L'Exemplaire , Volume XXII - numéro 3

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Volume XXII Numéro 3

QUÉBEC Homosexuels

Bien intégrés à Québec Page 2

le mercredi 27 février 2013

Sommet sur l’Éducation supérieure

Pas de consensus sur l’indexation Sarah-Christine Bourihane sarah-christine.bourihane.1@ulaval

QUÉBEC Projet de loi 14

Montréal – «Car le consensus est inatteignable, le gouver-

Grogne dans la communauté anglophone

nement a la responsabilité de trancher» a conclu hier la première ministre. Sans surprise, Pauline Marois impose aux étudiants l’indexation de 3% par année des frais de scolarité. Les débats au jour J du Sommet de l’enseignement

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supérieur ont commencé dans un calme presque étonnant.

CULTURE

Mais, le consensus s’est tari au fil de la rencontre pour heurter le mur de la mésentente vis-à-vis les frais de scolarité.

Orange mécanique

Une première au théâtre Page 6

SPORTS

Plusieurs chantiers s’ouvriront, mais visiblement pas celui Photo Sarah-Christine Bourihane

de négocier l’indexation proposée par le gouvernement.

Manifestations dès le début

Tennis québécois

Tourné vers l’avenir Page 8

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Dossier complet en pages 2 et 3 Photo Camille Ozuru


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om m et

L’Exemplaire, le mercredi 27 février 2013

Dans les murs de l’Arsenal

Le décrescendo du consensus Sarah-Christine Bourihane sarah-christine.bourihane.1@ulaval

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es échanges, calmes au début du Sommet, ont changé quand la question des frais de scolarité a été abordée. Bien que la décision du gouvernement de réinvestir près de 1,8 G $ d’ici 2018-2019 ait été accueillie favorablement, tout comme celle d’une révision de la formule de financement des universités, tous ne s’entendent toujours pas sur la façon de trouver l’argent. La modulation des frais de scolarité est donc revenue sur le sujet, au grand étonnement de certains, dont Bernard Bérubé de la CSQ. «Pourquoi la proposition apparaît tout d’un coup dans le débat?», a-til lancé. Même les recteurs se sont montrés divisés sur la question. Guy Breton a insisté sur l’importance d’examiner cette avenue, tandis que d’autres l’ont refusé. La première ministre Pauline Marois a finalement tranché la question : «On laisse tomber la modulation puisqu’aucun consensus ne se dégage»

Désaccords nombreux

Pauline Marois avouait ne pas avoir été convaincue par les argu-

ments en défaveur de l’indexation. Elle a clairement affiché la position comme la plus raisonnable et réaliste compte tenu du contexte actuel. Son gouvernement ne souhaite plus taxer les contribuables, «l’élastique étant déjà trop étiré». Bien qu’il ait reçu plusieurs oppositions sur le sujet, le gouvernement est toutefois demeuré bien campé sur sa position. «Nous pouvons poursuivre la réflexion, mais on ne peut éternellement débattre sur cette question qui doit aboutir», a conclu le ministre Pierre Duchesne. L’urgence soudaine de trancher un sujet aussi épineux et aussi peu consensuel a été vivement contestée. «Le gouvernement nous avoue qu’il ne dispose pas d’un portrait juste, car il veut quand même aller de l’avant dans la hausse. Il faudrait nous expliquer pourquoi, soudainement, le temps presse alors qu’on a passé la journée à dire qu’il fallait prendre le temps», lançait Martin Bonneau, président de la CADEUL et membre de la TACEQ. La seule intervention de Léo Bureau-Blouin fut une tentative de calmer les ardeurs des opposants.

Selon lui, la question de l’accessibilité est plus large que la seule question financière. «Il ne s’agit pas de la seule façon d’envisager l’accessibilité. Cette proposition est en fait le début d’un nouveau pacte », a-t-il expliqué. Une fois cet aspect résolu, on pourrait se pencher sérieusement sur d’autres aspects, ce qui permettrait d’aller de l’avant. Martine Desjardins a immédiatement rebondi sur l’intervention de son ancien collègue. «Le gouvernement n’a pas fait l’étude sur les conditions de vie des étudiants. Nous, on l’a fait, avec 12 600 répondants. On est en train de laisser un message sur les conditions désastreuses, car les étudiants font plus que leur part»

L’indexation en dehors des chantiers à venir

L’espoir d’unanimité sur la question de l’indexation des frais de scolarité s’est envolé en fumée lundi à l’allocution finale de la première ministre Pauline Marois. Que la question des frais de scolarité ne fasse pas partie des chantiers à venir déçoit autant les partisans de la hausse, que leurs adversaires. Toutefois, un contentement général s’est fait sentir quant aux chantiers qui seront mis en œuvre. Le ministre Duchesne a parlé

du Sommet comme d’un large consensus. «On a annoncé l’échec du Sommet, des départs autour de la table, que les dés étaient pipés, que c’était improvisé. Rien de tout cela n’est arrivé» «Le Sommet a été une entente sur des réformes qui seront majeures, ce ne sont plus des slogans, le discours, nous nous le sommes approprié», a-t-il ajouté. Toutefois, cette entente dont parle M. Duchesne ne réjouit pas tout le monde. Les associations syndicales et étudiantes ont clairement montré leur désaccord visà-vis le refus du gouvernement de remettre à plus tard la décision. La porte-parole de FEUQ, Martine Desjardins, a quand même exprimé son contentement par rapport au consensus dégagé sur le fait que les universités ne doivent pas être gérées comme des entreprises privées et exigent leur propre modèle de gouvernance. Pour pallier à l’impasse de l’indexation adoptée, elle s’est donc jointe à la proposition mise sur la table par les représentants de la CSN et de la FTQ : à savoir que le chantier sur l’accessibilité analyse en profondeur la question des frais institutionnels obligatoires (FIO).

Après un temps de réflexion, Pierre Duchesne s’est montré ouvert à accepter cette proposition. La FECQ et la TACEQ ont salué cette décision qui, «devant la perspective d’une facture grimpante», serait une manière de «bloquer la deuxième hausse déguisée en parallèle à l’indexation, celle des FIO» a soulevé Paul-Émile Auger, porteparole de la TACEQ. Françoise David a exprimé un «demi-contentement». «Oui aux chantiers! Oui pour parler de ces fameux frais afférents énormes! Mais non à l’indexation», a-t-elle affirmé. Elle a à nouveau répété la solution qui lui semble aller de soi, c’est-à-dire taxer les grandes entreprises. Pour les membres de l’opposition, l’indexation est certainement une mauvaise nouvelle. «Vous n’avez pas invité à ce Sommet le contribuable», s’est indigné JeanMarc Fournier, représentant de l’opposition officielle. «La vaste majorité est exclue», a-t-il ajouté. Les recteurs acceptent le compromis de l’indexation, tout en montrant leur déception face aux coupures. Selon Guy Breton, recteur de l’Université de Montréal, «le système universitaire demeure anémique.»

Le Sommet de la rue

Camille Chieko Colette Ozuru camille-chieko-colette.ozuru.1@ulaval.ca Montréal – Les premiers mouvements revendicateurs ont commencé dès le premier jour du Sommet sur l’enseignement supérieur. Étudiants, professeurs, chargés de cours, nombreux sont ceux qui ont trouvé à redire sur le déroulement du Sommet, notamment sur le fait qu’il ait été tenu derrière des portes closes.

Des groupes citoyens, composés de professeurs d’université ou de cégeps et de chargés de cours, sont venus soutenir les étudiants lundi matin par la tenue d’un «moulin à paroles». Les professeurs ont procédé à la lecture de textes concernant les droits à l’éducation. «On veut redéfinir l’éducation elle-même», a rapporté Monique Rondeau, membre du groupe des mères en colère et solidaires. Cette dernière souhaite également qu’une enquête soit ouverte concernant le comportement des policiers envers les étudiants.

Guy Demers, ancien professeur de sociologie à l’UQAM, a déploré la régression en matière des droits sociaux et économiques. «Il y a beaucoup de discrimination concernant l’accès à l’enseignement supérieur. Il faut voir l’université au service de la société et au service d’autres valeurs que celle de l’argent», a-t-il expliqué. «Apprendre pour vouloir apprendre ce n’est pas possible si l’on doit s’endetter de 30,000$», a avancé Simon Lanctôt, un enseignant en littérature au Cégep du Vieux-Montréal. Pour cet enseignant, «un jour et demi pour discuter des questions fondamen-

tales, c’est plus une affaire de relation publique pour faire passer l’indexation plutôt qu’une véritable concertation publique». Les chargés de cours, qui donnent environ 60% des cours au premier cycle dans la plupart des universités, ont eu une place au Sommet sur l’enseignement supérieur. Mais quelques-uns d’entre eux, tels que Ginette Prévost, chargée de cours à la faculté des arts de l’UQAM, ont considéré important d’être dans la rue pour faire valoir leur voix. Du côté des étudiants, la soirée du lundi a été rythmée par le pas des manifestants. Les constatations ont porté sur le refus de «l’idée d’une augmentation du coût de l’accès aux études», comme l’a soulevé Guillaume Provost, étudiant en enseignement secondaire en éthique et culture religieuse. «Après tous les efforts qui ont

été déployés pour atteindre l’objectif qu’on s’est donné, je trouve ça un peu ridicule que ça se termine en queue de poisson avec un sommet truqué», a déploré Hubert Auger, étudiant en cinéma. Au deuxième jour du Sommet, quelques milliers de manifestants se sont réunis au Square Victoria.

Cette manifestation, organisée par l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), se veut un plaidoyer en faveur de la gratuité scolaire. Le Service de police de la Ville de Montréal a déclaré que le rassemblement était illégal, puisqu’aucun trajet ne leur avait été remis par l’ASSÉ.

Photo Camille Ozuru

Environ 5000 manifestants ont déambulé calmement dans les rues de Montréal.


L’Exemplaire, le mercredi 27 février 2013

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Cinq chantiers annoncés Sophie Houle-Drapeau sophie.houle-drapeau.1@ulaval

• Le financement des universités Le premier chantier porte sur le financement des universités. Il inclut aussi la question des frais institutionnels obligatoires (FIO), à laquelle tenait mordicus la présidente de la FEUQ Martine Desjardins. De plus, à défaut d’avoir son propre chantier, la question des droits de scolarité s’enchâssera dans celle du financement des universités. • La loi-cadre sur les universités et la reddition de comptes Ce chantier vise à élaborer le texte législatif de la loi-cadre qui chapeauterait l’ensemble des universités dans le but de définir la mission et la gouvernance des institutions. C’est l’ancienne directrice de la Bibliothèque nationale Lise Bissonnette et John Porter, ancien directeur général du Musée nationale des Beaux arts du Québec qui présideront ce chantier. Le gouvernement Marois souhaite soumettre le projet de loi à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année. • L’aide financière Le gouvernement souhaite améliorer l’aide financière offerte aux étudiants. Il a indiqué vouloir dégager 25 millions $ par année pour 5 ans afin de bonifier l’aide financière. Cette annonce apparaît comme un réinvestissement de la coupure de 140 millions dans le financement des universités annoncé fin 2012. C’est l’ex-président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, M. Pier-André Bouchard St-Amand qui devra remettre un rapport en juin. • Le mandat des universités Ce chantier a la tâche de ranimer le Conseil national des universités à qui devront se rapporter les administrations des universités. Martine Desjardins a demandé au cours du Sommet que l’organisme ait le pouvoir de faire des recommandations, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. La présidence est confiée à l’ancien recteur de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) Claude Corbo qui devra déposer un rapport d’ici le 28 juin prochain. • La formation collégiale C’est l’ex-directeur général du Cégep Lévis-Lauzon, Guy Demers, qui hérite du chantier sur la formation collégiale. La visée est d’assurer une meilleure concertation entre les cégeps et la viabilité des programmes. Le rapport de M. Demers est attendu pour le printemps 2014.

Pauline Marois, première ministre du Québec

Martine Desjardins, présidente de la Fédération Étudiante Universitaire Québec (FEUQ)

La première ministre semblait très satisfaite des résultats du Sommet. «Je crois que nous repartons aujourd’hui sur de bonnes bases», a-t-elle affirmé avec un sourire éclatant en point de presse tout de suite après son annonce. Elle a insisté sur le fait que le Québec était maintenant en meilleure posture qu’il ne l’était lors de la crise étudiante du printemps 2012. «Le dialogue est bien repris», a-t-elle assuré. Malgré qu’il n’y ait pas eu consensus sur la question des frais de scolarité, Mme Marois rappelle que les différents acteurs ont conclu plusieurs ententes. «Il y a eu consensus sur trois des quatre thèmes et ce sont des gros morceaux», a-t-elle expliqué. Selon la première ministre, il aurait été «très difficile» d’obtenir un consensus sur la sujet des frais de scolarité. Par rapport aux comités qui ont été créés, Mme Marois a dit qu’ils permettront de «prendre le temps de bien travailler».

«On est quand même déçus, on doit le dire, mais on ne repart pas les mains vides», a lancé Martine Desjardins en sortant du Sommet. La présidente de la FEUQ a répété maintes et maintes fois que la FEUQ était déçue que le gouvernement procède à l’indexation des frais de scolarité malgré le manque de consensus. Cependant, elle semblait satisfaite que la FEUQ ait réussi à avoir quelques petites victoires. Notamment, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche, de la science et des technologies, Pierre Duchesne, a accepté d’étudier la question des frais institutionnels obligatoires (FIO) en comité. « On doit s’attaquer à ce fléau-là », a-t-elle plaidé. Mme Desjardins est toutefois restée avide de commentaires sur la suite des résultats du Sommet. «On va consulter nos associations membres dans les prochains jours», a-t-elle simplement dit. Elle n’a pas voulu s’avancer sur l’offre qui aurait été acceptable pour la FEUQ.

François Legault, chef de la

Jérémie Bédard-Wien, porte-pa-

Coalition Avenir Québec (CAQ) M. Legault n’était pas satisfait des résultats du Sommet. «On a un bricolage, une indexation qui ne règle rien», a-t-il affirmé en point de presse. Selon M. Legault, les seuls résultats du sommet sont «cinq comités et surtout des coupures dommageables en recherche». Depuis le début du Sommet, il avait été très critique. «Je ne vois aucune décision dans ce qui a été pris jusqu’à présent pour améliorer le sort des universités», avait-il dit lundi. «Pour l’instant, on peut dire que c’est une perte de temps», avait-il conclu.

role de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) Sans surprise, l’ASSÉ s’est dite insatisfaite des résultats du Sommet, même si elle s’y attendait. «Ça fait plusieurs semaines que l’indexation est dans l’air et il est clair que le gouvernement avait l’intention d’utiliser le Sommet non pas pour avoir un réel débat sur l’université, mais plutôt pour légitimer des décisions qui étaient déjà prises», a expliqué M. Bédard Wien. «Ce n’est pas accepté par l’ASSÉ», a-t-il lancé en point de presse. Selon lui, la plupart des associations étudiantes seront déçues de réaliser que le Sommet n’était pas une vraie consultation. Le gouvernement aurait imposé l’indexation. «Finalement ce que nous avons eu c’est une énième hausse des frais de scolarité», a-t-il ajouté. «Mme Marois, M. Duchesne, vous nous avez pas encore vu venir», a-t-il prévenu.


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Commentaire

Le mariage pour tous! Les Américains, arriérés?

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’amour se définit comme l’attachement intense qui lie deux êtres, basé à la fois sur la tendresse et l’attirance physique. On parle de deux êtres, et non d’un homme et d’une femme. Alors pourquoi encore aujourd’hui les gouvernements auraient-ils le droit d’empêcher deux personnes qui s’aiment de se marier? Le droit au mariage pour les homosexuels et l’accès à l’adoption pour ces derniers continue de progresser et leurs revendications sont de plus en plus entendues. Quatorze pays à travers le monde ont d’ailleurs déjà légalisé le mariage gai. L’Assemblée nationale française a franchi le pas le 12 février dernier, mais seulement neuf États américains sur cinquante ont rendu légal le mariage entre personnes de même sexe. Les États-Unis devraient peutêtre commencer à accepter les différences des humains puisque quoi que l’on décide de faire sur le plan politique, la nature humaine ne peut être changée. Le président Barack Obama a déclaré, en réponse à une lettre d’une jeune fille de 10 ans ayant deux pères : «En Amérique, il n’y a pas deux familles pareilles. On célèbre la diversité. Et on reconnaît que peu importe que tu aies deux pères ou une mère, ce qui compte par-dessus tout c’est l’amour que l’on se démontre à chacun.» Même si le président des ÉtatsUnis déclare soutenir le mariage homosexuel, la loi fédérale l’interdit toujours. Il faut noter que le mariage interracial est légal seulement depuis 1967 aux États-Unis. Est-ce que le changement dans les mentalités sera aussi lent dans le cas du mariage gai? L’argument utilisé par les partisans du mariage «traditionnel» est un amendement constitutionnel définissant le mariage comme «l’union d’un homme et d’une femme». Cette définition permet au gouvernement fédéral de ne pas reconnaître la validité des mariages homosexuels. Mais si l’on considère qu’il n’existe aucun argument juridique qui peut aller à l’encontre du mariage entre personnes de même sexe, pourquoi n’est-il pas légal dans plus d’états? Est-ce qu’on pourrait dire que les Américains sont arriérés? Ce que la plupart des gens considéraient auparavant comme un acte religieux relève aujourd’hui plus du juridique. Les gens choisissent de se marier afin d’accéder à certains avantages. Alors pourquoi les gais et lesbiennes n’auraient-ils pas droit à ces mêmes avantages? Un couple marié a droit à certains privilèges en matière de droits sociaux, de droit du travail et de droits fiscaux. Par exemple, en cas de décès, l’époux survivant peut avoir droit à une allocation veuvage. Au travail, un couple marié a l’avantage d’avoir droit aux congés au même moment. Les homosexuels devraient avoir droit à tous ces avantages.

Audrey-Anne Maltais

audrey-anne.maltais.1@ulaval.ca

L’Exemplaire, le mercredi 27 février 2013

Tunisie : crise d’une démocratie naissante

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eux ans après la chute de l’autocrate Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie se trouve au bord d’une première grande crise de confiance. L’assassinat de l’opposant Chokri Belaïd, le 6 février dernier, suivi de la démission du Premier ministre Hamadi Jebali, le 19 février, a perturbé une transition jusque-là pacifique. Toutefois, pour l’ancien chef du gouvernement, la démission ne signifie pas l’abandon. Fort de son image d’homme d’État dans l’opinion publique tunisienne, il sera très probablement amené à restaurer la confiance du peuple. Le projet d’Hamadi Jebali de former un gouvernement de technocrates devait résoudre la crise provoquée par l’assassinat de l’opposant Belaïd le 6 février dernier, que bon nombre de Tunisiens attribuent à Ennahda, le parti au pouvoir dont est issu l’ancien Premier ministre. Celui-ci avait promis que si son projet échouait, il allait quitter ses fonctions. Il a tenu sa parole.

Le peuple doit pouvoir pardonner les erreurs de cette démocratie naissante.

Mais l’ère Jebali n’est peut être pas arrivée à sa fin. «Si je reste, je ne me présenterai pas aux prochaines élections. Si je démissionne, c’est autre chose...», a confié l’ex-Premier ministre au journal Le Monde la semaine dernière. Même si le choix du nouveau chef de gouvernement reviendra au président Moncef Marzouki, le retour de Jebali semble probable. Et d’ailleurs, ce serait souhaitable dans l’état actuel des choses. Car Jebali est confiant que la crise politique que traverse le pays ne signifie pas l’échec de la révolution tunisienne. Voilà un homme politique qui pose clairement l’intérêt de son pays au-dessus de ses propres intérêts et ceux de son parti.

Mais ses ambitions d’unité et d’apaisement peinent à se frayer un chemin parmi les conservateurs de son parti. Il faudra donc que l’ancien chef du gouvernement arrive rapidement à unifier son parti, avant que le pays puisse reprendre les efforts de la transition démocratique. Cette transition sera sans doute pénible et traversée par des rechutes. La Tunisie a été le premier pays à s’être dressé contre l’autocratie au Maghreb, mais il ne sera certainement pas le seul à vivre des échecs. La confiance des Tunisiens, une fois brisée, prendra du temps à se reconstruire. Mais si cruel qu’ait été l’acte des assassins de Belaïd, le peuple doit pouvoir pardonner les erreurs de cette démocratie naissante. La détermination de la société tunisienne, et surtout celle de ses jeunes, permettra sans doute de surmonter cet obstacle. Après tout, l’actuelle crise politique est la preuve qu’un changement est effectivement en train de se produire. Désormais, il y a un nouvel arbitre dans le jeu du pouvoir : le peuple. La réactivité et l’indignation des Tunisiens témoigne de leur détermination de construire un État démocratique et pacifié où le pouvoir a des comptes à rendre à sa population. La mort de Chokri Belaïd ne sera certainement pas pardonnée sous un dirigeant irresponsable. La Tunisie qui émergera de cette crise sera différente. Elle aura démontré sa volonté d’apprendre la démocratie. En résolvant cette première crise, le pays aura fait preuve d’endurance et manifesté sa détermination de tenir responsable le pouvoir politique. L’important, dans toutes les crises auxquelles le pays devra faire face dans cette transition, est qu’il ne doit plus jamais substituer la violence au dialogue. Alors, la Tunisie de demain sera peut-être celle dont rêvait Mohamed Bouazizi lorsque, à l’aube du printemps arabe, il s’est immolé par le feu devant le gouvernorat de Tunis.

Yascha Wecker

yascha.wecker.1@ulaval.ca

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Marie-Michèle Genest


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L’Exemplaire, le mercredi 27 février 2013

Communauté gaie à Québec

La Ville à l’avant-garde

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Projet de loi 14

Les anglophones de Québec inquiets

François-Olivier Marquis françois-olivier.marquis.1@ulaval.ca

Elise Duffay elise.duffay.1@ulaval.ca

Québec – Près de neuf ans après la légalisation du mariage gai au Québec, les citoyens de Québec se démarquent par leur avant-gardisme et leur ouverture d’esprit.

Québec – La modification de la Charte de la langue française, annoncée par le projet de loi 14 du Parti québécois (PQ), creusera le fossé entre les communautés francophone et anglophone de Québec. C’est du moins ce qui inquiète plusieurs représentants de la minorité anglophone de la Ville.

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elon Olivier Poulin, directeur général de l’organisme GLBT Québec/ Lutte à l’homophobie, les habitants de la Ville de Québec peuvent être fiers. «Sur la question de la diversité sexuelle et de l’homophobie, [ils] sont un modèle à l’international», a-t-il soutenu. André Tardif, directeur général du Groupe régional d’intervention sociale de Québec (GRIS), abonde dans le même sens. «Au niveau des lois canadiennes et québécoises, on est une société avant-gardiste», a-til laissé entendre. À ses yeux, les homosexuels de la Ville de Québec jouissent d’une «liberté assez large de pouvoir être eux-mêmes […] et d’être des citoyens de Québec standards». D’ailleurs, M. Tardif est d’avis que la légalisation du mariage gai au Québec en mars 2004 a été déterminante pour les Québécois homosexuels. À

partir de ce moment, selon lui, l’orientation sexuelle serait «devenue une question plus ouverte à la population en général», et les tabous seraient progressivement tombés. «Ça a été moins émotif qu’en France», a d’ailleurs rappelé Olivier Poulin, faisant référence aux contestations observées au Québec lors de l’adoption du projet de loi sur le mariage gai. En France, l’Assemblée nationale a légalisé le mariage gai le 2 février dernier. Reste maintenant à savoir si, comme au Québec, cette avancée juridique mènera à une plus grande tolérance envers les homosexuels.

Une jeunesse qui s’accepte

Marie-Christine Rochefort est intervenante aux services d’information et de sensibilisation du GRIS Québec. Elle aussi se réjouit des avancées en matière d’égalité sociale observées à Québec depuis quelques

années. «J’ai gradué de l’école secondaire en 2005 et il n’y avait absolument personne qui avait dévoilé son orientation sexuelle», s’est-elle souvenue avant de laisser entendre que les temps ont changé. «Aujourd’hui, on visite des polyvalentes avec le GRIS Québec où des jeunes de 15, 16, 17 ans sont déjà sortis du placard, sont à l’aise d’en parler à l’école et même d’être en couple avec quelqu’un du même sexe», s’est-elle exclamée. «Le changement de mentalité par rapport à l’homosexualité n’est pas seulement dû au renouvellement de génération, mais aussi à un travail de sensibilisation», a expliqué Jeanne, formatrice de la Coalition des familles homoparentales. D’ailleurs, la communauté gaie de Québec a su profiter de la montée du Web social pour sortir de l’isolement et fournir de l’aide aux homosexuels de la Vieille Capitale. Plusieurs organismes communautaires ont facilité la communication entre la communauté gaie et les différents médias sociaux du Web. «Gai Écoute offre maintenant un chat qui accompagne des jeunes plus à l’aise sur le Net qu’au téléphone», a-t-elle dit.

Une réjouissance prudente

Interrogée sur les prochains objectifs à atteindre, Mme Rochefort du GRIS Québec a avancé que «du côté juridique, il y a eu des avancées incroyables» et que maintenant, «il faudrait que, socialement, on atteigne cette même égalité». Olivier Poulin a lui aussi voulu apporter un bémol à ces propos flatteurs à l’endroit des Québécois en rappelant que «le passage de la tolérance à l’acceptation n’est pas encore réalisé».

Photo Émilie Bonnefous

Le 27 janvier dernier, une centaine de manifestants se sont réunis devant le consulat de France à Québec afin de promouvoir le projet de loi visant à légaliser le mariage gai en France.

Qui est le moins toléré à Québec : l’homosexuel ou l’homophobe ? «Ce qui est le plus difficile à vivre reste d’être homosexuel», a conclu Mme Rochefort après une courte période de réflexion.

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e n’est pas en écrasant une minorité qu’on va laisser plus d’espace au français», a déclaré Steven Nelson, chargé d’enseignement à l’École de langues de l’Université Laval.

La Ville de Québec est composée d’environ 95% de francophones, 3,5% d’allophones et 1,5% d’anglophones. Ces chiffres, tirés du journal Le Monde diplomatique de juillet 2012, attestent de la minorité des anglophones dans la Vieille Capitale. Le projet de loi va contribuer à «marginaliser les anglophones», selon Emilie Brushett, secrétaire du directeur Jean Robert au Collège régional Champlain St.Lawrence. «Je pense que la communauté anglophone est très bien à Québec, mais que cette loi n’est pas de nature à promouvoir l’harmonie et le respect entre les deux communautés», a relevé E.Vernon Demelt, chargé d’enseignement en anglais à l’École de langues de l’Université Laval. D’ailleurs, plusieurs considèrent qu’il est aujourd’hui illogique de parler d’une communauté anglophone dans la Ville de Québec. C’est le cas de Glenn Gavin, professeur d’anglais au Collège St.Lawrence et chargé de cours en anglais à l’École de langues de l’Université Laval. «Il n’y a pas de quartier anglophone. Les Anglais sont dispersés dans la Ville et intégrés à la population francophone», a-t-il constaté. Le projet de loi 14, déposé à l’Assemblée nationale le 5 décembre dernier, vise à protéger et à fortifier la place du français au Québec. Dans les domaines du travail, de l’enseignement et des communications, les mesures seraient plus contraignantes.

Un projet lourd de conséquences

Selon certains intervenants, le projet de loi 14 s’annonce dommageable pour plusieurs établissements scolaires de la région de Québec. Stephen Burke, président

du conseil des commissaires de la commission scolaire anglophone Central Québec (CSCQ), est très inquiet. «L’impact sera désastreux sur notre commission scolaire et, par conséquent, sur tous nos élèves du primaire et du secondaire», a-t-il déploré. Si le projet de loi 14 est adopté par l’Assemblée nationale, le droit des militaires affectés au Québec d’inscrire leurs enfants à l’école anglaise, par une exemption temporaire à la Charte de la langue française, leur sera retiré. Cela représente près de 550 élèves dans la région de Québec. «Ces jeunes représentent environ 20% de notre clientèle scolaire», a affirmé M. Burke. «Leur perte serait dramatique pour nous. Il s’en suivrait des fermetures d’écoles, des pertes d’emplois et une inévitable diminution de la qualité de nos services éducatifs», a-t-il soutenu. La ministre québécoise de l’Immigration et des Communautés culturelles, Diane De Courcy, a défendu l’initiative gouvernementale lors d’une entrevue accordée à Radio-Canada le 18 février. Selon elle, le projet de loi 14 se veut une protection de la langue française pour l’«îlot qu’est le Québec devant une mer anglophone en Amérique du Nord».

Les protestations s’élèvent

Après la manifestation montréalaise du 17 février dernier où quelque 200 opposants au projet de loi 14 se sont regroupés, la Ville de Québec a annoncé ses couleurs. Plusieurs doutent de la capacité des anglophones à se regrouper en un nombre significatif. «Ça m’étonnerait qu’il se produise à Québec le même genre de manifestation qu’à Montréal», a prédit Glenn Gavin. Malgré ce scepticisme, le président du conseil des commissaires de la CSCQ Stephen Burke compte bien se faire entendre. Il prévoit écrire à la ministre De Courcy, aux parents d’élèves et aux journaux. Il voudrait aussi se faire entendre à la radio et dans des réunions publiques.


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Orange mécanique à l’Impérial

En b r e f Cérémonie des Oscars Argo à l’honneur

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a 85e cérémonie des Oscars a couronné, dimanche dernier, Argo comme meilleur film de l’année. Daniel Day-Lewis a établi un record en gagnant pour la troisième fois le prix du meilleur interprète masculin. L’acteur britannique a été récompensé pour le film Lincoln. Life of Pi a valu à son réalisateur Ang Lee la consécration de la meilleure réalisation. Les films québécois Rebelle et Henry qui alimentaient les espoirs sont repartis bredouille.(C.S.)

Bourse Rideau Spectra musique récompensé

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rès de 1 400 spectateurs ont assisté à la remise de la Bourse Rideau, le 21 février dernier au Capitole de Québec. Le prix Rideau Tournée a été remis au groupe Spectra musique en récompense de leurs efforts de promotion. La Bourse Rideau met de l’avant des artistes émergeants issus de différentes disciplines. Cet évènement leur donne une visibilité auprès des producteurs de l’industrie. (C.S)

Prix GlennGloud Robert Lepage lauréat

Un classique intemporel Stéphanie Jolicoeur stephanie.jolicoeur.1@ulaval.ca Québec – Rendus célèbres par l’adaptation cinématographique de Stanley Kubrick en 1971, les personnages d’Alex DeLarge, interprété par Maxime Le Flaguais, et sa bande de droogies, Jo et Momo, ont évolué en chair et en os devant près de 400 personnes à l’Impérial.

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écoulant du roman L’Orange mécanique d’Anthony Burgess paru en 1962, l’histoire dépeint la réalité d’une Angleterre futuriste où les jeunes font la loi dans la rue. Adolescent manipulateur, obsédé par le sexe, l’«ultraviolence» et la musique de Ludwig van Beethoven, Alex se voit emprisonné à la suite du meurtre d’une jeune femme. Il servira de cobaye pour le développement d’une cure de conditionnement pavlovien supposée le guérir de ses pulsions primaires.

Orange mécanique est une œuvre réellement visionnaire et étrangement actuelle, d’après Danny Gilmore, interprète de Jo. «En 1971, quand Kubrick a tourné le film, la science n’était pas rendue là, donc c’était une nécessité de mettre ça dans le futur; aujourd’hui c’est devenu plausible, et c’est ça qui est épeurant», a-t-il expliqué, évoquant la scène mythique où Alex est forcé à regarder des images de viol et de guerre et à écouter du Beethoven, pendant qu’on lui injecte un produit provoquant des nausées insupportables.

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e metteur en scène Robert Lepage a été nommé, jeudi dernier, dixième lauréat du Prix Glenn-Gould. Ce prix est une reconnaissance de la créativité dont l’artiste a fait preuve à travers sa musique et son art. M. Lepage s’est vu également attribuer une bourse d’une valeur de 50 000$. (P.G.)

Université en spectacle Des Sourcils vers la finale nationale

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e trio jazz Des Sourcils a remporté le premier prix de la sixième édition d’Université Laval en spectacle devant quelque 200 spectateurs, vendredi dernier au Théâtre de la cité universitaire. En plus d’obtenir un passeport pour la finale nationale qui aura lieu le 6 avril 2013 au Théâtre Le National, le groupe a aussi reçu le coup de cœur du public. (P.G.)

L’Exemplaire, le mercredi 27 février 2013

Un film qui a marqué les esprits

Lorsqu’il est question d’Orange mécanique, la comparaison avec le film, âgé de plus de quarante ans, revient inévitablement sur le tapis. «Moi, je ne ressemble pas à Malcolm McDowell, en tout cas, je ne pense pas!», a affirmé Maxime Le Flaguais, à propos de l’interprète d’Alex dans le film de Kubrick. «Je ne sais pas

c’était quoi ses bibittes à lui, moi j’ai travaillé à partir des miennes», a-t-il lancé. «J’ai pris le parti de ne pas revoir le film, justement pour pouvoir faire quelque chose de nouveau avec le texte que j’avais», a continué Danny Gilmore.

Une mise en scène épurée

Tandis que les effets visuels du film sont reconnus pour être éclatés, la mise en scène de la pièce, signée par Véronique Marcotte, se veut minimaliste. Un sofa faisait office de décor en première partie, et des images étaient projetées sur les murs pour signifier les changements de lieu. Le jeu des acteurs a plutôt été mis de l’avant. «Le cinéma, c’est lourd techniquement, alors qu’au théâtre, tout est fait en fonction du jeu», a af-

Courtoisie Marie-Thérèse Privée

Orange Mécanique reviendra à Québec pour deux supplémentaires les 15 et 16 mars prochains, avant de se produire à Gatineau et à Sherbrooke en avril.

L’Affiche au Périscope

firmé Danny Gilmore. De l’avis de Maxime Le Flaguais, le théâtre n’a rien à envier au cinéma ou à la télévision. Fort de plusieurs rôles au grand écran depuis les quatre dernières années, l’acteur a confié être toujours très content de retourner au théâtre, son médium préféré. Il reste qu’il ne faut pas toujours essayer de comparer, selon lui, une pièce de théâtre et un film étant «deux objets très différents, comme une pomme et une orange. On a peut-être fait une Pomme mécanique, on ne sait pas», a-t-il plaisanté, avant d’aller se préparer au lever du rideau.

À la sortie de la salle, le choix de la mise en scène animait les discussions. «J’ai beaucoup aimé, mais par rapport à l’univers d’Orange mécanique, je n’aurais pas fait ça à l’Impérial, mais plutôt dans un entrepôt désaffecté, pour aller avec l’atmosphère de la pièce», a commenté Ann-Sophie Archer, metteure en scène professionnelle de Québec. Pour Émilie Tremblay, étudiante en théâtre, l’Impérial lui-même constituait également «le gros problème de la production». «J’ai aussi trouvé qu’il manquait un peu de finition dans la mise en scène», a-t-elle avoué. Par rapport au jeu des acteurs et à l’adaptation, cependant, elle n’avait que de bons mots. «J’avais peur que ça ressemble trop au film, mais c’était très réussi!», s’est-elle exclamée.

Le mur de toutes les folies

Lauriane Brunet-Martel lauriane.brunet-martel.1@ulaval.ca

Québec – Après avoir raflé plusieurs prix, notamment celui du spectacle de l’année 2009-2010 remis par l’Association québécoise des critiques de théâtre, la pièce l’Affiche était de passage au Théâtre Périscope devant près de 150 spectateurs. Terreur et religion se rencontrent au sein d’une production forte en émotions.

É

crite et mise en scène par Philippe Ducros, L’Affiche amène les spectateurs dans la réalité bouleversante de l’occupation de la Palestine. «L’occupation est partout, elle se transpose sur le quotidien des gens et la pièce sert à comprendre ce qui se passe», a expliqué le metteur en scène. Des affiches montrant des enfants décédés placardent les murs de la ville et constituent l’élément déclencheur de la folie des personnages. La pièce, traduite en plusieurs langues et présentée en Europe et au Proche-Orient, démontre la violence de l’occupation, et surtout,

la fait vivre au public à travers les émotions. «Tout est devenu normal. Normal, l’humiliation au checkpoint. Normal, les arrestations. Normal, les maisons démolies. Normal, les enfants morts par balle», s’est écrié le personnage de Saïd, un jeune soldat tourmenté. Le public avait l’air tout aussi bouleversé, observant chaque mouvement des acteurs.

Une mise en contexte imagée

Un fond gris en béton, une photocopieuse, des pneus et un canari composaient le décor dans lequel ont pris place neuf acteurs. D’ailleurs, six d’entre eux sont pré-

sents depuis le début des représentations en 2009, dont Isabelle Vincent et François Bernier. Pour mieux comprendre le contexte de l’histoire, une exposition de photographies capturées par Philippe Ducros était présentée aux spectateurs avant la représentation. Une amorce qui a donné le ton à la pièce. Des images d’enfants, fusil au bras, et d’immeubles détruits par les bombes ornaient les murs du théâtre et de la salle de spectacle.

au Proche-Orient, dont plusieurs en Palestine, qui ont servi de prémisse à l’écriture de la pièce. «Et la colère, le désespoir m’ont submergé, malgré moi. Mes mots sont devenus durs, mon regard explosif», a partagé Philippe Ducros dans ses carnets de voyages, intitulés Les lanceurs de pierres. D’ailleurs, ce dernier en fera la lecture le 1er mars prochain à 18h30 au même endroit.

Onde de choc dans le public

«C’est la pièce la plus tragique que j’ai vue depuis...je ne sais plus combien de temps, je suis sous le choc», a soufflé Xavier Boulanger, spectateur visiblement ébranlé par l’histoire. Manon Lambert, quant à elle, en était à sa deuxième représentation. «Je devais revenir, la pièce me transporte, me fait sentir toute la douleur», a-t-elle affirmé.

Libérer ses démons

Ce sont des voyages effectués

Photo Lauriane Brunet-Martel

Les voyages font partie de la démarche artistique de Philippe Duclos.


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L’Exemplaire, le mercredi 27 février 2013

Relève musicale

Ces petits lieux qui font devenir grands

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Voca People

Des voix venues d’ailleurs Joëlle Lavoie joelle.lavoie.4@ulaval.ca Margaud Castadère-Ayçoberry margaud.castadere-aycoberry.1@ulaval.ca Québec – Plusieurs centaines de personnes ont assisté dimanche dernier à la première et unique représentation de Voca People au Capitole de Québec. Ce groupe de chanteurs a repris les plus grands succès de la chanson, sans d’autres instruments que leur propre voix.

Photo Juliette Gunther

Benjamin Landry, percussioniste du grouge Taafé Tanga (à gauche) a expliqué que le plus important est de «se trouver au bon endroit au bon moment» et de «recontrer un public qui nous ressemble». Juliette Gunther juliette.gunther.1@ulaval.ca

Québec – Le OFF Rideau, présenté au bar la Ninkasi, est un événement qui offre une scène musicale à la relève de la Ville. Incubateurs de talents, les bars et les petites salles de spectacles à Québec font découvrir des artistes peu connus.

«N

ous pouvons réellement propulser les artistes à un autre niveau», a affirmé Antoine Bordeleau, responsable Web et médias sociaux au Pantoum, une nouvelle salle de spectacle à Québec. «C’est une bonne façon de provoquer le destin», a ajouté Simon Lachance, animateur pour les OFF Rideau.

Des tremplins pour la relève musicale

Le rôle des petites salles de spectacle est avant tout de «diffuser l’art», comme l’a précisé Domlebo, compositeur et porte-parole du OFF Rideau. Ces lieux peuvent avoir différentes fonctions dans l’évolution d’artistes émergents. «En plus de produire plusieurs concerts, nous procédons également à l’enregistrement et à la production d’albums de groupes», a expliqué Antoine Bordeleau. Or, pour les artistes en devenir, se produire sur scène est «un excellent moyen d’accroître son réseau», a-t-il souligné. «Nous avons le rôle que veulent bien nous donner les artistes. Peutêtre serons-nous leur première vraie scène ou la scène qui lancera leur premier album», a ajouté Michel Rochette, directeur du Petit Impérial.

Une percée parfois difficile

Cependant, même si les occasions de se produire peuvent donner une meilleure visibilité aux artistes et «sont définitivement un facteur important dans leur biographie», comme l’a expliqué Michel Rochette, ces représentations ne suffisent pas à long terme. Compétition oblige, «il faut être acharné et avoir des tonnes d’heures

de pratique», a indiqué Benjamin Landry, percussionniste du groupe Taafé Tanga. Stefano Pando, directeur et producteur du groupe El Hispalis, a ajouté qu’il est nécessaire de «jouer pour devenir solide». Pour avoir le privilège de se produire sur scène, il est cependant primordial pour les artistes de faire preuve de professionnalisme. «Il faut un bon CV, une bonne démo, un dossier de presse solide et un site Internet», a insisté Benjamin Landry. Du côté des salles, les critères sont précis. «Il est important de faire parvenir tous les détails pertinents relatifs au groupe, de même que des clips audio et vidéo», a souligné Michel Rochette. «Tout le monde est admissible, mais il faut un gros travail en amont», a précisé Simon Lachance.

Le public du Capitole a découvert dimanche 24 février le groupe de chanteurs a capella Voca People, pour leur première tournée au Canada. Parachutés sur Terre suite à une panne de leur vaisseau, ces huit habitants de la planète Voca tout de blanc vêtus découvrent, au contact du public, la musique humaine. Leur langage, composé d’onomatopées, se transforme alors en reprise de chansons a capella grâce à des arrangements vocaux uniques. «La musique, c’est la vie et la vie c’est la musique». Voilà leur philosophie.

Un public conquis

Le producteur du spectacle des Voca People au Canada, Dominique Née, ne pouvait espérer mieux de la part des Québécois pour une première à Québec. «Quand on présente un spectacle, on a toujours l’attente de faire partager notre coup de cœur aux

gens», a souligné ce dernier lors d’une entrevue. «C’est dans des soirées comme celle-là qu’on est content de travailler ici!», a affirmé Yannick Vézina, employé au Capitole de Québec présent lors du spectacle. «C’est rare qu’on voit des shows sold out au Capitole, surtout un dimanche soir des Oscars», a mentionné le placier. Les huit ambassadeurs de la planète Voca semblent avoir conquis la Ville de Québec grâce à leur style qui allie musicalité et théâtralité, ce qui a suscité chez le public de nombreux rires et applaudissements. «Ce n’est pas simplement une heure et demie d’exercice vocal», a déclaré monsieur Née. «Les Voca partagent des moments d’émotions avec le public», a-t-il poursuivi.

Le groupe a entamé la représentation par un medley des plus grands succès des années 50 à aujourd’hui, tous genres musicaux confondus. Ils ont ensuite revisité d’emblématiques musiques de film, comme James Bond ou Le Parrain. Un duel de beat-box a provoqué les acclamations du public. Après la reprise de Bohemian Rhapsody de Queen, les huit chanteurs ont terminé le spectacle avec la populaire chanson We are the world, du groupe américain USA for Africa. Enthousiaste, le public a réclamé un rappel, lors duquel les Voca People ont réinventé les chansons en vogue.

Une participation du public

Les spectateurs ont eu droit à de nombreux gags de la part des Voca People, qui se servent du public pour alimenter le spectacle. Les artistes ont fait monter sur scène des gens de sexe opposé pour leur faire la cour. «Le public est très important. C’est très interactif comme spectacle», a soutenu le producteur. Les membres du groupe sont, à quelques reprises, descendus de la scène pour aller rejoindre des spectateurs afin de tenter d’extraire la musique en eux. Ceci a provoqué les huées des spectateurs du balcon, qui ne pouvaient voir ces échanges. La directrice de la programmation du Capitole, Annick Simard, a cependant parlé d’un «incident mineur dû à la configuration de la salle et ses particularités».

De l’offre et de la qualité

En plus de projeter sur le devant de la scène la relève musicale, les petites salles de spectacle permettent un rayonnement culturel au sein de la Ville de Québec. «On est dans une montée, au niveau culturel on dépasse des records», a expliqué Simon Lachance «Il y a une grande offre, et de qualité!», a souligné Karine Amel, danseuse du groupe Taafé Tanga. Les «OFF» viennent compléter l’offre proposée par les petits lieux de spectacle à Québec. «Cela met la relève en avant, avec un personnel et des moyens techniques impeccables», a déclaré Antoine Bordeleau. «Pour les artistes, plutôt que d’aller sur scène séparément, il s’agit de s’unir pour avoir plus de poids», a expliqué Simon Lachance. «Ils sont nécessaires car ils offrent autre chose», a tranché Domlebo.

Des reprises uniques

Nombreux étaient les spectateurs qui connaissaient déjà les Voca People, mais pour Catherine Pineault, étudiante à l’Université du Québec à Montréal, c’était une toute nouvelle expérience. «Je suis venue par simple curiosité parce qu’un de mes amis m’a proposé un billet, mais franchement je suis étonnée!», a-t-elle confié.

Photo Joëlle Lavoie

Après deux ans au OFF Broadway, les Voca People sont actuellement en tournée en France, en Belgique et en Suisse. Les producteurs n’ont pas encore envisagé la possibilité de s’établir au Québec.

Le groupe a été découvert par l’acteur Israélien Lior Kalfo en 2009. Peu de temps après leur apparition sur Internet, les ambassadeurs de la planète Voca, faisaient déjà salle comble à Paris.


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ports Tennis québécois

En b r e f R&O Volleyball Finale provinciale

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’équipe masculine de volleyball de l’Université Laval a obtenu un huitième titre provincial de suite, dimanche au PEPS, contre les Carabins de l’Université de Montréal. Une victoire remportée au terme de trois matchs. C’est la première fois depuis 2006 que les hommes de Pascal Clément se rendent au troisième match dans une finale provinciale. (A-A.M)

R&O Ski de fond Podium historique

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a fondeuse Catherine Auclair est entrée dans l’histoire du Rouge et Or, le 15 février lors du Carnaval de Middlebury au Vermont, en montant sur la deuxième marche du podium pour l’épreuve cinq kilomètres classique en ski de fond. Elle réalise une performance impressionnante en prévision de la Coupe Québec en mars prochain. (F.N.)

R&O Basketball Doublé pour UL

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our la dernière partie de la saison régulière, les deux équipes de basketball du Rouge et Or ont triomphé samedi dernier. L’équipe féminine a gagné en prolongation, 67 à 62, contre les Stingers de Concordia, tandis que les hommes ont bien terminé la saison avec un gain de 84 à 62. Les séries éliminatoires commenceront ce mercredi. (A-A.M)

R&O Natation Six médailles au Championnat canadien

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es équipes du Rouge et Or de natation reviennent avec six médailles du Championnat de natation de Sport interuniversitaire canadien, qui s’est terminé samedi à Calgary. Dominique Massie-Martel a été le seul à remporter l’or au 100 mètres style libre. L’équipe masculine a terminé cinquième, tandis que l’équipe féminine a pris la septième place. (A-A.M)

L’Exemplaire, le mercredi 27 février 2013

Une relève prometteuse

Maxime Willems maxime.willems.1@ulaval.ca

Québec – Le tennis au Québec est en quête de vedettes. Seule Aleksandra Wozniak, joueuse de tennis québécoise, figure dans le top 100 mondial. Toutefois, selon Christian Gingras, entraîneur de Tennis-Études à Québec, «la relève est assez prometteuse».

«A

voir un tennisman canadien comme Milos Raonic, qui est au 14ème rang mondial, crée un engouement chez les jeunes québécois qui sont de plus en plus nombreux à vouloir l’imiter», a déclaré Christian Gingras. «On a besoin de sportifs comme Aleksandra ou Milos, c’est ce qui va amener le développement du tennis», a-t-il précisé. Selon lui, le nombre de membres qui cotisent à un club de tennis au Québec, les licenciés, augmente. «Le tennis québécois est en bonne santé», a-t-il conclu. Pourtant, les chiffres disent le contraire. «Nous avons noté une diminution d’environ 5% du côté des licenciés, par rapport à 2011-2012, dû à un intérêt plus faible de la part des filles lors des tournois» a révélé François Giguère, directeur du développement régional et technique au Tennis Québec. «Les modèles québécois du côté des filles ne semblent pas influencer cette baisse de participation car il y a de très bonnes ambassadrices comme Aleksandra, par exemple», a-t-il poursuivi.

Programmes pour les jeunes

Pour favoriser le développement du tennis au Québec, les clubs privés mettent en place des programmes pour toutes les tranches d’âges. «À partir de 8 ans, nous avons déjà des jeunes très doués grâce au tennis progressif», a mentionné Christian Gingras. Des raquettes plus petites, des terrains adaptés et différentes sortes de balles permettent aux jeunes de s’entraîner dans de meilleures conditions. Tout cela les amène à se développer beaucoup plus tôt. Félix Auger-Aliassime fait partie de cette relève. L’année dernière, il a remporté l’Open Super 12 d’Aurey, en France, et il continue de faire parler de lui sur les terrains. C’est dans ce tournoi précédemment gagné par deux des meilleurs joueurs du monde, Rafael Nadal et Andy Murray, que s’est illustré le jeune prodige.

Les Québécoises à l’international

La joueuse de tennis québécoise Aleksandra Wozniak compte,

quant à elle, effectuer son retour en compétition à l’Open de Miami, qui se déroulera du 19 au 31 mars prochain. Aleksandra Wozniak est la seule québécoise à figurer parmi les participantes. Pourtant ce n’est pas la seule à briller sur les courts de tennis. À seulement 19 ans, Eugénie Bouchard, 138ème mondiale, approche déjà le top 100. «En ce moment, on en a plusieurs qui font de belles performances au niveau international», a souligné Christian Gingras. Concernant la relève, Aleksandra Wozniak n’a pas beaucoup d’inquiétude. «Le tennis est en pleine ascension au Québec et au Canada», a-t-elle assuré. Même si le Québec reste un pays nordique où la plupart des jeunes athlètes préfèrent se diriger vers le patin ou le ski, il compte quand même «1178 licenciés, âgés de 5 ans à 80 ans, qui font des tournois», selon François Giguère. Aleksandra Wozniak demeure la Québécoise la mieux classée, avec une 46ème place mondiale. C’est l’Américaine Serena Williams qui assure le premier rang mondial. «Serena est une joueuse exceptionnelle et son retour comme joueuse numéro un démontre que c’est possible de rester au sommet malgré les années qui passent», a-telle affirmé.

Jeux Olympiques 2020

Photo Maxime Willems

Tout comme Félix Auger-Aliassime, Raphaël Landry fait partie de ces jeunes prometteurs. Le Club Avantage Multi-sport de Québec lui permet de s’entraîner régulièrement.

La lutte en bataille Simon Borelle simon.borelle.1@ulaval.ca Québec – La suppression de la lutte du programme des Jeux Olympiques (JO) de 2020 pourrait avoir de lourdes conséquences sur l’avenir de ce sport. Elle pourrait même le conduire à sa disparition, selon certains intervenants.

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vec 180 fédérations nationales à travers le monde, cette discipline risque de ne pas faire le poids face au lobby de sports plus puissants et médiatisés, eux aussi en compétition pour faire partie des JO. La suppression de ce dernier par le Comité International Olympique (CIO) révoquerait à des pays l’unique possibilité d’être représentés aux JO. L’absence de la lutte aux JO semble rimer avec sa disparition prochaine car la perte du label olympique aurait comme conséquence un enchaînement de mauvaises nouvelles, en commençant par la perte de subventions, puis par la perte de structures de haut niveau pour s’entraîner.

«La perte de ce label aurait un effet négatif, car tous les financements viennent des gouvernements, mais seulement si le sport détient le label olympique», a soutenu Martine Dugrenier, triple championne du monde de lutte libre. Cependant, le président par intérim de la Fédération Internationale de Luttes Associées (FILA) a annoncé dans un communiqué qu’il était prêt «à prendre toutes les mesures pour que ce sport reste au programme des JO, et pour convaincre la Commission Exécutive et les membres du CIO du non-sens de cette décision envers l’un des sports fondateurs des JO antiques». Martine Dugrenier affirme toutefois que rien n’est encore joué. Elle

croit que le CIO pourrait revenir sur sa décision. «La Turquie et le Japon, qui pourraient potentiellement accueillir les JO de 2020, sont favorables à garder la lutte en tant que sport olympique […] nous allons tout faire pour inverser la recommandation du CIO», a-t-elle expliqué. Elle a ajouté que cette annonce du CIO n’aura aucun impact sur la lutte amateur, qui «est un sport grandissant au Québec».

lui coûte aujourd’hui sa place aux JO de 2020.

L’allemand Thomas Bach, vice-président du CIO, a réagi en expliquant qu’il était «bon de voir le comportement de la FILA », qui a dit qu’elle allait présenter un plan pour l’avenir de la lutte. C’est, selon lui, la bonne attitude à avoir face à la situation actuelle.

Le comité exécutif du CIO se réunira en mai à Saint-Pétersbourg, en Russie, pour décider quels sports seront inclus dans le programme des JO 2020. Le vote final se fera lors de l’assemblée générale du CIO en Septembre à Buenos Aires, en Argentine.

De l’autre côté de l’océan, en France, les lutteurs ne sont pas si optimistes. Ce sport n’a jamais été aussi médiatisé que cette dernière semaine, et l’absence de diffusion de cette discipline en Europe occidentale lui porte préjudice. C’est ce qui

La lutte gréco-romaine est présente au programme des JO depuis plus de 110 ans. Elle a aussi été l’une des disciplines fondatrices de l’ancêtre des JO, les Jeux Antiques, créés en 708 avant J.C.

«Venez nous soutenir pour la lutte aux JO», est-il écrit sur la page Facebook de Steeve Guénot et son frère Christophe Guénot, médaillés d’or et de bronze aux JO de Pékin. Ils invitent tous leurs partisans à signer des pétitions et à les rejoindre dans diverses manifestations à travers la France.


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