3 minute read

Interview de M. Christian Avellin Directeur général de la Société du Port à gestion Autonome de Toamasina (SPAT)

Entretien avec Christian Avellin, Directeur général de la Société du Port à gestion Autonome de Toamasina (SPAT), en charge de l’extension du seul port en eau profonde du pays destiné à le transformer en véritable hub océanique.

Où en sont les travaux de modernisation du premier port de commerce du pays ?

Advertisement

Le projet d’extension ou de modernisation du port de Toamasina comprend la construction d’un quai à conteneurs, qui sera augmenté à une longueur de 470 mètres avec un approfondissement de moins 16 mètres ; le prolongement du brise-lames d’une longueur de 345 mètres ; l’aménagement d’une aire de stockage de conteneurs, d’une superficie de 10 hectares; l’approfondissement des quais existants C1 et C2 jusqu’à moins 14 mètres contre moins 10 mètres actuellement, C3 jusqu’à moins 16 mètres contre moins 12 mètres. La mise en œuvre de ce projet s’est faite en deux phases : tout d’abord, en 2018, la préfabrication de blocs de béton armé « Dolos », destinés à être utilisés dans le prolongement du brise-lames, et ensuite les travaux de remblaiement de 10 hectares pour l’aire de préfabrication des dits-blocs. Quant à la phase 2, l’attribution des travaux aux entreprises a été effectuée en 2020, avec la construction du quai C4, le prolongement du brise-lames, le revêtement de la plateforme de 10 hectares pour le stockage de conteneurs et l’approfondissement des quais C1, C2 et C3. Actuellement, l’état d’avancement des travaux de la phase 1 est de l’ordre de 80%. Mais le chantier a dû être suspendu au mois de mars 2020 en raison de la pandémie. Les entreprises chargées de l’extension sont d’ores et déjà mobilisées et la reprise des travaux pour la phase 1 était au mois de décembre 2020. Quant à la phase 2, le processus a débuté par la transplantation de corail au mois de février 2021. Concernant la mise en œuvre des travaux de la phase 2, une partie du nouveau quai de 333 mètres ainsi qu’une section du revêtement du terre-plein à conteneurs de 10 hectares sont prévues pour être opérationnelles en 2023. Par ailleurs, l’approfondissement des quais C1, C2 et C3, se fera en 2026.

Qu’en sera-t-il de l’accueil des navires de croisière et paquebots ?

Un projet pour la construction d’un quai mixte pour passagers et RO-RO a été élaboré à travers une étude effectuée en 2013. Corrélativement, une étude portant sur le développement de la croisière dans les îles de l’Océan Indien, au sein de l’Association des Ports des Iles de l’Océan Indien (APIOI) en partenariat avec les Iles Vanilles est en cours. Elle a pour objectifs d’homogénéiser les conditions d’accueil des navires et des passagers pour créer un standard régional tout en valorisant la singularité de chaque port et d’améliorer les infrastructures afin d’optimiser le développement de la croisière.

Quel impact va avoir concrètement l’extension du port sur l’économie malgache ?

Il faut souligner que la situation géostratégique de Toamasina est l’un des atouts majeurs du port. Afin de satisfaire les besoins de l’économie nationale, le port de Toamasina doit se doter d’infrastructures modernes, dans l’optique de développer sa capacité d’accueil des navires de grandes tailles et de stockage de marchandises conteneurisées, dont les prévisions sont de 1 million EVP en moyenne jusqu’à l’horizon 2035. Cela engendrera une diminution du temps d’attente des bateaux, une augmentation des touchées des grands navires, un renforcement de la solidité financière de la SPAT. Entre autres, le secteur de l’emploi en sera positivement touché grâce à la création d’emploi, au développement de compétence et de la technologie et de bien d’autres activités connexes. Cela induit donc une croissance de la performance et de la productivité, contribuant directement au développement du pays.

Quel est le rôle de la SPAT dans la mise en œuvre du projet « Miami Beach » ?

Les projets de développement du Port de Toamasina contribuent grandement au développement de la ville. La SPAT, de par son statut de Société d’Etat, assure sa responsabilité sociétale en appuyant l’Etat Malagasy dans la concrétisation des projets présidentiels. La mise en œuvre du projet Miami Beach renforce cette responsabilité envers nos citoyens.

This article is from: