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Interview de M. Zafivanona Ernest

Entretien avec Zafivanona Ernest Lainkana, Directeur Général des Douanes Malagasy, qui poursuit un ambitieux plan de modernisation à hauteur de la vision du Plan Emergence présidentiel.

Quelles sont les réformes en cours dans votre administration ?

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Toutes les réformes en cours visent à un équilibre optimal entre le contrôle et la facilitation, grâce à un contrôle plus affiné, quasi chirurgical, avec un objectif d’ici 2023 à un taux de 75% des déclarations suspectes. Sur 100% des marchandises suspectées de fraudes, 75% devrait être confirmées. C’est notre objectif et, dans le même temps, nous voulons donner le maximum de facilités aux containers sans risque en augmentant notre performance en termes de dédouanement. Nous prévoyons ainsi de dédouaner en 3 heures pour toute déclaration ne nécessitant pas de visites physiques et en 8 heures pour celles où un contrôle physique est nécessaire. En termes de sécurisation de recettes, 75% des contrôles devraient être confirmés. Tout est synthétisé dans les 4 axes de notre plan stratégique. D’abord la sécurisation de la sphère publique avec des cibles à atteindre pour augmenter les recettes de l’Etat. En deuxième point vient la facilitation des échanges avec la digitalisation des procédures. Nous désirons passer au numérique à l’interne mais également en termes de communication avec les usagers ; le portail d’information de la Douane va permettre ainsi de déposer directement des demandes. Des demandes anticipées sont déjà possibles : avant que la marchandise arrive, nous pouvons certifier la décision de la douane que cela soit en termes d’origine, de régime tarifaire, de valeur. Cela diminue le temps passé pour le dédouanement. En termes de sécurisation de nos ressources naturelles, d’importants moyens sont déployés. En mars 2021, nous avons mis en place notre première brigade canine détectant à la fois des stupéfiants, des devises. Au niveau des stupéfiants, nous arrivons à sécuriser le portuaire notamment des bateaux récupérant des containers, exposés au risque de drogues placées dans les navires, aboutissant à des procédures contentieuses. 31 projets ont été déclinés au niveau de l’administration des douanes pour atteindre notre objectif d’ici 2023. La plupart de ces projets sont entamés et certains, déjà opérationnels et mis en place. La douane était auparavant plus concentrée sur la collecte des recettes, dorénavant, nous nous investissons beaucoup plus dans notre rôle de surveillance.

Par quels moyens comptez-vous renforcer le partenariat avec les opérateurs économiques ?

Si la douane était auparavant perçue comme un gendarme, sécurisant les frontières et sanctionnant si besoin, elle désire maintenant être plus à l’écoute des entreprises. Voici 2 ans, une ligne verte a été mise en place avec le slogan « La douane est à l’écoute ». Elle permet à tous les usagers, les importateurs comme les exportateurs, de rentrer directement en contact avec nous. Face à des problèmes dans un poste de douane, l’usager peut directement appeler la ligne verte pour trouver des solutions. Lors de chaque élaboration de projets de loi des finances pour la douane, nous entrons en concertation avec les opérateurs économiques. Nous recueillons leurs souhaits et ce qui est retenu est inscrit dans la loi des finances. Nous ajustons ainsi nos propositions. Nous nous mettons en position d’être des partenaires car nous sommes conscients que ce sont eux qui créent de la valeur, de l’emploi. On souhaite limiter les surcoûts et les délais, de manière à faciliter leur activité.

Comment concourrez-vous à créer un environnement de confiance propice pour les investisseurs ?

Les tarifs des douanes sont basés sur des structures distinctes, les matières premières à 5% de droits de douane, les produits intermédiaires à 10% et les produits finis à 20%. Parallèlement, la TVA est à 20% avec des droits d’accises pour des marchandises spécifiques. Les zones franches offrent aux opérateurs des régimes spéciaux avec le droit de vendre moins de 5% de leur production au niveau local, tout le reste étant destiné à l’export. Toutes les importations et exportations sont exemptées de tout droit et taxes. Nous sommes en train d’alléger toutes les procédures en les digitalisant pour les rendre le moins contraignantes possibles. Le régime des zones franches offre beaucoup d’avantages aux investisseurs notamment parce que la main d’œuvre est facile à former et pas chère.

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