
3 minute read
Interview de M. Yves Andrinaly Directeur général de DEVEA Madagascar
Entretien avec Yves Andrinaly, Directeur général de DEVEA Madagascar, une agence appartenant au groupe DEVEA, acteur de renommée mondiale dans les secteurs de l’informatique, des technologies et de la bureautique.
Comment se positionne DEVEA sur le marché malgache ?
Advertisement
Le Groupe DEVEA, est né en Afrique pour l’Afrique. Nous sommes grossiste informatique depuis 17 ans avec un partenaire de confiance qu’est Hewlett-Packard. DEVEA couvre actuellement 17 pays d’Afrique, principalement dans la zone WCA, West and Central Africa. En 2020, le part de marché de DEVEA avec la marque HP est de l’ordre de 52% sur les PC et 80% sur les imprimantes. Aujourd’hui, c’est le premier partenaire de HP en Afrique. Madagascar est la 8ème implantation de DEVEA en Afrique. Avant son implantation, beaucoup de revendeurs partenaires locaux importaient déjà des produits DEVEA depuis la France. DEVEA respecte le modèle 100% indirect et ne sert que ses partenaires revendeurs. Dans une activité comme la nôtre, c’est nos partenaires qui nous permettent de prospérer. Le secteur des TIC représente un marché de 150 millions de USD par an à Madagascar. Ces chiffres justifient bien notre implantation et la potentialité du marché. Nous sommes là pour contribuer au développement économique et social de Madagascar à travers la qualité de nos produits et le support de nos partenaires constructeurs. Aujourd’hui, nous sommes reconnus en tant que partenaire majeur de HP à Madagascar.
Quels sont les défis que vous rencontrez ?
Le faible pouvoir d’achat des consommateurs Malagasy attire sur le marché des produits d’occasion, des produits contrefaits et des produits en provenance du Grey Market ne bénéficiant pas de la garantie du constructeur. Les clients qui font de mauvaises expériences après l’achat de ce genre produits, hésitent à réutiliser la marque contrefaite. L’Etat devrait faciliter l’accès aux TIC, permettre aux ménages malgaches de posséder au moins un ordinateur. Les TIC doivent être considérés comme des outils de développement par l’Etat qui pourrait réduire voire exonérer les taxes d’importation les produits TIC. Nous faisons face aux problématiques liées à l’énergie avec l’insuffisance de la production entrainant des délestages intempestifs. Or, l’accès à l’énergie pour tous est un facteur de blocage pour la démocratisation des TIC. Vulgariser l’énergie solaire et notamment les Solar Home Systems, est un moyen de pallier à ce déficit. Des unités de production ou de montage de ces équipements pourraient être aussi développées à Madagascar, et pourquoi ne pas envisager la production et le recyclage des batteries localement qui sont couteux à l’importation. Le coût de l’internet reste relativement cher à Madagascar. Il faudrait permettre à des opérateurs de déployer leurs réseaux fibrés et non hertzien favorisant une meilleure concurrence et diminuant le prix de l’internet haut débit pour pouvoir bénéficier des retombés économiques du secteur TIC tant pour l’Etat que pour les entreprises et la population.
Comment la digitalisation peut participer au développement de Madagascar ?
Les TIC et les innovations technologiques constituent les leviers du développement. Nous comptons à Madagascar 15 000 ingénieurs en TIC et 600 nouveaux diplômés par an mais la plupart s’exportent à l’étranger, étant payés dix fois plus cher en Europe. L’Etat travaille en ce sens, à travers l’EDBM, afin de garder la valeur ajoutée de nos élites dans le pays. Par ailleurs, la fracture numérique et les défis de l’éducation sont aujourd’hui indiscutables à Madagascar. Afin de garantir la qualité de l’éducation, l’Etat pourrait mandater nos ingénieurs et nos jeunes start-ups dans les TIC pour produire des matériels didactiques pour faciliter la transmission du savoir. Aujourd’hui, nous avons des projets pilotes pour fournir des tablettes aux élèves mais, sans contenus adaptés, ces tablettes ne seront pas utilisées à bon escient. La digitalisation demande une réelle volonté politique de l’Etat pour un développement durable, une gestion publique plus transparente et responsable et être un vrai levier pour la croissance économique du pays. Les Smartvillage pourraient eux aussi fournir des outils didactiques. La vulgarisation des techniques améliorées de améliorées en agriculture et la sensibilisation des producteurs peuvent se faire à travers les TIC.

Madagascar est un grand pays avec un fort potentiel. Nous avons tout pour réussir et allons travailler avec le secteur privé, notamment au moyen de partenariats public-privé.
Extrait de l’interview du Président Andry Rajoelina accordé à Jeune Afrique le 4 février 2019
Investir
Avec une situation stratégique entre l’Asie et l’Afrique, Madagascar possède des ressources naturelles abondantes, un faible coût des facteurs de production lié à une main-d’œuvre locale facilement formable. Des mesures d’incitation en faveur des entreprises axées sur l’exportation sont en place avec le statut de zone franche industrielle. Les opportunités d’investissements sont nombreuses.
