit que par ses habitants. Or, ici, on oubli l’habitant au profit de l’esthétisme. Dans ce cas, le rôle de l’architecte est remis en question puisque les vieux quartiers fonctionnent assez bien et ne sont souvent pas abandonnés pour un quartier neuf qui ne vit pas.
Construire de la nouveauté est nécessaire, cependant, elle devrait s’inscrire dans une démarche d’intégration et de mise en relation avec l’existant pour ne pas devenir une

Fig.1 : Blog, 2016, Lyon 2e / Confluence ZAC 1 / 2003-2017 / 41 hectares / III, Skyscraper city [En ligne], URL : https://www.skyscrapercity.com/threads/lyon-2e-confluence-zac-1-2003-2017-41-hectaresiii.808380/page-216#lg=attachment_xfUid-4-1620492416&slide=0
exposition à l’échelle 1. Se distinguer est une obligation dans le métier d’architecte mais l’originalité ne doit pas devenir négative.
Le projet doit avant tout être créé pour ses habitants. Une ville ne peut fonctionner sans ses acteurs, et donc une architecture ne le peut pas non plus.
L’architecte est aussi un artiste. Il crée une esthétique, une forme, des ambiances. Il doit aussi donner du sens à ce qu’il fait, l’architecture répond à un besoin, à des attentes.
Certains lieux sont satisfaits et ne demandent rien. L’architecte qui les découvre ou à qui on propose un projet doit ouvrir quelques questions préalables : une chose a-t-elle été là, dans un pli de l’espace et du temps ? Un projet a-t-il imprimé sa trace ? mais si rien de tout cela, alors méfiance et encore méfiance ; le mieux est peut-être alors encore de ne rien faire.
(AARP, 20044)
Le projet doit aussi s’inscrire dans une démarche raisonnée, il doit être utile. La construction implique l’environnement, l’énergie, qui, aujourd’hui, ne peut plus être gaspillée.
4 AARP, 2004, La dérive sensible pour la découverte d’un lieu et le projet comme recherche du « déjà-là », Plan Libre [n ligne], AARP, URL : http://atelier-rp.org/post/2009/05/recherche-du-%22d%C3%A9j%C3%A0l%C3%A0%22
La question de la durabilité est au cœur des réalisations architecturales aujourd’hui.
L’impact environnemental de la construction est très important et doit être pris en compte dans les projets. L’enjeu principal est de préserver la planète pour les générations futures.
David Attenborough explique, dans son documentaire A life on Our Planet sortit en Octobre 2020 :
Nous dépendons entièrement de ce système pour nous maintenir en vie et lui dépend, pour son bon fonctionnement, de la biodiversité. Pourtant, la façon dont nous, humains, vivons aujourd’hui sur terre fait reculer la biodiversité. Là encore la cause est une préparation insuffisante et une série d’erreurs humaines et cela conduira au résultat que nous observons ici. [en parlant de Tchernobyl] Un endroit où nous ne pourrons plus vivre.
(David Attenborough, 20205)
Les chiffres cités dans le même film résument l’impact de l’humain sur la planète : en 1937, la population mondiale était de 2,3 milliards de personnes, le CO2 présent dans l’atmosphère était de 280 PPM, les étendues encore sauvages occupaient 66% de la terre ; en 2020, la population mondiale était de 7,8 milliards de personnes, le CO2 présent dans l’atmosphère était de 415 PPM, les étendues encore sauvages occupaient 35% de la terre. L’architecte a le pouvoir d’agir pour l’environnement et l’avenir des populations à travers ses projets.
Années : 2019-2020-2021
Enseignants : Keith et Marie Zawitowski et Martin Pointet
Unité : S2 à 6 C1, Cultures constructives
5 Documentaire de David Attenborough, « David Attenborough : A life on our planet », Netflix, 2020, URL : https://www.netflix.com/search?q=david&jbv=80216393
Objectif du cours : Appréhender les matériaux de construction les plus basiques, connaître leurs substituts écologiques et les matériaux durables moins utilisés. Questionner notre façon de construire pour aller vers une architecture avec un moindre impact environnemental et moins polluante.
Cet enseignement m’a fait réfléchir sur le rôle que l’architecte peut jouer par rapport à l’impact environnemental des constructions et de la mise en œuvre.
D’après la définition tirée du dictionnaire en ligne L’internaute : « La soutenabilité est la capacité de pouvoir résister au passage du temps ou de pouvoir soutenir des contrearguments sans être affaiblie. La soutenabilité induit des notions de durabilité et de solidité.6 » La course au développement est synonyme de rapidité. La majorités des nouvelles constructions, particulièrement les habitations, immeubles ou maisons, cherchent à être économiques et à être produites plus vite dans un but de rentabilité. Cependant, ces constructions sont très polluantes, tout d’abord en terme de matériaux, puis de soutenabilité, elles n’ont pas vocation à être pérennes. Les matériaux écologiques et biosourcés coûtent souvent plus cher que leur équivalent polluant. Les bâtiments sont peu solides et deviennent inhabitables rapidement. Leur construction tout comme leur destruction engendre un pollution très importante. Les ressources ne sont pas infinies et doivent être utilisées de manière raisonnée.
Construire écologique et durable veut aussi dire construire en étant soutenable. L’architecte joue un rôle important dans la construction, il fait partie de toute une chaine de la transition écologique dans le domaine du bâtiment. Les constructions peuvent être davantage soutenables et pérennes sans pour autant demander des moyens très conséquents.
Année : 2018-2019
Lieu : SARL Fabien MICHEL, Le Puy-en-Velay
Unité : L1 S2AS, Stage ouvrier
6 Définition du dictionnaire en ligne L’internaute, Soutenabilité, Dictionnaire Français [n ligne], URL : https://www.linternaute.fr/dictionnaire/fr/definition/soutenabilite/

Après mon stage, je me suis mise à observer le bâti ancien et ai remarqué que le béton de ciment était bien trop courant en réhabilitation et contribuait à dégrader le patrimoine.
Les rénovations effectuées par l’entreprise sur des bâtiments anciens conservaient la culture constructive de celles-ci. La réhabilitation d’une Eglise du 13e siècle a notamment attirée mon attention. La région du Puy-en-Velay produit beaucoup de pouzzolane qui était donc utilisée pour construire la plupart des bâtiments anciens. Pour la remise en état de ce bâtiment classé, le mortier utilisé était créé à partir de pouzzolane, de chaux et de sable. Tous biosourcés, les matériaux permettront de conserver le bâtiment un maximum de temps car ils lui sont adaptés. De même, les façades d’une vieille ferme étaient remises en état avec de la chaux et du chanvre, comme à l’origine.
David Attenborough ajoute à la fin du documentaire A life on Our Planet : « La nature est notre plus grande alliée et notre meilleure source d’inspiration. » 7
Mes parents habitent dans une maison avec la vue sur le grand paysage. J’ai toujours apprécié l’observer. Depuis que j’habite à Grenoble, en ville, je le considère davantage. Ce paysage fait face à l’urbanisation, une autoroute, un viaduc et de nombreux lotissements ont été construits autour de la ville. La démarche de projet doit faire cas du site et du paysage.
Les études m’ont permis d’observer et de comprendre les phénomènes urbains tels que l’étalement. Je me suis dans un premier temps demandée pourquoi nous continuons de construire si cela engendre la destruction de notre environnement. Or, le rôle de l’architecte est aussi d’enrichir les différents acteurs sur les pratiques durables.
Année : 2020-2021
Enseignant : Noémie Guimbard, Cécile Léonardi
Unité : S5SA, Méthodologie de l’écriture
Objectif du TD : Rédaction d’un article sur un architecte, son architecture et sa philosophie.
7 Documentaire de David Attenborough, « David Attenborough : A life on our planet », Netflix, 2020, URL : https://www.netflix.com/search?q=david&jbv=80216393
Mon article portait sur les expérimentations de Shigeru Ban au service de l’urgence. Lors de mes recherches, j’ai acquis de nouvelles connaissances sur les matériaux durables utilisés par l’architecte, dont le carton.
“With every new structure, he seems to be trying out a new version of himself.” 8 Cette citation tirée d’un article sur Shigeru Ban m’amène à dire que la durabilité d’un projet d’architecture commence avant tout par la recherche de matériaux. Les matériaux utilisés par l’architecte ne sont pas innovants mais c’est leur utilisation détournée qui rend ses projets novateurs.
Le bâtiment est un des premiers producteur de gaz à effet de serre et consommateur d’énergie. L’architecte se doit donc d’être responsable, envers la société et l’environnement.
Le développement durable, apparu dans les années 1960, n’est plus une question aujourd’hui. Cependant, nous commençons depuis quelques temps seulement à se préoccuper du confort d’été. Le dérèglement climatique provoqué par l’anthropocène est un problème auquel peut répondre l’architecture responsable.
L’enjeu de l’architecture, aujourd’hui, est de conserver la planète et la nature pour assurer un avenir viable aux générations futures.
L’architecte doit étudier, comprendre et mettre en pratique la problématique environnementale pour en faire une de ses priorités.
La préservation de l’environnement peut s’appliquer au contexte et au « déjà-là ». Préserver c’est aussi préserver le patrimoine.
8 SAVAL Nikil, 2019, «Shigeru Ban. Rather than going from one high-profi le commission to the next, the architect has an alternative focus : designing shelters for the displaced.», New York Times [En ligne], URL : https://www.nytimes.com/interactive/2019/10/15/t-magazine/shigeru-ban.html
Une architecture n’existe pas sans son contexte. Elle doit s’adapter à son contexte et faire avec le « déjà-là ». Elle doit faire cas des particularités de son site. Le projet commence par l’étude typo-morphologique et social de son site. Faire avec le déjà-là interroge sur l’inhabité et sa réparation.
« Le régionalisme […] soutient la « singularité, l’autonomie et l’identité propre des régions, soulignant les différences entre elles, nourrissant leur diversité et contribuant par là même à un monde de « pics et vallées ».
(Karla Britton, 2012)9
S’inscrire dans le contexte est important pour ne pas tomber dans un monde uniforme.
Année : 2019-2020
Enseignant : Etienne Léna
Unité : S3AA, Studio de projet
Objectif du studio : Construire des immeubles de logements intermédiaire dans un quartier de Grenoble à partir d’une séquence urbaine. Après avoir conçu un logement type à partir de la séquence, nous devions en assembler plusieurs pour former un immeuble. Organisé en petits quartiers, nous devions nous accorder entre étudiants pour avoir des typologies similaires entre elles et avec les existantes autour du site.
C’est le premier studio dans lequel j’ai envisagé et étudié le site.
9BRITTON Karla, 2012, L’architecture du régionalisme critique, Métropolitiques [En ligne], URL : https://metropolitiques.eu/L-architecture-du-regionalisme.html

L’AARP indique dans un article intitulé La dérive sensible pour la découverte d’un lieu et le projet comme recherche du « déjà-là » : « La découverte d’un site est un moment privilégié de la conception. Du temps de surprise et de reconnaissance peut jaillir la compréhension des qualités du lieu et éventuellement la définition des pistes de sa transformation. 10 » La séquence urbaine du troisième semestre correspond très bien à cette phrase. La séquence a été une façon d’observer le site et l’architecture de façon sensible. Cela m’a permis d’associer des échelles à des ambiances, des lieux peu attrayant à des images harmonieuses.
Etudier la morphologie du site de projet et l’interpréter m’a amenée à observer davantage les espaces, la ville. L’approche sensible du site est importante, elle fait ressortir les ambiances déjà présentent et celles que l’on va pouvoir ajouter ou améliorer dans notre projet.
La dernière phase du projet a suivi cette notion de « déjà-là ». Répartis par groupe sur une dizaine d’ilots, nous avons créé un ensemble de logements intermédiaires. Les dimensions de nos projets étaient déterminées par l’existant autour de l’ilot et par le projet voisin. Nous avons apporté ce qu’il nous semblait manquer sur le site.
Ainsi, comme explicité dans l’article de l’AARP : « L’idée de Smithson, est que le site appelle le projet, que le projet est contenu dans le site : déjà-là. 11 » Le déjà-là est la base du projet et le projet apporte quelque chose de positif au lieu.
Année : 2020-2021
Enseignant : Romain Chazalon
Unité : S5AA, Studio de projet
Objectif du studio : Le but était de construire une nouvelle école d’architecture à la place du parking Trident en face de l’ENSAG. C’est le premier studio en binôme que j’ai eu. Sur une parcelle limitée et bordée d’immeubles de plus ou moins 6 étages.
10 AARP, 2004, La dérive sensible pour la découverte d’un lieu et le projet comme recherche du « déjà-là », Plan Libre [En ligne], AARP, URL : http://atelier-rp.org/post/2009/05/recherche-du-%22d%C3%A9j%C3%A0l%C3%A0%22
11 Ibid.
J’ai compris un certain nombre de choses grâce à ce studio, notamment que le contexte doit être pris en compte même si il ne présente pas d’intérêt architectural.
Nous n’avons pas fait d’étude de site avant de commencer le projet. De plus, le projet n’avait pour contrainte, liée au site, que d’être contenu dans la parcelle. Ce fut décevant car depuis le semestre 3, nous étudions le site, l’existant, l’histoire de l’architecture. Le projet
s’inscrivait dans la parcelle mais pas dans le paysage urbain. L’esthétique et les ambiances ne suffisent pas à faire un projet. Le projet était pauvre de contexte et manquait de réalisme.
Ainsi, Karla Britton dit dans son article : « Lorsque Kenneth Frampton (1983) s’approprie
l’idée de régionalisme, celle-ci devient synonyme d’une résistance plus franche à l’homogénéisation impulsée par la culture techno-scientifique et capitaliste. 12 » A l’opposé du régionalisme, notre projet correspondait aux critères d’une nouvelle construction dans le centre économique d’une grande ville internationale. Le manque d’étude de site ne nous a pas permis de nous accorder avec le paysage urbain grenoblois. Le régionalisme critique s’adapte à son contexte pour ne pas dénaturer ce qui existe. Quand on visite une ville ancienne ou un village, on apprécie l’harmonie du bâti ancien.
L’histoire et le lieu jouent un rôle majeur dans le projet. Il est évident que l’innovation est importante, cependant, elle ne devrait pas altérer la ville.
Année : 2019-2020
Enseignant : Manon Scotto
Unité : S3SS2, Logement et l’habiter en question
Objectif du cours : Appréhender la question du logement à travers les siècles. Comment habite-t-on en ville ?
Aborder la thématique du « déjà-là », c’est aussi étudier l’histoire. L’histoire du lieu mais aussi l’histoire de l’architecture.
12 BRITTON Karla, 2012, L’architecture du régionalisme critique, Métropolitiques [En ligne], URL : https://metropolitiques.eu/L-architecture-du-regionalisme.html
Un projet d’architecture ne sort souvent pas de l’imaginaire pur et simple de l’architecte.
L’inspiration et l’influence jouent un grand rôle dans la création architecturale. Consciente ou inconsciente, l’empreinte d’un projet réside dans une vision acquise avant sa réalisation. Le projet est ancré dans le présent mais inspiré du passé. Que ce soit une inspiration prise directement sur le site ou sur un site aux mêmes caractéristiques, le projet est souvent une retranscription inconsciente du passé : « Les habitants d’un territoire ne cessent de raturer et de réécrire le vieux grimoire des sols 13 » écrit André Corboz.
Le territoire représente le fondement du projet et doit donc être au centre de la conception.
Année : 2019-2020
Enseignant : Théa Manola
Unité : S4SS, Sociologies urbaines : Théories et méthodes
Objectif du cours : Appréhender l’architecture du point de vue du sociologue. Etudier la sociologie de l’espace et de l’urbain. Nous n’avons eu que quatre cours théoriques de sociologie à cause du contexte sanitaire.
Ce cours a été très enrichissant. Je me suis toujours intéressée aux « gens », à la société.
Ce cours m’a permis de faire un lien direct entre la sociologie et l’architecture.
Le contexte social, économique et politique est aussi un prémisse du projet.
L’architecture est un fait social. Pour Raymond Ledrut, « toute forme sociale est aussi une forme spatiale »14. La sociologie est l’étude des formes sociales dans l’espace et inversement.
Le social influence l’espace et par conséquent, l’architecture.
La ville est un ensemble de faits urbains créés par les interactions et les comportements sociaux. Ainsi, comme le dit Jane Jacobs : “There is no logic that can be superimposed on a city; people make it, and it is to them, not buildings, that we must fit our plans”15 . La ville est le produit de ses habitants. Pour E. Durkheim, la morphologie de la société et donc la ville, est
13 PAQUOT Thierry, 2011, Qu’est-ce qu’un « territoire » ?, Vie Sociale [En ligne], N°2, pp. 23-32, Cairn.info, URL : https://www.cairn.info/revue-vie-sociale-2011-2-page-23.htm
14MANOLA Théa, 26 Mars 2020, Cours S4SS, Sociologies urbaines : Théories et méthodes
15Documentaire de TYRNAUER Matt, 2016, Jane Jacobs : Battle for the city, vidéo au format MP4 fournis par les professeurs d’anglais
un substrat sur lequel repose la vie sociale. Le milieu influe sur la vie des individus et leurs activités. L’architecture influe donc aussi sur ceux-ci. L’architecture fait la ville de même que les individus.
Ainsi, l’architecture repose sur son contexte géographique, mais aussi social. Sans société, l’architecture n’existe pas, c’est pourquoi l’architecte se doit aussi d’être un sociologue et un anthropologue.
Le contexte et l’architecture sont deux notions indissociables. Que l’on parle de contexte socio-économique, politique ou géographique, l’architecte doit faire cas de tous les éléments dont il dispose dans la démarche de projet pour qu’ils soient cohérents entre eux.
Le contexte géographique implique de faire avec le déjà-là mais aussi de prendre en compte l’inhabité.
Habiter l’inhabité c’est faire avec le déjà-là, le réinvestir, le transformer pour l’occuper.
C’est prendre en compte le bâti ancien, l’étudier. Transformer l’inoccupé inclus de nombreux enjeux dont la conservation et la mise en valeur du patrimoine, des enjeux environnementaux ainsi que des enjeux sociaux.
Pour l’atelier Canal Architecture , réparer signifie : « remettre en état un bâtiment ayant subi des dégradations plus ou moins importantes, avec une économie de moyens, afin de poursuivre l’activité ou d’accueillir un nouvel usage »16. Le terme « réparer » est ainsi plus juste que celui de « réhabilitation » ou de « rénovation » pour désigner l’acte d’habiter de nouveau l’inhabité. Le premier concerne la remise aux normes d’un bâtiment jugé non conforme au regard des exigences contemporaines. Le second désigne la transformation dans le but de remettre le bâtiment dans son état initial. La transformation est aussi une reconsidération. Pour le patrimoine, les ressources et les différents acteurs.
Un des enjeux de la transformation d’un lieu inoccupé est la conservation du patrimoine.
La transformation apporte un regard sur le passé que l’on se doit d’avoir car, comme évoqué précédemment, c’est ce qui fait l’identité d’une ville.
Comme le dit François Chatillon à propos de la transformation dans son interview pour le livre Transformation des situations construites : « Cela relève d’abord d’un positionnement intellectuel, celui de regarder le monde tel qu’il est, c’est-à-dire un legs du passé, d’accepter ce passé comme constitutif de notre actualité et de se projeter à partir de cette réalité. »17 En ce qui concerne l’architecte, la démolition est un oubli volontaire du passé, or le bâti ancien fait la ville et donc influence ses habitants. Le présent et le futur sont fonction du passé.
Détruire le bâti ancien reviendrait à le nier.
16 PICOUT Laurie et RUBIN Patrick, 2020, « Lexique: variations sur la transformation », in CANAL Architecture (dir.), Transformation des situations construites, Paris, Canal Architecture Design Imag, pp. 22-23
17CHATILLON François, 2020, « Agora », in CANAL Architecture (dir.), Transformation des situations construites, Paris, Canal Architecture Design Imag, pp. 42-103
La transformation permet la valorisation de l’existant. Valoriser c’est aussi apprécier la diversité d’une ville. Le patrimoine d’une ville ne se constitue pas que de ses monuments inscrits, il réside dans tout ce qui existe et qui a un jour créé un fait social. Pour Alexandre Chemetoff, le patrimoine est ce qui construit une inspiration, un imaginaire, ce qui fait du projet sa richesse : « L’existant, est une source d’imagination qui, là encore, perturbe l’idée du programme et change la démarche de projet. »18
L’existant crée une mémoire, il confère à la ville une identité. Le projet est construit par l’existant et bâtit les territoires. L’architecture construit aussi la société. En la détruisant, on détruit une partie de cette société et on l’oublie.
Bernard Desmoulin donne deux raisons à la réutilisation : « la première sans doute par reconnaissance de son utilité dans la constitution de la ville […] La seconde est bien sûr d’utilité publique […] : l’exploitation limitée et intelligente de nos ressources. »19
Le second enjeu d’habiter l’inhabité est celui de l’environnement.
Comme soulevé dans la première partie, la durabilité est une évidence aujourd’hui. Elle peut être construite ou (re)construite. La réparation permet d’utiliser les ressources devenues obsolètes à notre disposition.
Julien Denormandie parle de « recyclage urbain » pour désigner le fait de « construire la ville sur la ville »20 en tenant compte de l’enjeu environnemental actuel. La résilience est une nécessité, la transformation va dans ce sens. L’architecture est consommatrice d’énergie mais elle l’est moins si l’on répare au lieu de détruire pour reconstruire.
La question du réemploi concerne directement la réhabilitation. L’atelier Canal architecture définie le réemploi dans le livre Transformation des situations construites : « Observer, évaluer, démonter minutieusement et stocker soigneusement des éléments considérés réutilisables avant la démolition ou la déconstruction d’un bâtiment dans l’objectif de réemplois raisonnés vers de nombreux chantiers. »21 Le réemploi va donc de l’utilisation
18 CHEMETOFF Alexandre,
19 DESMOULIN Bernard, Ibid.
20 DENORMANDIE Julien, Ibid.
21 PICOUT Laurie et RUBIN Patrick, 2020, « Lexique: variations sur la transformation », in CANAL Architecture (dir.), Transformation des situations construites, Paris, Canal Architecture Design Imag, pp. 22-23
de parties d’un bâtiment obsolète à l’utilisation de ce qui se récupère si le bâtiment ne peut pas être remis aux normes.
L’enjeu de la transformation est aussi d’ordre social. Il concerne le vivre ensemble et la mixité sociale.
Comme le dit Sophie Ricard dans une interview : « C’est aujourd’hui une urgence sociale et d’utilité publique que de réquisitionner les bâtiments construits il y a plus d’un siècle et dont l’utilité est obsolète. 22 »
La dimension sociale de l’architecture est indéniable. L’architecture rassemble, transmet. La pandémie a accentué l’importance des lieux publics de rassemblement.
Pour l’espace Darwin à Bordeaux ou la friche de la Belle de Mai à Marseille, le bâti ancien a été réparé pour créer un espace public. La ville se densifie de plus en plus, dans le sens du privé au profit du public. Cette densification met de côté les interactions sociales, et comme le dit Aristote : « l’Homme est un animal social ». L’architecte peut, en réparant, rassembler et créer des relations. Il peut faire société.
En plus de créer des espaces publics, la réparation permet de valoriser le patrimoine auprès des usagers. C’est cette dimension culturelle que l’on retrouve à Marseille et Bordeaux. Les espaces créés sont des lieux d’exposition, des lieux de rassemblements artistiques.
Le « mal-logement »23 est un néologisme créé par la Fondation Abbé Pierre. Il est utilisé pour décrire des problèmes sociaux qui se définissent par les caractéristiques d’un logement comme l’insalubrité et le statut juridique des personnes.
Réinvestir l’inhabité permet de transformer des constructions inutilisées en logements sociaux. C’est le cas pour beaucoup d’immeubles de bureaux. C’est d’ailleurs un enjeu majeur depuis quelques années. Notamment mis en évidence par la loi ELAN qui a permis de réquisitionner des locaux de bureaux vacants afin de loger des sans-abris. Patrick Rubin affirme que 4 millions de mètres carrés sont vides en Ile de France en 202124 .
22 RICARD Sophie, 2020, « Agora », in CANAL Architecture (dir.), Transformation des situations construites, Paris, Canal Architecture Design Imag, pp. 42-103
23 Mal-logement, 2020, Wikipédia [En ligne], URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mal-logement
24 AAIIA, « Bialogn°6, Re.Concilier/Construire/Employer/Habiliter », Youtube, Contact AAIIA [En ligne], 12 janvier 2021, URL : https://www.youtube.com/watch?v=nc6RSHYTWeo

Fig. 4 : Opération Mouzaïa, Paris par Canal architecture, Mai 2020, Archistorm [En ligne], URL : https://www.archistorm.com/operation-mouzaia-paris-par-canal-architecture/
L’opération Mouzaïa à Paris, projet de Patrick Rubin pour l’atelier Canal Architecture vise à transformer 8 000m² de surface de bureaux en 182 logements sociaux. Ces bureaux, construits en 1970 par Claude Parent abritaient le siège de la DRASS. Dans ce projet, l’architecte a conservé les atouts du bâtiment existant. Sa mise en valeur sert le patrimoine mais aussi les personnes en difficulté.
L’architecte peut décider de favoriser les projets de transformation et de reconfiguration pour en faire des logements sociaux qui seront toujours nécessaires.
Habiter l’inhabité s’annonce comme un enjeu majeur tant sur le plan patrimonial, environnemental, social. Réparer est un acte résilient et frugal nécessaire en architecture.
Sophie Ricard, avec l’agence Construire, a transformé l’Hôtel Pasteur à Rennes. Pour ce faire, accompagnée de Patrick Bouchain, elle a permis aux usagers de « tester des usages avant de proposer un programme 25 ». La participation s’allie ici à la réparation. Les deux architectes ont donné aux habitants le pouvoir de créer ce qu’ils voulaient.
25 RICARD Sophie, 2020, « Agora », in CANAL Architecture (dir.), Transformation des situations construites, Paris, Canal Architecture Design Imag, pp. 42-103
L’architecture est construite pour ses usagers. Or ceux-ci ne sont souvent pas impliqués directement dans les décisions qui concernent leur cadre de vie. La participation permet de donner un pouvoir d’action à des acteurs qui d’habitude sont absents. La démocratie participative concerne les acteurs non conventionnels, ceux qui sont privés de la possibilité d’intervenir dans la conception et la réalisation.
Le but premier de la participation est de répondre aux catégories d’intérêts des acteurs en les rendant décisionnaires.
Lucien Kroll distingue deux architectures : « L’architecture inorganique, c’est celle qui ne connaît des habitants et de leur vie que leurs besoins mécaniques […] les usagers sont éternellement absents» et à l’inverse, l’architecture organique. Une architecture qui tient compte des « gestes humains aléatoires 26 » est organique.
Année : 2019-2020
Enseignant : Magali Paris
Unité : S4AX, Semaine intensive
Objectif de la semaine : Créer un dispositif de jeu pour des enfants à partir de leur représentation d’une île. Le dispositif est amorcé par les idées des enfants puis testé par les mêmes enfants à la fin de la semaine.
26 KROLL Lucien, 2017, « Architectures organiques ? », in BOUCHAIN Patrick (dir.), Construire autrement, comment faire ?, Arles, Actes Sud, L’impensé, pp. 145-149
Cette semaine intensive a été très enrichissante. C’est la première fois que j’ai pu créer un projet en ayant l’avis direct de ceux qui l’utilisait.
Ici, le projet est celui d’un dispositif d’amusement. Il répond aux envies des enfants.
Nous leur proposons des jeux et les laissons créer ce qui leur vient en tête quand on leur parle d’une île. C’est ensuite à nous, étudiants, de créer un dispositif architectural qui correspond à leur vision. Nous apportons nos connaissances et les enfants apportent leurs envies. L’architecte joue ce rôle dans la participation. Il apporte son savoir-faire et ses connaissances pour satisfaire les usagers. L’architecte n’étant pas l’utilisateur de ce qu’il crée, il devrait laisser le choix aux utilisateurs de décider de ce qui leur semble être utile.
Le projet de participation commence par une écoute.
Pour le projet à Boulogne-Sur-Mer de l’agence Construire, commencé en 2009, l’architecte discute et écoute les habitants puis leur apporte ses compétences pour mettre en œuvre leurs attentes. Pour ce projet, Sophie Ricard a assuré une permanence architecturale en s’installant dans une des maisons du quartier. Pour faire participer les habitants, elle a d’abord créer un lien avec eux : « La première étape fut celle de la prise de contact : présenter aux habitants ce que l’architecte allait faire parmi eux 27 ». Le but était qu’ils lui accorde leur confiance pour qu’ils puissent commencer la réparation en collaborant. La participation c’est écouter et « donner à celui qui est concerné la possibilité d’être directement responsable des changements de son environnement »28. Appréhender la particularité de chacun est nécessaire dans ce genre de projet (la rénovation d’un ensemble de maisons individuelles mitoyennes) si l’on ne veut pas que le quartier devienne un lieu déshumanisé.
L’architecte écoute, et rassemble. Pour un projet participatif, il devient médiateur social. Dans ce cadre, l’architecte apporte l’unité dans la diversité. Habituellement, l’architecture vise l’homogénéité. On jouit d’une grande diversité puisque chacun a le droit à la parole et que les attentes des usagers ne peuvent pas être identiques. Les habitants décident des usages.
27 CATSAROS Christophe, 2016, « Trois projets pour réinventer l’habitat social », in Collectif sous la direction de Patrick BOUCHAIN (dir.), Pas de toit sans toi, réinventer l’habitat social, Arles, Actes Sud, L’impensé, pp. 7-33
28 RICARD Sophie, 2016, « Construire à Boulogne-sur-Mer », in Collectif sous la direction de Patrick BOUCHAIN (dir.), Pas de toit sans toi, réinventer l’habitat social, Arles, Actes Sud, L’impensé, pp. 34-69

Fig.5 : 2016, L’architecture habite ici, Urbis, Logement [En ligne], URL : https://www.urbislemag.fr/larchitecte-habite-ici-billet-332-urbis-le-mag.html
L’architecte est donc en charge de la forme et de la médiation. Il propose une volumétrie et un plan masse pour qu’ensuite les habitants participent à la programmation.29
Il n’est pas question pour l’architecte d’imposer son point de vue. L’usager joue le rôle principal dans la pensée du projet et l’architecte l’accompagne. Ce dernier s’implique sans s’imposer en figure de maître, comme le décrit Michel Onfray : « l’architecte de souveraineté communautaire inverse la perspective et met son art au service des humains […] s’active […] parmi eux, non pas contre eux. »30
Dans la participation, en plus des concertations pendant la conception, les usagers sont aussi invités à participer au processus de réalisation. Ainsi, en impliquant les acteurs dans toutes les phases du projet, on leur permet de donner complètement leur avis. Dans le cas de certaines opérations, la participation permet aussi de fournir des emplois aux habitants.
Pour Boulogne-sur-Mer, « la rénovation en site occupé »31 s’est imposée. Cela permettait d’impliquer les habitants tout au long de la rénovation de leur maison.
La participation est peut-être une des solutions au « mal-logement » évoqué dans la partie précédente. C’est du moins comme cela est présenté pour le projet de Boulogne-surMer. Dans le livre Pas de toit sans toi, Sophie Ricard décrit l’insalubrité dans laquelle certaines maisons se trouvent.32
L’ANRU avait démoli la plupart des constructions datant des années 1960-1970 de Boulogne-sur-Mer, le projet de l’agence Construire est arrivé comme une sorte de sauveur de ce bâti post-destruction de la guerre. L’agence voulait réinventer le logement social et prouver qu’il est possible de rénover pour le même prix qu’une démolition.
Reloger ne s’impose alors plus comme la solution à l’insalubrité des logements sociaux. Démolir et reconstruire ne coûte pas moins cher que rénover. De plus, cela consomme davantage d’énergie et n’est pas toujours accepté par les ménages concernés.
29 BIAUVéronique,2012,Lesarchitectesdel’habitatparticipatif,entremilitanceetcompétence,Métropolitiques [En ligne], URL : https://metropolitiques.eu/Les-architectes-de-l-habitat.html
30 ONFRAY Michel, 2017, « Principe de contre-renardie », in BOUCHAIN Patrick (dir.), Construire autrement, comment faire ?, Arles, Actes Sud, L’impensé, pp. 131-143
31 CATSAROS Christophe, 2016, « Trois projets pour réinventer l’habitat social », in Collectif sous la direction de Patrick BOUCHAIN (dir.), Pas de toit sans toi, réinventer l’habitat social, Arles, Actes Sud, L’impensé, pp. 7-33
32 RICARD Sophie, 2016, « Construire à Boulogne-sur-Mer », in Collectif sous la direction de Patrick BOUCHAIN (dir.), Pas de toit sans toi, réinventer l’habitat social, Arles, Actes Sud, L’impensé, pp. 34-69
On le constate pour nombre d’opérations de logements sociaux, les dégradations sont fréquentes. Cependant, c’est peut-être le produit de logements inadaptés dans lesquels les ménages n’ont pas envie de vivre. Ainsi, comme l’évoque Anne-Sophie Prévost : « L’architecture participative permet aux habitants de s’approprier leur environnement, assure un usage efficient des futurs espaces et permet de s’assurer d’une certaine pérennité pour ces espaces qui seront préservés par ceux qui les ont voulus et co-conçus. »33 Il parait logique qu’un espace souhaité par les habitants soit conservé et entretenu. On retrouve une sorte d’appropriation. Les espaces communs comme privés deviennent ceux des habitants en plus d’être ceux de la collectivité. Comme on prend soin de son appartement, on prend alors soin de l’espace commun.
L’architecture se doit de répondre aux attentes des usagers puisqu’elle est construite pour eux. Par la participation, un architecte peut concevoir des projets qui correspondent parfaitement aux catégories d’intérêts des acteurs.
Répondre aux attentes et envies des acteurs suggère aussi de laisser ces derniers s’approprier et modifier l’architecture.
33 PREVOST Anne-sophie, 2016, Le rôle de l’architecte évolue, entre technique et méthodes participatives, Panorama design [En ligne], URL : https://www.designinnovation.be/blog/le-role-de-l-architecte-evolue-entretechnique-et-methodes-participatives-202
« »
Une architecture évolutive est une architecture qui peut être modifiée par ses acteurs.
Les usagers devraient pouvoir s’approprier le lieu qu’ils occupent et utilisent. Si une architecture reste figée elle ne peut pas être agréable à vivre et ne peut pas être pérenne.
Le point de vue d’un architecte, comme avec la participation, ne doit pas être la seule vérité applicable au projet. L’architecte n’occupe pas son projet, il ne peut donc pas imposer un mode d’habiter aux usagers. Ainsi, si le projet convient aux premiers propriétaires, il ne conviendra peut-être pas aux seconds. Cette dimension doit être prise en compte dans le projet. Comme le décrit Emmanuel Combarel : « En tant qu’architecte, il me faudra admettre que le bâtiment que je livre pourra potentiellement être utilisé à contre-emploi de ce que j’ai prévu. Et ça, le bâtiment doit être en capacité de l’encaisser. 34 » L’architecte doit être humble et cela est possible en créant des projets réversibles.
L’architecture est vivante. L’architecte doit la rendre réversible pour qu’elle puisse durer, être pérenne. Comme le dit Marine de Faup dans son article : « Un bâtiment n’est pas « terminé » à la fin du chantier. Il « commence » sa vie. 35» La pensée du projet inclut aussi de penser le projet sur le long terme. Penser qu’il pourra évoluer.
Année : 2018-2019
Enseignant : Anne Coste
Unité : S1SH, lecture
Objectif de l’oral : Lire un livre choisis parmi la liste donnée puis le présenter à l’oral. Et ensuite débattre avec les autres étudiants.
En lisant le livre de Patrick Bouchain, Construire autrement, j’ai compris la nécessité de construire des architectures évolutives et non figées pour qu’elles soient pérennes.
34 De FAUP Marine, 2015, L’architecture évolutive 1 – Le temps long, Chronos [En ligne], URL : https://www.groupechronos.org/expertises/publication-etudes-tribunes-entretiens/l-architecture-evolutive-1le-temps-long
35 Ibid
Patrick Bouchain explique la notion de « non finie » par le désir : « une architecture [finie est] morte avant que d’être née car dès le moment où elle est finie elle n’intègre plus les changements de rapports et de désirs. 36 » Ce que l’utilisateur désir n’est pas ce que l’architecte désir. De ce fait, l’architecture doit s’adapter aux acteurs et non l’inverse car, si on ne la désire plus, elle devient désuète.
Le monde est toujours en mouvement, l’architecture doit accompagner ce mouvement pour ne pas devenir obsolète. De même que les modes de vie évoluent, une architecture doit pouvoir être réversible. D’un ménage à un autre, les usages sont différents, les envies aussi. Une architecture doit être éprouvée, et il faut pour cela que ses acteurs s’y sentent à leur place. Laisser la liberté aux usagers de déplacer, de détruire, de construire des éléments dans un bâtiment leur permet de se l’approprier et donc de s’y sentir « comme chez soi ».
Le projet de résidence étudiante à Saclay réalisé par A+ Samuel Delmas architectes Urbanistes est un système de poteaux/dalles avec des plateaux modulables. Cet « habitat colonne »37 permet à l’architecture de vivre au fil du temps et des usages. Les logements sont tous de même taille et organisés en miroir pour pouvoir les rassembler, ainsi, trois petits studios peuvent devenir une collocation ou un appartement pour une famille. En modulant, on fait vivre l’architecture selon les besoins, on la rend durable et pérenne.
Le contexte d’urgence écologique impose à l’architecture d’être durable. Si la durabilité ne passe ni par les matériaux, ni par le fait d’habiter l’inhabité, l’architecture modulable semble être une autre solution. C’est le principe du recyclage qui s’applique alors à l’architecture. La production de déchet dans la transformation est moindre, réduisant la consommation d’énergie.
36 BOUCHAIN Patrick, 2017, Construire autrement, comment faire ?, Arles, Actes Sud, L’impensé, 190p.
37 BORDAS Anna Maria, 18 février 2021, « Architecture évolutive/réversible – Formes et dispositifs », Colloque International d’architecture, Youtube, Canal bordas+peiro En ligne] Ensa Bretagne, URL : https://www.youtube.com/watch?v=Al9oMk5Ed6A
De plus, le caractère évolutif de l’architecture concerne la conservation du patrimoine. Un bâtiment qui se laisse être éprouvé par ses acteurs est plus susceptible de vivre qu’un autre qui serait « fini ». Dans la période d’après-guerre et dans celle des grands ensembles, les constructions ne cherchaient pas à être pérennes. Or, c’est tout un patrimoine, populaire, que l’on doit détruire et que l’on oublie.
Pour reprendre l’exemple des grands ensembles, la plupart des habitants ne se sentaient pas à leur place dans ces bâtiments. Les habitants ne pouvaient pas les modifier et se les approprier car ils étaient pensés de A à Z et étaient livrés finis à la fin du chantier. les espaces étaient tous prédéfinis par l’architecte ou le promoteur. Ils sont rapidement devenus insalubres, dû notamment au manque d’entretien. Si les immeubles avaient étés pensés pour servir le collectif et l’humain avant tout, ils auraient passé les générations qui les auraient adapté à leurs modes de vie. Penser un projet en intégrant l’idée qu’il puisse évoluer au gré des utilisateurs le rend perméable au temps et à ses usagers. Ainsi, on conserve et on entretien le patrimoine.
L’architecture évolutive s’établie donc comme synthèse de ce rapport puisqu’elle permet de créer un patrimoine conservable et réutilisable. Elle est durable et prend en compte les catégories d’intérêts des acteurs en les rendant actifs.
Depuis la L1, je m’interroge sur ma place et mon utilité en tant que future architecte. Je me demande ce que veut vraiment dire « être architecte ». L’architecte a toujours été un artiste, un dessinateur. Pour moi, il crée des formes, des ambiances, des images. Il joue aussi un rôle pour la société. L’architecture permet aux acteurs de vivre, d’éprouver le territoire.
Ces acteurs doivent être au centre de la pensée du projet. Un architecte ne construit pas pour lui, il construit pour des usagers. Il doit donner du sens à ce qu’il construit.
Le rôle de l’architecte, particulièrement dans le contexte d’urgence écologique, est de penser le projet de façon durable, soutenable et pérenne. La soutenabilité est assurée par le choix des matériaux, qu’ils soient innovants ou culturels. Un matériau doit être choisi en fonction de l’usage et du lieu du projet.
L’architecture est par définition contextuelle. Le contexte, le déjà-là est géographique, morphologique, historique et culturel. Un projet commence par l’étude de son contexte, que ce soit morphologique ou social. L’architecture va de pair avec le déjà-là et avec la société.
Le projet est toujours influencé par l’existant.
Prendre en compte l’existant c’est aussi habiter l’inhabité. La transformation concerne de nombreux enjeux qui associent frugalité et résilience. Cela permet de conserver le bâti ancien, de le réinvestir pour ne pas l’oublier. L’enjeu de l’inhabité est aussi environnemental en faisant des économies d’énergie par la réemploi. Enfin, l’enjeu est aussi social, tout d’abord pour rassembler dans des lieux culturels, puisque riches d’un passé révolu mais encré. Ensuite, habiter l’inhabité permet de loger ou reloger beaucoup de personne en difficultés pour un coût identique à une démolition/construction.
La participation et l’architecture « non finie » semblent être une sorte de synthèse à toutes ces problématiques. D’un côté, la participation permet de répondre aux catégories d’intérêts des habitants en les impliquants directement dans le processus de projet. La finalité est avant tout le bien-être des usagers. Ils deviennent acteurs et ne sont plus passifs face à leur environnement bâti. L’architecture évolutive implique aussi les usagers. Si une architecture reste figée, elle n’est pas pérenne. De plus, le patrimoine est automatiquement conservé, les acteurs peuvent modifier le lieu à leur convenance, ils sont donc totalement impliqués dans la vie de l’architecture.
« L’architecte de demain a réinvesti une capacité de compréhension du monde qui l’entoure et cultive son intuition. Il est un observateur attentif et patient qui investigue. 38 » Cette phrase me semble être une bonne synthèse de ce rapport. L’architecte n’est pas qu’un concepteur, il exerce un métier pluridisciplinaire, de la première à la dernière étape. Il s’implique de diverses façons dans le projet.
Pour conclure, comment appliquer, à l’Ecole, les problématiques mises en évidence dans ce rapport ? Tout d’abord, je pense que le projet doit être encré dans son site, son contexte, se baser sur la morphologie du contexte. Il faut aussi étudier les faits sociaux qui ont lieu sur le site ; aller parler aux usagers, aux habitants, leur demander ce dont ils ont envie, besoin. Cela permettrait aux projets d’être plus concrets. Il faut laisser la place à l’hésitation, un projet ne peut pas être totalement fini.
Après cette licence, je dois partir en Erasmus à l’école polytechnique de Madrid. J’espère que ce projet d’Erasmus me permettra d’enrichir mes connaissances sur l’architecture et de préciser ma vision en la confrontant à d’autres modes de vie que celui que je connais déjà en France.
Après mon année en Espagne, je voudrais intégrer le master « Architecture, villes, ressources ». Dans ce master, le « déjà-là », l’environnement, la ville et l’urbanisation sont mis en évidence, et, comme je l’ai développé dans mon rapport, ce sont des questions auxquelles je suis sensible. Le master 2, qui fait un focus sur l’existant et la capacité de l’architecte à le mettre en valeur de manière sensible, me semble aller dans le sens des problématiques évoquées ici.
38 Bourdon Achille, 2020, « Agora », in CANAL Architecture (dir.), Transformation des situations construites, Paris, Canal Architecture Design Imag, pp. 42-103
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Collectif sous la direction de Patrick BOUCHAIN, Pas de toit sans toi, réinventer l’habitat social, Arles, Actes Sud, L’impensé, 106p.
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BORDAS Anna Maria, 18 février 2021, « Architecture évolutive/réversible – Formes et dispositifs », Colloque International d’architecture, Youtube, Canal bordas+peiro En ligne] Ensa Bretagne, URL : https://www.youtube.com/watch?v=Al9oMk5Ed6A
Documentaire de TYRNAUER Matt, 2016, Jane Jacobs : Battle for the city, vidéo au format MP4 fournis par les professeurs d’anglais
Documentaire de David Attenborough, « David Attenborough : A life on our planet », Netflix, 2020, URL : https://www.netflix.com/title/80216393
MANOLA Théa, 26 Mars 2020, Cours S4SS, Sociologies urbaines : Théories et méthodes
Fig. 1 : Blog, 2016, Lyon 2e / Confluence ZAC 1 / 2003-2017 / 41 hectares / III, Skyscraper city [En ligne], URL : https://www.skyscrapercity.com/threads/lyon-2e-confluence-zac-1-20032017-41-hectares-iii.808380/page-216#lg=attachment_xfUid-4-1620492416&slide=0
Fig. 2: Madeleine Faure, 25 Juin 2019, Vergezac
Fig. 3 : Madeleine Faure, Janvier 2020, Grenoble
Fig. 4 : Opération Mouzaïa, Paris par Canal architecture, Mai 2020, Archistorm [En ligne], URL : https://www.archistorm.com/operation-mouzaia-paris-par-canal-architecture/
Fig. 5 : 2016, L’architecture habite ici, Urbis, Logement [En ligne], URL : https://www.urbislemag.fr/l-architecte-habite-ici-billet-332-urbis-le-mag.html