L'ART-VUES | N°DÉCEMBRE 2006 - JANVIER 2007

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’ lArtvues

Le magazine culturel de votre région

DECEMBRE 06 - JANVIER 07

Dossier : La culture dans les villes (suite)

Acte 3 : Béziers

...
Ballet du Grand Théâtre de Genève aux Théâtres de Béziers et de Sète © Photo : GTG/Carole Parodi
U V E R T U R E 1 6 D E C E M B R E LES BEAUX DEGATS DE MIKA
DEC 16
EXPOSITION
O
16
MARS

Tél. 04 99 04 04 99

Directeur de la publication : Stéphane Jurand

Direction commerciale : Philippe Pech

Rédactrice en chef : Pascale Ammar-Khodja

Dossier : Pascale Ammar-Khodja

Arts plastiques : BTN

Tauromachie : Jacques Moynier

Brèves : Cécile Doerfler

Administration et abonnements :

Christine Jurand, Chrystelle Paris

Réalisation : Francis Duval

Impression : Imprimerie SVI-Publicep

Diffusion : BMC Diffusion

Dépôt légal à parution. Prix : 2,30 €

Edition et régie publicitaire

Société Médi’Art (Sarl au capital de 27 000 €)

RCS Montpellier B 384662599

Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas le journal n'est responsable des documents qui lui sont confiés. Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

1991 / 2006

L’Art•••vues fête ses 15 ans

Nous reprenons donc notre série de dossiers consacrée à la culture dans les villes. Après Perpignan et Avignon, c’est sur l’ouest du département de l’Hérault que nous nous arrêtons, plus précisément à Béziers.

Béziers, ville moyenne du sud de la France, victime de plusieurs chocs économiques au cours de son histoire aurait du mal à montrer le bout de son nez ? Surtout en matière culturelle, écrasée qu’elle serait comme il se doit pour une ville de cette taille, par la toute puissante capitale régionale ?

Le tracé forcé et caricatural n’est plus d’actualité car il semble se dessiner dans notre région un rééquilibrage salutaire en matière de culture. Certaines villes, parfois même de petites cités, émergent en effet, s’équipent et montent d’importants projets. C’est le cas de Béziers dont les ambitions et les réalisations à venir vont surprendre nos lecteurs.

Les dossiers réalisés par l’ Art-vues sur les villes de la région et la culture visent précisément à rendre lisible ces émergences bénéfiques pour tous.

Car chaque fois que le réflexe jacobin perd du terrain, que ce soit à l’échelle nationale ou dans sa reproduction au niveau local, ce sont tous les citoyens qui y gagnent. Peu importe alors les majorités politiques, il s’agit ici de considérations d’intérêt général, au-delà des clivages.

Une région se porte bien quand la capitale est florissante et que les autres villes se développent même si les appartenances politiques divergent. C’est le principe même de la démocratie appliquée au développement du territoire. ABéziers, n’a t-on pas élu un maire de droite tout en votant majoritairement à gauche aux régionales ? Les choses, encore une fois, sont plus complexes qu’il n’y paraît ou que l’on voudrait nous faire croire.

Sommaire

• Agenda concerts p. 4

• Interview Patrick Malavieille

Président de la Commission Culturelle de la Région L.-R............................. p. 5

DOSSIER Béziers et la culture................. p. 9 à 21

• Interview André Gélis Vice-président de l’Agglomération «Béziers Méditerranée», chargé culture et Maire de Sérignan. ........ p. 22 et 23

• Interview Gilles D’Etorre Président de l’Agglomération «Hérault Méditerranée», et Maire d’Agde................. p. 24 et 25

• Théâtre................................ p. 27 à 38

• Cirque ............................................ p. 39

• Danse.................................. p. 43 à 45

• Musique.............................. p. 46 à 48

• Lyrique.......................................... p. 49

• Arts plastiques.................... p. 51 à 62

Pour recevoir l’Art•••vues à domicile.

Sarl Médi’Art Communication
15 bis, rue du Bel Air 34770 Gigean
nom : ..........................................................................................................prénom : ................................................................................................................................ adresse : ....................................................................................................................................................................................................................................................... ............................................................................................................................................................................................................................................................... code postal : ...............................................................................................ville : ........................................................................Tél. ...................................................... Je désire m’abonner au magazine culturel de votre région, l’Art •••vues pour un an, soit 6 numéros.
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Editorial
LE MAGAZINE CULTURELDE VOTRE RÉGION
Pascale Ammar-Khodja Rédactrice en chef
LE MAGAZINE CULTURELDE VOTRE RÉGION
Les apparences sont parfois trompeuses, mais les idées reçues encore plus.
Ballet du Grand Théâtre de Genève «Para-Dice» de S. Teshigawara Jeudi 11 janvier à 20h00 au Théâtre Municipal de Béziers Mardi 16 janvier à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète (Voir page 21) © Photo : GTG/Carole Parodi N°du 10 décembre au 9 février (Prochain numéro : sortie le 10 février)
En couverture
Attention, nouvelles coordonnées

agenda des spectacles et concerts

Chevallier et Laspalèsdu 11 au 16 décembre à 20h30 au Centre Culturel de Peyrestortes

M. Pokoramardi 12 décembre à 20h au Zénith de Montpellier

Quartet

Azzola-Caratini-Fosset-Leloupmardi 12 décembre à 20h30 au Théâtre Molière de Sète

Saint-Petersbourg seductionvendredi 15 décembre à 20h30 au Zénith de Montpellier

Captain Merciersamedi 16 décembre à 21h à Victoire 2 à Montpellier

Patrick Bruellundi 18 décembre à 20h30 au Zénith de Montpellier

Round about Billvendredi 22 décembre à 20h au Théâtre de Nîmes

Faënas digitalesjeudi 28 décembre à 20h aux Arènes de Béziers (Entrée gratuite)

Johnny Hallydayles 16, 17 et 20 janvier 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Manu Dibangosamedi 20 janvier 2007 à 21h à la Cigalière à Sérignan

Guy Bedosmardi 23 janvier 2007 à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan

Guy Bedosmercredi 24 janvier 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Agathe ze Bouseles 25, 26 et 27 janvier 2007 à 21h au Théâtre G. Philippe à Montpellier

Noëlle Pernasamedi 27 janvier 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Pascal Obispo mercredi 31 janvier 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Eric Legnini trio vendredi 2 février 2007 à 20h30 à La Passerelle de Sète

One Night Of Queen jeudi 8 février 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

BabX jeudi 8 février 2007 à 21h à la Cigalière à Sérignan

Les Etoiles de la glacevendredi 1er mars 2007 à 20h à la patinoire de Montpellier

Danses et légendes du mondesamedi 2 mars 2007 à 15h et 20h30 au Zénith de Montpellier

Caratini Jazz Ensemble mardi 6 mars 2007 à 20h30 au Théâtre Molière de Sète

Oui-Oui et ses amismercredi 7 mars 2007 à 14h30 et 17h30 au Zénith de Montpellier

Chevallier et Laspalès samedi 10 mars 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Chanson + bifluoréesamedi 10 mars 2007 à 21h à la Cigalière à Sérignan

Paco de Lucia lundi 12 mars 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Luz Casalmardi 13 mars 2007 à 20h30 au Théâtre Molière de Sète

Serge Lamamercredi 14 mars 2007 à 21h à la Cigalière à Sérignan

Jamel Comedy Club mercredi 14 mars 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Diam’sjeudi 15 mars 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Tina Arenamardi 20 mars 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Olivia Ruizmercredi 21 mars 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Eddy Mitchellvendredi 23 mars 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Nicolas Canteloupvendredi 23 mars 2007 à 21h au Parc des Expos de Perpignan

Grand Corps Malademercredi 28 mars 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Jacques Higelinvendredi 30 mars 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Holiday on iceles 3 et 4 avril 2007 au Zénith de Montpellier

Enrico Maciassamedi 14 avril 2007 à 21h au Théâtre du Grau du Roi

Michel Leeb mardi 17 avril 2007 à 20h30 au Corum de Montpellier

Angemardi 17 avril 2007 à 21h à la Cigalière à Sérignan

Star Academymercredi 18 avril 2007 à 17h30 au Zénith de Montpellier

Sinclairvendredi 20 avril 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Pleymo vendredi 20 avril 2007 à 20h au Rockstore à Montpellier

Renaud samedi 21 avril 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Les monologues du vaginmercredi 25 avril 2007 à 20h30 au Corum à Montpellier

Laurent Gerrasamedi 28 avril 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Linda Lemay mercredi 2 mai 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Arthur «en vrai» vendredi 4 mai 2007 à 20h30 à la Cigalière de Sérignan

Les Ogres de Barback + Karpattvendredi 4 mai 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Sol en Cirquesamedi 5 mai 2007 à 14h au Zénith de Montpellier

Julia Migeneslundi 7 mai 2007 à 20h au Corum à Montpellier

Chimène Badi vendredi 11 mai 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Caratini Jazz Ensemblesamedi 12 mai 2007 à 20h30 au Théâtre Molière de Sète

Yannick Noahsamedi 12 mai 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Patrick Bruelmardi 15 mai 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Angélique Ionatos mardi 15 mai 2007 à 20h30 au Théâtre Molière de Sète

Hélène Ségaramercredi 23 mai 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Mayra Andrade vendredi 25 mai 2007 à 21h à la Cigalière à Sérignan

Michel Sardouvendredi 25 mai 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Laurent Voulzymercredi 30 mai 2007 à 20h30 au Corum à Montpellier

Le Roi Soleilles 2 et 3 juin 2007 à 15h et 21h au Zénith de Montpellier

Michel Polnareff samedi 7 juilet 2007 à 21h30 aux Arènes de Nîmes

Zazie jeudi 4 octobre 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Jean-Marie Bigardjeudi 8 novembre 2007 à 20h30 au Zénith de Montpellier

Calogerodimanche 18 novembre 2007 à 20h au Zénith de Montpellier

Location : Fnac de Montpellier, Nîmes, Perpignan et Avignon, Virgin Montpellier, Carrefour, Auchan, Leclerc. Location par internet : www.ticketsud.com - www.battants.com

Chevalier et Laspales Laurent Gerra Chimene Badi Olivia Ruiz Patrick Bruel Paco de Lucia Michel Sardou
( P r o g r a m m e n o n e x h a u s t i f )
Pascal Obispo

Entretien avec Patrick Malavieille, président de la commission culturelle de la Région L-R

C’était le souhait de Georges Frêche à son arrivée à la Région en 2004, faire de la culture un poste important de la politique régionale. Le budget attitré à ce poste est passé de 13 à 31 millions d’euros. En charge de l’application de cette politique culturelle, Patrick Malavieille en a fait son cheval de bataille et après deux ans d’actions, il fait, avec nous, le point sur celle-ci et nous évoque les projets en cours et à venir. Un riche entretien qui plante bien le décor de ce que la Région souhaite faire en matière culturelle sur le territoire.

Qu'en est-il du futur budget de la culture et du patrimoine ?

Depuis notre arrivée en 2004, le président Georges Frêche a souhaité faire de ce budget un poste important parce que nous considérons que la culture est un moyen de rayonnement, d'attractivité pour le développement du territoire et d'épanouissement pour les individus. Avant nous, le budget était environ de 13 millions d'euros. En 2006, nous sommes à 31 millions d'euros et je me bats pour qu'il soit encore à la hausse en 2007. Pendant deux ans, nous avons travaillé sur la consolidation et le lancement de plusieurs actions. En 2007, nous allons pouvoir analyser ce travail et cela va nous permettre de voir ce qui est positif et ce qui l'est moins pour poursuivre sur 2008, 2009 et 2010.

Le travail en profondeur se poursuit en lien avec les conseils généraux et l'ensemble des acteurs publics (agglomérations, villes*) et privés (associations, artistes, collectifs, fédérations etc...)

Nous avons beaucoup semé ces deux dernières années et nous commençons à récolter donc à voir le résultat de nos choix politiques mais le sillon doit continuer à être tracé...

Parlez-nous de vos actions pour l'accès à la culture pour tous et partout. (coordination des actions, conventions d'objectifs, équipements*)

A notre arrivée, nous avons voulu consolider un certain nombre de lieux et leur donner les moyens de se développer et d'accueillir plus d'artistes notamment des artistes régionaux. Des lieux qui rayonnent par leur diffusion et qui organisent le territoire. Nous avons mis en place en deux ans une vingtaine de conventions d'objectifs. Celles-ci précisent les engagements de la Région ainsi que les actions culturelles auxquelles s'engagent les lieux. C'est à la fois sécurisant pour nous et pour les structures sachant que chaque convention nous engage pour trois ans et qu'à leur terme une évaluation sera faîte sur les objectifs fixés et les résultats obtenus. Un engagement public doit correspondre à des engagements clairs et précis des structures soutenus.

Tous les aspects de l'accès à la culture pour tous sont notre préoccupation que ce soit en direction du jeune public, des lycéens (avec un grand plan régional d'éducation artistique dans les lycées voté en juillet dernier sous l'impulsion de Max Lévita), des milieux défavorisés, des handicapés, des prisonniers, etc. La culture pour tous, c'est aussi arriver à intéresser nos concitoyens à des choses qui pourraient leur paraître difficile d'accès, c'est le cas avec l'art contemporain. C'est pour cette raison que nous avons réalisé l'exposi-

tion « Chauffe Marcel » qui a connu un succès important auprès du public (140 000 visiteurs). La culture partout ce n'est pas que des lieux qui concentrent de l'activités culturelles même si ces ceux là nous aident à irriguer le territoire. Nous voulons vraiment être partout. C'est pour cela que, nous lançons, avec Jean Claude Gayssot, en 2007 une grande opération qui s'intitule « Trains de culture » avec 25 projets artistiques autour de diverses formes artistiques diffusés dans les trains et les gares et avec Maryse Arditi, un Plan Régional de Formation sur la culture et le patrimoine.

S'agit-il là d'actions menées directement par la Région ?

« Avant nous, le budget culture était de 13 millions d’euros, il en est à 31 en 2006 et, je me bats pour qu’il soit à la hausse en 2007».

Nous avons un rôle "d'accelérateur de projets culturels", d'accompagnement de projets en cohérence avec les projets de politique culturelle voté en assemblée régional et non d'opérateur. Si l'on prend l'exemple de « Chauffe Marcel », il s'agit d'une proposition du FRAC acceptée par la Région. Pour les projets forts des "Chemins sacrés", "des Troubadours chantent l'art roman" ou des concerts électroniques au Pont du Gard (Laurent Garnier, Jeff Mills), qui sont le reflet d'une volonté forte du Conseil Régional d'associer le patrimoine et les musiques, ils sont le fruit de propositions d'équipes professionnelles qui ont

rencontrées nos orientations politiques. Dans le cadre de « Train de culture », de Total Festum 2007 ou de l'Eurorégion nous lançons des appels à projets où les porteurs de projets nous font des propositions et font preuve d'imagination et de créativité. Cette région a besoin d'art et de culture. Nous ne sommes plus un guichet, nous voulons des projets artistiques qui placent les publics au coeur de la réflexion culturelle.

Même Total Festum, reflet de notre engagement dans le secteur des langues et cultures régionales, et pour laquelle le Conseil Régional, et Eric Andrieu, a été très présent et initiateur, a été portée par le CIRDOC, structure où la Ville de Beziers et les 4 départements sont financeurs. L'argent de la région va aux acteurs culturels ! Ce sont eux le coeur de nos engagements.

L'aide à la création artistique est aussi un axe important de votre politique notamment dans les arts vivants

souhaite encore accentuer ces aides aux artistes. Nous défendons toutes les esthétiques sans exlusive. Nous n'oublions plus des disciplines comme les arts de la rue, les arts du cirque, la photo ou la production cinématographique.

Autre secteur, l'éducation artistique et culturelle (langues, les rencontres artistiques - scolaires*) Ce volet représente une place importante de notre politique culturelle et le budget qui accompagne ce secteur est conséquent.

« Nous avons un rôle d’accélérateur de projets culturels et d’accompagnement mais non d’opérateurs…»

Nous consacrons plus d'un million d'euros aux soutiens directs aux artistes, avec un programme d’aide avec des bourses pour les auteurs, les plasticiens, les photographes et les compositeurs. Pour le spectacle vivant, nous aidons plus de 100 compagnies par an. Nous avons augmenté nos aides à la création. Nous aidons les artistes à créer et les lieux à diffuser. Pour 2007, je

Nous agissons beaucoup sur l'ensemble du secteur de l'enseignement pour que l'occitan et le catalan y soient très présents. Nous avons lancé des actions dans les lycées notamment par rapport aux livres avec le concours « Ecrivains en herbes » et le Prix méditerranéen des lycéens. Les jeunes ont vraiment joué le jeu et l'on a pu découvrir des choses merveilleuses. Nous avons aussi lancé « Lycéen au cinéma» qui se déroule dans 65 lycées de la région et progressera en 2007 vers 90.

C'est aussi la photo qui rentre dans les lycées notamment à travers une exposition sur Chaplin dans sept lycées. Les arts plastiques, en permettant aux lycées un accès sur les grandes expositions et musées.

La poésie, le cirque et l'ensemble des arts vivants

l’art-vues • page six • décembre 06 - janvier 07 ...
INTERVIEW
«Nous avons beaucoup semé ces deux dernières années et nous commençons à récolter»
«Artistes aux lycées» «Chemins sacrés» «Total Festum» « Pôle régional du cirque» P atrick Malavieille

sont à l'honneur dans 80 Lycées avec le «Languedoc-Roussillon Lycéen Tour » qui marche très bien. Tout cela en partenariat avec des équipes artistiques engagées sur ces thématiques avec le rectorat et la DRAC. Le partenariat et la concertation sont les conditions essentielles de la réussite dans les opérations que le Président Georges Frêche et les élus régionaux décident.

Le patrimoine est plus que jamais au cœur de l'actualité dans l'action culturelle de votre politique.

Le Président Georges Frêche a souhaité que l'on soit candidat au transfert des monuments historiques que l'Etat nous propose dans la loi du 13 août 2004, dite loi de décentralisation. Il s’agit de Javols, Le Clos de la Lombarde à Narbonne, Lattes et Nages et Solorgues. Cette nouvelle loi de décentralisation est un véritable enjeu qui va marquer les années à venir. Nous avons la volonté de travailler sur le territoire par le biais d'établissements publics de coopération culturelle (EPCC). Nous siégons déjà dans celui du Musée de Céret et la Région est entrée cette année dans celui du Pont du Gard pour accentuer, notamment, la programmmation artistique d'été sur ce lieu d'envergure internationale.

Dévelloper les actions culturelles à l'année et refaire l'éclairage magnifique détruit par les inondations. Nous sommes en cours d'étude avec Tautavel pour un grand Centre Régional de Préhistoire.

De plus, à partir de janvier 2007, la même loi du 13 août 2004, confie à la Région la gestion de l'inventaire régional et des agents qui étaient précedement à la DRAC. C'est une chance pour le développement du patrimone sur le territoire pour sa connaissance et sa valorisation.

Enfin, deux grands projets sur le patrimoine immatériel on été lancés avec un plan sur 5 ans autour de la mémoire des mineurs et des républicains espagnols.

Ce projet fait l'objet d'un groupe de travail avec le GARAE (pôle ethonologique de Carcassonne), FRANC LR (la fédération Régionales des Radios associatives qui se charge de toute la collecte des mémoires), de l'Etat et de la Région qui pilotent et financent.

La politique culturelle 2006 de la Région Languedoc-Roussillon

Dès 2005, la Région Languedoc-Roussillon a voté une hausse de 76 % des crédits alloués à la culture (la plus forte hausse des régions françaises).

Soutien accru au spectacle vivant (+ 22 %)

Peut-on évoquer, le cinéma, l'audiovisuel, le livre ?

C'est le démarrage de « Languedoc-Roussillon Cinéma», la nouvelle association qui va gérer le bureau d'un accueil aux tournages et l'éducation à l'image (Ciné Ville, Un été au ciné, Lycéen au cinéma). Pour les aides au cinéma nous aidions déjà les courts métrages en 2007, nous aiderons les longs métrages et les téléfilms. Ceci est un vrai vecteur d'action économique car un tournage c'est de l'hotellerie, de l'emploi, de la restauration, des prestataires et un retour d'image pour notre belle région. Pour le livre, la Région sera à nouveau présente au prochain Salon du Livre à Paris. Nous poursuivons nos actions de soutien aux associations professionnelles régionales, aux lieux phares de la connaissance et de la transmission de la littérature comme les Voix de la Méditerranée à Lodève (manifestation littéraire la plus soutenue par le Conseil Régional...), la Comédie du Livre, le Banquet du livre de Lagrasse, le festival du roman noir à Frontignan, le Centre méditerranéen de llttérature Orale au Vigan et Joe Bousquet à Carcassonne. Nous réfléchissons aussi à des lieux de résidence d'artistes avec certains acteurs du milieu littéraire. Il n'y a plus un centre, il y a des centres ! Et les moyens ne sont plus concentrés au sein d'une seule structure mais partagés par de nombreux acteurs culturels qui défendent une vision plurielle du livre et de la lecture publique. Et, je pense qu'en 2007, nous devrions avoir la création d'une scène conventionnée «théâtre et poésie» avec le théâtre de Clermont l'Hérault. Comme nous nous y étions engagé, nous avons oeuvré pour que la politique du livre soit partout et cet exemple d'une salle dédiée au théâtre et à la poésie, que nous avons beacoup soutenue, est un parfait reflet de notre nouvelle poltique de livre. Tout comme la convention avec la Bibliothèque Nationale de France que nous allons signé en 2007 sur la numérisation des fonds des bibliothèques de la région. Nous serons la première région à engager ce travail avec les bibilothèques et les médiathèques marquant la reconnaissance de notre travail et l'engagement de notre institution auprès du réseau des bilbliothèques et des médiathèques. ■ Recueillis par Stéphane Jurand

La Région déploie en 2006 la politique mise en place en 2005 avec d'importantes nouveautés comme la structuration d'un réseau régional de salles de spectacle (plus de 20 lieux identifiés), la poursuite de l'aide aux festivals régionaux (30 manifestations prioritaires), le renforcement des aides à la création et à l'innovation artistique régionale, le lancement des " Chemins Sacrés du Languedoc Roussillon " et du festival " Les troubadours chantent l'art roman ". Un effort particulier est mis en place par la Région pour le secteur du cirque et des arts de la rue sur l'ensemble du territoire.

Cinéma, audiovisuel et multimédia

Augmentation de cette ligne de 42,9 % en autorisation d'engagement et 14,3 % en crédits de paiement.

Principales actions en 2006 : la mise en oeuvre de la convention CNC, la poursuite de l'opération " Lycéens au cinéma " en impliquant davantage de lycées, la mise en place d'un bureau d'accueil de tournage et de l'association LanguedocRoussillon Cinéma présidée par Gérard Depardieu, le lancement d'une opération " lycéens et multimédia " et l'augmentation des aides à la production.

Livre, lecture publique et littérature orale

La ligne " Livre, lecture publique et littérature orale " est en augmentation de 15 % en autorisations d'engagement.

En 2006, ses grands axes d'intervention sont : la poursuite du travail avec les partenaires professionnels, le soutien accru aux manifestations littéraires d'envergure, les aides individuelles à l'édition et bourses aux auteurs, la création d'un fonds régional pour l'acquisition et la signature de la première convention entre la B.N.F, la Région et l'Etat pour le patrimoine littéraire régional.

Langues et cultures régionales

Une augmentation de près de 50 % (0,8 Million d'euros supplémentaires), significative de la détermination de la majorité régionale à poursuivre dans un domaine essentiel pour l'identité et la vie culturelle en Languedoc-Roussillon.

En 2006, pour l'Occitan : grâce aux résultats de la Consulta, la Région a pu élaborer son projet politique pour l'Occitan sur dix ans.

Le CIRDOC devient l'outil privilégié d'inter vention de la Région ; mise en place d'une convention avec le Rectorat et le Centre régional de documentation et de pédagogie. Pour le Catalan, signature d'une convention avec

le Rectorat, le Centre départemental de documentation et de pédagogie et le Conseil général, et là encore, rédaction d'un projet politique pour le Catalan avec le Conseil général des PyrénéesOrientales.

Quelques faits marquants

- L'entrée de la Région dans l'EPCC du Musée de Céret et dans l'EPCC du Pont du Gard.

- La diffusion régionale de l'Orchestre National de Montpellier et les concerts en région du Festival Radio France.

- "Les Chemins Sacrés en Languedoc-Roussillon" et "Les Troubadours Chantent l'art Roman" proposent plus de 60 concerts de musiques anciennes et inspirés des répertoires des troubadours sur l'ensemble du territoire et dans des lieux patrimoniaux majeurs (Abbaye, église, temple, etc.).

- La structuration du Pôle régional du Cirque (plus de 200 spectacles dans toute la région).

- La signature avec l'Etat et les autres collectivités d'une vingtaine de convention d'objectifs pluriannuelle avec des acteurs culturels important de la région (Pôle Cirque Région Languedoc Roussillon, le Théâtre du Hangar, Le Centre International des Cultures Populaires de Céret, les Scénes Croisées de Lozère par exemple...)

- La signature, pour la première fois dans cette région, d'une convention avec le Centre national du cinéma (CNC) et l'Etat.

- Le lancement d'un plan régional d'éducation artistique et culturelle dans les lycées avec l'opération " Lycéens au cinéma " (plus de 60 lycées) et le " Languedoc-Roussillon Lycéen Tour " (80 lycées) pour permettre aux artistes de l'ensemble des secteurs arts vivants d'être présents dans les lycées.

- La signature d'une convention quinquennale avec les radios associatives et indépendantes de la région.

- Le soutien aux langues et cultures régionales et la première édition de la grande fête occitane "Total Festum ".

- Soutien aux jeunes compagnies et compagnies émergentes de la région à travers la manifestation du Printemps des comédiens.

- Le lancement du projet " Train de culture " dans les trains et les gares de la région

- Le lancement de bourses aux artistes plasticiens, photographes, auteurs, compositeurs.

- La grande exposition d'art contemporain "Chauffe Marcel" fait plus de 140 000 visiteurs dans 19 lieux de la région.

- Le premier lieu de fabrique dédié aux Arts de la rue ouvre en région: l'Atteline avec un financement régional majoritaire.

...
Salon du livre à Paris E xposition «Front populaire» C omédie du livre
P
o t o s © R é g i o n LR l’art-vues • page sept • décembre 06 - janvier 07
E xposition «Chauffe Marcel»
h
« Nous ne sommes plus un guichet, nous voulons des projets qui placent les publics au cœur de la réflexion culturelle »

Salle avec vue panoramique sur le parc ombragé du château. Cuisine gastronomique à base de produits frais.

OUVERTTOUS LES JOURS

MENUS DE 20 € à 45 €.

ORGANISATION DE MARIAGES, SEMINAIRES, JOURNEE DE TRAVAIL, ANNIVERSAIRE, BAPTEME…

Déjeuner de Noël à 45 € par personne.

Menu Saint Silvestre à 100 € par personne Apéritif, vins, eaux et cafés inclus.

Menu du 1er Janvier 2007 à 48 € par personne.

HÔTEL***-RESTAURANT
SAINT-MARTIN
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Pour vos petits et grands repas, pour un cadeau ou le plaisir…
CHÂTEAU
DES
Route de Puimisson – 34490 Murviel lès Béziers Tél : (0033) 04 67 32 06 54 Site : www.hotel-château-saintmartindeschamps.com E-mail : r eservation@hotel-chateau-saintmartindeschamps.com
La Grappe d’Or
Restaurant «
»

Troisième volet des dossiers consacrés à la culture dans les villes : Acte 3 BÉZIERS

Béziers et la culture

Béziers

va faire parler d’elle en 2007, c’est la raison pour laquelle l’Art-vues lui consacre un de ses dossiers sur «les villes et la culture ». Sont prévus : une médiathèque, conçue par Jean Michel Wilmothe qui nous dit-on, sera « une des plus belles de France », une salle de spectacle que certains déjà appellent le « petit Zénith » qui pourra accueillir entre 500 à 2500 personnes ; un théâtre des Franciscains entièrement rénové qui va devenir, autour de Jérôme Savary, un lieu de création artistique et de résidence ; un studio de répétition et d’enregistrement pour la création, les musiques électroniques. Pour faire le point sur ces changements majeurs et sur tous les autres aspects de la politique culturelle biterroise, notre rédaction a croisé les regards des cinq principaux intéressés : le maire de la ville Raymond Couderc, son adjoint à la culture Elie Aboud, l’élu en charge des arts plastiques Didier Bresson, le directeur de la culture Bruno Deschamps et Christophe Burte qui a en charge les musiques actuelles.

Autour de ces regards croisés, des entretiens, des témoignages, des analyses des acteurs culturels locaux, galeristes, artistes, conservateurs, archéologues, chorégraphes, militants culturels… Encore une fois, un dossier qui ne se prétend pas exhaustif mais vise plutôt à porter un autre regard sur les villes de notre région, quitte à combattre, comme c’est le cas à Béziers, les idées reçues.

Pascale Ammar-Khodja

Première idée reçue: les villes moyennes comme Béziers consacrent peu d’argent à la culture. Ici, le budget culture 2006 était de 8,9 % et va croître encore en 2007 pour atteindre les 9,80 %. Quand on l’interroge sur ce parti pris, le premier intéressé, le maire de la ville, Raymond Couderc s’explique. « Pendant longtemps, Béziers a connu une dépression économique et des difficultés dans tous les domaines. Au final les Biterrois pensaient plus à faire face aux urgences qu’à construire quelque chose de valorisant et de positif. Aujourd’hui la ville va mieux; sur le plan économique, dynamique et dans son développement. Nous recevons en effet de très nombreuses populations en ce moment. Les conditions sont donc plus faciles pour faire ce qui n’a pas été fait. C’est effectivement une volonté politique de mettre l’accent sur une politique culturelle négligée par force, faute de moyens et peut-être aussi par manque d’intérêt de nos prédécesseurs».

Un choix visiblement partagé par son adjoint à la culture, Elie Aboud: «Le budget de la culture a gagné un point en un an. C’est notamment lié aux investissements prévus pour Béziers. En fait, à Béziers, il y avait un réel manque culturel. J’ai toujours

pensé qu’avant de s’occuper de contenus, il faut préparer le contenant. Et les structures faisaient défaut. Quatre investissements majeurs verront le jour entre juin et octobre 2007. En 2007, poursuit-il, le budget culturel va atteindre 185 euros par an et par habitant, ce qui nous rapproche des villes les plus branchées sur le plan culturel »

Un avis partagé également par le directeur de la culture, Bruno Deschamps: «La vie culturelle se développe de façon extrêmement forte à Béziers. La politique culturelle biterroise est riche et diversifiée pour une ville de cette importance. Tous les domaines de l’action culturelle y sont abordés, ce qui la distingue de villes qui ont des priorités très fortes et parfois moins de moyens. On peut dire aujourd’hui qu’à Béziers, il y a une vie culturelle importante compte tenu de la taille de la cité». Lorsqu’on lui demande de la définir, il précise que c’est une vie portée à la fois par les instituions et les artistes et cite en exemple le milieu musical « extrêmement important notamment dans le domaine des musiques actuelles», il cite aussi 3 ou 4 compagnies de théâtre dont Làbas théâtre«son prochain spectacle est programmé aux Franciscains» ou la compagnie l’Esquive d’Hélène Azéma «qui est programmée elle aussi dans la saison». Côté danse, « la compagnie Mulleras dispose d’un très beau studio à Béziers»

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DOSSIER
à la culture
les villes de la région.
Perpignan et Avignon, voici Béziers.
Suite de nos dossiers consacrés
dans
Après
P h o t o © G V i a u x
« Le budget culture passe de 8,9 % en 2006 à 9,8 % en 2007»

La culture à Béziers

DOSSIER

Une grande médiathèque pour fin 2007

En 2007, des projets ambitieux feront définitivement émerger la ville sur le terrain culturel. Parmi eux, une médiathèque, confiée à un très grand architecte et portée par l’Agglo.

«Le projet avance bien. Le gros œuvre est terminé. Le second œuvre va commencer et sera terminé avec un peu de retard, en septembre 2007. L’ouverture est prévue 3 mois après, le temps d’installer et d’équiper la structure». Raymond Couderc tout en décrivant l’avancée du projet en mesure l’impact. «Ce sera d’abord une formidable proposition de consommation culturelle, très large et très importante. La médiathèque va évidemment avoir des incidences sur l’urbanisation et la vie du quartier. Elle devrait rayonner au-delà, par la distribution de la lecture sur 13 communes de l’agglo ». La signature de Wilmothe lui assure une renommée nationale pour ne pas dire internationale. Bruno Deschamps en est conscient mais voit aussi l’impact en terme d’urbanisme. «C’est un beau projet qui va faire du bruit, mais qui va aussi changer le paysage de la cité. Personne n’imagine encore ce qu’un outil de cet ordre peut avoir comme effet

dans la ville. Il va être très beau, c’est évident. Il va rencontrer un énorme succès, générer de vrais flux de public, probablement déplacer les mouvements de circulation piétonne et identifier différemment le quartier. La médiathèque est en effet volontaire-

ment implantée dans un quartier en plein devenir. Il y a déjà l’Université, le Cirdoc. Avec cette nouvelle structure l’image du quartier aura à voir avec la matière griseet deviendra un quartier important de la ville».

Jérôme Savary, retour aux sources

La rénovation des Franciscains s’accompagne d’un événement également très médiatique: l’installation de Jérôme Savary, un proche du directeur de la culture Bruno Deschamps. Un retour aux sources en quelque sorte.

«Savary a déjà signé avec Venise, New York, Munich. Les artistes vont venir du monde entier aux Franciscains, pour travailler et créer», nous dit avec enthousiasme Elie Aboud. Mais que va t’il vraiment se passer aux Franciscains? Bruno Deschamps développe l’idée du projet. «Dans un premier temps, il s’agit de réhabilitation du patrimoine: l’ancien couvent des Franciscains, en friches et adossé au théâtre construit dans l’ancienne chapelle. L’objectif est d’en faire un complexe comprenant des chambres – à partir des cellules des moines, une salle de répétition de musique, un restaurant et des entrepôts ateliers de décors et costumes. Toutes les chaînes de fabrication d’un spectacle seront représentées. Il y aura aussi des possibilités d’hébergement, avec en bout de course, bien sûr, le théâtre». Les Franciscains vont donc être confiés à Jérôme Savary qui va y

Danse : la Compagnie Mulleras au cœur de la création, l’enseignement et la diffusion

La compagnie Mulleras est une compagnie de danse qui a délibérément choisi de s’installerà Béziers. Elle est codirigée parDidierMulleras et sa femme Magali Viguier. Ces deux chorégraphes français, l’ont créée en 1986 à Béziers, au sein du Centre C.E.D, qui abrite depuis leurs activités et projets (création, enseignement, diffusion). Depuis, ils ont créé 26 pièces chorégraphiques. Leurs récents spectacles sont régulièrement diffusées en France et à l’étranger. En 2007, la création «Traces – 96 détails» présentée en première au théâtre de Béziers les 1er et 2 décembre, bénéficiera d’une riche diffusion en Languedoc-Roussillon, notamment à MontpellierDanse, au Périscope de Nîmes et au Médiatorde Perpignan. Rencontre avec DidierMulleras, un des artistes importants de la ville.

Pouvez-vous nous parler de ses origines et du projet de départ ?

Après notre formation, Magali et moi avons été interprètes et assistants dans plusieurs compagnies. Nous avons eu très tôt le désir de créer notre propre aventure de compagnie. Nous souhaitions dès le départ développer un projet artistique complet, avec une équipe de danseurs et de chorégraphes professionnels, sur trois axes: création, formation, diffusion. Nous avons trouvé un lieu, proche du Canal du Midi, vaste entrepôt que nous avons nous-mêmes aménagé, sans aides officielles, afin de recevoir l’ensemble de nos activités (création de spectacles avec notre équipe, enseignement chorégraphique pour tous les publics, sensibilisation et diffusion chorégraphique).

Comment a-t-il évolué depuis ?

Les studios du Centre CED fonctionnent depuis vingt ans, et toujours dans l’esprit que nous souhaitions: pas simplement une école de danse, mais un lieu de création, un atelier d’artistes, ouvert, réceptif à la danse d’aujourd’hui, afin de mieux la partager avec le public. Depuis, le public pratiquant la danse au Centre CED est là chaque année, fidèle, et répond favorablement à nos propositions. Pouvez-vous décrire votre travail actuel de création ?

Nous travaillons depuis début 2006 sur le projet «96 Détails», un chantier de créations numériques et scéniques prévu sur trois ans jusqu’en 2008. Cette œuvre fait suite à nos deux précédents projets à long terme, « Mini@tures » et «Invisible», également liés

«La spécificité de notre travail de création actuel, tient à la conception d’œuvres chorégraphiques nomades et transversales liées à l’image et au multimédia, pouvant tout à la fois se proposer sur scène et sur écrans.»

à l’image et au multimédia. Depuis 1997, notre équipe a souhaité dédier son parcours de création chorégraphique à une expérimentation transversale, liée à l’image et aux nouveaux médias. Nous avons conçu, avec notre ami et fidèle collaborateur Nicolas Grimal, notre site internet en 1998, comme un «laboratoire» de créations numériques. Le site web sert de base artistique à nos projets actuels et permet également de les diffuser auprès du public français et international.

Comment définiriez-vous votre «style»,

votre spécificité, votre identité ?

L’identité de la compagnie et la visibilité de son travail ont été affirmées autour de 1999, avec le projet«mini@tures», qui présente à la fois un spectacle vidéo-danse et un ensemble de 100 micro-métrages dansés sur le web. Le public connecté s’est chaleureusement emparé de cette œuvre, ainsi que les médias, et nous sommes reconnus depuis cette époque comme étant parmi les premiers à avoir rendu la danse visible et lisible sur le réseau internet. C’est majoritairement l’image que le public a de nous. La spécificité de notre travail de création

actuel, tient à la conception d’œuvres chorégraphiques nomades et transversales liées à l’image et au multimédia pouvant, tout à la fois, se proposer sur scène et sur écrans.

En ce sens, nous concevons des projets numériques et scéniques, des œuvres polymorphes et modulables, qui sont volontairement fragmentés et se présentent dans divers cadres de lecture, participant toujours d’un aller-retour incessant entre la « boîte noire » des scènes de théâtres, et les écrans vidéo ou informatiques. Notre style chorégraphique et même notre style artistique, sont parfois indéfinissables, car ils se jouent volontairement des cadres de lectures strictement réservés à ce que nous mixons et mettons en œuvre.

En effet, nous travaillons la danse au-delà des scènes qui lui sont traditionnellement réservées. De même, nous proposons le multimédia en l’éloignant souvent de son utilisation principale qui reste avant tout bureautique ou informative. Enfin, nous présentons l’image et le film sur des supports et dans des cadres qui ne sont pas ceux d’une salle de cinéma ou d’un poste de télévision.

Donc, hormis la continuité dans le processus d’élaboration web – scène, nous allons dans des directions très diverses, avec des projets aux tons parfois très opposés (graphisme, humour et poésie pour «mini@tures», univers énigmatique et parfois sombre pour « Invisible »).

Comment travaillez-vous avec les danseurs ? Nous demandons aux danseurs de notre équipe,

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Le projet «Mini@tures» a marqué un nouveau virage pour la compagnie «A la recherche de Joséphine», spectacle de Jérôme Savary, les 8 et 9 février au Théâtre

installer sa compagnie. Il y répétera et créera ses spectacles, invitera d’autres équipes françaises ou étrangères. Il ne s’agit pas de «faire une programmation», mais de reproduire 3 ou 4 des créations dans l’année à Béziers. «Ces dernières seront intégrées ou pas dans la programmation du théâtre en fonction de leur cohérence avec celle-ci» préciset-il. Nous sommes donc dans une perspective de complémentarité plutôt que de concurrence, n’en déplaise aux mauvaises langues. Car Jérôme Savary est un proche de Bruno Deschamps qui aime son travail et est très content de l’accueillir à Béziers. «C’est un concours de circonstance et de désir. Nous avions la chance que Jérôme habite à 30 km de Béziers et avait atteint la limite d’âge pour diriger un théâtre national. Ce qui ne l’empêchait pas, bien évidemment, de continuer à travailler. Souvenons-nous qu’il a commencé sa carrière aux Franciscains. Nous avions donc un vrai désir commun que cela se fasse. J’ai toujours eu beaucoup de sympathie et d’affection pour ce très grand artiste, qui, il faut le dire, a écrit une page entière de l’histoire du théâtre français». Et Bruno Deschamps de faire remarquer facétieusement qu’elles ne sont que quatre personnalités vivantes du monde du théâtre à faire partie du… Petit Larousse! Jérôme Savary en est, nous avions

notamment à Elisabeth Nicol et Sèverine Prunera qui interprètent nos œuvres fidèlement depuis plus de dix ans, un double travail: danser pour un public présent au sein d’un spectacle vivant, danser pour l’objectif d’une caméra afin d’élaborer nos courts-métrages et nos modules interactifs. Notre équipe actuelle est réduite, nous pouvons ainsi tous travailler dans une pleine connaissance partagée des impératifs et des directions à suivre afin de concevoir nos œuvres.

Que signifie pour vous être chorégraphe aujourd’hui ?

Rester ouvert au monde, à ses avancées et à ses dysfonctionnements. Rester libre d’en parler ou pas au sein de nos œuvres. Rester libre. Ouvrir la danse à de nouveaux regards. Amener le corps dansé sur de nouveaux territoires.

Et que signifie et implique «avoir» sa compagnie ?

Selon les moyens dont elle dispose, une Compagnie chorégraphique professionnelle peut exister de deux façons: soit épisodiquement, le temps d’une création de spectacle puis lors de la tournée du spectacle, soit de manière permanente, avec des artistes impliqués au quotidien dans le travail de recherche chorégraphique, de création et de diffusion des œuvres. Nous sommes dans le deuxième cas. Notre Compagnie existe et œuvre donc toute l’année, tant sur le terrain de formation et d’ateliers ouverts au public que dans l’élaboration des spectacles et des tournées. L’équipe actuelle travaille à Béziers tous les jours, en fonction d’un planning annuel prédéfini.

Quels sont vos projets de tournée ?

La diffusion de nos spectacles et de nos œuvres, au-delà de son importance souhaitée dans notre projet artistique, est ce qui nous permet concrètement de continuer à exister et à avancer. Les tournées viennent fréquemment en compensation de l’absence ou du manque de subventions territoriales, afin d’équilibrer, lorsque cela est possible, notre budget de

Trois questions à Raymond Couderc, maire de Béziers

« Ce que j’avais promis est engagé avec un "petit plus" : Savary »

Etes-vous un homme de culture ? Plutôt arts vivants, arts plastiques, lecture … ?

Je vais au théâtre, dans les expositions, je ne cours pas les festivals mais j’assiste régulièrement à des concerts ou des spectacles. Je suis plutôt « arts vivants ». Concernant la lecture, le problème c’est que je passe des journées et des soirées entières à lire des rapports, des lettres. Quand je lis ce sont plutôt des livres d’histoire !

En arts plastiques, j’aime énormément la sculpture, la peinture aussi. Je reste assez hermétique à l’art contemporain non figuratif. Je ne le rejette pas pour autant. Chacun a sa sensibilité. Je vibre beaucoup plus souvent devant une œuvre moderne que contemporaine.

Que pensez-vous surce que votre politique culturelle peut apporterà vos concitoyens ?

Un enrichissement personnel d’abord et avant tout. Mais chacun d’entre nous connaît désormais les retombées culturelles indirectes : à l’enrichissement culturel personnel, il faut aussi ajouter un enrichissement économique pour la ville.

Par exemple, la venue de Savary. Nous faisons un gros effort pour l’accueillir avec l’espoir que dans son sillage viendront aussi beaucoup de personnes actives, de façon temporaire ou plus fixe. Notre politique culturelle vise aussi à changer l’image de Béziers. Ce sera encore le cas avec la grande salle que nous allons inaugurer dans 8 ou 9 mois. Ce sera la seconde salle en région après le Zénith de Montpellier pour sa capacité en version concert debout. Ce projet est très réfléchi. La jauge de notre future salle correspond mieux aux attentes des artistes et des tourneurs. Quand les entreprises s’installent dans une ville, elles entraînent avec elles des cadres qui ont des familles et un niveau d’exigence culturel important. Jusque là, nous n’étions pas en mesure d’y répondre de façon correcte et étions donc moins attractifs. Avec ces nouveaux projets, le niveau sera atteint. Ainsi pour moi, si la culture n’est ni forcément l’élément central d’une politique, ni son point de départ, elle est néanmoins fondamentale.

Votre bilan d’action culturelle à, disons presque, mi-parcours ?

Je peux dire que ce que j’avais promis est engagé, avec un petit plus : l’arrivée de Savary. J’avais repéré des manques, en direction des jeunes et des musiques actuelles notamment ainsi que le besoin d’une médiathèque. ■

travail grâce à Internet, puis sur scène lors de nos tournées en France. Nous sommes désormais très liés à Béziers dans l’esprit du public et des réseaux professionnels. Je pense que les diktats géographiques pour achever un projet artistique, appuyés parfois de proverbes poncifs tels que « nul n’est prophète en son pays », sont actuellement en perte de vitesse. Nous en sommes la preuve tangible. Que pensez-vous de Béziers d’un point de vue culturel ?

fonctionnement. Au-delà de nos tournées en France, notre Compagnie a depuis 2000 l’incroyable chance de diffuser régulièrement ses spectacles à l’étranger, soit à ce jour 25 pays visités par nos spectacles. Nous travaillons donc actuellement à concrétiser parallèlement nos tournées françaises et nos diffusions internationales, lesquelles seront pour 2007-2008 majoritairement concentrées sur l’Asie, l’Amérique du nord, l’Amérique Latine, et l’Europe. Nos tournées, notamment à l’étranger, nourrissent à la fois notre réflexion et alimentent la base de données dans laquelle nous puisons pour constituer nos œuvres. Ici ou ailleurs, et parfois même très loin de Béziers, nous prenons toujours le temps de créer, filmer, d’enregistrer du son lors de nos déplacements à l’étranger, afin de s’en servir ultérieurement. Notre nouveau spectacle est d’ailleurs construit à partir de ces traces, glanées lors de ces tournées étrangères, qui restent des instants forts pour nous tous ici. La rencontre de regards autres, géographiquement et parfois socialement éloignés des regards français, est ce que je préfère dans nos tournées à l’étranger.

Au-delà même du plaisir de voyager d’un bout à l’autre de notre planète, le fait de présenter nos spectacles au public de Sao Paulo, Jakarta, Los Angeles, Bombay, Mexico, Hanoï, ou Bangkok, nous permet de vivre des sensations scéniques et humaines intenses, neuves, et surtout de recueillir ces regards «d’ailleurs», et les avis que nous y recevons, comme autant de bonnes raisons pour pérenniser notre souhait de créer «pour tous», sans élitisme ni ostracisme.

Quelles conséquences cela a-t-il pourvous d’être à Béziers ? Avantages, inconvénients?

J’aime le Sud, donc sur un plan quotidien, et au-delà des mes racines puisque je suis né ici, Béziers est une ville agréable et facile à vivre. Professionnellement, le seul inconvénient a toujours été un manque de visibilité de notre équipe, puisque sur un plan national, un chorégraphe est plus «visible» et repérable lorsqu’il est à Paris ou dans une capitale culturelle régionale comme Marseille, Lyon ou Montpellier. Mais cette donnée a changé, dès lors que le public français a pu découvrir notre

Je trouve que la Ville, lentement mais sûrement, va depuis plusieurs années vers une expansion culturelle évidente, à la fois dans l’appropriation des outils culturels et des équipements de la Ville par le public, que par les propositions culturelles et artistiques qui sont faîtes ici, tant par le Théâtre que par d’autres opérateurs associatifs ou privés. Il y a ici des acteurs culturels importants, qui méritent attention: je pense notamment à Pierre Astrié et Denise Barreiros de la Cie LàBas Théâtre, qui mènent ici depuis 15 ans un projet artistique de très grande qualité, dédié tant au terrain qu’à la scène. Dans cette optique, la prochaine venue de Jérôme Savary et l’ouverture de son projet culturel aux Franciscains, est une bonne chose pour Béziers et les biterrois, une excellente opportunité pour la ville de faire valoir son identité culturelle et ses choix, identité à laquelle nous participons de fait, et avec plaisir, lorsque nous quittons la ville pour présenter nos œuvres ailleurs et parfois très loin : à chaque fois, Béziers est inévitablement associé à l’image de la compagnie, et je suis heureux de participer ainsi à la communication de son identité. La Ville a d’ailleurs compris que nous faisions partie de ses acteurs culturels importants, ceux qui sont ici , qui « font » ici, qui vont montrer «ailleurs», et qui reviennent pour continuer à faire « ici ». La Ville nous apporte un soutien fidèle depuis 2003, tant sur la coproduction de nos spectacles que sur des aides ponctuelles de soutien officiel à nos tournées étrangères. ■

l’art-vues • page onze • décembre 06 - janvier 07 DOSSIER La culture à Béziers
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« Traces – 96 détails », les 24, 25 et 26 janvier (saison Montpellier Danse)
« Nous sommes désormais très liés à Béziers dans l’esprit du public et des réseaux professionnels »

BÉZIERS DECEMBRE JANVIER

DES SPECTACLES

Traces (96 détails) - Danse - Création

vendredi 1er à 20h, samedi 2 décembre à 19h30 et 21h

Théâtre Municipal

Orchestre de Chambre de Salzbourg - Musique

mercredi 6 décembre à 20h - Théâtre Municipal

Une chanson bonne à mâcher ! - Théâtre

jeudi 7, vendredi 8 décembre à 20h - MJC

La Barbe Bleue - Théâtre, tout public à partir de 7 ans

mardi 12 décembre à 15h et 19h - Théâtre Municipal

Le Pays du Sourire - Lyrique

samedi 16 décembre à 19h30 - Théâtre Municipal

La reine des flaques d'eau - Cirque Romanès

jeudi 21, vendredi 22 décembre à 20h -Théâtre Municipal

Ballet du Grand Théâtre de Genève - Danse

jeudi 11 janvier à 20h - Théâtre Municipal

Fou de la Reine - Théâtre - Création

vendredi 12 à 20h, samedi 13 à 19h30

dimanche 14 janvier à 17h - Théâtre des Franciscains

La balle rouge - Théâtre visuel et musical jeune public

mardi 16 janvier à 15h et 19h – Théâtre Municipal

Le chapeau de paille d'Italie - Théâtre vendredi 19 à 20h, samedi 20 janvier à 19h30 - Théâtre Municipal

La Fin des Terres - Théâtre

mardi 30 janvier à 20h - Théâtre Municipal

DES EXPOSITIONS...

Exposition d'artistes groupés : Antoine Paoletti, Stephen Stevenson, Sylvie Veillith Garanger du 12 décembre au 14 janvier

Océan Sud 1994-2004 : François Malbreil du 19 janvier au 4 mars

L'art du verre

dans les collections biterroises publiques et privées jusqu’au 31 décembre

" Sur America, larga noche hasta el sol "

Carnets de voyage, du Mexique à la terre de feu jusqu'au 21 janvier

DES RENDEZ-VOUS MUSICAUX…

Présentation albums : Les Corruptibles - Pascal

Aguinalin - le 19 décembre à 21h au Théâtre des Franciscains

Faenas Digitales :

Forum – Dj’s set’s – Live - Performances - Expositions avec Vitalic, The Hacker, Thomas Schumacher le 28 décembre à partir de 17h

Aux arènes (sous chapiteau chauffé).

Envoi des programmes sur simple appel : Direction de la Culture et des Théâtres 04 67 36 82 30 www.ville-beziers.fr

Théâtres
82 ●
36 81 60 ●
36 82 30 ● Espace
28 44 18
Q U E L Q U E S R E N D E ZV O U S P A R M I T A N T D ’ A U T R E S ●
(location) 04 67 36 82
Musées 04 67
Action Culturelle 04 67
Riquet 04 67
5 5 1 1 è è m m e e Les fiches de candidature vous seront expédiées sur demande Inscriptions et renseignements : Société des Beaux Arts - 2, rue Relin 34500 BÉZIERS Tel : 04 67 49 18 58 Fax : 04 67 49 51 24 e-mail : bozartbeziers@Yahoo.fr Site : www.bozard.new.fr CC oo m m m m uu nn ii qq uu éé aa uu xx AA rr tt ii ss tt ee ss se tiendra du samedi 21 Avril au samedi 5 Mai 2007 au "Mail Plein Sud" Espace Chapat Allées Paul Riquet Le retour d’un Maître invité d’Honneur « peinture » : Paul AMBILLE Biterrois d’origine et ex-Président de la Fondation Taylor STRATOS Invité d’Honneur « Sculpture » EURGAL Invité de Prestige « Peinture » des de la

compris. «Le grand Magic Circus des années 70 a été une révolution. Beaucoup de choses me touchent dans ce qu’il fait. Et ce qui n’est pas négligeable, il est très agréable de travailler avec lui. On se comprend bien, vite. Jérôme est très sérieux dans le travail».

Une opinion que partage le maire de la ville, Raymond Couderc pour qui, il semble que la rentre avec Savary ait dépassé le cadre professionnel. «C’est une rencontre de projets, mais aussi une rencontre personnelle. Je ne le connaissais pas et j’ai découvert avec plaisir que c’était un homme simple, agréable qui a compris que nous faisions un gros effort pour ce projet. Ce n’est pas un ingrat comme peuvent parfois l’être certaines stars qui considèrent que les choses leur sont dues. On a joué franc jeu dès le départ. Je lui ai expliqué jusqu’où nous pouvions aller financièrement. J’ai donné la limite, cela ne lui a pas fait peur. Il a compris, et un peu comme des anciens marchands, on a topé! C’est un grand professionnel».

L’intérêt affiché par l’équipe municipale est artistique mais aussi médiatique et économique. Artistique, car il permettra d’accueillir de façon permanente, dans une durée assez longue (au moins 3 ans) des artistes qui vont participer à la vie de la ville. «Cela a du sens, poursuit le directeur de la culture. Tout bouillonnement artistique est bénéfique à tout le monde ». Intérêt médiatique encore avec la notoriété de Savary et son image. Intérêt économique enfin dans la mesure où le projet est financé aux 3/4 par l’Etat et le ministère de la culture ; 1/4 seulement revenant à la collectivité.

Une salle pour les musiques actuelles

Béziers va se doter d’une nouvelle salle de concert, «en dur, extrêmement bien équipée, luxueuse dans le bon sens du terme » précise Bruno Deschamps, d’un studio de répétition et d’enregistrement particulièrement destiné aux musiques actuelles. il s’agit de développer le secteur musical, notamment en direction des jeunes, une cible importante de la politique biterroise.

« Une ville universitaire a besoin d’une vie cultuelle active et variée. Notre ambition est que Béziers accueille jusqu’à 5000 étudiants.

Ce n’est pas énorme, mais cela donnera une vraie valeur ajoutée à la cité. Pour cela, il nous faut

« Festa d’Oc», un festival occitan, chaque année en juillet

quelques pôles d’excellence étudiants. C’est pourquoi nous avons choisi de rajeunir la ville qui a vieilli pendant longtemps. Avant, la seule perspective pour les jeunes biterrois de trouver du travail était de quitter leur ville natale pour partir en formation ou démarrer leur vie professionnelle. Si on veut que les jeunes restent à Béziers, il faut leur proposer notamment des activités culturelles qui correspondent à leurs goûts».

«Nous avons choisi de rajeunir la ville qui a vieilli pendant longtemps…»

Christophe Burte, président de L’A.R.C.L.AM, répond chaque année à un appel d’offre de marché public, relatif à des missions d’actions et de médiations culturelles. C’est dans ce cadre qu’il intervient sur différents rendez-vous culturels, organisés par la Mairie de Béziers.

Christophe Burte s’implique tous azimuts mais avec cohérence: Fête de la Musique, festival Festa d’Oc, Féria, journées thématiques Musique Toutes, présentations d’albums d’artistes locaux, Faenas Digitales, spectacles musicaux de la saison du

théâtre municipal, soirées Croque Notes. Il définit les musiques actuelles comme «Des musiques d’échanges, de partages, de rencontres. Le jazz, la chanson, le rock, l’électro, le hip-hop, le rap. La scène départementale et régionale est très riche. Différentes initiatives intéressantes sont en place, la Fédération des musiques actuelles de l’Hérault, le 34 Tours». Elles ont gagné du terrain à Béziers, même dans la «traditionnelle» Féria où « elles sont très présentes sur la grande scène de la Place de la Madeleine, avec une programmation régionale, nationale et internationale. Plus généralement, les musiques actuelles occupent une place importante dans l’ensemble des rendez-vous musicaux de la ville : Musique Toutes, Fête de la Musique, Faenas Digitales, Croque Notes, précise et poursuit Christophe Burte . Par exemple, «Les Faenas digitales, autre spécificité biterroise, proposent des forums, des expositions, des stands, des perfor-

Au sujet du « Mr Culture » de Béziers : Elie Aboud (adjoint au maire chargé de la culture)

« Pas de regret mais plutôt une ambition pour le 3ème mandat»

« Je suis médecin interniste, spécialisé dans les maladies vasculaires et praticien hospitalier. J’ai

connu Raymond Couderc en 1989, j’ai fait un bout de chemin avec lui entre 89 et 95. Lorsqu’il a été élu en 95, je suis devenu adjoint à l’enseignement universitaire, pendant le 1er mandat. En 2001, j’ai réitéré mais avec trois

délégations: l’enseignement universitaire toujours, la jeunesse et la culture. Ce sont trois grandes délégations qui demandent un fort investissement, d’autant que je m’occupe aussi du monde associatif. Je travaille évidemment à temps partiel. ABéziers, il existe aujourd’hui 870 associations dont 150 consacrées à la culture, le terreau est fertile.

J’ai 46 ans, je suis marié et j’ai deux enfants. Je reste passionné par ce que je fais. Je n’ai pas de regret, plutôt une ambition pour le 3ème mandat: essayer d’avoir une politique muséale plus déterminée avec une redéfinition de l’espace muséal à Béziers qui

est polyvalent, afin de créer un pôle d’excellence. Puis, nous rapprocher du théâtre privé des Variétés. La puissance publique ne peut pas tout porter mais je ne désespère pas de trouver une solution culturelle pour ce lieu. Ce qui permettrait de jouer sur trois registres: le théâtre des Franciscains avec Savary destiné aux créations, le théâtre municipal de Béziers, véritable bijou à l’Italienne pour les diffusions plus importantes et un théâtre annexe pour d’autres projets. Enfin, je voudrais continuer à valoriser le patrimoine». ■

mances et bien sur des dj’s set’s et des live’s, associant intervenants, collectifs, et artistes, régionaux, nationaux et internationaux. Cet événement se déroule dans une période relativement vierge d’événement électro. L’accès est gratuit. On notera deux moments forts: la venue de Vitalic, artiste phare et référence de la scène électro techno internationale, pour un live événementiel et le forum proposé par le collectif Groove of Satyre».

Béziers,

c’est aussi cinq festivals

Mais les nouveaux investissements quoi que très importants ne doivent pas non plus cacher le travail de fond réalisé précédemment. Lorsqu’on le questionne sur sa politique culturelle globale, Elie Aboud répond: «elle est polyvalente »

Mais encore ? « C’est une politique polyvalente dans le sens où nous avons trois musées ainsi qu’un espace taurin avec des collections très intéressantes. Nous disposons d’un conservatoire, et l’école de musique qui est passée à l’Agglo comptabilise plus de 1000 élèves. Une nouvelle MJC a été construite. Elle compte désormais 1200 adhérents. Et nous avons évidemment des événements structurants toute l’année»

Béziers, fait-il remarquer, c’est aussi cinq festivals: flamenco en octobre ; comédie musicale en janvier; rire et humour en mars; une fête populaire médiévale avec l’office de tourisme en avril (Caritats) ; un festival occitan (Festa d’Oc) en juillet où Béziers valorise la culture occitane et l’ouvre sur le monde avec chaque année, un thème, une symbolique différente. Cela a été par exemple, les femmes de la Méditerranée, la musique orientale, explique-t-il,avant d’évoquer un nouveau festival qui verra aussi le jour en 2007 : le festival des légendes dans les Arènes avec le groupe NRJ, Nostalgie, chérie FM et qui « sera consacré aux chanteurs qui ont marqué l’histoire. Aucun contrat n’est encore signé mais on entend parler de Polnareff, Eddy Mitchell… En tous cas la programmation sera de ce registre-là.Sans oublier qu’en août nous avons un événement culturel au sens large, la Féria »

Didier Bresson, la cheville ouvrière des arts plastiques

Pour les arts plastiques, il faut s’adresser à Didier Bresson à qui Béziers doit la rénovation de l’Espace Riquet.

Né le 20 mai 1954 à Béziers, il est élu depuis 2000, Délégué aux arts plastiques et à la tauromachie, deux passions apparemment pas contradictoires.Il a d’ailleurs créé une école taurine à Béziers, tout à fait originale, qui fonctionne et se développe depuis 4 ans. Certains de ses élèves commencent déjà à se produire. Galeriste depuis 14 ans, il évoque son parcours et la place des arts plastiques dans la politique culturelle de la ville. Sa reconversion s’est opérée à la maturité. A 38 ans, il quitte définitivement le monde de l’immobilier pour ouvrir un lieu dédié aux arts plastiques à Béziers. Une initiative qui n’a rien d’un caprice, puisque Didier Bresson est déjà collectionneur et a tissé de solides liens avec certains artistes, dont Adrien Seguin qui sera en la matière son ami et son guide dans ses débuts. «Je ne connaissais personne. Il m’a tout de suite dit :je t’aiderai. Et il m’a ouvert toutes les portes!». L’émotion pointe dans la voie de l’élu-

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galeriste au souvenir de ce qui fut visiblement une belle aventure humaine entre les deux hommes. Didier Bresson rendra d’ailleurs un bel hommage dans sa galerie* à ce peintre singulier et puissant, particulièrement émouvant, disparu le 22 janvier 2005. Il était un personnage tout à fait hors norme, «Rebelle, volontiers anarchisant, solitaire, grognon, observateur caustique de ses contemporains. Ses toiles, brossées à grand coup d’énergie, sont les multiples représentations d’une étrange comédie humaine ».

«Ce qu’on a essayé de rectifier, précise-t-il, au niveau de l’Espace Riquet, c’est l’absence de suivi. Le lieu n’avait pas d’identité». Il était prêté tour à tour à diverses associations de niveaux et de propos très différents. Dur d’installer dans ce contexte une image, des repères pour le public. Encore plus dur de le fidéliser « C’était un très beau lieu, mais qui fonctionnait avec très peu de moyens et qui n’avait pas de conservateur quand je suis arrivé. Or, si l’on veut monter en qualité de programmation, proposer de grandes expositions, des peintres et des artistes de renom, il faut parvenir à convaincre les collectionneurs de nous prêter des œuvres. Pour cela, l’espace devait gagner en notoriété et en image. Je voulais aussi promouvoir de jeunes talents ».

L’Espace Riquet s’est donc doté d’un conservateur il y a deux ans et Béziers ambitionne d’accueillir très bientôt Poliakoff. Didier Bresson légitimement fier du chemin parcouru : « Tout cela est lié à un véritable travail de fond. Aujourd’hui, nous sommes soutenus financièrement par la DRAC. Notre ambition est d’atteindre le niveau de Lodève ou de Céret, sans pour autant tomber dans le panneau du « déjà vu». Il nous faut continuer à faire découvrir des univers inconnus à notre public, de jeunes artistes par exemple. Aux vernissages, nous accueillons de plus en plus de monde ». Didier Bresson est un homme de découverte et d’aventure. C’est d’ailleurs cette curiosité permanente qu’il pratique aussi dans sa galerie qui le fait

avancer et lui a permis de professionnaliser un espace dédié aux arts plastiques. Mais l’élu veut aussi aider les artistes par l’intermédiaire d’ateliers prêtés pendant un an voire un peu plus. A l’issu de leur résidence, ces derniers s’acquittent de leur «dette» par un tableau. Une façon d’enrichir le patrimoine contemporain de la ville. Parfois, l’Espace présente le travail de ces artistes, sous forme d’exposition collective notamment. En mars, l’Espace Riquet accueillera le peintre expressionniste Serge Labegorre.

Béziers et son identité culturelle

Peut-on en déduire que la ville, au-delà de ses multiples axes développés, a une identité culturelle définie ?

«Il y a Béziers l’espagnole, avec le festival, les Rencontres franco-espagnoles qui réunissent des événements, des expositions, des spectacles et de la poésie qui sont financés par la ville. Béziers l’occitane avec Nadalet en octobre (en collaboration avec le CIRDOC), le carnaval occitan en mars, le cabaret occitan en juillet et le village occitan en août. Béziers la traditionnelle enfin avec la Fête de Saint-Aphrodise en avril qui célèbre la naissance de la ville et le circuit au cœur de ville où sont programmés des concerts et des conférences. Sans oublier la fête de la Libération de Béziers, un son et lumière le 22 août.

Quant à la Fête de la Musique, elle a aussi sa propre identité à Béziers, même si l’événement est national et s’il répond à la règle : investir la ville partout où cela est possible. Mais nous avons un plus, inspiré du comité consultatif des jeunes. Toutes les communautés importantes présentes à Béziers, les espagnols, les occitans, les marocains, les algériens, les tunisiens, les turcs, etc. sont sollicitées et financées pour se réunir dans une grande tente où elles présentent leur culture identitaire musicale et

culinaire. C’est un superbe événement. Enfin, la ville organise un concours de jeunes talents locaux» ajoute Elie Aboud.

La place de Béziers sur le territoire régional

Un réel rééquilibrage culturel du territoire languedocien se dessine à Béziers.

A la question « Comment vous situez-vous sur le territoire de la région en matière de culture?», Raymond Couderc répond avec philosophie: «Je ne me situe pas dans une concurrence entre villes. Je trouve que cela n’a aucun intérêt. L’important c’est que sur le territoire de Béziers et ses environs -Sérignan par exemple- il y ait un maillage de la vie culturelle et que dans chaque secteur, les gens puissent avoir à leur portée des offres et des activités variées. Malheureusement pour cela, il faut être aidé et les aides publiques de l’Etat et du département sont très mal réparties. Une récente étude réalisée à l’Université de Montpellier montrait que Béziers était le parent pauvre des aides publiques» Comment explique-t-il ce déséquilibre? «Pendant longtemps, Béziers a, probablement, fait preuve d’une motivation insuffisante pour mettre en place des projets et demander des subventions. Les habitudes ont été prises, les enveloppes finissent par être contraintes et les financements n’évoluent plus. C’est très dur d’arriver après, car dans un cadre où les budgets sont déjà répartis par une sorte d’habitude, il faut vraiment être combatif» Une combativité qui semble avoir atteint ses objectif à Béziers où Bruno Deschamps explique « on assiste à un changement du centre de gravité de la région, Montpellier est saturée en terme d’espace. Or, Béziers en dispose encore de beaucoup, sans oublier l’arrivée de l’A75 qui va la doper. L’Agglo se développe, on est en train de passer du fantasme à la réalité. Béziers redevient optimiste.»

Béziers a aussi son Salon de peinture

Béziers dispose de beaux et riches musées et, comme il se doit d’une Société des amis des Beaux-Arts qui organise depuis le début du XXe siècle, un Salon de peinture. Jacques Sanchez en est le président Cette vielle institution a telle su se renouveler ? Il semble qu’à Béziers l’aventure et la passion soient encore de mise.

La passion des Arts est-elle indispensable pour être le président d’une Société des Beaux-Arts?

Certainement, mais pour Jacques Sanchez, président de la société des Beaux-Arts de Béziers qui organise aussi le Salon de peinture, ce fut aussi affaire de hasard. « Ce sont les sociétaires et l’ancienne équipe dirigeante qui m’ont longuement sollicité avant que je donne une réponse favorable; je me trouvais à cette époque dans l’environnement de l’association sans être ni membre du bureau ni du conseil d’administration. Le militantisme est un moteur indispensable pour faire vivre et prospérer une organisation comme la nôtre. Il faut ensuite faire partager ses convictions à une partie des membres actifs pour pouvoir organiser toutes les actions.» Le rôle des sociétés des Beaux-Arts a évolué en parallèle de la société et de sa perception de l’art. L’association biterroise a été crée en 1878 et ne comportait alors que des mécènes, des peintres recrutés « dans un milieu fermé de possédants et de grands bourgeois. Depuis l’approche de l’art s’est démocratisée et les couches sociales qui composent notre association touchent un large éventail. Nous sommes, qui plus est, une société qui a gardé plusieurs activités et nous offrons donc plus d’espace de rencontre à nos sociétaires».

Mais quel est aujourd’hui exactement le rôle des sociétés des Beaux-Arts ?

«En plus de cette démocratisation des arts, il faut convenir que les loisirs se sont considérablement développés en France et que la création artistique est devenue un élément important dans ces nouveaux espaces créés. Notre association joue un rôle important dans la vie cultuelle de Béziers, car, depuis 1901, elle organise le Salon international des Arts plastiques de la ville de Béziers. Cette

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R aymond Couderc, Chu-Ki Ju (ambassadeur de Corée du Sud en France et ambassadeur permanent à l’ONU), s on épouse et Jacques Sanchez

situation est due à un contexte historique». Au début du XXe siècle, le président des Beaux-Arts de Béziers était aussi le conservateur des Musées de la ville «qui se sont créés en partie par des dons de la société des Beaux-Arts, rappelle Jacques Sanchez. C’est ainsi que le Salon de 1901 fit venir à Béziers les plus illustres impressionnistes : Cézanne, Renoir, Degas, Odilon Redon, Toulouse Lautrec, Pissaro et encore Rodin, sans oublier un jeune peintre espagnol : Pablo Picasso. Les arts plastiques gardent dans notre région et plus particulièrement à Béziers, la nostalgie d’un passé glorieux ou, grâce à l’argent de la vigne et du vin de nombreux mécènes y vivaient. L’argent plus rare à fait migrer les artistes vers d’autres cieux. Mais pour autant, subsiste cette culture du beau et de l’esthétique, même si les moyens ne sont plus les mêmes. » Que reste-t-il de ces collectionneurs mythiques à l’aube du XXIe siècle à Béziers ? Jacques Sanchez en connaît quelquesuns et se réjouit qu’« enfin quelques municipalités commencent à investir dans le culturel». Mais il regrette aussitôt que nous soyons quand même «loin des fortunes passées qui considéraient le patrimoine comme une partie des avoirs»

Le Salon est un difficile pari toujours renouvelé. «Organiser un Salon international relève d’une gageure impérieuse qui consiste à rendre une copie la plus professionnelle possible avec une équipe de bénévoles et l’apport logistique de la municipalité. Il faut trouver un budget de 35000 euros environ tout en maintenant un haut niveau de sélection pour offrir un plateau attractif». Son but initial était de créer un espace de rencontres entre les artistes créateurs et le public. «L’artiste vient y chercher une reconnaissance et se faire repérer par les médias et les galeries friandes des cimaises de notre Salon.» Et ça marche! «Notre succès notoire, nous le devons à notre recherche de la qualité, sans occulter les tendances et les grands courants créatifs de notre époque. Depuis huit ans nous affinons nos critères de sélection et avons considérablement réduit le nombre de participants». De plus de 900 toiles, le Salon est passé à environ 220 œuvres présentées chaque année. « Cela se traduit par un Salon plus cohérent et surtout par une présentation des oeuvres plus aérée. Nous avons aussi récupéré des artistes de renom grâce à cet effort de présentation et cette constance dans la qualité».

Un patrimoine archéologique riche et étonnant

«Le patrimoine archéologique de Béziers est particulièrement riche et étonnant» nous dit Elian Gomez, archéologue municipal de la ville. Il nous réserve encore, semble-t-il, de nombreuses surprises et des trésors restent visiblement à découvrir. L’Art-vues vous propose un plongeon dans le passé, mais aussi de voir comment la ville gère ses richesses au présent.

Comment définiriez vous le patrimoine archéologique de Béziers ?

Riche car les occupations humaines y sont représentées depuis la préhistoire jusqu’à nos jours et qu’elles structurent la ville très anciennement (VIe siècle avant J.-C. à l’identique de Marseille) sur un lieu parfaitement adapté (acropole assez proche de la mer mais sans les inconvénients des zones marécageuses, au bord du fleuve Orb, bien alimentée en eau même sur ses points hauts, entourée de vastes plaines fertiles, et à la confluence de voies de circulations). Etonnant car la fondation de la ville ainsi que sa vie durant les trois siècles suivants sont totalement différentes de la culture matérielle du reste de la Gaule. En effet, tant l’urbanisme que l’architecture privée, les modes de consommations (y compris alimentaires), les courants commerciaux, les artisanats, les productions locales etc. sont profondément hellénisés au point que l’on envisage aujourd’hui d’y voir une importante colonie grecque. Etonnant encore car le cœur de ville recèle un énorme potentiel en matière de bâti médiéval toujours en élévation mais dont la découverte se fait petit à petit, au grès des réhabilitations.

La ville recèle-t-elle encore des richesses cachées ?

Bien sûr. La grande profondeur des vestiges protohistoriques (entre 3 et 5 mètres sous le sol actuel) ne peut être que rarement atteinte au cours des travaux dans le centre ville en raison de la densité du tissu urbain actuel. Aussi, nous ne faisons que débuter les recherches sur ces périodes particulièrement riches pour Béziers. Il reste à mettre au jour bien des aspects de son organisation : sa parure monumentale par exemple n’a été que faiblement perçue pour l’heure, ses zones de nécropoles et d’activités portuaires restent à découvrir. La ville antique était également très importante puisqu’elle était l’une des seules à bénéficier, dès le Ier siècle, du privilège de statut de droit romain. Ensuite, le castrum du haut moyen âge reste largement méconnu et enfin, comme nous l’évoquions plus haut, le bâti médiéval souvent de très belle facture reste grandement caché sous les enduits modernes.

Quel est le rôle principal du service archéologique municipal ?

Assurer la sauvegarde du patrimoine archéologique biterrois (ne serait-ce que par son étude) sans porter préjudice aux développements contemporains. Cela induit la prospection (repérage des sites), les diagnostics, les fouilles, les inventaires, les études, la conservation des mobiliers, la promotion des

connaissances archéologiques (par la rédactions d’articles, des conférences, des expositions...), la mise en place de collaborations avec des chercheurs, la formation de stagiaires (scolaires, universitaires...).

Quels ont été les derniers sites importants découverts à Béziers et dans la région ? S’agissant de la préhistoire, le site chasséen du Crès (Béziers), fouillé par l’Inrap (G. Loison) est sans conteste majeur pour la période, car à la fois son étendue, son niveau de conservation et sa richesse scientifique feront date. La découverte récente mais continuelle de la Béziers grecque est en ce qui concerne la protohistoire régionale un acquis fondamental pour la recherche scientifique. S’agissant de l’antiquité, si la mise au jour de villas romaines n’est plus une exception dans la région, la mise en évidence de leurs terroirs et de leur culture extensive de la vigne dès le Ier siècle (fouille L. Buffat au Gasquinoy, Béziers) sont remarquables. Enfin, concernant l’antiquité tardive, nous avons eu la chance de fouiller dernièrement un quartier de la ville mis en défense au Ve siècle et urbanisé au VIe (en cours d’études) et dont les apports scientifiques devraient également se révéler majeurs.

Quels sont vos chantiers actuels?

Nous intervenons en bordure de voie Domitienne, sur une villa romaine, sans doute la plus ancienne du biterrois, et des plus riches où l’organisation

générale en terrasses profitait au luxe des marbres, porphyres, enduits peints et mosaïques. Equipée d’un aqueduc relativement imposant, cette villa doit posséder des thermes qui restent à localiser D’autre part, cette même parcelle est concernée par une occupation du néolithique et une ferme de l’âge du fer. Nous intervenons également en ville sur des bâtiments dont les réhabilitations prochaines imposent des études de bâtis. Très prochainement, nous débuterons un chantier de fouille sur un hameau médiéval suburbain.

Quels en sont les objectifs ?

Dans tous les cas précités, il s’agit de sauver un maximum d’informations avant le démarrage des travaux et leur partielle (ou totale parfois) destruction.

Lorsqu’un site important est découvert où est programmé un aménagement contemporain, pensez-vous qu’il soit prioritaire de protéger le passé ou de favoriser l’avenir ?

Il n’est pas pensable de raisonner de manière manichéenne car l’intérêt pour la communauté est partout à la fois. Aussi, il est, dans la très grande majorité des cas, possible de trouver des solutions pour satisfaire la diversité des intérêts.

Que signifie aujourd’hui être un archéologue ? Y a-t-il toujours une part d’aventure et de rêve dans ce métier ?

Les statuts peuvent être très divers selon que l’on travaille au sein d’une collectivité territoriale (notre cas), de l’Inrap, du CNRS, d’une université, d’une association, ou en indépendant, mais je crois qu’un dénominateur commun doit être la passion. A ce titre, l’aventure et le rêve se déclineraient quotidiennement en « voyage dans le temps ».

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DOSSIER
« Le cœur de ville recèle un énorme potentiel en matière de bâti médiéval »
Sépulture d'un jeune individu du néolithique à Montflourès, Béziers Fouille des niveaux de l'Antiquité tardive en centre ville, rue Maître Ger v ais à Béziers.

La rétrospective Poliakoff en 2007 préfigurera la politique de grandes expositions à venir

A la tête des musées de la ville de Béziers depuis septembre 2005, Jean-Yves Hugoniot* est né en 1949 à Saint-Amand Montrond (Cher). Spécialiste en archéologie métropolitaine antique et médiévale, il se destinait à l’enseignement supérieur, mais privilégiant le travail de terrain devient conservateur du patrimoine en 1975. Il nous propose une balade dans son monde, celui des musées de Béziers, qui réservent bien des surprises.

Comment décririez-vousles musées de Béziers ? Comme une belle et grande dame vénérable qui a envie de s’encanailler. Les musées me paraissent avant tout des instruments de connaissance extrêmement riches et diversifiés, à la fois le reflet de la riche vie culturelle et économique de la Ville et d’un terroir qui les a généré tout au long du XIXème siècle; Il y a un contraste très important entre le Musée du Biterrois entièrement réaménagé il y a une vingtaine d’année et les musées Beaux-arts qui restent encore une peu secrets et confidentiels malgré l’activité intense de restitution d’animation ou de recherche qui se met en place.

Pouvez-vous évoquer leurs différentes collections ?

Il y a quatre ensembles de collections les unes et les autres très riches. Les collections Beaux-Arts et Arts décoratifs vont de la peinture ancienne à l’art contemporain, en passant par toutes les époques et les écoles avec quelques œuvres majeures autant pour l’art ancien que pour la période moderne, grâce en particulier au legs de Laure Moulin donnant à la ville natale de Jean Moulin non seulement une partie des oeuvres propres de son frère talentueux caricaturiste et dessinateur mais aussi une part de son fond de galerie d’art moderne. Béziers est aussi la ville natale du sculpteur Jean-Antoine Injalbert (1845-1933), Prix de Rome et elle conserve et présente de ce fait un ensemble unique sa production.

Les collections archéologiques sont à l’image d’un terroir densément peuplé à toute période et à l’image d’une Ville au très long passé puisque fondée par les Grecs au début du VIème siècle avant notre ère, avant de connaître une prospérité importante à la période romaine et au Moyen-Age. Elles vont donc de la préhistoire au XIXème siècle.

Les collections historiques et éthnographiques sont tournées tout naturellement vers l’Histoire de la ville et les techniques traditionnelles de la viticulture, sans oublier l’évocation de Paul Riquet autre grand homme de Béziers qui a inspiré David D’Angers, et du canal du Midi et sans oublier non plus un ensemble important sur le cirque et les arts forains dans la première moitié du XXème siècle. Enfin, une section muséum présente un panorama géologique, zoologique et environnemental sur le Languedoc avec un ensemble d’herbiers anciens de toute première importance. Le service des Musées gère également un «Espace taurin», lieu d’expositions temporaires estivale et qui présente un ensemble de documents ou d’objets autour de la tauromachie.

Quelles en sont selon vous les pièces maîtresse? Comme le choix est difficile et subjectif, j’aurais plutôt tendance à raison en terme d’ensembles plus qu’en terme de chef d’œuvre individuel. Il est vrai que lorsque l’on se promène dans les salle du musée Fabrégat (Beaux-Arts) on a l’impression de voir défiler un cours de l’histoire de l’art du XIXème siècle. On y côtoie Delacroix, Corot, Goya... C’est pareil pour les peintures anciennes où un Dominicain somptueux toise des Bourdon magnifiques. Pour l’art moderne et contemporain Utrillo, De Chirico, Emile Othon Friez, Soutine, Debré, Bioulès. Pour l’archéologie, s’il ne fallait citer qu’une seule œuvre, mon choix irait vers les plats

d’argent de l’antiquité tardive en particulier l’exceptionnel plat au motif du Bon Pasteur. Mais pour l’intérêt archéologique et les enseignements qu’elles apportent, les séries pré et protohistoriques montent en puissance grâce aux fouilles systématiquement menées.

Quelle est la part des artistes«locaux» dans la collection ?

Pendant longtemps, et Béziers ne fait pas exception à la règle, il était de coutume que le conservateur du musée des Beaux-Arts soit peintre, certains ayant d’ailleurs un réel talent. Ils avaient donc tendance d’une part à être éclairés et à faire entrer dans les collections des oeuvres novatrices mais aussi à enrichir les collections avec leurs propres créations ou celles de leur cercle de connaissances artistiques. Béziers avec son promontoire surmonté de l’étonnante cathédrale Saint-Nazaire, baigné par l’Orb aux lumières changeantes, franchie par son pont tardo médiéval a attiré les peintres. Parmi ceux-ci les plus représentatifs sont Joseph Noël Sylvestre magnifique peintre pompier, Louis Paul artiste complet et chroniqueur corrosif… La réflexion en cours sur la politique d’acquisition globale des musées nous conduira certainement à être un peu plus sélectif.

soient conscients de la qualité globale du patrimoine muséographique de leur ville. Ils ont par contre des visions partielles, je pense, par exemple, à l’image du sculpteur Injalbert qui est bien implanté dans les espaces de la ville par des sculpture monumentales et dont les collections complémentaires sont un peu mieux connues.

« Le tournant, à moyen terme, va donc être de proposer dans la pérennité, en respectant les spécificités et l’histoire des collections, une véritable politique culturelle des musées s’intégrant dans une démarche culturelle de la ville.»

La ville de Béziers est de composition socio ethno culturelle très diverse et les réactions par rapport à la structure même de musée est le reflet de ces composantes. Un certain nombre de manifestations ont eu pour partenaires différentes communautés. Nous essayons en tout cas par une politique d’exposition et de partenariat de faire se croiser les publics. Mais je ne pense pas que le musée à lui seul, soit un facteur d’intégration mais plutôt un facteur de découverte, d’approche, d’interrogation.

Travaillez-vous en direction des habitants de la ville, des scolaires par exemple ?

autres. A ce volet administratif qui prend de plus en plus de temps, s’ajoute un volet scientifique qui se traduit en actions de recherche ou de valorisation des collections (participation à colloques, à publications...).

Quels sont les enjeux pour une ville comme Béziers de détenir un tel patrimoine ?

Je crois que c’est plus une question à poser aux politiques. Je me place ici en technicien qui a reçu pour un temps donné un patrimoine que je dois, au terme de la loi sur les musées, transmettre donc conserver, étudier, enrichir, valoriser selon une logique et des lignes de force qui seront définies en commun avec nos tutelles dans le cadre du projet scientifique et culturel de l’établissement. Un tel document global est en cours d’écriture pour les musées de Béziers. Un musée est une structure spécifique unique dans le paysage culturel d’une collectivité avec des missions bien cadrées. Il m’apparaît nécessaire de revenir à ces missions fondamentales. Pour être un peu brutal, un musée, en tout cas c’est ma conception, n’est pas un simple espace d’animation. Ce peut être par contre à travers les objets ou les documents un lieu de débats surtout quand nous conservons - comme c’est le cas au musée du biterrois - des collections de type «musée de société».

Quels seront les moments forts du musée ?

Les temps forts me paraissent plus devoir relever de l’approche nouvelle de nos missions (réactivité, je pense en particulier aux découvertes archéologiques qui se font sur le terroir et qu’il me semble être de notre devoir d’aider à restituer le plus rapidement possible au public, montage d’expositions dossiers, recherche et accueil de nouveaux publics...). Le tournant à moyen terme va donc être de proposer dans la pérennité, en respectant les spécificités et l’histoire des collections, une véritable politique culturelle des musées s’intégrant dans une démarche culturelle de la ville. Si l’on veut parler en terme d’événementiel, le grand temps fort de 2007 va être la présentation l’été prochain, de la rétrospective de Serge Poliakoff, peintures, gouaches, estampes, manifestation de grande envergure qui préfigure la politique de grandes expositions que je souhaite mettre en place. ■

Le musée attire-t-il plutôt un public local ou national ? Les biterrois sont-ils conscients de sa richesse ?

Je vais faire une réponse de Normand. Cela dépend évidemment des périodes de l’année et des thèmes proposés en particulier dans les expositions temporaires. Béziers est au centre d’une région touristique majeure et bien des publics donc bien des comportements se croisent. Je crois qu’il y a une véritable nécessité de réappropriation du patrimoine local par le public local. Je ne suis pas certain que les biterrois mais est-ce bien une exception,

Avec quatre animatrices qui balaient tous les champs de nos collections, et avec la mise sur pied d’animations festives, d’ateliers, de sorties qui élargissent pour les enfants le champs patrimonial et leurs font souvent voir le musée autrement, en partenariat avec d’autres structures telles que la CAF, nous touchons un très important public. De plus, quand les thèmes le favorisent, nous nous inscrivons systématiquement dans les temps forts culturels de la ville.

En quoi consiste votre mission ?

Ma mission est avant tout celle de tout directeur de service à savoir donner les grande orientations de la politique du service, proposer les actions en terme de politique d’exposition, d’acquisition, de restauration, préparer et gérer le budget, manager le personnel... Etre interface entre les tutelles et le service. J’ai également un rôle de représentation et relationnel avec les partenaires institutionnels ou

*J.-Y. Hugoniot a été successivement ou conjointement Conservateur des Musées de Saint-Amand Montrond (18), Issoudun (36), Saintes (17), chargé de mission aux musées de Bourges (18), Bordeaux (33), conservateur de l’Abbaye de Noirlac (18) où il crée festival musical de l’Abbaye. Responsable de très nombreux chantiers de fouilles, il est l’auteur de nombreuses conférences et de plus d’une centaine de publications scientifiques. Cet homme complet aime et s’intéresse aussi bien l’art, l’architecture et les grands mouvements de la société médiévale (X-XIIIème), les Graffitis et les signes lapidaires, la musique baroque qu’à l’art contemporain. Il travaille actuellement à un inventaire du luminaire antique dans le Biterrois et au catalogue des collections céramiques (Préhistoire au XIXème siècle) des musées de Béziers.

l’art-vues • page seize • décembre 06 - janvier 07 ... DOSSIER
La culture à Béziers
Les musées de Béziers
J ean-Yves Hugoniot, conservateur des musées de Béziers

Exposition au Caveau du 11 décembre au 31 janvier 2007

YVAN CAPDEVILLE

Atelier Pierre Soulié

Association loi 1901

Cours de peinture (huile, acrylique), aquarelle, dessin, fusain, pastel Les cours s’adressent aux débutants et aux initiés (adultes, enfants) Les groupes sont petits, de 2 à 4 personnes, le professeur a donc le temps de dispenser un enseignement individuel et personnalisé.

Horaires pourcours adultes (2h/semaine) Lundi, mardi, jeudi, vendredi : 10h/12h 14h/16h - 16h15/18h15 - 18h30/20h30 50 €/mois

Enfants (2h/semaine)

Mercredi 10h/12h - 14h/16h - 16h15/18h15 45 €/mois

L’AtelierPierre Soulié c’est aussi Intervenant pour les centres de loisirs et culturels Initiation à la peinture traditionnelle, dessin, BD, modelage et peinture numérique avec palette graphique sous Painter.

Accès parla rue des Réformés au 169, rue Jean Saucet 34500 Béziers 04 67 48 75 03 / 06 17 39 48 24

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A 5 mn des plages, sur le site d’une antique villa romaine, ce domaine familial de 150 ha élabore en blanc, rouge et rosé, des vins très arômatiques de pur cépage et d’assemblage, élevés en cuves et en fûts de chêne. Des vignerons passionnés y mettent en bouteille des «vins plaisir» à déguster toute l’année dans la fraîcheur d’un superbe caveau orné d’œuvres d’art. Des visites gratuites des

chais et du vignoble suivies de dégustations sont proposées sur réservation pour les groupes.

Des expositions de peinture, sculpture et photo sont mensuellement renouvelées au CAVEAU. Des événements culturels y sont ponctuellement organisés (marchés d’art, vernissages, ...).

Des expéditions de vins sont possibles dans toute l’Europe avec livraisons à domicile.

Caveau ouvert tous les jours de 10h-13h et 15h-19h (sauf le dimanche)

Route de Béziers à côté du bowling - 34410 SAUVIAN

T el. 04 99 41 02 74 - Fax 04 67 39 54 00 Site www.domainedesdeuxruisseaux.com

Une galerie d’art qui monte

AD, une "galery" dans l’esprit londonien et berlinois

Béziers compte plusieurs galeries très dynamiques dont l’Art-vues s’est maintes fois fait échos: la galerie Mercure, la galerie Empreinte, la galerie Bresson… Coup de projecteur cette fois sur la dynamique AD Galery que David Garcia dirige avec Arnaud Dionnet. Un espace spécialisé dans la figuration libre et narrative, résolument contemporain à l’image des changements profonds de la ville.

ADGalery a été fondée à Béziers en 1998 et s’est installée depuis trois ans dans un grand espace contemporain «inscrit, nous dit David Garcia, dans l’esprit des galeries londoniennes ou berlinoises. Il y a du béton brut au sol et des hauteurs de plafond qui permettent de mettre les œuvres en valeur et donnent l’esprit de la galerie». L’ambition est grande, le ton est donné. Ici, on se frotte au marché de l’art contemporain définitivement tourné vers les pays anglosaxons. Mais dans un contexte de concurrence accrue, où même les galeries parisiennes situées sur ce créneau parviennent parfois difficilement à tirer leur épingle du jeu, AD Galery semble avoir trouvé plutôt qu’un compromis, un axe de travail singulier mais payant.

Le déménagement s’est d’abord traduit par «une évolution importante dans la programmation du lieu qui s’est progressivement spécialisée dans la Figuration libre et narrative». Deux mouvements de fonds donc de l’art actuel, peu de sculpture, un parti pris peinture. Lorsqu’on l’interroge sur les raisons de leur réussite, David Garcia les analyse très lucidement: «il y a huit ans, on détonnait mais c’est précisément ce qui nous a permis de nous développer car on abordait le monde de l’art différemment de ce qui se faisait alors. On a, par exemple, été parmi les premiers en région, dans un univers relativement figé, à utiliser internet. Toujours, bien sûr, en suivant le modèle des galeries d’art installées à Londres ou Berlin. En fait, nous avons importé ce modèle dans une ville de moyenne importance ». Tel était le pari et l’enjeu. Et cela a plu en région. «C’était comme un Paris bis, un espace qui faisait des choses «à la parisienne». Et paradoxalement, cela a aussi séduit les collectionneurs parisiens qui avaient du plaisir à trouver une galerie sérieuse, bien positionnée mais qui travaillait dans une ambiance plus décontractée.»

Rares sont les galeries dans notre région qui peuvent affirmer que des clients parisiens, de dimension nationale se déplacent pour venir voir les

expositions et les artistes présentés. AD Galery a, aussi, il faut le reconnaître, choisit de soutenir des grands noms de la peinture, des signatures attractives, tout en présentant parfois de jeunes artistes ou des œuvres moins connues qui représentent un tiers des artistes défendus. «Au-delà, c’est dangereux. Notre galerie est tirée par les grands artistes, et nos clients fidélisés ainsi, peuvent ensuite suivrent certaines de nos jeunes pousses».

Il était d’ailleurs vital d’attirer une clientèle extérieure car, fait remarquer le galeriste, « à Béziers et dans la région, dans notre domaine, il y a quelques collectionneurs mais nos acheteurs viennent de toute la France: Lyon, la Bretagne, ou de l’étranger comme la Suisse)».

Le réflexe voudrait que ces étrangers acheteurs soient des résidents secondaires en vacances ou

en retraite. Là encore, loin des clichés, AD Galerie reçoit des acheteurs de passage, venus exprès, contactés par publicité dans les magazines d’art et sur des salons importants. Elle assure sa promotion avec pertinence à l’extérieur. Cette année, elle sera présente à Start-Strasbourg, «un des salons les plus importants pour la peinture», Nîmes, Grenoble, mais aussi à Art-Paris au Caroussel du Louvre et à la foire de Bruxelles.

David Garcia et son associé depuis 10 ans, qui est aussi son ami d’enfance, évoque la façon dont les artistes sont choisis et le fonctionnement de la galerie. « Nous sommes totalement interchangeables. Aucune décision n’est prise individuellement. C’est parfois un peu plus lourd ou plus lent, mais les décisions sont prises à 100%».

Ni l’un, ni l‘autre ne regrette de s’être installé à

Béziers, «même si c’est la question que tout le monde nous pose». Il y a bien sûr des inconvénients : « la clientèle est obligée de se déplacer. Nous avons peu de clientèle de hasard, qui comme à Paris, en vacances, en week-end passe devant la galerie et achètent au coup de cœur une œuvre de 150 000 euros sur un claquement de doigt. Béziers est moins porteur. Mais l’avantage, c’est de pouvoir y disposer d’un espace sublime pour un loyer qui n’a rien à voir avec ceux de la capitale. C’est un investissement à long terme mais qui pour l’instant fonctionne ».

AD Galerie présentera prochainement l’artiste biterrois Anton. Puis, elle prépare une grande exposition consacrée à Hervé Di Rosa. «Ce ne sera pas tout à fait une rétrospective. Elle s’intitulera "la Dirosaclassic" et se présentera comme une sorte de "revisite" du monde et des personnages historiques inventés par l’artiste. L’esprit sera très BD mais on y évoquera l’histoire, la Guerre de 14-18, la conquête des Etats-Unis… Nous allons avoir de nombreux médias à Béziers pour cet événement : Arte, Canal +…» ■

La Galerie Mercure présente

Brigitte Grassin Chombart de Lauwe du 6 décembre au 10 février 2007

Ouverture du mardi au samedi de 14h30 à 19h

8, place des Trois Six 34500 Béziers

l’art-vues • page dix-huit • décembre 06 - janvier 07 La culture à Béziers
DOSSIER
« Avenir : une exposition d’envergure consacrée à Hervé Di Rosa»
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Tél./Fax 04 67 49 37 87

Un outil culturel multidisciplinaire ancré sur le Biterrois

« Nous avons eu cette idée parce que dans les années 80, les acteurs culturels avaient des préoccupations «classiques»: créer un spectacle, accueillir un artiste, organiser des expositions, des événements multimédia, des festivals… Mais tout cela se faisait dans un contexte de dégradation de l’emploi, de hausse du chômage. Alors, on s’est posé une question: tout ce qu’on organise marche, mais sait-on vraiment qui vient à nos événements? C’est là que nous avons décidé de toucher d’autres publics, des chômeurs, immigrés ou non…». Lorsqu’il présente le CRAC Médias Forum, Gabriel Vitaux, son directeur artistique, homme de conviction et d’engagement n’a pas tort de dire qu’il est «inclassable». Le projet est en effet pour le moins original: établir un lien entre la culture et l’emploi, entre l’art et l’économie.

Le CRAC Médias Forum a été créé à Béziers en 1984, avec la volonté de développer des outils culturels multidisciplinaires et d’inscrire l’action culturelle dans un projet territorial de développement économique au niveau du grand biterrois. Cet ancien professeur, aujourd’hui bénévole, est un des fondateurs de la structure. Tout de suite, des passerelles ont été créées entre le CRAC (Centre de Recherches et de Ressources pour les Actions

Culturelles et de Communication) et Médias Forum, deux entités complémentaires dans une même structure. Pour faire bref, le CRAC programme des manifestations culturelles et Médias Forum est un espace de formation «Le centre de formation que nous avons créé nous a permis de provoquer des rencontres. Nous avons travaillé sur deux fronts. Des gens venaient pour des formations, des stages de retour à l’emploi et se retrouvaient dans un contexte dynamique, bouillonnant. Ils ont pu découvrir des artistes, voir qu’il n’y avait pas autant de distance entre les créateurs et eux qu’ils l’imaginaient. Nous avons provoqué un brassage des publics et des personnes qui n’avaient jamais assisté à des spectacles ont intégré la culture dans leurs préoccupations ». Une démarche généreuse qui a fait ses preuves à Béziers car elle s’appuie sur une philosophie du partage et de l’échange, « libérée des préjugésqui éloignent les gens les uns des autres ».

« Nous défendons l’idée d’un lieu multiculturel et pluridisciplinaire qui évite la ghettoïsation. Même si elles ont leurs utilités, les institutions spécialisées créent des cloisonnement entre les publics et ne répondent pas à leurs attentes. C’est difficile à faire comprendre. Nous sommes pour l’interaction des activités, le brassage des publics, des milieux sociaux, des générations…».

Le CRAC Médias Forum en bref

On peut distinguer deux secteurs distincts dans son organisation pédagogique et administrative, mais complémentaires dans leurs finalités: le CRAC est un Centre de recherches et de ressources pour les actions culturelles et de communication (aide à la création artistique et de nombreuses initiatives novatrices).

L’association est animée exclusivement par des bénévoles, issus des métiers de l’éducation et de la culture. Elle a mis en œuvre de nombreux projets : plus de 400 expositions d’art individuelles et collectives. On a ainsi pu présenter des milliers d’artistes venus de plus de 60 pays. Des expositions thématiques sur différentes cultures du monde et des multimédias. Des spectacles, des concerts, des projections, des débats, des colloques et séminaires internationaux. Le CRAC Médias Forum conçoit, produit et diffuse des expositions itinérantes interactives de promo-

Clareton, une

tion par l’image photographique du patrimoine architectural et paysager microrégional. Une quinzaine d’entreelles, comportant des thèmes précis, ont été accueillies une centaine de fois dans des lieux très divers dont la plupart des communes du grand Biterrois.

Le CRAC Médias Forum a aussi initié voici plus de 15 ans en Languedoc, le concept “les Arts au château” où sont associés dans des expositions et événements, des artistes de toutes disciplines : plasticiens, comédiens, musiciens. Les dirigeants de Médias Forum interviennent aussi ponctuellement dans des universités : marché de l’art, action culturelle, évolution du paysage rural... Il serait vain de vouloir citer toutes les actions menées par ce centre militant, intègre et investi. Beaucoup d’activités sont en effet peu visibles, car elles concernent des individus ou des petits groupes.

Médias Forum est, par ailleurs, un centre de formation pour adultes qui œuvre depuis vingt ans et agit sur des propositions souvent nouvelles, en concertation avec le Ministère du travail, l’ANPE, le Conseil Général, le Conseil Régional, des villes, des structures publiques et privées, institutions, entreprises... Ici encore, seulement des intervenants professionnels et les actions sont encore une fois diverses (appui dynamique pour un retour à l’emploi, aide aux artistes, formations originales, uniques en région (échanges européens et communication d’entreprise, technicien des échanges internationaux, agent de promotion en oenotourisme ou agent de développement en tourisme culturel).

Depuis sa création, le centre a accueilli des milliers de bénéficiaires, stagiaires, étudiants, pour des actions ponctuelles ou des stages professionnels de pré-orientation qualifiants de plus ou moins longue durée. Beaucoup d’entre eux ont pu trouver ou retrouver un emploi par la suite.

Actualité :

En décembre et janvier 2007, le CRAC Médias Forum invitera l’Amérique latine à investir la ville avec sept expositions mêlant la photographie de reportage, des projections, des débats (musée du Biterrois, Centre universitaire, CIRDOC, MJC, Art et toiles, Béziers Oenopole...). Un spectacle final aura lieu au théâtre des Franciscains le lundi 5 février et mettra en valeur le Chili, l’Argentine ainsi que d’autres cultures. Des textes, de la poésie, du chant, de la musique et une invitée de marque : la Chilienne Gabriela Barrenechea.

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l’art-vues • page dix-neuf • décembre 06 - janvier 07 La culture à Béziers
DOSSIER
CRAC Médias Forum à Béziers
"Quartier La Boca, Buenos Aeres " Photo de Geneviève Laffitte
15, rue de la Coquille 34500 Béziers • Tél. 04 67 28 46 62 • librairieclareton@wanadoo.fr Horaires d’ouverture spécial Noël : du 11 au 24/12 non-stop du lundi
17/12
24/12
10h à
...
au samedi, dimanche
après-midi et dimanche
de
19h

Expositions

Antoine Paoletti, Stephen Stevenson

Sylvie Veillith-Garanger à l’Espace Paul Riquet

La ville de Béziers renouvelle l’expérience de présenter au public biterrois et de la région une exposition d’artistes groupés à l’Espace Riquet. L’Espace Riquet accueille donc trois artistes figuratifs, pour une exposition qui réunit plus de 100 œuvres.

• Antoine Paoletti: «Figures», le portrait, l’autoportrait inversé.

Le choix de peindre ces «figures» relève d’une tentative de sincérité dans la représentation de l’autre. Cela passe évidemment par l’éviction de l’artifice, des référents fantasmatiques ou narcissiques, des modèles codifiés du portrait bourgeois ou de ceux si envahissants de l’industrie cosmétique.

Montrer ces «figures», c’est donner à voir l’autre à l’aune de ce postulat : c’est un choix humain et plastique, voire politique. D’anonymes, ces portraits deviennent emblématiques.

« C’est en regardant les autres que je comprends qui je suis.

C’est dans le rapport aux autres que j’existe. L’intention est de réduire au maximum la distance entre les deux regardants, l’«autre-peint» et le « moi-spectateur».

• Stephen Stevenson : le peintre du regard.

Je ne peins que des images en gros plan, de personnages fictifs, en couleurs vives, des images d’une grande vivacité émotionnelle. Mes portraits ne sont pas d’individus, mais de types. Ce sont des images de la condition humaine en gros plan pénétrant. Des images de tristesse, de privation, de complicité, d’isolement, de perplexité, de bonheur. Plutôt qu’édifier, elles s’interrogent, elles examinent ; elles obligent presque celui qui les regarde à contempler les qualités qui nous rapprochent, notre universalité. A s’en éloigner, perdu dans la réflexion.

«Ce que je souhaite, c’est que le spectateur, ne serait-ce que 10 secondes, cherche à pénétrer le regard de mes personnages ».

• Sylvie Veillith-Garanger : une certaine nostalgie du passé.

Elle propose aux amateurs d’art, une trentaine de tableaux au style contemporain, dont certains par leur thème marquent une certaine nostalgie du passé.

Elle nous donne à voir des tableaux de grands formats, très colorés, imprégnés de la culture méditerranéenne et qui décrivent des scènes de la vie quotidienne tout en dévoilant avec une certaine pudeur son parcours personnel.

Sa dernière exposition au Grand Palais à Paris en novembre 2006, confirme son orientation vers l’abstraction.

Du 12 décembre au 14 janvier à l’Espace Paul Riquet à Béziers. Tél: 04.67.28.44.18.

CRAC Médias Forum

Le CRAC Médias Forum présente un ensemble de manifestations culturelles sur l’Amérique latine en partenariat avec le Musée du Biterrois, le Centre Universitaire Du Guesclin, le CIRDOC, la MJC Trencavel, Art et Toiles et Béziers Méditerranée Oenopole.

• Sur América, la larga noche hasta el sol Carnets de voyages. Cinq expositions photographiques de Geneviève Laffitte - La longue nuit des peuples améridiens - Missions jésuites de Bolivie, d’Argentine et du Paraguay - L’immense indifférence de la nature - Peuples des rives - Para nosotros, nada, l’événement zapatiste du Chiapas. Ces expositions sont accompagnées de conférences, de projections et de débats. Programme général auprès du CRAC Médias Forum, 28 place Jean Jaurès à Béziers, tel 04 67 49 14 18, ou à mediasforum@fnac.net. Entrée libre.

• Quetzalcoatl : Neuf artistes mexicains réunis autour de Michèle Philippe-Arellano. Maison des vins du 18 décembre au 26 janvier

• Spectacle au Théâtre des Franciscains : lundi 5 février à 21 h. Récital de Gabriela Barrenechea, chanteuse chilienne.

François Malbreil à l’ Espace Riquet

Le peintre François Malbreil a vécu à Saint-Pierre de la Réunion de 1994 à 2004. Au cours de ces dix années, il multiplie les voyages dans l’Océan Indien – de Madagascar à la Terre Adélie, des Seychelles aux îles subantarctiques de Kerguelen, Crozet, Saint Paul et Amsterdam. Ces expéditions s’accompagnent de nombreux croquis et journaux de voyage aquarellés sur le motif, puis d’un ensemble de peintures à l’huile, aquarelles et céramiques au retour de voyage. De Madagascar Malbreil a peint les pêcheurs Vezo à l’allure fière, les pirogues aux voiles rapiécées, la sensualité des marchandes et lavandières, les paysages divers de la grande île, des côtes hospitalières du canal du Mozambique aux espaces désertiques du grand Sud que sillonnent de mythiques camions. Aubes et crépuscules, corps dénudés. Des Îles Australes et Antarctiques Françaises il a tenté de capter sur la toile le vent puissant, les terres gorgées d’eau, une faune unique sous des cieux peu cléments. De la Terre Adélie, mandaté par l’Institut Polaire, il a ramené des icebergs aux couleurs quasi tropicales à l’endroit ou la glace rejoint l’eau, des cargos et engins mécaniques dans des espaces d’une pureté saisissante. L’homme occidental y est représenté dans sa quête aux confins du monde ; sous les cieux plombés des quarantièmes rugissants, engoncé dans des parkas aux couleurs vives, l’homme s’affaire dans les îles froides de la convergence arctique.

Au terme de cette décennie, la palette du peintre a changé : elle s’est faite plus vive et colorée. La lumière reste au centre de ses préoccupations pour qui les voyages vont de pair avec l’aventure picturale. Sa technique s’est enrichie de l’expérience. Les toiles sont conçues comme des mondes en soi dans la jubilation de la représentation .

L’exposition comprend quelques 150 oeuvres, huiles sur toile et sur papier, aquarelles, dessins et céramiques ainsi que quelques pages des journaux de voyage.

Du 19 janvier au 4 mars à l’Espace Riquet à Béziers. Tél: 04.67.28.44.18.

Réservation au 04 67 49 14 18.

Réouverture du Palace

Evénement dans la vie culturelle de Béziers : la réouverture du Palace. Lorsqu'on aime profondément le 7ème art et sa diffusion dans la salle de cinéma, on sera ravi d'apprendre que depuis le 18 octobre le cinéma Palace a réouvert ses portes au centre ville de Béziers en complémentarité avec le multiplexe de Villeneuve-les-Béziers. Le Palace propose une programmation essentiellement art et essai avec des films en version originale, des films jeune public, des films participant aux pôles éducation à l'image.

C'est aussi du côté de l'animation qu'il faut voir une réelle différence puisque le cinéma se veut lieu de vie culturelle mais aussi sociale avec des cinégoûters pour les petits. Des débats sur des grands thèmes de société (l'environnement, la santé,…) sont organisés tout au long de l'année en fonction de l'actualité cinématographique du moment. Le cinéma Palace espère ainsi instaurer une relation de confiance avec les cinéphiles et ainsi leur proposer un grand choix du cinéma de qualité. Contact : site internet www.cinemovida.com

Actualité culturelle à Béziers
A ntoine Paoletti S ylvie Veillith-Garanger Stephen Stevenson
DOSSIER l’art-vues • page vingt • décembre 06 - janvier 07 ...
Récital de Gabriela Barrenechea

Théâtre A la recherche de Joséphine de Jérôme Savary

La fin des terres de Philippe Genty

Depuis 20 ans, l’artiste conçoit des spectacles faits de rêves, de rires, d’émotions. Avec lui, il ne faut pas chercher à comprendre, mais juste se laisser aller, envahir et submerger par l’ambiance de ses spectacles, au carrefour du rêve et de la poésie. Le spectateur devient lui-même metteur en scène. Pour cette dernière création, sept acteur-danseurs sont sur scène, plongés dans des flots de lumières et de couleurs intenses. Le voyage se déroule dans l’espace imaginaire où les hommes se cherchent, s’aiment et s’attendent. D’illusions en réalités, la Cie Philippe Genty parcourt un univers où les images s’emboîtent comme dans un rêve. Résultat? Onirique, fascinant, subjuguant, merveilleux.

Mardi 30 janvier à 20h00 au Théâtre Municipal de Béziers. Tél: 04.67.36.82.82.

En 1931 à Paris arrivait d’Amérique une troupe de jazzmen et danseurs noirs américains qui révolutionnèrent le monde culturel et musical d’une France encore coloniale. C’était La Revue Nègre. Perle de ce spectacle musical, une jeune fille que la nudité n’effrayait pas: Joséphine Baker et sa minimaliste ceinture de bananes. Dans la troupe, un clarinettiste: Sidney Bechet.

A la recherche de Joséphine, spectacle musical de Jérôme Savary ne sera pas une reconstitution du spectacle d’origine, mais une fable sur ce paradoxe qui voulait que les noirs, à cette époque, avaient le droit de distraire les blancs, mais qu’il leur était interdit de les côtoyer. La troupe sera entièrement composée de musiciens et danseurs américains, hormis un personnage français : un producteur de spectacles cherchant dans les ruines de la Nouvelle Orléans dévasté par l’ouragan Katrina, une danseuse noire pour incarner Joséphine Baker dans un revival parisien de La Revue Nègre. Alterneront de grands tableaux de La Revue Nègre à travers lesquels sera retracée l’histoire du jazz avec des moments d’émotion sur le drame de laNouvelle Orléans.

Les 8 et 9 février à 20h00 au Théâtre Municipal de Béziers. Tél: 04.67.36.82.82.

Le chapeau de paille d’Italie d’Eugène Labiche

Labiche devait éprouver une joie féroce en écrivant Le Chapeau de paille d’Italie. C’est une folie. Ce texte est comme une machine folle qui roulerait en complet déséquilibre pour laquelle seule l’accélération donne un semblant d’équilibre. Ralentir, c’est tomber Le Chapeau de paille d’Italie est une course poursuite où les uns courent après les autres et réciproquement. Les personnages y étouffent: mensonge, hypocrisie, orgueil, vanité, égoïsme, superficialité, infidélité. Ils sont emportés dans un tourbillon, dans le mouvement perpétuel. Ils travaillent du chapeau. Ils se cognent, se heurtent, s’effrayent. Ils basculent dans un état de dégradation avancé. Sur scène, c’est un massacre, un carnage. Faut-il le dire, Labiche est à mourir de rire. De ce rire incandescent et destructeur. Vendredi 19 janvier à 20h, Samedi 20 janvier à 19h30 au Théâtre Municipal de Béziers. Tél : 04.67.36.82.82.

Ce spectacle est aussi programmé :

Les 16 et 17 janvier à 20h45 au Théâtre-Scène

Nationale de Narbonne. Tél: 04.68.90.90.20.

Les 25 et 26 janvier à 20h30 au Théâtre-Scène

Nationale de Sète. Tél: 04.67.74.66.97.

Du 1 er au 3 février à 20h30 au Cratère-Scène

Nationale d’Alès. Tél: 04.66.52.52.64.

La balle rouge par la Cie du Chat Pitre

C’est une histoire sans parole, celle de deux parents qui s’aiment, qui bâtissent des projets et les réalisent. Quand l’enfant paraît, la vie quotidienne se conjugue à trois. Les moments heureux, le temps des jeux et des câlins, les parties de foot… Tout va pour le mieux dans un monde où la balle est élément de jeu. Mais un jour l’ennui s’installe et les parents décident de se séparer. L’enfant, partagé dans un choix difficile trouve refuge sur la balle rouge synonyme d’amour et de passion. Il fera grandir cette balle au gré de ses émotions pour combler l’espace entre ses parents et enfin… jouer avec le public.

Mardi 16 janvier à 15h et 19h au Théâtre des Franciscains à Béziers. Tél: 04.67.36.82.82. Ce spectacle est aussi programmé mercredi 23 janvier en matinée, Cours de l’Ancien Evêché à Uzès. Tél: 04.66.03.14.65.

Fou de la reine de Pierre Astiré

Elle a perdu la tête. Il risque la sienne. Enfermés dans la plus haute tour, dite au Paradis, ils mentent et inventent la déraison, s’y perdent, pour retarder, précipiter ou oublier l’instant où la porte s’ouvrira pour décider de leurs vies. C’est la rencontre de deux êtres en déraison. Il est fou de profession. Elle a choisi lé démence comme dernier refuge. Lui, c’est le bouffon, l’acteur, celui qu’on paie pour divertir, celui qu’on humilie, celui qui ment en permanence pour sa sur vie. Elle, c’est la Reine, la femme d’affaires et de pouvoir, la mère coupable, la femme oubliée. Il vient en mission. La vie de l’un dépend de l’autre, mais sauver l’autre c’est se perdre soi-même. Les choix auraient pu être simples, puisqu’elle est Reine, et qu’il n’est qu’un pauvre Fou. Ils ne le sont pas. C’est l’impossible histoire d’un homme et d’une femme qui n’ont que l’égarement comme lieu de rencontre. Du 12 au 14 janvier au Théâtre des Franciscains à Béziers.

Danse Ballet du Grand

Théâtre de Genève

Musique Orchestre Symphonique National d’Ukraine

Le programme proposé par le Ballet du Grand Théâtre de Genève s’inscrit parfaitement dans le travail qui y est mené: s’appuyer sur la danse classique tout en étant ouvert aux formes plus contemporaines.

Para-Dice , du chorégraphe japonais Saburo Teshigawara, est une pièce qui lui permet de poursuivre ses explorations sur la dynamique. En véritable virtuose du mouvement, le chorégraphe se joue de l’espace, comme il se joue des mots: Para-Dice est une allusion au paradis et au hasard.

Avec Selon désir d’Antonio Foniadakis, le spectateur va se trouver confronté à une autre vision du monde. Les chœurs d’entrée de la Passion selon Saint-Matthieu et selon Saint-Jean ont inspiré le chorégraphe. L’idée du ciel et de la terre, de la souffrance transcendée par la représentation qui en est faite dans de nombreux tableaux de laRenaissance, l’opposition entre l’élévation de l’esprit et l’énergie terrienne, Andonis Foniadakis utilise les corps des danseurs pour les exprimer Allegro macabro, dernière création du Ballet de Genève, sera réalisée par Francesca Lattuada dont les spectacles sont souvent qualifiés de cirque baroque, de fantastiques, de délires surréalistes, de mystérieux… Jeudi 11 janvier à 20h00 au Théâtre Municipal de Béziers. Tél: 04.67.36.82.82. Ce spectacle est aussi programmé mardi 16 janvier à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél: 04.67.74.66.97.

Cirque

La reine des flaques d’eau - Cirque Romanès

La voix de la «terrible» Delia Romanès, tour à tour puissante et douce à vous fendre l’âme, accompagne merveilleusement les circassiens de la famille tzigane dans des numéros d’une poésie rare, soulignés avec un brio et une énergie jubilatoire par les musiciens. Romanès, cirque tzigane, avec cinq musiciens, une chanteuse et huit acrobates : jongleurs, funambules, trapézistes, contorsionnistes… Sous l’impulsion d’Alexandre, avec la famille, la grand-mère, les cousins, les oncles… et la chèvre!

Ni fauves, ni clowns, le cirque Romanès n’est pas un cirque traditionnel, ni un nouveau cirque, c’est un cirque ouvert, où les gens du voyage nous regardent en même temps que nous les regardons. Les 21 et 22 décembre à 20h00 au Théâtre Municipal de Béziers. Tél : 04.67.36.82.82.

L’Orchestre Symphonique National d’Ukraine est l’un des orchestres symphoniques les plus connus de l’ex-URSS. Créé en 1937, le premier chef était le célèbre Nathan Rachlin qui dirigea l’orchestre pendant 25 années. La réputation internationale de l’orchestre s’est développée rapidement. Après un concert à Moscou voici les commentaires de Chostakovitch: «Cet orchestre possède un ensemble de musiciens éminents comme on aimerait en trouver partout ailleurs. L’ensemble de l’orchestre est du plus haut niveau. De plus les différents solistes et les groupes instrumentaux à l’intérieur de l’orchestre jouent exceptionnellement bien et se complètent.»

Samedi 3 février à 19h30 au Théâtre Municipal de Béziers. Tél: 04.67.36.82.82.

Lyrique

Le Pays du sourire de

Opérette-phare du répertoire du XX ème siècle, Le Pays du sourire connut à sa création un succès triomphal dans l’Europe entière.

Les fêtes de fin d’année sont placées sous le signe de l’exotisme avec cette opérette de Franz Lehar, le compositeur de La Veuve joyeuse . Elle nous entraîne tout d’abord dans les salons viennois avant de nous faire découvrir le palais du prince Sou-Chong à Pékin.

Le comte de Lichtenfels donne une soirée dans son château des bords de la Baltique en l’honneur de sa fille Lisa. Les plus hauts personnages assistent à cette fête et les officiers de la flotte viennent présenter leurs hommages à Lisa. Son cousin Gustave de Pottenstein va retrouver Lisa dans son boudoir et profite d’un instant de solitude pour lui demander sa main. Mais Lisa est tombée amoureuse du Prince Sou-Chong et elle consent à suivre le Prince dans son pays et à l’épouser… Samedi 16 décembre à 19h30 au Théâtre Municipal de Béziers. Tél : 04.67.36.82.82. Ce spectacle est aussi programmé dimanche 17 décembre à 15h00 au Palais des Congrès de Perpignan. Tél : 04.68.34.07.48.

Actualité culturelle à Béziers DOSSIER l’art-vues • page vingt et un • décembre 06 - janvier 07 ...

Entretien avec André Gélis, Maire de Sérignan, vice-président de l’Agglomération «Béziers Méditerranée», délégué à la culture

Médiathèque à Béziers, musée à Sérignan, André Gélis est sur tous les fronts de la culture

La culture au sein de l’Agglomération «Béziers Méditerranée», c’est André Gélis le Maire de Sérignan, qui en a la charge. Quoi de plus logique quand on connait le parcours de l’homme. Son ambition est de fédérer la culture et ses structures tout en tenant compte des différentes particularités des villes du territoire. Dans le seconde partie de l’entretien qui suit, ce passionné d’art contemporain, nous explique comment il a réussi un grand coup à Sérignan : après quinze ans de nombreux liens tissés avec le monde de l’art, il a créé un musée d’envergure dans cette ville de seulement 7000 habitants. Avec comme grosse cerise sur le gateau, la forte présence de Daniel Buren qui après avoir réalisé les abords de la Cigalière, a marqué de son empreinte ce nouveau musée.

Ce poste de délégué à la culture au sein de l’agglomération devait vous être logiquement attribué compte tenu de vos preuves pour la culture à Sérignan.

Quand l’Agglomération s’est créée, Raymond Couderc m’a demandé dans quel domaine je souhaitais m’investir en me proposant deux possibilités, l’économie ou la culture. Sachant que d’autres maires avaient les compétences requises pour l’économie, j’ai préféré me tourner vers la culture, ma passion.

La première grande réalisation que nous avons lancée, est celle de la médiathèque de Béziers. Ce projet est né du constat d’insuffisance de la bibliothèque de cette grande ville qui ne répondait plus aux exigences du public. Notamment sa situation géographique ne permettait plus un accès facile à cause des difficultés de stationnement.

Donc naturellement le projet d’une médiathèque a vu le jour. Un bâtiment dont les utilisateurs seront biterrois mais aussi les habitants des villes de l’agglomération. C’est pour cette raison que ce bâtiment doit être dimensionné à la population future du territoire. Au départ, le projet était de 4000 m2, j’ai dis qu’il en fallait 8500 m2, au final nous avons trouvé un compromis à 6700 m2. J’ai donc réussi à faire augmenter la surface d’au moins 2500 m2 par rapport au projet initial. On verra dans le temps que j’avais eu raison de faire cette proposition. Il faut savoir qu’une médiathèque qui fonctionne bien, accueille près de dix fois la population du territoire. Cela veut dire que près d’un million de personnes passeront les portes de celle-ci. Avec cette perspective, ce projet est devenu indispensable. Le projet architectural sur lequel, vous imaginez bien, je suis attentif est vraiment de grande facture. L’architecte qui a été choisi possède beaucoup de talent.

Quel est le coût de la réalisation de cette médiathèque ?

30 millions d’euros. C’est la grande réalisation de ce septennat de l’agglo même si l’on a déjà des routes, des stations d’épuration, l’enseignement supérieur et les cœurs de villes... Cette médiathèque sera un événement ! Son ouverture est prévue pour décembre 2007.

musiques actuelles, etc. Les professeurs ne sont plus sur une seule ville mais sur un territoire. Notre objectif est de sensibiliser les jeunes comme les adultes à l’enseignement musical. Nous avons actuellement un millier d’élèves, nous espérons atteindre 1300 élèves dans les années à venir ce qui nous permettra d’avoir un grand conservatoire de musique.

Comment traite t-on la question culturelle dans une agglomération comme la votre ?

« La médiathèque de Béziers est la grande réalisation de ce septennat de l’Agglo… »

Autre axe de votre politique dans l’agglomération, la musique qui fait partie des compétences de l’agglomération.

Effectivement, l’ensemble des activités du conservatoire de musique a été étendu à l’agglomération. En s’appuyant sur les écoles de musique de Sérignan et Boujan, nous avons créé des lieux à thème dans d’autres villes. Sérignan avec les musiques contemporaines, Sauvian avec les

Tout d’abord cela se fait dans le respect des entitées. Certaines communes ont des politiques culturelles ou d’animations dont nous tenons compte afin de les intégrer à notre politique au niveau de l’agglomération. Nous tenons compte aussi des structures et activités artistiques mais, en même temps, nous voulons que soit accordée une place importante à la création. Il faut développer des ateliers de danse, théâtre, musique, des salles de répétions ou d’enregistrements. La création culturelle doit être pluridisciplinaire et faire vivre un territoire. Donc nous analysons ces différents aspects et nous essayons de redistribuer les actions culturelles sur les villes de l’agglomération en fonction de leur spécificité.

S’agit-il là de la seconde partie de votre action après la mise en place d’équipements comme la médiathèque ?

Effectivement, j’ai pour objectif de faire en sorte de

promouvoir les ateliers d’artistes. Je demanderais aux autres membres de l’agglomération de me soutenir dans cette action. Il s’agit d’un soutien à la création artistique. Je crois beaucoup en ces ateliers d’artistes. Tout en s’appuyant sur les spécificités comme je le disais mais aussi sur l’histoire et le patrimoine de ce territoire.

L’agglomération est jeune (2002) donc, au fur et à mesure, nous essayons de créer une harmonie au niveau des structures culturelles existantes.

Un peu dans l’esprit de ce qui se fait au niveau de l’Agglomération de Montpellier où une intégration des structures culturelles s’est réalisée harmonieusement. Exactement, et je pense que cela permettra de mieux irriguer le territoire et d’avoir une cohérence entre les structures. Cela se fera durant le prochain mandat. Mais il est évident qu’à terme, l’intégration dans l’agglomération de structures culturelles comme entres autres, les musées et les théâtres notamment ceux de Béziers et de la Cigalière à Sérignan, est essentielle.

France d’après ce que je peux entendre car on peut y découvrir tant de choses diverses en art contemporain.

La première des grandes réalisations fût lorsqu’en 1994, j’ai demandé à Dado d’investir le domaine des Orpélières, une exposition qui a marqué les esprits puisque le message de cet artiste est fort.

En 1999, lorsque l’on a réalisé le projet du théâtre et que nous n’avions personne pour aménager les abords extérieurs qui n’étaient pas très beaux. On a alors appelé Daniel Buren, ce qui au passage avait fait rire beaucoup de monde parce qu’on disait qu’il ne viendrait jamais à Sérignan. Il y est venu, il a vu, il a proposé, il a réalisé et aujourd’hui tout le monde reconnaît que c’est merveilleux.

«Au fil du temps, Sérignan est devenu une ville où l’art contemporain a trouvé sa place »

Daniel Buren a même déclaré que ce qu’il a fait à Sérignan valait aussi bien que ce qu’il avait pu faire à Paris, Berlin et Tokio. C’est très flatteur pour nous. Et cela nous a poussé encore plus dans cet élan tourné vers l’art contemporain.

Bonne transition. Parlons plus précisément de Sérignan et l’ouverture récente du musée d’art contemporain. Peut-on dire qu’il est l’aboutissement d’actions et de liens que vous avez tissés depuis ces quinze dernières années ?

Effectivement puisqu’il n’était pas dans mes objectifs il y a quinze ans de réaliser un musée. Au fil du temps, Sérignan est devenu une ville où l’art contemporain a trouvé sa place. Une place spécifique et unique à notre région voire même en

L’Espace Gustave Fayet que nous avons créé en 1991 et agrandit en 1997, nous a permis de tisser des liens avec tous les artistes que nous y avons exposés tout au long de ces années. De là est né cette idée de créer un musée d’art contemporain en étant persuadé que tous les artistes que nous avions fait venir à Sérignan aurait la générosité d’offrir des œuvres pour étoffer celui-ci. Ce fût le cas puisque dès que l’information de réaliser ce musée a circulé la plupart des artistes se sont manifestés.

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DOSSIER
Le musée d’art contemporain de Sérignan Daniel Buren et André Gélis

Au Musée de Sérignan par BTN

Il se passe toujours quelque chose à Sérignan (dixit Ben, copié ici par Btn)

Donc avec peu de moyen et grâce à la générosité des artistes, la ville a désormais un véritable musée d’art contemporain digne de ce nom. Cela est hors du commun car rares sont les artistes qui donnent des œuvres à des institutions. Généralement ces dernières les achètent. Mais notre projet et nos liens étaient si forts que les artistes ne se sont pas posés de questions. Il y en a même que nous n’avions jamais exposés à Sérignan et qui, en prenant connaissance de notre projet, ont voulu faire un don et ainsi faire partie des membres fondateurs. Ces témoignages m’ont beaucoup émus. Les artistes ont reconnu que notre accueil et notre convivialité les avaient touchés, ce qui je pense les a pousser à faire ces gestes.

C’est toujours ce que j’ai voulu dans notre politique culturelle : accueillir les artistes le plus chaleureusement possible sans les considérer comme, dans beaucoup d’autres lieux, des objets mais en les associant toujours à la vie de la ville. Et je pense qu’ils nous ont témoigné à travers leurs dons, leur amitié et leur reconnaissance. Quand je vois que Daniel Buren revient très souvent à Sérignan et que lorsqu’il est dans la rue, les gens l’accueillent comme si il était sérignanais, je pense que cela participe à cet enthousiasme autour de ce musée. C’est la même chose avec les autres artistes puisque les sérignanais sont habitués à les voir dans les rues ou dans les lieux culturels de la ville.

Votre politique d’acquisition sera toujours basée sur ces critères ou vous aurez un budget pour enrichir la collection du musée ?

Nous aurons une politique d’acquisition mais il nous sera impossible d’acheter des œuvres à des prix trop importants. Notre rôle est plutôt d’encourager la jeune création et d’être des découvreurs de talents. Evidemment avec un œil vigilant de la ville, de manière à ce que l’investissement soit porteur dans l’avenir. Nous pouvons très bien tomber sur une future star dont nous aurons eu la chance d’acquérir une œuvre. Nous avons l’intention de nous ouvrir aussi sur la jeune création internationale.

Reconnaissez maintenant que vous avez comme ambition de faire de Sérignan, une ville comme l’est Céret avec son musée d’art moderne voire d’autres, comme Saint-Paul-de-Vence, Aix, etc. Des villes qui, dans le fond, ont tissé des liens forts avec des artistes à un certain moment. Je ne veux surtout pas faire de comparaison avec d’autres villes mais ce que je peux dire c’est que ce

qui se passe à Sérignan aujourd’hui est extrêmement important puisqu’il y a de nombreux artistes de renommée internationale qui y viennent et qui y laissent des traces soit à travers leurs œuvres et leurs créations soit par leur présence. Notre ville a déjà accueillie de nombreux artistes et ce, dans de nombreux domaines, pas seulement dans les arts plastiques. Un jour nous ferons un livre sur les artistes plasticiens, hommes de théâtre, de danse, de chanson... Cela paraît assez étonnant pour une ville de 7000 habitants !

En plus sans augmenter les impôts, c’est ça ?

(Rires)

Exactement ou du moins très très légèrement. Ça peut relever du miracle mais c’est bien la réalité. D’ailleurs, la presse a souvent titré à notre sujet : «Le miracle Sérignan ». C’est peut-être un miracle pour certains mais une chose est sûre c’est que c’est possible et si cela peut servir d’exemple, éh bien tant mieux car je souhaite à d’autres de vivre comme les sérignanais, un bonheur culturel au quotidien. Notre présence sur terre étant courte autant que ce bonheur soit le plus grand possible.

Et qu’en est-il de l’accès à ces lieux ?

J’ai toujours tenu à instaurer une culture gratuite. Les sérignanais ont accès gratuitement à tout ce que nous proposons dans le domaine culturel sauf pour les spectacles de la Cigalière. Mais là aussi nous avons innover car pour un abonnement à 5 spectacles nous en offrons 5 autres.

La gratuité est valable pour tous les services comme ceux de la médiathèque, salles de répétition, musées, etc.

Nous avons même réussi à obtenir des tarifs préférentiels pour l’enseignement musical. Il est hors de question qu’il y ai le moindre barrage par l’argent.

D’un point de vue général, je pense que l’accès au savoir et à la connaissance doit être gratuit. En aucun cas, il doit être réservé à une élite et à ceux qui ont les moyens. J’espère que cela puisse être le cas pour de nombreuses autres communes qui n’ont pas encore instaurées la gratuité.

Notre commune accueille déjà près de 12000 élèves par an dans les services culturels, ce qui représente près de 425 classes. Et on va certainement en accueillir davantage avec le musée sachant que nous développons actuellement l’aspect pédagogique autour des œuvres contemporaines.

Recueillis par Stéphane Jurand

C’est avec un certain enthousiasme que nous avons salué l’ouverture du Musée d’art contemporain de Sérignan, celui qu’on attendait pas, près d’une ville importante où les arts plastiques font très peu parler d’eux, au milieu de notre région et à deux pas d’un littoral qui draine son flot régulier de touristes. Allons-y voir de plus près.

Quec’est-il passé, j’y comprends rien, y’avait une ville et y’a plus rien, chantait Nougaro inquiet des fantaisies nucléaires de quelque Docteur Folamour. A Sérignan ce serait plutôt le contraire. Il n’y avait rien et nous voilà avec l’un des plus beaux musées de France. Car qui aurait cru, il y a quinze années déjà, quand André Gélis a ouvert son espace Fayet, qu’un beau jour, sur une surface décuplée, on pourrait voir un Buren intervenir sur la totalité des parois vitrées dévolues naguère à l’ancienne caserne ou Lawrence Weiner se glisser entre deux œuvres de ses confrères pour rythmer l’espace de ses « statements » conceptuels ? Le travail de Buren est d’autant plus remarquable que les filtres colorés diffusent à l’intérieur une lumière changeante en fonction de l’heure et du temps. Buren retrouve ainsi en la pratiquant in situ les déclinaisons de Monet traquant la lumière sur la cathédrale de Rouen. Au demeurant, on peut voir, dans le cabinet d’arts graphiques, la série des dessins préparatoires à la réalisation entourant le théâtre de la Cigalière, sa commande publique majeure en notre beau pays. Quant aux propositions linguistiques du conceptuel américain Lawrence Wiener, elles soulignent l’intérêt architectural du puits de lumière qui coiffe l’espace d’accueil, avec sa librairie et ses jolies hôtesses, dynamiques et compétentes (une fois n’est pas coutume, Hélène Audiffren, la directrice n’hésitant pas à assurer la visite commentée, ou à et animer avec ses collaboratrices, des soirées d’initiation à l’art contemporain). Weiner se réfère à la mer toute proche (un Port Sérignan est à l’étude, sous la houlette de Jean Nouvel), sur les rapports qu’elle entretient avec le ciel, et à toute une polysémie allusive, en français et en anglais, car le musée entend acquérir une dimension internationale qui n’aura échappé à personne. A l’extérieur la fresque en céramique d’Erro, qui rend hommage en dix panneaux à des femmes fatales, rappelle les goûts du maire pour la figuration narrative des années 60 en France qui avec le recul mériterait d’être considérée, sur la plan strictement créatif, avec le même respect que celui dont jouit par ailleurs le Pop’art. Ainsi trouve-t-on dans la collection des toiles Klasen, de Rancillac ou de Stampfli, voire de

Fromanger. Etonnant au demeurant de considérer celles d’Erro à la lumière de la figuration libre (dont Combas et les Di Rosa sont les représentants dans la Collection). Figuration toujours présente et vivante avec entre autres des œuvres de Stéphane Pencréac’h ou Marc Desgrandchamps, Frédéric di Martino ou Philippe Mayaux, qui vient d’obtenir le prix Marcel Duchamp. Et puis Dado, qui a réalisé une oeuvre monumentale en la ferme toute proche des Orpellières et qui sera le prochain exposant, en compagnie de son contemporain le défunt Jean Dubuffet, rencontré dans les années 50. Le rapprochement est judicieux car les deux démarches ont pu paraître très proches à l’époque quand de la matière picturale semblait naître une véritable profusion tératologique couvrant la surface du tableau. Sans doute faut-il souligner le rôle d’intermédiaire, et de précurseur, qu’a dû jouer le peintre Piet Moget (LACde Sigean) dans l’enrichissement de la collection. On retrouve en effet au musée quelques-uns de ses artistes de prédilection qu’il s ‘agisse de l’étonnant Jean Messagier (que l’on avait un peu trop vite enterré de son vivant) ou Robert Morris et ses imposantes pièces de feutre. Par ailleurs, il est quand même rassurant de constater que certains des artistes phares de notre région sont présents (ici encore une fois n’est pas coutume), des Bioulès et Boudjellouli à Viallat et Vila en passant par Bordarier, les sétois, Di Martino, Dezeuze, Fauchier, Khodja et Saytour. Et Pencréac’h ou Figarella, qui y ont des attaches fortes.

Et puis on retrouve dans ces collections quelques souvenirs des réussites de l’Espace Fayet : la collective des islandais, Fabrice Hybert et son engagement dans la lutte contre le Sida, le traitement troublant du corps par Bernard Dufour, le pari audacieux sur une Nina Childress aujourd’hui reconnue car comme le dit Ben à l’entrée du musée, avec le sens de l’à propos qui le caractérise : il se passe toujours quelque chose à Sérignan. Que ceux qui ne le croient pas aillent y par eux-mêmes de plus près.

Weiner-Buren jusqu’au 7 janvier.

BTN

Exposition Dado, Dubuffet + Collections du musée. Musée de Sérignan - 146, av. de la plage. Tél. 04 67 32 33 05.

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Autre lieu signé Buren : la Cigalière Erro devant les femmes fatales

Entretien avec Gilles D’Ettore, Maire d’Agde, président de la Communauté d’Agglomération «Hérault Méditerranée»

Gilles D’Etorre fait partie de ces maires pour lesquels la culture est un des éléments forts de leur action politique. Que ce soit en tant que Président de la Communauté d’Agglomération «Hérault Méditerranée» ou comme Maire d’Agde, il nous évoque sa vision de la culture et les actions qu’il a lancées à travers ses deux fonctions.

Avant d’évoquer Agde, pourriez-vous nous parler de votre action culturelle au niveau de l’Agglomération que vous présidez ?

Oui, d’autant plus que les actions culturelles que nous menons sur la ville sont en lien avec celles que nous menons sur l’Agglomération. Notre rôle est de mettre en valeur un territoire en tenant compte des caractéristiques des villes qui la composent. Celles-ci sont riches en histoire et en patrimoine. J’en veux pour exemple l’action que nous menons auprès des métiers d’art dont Pézenas est la capitale en France avec près de 50 échoppes. La toute récente édition du Festival du Film des Métiers d’Art qui fut un succès nous conforte dans notre action. Les jeunes y sont sensibilisés et des échanges se font avec les écoles pour proposer des formations à ces métiers. Nous sommes la seule Agglomération en France à avoir pris cette compétence en charge pour valoriser et étendre son développement.

Nous avons une politique très offensive en ce sens pour installer de nouveaux artistes et c’est le cas notamment sur Agde où nous comptons désormais plusieurs ateliers. D’ailleurs, dans le cadre de la mise en œuvre du plan de rénovation immobilière que nous avons lancé sur le cœur de ville, à chaque fois que nous le pouvons, nous réservons les rezde-chaussée des bâtiments pour y installer des échoppes dédiées aux métiers d’art. C’est une politique qui commence à porter ses fruits et Pézenas en est la ville pilote. En même temps, c’est toute l’agglomération qui est Pays d’art et d’histoire.

Autre projet au niveau de l’Agglomération, la création scénographique de l’Espace Molière à Pézenas.

Effectivement, nous avons, avec des partenaires, élaboré une scénographie sur la vie et l’œuvre de Molière. Une mise en scène très originale, moderne et vivante, qui mettra en valeur ce grand homme que fut Molière. C’est un lieu qui accueillera en même temps l’office intercommunal du tourisme car notre stratégie s’inscrit autour d’un axe culturel fort pour créer un tourisme durable. Nous misons beaucoup sur notre culture et notre histoire patrimoniale. La scénographie devrait être en place en septembre ou octobre 2007.

«La seule agglomération en France à avoir pris à sa charge la compétence des métiers d’art »

le patrimoine notamment sur le cœur de ville ? Il y a plusieurs clés d’accès à cette politique. Les métiers d’art que j’ai évoqué, associés à notre politique de réhabilitation des bâtiments du centre ville. Car tout est lié, quand on refait le cœur de ville, c’est pour que le public puisse y venir plus facilement et que les commerçants s’y retrouvent. C’est aussi pour cette raison que nous allons libérer les quais de le Marine sur les berges de l’Hérault depuis la cathédrale afin que le public puisse profiter du lieu mais aussi des spectacles qui sont présentés sur une scène qui constitue un véritable théâtre fluvial. L’été dernier, nous avons fait un essai avec deux spectacles sur cette scène inédite et ce fut un grand succès avec plus de 12000 spectateurs. Nous allons poursuivre dans cette voie en créant une programmation estivale riche et variée.

Cela permettra au public de découvrir notre patrimoine du cœur de ville. Cela participe de la revitalisation du cœur de ville qui constitue l’une de nos priorités.

aurons implanté la signalétique de ce parcours.

Nous réglons certains choix de matériaux et d’emplacements avec les Bâtiments de France. Cela permettra de mieux faire découvrir ce cœur de ville et notamment les 17 hôtels particuliers que nous remettons en état. Une redécouverte aussi de toutes nos églises, du Musée Agathois et de ces mer veilles que sont les escaliers intérieurs, porches et portes d’entrée bâtis en basalte. La signalétique a été particulièrement soignée, rendez-vous au printemps pour la découvrir.

Qu’en est-il du Musée l’Ephèbe au Cap d’Agde ?

patrimoine agathois car au-delà de la charge affective qu’il représente pour chacun d’entre nous et du devoir moral qui nous incombe et nous oblige à tout faire pour en assurer la sauvegarde, c’est aussi d’attractivité touristique dont il est question. En matière de promotion de ces richesses, nous intervenons aussi sur le plan éditorial en favorisant l’émergence de publications comme celle réalisée sous la direction de Jean Sagnes «Agde, 2 600 ans d’histoire».

Notre objectif est aussi de faire en sorte que l’offre culturelle incite les touristes à revenir hors période estivale.

Aujourd’hui, le tourisme durable doit être bâti sur nos richesses environnementales, les réserves naturelles, la réhabilitation des plages mais aussi et beaucoup sur le patrimoine et la culture.

Revenons plus particulièrement à Agde avec votre action culturelle sur la ville. Commençons par l’un des axes importants de votre politique,

C’est une façon de faire le lien entre le Cap et Agde l’été et d’étendre l’offre culturelle aux touristes. Nous sommes aussi en plein chantier avec le Moulin des Evêques où l’on va créer un espace notamment dédié aux expositions. Un autre bâtiment est en cours d’aménagement pour accueillir la nouvelle école de musique. Là encore, nous affirmons la vocation culturelle du centre ancien.

Vous avez le projet de réaliser un circuit touristique dans ce cœur de ville ?

Effectivement, nous y travaillons et d’ici l’été, nous

Nous allons mettre en valeur l’accès à ce musée afin de favoriser l’accueil des visiteurs avec l’élargissement des plages horaires et la mise en place d’ateliers pédagogiques pour que toutes les écoles de la commune et de l’Agglomération puissent y venir. Ceci afin de sensibiliser nos enfants à notre histoire qui, des Grecs aux Romains, révèle de grandes richesses. Nous travaillons sur la réhabilitation du pourtour du musée où l’on va mettre en valeur les fouilles archéologiques. Cela permettra de rendre encore plus évident l’intérêt que suscite ce musée avec, certes, ses collections à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. Concernant les expositions, j’y suis favorable à condition que les budgets soient raisonnables. Mais ma priorité reste de mieux valoriser nos collections comme nous l’avons fait avec la scénographie qui met en scène nos Bronzes dont naturellement l’Ephèbe.

« La réhabilitation du Château Laurens permettra au public de s’imprégner de l’histoire de ce lieu unique»

Il y a l’histoire antique mais aussi celle plus récente avec le Château Laurens et cette période de l’Art nouveau que vous avez mis en lumière. Nous poursuivons notre grand chantier de réhabilitation du lieu. Nous tenons à ce que le public puisse déjà venir dans le parc afin qu’il prenne conscience que ce château est un joyau. Sa réhabilitation doit devenir une priorité pour tous et je souhaite que l’opinion publique s’approprie aussi ce grand projet. Nous sommes en train de consolider les assises et les fondations et, prochainement, nous allons entamer les travaux à l’intérieur qui vont prendre quelques années. Ce qui est important, c’est de se rendre compte que si nous ne faisons rien pour ce château, dans dix ans il tombe en ruine. Evidemment, c’est un chantier coûteux et c’est la raison pour laquelle ce projet de réhabilitation est étalé sur dix ans et que nous avons fait appel à des partenaires.

J’accorde une importance toute particulière au

Cependant, c’est un lieu qui vivra durant sa réhabilitation avec l’utilisation de son parc pour des événements artistiques. C’est déjà le cas avec

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«Avec plus de 2000 ans d’histoire, Agde a hérité d’un patrimoine d’une exceptionnelle diversité»
DOSSIER
L a u r e n t U r o z © L a u r e n t U r o z
Vif succès pour la scène flottante avec en décors le cœur de ville d’Agde Gilles D’Ettore ©

Jazzinade. Nous poursuivrons notre travail d’exposition sur l’histoire du château lorsque nous aurons terminé le chantier du Moulin des Evêques qui est juste en face. Cela permettra au public de s’imprégner de l’histoire de ce lieu unique tout en l’ayant en face des yeux. D’ailleurs, dans les années à venir, nous installerons une passerelle qui joindra les deux bâtiments.

La Maison des Savoirs est aussi un lieu important de votre politique culturelle. Effectivement, et à travers ce lieu, nous remplissons aussi notre devoir de transmission des savoirs. Ce lieu permet de sensibiliser le public de tous les âges à la culture et offre une grande variété d’activités (éducation, formations, cultures, médiathèque, visioconférence, ludothèque, etc.). Un outil fonctionnel ancré dans la ville et qui compte près de 13 000 inscrits.

Le cinéma est aussi une orientation forte de votre politique culturelle.

«Engager les investissements nécessaires à la préservation de ce qui constitue notre mémoire collective »

En 2003, nous avons créé la Commission Locale du Film «Hérault Méditerranée» qui a pour objectif de valoriser notre territoire jusqu’ici trop méconnu du 7ème art. Ceci afin de le promouvoir et de lui apporter, outre des retombées économiques, une plus-value conséquente en termes d’image. En trois ans, Agde a déjà accueilli cinq tournages dont «Le Bénévole», 51ème film de Jean-Pierre Mocky Nous avons parallèlement lancé le Festival des «Hérault du Cinéma» qui réunit chaque année une centaine de personnalités des milieux du cinéma parmi les plus prestigieuses. Là encore, le succès est au rendez-vous puisque les salles sont toujours pleines.

La culture à Agde a donc une place de choix dans votre politique ?

Votre saison culturelle connaît un fort succès, il va falloir pousser les murs du Palais des Congrès. C’est clair…(rires). Nous comptons désormais 700 abonnés pour une saison qui comprend dix dates. Nous augmenterons le nombre de spectacles la saison prochaine. Il y a une incontestable fidélité du public qui s’est créée, ce qui nous encourage à poursuivre notre effort. Cette année, nous accueillons des comédiens comme Christophe Malavoy, Marie-France Pisier, Emilie Dequenne, Anouk Aimé pour ne citer qu’eux, dans des œuvres qui ont connu un vrai succès à la fois public et critique.

Plus qu’une place de choix, c’est pour nous une évidence. Agde a une histoire plus que deux fois millénaire et de ce riche passé, notre cité a hérité d’un patrimoine d’une exceptionnelle diversité.

C’est un atout important notamment pour l’attractivité touristique de notre destination mais c’est aussi une responsabilité car il nous appartient d’engager les investissements nécessaires à la préservation de ce qui constitue notre mémoire collective. De plus, la culture est fédératrice sur Agde. Elle crée des liens entre les générations. Et cela aussi est essentiel.

Recueillis par Stéphane Jurand

l’art-vues • vingt-cinq • décembre 06 - janvier 07
© L a u r e n G h e y s e n s
Tournage du 51 ème film de Jean-Pierre Mocky, "Le Bénévole"
© L a u r e n t U r o z
Le Château Laurens, joyau agathois, fait l’objet d’un grand projet de rénovation
PRINTEMPSDOMITIENNE
Invité d’honneur CARLOS MARCANO Du 28 avril au 25 mai Inscriptions et renseignements Maison du Tourisme 34440 Colombiers Tél. 04 67 37 00 90 Organisation : Mairie de Colombiers - Communauté de Communes la Domitienne Cave du Ducs de Castries (Bordure canal du Midi) COLOMBIERS (7 km de Béziers)
: 2 100 € + trophées
DE LA Salon d’Arts Plastiques
Prix

COTEAUX DU LANGUEDOC

Appellation Coteaux du Languedoc contrôlée

PASCAL FULLA VIGNERON présente

lArt vues , design by Stratos

Sélectionné par «Les Grands Vins de France»

(en vente sur les 3 caves de Montpellier)

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé - A consommer avec modération

Programme des STAGES 2007

avec des artistes prestigieux qui font partagerleursavoiret leurs expériences dans une ambiance chargée d'enthousiasme au coeurdu Roussillon :

• 27/03 - 29/03

• 11/04 - 13/04

• 16/04 - 18/04

• 27/04 - 29/04

• 07/05 - 11/05

• 21/09 - 23/09

• 28/09 - 30/09

• 08/10 - 11/10

Joseph ALEXANDRI (peintre) : Le principe de peindre de TURNER.

Charline DIDIER : Technique mixte sur l'art contemporain abstrait et semi-abstrait.

Marc-André 2 FIGUERES : Empreintes et moulages du corps humain.

Danièle TRIGALET: Aquarelle avec encre et pastel en composition figurative.

Michel GUINGOIN : Patine à la chaux : les stucs veinés, spatulés, marbrés bicolores et tricolores, reliefs fresques.

Sylvie COUDART: Travail de l'huile au couteau sur les nus.

Michel GUINGOIN : Travail et principe du tadelakt.

Michel GUINGOIN : Fresque à tempéra sur marmorino.

D'autre période à déterminer pour le travail à la chaux avec Nathalie FLOCH.

Détail du déroulement des stages sur demande et possibilité de logement pour les stagiaires venant de loin.

Pourtous renseignements : Association Europe des Arts (Stage sur toutes techniques et Expositions surdes lieux stratégiques) 20, rue René Cassin 66270 LE SOLER - FRANCE

Tél :

:

06 03 76 23 46 - email
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Association
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théâtre

A tous ceux qui…

de Noëlle Renaude

,Par une belle journée d’été, en cette fin des années 40, toute la famille se réunit autour d’un grand banquet. On a tourné le dos au gouffre de la Guerre et on guette la vie qui revient : on mange, on rit, on danse, on pleure un peu aussi… Chacun se livre et délivre sa vérité, la petite histoire croise la grande, et l’on veut être content de la journée, malgré le vin et les rancœurs qui font tâche sur la nappe…Mêlant notations réalistes et composition abstraite, par touches subtiles, Joël Collot et Claude Maurice trouvent le ton et la voix justes pour donner vie à cette galerie de personnages, encyclopédie incarnée d’une époque révolue. Tour à tour drôles ou attachants, âpres ou splendides, naïfs ou cruels, ils semblent retrouver intuitivement le mouvement et la gestuelle de chacun des personnages, donnant à cette photo de famille toute la pertinence du passé retrouvé. Entre nostalgie sépia et chronique humaniste, cette cérémonie champêtre dessine une sorte de cadastre historique et généalogique. C’est surtout un toast vivant et tendre A tous ceux qui sont venus là, avant nous, et puis qui sont repartis !

Mardi 6 février à 21h00 au Théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tél: 04.67.40.41.39.

… Et puis, dormir… de

,

Andromaque de Racine

,L’action d’Andromaque se situe après la légendaire guerre de Troie, remportée par les Grecs. Pyrrhus, «le fils d’Achille et le vainqueur de Troie» est tombé amoureux de sa prisonnière Andromaque, la veuve du chef troyen Hector, tué par Achille. Il délaisse Hermione, qu’il doit épouser. Oreste, de son côté, aime d’un amour fou Hermione. Andromaque est partagée entre sa fidélité à la mémoire de son mari et son désir de sauver son fils, également prisonnier. Soumise aux pressions de Pyrrhus, elle finit par accepter de l’épouser, avec le projet secret de se tuer aussitôt. «Même si la pièce a été jouée des milliers de fois, pour les acteurs et pour moi-même, ce doit être comme la première fois. Dans le meilleur des cas, dramaturgie et mise en scène attestent cette virginité. La représentation est perçue non pas comme une version parmi d’autres possibles mais comme inédite, évidente et nécessaire... Une pertinence hors référence... Pour dire les vers, il faut les aimer… Ce n’est pas abstrait, c’est un rapport sensible, voire sensuel au verbe, un plaisir de langue et d’oreille… d’intelligence aussi : comment le sens se diffuse, s’exhale, s’embrume dans la phrase soumise à la règle de l’alexandrin. De la même manière, cet aspect de discours construit, il serait vain de prétendre l’évacuer, je crois qu’il faut s’y attacher et bien saisir que dans ce théâtre où la parole est action, la rhétorique nous met sur la voie de découvrir la stratégie intime des êtres. Attention, le théâtre de Racine n’est pas qu’un théâtre de texte, le réduire au seul poème ou au seul discours est une erreur. Intéressons-nous aussi à la fable, à l’action, au contenu…» (Philippe Adrien, Instant par instant, Actes Sud-papiers, extrait.)

Du 23 au 27 janvier (horaires se renseigner) au Théâtre de Grammont, programmation du Théâtre des Treize Vents à Montpellier Tél : 04.67.99.25.00.

Christiane-Camille Richard

Faire de son lit le terrain de toutes les aventures et de son petit oreiller l’indispensable compagnon de voyage… tomber de sommeil… n’avoir peur de rien… faire feu de tout bois… traverser la terre de part en part sans jamais perdre le nord… apprendre le langage des animaux… aimer la lecture et jouer avec les ombres… courir très, mais alors, très très vite… regarder le monde comme s’il était encore tout neuf… et puis, dormir… fourbu et heureux, jusqu’à demain… Pour à nouveau larguer les amarres… … et puis, dormir… est un spectacle lyrique en deux dimensions qui se regarde comme une bande dessinée, traversant des univers oniriques empreints des rêves de notre enfance. Ombres chinoises, jeux d’optiques et de couleurs, images réelles ou virtuelles, l’étrange écran se peuple de dragons et d’étoiles, d’avions et de chimères au gré des fantaisies d’un espiègle gardien des songes. … et puis, dormir… est une échappée belle en images et en sons aux confins de mondes non narratifs, une délicieuse traversée des apparences, un pur moment de poésie visuelle entre réel et imaginaire. Chut!…le monde des rêves est inépuisable!

Mercredi 13 décembre à 15h00, Vendredi 15 décembre à 19h00 au Théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tél : 04.67.40.41.39.

Perlino Comment de Fabrice Melquiot

,Perlinot Comment raconte l’histoire d’une amitié entre deux garçons dans un quartier de Naples où il y a toujours du soleil. Mimmo entre dans la police et Perlino devient marchand de parasols. Mimmo se marie avec Alicia, marchande de parapluies et Perlino construit une machine volante pour Alba. Les sentiments amoureux prennent ici des couleurs méditerranéennes et le grand large semble décupler la fantaisie.

Le texte de Melquiot est un conte sur l’enfance. On se laisse facilement embarquer, à la lecture, dans un voyage plein de sons, de parfums, de couleurs, de réminiscences. Ensuite, quand on cherche à en atteindre la moelle, on se rend compte de sa complexité, de son ambiguïté. Il est urgent, alors, de s’extirper de sa forme narrative pour saisir la troublante liberté de projection qu’il offre au metteur en scène. Perlino Comment n’est pas seulement l’histoire d’une belle amitié, ce n’est pas un conte linéaire qui mène tranquillement son public jusqu’au dénouement. Une fois ce mirage disparu, apparaît le constat d’un homme sur la vie avec sa part de noirceur et de cruauté, une métaphore sur le temps qui passe et sur le deuil…

Du 19 au 22 décembre à 19h00 au Théâtre de Grammont, programmation du Théâtre des Treize Vents à Montpellier. Tél : 04.67.99.25.00.

,Les Précieuses ridicules, Tartuffe et Le Malade imaginaire… Dans le même mouvement, avec la même équipe : neuf comédiens, trois pièces de Molière, jouées dans leur intégralité, et qui ne constituent pas une simple succession mais un parcours. Dans chacune de ces trois pièces, Molière, construisant ses intrigues, nous donne l’illusion d’actions réelles, tout en usant à plein des procédés de théâtre. Il n’a cessé d’explorer dans les termes de son temps les rapports de l’apparence et de l’identité. Les Précieuses, Le Tartuffe, Le Malade : le travestissement est au cœur de ces pièces. On s’y déguise, on y joue des rôles, on y fabrique des intrigues, bref on y fait du théâtre. Les neuf acteurs des trois pièces passeront d’un personnage à l’autre, feront l’expérience de la transformation continuelle, et seront de fait, comme Molière, dans l’analyse du rapport entre théâtre et société. Ils seront aux prises non pas avec l’illusion du monde, mais avec l’acte de représenter. Les identités et leur mise à l’épreuve constitueront ainsi le grand jeu (de la troupe), où une micro-société met en crise comique le langage social, le dévoile, en dénonce l’artifice et le ridicule. Du 10 au 13 janvier au Théâtre des Treize Vents à Grammont à Montpellier Tél : 04.67.99.25.00.

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Le bourgeois, la mort et le comédien, trois pièces de Molière
«… Et puis, dormir…» de C.-C. Richard
© p e r e g r o s b o s n e t © BM P a a z o n
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«Le bourgeois…» au Théâtre des Treize Vents «Andromaque» de Racine

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théâtre

Le ticket de Manuel Pratt

,Un spectacle qui coupe parfois le souffle. De rire certes, mais d’émotion plus encore. D’autant plus si on a un tant soit peu le sens des responsabilités. Un spectacle interactif qui prend ainsi un tour imprévu à chaque représentation.

Un questionnement insidieux qui révèle une nature humaine peu reluisante, celle de la mesquinerie et du chacun pour soi. Pas foncièrement optimiste mais terriblement bien observé, radicalement décapant et méchamment hilarant.

Vendredi 26 janvier à 20h29 au Théâtre Jean Piat à Canet-Village.

Tél: 04.68.34.07.48.

Le butin de Joe Orton

,«Le Butin» c’est la rencontre hilarante entre un hold-up et un cadavre embaumé. Rien de moins. Un chassé-croisé incessant entre une jolie infirmière veuve pour la cinquième fois et adepte de l’euthanasie, un veuf inconsolable (pour l’instant), le fils de la morte qui a cambriolé une banque et quelques autres personnages tout aussi improbables.

Marie-Anne Chazel et Martin Lamotte sont excellents dans cette pièce qui oscille entre la comédie et le drame policier et qui remet en cause toutes les conventions de tous les genres. Gare à vos zygomatiques ! Jeudi 14 décembre à 20h29 au Palais des Congrès de Perpignan.

Tél : 04.68.34.07.48.

Le Caïman de Antoine Rault

,Librement inspirée du drame du philosophe Louis Althusser qui fut l’un des «maîtres à penser» des années 68, cette pièce est l’un des événements de la saison. Elle nous raconte une démence qui détruit un couple et une oeuvre. Passion et trahison, harmonie et violence alternent en permanence jusqu’à ce que l’impensable survienne.

La mise en scène épurée de Hans Peter Cloos met en exergue ce véritable joyau. Claude Rich dans le rôle principal, est magnifique et terrifiant dans sa folie domestique. Un moment intense et inoubliable. Déchirant, exaspérant, sublime ! 4 nominations aux Molières 2006. Mercredi 10 janvier à 20h30 à l’OpéraThéâtre d’Avignon. Tél: 04.90.82.81.40. Mardi 30 janvier à 20h29 au Palais des Congrès de Perpignan.

Tél: 04.68.34.07.48.

Les portes del cel de Vorsep Pere Peuro

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En plus d’être un spectacle d’un réalisme stupéfiant, « Les Portes du Ciel » se veut une action solidaire avec ceux qui se battent pour faire connaître la dure réalité de l’immigration clandestine.

Au coeur de la thématique : la peur et la rage. Deux émotions qui répondent à la même stimulation, la volonté d’exister. Soeurs de la cruauté, l’une la provoque et l’autre la subit. Tout se passe dans un container de marchandise et le public accompagne au plus près l’errance d’un passager clandestin, enfermé avec lui dans cette espace réduit… une expérience inoubliable !

Mercredi 24 janvier à 19h00, 20h00 et 21h00 Place de la République de Perpignan. Tél: 04.68.62.38.62.

Les derniers géants de François Place

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Sur un port, un vieux marin raconte, à deux enfants, une histoire :

Archibald Léopold Ruthmore achète, sur le port de Londres, une dent de «géant» à un vieux marin. Enfin, notre Archibald pense que c’est plutôt une dent de cachalot; mais de retour à son bureau, il découvre en observant la dent, qui est couverte de dessins, une carte... Et l’idée lui vient d’organiser une expédition pour partir à la recherche de ces géants. Lors de son voyage, il va rencontrer maintes aventures, plus périlleuses les unes que les autres. Et c’est à bout de forces qu’il arrive enfin au Pays des Géants...

Il va progressivement découvrir ce peuple étrange et fascinant à la peau recouverte de tatouages. Après avoir vécu un certain temps avec eux, Archibald décide de repartir pour l’Angleterre. Arrivé dans son pays natal, il n’a de cesse de faire connaître au monde entier ce peuple si différent.

Le ciel est trop bas de Ahmed Ghazali

,Mettez-vous à la place du voyageur qui se trouve piégé dans un avion que des terroristes font exploser. Que ressent-il ? À quoi pense-t-il ? L’image est terrible et vous préférez l’écarter : cela n’a rien à voir avec vous, cela arrive aux autres… Mais aussitôt le réel vous rattrape. Cela arrive et vous n’êtes pas étranger à tout cela. Vous voici pris dans un dilemme angoissant. Voulez-vous aller plus loin ? Le ciel est trop bas vous invite à monter à bord pour un voyage à la rencontre de la violence. Celle du terroriste mais aussi celle qui sourd au fond de vous, enfant de la société de consommation, qui êtes élevé malgré vous dans l’égoïsme et l’indifférence aux souffrances de l’autre… Mardi 23 janvier à 20h30 à la Casa musicale de Perpignan. Tél: 04.68.62.38.62.

Gente di Plastica de Pippo Delbono

,Après avoir accueilli « Barboni » en 2005 revoilà Pippo Delbono au Théâtre de Perpignan ; ce nouveau spectacle naît directement à l’abri de la vie, à partir de visions et de métaphores d’une société qui change sans cesse et où il est nécessaire de garder les racines, les mémoires, les « couleurs », qui évitent la chute dans l’homologation des formes et des idées. Il s’agit, donc, d’un spectacle qui cherche, avant de trouver ; un spectacle où se mélangent le charme des mots des anciennes cultures avec les images de la frontière américaine, les hommes avec les grands chapeaux et leur visage brûlé par le soleil… Pippo Delbono aime se mesurer avec la vie réelle, celle de la rue, de la culture populaire, de la différence, mais aussi celle de la mode, de la télévision, du marketing… Ses spectacles sont tous des organismes vivants qui changent dans une intrigue magique de réalité et d’illusion théâtrale.

Samedi 13 janvier à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan. Tél: 04.68.62.38.62.

Il écrit un livreet de conférence en conférence, il fait découvrir au monde scientifique ce peuple merveilleux. Il est tantôt encensé, tantôt on le traite de fou. Toujours est-il qu’il finit par organiser une seconde expédition. Le temps, pour Archibald, de régler quelques affaires et l’expédition le devance. Une grande fête est préparée pour l’accueillir. Mais à l’arrivée d’Archibald, une surprise l’attend... V endredi 15 décembre à 19h00 à la Scène des Trois ponts de Castelnaudary. Tél : 04.68.11.45.32.

Les Ivernales

Institut d’Etudes Occitanes

,Le Théâtre Na Loba présente ses «Ivernales» : Mercredi 24 janvier à 18h30 : Seminaires de mots (contes, lectures et poèsies - entrée libre) Samedi 27 janvier à 16 h : la Dictada occitana, jeu de langue occitan.

20h45 : Paroplapi en concert.

Las Ivernalas proposent de découvrir un groupe vocal niçois qui entraînera le public dans un voyage musical au travers d’interprétations novatrices des plus belles chansons traditionnelles occitanes et italiennes.

Du 24 au 27 janvier au Théâtre Na Loba de Pennautier. Tél: 04.68.25.19.78.

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«Le butin» avec Marie-Anne Chazel et Martin Lamotte
© C o s i m o M r c o M a g i o c c a
«Le Caïman» avec Claude Rich

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théâtre

L’oratorio d’Aurélia de Victoria Thiérrée Chaplin

,C’est un spectacle inclassable que et Oratorio d’Aurélia, dans une veine fantastique, onirique, avec le plaisir du jeu, de la métamorphose et un charme irrésistible. Victoria Chaplin offre à sa fille une histoire dont la composition des images et des mélodies mobilise tous les sens. Histoire sans histoire, errances somnambuliques, la jeune artiste se retrouve confrontée à un danseur amoureux... de ses habits.

Dans cet univers fantasmagorique, le rideau rouge devient mouvant, le cadre de scène se révolte, les objets détournés de leur utilité première prennent le pouvoir et chahutent la jeune Aurélia.Ne manquez pas cet Oratorio d’Aurélia, cadeau d’une mère à sa fille et magnifique cadeau d’une famille d’artistes au public. Du 30 janvier au 1 er février au Théâtre-Scène Nationale de Narbonne. Tél: 04.68.90.90.20.

My dinner with André d’André Gregory et Wallace Shawn

,André, fluet et distingué metteur en scène d’avant-garde, bavard impénitent, a, pour avoir parcouru le monde, un avis sur tout. Wally, replet et bon vivant, n’a jamais bougé et gagne mal sa vie en écrivant pour le théâtre.

C’est au cours de leur repas, préparé et servi devant nous, sorte de pugilat verbal, que l’on découvre ces personnages hilarants, interprétés par deux acteurs à la complicité exceptionnelle. Fondée en 1989 à Anvers par Peter Van den Eede et Bas Teeken, De Koe applique à la scène un traitement rock’n roll: transgression des genres et des conventions théâtrales. Spectacles intimistes autour de Schopenhauer, Montaigne et Pascal, collaborations avec le monde de la télévision, il leur faut émouvoir et troubler le spectateur, le divertir et le mettre à l’épreuve.

Les 31 janvier à 19h00, les 1er et 2 février à 20h00 à l’Odéon, programmation du Théâtre de Nîmes. Tél: 04.66.36.65.00.

M. de Pourceaugnac d’après Molière

,Oronte a promis sa fille à M. de Pourceaugnac, riche bourgeois venu du Limousin. Julie aime Eraste qui va chercher à empêcher le mariage en tournant en ridicule le prétendant. Déguisements, jeux de masques, férocité de la satire du bourgeois, cette comédie ballet consacre la verve de Molière et les harmonies baroques de Lully. Une troupe d’acteurs, danseurs, musiciens et acrobates revigorante sur une mis en scène par Sandrine Anglade. Mardi 6 février à 20h00, mercredi 7 février à 19h00 au Théâtre de Nîmes. Tél: 04.66.36.65.00.

Baratha, la création du théâtre par la Cie Les oiseaux

,En Orient, notamment à Bali (Indonésie) et en Inde, les arts se sont développés et se pratiquent encore dans le cadre de la religion. Lionel Briand et la compagnie “Les Oiseaux” proposent en prélude au spectacle “Passion” une soirée dédiée aux arts sacrés hindous dont ils s’inspirent. Ils présenteront donc au Grenier le Bharata Natyam - danse du Tamil Nadu célébrant le Dieu Shiva, le Kathakalithéâtre dansé du Kerala, la Topeng - jeu masqué de Bali et la danse Soufi d’Iran - derviche tourneur. Venez dcouvrir Sharhokh Moshkin Ghalam, nouveau pensionnaire de la Comédie Française mais également chorégraphe et danseur avec la compagnie de danse Nakïssa qu’il a créée en 1997. Il s’est produit dans les plus grands festivals internationaux, et c’est lui qui nous présentera la danse Soufi d’Iran, cette danse mystique du derviche tourneur, facette artistique de la religion dans le monde oriental. Mardi 30 janvier à 20h30 au Théâtre de la Calade à Arles. Tél: 04.90.93.05.23.

Le décalogue du dernier jour

d’Emmanuel Darley

, La fin du monde est-elle pour demain ? Compte à rebours drôle, tendre, délicieusement terrifiant, qui met en scène en dix tableaux colorés, le monde actuel, sa brutalité, sa bêtise, et n’en oublie ni l’amour, ni l’espérance.

Emmanuel Darley a publié son premier roman Des Petits Garçons chez POL, puis en 1997 Un Gâchis aux Editions Verdier. Ses textes de théâtre, publiés chez Actes Sud/Papiers et Théâtre ouvert/Tapuscrits sont mis en scène par Jean-Marc Bourg et Michel Didym.

Denis Lanoy, metteur en scène et directeur artistique depuis 1993 du Triptyk théâtre, exthéâtre des Campaniles, s’attache à monter des textes contemporains non dramatiques. Les 9, 11 et 12 janvier à 20h00, le 10 janvier à 19h00 au Théâtre de Nîmes. Tél : 04.66.36.65.00.

Mademoiselle Julie

d’August Strindberg

«Il y a quelque chose…» par la Cie V ol plané à Arles

Il y a quelque chose de très beau dans le monde moderne par la Cie Vol plané

,C’est avec la Compagnie Vol Plané qu’a ouvert le Grenier à Sel il y a ..... quelques années. C’était le premier volet du duo burlesque Alexis Moati - Jérôme Beaufils et ça s’appelait “Il y a quelque chose qui marche derrière moi”.

Quelques années plus tard, le Grenier à Sel a co-produit le second volet : “Drôle de silence”. Il accueille aujourd’hui le troisième et dernier ? volet : “Il y a quelque chose de très satisfaisant dans le monde moderne”. Ainsi les Arlésiens auront suivi pas à pas ce duo qui a bien grandi.

“Au centre de notre travail, il y a la relation des personnages au monde qui les entoure. Et pour eux, le monde se réduit aux quatre murs de leur appartement. Pour cela, il était important de travailler sur un espace scénographique qui soit à la fois la figuration très claire d’un appartement et en même temps un décalage vers une abstraction, un enfermement. A travers la série des répétitions, en juillet 2005, en octobre 2005, en mars 2006, les personnages apparaissent progressivement, ils ne sont pas pensés d’avance. Tenter de les définir est délicat. Disons quand même que l’un exerce sa rigidité obsessionnelle au service d’une construction de la normalité que l’autre systématiquement met en péril par sa naïveté et sa maladresse.”

Du 8 au 17 décembre au Théâtre de la Calade à Arles. Tél : 04.90.93.05.23.

,Réunis au cours de la nuit de la Saint-Jean, en un huis-clos, Julie, la jeune aristocrate, et Jean, le valet, vont se livrer à un jeu de poker au cours duquel les deux protagonistes ne cesseront de provoquer l’art de la séduction aux dépens de l’autre. Le metteur en scène Didier Long a arbitré avec un grand savoirfaire ce duel où chaque phrase se révèle meurtrière.

Le drame se noue en quelques heures avec, face à face, deux combattants d’égale force : Emilie Dequenne et Bruno Wolkowitch. Une lutte à outrance d’une incroyable intensité qui maintient le spectateur en haleine tout au long de la soirée !

Mardi 16 janvier à 20h30 à l’Opéra-Théâtre d’Avignon. Tél: 04.90.82.81.40.

Jeudi 25 janvier à 21h00 au Palais des Congrès du Cap d’Agde. Tél : 04.67.94.65.80.

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«L’oratorio d’Aurélia» de V. Thiérrée Chaplin à Narbonne

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théâtre

Columbo de William

Link et Richard Levinson

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Mémoires d’un tricheur de Sacha Guitry

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Réalisant la performance de tenir pendant une heure quarante l’imitation parfaite et parodique à la fois du comédien Peter Falk et de celui qui lui a donné sa célèbre voix française, Serge Sauvion, Pascal Brunner présente ici avec ses camarades, une adaptation nettement plus humoristique que la version originale. Le docteur Fleming, psychiatre renommé tue sa femme encombrante pour pouvoir enfin vivre avec sa jeune et jolie maîtresse… Samedi 27 janvier à 20h30 au Théâtre de Tarascon. Tél: 04.90.91.51.30.

Dom Juan de Molière

,Une arène: Dom Juan tel un taureau livre un combat contre l’amour humain, contre l’amour divin. L’image parle d’elle-même. Le décor exprime l’ascèse, le dépouillement tandis que le séducteur poursuit son œuvre ou plutôt sa manœuvre consistant à bafouer la créature pour atteindre le créateur. Le sacrilège s’obstine dans sa lutte perdue d’avance jusqu’à l’estocade finale. Jean-Marc Galéra signe une mise en scène extrêmement intense laissant aux interprètes une liberté de mouvement étonnante dans leur enclos. Tandis qu’Alexis Chevalier est un dom Juan aussi fragile que brutal, Thierry Barbet avec ses faux airs de Coluche campe un Sganarelle superbe et plus tendre qu’à l’ordinaire.

V endredi 12 janvier à 14h00 et 20h30 au Théâtre de Tarascon. Tél: 04.90.91.51.30.

Une heure et demie de retard de Gérard Sibleyras

,La soirée n’est qu’un immense et intense éclat de rire. Une pièce qui part dans tous les sens, des dialogues qui pétillent, une mise en scène de Bernard Murat qui va progressivement vers une explosion tant attendue. Evelyne Buyle, sous ses cheveux rouges, est comme un bonbon acidulé. Patrick Chesnais est impressionnant avec ses airs ennuyés et fatigués, passant soudain à la vitesse du grand acteur comique.

Désopilant !

Dimanche 3 décembre à 17h00 au Théâtre de Tarascon. Tél: 04.90.91.51.30.

Mercredi 20 décembre à 20h29 au Palais des Congrès de Perpignan.

Tél: 04.68.34.07.48.

Moins deux de Samuel Benchetrit

,Ça commence dans une chambre d’hôpital. Juste deux lits, avec à l’intérieur, deux types qui ne se connaissent pas. Jules Tourtin, soixante-douze ans, deux semaines à vivre du fait que son rein droit est encore plus pourri que son rein gauche. Paul Blanchot, soixante-treize ans, une semaine à vivre car ses poumons l’ont trahi. Ils auraient pu en rester là, mais avec leurs trois semaines d’espérance à deux, ils préfèrent fuguer, histoire d’aller faire un tour dehors, pour s’assurer que le monde n’a plus besoin d’eux. Les aventures commencent, l’amour les rattrape et l’amitié surprenante risque bien de leur tomber dessus… Après Comédie sur un quai de gare, Samuel Benchetrit écrit et met en scène cette « tragi-comédie » pleine d’espoir et pose la question : « peut-on vivre une amitié sachant qu’on va bientôt mourir ? ». L’auteur aborde le thème délicat de la mort sous un angle absurde et décalé. Un texte à l’humour incisif et percutant. Un spectacle salué unanimement comme l’un des meilleurs spectacles de l’année ! Incontournable donc ! Les 12 et 13 décembre à 20h30 au Cratère-Scène Nationale d’Alès. Tél: 04.66.52.52.64. Lundi 8 janvier à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan. Tél : 04.68.34.07.48.

C’est le coup de poker de Francis Huster: le comédien adoré du public adapte au théâtre le roman de Guitry devenu film «Mémoires d’un tricheur!».

Belle performance de Francis Huster, fondée sur le charme, la jeunesse, l’intelligence, la grâce quoi! S’y ajoute une très séduisante scénographie, ce que Francis Huster appelle une «mise en jeu» et qui lui évite ainsi de se livrer à un one man show classique, pour nous proposer un authentique spectacle théâtral inspiré des années 30 et dans l’esprit Sacha Guitry. Ces délicieuses mémoires là sont d’une noirceur suicidaire.

Francis Huster les anime avec grâce dans un joli décor de bar très années 30: simple, sobre, il nous raconte de l’intérieur l’histoire croustillante et immorale de cet homme qui découvre le bonheur de jouer. Guitry est décidément un homme libre. Sans jamais imiter son glorieux modèle, Francis Huster impose son personnage, celle d’un tricheur désinvolte qui prend plaisir à raconter ses frasques. Un bien beau spectacle!

Dimanche 11 février à 17h00 au Palais des Congrès de La Grande Motte. Tél: 04.67.56.42.00.

Dimanche 11 mars à 17h au Théâtre de Tarascon. Tél: 04.90.91.51.30.

,Un comédien décide de réaliser le rêve de sa vie: interpréter les plus grands monologues de l’œuvre Shakespearienne. Dans une description riche de clins d’œil au monde de la création théâtrale, Etre ou ne pas être décrit la gestation d’un spectacle. Une réflexion drôle et profonde sur les doutes du comédien confronté à ce partenaire si ensorcelant mais si insaisissable : le personnage.

C’est la cinquième fois que nous recevons la compagnia dell’ Improvviso après Histoires d’Amoureuses Ressemblances, Pasioni Ridicoli, Cyrano de Bergerac et Don Quichotte. Cette fois-ci Luca Franchesci sera seul en scène pour ce monologue tragico-comique. Samedi 20 Janvier à 21h00 au Théâtre du Grau du Roi. Tél : 04.66.51.10.70.

La Bonne Adresse de Marc Camoletti

,Avec la dernière création du théâtre du Ponant, la troupe du Grau du Roi vous entraîne dans un déluge de quiproquo et sur un rythme effréné. P.P.S. dans une petite annonce, vous savez ce que ça veut dire ? Pour les quatre femmes de l’appartement, c’est très clair ! Pour les quatre hommes qui se présentent, c’est également très clair… Mais qui est vraiment à la bonne adresse ? Tous ? Aucun ?

En tout cas, le public est à la bonne adresse pour se détendre et s’amuser ! Des quiproquos, des duos imprévus… des situations qui pourraient déraper… mais pas de danger : on rit, on RIT, on RRR.III.T. !!! A voir ou à revoir… Dimanche 28 Janvier à 16h00 au Théâtre du Grau du Roi. Tél: 04.66.51.10.70.

l’art-vues • page trente-deux • décembre 06 - janvier 07 ...
Etre ou ne pas être par la Compagnia del l’Improvviso
«Mémoires d’un tricheur» de Sacha Guitr y
© A g e n c e B e n a n d
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«Moins de deux» de Samuel Benchetrit

• Les Coteaux de Montpellier • Rue St-Cléopha à Montpellier

Exposition du 3 décembre au 3 janvier

Ouverture tous les jours de 10h à 12h et de 15h à 18 h (sauf le dimanche)

• Espace Louis Feuillade à Lunel • Exposition du 5 au 28 janvier

Vernissage le 5 janvier “A ne pas manquer"

Ouverture tous les jours de 10h à 12h et de 15h à 18 h (sauf le lundi)

Jean-Jacques CHAMBRY

Artiste peintre

EXPOSITION PERMANENTE

En prévision de son départ à l’étranger début 2007 JJ.CHAMBRY présente et vends toutes ses œuvres

Louis CALVO
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Atelier : 22, rue Général Lafon 34000 Montpellier Tél. 04 67 92 50 82 Peinture à l’huile - Prix atelier - www.jjchambry.com 7-9 place du Millénaire - Antigone 34000 Montpellier Tél. 04 67 20 00 49 - Fax 04 67 65 17 22 www.leshiva.com

Carnets intimes

d’Anna Magdalena

,Tirée du livre d’Esther Meynell, musicologue et spécialiste de Bach, cette chronique intimiste reflète le regard profondément amoureux de celle qui partagera les 30 dernières années de la vie de Jean-Sébastien Bach.

L’exigence et la bonté de Bach à l’égard de ses élèves, ses relations difficiles avec des collègues envieux et des autorités chicanières, sa virtuosité, ses enfants, ses lectures, son amour pour Anna-Magdalena…

C’est par la voix de Marie-Christine Barrault que vous ressentirez tout l’amour et l’admiration que vouait Anna-Magdalena à cet homme d’exception.

C’est par le violon de Jean-Philippe Audoli que vous serez touchés par ces œuvres qui montrent une grande variété de formes, de la danse la plus exubérante à la grave majesté d’un adagio.

Samedi 3 février à 21h00 à La Cigalière à Sérignan. Tél: 04.67.326.326.

Le complexe du Dindon d’après Georges Feydeau

,La nouvelle création de Fred Tournaire s’oriente vers une véritable comédie populaire, dans le sens noble du terme, pour explorer tous les ressorts comiques d’un auteur à redécouvrir

L’histoire : A Paris, dans un salon élégant, Monsieur de Pontagnac courtise Lucienne, épouse de Monsieur Vatelin, ce dernier a eu une relation plus que torride avec Maguy, mariée à monsieur Soldignac, lui-même mari volage.

Vendredi 19 janvier à 21h00 Espace Léo Ferré à Bédarieux. Tél : 04.67.95.48.27.

Samedi 20 janvier à 20h30 au Foyer municipal de Mèze. Tél : 04.67.18.30.58.

Une sagesse heureuse en compagnie de Montaigne

8 causeries philosophiques

,Après le succès, la saison passée, des 5 causeries «Un art de soi en compagnie d’Épicure », le Service culturel de Mèze propose, pour la saison à venir, une série de 8 causeries inédites intitulées « Une sagesse heureuse en compagnie de Montaigne ». Le philosophe Michel Negrell fera découvrir la puissance d’une pensée accessible à tous.

Au programme :

- Mercredi 8 novembre : De vivre ou de mourir.

- Mercredi 13 décembre : Du plaisir et de la souffrance.

- Mercredi 10 janvier : De l’éducation et de la formation de soi.

- Mercredi 7 fév. : Du politique et de la liberté.

- Mercredi 14 mars : De Dieu et de la foi.

- Mercredi 18 avril : De la conscience morale et de la conscience psychologique.

- Mercredi 9 mai : De la vérité et du savoir.

- Mercredi 13 juin : De l’amitié et de l’amour. De 18h00 à 19h30 au Château de Girard à Mèze. Tél : 04.67.18.30.58.

Le mouton et la baleine de Ahmed Ghazali

,Heurtée par un cargo russe, une embarcation de clandestins marocains sombre dans le détroit de Gibraltar. Les marins repêchent les cadavres et donnent l’alerte. Mais ni le Maroc, ni l’Espagne ne viennent chercher les corps. Commence alors une terrible nuit d’attente. Suspendu au-dessus du gouffre absurde qui nous sépare entre Nord et Sud, le pont du cargo devient un huis clos à ciel ouvert où se jouent les non-sens inhumains de notre monde.

L’an dernier avec « Tombouctou, 52 jours à dos de chameau », Perpignan découvrait Ahmed Ghazali et une écriture de l’errance, de phrases glissées dans l’interstice des frontières, d’autres cultures ou langues révélant les lignes de fracture et les chemins du possible sur une planète commune pourtant. Le triomphe fait au spectacle nous incitait à réinviter Ahmed Ghazali.

Du 25 au 27 janvier au Théâtre Jean Vilar à Montpellier. Tél: 04.67.40.41.39.

Les 2 et 3 février à 20h30 au Théâtre municipal de Perpignan. Tél: 04.68.62.38.62.

Jacques le Fataliste de Diderot

,Diderot publie en 1778 Jacques le Fataliste, une forme picaresque narrant les aventures de deux cavaliers, le chevalier de St-Ouen et de Jacques son jeune valet boiteux. Tandis que Jacques, le valet, se révèle vite astucieux et philosophe, son maître s’avère n’être qu’un aristocrate amorphe et irascible. Par sa lâcheté et sa maladresse, il va les entraîner tous les deux dans les pires mésaventures.

Avec la vivacité et la souplesse qui caractérisent la langue de Diderot, la Cie Théâtre au Présent recrée une lecture ludique et onirique de Jacques le Fataliste. D’un soliloque philosophique va naître une étincelante fantaisie, habitée par la grâce d’un excellent duo d’acteurs, Philippe Goudard le «montpelliérain» et Pierre Barayre le «nouveau sétois». Un fête de l’intelligence, du jeu et de l’esprit. Du 30 janvier au 1er février au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél: 04.67.74.66.97.

Les pirates de la méduse par la Cie du Capitaine

,

Un bateau pirate abîmé en mer, quatre survivants… William Bras-de-Fer, le Marseillais pur et dur. Il occupe la place de vigie, perché dans un tonneau à un mètre du sol. Ensorcelé, il traîne une malédiction terrible : tous les soirs à 20h00, il subit une transformation saisissante. Raga, le Jamaïcain, toujours de bonne humeur, amoureux de la musique, à tel point qu’il a développé une étrange capacité : il peut jouer tous les airs connus avec ses oreilles.

Le lieutenant Steed, bras droit du capitaine, arborant fièrement une élégante moustache, veut bien être naufragé, à condition de l’être avec style. Il semble être le seul à garder la tête sur les épaules. Et enfin Davy Jones, capitaine de feue la frégate “Le Rossinant”. Il a complètement perdu la boule et n’a qu’une idée en tête : écumer les mers pour la gloire de sa bien-aimée Dame de Tobosa. Mais au-delà des apparences, ces quatre-là ne sont pas ce qu’ils semblent… Véritable huis clos au milieu de l’océan, Les Pirates de la Méduse est une comédie énergique à l’intrigue inspirée par le Don Quichotte de Cervantes. Les scènes s’enchaînent mais ne se ressemblent pas : une partie de carte à la Pagnol, un ballet de spectre tout droit sorti de Ghostbusters, une orgie imaginaire inspirée de Peter Pan… Plus inattendus les uns que les autres, les rebondissements délirants de cette comédie sauront vous mener en bateau jusqu’à la dernière minute !

Vendredi 2 février à 20h30 au Théâtre Henri Maurin de Marseillan. Tél: 04.67.77.97.20.

La mère confidente de Marivaux

,Étrange découverte que la naissance d’une amitié féminine fondée sur la confidence d’une fille à sa mère ! Mais est-il possible, dans ce cas, d’allier confiance et direction de conscience ? Peut-on rester mère et devenir amie ?

Dorante est dépité de ne pas voir celle qu’il aime et qu’il veut épouser. Deux obstacles se présentent à cet amour réciproque : l’inégalité de fortune d’abord, la mère ensuite qui a un autre mari en tête pour sa fille.

Ordinairement, machinations, ruses, trahisons, travestissements servent à passer les obstacles. Ici sont combinées franchise, confiance et liberté de parole... Ce n’est plus simple pour autant.

Vendredi 12 janvier à 21h00 au Palais des Congrès du Cap d’Agde.

Tél : 04.67.94.65.80.

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«Le complexe du Dindon» de Feydeau à Bédarieux et à Mèze « Carnets intimes» d’Anna Magdalena avec Marie-Christine Barrault

IL

Y A QUELQUE CHOSE DE TRÈS SATISFAISANT DANS LE MONDE MODERNE

Duo burlesque avec Alexis Moati et Jérôme Beaufils

Mise en scène : Stratis Vouyoucas.

Décors : Gilles Robic

Lumière : Cécile Gioviensili

Conception sonore : José Bonatti

Création Compagnie Vol Plané

Coproduction Théâtre de Lenche

Vendredi 8, samedi 9, vendredi 15 et samedi 16 décembre à 20h30. Dimanche 10 et 17 décembre à 16h.

RONALD BAKER QUINTET

Jazz au grenier

Jeudi 25 janvier à 20h30

BHARA T A

Cie les Oiseaux

La création du théâtre

Mardi 30 janvier à 20h30

ESPACE

Jean Pierre Cassel

LE GRAU DU ROI-PORT CAMARGUE

Palais des Sports et de la Culture

Rens. 04 66 51 10 73

Samedi 9 Décembre à 21h00

« Le Bourgeois Gentilhomme » mise en scène D.Carette et MC Colomb - Théâtre ATP

Tarif plein 17 € Avec carte 12 €

-25 ans ou chômeur 13 € Avec carte 8 €

Mercredi 13 Décembre à 19h00

« Banc d’Essai » par la Cie la Berlue et « ACoups de Bec » par la Cie Nushka

Arts de la Piste – ATP– spectacles Jeune public et tout public Tarif unique : 6 €

Dimanche 17 Décembre à 16h00

Concert « Los Machucambos » avec Rafaël, Romano et Hayle Musique Folklore - Tarif unique spécial noël : 8 €

Samedi 20 Janvier à 21h00

« Etre ou ne pas être » par la Cie Dell’Improvviso Ecrit et interprété par Luca Franceschi – Théâtre ATP

Tarif plein 17 € Avec carte 12 €

-25ans ou chômeur 13 € Avec carte 8 €

Dimanche 28 Janvier à 16h00

« La Bonne Adresse » de Marc Camoletti

Mise en scène Véronique Brisson

Comédie de Boulevard

Tarif plein 14 € Tarif réduit 10 €

BÉDARIEUX

MARCHÉ DE NOËL

50 artisans d’art et du terroir Animation Musicale avec Les Echalas Parvis de la Maison des Arts

Théâtre

21 h : LE COMPLEXE DU DINDON

D’après Georges Feydeau

Compagnie Pourquoi pas - les Thélémites Espace Léo Ferré

Exposition

Carte Blanche à la GALERIE SORDINI Œuvres de J. Alessandri, P. Riba, R. Berbiguier, J.-P. Pancrazi, A.Bonicel, G. Bru

Espace d’ARTCONTEMPORAIN

Jeune public

15 h : LE CHATDE TIGALI

D'après D.Daeninckx - à partir de 8 ans

Théâtre de l'Echarde Salle A.Bex

Ser vice Culture-Tourisme 19, Avenue Abbé Tarroux 34600 Bédarieux

: 04.67.95.08.79 - E-mail
culture@bedarieux.fr
Tél.
:
Samedi 16 décembre Vendredi 19 janvier 10 novembre au 30 décembre 2006 Samedi 17 février

l’Av

théâtre

Les Leçons de Marie Curie par Jacques Bioulès

,Quoi de plus passionnant que de construire sur scène un laboratoire ? Quoi de plus délicieux pour une comédienne que de mettre la main à la pâte et d’avoir une classe en face d’elle ? Quoi de plus réjouissant que cette classe, dans laquelle les expériences seront faites avec la complicité généreuse et impliquée des puzzles de bois de David Bioulès, qui joueront le rôle de tableau noir ? Les leçons de Marie Curie constituent une série de points fixes pédagogiques, permettant aux spectateurs de se découvrir, de s’élever, c’est-à-dire d’exister. Ces leçons réunissent et regroupent tous les éléments nécessaires ; textes, accessoires, espaces, lieu, désencombré de gadget et de mode. Rien de plus passionnant que de débusquer cela, et constater, après, pendant les répétitions, qu’il ne s’agit, qu’il ne s’agissait que de théâtre. En effet, les liaisons évidentes entre la voix et le geste, c’est-à-dire mimer et faire corps à l’accessoire existent donc pour mieux comprendre. Du 8 au 21 décembre au Théâtre du Hangar - 3 rue Nozeran à Montpellier. Tél. 04 67 41 32 71

Prologue de B.-M. Koltès

,Prologue est un hymne à l’humanité. Il est comme une mémoire porteuse de l’histoire de l’homme, de Mann. Ce récit est un parcours d’identité. Il est un appel à la conscience de soi et de l’autre. Il se questionne sur la trace de l’origine, il engage au bouche à oreille, invite à l’oralité : faire vivre ‘histoire de sa descendance, sa filiation. «Il est dit que l’on doit commencer le récit de l’histoire d’un homme par celui de l’histoire de son père ». Comme Ali, gardien de vieil hammam de la rue Tombouctou, transmet l’histoire de son passé à Mann, l’ethnologue et la Cocotte intercèdent ce récit d’Ali, Mann et Nesata au public. Du 30 janvier au 16 février au Théâtre du Hangar à Montpellier. Tél : 04.67.41.32.71.

L’hippo amoureux d’une girafe

,Miss Mac Magic... Vous ne connaissez pas ?

Mais si voyons, la célèbre marchande de tissus ! C’est elle qui a un tissus magique qui capture les couleurs et dessine les histoires !

Et bien, Miss Mac Magic est de retour d’Afrique. Elle a ramené des tissus bariolés, mais surtout ses histoires... Aujourd’hui elle va vous raconter l’histoire de cet hippopotame amoureux fou d’une girafe. Incroyable, non ?

Ah ! Les animaux de la savane ! Ils étaient tous là à l’anniversaire de la girafe ! Mais écoutez plutôt Miss Mac Magic...

Du 3 au 7 janvier à 16h00 au Théâtre de la Plume à Montpellier. Tél : 04.67.58.73.78.

Que de nous ! par les Renés

,À la recherche du village de fou où se trouvent les forcenés qui veulent bien accueillir leur représentation insensée, les trois compères croisent, la secrétaire de mairie tatillonne, le correspondant de la presse locale à côté de la plaque, un rond point « accidentogéne », mais aussi Jeanne d’Arc et l’homme de CroMagnon… Tout ça pour finalement se retrouver face à leur passé au moment où le dérèglement climatique bouleverse le temps ! Sans concessions vis-à-vis des institutions et à la manière de leur chronique quotidienne sur France Bleu, les Renés fustigent par le rire l’actualité burlesque d’une époque Ego Citoyenne. Les 16, 17 et 21 décembre à la Maison de l’eau d’Allègre les Fumades. Tél : 04.66.60.58.41.

Daniel Villanova à Allègre-les-Fumades

,Grève du pain dans le village ! La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre ! Mais comment en est-on arrivé là ? Pourtant le cœur de l’hiver battait comme un métronome. Tout s’annonçait si bien une fois de plus ! Le temps était clément ; les skieurs avaient bien réservé leur hôtel dans les Alpes ; Maya était plus active que jamais ; Monseigneur bénissait la crèche ; la bûche : un vrai bijou !; le Carnaval promettait d’être inoubliable ; Félicien réunissait enfin sa famille au grand complet pour Noël ; Madame Augustin pouvait aller à Lourdes ; Raymond avait remis sa maison à neuf ; la greffe d’Emile avait pleinement réussi ; les artisans croulaient sous le travail ; Monsieur Dubreuil était à nouveau parmi nous… Mais… Mais la réalité est fragile… Elle côtoie sans arrêt l’inimaginable et elle a parfois de ces grimaces impayables qui nous forcent à rire d’elle… et de nous ! Les 8 et 9 décembre à la Maison de l'Eau d'Allègre-les-Fumades.

Au Théâtre Pierre Tabard

,

- Du mercredi 10 au dimanche 14 janvier: Barrio Flores Petite chronique des oubliés de Philippe Claudel. «Les habitants du Barrio Flores sont passés dans le monde, et le monde ne les a pas remarqués. Personne n’a retenu leurs noms, ni leurs sourires, ni la forme de leurs mains, ni le dessin de leurs rides. Personne. Tant de choses sans importance se conservent pourtant dans la mémoire des hommes. Mais eux, les gens du Barrio Flores, ont versé à jamais dans le grand oubli. C’étaient pourtant des manières de saints, je le jure.» Barrio Flores rouvre ses portes avec ses histoires tendrement drôles et tragiques de Philippe Claudel, ses chansons et ses musiciens de « son » cubain.

- Du mercredi 17 au dimanche 21 janvier : Inconnu à cette adresse, d’après l’œuvre de Kressman Taylor. Mon cher Max… Mon cher Martin… Du 12 novembre 1932 au 18 mars 1934, entre l’Allemagne et les Etats- Unis, deux amis s’écrivent. Max, l’Américain, parle de sa solitude depuis le départ de son ami; Martin, l’Allemand, lui raconte sa nouvelle vie dans un Allemagne qu’il peine à reconnaître tant elle est défigurée par la misère. Au fil des lettres, inexorablement, Martin et Max s’éloignent l’un de l’autre. D’autant que Max est juif… La reprise de cette pièce a touché un nombreux public et également des jeunes depuis sa création au Théâtre Pierre Tabard en 2005 et nous sommes heureux de la reprogrammer cette saison.

- Du mercredi 31 janvier au dimanche 4 février: Jeux de scène, comédie de Victor Haïm. Hortense, naguère star du petit écran, va jouer la pièce de la célèbre Gertrude admirée pour ses romans et ses essais. Événement considérable et attendu. C’est leur première répétition.

La pièce de Gertrude, est-elle le chef d’œuvre du siècle? Hortense saura-t-elle interpréter ce rôle « unique et pluriel« ? Le dialogue mêle en un cocktail détonnant tout ce que ces deux monstres peuvent distiller de passion et d’humour…

En janvier au Théâtre Pierre Tabard à Montpellier. Tél: 04.67.16.28.82.

Pourquoi mes frères et moi on est parti de Hedi Tillette

,« C’est là-bas qu’ils veulent aller car rester ici, c’est mourir avant d’avoir eu le temps de vivre». Dans un pays d’Afrique du Nord, quatre frères aux personnalités différentes sont en quête d’exil. Tous les quatre nous entraînent dans un tourbillon d’optimisme et de dérision. Leur vitalité est contagieuse. L’aîné, modérateur, est le lien avec la famille et les traditions. Il a fait des études et obtenu un diplôme mais ne trouve pas de travail. Le second, beau gosse, monnaie ses charmes auprès de touristes étrangères. Le troisième rêve de devenir un champion de football. Le plus jeune ne vit que par sound machine qui scratche son hip-hop afro rock métal… Une vision toute personnelle de la famille, du sens de l’histoire et des déséquilibres de notre monde. Contrastes, saveurs multiples et étrangères font de cette pièce, non exempte de lyrisme et de poésie, la chronique d’une actualité émouvante et lucide. Une partition riche d’humanité, véritable machine à jouer Jeudi 8 février à 20h30 au Théâtre des Trois Ponts à Castelnaudary.

Tél: 04.68.71.44.04.

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« Les Leçons de Marie Curie» au Théâtre du Hangar «Que de nous !» par les Renés à Allègres-les-Fumades

Au Théâtre d’O

- Mardi 12 décembre à 20h30, Salle

Paul Puaux: Jaulin en scène de Yannick Jauli.

Il représente la tendance la plus novatrice du conte, entre culture rock et tradition, au carrefour de la BD et du cinéma, de la variété et du one-man-show.

Des histoires singulières que Jaulin va chercher au cœur même des tranches de vies, des mythes, des contes les plus universels…

- Les 20 et 21 décembre à la Salle Paul Puaux: Je ne suis pas un numéro Ludor Citrik de Cédric Paga.

Un étrange clown, «Père-NoëlClochard», tête chenue, cheveux hirsutes et barbe blanche en bataille pénètre dans la salle. Tempête sous un crane pour montrer les voix de l’ombre et le duel entre l’ordre et la bête.

- Du 24 au 27 janvier auStudio Gabriel Monnet:

Au commencement était le verbe, C3: «La chambre à air» de Jean Cagnard. C’est bien la répétition qui nous tue… Après 274 rotations terriennes et un quart d’ellipse, à la première lecture de la lumière, il est assez évident que l’existence sera une suite de gestes et de paroles tournant sur eux-mêmes à commencer par les fondamentaux: dormir, manger, évacuer, manger, dormir…

THEÂTRE Au Théâtre de Poche

- Vendredi 12 et Samedi 13 janvier à 21h00: «La Valse du Hasard» : Accidentellement décédée, une jeune femme se retrouve dans un lieu étrange, une sorte de purgatoire où officie un ange des plus ambigus. Elle se voit contrainte de répondre à des questions absurdes et de narrer les faits marquants de son existence afin d’obtenir les cent points nécessaires pour échapper à l’enfer, mais plus le jeu avance et plus les règles deviennent confuses.

A la Grande Ourse

- Du 21 au 23 décembre : C’est bientôt Noël ! Spectacles, expositions et jeux en attendant Noël…

- Samedi 23 décembreà 11h00 et 15h00 : La balle rouge. En ouverture, le souffle du bandonéon… Noir. Seule, une balle rouge est en suspension. La magie s’installe d’emblée. Puis deux personnages peu communs entrent en scène. A la magie s’ajoutent alors l’insolite et le curieux. Et dès les premières minutes, le spectateur est pris dans l’histoire amoureuse de ces deux personnages et dans celle de la balle rouge. A partir de 5 ans.

- Samedi 13 janvier à 17h00 : Pollicino. Magnifique version du Petit Poucet, celui qui se mesure à la peur, celle que lui renvoient la maison de son père, la maison de l’ogre, la foret et le reste du monde. Lui petit, si petit face à ces grandes peurs… A partir de 5 ans.

- Samedi 27 janvier à 20h30: Romances et karaoké.

Julie, Joanne, Erik et Tanguay vivent un drame existentiel ! Ils sont adolescents. Ils se démènent contre l’image qu’ils ont d’eux-mêmes et contre le destin qu’ils ont l’impression de subir. A partir de 13 ans.

- Du 24 au 27 janvier à la Salle Paul Puaux: Au commencement était le verbe, D4: «Le mardi à Monoprix» de Emmanuel Darley. On voit, on entend toutes sortes de gens, le mardi au Monoprix. C’est moins glacé et impersonnel que les gros supermarchés… Il y a toujours dans les queues de drôles de couples. Qu’est-ce qui reste de ces rumeurs ? Ce que l’on se dit et ce que l’on tait. Ce que l’on accepte et ce qui est blessure, ce qui reste d’avant et ce qui est désormais… En décembre et janvier au Théâtre d’O à Montpellier. Tél : 04.67.67.73.73.

- Vendredi 19 et Samedi 20 janvier à 21h00: «Sketch Party 2» Deuxième rendez-vous de la Cie du capitaine au Théâtre de Poche – Café-théâtre bourré d’arrières pensées. Sketch Party est une fête, un spectacle feu d’artifice ou fusent les sketchs de café-théâtre comme autant de situations cocasses, absurdes et délirantes. Tout y passe : Les allergies, la brocante, le génie de la lampe, le Big Bang, la communication moderne, la malchance, la Philo, Freud, Martin Luther King, le tourisme, le rugby, Picasso, le petit prince, le secourisme, les super héros, etc... Ecrit et interprété par les comédiens et comédiennes de la compagnie du Capitaine, le spectacle est mis en scène par Julien Masdoua dans le style habituel de la troupe : décors et costumes minimalistes, mettant en avant le texte et la prestation des acteurs.

- Vendredi 26 et Samedi 27 janvier à 21h00: «Les Chemins de l’Amour...». Accueillie l’an dernier dans un récital Lyrique qui avait laissé le

public conquit par le talent et le charme de cette diva, Virginie Milano revient dans un tout autre récital. En passant par l’Espagne, de chants napolitains ou des airs d’opéra, c’est un spectacle chargé d’amour que nous interprète cette artiste hors du commun.

En janvier au Théâtre de Poche à Sète. Tél: 04.67.74.02.83.

Au Théâtre du Périscope

- Samedi 2 décembre à 20h30 : Oozing Tears, Cie Gilles Baron. Ce solo, inspiré de La jeune fille et la mort de Schubert, est une danse macabre qui met en relief le lien entre sexualité et mort.

C’est un parcours initiatique, de la limite à la transgression, du crime à la jouissance, du désir à la folie.

- Vendredi 8 décembre à 20h30: A coups de bec, Cie Nushka.

- Samedi 2 février à 17h00: L’apprenti, le cuistot, les odeurs et le piano.

La cuisine est un étonnant mélange entre le monde de l’enfance et celui du travail.

C’est aussi un endroit où ‘on se sent extraordinairement vivant. Le corps ne cesse d’être aux aguets…

On y parle une langue étrange, elliptique, où reviennent les premiers mots qu’on a appris et entendus enfants. C’est une langue qui va à l’essentiel. A partir de 2 ans.

Au Théâtre de Villeneuve-les-Maguelone-Scène

Conventionnée Jeune Public.

Tél : 04.67.69.58.00.

Voici un instant de cirque doux et amer. On est face à un trio et à toutes les possibilités entre eux, toutes les rencontres inimaginables entre la voltigeuse affolée, le jongleur disjoncté et le porteur pataugeur

- Samedi 9 décembre à 20h30 : Le Brésil conté et chanté par Paulo Da Luz.

En route pour un voyage musical au cœur du Brésil. De compositions en reprises, des classiques brésiliens aux métissages culturels, le chemin sera une découverte de couleurs et d’ambiances…

- Jeudi 14 décembre à 19h00 : M, une pièce moyenne, Cie Maria Clara Villa Lobos. Quand la danse se confond à ce qui n’est pas

exceptionnel, ni hors du commun, l’ordinaire prend corps. Un corps plastifié, corps-objet, désirable, manipulable, pliable, jetable, telle une poupée gonflable…

- Vendredi 12 janvier à 20h30 : On épluche bien les oignons, Cie A contre sens du poil et Un petit air de rien, Cie Vilcanota.

Plateau de danse offre un espace libre à la danse et à ses diverses formes d’expression. Ici deux compagnies contemporaines croiseront leurs approches le temps d’une soirée.

En décembre et janvier au Périscope. Tél : 04.66.76.10.56.

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© S M e n a r d
Virginie Milano dans «Les Chemins de l’Amour» «M, une pièce moyenne» «Romances et karaoké» « Je ne suis pas un numéro»

Les Kunz

,Au gré de leurs extravagances, la famille des Kunz entraîne les spectateurs dans un univers où se mêlent inventions de balles, manipulations d’objets et d’instruments de musique hétéroclites, scène burlesques, passant ainsi de la magie du cirque à la cruauté de la fête foraine. Les Kunz sont beaucoup plus étranges que Shirley et Dino. Des poètes du geste plus que des amuseurs. Nikolaus, à l’origine du spectacle, dégage une délicatesse infinie dans le maniement des techniques anciennes du clown. Il jongle, mime, s’étire, comme dans un cartoon, philosophe en silence avec élégance.

Samedi 16 janvier à 21h00, Dimanche 17 janvier à 17h00 à La Cigalière à Sérignan. Tél : 04.67.326.326.

Mardi 19 décembre à 21h00 au Théâtre de Clermont l’Hérault. Tél : 04.67.96.31.63.

Y’a pas de quoi rire par la Cie Les cousins

,Ils sont accueillis pour la troisième fois au Théâtre du Grau du Roi avec leur nouveau spectacle les Cousins (René, clown par méprise ; Julot équilibriste instable ; Lolo, jongleur à lunettes). Ils sont simples, généreux et ont cette capacité naturelle à déclencher les rires. Ils ont comme à l’ordinaire la langue bien pendue : René a ressorti ses irrésistibles jeux de mots, Lolo tutoie sa bêtise mais vouvoie son intelligence et le ‘‘seveu’’ sur la langue de Zulot s’en donne à coeur – zoie ! Les Cousins ont mis tout leur répertoire, tout leur savoir – faire au service d’un spectacle explosif : « Y’a pas de quoi rire ! » va faire brûler les planches, c’est nous qu’on vous l’dit !

Samedi 3 Février à 21h00 au Théâtre du Grau du Roi. Tél: 04.66.51.10.70.

Le Jardin de Didier

André et Jean-Paul Lefeuvre

,Le Jardin est la suite de La Serre, petite forme de cirque présentée pendant Cratère Surfaces en 2005. L’envie de faire durer le plaisir a fait naître cette version longue adaptée pour la salle. A coup de prouesses, Jean-Paul Lefeuvre et Didier André détournent des objets de tous les jours, mettent le doigt sur nos petits défauts, nos maladresses et nos faiblesses. Pour mieux nous faire rire. L’un est de taille moyenne, dodu, pataud et plutôt autoritaire, l’autre, style « Pierrot des jardins », est un peu plus grand, juste une culotte-short pour habit ; toujours actif et serviable, l’air très souvent ahuri.

Leur couple donne naissance à des numéros de jonglage et d’acrobaties qui tournent souvent à l’absurde. Leurs accessoires : un magnétophone et des cassettes (pour les musiques et chansons), une brouette (qu’ils font danser au son du banjo), des cagettes, des bouquets de fleurs (transformables en fléchettes) ou encore des tuyaux (avec lesquels ils se disputent). Les ombres de monstres sacrés tels que Laurel et Hardy ou Buster Keaton rôdent. Et cela marche à merveille, entre cirque et théâtre, tout est prétexte à des numéros désopilants et tendres.

Les 16, 18 et 19 décembre au Cratère-Scène Nationale d’Alès. Tél : 04.66.52.52.64.

Plus ou moins l’infini par la Cie 111

,En 2005, Cie 111 avait laissé avec Plan B une forte impression au public sétois. Aujourd’hui, la troupe de cirque revient avec un étonnant spectacle minimaliste où architecture et géométrie s’invitent sur scène. Après IJK puis Plan B., Plus ou moins l’infini constitue le dernier volet d’une trilogie sur l’espace. Dans une lumière de stroboscope, six acrobates se glissent au travers de la scène comme des curseurs. Des trentenaires urbains, vêtus de costumes, cravates noires et chemises blanches, évoluent sur scène, gracieux et angoissants comme des courbes du CAC 40.

Le théâtre visuel de CIE 111 est autant sous l’influence de la télévision et des jeux vidéos que sous celle des traités de physique ou de Vasarely. Et on songe parfois aux scènes de combat de Matrix détachées de la pesanteur.

Car c’est bien dans l’architecture, les arts plastiques et les sciences que nos six acrobates trouvent matière à dérivations. Souligné par une musique bruitiste et synthétique, Plus ou moins l’infini est un spectacle ludique et fascinant qui semble évoluer selon des lois différentes de la gravité.

Un numéro de cirque qui constitue un défi à la fois humain et technique.

CIE 111 s’est proposée de le relever d’une manière accessible, très visuelle et excessivement spectaculaire. Un des rendez-vous majeurs de cette saison à ne manquer sous aucun prétexte.

L’écriture scénique se développera à l’image d’une ligne tracée à main levée : à la fois volonté de perfection et approximation du trait. Définir l’action humaine ainsi: vouloir fort et y parvenir presque. La ligne a quelque chose de puissant et de fragile en même temps. Faire émerger le sens de la forme en donnant la possibilité au spectateur d’investir sa propre capacité d’imagination et d’y reconnaître les traits de sa propre expérience.

Les lignes seront continues ou discontinues, droites ou courbes, solides ou immatérielles, à l’extérieur ou à l’intérieur du corps, visibles ou invisibles et toutes mobiles.

Jeudi 11 et vendredi 12 janvier à 20h30 au Théâtre Molière-Scène Nationale de Sète.

Tél : 04 .67.74.32.52.

Banc d’Essai et A Coups de Bec par les Cies La Berlue et Nushka

,Banc d’essai. Sur un modeste banc public, deux personnages en vadrouille. Avec complicité, ils se laissent prendre au jeu des multiples situations corporelles que leur offre cet objet urbain. De menus plaisirs en grandes découvertes, ils nous entraînent dans une tranche de vie acrobatique ponctuée d’instants poétiques et burlesques.

A Coups de Bec est un instant de cirque doux amer. Le porteur lâche un corps pour attraper une balle que le jongleur a oublié en l’air pour danser avec la voltigeuse qui s’étale au sol pour se faire renvoyer dans les hauteurs. La structure comme une cloche dessine un monde où la magnésie devient poussière, les tapis des murs et les balles des partenaires. Dans l eur besoin d’exister individuellement, ils cherchent un équilibre, exploitant toutes les rencontres imaginables d’un trio, aussi tendres et violentes soient-elles. De toutes ces confrontations se raconte une histoire ou chacun est indispensable à l’existence des autres. Mercredi 13 décembre à 19h00 au Théâtre du Grau du Roi. Tél : 04.66.51.10.70.

Cirque acrobatique chinois

par la Troupe de Dalian

,Mâts de folie, diabolo, équilibristes et jongleurs, trapèzes et rubans, assiettes tournantes, pyramides de chaises, acrobates et clowns… Puisant dans les 3500 ans de tradition du cirque et de légendes chinoises, la prestigieuse troupe de Dalian présente un spectacle unique, splendide, riche de l’extrême virtuosité de ses 35 interprètes. Une féerie étourdissante.

Depuis 1951, la troupe acrobatique de Dalian a remporté 25 Concours Internationaux, Grands Prix et autres distinctions, dans 50 pays visités..

Mercredi 24 janvier à 17h00 et 20h30 à l’Opéra-Théâtre d’Avignon.

Tél: 04.90.82.81.40.

Mardi 30 janvier à 20h00 au Théâtre de Nîmes. Tél : 04.66.36.65.00.

Le cabaret du Cirque en Kit

,Une fois encore, le Cirque en Kit se joue d’un grand mythe de notre temps : le cabaret. A son entrée, le public est accueilli par des cafetiers d’opérette qui l’entraînent dans l’univers crème chantilly d’une vraie fausse revue. Le spectateur se laisse séduire par la force des personnages qui passent sans transition du tablier blanc aux plumes d’autruche et de la scène au comptoir

On est bien dans l’univers de la farce et l’on comprend vite que la soirée glisse inexorablement sur une peau de banane.

Vendredi 12 janvier à 21h00 à la Maison de l’eau d’Allègre-les-Fumades.

Tél : 04.66.24.96. 02.

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© A g a e B o r y
L es Kunz à Sérignan et à Clermont-l’Hérault
© P C b l e CIRQUE
«Plus ou moins l’infini» par la Cie 111 à Sète

De Nîmes à Grenoble, l’inexorable ascension d’ARTénim

FIAC, Artparis, S’tart… Les foires d’art contemporain sont peu nombreuses en France. Moins encore celles qui jouissent de la reconnaissance de la profession. ARTénim en fait partie.

Bénéficiant

depuis son origine, en 1999, du soutien indéfectible de la Chambre de Commerce de Nîmes, ainsi que de la participation de la ville de Nîmes, du Conseil Général du Gard et de la Région languedoc-Roussillon, l’équipe d’ARTéNIM a su transformer un projet audacieux en succès. On connaît la situation du marché de l’Art à Paris et plus encore en province, il ne suffisait donc pas d’occuper une place vacante, mais d’insuffler une véritable dynamique pour que des galeristes venus de France et de l’étranger, des collectionneurs, des amateurs d’art fassent de cette rencontre annuelle leur rendez-vous. Et, depuis, chaque année, à l’automne, ils lui sont fidèles. Des galeristes, des collectionneurs, des amateurs d’art qui ont été conquis dès la première édition, d’autres qui, par l’effet de bouche à oreille, par les répercussions dans les médias, viennent renouveler et enrichir de leur présence cette manifestation. Il ne suffisait pas non plus de lancer une idée, la chose est aisée, mais de lui donner corps et âme, de la doter d’une personnalité qui l’impose comme un moment unique dans une ambiance singulière.

On ne s’improvise pas Foire Internationale d’Art Contemporain du Sud, on le devient.

Sa dimension de taille humaine qui autorise une mise en espace facilitant la circulation, les contacts et la dote d’un côté intimiste et chaleureux, l’accueil qui œuvre en permanence pour le mieux être des exposants et des publics, le travail effectué en amont et en aval qui, par un souci constant d’innovation et d’amélioration, contribue à maintenir les liens et à promouvoir la manifestation et la participation de chacun, et bien sûr la qualité des œuvres présentées dans les conditions les plus favorables sont autant de facteurs qui expliquent la pérennité et la réussite d’ARTéNIM.

Car on ne s’improvise pas Foire Internationale d’Art Contemporain du Sud, on le devient par la mobilisation conjointe de spécialistes qui associent leur compétence professionnelle et leur qualité à un objectif commun. L’édition 2006 avec 6 « one man show », trois expositions thématiques, sa Nuit de l’Art et l’entrée du design qui venait compléter la diversité des expressions artistiques présentées, a su confirmer l’aptitude d’ARTéNIM à témoigner de l’état actuel de la création artistique et a mobiliser exposants (70) et

public (quelques 14 000 visiteurs en quatre jours). Fort de son expérience et toujours attentif à la façon de promouvoir le marché de l’art et à travers lui les galeristes et les artistes, ARTéNIM a exporté son concept et son savoir faire hors des limites régionales. Il a trouvé auprès de l’équipe d’Alpexpo Grenoble des partenaires sensibilisés et mobilisés pour la même cause. La première édition ARTéNIM Grenoble s’est déroulée en janvier 2006. Le bilan, 8 200 visiteurs, 70 exposants et 350 artistes représentés atteste d’un engouement qui dépasse les pronostiques. C’est donc avec évidence que s’est imposée la poursuite de ce partenariat efficace. La seconde édition d’ARTéNIM Grenoble, la Foire d’Art Contemporain Rhône-Alpes, ouvrira ses portes à Alpexpo du 2 au 5 février 2007. Placé sous le signe de la découverte il offrira un panorama représentatif des tendances artistiques et des techniques les plus diverses (peinture, estampe, gravure, sculpture, céramique, verre, photographie et design). De nombreux temps forts, des installations, des événements inédits, des expositions et

Un panorama représentatif des tendances artistiques et des techniques les plus diverses.

l’implication de nombreux partenaires (associations, centres culturels et collectivités locales) complèteront l’offre commerciale et apporteront une dimension supplémentaire à l’événement Le soutien des acteurs culturels de la région devrait permettre d’amplifier sa dimension et son envergure. ARTéNIM Grenoble inaugurera aussi sa 1ère nuit de l’art le vendredi 2 février 2007. Sous l’impulsion de Didier Vesse, directeur artistique de la Foire de Nîmes et aujourd’hui de celle de Grenoble, les exposants sont attendus de toute la France mais également d’Italie, de Suisse, des Pays-Bas, d’Espagne, d’Allemagne, des Etats-Unis, du Japon et de Corée, conférant à l’évènement une dimension internationale indispensable sur le marché de l’art.

Fort de cette double assise et de l’expérience fécondes de 9 éditions de Foire Internationale d’Art Contemporaine à Nîmes et Grenoble, ARTéNIM ne compte pas s’arrêter là et a bien l’intention de continuer son ascension et la découverte de nouveaux territoires du marché de l’art. ■

EVENEMENT l’art-vues • page quarante • décembre 06 - janvier 07

Trèbes (Aude)

Du 2 au 16 mars 2007

Invités d’honneur

Christine Barres - Elie Brunet (Lauréat 2006)

Pascal Leguen (sculpteur)

1 500 € de prix + trophées divers

En partenariat avec le magazine

Renseignements et inscriptions : Renate Dousse

3, rue du Soleil Levant 11800 Trèbes

Tél. 04 68 78 64 57

Francis Duval

Peintures - Dessins

Aniane

Tél. 04 67 57 33 70

e-mail : f.duval-graphic@wanadoo.fr

Site : http://francis.duval.monsite.wanadoo.fr

Br

7,rue Traversière 34230 Pouzols

Contact : 04 67 88 73 51

Frédérique Azaïs

La peinture de Frédérique Azaïs est incandescente. Elle attire le mouvement, la lumière, le feu. Elle parle à l’âme, directement. Car elle est pleine de convulsions, de puissance rentrée, de vie tout simplement. S’y dessinent des éclairs, des ouragans. Et des plaines d’ombres.

Une sarabande éclate, un déploiement, mélodie douce et languide entrecoupée de violents coups d’archet, furioso. La palette est infinie, l’espace du tableau toujours en mouvement. Cette beauté, convulsive et calme en même temps dépasse largement l’espace du tableau. Elle irradie à l’extérieur.

11 ème
Salon des Arts Plastiques
Moulin
uno
: 3 av enue de Montpellier - RN 113 - 34740 VEND ARGUES Tous les jour s sur rendez-v ous 04 67 87 54 56 / 06 87 27 62 91
Raymond Alcovère, Ecrivain
Atelier

VILLE DE BAGNOLS-SUR-CÈZE

Expositions au Centre d’Art Rhodanien Saint-Maur

10h00-12h00 /14h00-18h00 fermé dimanches & jours fériés

D D u u 1 1 4 4 4 f ff é é v vv r rr i ii e e r rr a a u u 1 1 e r m m a a r rr s ss 0 0 7 7

Pierre Gartier Peinture de 1951 à 2006

V V e e n n d d r rr e e d d i ii 9 9 f ff é é v vv r rr i ii e e r rr à à 2 2 1 1 h h

• Théâtre : Les Lettres de mon Moulin d’Alphonse Daudet Cie Manteau d’Arlequin - Centre culturel Léo Lagrange

V V e e n n d d r rr e e d d i ii 2 2 3 3 f ff é é v vv r rr i ii e e r rr à à 2 2 1 1 h h

• Rock : Les suprêmes dindes, Fred K, Le Baratin de la Joie Halle de Coubertin

DANSES EN CÈZE 2007

V V e e n n d d r rr e e d d i ii 2 2 m m a a r rr s ss à à 1 1 0 0 h h & & 1 1 4 4 h h

• Jeune public : Conte chorégraphique « La Vieille Forêt » inspiré des Aventures de Tom Bombadil de J. R. R. Tolkien.

Compagnie comme ça - Muriel Piqué

S S a a m m e e d d i ii 3 3 m m a a r rr s ss à à 2 2 1 1 1 h h 0 0 0 0

• Chorégraphie des associations bagnolaises « Baroque décalé »

Dixi, Terpsichore, Dynamic Danse avec la participation de l’Ecole Municipale de Musique

S S a a m m e e d d i ii 3 3 3 & & d d i ii m m a a n n c c h h e e 4 4 m m a a r rr s ss

• Stages de Danses : classique, jazz, africain

S S a a m m e e d d i ii 1 1 0 0 m m a a r rr s à à 2 2 1 1 h h 0 0 0 0

• Armstrong Jazz Ballet : Gruber Ballet Opéra - Black Source Dance Theater

Direction artistique : Géraldine Armstrong

invitation à la danse au son du blues, du jazz, du rock, des gospels ou de l’afro…

Renseignements : Mairie de Bagnols-sur-Cèze Service Culturel : Tél. 04

66 50 50 54

danse l’Av

En forme de Didier Théron

,«Faire ressortir dans la danse, entre jeux et autodérision, comme la main qui esquisse, sketche ou croque, les histoires sédimentées dans l’inconscient. Ce que je cherche : un tracé du corps dans l’espace, la chorégraphie dans son sens premier, en lien avec une vision de la condition humaine que je qualifierais de burlesque, absurde mais drôle.» (Didier Théron). A Kafka, et plus généralement à l’expressionnisme, au cinéma de Charlie Chaplin ou de Buster Keaton, Didier Théron emprunte le burlesque du pantin, de la marionnette, pour évoquer une humanité écrasée par la société, la bureaucratie, le travail à la haine, la machine. Une chorégraphie pleine d’humour. Mercredi 24 janvier à 19h30 au ThéâtreScène Nationale de Narbonne. Tél : 04.68.90.90.20.

Ballet de Lorraine

dirigé par Didier Deschamps

,Le Ballet de Lorraine est une des premières compagnies de créations et de pièces du répertoire en France.

Beau et accessible à tous, ce programme permettra de montrer différentes facettes du talent des danseurs du Ballet dirigé par Didier Deschamps, à travers des pièces de quatre chorégraphes aux registres très différents. Oeuvres du répertoire, tant classique que contemporain, et nouvelles créations sont mises en perspective et offrent au public un large éventail des différentes techniques, langages et démarches créatives des artistes d’aujourd’hui, illustrant ainsi l’extraordinaire diversité et richesse de la danse.

Samedi 9 décembre à 20h30 au CratèreThéâtre Scène Nationale d’Alès.

Mardi 12 décembre à 20h45 au ThéâtreScène Nationale de Narbonne.

Revue Bellissima

,

La Revue Bellissima présente un show à l’américaine de toute beauté dix danseuses dans des costumes scintillants vêtues de plumes multicolores, des décors somptueux avec de superbes jeux de lumière, sans oublier Dany l’animateur qui conquit le public en s’intégrant dans le spectacle avec sa voix aux multiples intonations.

La deuxième partie du spectacle est digne des meilleurs cabarets parisiens, plusieurs pays y sont représentés.

Sur scène, les danseuses s’effeuillent, laissant entrevoir une plastique de rêve et font admirer leur talent en passant du Crazy Horse sans oublier le Moulin Rouge et le French-Cancan endiablé.

Vendredi 15 décembre à 20h30 au Théâtre de Tarascon. Tél : 04.90.91.51.30.

Traces (96 détails)de Magali et Didier Mulleras

,Traces - premier volet du projet numérique et scénique 96 détails à découvrir sur internet ou sur scène - explore l’idée de la trace, plus particulièrement des traces de mémoires : d’un côté, la mémoire du corps, intime et individuelle ; de l’autre, la mémoire collective, par le biais d’images vidéo numérisées et stockées, récoltées au cours de tournées. L’enjeu de la pièce est de confronter ces deux points de vue. Naît alors un dialogue entre l’intime et le collectif, le corps dansant et les éléments graphiques. Sur le plateau, dans un dispositif qui reçoit tour à tour images, lumière et danse, on s’aperçoit que chaque corps répond différemment à la vidéo offrant une multiplicité de point de vue et un univers artistique aux multiples facettes. Traces est un espace d’échange entre la danse et l’image, une collection de moments et de situations, un catalogue d’humeurs. La scénographie et la direction qu’ont voulu lui donner les chorégraphes font de cette performance un espace-temps inédit, un fragment de leur univers personnel. Mercredi 24, jeudi 25 et vendredi 26 janvier à 20h30 au Chai du Terral à Saint Jean de Védas (Saison Montpellier danse). Tél : 0.800.600.740.

Au programme de la Cie Taffanel

,De nombreux rendez-vous sont prévus avec la compagnie Taffanel durant les mois de décembre et janvier. Programme :

• Les spectacles et rencontres avec les publics :

- Répétition ouverte : « Singulières Collections». Le 11 janvier à 14h30 et 18h au Théâtre des Trois Ponts (Castelnaudary).

- « Singulieres Collections ». Le 12 janvier à 20h30 au Théâtre des Trois Ponts (Castelnaudary)

• La compagnie Taffanel à la rencontre du jeune public :

- Ateliers scolaires : (CES, lycée de Castelnaudar y, écoles primaires de Castelnaudary, Pezens et Bram). Les 14 et 15 décembre, 12 janvier, 8 février.

- Ateliers scolaires dans le cadre du Bassin de la Danse. Du mercredi 10 janvier au Théâtre des Trois Ponts (Castelnaudary).

• La formation : Ateliers « Danse et pédagogie» & « La culture choregraphique en question » à Perpignan.

• Ateliers Choregraphiques de J. Taffanel. Dans le cadre de l’accueil studio autour de « Singulières collections ». Le Pacifique – Cie Christiane Blaise - Grenoble du 22 au 28 janvier 2007.

• Singulieres Collections. Appuis en collection – Solo (Cécile Julli) - Les pierres aux histoires – Solo (Laura Vilar). Naviguer sur l'énergie de cette fureur… collectionner. Cette passion quasi - irrépressible, cette expérience émotionnelle de l'inassouvissement du collectionneur se met en jeu et en scène au travers de collections de chaussures en appuis, de pierres aux histoires, de protections à risques. «Le collectionneur n'est-il pas celui qui fait l'expérience mystérieuse de l'infinitude ? Par là, n'est il pas celui qui tente d'approcher l'extrême complexité du monde ?» (Jackie Taffanel).

Ces collections singulières donnent lieu à une recherche tissant en conversations avec « les objets du désir immense » du collectionneur et engendrent, par les modes de possessions, de rangements, de mises en jeu, « des bascules scénographiques ». Paysages changeants qui font de cette première partie un étonnant voyage.

La Edad de Oro par la Compania Israel Galvan

,

Parfois accusé d’être un trublion, Israel Galván est considéré comme un génie à l’expression flamenca hors du commun dans toute la presse andalouse. Il revient ici à la source, à l’épure, à l’âge d’or du flamenco. Entouré de Fernando Terremoto au chant (une voix chaude, rocailleuse et terriblement flamenca) et d’Alfredo Lagos à la guitare, le « bailaor » iconoclaste de Séville cherche ce qui resplendit pour créer, loin de tout maniérisme, une gestuelle originale à l’intérieur de la grammaire flamenca. Du « tiento por tangos » à la « bulería », il offre une danse affinée, toute en audace et en simplicité. Un spectacle de facture classique et pourtant surprenant, dans lequel « le plus vieux des jeunes danseurs » est en permanence au bord de la rupture. Un flamenco qui éclipse les références au passé tout en jouant avec leurs ombres.

Samedi 20 janvier à 20h30 au Cratère-Scène Nationale d’Alès. Tél: 04.66.52.52.64.

Tango Pasion de Hector Zaraspe

,Durant deux heures, Tango Pasiòn fait revivre la légende du tango. Les nombreuses musiques interprétées par l’extraordinaire orchestre du Sexteto Mayor emportent les danseurs dans d’incroyables combinaisons de pas. Les couples évoluent sur des rythmes, tantôt effrénés, tantôt sensuels, s’attirant et se repoussant, l’homme étant souvent conquérant face à la femme, lascive et soumise. Le tango est un art véritable, complexe et expressif, un hymne à l’amour et à la séduction, symbole de l’Argentine. Cette danse populaire, faite d’érotisme et de violence, est un étrange phénomène, une étonnante alchimie.

Samedi 16 décembre à 20h30 à l’OpéraThéâtre d’Avignon. Tél: 04.90.82.81.40.

Slogans d’Hélène Cathala

, Comme dans le livre de Maria Soudaïeva Slogans est un cri de résistance. Dans un univers sonore électrique créé en direct sur le plateau, appelant à la transe collective, les corps se heurtent, se disloquent, se révoltent dans un engagement physique absolu. Tantôt fragile, fuyant, hésitant, tantôt animal, halluciné, vociférant, le corps est au bord de l’abîme dans une guerre totale contre le réel où l’humain n’existe plus. Dans un monde tourné vers le chaos, exultant de brutalité et de souffrance, les créatures, forcées à la clandestinité se débattent et expulsent leur rage pour retrouver leur humanité volée. Il s’agit aussi de s’adresser au sensoriel : vivre une expérience artistique surprenante, une immersion totale dans l’œuvre en pénétrant au centre d’un dispositif singulier Les artistes vous entraînent au cœur de leur univers, compilation de structures improbables, de sons et de murs d’écrans. “Slogans comme le livre de Maria Soudaïeva. Ces mots, aujourd’hui, me sont nécessaires. Ils trouvent le chemin de la révolte en mouvement. Ils hurlent la nécessité de la résistance par le foisonnement débridé des formes» (Hélène Cathala).

Les 30 et 31 janvier à 21h00 au Théâtre de Mende. Tél: 04.66.94.00.23.

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L e Ballet de Lorraine à Alès et à Narbonne « En forme» de Didier Théron « Traces» de Magali et Didier Mulleras

Cantata

de Mauro Bigonzetti

,Après s’être imposé comme chef de file de la danse néo-classique dans la péninsule italienne, Mauro Bigonzetti a reçu ses galons de grand d’Europe avec Cantata, sa dernière création. Un spectacle habité par une sorte d’exultation populaire où les femmes triomphent par leur truculence. Sur des chants du sud de l’Italie interprétés par le groupe Assurd, quatre femmes pittoresques aux voix magnifiques et rugueuses entrent en scène pour livrer à leurs compagnons une guerre impitoyable et sensuelle.

La chorégraphie évoque des contrées pauvres et rudes, aux mœurs frustes, où des femmes au tempérament violent se révoltent contre la brutalité de leurs hommes… dont elles ne peuvent se passer ! Un éclairage rougeoyant se met à pleuvoir sur la troupe de danseurs, une lumière passionnée qui vient sculpter les corps et qui nous renvoie aux toiles de Delacroix ou de Géricault. On pense rapidement à Fellini, d’autant que les chanteuses du groupe Assurd accompagnent au plus près les danseurs et électrisent la scène comme sur un marché ou sur un port. Bienvenue dans Cantata, une œuvre originale, violente, illuminée de sourire et de tendresse. Un élan irrésistible qui insuffle une énergie chaleureuse, presque triviale et bon enfant, par une compagnie trop peu présente sur les scènes françaises.

Samedi 3 février à 20h30 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél: 04.67.74.66.97.

Les Hors Séries du Centre Chorégraphique

National de Montpel lier

,Hors Séries #40 : Frédérique Wolf-Michaux, L’Ode maritime. Frédérique Wolf-Michaux (comédienne-chanteuse), Alexandre Meyer, Frédéric Minière (instrumentistes et compositeurs) et le vidéaste-plasticien Giney Ayme proposent pour ce Hors Séries la traversée d’un texte, L’Ode maritime, de Fernando Pessoa. Texte vertigineux qui repousse les limites sonores et physiques du langage qui se fait à la fois théâtre, poésie et musique. Dans le cadre de cette première recherche, entre spectacle et performance, ils exploreront comment texte, corps , image et musique interrogent l’espace et le temps de la représentation comme le statut de l’interptère et le regard du spectateur.

Hors Séries #41 : Anne Lopez et Laurent Pichaud, A priori. « Que peut-on attendre d’un hors séries, quels en sont nos a priori ? » Anne Lopez et Laurent Pichaud tous les deux chorégraphes et interprètes vont tenter de répondre à ces questions par la pratique et tenter de s’appuyer sur des données admises avant toute expérience puisqu’ils vont particulièrement s’intéresser aux a priori du Hors Séries. Que serait un Hors Séries idéal ?

Ils mettront en jeu dans l’instant présent leurs propres a priori de chorégraphes/interprètes, et solliciteront également nos a priori de spectateur. A la demande des artistes, tous les éléments constitutifs de la mise en oeuvre de ce projet : note d’intention, communication, rapport au public, feuille de salle, visuel... suivront ce même principe et seront envisagés du point de vue des a priori.

Jeudi 11 janvier et Mardi 30 janvier à 20h30 au Studio Bagouet à Montpellier Tél : 04.67.60.06.70.

Metapolis II par le Ballet National de Marseille

,Frédéric Flamand et Zaha Hadid n’en sont pas à leur première collaboration. En 2000, de leur questionnement commun sur les rapports entre le corps et l’architecture naissait Metapolis, «où le corps urbain entrait en symbiose dynamique avec l’environnement urbain: la ville s’exprimait dans le corps en géométries mouvantes. Les danseurs faisaient corps avec la ville dans une tentative de faire danser l’espace » explique le chorégraphe. Depuis, lui, est devenu directeur du Ballet National de Marseille, et, elle, a reçu le très convoité Pritzker Price, équivalent pour l’architecture du Prix Nobel. Se retrouvant aujourd’hui tous deux à Marseille, ils décident de donner une nouvelle vie à Metapolis. La métapole, cette ville futuriste proliférante, s’est agrandie, et le nombre de ses habitants s’est accru. Les anciens habitants ont disparu. La circulation s’est intensifiée. L’intégration d’un système vidéo sur grand écran fait entrer l’artiste dans l’espace et donne à la pièce une réalité virtuelle étonnante. Voir Metapolis II, c’est visiter une ville déjà connue dont les habitants auraient changé.

Mardi 6 février à 20h30 à l’Opéra Berlioz/Le Corum à Montpellier (Saison Montpellier danse). Tél : 0.800.600.740.

La Bossa Fataka de Rameau par José Montalvo et Dominique Hervieu

Un bestiaire fabuleux envahit la scène et même les nuages dansent. Adaptation pour un jeune public du spectacle On danfe de MontalvoHervieu, La Bossa Fataka… est une rêverie colorée et drôle autour du compositeur JeanPhilippe Rameau (1683-1764). Hip-hop, danses africaine et contemporaine, art du clown, une fête des yeux et une invitation à l’euphorie légère. Depuis 1981, José Montalvo et Dominique Hervieu inventent ensemble des spectacles visuels, dynamiques, chorégraphiques où, dès 1993, l’image vidéo apparaît. Hollaka Hollala accueille des danseurs hip-hop, ouvrant de nouveaux champs d’exploration originale et joyeuse

Mercredi 17 janvier à 18h30 au Théâtre de Nîmes. Tél: 04.66.36.65.00.

Self Unfinished de Xavier Le Roy

,Self Unfinished (1998) est une réponse à un dilemme : “avoir” un corps ou “être” un corps. Pour cela, Xavier Le Roy se plie, met le corps sens dessus dessous, se contorsionne dans tous les sens. Il joue avec son corps comme on joue avec un objet transformable à l’infini. Ses contorsions ouvrent le champ à une multiplicité d’interprétations et de points de vue. Les habitudes visuelles, la perception que l’on a du danseur, de la danse et du corps sont défiées. Self Unfinished (1998) nous restitue le corps sous une forme méconnue, un corps métamorphosé qui se transforme en temps réel suivant des lois inconnues et selon un rythme inquiétant. Si le corps se tord, Xavier Le Roy effectue aussi une torsion sur le spectacle de danse dans lequel les données scientifiques et sociales se transfèrent et s’impriment dans l’imaginaire des représentations du corps. Jeudi 18 janvier à 20h30 au Studio Bagouet / Les Ursulines à Montpellier (Saison Montpellier danse). Tél : 0.800.600.740.

Lugares Comunes de Benoît Lachambre

,Lugares Comunes, ce pourrait être un mouvement de résistance clandestin ou le titre d’un journal qui rapporterait les faits et gestes d’une société. Une chose est sûre, Lugares Comunes est un espace éloigné de nos repères spaciotemporels, une incursion néo-scientifique où le virtuel et le réel ne sont qu’à un battement d’aile l’un de l’autre. Dans un espace scénique traditionnel, Benoît Lachambre a placé dix de ses collaborateurs pour explorer la question des lieux communs, plus précisément, des conditions de vie en commun. Au-delà de la séparation entre la scène et la salle, les personnages et les spectateurs, Lugares Comunes interroge l’espace de la rencontre. Le décor de Nadia Lauro ressemble à une salle de conférence où les protagonistes, grisonnants, brillent entre eux, ravis de leurs jeux de mots et de leur pertinence. En parodiant les comédies musicales, les chorales pour plateaux télé, Lugares Comunes, construit sur la base d’improvisations, se présente comme une pièce néo-futuriste, légère et drôle.

Jeudi 1 er février à 20h30 au Théâtre de Grammont à Montpellier (Saison Montpellier danse). Tél : 0.800.600.740.

l’art-vues • page quarante-quatre • décembre 06 - janvier 07 ...
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© K a t r n S c h o o © A l a n M o n o DANSE
« Self Unfinished» de Xavier Le Roy aux Ursulines à Montpellier «Lugares Comunes» de Benoît Lachambre à Grammont - Montpellier

Noces de sang d’Antonio Gadès

,Après le triomphe la saison dernière de Carmen présenté par le Ballet Antonio Gadès, nul doute que vous serez encore nombreux à découvrir ou redécouvrir Noces de Sang cette saison.

A la base, un texte mythique de Federico Garcia Lorca écrit en 1933 et inspiré d’un fait divers : le jour de son mariage, une jeune fille s’enfuit avec l’homme qu’elle a aimé jadis. Le fiancé humilié se lance alors à leur poursuite, il harcèlera son rival jusqu’à ce que mort s’ensuive.

Sous la plume du poète, Noces de sang devient un drame de l’amour, de la haine clanique et du poids de la tradition. Nombreux ont vu en cette tragédie de la fatalité la transcription andalouse de Roméo et Juliette.

En s’emparant de ce grand récit de la littérature méditerranéenne et en le présentant pour la première fois à Rome en 1974, Antonio Gadès fit faire à la danse espagnole un puissant bond en avant, tous les observateurs ayant été impressionnés par le génie créateur de Gadès. Tout est dit avec violence et passion, vigueur et concision. Une représentation exceptionnelle ! Dimanche 17 décembre à 15h00 au Théâtre-Scène Nationale de Sète. Tél : 04.67.74.66.97.

Carmen par la Cie Antonio Gadès

,Dans les années 70, le public découvrait la nouvelle troupe d’Antonio Gadès, dans une adaptation chorégraphique de la pièce de Federico Garcia Llorca, Noces de Sang.

Dans les années 80, nouvelle création avec la vision très personnelle et séduisante de Carmen, qui allait triompher dans le monde entier

L’histoire de Carmen et Don José est dans toutes les mémoires ; quant à la musique de Bizet, elle se marie avec celle du flamenco qui constitue la base de ce spectacle, fait de contrastes, d’ombres et de lumières.

Un ballet mythique, un chef-d’œuvre dans lequel s’enchaînent des tableaux tragiques, parodiques et humoristiques, le tout dans un esprit baroque. A voir absolument ! Samedi 20 janvier à 20h30 à l’Opéra-Théâtre d’Avignon. Tél: 04.90.82.81.40.

Junca de Mercedes Ruiz

,Ballet flamenco pour une danseuse, trois danseurs, deux guitaristes, trois chanteurs et un percussionniste. « Juncá » (en langue caló : splendide, généreux) est le nom sous lequel Mercedes Ruiz a choisi de présenter ce spectacle, dans lequel l’artiste de Jerez aspire à réaliser une exploration de ses propres racines qui sont celles du flamenco même… « Juncá » se présente comme un retour aux origines, à l’essentiel et aux piliers de l’art flamenco. La bailaora ose réinterpréter à sa façon, sa vision et sa compréhension du flamenco, basées sur les danses et les chants traditionnels de sa ville, Jerez. La seguiriya, la soleá ou la bulería, toutes ces danses entretiennent sans aucun doute une étroite relation avec Jerez et voilà l’élément clé du travail de Mercedes Ruiz. Elle est aujourd’hui une des grandes bailaoras du présent de la danse flamenco et vise, sans aucun doute, à atteindre des sommets beaucoup plus hauts encore !

« Ce spectacle est dédié à Jerez, au quartier qui m’a vue naître » Mercedes Ruiz. Mardi 16 janvier à 20h30 au Palais des Congrès de Perpignan. Tél: 04.68.62.38.62.

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« Noces de sang» d’Antonio Gadès à Sète
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Mercedes Ruiz

Mardi Graves 007

XIIIèmes rencontres basses

,La Cantate Le Fait de Bernard Salles ouvre la soirée, une Soprano donne le chant, seule partie aiguë avec pour contrepoint les cuivres graves: Trombone basse et Tuba, la Clarinette basse et un parterre de 12 contrebasses et octobasses, toujours plus grave! Mes funérailles de JM Boudet complètent avec gravité cette première partie.

Europa Galante et Fabio Biondi

Accueillir Fabio Biondi et son Europa Galante, c’est accueillir une des formations les plus prestigieuses d’Europe. Virtuose du violon, avec qui cet archet n’a-t-il pas joué ? De Kuijkens à Savall, de Herreweghe à Minkowski en passant par Gérard Lesnes, on ne compte plus les collaborations et les invitations faites à ce musicien précoce qui, dès l’âge de 12 ans, donnait son premier concert à la RAI.

Fondé en 1989, l’ensemble Europa Galante acquiert rapidement une renommée internationale (il rafle tous les prix et distinctions musicales) en symbolisant la renaissance de la musique baroque italienne.

Entouré de 14 interprètes, dirigeant et interprète au violon de sa formation, Fabio Biondi loue le langage singulier de chaque œuvre. Des interprétations inspirées nourries par une relecture des manuscrits originaux. Il sait magnifier la beauté des pièces instrumentales, la sensualité des airs d’opéra, la mélancolie méditative des cantates ou oratorios de son répertoire élu.

Le programme proposé est somptueux : au cœur d’un hommage à Vivaldi (Sinfonia dalla Senna Festeggiante, Concerto de l’Estro Armonico), cisellant les œuvres de Leclair et de Telleman, Fabio Biondi et son Europa Galante feront une escale exceptionnelle à Sète, juste après son passage au Théâtre de la Ville à Paris. Vous avez dit événement ?

Vendredi 26 janvier à 20h45 au ThéâtreScène Nationale de Narbonne.

Mardi 30 janvier à 15h00 au Théâtre Scène Nationale de Sète.

Ensemble Vocal Ars Musica

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L’Ensemble Vocal Ars Musica, dirigé par MariePaule Nounou, consacre ses prochains concerts à Noël, et plus particulièrement à la musique anglaise populaire dévolue à l’EnfantRoi, mais harmonisée par deux grands compositeurs du XXème siècle : Benjamin Britten et John Rutter.

Dancing Day est le nom de ce programme entièrement consacré aux voix de femmes et à la harpe (jouée par Isabelle Toutain, l’excellente harpiste de l’Orchestre de Montpellier) que vous pourrez entendre les dimanche 17 décembre à 17h à la Maison de Chœurs de Montpellier (Ancienne Chapelle St CharlesPlace Albert 1er) et dimanche 21 janvier à 17h à l’Eglise du Crès (34).

Par ailleurs, l’Ensemble Vocal aura le grand plaisir de participer à un concert de solidarité donné au profit de l’Association PSE (Pour un Sourire d’Enfant), ledimanche 28 janvier à 17h à la Cathédrale St-Pierre de Montpellier en compagnie de l’organiste Frédéric Munoz. Tél : 04.67.72.04.19.

Programme de l’Orchestre National de Montpellier

,• Les Concerts Symphoniques, Amadeus et Baroque:

- Vendredi 8 décembre 20h30 et dimanche 10 décembre 17 h à l’Opéra Berlioz-Le Corum: Folie d’amour ! Direction : Alain Altinoglu.

L’histoire de l’opéra romantique est celle de femmes brisées par l’amour, le destin ou la société ; le Bel canto a su libérer de cette faille une voix qui s’élève, étrangère au monde, en volutes virtuoses : rien de gratuit dans cette pyrotechnie, mais une expérience limite, fascinante, du pouvoir de l’âme sur la voix…

- Dimanche 17 décembre, 10h45 à la Salle Pasteur-Le Corum: Quatuor Casals.

Ce quatuor, le dernier de Mozart (juin 1790), représente une victoire durement remportée sur un marasme bien proche de la dépression : l’oeuvre suivante, le Quintette en ré K. 593, se fera attendre jusqu’en décembre ! Le Quatuor en fa majeur est une page d’exception, relativement méconnue, en tout cas bien loin de la séduction et de l’aisance de tant d’autres produits de sa plume, en sa couleur assez rude et ascétique, un peu rauque et voilée. Il se compose de quatre mouvements (Allegro moderato – Allegretto

– Menuetto – Allegro).

- Dimanche 24 décembre, 20h 30 à l’Opéra Comédie: Noël à Versailles. Direction : Hervé Niquet. Une célébration de Noël à la Cour de Versailles moment privilégié où alterne le recueillement et la pompe, l’inspiration pastorale et intimiste de la crèche et l’éclat des trompettes de la renommée du RoiSoleil… Marc-Antoine Charpentier, In Nativitatem H 416. Joseph Bodin de Boismortier, Sérénades pour la nuit de Noël. Jean-Joseph Mouret, Sinfonie pour les violons hautbois et trompettes. Michel-Richard De Lalande, Te Deum S 32.

En décembre, programmation de l’Orchestre National de Montpellier. Tél : 04.67.601.999.

L’opéra Il Contrabasso de Valentino Bucchi, d’après un texte de Tchekov constitue la deuxième partie de ce concert exceptionnel! C ette création française est présentée par la classe de chant du Conservatoire d’agglomération Béziers-Mediterranée pôle Béziers.

L’argument de cet opéra est simple et surprenant, il s’agit d’une histoire d’amour délicieuse entre un orchestre et un étui de contrebasse… Jugez par vous-même: «Au château la princesse est attendue par son père et son fiancé. Pour passer le temps, le fiancé essaie quelques instruments de l’orchestre. Lorsqu s’ouvre l’étui de la contrebasse, dans la stupeur générale, apparaît la princesse, qui doit fournir des explications: elle affirme avoir rencontré un satyre dans les abords du fleuve.» Tout cela n’est donc pas si grave et finit en chanson!

Mardi 6 février à 21h00 à La Cigalière à Sérignan. Tél: 04.67.326.326.

Ensemble Vocal Héliade

,Premier chœur régional à recevoir une reconnaissance internationale avec le Concours International Guido d’Arezzo en Italie cet été, l’Ensemble Vocal Héliade est maintenant reconnu parmi les meilleurs jeunes ensembles vocaux français, tant pour ses qualités vocales que musicales. Héliade est composé de quatorze chanteuses qui se perfectionnent individuellement auprès de leur professeur de chant Elène Golgevit.

Dimanche 17 décembre à 17h00 à l’Eglise St Hilaire de Mèze. Tél: 04.67.18.30.58.

Deux violoncelles : Vivaldi, Bach, Offenbach et Thoresen

,Pour ouvrir l’année en douceur, accueillir un duo de violoncelles est certes inhabituel à la Cigalière. Pourtant il s’agit bel et bien de musique de chambre, de celle qui nous éveille au monde, de celle qui ouvre l’esprit et les sens. De Vivaldi et sa sonate, des inventions de Jean-Sébastien Bach ou du duo de Jacques Offenbach, nous serons émerveillés par la sonorité particulière et envoûtante de cet instrument très «humain».

L’écriture musicale de ces trois maîtres fait profondément sonner l’instrument et explore, dans l’écriture classique, l’ensemble des possibilités de jeu de celui-ci.

Découvrir en deuxième partie l’œuvre de Lasse Thoresen: Illuminations constitue le complément ultime de ce concert. Il s’agit d’aborder simplement les écritures actuelles, toutes en finesses, avec des accords différents, nouveaux, de se laisser embarquer au pays musical d’aujourd’hui.

Mardi 16 janvier à 21h00 à La Cigalière à Sérignan. Tél: 04.67.326.326.

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Alain Altinoglu Quatuor Casals
Hervé Niquet © S F o w e r
« Europa Galante» et Fabio Biondi musique l’Av

7èmes Rencontres avec les jeunes virtuoses des Conservatoires Nationaux

Supérieurs de Musique

C C oo n n c cc e ee r rr t tt s ss dd e ee M M uu s ss i ii q qq uu e ee c cc l ll a aa s ss s ss i ii q qq uu

e ee

Vendredi 26 Janvier 2007 – 21 h

TRIO SCHNEEWEISS

Aurore UGOLIN (Mezzo-Soprano) Tristan DELY (Alto)

Olivier YVRARD (Piano)

Vendredi 09 Mars 2007 – 21 h

RECITALALTO ETPIANO

François MEREAUX (Alto) Nicolas MALLARTE (Piano)

Vendredi 20 Avril 2007 – 21 h

PIAZZOLAETLE TANGO NUEVO

Débora RUSS (Chant) et le Quatuor«CALIENTE»

Vendredi 22 Juin 2007 – 21 h

QUINTETTE DE CUIVRE «TURBULENCE»

David GUERRIER (Trompette) Guillaume JEHL (Trompette)

Antoine DREYFUSS (Cor) Antoine GANAYE (Trombone)

Arnaud BOUKHITINE (Tuba)

Vendredi 12 Octobre 2007 – 21 h

MESSIAEN ETSES MAÎTRES

Michaël ERTZSCHEID (Piano)

Julien BENETEAU (Clarinette)

Julien DIEUDEGARD (Violon) Noémi BOUTIN (Violoncelle)

Vendredi 30 Novembre 2007 – 21h

TRIO DE VIOLES DE GAMBE

GIGEAN Hérault SALLE POLYCULTURELLE SAINT-GENIÈS
P h o o P a r c k E O C H E , T é 0 4 6 7 7 8 0 2 1 3
Pau MARCOS - Myriam RIGNOL- Christian SALA S SS a aa i ii s ss oo n n 2 22 0 00 0 00 7 77
7èmes Rencontres avec les jeunes virtuoses

’Av

musique

La Maîtrise de Nîmes

,Depuis plusieurs années, la Maîtrise de Nîmes, dirigée par Vincent Recolin, éblouit au travers de ses concerts prestigieux, les amateurs de musique en explorant un répertoire musical, riche et varié (Monteverdi, Charpentier, Poulenc, Haydn, Mozart) accompagnés d’ensembles instrumentaux de renom. 2006, année Mozart, a vu l’enregistrement d’un CD consacré à des Messes Brèves du petit Wolfgang, car c’est encore un enfant lorsqu’il écrit ces œuvres, et de son ami, le grand Haydn, qui sera présenté au public, au cours d’un concert lesamedi 23 décembre 2006 à 17h à l’Eglise

St-Paul de Nîmes. Avec Birgit Goris et Nirina Bougès, violons, Jean-Paul Talvard ,Violone, Marie-Paule Nounou, Orgue, Lucie Roche (Alto), Raphaël Bremard (Ténor), Grégoire Guérin (Basse).

Samedi 23 décembre 2006 à 17h à l’Eglise St-Paul de Nîmes. Tél: 06.13.06.90.76.

Ensemble Instrumental Contrepoint

,Depuis sa création l’Ensemble Instrumental Contrepoint a toujours eu pour objectif la diffusion de la musique classique auprès d’un très large public. Cet ensemble instrumental composé de jeunes musiciens professionnels, de professeurs d’école de musique et de conservatoires se veut proche et à l’écoute de son public, il apporte à ses spectacles la qualité de l’éclat artistique. Cette approche chaleureuse et conviviale ainsi qu’un travail minutieux ont permis à l’orchestre de chambre de trouver sa couleur et sa propre identité musicales

L’Orchestre de Chambre Contrepoint interprétera des ouvres de Bach, Haendel et Telemann. Samedi 16 décembre à 21h00 au Domaine de Verchant à Castelnau-le-Lez.

Tél : 04.67.14.27.40.

Symphonie no1 «Titan» de Mahler

,Le message de cette grande œuvre, passant des ténèbres à la lumière, serait profondément romantique et s’inscrirait dans l’esprit « apothéose de la nature» tellement cher au 19ème siècle, si nous ne savions pas aujourd’hui combien toute la musique de Mahler démontre la vacuité des idéaux. Cherchons notre paix intérieure est plutôt la grande leçon que souhaite donner Mahler avec cette première symphonie: Titan, la première des neufs symphonies qui décrivent la recherche profonde et personnelle du compositeur. C’est la plus romantique des symphonies romantiques, conjugaison d’audace, de lyrisme et de romantisme.

Vendredi 22 décembre à 21h00 à La Cigalière à Sérignan. Tél : 04.67.326.326.

Au Centre Art et Musique de Perpignan

,Au programme : - Lundi 18 décembre à 18h15 à l’Auditorium du Conservatoire : La guitare à Paris au XIXème siècle, heure musicale. - Vendredi 22 décembre à 20h30 au Palais des Congrès : Concert de Noël, «Le divin» Mozart, concert de musique symphoniqueLundi 8 janvier à 18h15 à l’Auditorium du Conservatoire : Beethoven et Chopin, heure musicale - Samedi 13 janvier à 16h30 à l’Auditorium du Conservatoire: Un, deux, trois... sourires !, spectacle jeune public - Dimanche 14 janvier à 15h30 au Palais des Congrès : Concert du Nouvel An, concert de musique symphonique - Lundi 15 janvier à 18h15 à l’Auditorium du Conservatoire : Concerto de hautbois traditionnels catalans, heure musicale - Samedi 20 janvier à 20h30 à l’Auditorium du Conservatoire : Schumann, Haydn et Dvorak, Concert de musique de chambre - Lundi 22 janvier à 18h15 à l’Auditorium du Conservatoire : Musique italienne concertante pour flûte et cordes, heure musicale - Samedi 27 janvier à 16h30 à l’Auditorium du Conservatoire : La petite sirène, spectacle jeune public - Lundi 29 janvier à 18h15 à l’Auditorium du Conservatoire : Violoncelle et piano romantique, heure musicale. En décembre et janvier, Programmation CAMPLER à Perpignan. Tél : 04.68.66.35.17.

7èmes Rencontres avec les jeunes virtuoses des Cnsm à Gigean

,Dans le cadre des « rencontres » avec les jeunes virtuoses des Conservatoires Nationaux Supérieurs de Musique de Paris et de Lyon, un concert dédié aux mélodies et lieder avec alto sera interprété par le trio Schneeweiss, au sein duquel se produiront Aurore Ugolin (Mezzo-Soprano, Prix du CNSM de Paris, révélation française classique 2006 de l’ADAMI), Tristan Dely (Alto, Prix du CNSM de Paris) et Olivier Yvrard (Piano, Prix du CNSM de Paris)).

Vendredi 26 janvier 2007 à 21 h, dans la salle polyculturelle St-Géniès, à Gigean. Tél. Mairie de Gigean - Services culturels : 04-67-46-64-64. www.ville-gigean.fr

Noël Russe à Uzès

,Les Nuits musicales souhaitent développer, en plus du festival qui se déroule depuis 36 ans en juillet, une action culturelle nouvelle en direction du public local et régional, en organisant des concerts à la période de Noël. Cette année : le Chœur de Chambre de SaintPétersbourg. Lauréat de nombreux concours internationaux, ce chœur a été créé en 1992 par Yulia Khutoretskaya et réunit des diplômés de toutes les grandes écoles musicales de la ville. Depuis sa création, on ne compte plus les concerts donnés par le chœur dans le cadre de programmations des festivals de musique ayant lieu à Saint-Pétersbourg. Il a été engagé aux Etoiles des nuits Blanches, au Festival Arts Square, au Printemps Musical de Saint-Pétersbourg, aux Festivals Sound Waves, de l’Avant-garde à aujourd’hui, Swing of White Nights et a chanté au Festival de Pâques de Moscou.

Jeudi 21 décembre à 20h30 à la Cathédrale St-Théodorit à Uzès. Tél: 04.78.38.09.09.

Autour de Chopin au Théâtre de Nîmes

,Six brillants pianistes inaugurent une exploration passionnante et inédite de l’œuvre de Chopin et enchaînent Etudes, Préludes, Nocturnes et Mazurkas. Interprétations singulières et passions accordées. Un cycle de concerts exceptionnels, coup d’envoi d’une intégrale dédiée à l’œuvre pour piano de Chopin qui se poursuivra à Varsovie, Paris, Rio de Janeiro… avant de revenir à Nîmes. Avec Iddo Bar-Shaï, Abdel Rahman El Bacha, Philippe Giusiano, Momo Kodama, JeanFrederic Neuburger et Anne Queffélec. Du 14 au 16 décembre à 20h00, le 17 décembre à 15h00 au Théâtre de Nîmes. Tél: 04.66.36.65.00.

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L a Maîtrise de Nîmes dirigée par Vincent Recolin
l
Tina Gorina, le 22 déc. J.-F. Neuburger

lyrique l’Av

Le Veuve joyeuse de Franz Lehar

,Vers 1903, Victor Léon, à la recherche de nouvelles idées, tombe sur une pièce française d’Henri Meilhac, L’Attaché d’ambassade. Avec son collaborateur habituel, Leo Stein il écrit un livret d’opérette. Il commande la partition à Richard Heuberger. Ce dernier est peu inspiré par le sujet et les auteurs reprennent leur livret. Le secrétaire du théâtre An der Wien recommande Lehár. Léon, qui est fâché avec Lehár, est réticent. Franz Lehár finit par être accepté. Le musicien travaille d’arrache-pied, mais les directeurs du théâtre s’attendent à un fiasco et limitent les dépenses de mise en scène, de costumes et de décors. Du côté des auteurs et des artistes, on est plus confiant. Le 30 décembre 1905, La Veuve Joyeuse n’est pas la catastrophe annoncée, mais le succès n’est malgré tout pas déterminant. Un impresario berlinois, qui se trouve dans la salle, est, lui, enthousiasmé. Il décide de monter l’ouvrage à Berlin. La première (1 er novembre 1906) fut triomphale et marque le point de départ du succès mondial du chef d’œuvre de Lehár Du 22 décembre au 7 janvier à l’Opéra Comédie de Montpellier.

Un violon sur le toit de Jerry Bock

,Au début du XXe siècle, dans le quartier juif d’Anatevka, petite ville de Russie, Tévye est un modeste laitier dont les trois préoccupations majeures sont caractéristiques de l’univers fermé dans lequel il vit : assurer la subsistance de sa joyeuse famille, assurer sa descendance en cherchant de bons maris à ses cinq filles capricieuses, et rassurer Dieu quant aux libertés qu’il prend vis à vis des traditions et de la religion... Une multitude de personnages pittoresques - la marieuse, le rabbin, le boucher, le tailleur, le bolchevique, le brigadier, et tout le reste du village - vont intervenir dans sa problématique au cours de saynètes savoureuses toutes empreintes de cet humour juif qui caractérise un peuple en proie aux brimades permanentes...

Créée à Broadway en 1964, cette comédie musicale de Jerry Bock et Sheldon Harnick a remporté pas moins de neuf Tony Awards en 1965. 3243 représentations à l’Imperial Theatre puis au Majestic, triomphe ensuite à Londres, reprises dans le monde entier, puis trois ans à Paris au Théâtre Marigny, un record absolu de longévité pour une comédie musicale en France...

Adapté par Joseph Stein d’après une nouvelle de Sholem Aleichem, Un violon sur le toit évoque symboliquement la fragilité d’une culture qui essaie de survivre entre racisme, émancipation féminine, libéralisation des mœurs et rejet des traditions.

Du 9 au 11 février à l’Opéra Comédie de Montpellier. Tél: 04.67.60.19.99.

La Flûte Enchantée de Mozart

,On ne présente plus la dernière œuvre de Mozart que l’Opéra d’Avignon programme à l’occasion du 250ème anniversaire de la naissance du compositeur. Die Zauberflöte possède les divers éléments du conte de fées traditionnel : le jeune héros, après une suite d'obstacles, retrouve - et délivre - sa bien-aimée.

C'est aussi et surtout le récit d'un voyage initiatique au terme duquel, après de nombreuses épreuves, les héros triomphent du mal. En outre, la quête des héros est aussi celle de l'amour puisque Tamino et Papageno trouveront, à la fin de leur aventure, leur idéal féminin. Amour et recherche de la sagesse sont donc deux des points essentiels présents dans La Flûte Enchantée. Pour traiter ces thèmes, l'oeuvre opère un incessant va et vient entre gravité et comique (interventions de Papageno). On doit également rappeler que La flûte enchantée peut être analysée à la lumière des symboles maçonniques, omniprésents. Gilles Ragon est Tamino, épaulé entre autres par Wojtek Smilek (Sarastro) et Thomas Dolié (Papageno). Le rôle de Pamina a été confié à Karen Vourc’h, avec à ses côtés Aline Kutan (La Reine de la Nuit) et Teuta Koço (Papagena). La direction musicale sera assurée par Thomas Netopil pour cette Flûte dont la mise en scène est signée par Robert Fortune. Les 29 et 31 décembre et 5 janvier à 20h30, le 7 janvier à 14h30 à l’Opéra-Théâtre d’Avignon.

Carmen de Bizet

,Drame de la jalousie chez les Gitans, un crime passionnel et du sang qui coule dans la poussière du maquis corse… En 1874, avec sa trame romanesque proche du polar, son exotisme et son évidence mélodique, l’opéra de Carmen se hissait instantanément au rang de classique des classiques. Depuis des décennies, ses extraits sont diffusés toutes les dix minutes sur la planète entière. Pourtant, peu après la création de Carmen, son jeune compositeur Georges Bizet s’éteint dans la misère. Il ne connaîtra jamais la gloire avec cette œuvre dont les retombées inouïes ne profiteront qu’à ses éditeurs. Après son passage remarqué pour Le Pays du Sourire la saison dernière, la Compagnie de l’Opéra à l’Opérette revient et restitue cet opéra majeur pour le plaisir de tous les publics. Dimanche 28 janvier à 15h au Théâtre-Scène Nationale de Sète.

Le Jongleur de Notre-Dame de Jules Massenet

,Inspiré d’un fabliau du XIIe siècle, Le Jongleur de Notre-Dame porte la qualification de «Miracle » (au Moyen-Âge, jeu scénique ayant pour point de départ un sujet religieux représenté devant la porte des églises). Jules Massenet rejoint, avec cette œuvre, l’esprit des mystères médiévaux et écrit une partition pleine de délicatesse et de poésie, une des œuvres les plus originales et les plus personnelles qui soient sorties de sa plume : « J’écris une pièce, une légende, un conte en musique où il n’y a pas un seul rôle de femme (…) J’approche de la fin et depuis quelques jours, je sens, je sais à coup sûr que ce sera mon chef-d’œuvre. » L’opéra fut créé à MonteCarlo, le 18 février 1902 et inaugura la longue série des créations monégasques des ouvrages de Massenet. Dimanche 4 février à 15h00 à l’Opéra-Berlioz Le Corum de Montpellier. Tél : 04.67.60.19.99.

Sémélé de Marin Marais

,De Marin Marais, on connaît avant tout la musique instrumentale. Il fut pourtant un habile compositeur d’opéra, dramaturge inspiré et orchestrateur génial. Il servit à la Cour pendant quarante-six ans, nommé joueur de viole à la Chambre en 1679, il ne se retira de la vie musicale qu’en 1725, l’année du mariage de Louis XV. Entre-temps, il fut également « batteur de mesure» (chef d’orchestre) à l’Académie Royale de Musique, de 1695 à 1710. C’est durant cette période qu’il composa ses quatre opéras, qui furent joués avec un grand succès: Alcide ou Le Triomphe d’Hercule, Ariane & Bacchus, Alcyone et Sémélé. La dernière tragédie lyrique de Marin Marais fut créée à l’Académie Royale de Musique le 9 avril 1709. Le livret d’Antoine Houdar de la Motte, tiré des Métamorphoses d’Ovide, relate les entreprises de l’ambitieuse Sémélé qui délaisse Adraste pour convoler avec Jupiter... L’action donne une place importante au merveilleux et au travestissement. Servi par un livret dramatique à souhait, Marin Marais nous donne une musique merveilleusement inventive, colorée, contrastée, à l’authentique pouvoir d’évocation comme dans la fameuse Chaconne de l’acte II ou la terrible invocation aux Furies. Du 30 janvier au 2 février à l’Opéra Comédie de Montpellier. Tél: 04.67.60.19.99.

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© T h é â t r e d E r f u r t © A e e T h é â r e A c u e
« La Veuve joyeuse» de Franz Lehar «Un violon sur le toit» de Jerry Bock «Carmen» de Bizet

Montpellie

Il faut conférer à l’Ar t La place et l’univers qui lui conviennent

L’Art Contemporain à Montpellier, c’est l’occasion de montrer toute l’étendue culturelle d’une région. Avec l’aide de tous, nous voulons accueillir, rassembler, offrir une prestation de qualité à des milliers de spectateurs, d’amateurs d’art, collectionneurs, internautes, touristes… Outre sa beauté, son dynamisme, Montpellier et sa région attireront désormais par leur capacité à innover, à développer le tourisme d’affaire, culturel et artistique avec « Sa manifestation d’Art Contemporain ».

Galeristes, marchands, éditeurs, institutions, sociétés, mécènes, collectionneurs, venez participer à votre manière à la plus grande manifestation d’Art Contemporain du Sud de la France.

Seule la qualité nous intéresse. Seuls ceux qui veulent défendre une certaine idée de l’Art, à savoir la leur, sont ceux qui y trouveront leur place. Nous avons besoin que chacun soit «ACTEUR » de la manifestation. Espace, clarté, luminosité, ouverture à l’art mondial, communication nationale et internationale, Art Montpellier doit devenir la manifestation d’Art Contemporain, être l’étape où il faut être, devenir le lieu, la date (après la FIAC), qu’il ne faut pas manquer.

art
peinture - sculpture - photographie - design - art du verre …
Inscription & Renseignements : Ombre & Lumière 64, Boulevard Gambetta 30000 Nîmes Tél. 04 66 81 26 53 - 06 13 18 48 66 eclatsdart@aol.com - ombreetbruno@aol.com Partenaire de la manifestation

Till et Leopold Rabus/ Charles Lapicque à St-Cyprien

Nous sommes tous des monstres

Homunculus et Holothuries en la Chapelle

Sous l’impulsion de Sébastien Planas, le musée de St Cyprien, avec ses petits moyens par rapport à son aînée de Céret, est en train de s’imposer en maillon indispensable de la chaîne roussillonnaise. En témoigne, après une très réussie exposition d’été (Nous nous sommes tant aimés), la présentation de deux jeunes frères, Till et Léopold Rabus, dont on devrait reparler.

Les deux artistes, pour pratiquer la vidéo, n’en sont pas moins avant tout d’authentiques peintres. Originaires de Suisse, le duo fraternel ne craint pas l’image picturale même si certains de leurs tableaux peuvent inspirer l’effroi ou l’inquiétude enfantine. Je pense à ce portrait de « bellemère », accompagnée de son enfant et qui, tout photoréaliste qu’il soit, n’en présente pas moins un nez monstrueux à faire frémir les héroïnes de contes de fées. Ou à ces deux jolies jeunes filles dans un parc d’attraction dont l’une arbore un sourire vorace de requin ou de vampire. Comme quoi fascination et horreur se confondent dans la même ambivalence. Chez Till Rabus la peinture, léchée, lorgne du côté de l’hyperréalisme mais qui aurait intégré la manipulation et le collage informatiques. Comme quoi la peinture sait en permanence s’enrichir des technologies nouvelles, notamment celles qui la concurrencent ou prétendent régulièrement célébrer sa disparition définitive. Un détail inattendu et voici une situation idyllique transformée en scène inquiétante ou du moins surprenante, qu’il s’agisse de ces deux amies dont l’une voit sa bouche démesurément déformée à la manière de certaines tribus africaines, ou encore ces jeunes gens au bord de l’eau, menacés par un monstre ectoplasmique. Till emprunte ses images à la réalité publique et les transpose sur des grands formats de telle sorte que l’on pourrait de loin les prendre pour des photographies géantes. De plus près, la monstruosité les fait basculer du côté du fantastique, mais d’un fantastique renouvelé, notamment quand il sollicite des personnages de cartoons. Enfin, il n’est pas rare que Till Rabus laisse la peinture dégouliner de son propre poids comme pour créer un effet de distanciation. A l’étage la figure selon Léopold Rabus est traitée de manière tout aussi tératologique mais d’une facture assez différente. D’abord elle est souvent centrée

sur une toile qui par ailleurs intègre sa surface immaculée. Ensuite les visages sont hypertrophiés, de façon quelque peu grotesque. Le graphisme est prépondérant par rapport à la matière colorée qui hante Till, lequel se rapproche davantage de Hockney alors que Léopold se rapproche de Pat Andréa, Lopez-Curval, Bacon. La difformité est érigée en esthétique qu’il s’agisse de bébés ou d’êtres bicéphales, ou de créatures en lévitation. Chez Léopold, les langues se délient et lèchent les objets de manière obsessionnelle. Les animaux ne sont pas en reste notamment les lapins (« là peints ») dont la physionomie en gros plan grand format paraît terrifiante. Et puis Léopold sait parler aux poulets, à la manière de Beuys expliquant ses vues à un lièvre ou apprivoisant un coyote. Sa vidéo en témoigne, sorte de fable écologique où il joue le rôle d’un gourou d’une secte de volatiles empaillés. Les images sont somptueuses. Tout ceci est inventif et prouve que certains trentenaires parmi les artistes n’attendent pas le feu vert des compétences officielles pour s’adonner à une peinture promise à un brillant avenir. Fraternel et décomplexé. Ou qui allie, au-delà de la fantaisie débridée, comme le soutient le titre de leur exposition : Rigueur et fermeté. Et Vigueur et fraternité.

Dans le même temps, les Collections de St-Cyprien rendront hommage au méconnu Charles Lapicque, plus précisément à son œuvre graphique assez variée, toute en spontanéité et inventivité, parfois même en contemporanéité car les plus jeunes évoluent souvent sans le savoir dans la cour des anciens.

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Jusqu’au 21 janvier. Collections de SaintCyprien, place de la République à St-Cyprien Village, (P.-O.). Tél. 04 66 21 32 07. Lapicque : jusqu’au 11 mars 2007.

Peu d’associations peuvent se targuer d’avoir, en si peu de temps, présenté d’aussi belles choses que la CIT d’Aniane, dans un contexte qui ne brille pas en général par son ouverture d’esprit. Mais la bonne volonté des autorités locales, l’énergie déployée, finissent toujours par emporter l’adhésion pour peu qu’on soit animé par le feu sacré qui brûle en la chapelle.

Décidément la CIT, courageuse association qui s’efforce de promouvoir la création artistique contemporaine dans un milieu rural qui la fait, en général, passer au second plan, force, au fil de ses propositions, le respect. Après Claude Lévêque, sans doute le meilleur artiste français contemporain, elle a obtenu de Mathieu Mercier, l’un des cent artistes recensés par la revue Beaux-Arts comme représentatif de la vitalité de la production française, qu’il se confronte aux 400 mètres carrés de la Chapelle romane. Il a d’ailleurs obtenu le prix Marcel Duchamp ce qui ne nous étonnera pas de la part de ce francinien qui a réalisé pour l’occasion un « homunculus » monstrueux, entièrement nu, aux mains hypertrophiées, à la mâchoire difforme, empruntée à quelque référent scientifique. La Science joue d’ailleurs un grand rôle dans cette production qui recourt aux expériences menées par le psychiatre suisse Hermann Rorschach, lequel a donné son nom à son fameux test de personnalité à partir de l’interprétation par le patient de taches d’encre. Ici il s’agit d’une vidéo déclinant les divers états que prend la forme aléatoire à partir du moment où on la déforme par programmation informatique en modifiant de surcroît les effets colorés. Le résultat est proprement fascinant et rappelle les modifications continuelles que Picasso faisait subir à une peinture jamais satisfaisante dans le film de Clouzot, la lenteur du « morphing » en plus. Chacun y projette ses capacités analogiques en perpétuelle métamorphose, dans une sorte d’hommage à la binarité. De même dans le chœur, un aquarium vertical donne à voir un unique concombre de mer (l’holothurie), posé sur socle comme pour revendiquer son doit à l’accession sculpturale. Cette touche vivante d’art (ou d’art vivant) dans cette exposition, outre qu’elle renvoie à la sphère biologique, sollicite la faculté humaine à se projeter dans ce qui est proposé : comment ne

pas penser à la solitude existentielle et notamment dans certains immeubles que l’on qualifie, par euphémisme, de banlieue. La nef centrale est occupée par une immense sculpture de métal, peint en rouge telle une carrosserie automobile, et dont la forme pourrait, d’un certain point de vue rappeler vaguement celle d’un trombone (l’agrafe) géant, qui se transforme au fur et à mesure que l’on tourne autour de lui ou qu’on ose le pénétrer. En fait, il pourrait tout aussi bien s’agir du parcours que ferait une balle rebondissante dont on aurait matérialisé les points d’impact, reliés par le volume ; On est donc là dans la physique élémentaire, sauf que l’artiste met en rapport ce trajet oculaire et kinesthésique avec les synapses qui à partir du cerveau conditionnent les influx nerveux. On serait alors dans une problématique corporelle.

Enfin, plus discrètement, derrière un petit mur de briques un amas de plâtre semble ensevelir une sépulture dans une volonté évidente de susciter le sens gustatif. Comme on le voit il est question de vie (le concombre de mer) et de mort (la possible sépulture), entre les deux du parcours (le trombone) qui conduit à l’homme (au sens tactile hypertrophié du fait que son redressement, par rapport au règne animal, libère ses mains et par là même induit les grandes lignes de son évolution), et à sa faculté d’inventer des formes (Rorschach, volontairement orthographié « RoorschaacH »).

Une exposition qui incite à réfléchir à notre condition et à celle de l’art qui nous distingue, à méditer aussi, ce qui est la moindre des choses dans un lieu voué en d’autres temps au recueillement spirituel. BTN

l’art-vues • page cinquante et un • décembre 06 - janvier 07 ... ARTS PLASTIQUES
Jusqu’au 17 décembre, Chapelle des Pénitents à Aniane. Tél. 04 67 57 83 46. Mathieu Mercier à Aniane
Comme quoi fascination et horreur se confondent dans la même ambivalence
Comme on le voit il est question de vie et de mort…

Louis Cane et les autres à la Galerie Hélène Trintignan

Les artistes de la galerie

Il ne saurait se passer une année sans que nous nous soulignions l’importance de la galerie d’Hélène Trintignan non seulement dans sa ville ou dans son département mais aussi sans sa région et bien souvent au-delà. Cette exposition hivernale en est le prétexte, qui sera suivie d’une autre consacrée à Pierre Buraglio puis notre incontournable Claude Viallat national. Présents tous deux à l’hommage collectif qui se prépare au musée Fabre au grand galeriste que fut Jean Fournier.

Les périodes de fête, comme les estivales, sont l’occasion des accrochages de groupe : une occasion à la fois de se souvenir de tranches d’expositions passées, de découvrir des traces de celles que l’on a ratées, de considérer la pertinence des choix du galeriste –et de n’avoir que l’embarras du choix pour les nouveaux acquéreurs. Or ce n’est pas faire injure aux autres, et notamment à celles qui ont tout l’avenir devant elles, que d’affirmer que la galerie Hélène Trintignan, longévité oblige, a la plus belle écurie que l’on puisse trouver dans la région, pour peu bien entendu que l’on aime un tant soit peu la peinture, le dessin ou la sculpture. La liste des artistes dont elle montre régulièrement des œuvres serait trop longue à énumérer mais il est quand même significatif qu’elle ait pu à la fois s’imposer comme la personne ressource de l’oeuvre surréaliste d’un Goetz ou d’une Christine Boumeester, montrer régulièrement les subtils paysages de Vincent Bioulès, ou les motifs répétitifs de Claude Viallat, et en même temps demeurer fidèle à une conception figurative qui n’est pas aussi traditionnelle que l’on veut bien le dire et qui compte avec les Catherine Lopez-Curval, Pat Andréa, Loste ou Barthélémy des artistes figuratifs de premier plan. Pour ne rien dire de ses grands abstraits que furent Olivier Debré ou JeanPierre Pincemin, mais aussi de la figure libre d’un Combas ou d’un Topolino, des collages ésotériques d’Yves Reynier, des coins de fenêtre d’un Buraglio, ou de ses paysages sur bout de bois. J’allais oublier Anne Slacik, ses quatre saisons et ses multiples livres d’artistes. Hélène Trintignan est à la fois éclectique (toutes les tendances majeures sont représentées d’autant qu’un Jean Le Gac pourrait constituer un chaînon manquant) et fidèle. Je n’en donnerai pour preuve que la dernière expo en date (que l’on retrouvera dans deux salles sur quatre dans la collective), celle de Louis Cane. Artiste controversé, cet ancien pilier de Supports-Surfaces y rend un très bel hommage aux Nymphéas de Monet, soit en travaillant à partir d’un support photographique, soit sur du tissu, soit sur du grillage, la peinture s’accrochant alors par agglomérats subtils et nuancés, un peu comme si elle était prise au piège. C’est une relecture contemporaine de celui dont Cézanne disait qu’il était avant tout un œil (et quel œil ! Ce qui n’est pas si mal pour qui s’adon-

La Nature en dix points

Quinze ans déjà, que Didier Nick porte sa galerie à bout de bras, mobilisant les énergies, s’assurant le soutien d’artistes renommés (Buraglio, Viallat, Clément, Robelin…), multipliant les initiatives hors les murs, les quatre saisons de l’art, les arts nomades, les cartes blanches et, nouveauté hivernale, un cycle consacré à la Nature, si proche de son lieu d’exposition…

ne à la peinture !), Claude Monet, à partir duquel se pose au début du XXème, à la belle époque, la question du passage à l’abstraction par la distribution colorée même, la peinture concurrencée par la photo trouvant par la matière colorée sa spécificité. C’est d’ailleurs sans doute pour cela que Louis Cane recourt à des supports photographiques, comme pour permettre à la Peinture de recouvrer ses prérogatives, ce qui témoigne d’une allégeance à ce médium. Des cadres en altuglas colorés de simples plumes légères ajoutent une touche à la fois humoristique et analytique à ces travaux présentés, que viennent compléter des nus sur rhodoïd. Et quelques sculptures dont une « Ménine », en verre bleu. Comme on le voit Louis Cane expérimente des matériaux divers même si prédomine chez lui le plaisir, ou la douleur, de peindre et d’exprimer son statut de sujet à travers sa façon particulière de dispenser la matière, dont il trouve un répondant ancestral en l’occurrence chez Monet. Une énorme monographie vient de sortir, un quasi catalogue raisonné, rappelant l’importance de cet artiste dans les années 70, aux débuts d’Art Press en particulier. Un hommage au maître en quelque sorte, à l’instar de celui que nous conseillons de rendre à cette galeriste consciencieuse et incontournable et qui n’a pas fini de nous étonner, comme vient de le prouver la récente ouverture de sa petite sœur douée, Hambursin Boisanté. La prochaine expo, en ce dernier lieu, s’articulera autour d’une collection privée présentant en priorité des œuvres d’Hervé Di Rosa des années 80-90 : onze peintures sur papier, une oeuvre sur bois découpé de 1983) accompagnées de quelques toiles d'Eudes Manichetti, d'André Cervera et de sculptures de Richard Di Rosa (bronze et résines).

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Jusqu’au 31 janvier à la Galerie Hélène Trintignan - 21, rue St-Guilhem à Montpellier.

Tél. 04 67 60 57 18.

Puis P. Buraglio à partir du 2 Février.

Chez Hambursin-Boisanté : Du 14 décembre au 15 janvier - 16 bd, jeu de Paume à Montpellier.

Tél. 04 67 84 43 17.

Laseizième année

s’annonce féconde : elle démarrera avec deux premières expositions collectives consacrées à la Nature et s’achèvera sur une rétrospective Jeanne Gérardin assortie de la publication d’un ouvrage qui lui sera totalement consacré. Entre temps, Henri Michel Morat traitera de la féminité en peinture, une carte blanche sera offerte à J.P. Umbdenstock, deux nouvelles expositions de groupe, estivales sont annoncées sur le thème si porteur de la nature. On verra en outre de l’art brut, de la photo ou une des saisons de l’art confiée à Pascal Fancony, etc.

• La première livraison fera inter venir Pierre Bendine-Boucar dont la production s’articule autour du motif de la fleur. PBB l’emprunte à toutes les formes de représentation florale stylisées et les présente en patchwork, toutes posées sur le même plan. Ce symbole de notre décoration urbaine joue à la fois comme un signe qui émerge de la diversité des plans comme dans le processus du rêve où diverses réalités se voient distribués de manière à la fois aléatoire et ordonnée. Il y est question aussi d’ambivalence quant à la relation que le peintre entretient avec son temps, le monde de l’art et de la peinture.

tout aussi bien s’agir de reliefs géographiques, auquel cas le thème de la nature pourrait s’adapter à son travail. On connaît surtout ses réalisations sur bois, son travail sur les formats inédits, les reliefs et la silhouette humaine. Mais aussi bien sur le simple signe.

• Deuxième vague : Dans un registre différent très inspiré par l’art amérindien Odile de Freyssinet confectionne des totems, des pirogues, des sortes de coquilles géantes à partir de matières plastiques tressées et enduites, reposant sur elles-mêmes de façon à suggérer une « architecture hiératique ».

Quant à Fabrice Rebeyrolle, sa conception de la nature est tellurique. La matière colorée, boursouflée, semble en perpétuelle ébullition. Sa peinture est toute d’énergie vitale. En fait, Rebeyrolle semble établir une corrélation entre le caractère volcanique de son tempérament et l’énergie que reçoit sa toile Une abstraction plus sereine caractérise davantage Krocha dont les plages colorées, nuancées dans la même tonalité, rappellent un paysage aérien.

La matière colorée, boursouflée, semble en perpétuelle ébullition…

Lancereau Monthubert prend la nature à bras le corps. Ce sont des troncs évidés, privés d’écorce, qui exhibent leur modelé mis à nu. On dit que la nature a horreur du vide mais la culture le contredit car il a besoin pour exister du plein. C’est à cet acte, qui s’inscrit dans la culture humaine, que se livre le sculpteur LancereauMonthubert: souligner le vide par les contours qui en constituent l’entre-deux, autour duquel nous sommes condamnés à tourner.

Dans des formats plus discrets, Mireille BultezBrun combine des photographies et de la peinture acrylique tout en pratiquant le collage ; le résultat rappelle une étrange végétation proche de l’enluminure ou du calligramme.

De son côté Xavier Carrière s’efforce de trouver un équilibre entre des entités antinomiques comme le verre ou la pierre, parfois conjuguée au bois.

Mireille Laborie fait confiance au papier, dont l’origine est naturelle sur lequel se glissent d’étranges formes rondes vaguement humaines. Mais il peut

Claude Foénet pratique plutôt le monotype et en particulier la nature morte simplifiée. Il devait aisément passer de ce genre à une paysagéité qui lui tend les bras pour peu qu’il élimine la figure de premier plan. La paysagéité abstraite, tel semble aussi l’objectif de Anne Mahé-Gibert.

Et puis il y a Alexandre Hollan un maître en la matière, salué comme il se doit par le plus grand poète contemporain, Yves Bonnefoy. Un travail obsessionnel sur la thématique de l’arbre, dont il cherche à nous restituer la présence, l’unicité et les traits qui le singularisent pour peu qu’on le métamorphose en dessin.

Une réunion plus ou moins calculée de personnalités, de genres, de techniques différentes, fédérée par un thème commun, universel et inscrit dans la réalité géographique du village d’Aubais.

Du 9 décembre au 21 janvier pour De Natura I. Du 27 janvier au 15 mars pour De natura II, à la Galerie HD Nick à Aubais. Tél. 04 66 80 23 63.

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BTN
ARTS PLASTIQUES
De Natura chez Hd Nick à Aubais
Louis Cane Pierre Bendine-Boucar

Guinovart

Du 21 octobre au 23 décembre 2006
tél. 04 68 34 14 35 mail : info@acentmetresducentredumonde.com
du 14 décembre
au 10 janvier
Hervé DI ROSA • Buddy DI ROSA EUDES • André CERVERA Gal erie Hambur sin-Boisanté 15, bd du jeu de paume 34000-Montpellier Tel: 04 67 84 43 17 - Fax: 04 67 86 05 33
Exposition
2006
2007

A la Galerie Al/Ma à Montpellier

Didier Demozay

Didier Demozay fait partie de ces artistes qui sont demeurés fidèles au tableau et à la faculté de sa surface à se constituer comme lieu de tension et de passages. Tension des formes, des zones colorées, des lignes qui les organisent et passages des couleurs comme juxtapositions de durées singulières. Aussi un tableau de Demozay peut-il paraître d’une insultante simplicité. C’est justement cette simplicité qui fait sa force et sa puissance un peu comme un poème économe signifie davantage que le plus érudit des pavés romanesques. Au demeurant les conjugaisons de passages colorés sur la surface forment autant de variations confinant à l’infini un peu comme quelques notes de musique suffisent à composer plus d’airs que nous ne saurions en concevoir. Ce radicalisme s’inscrit alors en creux par rapport à une époque qui semble avoir peur du vide, du silence, et recourt systématiquement au pléthore pour cacher ses béances centrales. Par ailleurs les modulations dans la ges-

Au FRAC Languedoc-Roussillon

tion des passages colorés révèlent des différences d’investissement manuel ou corporel qui justifient cette quête d’un absolu qui remet à chaque toile son ouvrage en jeu. Le corps du peintre est d’ailleurs l’un des enjeux de cette plongée dans la couleur qui ne craint pas les affres du vertige et dès lors ne fait pas sans blanc. Car le blanc prime et joue son rôle à plein, notamment dans les interstices et les marges. Les couleurs se frôlent sans se mélanger, chacune d’elle visant à s’imposer de sa relation à la surface. De sorte que l’on peut dire de ce travail très charpenté c’est qu’il vise à donner des formes à la couleur. Avec Demozay, on constate que la peinture a toujours quelque chose à nous apprendre ; il en sera de même avec celui qui lui succèdera, Serge Fauchier, à partir du début février.

Jusqu’au 25 décembre, Galerie AL/Ma - 35, rue de la Valfère à Montpellier. Tél. 04 67 60 48 03.

Arrêts sur Images

Les images sont omniprésentes en notre environnement et nous les consommons sans prendre le temps de les regarder (Or il en est des « ready seen » comme des ready made), de les analyser, d’en savourer l’instantanéité souveraine. C’est sans doute ce qui rassemble ici quelques fleurons des collections du Frac qu’ils s‘agisse majoritairement de photos, de peinture ou de vidéo. Cette dernière, enclose au centre de la pièce et entourée des autres œuvres comme pour en signifier le caractère exceptionnel, propose plusieurs courts-métrages de Mathieu K. Abonnenc, assez impressionnants, dont on apprend qu’ils sont faits à partir de chutes et de bouts de films célèbres, sans doute mieux regardés par l’artiste que consommés. Ainsi est-on plongé dans la jungle guyanaise, sa faune et ses silhouettes qui surgissent de l’ombre de la nature luxuriante, dans des enfers urbains désertés, plus proches du jeu vidéo que de la réalité quotidienne, dans une mer déchaînée avec ses abîmes terrifiants et ses dessous chatoyants, au cœur d’incendies apocalyptiques, de sorte que nous hésitons antre fascination et terreur. Cet artiste guyanais semble avoir beaucoup à nous apprendre du monde et des éléments qui le composent, que nous ne savons plus regarder, ce n’est pas faute pourtant d’en faire tout un cinéma. Lisa Milroy est représentée par une peinture de gare, toute en lignes pures et abstraites dans des tons froids, dans un style pouvant rappeler l’hyperréalisme mais en moins euphorique, accentuant la déshumanisation. Côté photo, on reste impressionné par les grands portraits de Patrick Tosoni, pris en plongée du haut du crâne,

masquant donc le visage et le corps mais mettant en exergue des détails peu visibles comme les raies qui signalent la calvitie naissante ou l’apparition des cheveux blancs. Révélation amis aussi ici encore anonymat car le sexe est en définitive indéterminé. Florence Paradeis croque la pomme entre une porte et peut-être un soupir, comme si la photo n’était qu’un entre deux, un passage, un lieu qui bloque la consommation. En tant que telle elle incarne bien cet arrêt sur image. Intéressante série d’Isabelle Waternaux sous forme de double portrait, de face et de profil, de l’actrice Chim Laline, prise en plan moyen à des moments divers, avec des vêtements, des coiffures, des physionomies – graves ou souriantes – différentes et montrant donc l’infini variété des états d’un même être, tel que la photo nous le restitue. Sam Samore présente quant à lui un morceau de fiction cadré de manière inhabituelle et de telle sorte que de multiples lectures s’imposent à l’imagination du spectateur. Enfin, les quatre paysages assez désespérants de Geert Goiris semblent privilégier des territoires désertiques dont un élément incongru vient questionner l’ordonnancement. Une belle exposition, avec des choix judicieux et qui contrairement à ce que l’on croit, prouve que le FRACpeut intéresser tous les publics, pour peu que l’on se donne la peine d’aller y voir de plus près. Et notamment celui qui n’aurait pas compris pourquoi l’on accorde aujourd’hui une telle place à la création photographique. Et vidéographique. Plus leur impact sur la peinture. BTN Jusqu’au 22 décembre - 4, rue Rambaud à Montpellier. Tél. 04 99 74 00 49.

A la Galerie Boîte Noire à Montpellier

Pierre Joseph, Eudes Manichetti

Christian Laune n’aura cessé dès la fin des seventies et jusqu’à aujourd’hui d’être un animateur décisif des activités plastiques montpelliéraines et nîmoises. Il a toujours eu un flair d’enfer qui lui a fait repérer les talents bien avant que ceux-ci n’éclosent. On peut donc lui faire confiance sur ses choix. Pierre Joseph n’est plus un inconnu sur la scène française ; il fut l’un des rares artistes représentant un tant soit peu la région lors de l’exposition la Force de l’art au Grand palais. On l’a vu par ailleurs lors de notre Chauffe Marcel estival. Dans les mythiques locaux de Boîte noire, il montre à nouveau cette table conçue sur ordinateur et déclinant ses divers plans inclinés tandis que le rapprochement avec un tableau monochrome fait penser à un Ad Reinhardt au clair. Un négatif à l’aboutissement mono-pigmentaire d’une certaine peinture en quelque sorte. L’exposition est justifiée par la sortie d’un ouvrage où Pierre Joseph, qui enseigne aux Beaux-Arts, a réquisitionné certains étudiants pour des travaux sur leur mémoire visuelle à partir du sexe notamment. Leur dessin est reporté sur tirage numérique, un peu comme une trace de ce qu’il reste quand tout le reste est momentanément oublié. Cela leur fait acquérir des lettres de noblesse, un statut artistique. Par ailleurs une installation sonore sollicite le film de Truffaut sur un scénario de Bradbury,

Fahrenheit 451, toujours sur le thème de l’écart entre la chose réelle et ce que notre mémoire en restitue (dans le film il s’agissait de véritables livres ambulants, mémorisés par des hommeschefs d’œuvre). Enfin deux photos montrent des nazis se rinçant l’œil avant de brûler un amoncellement de revues érotiques ; une diariste amenée à recomposer son journal intime brûlé avant d’en faire un best-seller. Toujours cet écart entre l’original et sa reproduction. Eudes Manichetti lui succèdera, avec des dessins semblant sortis de planches anatomiques mais qui sont en fait de véritables autoportraits. Eudes y cherche ce que l’on refoule, en général, dans ce genre entériné par l’histoire de l’art : les réseaux très complexes du système nerveux ou des vaisseau sanguins. Toute cette partie sous-jacente qui, pour faire partie de nous-même et de notre ego, n’en est pas moins pour autant notre inconnue. Notre Atlantis corporelle en quelque sorte. Ceci est fait avec beaucoup d’humour et de fantaisie même si évidemment le sujet traité ne laisse pas de déranger.

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Jusqu’au 23 décembre pour Joseph, du 15 janvier au 15 février pour Eudes.

Galerie Chantiers Boîte Noire - 1, rue Carbonnerie à Montpellier. Tél. 04 67 66 25 87.

Jean Le Gac

Jean Le Gac semble vivre une véritable histoire d’amour avec la région. Natif du Gard, et même d’Alès, fidèle du défunt (hélas !) Cercle d’art contemporain du Cailar, omniprésent récemment à 100mètresducentredumonde (Perpignan), exposé l’année dernière chez Trintignan, le revoilà dans cette ville minière où il montrera en particulier une fresque sur le thème justement de la mine. Cet artiste s’est fait connaître dans les années 70, en même temps que Boltanski, pour ses cahiers de photos accompagnées d’un texte manuscrit mais c’est avec ses peintures inspirées des livres illustrés qui ont bercé son enfance qu’il a atteint sa pleine maturité artistique et la reconnaissance générale. Mû par une vocation de peintre à une période où la peinture est remise en question, il a finalement trouvé son inspiration dans les premières émotions picturales qu’il a connues, celles de cette littérature populaire qui n’avait pas droit de cité parmi l’élite. Ainsi, c’est comme si Jean le Gac réhabilitait, en le faisant passer au grand format, au pastel ou fusain, sur les murs d’exposition, une expression visuelle considérée comme mineure. Mais c’est aussi comme se situant en permanence

dans un état antérieur à sa découverte de l’impossibilité de continuer la Peinture, il pérennisait sa foi en elle, la perpétuait en quelque sorte malgré elle. En même temps il règle le rapport qu’elle entretient avec le verbe, soit en ajoutant des légendes, soit en saisissant l’instant graphique d’une possible fiction, laquelle suppose un décryptage linguistique. Les sujets sont souvent empruntés à d’autres contextes, exotiques notamment, et renvoyant au monde tel que l’enfant put jadis le découvrir, mais les thèmes sont universels qu’il s’agisse de la violence, de l’érotisme ou surtout du désir de créer, fût ce à la manière d’un peintre du dimanche. De nombreux ouvrages illustrés par l’artiste devraient compléter cette exposition qui s’articule, comme souvent chez le Gac, autour de la figure du peintre, celui qu’il se figurait durant son enfance servant de pré-texte à celui qu’il est devenu. Par ailleurs ces livres sont d’autant mieux bienvenus qu’ils rappellent le support d’où s’origine l’ambition artistique. BTN Jusqu’au 28 janvier au Musée PAB, Pôle culturel de Rochebelle, rue de Brouzen à Alès. Tél. 04 66 86 98 69.

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ARTS PLASTIQUES
BTN Au Musée PAB à Alès

Au CRAC à Sète

Avec des mots/Double Twin

Lanouvelle présentation du Crac, toujours aussi spectaculaire, se singularise par l’hommage au plus américain des français, exilé en Californie, Guy de Cointet, dont on vient récemment de mettre le travail en évidence. Avec cet artiste mort prématurément

c’est le théâtre qui entre ainsi au Crac, ses décors et ses déplacements, la chorégraphie, la poésie sonore et bien d’autres choses encore. Ce sont les accessoires de certaines de ces mises en scène qui sont montrés au public : un univers singulier s’y impose, qu’il s’agisse d’objets empruntés à la géométrie élémentaire des volumes, des couleurs primaires ou secondaires, de recueils de graphèmes singuliers, ou de découpages à visée décorative. Mais Guy de Cointet ce furent aussi des écritures cursives inversées, des bribes de conservation figurées par un dessin, de sibyllins poèmes à base de chiffres et de lettres, des livres enfin. La commissaire de l’expo, Marie de Brugerolle, n’a pas lésiné sur les documents photographiques, médiatiques et publicitaires pour montrer l’importance de cet original dont il faut souligner l’influence sur des stars comme Paul Mac Carthy, Mike Kelley ou la plus jeune Catherine Sullivan. Le premier force le visiteur a une expérience inoubliable puisqu’il lui est demandé de s’habiller en clown et d’enfiler un masque de Pinocchio pour avoir le droit de regarder une magistrale performance du maître impliquant le personnage éponyme de Collodi, détourné de sa fonction, tout comme le ketchup ou la crème au chocolat. Manière de nous rappeler que l’image est comme une vision à travers un trou divulguant sur ce que nous sommes vraiment, nos pulsions primaires, et probablement l’assise mensongère de

Bertrand Henry/Serge Lunal

l’art, son caractère de simulacre. Le décor de l’une des performances les plus célèbres de Mike Kelley est reconstitué, illustré de photos de l’époque, qui montre mieux le rapprochement possible avec Guy de Cointet. De même la conversation entre deux animaux en peluche enfantine et qui se termine en dialogue de sourds. Enfin on découvre la vidéo en polyptyque de Catherine Sullivan, où le drame point, tout prêt des ballets de personnages et des interrogations sur la fiction et la réalité, dans un environnement objectal très proche lui aussi des mises en scène de l’invité d’honneur, même posthume. A l’étage Bertrand Lamarche nous entraîne dans un tourbillon d’images, d’objets et de lumière. En plan fixe, en vidéo, en maquette enfumée et surtout avec ce tuyau en aluminium et qui tourne inlassablement sur lui-même comme s‘il s’agissait d’un être vivant. Ses vidéos sont fascinantes : cette ville irréelle régulièrement illuminée par un gyrophare géant, cette promenade virtuelle dans une forêt d’ombelles et qui semble sans fin. C’est bien l’idée de tourbillon qui semble animer cet artiste qui recompose un visage à partir de cercles concentriques, comme on fait des ronds dans l’eau, la bouche coïncidant avec le point d’impact. Ou qui enfume en maquette la ville de Nancy, peut-être pour effacer les lignes dures de ses bâtisses, prison et gare. Une exposition qu’il faut prendre le temps de déguster car si elle sollicite les choses et les mots, elle recourt aussi à leur conservation par l’image.

Représentation théâtrale dans les décors de Guy de Cointet

Apeine achevé le mois du film documentaire, entre un atelier de Noël (le 13 déc), une rencontre avec Serge Velay (le 14), la médiathèque accueille deux peintres. L’un n’est pas inconnu pour nous qui avons déjà signalé son exposition à Collioure. : Serge Lunal, qui après avoir animé un débat avec Christian Prigent au sujet de leur collaboration commune autour des Eds Cadex avant d’occuper les cimaises. Sa production met en exergue un vide central à partir duquel s’élabore la composition de la toile libre. D’ailleurs Lunal devrait montrer des œuvres bien en accord avec le lieu c’est-à-dire qui établisse un rapport entre peinture et écriture : il l’a intitulée d’ailleurs sa présentation : Lu-Vu. C’est la raison d’être de cette géométrisation en creux de la surface par le biais d’une forme qui symbolise l’unité, celle du cercle – et de ses avatars déclinés. Il est en effet, en chaque artiste, un lieu intime dont l’œuvre cherche à cerner le secret, quitte à passer pour ce faire par le biais de l’autre, le regardeur. Chez Lunal, il prend la forme d’une évocation circulaire, déformée jusqu’à l’ellipse, parfois jusqu’à l’allusion discrète à un cœur stylisé. Un point qui joint la terre au ciel par le biais de la verticale apparaît dans les toiles dites libres réalisées par Lunal. Dans les pièces de lin montrées à Uzès, le support, à peine apprêté, exhibe sa couleur, sa texture d’origine, cernée par un jus de couleur fluide et à même d’im-

prégner légèrement la toile. On repère alors deux interventions plus appuyées : et tout d’abord ces sortes de droites colorées qui viennent soit cribler la forme centrale, soit créer un rapport de tension, d’équilibre entre deux forces antagonistes, soit la désigner tout simplement. Ainsi se voit-elle confirmée dans on statut de lieu utopique, qui sans doute n’existe que dans un ailleurs perdu mais pour lequel l’arpenteur humain déploie ses chaînes que sont les oeuvres. Car peu importe ce qu’il est, ce lieu, s’il justifie la quête, l’essor étant plus essentiel que l’arrivée effective en terre promise... Ou dans la lune… L’autre, Bertrand Henry est plus proche du dessin, partant de l’écriture ce qui justifie son exposition dans une bibliothèque. Il n’occupe pas toute la surface du support mais crée des réseaux très serrés de traits en lesquels on reconnaît des arbres luxuriants, une nature généreuse que l’encre rend dans son extrême complexité face à laquelle l’humain se sent bien seul, et comme un étranger. Car on se perd dans ce labyrinthe visuel qui n’est pas aussi éloigné des multiples chemins que nous propose une bibliothèque.

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Jusqu’au 29 décembre à la Médiathèque d’Uzès41, Le Portalet à Uzès (Gard).

Tél. 04 66 03 02 03.

Au Musée de Lodève

André-Pierre Arnal

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Jusqu’au 4 février - CRAC - 26, quai Aspirant Herber, à Sète. Tél. 04 67 74 94 37.

A la Chapelle des Jésuites à Nîmes

Henri Aram Hairabedian

Nevous est-il jamais arrivé, entre deux vernissages, lors de vous balades dominicales, de rencontrer des pierres de garrigue, en général calcaire et qui suscitent en vous de furieuses velléités de sculpteur improvisé, comme si une porte s’ouvrait dès que l’on tourne la clé du champ… Des formes s’ébauchent dans votre esprit, selon l’angle de vue et vous vous dites alors qu’il est bien dommage que les Chaos de Nîmes et de Montpellier n’ait pas fait davantage de petits.

C’est en tout cas ce que m’inspire la démarche de Henri Aram Hairabedian qui, à l’instar des grands sculpteurs anglais, recueille dans la nature de quoi donner forme définitive à la forme qui émerge dans notre anthropomorphisme visuel et spirituelle. Le

titre Karastan renvoie au pays des pierres originelles, l’Arménie. Le titre et sa référence orientale (1001 pierres comme sortie de leur 1001 nuits) renvoie à a la fois à l’émerveillement lié à l’émergence de la forme mais aussi au fait qu’une telle série est extensible à l’infini. Ces pierres humaines seront mises en images par le photographe Jean-Paul Rouvier, édité comme il se doit à 1001 exemplaire (s’adresser à Groupe Différences Karastan, 16, rue de Verdun, BP 27194, 30914 Nîmes Cedex 2). Comme quoi l’artiste a de la suite dans les idées.

LeMusée de Lodève consacre, du 18 novembre au 11 février une exposition à AndréPierre Arnal, intitulée Lodève Visions obliques. L’exposition s’inscrit dans la lignée de celles qui ont pour principe de lier la ville à une ouvre : un artiste contemporain est invité par le Musée de Lodève à séjourner dans la ville et à y porter son regard.

Né à Nîmes en 1939, vit et travaille à Montpellier, dans les Cévennes et à Paris. André-Pierre Arnal est issu de la Culture languedocienne et baigne depuis plus de trente ans dans l’environnement cévenol où il possède un vaste atelier. Il a mené de front l’enseignement des Lettres Modernes et, activités qu’il poursuit actuellement, la pratique de la peinture et celle de l’écriture de proses poétiques qu’il concrétise en vis à vis de peintures sur papier, dans une série de Livres Uniques.

positions, les superpositions et les juxtapositions excluent toute représentation, (…) fixent définitivement les recher ches d’Arnal du côté de la matière qui prend forme d’ellemême » selon Fabienne Brugère . Comme si le rôle de l’artiste, dans ce processus, n’était que « d’assister dans son déroulement (…), de laisser la peinture advenir » au travers des techniques qu’il choisit et dont il surveille les paramètres, notamment aléatoires.

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Du 15 janvier au 15 février, Chapelle des Jésuites à Nîmes. Tél. 04 66 63 16 32.

Depuis 1965, André-Pierre Arnal explore et pratique un grand nombre de techniques, -« monotypes, empreintes, fripages, froissages, pliages, teintures sur réserve, ficelages, frottages, pochoirs et aujourd’hui, arrachements»- qui, combinées à la présence et l’intensité de couleurs dont « les com-

L’art d’André-Pierre Arnal est construit sur une « recherche unique qui se développe dans le temps (…) et peut être défini comme un essai d’analyse, progressive mais non systématique des modes d’inscription de la couleur sur un support » souligne-t-il . Et puisque chacune de ses peintures reprend sans cesse des méthodes et des gestes qui se répètent et qui rentrent en résonance avec les précédents, « déclinaison de formes et de matières dont chaque pièce renforce la totalité », l’œuvre devient série.

Du 18 novembre au 11 février au Musée de Lodève. Tél : 04.67.88.86.10.

l’art-vues • page cinquante-cinq • décembre 06 - janvier 07 ... ARTS PLASTIQUES
A la Médiathèque d’Uzès
© M a r c D o m a g e

expos l’Av

Livre d’art Seguin peintre de la couleur

,Il s’agit là d’un superbe ouvrage consacré à l’œuvre et la vie du peintre montpelliérain Adrien Seguin.

Un livre de 220 pages illustrées, accompagnées de textes dont certains sont signés par des personnalités du monde de l’art, des politiques et des proches de l’artiste. Ainsi, le lecteur pénètre dans l’univers de Seguin, dans lequel la couleur est le fil conducteur. On y découvre aussi l’autre facette de l’artiste, celle du littéraire puisque certains de ses textes sont ici présentés, extraits: «J’ai pris une phrase et l’ai plantée sur une feuille de papier, je voulais en faire un poème, et oui ma chère hélas trois fois hélas ! Ma phrase n’a pas pris. Que faire ? Une phrase toute seule cela s’ennuie j’ai enfin trouvé ma chère, j’ai fait paraître une petite annonce dans le genre de phrase solitaire et distinguée, cherche une phrase sœur tout aussi distinguée et depuis j’attends ma chère ».

Adrien Seguin se plaisait aussi à dire : « j’aime la peinture, j’aime l’amour, alors tout s’explique : je peins par amour et c’est tout».

Effectivement tout s’explique et c’est bien cela que l’on ressent en parcourant cet ouvrage unique.

« Seguin, peintre de la couleur » en vente à la FNAC de Montpellier, dans les librairies La Trinité, Clareton et Maxi Livre à Béziers et sur commande à la Galerie Bresson à Béziers – Tél : 06 14 88 39 00.

Ingres et l’Antique «L’illusion grecque» à Arles

,«Il y a eu sur le globe un petit coin de terre qui s’appelait la Grèce où, sous le plus beau ciel, chez des habitants doués d’une organisation intellectuelle unique, les lettres et les beaux-arts ont répandu sur les choses de la nature comme une seconde lumière pour tous les peuples et pour toutes les générations à venir » Ainsi s’exprimait Ingres pour marquer son admiration à l’égard des trésors de l’art antique.

Révéler les clés de son inspiration, telle est la vocation de cette exposition qui aborde l’analyse de l’œuvre d’Ingres au travers des archétypes antiques qu’il privilégie et dont l’écho se métamorphose dans sa peinture. Ses choix, motivés par une quête quasi obsessionnelle de la peinture grecque, le conduisent à réinventer l’invisible héritage d’un patrimoine perdu. Ingres, à ce que l’on sait, ne vint jamais à Arles, à l’inverse de quelques-uns de ses élèves, en particulier les frères Balze et Flandrin. Cependant, l’artiste, dans sa recherche passionnée, ne néglige aucune source et possède une large vision du patrimoine antique étudié à son époque. C’est ainsi que quatre oeuvres conservées aujourd’hui au musée de l’Arles et de la Provence antiques lui sont connues, par le biais de la gravure ou du moulage. Il s’agit du buste d’Aphrodite, l’une des pièces majeures de la collection d’Arles, de la sculpture de Médée, du sarcophage grec aux centaures et enfin du remarquable buste de Mithra. Autant de joyaux provinciaux qui n’échappent pas à l’oeil vigilant de l’artiste en quête perpétuelle de toute trace d’une civilisation adulée doublée d’un avide désir de comprendre l’antique et de percevoir l’exceptionnel.

Arles tout entière habitée de la puissance de son patrimoine et d’une dynamique de conser vation et de diffusion historique, réunit ainsi les atouts nécessaires à cette présentation où cohabitent archéologie et peinture. L’année 2006 consacrée à la rétrospective de l’œuvre d’Ingres se poursuit ainsi par une approche pluridisciplinaire qui permet l’analyse d’un aspect méconnu et fondateur de sa créativité.

Jusqu’au 2 janvier au Musée de l’Arles et de la Provence Antiques. Tél: 04.90.18.88.88.

Maurice Loutreuil au Musée de Céret

,Longtemps oublié, Maurice Loutreuil retrouve peu à peu, depuis une vingtaine d’années sa place au sein de l’école de Paris. L’exposition qu’organisent conjointement le Musée d’Art Moderne de Céret, le Musée de Tessée du Mans et le Centre culturel de la Sarthe s’inscrit dans ce nouveau regard porté depuis plusieurs années sur ce foisonnement artistique que connut Paris autour de la Première Guerre mondiale. Loutreuil peint quelques beaux paysages à Céret, notamment la place de la Liberté, reprise quelques mois plus tard sous le même angle par Soutine. Il visite la région et les villages environnants. Tout comme Signac à Port-Vendres, vingt ans plus tôt, il se fera arrêter comme espion à Palalda, en compagnie de Masson, lors d’une promenade à Amélie-les-Bains. Les artistes qui menaient une vie différente de celle des habitants de cette zone rurale, se faisaient repérer par la maréchaussée et bien malgré eux se retrouvaient au poste de police pour justifier leurs déplacements. La similitude des situations est frappante ainsi que l’angoisse que ces deux artistes ont vécue ensemble à Céret cette même année. Leur but à l’un et à l’autre est de trouver une issue à leurs réflexions plastiques. Sans le savoir, ils ont travaillé sur les mêmes thèmes et repéré certains endroits très précis de Céret. Les aquarelles de Loutreuil sont autant d’évocations sensibles et précis qui ser viront à étudier les compositions des quelques très belles toiles qu’il réalise pendant son séjour céretan.

L’exposition réunit 150 peintures, aquarelles et dessins qui permettent de retracer le parcours artistique de Maurice Loutreuil. Certaines œuvres sont présentées pour la première fois, l’accent a été mis sur le portrait, car ce genre occupe une place fondamentale dans son œuvre.

Jusqu’au 18 février au Musée d’Art Moderne de Céret. Tél : 04.68.87.27.76.

Au Musée des Beaux Arts de Nîmes

,- Jusqu’au 7 janvier: exposition «Lumières et Contrepoints dans les collections». Le thème de la lumière se développe au Musée des Beaux-Arts par une confrontation dans un esprit de complémentarité et de continuité. Une évocation déclinée au long de la visite par des œuvres contemporaines de Carré d’Art venant en contrepoint rappeler qu’en 1986, la rénovation de J.M. Wilmotte fut «un grand geste de clarté».

- Du 19 décembre au 21 janvier : exposition «Œuvres en voyage».

Cette année les demandes de prêts aux expositions extérieures ont permis de montrer trois œuvres majeures de la collection à un public international :

- Jacopo dal Ponte, dit Bassano: «Suzanne et les vieillards » à Bordeaux et Caen pour l‘exposition « Splendeur de Venise».

- Paul Delaroche: «Cromwell découvrant le cercueil de Charles Ier» à Gênes pour l’exposition«Romantici et Macchiaioli».

- Léonard Foujita: « Nu allongé» pour l’exposition rétrospective au Japon de cet artiste, à Tokyo, Kyoto et Hiroshima.

Jusqu’au 7 janvier et du 19 décembre au 21 janvier au Musée des Beaux Arts de Nîmes. Tél: 04.66.67.38.21.

l’art-vues • page cinquante-six • décembre 06 - janvier 07
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J.-A.-D. Ingres «Le Bain Turc» au Musée de l’Arles et de la Provence antiques Maurice Loutreuil au Musée de Céret

Ouverture le 4 février 2007

Le nouveau musée Fabre s’apprête à ouvrir ses portes

La politique volontariste de Montpellier Agglomération permet aujourd’hui de réaliser un musée moderne à la hauteur des rêves de tous ses donateurs. Ainsi, les collections bénéficieront d’une présentation et d’une médiation en phase avec le présent et ouvertes sur l’avenir.

Grâce à l’agrandissement du musée Fabre, dont la surface est portée à 9200 m2, près de 800 œuvres pourront être simultanément montrées, soit 300 de plus qu’avant. Dés l’entrée, les architectes ont favorisé le passage de la ville au musée: l’accueil dans les collections permanentes et temporaires se fait de plain-pied par la cour Soulages en venant de l’Esplanade, grâce à l’excavation et à l’aménagement des cours Bazille et Bourdon respectivement en hall d’accueil et en salle d’expositions temporaires de près de 1000 m2.

D’autre part, le visiteur sera accompagné de l’esplanade à l’accueil du musée par une œuvre de Daniel Buren, réalisée grâce au 1% artistique. Un bâtiment neuf, fermant la cour Bourdon a été édifié pour augmenter la surface d’exposition, le mur intérieur, intégralement constitué de verres texturés, s’illumine la nuit grâce à plus de 3000 appareils au néon. Cette façade verrière extrêmement originale est un élément architectural important du projet. Ce pavillon sera dédié au XXe siècle, Pierre Soulages, Simon Hantaï et le groupe Support-Surface. Ouverture le 4 février

Les expositions :

• «Venise. L’Art de la Serenissima», dessins des XVIIe et XVIIIe siècles.

L’exposition«Venise. L’art de la Serenissima» annonce les expositions d’envergure internationale qu’accueillera le musée Fabre dans les années à venir: «François Xavier Fabre peintre» et «L’impressionnisme vu d’Amérique » en 2007, «Gustave Courbet» en 2008. C’est aussi la dernière manifestation qui sera présentée au pavillon du musée Fabre après les importants projets que furent «Kupka» et «Zao-Wou-Ki» en 2004.

Cette exposition présente cent quatorze dessins qui, du Seicento avec Palma le Jeune jusqu’au Settecento où brillèrent les noms de Guardi, Canaletto et Tiepolo, illustrent un âge d’or de l’art à Venise. Mais au-delà d’un regroupement de feuilles précieuses, il s’agit surtout d’une opération inédite: sept institutions se sont associées sous l’égide du musée du Louvre pour offrir en sept expositions un tableau renouvelé de l’art du dessin en Italie dans les collections publiques françaises.

Exposition jusqu’au 14 janvier au Pavillon du Musée Fabre.

• Hommage à Jean Fournier (Marchand d’art 1922-2006)

Daniel Buren, le peintre sculpteur de l’espace public

«J’ai imaginé une structure en 2 ou 3 dimensions qui jouera avec le décoratif. Une sorte de petite architecture qui devra donner aux visiteurs l’impression d’être dans le musée sans vraiment y être. L’idée est de faire une sorte de tapis que j’ai appelé La Portée, une porte le public à la porte du musée. Dans un premier temps, elle partira les pieds des visiteurs, à travers la cour principale, par une succession de losanges et de cercles en granit noir ou de marbre à l’intérieur de grands carrés de 7 mètres de côté. Elle entrera dans le hall du musée en passant d’un plan horizontal à un plan vertical. Nous allons travailler les découpes pour lui donner l’impression de se fragmenter sur les murs et de s’évanouir au fur et à mesure que l’on entre dans le musée. Elle se termina lorsque les autres œuvres apparaîtront» Daniel Buren

L’hommage que le musée Fabre de Montpellier Agglomération préparait depuis plusieurs années avec le soutien de la galerie est devenu, après la mort de Jean Fournier le 22 mars 2006, une impérieuse nécessité. Il traduit l’amitié et la confiance qui s’étaient instaurées entre Jean Fournier et l’équipe du musée Fabre. Coïncidant avec la réouverture en février 2007, cette exposition apporte un nouvel éclairage sur la peinture d’après-guerre en mettant en lumière l’émergence d’une nouvelle abstraction, en dialogue avec l’art américain, dont la descandance est encore féconde dans l’art contemporain. Organisée en six chapitres reflétant l’activité de la galerie au cours de six décennies, elle s’appuie sur des tableaux majeurs provenant de collections privées et publiques. Un catalogue de l’exposition, édité chez Actes Sud, rassemble les contributions de personnalités du monde de l’art qui ont accompagné l’aventure humaine et picturale de Jean Fournier.

Un marchand d’art

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, Jean Fournier, «marchand d’art à Paris» comme il aimait se définir lui-même, a joué un rôle considérable dans le domaine de la peinture abstraite en France, tels que Jean-Paul Riopelle, Sam Francis, Joan Mitchell, James Bishop, Shirley Jaffe et les artistes français qu’il soutenait comme Simon Hantaï, Jean Degottex, Judit Reigl, la galerie Fournier a été le lieu où la pratique de la peinture gardait son actualité face à l’émergence de l’art conceptuel, de la photographie et de la vidéo.

Exposition du 4 février au 6 mai dans le Musée.

Musée Fabre - 39, boulevard Bonne-Nouvelle à Montpellier

Tél. 04 67 14 83 00.

musee.fabre@montpellier-agglo.com

l’art-vues • page cinquante-sept • décembre 06 - janvier 07 ...
EVENEMENT
© P e r r e C h e v a e r
GianBattista T iepolo

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expos

Michel Loeb et René Julien à la Maison René Char

,Willy Ronis, Pierre Alechinsky : des noms célèbres qui ont rimé avec succès à la Maison René Char au cours de l’année 2006. Pour continuer sur cette lancée, les grilles du jardin de l’Hôtel de Campredon s’ouvrent cet automne sur l’univers enchanté de deux compagnons, Michel Loeb, peintre, et René Julien, sculpteur. Les œuvres de ces deux artistes entrent en résonance avec la vision poétique de René Char, maître des lieux, qui célèbre dans la personnalité de l’artiste la faculté de révéler les beautés de la nature et d’en exprimer avec talent les harmonies subtiles et invisibles. «Le merveilleux chez cet être, écrit-il dans les Compagnons dans le Jardin, est que toute source, en lui, donne le jour à un ruisseau. Avec le moindre de ses dons descend une averse de colombes ». René Julien, sculpteur contemporain belge, est l’un de ces compagnons. Il interroge en effet la grâce naturelle, la sensualité charnelle, et l’inquiétude des corps lors de la rencontre amoureuse, son thème de prédilection. Pour qualifier l’art de Michel Loeb, l’autre compagnon du jardin merveilleux, l’avalanche de mots déclinés par la chanteur Renaud qui a rédigé sa préface dans le catalogue de l’exposition, lui sied à merveille : «Pointillisme ? Fauve ? Surréaliste ? Dadaïste ? Proche mais néanmoins différent...» Une exposition riche de 140 œuvres, également réparties entre les deux artistes, fraîche, au parcours jonché de surprises, qui devrait obtenir la faveur du grand public et des tout jeunes amateurs d’art. Jusqu’au 15 avril à la Maison René Char à L’Isle sur la Sorgues. Tél : 04.90.38.17.41.

Lisa Vidal à la Compagnie des Comptoirs

,Les œuvres de Lisa Vidal reflètent son parcours artistique, sa pensée résolument contemporaine et sa recherche permanente de l’esthétique. Après l’obtention de son Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique à l’Ecole des Arts décoratifs de Strasbourg, sa production du moment projette l’âme d’une femme écorchée. Puis sa rencontre avec les nouvelles technologies et notamment l’infographie l’emmèneront vers de nouveaux chemins artistiques conjuguant la création pure avec la puissance des outils de créations graphiques qu’elle a appris à maîtriser. Le résultat, c’est une production ou un soin tout particulier est apporté à l’esthétique de l’œuvre. Exposant aussi bien dans des lieux traditionnels que dans des endroits plus insolites, la femme est l’élément thématique principal de sa création. Du 6 décembre au 6 janvier à la Compagnie des Comptoirs - 51, av. François Delmas à Montpellier. Tél. 04 99 58 39 29.

Cécile Desserle à la Galerie Nicole Gogat

,Née en 1971, Cécile Desserle réalise ses premières œuvres à l'âge de 10 ans. C'est en suivant son père, Jean Roland Toseli, céramiste à Salerme, Biot, St-Paul-de-Vence, Royaume de la céramique de l'ancien pays niçois, qu'elle découvre les grands noms de l'art moderne (Picasso, Giacometti, Matisse…).

Une formation de plasticienne lui permettra de rendre sa pratique picturale plus ancrée dans l'art contemporain. Ses inspirations deviennent alors déterminantes; le geste et l'engagement du corps de l'artiste dans l'œuvre avec l'action

Painting américain, la présence de la matière avec l'art informel de Fautrier, l'intégration du collage bien évidemment avec Picasso mais aussi dans l'Arte Povera qui faisait de l'art avec des rébus et des matières dites pauvres. Conquérir la matière est le résultat d'un combat qui ressemble à celui du matador et de son taureau, à la différence près qu'ici la mort est en jeu ; mais à défaut de ne pas revêtir l'habit de lumière n'est ce pas le début de la création ?

Lorsque je regarde une danseuse peinte par Cécile Desserle, ma tête résonne de musique andalouse, si mes yeux se posent sur un matador maître du geste mon corps frissonne d'émotions. Si jeune et déjà tellement de talent au fil des jours qui passent et des œuvres qui apparaissent, Cécile n'en finit pas de nous étonner ; mouvements, vibrations, couleurs, noir et blanc, choix des matières et des supports. Chez cette artiste la créativité déborde ajoutez à cela une dextérité parfaite d'une plasticienne hors pairs et vous avez très certainement un grand talent de demain.

La finesse des traits nous laisse supposer une très grande sensibilité : expressions de visage, position des matadors, élégance des danseuses. Aucune triche, une recherche permanente de détails qui permettront à chacun de s'émouvoir. La peinture n'est-elle pas faite pour donner des émotions ! En tous cas, celle de Cécile Desserle y parvient parfaitement. L'artiste créateur n'a pas besoin de provoquer pour plaire, de même que l'émotion n'a pas besoin de mots. Elle est là dans sa plénitude, naissant au plus profond de l'intime.

(Extrait texte Jean Gogat). En permanence à la Galerie Nicole Gogat - 5, rue Amiral Courbet à Aigues Mortes. Tél. 04 66 35 28 19.

A l'Espace Culturel de Châteaurenard

,• Jean-Claude Quilici, peintures. Exposition de toiles sur les thèmes des Alpilles et de la Corrida. Présentation du dernier ouvrage consacré à Jean-Claude Quilici, paru aux Edition Cres, avec des textes de Jean René Laplayne, livre d’art qui symbolise son total engagement, envers sa vocation qu’est la peinture. Cette peinture au tracé vigoureux, à la matière nourrie et travaillée, dans laquelle prédomine l’ambiance de la Provence. Jean-Claude Quilici prend soin de préserver la tonicité des pays du soleil ; chacune de ses peintures est une alchimie maîtrisée de contrastes et de couleurs. Il en résulte une lumière fabuleuse qui transperce l’atmosphère du lieu évoqué. C'est par cette persévérance dans le vrai, qu'aujourd'hui on peut le classer parmi les plus représentatifs des peintres paysagistes contemporains.

Son travail est exposé régulièrement dans les Galeries les plus importantes, en France comme à l’étranger : Etats-Unis, Singapour, HongKong, Taiwan, Corée... J.C. Quilici est considéré, à ce jour, comme l'un des derniers représentants de cette école des peintres provençaux. Du 9 au 20 décembre.

• Mourot, peintures. Mourot peint avec justesse les univers fantastiques, son travail s’articule sur le rêve et l’imaginaire, propice aux rencontres tant les figures de légendes y sont nombreuses - dragons, licornes, loups garous - déclinées avec une élégance extrême empreinte de mystère. Les décors intemporels semblent nous être familiers, la magie nous apparaît ici sensuelle, ces toiles rappellent des temps ancestraux où le malsain côtoyait le superbe. La femme est souvent présente dans cette peinture, allégorie de la vérité, du désir ou de la sécurité, elle reste à nos cotés comme un guide fidèle dans ce monde. Du 23 janvier au 8 février.

• Catherine Schmid, peintures. Un langage à travers une abstraction sensitive, telle est la recherche picturale de Catherine Schmid. Au départ, un motif, puis elle va le développer, l’éclater, le multiplier. L’analyse minutieuse et la maîtrise de la forme guident sa main au cours de la composition d’un collage aussi bien qu’au travers des couleurs étendues énergiquement sur la toile, illustrant une vitalité de l’écriture; de leur opposition consciemment étudiée découle transparences, clarté et légèreté de la ligne.

Laissez vous porter par ces peintures à la fois fortes et légères qui révèlent la vie intérieure de l’artiste, sentiments, émotions, intuition. Du 10 février au 1er mars.

Galerie de l’Espace Culturel - 11, cours Carnot – Espace Isidore Rollande à Châteaurenard. Tél : 04 90 24 25 54.

l’art-vues • page cinquante-huit • décembre 06 - janvier 07 ...
M ourot à la Galerie de l’espace culturel de Châteaurenard
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J ean-Claude Quilici

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Tél. 04 99 526 526 - Fax 04 67 65 65 06 561, rue de Saint-Hilaire 34070 Montpellier (Situé près de la Médiathèque Garcia Lorca)

expos l’Av

Rencontres no28 à la Vigie

,Jusqu’au 3 février, La Vigie ouvre à nouveau ses portes à trois artistes qui à leur tour ont l’opportunité d’investir ce lieu.

Jeremy Damien, Sylvie Guiot et Eric Provenchère sont réunis dans cette exposition, dont l’idée première est de cibler le propos (tant dans son questionnement que dans sa prise de conscience) sur la matière, sur la couleur, et sur le moment où les deux se rencontrent pour ne faire qu’un, ceci jusqu’à devenir, selon l’angle de vue, de la matière-couleur ou de la couleur-matière.

Jeremy Damien questionne la couleur , ses propriétés plastiques, physiques et son intéraction avec le support ; Sylvie Guiot plonge son matériau dans la couleur mais de telle sorte que sa texture soit préservée; pour Eric Provenchère il s'agit de confronter un rapport physique dans l'épaisseur de la pâte et de la couleur. Ce sont trois regards, trois sensibilités et trois perceptions différentes, tant de la peinture que des matériaux qui se côtoient, se questionnent, se répondent, dialoguant au gré des quatre étages.

Jusqu’au 3 février. Fermée du 23 décembre au 2 janvier.

La Vigie - 32, Rue Clérisseau à Nîmes. Tél. 04 66 21 76 37.

Andrez Serrano à la Col lection Lambert

,A partir du 18 novembre, la Collection Lambert consacre la première exposition monographique en France du photographe américain Andres Serrano avec plus de 150 oeuvres. Considéré comme provocateur et sujet à polémiques, Andres Serrano est un cas à part dans le milieu de la photographie internationale. En 1987, une cabale politique et culturelle typiquement américaine éclate autour de lui, à travers laquelle il devient du jour au lendemain l’emblème d’un nouvel ordre moral qu’on croit typiquement national, et qui gagne pourtant toute notre culture occidentale : le politically correct.

Si l’œuvre d’Andres Serrano dérange par sa force de représentation de notre monde actuel, elle est pourtant intimement associée à l’histoire de l’art, celle de la peinture baroque en particulier.

Et c’est à travers ce double prisme qu’il est passionnant de décr ypter ce travail, à travers l’inquiétant visage d’une Amérique qui se dévoile à l’aube du troisième millénaire au reste du monde et avec les grands maîtres du passé dont Serrano ne retient que la part la plus sombre, on pense à Titien, Delacroix, Tintoret, Goya, El Greco, Zurbaran, Géricault ou Courbet...

Jusqu’au 11 février à la Collection Lambert à Avignon. Tél : 04.90.16.56.20.

Etsuko Kobayashi à GM Galerie

,Etsuko Kobayashi est née en 1972 à Matsumoto au Japon. En 2001 après avoir séjourné à plusieurs reprises à Paris, elle décide de s’y installer définitivement. Autodidacte, elle a commencé à peindre quelques années plus tôt au Japon. Paris lui semble être le lieu propice à la vie de peintre qu’elle souhaite mener. Quelques jours après son arrivée elle pousse la porte d’un immeuble occupé par un collectif d’artistes. Le lieu, l’atmosphère d’échange et de créativité qui y règne l’enthousiasment. On l’accueille, on lui donne un petit coin d’atelier « Je parlais très mal le français alors je peignais tout le temps» dit-elle, donnant là en quelque sorte la clé de sa démarche: la peinture comme langage, comme moyen de rendre compte du monde qui l’entoure et moyen d’expression. Toutes sortes de techniques sont sollicitées: dessin, peinture, broderie, collage sont mis au service d’une expression libre et spontanée. Le dessin y tient toutefois une place prépondérante. A grands traits vifs, de fusain, de stylo, d’encre de chine, Etsuko trace sur la toile les éléments de son quotidien, lieux, objets, personnages tout autant issus de la réalité que des images omniprésentes de la culture populaire. Chaque tableau semble relater une petite histoire, poser les éléments d’une scène où décor, lieu et personnages se disposent pèle mêle dans un désordre apparent. Car l’«écriture» d’Etsuko est de l’ordre de la prise de notes, du croquis instantané, elle juxtapose et superpose sur la toile plusieurs espaces, plusieurs points de vue, plusieurs plans différents, jusqu’à la date et à la signature qui se posent sur l’image, graffiti qui en font partie intégrante.

Du 1er décembre au 27 janvier à la GM Galerie à Montpellier. Tél: 04.99.06.07.94.

Sonia Medina à la Galerie Saint-Ravy

,Propos de l’artiste concernant l’exposition qui lui est consacrée à la Galerie Saint-Ravy : «Dans mon travail, je veux exprimer la complexité et accueillir ce qui surgit. Je m’entraîne à l’écouter et l’accompagner pour faire cheminer ma création, pour donner naissance au concept à développer. Ce que je présente ici a pour origine un jeu. Les structures : c’est la partie consciente, le besoin de structurer l’espace de façon ludique, sans angoisser. Les couleurs : c’est très simple, je ne peux pas m’en passer, elles sont là. Au début, j’ai eu une sensation de deuil, comme un hommage aux cultures disparues : de nombreuses surfaces noires, recouvertes en partie par des planchettes colorées

Ensuite l’inconscient a pris sa place : construction, organisation, dynamique inconsciente : Il peut sembler y avoir un certain chaos mais en fait chaque chose a une nuance. Le carré est très symbolique. Enfin l’humour et le jeu comme le détournement comique de drapeaux qui renvoient à une symbolique collective contraignante et conditionnante ou de tout ce qui est ordinateur, précision informatique (le pixel de l’écran).» (Sonia Medina ).

Du 16 janvier au 28 janvier à la Galerie StRavy à Montpellier.

Voyage, voyage à Saint-Estève

,La Ville de Saint-Estève organise une grande exposition de peintures, sculptures, photographies et installations, intitulée « Voyage, voyage» au Mas Carbasse.

Stéphanie Tribou, Jean-Pierre Dulucq, Caroline Cabrerizo, Anne-Marie GarauLavigne, Catherine Van Steelant, Claude Vidal, Emile Llanas, Nadia Coulon, Paul Et Anne Hallenaut, Jérôme Ramette, Sylvie Canal, Laurence Godon, Agnès Bogaërt, Patrick Chatelier, Marcel Ville, Pat Romero, Alain Vilaceque, Michèle Guillaud, Christiane Giamesini, René Henry Diaz, Daniel Deixonne, Ystell, Annie Tor, Françoise Boulet Tacussel, Jacques Dupuis, Mylène Montana, ont donné forme à leurs concepts du voyage à travers peintures, sculptures, photographies et installations. Pour les uns, partir c’est mourir un peu, abandonner des êtres chers… pour d’autres, c’est l’évasion hors du train-train journalier, fuir la routine, se libérer et rêver… d’ailleurs. Françoise Boulet conçoit ce thème : voyage… d’une façon assez informelle, proche du rêve. Emile Llanas utilise cartons et papiers peints à l’acrylique, froissés et assemblés en superpositions pour une libre évocation des lieux. Alain Vilacèque peint l’Afrique avec calebasses et pilage du mil, d’un trait marqué du charme un peu ingénue de l’enfance. Annie Tor nous montre de vieilles dames indignes, chapeautées et gentiment rondelettes, pilotant un biplan ou une barque, tout comme les baigneuses de Jean-Pierre Dulucq qui préfèrent voyager nues. Quant à Paul Hallenaut, il évoque la beauté et l’animation d’Istanbul à travers des photos lumineuses, palpitantes de vie et de réminiscences orientales. La pureté des photos de Patrick Chatelier. Un nombre de merveilles incalculables que les artistes vont offrir aux visiteurs en quête d’évasion.

Du 20 janvier au 4 février au Mas de Carbasse à St-Estève. www.st-esteve.com

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E ric Provenchère à la Vigie Sonia Medina à la Galerie Saint-Ravy

Les beaux dégâts de Mika au Quai Rosa

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L’Espace d’exposition d’art moderne, le Quai Rosa à Sète, ouvre ses portes au public le 16 décembre. Dirigé par Hervé Lancel, fondateur de la compagnie Eclats de Scènes, ce nouveau lieu d’art contemporain est l’aboutissement d’un ambitieux projet d’infrastructure culturel. Il présentera un programme d’expositions ouvert à tous les domaines de la création. Un lieu de rencontre et d’échange : Le Quai Rosa se positionne comme un outil d’exposition, de formation et de diffusion du savoir faire artistique en travaillant avec différents acteurs (artistes, créateurs, designers, stylistes, artisans et entreprises) afin de promouvoir l’art contemporain et de valoriser les aspects de la création.

L’exposition d’ouverture: « Les beaux dégâts de Mika ». Ce projet artistique fédère aussi bien de nouvelles commandes d’œuvres que de mise en scène temporaire par un artiste invité, de l’espace. Ce lieu en rénovation a donc servi de fil conducteur à une rencontre entre un artiste et un metteur en scène. Une occasion pour l’artiste peintre Mika d’être en situation de performance. Les réalisations finales de cette exposition libre racontent des choix tant émotionnels que raisonnés. Comme un refus du cadre imposé, Mika s’amuse et nous amuse…en nous entraînant dans son univers extraordinaire. A découvrir une vingtaine d’œuvres encombrant ainsi l’espace et la saturant d’images, parfois naïves et parfois raisonnantes, mais toujours drôles. Du 16 décembre au 16 mars à l’espace Quai Rosa à Sète. Tél: 08.77.50.73.80.

Carte blanche à la Galerie Sordini

,Francette et Jean Sordini sont des acteurs de la vie culturelle marseillaise importants ; qui pourrait en douter après 40 années passées au service des artistes et plus largement de l’art ? Avoir, ouvrir, tenir une galerie, avec tant de constance, contre vents et marées… Une passion pour les créateurs vivants, un goût pour des œuvres aussi variées que ces temps chaotiques proposent, une disponibilité très grande pour recevoir, écouter, comprendre et montrer ; c’est là une vocation, une vie de partage et de rencontres. Nous verrons ici des coups de cœur, mais pas de la marchandise, plutôt des liens entre les êtres, des propositions plastiques, des rêves étalés au grand jour pour notre questionnement, notre plaisir… L’exploration d’un univers plastique parle certes des créateurs, mais ô combien plus de ceux qui les ont réunis. Et nous serions en droit de penser du coup que c’est une exposition Sordini dont il s’agit, tant ces œuvres parlent pour eux-mêmes et d’eux-mêmes. Seront présentés : Joseph Alssandri, Raymond Berbiguier, Alain Bonicel, Georges Bru, JeanPaul Pancrazi, Pierre Riba. Jusqu’au 31 décembre à l’Espace d’Art Contemporain, Musée de Bédarieux. Tél : 04.67.95.08.79.

Gag No Gag, par le smART à Sète et à Montpellier

,L’association Montpelliéraine smART propose, le vendredi 15 et le samedi 16 décembre deux journées autour d’un art contemporain interdisciplinaire. Au programme:

- Le vendredi 15 décembre. A 19 heures : Le 51. Inauguration de l’antenne de l’académie Sztuck Innych ou Académie des Arts Autres (Pologne) par Jan Swidzinski (président) et Richard Piegza (académicien président français). Découverte d’une plaque en cuivre, Coupé de ruban, Déclarations officielles. La surface mesurée du 51 est déclarée culturellement « terre polonaise ».

A 20 heures : Le Lieu Noir. Interview enregistrée en public de Jean Dupuy. D’une durée de trois quart d’heure, elle est suivie d’une rencontre avec un invité surprise, la parole étant ensuite donnée au public. A 21 heures 30: Le Repas des Artistes.

- Le samedi 16 décembre. A 17 heures : Place de la Comédie, Esplanade Charles De Gaulle. Une ligne invisible. Sur une ligne invisible, dans leur mètre carré de liberté, des artistes, des anti-artistes, des ni-l’un-ni-l’autre réalisent l’ « action – performance » de leur choix.

Direction artistique: Max Horde, Virginie Baffoni, Aude Le Bihan, Vanessa Lextreyt, Bruno Mercet, Fabien Montmartin, Richard Piegza, Rebecca Schreck, …

A 19 heures: Centre Rabelais. Conférence - Performance. «GAG NO GAG». Jean Dupuy, Michel Giroud, Max Horde, Fabien Montmartin, Richard Piegza et Jan Swidzinski y répondront à leur manière. Seront évoqués le mouvement Fluxus, l’art contextuel, l’académie du rien, … Performances, divertissements, vidéos et documents. A 21 heures 30. Le Repas des Artistes.

Les 15 et 16 décembre au 51 à Sète, au Lieu Noir à Sète. Tél.04.67.53.57.26 et au Centre Rabelais à Montpellier. Tél.04.67.60.53.70.

Ernest Puerta à l’Espace Félix

,Rien de plus concret que ce que nous livre l’objectif d’Ernest Puerta. Rien de plus concrètement réel. Sans aucun recadrage, sans la moindre retouche, il nous montre très précisément ce qu’il a vu. Avec tout ce que ce «précisément» implique de savoir-faire technique, de parfaite maîtrise de l’outil.

Mais son vrai talent est encore au-delà. Il faut un œil presque diabolique pour dénicher dans ces masses, parfois gigantesques, ces petites parcelles de beau et en faire des œuvres d’art. Il faut une âme, un instinct d’une incroyable subtilité pour capter les lumières qui jouent sur ces reliefs invisibles au commun des mortels. Alors, comme nous ne sommes que des profiteurs du talent des artistes, nous accrochons notre regard au sien, et nous le laissons s’attarder calmement sur cet infiniment petit pour y voir se déchaîner les violences du grand large.

Dans les photos d’Ernest Puerta, la mer, le sel, les vents ont griffé, écorché, mordu, … et les bateaux ont saigné. Le sang s’est figé en traces colorées ou en perles de rouille… Les déchirures ont sculpté les coques comme des bas-reliefs, révélant dans leur profondeur les traces d’autres agressions plus anciennes…. Une mystérieuse alchimie a sublimé ces plaies, enluminé ces cicatrices et une inspiration tout aussi mystérieuse les a révélées à l’œil de l’artiste pour qu’il nous les offre aujourd’hui: portraits de coques qui en disent long sur toute une vie en mer et nous remplissent d’émotion comme des visages de vieux marins burinés. Jusqu’au 31 janvier à l’Espace Félix à Sète. Tél : 04.67.74.48.44.

Guillaume Chaplot au Paris Méditerranée

,C’est dans le cadre moderne et agréable du restaurant Paris Méditerranée que Guillaume Chaplot présente ses images pendant les fêtes de fin d’année. Dans son travail, Guillaume Chaplot interroge le regard et le regardant. Écrire avec la lumière prend sens dans ces images colorées qui suggèrent le mouvement et prennent le temps en otage. Dans un monde enivré d’images mais qui ne sait plus ni regarder ni s’arrêter, refaire le parcours de la caverne, réexaminer ses icônes et partir sur le chemin ambulatoire de la lumière mène le photographe à la découverte d’un simple « être là ». Les photographies issues de ce cheminement se doivent d’être regardées jusqu’à l’ivresse. Dans la série Retour de Lyon, l’oeil se retrouve confondu dans des images qui semble être en noir et blanc. «J’aime le train. J’ai toujours voulu faire une série comme celle-ci.» Ces photographies sont présentées dans l’ordre dans lequel elles ont été prises. Images-souvenir d’un aller et retour à Lyon le 27 mars 2006, elles montrent des paysages inaccessibles battus par le vent et la neige. La série Equation traduit la difficulté d’être que l’on rencontre dans notre monde moderne. Les espoirs de richesses montrés sur les supports médiatique et la réalité qui est tout autre...

Jusqu’au 28 janvie au Paris Méditerranée47, rue Pierre Sémard à Sète. Tél. 04 67 74 97 73.

l’art-vues • page soixante et un • décembre 06 - janvier 07 ...
E rnest Puerta à l’Espace Félix Guillaume Chaplot au Paris Méditerranée

’Av

expos

A l’approche de Noël :

Le Marché de Noël d’Avignon

,La fête de Noël fait maintenant partie du patrimoine humain. Un peu partout dans le monde, villes et villages marquent l’événement. Pour certains, Noël évoque surtout les souvenirs féeriques, réels ou imaginaires des Noëls de l’enfance et la nostalgie d’une fête dont on veut perpétuer le sens. Il y a aussi le Noël des chrétiens, fête de la Nativité, qui possède un sens sacré pour ceux et celles qui croient en l’Enfant-Dieu.

Il y a enfin le Noël pour tous, le Noël démocratiséqui remporte la faveur populaire et qui conjugue sans difficulté la dinde de Noël, la course effrénée aux cadeaux et, à l’occasion, une messe de minuit.

Ce Noël populaire, celui que nous connaissons tous, est souvent un moment privilégié pour les réconciliations, le partage et l’amitié, l’accueil de l’autre et le don de soi.

C’est un Noël généreux et simple par lequel les gens cherchent à se donner un temps de bonheur ensemble.

Noël de marchands? Bien sûr, mais de marchands de bonheur, à l’image du marché de Noël, de ses chalets avec leur animation chaleureuse, sans oublier les défilés des groupes folkloriques, les expositions de crèches et de santons ou encore toutes les manifestations gratuites que la ville offre à ses habitants...

Du 2 au 30 décembre de 9h30 à 19h00, Place de l’Horloge à Avignon.

Crèche languedocienne à Frontignan

,Pour la 8ème année, la crèche languedocienne va renaître du 16 décembre au 8 janvier, salle Izzo à Frontignan.

Celle-ci, dans un décors chaque année renouvelé se compose d’une douzaine de personnages, grandeur nature, dont les têtes ont été moulées sur les visages de quelques frontignanais et qui, en fonction du décors, changent de fonctions et de costumes.

Marie et Joseph sont les seuls personnages de cette crèche à conserver les vêtements traditionnels, les autres revêtent des tenus du début du 20e siècle et se retrouvent tour à tour facteur, pêcheur ou vigneron.

Après s’être située près d’un étang, dans un village, en pleine garrigue, Marie, Joseph et l’enfant Jésus renaîtront cette année au bord de la mer

Du 16 décembre au 8 janvier, Salle Izzo à Frontignan. Tél : 06.81.78.07.57.

Jean-Jacques Chambry à Montpellier

,Jean-Jacques Chambry, originaire de Normandie suit des études à l’Ecole des Beaux-arts de Rouen de 1953 à 1958. Il ouvre par la suite un cabinet d’Architecture d’intérieur puis quelques années plus tard, sa profession l’amène en Afrique ou il créa une entreprise de décoration et travaux publics. Durant 13 années, il participa à divers grands travaux dont la construction de la cathédrale d’Abidjan… De retour en France en 1989, il s’adonne essentiellement à sa passion : la peinture et plusieurs prix lui seront décernés. Installé depuis 1999 à Montpellier, ses œuvres s’enrichissent de l’éclat du soleil méridional. Sa peinture devient plus épurée et sa sensibilité s’exprime par l’harmonie flamboyante de ses couleurs. Jean-Jacques Chambry dilue sa culture impressionniste dans une palette de grand coloriste. Exposition permanente à l’atelier : 22, rue Général Lafon à Montpellier. Tél : 04 67 92 50 82.

Gil de Bassan à la Galerie Toubkal

,Gil de Bassan est un jeune artiste toulousain. Les couleurs saturées de ses tableaux, contenues par un dessin affirmé, le caractère grotesque, l’animation frénétique de ses personnages, tout un monde burlesque, noceur : matadors, boxeurs, acrobates, gueux à la manière de Bruegel, le situent dans la veine de la figuration libre même s’il préfère le terme de « figuration pop ». Des œuvres fortes à la peinture et au gel acrylique inspirées des techniques de peintures laquées découvertes au Vietnam et en Thaïlande. Gil de Bassan propose aussi à la Galerie Toubkal ses « alignements » de bonbons, de parfums, de voitures, souvenirs d’une courte carrière dans la publicité. Du 8 décembre au 10 janvier à la Galerie Toubkal, rue Glaize à Montpellier. Tél. 04 67 91 06 97.

Appel à candidature

,le Sm’art, 2ème Salon Méditerranéen d’art contemporain et d’art abstrait. Un rendez-vous unique avec l’art….une chance exceptionnelle de présenter ses œuvres à Aix-en-Provence. La présence des artistes, galeristes, peintres, sculpteurs, créateurs d’art, céramistes d’art, designers, plasticiens, véritables interlocuteurs des visiteurs (6450 en 2006).

Concrétiser des ventes sur place (387 en 2006).

Un Salon innovant, un concept simple et fédérateur, la rencontre avec un public avisé. Des pratiques artistiques novatrices, un accent sur la création artistique.

Des soirées festives et originales « La Nuit de l’Art » et « La Soirée des Artistes ».

Des conférences sur « l’Art dans la gestion du patrimoine, la défiscalisation, le mécénat, le financement de l’art ».

Pour les professionnels de l’art, une escale idéale pour découvrir de nouveaux talents et de se laisser séduire par des œuvres uniques.

Le Sm’art accueillera au Centre Culturel La Baume-les-Aix, les collectionneurs, les amateurs d’art de toute la région Provence. www.labaumeaix.com

Des partenaires officiels remarquables : La Mairie d’Aix en Provence, La Communaute du Pays d’Aix, , Les Coteaux d’Aix, Les Calissons du Roy Rene, Le Groupe Ricard, La Provence, Radio France Bleu Provence, de nombreux magazines et sites internet traitant de l’art…

Du vendredi 8 au lundi 11 Juin 2007

« Centre Culturel La Baume-Les-Aix» Aix-en Provence (Entre le Pont de l’Arc et La Parade –2 km du Cours Mirabeau et de la Rotonde).

Le dossier et la fiche d’inscription sur le site : www.salonsmart-aix.com

Marie-Louise Bréhant à la Galerie Photo

,Entrer au Cœur de la matière, c’est pénétrer dans un univers particulier de Marie-Louise Bréhant. Cette artiste, dont vous allez faire connaissance, nourrit pour l’art photographique un amour absolu qui la pousse toujours plus loin dans sa quête artistique. La passion qui l’inspire ne s’est jamais démentie, elle est le moteur de son existence. Originalité et impression de naturel émanent de son travail. Elle a su se dégager de toutes les contraintes techniques pour ne conserver que l’essentiel, la force de la création, loin de tout académisme photographique. Les 75 oeuvres exposées sont «sans titre» comme toutes celles qu’inventent l’artiste. Pour elle, c’est le spectateur qui doit imposer son propre titre à chaque photographie. Trois techniques sont exposées ici : les chimigrammes, ce sont des images qui se situent entre la photographie et la peinture, les phonogrammes, un travail de recherche sur la couleur, effectuée sans négatif en superposant des pigments, et les sténopés, des images réalisées selon le principe de la camera obscura. Laissez votre regard errer sur ces clichés, laissez votre esprit s’échapper et entrer dans le monde magique de cette grande artiste. Vous allez en revenir comblés.

Jusqu’au 30 décembre à la Galerie PhotoEsplanade Ch. de Gaulle à Montpellier. Tél : 04.67.60.43.11.

«IV» à l’Espace Molière

,IV disciplines, IV personnalités, IV univers :

• Alexis Vicente, plasticien, fasciné par la matière comme par les couleurs, travaille les pigments autant que les matériaux abandonnés, dans un espace variant du sombre au clair

• Cherr yl Taylor, céramiste, après avoir réalisé des pièces utilitaires, s’est orientée vers une création originale, en particulier d’animaux, tantôt tournés, tantôt modelés, mais toujours émaillés selon l’ancestrale technique du Raku.

• Virginie Guidée , peintre, sans cesse en recherche de champ libre, d’expérimentations en expérimentations, crée en «sextichromie» : bleu, rouge, vert, jaune, orange et noir sur un mode graphique.

• Khedidja Boudjema, photographe et vidéaste, manie les structures modulables photographiques et les installations combinatoires entre la fixité photo et le mouvement vidéo.

IV, mais un dénominateur commun : la matière. Supports tissus, peinture faite d’ocre, d’oxyde et de divers éléments de récupérations, les œuvres d’Alexis Vicente sont et représentent la matière. De son côté, Khedidja Boudjema, présente des photographies, «l’images se fixant dans un espace où se travaille la forme», compositions sur la Nature. Dans la même veine, Cherr yl Taylor travaille la terre, première matière s’il en est, et fait le lien avec Virginie Guidée, dont les tableaux aux lignes et couleurs pures forment une poésie géométrique aux sens multiples: toutes deux proposent des œuvres dont la matière, peinture ou céramique, est lisse, sans aspérités. 4 disciplines, 4 personnalités, 4 univers, 4 bonnes raisons de découvrir des artistes novateurs. Pousser la porte de l’Espace Molière, du 2 au 19 décembre, c’est entrer dans des variations de lignes, de couleurs et de matériaux. Libre de toutes interprétations, le spectateur explore quatre expositions en une. Du 2 au 19 décembre à l’Espace Molière à Agde. Tél : 04.67.94.65.80.

l’art-vues • page soixante-deux • décembre 06 - janvier 07
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C herryl Taylor à l’Espace Molière à Agde

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