22 | 14.2.2022 | SÉRIE
Deux flics dans le Haut-Valais
Entre trafic de sauce tomate et de chanvre, «Tschugger» renouvelle la série policière. Une production à l’atmosphère loufoque et à l’humour insolent. Dès le 15 février sur RTS 2. Texte: Patricia Brambilla
Le pitch
Style vintage De la grosse moustache, genre Magnum, aux uniformes beige pisseux, tout transpire les années 1980. Tschugger cultive le style rétro, l’ambiance nostalgie, jusqu’au générique qui rappelle les grandes heures des séries américaines: écran partagé et couleurs pastel, images soigneusement délavées. C’est comme si vous mettiez Always sunny in Philadelphia, Alerte à Malibu, Fargo des frères Cohen et un peu
Un air de «Fargo» en Valais.
de Tarantino dans un shaker, vous secouez et vous obtenez Tschugger. «J’ai vu toutes ces séries, mais on a essayé de trouver notre propre style. On peut faire une série low-budget, mais pleine d’humour», explique David Constantin, co-réalisateur et acteur principal.
Carton plein Les cinq épisodes de la première saison de Tschugger ont été diffusés entre novembre et décembre 2021 sur SRF 1. Carton d’entrée: 446 000 personnes en moyenne sont restées scotchées devant l’écran, soit une part de marché de 33,9%. «C’est presque
le double de ce qui est réalisé par ailleurs sur ce créneau de diffusion», souligne Urs Fitze, responsable de la fiction sur la chaîne alémanique. Succès également sur la plateforme Play Suisse, où le nombre d’utilisateurs hebdomadaires a doublé dès la première semaine de la mise en ligne de la série. Les téléspectateurs romands pourront la découvrir dès le mardi 15 février sur RTS 2 à 20 h 45 (en V. O. sous-titrée).
Mais qui est Constantin? Acteur, co-scénariste et réalisateur de Tschugger, David Constantin, 37 ans, est un enfant du Valais. Né à Salquenen «sur le
Röstigraben», dans une famille de vignerons comme il se doit. Joyeux bidasse, il fait ses premières vidéos pendant son service militaire. «Lors d’une visite d’Ueli Maurer, j’ai tourné un petit film avec lui, j’ai fait une postsynchronisation, changé quelques mots. Après, j’ai été invité par la police militaire…», sourit David Constantin. Il travaille ensuite dans la publicité pour Swisscom et l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), entre autres. Mais il rêve de tourner une fiction, d’avoir la liberté de raconter une histoire. Premiers pas: il réalise Tschutter, une série sur les footballeurs, neuf épisodes de dix minutes,
Photos: RTS/SRF
Ça ressemble à une série policière, mais façon pieds nickelés. On y suit les péripéties d’un petit commissariat du Haut-Valais, avec l’habituel tandem de flics (signification de «Tschugger» en patois), mais remplacez Starsky et Hutch par Bax et Pirmin. Le premier se croit dans un film hollywoodien, mais il vit dans le garage de sa tante et son principal fait d’armes est d’avoir coffré le chanvrier Bernard Rappaz. Le second est un grimpion appliqué, qui tourne des vidéos de promotion pour la police cantonale sur TikTok. Le ton est donné: entre parodie et dérision, rien n’est pris au sérieux dans Tschugger, si ce n’est les paysages sublimes et neigeux du col du Simplon.