voile dressée au petit jour l’axe encore scintillant de sommeil dans son globe de verre impavide épouvantail des flots quitter le phare ne plus y revenir aller plus loin que le champ de ses rais une graine à la main ou une rame presqu’île étreinte erratique d’un bout de terre inachèvement d'une inclusion rien ne saurait la dessaisir un peuple insulaire reste à apprivoiser lent travail de sape comblé d’éclats sonores le vent corrode une fleur de sel
vide
l’horizon charrie un astre éventré un à un les désirs s’échappent corps plaqués sur la grève avant la prochaine vague à tous niveaux des profondeurs cheminement sans voile moteur sur les traces de nos pas un olivier frénétique dans sa spirale s’ébroue
sans un bruit
s'immiscer à nouveau sans crainte translucidité du ciel réverbération de l’astérie