Exemplaire, volume XXII - numéro 5

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Volume XXII Numéro 5

le mercredi 13 MARS 2013

Mur budgétaire aux États-Unis

Université

Impact mondial

L’après-sommet

Les étudiants lavallois satisfaits

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QUÉBEC Mairie de Québec

L’opposition divisée Page 5

CULTURE

Quatre-vingt-cinq milliards de dollars, soit 2,3 % des 3700 milliards du budget annuel américain, on été gelés le 1er mars à la suite de l’impasse entre républicains et démocrates au Congrès.

Pierre Lapointe

La sexualité sans gêne

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SPORTS Basketball

Un nouveau programme pour la relève Page 8

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Jean-François Morissette jean-francois.morissette.1@ulaval.ca Québec – Les coupes budgétaires de 85 milliards de dollars aux États-Unis, annoncées le 1er mars dernier par le président Barack Obama, pourraient alimenter l’incertitude économique mondiale et avoir des répercussions importantes jusqu’au Canada.

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a signature par le président Obama du décret ordonnant le gel de 85 milliards de dollars dans les fonds publics américains fait suite à de nombreux affrontements stériles entre républicains et démocrates au Congrès, à Washington.

dépendantes de celle des ÉtatsUnis, étant donné les exportations massives faites vers le sud de la frontière canado-américaine. «Concrètement, c’est 67,6 % des exportations québécoises en 2011 qui allaient vers les États-Unis», a souligné M. Cauchon.

Ces conflits au sein même du gouvernement américain, et l’incertitude économique qui en résulte, pourraient avoir de graves conséquences à l’échelle mondiale. «Une incertitude budgétaire constante a un effet psychologique d’inquiétude sur les marchés, ce qui les rend instables et crée une forte spéculation, comme ce fut le cas en 2009-2010», a expliqué Pierre Cauchon, chargé de cours en économie à l’Université Laval.

«Lorsqu’il y a ralentissement économique, la demande domestique américaine diminue et la consommation chute. S’il y a une demande moins forte, les exportations sont touchées, et par conséquent, les entreprises d’ici vont subir des pertes», a-t-il précisé. Par ailleurs, l’industrie du tourisme au Canada pourrait elle aussi subir les contrecoups des mesures d’austérité américaines.

Le Canada subit et

Les économies canadienne québécoise sont fortement

Pierre Cauchon a ajouté que les conséquences d’un ralentissement économique pourraient également se faire ressentir à

la frontière. «Avec des douanes moins performantes, ça prend plus de temps pour faire dédouaner nos produits. Une, deux ou trois heures de plus, ça fait augmenter les coûts de production», s’estil inquiété. Toutefois, il a précisé que «les effets sont encore difficiles à quantifier, car ils sont variables».

L’impasse politique

Selon Carl Grenier, chargé de cours à l’Université Laval et spécialiste de la dynamique du système américain, les républicains refusent tout compromis avec le président Obama. Cette impasse date de 2011, lorsque les affrontements entre républicains et démocrates ont commencé à faire les manchettes de manière régulière. Luc Laliberté, professeur d’histoire américaine du Cégep Garneau, a d’ailleurs fait remarquer que le parti républicain rencontre actuellement des problèmes qui influencent la crise budgétaire. «La montée des factions plus radicales du parti, depuis quelques années, bloque les changements possibles, et devant ce parti plus difficile à satisfaire, les compromis sont beaucoup plus compli-

Photo Fanny Nonvignon

qués à trouver, voire impossibles à réaliser», a-t-il expliqué. À ses yeux, il existe une possibilité de compromis. Cependant, «tant que les factions plus radicales du parti exercent leur influence sur le débat, le compromis est impossible», a-t-il précisé. En fait, M. Grenier croit que le jeu actuel, où sont sans cesse repoussées les échéances, risque de perdurer, du moins jusqu’aux élections de mi-mandat de 2014. «C’est le pari que le président Obama semble avoir pris», a-t-il constaté. «C’est un pari risqué, mais le président est en ce moment en train de le gagner, puisque selon les derniers sondages, Obama est davantage cru par les Américains que ne le sont les républicains dans ce débat», a-t-il ajouté. Le prochain vote sur le budget au Congrès se déroulera le 27 mars prochain. Si aucune entente n’est conclue à ce moment, certains services gouvernementaux pourraient tout simplement cesser de fonctionner.


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n i v e rsité

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Place des autochtones au Québec

En b r e f

Encore beaucoup à faire

Droits de scolarité Manifestants arrêtés

lui, «clairement pas aidé à l’intégration des premières nations sur leur propre territoire».

U

ne cinquantaine de manifestants ont été interpellés lors de la manifestation nocturne du mardi 5 mars, à Montréal. Selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), il s’agit d’arrestations en lien avec des actes de vandalisme et d’agression armée, qui auraient été perpétrés aux alentours de 22h. Des milliers de personnes s’étaient déplacées pour protester contre l’indexation des droits de scolarité. (H.D.)

Financement des universités Solution aux compressions

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e recteur Denis Brière a indiqué récemment au journal Le Soleil qu’il avait trouvé une solution pour limiter l’effet des compressions de 250M$ annoncées par le Parti québécois. Il a toutefois refusé d’en dévoiler les détails, notamment sur la question de l’utilisation du PEPS. M. Brière a d’ailleurs affirmé que l’entente conclue entre le gouvernement Marois et les recteurs n’est pas une solution idéale, mais elle limitera l’impact des compressions. (O.T.)

Rectorat McGill Suzanne Fortier nommée

S

uzanne Fortier va prendre officiellement la direction de McGill, prestigieuse université anglophone de Montréal, à compter de septembre prochain. Il s’agit de la première francophone à occuper ce poste. La nouvelle rectrice avait déjà occupé les postes de doyenne associée des études supérieures et de la recherche et de vice-rectrice à l’enseignement à l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario. (H.D.)

Défilé Pharmaide Récolte fructueuse

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e défilé de mode Pharmaide 2013, qui avait lieu le 7 mars dernier, a permis de récolter 6500$, qui ont été remis à l’organisme Pharmaciens sans frontières-Canada. L’événement en était à sa deuxième édition depuis la fondation de Pharmaide, en 2010. Cette activité a présenté plusieurs collections griffées comme Jupon Pressé, Mayse, Mango et Jonathan. (B.D.)

Photo Yascha Wecker

Thierry Rodon a insisté sur le fait que les autochtones «ne sont pas un groupe homogène». Simon Borelle simon.borelle.1@ulaval.ca

Cité Universitaire – Il reste encore beaucoup à faire pour améliorer les relations entre les Québécois et les autochtones. Voilà ce qui ressort d’une conférence qui a réunie plus de 200 personnes à l’amphithéâtre Hydro-Québec le 6 mars dernier sur l’intégration et la place que le gouvernement laisse aux onze nations autochtones du Québec.

«I

ls ont subi la perte de leur langue, de l’animisme, de leur culture, et de leur territoire», a exposé Jean Louis Fontaine, historien et écrivain spécialiste des Inuits. Le contact avec de

nouvelles cultures et de nouvelles religions, l’imposition de lois telles que l’obligation d’aller à l’école et le regroupement des communautés amérindiennes dans des «réserves» à l’écart de la population, n’a, selon

D’autre part, le Canada est intervenu en adoptant la Loi sur les indiens en 1851, qui avait pour but d’assimiler les nations autochtones. «Ces lois ont été faites pour nous tuer», s’est exclamé M. Fontaine, lui-même d’origine innue. Max Gros Louis, ancien chef huron-wendat, abondait dans le même sens que M. Fontaine en expliquant que «jusqu’en 1954, un Indien ne pouvait pas, selon le Code civil, ni devenir docteur, ni avoir le droit à un quelconque enseignement. Cette loi est un génocide». Selon lui, les immigrants, c’est-à-dire les actuels citoyens canadiens, «ne devraient pas légiférer sur les Premières nations». Bien entendu, la loi a été amendée à plusieurs reprises depuis, mais elle demeure inacceptable selon plusieurs chefs autochtones. Shawn Alteo, chef national de l’Assemblée des Premières nations, avait affirmé en janvier dernier à Radio-Canada que la Loi sur les indiens était un «obstacle douloureux» qui empêche toute forme de «partenariat» avec le gouvernement fédéral. Les Premières nations du Canada ont d’ailleurs demandé son abolition, ce que le premier ministre canadien Stephen Harper a refusé de faire. Thierry Rodon, chercheur au Centre interuniversitaire d’études et

de recherche autochtones (CIÉRA), a expliqué que trois périodes ont fait l’histoire de ce peuple. «D’abord l’alliance, ensuite la soumission, et aujourd’hui la renégociation de leur place au sein du Canada», a-til relaté. Il a ajouté que la question n’est pas de savoir quelle place les autochtones ont au Canada, mais quelle place le gouvernement leur laisse. Les autochtones sont divisés en trois groupes que l’on définit respectivement comme les Métis, les Indiens et les Inuits. Cependant, pour le gouvernement canadien, ces nations aux cultures et diversités importantes ne sont considérées autrement que comme des «sauvages», selon M. Gros Louis.

La mobilisation autochtone se poursuit

En réponse à ces lois et en soutien aux communautés autochtones, certaines associations se sont créées afin de défendre la cause des Indiens au Canada et au Québec. La plus en vogue ces derniers temps s’appelle Idle No More (INM). Widia Larivière, cofondatrice de la branche Idle No More Québec, a expliqué que son but était «de rendre disponible l’information à Québec». Elle a ajouté que «depuis la première manifestation le 21 décembre dernier, avec plus de 500 manifestants, INM Québec a lancé une vague de mobilisation pour défendre les autochtones du Canada».

La mystérieuse Atlit Yam en images Pascale-Sophie Lacombe pascale-sophie.lacombe.1@ulaval.ca Cité universitaire – L’avant-première mondiale du documentaire de Jean Bergeron Le mystère d’Atlit Yam - 10 000 ans sous les mers s’est tenue au pavillon Camille-Roy de l’Université Laval le 6 mars dernier devant une vingtaine d’intéressés. Le film raconte la découverte sous-marine de la plus ancienne cité jamais découverte à ce jour.

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a cité est un site de 40 000 mètres carrés situé dans la mer Méditerranée, à 400 mètres de la côte du mont Carmel en Israël. Atlit Yam était un petit village néolithique de pêcheurs entre 6900 et 6300 avant J-C «Elle a été découverte en 1984, mais ça a pris tout ce temps pour trouver ces résultats probants», a déclaré M. Bergeron, en guise d’introduction à son œuvre. Entre huit et douze mètres sous l’eau se cachaient entre autres des ancres de bateau, de l’équipement de pêche, de la monnaie, des têtes de flèches et des lames.

De plus, douze puits on été découverts sur le site, le premier étant deux fois plus ancien que les pyramides d’Égypte. Ces puits renfermaient des pierres de construction, des outils de bois et des os. Ces os, provenant de chèvres, de moutons, de cochons, de gazelles, de chevreuils et de chiens témoignent de la domestication avancée des animaux de l’époque.

Conservation des preuves

Des squelettes ont été extraits de la glaise sous-marine. Grâce à cette dernière, qui a agi comme excellent agent de conservation, le chercheur a pu trouver le plus ancien cas de tuberculose recensé à ce jour, l’ADN le mieux conservé,

ainsi que la présence de cimetières comparables à ceux d’aujourd’hui. L’archéologie sous-marine s’avère complexe en ce qui concerne la conservation des preuves. La couche de sable, en perpétuel mouvement, ainsi que les courants et la friction de l’eau, menacent les reliques de destruction systématique, tout en créant un casse-tête logistique pour extraire les artéfacts. Environ 85% des sites archéologiques reposeraient, encore aujourd’hui, quelque part sous l’eau, selon Ehud Galili archéologue subaquatique de l’Université de Haïfa en Israël, à l’origine de cette découverte. Celui-ci a commencé sa carrière avec un masque et un tuba avant de rejoindre son père dans l’association d’archéologie. «Le niveau global de la mer s’est élevé, suivant la dernière période glacière, ce qui a inondé le village côtier», a expliqué Ehud

Galili. La conférence en anglais du Dr. Galili a précédé la projection du documentaire produit par AlphaZoulou films. Ella Hermon, historienne et professeure associée retraitée du département d’histoire de l’Université Laval, était présente à l’événement du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions (CÉLAT). «C’est vraiment impressionnant la combinaison entre la science et les explications», a-t-elle commenté, les yeux brillants. «L’énorme masse d’artéfacts, dans le domaine scientifique le plus complexe, nous est expliquée», a-t-elle poursuivi. Ce n’est pas la première fois que le CÉLAT amène à Québec des personnalités d’une grande envergure. On compte, pour en nommer que quelques-uns du domaine, les sociologues et anthropologues français Michel Maffesoli et Daniel Le Breton, ainsi que l’archéologue islandais Orri Vésteinsson.


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Placement étudiant

niversité 3

Sommet sur l’enseignement supérieur

Association Une majorité entre l’UL et d’étudiants appuient Revenu Québec Joëlle Sanfaçon-Lavoie joelle.lavoie.4@ulaval.ca Cité Universitaire – Le Service de placement de l’Université Laval (SPLA) a signé une importante entente de partenariat de trois ans avec l’Agence du revenu du Québec. Le but de ce projet est d’offrir plus d’opportunités d’emplois aux étudiants de la Faculté des sciences de l’administration (FSA), mais aussi de permettre à Revenu Québec (RQ) de se faire valoir auprès des étudiants de la faculté.

«L

es mandats de RQ se complexifiant, il devenait impératif pour nous de se faire connaître comme un employeur distinct de la fonction publique québécoise», a expliqué Andrée-Anne Stewart, porte-parole pour Revenu Québec. Collaborant avec le SPLA depuis un moment déjà, «une telle association devenait naturelle», a-t-elle laissé entendre.

Plus d’étudiants embauchés

L’entente permettra de combler un important nombre de postes disponibles pour les diplômés en administration. Elle aidera également les étudiants de divers domaines qui désireraient réaliser un stage chez Revenu Québec. «Revenu Québec a des besoins en technologie de l’information, mais également dans des domaines spécifiques tels que l’économie, la traduction, le droit», a-t-elle lancé. «Les étudiants possèdent des connaissances à la fine pointe des dernières tendances de leur domaine», a-t-elle ajouté. Le SPLA et RQ se sont mis d’accord pour conclure une entente qui sera avantageuse autant pour les étudiants que pour Revenu Québec. «L’avantage pour l’Université de faire affaire avec Revenu Québec, c’est surtout pour les étudiants. De plus, Revenu Québec s’engage à prendre un minimum de dix stagiaires par année», a expliqué Évelyne Gosselin, coordonnatrice au développement des marchés de l’emploi à l’Université Laval. Le personnel travaille toujours dans l’optique de développer des partenariats avec des employeurs de choix pour nos étudiants, selon Mme Gosselin.

Avantageux pour RQ

Le taux de chômage à Québec étant très bas (4,5%), il devient plutôt avantageux pour les entreprises de signer des ententes avec les universités. «Le recrute-

ment est de plus en plus difficile. Les entreprises qui signent des partenariats sont en contact plus facilement avec les étudiants», a soulevé la Mme Gosselin.

Première rencontre entre les étudiants et RQ

La première rencontre entre Revenu Québec et les futurs diplômés aura lieu à l’atrium du pavillon Palasis-Prince, le 26 mars prochain. Cette rencontre aura pour but de promouvoir l’Agence du revenu du Québec auprès des étudiants ainsi que d’inciter ces derniers à postuler pour des stages à l’été 2013. Plusieurs professionnels, ambassadeurs et ex-stagiaires seront présents afin de conseiller et d’informer les étudiants de la FSA sur les possibilités de stages et d’emplois au sein de leur agence. «L’Agence du revenu du Québec va venir avec des professionnels pour leur donner la teneur des différentes fonctions qu’ils peuvent occuper au sein de RQ», a expliqué Mme Gosselin. Elle a ajouté que les représentants de Revenu Québec recueilleront les curriculum vitae. Félix Mercier, étudiant en administration, compte bien profiter de l’occasion. «J’étais déjà allé à une rencontre du même type l’année dernière. C’est sûr que c’est vraiment intéressant pour nous [étudiants] d’aller voir les opportunités qu’on nous offre», a-t-il affirmé.

Embauche massive

Revenu Québec est devenu une agence semi-indépendante du ministère des Finances depuis 2011. Depuis, il procède à de multiples embauches, autant dans le milieu privé que dans le milieu universitaire. «Actuellement, pour les emplois de niveau professionnel, on recrute massivement», a confirmé la porte-parole de RQ.

Graphique Juliette Gunther

Une minorité des étudiants se dit très satisfaite de la situation. Elle ne représente que 2,6% des étudiants interrogés. Juliette Gunther juliette.gunther.1@ulaval.ca Cité universitaire – Un sondage non scientifique mené par L’exemplaire démontre qu’un majorité d’étudiants de l’Université Laval approuvent les résultats du Sommet sur l’enseignement supérieur tenu il y a deux semaines à Montréal.

A

près avoir interrogé 152 étudiants du campus, une majorité d’entre eux, soit 34,2%, se dit satisfaite de la décision du gouvernement. «C’est un choix judicieux de la part du gouvernement», croit Alice Poliquin, qui est à la maîtrise en sciences de l’orientation. D’autre part, 23,1% des étudiants sondés sont moyennement convaincus de l’issue. Ces derniers s’accommodent donc du bilan du Sommet, sans pour autant le louanger. «Je suis pour, parce qu’on n’ a pas vraiment le choix», a souligné Andréa Voyer, étudiante au baccalauréat en sciences de la consommation. «C’est un bon compromis, on ne peut pas faire de la magie», a indiqué Aurélie Boutet, étudiante en psychologie. Par ailleurs, le même sondage démontre que près de 32% se sont dit sans opinion par rapport aux résultats du Sommet. Cette part importante des répondants ne semble pas préoccupée par la question des droits de scolarité. «Ce n’est pas moi qui

paie mes études, je me sens plus ou moins concerné», a expliqué Raphael Aubin, étudiant au baccalauréat en relations industrielles. «Je n’ai pas vraiment d’avis làdessus», a laissé tomber Jérôme Bourgeault, étudiant au baccalauréat en littérature.

L’indexation divise

Les avis concernant le choix d’indexer les droits de scolarité sont partagés. «L’indexation est égale à une hausse», a lancé Geneviève Lamoureux, étudiante au baccalauréat en littérature. Vanessa Caron, étudiante au baccalauréat en droit, considère pour sa part que «les 3% représentent un coût minime. C’est raisonnable». Pour autant, la majeure partie des interrogés estime que cette mesure permet de «couper la poire en deux», comme l’a expliqué Vincent Ebachar, étudiant au baccalauréat en droit.

Cinq chantiers

Les cinq chantiers proposés par le gouvernement semblent peu intéressés les étudiants. Parmi les étudiants se sentant concernés par le Sommet sur l’éducation, 86 sur 104 n’étaient

pas au courant que le gouvernement avait mis en place ces cinq comités. Ceux qui prennent parti restent toutefois prudents. «Ces chantiers sont mis en place pour qu’on ne se rebelle pas», a déclaré Geneviève Lamoureux. Aurélie Boutet, quant à elle, a ajouté: «Un politicien reste un politicien. Pour eux il fallait clore le dossier». «Est-ce une tactique pour gagner du temps?», s’est interrogé Francis Paré, étudiant à la maîtrise en didactique. Mais certains gardent leur optimisme. «J’ai espoir que cela donne un résultat», a exprimé Felix Rousseau, étudiant au baccalauréat en histoire. Les cinq chantiers entrepris par le gouvernement concernent le financement des universités, la loi-cadre sur les universités et la reddition de comptes, l’aide financière, le mandat des universités et la formation collégiale.

Méthodologie Il convient de rappeler que ces résultats ne peuvent démontrer hors de tout doute une tendance étant donné qu’il s’agit d’un sondage non scientifique. Les intervenants ont été questionnés par Internet et dans divers pavillons du campus de l’Université Laval.


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p i n ion

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Commentaire

Chávez : l’histoire d’un mythe

H

ugo Chávez s’est éteint, laissant une large frange de la population vénézuélienne et certains visionnaires socialistes en deuil. Il rejoint déjà le Che et Castro au panthéon des leaders socialistes latino-américains. Mais, comme pour ces derniers, le personnage l’emporte sur la réalité. Naît alors une légende, un mythe. Pourtant le Comandante a plus déçu que procuré de l’espoir. Chávez, c’est l’histoire d’un mythe, d’une occasion manquée.

«Je ne suis pas moi, je suis un peuple.» Tel était le leitmotiv de ce président charismatique, mort le 5 mars dernier, à la suite d’un cancer. Se présentant comme l’homme providentiel du Venezuela, il incarnait une forme d’utopie socialiste, d’un homme et d’un peuple qui ne font qu’un. Mais le mythe, voire l’imposture, du chavisme a été de faire croire à un renouveau de l’idéologie socialiste latino-américaine, en mettant de l’avant une politique populiste qui camouflait une autorité qui supportait peu la contradiction. Certes, il y a eu des progrès sociaux incontestables grâce à l’impulsion de Chávez. La rente pétrolière a permis le développement d’importants programmes sociaux. Le taux de pauvreté a été divisé par deux. L’illettrisme a été éradiqué et les plus démunis ont eu accès aux soins. Cela explique son soutien populaire inconditionnel. Et pourtant … Ce populisme passionnel, hérité d’un idéalisme révolutionnaire des années 1960, bien qu’ayant mis fin à l’apathie et à l’indifférence politique qui régnait dans le pays, tendait à occulter, non sans mal, la déliquescence de la démocratie qu’impulsait Chávez. La tentative de putsch avortée de 1992 ne le destinait pas à devenir un chantre de la démocratie. Tout au long de ses quatre mandats, le président au béret rouge réinterprétait la Constitution à son avantage, amenuisant petit à petit toute possibilité de renversement du régime. Orateur hors pair, ayant un vrai sens du spectacle, Chávez a su mettre les médias au service du culte de sa personne. L’émission Aló Presidente illustre cette mise en scène du pouvoir. Durant cette grand messe dominicale, d’une heure minimum, diffusée sur toutes les chaînes, le Comandante livrait des discours-fleuves dans lesquels il vantait les mérites de l’économie du pays et de la révolution bolivarienne. Après 14 ans à la tête du Venezuela, Chávez laisse derrière lui un pays économiquement affaibli et socialement morcelé, en proie à une hausse conséquente de la violence. Il n’a pas su inventer un modèle original et durable de développement, en opposition aux pays libéraux. La mort de Chávez laisse un goût amer, comme celui d’une occasion manquée. L’occasion d’insuffler un nouvel élan au socialisme latino-américain.

Margaud Castadère--Ayçoberry

margaud.castadere-aycoberry.1@ulaval.ca

A

La fin ne justifie pas les moyens

doptée avec le projet de loi mammouth C-38 du gouvernement conservateur, la réforme de l’assurance-emploi est presque passée inaperçue, malgré les sévères changements touchant durement les chômeurs. L’objectif de cette réforme, qui est de «modifier le Régime d’assurance-emploi afin de jumeler les Canadiens et Canadiennes aux emplois disponibles» est valable. Par contre, les moyens mis en place pour atteindre cette fin respectable ne le sont pas. Des restrictions sévères ont été ajoutées à la longue liste de critères auxquels les chômeurs doivent se soumettre. Les prestataires réguliers de l’assurance-emploi devront même accepter des emplois situés à 100 kilomètres de chez eux et à 70 % de leur salaire précédent. Une modification qui en laisse plus d’un très amer. Comme le régime de l’aide sociale au Québec, celui de l’assurance-emploi doit être revu. Nul doute, les études ne mentent pas selon Agnès Maltais, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale. En entrevue à la populaire émission Tout le monde en parle de Radio-Canada, la ministre a affirmé que «quand un jeune entre à l’aide sociale avant l’âge de 25 ans, les deux tiers proviennent d’une famille qui a passé sa vie sur l’aide sociale. Et la majorité l’est souvent dix ans plus tard». En contrepartie, aucune étude n’a démontré la même évidence pour ce qui est de l’assurance-emploi. À la sortie d’une courte rencontre à Ottawa entre la ministre fédérale des Ressources humaines et du Développement des compétences, Diane Finley, et Agnès Maltais, la première a avoué ne pas avoir commandé d’analyses sur la question de l’assurance-emploi. Comment un gouvernement fédéral peut-il omettre de vérifier les impacts sociologiques et économiques d’une telle réforme? Même imparfaites, les conclusions d’une étude auraient pu montrer le sérieux de la démarche fédérale. C’est de l’inconscience politique que de vouloir mettre en place une réforme basée sur des perceptions. Bien que l’on puisse deviner la conclusion d’une étude portant sur les conséquences d’un régime d’assurance-emploi souple et déficient, la ministre a la responsabilité et le devoir de prendre des décisions de manières éclairées. Des enquêteurs sont envoyés dans les foyers des chômeurs pour passer au peigne fin des documents confidentiels comme un compte bancaire pour dénicher les fraudeurs. Est-ce vraiment légal? La Charte des droits et libertés de la personne n’indique-t-elle pas clairement que «toute personne a droit au respect de sa vie privée»? Scruter à la loupe des dossiers médicaux est-il aussi légal? Changer un système est bon pour la société, mais le faire en humiliant et en discriminant les chômeurs, non merci. C’est de l’ignorance humaine et sociale de vouloir scruter la vie privée des chômeurs de cette façon. Les employés saisonniers au Québec sont les plus affligés par la réforme. Les nombreuses régions ressources vivent grâce à ces emplois. Les domaines des pêcheries, les domaines miniers et forestier, l’agriculture ou le milieu de la construction sont touchés durement en basse saison. C’est un fait, le travail saisonnier touche beaucoup plus les régions ressources que les grands centres. Or, c’est dans ces mêmes régions que le nombre d’emplois est restreint. Ne faudrait-il pas concevoir un plan d’aide à l’emploi plus adapté pour ces régions, avant de leur imposer des mesures radicales? Forcer les employés à accepter des emplois à 100 kilomètres de chez eux ne crée-t-il pas une pression sur les familles? L’opinion publique se veut très accusatrice en ce qui concerne les chômeurs. Ceux qui ne jouissent pas de l’assurance-emploi régulièrement en ont assez de voir que certains groupes de personnes profitent de congés payés en raison de la saisonnalité de leur emploi, mais une bonne partie de la pression qu’ils doivent supporter devrait leur être enlevée. Une réforme ça ne s’improvise pas, même si à la fin, les mesures mises en place favorisent le bien-être des Canadiens. Rien ne peut justifier les moyens extrémistes et brusques des conservateurs.

Marie-Pier Cayer

marie-pier.cayer.1@ulaval.ca

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Marie-Michèle Genest


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Émergence de projets et d’entreprises

ué bec

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Le public finance Marie Bisiaux marie.bisiaux.1@ulaval.ca Camille Bélanger-Vincent camille.belanger-vincent.1@ulaval.ca Québec – Devant la réticence des banques et du secteur financier à subventionner les petites entreprises, le financement social prend de l’ampleur à Québec depuis plus d’un an. À travers des plateformes comme celle d’Haricot, une pionnière en la matière, le financement social vise à favoriser la participation du public à la réalisation de projets innovateurs.

«P

articiper à l’essor de la prise en charge de la communauté par la communauté». Voici la mission de la plateforme québécoise de financement social Haricot telle qu’elle est énoncée sur son site Internet. Pour faire connaître les projets en manque de financement, le crowdfunding profite du large public accessible sur les réseaux sociaux et dans les communautés en ligne.

Haricot a été la première plateforme de sociofinancement au Québec. En ligne depuis août 2011, le site Web Haricot.ca a permis la réalisation de sept projets jusqu’à maintenant. Un de ces projets est la revue Milieu(x) qui, en date du 9 mars, avait obtenu 510$ en contributions grâce à Haricot. ca. «Les subventions [gouvernementales] s’adressent souvent à des publications ayant déjà un chemin de fait», a déploré Mathieu Gagnon, cofondateur de la revue et étudiant au doctorat en philosophie à l’Université Laval. L’avantage du financement participatif est alors de pouvoir aller chercher des ressources chez des personnes qui connaissent le projet et auprès desquelles «on n’est pas obligé de prouver qui on est, de prouver qu’on est crédible», selon Mathieu Gagnon. «Le sociofinancement risque d’être une sérieuse concurrence pour tout ce qui concerne les petites subventions», a-t-il laissé entendre. Les entreprises ou porteurs de projets tentent quant à eux d’encourager le financement de leurs projets par l’élaboration de récompenses offertes en échange de contributions financières directes provenant du public, via une plateforme Web. Le financement social n’est pas encore réglementé au Canada, mais selon Audrey Benoît, cofondatrice de la plateforme Haricot, «c’est en train de se construire aux États-Unis, et ça va claire-

ment devenir un acteur majeur» dans les modes de financement. «Les banques elles-mêmes auront leur propre plateforme», a-t-elle d’ailleurs prédit.

Un phénomène prometteur, mais pas parfait

Pour Éric Bisson, cofondateur du site de sociofinancement La plèbe, cette méthode de financement doit être perfectionnée. «Le plus dur est de passer à travers toute la masse de projets présents sur les plateformes», a-t-il dénoncé, en ajoutant que «beaucoup de projets sont soumis, mais peu réussissent». Néanmoins, Éric Bisson et Audrey Benoît imaginent bien le financement aller au-delà de la sphère locale. Par exemple, des projets gouvernementaux ou des mouvements politiques pourraient, à l’avenir, se servir de cet outil pour accroître leur popularité. D’ailleurs, beaucoup d’artistes issus de l’industrie musicale ont eu recours dans les dernières années au crowdfunding pour financer leurs projets musicaux. Ce fut le cas notamment des Beach Boys et de Martha Wainwright.

Mobilisation pour un morceau de notre histoire

Le site Web Haricot.ca présentait dernièrement un projet d’acquisition d’une copie manuscrite du poème Le Vaisseau d’or d’Émile Nelligan qui avait été mise aux enchères sur eBay le 4 mars dernier. En date du 10 mars, 3% du montant nécessaire, c’està-dire 1730$, avait été amassé. Dimanche, La Presse canadienne révélait toutefois que le propriétaire du manuscrit l’avait retiré du site Internet d’enchères. Il serait en communication avec le ministère de la Culture du Québec pour que le document reste public.

David Lemelin a complètement écarté la possibilité de fonder un parti d’union à deux chefs. «C’est hors de question», a-t-il lancé.

Photo Olivier Turcotte

Impasse dans l’opposition à Québec Maxime Willems maxime.willems.1@ulaval.ca

pour qu’une coopération voie le jour», a-t-il avisé.

Camille Bélanger-Vincent camille.belanger-vincent.1@ulaval.ca

Aux yeux de M. Lemelin, cette option ne serait pas avantageuse pour l’opposition. «Ça crée une situation bizarroïde et perdante sur le plan des communications, sur le plan stratégique et même sur le plan électoral», a-t-il avancé d’après son hypothèse selon laquelle cette option «sèmerait la confusion» dans la population.

Québec – C’est l’impasse entre Démocratie Québec et Québec autrement dans le projet de fusion des partis en vue des élections municipales de novembre prochain dans la Ville de Québec.

A

nne Guérette, chef du parti Démocratie Québec, semble avoir abandonné l’idée d’une union entre les deux partis d’opposition à Québec. «Nous ne sommes plus dans cette optique-là. Nous avons fait des tentatives, mais celles-ci n’ont pas abouti», a-t-elle déclaré. «Nous n’avons pas la même vision des choses», a-t-elle expliqué.

melin comme chef de l’union. «De leur côté, il n’y a pas de véritable volonté de faire équipe de façon démocratique», a-t-elle déploré.

Inversement, le chef de Québec autrement, David Lemelin, croit toujours à une possibilité de fusion entre son parti et Démocratie Québec. «La main est tendue», a-t-il insisté. «On ne demande pas mieux que de s’asseoir avec eux et de négocier», a laissé entendre David Lemelin.

Dans l’éventualité d’une fusion des partis, Démocratie Québec avait proposé de tenir une course à la chefferie en juin prochain, cinq mois avant les élections municipales. «C’est suicidaire en année électorale», a commenté David Lemelin. «À part faire plaisir à Anne, il n’y a que des mauvaises raisons pour se lancer dans une course à la chefferie», a-t-il ajouté.

Toutefois, il accuse Anne Guérette d’avoir fait échouer les tentatives de discussion de janvier dernier. «C’est eux qui ont quitté la table quand on négociait. Ils ne voulaient même pas négocier», a dénoncé le chef de Québec autrement.

Mésentente sur les stratégies d’union

Après de nombreuses tentatives de négociation, les deux partis n’ont pas su s’entendre sur les modalités d’une fusion éventuelle. Anne Guérette a, par exemple, reproché à Québec autrement d’avoir voulu imposer David Le-

À ce propos, M. Lemelin a rétorqué : «Moi, j’ai été choisi par un parti politique qui a fait un comité de sélection approuvé par un conseil d’administration. Anne a créé un parti pour elle, par elle».

De fusion à alliance

Selon Frédéric Chrétien, ancien chef du parti Alternative Québec qui s’est rallié à celui d’Anne Guérette en janvier, fusionner avec Québec autrement était inconcevable. «Il ne faut pas croire que la fusion est toujours la meilleure des solutions», a-t-il rappelé. «Les alliances dans certains districts sont envisageables et ne demandent pas autant de temps et de travail», a-t-il fait remarquer. «Certains districts sont prenables et les partis doivent passer par-dessus leur ego

Serge Belley, professeur titulaire à l’École nationale d’administration publique (ENAP), pense plutôt que la clé pour faire face à Régis Labeaume est d’établir un programme politique articulé et original de manière à se démarquer de l’organisation actuelle. Toutfois, selon lui, il n’y a aucun doute sur le fait qu’il serait bénéfique aux deux partis d’opposition de s’unir pour construire ce programme politique commun. «Il y a 21 districts. Si une lutte à plusieurs commence, cela risque d’être favorable à l’équipe Labeaume», a-t-il prédit.

Tous contre Labeaume

«Bien que populaire, notre maire a fait beaucoup d’erreurs qui doivent être mises à la lumière et qui pourraient convaincre les citoyens que l’on peut avoir un maire qui gère mieux les coffres de la Ville», a évoqué Frédéric Chrétien, plein d’optimisme. De son côté, Anne Guérette souhaite qu’il y ait «un meilleur rapport de force, un minimum de démocratie, de manière à forcer le débat, car aujourd’hui, celui-ci est inexistant». «L’adversaire est coriace», a toutefois tenu à rappeler M. Lemelin.


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En b r e f Opéra à l’université laval Soirées lyriques

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L’Exemplaire, le mercredi 13 MARS 2013

Installation au centre en art actuel Le Lieu

Ébranlement, l’art de secouer

es opéras Madrigaux guerriers et amoureux de Claudio Monteverdi et Didon et Énée d’Henry Purcell seront présentés par les membres de l’Atelier d’opéra et de l’Atelier de musique baroque de l’Université Laval. La mise en scène est assurée par le comédien Jacques Leblanc, qui enseigne le jeu théâtral aux étudiants en chant lyrique de la Faculté de musique. La 32e production annuelle aura lieu les mardi 19, jeudi 21 et samedi 23 mars au pavillon Palasis-Prince.(M.M.G.)

Films québécois en salles Année désastreuse

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u Québec, 1,2 million de spectateurs se sont déplacés dans les salles de cinéma pour visionner un film québécois, représentant une baisse de 50% par rapport à l’année 2011. Selon l’Observatoire de la culture et des communications du Québec, le cinéma québécois a représenté seulement 6% de tous les films affichés dans les salles. C’est le film Omertà qui a récolté le plus de recettes aux guichets, soit 1,2 million $. Quant au film Rebelle, nominé aux Oscars, il s’est retrouvé en 14e position. (M.M.G.)

Pièce de Ionesco Suivre ou résister?

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a pièce d’Eugène Ionesco, Rhinocéros, est présentée au Théâtre du Trident, du 5 au 30 mars. À travers l’histoire d’une ville prise en otage par des hommes qui se transforment en rhinocéros, la pièce illustre les dangers du totalitarisme et du conformisme. Le metteur en scène Alexandre Fecteau campe l’intrigue dans un Québec contemporain pour réactualiser les enjeux de la pièce. (M.C-A.)

Festival du film TriBeCa Deux films canadiens en lice

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e long métrage d’Emanuel Hoss-Desmarais, Whitewash, et le documentaire interactif Le journal d’une insomnie collective, de l’Office national du film (ONF), seront présentés en compétition lors de la 12e édition du Festival du film de TriBeCa, qui aura lieu à New-York du 17 au 28 avril. Le documentaire de l’ONF sera présenté dans une nouvelle catégorie, Storyscapes, qui met en valeur les œuvres innovantes, interactives et multimédias. (M. C-A.)

installation», une méthode qui s’attarde beaucoup au contexte et à l’environnement. Au lieu de ne présenter que des peintures ou des sculptures, l’artiste jongle entre l’objet et l’espace, accueillant ainsi le public dans une sorte de mise en scène tout à fait artistique.

Photo Yascha Wecker

L’artiste Patrick Bérubé prend plaisir à faire interagir divers objets ensemble afin de créer son art qui, au bout du compte, est un tout unifié. Priscille Gélinas priscille.gelinas.1@ulaval.ca

Québec – Un art qui fait sursauter le spectateur, c’est ce qu’offre l’artiste Patrick Bérubé avec Ébranlement. L’exposition qui prend place au Lieu, centre en art actuel, jusqu’au 24 mars, fait vivre des émotions fortes à son public.

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a surprise et le rire sont deux des émotions auxquelles Patrick Bérubé souhaite exposer son public. Grâce à des détecteurs de mouvements qui déclenchent toutes sortes de mécanismes dans la salle d’exposition, créant ainsi un semblant de tremblement de terre, les spectateurs sursautent dès leur arrivée sur les lieux. «En mettant en scène cette situation angoissante, je tente de faire monter la tension du spectateur jusqu’au point de rupture et de désamorçage. Il se sent alors sain et sauf, mais se trouve ridicule

d’avoir sursauté», a expliqué M. Bérubé. «Le premier coup du tremblement de terre, j’ai vraiment fait le saut. Avant de comprendre que c’était voulu, je me suis réellement demandé ce qui faisait ça!», s’est exclamé Olivier Lavallée, un des spectateurs de l’exposition.

De «l’art installation»

Patrick Bérubé, qui a participé à divers expositions et concours sur la scène nationale et internationale, qualifie son travail «d’art

Détenteur d’une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal, M. Bérubé tente de démontrer, à travers son style d’art, l’absurdité du monde dans lequel on vit. De là vient le nom de son exposition, Ébranlement. L’objectif de l’artiste était d’«ébranler» le spectateur en l’exposant à diverses situations d’impuissance et de perte de contrôle faisant partie de la vie de tous les jours.

Montrer l’absurdité du monde

Afin de représenter ces situations, l’artiste a dû choisir un endroit qui pouvait toutes les rassembler. Son choix s’est arrêté sur la salle d’attente typique. «J’ai alors cherché à créer un lieu dans lequel je pourrais intégrer un ramassis d’idées qui souligneraient le caractère absurde des préoccupations qui nous tourmentent», a-t-il raconté. Parmi ces préoccupations, il évoque notamment «l’importance de l’argent et de l’image corporelle, la mort, les fantasmes de jeunesse qui nous obsèdent, le succès, la performance, sans oublier le fascinant monde de l’entraînement physique».

Donc, en entrant dans la salle d’exposition, le spectateur se retrouve plutôt au beau milieu d’une salle d’attente totalement mise en scène par l’artiste. «Est-ce la salle d’attente d’une clinique médicale, dentaire ou encore de chirurgie esthétique? Je ne le sais pas, mais cette ambiguïté m’amusait beaucoup et me permettait de me moquer de cette recherche extrême de sécurité, de confort et d’aseptisation», a précisé l’artiste.

Une exposition théâtrale

Selon M. Patrick Dubé, responsable des communications au Lieu, Ébranlement est définitivement l’une de leurs plus grosses expositions de l’année. «C’est très différent d’un artiste à l’autre, mais du point de vue de l’investissement dans tout l’espace de la salle, c’est sûr qu’Ébranlement se démarque pour ça», a-t-il précisé. En effet, au lieu de n’utiliser que les murs de la galerie pour y afficher des œuvres, l’artiste a entièrement transformé la pièce, comme on le fait pour un décor de pièce de théâtre. Cette année, Le Lieu fête ses 30 ans d’existence. Cette galerie d’art est également un centre d’artistes où différentes disciplines artistiques sont diffusées à tour de rôle. De plus, l’endroit loge la maison d’édition Inter, art actuel, une revue qui met de l’avant l’art «nouveau genre» au Québec et à l’international.

Pièce Scalpée

Une quête pour mieux se retrouver

Marie-Philip Chaput marie-philip.chaput.1@ulaval.ca

Québec – L’angoisse et la quête du soi sont des thèmes centraux de la pièce Scalpée, présentée au théâtre de La Bordée jusqu’au 30 mars prochain. Avec sa dernière création, l’auteure Anne-Marie Olivier a emprunté une nouvelle avenue beaucoup plus sombre.

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onnue pour les pièces Gros et détail et Annette, AnneMarie Olivier a voulu exploiter un univers plus dur. «Nous ne devons pas toujours rester dans ce qui nous est familier. Je crois que nous devons aller là, quand cela nous appelle», a expliqué l’auteure, qui joue également un rôleclé dans la pièce.

petit peu déçue de ce qu’a fait Anne-Marie Olivier, parce que j’ai vu pas mal tout ce qu’elle a fait et je trouve que là, c’est vraiment noir et sombre. Elle nous a habitué à des choses plus douces, plus tendres», a-t-elle exprimé. Toutefois, Mme Lopez a ajouté avoir apprécié le jeu des acteurs et la mise en scène de Véronique Côté.

Le ton dur de la pièce a d’ailleurs déstabilisé certains spectateurs. Une habituée des pièces de l’auteure, Armèle Lopez, a été surprise par la pièce. «Je suis un

Quant à elle, la spectatrice Catherine Gagnon a apprécié la représentation. «J’ai vraiment aimé ça. C’était vraiment touchant, mais c’était assez dur», a-t-elle mentionné.

Un univers angoissant

Scalpée met de l’avant les quêtes personnelles de chacun des personnages, confrontés à des révélations choquantes qui amplifient leur angoisse. À leur manière, ils doivent confronter leurs problèmes afin de retrouver leur identité. Cette angoisse s’est fait sentir à travers le public, que ce soit par le rire, le sursaut, ou le sentiment de malaise et de crainte que plusieurs ont éprouvé. Durant la représentation, les spectateurs ont été plongés par moment dans un univers dramatique, où les coups de feu venaient amplifier la tension qui occupait la salle. Cependant, il était aussi possible de voir, par moment, un monde où l’humour du quotidien refaisait surface.

Courtoise Nicola-Frank Vachon

L’acteur Steve Gagnon interprète un jeune homme en quête d’identité.


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L’Exemplaire, le mercredi 13 MARS 2013

Tremplin artistique Caroline Savard caroline.savard.9@ulaval.ca

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’événement Banc d’essai représente pour les artistes bien plus qu’une exposition dans une galerie. C’est une occasion pour eux de se frotter au milieu professionnel, tout en étant encadrés par l’Université. «On leur apprend comment avoir un regard critique face à leur travail, mais aussi comment on installe les œuvres, comment on les manipule», a expliqué Lisanne Nadeau, directrice de la Galerie des arts visuels. Sélectionnés parmi l’entièreté de la cohorte des étudiants de deuxième année en arts visuels, Stéphanie Auger, Camille Bernard-Gravel, Charles-Étienne Brochu et Karine Locatelli ont l’honneur de présenter gratuitement au grand public une partie de leurs créations jusqu’à la fin du mois de mars. Ayant chacun leur spécialité, tous proposent des réalisations très différentes les unes des autres : des installations audiovisuelles, des sculptures interactives, des dessins et des peintures. Triés sur le volet, les étudiants choisis font face à une sélection rigoureuse de la part d’un jury composé du comité de programmation de la Galerie des arts visuels. «Le jury désigne les artistes qui leur semblent avoir déjà un langage formel, une cohérence, et chez qui on sent qu’il y a quelque chose qui tente de se dire», a précisé Mme Nadeau.

Dans la cour des grands

Sans que cette exposition soit leur première, ces étudiants vivent leur baptême dans les galeries en contexte professionnel. «C’est le fun d’avoir une galerie comme ici où on a la place d’installer nos créa-

tions qui sont mises en valeur, et où elles ne sont pas entassées avec des tonnes d’autres œuvres», s’est enthousiasmée Camille BernardGravel. Les quatre exposants sont conscients de la vitrine qu’offre leur sélection à cette huitième édition de Banc d’essai. «Ça donne l’occasion de montrer ce qu’on fait aux gens et peut-être d’avoir des opportunités plus tard», a laissé entendre Mme Bernard-Gravel.

La difficulté de vivre de son art

Cependant, dans un domaine aussi précaire que les arts visuels, les artistes ne se bercent pas d’illusions et demeurent réalistes par rapport aux opportunités de vivre de leurs créations. «Ce n’est pas vraiment faisable de dire qu’à 25 ans, on est un artiste et qu’on vit de notre art», a observé CharlesÉtienne Brochu. L’exposant, qui concentre son travail sur le dessin, mise sur des domaines connexes pour gagner sa vie. «Dans le dessin, c’est plus facile. J’ai fait des études en design graphique avant, et j’ai fait de l’illustration, donc c’est probablement dans ça que j’aimerais travailler», a-t-il poursuivi. Il est cependant d’avis qu’il est très difficile de rendre l’art lucratif. Ce n’est pourtant pas cette difficulté qui arrête ces étudiants dans leurs recherches artistiques. Loin des démarches conventionnelles des artistes académiques, les créateurs se sont consacrés à des explorations intégrant différents procédés et utilisant parfois plusieurs médiums à la fois.

Photo Caroline Savard

Des visiteurs admirent une sculpture, sous le regard de son auteure, l’artiste Camille Beranrd-Gravel.

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L’éloge de la sexualité

Événement Banc d’essai

Québec – Quatre artistes sélectionnés par un jury prennent d’assaut la Galerie des arts visuels de l’édifice de la Fabrique, dans le cadre de l’évènement Banc d’essai. L’exposition permet à ces étudiants en arts visuels de l’Université Laval de gravir une marche de plus vers le marché professionnel.

ult ure

Elise Duffay elise.duffay.1@ulaval.ca Jean-Michel Poirier jean-michel.poirier.1@ ulaval.ca Québec – Pierre Lapointe l’affirme sans gêne, la sexualité occupe une part importante de son univers. C’est particulièrement le cas dans son sixième album, Punkt, paru le 26 février dernier.

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a sexualité est un des thèmes forts de l’album. Ce n’est pas quelque chose de nouveau pour l’auteur-compositeur-interprète, qui a souvent exploité le sujet. «Le sexe est une des caractéristiques typiques de l’être humain», a avoué Pierre Lapointe, en entrevue avec L’exemplaire. Ce qui change néanmoins avec Punkt, c’est la façon de l’aborder. «C’est la première fois que j’en parle avec des mots aussi francs», a dit Pierre Lapointe. Pour autant, il exprime ne pas tomber dans la facilité. «J’en fais une description presque froide, impudique, mais toujours justifiée et jamais sous un angle vulgaire», a-t-il analysé. Pierre Lapointe indique trouver son inspiration dans son quotidien. Le théâtre, la musique, les œuvres d’art, ses discussions entre amis lui insufflent de la matière à créer. «Je me suis fait une vie où tout m’amène vers la création», a révélé l’artiste almatois.

Un registre varié

D’ailleurs, dans la chanson La sexualité, on reconnaît les deux voix féminines du groupe Random Recipe. Selon l’artiste, cette collaboration a été motivée avant tout par le lien d’amitié qui le lie aux deux chanteuses du groupe. Dans cette chanson, qu’il qualifie d’ «hymne à la monogamie un peu niaiseux», Pierre Lapointe dit avoir cherché à mettre en avant un côté ludique. «Je peux chanter des conneries aussi. Je ne suis pas juste un poète qui s’ouvre les veines», s’est-il amusé. Pourtant, l’album n’est pas exempt de sujets graves comme la mort. La chanson La date, l’heure, le moment parle d’un infanticide. «C’est un des thèmes les plus vieux de la culture populaire», a indiqué le chanteur. «On a ten-

Photo Yascha Wecker

Pierre Lapointe commence sa tournée à l’automne prochain. Il sera au Grand Théâtre de Québec le 9 novembre.

dance à penser que la culture populaire est colorée, joyeuse, mais la mort est le thème le plus universel», a-t-il poursuivi.

bum. «Une sonorité ressemblant à pop, un mot concentré, un coup de poing», a explicité Pierre Lapointe.

Une démarche particulière

Un artiste épanoui

«Le point de départ de cet album est une réflexion sur la culture populaire et de son influence sur moi», a-t-il déclaré. Une réflexion qui germe selon ses propos depuis le départ de sa carrière. «La facture colorée pop est plus présente, mais c’est la même démarche que dans mes anciens albums», a poursuivi le chanteur. Beaucoup d’instruments résonnent dans Punkt. «C’est de la mise en scène», a affirmé Pierre Lapointe. Il assimile la musique au cinéma. Dans ce dernier, on choisit la lumière, le plan, l’angle de vue ; en musique aussi, on guide l’auditeur. «Les instruments servent à créer une ambiance, à évoquer un vocabulaire imaginaire, à diriger l’attention de l’auditeur vers un certain angle d’écoute», a-t-il expliqué. «Punkt», qui signifie «point» en allemand, est pour l’artiste le mot juste pour représenter l’al-

Avec Punkt, l’auteur-compositeur-interprète délaisse quelque peu la sphère abstraite et opte pour une écriture plus figurative. Il confie y trouver un certain épanouissement. «La réalité s’intègre dans mes textes», a-t-il raconté. «Je commence à être un vrai auteur accompli et à maîtriser mon art comme il le faut», a-t-il poursuivi. C’est une trajectoire naturelle qui lui ouvre un nouvel horizon. «Si j’avais continué à écrire comme avant, j’aurais eu l’impression de tourner en rond», a-t-il confié. Concernant ses auditeurs, le chanteur explique que sa première préoccupation n’est pas celle de plaire. «Mon vrai mandat c’est de faire de la recherche», a-t-il rappelé. «Il ne faut pas oublier que les artistes sont là pour stimuler l’imaginaire des gens, pour pousser les limites plus loin», a-t-il conclu.


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L’Exemplaire, le mercredi 13 MARS 2013

L’Académie de basketball du Collège d’Alma

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Opportunité pour les espoirs

Athlétisme R&O Deux Lavallois à l’honneur

putent des tournois un peu partout au Canada et aux États-Unis.

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a perchiste Mélanie Blouin et le coureur Charles Philibert Thiboutot ont été honorés le jeudi 7 mars 2013 à Edmonton, en Alberta, en vue du Championnat d’athlétisme de sport universitaire canadien. Les deux athlètes ont été sacrés athlètes de l’année dans leur discipline respective, soit les épreuves de pelouse pour Mélanie Blouin et les épreuves sur piste pour Charles Philibert Thiboutot. (F.N.)

Patinage de vitesse Le Canada brille aux Mondiaux

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’équipe canadienne de patinage de vitesse courte piste a remporté cinq médailles à Debrecen, en Hongrie. Marianne St-Gelais a remporté l’argent au 3000 mètres tandis que Charles Hamelin a décroché le bronze dans deux disciplines, soit le 1000 m et le 3000 m. Le relais masculin est quant à lui monté sur la première marche du podium au 5000 m tandis que les filles raflaient l’argent au 3000 m. (F.N.)

Soccer féminin Le Canada bat la Suisse

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’équipe canadienne féminine de soccer a battu la Suisse lors du match inaugural de la Coupe de Chypre avec une marque de 2-0. L’équipe a remporté grâce à un but de Sophie Schmidt et un autre de Diana Matheson. Les Canadiennes avaient déjà brillé l’an dernier lors des Jeux Olympiques avec une médaille de bronze en battant les Françaises. (F.N.)

Basketball masculin R&O Karl DemersBélanger à l’honneur

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e joueur Karl Demers-Bélanger de l’équipe de basketball du Rouge et Or a été nommé sur l’équipe d’étoiles des recrues du Sport universitaire Canadien (SIC). Celui qui est au poste de garde avait été auparavant élu recrue par excellence au Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ). Ce sont deux honneurs qui placent le natif de Québec au 12e rang de la ligue universitaire.(F.N.)

«L’Académie soutiendra donc le développement sportif de ces jeunes et leur permettra d’atteindre le summum en basketball pour les préparer à intégrer des équipes d’élite dans une université nordaméricaine, voire à envisager une carrière professionnelle. Le sport servira de motivation aussi bien sur le plan scolaire que personnel», avait annoncé par communiqué de presse le directeur général du Collège d’Alma, Bernard Côté. Photo Audrey-Anne Maltais

L’équipe sénior de l’Académie de basketball du Collège d’Alma a gagné son propre tournoi cette fin de semaine à Alma contre une équipe civile d’Ottawa. Audrey-Anne Maltais audrey-anne.maltais.1@ulaval.ca

Alma – Le Collège d’Alma offre, depuis le mois de septembre, un programme d’excellence francophone de basketball. Il s’agit d’une initiative de Simon Leblanc, entraîneur de la formation des Jeannois du Collège d’Alma de la ligue collégiale AA.

«O

n est parti de rien, c’était un projet de fou», a lancé Simon Leblanc. L’entraîneur-chef des équipes de basketball du Cégep d’Alma voulait créer un programme unique qui permettrait aux jeunes de se développer et de performer dans leur sport. Étant entraîneur pour le club élite Québec United avec le président du club de basketball Igor Rwigema, il avait accès à une masse de joueurs talentueux qu’il invitait à

venir jouer à l’Académie. Après un an de travail acharné de la part des deux entraîneurs, le programme a vu le jour au Collège d’Alma. «C’est un centre de formation où on veut que les joueurs individuellement progressent, qu’eux atteignent leur summum et leurs aspirations », a précisé Simon Leblanc. Le programme comporte deux équipes, junior U17 et sénior U20. Ce sont des équipes civiles qui dis-

Plusieurs joueurs ont reçu des offres pour jouer dans la NCAA, la ligue universitaire aux États-Unis, mais aucun n’a signé pour l’instant. «J’ai eu plusieurs offres d’universités aux États-Unis», a affirmé Nicky Désilien, monteur de balle de l’équipe sénior de l’Académie. Simon Leblanc a affirmé que Nicky Désilien est le joueur avec le plus d’offres en ce moment. Les entraîneurs de l’Académie ne prennent pas de décision quant aux choix des écoles. Ils veulent bien informer leurs joueurs sur les options afin de s’assurer qu’ils jouent dans une école qui leur permettra d’atteindre leurs buts. En effet, les joueurs pourraient se retrouver dans une école où ils n’auraient pas autant de temps de jeu qu’ils le voudraient. Certaines écoles n’offrent pas de programme de bourses, alors c’est aussi un détail qu’il faut envisager. De plus, avant de prendre

une décision, ils doivent attendre de voir les résultats scolaires des joueurs.

Un programme perfectible

«On est un jeune programme, il faut arrêter d’avoir la prétention de dire qu’on va être parfait la première année», a ajouté Simon Leblanc. Une chose est certaine, c’est que l’équipe sénior s’est améliorée depuis le début de l’année. «En termes de qualité de basket sur le terrain, c’était juste athlétique, c’était rapide, spectaculaire, mais c’était bien moins structuré que ce qu’on voit présentement», a-t-il fait remarquer. Ce qui reste à voir, c’est si les jeunes vont respecter les critères académiques. «On va être intègres envers ce qu’on a dit, s’ils ne passent pas le nombre de cours minimum, en septembre, ils ne seront plus là», a ajouté Simon Leblanc. L’entraîneur des Jeannois ne ferme pas la porte à un programme pour des équipes féminines dans un futur à moyen ou à long terme. «Dans les dernières années on avait essayé d’avoir une équipe féminine, mais on commençait l’année avec 17 filles et on la terminait avec trois ou quatre», a-t-il expliqué. C’était plus ou moins sérieux au niveau sportif, selon lui. Les filles voulaient se concentrer sur leurs études, donc elles avaient moins de temps pour les pratiques. «En n’ayant pas deux gymnases, en ce moment on est déjà à 100% de capacité, on ne peut pas avoir 22 équipes», a-t-il ajouté.

Commotions cérébrales au football

Une blessure toujours présente

Romy Quenneville-Girard romy.quenneville-girard.1@ulaval.ca

Québec – Bien que les dommages sur la santé causés par les commotions cérébrales soient mieux connus depuis quelques années, les chocs frontaux sont encore très fréquents chez les joueurs de football. Pour mieux encadrer le problème, les divers intervenants devraient agir sur plusieurs fronts.

P

hilippe Fait, professeur au Département des sciences de l’activité physique à l’Université du Québec à Trois-Rivières, estime que la situation s’est améliorée depuis les dix dernières années. «Une bonne connaissance de la blessure amène les gens à poser des gestes concrets», a-t-il assuré. Les individus sont conscientisés devant les dangers d’une commotion cérébrale entre autres parce que la situation est plus médiatisée qu’avant. Les blessures sont donc plus facilement détectées, «mais ça ne veut pas dire qu’il n’y en a plus»,

a expliqué M. Fait. Les commotions cérébrales sont des blessures invisibles infligeant des effets néfastes au cerveau, à court et moyen terme.

Plusieurs facteurs à surveiller

Certes, une bonne connaissance de la blessure est une mesure préventive. Selon le professeur Fait, l’équipement n’offre pas une protection complète pour le joueur. Il soutient qu’aucun casque n’assure la protection contre les commotions cérébrales. «Les casques protègent des fractures crâniennes», a-t-il raconté. L’essen-

tiel, «c’est d’avoir un équipement adéquat et ajusté», a-t-il remarqué. Philippe Fait ajoute que la bonne technique du sport est aussi une mesure préventive.

Selon Jean-Charles Meffe, directeur de la Fédération de football amateur du Québec, les principales blessures des joueurs du secondaire sont causées par la différence d’âge sur le terrain. «Pour la saison 2013, une nouvelle loi est passée à ce sujet. La différence d’âge sur le terrain est passée de 48 à 36 mois», a précisé le directeur. Quant aux chocs frontaux, Meffe a soutenu qu’un spécialiste de la santé doit obligatoirement être présent lors des matchs afin d’assurer la sécurité et la prévention. Cependant, «c’est une mesure à surveiller, car ce n’est pas toujours appliqué», a déclaré M. Meffe. Dans les ligues professionnelles, il existe un registre confiden-

tiel sur les antécédents physiques des joueurs, selon Philippe Fait. Les professionnels de la santé connaissent l’état de santé des joueurs puisqu’après une commotion cérébrale, les dommages augmentent. «Les coûts d’un tel registre sont extrêmement élevés», a affirmé M. Fait.

Sensibilisation auprès des joueurs

Nicolas Gobeil, joueur du Rouge et Or Football, estime que son équipe entreprend des démarches préventives par l’apprentissage de la technique du sport. Hormis l’efficacité de l’équipement, les entraîneurs du Rouge et Or encadrent et sensibilisent les joueurs quant aux possibles blessures causées par la brutalité du sport. «À l’université, ils nous enseignent comment esquiver les coups et comment bien se positionner afin d’éviter les contacts», a expliqué le receveur du Rouge et Or.


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