Breuil. Une grande époque : « On a amené de la vie et de la lumière. Nous avons été les premiers à miser sur les bobos, à considérer que le mélange pouvait exister. Nous avons fait descendre le petit train de Montmartre à la Goutte d’Or. Et c’est une bonne chose. » Après cette expérience enrichissante, Willy a besoin de dire. Fort. Ce sera le rap. Il signe des morceaux avec le groupe Zone Sensible et la mythique Scred Connexion. Et puis, il y a cette rencontre. Improbable et décisive. Willy croise la route de Jacques Audiard. Le réalisateur apprécie l’impressionnant bonhomme. Il fait de lui l’Égyptien, malfrat ultime dans le chef d’œuvre Un Prophète. Willy monte les marches du festival de Cannes. Il y a de la magie dans ce moment de vie. Il dit juste : « Dieu,
sans doute. » Depuis, le cinéma lui fait les yeux doux. Il a tourné dans Une tête de Turc et apparaîtra à la fin de l’année dans un film avec... Ethan Hawk et Kristion Scott Thomas ! Rien que ça. À la Goutte d’Or, il propose désormais ses services aux nombreux tournages. Grâce à sa structure, baptisée Bouge Ton Cul, il peut proposer aux jeunes du quartier des rôles de figurants ou des places dans les équipes de sécurité. Willy fourmille d’idées et de projets. Il vient de produire l’album du rappeur Mokless avec Yonea, boss du label Néochrome. Willy fourmille de projets. Calme, posé, on sent qu’il veut mettre la tourmente derrière lui. Willy l’Barge est peut-être bien en train de devenir Willy le Sage.
octobre 2010 |
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