POURQUOI JE LIS ‘LES AMOURS JAUNES’ DE TRISTAN CORBIÈRE PAR FRÉDÉRICK HOUDAER

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Chez des éditeurs parisiens à la réputation sulfureuse, les frères Glady. Des pornographes ou quasi. Le livre, tiré à 500 exemplaires et vendu au prix de 7,50 francs, n’a rencontré aucun succès. Peu de temps après, décès de l’auteur. Puis, dépôt de bilan des éditeurs. Par quel miracle profane Verlaine a-t-il mis la main sur l’ouvrage, dix ans plus tard ? Toujours est-il que c’est grâce au Pauvre Lélian et ses fameux « Poètes Maudits » que l’on a pu découvrir, dans les années 80 du XIXe siècle, Corbière ( et Marcelline Desbordes-Valmore, et Rimbaud et Mallarmé et Villiers de l’Isle-Adam ! ). Retour à mes années 80, pendant lesquelles les critiques font mine de ne pas savoir trancher entre Besson, Beineix et Carax ! J’ai ce gros pavé jaune entre les mains. Je le lis de la première à la dernière page. Lautréamont ne me déçoit pas. Je passe à côté de Charles Cros. Et je rencontre Tristan Corbière. Ma prof de français de l’époque refuse que je fasse un exposé sur l’auteur des Amours jaunes. « Poète mineur », « n’arrive pas à la cheville d’un Mallarmé ou d’un Rimbaud », etc. C’est vrai. Et cela n’a aucune importance, comme tout ce qui sort de la bouche de cette enseignante. Trente ans plus tard, j’ai révisé mon avis. Sur l’école ? Il s’est considérablement durci. Sur 7


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