Exemplaire volume XII - numéro 10

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Volume XXII Numéro 10

le mercredi 24 avril 2013

Le papier s’envole, l’esprit reste

Photo Émilie Bonnefous

Sarah-Christine Bourihane sarah-christine.bourihane.1@ulaval.ca

Camille Bélanger Vincent camille.belanger-vincent.1@ulaval.ca

Québec – En laissant derrière elle plus de 4 000 pages, la version papier de l’Exemplaire prend fin aujourd’hui, mais elle n’a pas dit son dernier mot. À l’heure où tous les grands médias écrits lancent leur propre plateforme Internet, l’Exemplaire suit le courant et passe au Web à compter de l’automne prochain. Selon les instigateurs du projet, la transition est inévitable.

«O

n est en train de donner un formidable élan de vie à l’Exemplaire», s’est réjoui Thierry Watine, professeur titulaire au Département d’information et de communication à l’Université Laval. Sans cette modernisation, la mort du journal était assurée d’ici deux ans à peine. C’est du moins la vision de M. Watine, qui a aussi participé à la mise en branle de l’importante réforme en communication publique, au cours de laquelle la transition Web de l’Exemplaire a été planifiée. Pour Jean-Claude Picard, ancien journaliste et éditeur de l’Exemplaire depuis 17 ans, le passage au Web s’impose mais marque

tout de même la fin d’une tradition. «Moi, ça me rend nostalgique quand j’y pense. On ne tourne pas les pages sur le Web comme on le fait dans un journal», a remarqué M. Picard. Plusieurs journalistes et étudiants se montrent aussi réticents devant la transition annoncée. «Les journalistes ont peur du changement. Et comme ils en ont peur, ils s’accrochent à ce qu’ils connaissent», a suggéré Thierry Watine pour expliquer ces hésitations. Toutefois, à ses yeux, cette nostalgie peut être transformée positivement. «S’il y a de la nostalgie, c’est qu’il y a eu de l’amour et du plaisir. Notre boulot, c’est de transformer l’atta-

chement des étudiants au support actuel en un enthousiasme envers la continuité», a soutenu M. Watine.

D’hebdo à quotidien

La plateforme offerte à partir de l’automne présentera des nouvelles au quotidien. «Il faut oublier le fonctionnement de l’hebdo», a affirmé Jean-Claude Picard, par ailleurs très motivé par le changement de formule. «On va se planter, c’est sûr! Mais on va apprendre», a-t-il affirmé. En plus de présenter de l’écrit, Web sera également une plateforme pour les reportages télés et radios produits par les étudiants en journalisme. «Ce qu’on est en train de vivre, c’est un modèle réduit de ce qui existe dans la profession et que je vois depuis dix ans. Est-ce qu’on va continuer à faire de la presse écrite en silo, alors qu’on voit que dans le monde entier, les journaux déclinent et disparaissent?», s’est demandé Thierry Watine. l’Exemplaire

À l’école de la rigueur

Qu’il soit papier ou virtuel,

l’Exemplaire se veut d’abord un journal-école. Son premier objectif est donc pédagogique. «Le support est sans importance. Ce qui est important, c’est le contenu», a affirmé Florian Sauvageau, spécialiste des médias et professeur émérite associé au Département d’information et de communication.

«Quelle que soit la technologie, la méthode de rigueur devra rester la même», a d’ailleurs soutenu le professeur titulaire au même département Jacques Rivet. À ses yeux, ce changement de plateforme est un atout, «à condition qu’on ne se noie pas dans la technique pour la technique».

Deux Exemplaire, un même esprit La

mission principale de l’Exemplaire, premier journalécole francophone publié au Québec, a toujours été d’augmenter l’implication des étudiants en leur donnant la chance d’être lus par des lecteurs extérieurs. «Il y a une fierté d’être publié. Tu sais que ça va sortir, qu’il y a des gens qui vont le voir», a exprimé M. Picard.

La fierté ressentie par les étudiants après la publication de leur article sera tout autant valorisée dans la version Web du journal selon les responsables du projet. L’Exemplaire, fondé par Jacques Guay en 1993, était, est et demeurera un journal où la présence des étudiants ne se calcule pas en termes d’heures de classe. «Les étudiants ont compris qu’on ne peut enfermer l’actualité dans la grille horaire de l’université. Pour eux, pas de semaine de lecture, des journées de parfois douze heures, une couverture des événements à assurer sept jours par semaine», a écrit Jacques Guay dans son dernier éditorial publié dans l’Exemplaire. Le journal se voulait aussi «une formation pratique et professionnelle pour que les étudiants aient une formation très proche de celle du marché du travail», a fait remarquer M. Rivet. C’est ce que la nouvelle formule tentera de conserver. Certes, le papier s’envole. Mais l’esprit reste.

Mot de l’éditeur page 4


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e x e m p l aire Marie-Maude Denis

Rédactrice en chef - 2001 Celle qui a remporté l’automne dernier le prix Judith-Jasmin dans la catégorie Enquête se souvient d’avoir été rédactrice en chef lors des évènements marquants du 11 septembre 2001. «Picard nous fouettait et nous critiquait, mais c’était pour notre bien! Il était impitoyable», s’estelle rappelée. Au sujet de la nouvelle plateforme de l’Exemplaire, elle a souligné que «c’est l’avenir! Aujourd’hui, le journaliste n’est plus un spécialiste d’un médium, mais doit être actif sur toutes les plateformes». (S.H.D.)

Valérie Gaudreau

Boursière de la tribune de la presse - 2002 À l’hiver 2002, Valérie Gaudreau a occupé au sein du journal-école un poste qui n’existe plus aujourd’hui : boursière de la tribune de la presse, ce qui lui a ouvert les portes du Parlement. Elle démontre autant d’attachement à l’Exemplaire qu’au Soleil où elle travaille depuis son stage à l’été 2003. «On lirait le journal en hologramme dans le ciel, mais le métier est le même», a soutenu celle qui a aussi été chargée de cours au Département d’information et de communication à l’Université Laval. (S.H.D.)

Nicolas Steinbach

Chef de nouvelles universitaires - 2004

Nicolas Steinbach a été chef de nouvelles universitaires en 2004. Il appréciait principalement «l’effet de gang très grisant et la très belle équipe de [son] époque». M. Steinbach est présentement journaliste pour le Téléjournal Acadie de Radio-Canada à Moncton, au NouveauBrunswick. Il travaille pour la société d’État depuis six ans. Au sujet de l’avenir de l’Exemplaire, il a rappellé qu’aujourd’hui les médias sont intégrés. «On touche à tout. Il faut être polyvalent, sinon tu ne restes pas dans le métier», a-t-il déclaré. (S.H.D.)

Fredérick Lavoie

Chef de pupitre Québec - 2004

Frédérick Lavoie, chef de pupitre Québec en 2004, perçoit son parcours à l’Exemplaire comme très formateur. «Mon passage à l’Exemplaire fut de loin l’expérience la plus enrichissante professionnellement, mais aussi humainement, dans mon bac en communication. Nous avions une équipe du tonnerre». «Lorsque je suis arrivé dans un journal professionnel pour la première fois lors de mon stage au Quotidien de Chicoutimi, je me sentais outillé pour y travailler». Journaliste indépendant, Frédérick Lavoie est actuellement basé en Inde, en plus d’avoir écrit un livre, Allers simples, relatant ses expériences en tant que journaliste. (R.L)

Kathryne Lamontagne

Chef de nouvelles culturelles - 2007 Chef de nouvelles culturelles à l’automne 2007, Kathryne Lamontagne travaille aujourd’hui au Journal de Québec. Ses meilleurs souvenirs sont les amitiés qu’elle a créées avec les autres de l’équipe de production, des amitiés qui perdurent. Elle n’a que de bons mots pour celui qui «chapeautait tout ça d’une main de maître», Jean-Claude Picard. «Si ce n’était pas de lui, je ne serais pas journaliste», a-t-elle mentionné. M. Picard lui a transmis le désir de l’excellence et la rigueur qu’elle applique aujourd’hui dans son métier. (S.H.D.)

Jean-Nicolas Blanchet

Rédacteur en chef - 2011 Pour Jean-Nicolas Blanchet, qui fait partie du bureau d’enquête du Journal de Montréal, «il n’y a pas un endroit où j’ai appris le journalisme mieux qu’à l’Exemplaire. Que ce soit en stage ou en cours, tu dois prendre des décisions. Tu comprends la game et c’est exactement comme ça que ça se passe en vrai», a expliqué celui qui occupait le poste de rédacteur en chef de l’équipe en 2011. (R.L.)

L’Exemplaire, le mercredi 24 avril 2013

On ne quitte jamais vraiment l’Exemplaire

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oute bonne chose a une fin. Je m’en doutais un peu lorsque j’ai mis les pieds pour la première fois à l’Exemplaire! C’est pourquoi j’ai commencé très tôt à préparer ma sortie.

Contrairement à M. Gilette, je n’ai pas acheté la compagnie, elle était bien trop déficitaire, mais je me suis allié à ce qu’elle avait de plus précieux à offrir : ses journalistes.

La première fois que j’ai quitté l’Exemplaire, c’était en décembre 1994. J’avais réussi à m’entourer de Josiane, Julie, Jacques, Yannick, Sylvie, Marie-Lise, Isabelle, Sandra, Jean, Raynald et de bien d’autres encore. Ça avait été facile parce que personne ne voulait vraiment quitter et que tous étaient prêts à participer à une nouvelle aventure afin de faire durer le plaisir : un hebdo calqué sur l’Exemplaire.

Le Moteur est né en février 1995. Il était dirigé par des anciens de écrit par des anciens de l’Exemplaire et même vendu par des anciens de l’Exemplaire. L’aventure de l’Exemplaire se poursuivait… Elle s’est poursuivie durant 16 mois, mais comme toute bonne chose a une fin, Le Moteur a dû fermer ses portes. Mauvais plan ? Pas vraiment ! l’Exemplaire,

En août 1996, je suis retourné à l’Exemplaire, en tant que chargé de cours cette fois. Plusieurs choses avaient changé, Jean-Claude Picard succédait à Jacques Guay comme éditeur, je prenais le relais de Richard Amiot comme directeur de la production et de nouveaux ordinateurs arrivaient, mais le même esprit d’entraide, de générosité et de camaraderie y régnait toujours. Durant 15 ans, au fil des sessions, les étudiants se sont succédés. Formant une grande famille de journalistes qui, d’un océan à l’autre, parfois même beaucoup plus loin, nous informent maintenant jour après jour. Durant ces 15 années, j’ai donc été au centre de cette famille à titre de grand frère, mais comme toute bonne chose a une fin, en avril 2011, j’ai quitté l’Exemplaire pour la deuxième fois. Comme pour la première, j’avais préparé mon départ. Non seulement j’avais déjà retrouvé d’anciens compagnons de l’Exemplaire, mais de nouveaux venaient régulièrement nous rejoindre dans la salle de presse du Journal de Québec. Demandez à Jean, à Simon et à Katia ou encore à Stéphane, à Raphaelle, à Alain, à Kathryne, à Geneviève, à Jean-Nicolas, à Thierry, à Nicolas, à François et à Josée… Ils vous répondront : on quitte peut-être l’Exemplaire mais l’Exemplaire ne vous quitte jamais! l’Exemplaire ne nous quittera jamais mais tout exemplaire de remplacement ne sera cependant jamais réellement l’Exemplaire, loin de là, puisque tout exemplaire de remplacement ne comptera jamais JeanClaude Picard ni Jacques Guay en ses rangs.

Directeur de production à

l’Exemplaire

Mario Fraser

jusqu’en 2011

L’équipe de L’Exemplaire Journal école des étudiants en journalisme. Son contenu n’engage en rien la responsabilité du Département d’information et de communication. Fondateur: Jacques Guay; Éditeur: Jean-Claude Picard (656-2131 poste 4683); Directeur de la production: Mathieu Massé (8942); Adjoint à l’éditeur: Chloé Noël (8942); Rédactrice en chef: Vicky Fragasso-Marquis (4513); Secrétaire de rédaction: Jean-Michel Poirier (4513); Éditorialiste en chef: Sarah-Christine Bourihane (8954); Maquettiste: Marie-Pier Cayer (8959); Directeur de la photographie: Yascha Wecker (8954); Caricaturiste: Marie-Michèle Genest Université: Olivier Turcotte, Hassan Daher, Vanessa Picotte et Sophie Houle-Drapeau (5224); Municipal, régional et gouvernemental: Pierre-Yves Robert et Camille Bélanger-Vincent (8956); Culture: Émilie Bonnefous, Rachel Lapointe, Margaud Castadère-Ayçoberry et Marie-Michèle Genest (8957); Sports: Fanny Nonvignon et Audrey-Anne Maltais (8957). Conception de la maquette typographique: Marco Dubé et François Baron du Studio Graphiskor; Julie Verville et Mario Fraser; Dépôt légal: Bibliothèque Nationale du Québec, 1994; Imprimeur: Les Presses du Fleuve, 100, avenue de la Cour, Montmagny (Québec) G5V 2V9; Tirage: 1000 copies. Adresse: Département d’information et de communication, C.P. 4120, pavillon Louis-Jacques-Casault, local 3832, Cité universitaire (Québec) G1V 0A6; Télécopieur: (418) 656-3865; Courriel: exemplaire@com.ulaval.ca; Site Web: http://www.exemplaire.com.ulaval.ca; Facebook: L’Exemplaire (Page officielle); Fil Twitter: @lexemplaire Points de distribution du journal: Cité universitaire: pavillon Bonenfant, pavillon Casault, pavillon De Koninck, pavillon Desjardins, pavillon des Sciences de l’éducation, pavillon Pouliot, pavillon Vachon, pavillon Lemieux, pavillon Vandry, pavillon Palasis-Prince, Peps; Ville de Québec: Bibliothèque Gabrielle-Roy, Tribune de presse du parlement.


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Règle budgétaire sur les salaires

Compétence des recteurs menacée Priscille Gélinas priscille.gelinas.1@ulaval.ca Cité universitaire – La nouvelle règle budgétaire du gouvernement sur les revenus des recteurs adoptée le 26 mars dernier par le Conseil du trésor aura des répercussions sur la compétence moyenne des dirigeants d’universités québécoises, selon l’économiste Luc Savard.

«À

long terme, on va avoir plus de difficulté à attirer des gens très compétents pour les postes de recteurs. Les gens vont moins se bousculer pour obtenir ce titre», a déclaré M. Savard, aussi responsable du programme de maîtrise en économique à l’Université de Sherbrooke. Aux yeux de M. Savard, ce changement budgétaire pourrait mener à l’exode des dirigeants des universités de la province.

«Les revenus des recteurs des autres provinces du Canada sont beaucoup plus élevés qu’au Québec. En Ontario, par exemple, à Nipissing University, la rectrice dont l’université compte 6 000 étudiants, reçoit un salaire de 420 000 $». En comparaison, le salaire de la rectrice de l’Univeristé de Sherbrooke, qui compte 18 000 étudiants, est de 280 000$. L’économiste abonde dans le même sens que les recteurs mécontents qui considèrent que le

gouvernement limite de plus en plus le pouvoir décisionnel des universités. M. Savard a soutenu que le gouvernement s’ingèrerait trop dans le travail des universités n’ayant pas besoin de cet encadrement. Au contraire, cela viendrait plutôt leur nuire. «Au sein du ministère de l’Éducation, il y a très peu de fonctionnaires qui travaillent sur le dossier des universités et souvent, ces genslà ne connaissent pas nécessairement très bien le fonctionnement de ces établissements», a-t-il soutenu. D’après lui, cet encadrement qui serait dû à une mauvaise gestion de la part des recteurs est une erreur. «C’est sûr qu’il y a eu certains cas très médiatisés de mauvaise gestion, mais dans l’ensemble, ces établissements sont

tout de même bien gérés. L’image qui a été donnée à l’extérieur ne reflète pas bien la réalité», a-t-il conclu. La nouvelle mesure du gouvernement Marois consiste à encadrer davantage la rémunération des recteurs ainsi qu’à limiter l’augmentation des salaires. Elle vise aussi les avantages sociaux, notamment les fonds de retraite. «Cela permettra au ministère d’assurer un contrôle plus adéquat de la masse salariale des universités québécoises, faisant notamment en sorte de ne pas autoriser des croissances ou des augmentations jugées déraisonnables ou inadéquates ou encore en raison de leurs impacts budgétaires», a expliqué, Joël Bouchard, attaché de presse du

ministre de l’Enseignement supérieur Pierre Duchesne. Pour Martine Desjardins, présidente jusqu’au 30 avril de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), il était grand temps que le gouvernement prenne en charge les salaires des recteurs des universités du Québec qui, selon elle, seraient exagérés. «Plusieurs recteurs, vice-recteurs, même doyens de certaines universités québécoises ont des salaires jusqu’à trois fois plus élevés que la première ministre, donc oui, ça demande de revoir certaines règles», a-t-elle convenu. M. Denis Brière, recteur de l’Université Laval n’a pas accordé d’entrevue à l’Exemplaire sur ce sujet.

Cours en ligne à accès libre

Élise Duffay elise.duffay.1@ulaval.ca

L’UL en réflexion

Vicky Fragasso-Marquis vicky.fragasso-marquis.1@ ulaval.ca Cité universitaire - Le phénomène des Massive open online courses (MOOC), aussi appelés «cours en ligne à accès libre», prend de l’ampleur partout autour du monde. L’Université Laval se penche sur la possibilité d’offrir ce type de formation à distance ouverte à tous gratuitement.

«J

e peux vous assurer que l’Université Laval souscrit pleinement à cette position d’ouverture et de partage du savoir», a déclaré Denis Brière, recteur de l’Université Laval, lors du Conseil universitaire du 9 avril dernier. «Les MOOCs s’inscrivent dans un mouvement plus large, soit celui des “ressources éducatives libres” et du libre accès à la connaissance scientifique et technique», a-t-il explicité. Cette formation d’auto-apprentissage ne risque pas d’engendrer une perte d’étudiants, selon le directeur du Bureau de la formation à distance de l’Université, JeanBenoît Caron. «Aussi longtemps que ce sera des activités non créditées, il n’y aura aucun impact sur les effectifs étudiants», a-t-il expliqué. «Au contraire, l’accès gratuit à certains savoirs universitaires pourrait convaincre des personnes de leur capacité de faire des études universitaires, et ainsi les inciter à s’inscrire à l’université», a-t-il ajouté. «Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont été depuis une quinzaine d’années,

et demeureront, des outils fort utiles à tous les niveaux et tous les modes d’enseignement», a-t-il ajouté.

Double défi

L’Université Laval doit relever un double défi, selon le vice-recteur aux études et aux activités internationales de l’Université Laval, Bernard Garnier. Il faudrait «identifier des projets-pilotes prometteurs qui seront portés par des enseignants motivés et disponibles», et «trouver le financement et les ressources requises afin d’offrir des MOOCs de grande qualité qui appuieront la notoriété de notre université», a-t-il conclu lors du Conseil universitaire du 9 avril dernier. L’Université envisage certes l’idée d’offrir des cours en ligne à accès libre, mais demeure sceptique quant à la rentabilité. «La production d’un MOOC est très coûteuse. S’il n’y a pas quelque retour sur l’investissement, ce ne sera qu’un mouvement passager», a soutenu M. Caron. «Attendons pour voir. Et si ce n’était qu’un phénomène de mode?» a-t-il lancé.

De son côté, M. Garnier a tenu à rappeler au Conseil universitaire que le taux d’abandon des MOOCs demeure élevé. Les établissements universitaires assurent la rentabilité de ce type de cours avec l’obtention du diplôme ou d’un certificat. Autrement dit, les MOOCs sont gratuits à l’enseignement, mais payants à la diplomation. Les MOOCs francophones demeurent peu nombreux. Au Québec, un seul établissement les a intégrés. «Outre quelques initiatives françaises et suisses, HEC Montréal a

été dans les premières universités à tenter l’expérience», a déclaré M. Garnier.

Économies subtantielles

Claude Coulombe, architecte logiciel à la Polytechnique et candidat au doctorat de la Télé-Université du Québec (TELUQ), croit plutôt que les MOOCs permettront aux universités de réaliser des économies substantielles pour les universités. «Ce n’est pas le contenu qui coûte une fortune», a-t-il affirmé. Selon lui, c’est tout ce qui l’entoure qui amènerait des coûts exorbitants,

comme les caméras et le montage. «Il faudrait abaisser nos critères de forme et non de contenu […] Il ne faut pas partir de l’idée qu’on va faire des productions hollywoodiennes», a-t-il ajouté. Selon M. Coulombe, les cours en ligne à accès libre deviennent inévitables et le Québec «manque le train». Il croit que ces cours sont beaucoup plus appropriés pour la nouvelle génération d’étudiants. «Demander à 300 étudiants d’aller dans un amphithéâtre en 2013, c’est un exploit», a-t-il laissé tomber.

Courtoisie Claude Coulombe

«Cela va se développer, qu’on le veuille ou non. Il faut commencer rapidement», a souligné Claude Coulombe, architecte logiciel à la Polytechnique et candidat au doctorat de la Télé-Université du Québec (TELUQ).


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E x e m p l aire

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ous tenez entre vos mains le dernier numéro du journal l’Exemplaire. Il sent l’encre fraîche et le papier noircit les doigts. Bref, c’est un vrai journal mais un journal qui disparaît à compter d’aujourd’hui pour être remplaçé à l’automne par une version Web, multimédia, mieux adaptée à l’évolution technologique du journalisme moderne. Fondé il y a 20 ans par le journaliste et professeur Jacques Guay, l’Exemplaire aura été, ici comme dans tout le Québec francophone, le premier journal-école des étudiants en journalisme. Durant toutes ces années, il aura été un lieu d’apprentissage concret de la pratique journalistique, un outil pédagogique dont les méthodes de formation ont été calquées sur celles du compagnonnage personnalisé offert dans toutes les salles de rédaction, celui des plus expérimentés vers les plus jeunes. L’objectif de départ était simple : créer de toutes pièces un journal dont les modes de fonctionnement copient le plus possible ceux des médias professionnels. Les étudiants devaient donc faire des recherches à caractère journalistique, couvrir des événements, faire des entrevues avec des sources d’information, prendre des photographies et écrire des textes de nouvelles dont les meilleurs seraient par la suite publiés hebdomadairement. Ce journal était encadré par d’autres étudiants, plus avancés, qui proposaient les sujets à couvrir, corrigeaient les textes, choisissaient les photographies et hiérarchisaient l’information par la mise en page. L’intervention du professeur-éditeur aura toujours été minimale, se limitant à des séances approfondies de rétroaction individuelle et en classe. Aussi, les étudiants étaient conviés à apprendre par eux-mêmes, autant de leurs maladresses que de leurs bons coups. En somme, l’Exemplaire était leur journal et pas celui du professeur. C’est donc à eux qu’il convient aujourd’hui de rendre hommage. Au cumul des ans, au-delà de 1 000 étudiants sont passés à l’Exemplaire et des dizaines d’entre eux sont maintenant des journalistes professionnels. Pour n’en nommer que quelques-uns, Marie-Maude Denis de l’émission Enquête de Radio-Canada, Nathalie St-Pierre, directrice de l’information au Journal de Lévis, et Frédérick Lavoie, dont les reportages nous proviennent des quatre coins de la planète. Et ce sans oublier toutes celles et tous ceux qui travaillent également dans de grands médias ou dans des hebdomadaires régionaux. Tous y réalisent leur rêve : faire du journalisme. Mais l’Exemplaire, c’était bien plus qu’un journal installé dans un local du pavillon Casault. C’était aussi une famille. Une belle et grande famille qui est devenue au fil des ans un point de rassemblement et de repère. Certes, on s’y est chicané à l’occasion mais on s’y est aussi beaucoup amusé, voire aimé. Toutes les équipes auront connu ces joyeuses soirées du lundi où la bière et la pizza ont souvent sonné l’heure de tombée du journal. Plusieurs couples s’y sont formés; certains existent encore.

Photo Mathieu Massé

Nous nous sommes sentis privilégiés d’être la dernière équipe à concevoir le journal imprimé. Cela a été une tâche considérable pour chacun d’entre nous, mais la passion et notre amitié partagées nous ont encouragé dans cette aventure. Nous avons voulu produire un journal toujours meilleur à travers ces dix semaines. C’est avec un pincement au cœur que nous remercions tous les artisans qui nous ont aidé dans notre travail et plus particulièrement Jean-Claude Picard qui a su nous transmettre sa passion pour le journalisme. Vicki Fragasso-Marquis

Rédactrice en chef - 2013

Cap sur le journalisme multimédia

L

e Département d’information et de communication (DIC) mettra en place, à compter de cet automne, un tout nouveau programme de baccalauréat en communication publique. Fruit d’une longue réflexion menée de concert avec la communauté étudiante, ce nouvau programme fait notamment une meilleure place à l’apprentissage concret des trois concentrations professionnelles que sont la publicité, les relations publiques et le journalisme.

Sur un plan plus personnel, l’Exemplaire m’aura appris à redécouvrir les étudiants, à constater jusqu’à quel point ils peuvent être bons et généreux dès qu’ils sentent l’amour autour d’eux. Moi qui suis arrivé dans l’enseignement sur le tard, ça aura été ma plus grande leçon. Soyons rigoureux et exigeants mais surtout aimons nos étudiants, prenons soin d’eux, soyons attentifs à ce qu’ils vivent autant à l’extérieur qu’à l’intérieur de l’école et ils vont, par leur travail, nous le rendre au centuple. Plus que la seule transmission de connaissances, l’enseignement est d’abord et avant tout un geste d’amour.

Déjà pionnière dans les universités du Québec francophone en matière d’enseignement du journalisme, l’Université Laval prend maintenant le cap de l’apprentissage du journalisme multimédia en offrant à ses étudiants la possibilité de produire sur un site Web des textes, des photos ainsi que des bandes audio et du matériel vidéo. Spécialement conçu en étroite collaboration avec les services informatiques de la Faculté des Lettres, ce site, dont le contenu sera disponible quotidiennement au public et qui portera le nom de l’Exemplaire, offrira aux étudiants un apprentissage calqué sur les modes de fonctionnement des sites d’information des médias professionnels.

Il me faut enfin remercier tous les collègues du Département d’information et de communication incluant bien sûr les diverses directions qui s’y sont succédées pour avoir cru en l’importance pédagogique de ce journal et avoir accepté d’y allouer les ressources humaines et financières nécessaires à sa réalisation.

Au DIC, nous sommes profondément convaincus qu’il est indispensable d’offrir aux étudiants un apprentissage sur le terrain, où ceux-ci se frottent aux mêmes réalités que les professionnels et partagent les mêmes risques inhérents à ce métier toujours inachevé. Cet apprentissage est aussi nécessaire que les séances en classe où les professeurs font des présentations plus générales et se livrent à des exercices de rétroaction, sans oublier bien sûr l’aspect réflexif qui est dans la nature même de tout enseignement universitaire et qui, pour certains, se poursuit et se développe dans des programmes de maîtrise et de doctorat.

Et j’adresse un merci tout spécial à Mario Fraser qui, bien plus que mon adjoint, aura été mon alter ego durant 14 ans et qui aura mis toutes ses connaissances et tout son cœur au service de l’Exemplaire et des étudiants. Fermer définitivement un journal sera toujours une source de profonde tristesse. Mais, dans les circonstances, c’est aussi une source d’espoir parce que l’Exemplaire va renaître dans quelques mois sous une nouvelle forme remplie de promesses et de possibilités. On vous y attend. L’Exemplaire papier est mort. Vive le nouvel Exemplaire. Jean-Claude Picard

Éditeur de

l’Exemplaire

Le monde des médias évolue à une vitesse fulgurante depuis quelques années ce qui, nous le constatons, ne laisse aux médias imprimés d’autre choix que de s’adapter. La réforme de l’enseignement du journalisme au DIC reflète cet état de fait. La version papier de l’Exemplaire disparaît mais une nouvelle version, mieux adaptée à la nouvelle réalité médiatique et aux besoins de formation des étudiants, verra le jour à l’automne. Cette transition n’est pas sans susciter une certaine tristesse et nostalgie, mais elle ouvre aussi des perspectives nouvelles qui, dans le cadre d’une réforme qui enrichit la formation pratique du journalisme, sont porteuses d’espoir. Je salue le millier d’étudiants et d’étudiantes qui a fièrement collaboré à l’Exemplaire au cours des 20 dernières années et tiens à exprimer ma reconnaissance à son fondateur, le regretté Jacques Guay, ainsi qu’à Jean-Claude Picard, qui en a tenu la barre depuis 1996. Un merci tout particulier à Florian Sauvageau qui, depuis le tout début, a été l’âme et la conscience de l’enseignement du journalisme au Département. Véronique Nguyen-Duy

Directrice du Département d’information et de communication


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PARADIS FISCAUX

L’argent qui dort Lauriane Brunet-Martel lauriane.brunet-martel.1@ ulaval.ca

Camille Bélanger-Vincent camille.belanger-vincent.1@ulaval.ca

es paradis fiscaux, ces pays où la fiscalité plus favorable permet aux gens fortunés et aux grandes entreprises de maximiser leurs revenus, ne sont pas illégaux selon les lois canadiennes. Toutefois, les placements faits dans ces pays peuvent l’être.

l’argent est un produit de la criminalité ou provient de revenus non déclarés, ou lorsque le bénéficiaire omet de donner des renseignements sur les revenus associés au placement, tels que des intérêts. Bien sûr, le Canada considère également comme étant illégal le fait d’envoyer de l’argent dans un compte à l’étranger sans le déclarer aux agences du revenu fédérale et provinciale.

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Selon Alain Deneault, chercheur au Réseau pour la justice fiscale/Québec, la question de ces placements à l’étranger n’est pas un débat judiciaire, mais plutôt politique. «Comment se fait-il que les États rendent l’utilisation des paradis fiscaux légale ?», s’est-il interrogé. Par ailleurs, M. Deneault, qui est aussi l’auteur des livres Offshore et Paradis sous terre, reste sceptique quant à l’efficacité d’une éventuelle législation portant sur les paradis fiscaux. «Bien que certains discutent de mettre en place des lois, celles-ci seront faites pour être contournées par les grandes entreprises et les détenteurs de grosses fortunes», a soutenu M. Deneault. Selon un avocat spécialisé dans le droit commercial qui préfère garder l’anonymat, le placement devient illégal dans trois situations précises : lorsque

«Ouvrir un compte à l’étranger, ce n’est pas illégal. Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même bateau», a précisé l’avocat, tenant à ce que la distinction soit claire entre les utilisations légale et illégale des paradis fiscaux. Les pays tropicaux en développement sont fréquemment perçus comme d’excellents paradis fiscaux. Pourtant, selon le site Internet Paradis Fiscaux 2.0, le Royaume-Uni, la Suisse et Hong-Kong font partie des meilleurs endroits pour placer de l’argent. Au Canada, aucune loi spécifique ne régit l’utilisation des paradis fiscaux. Il y a deux ans, il est même devenu possible pour une société canadienne de rapatrier ses profits obtenus à l’étranger sans payer d’impôts.

Le Canada pourrait contraindre la SRC Marie-Philip Chaput marie-philip.chaput.1@ulaval.ca

Québec – Le gouvernement fédéral pourrait utiliser des moyens légaux pour forcer la Société Radio-Canada (SRC) à dévoiler les noms des 450 Canadiens détenteurs d’actifs dans des paradis fiscaux. Cette situation déclenche un affrontement entre les journalistes, unis par leur devoir de protection des sources, et le gouvernement, qui estime avoir le droit d’obtenir l’information car il la considère d’intérêt public.

«E

n fiscalité, autant l’Agence du revenu du Québec que celle du Canada a le pouvoir de demander à un tribunal d’obliger toute personne à donner les informations qu’elle possède à l’égard d’un contribuable qui pourrait avoir omis de divulguer des renseignements», a expliqué Me André Lareau, professeur de droit et de fiscalité à l’Université Laval. Pour le gouvernement, la révélation de ces noms est une question de justice sociale. Me Lareau considère ces informations comme étant d’intérêt public. «Selon moi, les journalistes devraient être contraints de révéler leurs sources», a-t-il affirmé. À ses yeux, la divulgation des noms pourrait avoir un impact important

sur la société «parce que les milliards de dollars en jeu pourraient avoir un effet sur les finances publiques du Québec et du Canada». Un parajuriste souhaitant garder l’anonymat approuve le point de vue de Me André Lareau. Ce dernier croit fermement que cette liste devrait être rendue publique, considérant le fait que ces gens pourraient avoir commis des actes illégaux. «Un agresseur sexuel va avoir son nom écrit dans un registre de délinquants sexuels. Pourquoi ces gens-là pourraient-ils avoir un passe-droit ?», a-t-il lancé. La liste de ces 450 Canadiens fait partie d’un nombre important de documents obtenus par le Consortium international des journalistes d’enquête (ICIJ), dont le

réseau CBC/Radio-Canada fait partie. Les documents font état de plus de 100 000 personnes détenant des actifs dans des paradis fiscaux.

La vision des journalistes

Les journalistes sont loin de voir d’un bon œil l’éventuel dévoilement forcé de leurs sources. Selon un communiqué émis le 10 avril dernier par la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), de telles demandes de la part du gouvernement mettent en péril la liberté de la presse. De son côté, la SRC souhaite maintenir la confidentialité de cette liste, car la divulgation des noms qu’elle contient pourrait mettre en danger les sources concernées. En effet, la FPJQ affirme que les journalistes ont reçu des informations confidentielles sur plus de 100 000 personnes, dont certaines font partie du milieu criminel. La Fédération ajoute que si des noms provenant de la liste venaient à être révélés, la crédibilité des journalistes serait mise en doute.

Milieu des affaires épargné

Pascale-Sophie Lacombe pascale-sophie.lacombe.1@ulaval.ca

Québec – Une motion visant à empêcher les députés québécois de transférer leurs actifs dans des paradis fiscaux a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 11 avril dernier. La motion épargne toutefois les gens d’affaires du Québec.

«I

l est certain qu’une personnalité politique a raison d’être plus prudente là-dessus. Elle risque d’y perdre sa carrière politique. […] Mais je ne pense pas que les politiciens soient les principaux fraudeurs», a avancé Louis Massicotte, professeur au Département de science politique de l’Université Laval. «Les détenteurs du pouvoir politique et du pouvoir économique ne sont pas les mêmes personnes», a-t-il ajouté. Nathaniel Bérubé-Mimeault,

étudiant à la maîtrise en économique à l’Université Laval, abonde dans le même sens que M. Massicotte. «Nos politiciens ne sont pas les propriétaires de ces six milliards de dollars qui s’évadent chaque année au Canada», a-t-il expliqué. «Reste qu’une motion, c’est un des moyens d’action les moins encombrants à la portée du législatif. On peut y voir un pas dans la bonne direction, mais certainement pas une résolution de ce problème endémique», a prévenu M. Bérubé-Mimeault.

Photo Yascha Wecker

«CBC est le seul membre canadien de l’ICIJ (International Consortium of Investigative Journalists), organisme basé à Washington dont un membre a reçu un disque dur contenant 2,5 millions de documents concernant les sociétés extraterritoriales et les fiducies de plus de 100 000 personnes bien nanties du monde entier», a laissé savoir le communiqué de presse de la FPJQ.

Guillaume Simard-Leduc, attaché de presse de l’aile parlementaire de la Coalition Avenir Québec (CAQ), croit que l’adoption de cette motion était importante même si elle ne vise que les élus, alors que le concept de paradis fiscal est de plus large portée. «La motion visait à envoyer un signal clair à la population que leurs représentants élus luttent contre l’évasion fiscale», a spécifié M. Simard-Leduc. C’est d’ailleurs la CAQ qui a proposé cette motion.

«L’Assemblée nationale exige de tous les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale qu’ils s’assurent que tous leurs élus et conjoints ne disposent pas de comptes bancaires non déclarés dans des pays de complaisance où règne le secret bancaire». Tel est le libellé de la motion présentée le 11 avril. Y est mentionné également le code d’éthique et de déontologie en vigueur actuellement qui «oblige tous les députés à déposer une dé-

claration de ses intérêts personnels et des intérêts personnels des membres de sa famille immédiate et prévoit la publication d’un sommaire de ses intérêts». Bien que la motion soit en vigueur depuis son adoption, l’Assemblée nationale ne dispose d’aucun pouvoir de sanction dans le cas d’un élu qui manquerait à l’éthique. Le problème relèverait alors du Commissaire à l’éthique et à la déontologie du Québec.


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L’Exemplaire, le mercredi 24 avril 2013 sée Bastien a dépouillé la pièce de ses marques temporelles afin de concentrer l’attention de l’auditoire sur son contenu. «C’est vraiment un lieu neutre, un sanctuaire qu’on a choisi de faire. Et les décors sont super froids, mais c’est comme si le feu courrait dans les personnages», a-t-elle expliqué. Courtoisie Nicola-Frank Vachon

La metteure en scène a indiqué qu’«être ou ne pas être», phrase emblématique d’Hamlet, est la réplique la plus connue au monde.

Hamlet à la Bordée

Toujours d’actualité 400 ans plus tard Caroline Savard caroline.savard.9@ulaval.ca Québec – Malgré ses 400 ans bien sonnés, Hamlet ne semble pas avoir pris une ride. C’est du moins ce qu’en ont pensé les quelque 300 spectateurs réunis jeudi soir dernier au Théâtre de la Bordée pour assister à ce classique de Shakespeare qui est à l’affiche jusqu’au 11 mai prochain.

«O

n dirait que le texte a été écrit à notre époque tellement il est actuel», s’est exclamée France Hémond, qui faisait partie de l’assistance. «C’est la meilleure pièce

de l’année à la Bordée», a renchéri Jacques Thomassin, assis à ses côtés. «C’est très intense, les décors sont surprenants et les costumes sont à couper le souffle», a ajouté France Mainville dans la même lignée.

Les spectateurs ne tarissaient pas d’éloges envers cette pièce montée par la metteure en scène Marie-Josée Bastien, qui n’en est d’ailleurs pas à son premier Shakespeare. «J’avais déjà monté Richard III à la Bordée. Et Shakespeare, c’est quand même des pièces qui datent de plusieurs années mais qui sont encore actuelles», a-t-elle souligné. Pour rendre la pièce Hamlet la plus accessible possible aux spectateurs modernes, Marie-Jo-

Cependant, malgré cette adaptation à cheval entre le classique et la modernité, Mme Bastien a choisi de travailler avec un texte qu’elle considère en accord avec la version originale, une traduction de Jean-Marc Dalpé parue en 2012. «Le texte n’a pas été actualisé, mais déjà en demandant à un auteur contemporain de la traduire, c’est une langue qui percute maintenant», a-t-elle noté. Monter une pièce aussi connue que Hamlet implique pour Marie-Josée Bastien de livrer une version personnelle de l’œuvre telle qu’elle la voit maintenant. «Tu t’attaques à un classique où chaque scène est incontournable, donc à un moment donné, tu te dis que tu ne vas pas monter le Hamlet définitif, mais plutôt le Hamlet que t’as envie de montrer», a-t-elle expliqué. Tenir un rôle dans cette pièce a demandé aux acteurs de s’engager dans ces textes soutenus. «C’est sûr qu’il faut s’investir

dans les textes, et c’est une tragédie où tous les personnages campés doivent l’être avec toute l’énergie que ça demande», a souligné Jean-René Moisan qui incarne Laertes, un jeune homme qui voudra venger sa famille. Cependant, la version de Jean-Marc Dalpé a aidé les interprètes à jouer de manière très accessible. «Cette traduction a été très épurée, et de nos jours, on essaie de faire des adaptations qui se rapprochent de notre langage parlé», a poursuivi le comédien. M. Moisan avait déjà assisté à la pièce Hamlet, en 2008, mais cette incursion dans l’univers de Shakespeare n’a pas nui à la création de sa version de Laertes. «Le théâtre, une fois vu, tu restes imprégné des images, mais tranquillement elles s’estompent pour qu’on ne conserve finalement que ce qui nous a le plus marqué. Je ne me souvenais pas du personnage de Laertes!», s’est-il exclamé. Tout comme sa metteure en scène, Jean-René Moisan est d’avis que Hamlet est une pièce qui aborde des thèmes universels qui touchent l’homme encore aujourd’hui. «Tout est un peu une métaphore en lien avec la mort, c’est une tragédie qui ne parle pas de choses banales», a-t-il souligné.

Musique pop

Les femmes prennent le pouvoir Maxime Willems maxime.willems.1@ulaval.ca Québec – Dans le monde de la musique pop, les femmes ont pris du pouvoir sur leur image et dans leurs chansons grâce à l’arrivée des nouvelles technologies. C’est l’hypothèse qu’a développée Aaron Liu-Rosenbaum, professeur en technologies musicales à l’Université Laval, jeudi dernier, lors d’une conférence sur l’image de la femme dans la musique populaire à la Bibliothèque Gabrielle-Roy.

«L En b r e f

es femmes ont appris à utiliser, petit à petit, des technologies utilisées auparavant par des hommes, mais d’une manière différente», a déclaré le professeur, qui est spécialiste en musique populaire. «C’était une manière pour elles de s’autonomiser», a-t-il ajouté.

C’est la chanteuse Cher qui a été la «précurseure» avec sa chanson Believe dans les années 90. Au fil du temps, cela a influencé la manière dont les femmes se pensent, se créent. Les nouvelles technologies sont arrivées à un moment oppor-

Prix Juno 2013 Louis-Jean Cormier primé

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’auteur-compositeur-interprète québécois Louis-Jean Cormier a remporté le Juno de l’album francophone de l’année, dimanche. Le treizième étage est le premier album solo de Louis-Jean Cormier, du groupe Karkwa. Le Montréalais Leonard Cohen a été nommé artiste de l’année. La chanteuse Carly Rae Jepsen, a remporté le prix de l’album pop de l’année. (M.C-A.)

tun dans la musique populaire. Elles sont venues trafiquer le son, mais elles ont aussi altéré l’image. Elles ont créé un nouveau monde, entre le réel et la fantaisie. Selon M. Liu-Rosenbaum, les effets sonores, comme les effets de réverbération, le vocodeur ou encore l’autotune ont changé la portée des images. Ils ont donné beaucoup plus de pouvoir, de puissance aux femmes dans les vidéos. «Les femmes ont alors commencé à jouer avec leur image, avec les symboles», a-t-il affirmé. L’avènement des technologies numériques aurait donc amené de nouvelles manières de composer, mais aussi de nouvelles façons de penser.

Union commerciale 48 000$ encore à récolter

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a salle de spectacle L’Union commerciale ne dispose plus que d’un mois et demi pour recueillir les 48 000$ nécessaires à la réalisation des travaux d’insonorisation exigés par la Ville de Québec. Les dons sont recueillis au moyen d’une campagne de financement participatif sur le site de La Ruche. La salle avait dû fermer en 2012, six mois après le début de ses activités. (S.L.)

Toutefois, l’image des femmes dans les vidéoclips laisse parfois à désirer. À ce sujet, Marie Bourdon, étudiante, s’est dite choquée de l’image de la femme véhiculée dans la musique d’aujourd’hui, notamment dans les vidéos de rap américain. «L’image de la femme facile met de fausses idées dans la tête des jeunes sous prétexte de vendre de la musique», a-t-elle souligné. Cette représentation que l’on fait des femmes dans les vidéoclips ou même sur les pochettes d’album poursuit un but simple : faire vendre. Charles-Alexandre Pelletier-Grenon, vendeur multimédia à Coop Zone, a confirmé cette idée.

Festival de Cannes Chloé Robichaud en lice

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e film de la Québécoise Chloé Robichaud, Sarah préfère la course, sera présenté dans la sélection Un certain regard de la 66e édition du Festival de Cannes, qui aura lieu du 15 au 26 mai prochain. Ce premier long-métrage de la cinéaste met en vedette Sophie Desmarais, Hélène Florent et Micheline Lanctôt. Il sortira en salles au Québec dès le 7 juin prochain. (M.C-A.)

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«Bien sûr, les premières choses que remarque le consommateur sont automatiquement les images», a-til assuré. Une attention particulière est donnée au packaging, puisqu’il doit accrocher l’œil du consommateur. «Mais c’est vrai que la façon dont certains groupes représentent la femme dans leurs vidéos n’est peut-être pas correcte», a-t-il regretté. Or, dans le magazine Science Humaine paru en 2011, Hyacinthe Ravet et Philippe Coulangeon, sociologues, ont souligné que «le métier de musicien-interprète est l’un des métiers artistiques les moins féminisés», puisqu’il ne compte que 20 % de femmes.

Changing Room Le retour sur les planches

rès de 200 personnes ont assisté mardi au retour de Changing Room, un docuthéâtre interactif imaginé il y a quatre ans par le metteur en scène Alexandre Fecteau. Les drag queens Délice, Jewel, Praline, Rosy et La Goglue sont remontées sur les planches du théâtre Périscope afin de présenter leurs numéros pendant qu’une caméra capturait en coulisses l’intimité des artistes. (R.Q.G.)


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Liseuses électroniques

Le livre est mort, vive le livre! Juliette Gunther juliette.gunther.1@ulaval.ca

Courtoisie Cindy Boyce

Le lancement de l’album aura lieu vendredi au O Patro Vys à Montréal.

Album Oothèque

Premier essai pour le batteur de Malajube François-Olivier Marquis francois-olivier.marquis.1@ulaval.ca Québec – Selon le Petit Robert, le mot «oothèque» est un «groupe d’œufs enfermés dans une même coque, chez de nombreux insectes orthoptères». Le 14 mai, ce sera également le titre du premier album solo de Francis Mineau, batteur du groupe québécois Malajube.

P

our ceux et celles qui ne sauraient comment prononcer le titre de l’opus, ne vous inquiétez pas, Francis Mineau n’en est pas tout à fait certain non plus. «Je voulais laisser aux gens le loisir de choisir le mot», a-t-il expliqué. Bien que Mineau soit tombé sur le mot qui allait devenir le nom de son album sans le vouloir, l’originalité et le mystère de celui-ci ne sont pas le fruit du hasard. «Je ne voulais pas faire “voici mon album, voici mon nom”», a commenté le musicien originaire de Sorel-Tracy.

Sur Oothèque, Francis Mineau a écrit les paroles en plus de jouer de tous les instruments. L’hommeorchestre croit que «les gens ont tendance à mettre trop de paroles» et préfère laisser parler les instruments. «C’est ma vision. C’est bien de laisser respirer la chanson», a-til déclaré. Quant aux messages véhiculés, Mineau a préféré laisser planer un certain mystère dans ses textes de manière à ce que l’auditeur puisse «se faire des images plus parlantes pour lui». La nature a été une grande source d’inspiration pour l’artiste. En effet, les animaux, en particulier, occupent une place importante sur l’album. D’ailleurs, dès les premières secondes d’Oothèque, l’auditeur se voit plonger dans une ambiance de plein air alors

que Portrait d’une panthère, la première pièce de l’opus, débute avec des vocalises d’oiseaux. «Les chants d’oiseaux, c’est de la musique dans un sens. La musique c’est complexe, mais eux le font de façon innée», a fait remarquer le membre du groupe Malajube.

Déjà de l’engouement

Les amateurs auront l’occasion de voir Francis Mineau à l’œuvre alors que le Festival d’été de Québec a confirmé qu’il fera partie de la programmation 2013. Il se produira sur la scène du Cercle le 7 juillet prochain en compagnie de ses musiciens. Pour l’instant, personne ne sait à quoi Oothèque ressemblera en concert. «Je vais le découvrir en même temps que tout le monde. L’album est assez pop, mais après deux répétitions, c’est plutôt rock!», a constaté l’artiste. Avec ce premier projet solo, Francis Mineau refuse de se mettre trop de pression sur les épaules. «Si les gens ne démontrent pas une volonté de me voir en spectacle ou d’acheter le disque, je ne pousserai pas la note», a-t-il admis. Questionné à savoir si la France représentait un endroit où il aimerait percer éventuellement, il répond qu’il n’y a pas du tout réfléchi. «Je ne pensais même pas donner d’entrevues. L’engouement m’a un peu rattrapé», a avoué Mineau avec candeur.

Québec – En 2013, le numérique représente 2 à 3% du marché du livre au Québec. Les liseuses électroniques et les tablettes cohabitent désormais avec les livres traditionnels. Entre papier et écrans, les avis sont encore partagés.

L

a mort du livre papier n’est pas pour tout de suite. En effet, le monde du livre «suit les avancées technologiques», a déclaré Adeline Fonteret, libraire aux collectivités à la Librairie générale française, mais «on garde nos coups de cœur en version papier», a-t-elle ajouté. Pour Marc Boutet, président de l’entreprise De Marque, «les deux cohabiteront pendant un certain temps pour des usages différents. Il y a de très beaux livres papier». Marie-Hélène Vaugeois, copropriétaire de la Librairie Vaugeois, a expliqué: «ce qui risque d’arriver, c’est le souci du détail dans l’édition papier, le livre va devenir un objet plus travaillé». Certains sont résolument convaincus: «je voyage beaucoup, c’est plus pratique quand je pars à l’étranger», a expliqué Deni Y. Béchard, auteur de Vandal Love.

Des avis divergents

Or, certains sont loin d’être du même avis. «Quand tu achètes un livre, tu es content de l’avoir, ça sent la culture», a affirmé Adeline Fonteret. «Les liseuses c’est froid, ça n’incite pas à la lecture», a ajouté Maximilien Nolet, libraire aux collectivités à la Librai-

rie générale française. D’autres commencent, sans pour autant être des adeptes. «Je lis seulement des journaux et des revues sur iPad», a indiqué Jean-Jacques Pelletier, auteur du roman Les visages de l’Humanité. Les tablettes et liseuses électroniques présentent des avantages et des inconvénients. Elles «permettent de lire n’importe où, n’importe quand le nombre de livres qu’on souhaite», a soutenu Marc Boutet. Ces outils simplifient également la vie des personnes qui étudient ou font des recherches approfondies sur un sujet. «On utilise les mots-clés et la recherche se fait automatiquement. C’est plus rapide que dans les livres papier», a expliqué Marie-Hélène Vaugeois. Cette dernière a cependant modéré ses propos: «quand on passe la journée devant son écran, passer au papier ça fait du bien». «Ce n’est pas possible d’annoter, d’écrire, de corner les pages sur une liseuse!», a complété Maximilien Nolet.

L’adaptation des libraires indépendantes

«Nous sommes dans une ère

de changements, de transition», a expliqué Marc Boutet. Cependant, la cause de la fermeture de certaines librairies ne serait pas le numérique. «C’est un ensemble de facteurs», a exposé Maximilien Nolet. Pour Marie-Hélène Vaugeois, ce sont les grands magasins qui font fermer les librairies indépendantes. «Les plus gros compétiteurs sont les grandes surfaces qui vendent des livres à rabais», a-t-elle déclaré. Les librairies indépendantes s’adaptent donc. «On va installer un iPad dans le magasin», a signalé Marie-Hélène Vaugeois. En effet, la vente de livres numériques peut se faire dans ces librairies. Sur le site Rue des Libraires, les clients peuvent acheter la version numérique de leur livre et choisir d’allouer cette vente aux partenaires du site. «Les lecteurs peuvent soutenir n’importe quelle librairie», a souligné Adeline Fonteret. Le prix des livres électroniques fait encore débat. MarieHélène Vaugeois a expliqué: «on enlève pas tellement d’intermédiaires». En effet, il y a toujours un temps consacré au travail de relecture avec les auteurs, et «ce temps, il faut toujours qu’il soit pris», a-t-elle estimé. Pour JeanJacques Pelletier, il est «un peu trop élevé, même si on a tendance à sous-estimer ses coûts». Deni Y. Béchard a conclu qu’«il faut que cela reste à un bon prix, sinon on court le risque de ne plus donner de valeur à notre travail».

Photo Juliette Gunther

Selon Marc Boutet, président de l’entreprise De Marque, «les livres papier et les liseuses vont continuer à cohabiter pendant un certain temps».


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p ort s

L’Exemplaire, le mercredi 24 avril 2013

Le Quidditch, un sport de moldus Jean-François Morissette jean-francois.morisette.1@ulaval.ca Québec – Le Quidditch, un mélange de ballon-chasseur de hand-ball et de rugby issu directement des romans Harry Potter, connaît une popularité grandissante dans les universités canadiennes et américaines. Que ce soit pour les admirateurs du roman de J.K Rowling ou simplement pour les amateurs de sports de contact, le Quidditch est en plein essor dans le monde des moldus.

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ette année, la compétition, qui a eu lieu à Kissimmee en Floride, a réuni plus de 80 équipes universitaires, dont trois issues du Canada. C’est donc près de 1 000 joueurs qui se sont rencontrés pour disputer le championnat, qui a couronné l’Université du Texas, championne du monde de Quidditch. Au Canada, selon les derniers chiffres de l’International Quidditch Association (IQA), on compte environ 60 équipes dont 14 reconnues officiellement, c’est-à-dire ayant disputé au moins cinq matchs devant des arbitres officiels. Ainsi, près de 150 joueurs professionnels et un peu plus de 300 amateurs s’adonnent au sport sur le territoire canadien. Rithy Min, joueur de Quidditch à l’Université de Montréal, relate que depuis 2005, année de fondation du sport au Vermont «il existe plus de 600 équipes aux États-Unis et près de 1 000 mondialement». La popularité du phé-

nomène ne fait donc plus de doute. Ce sport, adapté de l’univers de J.K Rowling, est en fait un mélange de ballon-chasseur, de handball et de rugby. «Plusieurs personnes viennent encore jouer au Quidditch en pensant que nous sommes un fan-club d’Harry Potter, mais ils quittent rapidement quand ils réalisent à quel point c’est un sport de contact», a raconté Devon Ditt, joueur pour l’équipe de l’Université de Carlton. L’IQA a mieux règlementé cet aspect depuis un certain temps déjà, ce qui rend le sport accessible à beaucoup plus de gens. «À Ottawa, certains joueurs ont reçu des coups de balai près des yeux et ont eu besoin de points de suture, mais sinon, ce n’est pas pire que le rugby», a expliqué Cynthia Loutfi, étudiante à l’Université de Montréal et ancienne capitaine de l’équipe de Quidditch de l’Université d’Ottawa. En réalité, «la seule protection que l’on a, c’est son balai et un protecteur buccal. Je crois même que les garçons n’ont même

pas le droit d’avoir de coquilles protectrices», a-t-elle précisé. «Je dirais que la plus grande difficulté du sport est de convaincre les gens qu’il s’agit en effet d’un sport, même avec nos amis. Le Quidditch n’est pas toujours pris au sérieux», a souligné Alexandra Bassa, membre de l’équipe de Quidditch de l’Université d’Ottawa et participante à la dernière coupe du monde. «Il est donc parfois difficile d’obtenir les mêmes privilèges que des sports plus conventionnels pour avoir des assurances pour nos tournois, par exemple», a-t-elle indiqué.

Les règles du Quidditch

Tous les joueurs courent avec

un balai entre leurs jambes.
Il y a sept joueurs par équipe et quatre balles en jeu. Comme dans les livres, il y a trois poursuiveurs qui marquent des points. Ils utilisent le souaffle, qui est en fait un ballon de volleyball. Les poursuiveurs se passent le souaffle d’un bout à l’autre du terrain afin de le faire passer à travers les trois anneaux de l’équipe adverse, pour compter des buts. Chaque but vaut dix points.
 De plus, il y a un gardien, qui est chargé de défendre les anneaux. Il peut aussi agir comme poursuiveur quand son équipe passe à l’offensive. 
Il y a également deux batteurs, qui sont des joueurs défensifs. Ils utilisent les trois cognards, qui

sont en réalité des ballons de ballonchasseur, pour frapper les joueurs de l’équipe adverse. 
Quand un joueur est frappé par un cognard, il devient inactif. Il doit donc retourner à ses anneaux avant de pouvoir revenir au jeu. 
 Finalement, il y a un attrapeur par équipe. Ce joueur est responsable d’attraper le vif d’or. 
Le vif d’or, dans cette version du Quidditch, est une personne neutre habillée tout en jaune, sur qui est attachée au bas du dos une chaussette dans laquelle on retrouve une balle de tennis. Comme au jeu du chat et de la souris, l’attrapeur doit lui arracher sa chaussette, ce qui donne 30 points et signale la fin du jeu.

Courtoisie Rithy Min

«En tant que joueuse, je trouve que le Quidditch regroupe des gens très intéressants qui veulent s’amuser tout en étant actifs et compétitifs», croit Alexandra Bassa, membre de l’équipe de l’Université d’Ottawa.

Place aux poings d’acier à devenir champion du monde WBC dans la catégorie des supermoyens.

Simon Borelle simon.borelle.1@ulaval.ca

Québec – Le Québécois Adonis Stevenson affrontera l’AméCelui que ses fans surnomricain Chad Dawson lors de la finale du championnat du monde de boxe du World Boxing Council (WBC), le 8 juin, au ment Adonis Superman Stevenson a expliqué qu’il avait d’autres Centre Bell de Montréal.

«J

e suis confiant, je suis bien entraîné et j’ai confiance en mon talent!», a lancé Adonis Stevenson en entrevue téléphonique avec l’Exemplaire. Le champion québécois, originaire de Greenfield Park, sur la rive-sud de Montréal, a tenu à montrer qu’il était prêt à affronter l’Américain. «Je ne suis pas impressionné par sa fiche. C’est un bon boxeur, un bon technicien, il a battu des bon gars, mais des gars en fin de carrière», s’est-il exclamé. Malgré tout, Adonis Stevenson garde les pieds sur terre. «C’est un tournoi où il y aura de grands noms, les grands boxeurs américains, et pour moi qui habite à Montréal, c’est une grosse opportunité. Il y aura aussi beaucoup de supporters, une grande visibi-

lité», a-t-il tenu à préciser. En effet le combat du 8 juin sera diffusé sur les ondes du réseau américain HBO depuis le Centre Bell. Ce combat pourrait propulser la carrière du prodige québécois, professionnel depuis seulement sept ans. Le jeune boxeur est connu pour finir ses matchs de manière rapide et souvent par K.O., comme ce fut le cas face à Jesus Gonzales le 18 février 2012, lui valant par la suite la place de champion intercontinental de l’International Boxing Federation (IBF). Ce combat pourrait marquer un tournant important dans la carrière d’Adonis Stevenson, mais aussi dans l’histoire de la boxe en général. En cas de victoire, il serait le premier Québécois depuis 2011

plans en perspective, mais que son objectif premier était cette finale. «Je suis concentré à 100% sur ce combat. J’y vais étape par étape», a-t-il tranché.

Lors d’une précédente conférence de presse le 10 avril dernier à Montréal, Adonis Stevenson et son adversaire Chad Dawson ont connu quelques altercations. Selon le Québécois, «Chad a essayé de mettre plus de piquant lorsqu’il a vu qu’il ne me connaissait pas, pour mettre plus de mordant, mais ça fait plusieurs fois qu’on a essayé de l’avoir pour un combat et il a toujours refusé.» Adonis Stevenson a avoué malgré tout que «Chad est un grand champion, il a une bonne technique, nommé champion trois fois, et malgré son âge il a un long parcours et une longue carrière».

Photo Marie-Pier Cayer

Québec court pour Boston E

n hommage aux victimes des attentats à la bombe du marathon de Boston survenus le 15 avril dernier, quelque 2 000 coureurs se sont réunis à la terrasse Grey, sur les plaines d’Abraham. Après une minute de silence forte en émotion, ils se sont lancés sur le parcours commémoratif de 4,2 km. Le peloton s’est rendu jusqu’au consulat américain pour remettre au consul général des États-Unis à Québec, Peter O’Donohue, la banderole commémorative signée par les participants. À travers le monde, de nombreuses courses et évènements commémoratifs ont été organisés dimanche. Pour sa part, le marathon de Londres a tout de même eu lieu sous l’œil attentif de centaines de milliers de spectateurs. La sécurité a été augmentée de 40% par rapport à l’année dernière. (M-P.C. et R.L)


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