Paris 18eme - le bonbon mars 2011

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Président Jacques de la Chaise jacques@lebonbon.fr Rédacteur en chef Julien Chavanes Julien@lebonbon.fr Stagiaires Valentine et Florence Rédaction Bulle Solvet, Simon Lacourt, Sarah Bouasse, Lucas Onestas, Clara Rosenfeld, Benjamin Delsol, Emilie Vidaud Secrétaire de rédaction Ivan Caullychurn traversdeporcs@free.fr Photographes Thomas Orssaud, Damien Grenon, Audrey Wnent, Sarah Bouasse, Stéphane Balmy, Arnaud Chaillou, Gérard Faure Maquette Édouard Memponte Illustrateurs Guillaume Ponssin Paulina Léonor Chef de pub David Belloeil david@lebonbon.fr 06 27 96 75 82 Remerciements Carrefour City Grands comptes & Agences médias Matthieu Lesne 06 50 71 92 71 Petites annonces annonce@lebonbon.fr Rejoignez Le Bonbon recrut@lebonbon.fr Contactez-nous hello@lebonbon.fr 01 48 78 15 64 Le Bonbon 31 bis, rue Victor-Massé 75009 Paris. SIRET 510 580 301 00016 ISSN : en cours Dépôt légal : à parution OJD : en cours de validation

RÉGIE PUBLICITAIRE 06 27 96 75 82 david@lebonbon.fr

édito “bon”jour

Haut les mains! Ce mois-ci le Bonbon est en garde à vue. En GAV comme disent les lascars. Après des mois à braquer le quartier à la pointe de nos stylos, il fallait bien que ça arrive. On a fini par se faire serrer. Direction le commissariat central du 18e, au 79 de la rue Clignancourt. Là, interrogatoire intense pendant près de deux heures. Sauf que cette fois, les rôles étaient inversés. C’est le Bonbon qui a posé les questions. Face à nous, Matthieu Clouzeau, commissaire central du 18e depuis janvier 2010. Avenant, il déconstruit sans effort les fantasmes qui entourent son métier. On est loin des flics de cinéma, même si le commissaire cultive une singularité liée au 7e art qui le rend très sympathique: c’est le film la Panthère Rose, qui met en scène l’inspecteur Clouseau, qui lui a donné l’idée de devenir policier. A peine sortis du commissariat, on a filé de l’autre côté de la loi, chez les street artistes. Des policiers, les Mosko et Associés ont du en esquiver des centaines! Leurs pochoirs sauvages en forme d’animaux rendent sa vraie nature à notre jungle urbaine. C’est ça la richesse du Bonbon, pouvoir sauter les barrières de sécurité et voler d’un univers à l’autre. Un saut plus loin, nous voici chez Sakina M’sa, créatrice flamboyante de la rue des Gardes. Hop, on décolle encore, et on atterrit chez Olivier Sitruk, au sommet de la Butte. L’acteur joue en ce moment un Ché Guevara très remarqué. Policiers / artistes, uniforme / création, ordre / désordre, ombre / lumière. Tout et son contraire. 18e.

Julien Chavanes

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sommaire miam miam !

Page 6. Les

Mauvaises graines

Page 34.Commissaire

Clouzeau

Page 5. Le Bon Timing Page 6. Le Bon Commerçant Page 10. La Bonne Étoile Page 12. Les Bons Plans Page 14. Le Bon Art Page 16. Le Bon en Arrière Page 18. Le Bon Look

Page 10. OLIVIER

Page 38.Sakina

SITRUK

M’sa

Page 21. Le Casse Bonbon Page 22. La Bonne Soirée Page 25. La Bonne Séance Page 26. Le Bon Astro Page 28. Les Bons Tuyaux Page 31. La Bonne Parisienne Page 33. Le Bon Écolo

Page 14.

MOSKO ET ASSOCIES

Page 44. Miss

Montmartre

Page 34. Le Bon Homme Page 36. Les Bons Shops Page 38. Le Bon Artisan Page 40. Les Bons P’tits Diables Page 42. Les Bons Snapshots Page 44. Le Conte est Bon Page 46. Le Bon Agenda mars 2011 |

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maje collection

92, rue des Martyrs MĂŠtro Abbesses 01 42 59 75 35

maje stock

Lun. et Dim. 13h -19h30 Mar. au Sam. 10h30 -19h30 www.maje-paris.fr


le Bon Timing les évÉnements à ne pas manquer Busdriver

théâtre

Trois fois rien

night

La Karambole Soirée ‘’Teck it and Shut up’’

© DR

© DR

soirée

Le parcours de trois naïves déjantées en quête d’amour… Trois femmes enfants à la recherche d’un homme idéal. Trois parcours accidentés et acidulés. Une seule manière de passer à coté de l’évidence. Les mercredis 2, 9, 16, 23 et 30 mars 21h. Les jeudis 3, 10, 17, 24, 31 mars 21h. Théâtre de la Reine Blanche 2, bis passage ruelle Tél. : 01 40 05 06 96

© DR

Dans ce café du 18e situé à deux pas de la Villa des Arts et réputé pour son ambiance chaleureuse, ça va swinguer le samedi ??. Aux platines, Dj Meanz et Madame B vont enflammer le dancefloor et faire trémousser vos bodys au son d’une teckno funky et sensuelle. Good vibes assurées ! Le 11 mars - Le Karambole café 10 rue Hégésippe Moreau - Tél. : 01 42 93 30 68

concert

© DR

Date exceptionnelle ce soir à la Machine du Moulin Rouge avec la légende Busdriver. L’un des MC les plus dingues de la galaxie, signé sur le prestigieux label Big Dada, vient déverser son flow alambiqué et électronique sur la capitale. Soyez attentifs, ça va vite! Le 19 mars La Machine du moulin Rouge 90, boulevard de Clichy Tél. : 01 53 41 88 89

«Bastringue à Château Rouge» Pour ces 3e Rencontres de la Goutte d’Or l’ambiance est à la nostalgie. Replongeons-nous dans les premières heures de ce quartier mystérieux où migrants et provinciaux venaient se mêler aux filles de joie. Au programme découverte de la vie sociale et culturelle de l’époque à travers concerts, visites, expos… Notons avec des invités de choix: Brigitte Fontaine, Juliette Dragon ou encore Ptit Moh Project! Du Mardi 15 au Dimanche 20 mars www.rencontres-gouttedor.org 18 mars 2011 |

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le Bon commerçant texte Clara Rosenfeld / photo Stéphane Balmy

LES MAUVAISES GRAINES UN JARDIN D’EDEN Pour cultiver votre jardin ou décorer votre intérieur, c’est au 25 rue Custine qu’il faut aller. David, Marc et Eric vous accueilleront dans leur boutique, une contrée envoûtante où nature rime avec rock’n’roll. Leur univers réveille les sens et adoucit les mœurs !

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nez dans du lombricompost, un engrais organique, le marc de café des bucoliques ! Des miroirs dorés et des boîtes d’entomologistes, petits cadres renfermant des insectes, recouvrent les murs blanc et vert. Une Automoto bleu anthracite, habillée de végétation, trône au milieu de la pièce et la guitare électrique d’Eric nous fait de l’œil. On longe ensuite une mare à poissons, entourée de verdure. On traverse une allée de galets noirs, pour se retrouver sous une cabane insolite construite par les patrons.

éjà la vitrine regorge de merveilles. Une immense tête de rhinocéros et des petits amplis de musique reconvertis en cage à oiseaux. Des tourterelles de Turquie, des cailles de Chine et des colombes diamants qui virevoltent dans une volière. Amis depuis plus Ces trois musiciens de la nature urbaine colode vingt ans, ils ont décidé de quitter leur pré- rent leur bout de paradis avec des plantes bios cédent travail pour ouvrir, en octobre dernier, de saison qui viennent de la région parisienne. Les mauvaises graines. David était directeur Des bugles rampantes, des pieds d’alouettes, artistique dans la mode, Marc, indes Heuchères rouges. Estampillées ici, on génieur d’architecture réseaux et du logo MG en doré sur une des Eric, assistant photographe et réa- vend tout ! feuilles, il s’agit de « plantes de lisateur. Ce dernier, paré d’un blouson de cuir collection ». « On les traite comme des rock noir, m’explique qu’ils ont voulu « réunir leurs stars », me confie Eric. AC/DC, Arcade Fire, passions, à savoir la décoration, les plantes et le The résidents, autant de noms de groupes de rock ». Bercé par le chant des oiseaux, on croise rock qu’ils donnent à leurs petits « Jardins deux petits chats qui pointent le bout de leurs Rocks » à emporter. On peut aussi trouver des

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Les Mauvaises graines graines de carotte sauvage, de valériane rouge, de bleuet des champs. David rappelle à une cliente, « qu’ici, on vend tout ! ». Car si on peut repartir avec des cheveux d’anges ou des herbes aux écouvillons, on peut aussi craquer pour un bureau de banque anversois fin XIXe, un fauteuil du XVIIIe en crin de cheval, un coffre de pirate ou encore, dans un registre plus contemporain, un canapé design Tsé-Tsé et des petits animaux imaginaires en bois. Eric « kiffe les armoises. Ce sont des plantes vertes cendrées qui ont une odeur incroyable. C’est avec elle qu’on faisait l’absinthe ». La maison aménage aussi des jardins, des terrasses, des balcons et pousse le joli vice jusqu’à proposer un « service après plante ». Des petits nains de jardin en porcelaine ultra design devraient arriver de Londres. Ces trois compositeurs nous ont arrangé une symphonie somptueuse, un accord parfait qui réunit citadins et jardiniers.

Les Mauvaises graines 25, rue Custine

Tél. : 01 55 79 71 35 Du mardi au samedi de 11h à 19h30, le dimanche de 11h à 16h.

A ne pas rater

Le marché de Pâques, le 30 avril et le 1 mai, dans et devant la boutique : des plantes, des créateurs de bijoux, d’accessoires et des dégustations de vin. 10 —

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lA BonNE ÉTOILE texte Benjamin Delsol / photo Manuel Pascual

OLIVIER SITRUK CHE GUEVARA OU CHEZ LUI « Octobre 1967. Ernesto Guevara répond, quelques heures avant son exécution, à un journaliste venu l’interroger. » Mars 2011. Olivier Sitruk répond, quelques minutes avant de monter sur la scène du Petit Montparnasse, aux questions du Bonbon. Coïncidence ? Je ne crois pas. Rencontre avec le comédien qui incarne, depuis le 20 janvier, ce personnage à part qui a marqué l’Histoire.

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mar Sharif, Antonio Banderas, Gael Garcia Bernal ou plus récemment Benicio del Toro ont, avant lui, redonné vie au Che. Mais Olivier Sitruk serait, à en croire notre incroyable travail d’enquête, le premier comédien français à l’incarner. « Tout à fait ! Je crois même que c’est la première fois que l’on monte en France une pièce sur Che Guevara. Simplement parce que ça semblait peu crédible de le faire interpréter autrement que par un acteur espagnol. » Pourtant, le comédien, qui alterne depuis près de vingt ans cinéma, télévision et théâtre, semble bien décidé à nous prouver le contraire. « Au départ, quand Gérard Gélas, le metteur en scène, m’a proposé le rôle du Crépuscule du Che, je ne pensais pas être capable de jouer un tel personnage, cette icône à la fois révolutionnaire et romantique, et surtout argentine ». La lecture du manuscrit évoquant sa dernière nuit avant son exécution (imaginée par le philosophe José Pablo Feinmann, dont 12 —

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la pièce est adaptée, ndlr) le fait vite changer d’avis. Et modifie aussi l’image qu’il avait du Che. « Je connaissais assez peu son histoire. Ado, comme tous les autres, j’aimais le révolutionnaire qu’il incarnait. J’avais lu une biographie qui en faisait l’apologie et n’abordait pas les pages noires de son histoire. Je les ais découvertes depuis, à travers ses propres écrits : « Journal de Bolivie », « Journal du Congo », ses carnets de voyage, ses discours télévisés… » Des livres qui pourraient trouver leur place dans la bibliothèque d’Olivier Sitruk ? « Disons que je préfère la fiction à la réalité. Je n’ai pas de livres sur de grands personnages historiques, pas de biographies. Même si Stefan Sweig, dont je suis fan, en a écrit de formidables, notamment celle de Marie-Antoinette. En revanche, j’ai, chez moi, des ouvrages très différents : des livres de poche, que ma femme ou moi avons pu lire à l’école, d’autres que je récupère dans la rue ou sur les tournages puisque, sur les décors, les bibliothèques en sont remplies et les bouquins ne servent plus à rien une fois les projecteurs éteints. » De tous les projets auxquels il a collaboré, il garde aussi les DVD – « ou même les cassettes VHS » – et surtout ses textes. « Je conserve précieusement les scénarios, mais aussi des photos, des plans de travail. Et j’espère qu’un jour mes enfants ou mes petits-enfants fouilleront dans le grenier de la maison de campagne que je n’aie pas encore, et les retrouveront ». Un film devrait notamment attirer l’attention de


sa succession : « Les Allumettes Suédoises », adapté du roman de Robert Sabatier, réalisé en partie dans la maternelle Constantin Pecqueur à Montmartre. « C’est la seule fois que j’ai tourné dans le 18e où je vis depuis 1993, sans imaginer que, des années plus tard, mon fils y passerait les premières années de sa scolarité. » Comme si chaque moment de sa vie renvoyait Olivier Sitruk à un tournage ou une pièce qu’il a joués. « Ce qui est certain, c’est que si L’Appât, 4 garçons plein d’avenir ou Coco Chanel, entre autres, n’ont pas forcément marqué l’histoire du cinéma, ils ont en tout cas marqué mon histoire. »

« Le Crépuscule du Che » avec Olivier Sitruk et Jacques Frantz Au Théâtre du Petit Montparnasse 31, rue de la Gaîté, Paris 14e Du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 15h

SES BONNES ADRESSES Marcel 1, villa Léandre Chéri Bibi 15, rue André Del Sarte La Famille 41, rue des Trois Frères Le Théâtre de l’Atelier 1, place Charles Dullin

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les Bons plans on a testé pour vous

Chez Guichi La meilleure grillade de Paris par Jérôme Cohen

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es amateurs de grillades connaissent Chez Guichi, l’un des meilleurs restaurants de grillades. Pourtant il ne paye pas de mine, niché en plein cœur de la Goutte d’or entre deux boutiques de cosmétiques afro. Ne vous laissez pas rebuter par la décoration kitchissime, car ici, le spectacle est dans la bouche.

Devant le grill, c’est Guichi le patron, kippa sur la tête et accent tunisien à couper au couteau, qui s’occupe de la viande. Et il connaît son affaire. Il y a évidemment les grands classiques comme les entrecôtes, les côtes d’agneau ou des poissons selon l’arrivage, mais également des brochettes d’abats comme les rognons, les ris de veau ou la cervelle. Des mets difficiles à cuisiner mais qui, grillés au charbon de bois, donnent une chaire fondante dans la bouche dont il faut au moins faire l’expérience. Malgré ses faux airs de relais routier, l’adresse est devenue incontournable pour la communauté 14 —

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juive comme pour tout le quartier. Et on vient des quatre coins de Paris, en famille ou entre collègues, pour déguster ces spécialités, voire les engloutir, selon l’appétit. Par exemple, pour 11 euros, on a droit à une assiette de hors-d’œuvre à la tunisienne qu’on appelle la kémia. Ensuite, on choisit deux brochettes et un accompagnement au choix. Pour bien digérer, on peut y ajouter un thé à la menthe. Essayez, c’est un régal !

Chez Guichi, restaurant Djerba cacher 76, rue Myrha, Ouvert tous les jours de midi à 16 h et de 19 h à 22 h 30, sauf le vendredi soir et le samedi midi. Tél : 01 42 23 77 99 La maison a également un autre restaurant, plus classique, dans le 19e, Dav and Jo, 49, quai de la Seine, Tél : 01 40 05 13 50.


les bons plans

© Justine Cochu

Lili et Daniel une perle d’échoppe par Justine Corchu

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ans l’allée 1, au stand numéro 6 du marché Vernaison, Lili vous accueille du samedi au lundi dans sa caverne remplie de petits trésors Au détour de la rue des Rosiers dans le quartier de Clignancourt, un petit passage vous amène au marché aux puces Vernaison, lieu incontournable pour tous les fanatiques de bonnes affaires. Depuis plus de 1920, l’endroit plus que réputé pour ses bonnes adresses a conservé son esprit de village ancien. Boutiques de seconde main, designers, brocanteurs, échoppes, et stand tous styles confondus, de quoi satisfaire les collectionneurs en tout genre. Perles intemporelles de toutes couleurs, tailles, formes mais aussi lunettes de collections, gallons, boutons, passementerie et petits objets originaux. Difficile de ne pas trouver son bonheur. Lili propose en plus toutes les matières premières utile à la création de bijoux, chaînes de métal ou de plastique, estampés, camées, cabochons, anneaux de verres et j’en passe.

Depuis plus de 40 ans, ce petit stand familial à l’historique riche se fournit en perles à travers le monde. La plupart des objets proposés sont typiques, exclusifs et anciens. Dans un esprit de conservation, Lili insiste sur l’ancienneté de ses collections. Munis d’une grande variété et d’un renouvellement journalier, cette échoppe ne s’appauvrit jamais. L’aspect d’origine a été conservé ce qui donne à ce lieu tous son charme d’antan. N’hésitez donc plus à découvrir l’univers de Lili et Daniele qui incite à la création.

Marché Vernaison, Rue des rosiers allée 1 - stand n°6 Tél. : 01 42 02 37 97 www.lilietdaniel.com Du samedi au lundi, de 10h à 17h30 mars 2011 |

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le Bon art texte Clara Rosenfeld / photo Gérard Faure

MOSKO ET ASSOCIES POETES DE L’ART URBAIN Plus de vingt ans que Mosko et associés plongent l’aventurier du macadam dans une jungle urbaine avec leurs pochoirs. Clin d’œil d’une girafe, sourire enjôleur d’un zèbre, ou encore tête à tête avec un tigre… Grrr… Leur faune nous veut du bien !

des girafes. Mosko et associés sont nés ! Le zoo s’étend de plus en plus. Ces deux pochoiristes animaliers laissent sur les murs leur marque de fabrique. « Notre but est d’améliorer le quotidien des gens en amenant une imagerie ludique et colorée ». Gérard et Michel œuvrent principale989. Gérard habite un immeuble du 18e, ment dans « des quartiers en mutation ». Leurs dans le quartier de la Moskova, qui sur- pochoirs se sont accumulés de la rue Ordener plombe des petits jardins et des maison- dans le 18e à la rue du Retrait dans le 20e, en nettes d’ouvriers. Époque où l’on croise Manu passant par le boulevard Serrurier dans le 19e. Chao trainant avec la Mano Negra, époque de Attachés au travail en partenariat, ils ont aussi l’association de défense du quartier, des squats ! réalisé des fresques avec entre autres Nemo, De sa fenêtre, Gérard voit la destruction du Artiste Ouvrier, Jérôme Mesnager, Speedy Graphito et Jef Aérosol. quartier en marche, laissant C’est un instant Si poser un pochoir sur place à un terrain vague enun mur en ruine était au touré de palissades de béton de magie pour où la végétation commence les gens quand départ un acte militant, à s’installer. Typographe de on enlève le ils ont surtout cherché au métier, il décide de colorier pochoir et que l’on fil des années « à amener ces murs gris en incorpodes sourires » sur le visage découvre l’animal rant « des bestioles » à ces des passants et à « embelherbes sauvages. Ses premiers coups de bombes lir leur cadre de vie ». Ces deux égayeurs de de peinture laissent apparaître un toucan et un rue œuvrent le jour et en contact direct avec perroquet. Un an plus tard, Michel, un collè- les riverains. Les réactions sont toujours pogue de travail, le rejoint. S’ajoutent un zèbre, sitives, « merci », « enfin ! », « faut en faire une autruche, une panthère. Les deux domp- plus ! ». « C’est un instant de magie pour les teurs voient grand et font surgir des tigres et gens quand on enlève le pochoir et que l’on

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découvre l’animal », me raconte Gérard. Aujourd’hui largement reconnus, Mosko et associés ont participé à plusieurs manifestations s’inscrivant dans la politique de la ville. Leur ménagerie a aussi été exposée dans des lieux culturels et des galeries. Gérard vit toujours dans le 18e et Michel a choisi le grand air à la campagne, revenant à Paris occasionnellement. Mosko et associés n’ont pas fini de nous faire rêver avec leur machine à couleurs et leur bestiaire poétique. Il suffit de flâner pour apercevoir, dans les creux de Paris, leurs fables lumineuses, allégorie d’une ville inspirée et oxygénée.

Où se cachent leurs animaux?

Rue Philippe de Girard : un zèbre au n°14, un tigre et une girafe au n°62, des éléphants et une girafe au n°72, un tigre, un zèbre et un perroquet au n°85. Angle rue des Poissonniers et rue Myrha : levez la tête, une girafe vous observe ! Rue Myrha : bambous et papillons au n°62.

www.moskoetassocies.fr

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bon EN ARRIÈRE texte Simon Lacourt / photo Thomas Orssaud

Château Rouge

Le soleil infiltre enfin Paris. La rue Dejean grouille de couleurs, je nage parmi les étals de poisson et de fruits bariolés. Un cri à l’épicerie, la rue se vide de ses stands en carton en un clin d’œil. Un policier déambule lentement et laisse le temps aux colporteurs de cacher leur marchandise. Bienvenue à Château Rouge.

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ers 1770, commune de La Chapelle. Le sieur Christophe, subdélégué à l’intendance, construit un manoir de briques rouges et un grand parc au pied de Montmartre. Le « Château Rouge » voit passer les poissonniers de la mer du Nord, portant leur marchandise au pied des murs de Paris. Nobles après nobles, la demeure voit la ville se rapprocher. 1814, les cosaques assiègent Paris. Napoléon fuit, et laisse la défense de la cité à son frère Joseph. Il guette la progression ennemie depuis le Château, avant de capituler. Dame Ozanne, revendeuse à la toilette (entendez préteuse sur gage et maquerelle) acquiert le manoir. L’Est Parisien devient cité ouvrière, tout commerce trouve son client. Le manoir est sinistre, entourée de hordes de chats, Dame Ozanne laisse le domaine dépérir. À sa mort, les promoteurs entaillent le parc et tracent les rues Poulet et Myrha.1844, Boboeuf

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achète ce qui reste du domaine et en fait un des bals publics les plus prisés de Paris. Le Nouveau Tivoli devient rapidement Bal du Château Rouge. Sur un air de Polka, les ouvriers affrontent les membres du Lion’s Club aux stands de jeux, Barbès et Blanqui critiquent la monarchie, l’idée républicaine et le socialisme font leur chemin. Juillet 1847, pour contrer l’interdiction de réunion publique, le 1er bal républicain a lieu au Château Rouge. 1200 personnes préparent la révolution de 1848, et la 2eme République. Bourgeois et ouvriers ne s’entendent pas. Barricades. Le Château sert de QG à l’armée qui massacre les ouvriers de la goutte d’Or. Napoléon III prend place, et en 1870 les communards investissent le Château. Il sera détruit en 1881. Les immeubles poussent dans le parc. On construit vite et mal. Dans les 50’s, belges, italiens, polonais et espagnols arrivent en masse, relayés par les population d’Afrique noire dans les 80’s. Les immeubles, construits sur des carrières de plâtre sont toujours instables. Le Château Rouge, aujourd’hui frontière entre la Butte et la goutte d’Or, compte plus de 143 nationalités. Un monde entre deux mondes. Gombos, manioc, wax, poissons séchés qui se mordent la queue, crack, tiof, guérisseurs, dvd, capitaine, voici les nouveaux Seigneurs du Château.


le bon Écolo texte Lucas Onestas / photo D.R.

Des si et des mets 100% Plaisir

Montmartre est fière d’abriter le seul restaurant sans gluten de France ! Un détail pour certains mais une véritable oasis pour les milliers d’allergiques français. Et en plus c’est bon et bio. Un vaste espace design aux couleurs gaies, aux murs les tableaux originaux d’Adel et Mat : de suite on se sent bien chez Des si et des mets. Le projet est inédit : proposer de l’entrée au dessert une carte sans gluten aux nombreux allergiques, et faire découvrir ainsi de nouvelles saveurs à tous. « On est le seul restaurant en France ! Du coup on a plein de touristes, d’étrangers qui viennent après nous avoir trouvé sur internet (www. dessietdesmets.com) » Jeune femme dynamique, Laurence a laissé une carrière dans l’industrie musicale pour porter ce restaurant, ouvert voilà deux ans. « Je ne peux pas manger de gluten, explique-t-elle, c’est ainsi que j’ai eu cette idée : un endroit chaleureux où l’on mange bien, 100% sans gluten et à prix accessible. » Avec le menu entrée-plat-dessert-café à 26€ et une carte inventive qui change chaque mois, le pari est allègrement tenu. De l’invention, il en faut quand on est intolérant au gluten : on le trouve dans le blé, l’avoine, l’orge… les céréales les plus consommées. Une allergie à prendre

au sérieux : les risques vont de simples douleurs d’estomac à la destruction de l’appareil digestif. « Pour être sûr à 100%, on n’achète que des matières premières et on cuisine tout nous même. On se fournit auprès de filières spécialisées qui se trouvent être souvent issues de l’agriculture biologique. » D’une pierre deux coup donc ! A l’image de cette ‘ballottine de volaille au citron confit et sésame avec son tian de légumes’, la carte ambitieuse permet de savourer des céréales peu utilisées: sésame, sarrasin… Laurence est pleine d’initiatives, tel que ce jeu-concours auquel vous pouvez participer sur le site web : proposez une recette sans gluten, et si votre idée est retenue un repas pour deux vous est offert ! Un lieu convivial donc, proposant un menu enfant à 12€ et un brunch dominical pour 22€. Car l’expérience 100% sans gluten c’est avant tout 100% plaisir.

Des si et des mets 63 rue Lepic Tous les soirs mardi/dimanche et les samedis, dimanches midi Tél. : 01 42 55 19 61 www.dessietdesmets.com mars 2011 |

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Le Bon Homme texte Julien Chavanes / photo Damien grenon

Commissaire Clouzeau Au cœur de la ville

Depuis janvier 2010, la petite musique de la Panthère Rose plane sur le commissariat central du 18e arrondissement. Le nouveau commissaire s’appelle Matthieu Clouzeau...

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e bureau de Matthieu Clouzeau est un petit théâtre de son quotidien. On y découvre des scénettes qui en disent long sur le personnage. Sur un mur, un plan du quartier que l’on imagine très sollicité. Sur un porte-manteau, quelques vestes et un pantalon, pour les jours où la tenue officielle n’est pas de rigueur. Au sol, une affiche de collection présentant un vieux modèle de Citroën. Et sur le bureau, une Panthère Rose en plastique... L’objet est une référence à l’inspecteur Jacques Clouseau, héros du film de Blake Edwards. Loin d’être gênant, cet homonyme légendaire veille sur le commissaire depuis ses débuts: « C’est un peu la Panthère Rose qui m’a mis sur la voie de ce métier. Lorsque j’étais en maitrise de droit et que je me destinais plutôt à une carrière d’avocat, mes amis me disaient souvent : « Inspecteur Clouzeau, ce serait savoureux! » J’ai tenté le concours de commissaire un peu par défi. Et je l’ai eu! » Il faut un sacré recul sur soimême par assumer sans complexe cet étonnant coup de pouce du destin. Lorsque l’on fait poser le commissaire Clouzeau devant son commissariat, on comprend

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qu’il n’a rien perdu de son sens de l’humour. Sa stature impose une autorité naturelle, mais il plaisante sans retenue avec ses hommes, qui ne manquent pas de moquer gentiment cette séance photo si peu commune. Un peu gêné, il se prête à l’exercice de bonne grâce, puis offre une conversation passionnante sur son métier. « Lorsque je suis entré en école de commissaire, j’ai découvert un monde très riche et beaucoup plus diversifié que je ne l’imaginais. Ça m’a fasciné. » Il se découvre une passion qui ne l’a plus jamais quitté: « Être policier, c’est être « au centre des choses » comme disait Camus. Je me suis senti au cœur de la vie, au cœur de la ville. » A 44 ans, on le sent toujours animé par cette même flamme. Au cours de sa très riche carrière, le commissaire Clouzeau a multiplié les expériences, de la police judiciaire à la coopération internationale, du 7e arrondissement de Paris, à Argenteuil, Nanterre et depuis un an le 18e. Il dirige 740 fonctionnaires depuis le 19 de la rue Clignancourt. « Le 18e a une aura particulière au sein des commissariats de Paris. Il est considéré comme l’un des plus durs. A nous de travailler pour prouver le contraire. » Les principales problématiques sont claires: « La drogue, essentiellement le crack, les vols avec violence et la prostitution. Et puis nous avons également des problématiques qui ne sont pas vraiment de délinquance mais plus de physionomie: les vendeurs


de cigarettes, les marchés de misère, les marchands de bracelets du Sacré-Cœur, les joueurs de bonto. Ce sont des situations qui sont très délicates à gérer. » Déterminé mais réaliste, le commissaire est à un poste privilégié pour observer les mondes qui se côtoient et se frictionnent dans notre arrondissement: « Le quartier a une diversité de population tout à fait unique. Ici, le seuil de tolérance peut changer radicalement d’une rue à l’autre. Il faut pourtant tenter d’améliorer les choses pour tous. C’est ce qui rend le 18e passionnant et très attachant. » Dans Paris, les

mandats des commissaires tournent à une vitesse vertigineuse: environ tous les trois ans. Le commissaire Clouzeau sait qu’il ne restera pas longtemps dans ce 18e qu’il a appris à aimer. Il en repartira chargé de souvenir. Sa Panthère Rose cachée dans une poche de son uniforme...

Commissariat central du 18 e arrondissement 79, rue de Clignancourt Tél. : 01 53 41 50 00

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les Bons shops

© Justine Cochu

les nouvelles boutiques du quartier

Au Gamin de Paris Ton assiette guinche !

La Goutte d’Or, son animation, sa population bigarrée et… son authentique guinguette aveyronnaise ?! Oui, ceci n’est pas une blague, allez donc voir au 55, rue Doudeauville ! Une hallucination. C’est la première sensation qui vient quand on pénètre Au Gamin de Paris. Mais après avoir cligné des yeux, on doit bien admettre que ce décor baroque de guinguette populaire, ces gens en livrée de serveur début XXe, cet air entêtant d’accordéon, tout ça est bien réel. En pleine Goutte d’Or ! Passé ce moment de surprise, Didier Royant vous accueille avec un bon vin d’Aveyron, un Chinon ou un petit Bourgueil car « si le vin est bon, la table est divine et les convives sublimes ! » Sublime à l’image de la clientèle cosmopolite du Gamin de Paris : au zinc je rencontre pêlemêle Ousmenez, roi du coupé-décalé burkinabé, Minnie, chanteuse de jazz, les jeunes comme les vieux du quartier, pas mal de bobos aussi. Tout ce monde s’apostrophe, discute et surtout vient pour manger bien. Le restaurant se targue d’avoir été élu Marmite d’Or 2010 par l’épicurienne Confrérie de la Marmite. Ce « laboratoire 22 —

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de cuisine » offre un éventail de produits du terroir. On s’y régale d’un tripous aveyronnais – panse de veau farcie au jambon, d’un cassoulet ou d’une solide assiette auvergnate pour 12 ou 13€. Le charme du lieu tient certes à cette qualité de la nourriture ou au décorum « guinguette des bords de Marne », mais surtout à sa convivialité inédite à Paris. Spontanément, ma voisine me propose de goûter à sa terrine de sanglier – excellente : « Ici, c’est un village. Et quand on sait recevoir, on donne ! » explique-t-elle. Une alchimie entretenue par le propriétaire, Didier Royant, véritable poulbot – gamin des rues montmartrois, passé par le Music Hall. Un amoureux de cuisine traditionnelle et de bons vins qui a repris dès 1999 cet authentique bougnat parisien. Depuis Mai 2010 et sa réouverture – où se croisèrent les gloires du quartier, de Michou au chanteur de coupé-décalé – le Gamin de Paris permet à Didier de partager cet amour de la bonne chère. Et comme le dit Mourad, habitant du quartier : « Qu’est-ce qu’on mange bien ici ! » Lucas Onestas

55, rue Doudeauville Tél. : 01 55 79 13 21 Tous les jours : 07h30/02h (dernier service 22h)


© Justine Cochu

les bons shops

Jean-Claude Biguine Joffrin, cheveux au vent

Marre de se couper les cheveux en quatre pour trouver LE bon coiffeur ? Certains traversent Paris pour dépenser des fortunes. Les plus malins, eux, vont chez Jean-Claude Biguine, place Jules Joffrin : de la belle coiffure à prix raisonnable. « Ma meilleure amie et ma sœur y vont aussi. Et je l’ai recommandé pas plus tard que cet aprèsmidi ! » On veut bien faire confiance à Marine, étudiante à la coupe élégamment garçonne : ses cheveux respirent la santé. Cliente régulière du salon, elle plébiscite une équipe jeune et à l’écoute, où chacun a sa spécialité. Johnny, le responsable, s’occupe prioritairement des soins et extensions, tandis qu’Arnaud développe une coiffure audacieuse et créative ; Caroline est spécialiste des cheveux black. Il y a aussi Marine, élégante blonde, et Elhem. Au forfait, une coiffure de qualité à prix sympa : 26€ pour les hommes, 40€ pour les femmes. A côté, le salon offre une large palette de prestations : les colorations - dont certaines aux

plantes - , des extensions (compter 700€), le lissage brésilien… Ils sont surtout l’un des rares salons à proposer les fameux soins Kérastase : la Kérathermie (60/90€) qui reconstruit le cheveux abîmé et Chronologiste (48/75€) qui promet « une chevelure d’une splendeur intemporelle ». « Le haut-de-gamme accessible, c’est notre positionnement. » Une volonté d’excellence complétée par l’ouverture prochaine d’un Institut d’esthétique sur place. Épilation, french manucure et coupes de cheveux renversantes : Biguine a tout compris ! Texte et photo Lucas Onestas

81 rue du Mont-Cenis Tél. : 01 53 28 10 10 Lundi/Vendredi 10h/21h Samedi 10h/20h mars 2011 |

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LE BON ARTISAN texte Bulle Solvet / photo Audrey Wnent

Sakina M’sa

Une goutte d’or dans la mode Créatrice engagée, Sakina M’Sa est un manifeste à elle toute seule. Pour l’art, pour le social, pour la vie, l’amplitude, l’épaisseur... A 37 ans, cette originaire des Comores a explosé toutes les barrières sociales et fait désormais partie intégrante du paysage de la Mode.

considère comme le pape du post-modernisme pour ses réflexions autour de la place de l’objet dans notre société.

Identitaire et symbolique, voilà comment Sakina M’Sa dédramatise le vêtement de luxe. Et mieux encore : elle se concentre sur la manière akina M’Sa, c’est zéro blabla, seulement de le faire. Elle crée sa boutique à Barbès en un propos brillant relayé par son gilet à 2004 et les ateliers du sous-sol en 2009, où paillettes dans ce petit café de la Goutte elle applique sa propre vision de l’entreprise d’Or, quartier « reflet de solidarité et des mille - c’est à dire « participative de la qualité de possibles » comme elle aime le dire. Deux rues vie de ses employés » (cours d’alphabétisation plus loin dans son atelier, un amoncellement entre autres). Elle crée en 2006 l’association de bleus de travail découpés annonce l’élabo- d’insertion professionnelle Daïka, emmène les ration du nouveau grip bag Puma. « Je vou- femmes de la goutte d’or au musée de temps lais rendre hommage aux ouvriers, ces gens de en temps, persuadée que « c’est grâce aux belles l’ombre qui participent bel et bien au PIB, et choses que l’on retrouve la valeur de soi ». Une qui sont tout à fait excepidée de la mode comme thertionnels » explique-t-elle. c’est grâce aux momètre social, aussi, qui raconte « une humeur, un droit, belles choses Cousue de sensible et d’ab- que l’on retrouve ou encore un non droit », solu, elle explique ainsi son propos qui ne manque la valeur de soi tempérament : « Quand tu as pas de séduire les gardes vécu sous un volcan, tu ne vis pas les choses à robes d’Eva Mendes et de Ludivine Sagnier. moitié, chaque jour compte ! » A jamais marquée par son enfance aux Comores, elle cultive Revendicatrice pour la liberté à travers l’art, un rapport quasi sacré à la terre. Lors d’un tra- Sakina M’Sa reçoit en 2001 le grand prix de la vail sur une pièce de Brecht à Marseille chez Biennale de St Etienne. Elle présente en 2007 la costumière Geneviève Sovin Doering, elle l’exposition L’étoffe Des Héroïnes au Musée invente le tissu « planté », vieilli par l’oxyda- du Petit Palais et remporte le grand prix de la tion naturelle du sol. Passionnée de littérature, création de la ville de Paris. La même année elle s’inspire de son ami et penseur Jean Bau- elle est éditée chez Filigranes pour son ouvrage drillard (Le Système Des Objets, 1968), qu’elle « Robes des possibles » dans lequel elle rend

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hommage à plusieurs artistes en leur écrivant des poèmes de robes. « J’aimais qu’elle soit très féministe l’air de rien, très libre dans un milieu d’hommes » dit-elle en parlant de Louise Bourgeois… Modèle de réussite tant par le talent et que par la détermination, Sakina rend les choses possibles. Propos investi, garde-robe de folie : Sakina aime ça et nous aussi !

Boutique de Sakina M’Sa 6, rue des Gardes

Ouvert de 11h à 18h et le samedi de 14h à 19h Tél. : 01 56 55 50 90 http://www.sakinamsa.com/sakinaparis/

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les bons petits diables texte & photo sarah bouasse

Ding et Dong

Vous adoreriez emmener vos enfants voir un spectacle bilingue, mais malheureusement ils sont trop petits ? Vous pouvez foncer voir Ding et Dong les yeux fermés : dès 5 ans, ils vont adorer !

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l vous reste encore tout le mois de Mars pour aller voir Ding et Dong. L’une est une Anglaise pop, fofolle et excentrique, l’autre est une Française bien de chez nous, ronchonne et un peu vieux jeu. Leur seul point commun : elles sont clowns toutes les deux ! Mais elles ignorent totalement l’existence l’une de l’autre… jusqu’au jour où elles se réveillent côte à côte, et se voient, sans le savoir, à travers un miroir. Elles ne tardent pas à s’apercevoir qu’elles ne sont plus seules. S’ensuivent toutes les étapes de la rencontre entre deux inconnus : d’abord la méfiance et la peur, puis la découverte de cette personne nouvelle et envahissante, avec ses drôles de manies, sa langue qu’on ne comprend pas, son comportement bizarre… et enfin le jeu et l’acceptation de l’autre. Ding et Dong, c’est la rencontre d’une Anglaise et d’une Fran-

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çaise qui soulève, en 45 minutes seulement, la question de l’autre, celui qu’on ne connaît pas, dont on ne comprend ni les mots, ni les coutumes, mais qui se révèle souvent être bien plus proche de nous qu’on aurait pu l’imaginer. Un spectacle de clown tout en poésie, bourré de références au cinéma muet et au grand Charlie Chaplin, et qui est aussi et avant tout un bon moment de divertissement. Parfois burlesque, parfois absurde, et souvent très drôle, Ding et Dong aborde avec beaucoup de finesse des sujets délicats et complexes qui intriguent souvent les enfants lorsqu’ils découvrent l’étranger… et donc l’étrange. Une façon ludique d’aborder également les langues étrangères qui ne devraient jamais leur faire peur, car ils en auront bien besoin!

Ding et Dong

18, Rue Championnet Tél. : 01 42 54 00 92. Jusqu’au 26 Mars au Théâtre Pixel Les mercredi à 15h et les samedi 17h.


texte & photo sarah bouasse

Colin,

Kid Rock Colin, 11 ans, habite rue Ordener depuis l’âge de deux ans. Amateur de bonbons et de mangas, c’est surtout une rock-star locale…

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alut Colin ! Dis, c’est quoi ta sortie préférée dans le quartier ? J’aime aller m’acheter des bonbons au Petit Marché Ordener, parfois avec ma sœur Maylis. On prend des schtroumpfs, des œufs et des bandeaux. Tu as des boutiques favorites ? Non, en fait j’aime pas trop faire les magasins, sauf le Virgin pour m’acheter des mangas! Par contre j’aime bien aller au marché Ornano le weekend avec mes parents, il y a un vendeur qui nous donne toujours des bananes à Maylis et moi, du coup on l’appelle Monsieur Banane… Quand Papa y va pour acheter des tomates par exemple, il revient aussi avec plein d’autres trucs, des pommes, de la salade… C’est un bon commerçant !

Tu sors avec tes copains après l’école ? Avant j’allais tout le temps au square de Clignancourt, mais maintenant j’ai plus trop envie. Enfin, c’est surtout que j’ai plus assez de temps pour faire mes devoirs sinon ! Tu vas où, au collège ? Je suis en 6e à Dorgelès. J’aime les Maths, le Dessin et la SVT. Et le weekend, qu’est ce que tu aimes faire ? J’invite un copain pour jouer de la musique, ou je dessine. J’adore recopier des mangas. Tu joues de la musique ? Oui, je suis en première année de guitare classique au centre Binet. Mais je joue aussi de l’électrique, celle de mon papa. Je sais jouer du AC/DC, j’ai appris « Back in Black » ; et aussi Led Zeppelin et Dire Straits. C’est super impressionnant ! Et tes copains font de la musique aussi ? Oui, on veut même faire un groupe! Il y aurait Mars à la batterie, Oscar au piano, Ulysse à la guitare et à la basse, et moi. On s’appellerait Stéréo. On a commencé à écrire des morceaux ! On a hâte d’entendre ça ! Merci Colin !


les 2 ans du bonbon au trianon / marie antoinette party

www.leBonbon .fr

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retrouvez encore plus de bons plans sur

www.leBonbon .fr

Š Justine Cochu


le conte est bon

Alexandra Domsch texte Emilie Vidaud / photo Arnaud Chaillou

LA REINE DE LA BUTTE… …et son Agent

Montmartre ne serait pas tout à fait Montmartre sans sa Reine de beauté : Alexandra Domsch. Sa vie ? Un conte de fées moderne. Car l’enfant du pays montmartrois est aussi une killeuse dans l’âme, dangereusement belle et ambitieuse.

la butte. Là où le dimanche après-midi elle se rendait avec ses parents et sa grande sœur au bar du quartier pour déguster sa boisson favorite : le diabolo menthe. Une petite fille joyeuse et pleine de vie, tout ce qu’il y a de plus classique, nourrie aux histoires de princesse. Tout prédestinait la jeune Alex à marcher dans ous n’êtes pas à l’abri de la croiser dans les traces d’une mère qui rêvait de devenir meune petite impasse tortueuse du quar- neuse de revue. A 15 ans, elle s’inscrit à des tier. Et comme on a coutume de dire, cours de chant avec l’idée de devenir la nouun homme averti en vaut deux. Alexandra velle Dalida du quartier. Pourtant un an plus Domsch, c’est l’enfant du pays qui, étant ga- tard, la Miss est recalée d’un populaire télémine, battait le pavé de la République mont- crochet : elle ne sera pas la nouvelle star. La martroise walkman sur les oreilles. Celle qui majorité en poche, elle tente le tout pour le dévalait 4 à 4 les marches du tout et passe le casting de la Alexandra Sacré Cœur chaussée de ses Star Académy. Retenue dans baskets était alors à des an- règne en reine les 6 derniers finalistes, elle nées lumière des mini reines sur la Butte n’entrera finalement pas au de beauté qui arpentaient déjà épaulée par son château mais à l’université, les podiums, mettaient des agent Sébastien filière communication. ballerines à petit nœud, remLes années passent et destin Zurcher bourraient leurs mini-soutifs, ou hasard, au détour d’une et affichaient du haut de leur 7 ans leurs am- conversation de quartier la mère de la jeune bitions de supprimer la faim dans le monde ! Alex entend parler du concours de Miss MontNée en 1986 avec des fées penchées sur son martre. C’est le cœur battant à tout rompre berceau, Alexandra a grandi entre l’avenue qu’elle imagine déjà sa fille défilant dans un Rachel et la rue Armand Gauthier, en bas de carrosse lors de la fête des vendanges, couronne

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de lauriers vissée sur la tête. Instinct maternelle sur-développé ou don divinatoire ? Madame Domsch ne s’y est pas trompée puisque le 7 décembre dernier, le rêve est devenu réalité : Alexandra règne en reine sur la Butte épaulée par son agent Sébastien Zurcher, montmartrois depuis 6 générations et grand habitué du monde du show-biz. Et quand on lui demande ce qu’il pense de l’ascension fulgurante d’Alex, là ou de nombreuses jeunes filles piétinent des années durant pour participer à Miss Camping Saint Vaast la Hougue, il esquisse un sourire malicieux et répond simplement : « elle est quand même super belle, pas vrai ? »

Le Petit Montmartre Créée en juillet dernier à l’initiative de quatre copains montmartrois amoureux de leur quartier, l’Association fait revivre l’esprit d’antan en remettant au goût du jour les grandes traditions montmartroises comme le concours des Miss ou encore la Fête des Vendanges. Au printemps prochain aura lieu le fameux Bal des Célibataires. A bon entendeur ! www.lepetitmontmartre.fr

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le Bon agenda agenda des manifestations culturelles Concerts

11/03 – SLY JOHNSON & GUEST 17/03 – NO ONE IS INNOCENT 18/03 – KIM WILDE

Le Divan du Monde

21/03 – ALOE BLACC

03/03 – SOEHNE MANNHEIMS 7/03 – THE FAIRCHILDS 9/03 – The Serge Gainsbourg Experience

Théâtre

16 et 17/03 – AKHENATON & FAF LARAGE 18/03 – CONCERT LIVE PARTY 4 : Da Brasilians, Severin, Phyltre

Ciné 13 Théâtre

L’Elysée Montmartre

Le week-end du 4 Jusqu’au 19/03/11 Album de famille Jusqu’au 25/03/11 Il est tard Léo Les 7 et 8/02/11

05/03 – LE BAL DE L’ELYSEE MONTMARTRE 15/03 – LITFIBA 16/03 – SONATA ARCTICA

Lavoir Moderne

24/03 - PARIS EXTREME FEST

03/03 – LE BAS C’EST BIEN AUSSI DES GENS 07/03 – TOUT UN HOMME, une histoire de mineurs maghrébins en Lorraine 09/03 – ELLES 15 au 26/03 : DIALOGUE d’après Germaine Tillion. 15 au 26/03 – L’ETRANGE DEFAITE d’après Marc Bloch 21/03 au 23/05 – MAMANE MALMÈNE LES MOTS.

31/03 – AFRIQUE EN SCENE La Boule Noire 09 au 12/03 – CHARLELIE COUTURE 15/03 – LAMARCA – JALI – BRUNE 22/03 – LA CANAILLE 29/03 – BB BRUNES 30 au 31/03 – CATHERINE RINGER

Le Trianon 01/03 – JOHNNY CLEGG

L’olympic Café

05/03 – THE SISTERS OF MERCY

16/03 – INTERNET IDENTITY

9 au 10/03 – THE DO

de Thibault Fayner et Rolf Kasteleiner.

14 au 20/03 – MORIARTY 17/03 – MOGWAI

L’étoile du Nord

21 au 23/03 – AYO

16 au 26/03 – A PETITES PIERRES 30/03 au 16/04 – LES BONNES

La Cigale 02/03 – ERIK TRUFFAZ QUARTET

Théâtre les 2 ânes

04/03 – BOUBACAR TRAORE

Jusqu’au 26/03 – LOU VOLT

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les bonnes adresses

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1/ u n e fi lle à m o ntmartr e

6/ c o u r s d e d e ss i n - ar m e lle p r u n iaux

11, rue des Trois-Frères Tél. : 01 73 74 68 61

97, rue Lamarck Tél. : 06 80 98 04 37

2/ ki e h l’s

7/ le s stu d i o s d e m o ntmartr e

22, rue des Abbesses Tél. : 01 42 54 44 19

Tél. : 01 42 59 43 05 www.paris-apartment-rent.com

3/xav i e r caste x assu ran c e

8/ i mag’i n c o i ffu r e m ixte

135, rue Ordener Tél. 01 53 41 82 41

7, rue Francœur Tél. : 01 42 64 92 82

4/ 1001 fe nÊtr e s

9/ b eauté d u sac rée c o e u r

71, rue Condorcet, Paris 9e Tél. 01 45 33 03 86

40, rue d’Orsel Tél. : 01 42 52 94 29

5/Tr o iz e nfants 22, rue Houdon Tél. : 01 42 52 47 53

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