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Interview de M. Ny Fanja Rakotomalala, Président directeur général de l’entreprise minière QIT Madagascar Minerals (QMM)

Entretien avec Ny Fanja Rakotomalala, Président directeur général de l’entreprise minière QIT Madagascar Minerals (QMM), une joint-venture entre le conglomérat anglo-australien Rio Tinto (80%) et l’Etat malgache (20%). A ce jour, Rio Tinto QMM a créé 2 000 emplois directs et indirects et plus de 11 000 emplois induits dans sa chaîne d’approvisionnement à Madagascar.

Comment Rio Tinto a réussi l’intégration régionale d’un projet industriel de classe mondiale ?

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Développer une entreprise de l’envergure de QMM au sein d’une région comme l’Anosy a présenté et présente encore des défis importants. L’un des critères ayant convaincu Rio Tinto d’investir dans ce projet en août 2005 a été que les acteurs régionaux avaient misé sur les activités de QMM comme levier du développement régional. Nos actions ont toujours été guidées par le principe que seul un projet mutuellement avantageux aurait toutes les chances de réussir. Nos interventions ont toujours été intégrées dans la politique de l’Etat et réalisées en consultation avec les communautés locales. Beaucoup restent à faire mais le partenariat a été l’un des ingrédients -clé de cette intégration au sein de la région.

Quel impact a eu la pandémie sur l’exploitation minière ?

Cette pandémie a bouleversé notre mode de vie et continue d’avoir des conséquences tragiques. Rio Tinto QMM a dû s’adapter avec pour objectif de préserver la santé et la sécurité de nos employés et contractants, leurs familles et les communautés. Notre fierté est que, malgré la situation, nous avons pu maintenir nos opérations sans un seul jour d’arrêt de travail en 2020. Nous avons pu honorer nos obligations légales et, de surcroît, appuyer la région Anosy dans la lutte contre la pandémie en mobilisant près de 527 millions d’Ariary. De plus, nous avons soutenu la direction régionale de la santé publique (DRSP) à renforcer la capacité de prise en charge du centre de traitement spécial COVID-19 à Fort-Dauphin, à le doter d’une ambulance, d’équipements de protection adéquate, de tests COVID-19 et à assurer un soutien logistique.

Qu’en est-il du processus de renouvellement du régime fiscal de Rio Tinto QMM ?

La Convention d’Etablissement, devenue loi en Janvier 1998, est le cadre juridique du Projet Ilménite que QMM a conclu avec l’Etat Malagasy. Pour en définir les termes, QMM et le Gouvernement Malagasy ont convenu d’évaluer le projet sur toute sa durée de vie, estimée à une soixantaine d’années, afin d’en tirer le maximum de bénéfices pour le pays, et d’en assurer le retour sur investissement en prenant en compte le coût significatif des infrastructures exceptionnelles d’utilité publique. Alors que la Convention demeure en vigueur pour la durée de vie de la mine, le régime fiscal et douanier, approuvé pour une période de 25 ans, viendra à échéance en 2023. Ainsi, les discussions doivent avoir lieu deux ans avant expiration c’est-à-dire cette année. L’Etat Malagasy doit maximiser les avantages du projet en termes d’emploi, impôts et redevances, et développement économique et social, d’assurer la surveillance appropriée et les structures de gouvernance. QMM se soucie de l’investissement initial de grande envergure réalisé à hauteur de $931 millions et des investissements futurs nécessaires pour développer les deux autres gisements au cours des 40 prochaines années. La stabilité de cet encadrement juridique et fiscal constitue une condition de succès pour nos projets de croissance. Nous sommes confiants car les intérêts des deux parties sont que le projet reste mutuellement bénéfique. QMM offre au pays des opportunités exceptionnelles en termes d’emplois, recettes fiscales, développement national et régional pour encore des décennies.

Pouvez-vous nous parler de l’Initiative « Mine Verte » ?

Lancée en 2019, la « mine durable » est notre initiative phare pour le futur résultant de l’engagement de Rio Tinto à participer à l’objectif fixé lors de la 21ème Conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Faire de QMM la mine la plus durable répond à 3 impératifs. Tout d’abord, un impératif environnemental avec la réduction des gaz à effet de serre, une meilleure gestion des déchets et des programmes de restauration écologique et de reboisement ; puis, un impératif financier en permettant d’accéder à une énergie à un coût plus compétitif; enfin, un impératif social et de développement économique en attirant des investisseurs sensibles aux questions de changement climatique.

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