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Interview de M. Otmane Hajji Président de GreenYellow, et de M. Pierre Marouby, Directeur général GreenYellow Océan Indien
Entretien croisé avec Otmane Hajji, Président de GreenYellow, et Pierre Marouby, Directeur général GreenYellow Océan Indien. Cette filiale énergétique du groupe Casino est spécialisée dans le photovoltaïque et l’efficacité énergétique.
Comment GreenYellow est devenu le leader du solaire photovoltaïque ?
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Otmane Hajji : Dans l’accompagnement vers la transition énergétique, GreenYellow se définit comme un allié des pouvoirs publics et des acteurs économiques dans leur développement. Après 13 ans d’activité, mu par une logique de pionnier, nous avons fait un grand chemin. D’acteur mono produit, mono géographique et mono client, nous sommes aujourd’hui une plateforme de solution globale visant à travailler sur l’ensemble des leviers de la transition énergétique : l’arrivée massive des énergies renouvelables puis la réduction des consommations et, enfin, la digitalisation des services. Pour accélérer cette transition, notre modèle est de porter les investissements que nous réalisons. Nous supportons donc l’ensemble du risque. Avec 500 collaborateurs, nous sommes présents dans 17 pays dans 4 continents, leader en Amérique latine, en Asie du Sud Est, en Afrique et en France. Nos clients sont dans le retail, la logistique, l’industrie et les pouvoirs publics. Devant l’urgence climatique, des Etats comme Madagascar ont pris en main leur destinée énergétique. L’innovation est un moteur pour le développement énergétique. Le prix des panneaux solaires a baissé en faisant quasiment l’énergie la moins chère au monde.
Quelles sont vos principales réalisations à Madagascar ?
O.H. : L’Océan Indien a été la première entité que nous avons lancée hors métropole. Depuis la Réunion, nous avons développé Maurice, Madagascar et Mayotte, des territoires insulaires qui ont tout à gagner à être avant-gardistes. Plus de 100 collaborateurs travaillent directement ou dans nos JV dans cette zone où GreenYellow est leader en énergie solaire avec plus de 70MW réalisés. Notre ambition dans la zone est forte. Notre bureau d’études pour l’Océan Indien, basé à Madagascar, monte en compétence et travaille déjà pour d’autres pays à travers le monde.
Pierre Marouby : Notre plus grand succès à Madagascar, la centrale d’Ambatolampy, au sud de Tananarive, permettra de couvrir les besoins annuels en électricité de 50 000 ménages à Antananarivo et à Antsirabe. Développée en 2018, c’est la plus grande centrale solaire de l’Océan Indien avec plus de 20 MWc et 35 000 panneaux installés. Elle répond à la demande croissante d’énergie liée au développement économique et industriel de la région de Vakinankaratra. Madagascar économisera ainsi l’équivalent de 17 000 tonnes de CO2 par an avec une énergie deux fois moins chère qu’une énergie carbonée. Avec notre partenaire malgache, Axian, nous avons scellé un partenariat à 49% [pour GY] et 51% [pour Axian] et levé le premier financement international sans recours. Celui-ci permettra notamment de ré- injecter les fonds dans de nouveaux projets. Ainsi, l’extension de la centrale d’Ambatolampy vient d’être signé. Cette extension de 20 MWc sur plus de 30 hectares va doubler la production de la centrale et 5 MWh de batteries seront ajoutées pour stabiliser le réseau. Seulement 15% de la population malgache a accès à l’électricité. Aussi, toujours en partenariat avec Axian, nous avons lancé Green Energy Solution (GES), une entité qui vise à développer des projets hybrides dont le premier, de 15 MWc et 15 MWh de batterie, fournira en 2021 quatre villes du pays en électricité. Notre offre est totalement en phase avec le besoin actuel de Madagascar.
Comment envisagez-vous le développement de Green Yellow dans la Grande Ile ?
O.H. : La zone va se développer avec un accompagnement de l’Etat à travers son bras armé la JIRAMA pour de grandes installations et la diffusion de nos technologies vers les entreprises, soucieuses de l’impact environnemental, en répondant, via GES, à leurs besoins tout en portant les investissements. Nous croyons beaucoup aux écosystèmes et aux partenariats pour développer des synergies. Le transfert de compétence est un point qui nous est cher : avec une disponibilité de production de plus de 99% et une obligation de résultat, une multitude de compétences locales se consolident pour redéployer le système. Après la crise sanitaire et face à l’urgence climatique, il faut des modèles économiques résilients comme les énergies propres répondant à la prise de conscience sur la consommation locale. L’Etat et les entreprises étant volontaristes, on veut les accompagner à long terme. Madagascar est en train de montrer la voie pour une accélération énergétique.