Rapport Diagnostic Action Coeur de Ville_Lamentin

Rapport de Diagnostic Avril 2020

Commune du Lamentin CACEM

Réalisation du schéma de référence Action Cœur De Ville

En partenariat avec :

Version 2. Juin 2020

-

Préambule

6

0.

Le programme cœur de ville et la dynamique de projet

7

0.1.

Un programme national visant à faire réussir les centres des villes moyennes

7

0.2.

La commune du Lamentin : positionnement et principales caractéristiques

9

0.3.

0.4.

Les étapes du programme Cœur de Ville Sources du document

13 17

1.

Axe 1 - De la réhabilitation à la restructuration, vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville 19 1.1.

Une démographie relativement stable, mais une population vieillissante

1.1.1.

La dynamique démographique lamentinoise dans son contexte territorial (CACEM et Martinique) : une population relativement stable et un solde naturel positif 19 Zoom sur la Centralité : une centralité lamentinoise marquée par un phénomène de polarisation et de vieillissement 23

1.1.2.

1.2.

1.2.1.

1.2.2.

L’exception Lamentinoise : un desserrement des ménages qui ralentit et un modèle familial bien ancré

19

25

Les familles toujours majoritaires sur la commune du Lamentin, mais des besoins qui évoluent 25 Zoom sur la Centralité : un modèle familial toujours bien représenté 27

1.3.

Un parc de logements peu adapté et un parcours résidentiel peu lisible 29

1.3.1.

Un parc de logements en hausse et davantage de logements vacants : l’enjeu structurel de l’attractivité 29 Zoom sur la Centralité : une rupture marquée entre les différents quartiers qui composent la centralité lamentinoise 41

1.3.2.

1.4.

Les tendances actuelles du marché immobilier au Lamentin

47

1.4.1.

1.4.2.

Un marché immobilier peu valorisé sur la commune du Lamentin Zoom sur la centralité : des différences assez peu significatives

47 50

1.5.

Enjeux stratégiques

51

2.

Axe 2 - Favoriser un développement économique et commercial équilibré 2.1.

Une population fragile face à l’emploi

2.1.1.

Des « employés » et « ouvriers » (sens INSEE) davantage représentés à l’échelle du Lamentin Un taux de chômage relativement stable depuis 2011 Une fragilité d’accès à l’emploi malgré une offre de formation relativement développée

2.1.2.

2.1.3.

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

53 53 53 55 57

2.1.4.

Zoom sur la Centralité : une population présentant plus d’employabilité que sur le reste du territoire 59

2.2.

Le Lamentin, poumon économique du territoire

63

2.2.1.

2.2.2.

2.2.3.

Un pôle majeur pour l’emploi Une forte économie de services marchands et non marchands Zoom sur la Centralité : une zone concurrencée qui ne présente actuellement pas d’espaces dédiés pour le commerce « plaisir » ou le tertiaire

63 64

Enjeux stratégiques

84

2.3.

3.

Axe 3 - Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions

75

86

3.1.

L’accès à la ville du Lamentin et à son centre

86

3.1.1.

3.1.2.

3.1.3.

Une ville aux connexions multiples Une centralité hyper accessible en véhicule motorisé Zoom sur la Centralité : une accessibilité limitée pour le centre-bourg

86 93 95

3.2.

La voiture, moyen de transport privilégié pour les lamentinois

96

3.2.1.

3.2.2.

L’omniprésence du véhicule individuel en Martinique 96 Zoom sur la Centralité : un espace urbain peu favorable à la circulation automobile 97

3.3.

Des transports collectifs à fiabiliser et valoriser

100

3.3.1.

3.3.2.

Les réseaux interurbains propres au territoire centre Les taxis collectifs, transports régionaux plus informels

100 105

3.4.

Des mobilités actives peu incitées malgré les potentiels

106

3.4.1.

3.4.2.

La part modale des mobilités actives en Martinique 106 Zoom sur la Centralité et le centre-bourg : une marchabilité à optimiser 106

3.5.

3.6.

Une intermodalité à développer Enjeux stratégiques

111 113

4.

Axe 4 - Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine 115 4.1.

Le paysage urbain

4.1.1.

4.1.2.

4.1.3.

Le Lamentin, une ville marquée par l’étalement urbain.

115 La centralité du Lamentin, un espace géographiquement limité, composé de multiples « pièces urbaines ».

116 Les grands repères urbains de la centralité 121

4.2.

Le paysage naturel : la spécificité lamentinoise

4.2.1.

4.2.2.

4.2.3.

La grande plaine du Lamentin 122 Un cœur de ville en promontoire 123 La présence de l’eau, véritable atout pour le développement du centre.

125

4.3.

Un patrimoine bâti et historique à valoriser

4.3.1.

Un centre-bourg qui jouit d’une urbanité, situation singulière en Martinique 129 De nombreux éléments patrimoniaux qui ponctuent la ville 131

4.3.2.

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

115

122

129

4.4.

Espaces publics et armature urbaine : de la structuration à la fragmentation

4.4.1.

4.4.2.

4.4.3.

Des entrées de ville peu qualitatives 134 Des quartiers déconnectés les uns aux autres 134 Une trame d’espace public à conforter et révéler à l’échelle du centrebourg 135

4.5.

Histoire et identité du Lamentin

142

4.5.1.

4.5.2.

4.5.3.

1945 : le bourg agricole, un carrefour économique 1970 : Un bourg qui s'étend et se diversifie 2000 : un bourg qui devient centralité

142 143 145

4.6.

Enjeux stratégiques

146

134

5.

Axe 5 - Fournir l’accès aux équipements, services publics, à l’offre culturelle et de loisirs 148 5.1.

Le Lamentin, une ville bénéficiant de nombreux équipements au rayonnement important 148

5.1.1.

Une dynamique de vie soutenue par un réseau d’équipements très structuré 148 Zoom sur la Centralité : un centre-bourg particulièrement bien équipé 151

5.1.2.

5.2.

Equipements de Santé : des besoins croissants à anticiper pour les grandes personnes 152

5.2.1.

La Santé de proximité à l’épreuve du vieillissement de la population

152

5.3.

Le Lamentin, ville de sport et de culture

152

5.3.1.

5.3.2.

Une ville richement dotée en équipements sportifs 152 Zoom sur la Centralité : une identité fortement axée autour de la culture et du patrimoine historique 155

5.4.

Enjeux stratégiques

158

6.

Axe 6 : Assurer la préservation de l’environnement et de la biodiversité 159 6.1.

Un environnement climatique en évolution à prendre en compte dans l’aménagement du territoire 159

6.1.1.

6.1.2.

6.1.3.

Un climat dont les températures moyennes augmentent Un confort thermique à garantir en centre urbain Des phénomènes naturels qui touchent principalement les quartiers périphériques au Cœur de Ville

159 160 163

6.2.

Les facteurs du changement climatique à identifier sur le territoire et à atténuer au regard des impacts attendus 164

6.2.1.

6.2.2.

Des choix énergétiques à fort impact carbone Zoom sur la Centralité : quelles opportunités en matière de ressources locales ?

Zoom sur la Centralité : quelles actions en matière de maîtrise de l’énergie ?

Des émissions de gaz à effet de serre principalement dues aux consommations énergétiques du secteur tertiaire Un territoire particulièrement vulnérable aux impacts attendus du changement climatique

6.2.3.

6.2.4.

6.2.5.

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

164 164 167 167 168

SOMMAIRE

6.3.

Un paysage végétal et une biodiversité locale riches à préserver et renforcer 172

6.3.1.

6.3.2.

Une trame verte urbaine à conforter 172 Des opportunités à saisir en matière d’amélioration du cadre de vie via la préservation, la valorisation et le renforcement de la trame verte urbaine 175

6.4.

Les principales sources de pollution de l’air et des milieux

6.4.1.

6.4.3.

Un territoire particulièrement impacté par la pollution atmosphérique d’origine automobile 180 Un territoire marqué par le secteur tertiaire, dont les rejets vers les milieux naturels doivent être maîtrisés 181 Un périmètre peu concerné par une pollution des sols avérée 188

6.5.

Enjeux stratégiques

7.

Conclusions et premieres pistes stratégiques

189

190

7.1.

Axe 1 – Une offre résidentielle et d’hébergement singulière pour promouvoir l’envie d’habiter en centre-ville 192

7.2.

Axe 2 – Un tissu économique et commercial ancré dans son territoire pour construire le rayonnement du cœur de ville

7.3.

Axe 3 - Un maillage et des connexions repensés pour prolonger le rôle de carrefour multimodal et encourager une mobilité durable 193

7.4.

Axe 4 – Une urbanité renouvelée pour promouvoir un modèle durable de la ville martiniquaise

7.5.

Axe 5 - Un positionnement culturel et sportif pour participer au rayonnement de la commune et qualifier le cadre vie en centreville 195

7.6.

Axe 6 – Un changement de paradigme pour inscrire la centralité dans un modèle de transition et passer de la ville fertile à la ville écologique 195

7.7.

Synthèse des atouts et limites pour la centralité lamentinoise

-

Sommaire

6.4.2.

180

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

192

194

197

-

PREAMBULE

CONTEXTE Le programme « Action Cœur de Ville » vise à créer les conditions efficientes du renouveau et du développement des centres des villes moyennes.

Le programme vise à traiter différents problématiques et enjeux, la ville du Lamentin s’étant arrêtée sur les 6 axes suivants : 

   



De la réhabilitation à la restructuration, vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville ; Favoriser un développement économique et commercial équilibré ; Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions ; Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine ; Fournir l’accès aux équipements, aux services publics, à l’offre culturelle et de loisirs ; Assurer la préservation de l’environnement et de la biodiversité.

La commune du Lamentin a été retenue dans le cadre de ce programme, qui vise à donner aux villes sélectionnées les moyens d’inventer leur avenir, en s’appuyant sur leurs atouts à travers la prise en compte de leur dimension économique, patrimoniale, culturelle et sociale, tout en adaptant la nature et l’intensité des appuis en fonction des besoins identifiés.

Le Lamentin est le poumon économique de la Martinique avec Fort-de-France. La ville dispose de nombreux atouts socioéconomiques. Le Lamentin est un territoire à dominante économique et fonctionnelle : aéroport International Aimé Césaire, zones d’activités commerciales et industrielles (25 530 emplois sur la commune, INSEE 2016), présence des grandes infrastructures routières et du TCSP, etc.

Le centre-ville du Lamentin se caractérise aussi par ses équipements historiques constitutifs des bourgs (mairie, église, poste,

banques, écoles et dans une moindre mesure commerces et services de proximité), par un tissu urbain majoritairement constitué de maisons individuelles ou de petits collectifs, par le vieillissement de ses habitants, une forte concurrence des zones d’activités périphériques, mais également par une géographie spécifique dessinée par la Lézarde.

Le Lamentin doit ainsi faire face à des problématiques urbaines bien spécifiques, avec un centre-ville peu attractif malgré le positionnement de la ville au sein du bassin de vie le plus fort économiquement, inséré dans un tissu urbain environnant complexe.

Les mutations rapides qu’a pu connaître la commune impliquent une concurrence directe par les grands centres commerciaux des zones périphériques. Le développement de la vacance du parc immobilier et commercial du centre bourg dans la suite duquel s’inscrit le développement de l’insalubrité constitue une réalité qu’il s’agira par ailleurs de traiter. L’emploi se développe également de plus en plus dans les zones périphériques renforçant la logique d’agglomération et la perte d’attractivité du cœur historique. Enfin, la concentration grandissante de nouvelles populations dans les nouveaux quartiers périphériques n’est pas toujours associée à des équipements permettant de reconstituer une « vie de quartier » (manque de services).

Il s’agira alors, au travers des 6 axes retenus par la collectivité, de redonner sa place au centre-ville dans l’armature territoriale mais aussi de l’agglomération. L’objectif sera de redonner une dimension urbaine et non péri-urbaine au centre en y apportant une densité plus importante, des volumes urbains repensés, un tissu économique dynamique, des équipements et services adaptés, ainsi que des espaces publics qualitatifs.

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

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0.

0. LE PROGRAMME CŒUR DE VILLE ET LA DYNAMIQUE DE PROJET 0.1. Un programme national visant à faire réussir les centres des villes moyennes Pôles essentiels du maillage territorial entre communes rurales et grandes agglomérations ou métropoles, les villes moyennes jouent un rôle de centralité au sein des régions. Néanmoins, elles n’ont pas réellement fait l’objet de politiques publiques récentes de l’Etat ciblées sur les enjeux de revitalisation, en particulier de leurs centres villes. Certaines de ces villes présentent pourtant les caractéristiques de territoires délaissés ou dévitalisés, pour lesquels une action publique spécifique s’impose et, plus globalement, pour lutter contre les fractures territoriales. D’autres, bien que moins en difficulté, doivent être maintenues dans leur fonction de centralité.

L’État a par le passé soutenu les villes moyennes par différents dispositifs. Après les contrats de villes moyennes en 1973 et l’expérimentation « Villes moyennes témoins » en 2007, elles ont par exemple bénéficié de la dotation de soutien à l’investissement public local (DSIL) : en 2017, 146 communes centres et 50 intercommunalités ont bénéficié d’une aide au titre d’une des deux enveloppes de la DSIL, soit près de 121 millions d'euros pour 442 projets. De plus, la plupart des villes moyennes sont concernées par un contrat de ville et environ 10% par le nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU).

Depuis 2016, la Caisse des Dépôts et Consignations a initié, pour sa part, une démarche expérimentale destinée à accompagner la redynamisation des centres villes fragilisés des villes de 20 à 100 000 habitants : les « Centres Villes de Demain ».

Par ailleurs, Action Logement, dans sa nouvelle forme issue de la réforme voulue par les partenaires sociaux, renforce son ancrage territorial au service du logement des salariés des entreprises, en travaillant au plus près des acteurs locaux publics et privés. La revitalisation des centres des villes moyennes est pour elle un enjeu important qui doit permettre d’améliorer et de développer l’offre aux salariés en contribuant à l’emploi hors des métropoles.

Considérant la lutte contre la fracture territoriale et la redynamisation des villes moyennes comme une priorité nationale, le président de la République a exprimé, dès la première Conférence Nationale des Territoires, la volonté de l’Etat de lancer un programme qui engage l’ensemble du Gouvernement et un partenariat d’acteurs sur la durée de la mandature.

Il vise à créer les conditions efficientes du renouveau et du développement de ces villes en mobilisant les moyens de l’État (au plan central et déconcentré) et de ses partenaires en faveur de la mise en œuvre de projets de territoire portés par les communes centres, avec leurs intercommunalités.

Le programme Action Cœur de Ville a été annoncé par le Premier Ministre lors de la seconde Conférence Nationale des Territoires à Cahors en décembre 2017. Il s’engage dès 2018 et sera piloté par le ministre de la Cohésion des territoires.

Il concerne 222 villes sélectionnées le 26 mars 2018, sur proposition du ministre, par le Comité national de pilotage. La démarche d’accompagnement proposée donne lieu à la signature d’une con-

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0. vention pluriannuelle spécifique dans chacune des villes. Elle permet, sur la base d’un diagnostic, d’une stratégie/projet et d’un plan d’action, de mobiliser les crédits des partenaires financiers.

Le programme est piloté par le Ministère de la Cohésion des Territoires, avec comme administration coordonnatrice l’Agence Nationale pour la Cohésion des Territoires (ex. Commissariat Général à l’Egalité des Territoires. Il doit permettre d’aider les villes moyennes à résoudre les dysfonctionnements identifiés et de créer les conditions d’une redynamisation durable du cœur de leur agglomération.

Le programme vise dans sa globalité à accompagner les collectivités territoriales dans leur projet de territoire : préparer la transition énergétique et écologique, repenser la densité urbaine, les formes de mobilités, accroître leur attractivité en mettant en valeur les atouts, innovations et pépites locales (patrimoniales, économiques, touristiques, culturels patrimoniaux, sociaux, sportifs, etc.), repenser les complémentarités et coopérations entre le centre et la périphérie mais aussi les liens avec les territoires ruraux et les grandes agglomérations, etc.

Ce projet de territoire devra traiter de différentes problématiques et enjeux, et notamment :  Conforter/faire revenir les ménages dans les logements en centre-ville : réhabiliter et requalifier l’habitat privé ancien pour qu’il réponde aux impératifs et attentes d’aujourd’hui et être une alternative soutenable au modèle pavillonnaire ; faciliter l’accès au logement des ménages modestes ; renforcer l’accompagnement des projets de requalification du bâti ;  Redonner de la force au tissu commercial et économique : développement, renouvellement et mixité des activités, traditionnelles comme innovantes (management de centre-ville, appui à la transformation numérique des TPE et PME, développement de nouveaux services aux consommateurs, d’une expérience-client particulière, d’une offre de produits de qualité, innovants et originaux, mise en valeur de produits artisanaux locaux, etc.) ; facilitation de la mobilité et du stationnement en centre-ville ; valorisation des atouts touristiques et culturels ; développement d’une offre de formation initiale et continue corrélée aux besoins locaux ;  Favoriser la mobilité professionnelle pour développer l’emploi dans les entreprises du territoire : créer une offre locative urbaine attractive et adaptée aux besoins des salariés et notamment des jeunes actifs ;  Améliorer la qualité de vie : mixité des services au public et des commerces ; facilité des déplacements (modes doux, transports innovants, développement de la « ville intelligente ») ; lien social ; inclusion, services publics et au public ; culture et patrimoine, sport, espaces verts, propreté ;  Soutenir la vie locale : qualifier les espaces publics et offrir un cadre de vie satisfaisant pour la population, assurer une animation des centres, garantir la sécurité en centre-ville, proposer une offre de services à la population répondant mieux aux demandes mais aussi développer les usages des outils numériques (site internet de produits locaux, services de conciergerie, utilisation des réseaux sociaux pour valoriser des événements locaux, des prestations ou des produits , wifi gratuit en centre-ville, etc.).

Les projets développés dans le cadre du programme s’appuient sur les leviers de développement local et les atouts des territoires concernés, en privilégiant une approche par l’innovation. Hormis l’attention propre portée à ces villes, ils visent plus globalement à conforter la maille territoriale des villes de rayonnement régional pour participer à résorber les factures territoriales.

Le programme s’inscrit également dans un objectif de simplification des procédures permettant d’accélérer la réalisation des projets, grâce à une plateforme coordonnant les projets et les demandes de financements, par une éventuelle mutualisation de certains outils règlementaires au sein du programme notamment via le périmètre d’Opération de Requalification des Territoires (ORT), et en mobili-

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0. sant de concert les services de l’Etat, la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et ses directions régionales, les Comités Régionaux (CRAL) et Délégations Régionales d’Action Logement (DRAL), les agences publiques dont notamment l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), ainsi que les organismes HLM. D’autres acteurs publics sont déjà mobilisés ou invités à contribuer à la démarche, dont : l’Établissement Public National d'Aménagement et de Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (pour quartiers relevant de la politique de la ville), le Centre d'Etudes et d'expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement (Cerema), les Etablissements Publics Foncier (EPF), l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), les Agences Régionales de Santé (ARS), les établissements publics consulaires (Chambres de commerce et d’industrie, Chambre de Métiers et de l’Artisanat), les agences d’urbanisme, etc.

0.2. La commune du Lamentin : positionnement et principales caractéristiques Le Lamentin, deuxième commune de la Martinique par son importance démographique jouit d’une situation territoriale singulière. La localisation de l’aéroport sur son territoire communal, les grandes zones économiques et commerciales, tout comme son histoire culturelle, politique et sociale en font un territoire de projet exceptionnel dont le destin de la centralité doit se construire dans une vision à plusieurs échelles de temps et d’espaces.

Schéma d’imbrication des 3 échelles de projet. Source : INterland

Réfléchir au devenir de la centralité d’une commune de près de 40 000 habitants et au rôle que doit jouer le centre bourg dans cette centralité multipolaire impliquent de prendre la mesure du territoire et de l’ensemble des enjeux qui pèsent sur ce projet à chaque échelle : 

A l’échelle territoriale, en s’interrogeant sur l’image et le rôle d’une commune « porte du territoire Martiniquais ». Un rôle qui implique de définir un positionnement territorial et une programmation rayonnante dans la perspective d’inscrire la commune et sa centralité notamment dans les circuits touristique, économique, culturel et patrimonial Martiniquais en tirant parti notamment des 2 millions de voyageurs qui arrivent par l’aéroport Aimée Césaire.

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0.

Ce rôle territorial doit ainsi devenir l’un des déterminants du projet urbain et impulser des politiques de diversification économique et commerciale, de développement culturel, d’aménagement des espaces publics et d’organisation des mobilités, de structuration d’une offre résidentielle et d’hébergement. 

A l’échelle de la centralité 1, en assurant l’émergence et l’équilibre d’une organisation multipolaire qui implique une complémentarité et solidarité entre les différents quartiers. Si les fonctions résidentielles et économiques demeurent présentes dans l’ensemble des quartiers elles doivent se spécialiser en fonction des lieux pour éviter les risques de concurrences voire de cannibalisation. Les fonctions commerciales et culturelles sont à qualifier et à mettre en harmonie entre le centre bourg et le quartier Place d’Armes pour assurer une complémentarité des lieux et une diversité de l’offre qui assurera le rayonnement de la centralité.

A cette échelle, l’organisation des mobilités est déterminante pour assurer une lisibilité de l’espace urbain, limiter l’omniprésence de la voiture et redonner une place prioritaire aux modes actifs. Cet objectif passera ainsi inévitablement par une politique de réaménagement des espaces publics qui en plus devra participer à la promotion territoriale de la commune.

Une promotion qui implique que les espaces publics portent une dimension symbolique et identitaire puissante et différenciée, intégrant les logiques de continuités avec les grands ensembles paysagers périphériques - comme le raccordement au parc naturel de la mangrove ou à la plaine agricole - ainsi que les complémentarités avec les autres espaces de représentation de l’agglomération pour affirmer un territoire urbain structuré en plein essor économique disposant encore des bienfaits d’un territoire nature et vert.

IRIS Bourg IRIS Place d’Armes

IRIS Four-à-Chaux / Vieux - Pont

Schématisation de la Centralité lamentinoise : agrégation des IRIS (sens INSEE) Bourg, Place d’Armes et Four-à-Chaux/Vieux-Pont Il faut comprendre cette centralité comme l’ensemble aggloméré des 3 IRIS « Four-à-Chaux / Vieux Pont, Bourg et Place d’Armes », et qui correspond à la mosaïque urbaine du centre-ville du Lamentin.

1

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0. 

A l’échelle du centre-bourg2, en valorisant l’esprit des lieux et l’ « ADN urbain du Lamentin ».

Cette pièce historique doit assumer pleinement son rôle de catalyseur et proposer en cohérence avec les objectifs de rayonnement territorial et les équilibres à tenir à l’échelle de la centralité un nouvel espace de vie au service de ses habitants et de la commune. Pour cela le projet devra déterminer les valeurs résidentielles à affirmer et développer (trouver un équilibre entre développement et renouvellement) ; les linéaires commerciaux à renforcer et les polarités supporteront les fonctions commerciales rayonnantes ; l’ordonnancement des espaces et des équipements publics pour retrouver une animation diurne et nocturne…

Le centre-bourg s’entend comme le cœur de ville, centre historique du Lamentin, cadré par le longvillier au nord, la place du calebassier à l’ouest, la RD3 à l’est.

2

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0.

Mais le Lamentin doit aussi faire face à des faiblesses structurelles limitant son rayonnement :  un tissu urbain complexe, multipolaire ;  un centre-ville peu attractif malgré le positionnement de la ville au sein du bassin de vie le plus fort économiquement (25 530 emplois sur la commune, INSEE 2016).

Ainsi, et comme l’indique le contrat de ville 2015-2020 du Lamentin, la ville a connu depuis le début des années 1950 un essor rapide. L’aéroport International Aimé Césaire, inauguré en 1950, a placé le Lamentin dans une position privilégiée engendrant un développement rapide des activités commerciales et économiques en dehors d’un cadre lisible de planification.

Le développement des activités a engendré une explosion démographique sur une courte durée. La ville a gagné plus de 24 400 habitants entre 1962 et 2017 (dont un gain 13 000 habitants entre 1974 et 1999). Cette explosion démographique est à l’origine du développement rapide de nouveaux quartiers périphériques au centre bourg. Cette situation a alors imposé des mutations radicales au centre bourg historique du Lamentin :  La fonction commerciale du centre bourg est désormais concurrencée par les grands centres commerciaux des zones périphériques ;  Le développement de la vacance du parc immobilier et commercial du centre bourg dans la suite duquel s’inscrit le développement de l’insalubrité dans le centre bourg ;  L’emploi se développe de plus en plus dans les zones périphériques renforçant le fonctionnement d’agglomération et la perte d’attractivité du cœur historique ;  La concentration grandissante de nouvelles populations dans les nouveaux quartiers périphériques sans qu’il existe toujours les équipements permettant de reconstituer en périphérie du bourg une « vie de quartier ».

Ce phénomène renforce la perte d’attractivité du centre bourg. La centralité lamentinoise compte aujourd’hui près de 6 614 habitants, soit un peu plus de 19,7% de la population communale (39 809 habitants en 2017 ; INSEE), et est constitué de plusieurs quartiers dont les quartiers de « Place d’Armes », 2 536 habitants, el quartier du Bourg (3 100habitants) et « Four à Chaux – Vieux Pont » (975 habitants).

La centralité se caractérise également par plusieurs îlots d’habitations, aux formes multiples (collectifs, spontané, maisons individuelles), une faible densité de population, un commerce globalement en stagnation peu diversifié. On y trouve également de nombreux services et équipements publics et de multiples sites à caractères patrimoniaux, à valoriser.

Un certain nombre d’actions et de projets ont déjà été engagées ces dernières années par la commune pour surmonter ces difficultés et renforcer ses atouts.

A L’ECHELLE SUPRA-COMMUNALE :  Le Programme Local de l’Habitat - (CACEM)  La construction en cours du nouveau Pont du Calebassier, portée par la CACEM  L’implantation du pôle d’échange multimodal du projet de Transport en Commun en Site Propre (TCSP) CONDUITE PAR LA COMMUNE DU LAMENTIN :  RHI Vieux-Pont

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0.  Réserves foncières (30 hectares à l’échelle de la ville)  La révision du Plan local d’urbanisme (PLU)  La mise en place du Contrat de Ville  Le programme ITI (investissement territorial intégré) pour la mobilisation de fonds européen  Le Cahier de Recommandations et de Prescriptions Urbanistiques, Architecturales et Paysagères  …

0.3.

Les étapes du programme Cœur de Ville

Suite à la signature de la convention, le programme intègre les phases suivantes : LA PREMIERE PHASE DITE D’INITIALISATION Elle doit être conduite dans un délai compris entre 1 mois, pour les collectivités étant les plus matures, et 18 mois maximum à compter de la signature de la convention.

Durant cette phase, les collectivités devront :  établir/réviser ou partager (s’il est déjà établi) un diagnostic (objet du présent document)  établir/conforter la stratégie, le projet de redynamisation ;  définir les périmètres d’intervention et d’ORT, et les objectifs spécifiques ;  préciser un plan d’opérations décliné en actions à mettre en œuvre dans le cadre du Projet ;  identifier les modalités de mise en cohérence et amorcer la révision, si nécessaire, des documents de planification (SCOT, PLUI, PLH, etc.) et des servitudes d’utilité publique (PPRN, Monuments Historiques, cimetières);  organiser la conduite opérationnelle du projet (partenariat avec les acteurs immobiliers, organisation de la conduite des opérations d’aménagement, suivi-animation des dispositifs d’amélioration de l’habitat, etc.).

Pendant cette phase, les communes et leur EPCI pourront toutefois mettre en œuvre des « actions matures », s’inscrivant par anticipation dans le projet parce que présentant une cohérence établie avec celui-ci (ex. inscription dans le périmètre d’Intervention probable, réponse à une déficience de fonctionnement du cœur d’agglomération déjà documentée, etc.). En effet, il s’agit de ne pas « ralentir » les actions prêtes à être engagées qui répondent à des objectifs du Projet, et pour lesquelles les partenaires du Programme peuvent intervenir au titre de leurs crédits pour 2018.

Cette première phase de la convention expose en détail les modalités d’élaboration du projet (objectifs et calendrier des études à réaliser, partenariat à formaliser, etc.) et présente les objectifs et modalités de mise en œuvre des actions matures.

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LA SECONDE PHASE DITE DE DEPLOIEMENT Elle verra principalement la mise en œuvre des actions (et de leurs opérations) constituant le projet, jusqu’au terme de la convention. Chaque action est présentée sous la forme de fiche annexée à la convention. Cette phase engage aussi le suivi du projet et son évaluation régulière.  Cette seconde phase débutera avec la signature d’un avenant à la convention-cadre qui actera l’accord des signataires sur le diagnostic et le projet détaillé, comportant le plan d’action, élaborés en phase d’initialisation. Cet avenant est signé par les collectivités, l’Etat, et l’ensemble des partenaires financeurs. A ces éléments s’ajoutent les fiches-actions prêtes qui seront signées par les collectivités et les seuls financeurs concernés par l’action.  Des fiches-actions pourront se rajouter tout au long du programme (qui vaudront avenant), signées par les maîtres d’ouvrage et les financeurs concernés par l’action.  Aucune action requérant l’engagement de financements des partenaires du programme ne pourra être engagée au-delà du 31 décembre 2022 (budgets définis pour 5 ans), sauf en cas d’extension non définie à ce jour.

Calendrier prévisionnel de la contractualisation en fonction de la maturité des Projets

Le diagnostic, la stratégie, le plan d’action et l’évaluation du projet permettront donc l’élaboration d’une démarche d’ensemble, qui devra répondre à des objectifs durables. Les projets devront obligatoirement aborder 5 axes thématiques, auxquels la Ville du Lamentin a fait le choix d’associer un sixième axe portant sur la dimension environnementale : 

Axe 1 - De la réhabilitation à la restructuration, vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville



Axe 2 - Favoriser un développement économique et commercial équilibré



Axe 3 - Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions



Axe 4 - Mettre en valeur les Formes urbaines, l’espace public et le patrimoine



Axe 5 - Fournir l’accès aux équipements, aux services publics, à l’offre culturelle et de loisirs



Axe 6 - Assurer la préservation de l’environnement et de la biodiversité

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Les 6 axes thématiques seront abordés, dans la stratégie et le plan d’action, selon une approche transversale en matière d’innovation (sociale, environnementale, économique et commerciale, etc.), de transition énergétique et environnementale (développement durable et changement climatique), et de promotion de la ville durable et « intelligente » (smart city). Les actions proposées devront être en cohérence avec le projet d’ensemble.

Pour rappel, la mise en œuvre du programme sur le territoire prendra en compte trois périmètres :  LE PERIMETRE D’ETUDE : Il s’agit de « l’échelle large » à laquelle doit être réalisé le diagnostic et pensée la stratégie territoriale qui conduira à formuler le projet de redynamisation du cœur d’agglomération. Physiquement, ce périmètre correspond à la « centralité du Lamentin », qui comprend les quartiers Bourg, Place d’Armes et Four-à-Chaux / Vieux-Pont (tels que définis par l’INSEE au sens IRIS) et définie lors des tables rondes de la semaine du 10 février 2020. Cette centralité sera analysée au regard de son articulation à l’intercommunalité à laquelle elle appartient (CACEM). Ce périmètre permettra notamment d’identifier les interactions (ex. complémentarités, concurrences, etc.) entre certaines fonctions, ceci afin d’envisager les rééquilibrages et renforcements que pourrait nécessiter la redynamisation de cette centralité.  UN PERIMETRE D’INTERVENTION (futur périmètre d’ORT) : il s’agit du périmètre au sein duquel seront planifiées les actions relevant du projet Cœur de Ville. Ce périmètre pourra comprendre plusieurs zones d’intervention : une zone principale et prioritaire correspondant à tout ou partie du centre bourg ; une ou plusieurs zones secondaires associées, situées dans la « Centralité », et liées au fonctionnement du cœur d’agglomération, et sur lesquelles il importe d’intervenir pour garantir le succès de la (re)dynamisation du territoire, en convergence et/ou cohérence avec la redynamisation du cœur de ville (ex. démolition de logements sociaux groupés en périphérie et relocalisation diffuse en

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0. cœur d’agglomération). Les limites géographiques de ce périmètre d’intervention seront arrêtée en phase de définition du projet stratégique.  UN OU DES SECTEURS D’INTERVENTION PRIORITAIRE(S) au sein du périmètre d’Intervention. Il comprend nécessairement le centre-bourg de la commune du Lamentin, au sein duquel les acteurs concentreront leurs moyens et les investissements. Les moyens prévus pourront déroger à certaines règles de droit commun une fois adopté le dispositif juridique, aujourd’hui proposé dans le cadre du projet de loi « ELAN » (article 54 du PJL).

Zoom sur l’Opération de Revitalisation des Territoires (ORT) : L’article 157 de la loi ELAN instaure les ORT afin de permettre aux collectivités locales de porter un projet global de territoire, en particulier la revitalisation du centre-ville de l’agglomération. Ce nouvel outil emporte des effets juridiques sur un périmètre donné afin de faciliter la mise en œuvre de ce projet tels que :  L’instauration d’un droit de préemption urbain renforcé ;  La possibilité de recourir à un permis d’aménager multi-site ;  L’exemption d’autorisation d’exploitation commerciale pour les commerces s’implantant dans le secteur d’intervention ;  La possibilité de suspendre des projets commerciaux en périphérie.

L’EPCI, la ville principale de l’EPCI, l’État et ses établissements publics, toute personne publique ou privée intéressée ont alors la possibilité de conclure une convention d’ORT. Le contenu de la convention doit préciser la durée, le secteur d’intervention, le calendrier, les financements et la gouvernance de l’ORT. L’EPCI, la ville principale, voire les autres communes volontaires, devront ensuite délibérer, signer la convention ORT avec l’ensemble des partenaires puis la publier.

Les collectivités qui sont déjà engagées dans une dynamique de projet sur leur centralité, comme c’est le cas pour les 222 villes sélectionnées dans le cadre du programme Action Cœur de Ville, ont la possibilité de transformer leur convention cadre en convention ORT. Cette transformation s’effectue dans le cas général par voie d’avenant, à l’issue de la phase d’initialisation du programme, à condition que figurent dans la convention l’ensemble des éléments d’une ORT prévus dans la loi.

La convention a d’ores et déjà précisé le périmètre d’intervention suivant :

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0.

Plan du périmètre d’intervention du programme Action Cœur de Ville

Le périmètre d’intervention intègre aujourd’hui les quartiers prioritaires de la politique de la Ville, dits de la « frange Ouest ». Par ailleurs le développement des quartiers de veille de Petit Manoir et de Place d’Armes est intégré au contrat de ville dans sa partie relative à la cohésion sociale.

0.4.

Sources du document

En termes de document de planification, la commune du Lamentin est concernée par un plan local d’urbanisme (PLU) actuellement en cours de révision, et qui fixe des grands axes de développement et d’évolution du territoire.

Le présent document s’appuie également sur les documents suivants :         

Plan Local de l’Habitat de la CACEM Plan Local de l’Urbanisme de la Ville du Lamentin Schéma de Cohérence Territoriale de la CACEM Approche Environnementale de l’Urbanisme (associée au PLU) Documents divers transmis par les partenaires et services de la ville (documentation, études, budget de la Ville, etc.)

Des entretiens avec différents acteurs de la collectivité ont également été réalisés afin de compléter le présent document Des processus participatifs : tables rondes et entretiens avec les services de la Ville et les partenaires Les différentes bases de données nationales (IGN, INSEE, etc.)

Une approche de terrain (visites, arpentages, entretiens, etc.)

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1. AXE 1 - DE LA REHABILITATION A LA RESTRUCTURATION, VERS UNE OFFRE ATTRACTIVE DE L’HABI TAT EN CENTREVILLE 1.1. Une démographie relativement stable, mais une population vieillissante 1.1.1. La dynamique démographique lamentinoise dans son contexte territorial (CACEM et Martinique) : une population relativement stable et un solde naturel positif L’EPCI Communauté d'agglomération du Centre de la Martinique (CACEM), concentrait en 2016 une population de 157 449 habitants avec une densité de 920,8 hab./km². Entre 2011 et 2016 la population de l'intercommunalité a diminué de 6 205 habitants, soit une baisse de -0.8% en moyenne par an. Cette évolution de la population résulte :  d'un solde naturel positif (+0.4% par an), mais en forte baisse  d'un solde migratoire3 négatif (-1.2% par an).

Toutefois, avec 157 449 hab. en 2016, la CACEM est de fait la Communauté d’Agglomération la plus importante de Martinique par son poids démographique (près de la moitié (42 %) de la population du département) et économique (62 % de l’emploi).

Quatre villes composent la CACEM :  Le Lamentin : 40 175 habitants en 2016, 39 809 habitants en 2017 (INSEE), soit près du quart des habitants de la Communauté d’agglomération. La commune possède le plus vaste territoire de Martinique avec 67,9 km² et fait partie des communes les plus peuplées de Martinique en seconde position derrière Fort de France, malgré une population qui commence à baisser, et avec une densité de 639 h/km2 . Le territoire de la ville compte plusieurs Zones d’Activités Économiques (ZAE la Lézarde, ZAE de la Jambette, ZAE Les Mangles Acajou, ZAE les Hauts de Californie, ZAE de Place d'Armes, ZAC du Lareinty, ZAC de Manhity). C’est également sur son territoire qu’est implanté l’aéroport international « Aimé Césaire », la plus importante porte d’entrée de l’île ;  Schœlcher : 19 997 habitants en 2017. La population est relativement stable depuis le milieu des années 1990. Schœlcher, ville universitaire, est la quatrième commune la plus peuplée de la Martinique. D’une superficie de 21,7 km2 , la commune est assez densément peuplée avec 945 h/km2.  Fort-de-France : sous-préfecture du département, la ville comptait 80 041 habitants en 2017 pour 44,21 km², population très forte diminution depuis les années 1990 : - 20 000 habitants, et en diminuIl s'agit ici du solde migratoire apparent, c'est à dire de la différence entre l'évolution démographique totale du territoire et celle due au solde naturel. Le solde migratoire apparent intègre donc les échanges avec l'étranger, et n'est pas comparable avec le solde migratoire net interne qui exclut ces échanges.

3

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1. tion de 6,57 % par rapport à 2012. La densité reste relativement forte avec 1 850 h/km2, même si la ville demeure très étendue. C'est aussi un pôle économique, commercial et portuaire majeur de l'archipel des Petites Antilles.  Saint-Joseph : la commune comptait près de 16 232 habitants en 2017, avec une densité de population faible en comparaison d’un territoire aussi étendu que celui de Fort de France (375 h/km2 pour 43,3 km2). La commune, davantage rurale, présente des ressources importantes en eau et en cultures de fruit notamment.

Population de la CACEM - 2017

10%

13%

26% 51%

Fort de France

Le Lamentin

Saint-Joseph

Schoelcher

Répartition de la population légale au sein de la CACEM - Source : INSEE, 2017

La ville du Lamentin est donc aujourd’hui la seconde ville la plus peuplée de Martinique. Selon les chiffres de l’INSEE concernant la population légale en vigueur au 1 er janvier 2017, elle concentre près de 39 809 habitants, soit 10,6% de la population de l’Ile.

Carte représentant l’évolution de la population entre 2011 et 2016 et la population municipale en 2017 Source : INSEE - IGN

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Il apparait que la commune du Lamentin connait actuellement une problématique d’attractivité et ce malgré une évolution annuelle moyenne stable de la population de 0.4% entre 2011 et 2016. La croissance démographique est donc une réalité fragile.

A l’échelle de la Martinique (le bassin de vie), et exceptée la ville de Grand Rivière, les communes alentours connaissent une dynamique moins positive, avec une évolution annuelle moyenne de leur population allant de -1.4% pour la commune de Fort de France jusqu’à -3.9% pour celle du Prêcheur.

Toujours à l’échelle de la Martinique (bassin de vie), les communes connaissent globalement une dynamique positive concernant l’évolution annuelle moyenne de leur solde naturel, avec davantage de naissances que de décès. En termes d’accroissement naturel, la commune du Lamentin est la plus dynamique, même si celui-ci demeure relatif (+0.7%).

Carte représentant l’évolution annuelle moyenne du solde naturel – Source : INSEE

Concernant le solde migratoire, et toujours à l’échelle de la Martinique, l’évolution annuelle est en moyenne de -1.2% sur la période 2011-2016. Les communes ont donc tendance à perdre davantage d’habitants qu’elles n’en attirent. Cela est aussi valable pour la commune du Lamentin, avec une évolution annuelle moyenne du solde migratoire de -0.3%, mais qui peut aussi s’apparenter à une certaine stabilité.

Il apparait dans tous les cas qu’à l’échelle du bassin de vie, la population est relativement âgée. On note en effet que l’indice de vieillissement en Martinique est en moyenne de 79.7 (contre 64,1 au Lamentin et 77,6 pour la CACEM) Ce processus de vieillissement semble également s’accélérer, avec le départ massif des jeunes, qui est selon l’INSEE à l’origine du déclin démographique à l’échelle du département.

L’indice de vieillissement est le rapport de la population des 65 ans et plus sur celle des moins de 20 ans. Autour de 100, on considère que les plus de 65 ans et les moins de 20 ans sont présents dans à peu près les mêmes proportions sur le territoire. Plus l’indice est faible, plus les jeunes sont nombreux.

Concernant la répartition de la population, le territoire se démarque par une densité très élevée, avec en moyenne, à l’échelle du département, 333.8 habitants au km² (contre 104,6 hab. /km² en France Métropolitaine, 920,8 hab. /km² à l’échelle de la CACEM et 644,7 hab. /km² pour le Lamentin). Cer-

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1. taines communes sont particulièrement densément peuplées, notamment la commune de Fort de France (plus de 1 800 habitants au km²). Les autres communes de Martinique connaissent une densité de population moins élevée, mais variant fortement, et qui s’établit en moyenne aux alentours de 200 à 400 habitants au km².

Il apparait donc que la commune du Lamentin a tendance à conserver une relative stabilité en ce qui concerne sa population. Si l’évolution annuelle moyenne du solde naturel du Lamentin reste la plus élevée en Martinique (+0,7%), c’est bien le solde migratoire qui est en cause (-1,2%) : plus d’habitants quittent la commune que ne s’y installent et les naissances ne permettent d’équilibrer la situation que de manière très précaire. La première problématique qui peut ainsi être mise en avant est celle de l’attractivité.

Le Martinique se démarque par ailleurs par un indice de vieillissement haut et donc une population plus âgée en comparaison de la moyenne nationale. Cet indice, qui a tendance à augmenter, est aussi la preuve que le processus de vieillissement de la population s’accélère. Le Lamentin fait figure d’exception à cette échelle, avec une structure de la population relativement jeune.

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1.1.2. Zoom sur la Centralité : une centralité lamentinoise marquée par un phénomène de polarisation et de vieillissement Selon les données IRIS INSEE de RP 2016, la centralité Lamentinoise concentre près de 6 614habitants, soit 19.7% de la population communale. Les quartiers du Bourg (3 100 habitants), Four à Chaux / VieuxPont (975 habitants) et Place d’Armes (2 536 habitants) représentent les secteurs les plus densément peuplés : -

Place d’Armes : 1,23 km² - soit environ 2060 hab. / km² Bourg : 0,76 km² - soit environ 4080 hab. / km² Four-à-Chaux / Vieux-Pont : 0,85 km² - soit environ 1150 hab. / km²

Source : INSEE - OpenData (Découpage IRIS du Lamentin - Martinique)

La centralité du Lamentin concentre ainsi près de 19% de la population communale. Toutefois, et de la même manière que la dynamique communale, ce centre a aujourd’hui tendance à perdre des habitants. Entre 2013 et 2016, cette centralité du Lamentin a ainsi perdu plus de 600 habitants.

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Répartition de la population de plus de 15 ans au sein de la centralité du Lamentin 1800 1600 1400 1200

1000 800 600 400 200 0 Pop 15-29 ans

Pop 30-44 ans

Pop 45-59 ans 2013

Pop 60-74 ans

Pop 75 ans ou plus

2016

Source : INSEE (Iris du centre-ville – quartiers du Bourg, Places d’Armes, et Four à Chaux)

En termes de vieillissement de la population, la centralité suit également la tendance communale.

L’indice de vieillissement s’élevait en effet à 71 en 2013, contre 95 en 2016. Ce processus de vieillissement semble donc s’installer et se renforcer. On note ainsi une augmentation de plus de 4 points entre 2013 et 2016 de la part des plus de 65 ans, passant de 18% à 22% de la population sur cette même zone.

Il semble alors pertinent de s’interroger sur les raisons qui poussent les jeunes à quitter le centre, et sur les actions à mettre en place pour attirer cette catégorie de la population et ainsi pouvoir redynamiser le centre-ville du Lamentin.

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1.2. L’exception Lamentinoise : un desserrement des ménages qui ralentit et un modèle familial bien ancré 1.2.1. Les familles toujours majoritaires sur la commune du Lamentin, mais des besoins qui évoluent A l’échelle de la CACEM, on note la présence d’une majorité de ménages composés par des familles (avec ou sans enfants et familles monoparentales). Sur certaines communes, les ménages dont la famille principale est un couple avec enfant sont nombreux. Sur d’autres communes, on trouve majoritairement des ménages dont la famille principale est une famille monoparentale ou des ménages d’une personne (Fort-de-France en particulier).

Carte représentant la répartition des ménages selon leur composition et la taille moyenne des ménages à l’échelle de la CACEM en 2015 – Source : INSEE

A noter cependant que, sur la commune du Lamentin, le nombre de familles est resté relativement stable entre 2011 et 2016, passant de 10 715 à 10 855 familles. On constate également que la majorité des familles ont des enfants (cela concerne près de 75% des familles au Lamentin, contre 57% à l’échelle de la CACEM et 56% à l’échelle de la Martinique). Il est pourtant intéressant d’observer un phénomène de desserrement des ménages sur la commune, comme l’illustre le graphique ci-dessous, mais qui a aussi tendance à ralentir. Cette évolution engendre néanmoins des besoins accrus en termes de logements de plus petite taille, et peut aussi surtout traduire l’insuffisance de cette offre.

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Evolution de la taille des ménages sur la commune du Lamentin - Source : INSEE

De manière générale, l’évolution de la société martiniquaise engendre des besoins nouveaux en termes de logements et des demandes spécifiques s’affirment : logements à destination des étudiants, logements adaptés pour les grandes personnes, logements pour des modèles de familles plus petites, logements pour des ménages d’une seule personne, etc.

A l’échelle de la CACEM, le territoire semble demeurer relativement attractif pour les familles, malgré une tendance générale à un desserrement des ménages depuis quelques années.

Sur la commune du Lamentin, les ménages constitués de plusieurs personnes (familles) demeure la norme, mais le phénomène desserrement induit une adaptation de l’offre en logements par rapport aux générations précédentes (taille, adaptabilité des logements, évolutivité, etc. pour les personnes âgées, les familles monoparentales ou les familles avec peu d’enfants).

Face à l’évolution de la société martiniquaise, des demandes spécifiques en termes de logements s’affirment également (logements à destination des étudiants, des publics en situation de précarité, des jeunes travailleurs et des ménages d’une personne). L’offre en logement, étroitement corrélée à la structure de la population et aux ménages doit donc être repensée, et notamment sur la centralité lamentinoise.

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1.2.2. Zoom sur la Centralité : un modèle familial toujours bien représenté A l’échelle de la centralité, on note une diminution du nombre de ménages, principalement sur les quartiers du Bourg, de Four à Chaux et de Place d’Armes, passant de 7 050 ménages en 2013 à 6 426 en 2016. Les ménages avec enfant(s) ont également diminué. Sur ce même périmètre, on comptait 1 456 ménages avec enfants en 2013, contre 1 284 en 2016.

Concernant la composition des ménages, on note une légère augmentation des ménages d’une personne sur la période 2013-2016 (+5,5%). Mais la tendance au ralentissement du desserrement des ménages s’observe surtout sur le centre-bourg : on y observe une majorité de familles avec enfants, ainsi qu’un nombre important de familles monoparentales (26%).

Typologie des familles sur la centralité - 2016

25%

49%

26%

Fam. Couple avec enfant(s)

Fam. Monoparentales

Fam. Couple sans enfant

Composition des familles sur la centralité - 2016 5%

32%

42%

3%

18%

Familles 0 enfant moins de 25 ans

Familles 2 enfants moins de 25 ans

Familles 4 enfants moins de 25 ans Familles 1 enfant moins de 25 ans Familles 3 enfants moins de 25 ans Source : INSEE (RP 2016 - (Iris Bourg, Place d’Armes et Four à Chaux)

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La centralité du Lamentin semble donc reproduire quelques tendances observées à l’échelle communale, et demeure relativement attractif pour les familles avec enfants. Si le nombre de ménages tend à diminuer à l’échelle communale, ce phénomène de desserrement est moins prégnant sur la centralité (baisse du nombre de ménage moins rapide qu’à l’échelle du Lamentin).

Il s’agira néanmoins d’anticiper l’adaptation des logements aux plus jeunes ménages n’ayant pas encore d’enfants, et de mieux considérer la tendance à l’augmentation des familles monoparentales.

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1.3. Un parc de logements peu adapté et un parcours résidentiel peu lisible 1.3.1. Un parc de logements en hausse et davantage de logements vacants : l’enjeu structurel de l’attractivité 1.3.1.1. Un nombre important de logements concentrés sur le Lamentin et Fort-deFrance A l’échelle de la CACEM, la commune du Lamentin concentre près du quart du nombre de logements et demeure la commune la plus habitée de Martinique derrière Fort-de-France, avec près de 20 325 logements en 2016. A noter que les villes de Fort-de-France et du Lamentin concentraient 28% des projets de construction en 2014 en Martinique (et plus de 35% à l’échelle de la CACEM). On constate par ailleurs une reprise du nombre de logements autorisés depuis 2011, équivalent au niveau atteint en 2006.

Nombre total de logements autorisés - CACEM 1 800

1 600 1 400 1 200 1 000

800 600 400 200 0 2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

Nombre total de logements autorisés Représentation du nombre de logement autorisés sur le territoire de la CACEM entre 2006 et 2014 – Source : SITADEL

A l’échelle de la CACEM, trois communes comptent presque autant de maisons individuelles que d’appartements sur leur territoire, et donc un relatif équilibre en matière de typologie d’habitat : -

Fort-de-France, 47,2% de maisons individuelles en 2016 Le Lamentin, 54,7% de maisons individuelles en 2016 Schœlcher, 45% de maisons individuelles en 2016

Ces trois communes font donc aussi partie des communes de Martinique qui comptent mécaniquement la plus grande part d’appartements.

Ces communes concentrent par ailleurs une part élevée de locataires dans les résidences principales, notamment à Fort-de-France (54% de locataires dans les résidences principales en 2016) et au Lamentin (47%).

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La commune de Fort-de-France, qui concentre par ailleurs le plus grand nombre d’appartements sur le territoire (plus de 53% de l’ensemble des appartements de la CACEM), regroupe aussi 26% des locataires dans le parc privé non social de la CACEM. Le Lamentin concentre 18% des locataires du parc privé non social de la CACEM. En ce qui concerne la commune du Lamentin, on peut également noter une augmentation du nombre d’appartements depuis 2011, passant de 7 252 à 9 115 unités en 2016 (45% des logements), alors que le nombre de maisons individuelles restait relativement stable sur la même période 2011 – 2016 (de 10 770 à 11 123).

Logements – Le Lamentin

2016

%

2011

%

Ensemble

20 325

100

18 132

100

Résidences principales

17 519

86,2

16 194

89,3

276

1,3

134

0,8

2 530

12,5

1 803

9,9

Résidences secondaires et logements occasionnels Logements vacants

Nombre de logements sur la commune du Lamentin – Source : INSEE

Evolution du nombre de logements sur la commune du Lamentin – Source : INSEE

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1.

En ce qui concerne la typologie de logements, sur la commune du Lamentin, la majorité des logements sont des T3 et T4 (environ 63% de l’ensemble des logements). Les petits logements de 1 ou 2 pièces sont très peu nombreux (environ 13% de l’ensemble des logements).

Carte illustrant la part des maisons dans le nombre total de logements – Source : INSEE

On constate donc depuis quelques années une reprise du nombre de logements autorisés sur la commune du Lamentin. Ainsi, la commune a connu la plus forte augmentation en nombre de logements ces dernières années (plus de 2 590 entre 2010 et 2015). Cette dernière demeure effectivement la seconde commune la plus habitée de Martinique derrière Fort-de-France.

La commune du Lamentin se démarque également par un nombre important d’appartements sur son territoire (45% d’appartements, soit près de 22% du parc d’appartements de la CACEM) et une faible majorité de propriétaires, ce qui renvoi essentiellement au parc social locatif. La majorité des logements sont des T3 et T4 et les petits logements sont très peu nombreux.

1.3.1.2. Un parc immobilier vieillissant et inadapté, favorisant la vacance La très large majorité des logements (84%) du territoire de la CACEM sont des résidences principales.

Cependant, si le nombre de résidences principales tend à augmenter entre 2011 et 2016 (+1,5% en cinq ans), les résidences secondaires et les logements vacants augmentent également, et notamment au Lamentin.

Le taux de vacance apparaît comme particulièrement préoccupant pour les communes du Lamentin (de 9,9% en 2011 à 12,4% en 2016) et de Fort-de-France (de 13,6% en 2011 à 17,5% en 2016). Ceci dénote un cadre de vie qui se dégrade, et une perte évidente d’attractivité, malgré l’augmentation du nombre de logements (les individus vont avoir tendance à faire construire hors centre-ville). Cette dégradation est donc diffuse, et le nombre de logements au centre-ville du Lamentin demeure tout de même relativement stable.

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Répartition de la vacance dans le parc de logements sur la commune du Lamentin. Source : DATAVIZ, INSEE 2016

Concernant la mobilité résidentielle, la commune du Lamentin se distingue par un nombre important de ménages installés depuis plus de dix ans dans leur logement (54%) et donc une faible rotation.

Dates d'emménagement des ménages - Le Lamentin 14%

17%

54%

15%

Moins de 2 ans

Entre 2 et 4 ans

Entre 4 et 9 ans

Plus de 10 ans

Diagramme représentant l’ancienneté d’emménagement des ménages au Lamentin en 2016. Source : INSEE

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Le territoire de la CACEM concentre également un nombre important de logements vacants – plus de 13 400unités, soit 15,5% , comme l’illustre la carte ci-dessous :

Carte illustrant la part de logements vacants dans le nombre total de logements et le nombre de logements en 2016 – Source : INSEE

Entre 2010 et 2015, la croissance du parc de logements martiniquais est ainsi marquée par la forte hausse des logements vacants (+ 7 700). Leur taux a fait un bond de trois points pour atteindre 15 %. Ce qui en fait le taux de logements vacants le plus élevé de France, deux fois plus important que la moyenne hexagonale. La Martinique concentre ainsi 32 600 logements vacants en 2015. Si une partie de la vacance est nécessaire au bon fonctionnement des marchés du logement, la Martinique souffre en plus d’une forte vacance structurelle.

Cette dernière peut s’expliquer par la baisse de la population, la plus importante de France en cinq ans. Mais aussi, par la vétusté des logements : toujours à l’échelle de la Martinique, six logements vacants sur dix ont plus de trente ans et 44 % des logements vacants ne possèdent pas l’eau et/ou l’électricité. En outre, de nombreux logements sont abandonnés suite à des problèmes d’indivision ou de constructions inachevées. Fort-de-France est particulièrement touchée par la vacance liée aux indivisions : lors de successions, de nombreux logements restent vacants plusieurs années avant de souvent tomber en ruine et d’être abandonnés.

A l’échelle de la commune du Lamentin en revanche, ce phénomène de vacance résidentielle (12,4% de logements vacants en 2016) peut s’expliquer par la quantité de l’offre et par la qualité des logements existants. Cette vacance est majoritairement dite structurelle, c’est-à-dire de plus de trois mois, et s’explique principalement par l’augmentation du nombre de logements et le départ des populations (les nouveaux programmes sont ainsi inoccupés). Cette vacance, sur la commune du Lamentin, est aussi liée au vieillissement du parc de logements.

Le bourg du Lamentin comptait plus de 18,6% de vacance en 2016 (plus de 340 unités) quand la centralité (Place d’Armes – Bourg - Four-à-Chaux/Vieux-Pont) comptait plus de 14% de vacance, toujours en 2016.

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Périodes d'achèvement des logements 4000

3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 0 Avant 1919

De 1919 à 1945De 1946 à 1970De 1971 à 1990De 1991 à 2005De 2006 à 1014 Maison

Appartement

Graphique représentant les résidences principales en 2016 selon le type de logement et la période d’achèvements sur Le Lamentin – Source : INSEE

Mais ce vieillissement du parc demeure relatif, étant donné le rythme soutenu des constructions. En termes de confort des résidences principales, on constate même des améliorations entre 2011 et 2016.

A l’échelle de la CACEM, la politique de Résorption de l’Habitat Insalubre (RHI) combinée à la construction des voies du Transport Collectif en Site Propre (TCSP), ont détruit des logements souvent vétustes, rendant ainsi nécessaire la construction de logements neufs au sein du poumon économique de la région.

A l’échelle du Lamentin, 21% des logements n’avaient toujours pas accès à l’eau chaude. Il est néanmoins nécessaire de noter la réduction importante du nombre de logements vétustes (cases traditionnelles et habitations de fortunes) sur la commune sur cette même période.

Le départ de la population demeure dans tous les cas un des facteurs directement lié au phénomène de vacance. Pour rappel, en 2015, la Martinique compte 210 000 logements, soit 15 200 de plus qu’en 2010. Avec une hausse de 1,5 % par an, la Martinique est dans le top 5 des régions dans lesquelles la croissance annuelle du nombre de logements est la plus forte, alors qu’elle fait partie des territoires français qui se dépeuplent le plus, et le plus rapidement.

La nécessité de renouveler ce parc de logements vieillissant est également important pour deux raisons : l’adaptation des logements au phénomène de décohabitation, et adaptation aux règles de construction des risques sismiques en présence. Ainsi, près de 45% des logements sur la commune du Lamentin sont antérieurs à la première réglementation thermique datant de 1975 et surtout, aux nouvelles normes parasismiques en vigueur depuis 1992.

Les unités construites dans les années 1970-1990 sont particulièrement concernées par ce besoin de renouvellement et présentent une forte vulnérabilité. Cela s’explique notamment par des coûts très élevés de rénovation pour permettre une mise aux normes.

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1.

En termes de vacance résidentielle, on note donc une certaine disparité à l’échelle de la CACEM. Les communes de Fort-de-France et du Lamentin concentrent un nombre important de logements vacants sur leur territoire, mais pour des raisons différentes.

Cela s’explique en partie par un parc de logements vieillissant, souvent insuffisamment entretenu, mais aussi par une population qui cherche à s’installer en dehors de Fort-de-France afin de profiter de logements récents, souvent plus qualitatifs, au profit du Lamentin par exemple qui a bénéficié d’une forte croissance en termes de logements et s’est traduit par un gain de population.

1.3.1.3. La présence de plusieurs « poches d’habitat spontané » et le développement d’une trame urbaine multipolaire La quasi-totalité des logements disposait de l’électricité et des sanitaires en 2016, l’équipement en chauffe-eau solaire, la climatisation et l’eau chaude progressant régulièrement.

2016

%

Ensemble

6 950

100

Électricité dans le logement

6 843

98.5

Eau chaude dans le logement

5 466

78.6

Baignoire ou douche et WC à l'intérieur

6 813

98.0

Chauffe-eau solaire

2 530

36.4

Pièce climatisée

3 843

55.3

Tout à l'égout

2 551

36.7

Confort des résidences principales au Lamentin – Source : INSEE

Le nombre d’habitations de fortune se maintient mais les cases traditionnelles diminuent notablement.

La tendance à la durcification des constructions se poursuit donc pour la commune du Lamentin, notamment grâce aux RHI mises en œuvre ces dernières années (quartier Vieux-Pont).

Ensemble Habitations de fortune

2016

%

2011

%

17 519

100,0

16 194

100,0

121

0,7

130

0,8

43

0,2

83

0,5

Maisons ou immeubles en bois

557

3,2

587

3,6

Maisons ou immeubles en dur

16 799

95,9

15 395

95,1

Cases traditionnelles

A l’échelle de la CACEM, on note la présence de plusieurs « poches d’habitat spontané », hétérogènes et ne s’insérant dans aucun plan d’aménagement global. Cette tendance peut s’avérer dangereuse, notamment concernant l’exposition à certains risques naturels (risque d’inondation du quartier du Vieux-Pont par exemple). De plus, cela induit une différence entre les domanialités réelles et les usages.

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1.

A l’échelle de la commune du Lamentin, on constate par ailleurs un étalement urbain, qui a notamment des conséquences sur la qualité des sites et espaces naturels et les relations entre les différents quartiers. Cela crée également des besoins supplémentaires, en particulier en termes de déplacement et d’accès aux équipements et services.

Ce processus de croissance urbaine s’effectue aux dépends des espaces ruraux, entraînant une forte consommation foncière sur des secteurs peu ou mal préparés. On peut alors parler de « dilution de l’identité urbaine », aux dépends du centre de la commune qui peine à s’affirmer dans ces conditions.

En parallèle, on note l’affirmation d’une fracture sociale entre les quartiers anciens, les secteurs dégradés, et les territoires d’identité plus rurale ou plus éloignés du centre. Ces derniers suscitent actuellement un fort intérêt, comme c’est le cas pour Place d’Armes par exemple.

La commune du Lamentin est particulièrement touchée par le phénomène d’étalement urbain (+2590 logements entre 2010 et 2015) et surtout, par une polarisation très forte de son territoire (fragmentation de l’armature urbaine historique).

Cela a des conséquences significatives sur le cadre de vie des habitants et entraîne également une surconsommation des espaces naturels, mais aussi de nouveaux besoins qui ne peuvent pas toujours être anticipés par la collectivité, au détriment de l’essor de son centre-ville.

1.3.1.4. D’importants enjeux en termes de renouvellement urbain sur la commune du Lamentin Les efforts de la Ville en ce qui concerne le renouvellement urbain se sont néanmoins déclinés au titre du droit commun et dans le cadre de plusieurs engagements contractuels relevant de la politique de la ville de1994 à aujourd’hui, le dernier contrat de ville couvrant la période de 2015 à 2022. De façon complémentaire, les politiques de droit commun et les différents contrats de ville ont permis de porter un ensemble d’opérations : 

2 Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat –OPAH (156 logements réhabilités)



la procédure d’abandon manifeste (2 campagnes, 42 constructions – 21 terrains nus)



le dispositif FISAC (Fonds d’Intervention pour les Services, l’Artisanat et le Commerce), achevé en 2019



l’aménagement des espaces publics centraux (Square des barrières, place André Aliker)



le déploiement du plan lumière



la restructuration et la modernisation des secteurs déficients (Vieux-Pont, Bas-Mission, Four-àChaux, parcelles viabilisées de Place d’Armes)

Dans le cadre du Développement Social de Quartier (DSQ), dès la fin des années 1990, cette politique de la ville a permis l’accès à des conditions de vie décente pour des populations très marginalisées, originaires des quartiers d’habitat spontané comme Vieux-Pont. Le programme DSQ portait comme

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1. ambition d’enrichir la procédure de RHI du concept de développement social et de dépasser les seules interventions physiques, pour inscrire les quartiers d’habitat populaire dans les dynamiques de développement social, culturel et économique de la ville.

La ville a ainsi réalisé des opérations de décasement massif (140 familles de Vieux-Pont déplacées) vers des sites de relogement comme Pelletier, Bois d’Inde, imposant la mise en place de dispositifs d’accompagnement social territorialisé et renforcé, faisant appel à des savoir-faire en matière de Maîtrise d’Œuvre Urbaine et Sociale, qui sont au fondement des pratiques sociales mobilisées aujourd’hui par les acteurs communaux.

1.3.1.5. Un parc social concentré et sous pression En matière de logement social, la majorité du parc est concentrée sur la Communauté d’Agglomération du Centre de la Martinique (qui compte plus de 14 500 logements sociaux). Sur la commune du Lamentin, 20.7% des résidences principales sont liées aux bailleurs sociaux (pour un parc l ocatif social regroupant 4 577 logements sociaux au 01/01/2019 selon la DEAL).

Répartition des logements sociaux en Martinique 22%

25%

53% CA Pays NordMartinique

CA Centre de la Martinique

CA Espace Sud de la Martinique

Répartition du parc locatif social par EPCI en Martinique au 1er janvier 2016 –Source : SDeS, INSEE, RPLS au 1er janvier 2017

En ce qui concerne la commune du Lamentin, plus de la moitié des ménages sont locataires ou logés gratuitement, et plus de 20 % d’entre eux sont logés dans le parc social.

2016 Nombre

2011 %

Nombre

%

Ensemble

17 519

100,0

16 194

100,0

Propriétaire

8 615

49,2

8 205

50,7

Locataire

7 542

43,1

7 070

43,7

dont d'un logement HLM loué vide

3 628

20,7

3 140

19,4

Logé gratuitement

1 362

7,8

919

5,7

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1.

La commune du Lamentin concentre un nombre relativement important de locataires en HLM dans les résidences principales (3 628, soit 20.7%), comme indiqué par la carte ci-dessous. La commune de Fortde-France détient le parc de logements sociaux le plus ancien de la région et se distingue également avec une très forte proportion de logements sociaux sur son territoire.

La CACEM dispose globalement d’une offre importante en logements de taille moyenne (67% de T3 et T4), mais finalement peu de petits logements (seulement 6% de T1 et T2). Le parc est relativement récent :   

46% du parc a été construit entre 1980 et 2000 et 25% du parc entre 2000 et 2015 Sur la commune de Fort-de-France, 47% du parc a été construit entre 1980 et 2000. C’est pourtant la commune qui comprend le plus de parc social datant d’avant 1970 Le parc de Saint-Joseph est le plus récent et 49% du parc social de la commune a été construit entre 1990 et 2000

L’âge moyen du parc des logements locatifs sociaux de Martinique est de 25 ans. Ce parc est donc assez jeune par rapport à celui de métropole dont la moyenne est de 39 ans.

Le logement collectif est quasi exclusif au parc social, à 99% sur l'ensemble de l'agglomération. Il existe seulement 67 logements individuels à Fort-de-France, sur l’ensemble du parc social de la CACEM. Globalement en Martinique, moins de1% du parc social est constitué de logements individuels.

Carte représentant la part des locataires HLM dans les résidences principales en 2016 – Source : INSEE

Cependant, la répartition au sein de la commune du Lamentin est très hétérogène : le quartier Place d’Armes compte 48% de logements sociaux, le bourg en compte 35% (avec une augmentation de 15 points depuis 2009) alors que les quartiers Long-Pré – Bélème – Chambord, Petit Morne-Morne-Pitault et Roches Carrées – Petites Rivières n’en compte proportionnellement et respectivement que 8%, 0% et 2%.

En quantité, c’est le quartier de Mahault-Acajou Nord et Sud qui en compte le plus, avec plus de 900 logements sociaux, soit le quart de l’ensemble des logements sociaux sur la commune. Ainsi près de 80% des logements sociaux sont concentrés sur cinq IRIS.

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Par ailleurs, le parc de logements collectifs privés et le parc HLM [logements locatifs sociaux (LLS) et logements locatifs très sociaux (LLTS)] contribuent très fortement à l’augmentation de la production de logement au Lamentin.

Au 1er janvier 2016, 3,98 % des logements du parc des bailleurs sociaux de Martinique, soit 1 228 logements, étaient vacants (contre 3,74 % en 2015 et 3,48 % en 2014). La vacance de plus de trois mois dite vacance structurelle passe de 1,5 % en 2014 à 2,2 % en 2015 et 2,26% en 2016. Au 1er janvier 2016, le taux de mobilité dans le parc social est toujours assez faible en Martinique. Toutefois, ce taux évolue à la hausse passant de 3,7 % en 2011 à 5,8 % en 2016.

Toujours dans le parc social, une vacance de courte durée est aussi observée, majoritairement sur des logements de taille moyenne : 



La vacance conjoncturelle (inférieure à un an) concerne 75% du parc social vacant (dont 58% inférieur à 6 mois). Cette vacance est nécessaire au bon fonctionnement du marché, et correspond à la période d’inoccupation entre deux occupants successifs.

La vacance structurelle (3 ans et plus) représente 9% du parc social vacant. Ce type de vacance renvoie à des situations diverses : des logements qui ne correspondent plus à la demande, des propriétaires qui souhaitent conserver leurs biens vacants, un blocage juridique, travaux...

LA VACANCE DANS LE PARC SOCIAL CONCERNE LES LOGEMENTS DE TAILLES MOYENNES ET RECENTS :   

64% des logements vacants du parc social sont implantés à Fort-de-France et 28% au Lamentin 69% des logements du parc social vacant sont de type T3 ou T4 et correspondent à 72% aux financements LLS 36% des logements vacants ont été construits depuis les années 2000 et 72% depuis les années 1980

L’observatoire du Logement en Martinique estime par conséquent que le parc social demeure relativement tendu, phénomène qui se traduit par un taux de vacance faible (3,84%) et un taux de rotation faible (seulement 6,3% sur la CACEM). Cette tension est essentiellement portée sur l'offre en petits logements (plus de 1 ménage d’une ou deux personnes pour un logement T1 ou T2). La tension est très faible sur les logements de taille moyenne avec seulement ¼ de demandes sur l’offre en T3–T4.

UNE DEMANDE LOCATIVE SOCIALE TENDUE A L’ECHELLE DE L’AGGLOMERATION Selon le Système National d'Enregistrement, un stock de 6 668 demandes de logements sociaux se trouvait en instance en 2016, dont 5 283 demandes hors mutations, soit un poids faible des demandes de mutations (21%), pour seulement 777 demandes satisfaites entre décembre 2013 et décembre 2015, soit une demande satisfaite pour 8,5 demandes en cours. Ce ratio démontre par conséquent une tension importante sur le parc social.

Toujours selon le SNE, l’ancienneté moyenne des demandes en instance est de moins de 1ans (dans 64% des cas), traduisant une bonne fluidité de réponses aux nouvelles demandes

DES NOUVEAUX QUARTIERS PRIORITAIRES PLUS FORTEMENT IMPLANTES SUR LA CACEM La Martinique compte 4 contrats de Ville sur son territoire : Fort-de-France, Le Lamentin, Le Robert et Sainte-Marie) et 5 QPV qui intègrent 3 secteurs NPNRU. Ainsi, 86% de l’offre en QPV de la Martinique est implantée sur la CACEM (dont 74% de l’offre en QPV de la Martinique à Fort-de-France et 11% au

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Lamentin), mais représente finalement une faible part du parc social de la CACEM (seulement 14% du Parc social en QPV).

La commune du Lamentin concentre donc un nombre important de logements HLM sur son territoire, avec une répartition très hétérogène par quartier. Son marché reste sous forte pression et n’apparaît pas totalement adapté aux nouvelles demandes des habitants.

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1.3.2. Zoom sur la Centralité : une rupture marquée entre les différents quartiers qui composent la centralité lamentinoise 1.3.2.1. Un parc de logement composé principalement de logements individuels A l’échelle de la centralité lamentinoise, on constate un nombre relativement important de logements individuels, en particulier sur les quartiers Four à chaux / Vieux Pont (73%) et du Bourg (57%). Seul le quartier de Place d’Armes se distingue par une proportion plus importante d’appartements (60%).

La plupart des logements comportent 4 pièces ou plus, avec tout de même une bonne représentation des 3 pièces. L’indice de jeunesse du parc varie également en fonction des quartiers. On note que le parc de logements est relativement ancien sur les quartiers du Bourg et de Four à Chaux, tandis que les logements sont plus récents sur les autres quartiers du centre (Place d’Armes notamment).

Taille des logements des résidences principales sur la centralité 3% 11%

14%

37% 35%

Rés princ 1 pièce en 2016 (princ)

Rés princ 2 pièces en 2016 (princ)

Rés princ 3 pièces en 2016 (princ)

Rés princ 4 pièces en 2016 (princ)

Rés princ 5 pièces ou plus en 2016 (princ) Répartition des logements sur la centralité selon la taille. Source : INSEE RP 2016

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Carte représentant les typologies de logement et l’indice de jeunesse du parc – Source : Dataviz Cœur de Ville

Cette carte représentant les typologies de logements est aussi à mettre en parallèle avec les typologies d’occupants afin de déterminer le type de tissu urbain dominant. Il apparait ainsi que sur le quartier Four à Chaux, par exemple, la répartition entre les maisons individuelles et les appartements est déséquilibrée (404 maisons pour 142 appartements) pour « seulement » 49% de propriétaires occupants et plus de 35% de locataires.

Les quartiers du Bourg et Place d’Armes disposent d’une répartition maisons - appartement relativement équilibrée, mais avec des proportions de locataires privés et HLM beaucoup plus importantes :  Quartier du Bourg : 46% de maisons, 62% de locataires, dont 35% en HLM  Quartier Place d’Armes : 40% de maisons, 60% de locataires, dont 48% de HLM  Quartier de Four à Chaux / Vieux Pont : 73% de maisons, 35% de locataires, dont seulement 16% de HLM La proportion de « logés gratuits » est particulièrement élevé sur ce dernier quartier de Four à Chaux, ce qui dénote par ailleurs un possible manque en hébergement social (logement social « de fait ») et une précarité sociale évidente.

Au sein même de la centralité, une fracture semble donc exister, avec dans certains quartiers une grande majorité de logements individuels et de propriétaires et dans d’autres, un nombre important d’appartements, presque exclusivement réservés à des locataires HLM. Toutefois, à l’issue des entretiens réalisés dans le cadre du présent diagnostic avec les acteurs de la commune, l’offre en logement social semble être actuellement suffisante sur le centre-ville.

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Carte représentant la typologie des occupants des résidences principales dans le centre de la commune – Source : Dataviz

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1.3.2.2. Un taux de vacance résidentielle variable suivant les quartiers Il est par ailleurs essentiel de noter que la commune du Lamentin est propriétaire de nombreux terrains dans le centre : près de 1,8 hectares en centre-ville, et plus de 30 hectares à l’échelle de son territoire.

De manière générale, la vacance se répartit sur l’ensemble du centre de la commune, avec plus de 518 unités repérées par l’INSEE en 2016, et deux poches qui se démarquent :  Le bourg avec près de 19% de logements vacants en 2016 (340 unités) ;  Four à Chaux, avec près de 18% de logements vacants.

Carte de recensement des dents creuses – Source : « Recensement des dents creuses » - Commune du Lamentin

La concentration de logements vacants varie donc en fonction des quartiers, à l’échelle de la centralité, mais aussi à l’échelle de la commune. Si le taux de vacance est d’environ 6% sur le quartier de Place d’Armes, il atteint près de 14% sur les quartiers Grand-Case, Pelletier, Plaisance. A noter que ce taux de vacance tend à augmenter par rapport à 2011.

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Carte représentant le taux de vacance des logements à l’échelle de la centralité – Source : Dataviz Cœur de Ville

Il est également intéressant de noter que le taux de rotation des ménages dans les logements est faible à l’échelle de la centralité, avec plus de 63% des ménages ayant emménagé depuis 10 ans ou plus. La vacance peut donc ici être en partie associée au taux de vieillissement : problème de succession, abandon, pas de reprise des bâtiments, etc.

En termes de typologie, et pour l’ensemble du parc de logements, le bâti est principalement réalisé « en dur », avec une proportion très faible de bois et de construction mixte sur la centralité (seulement 3%), mais encore 18 habitations de fortunes, sur les 121 que comptait le Lamentin en 2016, essentiellement concentrées à Vieux-Pont (RHI), Bas-Mission et Four à Chaux.

Concernant l’état du bâti, il apparait comme relativement vétuste. On constate en effet que le parc vacant est dégradé voire très dégradé (en mauvais état ou irrémédiable). Dans le quartier du Bourg, de nombreuses façades sont également dégradées et présentent un aspect général peu harmonieux et significatif d’un manque d’entretien et de ravalement.

En termes d’habitat, plusieurs projets visent la requalification du centre de la commune :  Opération de résorption de l’habitat insalubre (RHI) :  Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) : la DEAL précise que la ville du Lamentin doit rapidement mettre en œuvre une nouvelle étude pré-opérationnelle OPAH. L’OPAH permet de créer un effet levier et d’apporter une aide à l’ingénierie. Au regard du Diagnostic, une opération programmée d’amélioration de l’habitat, en lien avec la dynamique de renouvellement urbain portée par le programme Action Cœur de Ville semble donc justifiée, pour le centre bourg.  Le Plan Logements Outre-mer (PLOM) : avec un objectif de 50 logements par an rénovés par l’ANAH. Aujourd’hui 45 logements ont été rénovés, du fait d’une défiscalisation en cours. La loi de financement n’a néanmoins pas reconduit la défiscalisation, ce qui implique une baisse du nombre de dossiers attendus.  Par ailleurs, Action Logement permet la subvention de programmes de logements (financement en Droit Commun et financements dans le cadre de l’Action Cœur de Ville).

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La centralité du Lamentin (le centre-ville) se caractérise donc par un relatif équilibre entre l’offre en logements individuels (maisons) et collectifs (appartement). Cette offre est néanmoins très disparate d’un quartier à l’autre. Il en est de même en ce qui concerne l’âge des logements, avec un parc, sur la centralité, qui apparaît comme moyennement « récent », c’est-à-dire, avec plus de 70% des logements construits avant 1990 (30 ans ou plus).

La plupart des logements sont des grands logements (4 pièces et plus), ce qui interroge non seulement sur la visibilité, mais aussi sur la lisibilité du parcours résidentiel. Il semble ainsi qu’au sein même du centre-ville, une fracture existe entre les quartiers qui le composent, et notamment entre Place d’Armes et le quartier du Bourg, ou une concurrence s’exerce.

En termes de vacance, les taux tendent à augmenter mais varient également en fonction des quartiers. Cela est à mettre en lien avec les dates de construction des logements sur ces quartiers et leur typologie, mais aussi avec la tendance récente à la mutation des rez-de-chaussée de logements en locaux commerciaux, notamment à Place d’Armes.

En termes de programmation, il semble donc nécessaire de prendre en compte les programmes à venir non seulement à l’échelle de la centralité, mais aussi à l’échelle du bassin de vie, qui vont accentuer les besoins des résidents.

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1.4.

Les tendances actuelles du marché immobilier au Lamentin

« Globalement, en ce qui concerne les logements sociaux, le délai d’attente d’attribution de logements est nettement supérieur à la moyenne nationale : selon le RPLS et SNE, les logements mis à disposition des ménages ne sont pas adaptés à leur besoin, avec une pression forte sur les T3. Cela peut expliquer le phénomène de sous-peuplement de certains logements, à l’échelle de la commune.

Ces chiffres laissent supposer que le parc social propose moins de logements de type chambres, T1, T2 et T3 mais qu’il s’agit des logements qui font l’objet d’une forte pression. Il arrive que le bailleur attribue à certains ménages des logements plus grands conduisant à une situation de sous-peuplement.

Le parc ancien générait antérieurement une demande de logement plus grand : auparavant les familles étaient plus nombreuses donc l’offre correspondait aux besoins. Aujourd’hui, avec le desserrement des ménages, ces logements sont disponibles et les bailleurs sont obligés de les proposer à la location des ménages plus réduits puisque l’offre ne recouvre pas la demande. Parallèlement, ces logements ont une superficie moindre (moins de 70 m² pour un T4 des années 70 contre 90 à 100 m² environ, dans les années 2000).

Les logements les plus demandés sont désormais les T3 et les bailleurs sociaux ont calibré leurs programmes de logement en ce sens. De même, ils développent des produits spécifiques type logement à destination des personnes âgées ou type logement intermédiaire (PLS).

Le vieillissement de la population en Martinique et la tendance au resserrement des ménages observés vont obliger les bailleurs à reconsidérer leurs offres locatives. En effet, la tendance des années 60/ 70 était la construction de grands logements (T5) du fait de la composition des ménages. Aujourd’hui les ménages sont différents et ont moins d’enfants. La tendance est donc plus à la demande de T3 ou plus petit.

Ce qui est proposé dans le parc actuel n’est donc plus adapté aux évolutions constatées et aux spécificités des ménages. Les bailleurs n’ayant pas la possibilité de construire de nouveaux logements, ils rénovent donc les logements du parc ancien pour transformer des T6 en T2 par exemple afin de rentabiliser le parc. » Diagnostic territorial partage à 360° du sans-abrisme au mal-logement

1.4.1.

Un marché immobilier peu valorisé sur la commune du Lamentin

A l’échelle du bassin de vie, le marché immobilier est très hétérogène. Sur le Lamentin, le prix médian au m² pour les appartements est par exemple de 2 330 €, tandis qu’il s’élève à 3 410€/m² aux Trois-Ilets.

On retrouve cette même tendance pour les maisons anciennes, avec un prix médian de 226 400 € sur Le Lamentin, 394 700 € aux Trois-Ilets ou encore 157 500 € à Fort-de-France.

Concernant les logements en location, pour une maison ou un appartement, le prix moyen au m² s’élève à 12€ du m². A titre de comparaison, à Fort-de-France, les loyers s’élèvent à 13,3€/m² pour un appartement, et jusqu’à15€/m² pour un appartement à Schœlcher.

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Carte représentant le prix moyen en location pour un appartement sur différentes commune de Martinique – Source : Logic-immo

Le marché immobilier sur Le Lamentin semble donc peu valorisé en comparaison des communes voisines, et notamment du Sud de la Martinique, aussi bien pour l’acquisition de maisons que d’appartements. Cela est à mettre en lien avec le déficit d’attractivité auquel fait face le territoire, ainsi qu’avec le vieillissement du parc de logements et la faible diversité de l’offre, tant en terme de typologie que de qualité et d’adaptation au mode d’habiter.

Carte représentant le prix médian pour un appartement sur différentes commune de Martinique – Source : Baromètre immobilier des notaires

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1.

Le marché immobilier sur la commune du Lamentin semble donc peu attractif en comparaison des communes alentours. Les prix sur la commune peuvent notamment s’expliquer par la qualité des logements proposés et le manque de diversité dans la typologie. Ce constat n’entre pas en contradiction avec la pression foncière exercée à l’échelle de la commune : malgré un nombre important de permis de construire et de DIA tous les ans, les prix ne reflètent pas la tension du marché. En d’autres termes, le foncier peut être sous pression étant donnée la demande en construction, mais les marchés de la location et de la vente demeurent finalement assez distendus.

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1.

1.4.2.

Zoom sur la centralité : des différences assez peu significatives

Sur la commune du Lamentin, les prix sont ainsi variables d’un quartier à l’autre, mais finalement peu différenciant sur la centralité (Place d’Armes, Bourg et Four à Chaux).

La moyenne en euros des transactions par IRIS met surtout en évidence des différences significatives entre la centralité et les quartiers périphériques, illustrant bien le phénomène de polarisation à l’œuvre sur le territoire communal, et la désaffection pour le centre-ville.

Attractivité (prix au m²) des appartements au Lamentin. Source : zimmoa / Etalab , data.gouv.fr

Attractivité (prix au m²) des maisons au Lamentin. Source : zimmoa / Etalab, data.gouv.fr

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1.

1.5. 

Enjeux stratégiques Axe 1 - De la réhabilitation à la restructuration, vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville A l’échelle du territoire

Dynamique de population





Habitat

Mieux prendre en compte le vieillissement de la population Limiter les départs en métropole et/ou favoriser le retour et l’installation des jeunes ménages



Favoriser l’accession à la propriété et réduire la vacance dans le parc social



Redonner l’envie d’habiter dans la centralité lamentinoise

A l’échelle de la centralité 

Familles avec enfants, vieillissement et dépeuplement : rendre attractive la centralité urbaine



Penser l’accueil des populations vieillissantes et vulnérables



Améliorer la qualité des produits logement et valoriser le marché immobilier : rendre l’habitat attractif



Travailler la mutabilité des rez-de-chaussée pour réduire la vacance



Traitement de l’insalubrité (RHI Vieux Pont, ainsi que des ilots insalubres à rue Capitaine des Marolles, Bas-Mission et Four à Chaux)

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

A l’échelle du centre bourg 

Limiter les départs en périphérie



Renforcer l’attractivité pour les jeunes ménages



Redéfinir un produit logement qualitatif et attractif pour les jeunes ménages



Maintenir les personnes âgées à domicile



Récupérer et promouvoir des dents-creuses



Promouvoir de nouveaux types de logements plus adaptés au mode d’habiter et plus résilients face aux risques naturels



Proposer un hébergement adapté aux étudiants à proximité du pôle d’échange du TCSP

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1. 

Axe 1 - De la réhabilitation à la restructuration, vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville

Programmation de logements et d’hébergements



Repenser la taille des logements pour adapter le parcours résidentiel



Diversifier les produits logements, notamment en collectifs





Développer et structurer une offre d’hébergement pour faire du Lamentin un lieu de destination du circuit touristique Martiniquais.

Développer un hébergement singulier valorisant « une étape touristique urbaine et historique »



Etayer l’offre en petits logements



Travailler finement l’offre hébergement touristique



Penser l’offre en hébergement solidaire (familles monoparentales, jeunes actifs, populations vulnérables)



Proposer une offre de qualité et différentiante



Penser la politique de logement en lien aux équipements



Combiner une politique de requalification du patrimoine ancien et de développement d’une offre nouvelle pour répondre aux besoins du territoire



Mobiliser les emprises foncière de l’hôpital, de la place Calebassier et les dents creuses pour proposer une offre résidentielle nouvelle (réinventer la maison de ville du XXIème siècle)



Développer une offre d’hébergement en mobilisant les dents creuses et proposer un concept alternatif entre l’hôtel et la chambre d’hôte



Accompagner les propriétaires de grands logements vers une offre d’hébergement touristique partielle.





Assurer une complémentarité de l’offre résidentielle à l’échelle de la centralité répondant aux besoins des parcours résidentiels de la population Positionner chaque pièce de la centralité pour construire une programmation globale et complémentaire et éviter les effets de cannibalisation (concurrence de l’offre et des phasage).

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

en

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2.

2. AXE 2 - FAVORISER UN DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET COMMERCIAL EQUILIBRE 2.1.

Une population fragile face à l’emploi

2.1.1. Des « employés » et « ouvriers » (sens INSEE) davantage représentés à l’échelle du Lamentin Les populations de 15 à 64 ans de la ville du Lamentin présentent des profils similaires à l’ensemble de la Martinique. Néanmoins, la proportion d’actifs ayant un emploi est supérieure à celle observée sur la région, et le nombre de chômeurs y est plus bas.

Si la proportion d’étudiants est sensiblement la même, le nombre de retraités y demeure moins important qu’à l’échelle de la Martinique.

Population de 15 à 64 ans par type d'activité - 2016 Autres inactifs

Retraités

Etudiants

Chômeurs

Actifs ayant un emploi 0

10

20 Le Lamentin

30

40

50

60

70

Martinique

Répartition de population par type d’activité. Source : INSEE

Si la part des professions intermédiaires et d’artisans, commerçants et chefs d’entreprises semble proche au niveau départemental, la proportion d’employés et d’ouvriers est surreprésentée à l’échelle du Lamentin (population avec des revenus inférieurs), quand la proportion de retraitée est clairement inférieure.

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2.

Population active par catégorie socio-professionnelle au 31 décembre 2016 100% 90% 6894

77096

80% 70% 4015 35773

60%

50% 6828

59007

40% 30% 4625

38766

10%

1945

15882

0%

1314 115

12906 2293

Le Lamentin

La Martinique

20%

Agriculteurs exploitants

Artisans, commerçants, chefs d'entreprise

Cadres et professions intellectuelles supérieures

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers

Retraités Répartition de la population active par catégorie socio-professionnelle. Source : INSEE

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2.

2.1.2.

Un taux de chômage relativement stable depuis 2011

La ville du Lamentin semble retranscrire la dynamique régionale avec un taux de chômage en très légère baisse depuis 2011, mais avec une part d’inactifs (autre que retraités ou étudiants) en légère hausse, ce qui peut aussi marquer une sortie du système et une certaine précarisation pour une frange de la population.

Au 31 décembre 2016, le taux de chômage au sein de la ville du Lamentin était de 21,9%. A la même date, le taux de chômage en Martinique était de 25,1%.

Ces chiffres illustrent ainsi une particularité pour la commune du Lamentin, poumon économique de la Martinique, qui se distingue par un taux de chômage inférieur à la moyenne territoriale de Martinique, même si celui-ci demeure particulièrement élevé.

Taux de chômage par tranche d'age 226 249

55 - 64 ans

475

1807 25 - 54 ans

1170 2977

342 340

15-24 ans

682

0

500

1000

1500

Femmes

Hommes

2000

2500

3000

3500

Ensemble

Répartition du taux de chômage au Lamentin par tranche d’âge et par sexe. Source INSEE 2016

Evolution du taux de chômage au Lamentin 30 25 20 15 10 5 0 2000

2006

Le Lamentin

2011

2016

Martinique

Illustration des courbes du chômage au Lamentin et en Martinique. Source : Géoclip 2016.

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2.

Evolution du chômage dans la zone d’emploi. Source : Banque des Territoires.

Au regard de la carte ci-dessus, on observe que le taux de chômage de la population varie fortement en fonction des quartiers, atteignant par exemple 28,3% dans le quartier du Bourg, 22,4% à Place d’Armes, ou encore 21,8% pour Four à Chaux, contre 17,3% à Mahault-Acajou.

Si le Lamentin figure comme un pôle majeur pour l’emploi, disposant de grandes structures économiques (zones d’activités, aéroport,…) sa population ne semble pas en profiter directement et fait toujours face à un fort taux de chômage. En 2016, le nombre d’actifs au Lamentin est de 19 411 dont 15 265 ayant un emploi. Le Lamentin bénéficie ainsi d’un ratio emploi/actifs de 0,78 emploi par actifs.

Ce chiffre illustre un déficit d’emploi important au regard de la population active sur le marché de l’emploi à l’échelle de la ville.

Concernant la population active du Lamentin, les profils socio-professionnels de 15 à 64 ans sur le territoire de la ville correspondent pour la plupart aux profils sur l’ensemble de la Martinique. On note cependant que les catégories des professions intermédiaires et retraités sont présentes dans des proportions moindres en comparaison du reste de l’île.

Une redynamisation de l’offre de formation ainsi que des dispositifs d’insertion à l’emploi, principalement des jeunes et des femmes (part de population la plus touchée par le chômage) sont nécessaires afin que les administrés puissent jouir pleinement de la forte offre d’emploi de la ville du Lamentin et de son rayonnement économique sur l’île.

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2.

2.1.3. Une fragilité d’accès à l’emploi malgré une offre de formation relativement développée Au regard des constats réalisés précédemment, il parait important de poursuivre une politique en faveur d’une part du développement économique sur le territoire et d’autre part en faveur de l’employabilité des populations.

Sur ce dernier volet, l’offre de formation sur le territoire est diverse, entre les formations offertes aux étudiants mais également dans les centres de formations permettant à chaque adulte de pouvoir suivre des formations afin de (re)trouver un emploi.

La ville du Lamentin dispose d’une offre de formation basée sur 5 lycées, 1 institut universitaire et une quinzaine de centres de formation sur l’ensemble du territoire. La présence d’universités ou d’IUT permettraient également de donner un nouveau visage à la commune, grâce à une offre de formation différenciée et adaptée aux jeunes lamentinois à la sortie du Lycée.

En 2016, l’indice du niveau de diplôme est de 40 pour la ville du Lamentin. A noter que cet indice est en constante augmentation depuis 1990, la part de population sans diplôme se réduisant progressivement.

L'indice de niveau de diplôme de la population mesure le rapport entre la population détentrice d'un diplôme d'études supérieures et la population sans aucun diplôme. Il est favorable lorsqu'il est supérieur à 50 (ou « fort »), c'est-à-dire qu'il y a plus de personnes hautement diplômées que de personnes sans diplôme.

Nom

Catégorie

Lycée Acajou I Lycée Acajou II Lycée professionnel Bertène Juminer Lycée professionnel de Place d’Armes Lycée professionnel Léopold Bissol Institut de la Fonction Commerciale SN IMFS Greta de l'académie de Martinique Centre de Formation Lamentinois CAMAS Martinique La beauté du strass ~ Strass Formation CNFCE ASPIS Services STRATEGIE FORMATION RSMA FormaTi@ Gesteco Formations ALTITUDE FORMATION ET CONSEIL awitec AECD Fafsea Orient'Action

Lycée général et technologique Lycée général et technologique Lycée professionnel Lycée professionnel Lycée professionnel Institut universitaire Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Formation continue Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation Centre de formation

Au cours des 3 dernières décennies, l’indice du niveau de diplôme du Lamentin est resté supérieur à l’indice observé à échelle de la Martinique (32,7 points).

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2.

Toutefois, si en 1990 le niveau de diplôme du Lamentin était très légèrement inférieur à la moyenne locale, il est depuis les années 1999, bien supérieur à celui de la Martinique, mais toujours fortement inférieur à la moyenne nationale.

Evolution de l'indice du niveau de diplôme 60 50

40 30 20 10 0 1990

1999 Lamentin

2010 Martinique

2015

France

Tableau comparatif de l’évolution de l’indice du niveau de diplôme de la ville du Lamentin par rapport au niveau national depuis 1990. Source Géoclip 2016

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2.

2.1.4. Zoom sur la Centralité : une population présentant plus d’employabilité que sur le reste du territoire Sur le périmètre de la centralité lamentinoise, les caractéristiques économiques des populations sont très diversifiées selon les quartiers. La proportion de cadres, professions intermédiaires et employés est néanmoins en légère surreprésentation.

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2.

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2.

Représentativité des catégories socio-professionnelles au sein du centre ; Source : Dataviz

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2.

La carte ci-dessous indique également avec précision le taux de chômage calculé dans chaque quartier définissant le périmètre de la Centralité du Lamentin.  28,34% de chômage dans le quartier du Bourg  21,82 % dans le quartier de Four à Chaux  22,46 % pour Place d’Armes

Illustration du taux de chômage par quartier dans la centralité lamentinoise.

Source : Banque des Territoires

Le périmètre Cœur de Ville du Lamentin est donc composé de quartiers confrontés à un fort taux de chômage bien que moins important que sur d’autres secteurs (en périphérie Est notamment).

De même il héberge des catégories socio-professionnelles qui paraissent légèrement plus favorisées qu’à l’échelle de la commune.

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2.

2.2.

Le Lamentin, poumon économique du territoire

2.2.1.

Un pôle majeur pour l’emploi

Selon l’INSEE, au 31 décembre 2014, la Ville du Lamentin comptait 26 349 emplois soit 20% des emplois de la Martinique4, ce qui en fait le deuxième pôle économique derrière Fort de France.

Carte illustrant le nombre d’emplois au lieu de travail au 31 décembre 2014: source : Géoclip

Comme l’illustre le graphique ci-dessous, 2 secteurs d’activités offrent près de 20 000 emplois au Lamentin, c’est-à-dire, plus de 75% de l’emploi sur la commune :  Le secteur du commerce, des transports et services divers, avec 47,9% des emplois de la Ville  Le secteur de l’administration publique (27%) ; Répartition des emplois par secteur d'activité au Lamentin au 31 décembre 2015 14000

Agriculture, sylviculture et pêche

12638

Industrie

12000

10000 7173

8000 6000

Commerce, transports, services divers

4000

2000

Construction

2339 818

1531

0

Administration publique, enseignement, santé et action sociale

Analyse fonctionnelle des emplois au Lamentin au 31 décembre 2015 (source : INSEE)

4

En 2015, selon les chiffres INSEE, la Martinique recense 131 371 emplois.

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2.

Avec 19 811 emplois, le secteur tertiaire, dit marchand, regroupe le plus grand nombre d’emplois au sein du Lamentin. Cette caractéristique est identique à celle du territoire martiniquais où le tertiaire marchand représente le pilier de l’économie.

Secteur économique

Le Lamentin

Martinique

Tertiaire non marchand

7 173

39 329

Tertiaire marchand

12 638

66 489

Secondaire

3 870

19 163

818

4 413

Primaire

Toutefois, si en masse d’emplois, le tertiaire marchand est plus représenté, il conviendra de noter que l’administration publique, secteur du tertiaire non-marchand, offre un grand nombre d’emplois au sein de la ville du Lamentin.

2.2.2.

Une forte économie de services marchands et non marchands Répartition des emplois au sein des sphères productive et présentielle

8208 Sphère productive

8050 6665

17181 Sphère présentielle

17841 13046

0

2000

4000

6000

2016

8000

2011

10000

12000

14000

16000

18000

20000

1999

Part des emplois au Lamentin classés dans la sphère productive et la sphère présentielle depuis 1999.

Source : Géo clip 2017

De manière générale, la part de l’économie présentielle est en très légère baisse sur le territoire lamentinois. En 2016, 67,7% des emplois du territoire sont liés à la sphère présentielle.

L’économie présentielle regroupe les activités mises en œuvre localement pour la production de biens et de services visant la satisfaction des besoins de personnes présentes dans la zone, qu’elles soient résidentes ou touristes.

L’économie productive regroupe les activités qui produisent des biens majoritairement consommés hors du territoire et des activités de services tournées principalement vers les entreprises de cette sphère.

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2.

La répartition des sphères illustre le fait que la ville du Lamentin possède une offre économique et commerciale suffisamment riche afin de répondre aux besoins des résidents.

2.2.2.1. Descriptif de l’activité économique du Lamentin Au 31 décembre 2015, la ville du Lamentin recense 8 362 établissements. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, près de 78,5% des entreprises appartiennent au secteur du commerce, transports et services divers.

Il semble intéressant de pouvoir rapporter ce chiffre au nombre d’emplois présenté dans le paragraphe précédent. Si les secteurs du commerce et du service représentent 1 établissement sur 4 au Lamentin, ils ne représentent pas la moitié des emplois sur la commune (47,9%). A l’inverse, et toujours en termes de volume d’emploi, le secteur de l’administration publique représente 27% des emplois pour seulement 8% du nombre d’établissements.

Nombre d'établissements par secteur d'activité 1%

8%

5%

7%

79%

Agriculture

Industrie

Construction

Commerces - Services

Administration publique

Répartition des entreprises par secteur d’activité. Source : INSEE 2015

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2.

2.2.2.2. Des zones d’activités identifiées pour leurs spécificités Il existe plusieurs zones économiques sur la commune :  La Zone d’activité économique de Place d’Armes, avec un des deux plus grands centres commerciaux de l’île, en prolongation du centre ancien à l’Est, et en accès par le RD3. La Zone compte également un ensemble de banques, centres automobiles, assurances, artisans et commerces d’alimentation.

Vue de la ZAE Place d’Armes - Source : Académie de la Martinique

Centre commercial de Place d’Armes – Source : H3C

 La Zone d’Activité Manhity se situe entre l’A1 et la RD3, au sud du centre ancien, et qui regroupe un ensemble de bureaux et de sièges, avec un certain nombre d’activités ‘qualitatives’ (CTM, ADEME Martinique, centres de formation, librairie, cafés, restaurants, etc.).

Secteur de la ZA Manhity

 La Zone d’Activité de La Plaine – Petit Manoir, qui regroupe également de nombreux commerces et services.  ZAC du Lareinty, qui correspond à la zone d’activité de l’Aéroport Aimé Césaire, desservie par le TCSP, l’A1, la N5 et la D3. La zone regroupe restaurants rapides, locations de voitures et concessionnaires, banques et services divers.

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2.  ZAE les Mangles Acajou, qui concentre le plus grand centre commercial du territoire (la Galleria), et un ensemble très diversifié de grandes enseignes, commerces, services et activités économiques, de part et d’autre de l’A1. La zone est notamment accessible en voiture par l’A1 et la D14 et constitue une centralité à part entière sur la commune du Lamentin, sans véritable autre lien avec le centre ancien autre que par la voiture ou le TCSP. La zone constitue le centre d’activités névralgique sur la dorsale économique entre Fort de France et le Lamentin.

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2.

Vues de la ZAE Acajou. Source : Académie de la Martinique

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2.  Zone d’activité Acajou-Californie : trait d’union entre les ZA Les Mangles et La Jambette à proximité du quartier Californie, de la SARA et Antilles-Gaz.  Zone d'activité de la Jambette : à l’extrême Ouest de la commune du Lamentin et en interface avec Fort de France, accessible depuis l’A1, porte d’accès à la S.A de Raffinerie aux Antilles et les services logistiques associés. On y trouve notamment un centre commercial ainsi qu’une pléiade d’activités très diverses.

 La Zone d’Activité Economique de la Lézarde est coupée du centre ancien par l’autoroute A1 qui sépare ces deux polarités. Circonscrite entre l’A1, la rivière Lézarde et la mangrove du littoral martiniquais, elle regroupe un ensemble d’établissements de grands volumes (locations, automobiles, entrepôts, logistique, ameublement, etc.), ainsi que des ICPE liées à l’agroalimentaire et au traitement des déchets.

Vue de la ZI de La Lézarde. Source : Académie de la Martinique

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2.  Le parc d'activités économiques de Mangot Vulcin au Lamentin se situe au Nord Est du centre ancien de la commune, accessible par la N1 et la D3, à proximité des sites hospitaliers du CHUM et de l’Etablissement Public de Santé Mentale Maurice Despinoy, l’institut Martiniquais du Sport, Orange, TDF, de la fourrière automobile et de la caserne de pompier.

Source : photographie aérienne de la zone, CACEM

Ce projet d’aménagement de 19ha est soumis à un risque d’inondation du fait de la proximité de la rivière La Lézarde et au ruissellement pluvial provenant de petits bassins versants issus des mornes qui surplombent la vallée en rive gauche. Le projet de Parc d’Activités de Mangot Vulçin se construit et s’inscrit dans un cadre plus global d’aménagement du territoire avec les projets Pôle Sportif de la Région et d’extension de l’Hôpital. Le projet est porté par la CACEM.

 La ZAE les Hauts de Californie, prolongement directe de la ZAE Mangles-Acajou vers le Nord-Ouest de l’autoroute.  La zone d'activités de Bois Carré, en sortie nord est du centre ancien, par la N1, qui regroupe un ensemble de petits et moyens commerces diversifiés.

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2.

ZA Bois Carré

Cartographie du Lamentin ciblant les zones économiques. Source : INterland

Les zones d’activités citées plus haut sont particulièrement identifiées par les administrés pour le type de services proposés sur chacune d’entre elles (Centres commerciaux de Place d’Armes et de la Galleria, etc.).

A noter toutefois que plusieurs de ces zones d’activités sont vulnérables à l’élévation du niveau de la mer annoncée comme l’une des conséquences majeures du changement climatique en Martinique.

En effet, les zones construites sur ou à proximité immédiate de la mangrove risquent dès 2050 d’être partiellement ou totalement submergées. C’est le cas notamment des zones de Acajou-Californie, des Mangles et de la Lézarde. Par ailleurs, le centre commercial de Place d’Armes est aujourd’hui régulièrement confronté aux inondations, du fait de sa proximité immédiate avec la rivière Lézarde et de l’artificialisation des sols. Le réchauffement climatique, à travers la montée des eaux et la recrudescence des phénomènes de pluies diluviennes, aura nécessairement des répercussions sur l’activité des zones économiques du Lamentin.

Un des enjeux à cette échelle de la centralité sera aussi de penser et anticiper l’évolutivité de ces zones commerciales, et de leur compatibilité à la stratégie Action Cœur de Ville.

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2.

La carte ci-dessous illustre la vulnérabilité du territoire du Lamentin en cas d’élévation du niveau marin couplée au risque d’inondation.

Vulnérabilité du Lamentin face aux risques couplés de submersion marine et d’inondation – en jaune, les projections de submersion à l’horizon 2080 – Source : PCAET CACEM 2018

Sur la ville du Lamentin, près de 80% des entreprises appartiennent au secteur du commerce et du service, ces derniers représentent un peu moins de 50% des emplois.

Par ailleurs, il apparait clairement que les zones d’activités demeurent proches du centre ancien du Lamentin, et tout autour de la limite de la centralité, ce qui interroge directement la dynamique économique du périmètre.

Les projections et prévisions climatiques représentent aujourd’hui une opportunité pour repenser cette dynamique économique globale, à terme, fortement impactée par les problématiques de recul du trait de côte notamment.

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2.

2.2.2.3. Caractéristiques de l’offre commerciale Le tissu économique est majoritairement composé d’établissements liés au commerce et services de proximité et se traduit par une forte présence sur le territoire de PME, caractéristique de la ville du Lamentin et des villes moyennes françaises.

Répartition des entreprises par taille 3%

2%

1%

18%

76%

0 salariés

1 à 9 salariés

10 à 19 salariés

20 à 49 salariés

Plus de 50 salariés

Répartition des entreprises au Lamentin selon leur taille. Source : INSEE 2015

LE DEVELOPPEMENT DES FILIERES INNOVANTES ET LA CREATION D’ENTREPRISES Sur le plan de la création d’entreprises, depuis 2014-2016, le rythme de création est globalement en reprise sur le territoire. En forte baisse depuis 2010, le rythme de création est donc dans une dynamique positive. Au 1er janvier 2018, 451 entreprises ont été créées dont 180 entreprises individuelles, quel que soit le secteur concerné. Cela contribue à accentuer la très forte représentativité des TPE/PME caractéristiques du tissu économique et commercial du Lamentin.

La CCI observe cependant une tendance à la diminution et un vieillissement du commerce en centreville.

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2. Évolution des créations d'entreprises 700 600 500 400 300 200 100

0 2009

2010

2011

2012 Ensemble

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Entreprises individuelles

Evolution des créations d’entreprises au Lamentin. Source : INSEE, SIRENE 2019

En ce qui concerne le tertiaire (services), la demande en bureaux est aujourd’hui, et selon la CCI de Martinique, assez peu connue. Une zone franche urbaine resserrée pourrait néanmoins être envisagée de manière à pouvoir amorcer la redynamisation urbaine, en prenant soin à ne pas créer de concurrence entre le centre-ville et sa périphérie (penser la ZFU dans le centre-ville par exemple).

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2.

2.2.3. Zoom sur la Centralité : une zone concurrencée qui ne présente actuellement pas d’espaces dédiés pour le commerce « plaisir » ou le tertiaire A l’issue des visites de terrain, il apparait que la majeure partie des établissements du centre-bourg est liée au secteur du service (auto-écoles, la Poste, salons de coiffure, boulangeries, épiceries, etc.) de l’administration (Hôtel de Ville, services techniques, etc.) et dans une moindre mesure, du petit commerce de proximité assez peu qualitatif (bazars, magasins de vêtements, restauration, snack, etc.).

Selon le Service de Développement Economique de Proximité (SDEP), ce centre-bourg du Lamentin compte aujourd’hui près de 200 artisans et commerçants.

Répartition des établissement sur le centre bourg Bar - Café

Loisirs 30

Culte

25 Santé & Social

20

Administration

15 Sport

10

Association

5 0

Service

Banque

Restauration

Commerces

Enseignement

Communication Culture

Répartition des établissements sur le centre-bourg par catégorie. Source : Visites de terrain Espelia

Par exemple, sur la centaine d’établissements commerciaux observés lors des visites de terrain, une quarantaine d’établissements sont liés aux services et commerces de proximité.

Sur ces établissements, une majorité est composée de TPE, ce qui confirme le constat évoqué au chapitre précédent. Toutefois, il apparait qu’un quart des établissements sont des salons de coiffure. Le tissu commercial et économique n’est donc pas vecteur d’attractivité comme il peut être attendu en termes d’économie vecteur d’emplois et de métiers innovants. En ce sens, le commerce en centre-ville lamentinois ne fait pas destination : on ne vient pas de l’extérieur pour consommer spécifiquement au Lamentin.

Deux facteurs viennent renforcer ce constat selon la CCI : 

D’une part, le manque de diversité du commerce induit une offre de produits de même gamme.

C’est particulièrement le cas en ce qui concerne les magasins de vêtements, qui n’apportent pas d’offre à destination des jeunes (pas de grandes marques ni de franchises ou enseignes).

Cette faible diversité engendre ainsi une déconnexion entre l’offre et les attentes nouvelles.

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2. 

D’autre part, c’est la problématique du « sentiment d’insécurité » : ce sentiment d’insécurité est essentiellement associé à l’immigration et aux différences culturelles induites. Dans les faits, ce sentiment n’est associé à aucune donnée statistique, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de délits, agressions ni même criminalité spécifique associable au centre-ville du Lamentin. Pour autant, les effets psychologiques sont bien réels, avec comme conséquence une délocalisation importante d’un certain nombre de services et administrations (banques, Trésor Public, la Sécurité sociale, la Poste, plusieurs pharmacies, etc.), en conjonction de facteurs davantage structurels : recherche de meilleures conditions d’accessibilité, mutualisation de locaux et services, modernisation et agrandissements, etc.

Il est important de noter le positionnement de l’ADIE, l’association pour le Droit à l’Initiative Economique, qui cible le public des créateurs d’activités non éligibles au crédit bancaire, structure installée depuis trois ans dans le centre ville.

Le « Repair Café » fait également office d’exception à l’échelle de la centralité. Cet établissement, figure de l’économie sociale et solidaire de proximité, offre une vraie économie alternative, recherchée et reconnue à l’échelle de la Martinique.

Le « Repair café » est une initiative associative dont le but premier est d’accompagner la population dans le recyclage des objets du quotidien. Ce tiers-lieu s’est progressivement étoffé vers des actions pédagogiques et éducatives pour faire aujourd’hui de ce lieu un totem de l’ESS à l’échelle de la commune mais également de la Martinique. Un Repair Truck a d’ailleurs été développé pour sillonner les routes de l’île et apporter ces compétences dans les territoires reculés.

Un projet de mise en réseau de ce tiers-lieu avec le futur Fab-Lab est en cours. Cette nouvelle dynamique va constituer un véritable levier économique pour le centre-bourg sur lequel la démarche ACV devra capitaliser.

L‘ association ECO MOBIL avec le soutien de la CACEM, de la Collectivité Territoriale de la Martinique et l’ADEME a lancé en Novembre 2015, son « REPAIR CAFE ». Ce tiers-lieu a pour ambition de : 

Sensibiliser à la technologie, aux métiers de la réparation et du recyclage,



Sensibiliser au Développement Durable, en ayant des gestes éco- responsable,



Rendre les personnes autonomes, et faire des économies,



Créer du lien social entre les générations.

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2.

Le Repair café, figure de l’économie sociale et solidaire, au cœur du centre historique du Lamentin.

Source : INterland, arpentages

Par ailleurs, le centre-bourg du Lamentin présente un vrai besoin en termes de réorganisation du commerce ambulant : le marché couvert regroupe aujourd’hui plus d’une centaine d’ambulants en fin de semaine, mais ce tissu commercial reste très peu contrôlé ou structuré (ambulants qui ne s’acquittent par exemple pas des taxes). Il s’agira donc de pouvoir veiller à réorganiser et intégrer ce tissu spécifique à l’Action Cœur de Ville (avec une prise de relais des Services réglementaires).

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2.

2.2.3.1. Une activité économique articulée autour de la rue Ernest André rue du Four à Chaux et rue Camille Sylvestre Les visites terrain ont essentiellement permis d’illustrer le rôle de la rue Ernest André dans le centre bourg.

Comme en témoigne l’extrait ci-dessous, les zones de fortes concentrations (zone chaude orangée sur la carte) se situent sur cette même rue, en articulation avec les rues Léopold Bissol, des Barrières, Camille Sylvestre, Shoelcher et Four à Chaux. C’est le long de cet axe central que les principaux équipements y sont recensés, quel que soit le type d’activité.

Extrait de carte illustrant le périmètre du Centre-Bourg et les zones de concentration d’activité économique. Source : Google Map.

Sur la carte, la zone de forte densité est bien identifiée sur la rue Ernest André, une forte proportion d’établissements y étant positionnés.

Le manque de dynamisme du commerce local, de proximité, est donc aussi lié au fait que ce type de commerce n’a pas les outils contre les centres commerciaux. Le besoin d’une vraie polarité commerciale de proximité est indéniablement nécessaire, mais ne sera effective que si des alternatives qualitatives sont trouvées : le centre-ville a besoin, selon le SDEP, d’une vraie offre qualitative rue Ernest André, avec des commerces de bouche adaptés, et la reconstitution d’un tissu d’artisanat rue Hardy de Saint Omer.

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2.

2.2.3.2. Une concurrence forte avec les zones d’activités proches fragilisant l’attractivité du centre bourg La présence marquée de zones d’activités plus dynamiques et proches du centre bourg, offrant des commerces et services d’une qualité plus importante, présente une concurrence forte pour les activités la centralité et le centre-bourg en lui-même (effets de concurrence induits). Par ailleurs, la N1 et la RD3 facilitent grandement l’accès à ces zones d’activités. Ces zones d’activités étant également situées proches des nouveaux bassins d’emplois, de logements et d’équipements, elles sont aménagées pour offrir aux travailleurs, citadins et passants l’offre de services et commerces adéquate, proche des lieux de travail et zones de rencontres hors du bourg afin de répondre aux besoins de chacun.

C’est notamment le cas du quartier Place d’Armes, qui concentre notamment un grand centre commercial, un ensemble de services de qualité supérieure, avec des enseignes davantage reconnues, une meilleure accessibilité pour la voiture individuelle ainsi que de meilleures conditions de stationnement, etc.. Ainsi, la corrélation de ces éléments contribue au phénomène de shunt du centre bourg, impliquant une certaine désaffection des clients et commerçant pour le bourg.

Le secteur Place d’Armes est un secteur en mutation qui concentre par ailleurs, au-delà de la zone commerciale, de nombreux commerces et services qui ont eu tendance à s’installer en rez-dechaussée de grandes maisons individuelles. Cette mutation s’est accompagnée de l’installation d’organismes de formation, mais aussi de restauration rapide ou d’offre en service en économie sociale et solidaire, avec une offre de services en direction des séniores notamment (installation d’un EPAHD et d’une association spécialisée). Les réalités du quartiers de Place d’Armes sont donc complexes, et permettent d’appréhender les questions des vocations de ce quartier en relation avec l’avenir du Cœur de Ville et sa place dans la centralité lamentinoise.

En renforcement de cette illustration, nous pouvons rappeler que le cœur de ville, c’est-à-dire le centre bourg est en contact presque direct avec un ensemble de ZA, dont la ZA Place d’Armes zone où l’on peut retrouver divers commerces et grandes enseignes absents du centre-ville :  Grandes Surfaces : Hyper U, Ecomax,  Restauration et de fast-food : le Carré, Le Lab, A&M, l’Espace Gourmand, le Tibo, Snack Elizé, etc.  Jardin / maison : Arthur Bonnet Cuisiniste, Bois Nature, Belles Menuiseries, Socomi, etc.  Grandes Enseignes : Midas, la Halle, Générale d’Optique, Boutique Orange, etc.  Concessionnaires auto : Ford, Hyundai, Skoda, Mazda, FIAt, etc.

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2.

Localisation des principales zones d’activités en périphérie du centre bourg : ZAE Lézarde, ZAE de Manhity, ZAE Place d’Armes. Source : Open Street Map

La ZA de Place d’Armes constitue un des grands pôles économiques de la ville et de la région. La centralité lamentinoise, dans son cœur de ville, occupe une place stratégique par cette proximité aux enjeux commerciaux et économiques mais souffre également d’une concurrence directe avec ces zones d’activités bénéficiant d’une large surface pour répondre aux besoins des administrés.

2.2.3.3. Une offre commerciale à améliorer pour redynamiser le bourg et proposer une offre complémentaire de qualité Comme évoqué précédemment, le centre bourg se caractérise par une offre de services et de petits commerces de faible qualité. Il ne fait pas destination dans le sens où il n’existe pas de commerces de bouche spécifiques, ni de grandes enseignes en boutique relais, ni d’offre commerciale dynamisante.

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2.

Caractérisation du tissu économique local, selon le type d’activités présentes. Source : Dataviz

Les visites terrains ont permis d’observer le linéaire proche des commerces et leur lisibilité. Le commerce de proximité semble ainsi stagner, aussi bien en quantité qu’en qualité, concurrencé par les centres commerciaux (Centre Commercial Place d’Armes, Hyper U, La Galleria,…), l’occupation de l’espace public par les jeunes semblant être un facteur aggravant selon les commerçants.

Le commerce au niveau du centre-bourg dispose néanmoins d’une accessibilité importante, avec l’arrêt du TCSP à proximité, et le grand parking du Calebassier, qui permet d’atteindre rapidement la rue commerçante Ernest André.

Linéaire commercial sur la rue Ernest André. Source : INterland, arpentage urbain

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2.

Outre la concurrence observée des zones commerciales, les visites terrains ont également mis en exergue l’absence et la disparition de commerces et services typiques d’un centre-ville à savoir :  Certains services de proximité : serrurier, cordonnier, librairie, boucherie, boulangerie… ;  Certains commerces liés à la grande distribution : supermarchés, franchises d’enseignes nationales ;  Une offre, même faible, de restauration et café / bars ; Au regard des différents établissements visités, il apparaît que l’ensemble des cellules de restauration et lieu de rencontre est fermé le soir, laissant place à un service essentiellement composé de fast-food et d’ambulants.

Il semble également nécessaire d’évoquer la spécificité d’installation de communautés d’origines étrangères sur le centre-ville, avec un ensemble d’établissements chinois, syriens, haïtiens, dominicains ou encore de Sainte-Lucie. Si ces diasporas génèrent une dynamique économique certaine, même relative, sur l’hyper centre, elles souffrent en revanche d’une mauvaise perception à l’égard de la population locale (restauration de faible qualité, communautarisme, faible qualité des produits vendus, etc.).

Devantures de magasins de vêtements bons marchés sur la rue Ernest André. Source : INterland, arpentages urbains

Néanmoins, et tel qu’évoqué, le Lamentin se distingue réellement, à l’échelle de la ville mais également du territoire, par l’émergence d’une économie sociale et solidaire.

Si les commerces bénéficient d’une trame urbaine bien identifiable, connue et reconnue, faisant partie d’un parcours bien constitué, ils souffrent d’une concurrence directe avec les zones d’activités proches.

Ce tissu économique et commercial ne doit donc pas chercher à travailler la concurrence, mais bien la complémentarité, en proposant une offre qualitative qui ne peut pas être associée aux modèles des zones commerciales.

L’exemple de l’Economie Sociale et Solidaire doit faire partie des questions à poser sur le renouvellement d’une économie de proximité, de cœur de ville, de services.

2.2.3.4. Une présence de cellules commerciales fermées, reflet peu attractif du centre bourg Le centre-bourg du Lamentin possède cette autre spécificité d’un taux de vacance commerciale de plus de 50% selon les entretiens avec les différents services de la Ville. Outre des loyers commerciaux

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2. supérieurs au marché (entre 700-800 euros pour des moyennes s’établissant entre 500 et 600 euros), les commerces se heurtent à d’autres réalités : 

Des locaux inadaptés (reconversion de rez-de-chaussée d’habitat, petites surfaces, etc.) ;



Une population plus précaire dans l’hyper centre (décalage entre le pouvoir d’achat réel et la demande commerciale) ;



Une culture du stationnement de l’hyper-proximité ;



L’inadéquation de l’offre commerciale pour les jeunes ;



Un espace public qui ne met pas forcément en valeur le tissu commercial ;



Un linéaire de trottoir qui n’est pas toujours accessible en termes de mobilités réduites



Des façades commerciales peu attractives, ...

Photos de cellules commerciales fermées, rue Victor Schœlcher- février 2020. Source : INterland, arpentages urbains

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2.

2.3.

Enjeux stratégiques Axe 2 – Favoriser un développement économique et commercial équilibré



A l’échelle du territoire Offre d’emplois

Création d’entreprises



Réduction du taux de chômage, particulièrement élevée



Appuyer la diversification de l’offre en formation (supérieure)



Limiter la création d’entreprises en périphérie et rediriger les entreprises vers les centralités urbaines

A l’échelle de la centralité 

Limiter la délocalisation des emplois vers les périphéries



redynamisation de l’offre de formation et dispositifs d’insertion pour les jeunes et les femmes



Travailler sur le tissu économique social et solidaire (ESS)



Penser de nouveaux modèles (coworking, incubateurs, etc.)



A l’échelle du centre bourg 

Diversifier les activités et attirer le tertiaire ou professions intellectuelles supérieurs (bureaux)



Penser de nouvelles offres en formation



Favoriser l’installation de commerces et services de qualité ainsi que l’artisanat d’art



S’appuyer sur l’économie sociale et solidaire et les dynamiques associatives pour structurer l’activité économique du centre bourg



Développer une économie numérique dynamique en lien avec les activités du territoire et au-delà



Favoriser la construction d’un hôtel en centre-ville.

Accompagner des jeunes sur l’installation et la reprise

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2.

Axe 2 – Favoriser un développement économique et commercial équilibré

 Commerces





Limiter strictement les ZAE en pensant et anticipant les alternatives (proposer des réponses alternatives d’installation pour les commerces) Faire émerger une offre commerciale singulière et rayonnante à l’échelle du territoire pour inscrire la commune dans le circuit touristique Martiniquais : valoriser les savoir-faire locaux et la fonction historique de place d’échanges (alimentation)



Attirer les banques et services / tertiaire et le petit artisanat d’art



Retrouver une dynamique commerciale et développer la place des jeunes dans le Cœur de Ville avec une offre commerciale adaptée





Assurer une solidarité territoriale en jouant sur la complémentarité des fonctions commerciales à l’échelle de la centralité, et notamment entre les commerces du centre-bourg et de Places d’Armes.

Organiser et règlementer les commerces ambulants sur des espaces périphériques tout en évitant la concurrence directe avec le marché couvert et les commerces de bouche.

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

Développer le commerce de bouche de qualité



Travailler finement sur la qualité des commerces de proximité (commerces de destination)



Privilégier un positionnement du commerce de destination et de rayonnement territorial sur le centre bourg dans le prolongement du marché couvert



Articuler cette offre nouvelle avec un commerce de proximité nécessaire aux habitants et usagers



La refonte des commerces de centre-ville pour assurer des conditions d’hygiène et de sécurité convenables.



Travailler la question du « sentiment d’insécurité »

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3.

3. AXE 3 - DEVELOPPER L’ACCESSIBILITE, LA MOBILITE ET LES CONNEXIONS Martinique Transport est l’autorité unique organisatrice des transports et de la mobilité en Martinique 5.

Depuis juillet 2017, elle se substitue de plein droit aux quatre précédentes Autorités Organisatrices : la Collectivité Territoriale de la Martinique et les trois EPCI (CACEM, CAESM et Cap Nord Martinique).

Néanmoins, il semble que la gestion du mobilier urbain relatif aux transports (de type abris voyageurs) ne soit pas claire. La théorie veut que Martinique Transport en ait la charge mais il s’avère que la CACEM continue à en assurer l’entretien. La gestion et l’entretien des routes nationales et départementales sont effectués par la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM), les voies communautaires sont à la charge de la CACEM.

3.1.

L’accès à la ville du Lamentin et à son centre

3.1.1.

Une ville aux connexions multiples

3.1.1.1. Une ville au carrefour des axes routiers Son statut de pôle économique régional ainsi que sa centralité géographique, véritable porte d’entrée sur le territoire centre, font du Lamentin une commune incontournable. Par la route, tant pour atteindre la CACEM depuis la côte Atlantique par la RN1 que depuis le sud par la RN5 et l’A1 ou encore pour rejoindre le sud depuis la côte nord Caraïbe, il est inévitable de traverser le Lamentin. A ce carrefour des axes principaux de l’île sont dénombrés quotidiennement environ : 

122 000 véhicules sur l’A1 entre l’échangeur de Dillon et le Canal du Lamentin,



76 000 passages sur la RN5 entre l’aéroport et l’échangeur de Carrère,



68 000 sur la RN5 entre l’échangeur de Carrère et l’échangeur de Ducos,



64 000 sur la RN1 entre le rond-point de Place d’Armes et le rond-point de Mangot Vulcin6.

Etablissement public créé par délibérations du Conseil Régional de Martinique n° 14-2161-2 en date du 18 décembre 2014 et de l’Assemblée de Martinique n°16-228-1 du 4 octobre 2016 publiée au JO sous le NOR : CTRX 1632510X 6 IEDOM Martinique, Rapport 2018, p122 5

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3.

Nombre de véhicules quotidiens sur les axes routiers martiniquais - Source : d’après des données du CR 2011 et de l’IEDOM 2017, C. Ranély Vergé-Dépré 2019

Ces véhicules sont autant de personnes susceptibles de s’arrêter dans la commune pour consommer ou profiter de ses services. L’enjeu est donc de capter ces flux au profit de la ville. Aujourd’hui, les arrêts se font principalement dans les zones économiques majeures du centre du Lamentin à savoir Place d’Armes, Petit Manoir, Manhity (Bas Mission), etc.

3.1.1.2. L’aéroport : une connexion internationale, porte d’entrée principale du territoire La ville du Lamentin abrite l’unique aéroport de Martinique et ce, à quelques minutes de son centre.

Cette infrastructure régionale propose des vols vers 18 destinations caribéennes, 2 des Amériques (Miami et Montréal) et 2 européennes (Bruxelles et Paris).

En 2019, l’Aéroport Aimé Césaire a accueilli deux millions de visiteurs, soit une augmentation de 3,62 % par rapport à 20187. Il représente une manne touristique conséquente aux portes du centre aggloméré. L’une des entrées de la zone d’étude se fait notamment via l’aéroport et la zone du Lareinty. De facto, 7

RCI 23 janvier 2020, Présentation du bilan de l’année 2019 par la SAMAC

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3. l’ensemble des voyageurs aériens passent par Le Lamentin lors de leur séjour. L’enjeu sur ce point est de faire en sorte que le passage se transforme en séjour. Il s’agit d’une opportunité de développement touristique majeure pour le centre-ville.

A noter néanmoins que l’aéroport est communément appelé « Aéroport de Fort-de-France ». Les visiteurs ne sont pas nécessairement informés de leur présence au Lamentin à leur arrivée.

3.1.1.3. La voie maritime : un transport d’alors, et de demain ?

L’atelier des territoires, démarche partenariale pilotée par la DEAL en 2016 a rappelé, entre autres choses, que le Lamentin est une ville littorale. En effet, elle est cachée par la mangrove dense mais la baie de Génipa est toute proche du centre de la ville. La commune du Lamentin s’est historiquement développée grâce à son rapport fluvial avec la rivière du Longvilliers. Au début du XXè siècle, les pêcheurs achalandaient leur cargaison en bateau jusqu’au Calebassier pour la vendre au marché du centre-ville. Aujourd’hui, s’ils y viennent toujours, c’est par la route.

Cartes postales du Longvilliers début du XXe siècle

Du point de vue de la ville littorale, il est surprenant de ne pas avoir de transport maritime ou fluvial depuis et vers le Lamentin. Plusieurs projets sont cependant en cours pour le développer : 

La Ville du Lamentin souhaite aménager les berges du Longvilliers de manière à en assurer la valorisation et à (re)créer un parcours de circulation pour des accès maritimes et terrestres en modes doux vers des espaces de mangrove définis (cf. projets du Calebassier et Réciprocité).

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3.

Plan d’aménagement global de la périphérie de la rivière du Longvilliers – Source : Agence FolléaGautier, paysagistes urbanistes, 2016



Une étude portée par la Ville relative au développement d’un réseau multimodal terre – mer alternatif et sobre autour de l’îlet Morne Cabri est en cours. Au vu de l’affaissement constant de la voie d’accès et des projections d’élévation du niveau marin, il s’agit de réfléchir à de nouvelles manières d’y accéder. Une proposition est le développement de navettes maritimes depuis un parking relais.

Voie d’accès au Morne Cabri – Source : H3C-CARAÏBES



La CACEM a l’ambition de créer une marina à Port Cohé situé au bout de la piste d’atterrissage de l’aéroport. Il s’agira de créer les infrastructures pouvant accueillir 170 bateaux. Ce port de plaisance pourrait ensuite être connecté à l’autre marina communautaire de l’Etang Z’Abricot à Fort-de-France. Dès lors que la CACEM aura construit un ponton adapté à Etang Z’abricot, il est envisagé que les Vedettes Tropicales, transport en commun maritime entre les Trois-Îlets, Case-Pilote et Fort-de-France, puissent desservir le site. Bien que des connexions terrestres doivent être réfléchies entre Port Cohé et l’intérieur de la ville par la suite, cela constitue une opportunité d’ouverture pour Le Lamentin sur ces différentes communes.

Ces projets seront liés entre eux et constituent une opportunité de développement des connexions du centre-ville vers la mer et avec d’autres communes via le maritime et le fluvial.

3.1.1.4. Le numérique : déploiement du très haut débit A L’ECHELLE DE LA MARTINIQUE Arrêté en 2013 pour les dix années à venir, le Schéma Directeur Territorial d’Aménagement Numérique de Martinique (SDTAN) vise : 

La mise en œuvre de la Continuité Territoriale Numérique de manière à abaisser significativement les coûts d’interconnexion avec la France hexagonale et les nœuds d’échange de trafic mondiaux. C’est un prérequis à toutes les actions visant le déploiement d’infrastructures de desserte compatibles avec le Très Haut Débit sur le territoire.

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3.

Objectifs de connexion à l’horizon 2020 – Source : SDTAN Martinique, 2013



Le déploiement de réseaux de desserte en fibre optique pour un basculement progressif vers le très haut débit.

Le projet mené par la CTM, d’un montant total de 141 M€ a pour objectif d’atteindre une couverture totale du territoire en Très Haut Débit, d’ici 2022. Hormis dans les villes de Schœlcher et de Fort-deFrance prises en charge par l’opérateur Orange, la CTM assure la maîtrise d’ouvrage pour la réalisation des infrastructures permettant de fournir le Très Haut Débit sur l’ensemble du territoire martiniquais.

DANS LA COMMUNE DU LAMENTIN La mise en œuvre du SDTAN est réalisée via une gouvernance financière bipartite, CTM et communes.

Ainsi, au Lamentin, l’investissement initial pour le déploiement du très haut débit s’élève à 24 904 502 € sur huit ans dont 3 845 843 € restant à la charge de la Ville.

Partage du coût public résiduel de l’aménagement numérique en Martinique – Source : SDTAN Martinique, 2013

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3.

La carte ci-dessous illustre les travaux de montée en débit du périmètre d’étude au Lamentin (zone FTTH8 en cours) en Phase 2 du SDTAN soit en 2016-2017. Au vu du programme et de l’activité du centre-ville, il est probable que la zone soit équipée de très haut débit en 2020.

Evolution des déploiements techniques en Martinique en Phase 2 du SDTAN – Source : SDTAN Martinique, 2013, TACTIS, 2012

En 2019, le Lamentin était majoritairement équipé d'infrastructure Très Haut Débit (THD) avec 57,5 % des logements éligibles à plus de 30Mbit/s dont 9 % ayant accès à un débit potentiel de plus de 100Mbit/s.

Entre 2019 et 2015, 35,2 % de Lamentinois supplémentaires ont bénéficié d'un accès internet THD. Néanmoins, 12,8 % des logements lamentinois ont encore des difficultés d'accès à internet.

8

« Fiber To The Home »

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3.

Taux des habitations éligibles selon le débit en 2019 au Lamentin - Source : zoneadsl.com

En 2019, le Lamentin n'avait pas encore déployé d'infrastructure très haut débit (ni fibre ni câble pour le moment). La technologie DSL (ADSL ou VDSL) est présente sur la totalité de la commune du Lamentin comme l’illustre le diagramme ci-dessous.

Taux d’éligibilité des logements lamentinois par type de technologie en 2019 – Source : zoneadsl.com

Pour une superficie de 67,92 km², le Lamentin compte 4 Nœuds de Raccordement ADSL reliant les lignes téléphoniques des abonnés : ACA97 (ACAJOU), AER97 (AEROPORT), LMN97 (LAMENTIN), LZD97 (LA LEZARDE). A titre de comparaison, la ville de Fort-de-France (43,53 km² avec une population plus densifiée et mieux desservie) en compte 7 et le Robert (45,92 km²) en possède 3.

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3.

3.1.2.

Une centralité hyper accessible en véhicule motorisé

Par la route, la centralité du Lamentin est très accessible. Cinq ronds-points représentent les accès principaux du périmètre d’étude en véhicules motorisés et deux gares multimodales permettent l’accès par les transports en commun : bus ou Transport en Commun en Site Propre (TCSP). Ces dernières sont localisées dans l’emprise du centre-ville comme l’illustre la carte ci-dessous

Entrées principales du centre aggloméré et voies principales – Source : Géoportail, H3C-CARAÏBES

Le maillage des rues au sein même de la centralité permet une circulation relativement fluide. Il apparaît néanmoins que la route départementale 3C représente une fracture urbaine qui sépare physiquement les quartiers du centre-ville de la partie résidentielle/commerciale de Place d’Armes. Il s’agit d’un axe fréquenté par de nombreux véhicules souhaitant traverser la ville du nord au sud et inversement, en évitant Mahault, ou encore pour atteindre Place d’Armes depuis la RN1.

Le plan d’actions du plan de circulation de la Ville du Lamentin prévoit la requalification de la RD3C en boulevard urbain de manière à atténuer cette scission. Ceci induit l’aménagement des berges du Canal Mamin ainsi que le passage partiel de la voie en sens unique favorisant les échanges entre les deux quartiers voisins et rendant l’espace plus agréable et appropriable par les riverains et les visiteurs.

Illustrations du projet d’aménagement de la RD3C. Source : plan de circulation de la ville du Lamentin

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3.

Un autre axe majeur du centre-ville est la route départementale 15, à l’ouest de la centralité, ralliant Mahault à Four à Chaux en longeant le quartier de Vieux Pont. Il s’agit aujourd’hui d’une voie jonchée de véhicules hors d’usage (VHU) dont les accotements sont relativement peu entretenus et dont l’état de la voirie est dégradé. Cette voie participe également à l’enclavement du quartier de Vieux-Pont visà-vis du centre-ville. Sa requalification est prévue dans la fiche projet n°2 du PLU du Lamentin (version janvier 2020) concernant l’éco-quartier de Vieux-Pont. En effet, il s’agit là également de requalifier la voie en boulevard urbain.

Schéma d’aménagement du quartier de Vieux-Pont incluant la requalification de la D15 - Source : PLU du Lamentin, fiche projet 2, janvier 2020

Ces deux projets devraient ainsi pouvoir contribuer à la fluidité des échanges à l’échelle de la centralité.

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3.

3.1.3.

Zoom sur la Centralité : une accessibilité limitée pour le centre-bourg

Pour les personnes à mobilité réduite (PMR) notamment, des travaux de mise en accessibilité ont été réalisés sur certains tronçons des rues Schœlcher et Ernest André (tronçon de la place Aliker). En 2019, les trois rues Pierre Zobda Quitman, de la Paix et Capitaine des Marolles ont également été aménagées. En 2020, la rue Bayardin sera mise en accessibilité.

A noter que certaines portions comme le bas de la rue Ernest André ne pourront pas être mises aux normes PMR du fait de la topographie, il ne sera pas possible d’atteindre les 4% de pente. Par ailleurs, il n’est pas toujours évident d’élargir les voiries pour l’implantation de trottoirs faute de foncier public disponible.

Outre la topographie mentionnée ci-dessus, certains trottoirs sont particulièrement hauts et étroits les rendant inaccessibles, non seulement pour les PMR mais également pour les poussettes et certaines grandes personnes.

Trottoir surélevé du bas de la rue Ernest André

Trottoir/escalier de la rue Arthur Cayol

Commune du Lamentin CACEM – Rapport de Diagnostic

Manque de « bateau » pour l’accès des PMR/poussettes rue Emma Forbas

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3.

3.2.

La voiture, moyen de transport privilégié pour les lamentinois

3.2.1.

L’omniprésence du véhicule individuel en Martinique

En Martinique, les déplacements se caractérisent par l’omniprésence du véhicule individuel. Bien que largement inférieur au taux de l’hexagone (81,2 %), la Martinique est le département d’Outre-mer où la part de ménages possédant au moins une voiture est la plus élevée (50,2 %). 22,3 % des ménages martiniquais possèdent deux voitures ou plus 9. Le recours au véhicule individuel représente 74 % des déplacements à l’échelle de la Martinique et 67 % à l’échelle de la CACEM, territoire le plus structuré en matière de transports collectifs.

Représentation des types de transports en Martinique – Source : Lettre de l’O2TM, ADDUAM, novembre 2018

Répartition modale des déplacements sur la CACEM (550 000 déplacements par jour) Source : Diagnostic déplacements mode doux CACEM, décembre 2015

L’utilisation de l’automobile s’explique par ses atouts dans le quotidien (flexibilité, liberté et symbole de réussite sociale) et par le manque d’attractivité des transports collectifs en termes de maillage, de fréquence, de tarif, etc.

La pratique de l’autosolisme, également très répandue, accentue les embouteillages présents principalement dans le centre de l’île où convergent quotidiennement la majeure partie des déplacements du fait des activités professionnelles.

Les pôles économiques de l’île, Fort-de-France et le Lamentin, sont particulièrement impactés par les congestions routières liées aux mobilités pendulaires. A noter que plus de 4 500 déplacements se font entre les deux principales villes de l’île, d’un côté comme de l’autre. La carte cicontre représente les flux domicile-travail entre les communes de la Martinique.

Flux domicile-travail en Martinique - Source : INSEE, recensements 2013 et 1999, INSEE Flash n°44, juin 2016

9

IEDOM Martinique, Rapport 2018, p.122

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3.

3.2.2. Zoom sur la Centralité : un espace urbain peu favorable à la circulation automobile DES SENS DE CIRCULATION PENALISANTS A l’échelle de la centralité, la voiture est clairement favorisée par rapport aux mobilités douces. Les stationnements comme les accès à la centralité privilégient l’utilisation d’un véhicule motorisé (cf. 4.4).

Néanmoins, une fois dans le centre-ville, bien que toutes les rues soient accessibles en voiture, les sens uniques rendent les accès et la circulation plus difficiles. Il s’agit par ailleurs d’un des éléments rendant la circulation piétonne aussi plus aisée.

Sens de circulation automobile des rues du centre-ville du Lamentin. Source : Plan de circulation de la Ville du Lamentin, 2016

UN STATIONNEMENT INSUFFISANT La politique de la Ville du Lamentin en matière de stationnement est celle du tout gratuit. En effet, hormis le pôle d’échange du TCSP (parking relais P+R), l’ensemble des parkings du centre-ville et de la centralité sont gratuits.

En 2015 le plan de circulation recensait 1 248 places de stationnement dans le centre-ville (hors parking relais TCSP de Mahault) soit 0,4 place par habitant10. Etant donné le taux de possession de véhicule par ménage en Martinique et la fréquentation du centre-ville par des personnes extérieures, les stationnements sont insuffisants. L’offre en stationnement au sein du centre-ville est traduite sur la carte suivante, issue du plan de circulation de la Ville.

10

3100 habitants dans le bourg selon les IRIS de l’INSEE, RP 2016

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3.

Stationnement sauvage rue Ernest André – Source : H3C-CARAÏBES

Ce constat implique une problématique de stationnements sauvages. Par exemple, sur le tronçon de la rue Ernest André, l’interdiction de stationner au niveau de la place Aliker n’est pas respectée par les usagers qui se garent en double file et perturbent la circulation. A noter que cette pratique de stationnement sauvage n’est pas propre au centre-ville du Lamentin mais souligne de nouveau la prédominance de la voiture et la volonté de se garer au plus proche de son lieu de destination. Volonté accentuée par les commerçants qui estiment que les gens doivent pouvoir passer en voiture devant leur établissement avec la possibilité de se garer à proximité pour faire leurs achats. Ce type d’argument est généralement défendu lors des projets de piétonisation.

Offre de stationnement du centre-ville du Lamentin – Source : Plan de circulation du Lamentin 2015

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3.

Un partage complexe de l’espace rendant difficile l’accès au centre bourg. Source : INterland

La création de la gare de TCSP a par ailleurs engendré de nouvelles zones de stationnement à proximité du centre-ville. Le parking du rond-point de Mahault permet le stationnement de 130 véhicules. Il semble néanmoins que son utilisation soit insuffisante. Une partie de la zone de stationnement semble également à l’abandon.

Zones de stationnement du pôle d’échanges de Mahault un lundi à 7h – Source : H3C-CARAÏBES

La stratégie et le projet actuels de la Ville est de créer des lieux de stationnement périphériques puis d’irriguer le centre-ville et la centralité à l’aide de navettes électriques gratuites.

PLUSIEURS AUTRES PROJETS SONT A MENTIONNER : 

La création d’un parking silo de 500 places à Floraindre avec passerelle piétonne desservant directement la place Aliker ;



L’aménagement de la place du Calebassier, comprenant également une zone de stationnement. Un remblai est envisagé pour donner de la visibilité aux berges du Longvilliers et niveler l’ouvrage d’art du pont du Calebassier et la place du même nom. Au vu du fort risque d’inondation du site, il peut être envisagé de créer un parking « souterrain » ouvert, adapté à la montée des eaux.



La valorisation et l’optimisation du parking du stade Georges Gratiant.

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3.

Les sites d’attractivité majeure du centre-ville, générant d’important flux réguliers ou ponctuels – église, marché, mairie, poste, médiathèque, écoles, etc. – créent d’importantes congestions des axes routiers.

Lors des messes ou des entrées/sorties d’établissements scolaires notamment, où la plupart des individus se rendent en voiture, les parkings alentours sont sur fréquentés et les voies d’accès sont encombrées par les dépôts/reprises de passagers.

3.3.

Des transports collectifs à fiabiliser et valoriser

3.3.1.

Les réseaux interurbains propres au territoire centre

3.3.1.1. Le réseau de bus communautaire Les transports en commun existent sur le territoire CACEM depuis le début des années 2000. MOZAÏK est le réseau de transport collectif déployé sur les communes de Fort-de-France, Le Lamentin, Saint-Joseph et Schœlcher. Martinique Transport le gère à travers son délégataire la Compagnie Foyalaise de Transports Urbains (CFTU). A noter que la résiliation de cette délégation de service publique, en place depuis 2005, est effective depuis le 18 décembre 2018 et devrait prendre effet courant 2020.

Quatorze lignes transitent par la gare routière de Petit Manoir et assurent la liaison vers Saint-Joseph et Fort-de-France en passant par les différents quartiers du Lamentin (Pelletier, Belle île, Plaisance, Becouya, Duschêne, Acajou, Mangot-Vulcin, Gondeau, Fond Nicolas, Morne Roches, etc.). Les lignes de bus MOZAÏK sont présentées ci-dessous.

Desserte en transports en commun (MOZAIK et TCSP) de la centralité du Lamentin – Source : MOZAÏK

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3.

Six lignes de bus sillonnent la centralité du Lamentin depuis Mahault jusqu’au giratoire de Mangot Vulçin en passant par Petit Manoir et Place d’Armes. La ligne 401 dessert notamment le centre-ville, il s’agit d’un véhicule adapté à l’étroitesse des rues du centre-ville (12 à 22 places).

A noter que quelques arrêts de bus ont une localisation problématique du fait du manque de disponibilité foncière, notamment : 

L’arrêt de bus proche du rond-point de Four à Chaux (ligne 401) ;



Le terminus de la ligne 401 (A et B) derrière l’église 11.

Par ailleurs, il semble que les arrêts ne soient pas toujours positionnés aux abords des lieux de fréquentation (église, médiathèque, poste, etc.). L’arrêt de bus desservant l’église se trouve à l’arrière du l’édifice ce qui ne facilite pas son accès. De plus, certains arrêts sont positionnés sur la chaussée, provoquant des embouteillages aux heures de pointe.

Enfin, le mobilier urbain est dégradé. Certains arrêts de bus, lorsqu’ils sont matérialisés par un abri, ne possèdent plus de banc du fait d’actes de vandalisme.

11

Entretien avec Martinique Transport

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3.

Différentes raisons pour lesquelles les transports en commun ne font pas encore l’unanimité en Martinique : L’aspect culturel et les habitudes comportementales : les transports en commun ne sont développés que depuis le début des années 2000 en Martinique.

Le sentiment de liberté éprouvé en voiture : je peux faire ce que je veux avec mon véhicule personnel.

La fiabilité des services de transport : aujourd’hui, les horaires de passage, même lorsqu’ils sont indiqués, ne sont pas respectés. Certains bus ne passent pas à l’heure et les temps d’attente s’allongent.

3.3.1.2. Le transport en commun en site propre (TCSP) Également géré par Martinique Transport, le TCSP est en service depuis le 13 août 2018 afin de désengorger les axes principaux du territoire centre. Il comporte 2 lignes de 18 arrêts sillonnées par 14 Bus à Haut Niveau de Service (BHNS) à motorisation hybride entre Fort-de-France et Le Lamentin. En heures pleines, la fréquence théorique des passages est de 8 minutes et en heures creuses de 15 minutes.

Plan des lignes de TCSP – Source : site internet de Martinique Transport

Deux arrêts du TCSP permettent d’accéder au périmètre d’étude (cf. carte de la desserte en transports en commun ci-dessus). Le premier, situé sur le pont de la Lézarde, permet d’accéder en centre du Lamentin par le sud via les quartiers de Four à chaux et de Vieux Pont, et le deuxième est le parking relais de Mahault au nord-ouest du centre-ville. Il est ensuite nécessaire d’attendre un bus ou de marcher. Les connexions multimodales ne sont pas nécessairement évidentes.

Selon Martinique Transport, du 1 er janvier au 31 décembre 2019 : 

La ligne A Carrère Fort-de-France (13,8 km) a comptabilisé 371 805 voyageurs et 14 090 correspondances en gare de Carrère ;



La ligne B Mahault Fort-de-France (9,2 km) a compté 369 504 voyageurs et 21 156 correspondances en gare de Mahault. Les correspondances plus élevées à Mahault s’expliquent du fait

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3. de l’intermodalité de la gare et de son statut de porte de la CACEM (ouverture directe vers Saint Joseph via plusieurs lignes de bus) 12.

Le TCSP est fréquenté mais, en 2019, seulement à hauteur de 7 % de l’objectif fixé en amont de sa mise en service13. A noter que son image a été entachée par les grèves régulières du délégataire ainsi que par l’immobilisation de plusieurs BHNS (problème de batterie dont le coût d’achat est très élevé) engendrant des passages plus espacés et des temps d’attente plus importants.

En termes d’usages, il semble que la gare de Mahault soit davantage utilisée par les habitants de l’hyper centre du Lamentin souhaitant se rendre à Fort-de-France. Le parking reste faiblement occupé.

Le phénomène est le suivant : une fois arrivés au Lamentin beaucoup d’automobilistes estiment qu’ils peuvent aussi bien continuer en voiture. Il apparaît également que nombreux sont les automobilistes qui se garent à Calebassier, puis marchent vers la gare pour prendre le TCSP. La gare de Carrère fonctionne elle davantage comme prévu. Les usagers du Sud déposent leur véhicule au parking et prennent le TCSP. Le parking est beaucoup plus utilisé.

PROJET D’EXTENSION DU TCSP Le projet d’extension du TCSP, porté par la CTM, implique trois extensions jusqu’au Robert, Rivière-Salée et Schœlcher à l’horizon 2040. Les trois extensions seront menées simultanément, le phasage n’a pas encore été arrêté. A noter que le projet d’extension de la ligne vers Schœlcher est envisagé par câble aérien.

Afin d’assurer l’utilité et l’utilisation des nouveaux tronçons, ceux-ci sont étudiés selon les potentiels futurs usagers et les interconnexions avec les autres modes de transports et notamment les mobilités actives.

Pour l’extension vers le Robert, les différents trajets proposés à la concertation sont listés ci-dessous. A noter que ces données ont été présentées aux élus CTM mais ne seront rendues publiques qu’en mai 2020 lors de la phase de concertation : 

Depuis Mahault vers le futur pôle d’échanges d’Union (rond-point de la Brasserie Lorraine) via la RN1. Ce trajet présente néanmoins des inconvénients fonciers car la voie est déjà étroite, d’usage car il y a peu d’accès depuis les habitations et enfin, cette voie est à l’heure actuelle déjà très chargée,



Depuis Carrère vers Union via la plaine du Lareinty puis par la D3 Petit Manoir et Place d’Armes. L’inconvénient de ce trajet est de passer par un espace naturel aujourd’hui peu ou pas anthropisé, la plaine du Lamentin (A).



Depuis Mahault vers Union en passant par la D15 (Vieux-Pont) puis la D15a pour rejoindre le rond-point de Petit Manoir et la D3 vers Place d’Armes et le rond-point de Mangot Vulçin (B).



Depuis Carrère vers Union en passant par la Lézarde, la D15a puis la D3 (C).

Données non consolidées de Martinique Transport. Ces chiffres correspondent au nombre de validations à bord des BHNS. Au vu de la régularité des fraudes, le nombre de voyageurs réel est donc plus important.

12

Selon la cour des comptes, l’objectif du TCSP était d’atteindre une fréquentation de 38 400 trajets par jour soit, si on ne considère que 5 jours par semaine (5j*52 semaines * 38400), 9 984 000 voyageurs par an 13

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3.

Trajets proposés par la CTM pour l’extension du TCSP au Lamentin – Source : H3C-CARAÏBES

Les deux dernières propositions sont les plus faisables et pertinentes bien que les études n’aient pas encore toutes été menées du fait notamment du manque de données topographiques. La concertation a pour objet de déterminer le trajet de l’extension.

L’extension du TCSP via la centralité du Lamentin constitue une réelle opportunité pour le territoire en termes de connexions : 

Vers et depuis l’extérieur (aéroport, communes du sud et du nord Atlantique)



Internes au périmètre d’étude. L’intermodalité et les mobilités actives seront favorisés dans le centre du fait des arrêts de TCSP réguliers.

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3.

3.3.2.

Les taxis collectifs, transports régionaux plus informels

Les « taxicos » sont des bus de neuf places sillonnant les grands axes du territoire régional. En 2018, 182 transporteurs en taxis collectifs étaient référencés par Martinique Transport 14.

Réseau des taxis collectifs – Source : CG 972

Les taxis collectifs étaient censés quitter Fort-de-France suite à la mise en service du TCSP de manière à stationner dans les gares de TCSP, notamment à Mahault, pour attendre les voyageurs. Néanmoins, la principale gare routière des « taxicos » reste celle de Pointe Simon à Fort-de-France, véritable hub intermodal (navettes maritimes, bus, TCSP, taxicos voire même les bateaux de croisière).

Martinique Transport travaille à la réorganisation du transport sur l’île. Ainsi, un réseau de transport a été développé dans le nord Caraïbes et un autre est en cours de création dans le Nord Atlantique. Il s’agit à travers un système de coopérative, d’intégrer les taxis collectifs actuels dans l’organisation formelle du transport public. Cela permet, en plus de sécuriser certains emplois, de renforcer et d’optimiser le maillage des transports en commun dans le nord de l’île. A noter donc que les taxis collectifs sont amenés à disparaître.

14

Rapport d’activité 2018

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3.

3.4.

Des mobilités actives peu incitées malgré les potentiels

3.4.1.

La part modale des mobilités actives en Martinique

En Martinique, 15,3 % des déplacements se font à pied, soit finalement davantage qu’en transports en commun. Le temps moyen des trajets parcours est de 17 minutes et la distance moyenne d’un kilomètre. Concernant les usagers du vélo, le temps moyen des trajets est de 32 minutes et la distance moyenne est de 3 kilomètres15. A noter que 65 % des cyclistes sont des personnes scolarisées jusqu’au bac et qui n’ont pas encore de véhicule individuel. Comme mentionné précédemment, le recours à la voiture individuelle est généralisé en Martinique.

Il faut néanmoins souligner que le recours aux transports en commun est plus important à l’échelle de la CACEM qu’en Martinique. Ceci est certainement lié à un système plus structuré et une offre plus diversifiée (cf. §4.3).

3.4.2. Zoom sur la Centralité et le centre-bourg : une marchabilité à optimiser 3.4.2.1. Un centre-boug marchable Des cheminements piétons existent et sont utilisés dans le centre-bourg. La quasi-totalité de ce centre est parcourable à pied en moins de 5 minutes.

Distances parcourues à pied en 5 minutes depuis la Place Aliker. Source : Géoportail 15

Lettre de l’O2TM, ADDUAM, novembre 2018

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3.

L’omniprésence des rues à sens unique dans le centre-ville rend la marche à pied plus aisée et rapide que la circulation motorisée (cf.§4.2.2). L’étude effectuée dans le cadre du plan de circulation de la ville du Lamentin propose de piétonniser une partie de la rue Ernest André en assurant la desserte piétonne depuis le parking de Floraindre.

Projet de piétonisation d’un tronçon de la rue Ernest André. Source : Plan de circulation du Lamentin

LES LIMITES ET FREINS A LA MARCHE A PIED EN CŒUR DE VILLE SONT IDENTIFIES CI-DESSOUS. La topographie du centre-ville présente des difficultés de cheminement, notamment pour la population vieillissante. C’est le cas de la partie basse des rues Ernest André et Emma Forbas particulièrement pentues.

La minéralisation des espaces représente également un frein à la marche à pied. Les espaces piétonniers ombragés sont rares et ne contribuent pas à rendre agréable la pratique. Arborer le centreville aurait, en plus des vertus esthétiques et sanitaires, l’avantage d’inciter les mobilités douces.

Les cheminements piétonniers disparaissent à la sortie du centre-ville, dès la place du Calebassier, la D3C, etc.

Absence de trottoir sur la D3C - Source : H3C-CARAÏBES

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3.

La topographie du centre-ville présente des difficultés de cheminement, notamment pour la population vieillissante. C’est le cas de la partie basse des rues Ernest André et Emma Forbas particulièrement pentues.

Des discontinuités de cheminements piétons existent également dans le centre-ville

Discontinuités piétonnes sur le rond-point de l’hôtel de ville – source : Géoportail, H3C

Le centre-bourg est à taille humaine, la marche à pied y est appropriée. Il s’agirait de réaliser quelques travaux de voiries (tracés de passages piétons, réalisation de trottoirs, etc.) afin de faciliter et d’inciter cette pratique.

3.4.2.2. Le cyclisme, une pratique sportive plus qu’un mode de transport quotidien Hormis le centre-bourg, la topographie de la centralité du Lamentin est relativement propice à la pratique du vélo (Place d’Armes, Vieux-Pont, Mahault, Petit Manoir, etc.).

Néanmoins, les aménagements pour la circulation à vélo sont inexistants : il n’y a aucun espace sécurisé de circulation (pistes cyclables) ni de stationnement. Le vélo ne constitue pas un mode de déplacement alternatif à la voiture individuelle sur le territoire du Lamentin, dans l’état actuel des aménagements.

La réalisation de l’anneau cyclable au Stade Yve Adèle devrait néanmoins contribuer à inciter à l’aménagement de pistes cyclables entre la plaine du Lamentin et le centre-Ville.

L’étude de développement des modes actifs de déplacement CACEM (cf. ci-dessous) a également souligné la nécessaire sensibilisation des populations aux modes actifs. Il ne s’agit pas uniquement de créer des aménagements pour inciter des comportements mais également d’éduquer.

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3.

De manière générale en Martinique, le cyclisme se pratique de manière sportive davantage qu’en tant que mode de déplacement.

Toutefois, le projet d’extension du TCSP induit la création de voies cyclables sur les futurs tronçons, quel que soit les décisions prises (cf.4.3.1). Directement accolées à la voie de TCSP en zone urbaine ou déconnectées en périphérie, par souci de sécurité et de confort, des pistes dédiées au cycle existeront et pourront inciter les pratiques.

Encore peu présents dans les habitudes des riverains et usagers, peu d’espaces permettent la pratique des autres mobilités actives.

Néanmoins, des projets comme l’aménagement de Calebassier ou des abords du Canal de Mamin peuvent permettre le développement de ces types de modes de déplacement/activités de loisirs.

3.4.2.3. Des projets CACEM en faveur des mobilités actives La politique de Martinique Transport tend à privilégier le développement des systèmes de transport collectifs, avec un accent moins marqué sur les mobilités douces. En effet, la priorité est de desservir le territoire régional en transport en commun.

En amont du transfert de compétence Transport à Martinique Transport, en octobre 2016, la CACEM a réalisé une étude de développement des modes actifs de déplacement sur son territoire. Le plan d’actions en découlant concerne notamment le centre-ville du Lamentin à travers la mise en place : 

D’un Plan de mise en Accessibilité de la Voirie et des aménagements des Espaces publics (PAVE) ;



D’un Schéma directeur des modes actifs s’apparentant à un plan vélo ;



D’aires d’arrêt pour l’autostop ;



De Plans de déplacement Inter Entreprises (PDIE), Inter Administrations et des Etablissements Scolaires (PDES).

La CACEM reste en charge de l’animation et de l’aménagement territorial et sera donc en mesure de mettre en œuvre les préconisations de l’étude de développement des modes actifs de déplacements.

A noter que le plan d’actions et l’ensemble de cette étude émanent d’un travail de co-construction avec les acteurs des transports et les communes.

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3.

Actions à long terme du plan de développement des modes actifs de déplacement CACEM au Lamentin

La mise en place de ce programme d’actions permettrait notamment de créer des synergies entre les modes actifs et les transports en commun et d’optimiser le service global.

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3.

3.5.

Une intermodalité à développer

L’intermodalité est la possibilité d’avoir recours à plusieurs types de transports pour un même voyage.

Elle vise à réduire l’usage de la voiture particulière et les nuisances qu’elle occasionne au profit d’un usage combiné de différents modes moins polluants : transports collectifs, modes doux (marche, vélo, rollers…), covoiturage, autopartage, etc. L’optimisation de l’intermodalité est à mener de front avec le développement de l’offre de transports alternatifs à la voiture particulière afin d’aboutir à un service attrayant et efficace.

Comme mentionné préalablement, les transports en commun dans le centre Martinique souffrent d’une image dégradée du fait des nombreuses grèves mais également du manque de fiabilité du réseau (temps d’attente souvent supérieur aux horaires prévus, etc.). Par ailleurs, le climat tropical rend les mobilités actives moins attrayantes que les espaces climatisés (véhicules individuels comme transports collectifs).

Le TCSP a été créé comme véritable alternative à la voiture individuelle. Néanmoins, l’une des critiques récurrentes à l’encontre du TCSP est d’avoir créé des lignes de transports sans prévoir de connexions fiables et fréquentes avec les zones d’activités et les quartiers. Les arrêts existants ne sont pas toujours connectés au réseau de bus et, faute d’intermodalité, les parcours à pied sur des espaces parfois non sécurisés sont récurrents pour atteindre sa destination.

Dans la centralité du Lamentin les principaux pôles d’échanges multimodaux sont : 

le pôle d’échanges de Mahault : TCSP/bus MOZAÏK/marche à pied ;



la gare de Petit Manoir : bus/marche à pied ;



le pont de la Lézarde : TCSP/bus MOZAÏK/marche à pied.

A noter que le système de billetterie unique MOZAÏK/TCSP facilite l’intermodalité sur le territoire de la CACEM. En effet, avec le même billet il est possible de changer de moyen de transport sans avoir à acheter de nouveau titre.

Nom et détails du titre

Coût

Points de vente

Unitaire – valable 1h

1,45 €

Alé/Viré - aller-retour

2,70 €

Pass CRUSOE - illimité à la journée

4,20 €

TRAJEBUS (ticket de dépannage)

2,50 €

Uniquement vendu dans les bus Mozaïk

Alé/Viré P+R

3,20 €

Vendu en parking relais de Mahault et Carrère

Vendu dans les points de vente Mozaïk, commerçants agréés et Distributeur Automatique de Titres

Coûts des cartes de transport rechargeables. Source : site internet MOZAÏK

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3.

Il existe également des abonnements : Nom

Coût mensuel

Gran Moun (plus de 65 ans)

20€

ETUD’ (scolaires du territoire centre)

30€

Liberté (pour tous)

44€

Hebdo Liberté (à la semaine)

12€ par semaine

Coûts des abonnements Mozaïk - Source : site internet MOZAÏK

L’intermodalité sera développée, au Lamentin comme ailleurs en Martinique, via la mise en valeur et en attractivité des mobilités douces et des transports en commun. Sensibiliser les populations, créer des espaces dédiés aux mobilités douces, assurer la continuité des aménagements, fiabiliser les connexions et les passages, … sont autant de conditions permettant de créer une alternative attractive au véhicule individuel.

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3.

3.6.

Enjeux stratégiques Axe 3 - Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions A l’échelle du territoire 

Transports commun

en





Mobilités actives et intermodalité 

A l’échelle de la centralité

Fiabiliser et rendre attractifs les transports en commun (horaires, fréquence, etc.)



Assurer la desserte optimale des principaux lieux de fréquentation



Valoriser la rivière du Longvilliers et les connexions à la mer à travers le transport fluvial

Réfléchir le développement des modes actifs à l’échelle de la CACEM pour assurer la continuité des trajets en modes actifs



Favoriser les mobilités actives à travers les aménagements (continuités piétonnes, pistes cyclables, etc.) et la mise en accessibilité pour tous

Faire de la mobilité responsable l’un des atouts du centre du Lamentin à l’échelle régionale



Continuer la sensibilisation et l’éducation des populations aux intérêts de la réduction du recours à l’automobile

Elaborer une stratégie de stationnement incitative (parkings périphériques et maillage par navettes propres et cheminements piétons, politique tarifaire, etc.)

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A l’échelle du centre bourg 

Améliorer le confort des usagers en centre-ville (positionnements, accessibilité, sécurité des arrêts, qualité des équipements)



Repenser la place de l’automobile et assurer la « marchabilité » du centreville



Développer l’intermodalité/l’accessibilité en mobilités actives à travers le projet d’extension du TCSP via la D15a



Formaliser des liaisons piétonnes accessible aux PMR depuis le parking de Floraindre au cœur de ville



Favoriser le passage au transport propre en installant des bornes de recharge solaire.

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3.

Axe 3 - Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions 



Capter une partie des flux routiers convergents quotidiennement vers le Lamentin et la CACEM Créer des liaisons directes avec l’aéroport régional et Port-Cohé, à terme.





Assurer la perméabilité des tissus urbains en termes de transports et d’aménagement (D3C par exemple)



Assurer la connexion très haut débit pour l’ensemble des usagers du centre-ville



Redonner une place prioritaire aux modes actifs au travers d’une politique de pacification et d’aménagement des espaces publics (promenade paysager le long du Longvilliers)



Recréer des itinéraires apaisés entre les différentes polarités et faire émerger un parcours principal entre la place du Calebassier et le site de l’hôpital



Relier les différentes places publiques en assurant la continuité de la circulation en mode doux.

Maintenir et développer les liaisons avec les quartiers périphériques

Connexions

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4.

4. AXE 4 - METTRE EN VALEUR LES FORMES URBAINES, L’ESPACE PUBLIC ET LE PATRIMOINE 4.1.

Le paysage urbain 4.1.1.

Le Lamentin, une ville marquée par l’étalement urbain.

Dès les années 1950, la ville s’est développée considérablement (en partie lié à l’arrivée de l’aéroport et du développement économique de la commune). Ce développement, sans véritable planification ni organisation, a marqué la structure du Lamentin qui est devenu une « ville multipolaire », une « ville fragmentée ». Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) du Plan local d’Urbanisme affirme également clairement son ambition « d’assurer la croissance démographique en modérant la consommation d’espace et en luttant contre l’étalement urbain ». Limiter l’étalement urbain et ainsi préserver les espaces naturels et agricoles est donc une priorité claire dans la planification globale du territoire.

Les grandes orientations d’aménagements. Source : extrait du PADD (Plan Local d’Urbanisme)

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4.

4.1.2. La centralité du Lamentin, un espace géographiquement limité, composé de multiples « pièces urbaines ».

La centralité du Lamentin est identifiée au PADD comme « centralité majeure à renforcer ». Cette centralité lamentinoise est géographiquement limitée par La lézarde à l’Est, le canal Longvilliers à l’Ouest, la nationale N1 au Nord et l’autoroute A1 au Sud. L’espace de la centralité du Lamentin est donc limité : sa restructuration devra se faire sur elle-même.

Différents types de morphologies urbaines composent le paysage urbain de la centralité. Le passage de grandes infrastructures viaires entre ces pièces créé un effet de rupture et induit une urbanisation par quartier. Cette juxtaposition de pièces urbaines, sans véritable lien les unes avec les autres, ne facilite pas la lecture et l'image de ce périmètre comme la « grande centralité Lamentinoise ».

Nous pouvons identifier 7 types de tissus urbains composants la centralité : tissu dense de centre bourg, tissu d’habitat constitué, tissu d’habitat pavillonnaire, tissu d’habitat collectif, tissu d’habitat non organisé, tissu à dominante d’activités et de commerces, tissu à dominante d’équipements et d’institutions.

Cartographie des différents tissus urbains présents dans la centralité Lamentinoise. Source : INterland

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4.1.2.1. Le tissu dense du centre bourg historique : La structure urbaine historique est marquée par des constructions à l’alignement et un bâti de faible hauteur (R+2 à R+3) contribuant à donner au cœur historique une échelle humaine. Malgré une image vieillissante et des bâtiments dégradés, les façades colorées, les maisons traditionnelles en bois, des immeubles en bétons (respectant l’alignement sur rue et le gabarit général de la trame urbaine) construits dans les années 1930à 1960…. sont autant d’atouts qu’il conviendra de mettre en avant dans le projet de centre bourg. A noter également la présence de structures commerciales en rez-dechaussée (bien souvent dégradées, ou de faibles qualités) qui devront servir de levier dans la stratégie de revalorisation du centre bourg.

4.1.2.2. Le tissu d'habitat constitué (extension du centre historique) : En extension immédiate du centre bourg, autour des rues Leopold Bissol, rue des écoles, rue Martin Luther King… c’est un tissu d’habitat constitué composé de maisons individuelles en R+1 R+2 qui trouve sa place. La végétation des jardins privés participe au sentiment végétal des rues publiques.

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4.

4.1.2.3. Le tissu d'habitat pavillonnaire Un tissu d’habitat pavillonnaire, caractéristique du secteur « Place d’Armes » fait également partie de la grande centralité Lamentinoise. De larges rues, de grandes maisons individuelles, en R+1, avec un rezde-chaussée souvent transformé en structure commerciale (auto-école, pizzeria…) compose le quartier. La présence de locaux commerciaux en rez-de-chaussée d’habitat pavillonnaire est une particularité qui ne se retrouve nul par ailleurs, et qui fait aujourd’hui véritablement concurrence aux commerces du centre-bourg. C’est à la fois l’image et l’accessibilité voiture qui attire les consommateurs.

4.1.2.4. Le tissu d'habitat collectif Ponctuellement, c’est aussi un tissu d’habitat collectif que nous retrouvons au sein de la grande centralité. Le stationnement occupe beaucoup de place dans la lecture de ces espaces, même si la volonté de maintenir des cœurs d’îlots végétalisés se fait ressentir.

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4.

4.1.2.5. Le tissu d'habitat non organisé Les secteurs de Vieux-Pont et de Four-à-Chaux sont des « poches d’habitats spontanés » installées le long de la route du Vieux pont, jusqu’en limite de mangrove. Ces secteurs non organisés, souvent constitués d’habitations précaires, sont également vulnérables par rapport au risque inondation lié à la proximité du Canal Longvilliers. L’immédiate proximité avec la mangrove est une caractéristique particulière, propre au quartier du Vieux Pont.

4.1.2.6. Le tissu à dominante activités / commerces Le centre commercial de Places d’Armes est une pièce maitresse dans l’organisation de la centralité multipolaire. Extrêmement visible depuis les grands axes de communications, et facilement accessible en voiture, c’est ici que de nombreux Lamentinois viennent faire leurs courses. Nous poserons la question de l’évolution de la morphologie urbaine de cette grande pièce urbaine dédiée aux activités et commerces. Ce modèle de développement entièrement dédié aux voitures, et qui ne laisse place à aucune aménité urbaine aurait-il encore sa place, à plus long terme, au cœur de la centralité Lamentinoise ?

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4.

4.1.2.7. Le tissu à dominante d’équipements et institutions Une grande pièce urbaine composée d’équipements de loisirs, d’équipements sportifs ou d’équipements scolaires tient une position centrale. La lecture d’ensemble de ce secteur n’est pas évidente (absence de lien, de continuité piétonne, de percée visuelle, d’itinéraire facile…), là où chaque équipement semble fonctionner en autonomie. Le traitement du maillage, de la porosité et de la visibilité apportera une valeur ajoutée à ce quartier aux fonctions attractives.

L’enjeu est donc ici de retrouver de la cohérence, de la lisibilité et de la complémentarité entre ces différentes pièces urbaines constitutives de la grande centralité Lamentinoise.

Comment chaque pièce urbaine trouve sa place au sein de ce système multipolaire ?

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4.

4.1.3.

Les grands repères urbains de la centralité

La ville du Lamentin possède trois grands repères urbains qui façonnent le paysage de la centralité : le clocher de l'église, le cône de l'hôtel de ville et le château d'eau. Ces éléments architecturaux participent à l'image de la ville et sont des marqueurs forts. La récente mise en lumière de l'église du Lamentin permet de lui donner une lisibilité forte. Un travail de mise en valeur par la lumière des deux autres « repères urbains de la ville » (à savoir le cône de l’hôtel de ville et le château d’eau) pourrait participer à la lecture urbaine de la grande centralité Lamentinoise dans les esprits de chacun.

Les grands repères de la centralité : le clocher de l’église et le cône de l’hôtel de ville. Source : INterland

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4.

4.2.

Le paysage naturel : la spécificité lamentinoise 4.2.1.

La grande plaine du Lamentin

Structure géographique de la Martinique. Source : atlas des paysages de la Martinique

L’atlas des paysages de la Martinique, réalisé en 2012, met en exergue la diversité des paysages de ce territoire. Entre montagne de forêt humide et désert de sable, entre caps s’avançant dans l’océan et baies protégées, entre grandes étendues cultivées et cultures variées... c’est bien la multiplicité des paysages qui fait la spécificité du territoire.

Située au centre géographique de la Martinique, la commune du Lamentin trouve sa place au cœur de la plus vaste plaine de l’ile, en bordure de la baie de Fort-de-France. Cette plaine est occupée majoritairement par de grandes cultures de cannes à sucres et bananiers, drainées par la Lézarde. Très fertile, cette plaine alluviale marquera même le slogan de la ville "Le Lamentin / ville fertile" Les deux principaux espaces agro-paysagers du Lamentin (accompagnés de la Lézarde et du Canal Longvilliers) bordent la centralité et en constituent donc sa limite physique. Le secteur d’étude est donc aussi et ainsi contraint par la géographie.

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Photo de la plaine agricole, de la Lézarde et de la centralité. Source photo : www.albums.acmartinique.fr

4.2.2.

Un cœur de ville en promontoire

Un travail sur la valorisation de différents points de vue, à la fois depuis le base et depuis le haut, pour valoriser cette situation particulière de centre-bourg en belvédère : 

Comment valoriser et ainsi apprécier la silhouette urbaine du centre-bourg depuis les grandes infrastructures en bas ?



Comment mettre en valeur certaines grandes percées visuelles depuis le haut, vers la plaine agro-paysagère ?

Le centre-bourg, vu depuis le bas. Source : INterland

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Des points de vue Ă valoriser. Source : INterland

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4.2.3. La présence de l’eau, véritable atout pour le développement du centre.

La centralité est traversée par trois cours d’eau : le canal Longvilliers à l’Ouest, le canal Mamin au centre, et la Lézarde au Sud et à l’Est. La présence de ces cours d’eau pourrait être considérée comme un véritable atout pour le développement du centre, à la fois en termes de confort et de qualité de vie, mais aussi d’un point de vue économique. Cependant, ces rivières et canaux semblent être aujourd’hui largement sous exploités.

Le Canal Longvilliers, déconnecté du centre-bourg. Source : INterland

Le Canal Mamin, très peu visible depuis la RD3. Source : INterland

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La Lézarde et ses rives paysagères. Source : INterland

DES COURS D’EAU VALORISES POUR AUGMENTER LA QUALITE DE VIE Du point de vue de l’aménagement, un problème de « stérilisation » des paysages par la présence d’ouvrage technique nécessaire (comme le mur anti crue du Canal Longvilliers) est à soulever.

L’intégration des contraintes, et notamment la vulnérabilité au risque inondation de la place Calebassier, pourrait être intégré dans un projet de qualité, global et cohérent.

Rendre visible la présence de l’eau dans l’aménagement des espaces, et favoriser des usages de promenade, de déambulation, de détente ou même de jeux d’eau apportera fraicheur, bien-être, et augmentera ainsi la qualité de vie des Lamentinois. Un parc naturel autour de la rivière du Longvilliers, intégrant les zones d’expansion des crues et proposant une diversité d’usages est identifié au PLU.

DES COURS D’EAU VALORISES POUR FAVORISER LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE L’idée de réattribuer au Canal Longvilliers son rôle économique historique a plusieurs fois été abordée lors des tables rondes de février 2020. Attribuer d’autres fonctions au Canal (le point de départ vers des sentiers de découverte de la mangrove, de l’arrière-pays…) pourrait être une manière de lui attribuer à nouveau un rôle central dans l’organisation du centre bourg.

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LA MANGROVE DE LA BAIE DE FORT-DE-FRANCE, A PROXIMITE IMMEDIATE DU CENTRE-VILLE

Régression de la mangrove dans la baie de Fort-de-France entre 1951 et 2004. Source Atlas des Paysages de la Martinique.

La présence de la mangrove, forte réserve de biodiversité, à proximité immédiate de la centralité est un élément à valoriser (et à protéger) dans la stratégie de revalorisation du centre-bourg. Elle fait intrinsèquement partie de l’identité de la ville, mais reste aujourd’hui peu accessible et visible.

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Zoom de la carte de synthèse des orientations. Source Atlas des paysages de la Martinique.

Cette carte de synthèse, extraite de l’atlas des paysages de la Martinique, met en avant les orientations principales pour la centralité du Lamentin : 

Valorisation des paysages de rivières urbaines (Canal Longvilliers, Canal Mamin, la Lézarde)



Pérennisation des paysages agricoles à proximité de la centralité.



Intensification de la centralité du Lamentin

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4.

4.3.

Un patrimoine bâti et historique à valoriser 4.3.1. Un centre-bourg qui jouit d’une urbanité, situation singulière en Martinique

Ce qui est remarquable dans le centre-bourg du Lamentin c’est d’abord son urbanité, marqué par un alignement bâti de faible hauteur, une succession de places, une échelle humaine…. L’urbanité du centre-bourg est une spécificité à l’échelle de la Martinique et pourrait ainsi devenir un facteur d’attractivité.

Dans la rue Ernest André, espace public structurant, se côtoient maisons traditionnelles en bois et bâtiments en bétons des années 1930 à 1960. Un incendie datant du début du XXème siècle, a en effet détruit une grande partie des bâtisses en bois composants le centre bourg historique ; laissant place à l’expression d’une architecture plus moderniste.

Aujourd’hui, le caractère pluriel de ces architectures génère une situation urbaine riche dans sa diversité. Une unité et une harmonie générale se dégagent de ce patrimoine singulier, car cette diversité architecturale s’inscrit dans un cadre global (respect des alignements, des gabarits, utilisation de la couleur sur les façades …)

LES MAISONS TRADITIONNELLES MITOYENNES ONT UN REZ-DE-CHAUSSEE COMMERCIAL SURMONTE D’UN OU DEUX ETAGES

Les caractéristiques de ses habitations sont notamment : 

Bardage en bois sur toute la façade



Auvent de protection aux intempéries



Toiture de tôle en deux pentes



Chiens assis en toiture

Photos de maisons traditionnelles en bois. Source : INterland

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LES BATIMENTS DATANT DES ANNEES 1930 SE CARACTERISENT PAR : 

Une architecture minimaliste



Des balcons courbes



La présence de fer forgé

Photos de maisons en béton. Source : INterland

Photo de l’ancien hôpital. Source : INterland

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4.

4.3.2.

De nombreux éléments patrimoniaux qui ponctuent la ville

Le Lamentin est une ville chargée d'histoire et de culture. De nombreuses "pépites patrimoniales" (fresques / fontaines et statues / bâtiments remarquables ...) ponctuent la centralité, et témoignent de ce passé. La mise en valeur de ces éléments de patrimoine sera un levier pour assurer une attractivité externe du centre-bourg. A l’échelle du centre bourg, ou même de la centralité élargie, différents parcours pourraient être imaginés pour sensibiliser la population à l’histoire Lamentinoise.

Fiche patrimoine bâti du centre-ville. Source : extrait du PLU de Lamentin

DES FRESQUES : 

La fresque murale du canal Mamin. Située à l’entrée de l’avenue Georges Gratiant, cette fresque représente les activités de la ville (sport, culture, loisir…) et a été réalisée par l’artiste Lamentinois Romuald Sainte-Rose avec la participation de quelques jeunes habitants du Lamentin.



La fresque murale du cimetière. Réalisée par des artistes Cubains et Martiniquais, cette fresque a été réalisée pour les 10 ans du jumelage entre les villes du Lamentin et de Cuba.



La fresque murale de Petit-Manoir. C’est l’histoire culturelle de la Martinique qui est représentée ici, invitant les passants à se plonger dans l’histoire de la Martinique et ses grandes personnalités.

Photographie des fresques. Source : INterland

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4.

DES FONTAINES ET STATUES : 

La statue du Nèg Mawon, où l’arbre de la liberté.



La fontaine aux enfants et le monument au mort, sur la place Emile Berlan.



La fontaine à la nymphe, sur la place de l’hôtel de ville.



L'oratoire Notre dame de la Miséricorde



La croix mission

Photographie des fontaines et statues du Lamentin. Source : INterland

DES BATIMENTS PATRIMONIAUX INSCRITS A L’INVENTAIRE DES MONUMENTS HISTORIQUES : 

L'église St Laurent et ses vitraux. Érigée à la fin du XVIIème siècle, l’église Saint Laurent a connu des transformations successives au cours du XIXème et du XXème siècle. Ses vitraux d’origines son protégés.



Le presbytère



L'ancienne Mairie, construite en 1934



Le marché couvert, édifice métallique datant du XIXème siècle.

Photos des bâtiments patrimoniaux. Source : INterland

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CES ELEMENTS SONT REPERES SUR LE PLAN CI-DESSOUS ET PARTICIPENT A L'IDENTITE DE LA VILLE :

Fresque de Romuald Sainte-Rose

Cartographie des éléments patrimoniaux. Source : INterland

Le site de l’ancien hôpital possède un patrimoine bâti et végétal extrêmement intéressant. Il subsiste une vingtaine de bâtiments, dont trois qui représentent une architecture témoignant de l’architecture des années quarante à cinquante. Ce secteur (d’un peu moins de 3 hectares) représente une réelle opportunité dans la stratégie de revalorisation du centre bourg.

Photo de l’ancien hôpital. Source : INterland

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4.4. Espaces publics et armature urbaine : de la structuration à la fragmentation 4.4.1.

Des entrées de ville peu qualitatives

Aujourd’hui les différentes entrées de ville apparaissent comme peu qualitatives pour plusieurs raisons : 

Un caractère extrêmement routier (rond-point, absence de trottoirs…) laissant peu de place aux modes doux.



De nombreux panneaux et enseignes publicitaires apportant une certaine confusion dans la lecture de l’espace.



Des aménagements dégradés et traversées de quartiers défavorisés (Vieux Pont notamment) véhiculant une image négative de la ville.

Un aménagement qualitatif de ces entrées de villes, considérées comme différents seuils pour accéder au centre-ville, permettra à la fois d’apporter une visibilité et une lisibilité d’ensemble à la grande centralité du Lamentin ; mais aussi de véhiculer une meilleure image de celui-ci (qualité de vie…).

C’est surtout depuis le rond-point Mahault, qui donne à voir le canal Longvilliers, la place du Calebassier, et le cœur du centre bourg qu’il faudra retrouver un aménagement à la hauteur de l’ambition portée pour la revalorisation du centre bourg du Lamentin.

Selon les secteurs, une attention particulière devra être portée aux problématiques d’inondation et d’élévation du niveau de la mer.

4.4.2.

Des quartiers déconnectés les uns aux autres

La centralité du Lamentin est composée comme une mosaïque urbaine, avec des quartiers de natures et de fonctions différentes. Cette organisation multipolaire ne peut fonctionner que si les liens entre les polarités sont assurés. Désenclaver le centre bourg en le connectant à ses quartiers voisins est une priorité.

CE TRAVAIL DEVRA ETRE PENSE A DEUX ECHELLES : L’échelle des grandes infrastructures routières considérées aujourd’hui comme des ruptures. Au PLU la RD15, la RD15A et la RD3C sont identifiées comme des futurs Boulevards urbains (double circulation piétonne ombragée, double stationnement longitudinal, voies à double sens…) faisant apparaître un vocabulaire plus urbain que routier, laissant ainsi plus de place aux modes doux.

L’échelle des continuités piétonnes. Mailler la centralité, identifier des itinéraires faciles pour tous (personnes à mobilité réduite, poussettes…), assurer la visibilité et la lisibilité de ces itinéraires favorisera et incitera la pratique de ce mode déplacement. Nous parlons de « ville des proximités », où se déplacer à pied devient facile et agréable.

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Les différentes « pièces urbaines » de la centralité du Lamentin. Source INterland

4.4.3. Une trame d’espace public à conforter et révéler à l’échelle du centre-bourg A l’échelle du centre-bourg, un réseau de places, de rues structurantes et de dents creuses sera le socle du projet urbain. L’un des enjeux majeurs dans la revitalisation du centre bourg historique sera de conforter et de révéler cette trame d’espace public existante, afin de retrouver une qualité de vie.

C’est aussi l’échelle humaine du centre-bourg, sa proximité et sa « marchabilité » qui devra être révélée afin d’assurer une qualité de vie spécifique en Martinique.

Aujourd’hui, le centre bourg véhicule une image vieillissante, dégradée et un sentiment d’insécurité. Le piéton n’y a pas toute sa place (problème de confort d’usage, de discontinuité et de lisibilité des itinéraires, de manque d’animation…), et l’absence d’appropriation des espaces publics du centre bourg est un véritable problème. Retrouver des lieux de rencontres et d’échanges, mais aussi des espaces de déambulation et de promenade en cœur de ville favorisera l’appropriation de la ville par ses habitants et ses usagers au sens large.

PLUSIEURS ESPACES QUI FORMERONT LE SOCLE DU PROJET URBAIN DE DEMAIN : 

Des lieux : les grandes places du centre-bourg ;



Des liens : les rues structurantes ;



Des ponctuations : les dents creuses comme espaces de respirations.

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4.4.3.1. Des lieux : les grandes places du centre bourg

Les grandes places du centre-bourg. Source INterland

LA PLACE DU CALEBASSIER Historiquement, la place du Calebassier, associée au Canal Longvillers, était le lieu de commerces, d’échanges et de grandes manifestations sociales du Lamentin. Aujourd’hui, la place du Calebassier est devenue un grand parking non aménagé, qui participe à l’image dégradée du centre bourg.

L’espace est uniquement fonctionnel et certaines « contradictions d’aménagement » sont à soulever, comme la proximité du rond-point de l’hôtel de ville (à caractère routier) et l’esplanade piétonne d’entrée à l’hôtel de ville, bordée de palmiers majestueux.

Cependant, cette place chargée d’histoire et de culture a un véritable rôle à jouer dans la revitalisation du centre bourg. Elle possède de nombreux atouts indéniables : 

Sa situation géographique en entrée de ville sur un point bas, et donnant à voir le centrebourg perché et sa silhouette urbaine. C’est la première image du centre bourg qui est donnée à voir depuis la Place du Calebassier. Certaines grandes percées visuelles seront à retrouver ou à valoriser.



Sa proximité avec le Canal Longvilliers. L’aménagement de la Place du Calebassier pourra intégrer un espace de promenade et de déambulation le long du Canal. Le projet devra intégrer la question de la vulnérabilité au risque inondation en en faisant une véritable opportunité de projet (aujourd’hui le risque inondation est traité par la présence d’un ouvrage purement technique, le mur anti crue).

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4. 

Sa proximité au grand paysage naturel et agricole. La place du Calebassier pourra être demain la porte d’entrée à la découverte de ce paysage.



Sa dimension et son éloignement des habitations qui en fait un lieu privilégié pour l’accueil de grandes manifestations culturelles, sportives….

Dans l’esprit des Lamentinois, la place du Calebassier reste le cœur historique de la ville et doit retrouver toute sa place dans l’organisation de la centralité de demain.

La place du Calebassier aujourd’hui. Source : INterland

LA PLACE EMILE BERLAN La place Emile Berlan est en pente, elle fait le lien entre la Place du Calebassier en bas, et l’église en haut. Elle apparait aujourd’hui comme encombrée (murets, matériaux hétéroclites…). Cet encombrement ne facilite pas la lisibilité de l’espace et ne met pas en valeur la fontaine aux enfants et le monument aux morts. Les sujets végétaux qui ponctuent la place apportent cependant un sentiment végétal appréciable (rare dans le centre-bourg). Nous avons d’ailleurs pu remarquer, au gré de nos arpentages de terrains, que c’est le seul endroit où les habitants s‘arrêtent et se posent un instant, à l’ombre des arbres.

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La place Emile Berlan aujourd’hui. Photo INterland

LA PLACE ALIKER La place Aliker a fait l’objet d’un aménagement récent. L’ancien parking s’est transformé en place publique au caractère minéral. Cet aménagement est une première action forte dans la volonté de revalorisation de centre-bourg, et de reconquête de celui-ci par ses habitants. Cependant, souffrant de l’image générale du centre-bourg, et du sentiment d’insécurité ressenti qui lui est associé, la nouvelle place Aliker n’est pas encore véritablement appropriée par ses habitants. Elle est néanmoins le siège d’animations culturelles régulières.

Place Aliker avant / après réhabilitation. Source : INterland

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LA PLACE DE L’HOTEL DE VILLE La place de l’hôtel de ville, entre le nouvel et l’ancien hôtel de ville, joue un rôle d’articulation des espaces.

Source : Ville du Lamentin

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4.4.3.2. DES LIENS : LES RUES STRUCTURANTES Les rues historiques (Ernest André, Four à Chaux et Ernest Maugée) forment la trame urbaine du centrebourg. La rue Ernest André est l’axe structurant du centre bourg qui le traverse d’Ouest en Est faisant ainsi le lien entre les différentes grandes polarités : Gare Mahaut / Canal Longvilliers / Place du Calebassier / Marché couvert / Place Aliker / Centre culturel et Médiathèque / secteur de l’ancien Hôpital.

A noter également le projet de promenade piétonne le long de berges du Canal Longvilliers identifié au PLU. Une étude pré-opérationnelle pour l’aménagement de promenades paysagées en espace urbain en connexion avec le littoral et les berges de la rivière du Longvilliers est en cours et sera suivie par l’étude opérationnelle 2020 puis des travaux en 2021.

Les liens structurants du centre-bourg. Source INterland

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4.4.3.3. DES PONCTUATIONS : LES DENTS CREUSES COMME ESPACES DE RESPIRATION

Les dents creuses, les délaissés et les terrains nus comme espaces de respiration. Source INterland

La présence de nombreuses dents creuses et d’espaces délaissés sur le centre bourg pourra être l’opportunité pour y créer des espaces de respiration, des jardins en ville…. Complémentaires aux grandes places urbaines et aux futurs grands aménagements paysagers, le long des berges notamment.

De manière générale, le travail sur les espaces publics du centre bourg et la qualité de vie qui en émane permettra de retrouver pour le centre-bourg une image, une identité et une attractivité.

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4.5.

Histoire et identité du Lamentin 4.5.1.

1945 : le bourg agricole, un carrefour économique

Dans les années 1940, la structure historique de la ville du Lamentin est organisée autour d'axes structurants (la Rue Ernest André, la rue Hardy St Omer, la Rue Schœlcher et le rue Léonce Bayardin). C'est ici, au cœur du bourg agricole que sont rassemblées les différentes fonctions économiques, commerciales et culturelles (marché, église, cimetière, hôpital, place du Calebassier...).

Le bourg avait une importante activité commerciale, de nombreux flux de marchandises avaient lieu entre Calebassier (la Place et les entrepôts) et les autres bourgs de l'île de la Martinique.

Photo aérienne - 1947

Photos de la rue Ernest André et du marché couvert dans les années 1940.

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Photos de la Place du calebassier dans les années 1940.

4.5.2.

1970 : Un bourg qui s'étend et se diversifie

Arrivée des grandes infrastructures routières (autoroute A1 entre Fort de France et l'aéroport / Route Nationale N1 vers le Robert) et de l’Aéroport international Aimé Césaire transforme considérablement le Lamentin dans son rôle économique à travers la Martinique. La régression de l’activité agricole et le développement des activités industrielles et commerciales ont transformé le visage de la commune (développement de zones industrielles et zones d'activités commerciales). La zone d’activité économique de la Lézarde prend place à proximité immédiate du centre, entre la mangrove et l’autoroute).

Le centre-bourg s’épaissit avec l’arrivée des grands équipements (collège, lycée, équipements sportifs et culturel…).

Photo de la place du Calebassier dans les années 1970.

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Photo aĂŠrienne - 1973

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4.5.3.

2000 : un bourg qui devient centralité

La centralité s’élargit et atteint ses limites physiques ou géographiques (infrastructures routière et cours d’eau). L’arrivée du quartier Place d'Armes vient compléter la figure de centralité du Lamentin, avec l’arrivée du centre commercial, mais aussi du nouveau quartier d’habitation.

Cette période est marquée par la consolidation et la création des zones d'activités et commerciales autour de l'autoroute (zone d’activité les Mangles-Acajou, zone industrielle de la lézarde...). La structure urbaine de la grande centralité Lamentinoise devient multipolaire. Les continuités agricoles et paysagères autour de la centralité sont préservées.

Photo aérienne - 2000

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4.6.

Enjeux stratégiques Axe 4 - Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine A l’échelle du territoire

A l’échelle de la centralité

A l’échelle du centre bourg

Paysage urbain



Recentrer et affirmer la centralité du Lamentin au sein d’un territoire élargi, comme un pôle attractif



Retrouver de la cohérence, de la lisibilité et de la complémentarité entre les différentes « pièces urbaines » qui composent la centralité



Mettre en valeur « l’urbanité du Lamentin », spécificité du centre-bourg en s’appuyant sur les pépites patrimoniales

Paysage naturel



Limiter l’étalement urbain et préserver les espaces agropaysagers de la grande plaine alluviale du Lamentin



Penser la centralité comme une porte d’entrée sur le grand paysage (les deux grandes plaines agricoles, la mangrove…)



Favoriser la présence de la nature en ville afin d’améliorer la qualité de vie (qualité de vie) et faire de la place du Calebassier une porte sur la mangrove et le futur parc naturel des berges



Conforter et révéler la trame d’espace public existante afin d’en faire un support d’appropriation du centre bourg par ses usagers (entre la place du Calebassier et le site de l’hôpital)



Valoriser et réhabiliter le patrimoine historique du centre-bourg (fresques, fontaines et statues, bâtiments patrimoniaux)

Armature urbaine et espaces publics

Patrimoine et Histoire

 

Revaloriser les entrées de ville pour améliorer l’image de la centralité et lui apporter une visibilité et une lisibilité



Revaloriser l’histoire de Lamentin, à travers différents parcours à travers la ville (ville chargée d’histoire et de culture ….)



Favoriser les liens entre les quartiers qui composent la centralité



Valoriser et réhabiliter le patrimoine historique de la centralité (fresques, fontaines et statues, bâtiments patrimoniaux)

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5. AXE 5 - FOURNIR L’ACCES AUX EQUIPEMENTS, SERVICES PUBLICS, A L’OFFRE CULTURELLE ET DE LOISIRS 5.1. Le Lamentin, une ville bénéficiant de nombreux équipements au rayonnement important 5.1.1. Une dynamique de vie soutenue par un réseau d’équipements très structuré La ville du Lamentin dispose d’un réseau d’associations extrêmement important avec près de 1400 associations identifiée en 2016, œuvrant dans une multitude de domaines.

Tissu associatif lamentinois Politique 1%

Environnement 2%

Défense des Droits et Information Justice 2% 2%

Autres 13%

Défense des intérêts économiques 6%

Art et Culture 17%

Services familiaux 3% Humanitaire 1%

Club de réflexion 2%

Loisirs 4%

Santé et interventions sociales 9%

Education / Formation 7%

Amicales 9%

Socioculturel 6%

Sport 15%

Patrimoine 1%

Chasse / pêche 0%

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Taux d’équipements des communes à l’échelle de la Martinique. Source : INSEE, BPE 2018

L’offre en équipements est relativement bien répartie sur l’ensemble du territoire. La ville du Lamentin concentre une offre particulièrement fournie, notamment en ce qui concerne les équipements sportifs, et qui rayonne bien au-delà du territoire de l’agglomération.

La commune du Lamentin présente ainsi un taux d’équipement de 60 pour 1000 habitants, quand la moyenne française s’élève à moins de 6 pour 1000 habitants, soit 10 fois moins. A quelques rares exceptions, la Martinique présente globalement un très fort taux d’équipements toutes catégories confondues (sports, loisirs, santé, tourisme, etc.).

Répartition des équipements sur le territoire du Lamentin. Source : PLU – Ville du Lamentin

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5.

Répartition des équipements sur la centralité du Lamentin. Source : PLU – Ville du Lamentin

Cartographie des équipements de la centralité. Source INterland

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5.

Cette répartition des équipements laisse une place importante au centre-ville qui regroupe des équipements structurants dans les domaines de la santé, la culture, les sports … Seuls les équipements touristiques semblent faire défaut à cette échelle. En matière d’équipements numériques, la commune est relativement bien desservie, avec un réseau très haut débit devant être déployé pour 2018 et soutenu par la région. Un faible réseau 4G existe mais le territoire étant suffisamment bien couvert par la 3G, cela permet une attractivité du territoire et un développement de l’économie.

5.1.2.

Zoom sur la Centralité : un centre-bourg particulièrement bien équipé

La centralité du cœur de ville est particulièrement bien dotée en ce qui concerne les équipements. Ils y sont tous représentés : équipements administratifs, scolaires, sportifs et culturels.

Répartition des équipements du centre bourg par catégorie 4%

13% Administration 8%

Culture Enseignement

33%

Santé 9%

Social Sport Culte

7%

26%

Source : visites terrain Espelia et BPE – INSEE

On notera néanmoins la faible représentation de l’action sociale à l’échelle du cœur de ville, avec seulement deux services dans le bourg, et un seul dans pour le quartier de Four à Chaux (CCAS, OMASS, etc.).

En matière d’administration, le quartier du bourg reste néanmoins le plus équipé, avec la présence des services de police et gendarmerie, l’Hôtel de Ville, ainsi que les différents services techniques associés.

En matière de Santé, le quartier du bourg fait également figure d’exception avec le recensement de 7 médecins généralistes, et d’un certain nombre de médecins spécialistes, même si une tendance au départ pour les quartiers périphériques semble se dessiner.

Enfin, les quartiers de Place d’Armes et Petit-Manoir offrent un ensemble conséquent d’équipements sportifs structurant pour la région, mais également à l’échelle du bassin caribéen.

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5.

5.2. Equipements de Santé : des besoins croissants à anticiper pour les grandes personnes 5.2.1.

La Santé de proximité à l’épreuve du vieillissement de la population

A l’échelle de son territoire, la ville recense une densité d’équipements de santé relativement satisfaisante au regard de sa population. C’est donc davantage en termes d’accessibilité et de spécialistes que doit se poser la problématique de la Santé.

Comme évoqué précédemment, si la concentration en médecins généralistes est relativement bonne à l’échelle du centre-bourg, le départ de nombreux spécialistes de ce même quartier tend à se confirmer. Ainsi, le maintien de la pharmacie constitue un véritable enjeu, tout comme l’adaptation des logements pour le maintien à domicile des grandes personnes, étant donné l’éloignement des structures hospitalières et le coût des établissements spécialisés type EPHAD.

Répartition des équipements de Santé à l’échelle de la Martinique. Source : INSEE, BPE 2018

5.3.

Le Lamentin, ville de sport et de culture

5.3.1.

Une ville richement dotée en équipements sportifs

La ville du Lamentin dispose de :  17 grands terrains de sports (football, rugby, etc.)  1 salle de combats  1 bassin de natation  9 cours de tennis  1 vélodrome  3 équipements pour la pratique de l’athlétisme

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5.  2 parcours sportifs  10 plateaux et terrains de jeux extérieurs  1 aire de pratique de sports nautiques  2 gymnases  Etc. De nombreux évènements sportifs sont également proposés par la ville du Lamentin (les foulées lamentinoises de 5km, criterium des quartiers, le tour cycliste….). La ville du Lamentin est ainsi clairement identifiée comme une ville proposant des activités sportives diverses et de qualité pour ses administrés, et reconnu non seulement à l’échelle de la Martinique, mais également à l’échelle du bassin caribéen.

Photo de l’événement « les foulées Lamentinoises ». Source : Ville du Lamentin

En matière de culture, la centralité lamentinoise compte une médiathèque mais aussi une Maison de la Culture(Centre Culturel du Bourg) reconnue à l’échelle de son territoire, et qui propose de nombreuses activités.

L’un des grands enjeux pour la Ville est aussi d’affirmer la polarité d’équipements sportifs au cœur de la centralité comme une spécificité pour un positionnement territorial voire international.

La problématique de gestion et de maintenance de ces équipements doit également trouver réponse dans la stratégie de la Ville, certains équipements sportifs et de loisirs étant actuellement dégradés (à Four à Chaux notamment).

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5.

Photo oblique de la « pièce des équipements » de la centralité du Lamentin. Source : AC Martinique

La ville du Lamentin souhaite être un territoire attractif et jeune. La présence de nombreux axes de sport illustre la volonté d’être également identifiée comme une ville « bien-être ».

La ville du Lamentin concentre une offre d’équipements particulièrement fournie, en particulier à l’échelle du centre-ville qui concentre un ensemble d’équipements structurants : équipements administratifs, scolaires, sportifs et culturels.

En termes d’équipements de santé, la ville est dans une certaine dynamique de dé-densification, qui représente clairement un enjeu pour les années à venir et le maintien voire l’étoffement d’une médecine de proximité.

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5.

5.3.2. Zoom sur la Centralité : une identité fortement axée autour de la culture et du patrimoine historique UNE OFFRE CULTURELLE ET SPORTIVE REPARTIE SUR TOUT LE CŒUR DE VILLE Un tiers des équipements du centre bourg sont dédiés au sport et à la culture. Les visites terrains ont permis d’observer la prédominance d’espaces réservés à la culture. La présence de nombreux terrains de sports, la présence du centre culturel du bourg, de la médiathèque, illustre aussi cette identité de centre bourg.

Un village d’artistes du folklore et de la tradition trouve sa place à proximité du pôle d’échanges de Mahaut. De nombreux événements culturels (kalebass’ cho / Lamentin Jazz project / week end danmyé…) ont également lieu sur le territoire et témoignent d’un certain dynamisme. L’offre culturelle du centre bourg est ainsi aujourd’hui bien établie à travers les équipements et les grandes manifestations festives et culturelles.

Photo du Kalbas Cho et Lamentin Jazz project

Le Lamentin est aussi une ville chargée d’histoire. Lors des différents ateliers de février 2020, dans le cadre de la démarche de l’opération cœur de ville, nous avons pu soulever l’importance de l’histoire du Lamentin à travers la Martinique…. Mais aussi la fierté des Lamentinois au regard de ce passé.

C’est ici qu’a démarré le soulèvement du peuple Martiniquais et une tristement célèbre fusillade dénommée « la fusillade du Lamentin » en est le symbole. De nombreuses personnalités Martiniquaises sont originaires du Lamentin comme par exemple le célèbre écrivain, poète et essayiste, Edouard Glissant ou la fondatrice de l’Union des Femmes de Martinique Jane Léro. Mais c’est aussi la richesse patrimoniale des fresques, des statues, des monuments (développée plus haut) qui témoignent de la richesse historique de la ville.

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5.

La fusillade du Lamentin, un souvenir vivace.

Plusieurs pistes d’actions peuvent être envisagées pour s’appuyer sur le dynamisme de la richesse culturelle et historique du Lamentin et en faire en vrai levier de développement :  Développer l’apprentissage artistique en s’appuyant sur la dynamique du centre culturel et du village d’artistes.  Mettre en réseau et en synergie les « équipements culturels» : centre culturel / médiathèque / Villages d’artistes; tiers lieu / cyber espace / Fab Lab;  Diffuser la culture hors les murs des institutions et équipements et redonner à voir l’histoire du Lamentin à travers différents parcours (accompagnés d’une signalétique forte, de panneaux pédagogiques…) qui traversent la ville.  Redonner à la place du Calebassier son rôle historique de « cœur battant du centre-bourg », support de rencontres, d’échanges et de grandes manifestations sociales.  Imaginer le centre bourg du Lamentin comme le dernier point de passage des touristes se rendant en Martinique.  Retranscrire l’histoire de la ville dans l’aménagement des espaces publics.

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5.

Il est aussi important que, dans le cadre du programme Action Cœur de ville, l’histoire de la ville puisse être retranscrite dans l’offre d’espaces publics. Les équipements culturels peuvent en effet jouer un rôle majeur dans le cadre d’une stratégie de revitalisation d’un centre-ville.

Une harmonisation du centre-ville pourrait également être entreprise, afin qu’il conserve son caractère urbain tout en y réservant une place particulière à la culture et aux espaces verts.

La ville du Lamentin souhaite être un territoire attractif et jeune. Un tiers des équipements du centrebourg sont dédiés au sport et la culture, illustrant ainsi la volonté d’être identifiée comme une ville de « bien-être ».

L’enjeu de renforcer la dimension historique et culturelle du territoire pour en faire un levier majeur dans le cadre d’une stratégie de revitalisation du centre-ville.

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5.

5.4.

Enjeux stratégiques Axe 5 – Fournir l’accès aux équipements, services publics, à l’offre culturelle et de loisirs A l’échelle du territoire

Enseignement



Renforcer l’offre universitaire ou les structures de formation professionnelle pour le maintien des jeunes sur le territoire

Equipements culturels, sportifs et loisir



Affirmer la polarité d’équipements sportifs de la commune et en faire un espace de rayonnement territorial voire international (accueil d’équipes pour des stages d’entrainement)



Faire de la culture, de l’histoire et du patrimoine du Lamentin une offre de destination.

Présence des services publics



Numérique innovation



et

A l’échelle de la centralité

A l’échelle du centre bourg 

Capter les jeunes par des formations alternatives pour la réinsertion (ESS)



Faire du centre bourg le « quartier de la culture » et en faire le point de départ des itinéraires qui maillent la centralité



Refaire de la place du Calebassier et des abords du Pôle d’Echange Multimodal (PEM) du TCSP un haut lieu culturel et d’événementiel

Mailler davantage les territoires



Assurer l’accessibilité aux services publics en établissant des connexions



Maintenir les services publics de proximité dans le centre ancien

Développer les services grâce au numérique



Développer le maillage numérique du territoire





Investir dans les incubateurs et pépinière d’entreprises pour le développement d’une économie de l’innovation (cf. Economie et commerce)

Réduire la fracture numérique pour les grandes personnes et les populations précaires

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6.

6. AXE 6 : ASSURER LA PRESERVATION DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA BIODIVERSITE La commune du Lamentin est composée d’une diversité d’espaces fragiles (espaces arborés, espaces agricoles, rivières, mangroves en frange littorale) soumis à des pressions importantes liées aux activités humaines et notamment au fait que son espace urbain constitue le premier pôle économique de la Martinique.

6.1. Un environnement climatique en évolution à prendre en compte dans l’aménagement du territoire 6.1.1.

Un climat dont les températures moyennes augmentent

Le climat martiniquais est de type tropical humide, caractérisé par deux saisons distinctes séparées par des périodes de transition : une saison humide de juillet à octobre (« hivernage ») et une saison sèche de janvier à mi-avril (« carême »).

Les normales annuelles des données climatiques pour la commune du Lamentin (entre 1981 et 2010) sont présentées dans le tableau ci-dessous et comparées aux données à l’échelle de la Martinique. Sur la période 1965-2009 et à l’échelle de la Martinique, les relevés de températures de Météo France indiquent une élévation des températures moyennes de 1,47 °C. Normales 1981-2010

Le Lamentin

Tmin

23,3 °C

Tmax

30,2 °C

Hauteur de précipitations Nb de jours avec précipitations Durée d’ensoleillement Nb de jours avec bon ensoleillement

2 094,9 mm 207,77 j 2 400,6 h 30,1 j

Données climatiques de la commune du Lamentin

Les vents dominants sont Sud-Est – Nord-Est. Les changements climatiques en cours vont impliquer une évolution de ces données climatiques. L’étude climatique réalisée en 2012 pour la Martinique par Météo-France à l’aide du modèle régional ALADIN CLIMAT indique qu’à horizon 2100, devraient être observées :  une hausse des températures maximales entre + 1,7 à + 3,4 °C ;

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6.  des saisons de carême plus sèches et plus fréquentes ainsi que des débuts de saison d’hivernage plus pluvieux ;  une augmentation conséquente des jours durant lesquels la température maximale dépasse 32 °C et des nuits dites « chaudes » durant lesquelles la température minimale est supérieure à 25 °C, même dans les zones montagneuses.

Cette hausse des températures implique une hausse du niveau marin. Concernant les îles de la Caraïbe, selon les données disponibles de 1993 à 2007 à l’échelle du globe, la zone caribéenne a connu une hausse entre 2 et 5 mm/an.16 Selon l’Etude et évaluation des impacts, de la vulnérabilité et de l’adaptation de la Martinique au changement climatique, réalisée par la DEAL en 2012, les prévisions d’élévation du niveau de la mer sont de l’ordre de + 9 à + 57 cm entre 2041 et 2060. A l’échelle globale, les 4 scenarii du GIEC17 modélisent une hausse allant de 0,3 m à près de 1 m en 2100.

Elévation moyenne du niveau de la mer à l'échelle mondiale en 2100 par rapport à 1986-2005 - Source : 5è Rapport du GIEC, 2014, p64

6.1.2.

Un confort thermique à garantir en centre urbain

Peu évalué aujourd’hui sur les territoires ultra-marins, le phénomène d’« îlot de chaleur urbain » est constaté de manière récurrente. Ce climat local est notamment lié à l’urbanisation et impacte le confort thermique des habitants.

Sa caractéristique principale est la limitation de la fraîcheur nocturne par rapport aux zones rurales. Ses principaux déterminants sont : la morphologie urbaine, les types de revêtements, le taux de couverture végétale et la concentration en activités humaines. Les

Illustration du phénomène d’îlot de chaleur urbain - Source : ADEME, Diagnostic de la surchauffe urbaine, 2017

DEAL Guadeloupe – BRGM janvier 2012, Impacts géotechniques et hydrauliques de l’élévation du niveau de la mer due au changement climatique dans le contexte urbain côtier de la zone pointoise.

17 Dans le 5ème rapport du GIEC, 4 trajectoires d’émission et de concentration de gaz à effet de serre, ozone et aérosols ainsi que d’occupation des sols ont été étudiées : RCP (« Representative Concentration Pathways » ou « Profils représentatifs d’évolution de concentration »). Ces 4 profils sont traduits en termes de de forçage radiatif, exprimé en W/m². Plus cette valeur est élevée, plus le système terre-atmosphère se réchauffe. (Source : Météo France).

16

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6. photos du centre-bourg présentées ci-dessous illustrent ces déterminants.

Les différents types de revêtement ont des propriétés radiatives et thermiques qui leur sont propres.

L’albédo d’une surface (rapport entre l’énergie lumineuse réfléchie et l’énergie lumineuse incidente) détermine son pouvoir réfléchissant. Plus sa valeur est proche de 1, plus la surface est réfléchissante. La couleur de celle-ci va notamment impacter l’albédo.

Limiter le rayonnement direct sur les surfaces dont l’albédo est faible par le mécanisme d’ombrage permet de réduire la quantité de chaleur emmagasinée par les matériaux.

Divers albedos de l’environnement urbain - Source : notre-planete.info, NASA

Photos du centre-bourg illustratrices du phénomène d’îlot de chaleur urbain - Source : H3C-CARAÏBES

Avec un taux d’humidité de l’air important en Martinique et des températures moyennes élevées, l’inconfort thermique provoqué par le phénomène d’îlot de chaleur urbain est d’autant plus marqué. Le changement climatique, combiné à une hausse démographique (telle que projetée à horizon 2035 dans le cadre de la révision du PLU) risque de rendre plus important encore ce phénomène.

Les masses d’eau et le couvert végétal constituent les principaux vecteurs de rafraichissement en centre urbain. Il semble cependant que le rôle des cours d'eaux dans le rafraîchissement des villes soit limité : « Plusieurs études ont montré que la fraîcheur est transportée le long des fleuves et ne bénéficie

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6. pas aux espaces latéraux »18. Les alizés, vents de direction nord-est / sud-ouest, joue un rôle primordial dans la ventilation des espaces et donc dans l’abaissement de la température ressentie.

Les surfaces anthropisées imperméables sont cartographiées ci-dessous, à l’échelle du périmètre d’étude. Les zones imperméables bâties sont distinguées des zones imperméables non bâties. Les formations arborées, vecteurs de rafraichissement, apparaissent également. Le centre-ville est donc particulièrement sujet à la formation d’îlots de chaleur.

Cartographie des surfaces imperméabilisés et des vecteurs de rafraichissement - Source : H3CCARAÏBES

QUELLES APPROCHES D’AMENAGEMENT ET DE CONSTRUCTION A PRIVILEGIER ?

Une conception et une gestion des espaces publics urbains à réinterroger au regard du confort microclimatique : 

Agir sur les orientations des formes urbaines pour limiter les apports solaires et maximiser la ventilation naturelle des espaces.



Densifier la couverture arborée pour apporter du rafraichissement en centre-urbain.



Utiliser des matériaux de construction permettant de réduire les températures de surface.



Favoriser une architecture bioclimatique.

Source : Actu-Environnement.com, Sophie FABREGAT, Atténuation : le triptyque végétation - eau – matériaux, 2016 18

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6.

6.1.3. Des phénomènes naturels qui touchent principalement les quartiers périphériques au Cœur de Ville La commune est particulièrement soumise à des phénomènes naturels (aléas) d’origine hydraulique, sismique ou de type mouvements de terrain.

A l’échelle communale, le PPRN (Plan de Prévention des Risques Naturels) permet de prendre en compte ces risques dans l’aménagement du territoire afin d’éviter l’augmentation des vulnérabilités dans les zones à haut risque en maîtrisant l’urbanisation et en diminuant la vulnérabilité de l’existant.

Les communes du Lamentin et de Fort-de-France ont été identifiées comme territoires à risque d’inondation (TRI) de la Martinique, par arrêté préfectoral du 4 janvier 2013. L’imperméabilisation des sols vient renforcer le phénomène d’inondation pluviale.

L’aléa inondation à risques moyen et fort est représenté sur la carte ci-dessous. Cette cartographie à l’échelle du TRI prend en compte les aléas débordement de cours d’eau et submersion marine.

Cartographie du risque inondation à l’échelle de la centralité - Source des données cartographiques : DEAL Martinique, octobre 2013 ; carte : H3C-CARAÏBES

Pour rappel, un glissement de terrain a été recensé sur le périmètre d’intervention, au niveau de VieuxPont.

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6.

Par ailleurs, le phénomène d’érosion des sols est particulièrement problématique à l’Est du périmètre d’étude, le long de la Lézarde, où plusieurs jardins particuliers sont rognés lors des montées en crue de la rivière.

6.2. Les facteurs du changement climatique à identifier sur le territoire et à atténuer au regard des impacts attendus 6.2.1.

Des choix énergétiques à fort impact carbone

Les ressources énergétiques de la Martinique sont représentées à 94 % par les ressources fossiles et 6 % par les ressources renouvelables19. La consommation d’énergie concerne principalement le transport et l’électricité. Le déploiement des énergies renouvelables permet de rendre l’électricité de moins en moins consommatrice en pétrole. A l’échelle de la Martinique, 25 % de la production électrique est d’origine renouvelable (photovoltaïque, éolien ou bioénergie). A noter que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de la Martinique fixe un taux de pénétration des énergies renouvelables de 56 % dans la production électrique d’ici 2023.

Parmi ces filières de production d’énergie renouvelable, seul le solaire photovoltaïque est représenté sur la commune du Lamentin. La puissance installée associée est de 15,9 MW 20 pour un total d’environ 175 installations21.

En 2016, la consommation électrique de la Ville du Lamentin représentait 279 586 MWh, soit 19,4 % de la consommation totale martiniquaise22.

6.2.2. Zoom sur la Centralité : quelles opportunités en matière de ressources locales ?

Dans le cadre de l’élaboration du PCAET de la CACEM, le potentiel de développement des énergies renouvelables a été évalué à l’échelle de l’intercommunalité. Il en est ressorti que le solaire photovoltaïque représente le plus fort potentiel de développement : en toiture, sur des serres agricoles, au sol ou encore en ombrière de parking.

Afin d’avoir un ordre d’idée du potentiel de production d’énergie photovoltaïque en toiture en cœur de ville et à l’échelle de la centralité, l’étude sommaire suivante est réalisée, pour les toitures des administrations, écoles et gymnases du périmètre d’étude.

Il n’est pas tenu compte des spécificités techniques liées à l’acheminement de l’énergie produite : les limites du réseau électrique, les contraintes liées à l’injection d’énergie intermittente et les solutions de gestion de l’énergie de sont pas pris en compte.

Hypothèses : L’installation de panneaux photovoltaïques sur toiture est soumise à des contraintes d’implantation (orientation du pan de toiture, ombrages, équipements divers, etc.) *Afin de tenir compte de ces particularités, il est considéré que seule 25% de la surface totale de toiture est équipée.

OTTEE, 2018 OpenData EDF Martinique, juin 2018 21 OMEGA, 2016 22 Open Data EDF 2016 19 20

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6. *Le productible moyen en Martinique est de l’ordre de 1 350 kWh/kWc (source : CRE, Arrêté PV ZNI, 2017). *L’estimation des surfaces de toitures étant grossière (par tracé de polygones sur vue aérienne, il est considéré que 70 % de la surface disponible estimée est en mesure d’accueillir des panneaux photovoltaïques. Elle est notée « surface exploitable ».

Données de calcul du potentiel photovoltaïque en toiture d’administrations, écoles, gymnases du centre du Lamentin - Source : H3C-CARAÏBES Paramètres

Valeur

Unité

Surface disponible

59 340

m²

Surface exploitable (70%)

41 538

m²

Surface équipée (25%) – surface totale de panneaux

10 385

m²

Puissance par panneau

260

Wc

Surface par panneau

1,6

m²

Puissance installable

1 687

kWc

Ratio Puissance/Surface

162,5

Wc/m²

Productible annuel moyen Martinique

1 350

kWh/kWc/an

Consommation d'électricité par habitant (tous secteurs confondus, en 2014) 3,6

MWh/habitant/an

Production annuelle estimée

MWh/an

2 278

Nombre d’habitants pouvant être alimentés durant une année 633

habitants

Il ressort finalement, sur la base de ces hypothèses de calcul, que près de 2 278 MWh/an pourrait être produits, ce qui équivaut à la consommation électrique d’environ 635 habitants.

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6.

Hôpital École

École Lycée et/ou collège

Hôtel de ville

Médiathèque

Lycée et/ou collège École

Bâtiment sportif École

Localisation du bâti objet du calcul de potentiel photovoltaïque - Source : H3C-CARAÏBES

S’ajoute à cela un potentiel de production en ombrières du parking relais du rond-point de Mahault, qui permet le stationnement de 130 véhicules. L’estimation de ce potentiel est détaillée dans le tableau suivant.

Données de calcul du potentiel photovoltaïque en ombrière du parking relais du rond-point de Mahault Paramètres

Valeur

Unité

Surface du parking

2 700

m²

Surface exploitable (70 %)

1 890

m²

Productible annuel moyen Martinique

1 350

kWh/kWc/an

Ratio de puissance crête

0,523

MWc/ha

Puissance totale estimée

94,5

kWc

Potentiel de production

128

MWh/an

23

Potentiel solaire d’un terrain en Wc, https://www.photovoltaique.info

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6.

6.2.3. Zoom sur la Centralité : quelles actions en matière de maîtrise de l’énergie ?

La ville a mené en 2005 son premier Plan Lumière. Le prochain a été lancé en 2020. Il vise à : 

Diagnostiquer les consommations et les équipements de manière à réduire les consommations de la ville,



Faire des préconisations pour le développement de la Smart City,



Mettre en valeur le patrimoine bâti (exemple du château d’eau de Petit Manoir).

Le plan d’actions s’achalandera sur 8 ans et un audit énergétique a été effectué par le SMEM en 201718.

6.2.4. Des émissions de gaz à effet de serre principalement dues aux consommations énergétiques du secteur tertiaire A échelle mondiale et depuis le XXe siècle, il est observé une augmentation significative de la quantité de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère : CO2, CH4, N2O, HFC, PFC et SF6.

En 2018, dans le cadre de la réalisation de son Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET), la CACEM a actualisé son Bilan Carbone Territoire en prenant 2016 comme année de référence. Ce bilan des émissions de gaz à effet de serre a été réalisé à l’aide de l’outil Bilan Carbone Territoire v7 de l’ADEME. La synthèse des émissions de gaz à effet de serre du territoire communautaire, exprimées en tonnes équivalent CO2 (tCO2 e) est présentée sur le graphique suivant, par poste d’émission. Il comptabilise l’ensemble des émissions du territoire de la CACEM en retirant les émissions liées aux infrastructures de production d’énergie du territoire qui alimentent des habitants hors du périmètre de la CACEM et celles liées aux infrastructures portuaires et aéroportuaires qui permettent les déplacements de l’ensemble des martiniquais et le transport de marchandises.

Bilan Carbone Territoire de la CACEM - Source : Diagnostic du Plan Climat Air Energie Territorial de la CACEM, 2018

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6.

Le poste Tertiaire, premier poste émetteur, comprend les émissions liées à la consommation d’électricité des bâtiments accueillant du public, des services et autres commerces du territoire. Il représente 25 % des émissions totales du territoire.

Le poste Intrants, deuxième poste émetteur, comptabilise les émissions de gaz à effet de serre engendrées par la fabrication de tout ce qui est amené à être consommé et donc jeté sur la CACEM, y compris les déchets alimentaires. Il représente 25 % des émissions totales du territoire.

Le poste Déchets, troisième poste émetteur, prend en compte les émissions liées à la gestion des déchets sur le territoire (collecte et traitement). Il représente 14 % des émissions totales du territoire.

Le poste Résidentiel, quatrième poste émetteur, comprend les émissions liées à la consommation d’électricité et d’autres produits énergétiques des ménages. Il représente 14 % des émissions totales du territoire.

Le poste Transport routier (émissions liées aux mobilités de personnes opérées sur le territoire par les voies routières) arrive en cinquième position.

Finalement, cette évaluation permettra aussi de cibler les actions à mener en priorité au regard des principaux postes émetteurs listés ci-dessus.

6.2.5. Un territoire particulièrement vulnérable aux impacts attendus du changement climatique Le réchauffement planétaire a d’ores et déjà atteint 1°C au-dessus des niveaux préindustriels, du fait des émissions actuelles et passées de gaz à effet de serre. Les impacts de ce réchauffement global sur les écosystèmes et les populations sont déjà visibles : les phénomènes climatiques extrêmes sont de plus en plus intenses, les océans se réchauffent et s’acidifient, le niveau de la mer monte. Les projections réalisées par Météo France sur l’évolution attendue des précipitations en Martinique indiquent une augmentation attendue de 20 % des pluies annuelles (en mm) à horizon 2100 sur certaines zones de la commune du Lamentin (scénario RCP 4.5). En regardant les valeurs saisonnières des précipitations, les projections de Météo France indiquent une hausse des précipitations en saison humide et une baisse de celles-ci en saison sèche.

La Martinique, espace insulaire exigu déjà fortement exposé aux aléas naturels, est particulièrement vulnérable aux impacts attendus du changement climatique :

24 25



Augmentation de l’inconfort thermique dans les espaces urbains, et notamment dans les bâtiments résidentiels et tertiaires, impliquant une augmentation du taux d’équipement en climatiseur et donc des consommations d’électricité pour les besoins en rafraichissement des bâtiments, notamment résidentiels et une fragilisation des populations les plus sensibles, à savoir les personnes âgées dont le nombre est en augmentation. La commune du Lamentin affiche un taux d’équipement en climatiseur de 30 % 24.



Augmentation des maladies d’origine alimentaire et vectorielles25. Les espaces urbanisés à forte densité étant facteur d’expansion des virus, la commune du Lamentin serait directement affectée. La prolifération ou l’augmentation de ces populations de nuisibles (moustiques, ron-

part des résidences principales avec au moins une pièce climatisée – source : INSEE, 2013 OMEGA, Impacts du changement climatique en Martinique, édition 2015, p94

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6. geurs notamment) auront également un impact sur la qualité de l’air à travers le recours plus important aux pesticides et insecticides aérosols. 

Intensification de la pollution aux particules fines par les brumes de sable du Sahara du fait de l’augmentation des températures et des périodes de sécheresses.



Dégradation accélérée de certaines cultures agricoles et diminution des rendements de canne et de banane au profit des tubercules par exemple 26. Le Lamentin représente la plus grande surface agricole utile de la Martinique. Ses espaces de plaine sont favorables au développement de grandes cultures productives (canne à sucre et banane). Les mornes sont quant à eux dédiés à l’élevage : o Développement d’espèces invasives et de maladies dans les cultures : les plantes adventices (« mauvaises herbes ») seraient plus résilientes aux changements climatiques que les grandes cultures ; les bactéries sont favorisées dans des climats chauds et humides. o Altération des rendements de canne à sucre et de banane par la hausse des températures et l’intensification des évènements climatiques extrêmes.



Accroissement de la pression sur la ressource en eau et exacerbation des conflits d’usage entre les activités les plus consommatrices (agriculture, usages domestiques et industriels, tourisme). o La qualité de la ressource en eau potable risque de se dégrader en cas de submersion des réseaux et d’intrusion d’eau saline dans les aquifères. o La qualité des eaux superficielles risque d’être altérée si le phénomène de ruissellement des eaux n’est pas contrecarré (érosion, pollution des cours d’eau et pertes hydriques par manque d’irrigation des nappes phréatiques).



26

Exacerbation des aléas inondation, submersion marine, érosion côtière et intrusion d’eau saline dans les aquifères. Les bâtiments, résidentiels, tertiaires et industriels sont donc directement impactés : ennoiement partiel, voire total ; tassement des routes sur remblais ; altération des fondations des bâtiments par un tassement progressif des sols et par intrusions marines sousterraines.

OMEGA, Impacts du changement climatique en Martinique, édition 2015, p78

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6.

Dans le cadre du PCAET de la CACEM, une cartographie de la submersion marine sur la commune du Lamentin a été réalisée selon plusieurs projections à horizon 2100, basées sur les prévisions du GIEC. Les extractions des cartes produites, à l’échelle du Cœur de Ville, sont présentées ci-dessous :

Projection de l'élévation du niveau de la mer à + 0,5 m – Source : PCAET CACEM 2019

Pour une projection de + 0,5 m à horizon 2100, l’impact de l’élévation du niveau de la mer sur le Cœur de Ville ne concerne que la partie ouest de Vieux-Pont.

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6.

Projection de l'élévation du niveau de la mer à + 0,82 m – Source : PCAET CACEM 2019

A + 0,82 m, les secteurs Mahault, Calebassier et Vieux-Pont sont impactés. A noter que ce niveau est annoncé aux environs de 2100.

Projection de l'élévation du niveau de la mer à + 1 m – Source : PCAET CACEM 2019

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6.

Pour une élévation de + 1 m, la frange ouest de Vieux-Pont est de plus en plus concernée par le phénomène de submersion marine.

Au vu de leur intensité, les conséquences attendues du changement climatique doivent être prises en compte de manière transversale dans l’ensemble des projets de la Ville du Lamentin.

6.3. Un paysage végétal et une biodiversité locale riches à préserver et renforcer 6.3.1.

Une trame verte urbaine à conforter

6.3.1.1. Traduction de la trame verte et bleue à l’échelle de la centralité et enjeux associés La trame verte et bleue est un réseau formé de continuités écologiques terrestres et aquatiques qui comprennent des réservoirs de biodiversité et des corridors écologiques. Elle contribue à la conservation des habitats naturels et espèces et au bon état écologique des masses d’eau.

L’étalement urbain et la construction d’infrastructures fragmentent les habitats naturels et constituent des ruptures des continuités écologiques.

Au sein du périmètre d’intervention, espace urbain dense, les enjeux de la trame verte et bleue identifiés dans le cadre de la révision du PLU sont les suivants : 

Maintien/restauration des ripisylves.



Renaturation des berges des cours d’eau.



Identification et protection du réseau d’espaces verts.



Création de cheminements piétonniers.

6.3.1.2. Des espaces potentiellement porteurs de biodiversité en centre urbain dense Deux types de réservoirs de biodiversité sont ici distingués : 

Les réservoirs de biodiversité des milieux arbustifs et arborés.



Les réservoirs de biodiversité des milieux aquatiques : o Les ZHIEP (Zones Humides d’Intérêt Environnemental Particulier) inventoriées par la DEAL présentent un intérêt pour la gestion intégrée du bassin versant ou une valeur touristique, écologique et paysagère particulière. o Les cours d’eau, corridors écologiques clés, sont bordés par une végétation importante dont les espèces remarquables sur la commune du Lamentin sont le Savonnette rivière, le Pois-doux rivière et le Génipa. Ils présentent un enjeu fort de préservation des ripisylves, et plus largement des espaces boisés attenants.

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6.

La carte suivante de la centralité identifie les espaces potentiellement porteurs de biodiversité selon ces deux typologies : les formations végétales pour la trame verte (arborées et arbustives), les cours d’eau pour la trame bleue.

Les éléments végétaux à conserver en cœur de ville ont été repérés dans le cadre de la révision du PLU (il s’agit de formations arborées). Pour la protection de ces boisements l’article L.151-23 du code de l’urbanisme est appliqué : « éléments végétaux remarquables à conforter et protéger ».

L’identification et la protection du couvert végétal (trame verte) en centre-ville constitue un enjeu fort du territoire. Il est vecteur de régulation thermique, d’épurateur de l’air, de séquestration carbone, de qualité du cadre de vie, d’infiltration des eaux pluviales, de production agricole, de pollinisation, … Cet écosystème urbain constitue de plus une opportunité de création de liaisons douces (piétonnes et cyclables).

Cartographie des espaces potentiellement porteurs de biodiversité - Source : H3C-CARAÏBES

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6.

5

3

4 8 7 6

1

2

Eléments végétaux remarquables à conserver en cœur de Ville – Fiche projet n°1 du PLU en cours de révision – janvier 2020 1

2

4

7

Espaces végétalisés remarquables dans le cœur de ville du Lamentin – Source : H3C-CARAÏBES

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6.

6.3.2. Des opportunités à saisir en matière d’amélioration du cadre de vie via la préservation, la valorisation et le renforcement de la trame verte urbaine La biodiversité terrestre de Martinique est menacée par l’artificialisation des sols et la destruction des habitats naturels. Les causes sont diverses : agriculture intensive, industrie, pression démographique, pression urbaine. Par ailleurs, l’introduction d’espèces exogènes menace également la biodiversité locale.

6.3.2.1. Les projets de la ville du Lamentin, une opportunité à saisir Le centre-bourg du Lamentin dit « Cœur de ville », a la particularité d’être au contact direct de la mangrove. Un programme de gestion de cet espace naturel a été initié par la ville du Lamentin en collaboration avec Santiago de Cuba (la SELA, Stratégie Environnementale du LAmentin), dont l’un des volets est le projet RECIPROCITE visant la protection et la revalorisation de la mangrove.

Ce projet se décompose en 5 volets : 

Réciprocité Morne Cabri, pour la valorisation de l’îlet du Morne Cabri et de sa mangrove associée ;



Réciprocité Rangers, pour la sensibilisation des jeunes et du grand public aux actions menées pour la protection de la biodiversité ;



Réciprocité Contact, pour la protection des espaces naturels à proximité directe des zones d’activités économiques de la commune ;



Réciprocité Longvilliers, pour la valorisation de la rivière en cœur de ville et l’ouverture du bourg sur la plaine ;



Réciprocité Reboisement, pour la replantation de mangrove en compensation de la réalisation d’infrastructures entrainant du déboisement.

Le périmètre d’étude est particulièrement concerné par les volets Réciprocité Morne Cabri (mangrove et Morne Cabri) et Réciprocité Longvilliers (Vieux Pont, Mahault, Calebassier).

L’objectif de Réciprocité Morne Cabri est de développer une offre culturelle et/ou pédagogique liée à la biodiversité et au sport. Le projet impactera le centre-ville dans la mesure où il valorisera la mangrove et incitera aux connexions terre-mer, autrefois assurées par le Longvilliers. Concrètement il s’agit de :  Développer un aménagement permettant la découverte de la mangrove de manière pédagogique et la pratique sportive respectueuse du milieu naturel,  Développer un réseau multimodal terre – mer alternatif et sobre autour de l’ilet. Une étude est actuellement en cours.

L’objectif de Réciprocité Longvilliers est de valoriser le canal du Lamentin, l’aval du Longvilliers et la mangrove comme éléments structurants de l’entrée de ville. Opérationnellement, il s’agit de : 

Développer un aménagement de qualité des lits mineur et majeur en valorisant le potentiel de biodiversité de l’espace et son accessibilité à tous,

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6. 

Développer un regard positif sur le cours d’eau et son histoire et créer les conditions d’un développement partenarial autour de sa gestion.

Schéma d’aménagement de berges – Source : Agence Folléa-Gautier

Abords du Canal de Longvilliers

Les friches urbaines constituent d’étonnants réservoirs de biodiversité, souvent perçues comme des « espaces poubelles » et non comme « des espaces riches et nourriciers ».

Ce sont des espaces relais entre de gros réservoirs de biodiversité. Ils ont un rôle complémentaire à celui des espaces verts urbains à condition que leur surface soit suffisamment importante et qu’ils ne soient pas trop espacés (quelques centaines de mètres au maximum).

Une convention entre la ville du Lamentin et l’établissement public foncier a été établie pour l’acquisition de foncier, notamment les dents creuses ou bâtiments à l’état de ruine. En 2020, les dents creuses communales représentent près de 3 hectares dans le centre-ville.

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6.

Ces « ponctuations » végétales dans la ville seront aussi perçues par les habitants comme des espaces de respiration qui peuvent accueillir différentes fonctions : jeux pour enfants, espace de détente…. Ces micros espaces viennent compléter la trame d’espace public de la ville.

Photo de dents creuses en centre-bourg. Source : INterland

En plus de ces espaces relais, c’est la végétation privée qui peut participer au sentiment végétal du centre-bourg (aujourd’hui très souvent considéré comme étant trop minéral).

Photo de la maison dite « maison avec jardin ». Source : PLU du Lamentin

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6.

Le secteur de l’ancien hôpital et son futur projet d’aménagement urbain est également une belle opportunité pour valoriser la nature en ville, et imaginer un cadre de vie hautement qualitatif. Un maillage et une végétalisation de l’espace public permettra de renforcer la trame verte de ce secteur, aujourd’hui composé d’un espace boisé remarquable au sud, et de beaux sujets plantés isolés à travers le site.

Le sentiment végétal du secteur de l’ancien hôpital. Source : INterland

Des fiches projets urbains ont été réalisées dans le cadre de la révision du PLU de 2014. Pour la centralité, périmètre d’étude, elles identifient notamment : 

Les éléments végétaux remarquables à conserver (voir paragraphe précédent « Espaces potentiellement porteurs de biodiversité).



Les cheminements piétonniers ombragés.



La promenade le long du canal de Longvilliers.



Les cours d’eau à insérer dans la trame verte urbaine.



Les axes de circulation douce.



La promenade/digue à aménager.

Il existe quatre fiches projets dans la révision du PLU en cours qui sont consacrées au périmètre Cœur de Ville. Une promenade piétonne le long des berges du canal de Longvilliers sera réalisée, couplée à des chemins transversaux entre le centre-bourg et la rivière. Elle constitue une Orientation d’Aménagement et de Programmation dans le PLU. A plus long terme, un « parc naturel public ouvert autour de la rivière, intégrant les zones d’expansion des crues et proposant une diversité d’usages et d’activités » est envisagé. L’étude pré-opérationnelle pour cet aménagement est en cours.

Par ailleurs, un projet d’éco-quartier est en cours à Vieux-Pont. Des jardins partagés sont prévus en frange entre la zone dédiée aux logements et la mangrove. Afin de valoriser et préserver la mangrove côté Vieux-Pont, un projet de digue promenade est également envisagé.

Les espaces urbains favorisent les espèces exotiques envahissantes (EEE) au détriment d’espèces indigènes.

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6.

Une note « Adaptation et maintien d’essences végétales » a été réalisée dans le cadre de l’AEU (Approche Environnementale de l’Urbanisme) de la révision du PLU de la ville du Lamentin. Les essences d’arbres ont été qualifiées par type d’espace sur lequel il est recommandé de les implanter dans le cadre d’un projet d’aménagement. Elle souligne également les essences arboricoles méritant d’être protégées ou maintenues en cas de projet de construction/d’aménagement.

Le renforcement du couvert végétal (trame verte) contribue, comme indiqué plus haut, à un embellissement du cadre de vie, à un rafraîchissement et une épuration de l’air, à une meilleure infiltration des eaux pluviales, … Il constitue également une opportunité de réintroduction d’essences locales, et pourquoi pas comestibles.

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6.

6.4.

Les principales sources de pollution de l’air et des milieux

6.4.1. Un territoire particulièrement impacté par la pollution atmosphérique d’origine automobile 6.4.1.1. Les principales sources de pollution de l’air Les deux polluants atmosphériques les plus problématiques sur la commune du Lamentin sont les particules fines PM10 et les oxydes d’azote NOx, du fait d’une forte activité industrielle et d’un trafic automobile important. La pollution en particules fines PM10 est intensifiée par les épisodes de brumes de sable du Sahara.

MADININ’AIR, association agréée de surveillance de la qualité de l'air en Martinique, effectue chaque année une évaluation du dioxyde d’azote (NO2) le long des principaux axes routiers du territoire de la CACEM. Cette figure illustre les tendances d’évolution, en pourcentage, des concentrations annuelles en NO2 sur les axes routiers principaux depuis 2012. Les tendances d’évolution à la baisse sont illustrées par des couleurs tirant vers le bleu. Les tendances à la hausse quant à elles sont illustrées par des couleurs tirant vers le rouge.

Bien que dominée par la couleur bleu, la figure indique des tendances à la hausse en certains points de l’autoroute A1, bordant le périmètre d’étude.

En 2017, des mesures avaient également été effectuées par MADININ’AIR dans les zones d’activités de la Lézarde, Place d’Armes et Californie sur la commune du Lamentin.

Sur la ZI de Place d’Armes, surfaces commerciales, industries et habitations se côtoient.

L’étude montre que les principales sources d’émission de dioxyde d’azote dans son environnement immédiat sont, par ordre décroisSpatialisation de la tendance d'évolution des concen- sant : le trafic automobile ; l’aéroport ; les trations en NO2 sur les principaux axes routiers de la engins agricoles des champs jouxtant la CACEM depuis 2012 – zoom sur le périmètre d’étude - zone27.

Source : MADININAIR, 2018

A noter que le pôle d’échanges de Mahault constitue un nouveau foyer de pollution atmosphérique dans la mesure où il s’agit d’une concentration d’engins thermiques (bus) et qu’à l’arrêt les bus n’éteignent pas nécessairement leur moteur.

MADININ’AIR, Evaluation des concentrations en NO2 à proximité des principaux axes routiers et zones d’activités de la CACEM, 2017 27

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6.

6.4.1.2. Les opportunités de réduction des pollutions atmosphériques Agir sur les modes de déplacements constitue un levier clé pour la réduction de la contamination atmosphérique. Le déploiement des transports en commun, des mobilités douces (marche, vélo) et de la mobilité électrique « décarbonée » (dont l’alimentation en électricité est effectuée via des sources renouvelables) ou hybride est à favoriser ; d’autant plus dans les zones à forte concentration urbaine.

Le maintien et le renforcement de la nature en ville est à mener de front : l’ombrage apporté par les formations arborées combiné au déploiement des mobilités douces. Le rôle épurateur d’air de la couverture végétale a par ailleurs déjà été exposé plus haut.

6.4.2. Un territoire marqué par le secteur tertiaire, dont les rejets vers les milieux naturels doivent être maîtrisés 6.4.2.1. L’état de la gestion des déchets L’attractivité du centre-ville ne peut s’envisager sans traiter la problématique des déchets. Il s’agit donc ici de constater l’état des gisements de déchets du territoire, en termes quantitatif et qualitatif. Les pollutions et nuisances engendrées sont mises en lumière et la politique de gestion des déchets de la CACEM est présentée.

LES TYPOLOGIES ET QUANTITES DE DECHETS PRODUITS SUR LE TERRITOIRE Performance de collecte CACEM (kg/hab./an)28

Tonnage annuel estimatif produit à l’échelle du centre-ville

362 kg/hab./an

2 394

Recyclables secs (hors verre)

17kg/hab./an

112

Verre

8 kg/hab./an

53

Déchets verts (porte-à-porte)

26 kg/hab./an

172

Encombrants (porte-à-porte)

86 kg/hab./an

569

TLC (bornes ACISE)

2,5 kg/hab./an

17

40 kg/hab./an

265

Flux Ordures ménagères duelles (OMr)

Déchets de déchetteries, dangereux, non inertes

rési-

non

*Selon les données IRIS INSEE de RP 2016, la centralité concentre 6 614 habitants (Bourg : 3 100 habitants ; Four à Chaux : 975 habitants ; Place d’Armes : 2 536 habitants).

CTM, INDDIGO, Etat des lieux de la gestion des déchets – Plan territorial de prévention et de gestion des déchets de la Martinique, mars 2018 (données 2016) 28

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6.

L’ORGANISATION DE LA GESTION DES DECHETS MENAGERS ET ASSIMILES La collecte et le traitement des déchets ménagers et assimilés constituent une compétence intercommunale. La collecte est prise en charge par la CACEM mais effectuée par des entreprises en prestations de service. La collectivité a cependant délégué sa compétence traitement au SMTVD (Syndicat Martiniquais de Traitement et de Valorisation des Déchets).

Flux

Gestion

Ordures ménagères résiduelles (OMr)

Les OMr sont collectées en porte-à-porte puis valorisées énergétiquement à l’UTVD de Fort-de-France ou enfouies.

Biodéchets des ménages

Les biodéchets des ménages sont soit collectés avec les ordures ménagères soit compostés à domicile. Les biodéchets des cantines ne sont pas sont collectés de manière spécifique. Un projet est en cours sur cette question par la Caisse des Ecoles.

Recyclables secs et verre

Les déchets recyclables secs (hors verre) sont collectés en porte-à-porte via des bacs roulants à couvercle jaune et en points d’apport volontaire. Ce flux (constitué de plastiques, papiers, cartons, métaux) est ensuite acheminé vers le centre de tri de Ducos, Martinique Recyclage.

Le verre est collecté en points d’apport volontaire. Il est ensuite acheminé vers la plateforme de broyage de verre de Fort-de-France à la Trompeuse pour ensuite être valorisé dans les usages du BTP (renforcement des routes).

Encombrants et déchets verts

Les encombrants et déchets verts sont collectés en porte-à-porte et en déchèteries. Les déchets verts sont ensuite acheminés au centre de valorisation organique (CVO) du Robert pour produire du compost et de l’énergie par le procédé de méthanisation.

Les encombrants sont parfois triés et broyés au centre de tri de Céron pour ensuite être valorisés énergétiquement. Ils sont majoritairement envoyés au centre d’enfouissement du Robert.

Déchèteries

La Martinique compte 11 déchèteries sur son territoire, gérées par le SMTVD. La CACEM compte à ce jour 3 déchèteries : la déchèterie de Case Navire à Schoelcher, la déchèterie de Chateauboeuf à Fort-de-France et la déchèterie de Saint-Joseph. Elles accueillent les déchets dangereux des ménages, les encombrants, les déchets d’équipement électriques et électroniques, les emballages ménagers et les déchets verts. Un projet de déchèterie est en cours de réalisation au Lamentin (sept bennes).

LES PROBLEMATIQUES ACTUELLES Le règlement de collecte de la CACEM détaille dans son article 1 les déchets non pris en charge par le service public. Sur cette base, il s’agit de localiser les structures potentiellement polluantes concernant la gestion des déchets. Les établissements des secteurs suivants doivent ainsi être prioritairement recensés pour une action ciblée : 

de la construction pour les déchets du BTP (Bâtiment et Travaux Publics) ;



de la réparation automobile pour les flux issus de véhicules ;



de l’agriculture, de la sylviculture pour les déchets verts résultant d’une activité économique ;

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6. 

de l’industrie pour les déchets dangereux.

Afin de préserver le cadre de vie des habitants en menant des actions de préventions, pédagogiques ou répressives sur le territoire communautaire, la CACEM possède une Brigade de l’environnement. Ses objectifs sont : 

La résorption des dépôts sauvages avec le concours des communes-membres,



Le respect du Règlement de collecte des déchets ménagers et assimilés et des règles d’assainissement,



Le maintien de la communication de proximité, la sensibilisation et l’information des usagers.



La sensibilisation et l’éducation du jeune public à la préservation de l’environnement,



Le conseil et l’explication sur les filières d’élimination des déchets.

Les dépôts sauvages sont des infractions de voierie de la responsabilité des communes. En 2017, le rapport d’activité de la Brigade de l’environnement de la CACEM fait ressortir que la ville du Lamentin enregistre le plus d’infractions, notamment pour absence d’élagage, rendant difficile la collecte des déchets ménagers et assimilés. Dans le cadre de la COS (Convention d’Objectif de Salubrité), la Brigade effectue un suivi hebdomadaire des zones polluées par les dépôts sauvages. En 2018 pour la commune du Lamentin, un peu plus de 1 300 m3 de déchets ont été retrouvés sous forme de dépôts sauvages. La CACEM les collecte régulièrement.

Exemples de dépôts sauvages à Vieux-Pont et Place d’Armes – Source : H3C-CARAÏBES

S’agissant des biodéchets, les « gros producteurs » ont l’obligation depuis 2013 de trier et d’assurer une valorisation organique de leurs biodéchets (producteurs de plus de 10 tonnes par an). La loi de transition énergétique pour la croissance verte (2015) puis la toute récente loi économie circulaire (2019) étend, à partir de 2024, l’obligation de tri à la source des biodéchets à tous les producteurs ou détenteurs (ce qui inclue les ménages). Ce tri à la source peut être mis en place par une collecte séparative ou par une valorisation organique in-situ (compostage, méthanisation).

Les établissements de restauration/hôtellerie et d’industrie agroalimentaire sont localisés sur la carte cidessous. Ils sont particulièrement concernés en tant que « gros producteurs ».

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6.

Localisation des établissements potentiellement gros producteurs de biodéchets - Source des données : CCI Martinique, Système d’information économique ; carte : H3C-CARAÏBES

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6.

LES OPPORTUNITES D’AMELIORATION DU CAPTAGE ET DE LA VALORISATION DES DECHETS 

Le déploiement du tri à la source des biodéchets,



L’optimisation du maillage en bornes d’apport volontaire pour les recyclables secs (emballages, papiers, verre),



L’aboutissement du projet de déchèterie sur la commune.

6.4.2.2. L’état de l’assainissement des eaux usées et eaux pluviales La CACEM et sa régie communautaire ODYSSI gèrent depuis le 1er janvier 2017 l’assainissement des eaux usées pour la commune du Lamentin.

Près de 52 % de la population lamentinoise a recours à un dispositif d’assainissement individuel ou groupé, non raccordé au réseau d’assainissement collectif 29. Environ 90 % de ces installations seraient non conformes et représentent donc un risque avéré de pollution pour l’environnement.

Le schéma directeur assainissement de la CACEM a été réalisé en 2008 et nécessite une mise à jour. Le programme d’assainissement communautaire prévoit, à horizon 2025, de raccorder près de 4 200 EH via trois extensions de réseau pour l’assainissement des quartiers d’Acajou-Gondeau, de Bélème et Plaisance/Pelletier. Concernant spécifiquement le périmètre d’étude, une extraction du plan d’assainissement communautaire 2015-2025 est présentée ci-dessous. Les zones de collecte des eaux usées existantes sont représentées en bleu.

Extraction du plan d'assainissement communautaire 2015-2025 (source : ODYSSI)

Les eaux usées collectées sur le périmètre d’étude seront, à terme, acheminées vers la station d’épuration des eaux usées (STEU) de Gaigneron. Les matières de vidange des dispositifs d’assainissement non collectifs sont accueillies par l’unité de traitement des matières de vidange de la Trompeuse pour y être compostées puis valorisées en agriculture. 20 sociétés agréées pour la vidange 29

Données 2017, Observatoire de l’eau de Martinique

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6. des fosses septiques étaient dénombrées en Martinique au 12 novembre 2015 30. E-compagnie dispose également d’une unité de traitement des matières de vidange pour leur propre flotte de camions « hydrocureurs ». Les boues sont ensuite enfouies ou méthanisées.

Une zone critique en termes d’assainissement collectif est identifiable sur le plan d’assainissement communautaire 2015-2025, au sein du cœur de ville. Les parcelles sont identifiées en rouge ci-dessous.

Identification des zones critiques du périmètre d’étude en termes d’assainissement collectif des eaux usées (en rouge) - Source : H3C-CARAÏBES

Les eaux pluviales de ruissellement sont entrainées vers les exutoires naturels les plus bas correspondant à la mangrove. Des caniveaux aériens récupèrent des eaux pluviales des chaussées. Une mauvaise perméabilité des sols entraine une concentration des eaux de ruissellement et une augmentation des débits. L’érosion des sols, des ravines et des berges en sont une conséquence directe.

Afin de limiter le ruissellement des eaux pluviales, des mesures peuvent être envisagées, telles que la récupération des eaux de toitures pour utilisation dans les usages domestiques ou encore la limitation de l’imperméabilisation (végétalisation des parcelles, noues filtrantes, dalles paysagères, …).

Les surfaces anthropisées imperméables sont cartographiées ci-dessous, à l’échelle du périmètre d’étude. Les zones imperméables bâties sont distinguées des zones imperméables non bâties. L’aléa inondation à risque fort et moyen est également représenté.

CTM, INDDIGO, Etat des lieux de la gestion des déchets – Plan territorial de prévention et de gestion des déchets de la Martinique, mars 2018 30

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6.

Cartographie des surfaces imperméabilisées et du risque inondation à l’échelle de la centralité - Source des données cartographiques : DEAL Martinique, octobre 2013 et IGN, OCSGe 2017 ; carte : H3CCARAÏBES

UNE PRESSION IMPORTANTE DE L’ ASSAINISSEMENT SUR LES MASSES D’EAU La qualité des cours d’eau de la Martinique est suivie par l’Office de l’Eau et par la DEAL. Sur la commune du Lamentin, la qualité des eaux des rivières est globalement mauvaise du fait notamment :  d’une part importante de systèmes individuels d’assainissement défaillants,  de l’encombrement des lits de rivières par des déchets,  du lessivage des sols chargés en hydrocarbures, fertilisants ou produits phytosanitaires,  de rejets directs dans les milieux naturels.

La pollution des cours d’eau implique de facto la contamination des milieux récepteurs, ce qui impacte grandement la biodiversité.

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6.

6.4.3.

Un périmètre peu concerné par une pollution des sols avérée

Deux types de pollution des sols peuvent être distingués : 

la pollution d’origine industrielle dont les teneurs sont souvent élevées et sur des surfaces réduites ;



la pollution diffuse souvent dont les concentrations sont plus faibles mais sur des surfaces plus importantes (pesticides, retombées de pollution atmosphérique près des grands axes routiers, etc.).

Les sites pollués ou potentiellement pollués sont recensés dans les banques de données du BRGM BASOL (inventaire des sites pollués ou potentiellement pollués) et BASIAS (Base de données des Anciens Sites Industriels et Activités de Service).

L’unique site pollué ou à forte probabilité de pollution, recensé par la banque de données BASOL sur le périmètre d’étude est le centre de récupération et de stockage de pièces détachées de VHU BERAL Auto SARL. Ce site est traité et libre de toute restriction et aucune pollution des eaux souterraines n’a été constatée.

Les anciens sites industriels et activités de service susceptibles d’engendrer une pollution (base de données BASIAS) sur le périmètre d’étude sont pointés sur la carte ci-dessous :

Localisation des sites de la base de données BASIAS au sein du périmètre d'étude

L’aménagement du territoire doit prendre en compte ces données bien qu’elles ne préjugent pas nécessairement d’une pollution avérée à leur endroit.

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6.

6.5.

Enjeux stratégiques 

Axe 6 – Assurer la préservation de l’environnement et de la biodiversité A l’échelle du territoire

Changement climatique

Biodiversité

Risques et pollutions



Considérer le changement climatique pour l’ensemble des projets d’aménagement



Réduire la dépendance énergétique du territoire



Augmenter la capacité de résilience du territoire (préparation, autonomie énergétique, alimentaire, etc.)



A l’échelle de la centralité 

Assurer le confort thermique des usagers, éviter les îlots de chaleur



Tenir compte de l’élévation du niveau de la mer dans les projets d’aménagement

Faire rayonner à l’échelle régionale la diversité et richesse biologique du Lamentin



Valoriser l’écosystème exceptionnel de la mangrove en entrée de ville



Impulser à l’échelle de la centralité une politique de végétalisation et de dés imperméabilisation des sols

 Développer la culture du risque



Prendre en compte l’aléa inondation dans l’ensemble des projets d’aménagement



Maîtriser les impacts environnementaux liés aux activités humaines (tertiaires, industries, transports, etc.)

 Développer les pratiques de mise aux normes et d’entretien des systèmes d’ANC  Responsabiliser les chefs d’entreprise, les artisans vers l’écoexemplarité

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A l’échelle du centre bourg 

Intégrer les préconisations de performance énergétique et de maîtrise de l’énergie dans le cadre de la dynamisation du centreville



Identifier et protéger le couvert végétal en centre urbain

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7.

7. CONCLUSIONS ET PREMIERES PISTES STRATEGIQUES L’approche multithématique et pluriscalaire permet de confirmer les enjeux du projet urbain Cœur de Ville à conduire sur le centre bourg. Il est alors nécessaire de définir successivement le rôle du centre bourg dans l’affirmation du rayonnement de la commune à l’échelle du territoire, et dans le fonctionnement de la centralité multipolaire du Lamentin.

Schéma d’imbrication des trois échelles de projets - Source INterland

Cette approche confirme également la nécessité de définir l’articulation du centre bourg avec les autres quartiers constitutifs de la centralité Lamentinoise notamment en matière de logements et de commerces.

Pour cela, la phase 2 de la mission devra faire émerger les principes directeurs à l’échelle de la centralité qui garantiront cette complémentarité et participeront à l’émergence d’un cœur de ville cohérent, équilibré et inscrit dans un modèle de transition.

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7.

Schéma de la centralité multipolaire - Source INterland

Cette approche confirme aussi le rôle du centre bourg et son caractère prioritaire dans le projet urbain de la centralité. Au regard du schéma de référence de 2004, il apparait en effet important de prolonger les intentions générales proposées, de les actualiser avec le diagnostic réalisé et ainsi permettre sa mise en œuvre au travers du programme Action Cœur de Ville.

Schéma de référence 2004

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7.

7.1. Axe 1 – Une offre résidentielle et d’hébergement singulière pour promouvoir l’envie d’habiter en centre-ville Malgré une relative stabilité démographique, le Lamentin est confrontée à deux enjeux majeurs : assurer une place pour ses jeunes d’une part, et réussir son adaptation pour les grandes personnes d’autre part. Ces dynamiques doivent être intégrées en particulier dans une politique du logement ambitieuse, qui devra répondre à deux questions simples : un centre-ville pour qui, et comment ?  Rendre l’habitat attractif : repenser le centre-bourg du Lamentin comme une étape du parcours résidentiel, en offrant aux jeunes ménages et aux familles des produits logement de qualité et adaptés aux évolutions démographiques. Il sera nécessaire de travailler à une diversité en matière de taille de logements, de qualité architecturale et d’insertion urbaine et paysagère. Des maisons de ville aux premiers appartements pour les jeunes, en passant par des logements adaptés pour les grandes personnes, le parc de logement en centre-ville doit être gage de qualité.  Limiter l’étalement urbain, c’est aussi assurer la revitalisation d’un centre-ville qui dispose encore des moyens pour se redévelopper sur lui-même. La récupération des logements vacants, des dents creuses et des friches doit constituer une priorité de l’action Cœur de Ville et devra assurer l’évolutivité des programmes envisagés.  Vers une offre différentiante et complémentaire. Le cœur de ville doit aussi construire les moyens pour assurer sa différenciation à l’échelle de la Martinique. Passer d’une situation de carrefour à une situation de destination, c’est aussi s’assurer de sa capacité à héberger, et notamment ses touristes, en anticipant nécessairement les besoins en équipements ou aménagements qui y sont liés.

Le cœur de ville du Lamentin, pour satisfaire une mixité sociale et répondre aux défis démographiques de la société martiniquaise (vieillissement, départ des jeunes), doit pouvoir s’adresser à sa population avec les bons arguments : une gamme de produits logements claire pour un parc de qualité, qui ne doit plus rentrer en concurrence avec les autres quartiers, mais bien proposer des alternatives et des complémentarités.

7.2. Axe 2 – Un tissu économique et commercial ancré dans son territoire pour construire le rayonnement du cœur de ville Si le Lamentin se distingue par sa vitalité économique et son dynamisme, elle se distingue aussi par la dévitalisation de son centre bourg. Ce cœur de ville ne doit donc plus chercher en vain à concurrencer ses zones d’activités économiques, mais à inventer son propre tissu économique : celui qui fera destination, celui qui animera un centre bourg en perte de vitesse, celui qui fera venir la population, celui qui sera recherché en Martinique.  Complémentarité ou concurrence ? C’est la première question stratégique à se poser pour le Lamentin. Qu’est-ce qui fera que demain, le centre-ville du Lamentin disposera des activités et des commerces qui n’existent pas ailleurs. Répondre à cette question, c’est mettre fin à une concurrence commerciale contreproductive entre un centre et sa périphérie. C’est reprendre la main sur un commerce de proximité qui doit assurer la vitalité d’un centre historique en perte de vitesse. Et c’est aussi définir et porter une politique forte pour lutter contre la vacance commerciale, prévoir des locaux adaptés, et assurer les conditions de son développement : accessibilité, sécurité, visibilité.  Vers des commerces de qualité : faire destination. C’est l’autre réalité du Lamentin : un tissu commercial de proximité qui existe, mais qui a muté, qui dépanne et qui survit. Mais l’avenir de la centra-

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7. lité lamentinoise ne peut pas se passer de cette qualité perdue, c’est tout l’enjeu de ce cœur de ville : quid d’une vie nocturne et culturelle riche, quid d’un commerce de bouche de qualité, des cafés-terrasses animés, d’un artisanat local mis en valeur, de relais d’enseignes et de marques pour les jeunes ?  De l’expérimentation à l’excellence. La vitalité économique d’un territoire, c’est aussi par définition sa capacité à entreprendre, à expérimenter. L’exemple du développement de l’Economie sociale et solidaire est à ce titre un des exemples phares de la capacité de résilience d’un territoire. Et c’est aussi un des exemples de réussite marquante pour le cœur de ville du Lamentin, avec une recyclerie (Repair Café) qui est aujourd’hui un lieu reconnu dans toute l’île, et vecteur de nombreuses autres activités. Le cœur de ville doit donc pouvoir s’ouvrir et même encourager ces nouvelles initiatives, incuber de nouvelles activités, et être le facilitateur de l’économie de demain.

La stratégie de développement économique qui sera associée à l’Action Cœur de Ville devra par conséquent bien tenir compte de ces différentes réalités du Lamentin, en se positionnant sur les bons leviers, c’est-à-dire, ceux qui offriront les conditions nécessaires à l’émergence d’une nouvelle polarité commerciale du centre-bourg.

7.3. Axe 3 - Un maillage et des connexions repensés pour prolonger le rôle de carrefour multimodal et encourager une mobilité durable D’abord tournée vers la rivière du Longvilliers pour le commerce, le développement du Lamentin s’est alors poursuivi en fonction et pour la voiture individuelle. Le Lamentin demeure un territoire de convergences des flux, de par son histoire, sa géographie, son poids économique, comme en témoigne le développement récent du TCSP.  Développer les modes actifs dans le centre-bourg et se donner les moyens de l’intermodalité. Le défi est autant de sensibiliser voire d’éduquer les populations à la pratique de ces modes que de créer des synergies entre les différents types de transports existants. Les transports en commun sont à optimiser et/ou développer (notamment pour le maritime/fluvial) de manière à pouvoir assurer une meilleure desserte et une utilisation optimale du réseau. La question de la fiabilité est essentielle. La marche à pied doit être facilitée (continuité et sécurité des aménagements). Pour rappel, il est possible de parcourir la quasi-totalité du centre-bourg à pied en 5 minutes. Assurer le maillage et la continuité des connexions sur l’ensemble du territoire d’étude passera également par l’aménagement de certains espaces au profit des mobilités actives.  Assurer l’accès des espaces publics à l’ensemble des usagers. Dans la continuité du premier enjeu, il s’agit de rendre attractif l’espace public du point de vue des mobilités douces. Cela passe notamment par la sécurisation des lieux et l’amélioration de l’accessibilité physique de tous dans les espaces qui le permettent (problématiques de topographie).  Repenser la place du véhicule motorisé dans la centralité. Son utilisation systématique tend à questionner les raisons mêmes de son utilisation : la liberté et le confort. Au regard de l’évolution actuelle des consciences et des comportements, il est en effet nécessaire de s’interroger sur l’avenir de l’automobile, et davantage encore de l’autosolisme. L’optimisation des autres modes de déplacement, couplée à un maillage du centre par des navettes électriques gratuites par exemple, pourrait permettre un désengorgement du centre bourg aujourd’hui saturé.

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La mobilité et les déplacements sont à la fois les moyens pour atteindre des destinations mais également des outils d’appropriation de l’espace public. Conditionner le maillage du territoire en transports alternatifs au véhicule motorisé contribuera au mieux-vivre des populations et des visiteurs du centreville. Mettre fin au « tout voiture » constitue une opportunité de démarcation de la Ville du Lamentin visà-vis des autres communes de Martinique et participera notamment à la création de la « Destination Lamentin ».

7.4. Axe 4 – Une urbanité renouvelée pour promouvoir un modèle durable de la ville martiniquaise Faire du secteur d’étude élargi la future grande centralité Lamentinoise dans l’imaginaire de chacun est un enjeu de taille. Dans cette vision prospective, le centre bourg, la pièce historique de cette figure de centralité multipolaire doit relever différents défis en termes d’urbanité (morphologie urbaine, paysage urbain et espace public).

Ces défis sont tous à mettre en perspective de la singularité du Lamentin qui repose inévitablement sur le caractère urbain et patrimonial de son centre bourg. Cette urbanité demeure, avec le centre-ville de Fort-de-France, une spécificité martiniquaise et donc un atout à révéler et à valoriser dans le cadre du projet urbain. 

Réhabiliter ou revaloriser l’ensemble du patrimoine historique du Lamentin, et mettre en réseau ces différentes « pépites patrimoniales ». Les abords de la rue Ernest André qui concentre l’ensemble des bâtiments à valeur patrimoniale sont à réhabiliter. Un programme de réhabilitation de l’habitat est à engager sur la section Place du Calebassier / Site de l’Hôpital de manière à créer un effet levier.

Dans ce périmètre les dents creuses sont à mobiliser pour participer à l’intensification urbaine soit au travers d’un programme de développement résidentiel (maisons de ville) soit d’un programme d’hébergement innovant (logements libre-service en réseaux dans le centre bourg).



Faire du secteur Calebassier et du site de l’ancien hôpital, les deux projets à fort potentiel dans la stratégie de revalorisation du centre bourg. L’opportunité représentée par ces deux secteurs pour le projet urbain est à saisir. Le secteur Calebassier offre l’opportunité de reconstituer un lieu de vie et d’animation de rayonnement territorial et de retrouver le lien historique entre le centre bourg et le canal.

Ce secteur doit faire l’objet d’un projet urbain à haute valeur environnementale et inscrire sa programmation urbaine en complémentarité de la rue Ernest André, notamment d’un point de vue commercial. Le développement d’une offre résidentielle permettra de diversifier les typologies du centre-ville et de proposer des logements collectifs en centre-ville (à destination des jeunes ménages et des séniors).

Le secteur de l’hôpital offre quant à lui l’opportunité de développer une opération mixte en cœur de ville, dans un cadre patrimonial et paysager de très haute qualité. L’opération devra préserver et reconvertir les bâtiments à valeur patrimoniale et conserver la trame paysagère du site (alignements, arbres isolés). L’opération pourra ainsi prendre la forme d’un « parc habité » et proposer une programmation économique (tertiaire et services) et une nouvelle offre de logements à positionner en complémentarité de la place du Calebassier.



Valoriser la trame d’espaces publics historiques et favoriser son appropriation pour reconstituer un lien social dans le centre bourg. La requalification des espaces publics est un levier nécessaire dans le projet urbain. Le réseau historique constitué depuis la place Calebassier jusqu’à l’hôpital

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7. est à activer au travers d’une politique de végétalisation et de pacification (diminution de la pression de la voiture). Ce réseau offre l’opportunité de constituer des espaces de proximité en cœur de ville et de diversifier les usages selon des séquences urbaines claires (hôpital / rue Ernest André / place Schœlcher / place du Calebassier / Canal) et de construire une véritable porte sur le parc naturel des berges du Canal.

7.5. Axe 5 - Un positionnement culturel et sportif pour participer au rayonnement de la commune et qualifier le cadre vie en centre-ville L’histoire culturelle de la commune et son pôle d’équipements sportifs implanté en plein cœur de la centralité sont deux atouts à valoriser dans le cadre du projet qui peuvent résolument proposer des leviers de transformation en contribuant au rayonnement de la commune et à la qualification du cadre vie (pour participer à retrouver une attractivité économique et résidentielle). 

Redonner vie aux marqueurs de l’identité du Lamentin pour faire du Lamentin de demain un lieu de destination : ville de culture, ville chargée d’histoire. La culture est une composante fondamentale du centre bourg que le projet doit raviver au travers d’une politique de modernisation et de mise en réseaux des grands équipements culturels (médiathèque, cyber espace, marché couvert, village des artistes…). Ces équipements doivent retrouver une place dans le centre bourg et s’articuler avec les espaces publics qui sont également en recherche de vocations et d’usages.

En complémentarité le projet urbain devra miser sur une politique culturelle « hors les murs » pour recréer une animation urbaine et activer le réseau d’espaces publics qui se structurera à terme depuis la place du Calebassier (haut lieu culturel et événementiel) jusqu’au site de l’hôpital.



Faire de l’ensemble sportif un complexe de destination de rayonnement territorial voire national.

Les équipements du complexe, la localisation en cœur de ville, l’hyper-accessibilité et la connexion à l’aéroport font de cet ensemble un espace d’accueil de grandes manifestations sportives et/ou un centre d’entrainement pour des équipes en période de préparation physique.

7.6. Axe 6 – Un changement de paradigme pour inscrire la centralité dans un modèle de transition et passer de la ville fertile à la ville écologique Ville littorale, le Lamentin a la particularité d’avoir une centralité ouverte sur l’un des plus importants espaces de mangrove de Martinique, d’être traversée de plusieurs cours d’eau et d’être parsemée d’espaces de biodiversité remarquables. Des liaisons sont à tisser entre ces différents espaces de manière à assurer une continuité écologique. Pour cela, il s’agira à la fois de valoriser les espaces privés aujourd’hui végétalisés et de développer les espaces verts dans le centre-ville. Ceux-ci contribueront à la fois à la préservation de la biodiversité, à la qualité de l’air particulièrement affectée par la circulation automobile, à l’esthétisme de la ville, à la création de lieux de fraîcheur et de convivialité et ainsi à une meilleure qualité de vie.

La plantation d’espèces nourricières et le déploiement de jardins partagés, notamment dans les dents creuses du centre, participeront également, dans une moindre mesure, à l’autonomie alimentaire de la

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7. ville et, du point de vue symbolique, à la « ville fertile », l’identité agricole du Lamentin jusqu’en son cœur.

Le changement climatique avéré ainsi que le risque inondation sont des éléments à intégrer de manière transversale à l’ensemble des projets d’aménagement afin d’assurer la pérennité et la résilience du territoire.

LA TRADUCTION SPATIALE DE CES AXES A L’ECHELLE DU CENTRE BOURG, DANS LE PROLONGEMENT DU SCHEMA DIRECTEUR DE 2004, LAISSE ENTREVOIR LES BASES DU PLAN GUIDE A DEVELOPPER EN PHASE 2.

Ebauche du plan guide 2020 - Source : INterland

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7.

7.7.

Synthèse des atouts et limites pour la centralité lamentinoise Atouts

Limites  Une population vieillissante  Des jeunes sur le départ

 Un modèle familial persistant, des ménages assez stables

Axe 1 - De la réhabilitation à la restructuration, vers une offre attractive de l’habitat en centre-ville

 Un solde naturel qui demeure positif  Un foncier maîtrisable, de la disponibilité en centre-ville  Une urbanité attractive, un cadre de vie apprécié  Une résorption de l’habitat indigne en cours

 Un marché du logement peu attractif  Un parcours résidentiel peu lisible  Un parc de logements peu adaptés (grands logements) et vieillissant  Un taux de vacance préoccupant  Un parc social concentré sur certaines zones et souspression  Une population fragile face à l’emploi (employés, ouvriers)

 Un taux de chômage élevé, mais qui n’augmente pas Axe 2 – Favoriser un développement économique et commercial équilibré

 Un environnement économique dynamique  Une offre en formation relativement étayée  Une économie sociale et solidaire en essor

 De nombreux emplois dépendants du secteur administratif public  Une concurrence forte entre commerces de proximité et zones d’activité périphériques  Une vacance commerciale importante dans le centre bourg  Des locaux inadaptés en centre-ville  Une offre ultra concentrée en centre bourg et peu qualitative

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Atouts

Limites

 Une ville hyper connectée, très accessible en voiture

Axe 3 Développer l’accessibilité, la mobilité et les connexions

 La dépendance à l’usage individuel de la voiture… et à la culture de l’hyper proximité

 Une ville accessible à pieds

 Des conditions de stationnement peu adaptées

 La proximité du TCSP, de l’aéroport et des voies maritimes

 Le sous déploiement de l’offre pour les mobilités douces

 Un très haut débit accessible, des conditions numériques satisfaisantes

 Une accessibilité limitée en voiture pour l’hyper centre

 Un réseau de bus structurant

 Des connexions peu optimales entre les pièces urbaines  Une intermodalité à renforcer

 Un cadre qualitatif

Axe 4 - Mettre en valeur les formes urbaines, l’espace public et le patrimoine

paysager

très

par

 La présence de l’eau comme un atout structurant

 des espaces publics fragmentés et peu mis en valeur

 Un patrimoine bâti historique riche et des éléments patrimoniaux qui ponctuent la ville

 un patrimoine bâti qui doit être réhabilité et revalorisé

 Une urbanité marquée et singulière à l’échelle de la Martinique  De nombreux équipements sportifs structurants et rayonnants à l’échelle du territoire Axe 5 - Fournir l’accès aux équipements, services publics, à l’offre culturelle et de loisirs

 une ville marquée l’étalement urbain

 La Culture comme moteur du centre-ville (rôle structurant du Centre Culturel du Bourg)  Une ville chargée d’histoire  Une vie sportive structurante

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 des entrées de ville peu qualitatives  de nombreuses creuses

dents

 La Santé de proximité à l’épreuve du vieillissement de la population  Une faible représentation de l’action sociale  Une offre en équipement ultra polarisée (Place d’Armes et Petit Manoir)  Des espaces publics sous équipés

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Atouts

Limites  Un contexte de changement climatique fortement déterminant en contexte insulaire

Axe 6 - Assurer la préservation de l’environnement et de la biodiversité

 Un cadre paysager riche

 Des risques naturels présents

 Un domaine lacustre déterminant pour la biodiversité (mangrove, littoral)

 Un confort thermique non satisfaisant pour les espaces publics

 Une trame verte urbaine importante… à renforcer

 Des grandes ruptures et coupures pour les connexions écologiques

 Une trame bleue riche et structurante  Des sols peu pollués

bien

 Une forte dépendance aux énergies fossiles  L’assainissement collectif et individuel, un vrai problème  Une pollution atmosphérique élevée

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