IN MEMORIAM
CHEZ GERVAIS
l’accord parfait cuisine - fête
Apprenti en 1955 chez Jean Vignard avec Alain Chapel et Guy Thivard qui allait devenir le chef de Point, puis Pierre Gagnaire qui fut le dernier apprenti du plus élégant chef lyonnais (lire pages suivantes), Gervais Lescuyer est le témoin d’une époque festive et joyeuse où la restauration cartonnait comme son restaurant «Gervais» (25 couverts) de 1973 à 1995. Lorsque sa fille Florence est partie s’installer avec ses trois enfants dans le Luberon, il quitta sa bonbonnière – dixit Pierre Grison, dans le Progrès – et vendit son restaurant pour la rejoindre à Cadenet. Florence maintient la tradition familiale avec «Les Midis de Flo» à Pertuis.... Propos recueillis par Christian Mure
C
omment avez-vous débuté dans ce métier de cuisinier ? Je suis né le 20 novembre 1939 à Dommartin les Cuiseaux à côté de Louhans, en Saône et Loire. Mon père lyonnais était né place Carnot. Ma grand-mère qui tenait la «Brasserie du Soleil» (rue Duhamel) s’était formidablement enrichie avec les soldats de la guerre de 1914-1918 car «L’Arsenal» était situé derrière les voutes de Perrache. Malheureusement, elle a tout investi dans les actions du Canal de Panama et les emprunts russes qui n’ont plus rien valu après la révolution bolchevique... Sinon, elle aurait des immeubles entiers. Mon père m’a dit : «Tu vas apprendre la cuisine puisque tu ne fais rien à l’école». Il m’a fait rentrer comme apprenti en 1955 chez Jean Vignard qui était le roi des gibiers. Les soyeux de la rue Royale venaient manger le lundi lui apportant leur gibier du week-
104
Lyonpeople / Juin 2016