PEOPLE ECO Nicolas Gagneux , Sébastien Guilbaud, Jean-Pierre Gagneux et Romain Valéry
Photo © Guillaume Perret
6èmeSens Immobilier
AU NOM DES LEURS !
Sainte-Foy-lès-Lyon : bâtisse bourgeoise rouge punchy, sur trois étages, labellisée début XXème, à moins d’être daltonien difficile d’échapper au siège social de 6ème Sens Immobilier.
A
l’intérieur, ça grouille et détonne : les murs sont roses, verts, rouges, bleus etc., les rambardes d’escaliers sont roses, le parquet grince, les boiseries sont d’origine. Moyenne d’âge de l’équipe ? La trentaine. On sent une âme. Comme de la vie. Derrière la réussite entrepreneuriale se cache une histoire de famille, de potes. Ces gars ont eu le nez creux. Une once de sixième sens peutêtre… Evitons tout impair, commençons par les présentations. Dans la famille Gagneux donnezmoi le fils, Nicolas, 39 ans, PDG fondateur du Groupe 6ème Sens Immobilier ; amenez-moi le père, Jean-Pierre, directeur general de la promotion immobilière ; ajoutez le cousin de Nicolas, Romain Valéry, 38 ans, directeur général et complétez la team par Sébastien Guilbaud, directeur financier, accessoirement ami d’enfance de la femme de Nicolas… Vous voilà en présence du carré d’as, le board, le staff dirigeant de 6ème Sens. Une histoire de famille et d’amitié donc, à laquelle d’aucuns peuvent ajouter Geoffroy Valéry, frère de Romain, directeur marketing et Anne-Sophie Targe, directeur administratif, sœur de Nicolas. Les liens du sang ont donc parfois du bon. La preuve. Acteur incontournable sur ses deux cœurs de métier que sont la transaction immobilière, à travers ses six agences et la promotion immobilière (600 logements en 2011), le groupe 56
table sur un chiffre d’affaires de 90 millions d’€ pour l’exercice 2011 (80 millions en 2010). Fort d’une soixantaine de collaborateurs celuici n’en finit plus d’accumuler les programmes, « une vingtaine sont en cours », précise Nicolas. Et non des moindres. Pour la partie habitation ? Le Clos du Gouverneur à la Croix-Rousse (11 logements haut de gamme livrés au premier trimestre 2012), 30 logements à Tassin-SaintClaude, 300 à Villeurbanne, 280 à Pierre-Bénite, 200 sur Caluire répartis sur deux programmes, deux projets de résidence étudiants (rue Béchevelin et à la Manu), on le voit les cartons sont pleins.
Après avoir investi le marché des bureaux, l’heure est à la construction de maisons passives Surtout en parfait chef d’entreprise, Nicolas Gagneux s’efforce d’avoir toujours un coup d’avance. D’où l’idée de multiplier les leviers de développement : le marché des bureaux en est un. Et là encore, l’audace prônée par Nicolas Gagneux se solde par de sacrées réussites : l’ancien site Hitachi à Genas (45 000 m2 clés en main), l’emblématique garage Citroën de la rue de Marseille (25 000 m2 ; livraison mi-2013) ou encore 7 000 m2 de bureaux à Marignane sont autant de projets pour le groupe. A l’instar
de la réhabilitation de l’hôpital Debrousse (la partie ancienne) qui prévoit la livraison de 55 logements fin 2013. Bref, si 2011 a consisté à investir le secteur des bureaux, 2012 sera l’année… des maisons passives en très, très basse consommation. « Nous sommes en dessous des normes BBC, assure Nicolas. Il s’agit vraiment de construire des maisons qui ne consomment presque plus rien. Avec ce type de produit, nous visons les primo-accédants, les habitants de la deuxième couronne. » 90 m2, moins de 200 000€, de prime abord, le prix a de quoi séduire. Quant au business-plan, il s’avère à la fois précis et ambitieux : « Ces maisons se construisent par groupe de vingt bâtisses minimum, précise le boss. D’ores et déjà, deux opérations sont en cours à Vienne et une autre en région parisienne. Notre objectif ? 250 maisons en 2012 et 400 en 2013. » Qu’il semble loin le temps où Nicolas, tout juste redescendu de Paris après quatre années passées en qualité de négociateur en immobilier, appelait son cousin Romain, plutôt enclin à s’orienter vers le journalisme pour s’associer et créer une agence immo. Tout a commencé le 9 septembre 1999, rue Juliette Récamier. Pourquoi 6ème Sens Immobilier ? « Parce qu’à coté de nous, nous avions un coiffeur qui s’appelait 6ème Sens Coiffure » rigole encore Nicolas. Une anecdote tirée par les cheveux, peut-être, mais avouez qu’elle a du sens ! O Christophe Magnette
NOVEMBRE 2011
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