S'insérer dans la falaise, Le patio et la cour créateurs d'espaces _ PFE

S’insérer dans la falaise

Le patio et la cour créateurs d’espaces

S’insérer dans la falaise

Le patio et la cour créateurs d’espaces

Rédigé par Madeleine Faure

Dans le cadre du mémoire de PFE :

Les Pensées du projet : l’Architecture comme discipline

Enseignant responsable

Guy Depollier

Directeur de PFE

Philippe Deletraz

Enseignants encadrants

Dominique Putz, Fabrice Galloo, Jean-Philippe Vettorello, Benoit Adeline, Amélie Blachot

Intervenants du jury

Philippe Dufieux, Jean Philippe Spinelli, Gabriele Pierluisi, François Lis

Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble

Juin 2023

Je tiens à remercier l’ensemble de l’équipe enseignante du master Les pensées du projet qui m’a accompagnée et permis de m’affirmer sur des sujets qui me tenaient à cœur.

Je remercie Philippe Deletraz, mon professeur de projet référant, pour sa disponibilité, son aide et ses conseils précieux qui m’ont fait avancer dans mon projet et ma réflexion tout au long du semestre.

Je remercie également Guy Depollier, Directeur du Master, pour son encadrement et ses conseils.

Je remercie mes amies, pour leur aide pendant mes moments de doutes me permettant d’avancer mon projet pendant ce dernier semestre d’études.

Enfin, merci à mes parents.

Sommaire

Introduction p. 9

I. Rappel du thème p. 11

a. Définitions p. 13

b. Références p. 14 - 21

II. Analyses et manipulations p. 23

a. Le site dans la ville et le quartier de Toga p. 24 - 29

b. Parcours photographique aux alentours du site et sur le site p. 30 - 43

c. Références p. 44 - 49

d. Manipulations, recherche d’une forme p. 50 - 63

III. Le projet p. 65

a. Le programme : une Ecole supérieure d’architecture p. 67 -

b. Le projet dans son contexte p. 68 - 69

c. Détails du projet p. 70 - 85

Bibliographie p. 88

Iconographie p. 89 - 91

Introduction

Ce mémoire expose le projet de PFE réalisé au sein du Master Les pensées du projet : l’architecture comme discipline. Il est la conclusion des cinq années d’études en Ecole d’architecture. Le projet s’est développé en deux périodes sur chacun des semestres de Master 2. Au premier semestre, nous avons étudié un thème qui pour ma part était : « Le patio et la cour, exemplification d’une différence ». Réalisé au second semestre, le projet de fin d’études s’appuie sur ce travail de recherche théorique. Il est le fruit d’une pensée de l’architecture mise en pratique sur un site choisi.

Confirmé lors de la visite de Bastia, le site reflète les multiples aspects de l’évolution de la ville. Le projet s’inscrit dans ce contexte fort et historique qu’est l’ancienne carrière du quartier de Toga et son emplacement dans la ville. L’analyse de site a permis d’identifier un programme soulevant les problématiques auxquelles le thème pouvait répondre.

Des manipulations et recherches de formes, passant par l’analyse de références, ont conduit au projet final. Précisé par les notions fondamentales, retirées de l’analyse théorique du patio et de la cour, qui permettent de produire une architecture cohérente, le projet répond au site et au thème par la qualité de ses espaces, usages et proportions.

a. Définitions

Mon mémoire de premier semestre de deuxième année de Master portait sur les archétypes du patio et de la cour et sur l’exemplification de leurs différences et ressemblances. L’étude de références a permis de préciser diverses notions qui différencient un patio d’une cour.

Le patio est un espace vide soustrait d’un volume plein quand la cour est formée par une addition de volumes ou de murs autour d’un vide. Le patio est un espace d’introspection et de privatisation lié à des typologies introverties, tournées vers le patio, au centre. Aussi espace de circulation, les pièces de la maison se rejoignent toutes autour du patio et lui confère le rôle de pièce principale. Lieu de transition semi-public entre intérieur et extérieur, les typologies à cour tendent davantage à être ouvertes sur la rue. L’échelle des deux archétypes permet aussi leur différenciation. Générateur de microclimat propre, le patio est plus petit que la cour. On retrouve cette dernière le plus souvent dans des bâtiments de grande échelle, indépendants et le patio dans des lieux plus intimes comme des maisons individuelles dans des situations urbaines denses.

b. Références

Pour définir les deux archétypes, du patio et de la cour, préciser leurs différences et ressemblances, je me suis aidée de références. Elles ont apportées une base analytique à la théorie et ont servies de modèles aux manipulations. Les analyses ont étés réalisées au premier semestre de Master 2. Quatre des références étudiées sont présentées dans ce second mémoire afin de rappeler le fondement de mon projet de fin d’études.

Azuma raw house, Tadao Ando, Japon, 1976

Maison à patio, la Azuma raw house de Tadao Ando est très introvertie sur son patio et dans un contexte urbain dense.

Maquette radicale Fig. 1 La Azuma raw house depuis la rue.

Weekend House, Ruye Nishizawa, Japon, 1998

Muette sur l’extérieur, la Weekend House de Ruye Nishizawa reçoit sa lumière par les trois patios creusés dans le plan libre carré.

Maquette radicale

Fig. 2 Intérieur de la Weekend house de Ruye Nishizawa.

Casa da Volta, Promotorio+Joao Cravo, Grandola, Portugal, 2021

Les espaces intérieurs de la Casa da Volta, située dans la campagne portuguaise, s’organisent dans l’enceinte carré d’un mur aveugle pour créer une cour fermée ponctuée de trois volumes.

Maquette radicale

Fig. 3 Depuis la cour, vue sur l’espace nuit et séjour.

Drago public school, A. Campo Baeza, Cadiz, Espagne, 1992

Grand volume blanc, la Drago Public school est constituée d’une cour carré autour de laquelle s’enroulent les salles de classes, ouvertes par de minces fenêtres horizontales donnant sur la cour et sur la rue.

Fig. 4 : La drago Public School de A. Campo Baeza depuis la plage.

Maquette radicale

Partie II. Analyses et manipulations

a. Le site dans la ville et le quartier de Toga

Le site du projet se situe au Nord de la ville de Bastia dans le quartier de Toga.

Situé entre Bastia et Ville-di-Pietrabugno, le quartier de Toga était l’ancienne zone industrielle de Bastia. On y retrouvait quatre hauts-fourneaux édifiés au XIXe siècle pour l’industrie du fer. Ce lieu est aujourd’hui un quartier résidentiel. Milieu urbain moyennement dense, Toga est composé d’immeubles de logements de trois à huit étages. L’ancienne plage est devenue le port de plaisance de la ville. Au sud de celuici se trouve le port de commerce dont l’entrée pour les véhicules est située sur le rondpoint en bas de l’ancien hôpital de Toga. Une carrière exploitée à l’époque industrielle du quartier est aujourd’hui un parking en arrière d’immeubles de logements peu entretenus. Au-dessus de la falaise se trouve un parc en friche avec vue sur mer.

Fig. 5 : Plan orthophoto de l’état actuel de Bastia, site du projet signifié en rouge.

L’ancien hôpital occupe toute la partie sud du site du projet et est actuellement composé de deux grands bâtiments et plusieurs petits bâtiments qui ponctuent le site. Il est aujourd’hui à moitié occupé par l’IFSI de Bastia, un centre gériatrique et une clinique psychiatrique. La majorité des unités de l’hôpital de Bastia sont situées dans un nouveau bâtiment au sud de la ville. L’ancien hôpital, dans un mauvais état, a était signalé insalubre par les syndicats bastiais qui souhaitent faire déplacer toutes les unités. Pour ces raisons, j’ai pris la décision de ne pas conserver le bâti de l’ancien hôpital.

Fig. 6 : Maquette d’origine de l’hôpital de Toga, 1922, ne correspond pas à l’état actuel

Ainsi, pour correspondre avec le thème du patio et de la cour, je souhaitais aborder un site particulier pour mettre en valeur ces deux archétypes aux problématiques diverses. Le bâtiment à patio est introverti et celui à cour se retrouve dans des densité urbaines moyennes.

Fig. 7 : Vue sur le site (au centre de la photo) depuis le belvédère Affaccatoghju di Bastia.

b. Parcours photographique sur le site et ses alentours

Ces photos présentent les points marquants du site de projet et de ses alentours. Prises lors de ma visite à Bastia avec le Master Les pensées du projet les 11 et 12 Février 2023, ces photos permettent de saisir les ambiances, les qualités et problématiques remarquables du site avec lesquels le projet correspond.

Fig. 8 : Entrée du site du centre hospitalier de Toga.

Fig. 9 : Vue mer depuis le bâtiment bas de l’hôpital. Dans le projet, entrée sud du mur au troisième étage.

Fig. 10 Au sud de la carrière, vue vers le nord, immeuble de logements.

Fig. 11 Vue depuis le parking vers l’est, arrière d’immeubles de logements.

Fig. 12 : Vue vers le sud du site, bâtiment bas du centre hospitalier

Fig. 13 : Le bâtiment haut de l’ancien hôpital et la falaise en contrebas.

Fig. 14 : La falaise, vue depuis le sud.

Fig. 15 Dans le parc en friche au-dessus de la carrière.

Fig. 16 Vue depuis le parc, au dessus de la falaise vers les montagnes à l’ouest de Bastia.

Fig. 17 Vue sur le site, actuel parking, et la mer, depuis le haut de la falaise.

Fig. 18 Le parking depuis le haut de la falaise.

Fig. 19 Vue vers le nord-est depuis le haut de la falaise avec la mer en fond.

Fig. 20 Vue vers le site depuis la bas de la rue au nord du site.

c. Références

Bureaux du conseil d’administration de Castilla et Léon à Zamora, Espagne, Alberto Campo Baeza, 2012

Le projet de A. Campo Baeza est un mur épais, d’un mètre, qui clos une cour dans laquelle se trouve un bâti totalement transparent avec une double peau en verre. Le mur agit ici comme une deuxième enceinte et ferme le projet de manière imposante et stricte.

Fig. 21 Façade extérieure des bureaux à Zamora; A. Campo Baeza

Fig. 22 : Cour intérieure du projet de bureaux à Zamora; A. Campo Baeza

Fig. 23 : Vue aérienne du projet à Zamora; A. Campo Baeza

Ecole à Lloret del Mar, Espagne, Carlos Ferrater, 1993-1996

Je me suis aidée de ce projet de C. Ferrater pour son plan. Les circulations principales sont situées sur la partie perpendiculaire du bâtiment et déservent les salles de classes qui sont agencées dans des modules comme des murs de refends avec des circulations secondaires en ligne droite.

Fig. 24 : Vue aérienne de l’école à LLoret del Mar, C. Ferrater

Fig. 25 : Extérieur du projet à Lloret del Mar, C. Ferrater

Fig. 26 : Plan de rez-de-chaussée, Ecole à Lloret del mar, C. Ferrater

Rectorat de l’Université d’Alicante, Espagne, Alvaro Siza, 1995

Réalisée en 1995 par A. Siza, le rectorat de l’Université d’Alicante est organisé autour d’une cour entourée de deux bâtiments longs et muets sur la rue. Les circulations horizontales sont des coursives, côté cour et un couloir fermé, côté rue. L’unique source de lumière des pièces est fournie par une porte vitrée qui donne sur la coursive côté cour.

Fig. 27. : Extérieur du rectorat de l’Université d’Alicante, A. Siza

Fig. 28 Cour intérieure du rectorat de l’Université d’Alicante, A. Siza

Fig. 29. Plan de rez-de-chaussée du rectorat de l’Université d’Alicante, A. Siza

d. Manipulations, Recherche d’une forme

Diverses manipulations m’ont conduites à la forme finale du projet. Elles sont présentées en plans et en maquettes ci-dessous.

Les projets en plan sont organisés sur la prolongation des tracés régulateurs du centreville de Bastia qui délimitent le projet.

Habiter la falaise

Pour cette première manipulation, le bâti fait corps avec la falaise en se plaçant à son aplomb. Elle est donc le mur est du projet sur sa face ouest. Trois patios sont creusés contre la falaise. Sur sa face est, le bâti crée une nouvelle falaise avec une place à l’avant. Cependant, le thème de la cour manque dans cette forme.

Maquette d’expérimentation. Echelle 1:1000

Marquer la fin du tracé urbain

La forme s’installe sur la rue qui sera créée pour poursuivre et donner une fin à la trame urbaine. Le projet, en réponse au thème, fonctionne en deux parties : une première partie bâtie, imposante, introvertie sur un patio au centre de la forme et une cour, entre le bâti et la falaise.

Maquette d’expérimentation. Echelle 1:1000

Forme simple : la ligne

Il s’agit ici de mettre en place une ligne habitée. Celle-ci se pose à l’intérieur de la trame et ferme par un mur l’espace entre la falaise et le bâti, pour créer une cour au centre. Concernant la hauteur du bâti, deux variations ont été essayées : une première qui reprend la hauteur la plus haute de la falaise soit vingt mètres. Maquette

Dérivation de la ligne

Ici, le projet prend la forme du L pour fermer l’espace entre la falaise et le bâtiment. La partie nord du L ferme la partie de la falaise dont la hauteur est plus faible et crée une cour centrale.

Maquette d’expérimentation.

Echelle 1:1000

Habiter la cour

Sur le modèle de la maison à cour de Promontorio et Joao Cravo, Casa da volta, au Portugal, la cour est fermée par le mur en L et la falaise, de la même hauteur, puis des formes pleines se posent dans la cour pour habiter l’espace.

Maquette d’expérimentation.

Echelle 1:1000

Détachement

Un mur habité de trois mètres d’épaisseur ferme la falaise à l’est en formant une cour dans laquelle se placent quatre modules rattachés au mur. De longueurs différentes, ils laissent un espace vide entre eux et la falaise pour circuler en bas de cette dernière et ainsi apprécier sa hauteur.

Maquette d’expérimentation.

Echelle 1:1000

Le vide par le plein

Pour cette manipulation, les maisons à patio ont servies de modèles. Le bâti rempli la falaise jusqu’à la trame et la forme pleine est évidée pour créer des patios. Un mur épais à l’est ferme la falaise et quatre modules se positionnent du mur jusqu’à la falaise, entre lesquels nous retrouvons les patios.

Maquette d’expérimentation. Echelle 1:1000

a. Le programme : une Ecole supérieure d’architecture

Le choix du programme se base sur les qualités du site mais aussi sur les possibilités liées à la Corse elle-même. Le projet est la réalisation d’une Ecole supérieure d’architecture.

Lors de la visite à Bastia, nous avons eu la chance d’assister à une intervention d’un membre de la mairie. Il a évoqué le manque d’étudiants et de jeunes actifs dans la Préfecture de la Corse. Il a aussi soulevé le problème du manque de dynamisme et d’attractivité de la ville lié à sa population vieillissante.

L’Université de Corse se trouve à Corte, au centre de la Corse, entre Ajaccio et Bastia. Ce campus est le seul campus de l’île. Bastia souffre de l’absence d’écoles supérieures qui n’attirent pas d’étudiants et donc son attractivité diminue par rapport à d’autres villes. Ce programme va permettre de redynamiser la ville et relancer sa rénovation en installant une école d’architecture, en faisant venir des architectes, acteurs du développement urbain.

Ce choix se rapporte aussi au thème du patio et de la cour qui s’adaptent au programme d’une école ou université. Le caractère introverti du site correspond au thème du patio, typologie tournée vers son centre et fermée sur la rue. La falaise, si elle est fermée par un mur, est liée à ce caractère intimiste.

b. Le projet dans son contexte

Le centre-ville de Bastia est organisé sur une trame rectangulaire qui s’efface au nord de la ville. Le quartier de Toga est désorganisé et marque la fin du tracé urbain. La trame urbaine se prolonge ainsi jusqu’au site de projet. Pour composer avec la ville, le projet est posé sur la trame se prolongeant jusqu’au site et marquant la fin de la trame. De plus, sa position permet d’ordonner le tracé du quartier.

La carrière est un vide urbain perdu dans la ville qui est valorisé dans ce projet. En raison de sa taille monumentale, ce site confère au projet une dimension mémorable et distinctive. Ses qualités précises et spécifiques sont dissimulées par un contexte tournant le dos à la falaise. Le projet occupe ce qui est aujourd’hui un parking public, et place la falaise en second ordre. Répondant à ces problématiques, le projet remplit l’espace entre la falaise et la trame urbaine.

Retravaillée, l’arrivée dans le site est au même endroit que l’entrée de l’ancien hôpital de Toga, sur l’avenue qui borde le port. A l’origine marquée par un bâtiment d’accueil et un portail, elle devient une grande entrée largement ouverte. Le visiteur entre par un parc, puis monte en direction de l’entrée au sud du mur.

Ainsi, la hauteur du bâtiment est déterminée par celle de la falaise. Le point culminant de la falaise se situe vingt mètre du rez-de-chaussée. Le bâti fait dix-neuf mètres de haut afin de laisser un pas de loup entre le toit et la falaise et empêcher l’accès au toit.

c. Détails du projet

Le projet est en forme de peigne : nous avons un long mur épais habité qui ferme l’espace par la masse et 4 refends transparents qui se positionnent perpendiculairement entre la falaise et ce mur.

Pour commencer notre parcours dans le projet et s’insérer dans la trame urbaine, un chemin piéton est créé depuis la rue Henri Tomasi, qui marque la fin du tracé urbain, et continue jusqu’au chemin du Furcone, la rue au nord du site. Plus précisément, le chemin se trouve au même niveau que le rez-de-chaussée du projet et permet de marquer l’entrée sur le site en la plaçant entre les deux premières courbes de niveau qui ferment la carrière. Le visiteur arrive ainsi en face du mur marquant son importance.

La première partie du projet est le mur. C’est lui qui viens fermer la carrière et créer une intériorité entre architecture et falaise. Il révèle la minéralité de la roche en la cachant depuis l’extérieur. Travaillée en façade, la pierre de schiste, exploitée dans notre ancienne carrière, est composée à la manière de l’appareillage du Musée des vins et de l’académie de guitare de Patrimonio de Gilles Perraudin. La pierre de taille est utilisée ici en parement sur une structure en béton et sur toute la longueur du mur, à l’intérieur comme à l’extérieur.

Le mur tourne le dos à la mer comme une sorte d’éloge de l’insularité. Il cache la mer quand on se trouve dans le projet, pour révéler la roche. Le visiteur regarde le mur, puis la roche et enfin la montagne, en hauteur. Ainsi, on met alors en valeur ce qui est rarement sublimé sur le littoral, la roche, et la montagne, très présente à Bastia.

La hauteur du projet est définie par la hauteur de la falaise, de 20m à son point le plus haut. Cette hauteur met en valeur la qualité du site dans son extrémité en oubliant la demi-mesure et dans un rapport très contrasté lorsque l’on se trouve dans les patios, au rez-de-chaussée.

La seconde partie du projet se compose de 4 refends placés perpendiculairement entre le mur et la falaise et travaillés en transparence. Ils rythment le projet entre intérieur et patios. On reprend aussi la stratification horizontale de la roche avec les étages qui s’insèrent directement dans la falaise. On rapproche ainsi le visiteur de cette dernière pour révéler sa beauté en créant différents points de vus, soit en bas, dans les patios, soit en hauteur dans les étages et qualifient la matérialité du site. La minéralité de la roche se transforme alors en béton et appui le contraste de l’influence de l’homme sur le site.

Pour répondre aussi à un besoin climatique, on vient chercher la fraicheur de la roche comme dans les habitats troglodytes proche de la méditerranée. Les refends sont orientés nord/sud et les espaces habités sont donc situés au nord tandis que les circulations sont au sud des refends.

L’entrée dans le projet se fait par le bas, elle est marquée par une large ouverture qui marque la monumentalité du site et du projet. On se retrouve alors dans la cour,

espace de transition entre la rue et l’intérieur comme expliqué précédemment.

Le projet se compose comme une promenade. Marquant le début de la déambulation, l’étudiant est invité à entrer dans l’école par la cour.

Les circulations principales sont côté rue, dans le mur. L’entrée principale dans le mur invite l’usager dans ce volume imposant et épais. Les circulations horizontales reprennent le principe des escaliers extérieurs du Centre Pompidou à Paris : un escalier, un étage, un refend, pour arriver au dernier étage au bout du mur et donc au niveau de refend le plus au nord. Le mur est l’espace le plus « public » du projet, comme dans les typologies à patio, il est la coursive qui sert de lien entre tous les espaces et tous les usagers, c’est un lieu de passage obligatoire. Ses proportions importantes, 100m de long, 19m de haut et 8m de large à l’extérieur, 6m à l’intérieur, sont marquées par l’agencement des sols. Dans le mur, les circulations horizontales se font par des passerelles, au centre du mur, ponctuées de terrasses pouvant servir d’espace d’exposition, de travail ou de partage pour les étudiants. Ainsi, lorsque l’étudiant ou l’enseignant est au rez-de-chaussée, il apprécie la monumentalité par un espace libre en longueur dont la fin est un escalier à paliers dans la largeur du mur et transition pour l’amphithéâtre ; il apprécie aussi sa hauteur par des vides parfois libres du sol au plafond. Rythmé par de grandes ouvertures peu nombreuses, le mur est assez sombre. Cadrage sur la falaise, à l’ouest, ou sur le paysage, à l’est, les ouvertures révèlent la minéralité du site en la cachant dans la majorité de la déambulation. Les terrasses intérieures ou extérieures, qui servent d’espace de travail sont lumineuses tandis que les terrasses qui ne bénéficient pas d’ouvertures peuvent facilement accueillir des expositions qui nécessitent une lumière diffuse et indirecte.

Une circulation verticale secondaire est prévue sur les terrasses des refends collées à la falaise et permettent de circuler contre celle-ci sans interruption.

Les patios mettent en valeur la masse par contraste avec le vide et réduisent l’échelle du bâtiment en créant des sous espaces intimes. Ils permettent de développer une intériorité dans le projet. On continue ainsi la falaise en mettant la roche en valeur par le vide. C’est aussi une réinterprétation de la roche dans ses caractéristiques

naturelles à avoir des cavités.

De façon plus technique, les patios apportent de la lumière indirecte aux espaces intérieurs et de la fraicheur dû à ses qualités climatiques dont je vous ai parlé au début.

On retrouve une bande sanitaire systématique, rapprochée des circulations principales pour optimiser les espaces.

Les différentes pièces de l’école s’organisent ensuite dans les refends, sur 5 niveaux et dans 4 refends. Répartis pour accentuer la promenade et la visite, la cour sert d’espace d’exposition. Les salles de projet se trouvent dans le second refend, au centre du projet.

Le but est donc d’avoir les espaces utilisés par la majorité des étudiants et enseignants de l’école en bout et face à la roche. Ainsi, on retrouve la cafétéria et la bibliothèque dans le 3e refend. Le dernier refend ferme le projet et fini la trame urbaine accueille l’amphithéâtre. Taillé dans la roche, il se pose sur la falaise et la met à niveau pour marquer son importance et sa forme fermée.

Pour conclure, l’objectif du projet est donc de mettre en valeur la pratique de l’architecture avec un bâtiment monumental dans une logique de mise en valeur des qualités naturelles du site par un contraste fort façonné par une interprétation contemporaine des archétypes traditionnels du patio et de la cour. Ce travail vise à mettre en valeur un lieu monumental oublié du paysage bastiais en l’inscrivant dans le tracé urbain.

Coupe transversale Coupe transversale

Musée des vins et académie de guitare, Patrimonio, Corse, Gilles Perraudin, 2011

Légende

1. Dalles sur plot, pierres de schistes, dimensions 270x125x15 cm

2. Plots

3. Etanchéité

4. Isolant, épaisseur 15 cm

5. Structure en béton armé, épaisseur 30 cm

6. Plafond, parement en pierres de schistes aggrafées, épaisseur 10 cm

7. Parement en pierres de schiste de la carrière de San Pedrone, sud de Bastia, intérieur et extérieur dimensions 270x125x30 cm

Maquette du projet en enduit et carton blanc _ échelle 1:200

Maquette de contexte en carton ondulé et projet en carton blanc _ échelle 1:2000

Bibliographie

Livres

. Rubio, J. M. (2006). Arquitectura escolar 2 : Temas de arquitectura 03, 225 p. (Ediciones generales de la construccion).

. Rubio, J. M. (2007). Arquitectura escolar 3 : Temas de arquitectura 05, 254 p. (Ediciones generales de la construccion).

Pages internet

. Estudio de Arquitectura Campo Baeza S. L. P. (2022, 28 juillet). 2012 OFFICES

IN ZAMORA - Alberto Campo Baeza. Alberto Campo Baeza. https://www. campobaeza.com/offices-zamora/

. Office of Architecture in Barcelona. (1996, 4 décembre). School in Lloret de Mar –OAB. https://ferrater.com/project/school-in-lloret-de-mar/

Articles

. Rectorado de la Universidad, Alicante, Alvaro Siza. (s. d.). Arquitectura viva.

Consulté le 18 mars 2023, à l’adresse https://arquitecturaviva.com/obras/rectoradode-la-universidad-alicante

Iconographie

Toutes les photographies, maquettes et plans de ce mémoire sont personnelles, sauf mention particulière.

Fig. 1 : La Azuma raw house depuis la rue., Azuma House - Row House - Data, Photos & Plans. (2020, 5 juillet). WikiArquitectura. Consulté le 27 septembre 2022, [En ligne] URL : https://en.wikiarquitectura.com/building/azuma-house-row-house/

Fig. 2 : Intérieur de la Weekend house de Ruye Nishizawa. Tumblr. [En ligne] URL : https://68.media.tumblr.com/07f4832f59deae00540f1e2362f0105a/tumblr_ o48n68UrpM1twhq1io4_1280.jpg

Fig. 3 : Depuis la cour, vue sur l’espace nuit et séjour. Moreira, S. (2022, 7 février). Casa da Volta / PROMONTORIO + João Cravo. ArchDaily. [En ligne] URL : https://www.archdaily.com/965393/casa-da-volta-promontorio-plus-joao-cravo?ad_ medium=gallery

Fig. 4 : La drago Public School de A. Campo Baeza depuis la plage. Estudio de Arquitectura Campo Baeza S. L. P. (2021, août 6). 1992 DRAGO PUBLIC HIGH SCHOOL, Cádiz. Alberto Campo Baeza, [En ligne] URL : https://www.campobaeza. com/drago-public-school/

Fig. 5 : Plan orthophoto de l’état actuel de Bastia, site du projet signifié en rouge. Google Earth Pro

Fig. 6 : Maquette d’origine de l’hôpital de Toga, 1922, ne correspond pas à l’état actuel. Pinterest. https://www.pinterest.fr/pin/600808406509654906/

Fig. 7 : Vue sur le site (au centre de la photo) depuis le belvédère Affaccatoghju di Bastia. Février 2023

Fig. 8 : Entrée du site du centre hospitalier de Toga. Février 2023

Fig. 9 : Vue mer depuis le bâtiment bas de l’hôpital. Dans le projet, entrée sud du mur au troisième étage. Février 2023

Fig. 10 : Au sud de la carrière, vue vers le nord, immeuble de logements. Février 2023

Fig. 11 : Vue depuis le parking vers l’est, arrière d’immeubles de logements. Février

2023

Fig. 12 : Vue vers le sud du site, bâtiment bas du centre hospitalier Février 2023

Fig. 13 : Le bâtiment haut de l’ancien hôpital et la falaise en contrebas. Février 2023

Fig. 14 : La falaise, vue depuis le sud. Février 2023

Fig. 15 : Dans le parc en friche au-dessus de la carrière. Février 2023

Fig. 16 : Vue depuis le parc, au dessus de la falaise vers les montagnes à l’ouest de Bastia. Février 2023

Fig. 17 : Vue sur le site, actuel parking, et la mer, depuis le haut de la falaise. Février

2023

Fig. 18 : Le parking depuis le haut de la falaise. Février 2023

Fig. 19 : Vue vers le nord-est depuis le haut de la falaise avec la mer en fond. Février

2023

Fig. 20 : Vue vers le site depuis la bas de la rue au nord du site. Bastia Février 2023

Fig. 21 : Façade extérieure des bureaux à Zamora; A. Campo Baeza. Estudio de Arquitectura Campo Baeza S. L. P. (2022, 28 juillet). 2012 OFFICES IN ZAMORA

- Alberto Campo Baeza. Alberto Campo Baeza. https://www.campobaeza.com/ offices-zamora/

Fig. 22 : Cour intérieure du projet de bureaux à Zamora; A. Campo Baeza Estudio de Arquitectura Campo Baeza S. L. P. (2022, 28 juillet). 2012 OFFICES IN ZAMORA - Alberto Campo Baeza. Alberto Campo Baeza. https://www. campobaeza.com/offices-zamora/

Fig. 23 : Vue aérienne du projet à Zamora; A. Campo Baeza Estudio de Arquitectura Campo Baeza S. L. P. (2022, 28 juillet). 2012 OFFICES IN ZAMORA - Alberto Campo Baeza. Alberto Campo Baeza. https://www.campobaeza.com/offices-

zamora/

Fig. 24 : Vue aérienne de l’école à LLoret del Mar, C. Ferrater Office of Architecture in Barcelona. (1996, 4 décembre). School in Lloret de Mar – OAB. https://ferrater. com/project/school-in-lloret-de-mar/

Fig. 25 : Extérieur du projet à Lloret del Mar, C. Ferrater Office of Architecture in Barcelona. (1996, 4 décembre). School in Lloret de Mar – OAB. https://ferrater. com/project/school-in-lloret-de-mar/

Fig. 26 : Plan de rez-de-chaussée, Ecole à Lloret del mar, C. Ferrater Office of Architecture in Barcelona. (1996, 4 décembre). School in Lloret de Mar – OAB. https://ferrater.com/project/school-in-lloret-de-mar/

Fig. 27. : Extérieur du rectorat de l’Université d’Alicante, A. Siza Rectorado de la Universidad, Alicante, Alvaro Siza. (s. d.). Arquitectura viva. Consulté le 18 mars 2023, à l’adresse https://arquitecturaviva.com/obras/rectorado-de-la-universidadalicante

Fig. 28 : Cour intérieure du rectorat de l’Université d’Alicante, A. Siza Rectorado de la Universidad, Alicante, Alvaro Siza. (s. d.). Arquitectura viva. Consulté le 18 mars 2023, à l’adresse https://arquitecturaviva.com/obras/rectorado-de-la-universidadalicante

Fig. 29. : Plan de rez-de-chaussée du rectorat de l’Université d’Alicante, A. Siza Rectorado de la Universidad, Alicante, Alvaro Siza. (s. d.). Arquitectura viva. Consulté le 18 mars 2023, à l’adresse https://arquitecturaviva.com/obras/rectoradode-la-universidad-alicante

Ce mémoire a été produit dans le cadre du Projet de Fin d’études dans le master Les Pensées du projet :

l’Architecture comme discipline. Réalisé à partir du thème Le Patio et La Cour, et des réflexions retracées ici, le projet est présenté à la fin du mémoire.