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Interview de M. Rémy Huber, Directeur général de la Compagnie Générale d’Hydroélectricité de Volobe (CGHV)
Entretien avec Rémy Huber, Directeur général de la Compagnie Générale d’Hydroélectricité de Volobe (CGHV), un consortium d’entreprises actionnaires créé pour le développement du projet de Volobe Amont.
Comment la CGHV souhaite accompagner la transition énergétique de Madagascar ?
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La Compagnie Générale d’Hydroélectricité de Volobe ou CGHV est un consortium d’entreprises actionnaires constitué par Jovena du groupe Axian, SN Power, Africa 50 et Colas, mandaté par le Gouvernement malagasy pour développer, construire et exploiter la centrale hydroélectrique de Volobe Amont dans le cadre d’un Partenariat Public Privé (PPP). Avec le soutien de la Banque mondiale, le Gouvernement malagasy, a lancé en 2015 un appel à manifestation d’intérêt pour plusieurs grands projet hydroélectrique dont celui de Volobe amont, afin de décliner la Politique Générale de l’Etat (PGE) pour l’amélioration de l’accès à l’électricité de la population, développer l’économie du pays et prendre le virage de la transition énergétique. Avec sa production moyenne de 750 Gigawattheure (GWh) par an, d’une puissance installée de 120 MW, soit près de 40% de la consommation électrique actuelle de Madagascar, l’aménagement hydroélectrique de Volobe Amont permettra de se substituer à tout ou partie de la production de l’électricité à base de diesel ou de fuel lourds plus polluante et plus chère. Ce projet permettra une réduction des coûts de fourniture de l’électricité à la JIRAMA (société d’Etat de l’eau et de l’électricité) jusqu’au consommateur final. Ce PPP traduit un équilibre général ayant des impacts macroéconomiques positifs car il permettra de moderniser et d’assainir le secteur électrique de Madagascar et d’offrir des solutions plus fiables au développement de l’industrialisation, durables et accessibles au plus grand nombre.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour concrétiser le développement de la centrale hydroélectrique de Volobe ?
Ce Projet reste un des projets prioritaires du gouvernement malagasy. Toutes les études techniques incluant les études détaillées en hydrologie, l’établissement d’une topographie avec une cartographie digitalisée, la réalisation de forages profond et des études socio-environnementales ont été complétées et peuvent encore faire l’objet de quelques compléments. Le Projet de Volobe Amont étant un projet de partenariat avec l’Etat, la CGHV travaille en totale transparence avec le Gouvernement. L’allocation des risques entre les acteurs du projet (l’état, la JIRAMA, les prêteurs et la CGHV) est conçue pour minimiser tant que faire se peut, les coûts de vente de l’électricité. Nous reconnaissons que la crise sanitaire Covid-19 a ralenti la mise en œuvre de certaines actions sur le terrain et ce retard impacte pour les mois à venir le début des travaux en le décalant. Il est certain également que les retards pris dans la signature des contrats de concession et d’achat d’électricité avec le Gouvernement et la JIRAMA impactent directement le lancement des travaux et les actions y afférentes retardant ainsi la mise sur le réseau des premiers kilowattheures à produire.Toutefois, nous sommes confiants de l’engagement du gouvernement ainsi que les partenaires clés d’aller de l’avant afin que ce projet, si attendu pour ses valeurs ajoutées économiques, soit réalisé pour l’avenir de Madagascar.
Les financements de ce grand projet sont-ils bouclés ?
Nous travaillons avec la SFI que nous avons mandatés afin de lever les financements. A ce jour nous avons reçu de la part de la communauté financière un réel soutien et intérêt à notre projet. La préparation des Contrats de travaux (EPC Contract) pour la construction des infrastructures est en bonne voie mais également ralenti par l’absence de signature des contrats de concession et d’achat d’électricité. Après la signature des contrats avec le Gouvernement, 16 mois seront nécessaires pour boucler toutes les conditions des contrats de financement, des contrats de travaux ainsi que la levée des conditions préliminaires et ainsi commencer la phase de construction. Nous sommes tous convaincus que la concrétisation de ce projet stratégique permettra à la grande île de tirer profit de son vaste potentiel hydroélectrique, de réaliser un virage très net vers le développement durable et va générer de l’impact positif à l’échelle locale et nationale.