25 septembre 2020 - N°333 - 4 € - Prochaine parution le 16 octobre 2020
ELEVAGE
• Thomas Carlile « écrase » la Grande semaine de Pompadour
(page 10)
• Championnat des foals SF : la suite
(pages 4 et 5)
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Le Cheval
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Notre supplément en cahier central Pages 13 à 20
Le Pin : vers un renouveau
Plus de 15 M€ HT pour rénover le « Versailles du cheval » (© David Commenchal)
Hervé Morin, Président de la Région Normandie, et Christophe de Balorre, Président du Département de l’Orne et Président de l’EPA Haras national du Pin ont présenté au Château du Haras national du Pin, le grand projet de développement du site, notamment le projet touristique et le futur pôle international de sports équestres. Situé dans la Région du Cheval par excellence et implanté au coeur d’un Département nourri et bercé d’une économie équestre incomparable, le Haras national du Pin se projette au-
jourd’hui concrètement dans un renouveau global. L’intention est de redonner tout son lustre à ce sublime Haras national du Pin, véritable vaisseau amiral du savoir-faire équin au temps de sa création. Economie, Tourisme et Sports équestres représentent les grands axes de développement de ce plan. Ce Grand Projet est à l’étude depuis plus d’un an. Avec le concours de l’Etat, la Région Normandie et le Département de l’Orne se mobilisent pour mener à bien des investissements nécessaires au développement de ce « Versailles du Cheval ». Une véritable « task force » a ainsi été constituée pour le développement des différents volets du projet : la SHEMA assure le rôle d’assistant à maîtrise
d’ouvrage, le Cabinet Horwath définit la stratégie de développement touristique, et le cabinet d’architecture Jean Amoyal est en charge de la réalisation du pôle sportif. En ce mois de septembre 2020, l’étude globale est bien avancée et permet de faire un point d’étape important sur les 2 premiers axes que sont le TOURISME et le SPORT.
Objectifs sportifs et environnementaux L’objectif premier est donc d’améliorer les infrastructures existantes et reconfigurer le site en ayant toujours à l’esprit le respect des enjeux environnementaux. Une fois transformé, ce site deviendra ainsi plus vertueux grâce notamment à sa
bonne gestion des eaux. Le projet de revalorisation du site actuel s’appuie sur des trames paysagères historiques faisant son identité et sa majesté. Il prévoit de restaurer et de renforcer l’existant pour s’inscrire dans une continuité temporelle et paysagère. Ainsi transformés, les équipements sportifs du Haras national du Pin deviendront un Pôle international de sports équestres, faisant référence au niveau mondial. Budget prévisionnel de l’opération « Pôle international de sports équestres » : 15,4 M€ HT Financement par le Département de l’Orne et la Région Normandie après mobilisation des autres financeurs (État - Europe - Fonds Eperon).
L’autre épidémie… Par Jean-Louis Gouraud
L’épidémie incontrôlable du Covid-19 se double d’une épidémie incompréhensible de violences faites aux chevaux. Plus d’une trentaine d’équidés ont été tués, estropiés ou mutilés au cours de ces derniers mois en France. Les causes, les motivations demeurent inconnues. Ce qui aggrave, naturellement, l’inquiétude et l’effroi. On a évoqué des dérives sectaires, des rituels sataniques, des pratiques barbares. À tort : jamais les Barbares ne se sont livrés à de tels actes de cruauté gratuite. Si de nombreux peuples, dans l’Antiquité ou dans des civilisations lointaines, ont pratiqué le Sacrifice du cheval, jamais et nulle part la cérémonie n’a consisté à martyriser l’animal, à le faire souffrir, à faire preuve à son égard de méchanceté, d’acharnement ou – oui, utilisons le mot – de haine. Si l’on peut parler, en effet, d’épidémie, c’est que ce genre de phénomène se reproduit à intervalles plus ou moins réguliers. Souvenons-nous : en 1993, l’Allemagne avait connu un épisode macabre du même genre. L’année suivante, en France, autre mode opératoire : l’incendie d’écuries. Onze chevaux carbonisés le 10 mai 1994 au Mesnil-le-Roi, vingt-quatre autres les 17 et 18 juillet à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines) et à Thiais (Val-de-Marne). Ce n’étaient pas des accidents, mais des actes volontaires, délibérés. Si l’on a pu soupçonner alors des gestes de vengeance ou de malveillance destinés à nuire moins aux chevaux qu’à leurs propriétaires, on est face, cette fois, à un phénomène plus diffus et plus inquiétant encore, dans la mesure où les motivations sont indéchiffrables, injustifiables… et donc imprévisibles. Cette série de crimes épouvantables et mystérieux a déclenché, on le comprend, une véritable psychose chez les propriétaires de chevaux et les responsables d’écuries. Elle a déclenché aussi un grand mouvement d’indignation. C’est le seul aspect de l’affaire dont on pourra se réjouir. Il y avait longtemps, en effet, que l’opinion publique n’avait manifesté une telle sympathie pour les chevaux. Depuis un siècle, la mécanisation et l’urbanisation nous ont beaucoup éloignés des chevaux. Plus récemment, les campagnes animalistes ou animalitaires ont aggravé cette distanciation, l’idéologie antispéciste consistant, en effet, à créer entre nos deux espèces un fossé infranchissable. Et à rompre, une bonne fois pour toutes, les liens millénaires qui les unissent. Il y a là une forme insidieuse de malveillance à l’égard des chevaux qui me paraît plus dangereuse encore que la série de mutilations pratiquées ces deniers mois. Les fous qui sont les auteurs de ces atrocités finiront bien par se lasser. Je crains que ceux qui préconisent la séparation définitive de l’homme et du cheval n’en soient, eux, qu’au début de leurs méfaits.