Cahier Spécial Région | La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée soutient l’art contemporain

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La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée soutient l’art contemporain

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Musée-FRAC Occitanie Toulouse

Trois expos importantes aux Abattoirs

Trois expositions importantes à découvrir au FRAC Occitanie de Toulouse : la rétrospective de l’artiste néerlandaise et résolument situationniste, Jacqueline de Jong, et sa peinture qui se joue de l’homme et du bestiaire, pour mieux repousser les limites de l’humanité ; « Les Parties » de Béatrice Cussol, qui exposent les multiples facettes de l’artiste, faites de dessins, de carnets et de romans ; De l’analogique au numérique, « Visions de nuit » de David Claerbout, tend à figer le temps, à travers une dizaine de photographies.

Première rétrospective de l’artiste néerlandaise née en 1939, l’exposition présentée au FRAC Occitanie de Toulouse, retrace ses idéaux résolument situationnistes. De son appartenance à l’Internationale Situationniste et ses œuvres à son rôle d’éditrice de la revue anglophone au Situationniste Times, tous les aspects de sa vie et de son parcours artistique y sont présentés. On y découvre ainsi, de sa participation aux événements de Mai 68, à ses plus récents travaux faits de peintures, évidemment, mais aussi de livres et de bijoux. Née dans une famille juive, Jacqueline de Jong, à dû rapidement fuir son pays en proie au nazisme. Elle suit ensuite des cours d’art dramatique à Paris puis à Londres. Elle rejoint, plus tard, en 1950, le Stedelijk Museum d’Amsterdam dirigé par Willem Sandberg. Elle y rencontre alors les membres de Cobra dont Asger Jorn, et Guy Debord, fondateur de l’Internationale Situationniste et se lie à eux pour mieux bousculer les formes traditionnelles de l’art. Dans cette mouvance, elle crée en 1962 la première revue anglophone du mouvement : The Situationist Times. Et à chacun des numéros parus, c’est un aspect du mouvement du situationnisme qui est exprimé par des labyrinthes ou encore des noeuds. Rapidement, son art largement influencé par Cobra (SuicidePaintings,Accidental Paintings, Le Salaud et les Salopards) devient figuratif et expressionniste. Elle aime ainsi jouer de la figure de l’humain et du bestiaire dans ce qu’ils ont de plus naïf et de plus monstrueux aussi. Sa peinture a aussi recours à des objets de la vie quotidienne comme des paravents, des miroirs ou encore des valises, en écho aux combine-painting et au détournement, cœur même du Situationnisme. En mai 68, l’artiste rejoint le mouvement contestataire et porte ses idées révolutionnaires en placardant partout ses affiches. Depuis un retour en 1971 à Amsterdam, l’artiste occupe son temps entre sa Hollande natale et sa maison en France, dans la campagne Bourbonnaise. Mêlant érotisme, violence et humour l’ensemble de son oeuvre, présentée au FRAC de

Toulouse, expose de lien flou entre l’homme et l’animal, poussant ainsi un peu plus loin les limites de l’existence. Avec Jacqueline de Jong tout peut être évoqué : de la banalité d’une scène du quotidien, à la noirceur de l’Histoire faite de drame, à la gaieté simple d’un jardin enivrant de nature. Incarnation à elle seule de la liberté et de la désobéissance en 1960 et d’un retour simple à la peinture dans les années 80, depuis les années 2000, elle réalise surtout des livres et des peintures faites de pommes de terre, qu’elle travaille pour en faire également des bijoux. Aujourd’hui, nombre de ses archives ont été obtenues par l’université de Yale (2011), pendant que ses œuvres ont fait l’objet de diverses expositions, à travers le monde.

Une exposition en partenariat avec le Printemps de Septembre.

Jusqu’au 13 janvier 2019.

« Les Parties » de Beatrice Cussol

livre. Son travail de romans et de carnets de collages a d’ailleurs été récupéré par le FRAC de Toulouse, l’année dernière. Résolument féministe, Béatrice Cussol, a une pratique du dessin engagée dans ses œuvres où elle aime confronter la douceur de l’aquarelle à la crudité sans détour des scènes qu’elle exprime. Créations expressives, transgressives voire même expressionnistes, ses œuvres sont ainsi tantôt légères, tantôt drôles et même parfois inquiétantes. L’artiste née en 1970, a fait ses armes à la villa Arson de Nice où elle a été diplômée en 1993. Ses dessins figuratifs mettent régulièrement en scène des figures féminines dans des univers toujours oniriques. Une manière pour l’artiste de déjouer les nombreux clichés féminins. Elle exprime aussi tout son art à travers le tissu et la littérature. Depuis des années, la plasticienne écrit ainsi une histoire dans des carnets fait de découpes de magazines, de ses nombreuses influences, mais aussi de ses colères et de son histoire.

Le projet « Les Parties » présenté au FRAC de Toulouse, fait part des multiples facettes de cette artiste pluridisciplinaire, qui mêlent interventions architecturales, carnets d’images, dessins et romans. Béatrice Cussol est ainsi l’auteure de plusieurs ouvrages comme Merci (2000) et Pompon (2001) aux éditions Balland, ainsi que Diane ? (2003), Sinon (2007) et Les Souffleuses (2009) aux éditions Léo Scheer. Présente dans des collections publiques suisses et françaises, son travail a fait l’objet de nombreuses expositions. Exposition en partenariat avec le Printemps de Septembre.

Artiste reconnue pour son travail autour du dessin, Béatrice Cussol travaille également régulièrement le

Bibliothèque des Abattoirs Jusqu’au 9 février 2019.

CAHIER
SPÉCIAL
F RAC
– page cinquante –
Teoria

« Visions de nuit » de David Claerbout

Pour l’exposition « Visions de nuit » présentée au FRAC de Toulouse, cet hiver, David Claerbout explore la frontière entre l’image figée et celle en mouvement, à travers une dizaine d’œuvres réalisées entre 1997 et 2017. Cet artiste belge, né en 1969 à Courtrai, aime interroger l’architecture urbaine, les paysages qui nous entourent ainsi que les détails de la nature qui sont une des réalités les plus importantes de notre existence, puisque qu’ils sont constamment plantés face à nous. Tout dans l’œuvre de David Claerbout est question de cinéma, de photographie et de peinture tant qu’elle évoque une révolution de l’audiovisuel : la transition de l’analogique vers le numérique. Pour contribuer à cette révolution, l’artiste aime bousculer les codes cinématographiques en modifiant par exemple la narration, la durée ou encore

la mise en espace d’un film. À l’heure de la surconsommation d’images notamment par internet et la publicité, il propose à son public de faire une pause dans des déambulations vouées à la contemplation. Étirement de longueur, compression, tout est une raison de sculpter à sa manière le temps. Largement influencé par l’histoire contemporaine, David Claerbout utilise ainsi nombre

d’archives et de films historiques dont il retravaille le moindre pixel. Au FRAC l’exposition « Vision de nuit » découpé en deux parties propose premièrement d’exposer dans l’aile nord des Abattoirs, les débuts de la photographie et du cinéma au XIXème siècle tandis que le collatéral, présente l’apparition progressive de la couleur, de la bande-son puis de l’entièrement numérique si dématérialisé. « Visions de nuit » ou «Dark optic » insiste sur l’évolution de la fabrication photographique, qui se fait maintenant bien plus par ordinateur que par l’iris d’un objectif. Comme si l’on pouvait contempler la nuit toute la journée en éteignant seulement une lumière, David Claerbout invite son public à s’interroger sur la perception du monde dans sa cohérence. Aujourd’hui, son travail est exposé dans des grands musées et autres collections internationales. Exposition en partenariat avec le Printemps de Septembre. Jusqu’au 10 janvier 2019.

76, allées Charles-de-Fitte 31300 Toulouse. Tél. 05 34 51 10 60. www.lesabattoirs.org

CRAC - Centre Régional d’Art contemporain d’Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée

Mademoiselle débarque à Sète

à Sète

Avec Mademoiselle, le CRAC de Sète plonge par deux fois dans le contemporain. Premièrement par ses expressions artistiques modernes mais aussi par la thématique résolument actuelle que propose cette exposition, aux multiples visages.

Mademoiselle est une exposition collective qui rassemble des femmes artistes d’ici et d’ailleurs, pour relever le défi commun de travailler autour du concept très actuel de la féminitude 2.0.

Les scandales d’agressions, le #METOO mais également d’autres paradoxes et enjeux des conditions actuelles de la femme sont exprimés à travers des techniques artistiques variées. Il est question, en plus de la condition féminine, de l’héritage, de l’évolution et de la diversification des stratégies féministes pour dénoncer les inégalités et les injustices mais également la fin du titre « Mademoiselle » cher à beaucoup de femmes.

Les histoires du féminisme sont plurielles comme autant de courant et de groupe qui composent ce mouvement planétaire. Voila pourquoi l’on retrouve de multiples interprétations artistiques autour de l’émancipation féminine et de ses obstacles. « Mademoiselle » est une sorte de collectif d’artistes venues des quatre coins du globe pour bousculer les conventions et les tabous. À la place, les plasticiennes proposent un face-à-face brut qui mêle violence, maternité, relations sociales et personnelles, sexualisation de la culture, droits collectifs, visibilité médiatique et même autonomie individuelle. Le tout lié à l’hédonisme ou au narcissisme, des philosophies clés de notre histoire. Délivrer des in-

terrogations avec humour et mener des critiques objectives dans les batailles pas toujours vaines du féminisme, voilà le leitmotiv de l’exposition. Un événement didactique et d’actualité qui émet de nouvelles hypothèses pratiques et théoriques, censées aider les femmes éprises de liberté et surtout d’égalité.

Artistes de l’exposition : Rebecca Ackroyd, Bianca Argimon, Zoë Buckman, Anetta Mona Chisa & Lucia Tkacova, Charlotte Colbert, Pauline Curnier-Jardin, Sara Cwynar, Verena Dengler, Eliza Douglas, Mimosa Echard, Gery Georgieva, Celia Hempton, Suzanne Husky, Oda Jaune, Jesse Jones, Clémentine Keith-Roach, Sanam Khatibi, Romana Londi, Tala Madani, Nevine Mahmoud, Zanele Muholi, Florence Peake, MaiThu Perret, Laure Prouvost, Mika Rottenberg, Lisa Rovner, Elsa Sahal, Tschabalala Self, Apolonia Sokol, Maria Thurn und Taxis, Anna Uddenberg, Ana Vega, AmberaWellmann, Liv Wynter. Commissaire de l’exposition : Tara Londi. Jusqu’au 6 janvier 2019

CRAC

26, Quai Aspirant Herber

34200 Sète

Tél. 04 67 74 94 37. crac.languedocroussillon.fr

CAHIER SPÉCIAL www.laregion.fr
Mai- u Perret, e XII guerrillas, 2016. Photographie : © Annik Wetter. page cinquante et un

MRAC - Musée Régional d’Art Contemporain de Sérignan

« Blue Spill » d’Isabelle Cornaro

Pour une première exposition personnelle dans un musée français, Isabelle Cornavo fait les choses en grand ! Avec « Blue Spill » elle investie, en effet, les deux étages du MRAC Occitanie de Sérignan, avec une œuvre sur mesure. « Bande à part » est une exposition qui promet sept parcours artistiques mêlant les sens. Enfin, à l’extérieur du MRAC, Bruno Pareido, s’est approprié la façade du bureau de poste de la ville.

Le rapport entre l’objet et son image, est un élément central dans les créations artistiques d’Isabelle Cornaro qui tentent, sans cesse, de donner de nouvelles perspectives à notre environnement. Spécialisée dans le Maniérisme européen du XVIème siècle, Isabelle Cornaro se nourrit de beaucoup de références artistiques comme le Baroque, l’abstraction ou encore le minimalisme. Inspirée également par les objets et les images de la culture savante et populaire, l’artiste pratique le collage pour comprendre comment notre vision du monde est dictée et influencée… Avec « Blue Spill », Isabelle Cornaro propose une déambulation intense en deux parties, à travers divers dialogues entre son propre travail et de celui de grand cinéastes, publicistes et autres réalisateurs de vulgarisation scientifique.

Au rez-de-chaussée du MRAC Sérignan, figure ainsi une collection des derniers films de l’artiste dans lesquels elle utilise des techniques cinématographiques proches du cinema des années 60. Grâce à une utilisation saturée de couleurs, à de longs travellings ou encore à une distorsion des échelles, ses films de 16 minutes rendent les objets de notre quotidien abstraits voire même sensuels

et fétichistes. Un procédé qui permet de rendre compte au public qu’un objet n’a de valeur qu’en fonction des émotions qu’on lui confère. Dans cette même volonté, Isabelle Cornavo propose également, à ce niveau de l’exposition, tout un tas d’extraits de films publicitaires, scientifiques ou issus du cinéma gore des années 60, où le fétichisme autour de l’objet, notamment par des cadrages volontairement excessifs, est partout. Il ressort de cette obsession une atmosphère malsaine presque

« Bande à part »

Le nouvel accrochage des collections

7 bandes-sons, pour 7 artistes et 7 salles d’exposition ? C’est ce que propose le MRAC Occitanie Sérignan au public, via des flash codes, dans la découverte de ses collections. Le but est simple, permettre une déambulation propre à chacun des artistes exposés. L’exposition de ces collections plurielles, « Bande à part », tient son nom du film éponyme de Jean-Luc Godard, dans lequel le réalisateur proposait déjà un rapport à la bande-son totalement unique et novateur, dans le milieu du cinéma. Un style où le son ambiant prend toute son importance sans pour autant écarter les standards de la musique. Un style où les voix off et les silences assourdissant prennent toute leur importance. Tantôt distorsion, tantôt contretemps, décalage, effraction, emportement ou même lyrisme, c’est dans cette volonté que les artistes proposent chacun des parcours déambulatoires inédits, entre sons et images.

Commissariat : Sandra Patron.

Bandes-son des artistes : Laëtitia Badaut Haussmann, Julie Béna, Thomas Clerc, It’s Our Playground, Arnaud Maguet, Anne-Laure Sacriste, Yoan Sorin. Jusqu’au 2 juin 2019.

ragoûtante, venue du regard humain. À l’étage, Isabelle Cornaro change de format artistique, pour proposer à son public toute une série de peintures qui sont des reproductions et des agrandissements d’images tirées de ses propres films. Avec sa peinture en spray, elle cherche à déconstruire l’image animée pour en créer une multitude de fixes. À contre-courant de l’exposition du rez-de-chaussée, les couleurs de sa peinture confèrent alors une nouvelle perception de beauté aux scènes. Comme le ferait un montage vidéo, les peintures réalisées au spray sont installées bord à bord, de sorte à retrouver le défilement naturel du film. Et les touches de peinture similaires au pointillisme agissent étrangement, comme le feraient des pixels numériques. Un effet, d’ailleurs renforcé, par une série de monolithes énigmatiques exposé en visà-vis.

Abstraction, figuration, images mobiles et fixes, « Blue Spill » est une invitation à découvrir une troisième dimension dans laquelle les règles de perceptions habituelles sont bousculées. Un savant mélange d’opposés qui s’attirent.

Jusqu’au 27 janvier 2019.

Il faut reconstruire l’Hacienda œuvre pérenne de Bruno Peinado

« Il faut reconstruire l’Hacienda » est une oeuvre de Bruno Peinado, installée de manière permanente, sur la façade du bâtiment de la Poste, devenue un prolongement du MRAC de Sérignan. Conçue de façon à interagir avec l’oeuvre déjà réalisée par l’artiste Daniel Buren sur l’ensemble des parties vitrés des bâtiments initiaux du musée ainsi qu’avec la fresque de l’oeuvre de l’artiste islandais Errò, Bruno Peinado complète ce qui est maintenant une oeuvre contemporaine forte, du paysage urbain à Sérignan. Cette oeuvre est ainsi composée de plusieurs tableaux enseignes de couleurs créés à partir de techniques propres à la signalétique (enseigne rétro-éclairées, caissons lumineux etc). L’assemblage de toutes ces formes géométriques, sur un même espace, propose ainsi une interprétation d’éléments clés dans l’histoire de l’art et dans les collections du MRAC. On peut ainsi y retrouver des clins d’oeil au tableau de matisse : « Porte-fenêtre à Collioure », mais également au pop art, ou encore aux monochromes, comme ceux d’Olivier Mosset. Une façade qui rappelle aussi le design de la boite de nuit de l’Hacienda, une discothèque mythique de Manchester, berceau de la scène House anglaise et surtout lieu de rencontre incontournable entre musiciens, plasticiens et graphistes épris de modernité.

Jusqu’en décembre 2035 !

mrac.languedocroussillon.fr

CAHIER SPÉCIAL www.laregion.fr
MRAC - 146, avenue de la plage 34410 Sérignan - Tél. 04 67 32 33 05.
« Blue Spill » Reproductions #1, #4, #7
– page cinquante-deux –

FRAC Occitanie Montpellier

Temps d’un Espace Nuit

« Temps d’un Espace Nuit », met en valeur le travail de quatre lauréats des écoles supérieures d’art de la région. Une manière pour le FRAC Occitanie de Montpellier de témoigner de son action en faveur de l’enseignement artistique et de la diffusion d’art contemporain, en région.

L’exposition « Temps d’un Espace Nuit », s’inscrit dans le cadre de Post-Production, un dispositif qui permet de promouvoir certains artistes diplômés des écoles supérieures des beaux-arts de la région Occitanie. Parmi les écoles, on retrouve : l’École Supérieure des Beaux-Arts Montpellier Contemporain (MoCo Esba), École supérieure des beaux-arts de Nîmes (Esban), École supérieure d’art des Pyrénées - Pau Tarbes (ÉSA Pyrénées) et l’Institut supérieur des arts de Toulouse (isdaT). La réalité ! Voilà une notion large de sens sur laquelle quatre étudiants en art ont dû planché pendant des mois pour livrer un travail pluriel mais complémentaire en propositions. Les corps, humains et non-humains, les vivants et les non-vivants, l’origine du concret à l’abstrait, les normes sociales …Tout est affaire de réalité dans l’exposition à huit mains du « Temps d’un Espace Nuit ».

La première étudiante, Rebecca Konforti, aime découper la réalité à travers l’immensité des espaces identifiables selon des catégories déjà inventées par les sciences et les arts. Elle présente ainsi un immense palimpseste de figures et de signes qui s’accordent avec les travaux des autres lauréats. Grâce à son travail, le lieu

4,

même de l’exposition qu’elle appelle « l’espace commun » est totalement transformé. Le but étant de rendre visible tous les emboitements et les variétés des différents espaces du lieu, menant tous vers une conscience de pensé et d’imaginaire, la « tour d’Umbrea ». Marion Chambinaud, explore, elle, la céramique qu’elle crée dans des fours en papier de verre, verticaux foyers de création, symbole d’énergie et de transformation. De son âtre en «terre papier » jaillissent alors des pous-

. Tél. 04 99 74 20 35 - www.fraclr.org

sières, des fragments crus ou cuits et des fumées que l’on peut nommer. Une manière de rappeler la philosophie Présocratique et son idée que le langage vient du feu. Une réalité d’objets concrète et onirique qui permet à l’homme d’y inscrire son histoire, depuis les prémices de son existence. En ce qui concerne James Joffrin, ce sont les images mentales, ses souvenirs et l’imagination qui l’animent. Ces peintures sont baignées de manifestations divines dans lesquelles on retrouve toujours une once de réalité. En témoigne sa lune rose à la fertilité symbolique. Enfin, Linh Nguyen propose une collection de films de paysages nocturnes éclairés par la simple lumière de la lune, du ciel et des étoiles qui éclairent sans discontinuer notre monde. Il en ressort une pluie de jolies perles venues de la voie lactée qui tombent dans nos yeux pour nous montrer des réalités qu’on oublie souvent, l’immensité de l’univers et l’énergie de ces astres millénaires. Avec « Temps d’un espace nuit », vous l’aurez bien compris, tout est en fait une question de regard, un peu comme lorsqu’on parle de réalité.

Un événement WE FRAC (3ème édition)

Jusqu’au 5 janvier 2019

CAHIER
SPÉCIAL
rue Rambaud - 34006 Montpellier Œuvre de James Jo rin

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