EN COUVERTURE Z le tissu économique de l’Afrique du Sud, ce qui n’est pas anodin à deux ans de la Coupe du Monde. Les deux hommes s’apprécient, car à côté de son professionnalisme, le Ferraton est d’une espèce charmeuse et rieuse, avec laquelle il est très amusant de voyager. On a testé pour vous. Les hôtesses de Qatar Airways pareillement. Les valises qu’il a sous les yeux sont celles de quelqu’un qui a beaucoup bourlingué et qui revient de loin. Au-delà du réel. Passionné de plongée sous-marine, cet homme de coffre a pourtant trouvé plus fort que lui, en la personne de son président : «Il ne s’arrête jamais. C’est fascinant en termes de créativité et d’énergie.» Un binôme qui fonctionne parfaitement à l’international. Lorsqu’il n’est pas à Brignais ou en vadrouille, Olivier Ferraton remonte sur Paris retrouver ses enfants (Lucas, 11 ans et Paul, 8 ans). Un éloignement géographique qui lui permet sans doute de garder ses distances avec la Cour qui entoure son président le week-end venu.
La passion des sports auto Le béguin d’Olivier Ginon pour les sports mécaniques est connu. Et l’une des fiertés du président de GL Events en la matière, est le salon automobile de Bologne, plus connu sous le nom de « Bologne Motor Show ». Racheté en 2007, cette manifestation est placée sous la coupe de Simona Sandrini, 43 ans, une Italienne haute en couleurs (elle en change tous les mois), qui fait la fortune de son coiffeur. « Ce n’est pas
un salon de l’auto ordinaire, c’est très dynamique avec des shows permanents. Le parking est transformé en circuit et toutes les stars du sport auto sont de la partie. » Les Italiens en sont fous, alors connaissant la passion qu’entretiennent les riches habitants du golfe avec les belles mécaniques, décision a été prise de dupliquer le salon à Doha. GL Events Middle East s’est rapproché de Qatar Media Events (placée sous la tutelle du Premier ministre) pour créer une joint venture, préalable indispensable pour travailler dans l’émirat. Le projet du « Qatar Motor Show » est ensuite confié à l’équipe de Giada Michetti, la patronne de GL en Italie. La flamboyante Simona a effectué ses premiers repérages en janvier 2009. Deux ans plus tard, elle peut être fière du résultat. Avec ses collaboratrices Céline Hercelani et Daria Orsi, elle a créé de toutes pièces un salon de 15 000 m2 rassemblant 70 exposants. Et le succès est au rendez-vous, le cap des 70 000 visiteurs est atteint le dernier jour (40 000 attendus). « Nous souhaitons que le QMS devienne le salon de référence au Moyen-Orient et qu’il soit positionné dans le calendrier des salons internationaux » assure Simona, avant de se laisser aller à la confidence : « c’est d’autant plus un challenge que nous sommes des femmes dans un milieu masculin. Ce n’est déjà pas évident dans un pays latin… alors ici ! » Quand Olivier Ginon visite le salon en compagnie de son staff, nul doute que le président songe que ses amazones ont réussi à mettre le milieu
automobile local sous leur botte. De fait, les fleurons de l’industrie automobile mondiale ont trouvé leur écrin à Doha. Rolls Royce, Bugatti, Bentley, Aston Martin, Lamborghini, Ferrari, Porsche, BMW, Audi, Cadillac… les visiteurs, ravis, en prennent plein les yeux et les exposants ont la banane. Le spectacle est également dans les allées où déambulent qatari et emirati, en tenue traditionnelle, nullement choqués de la présence des so sexy hostess aux carrosseries avantageuses qui accompagnent traditionnellement ce type de manifestation. Les locaux sont mélangés aux travailleurs indiens et occidentaux. Ce qui est exceptionnel. Car l’une des particularités des monarchies pétrolières réside dans la stricte hiérarchie qui persiste entre ses habitants. Un mille-feuille sociétal à l’Indienne que maîtrise parfaitement Yann Roubert, le patron de GL Events Middle East. Installé à Dubai depuis deux ans, ce jeune cadre de 34 ans, a abandonné ses fonctions de directeur sponsoring et évènements sportifs chez SFR pour vivre l’aventure golfique du groupe lyonnais. Installé avec son épouse et leurs deux enfants (Justine, 3 ans, scolarisée dans une école internationale et Arthur, 9 mois, né à Dubai) ce profil de gendre idéal a adopté avec joie les habits de l’expatrié : «Il y a du bon et du mauvais, mais c’est plutôt sympa. Ici, c’est Miami avec l’appel à la prière en plus ! » Comme tous ses semblables européens, il possède une «liquor license» qui l’autorise à acheter de l’alcool dans des magasins spécialisés. A Z
ASIAN CUP LE FIASCO DE LA FINALE La récente attribution à l’émirat du Mondial de football en 2022 avait suscité de nombreux doutes quant à sa capacité à organiser une telle compétition. Premier test grandeur nature à l’occasion de la finale de l’Asian Football Cup qui se déroulait le 29 janvier. Dès le milieu de l’après-midi, d’énormes bouchons se forment sur l’avenue Al Waab, la principale artère qui dessert le stade Khalifa. Des milliers de spectateurs (dont vos serviteurs) se trouvent pris au piège des embouteillages. A 18h, la finale commence et, de façon imprévisible, les portes grillagées du stade sont soudainement verrouillées. Mouvements de panique, crises de nerfs… des familles sont disloquées (certains membres ont passé in extremis les barrières, d’autres sont coincés dehors). Je vous laisse imaginer la tête des supporters japonais et australiens qui ont fait le voyage de Doha pour cette finale. Le ton monte devant les portes closes, les refoulés agitent leurs billets, tandis que la police anti-émeute – boucliers et matraques en mains – prend position autour du stade avec des chiens policiers. Et fait dégager les « intrus ». Qui repartent écœurés.
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