DU MONDE
A Paris, la Société Vélocipédique Métropolitaine lui conseilla de se rendre à Vienne, son véritable périple commença enfin ! Sur son chemin, il se faisait souvent accompagner des membres les plus éminents des premiers clubs cyclistes. L’aventurier traversa les Balkans, atteignit Constantinople, puis vira vers la Perse où il fut accueillit par le Shah en personne à Téhéran et passa plusieurs mois au chaud pour l’hiver. Ne pouvant pas traverser l’Afghanistan, il revint en Perse puis put enfin passer par la Russie. Il embarqua finalement pour le sous-continent indien qu’il traversa pour rejoindre Hong-Kong et la Chine. Il finit son voyage au Japon et rejoignit l’Amérique le 3 janvier 1887 après avoir parcouru 22 000 kilomètre et alléché des milliers de lecteurs par ses aventures retranscrites dans l’Outing.
J’allais sur le chemin crépitant : le soleil s’égrenait comme maïs ardent et la terre chaleureuse était un cercle infini avec un ciel là-haut, azur, inhabité.
Passèrent près de moi les bicyclettes, les uniques insectes de cette minute sèche de l’été, discrètes, véloces, transparentes : elles m’ont semblé simples mouvements de l’air.
Ouvriers et filles allaient aux usines, livrant leurs yeux à l’été, leur tête au ciel, assis sur les élytres des vertigineuses bicyclettes qui sifflaient passant ponts, rosiers, ronces et midi.
J’ai pensé au soir, quand les jeunes se lavent chantent, mangent, lèvent un verre de vin en l’honneur de l’amour et de la vie, et qu’à la porte attend la bicyclette, immobile parce que son âme n’était que de mouvement, et, tombée là, elle n’est pas insecte transparent qui parcourt l’été, mais squelette froid qui seulement retrouve un corps errant avec l’urgence et la lumière, c’est-à-dire avec la résurrection de chaque jour.
Pablo Neruda, Troisième livre des odes, 1957
La légende qui fait de Léonard de Vinci l’inventeur du vélocipède est erronée : bien que la roue existât depuis plus de trois millénaire, il fallut attendre le XIX siècle pour que l’idée d’aligner deux roues vienne à l’idée de l’Homme... e
C’est en 1817 que Karl Friedrich Drais von Sauerbronn teste sa Laufmashine. Inventeur prolifique, ce jeune baron badois de 35 ans trouvera la gloire dans cette dernière invention, sa machine à courir. Pour tenter sa chance, il se tourne vers Paris, poumon économique et culturel de l’Europe, et dévoile sa machine : le vélocipède. Du latin velox (rapide, léger) et pes (le pied), son nom convoque déjà un imaginaire de vitesse et d’autonomie.
Karl Drais vers 1820
Une course de vélocipèdes au jardin du Luxembourg en 1818.
Cependant, le 5 avril 1818, la démonstration prévue au jardin du Luxembourg ne se passe pas comme prévu. Devant 3 500 personnes, avides de nouveautés, le représentant de Drais car ce dernier n’avait pas pu se rendre à Paris inaugure la première course de vélocipèdes. Le pauvre majordome, Jean Garcin, n’a pas l’agilité du baron et peine à se mettre en équilibre sur son véhicule. Il parcourut environ 600 mètres en 3 minutes, se faisant doubler par des enfants. Les Parisiens, moqueurs, trouvent un nom à sa machine : la “Draisienne”.
A première vue, l’idée d’aligner deux roues est contre-intuitive, il est nécessaire d’avancer pour garder l’équilibre. Cependant, ce système s’inspire de la marche humaine, qui part d’un déséquilibre permanent, et permet de s’affranchir des frottements. Cette idée, malgré son risible échec premier, est en fait révolutionnaire...
L’ancêtre du vélo resta longtemps inconnu, jusque dans les années 1860 quand enfin arriva la pédale. Cette pédale, dont la paternité est au cœur de nombreuses controverses, serait le fruit d’un foisonnement d’inventions apparues dans toute l’Europe. La légende affirme que la pédale serait l’invention d’un charron français, Pierre Michaux, en 1861. Dès 1861 il fabriqua plusieurs machines sur commande, jusqu'en 1867, lors de l’Exposition universelle, durant laquelle le vélocipède connut sa consécration. Pierre Michaux fonda alors la Compagnie Parisienne des
Vélocipèdes et produisait une douzaine de michaudines par jour. Le vélocipède, désormais
Jeune vélocipédiste sur une michaudine
Illustration du Centaure magazine construit en acier, gagnait en légèreté, il s’allégea à nouveau avec l’introduction du tube d’acier car les rayons sont débarrassées d’un poids superflu.
Le vélocipède, bien plus utile, est prêt à décoller et à connaitre le succès après de la bourgeoisie européenne, mais pas que...
Très vite, les bourgeois romantiques de toute l’Europe s’emparèrent du vélo pour voyager à leur guise, devenant les premiers touristes. Mais le vélocipède trouve bien d’autres adeptes, notamment en ville.
Dans le Paris de la fin du Second Empire, libéral et prospère, la place accordée aux loisirs augmente considérablement, et le sport moderne né dans les écoles britanniques se répand en Europe. Les notions de discipline, de maîtrise, du corps et de jeu sont exploitées par les fabricants de vélocipèdes qui proposent des formations pour apprendre à pédaler. Les jeunes revues sportives relatent de ce succès dès 1867, comme Le Sport qui écrit :
En véloce !!! En véloce !!!
Tel est le mot d’ordre et de ralliement que répètent à haute voix, depuis peu, quelques intrépides Parisiens
On voit très vite des vertus hygiéniques, les vélocipédistes se multiplient tout comme les revues spécialisées, comme Le Vélocipède illustré.
Vue officielle a vol d'oiseau de l'exposition universelle de 1867.
En 1867, le 8 décembre, une centaine de « vélocemen » prirent le départ de la première course de vélocpèdes, le sport cycliste est né ! Dès 1867, le Véloce-club rassemblait princes, comtes et proches de l’Empereur Napoléon III qui se retrouvaient au Bois de Boulogne pour pédaler sur leurs michaudines. Les premières courses connurent un véritable succès et réunirent des centaines de Parisiens. Dans le premier numéro du Vélocipède illustré, le Grand Jacques — rédacteur en chef — décrit le véloce comme « l’affirmation personnelle de la puissance humaine, traduite en vitesse à l’aide d’agents ingénieux ».
Course féminine de vélocipèdes en belles tenues, à Bordeaux en 1868
Le dimanche 7 novembre 1869, les méandres de la Seine accueillit la première course d’endurance. La Compagnie Parisienne de Vélocipèdes voulait faire connaître l’aspect utile du véloce et attira le public comme les participants avec des prix alléchants. Cette course reliant Paris à Rouen encouragea les fabricants à intégrer des innovations nombreuses aux vélocipèdes comme les premiers roulements à bille, les bandes de caoutchouc sur la jante ou la roue libre. La course était autant humaine que technologique.
Parmi les 120 vélocemen qui s’élancèrent de la place de l’Etoile, on pouvait voir une femme, parmi les quelques unes s’étant inscrites. Vantant l’universalité de la pratique cycliste, les organisateurs l’accueillirent à cœur joie : une exclusion ne pouvait pas « frapper le beau sexe ». Cependant par son exclusivité bourgeoise, la vélocipédomanie connut un début d’essoufflement et
la fin de l’Empire sonna le glas de cet âge d’or.
James Moore (à gauche) et André Castéra, 1 et 2 de la course. er e
Outre Manche, c’était tout l’inverse. A Londres, la bicycle craze — la folie du vélo — emportait tout le monde et la neutralité du royaume durant le conflit franco-allemand en fit le terrain privilégié de l’innovation en Europe.
Jusqu’en 1870, la CMC* détenaient le quasimonopole de la production de cycles. Deux anciens ingénieurs de la CMC s’inspirèrent de l’invention d’un français pour vendre l’Ariel, le premier grand-bi anglais. Cependant, monter sur un grand-bi relevait de l’acrobatie et son apprentissage nécessitait de grandes prises de risques. En 1876, Henry J. Lawson créa la première safety bicycle avec un système de chaîne qui permettait de transmettre l’effort du pédalier sur la roue arrière et de démultiplier la vitesse de rotation des jambes par rapport à la roue motrice. De cette manière, l’immense roue du grand-bi devint obsolète : cette bicyclette est la première à ressembler à nos vélos modernes. La Rover, première safety bicycle commercialisée

Pour autant, il reste encore un défaut à la safety bicycle : ses pneus. Le système du pneu à air Dunlop, qui nécessitait des heures de réparation en cas de crevaison, fut amélioré par des français... les frères Michelin ! En 1891 ils proposèrent un pneu démontable et monté sur chambre à air. Ce système permet de changer un pneu en un quart d’heure. L’année suivante, ils organisèrent une course entre Paris et ClermontFerrand, siège de leur manufacture, et Edouard Michelin dispersa des clous sur la chaussée. Résultat, les vélos équipés de pneus Michelin
Ultimes réglages et vérifications avant le départ de la “course aux clous” repartaient rapidement tandis que les autres restaient immobilisés. La supériorité du « Démontable » est faites, il devint un succès commercial et cette course fut surnommée « la course aux clous ».
A partir de ce moment, le vélo commence une croissance fulgurante, les courses se multiplient — comme le tour de France — , et ce véhicule bourgeois s’étend à toutes les classes sociales. Mais à c’est une autre histoire...
Rocquemont :
Le conseil municipal de Rocquemont a annoncé l’organisation de la fête des voisins 2025, voici son message :
Cher(e)s habitant(e)s,
Nous avons le plaisir de vous annoncer que la traditionnelle fête des voisins aura lieu le Vendredi 23 mai.
Selon les conditions météorologiques, nous nous retrouverons soit sur le terrain de la mairie, soit dans la salle des fêtes.
La municipalité souhaite encourager cette rencontre en mettant à votre disposition chaises et tables.
Chacun apportera plats et boissons ainsi que le matériel nécessaire : assiettes, verres, couverts, nappes, etc…
Nous vous attendons nombreux pour ce moment de convivialité !
C UP DE
RECETTE
BARRES DE CÉRÉALES
Quand on est sur son vélo, on veut manger vite et facilement, parfois en pédalant. Il faut quelque chose d’énergétique et de pratique : la barre de céréales.
Ingrédients
110g de beurre
100g de sucre roux et/ou blanc
375g de muesli au fruit
4 cuillères à soupe de miel
Fruits à coque (noix, noisettes)
Fruits secs (pour compléter ceux du muesli) bonus : 1 ou 2 bananes mures
Vous pouvez faire votre propre muesli en mélangeant de l’avoine, des corn flakes, des fruits
secs (abricots, raisins secs, cranberries...) et des graines de courge. Grande plaque de barres de céréales à banane
1.Dans une casserole, faites fondre le beurre, le sucre et le miel (avec les bananes si bananes il y a : les bananes doivent être fondues dans le mélange)
2.Ajoutez les mueslis, les fruits à coque et les potentiels fruits secs
3.Mettez le tout dans un plat bien tassé entre deux papiers cuissons
4.Retirez le papier cuisson du dessus
5.Vous pouvez aussi utiliser des moules individuels
6.Enfournez à 180°C entre 20 et 30 minutes selon l’épaisseur et la taille (vous pouvez ajuster la cuisson si vous les souhaitez croustillantes)
7.Attendez pour démouler
que les barres de céréales soient froides (il est normal qu’elles soient tendres à la sortie du four, elles sècheront en refroidissant)
Les bananes rendent des barres de céréales plus moelleuses