testament 8 automne 2012

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Les traverses de chêne massif qu’il rencontre, selon Un tracé bien connu de lui, avec, Toujours droit sur la main levée Le plateau en équilibre et, dessus, ce bubon grotesque, coulant, Lequel roule et flotte au rythme dandiné du pas Que le parcours lentement boiteux oblige, Encore un peu comme ça puis, Le servant trouve l’épicentre de cette cathédrale des chutes. Sur le ventre du Maître, le plateau repose En position d’arrêt momentané, Alors que la respiration houleuse, Syncopée, suscitée par les machines et autres vivaces tuyères De l’assistance médicale, encourage la coque suintante A davantage écarteler son entrebâillement lippu, Les convulsions communiquées semblent y pourvoir, Nous arrivons à terme, siffle douloureusement le Maître, Pendant que le servant dépose sur les cuisses sèches du gisant Un second et ultime plateau, Sur la poitrine cacochyme voilà que cela trésaille fort, De noirs lobes temporaux déjà débordent la corolle utérine, Un bruit d’huile essorée s’empare du bâtiment, Non seulement de la chambre éboulée, mais Également du château dans son entier, Par les trouées diverses des murs et des parois Les bêtes vermineuses refluent conséquemment, Puis c’est le tour des gravats de la nature, Feuilles déliquescentes, fleurs, branches etc., De reculer et de réintégrer l’univers extérieur, Dehors, les vents circulaires assemblent un orbe vitupérant Au sommet de la résidence, Quelque chose psalmodie contre la pierre, Chante, souffle des mots flous dans l’huis des fenêtres, Des phrases convolutées usent des vents coulis, Cela dans le dessein informulé d’éclater à vue, Ou bien s’abattent en coups robustes dans les vitres, Tant elles sont éprises du besoin d’entrer, Mais l’idiome et le verbiage articulé, qui est le leur, Reste capable d’atteindre les oreilles, Parfois peuvent se reconnaître au détour d’une ruade sonore,


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