La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée soutient l’art contemporain
Le paysage de l’art contemporain en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée est extrêmement riche et dynamique. La Région s’emploie à soutenir ses acteurs et accompagner ses structures de diffusion pour le porter au plus près de chacun, avec une ambition qualitative et une volonté de rayonnement régional.
Pour renforcer l’égalité entre les citoyens et les territoires, la Région soutient la culture, les arts, le patrimoine, les langues occitane et catalane en leur consacrant 85.6 M€. Elle poursuit son soutien aux dispositifs ambitieux en faveur de l’art contemporain, parmi lesquels la gestion en régie directe du Centre régional d’art contemporain (CRAC) à Sète et du Musée régional d’art contemporain (MRAC) à Sérignan avec l’agrandissement des surfaces d’exposition du MRAC, inauguré en mai 2016. Elle maintient également sa présence au sein du Musée d’art moderne de Céret en tant que membre fondateur de l’Établissement public de coopération culturelle.
Tout en affirmant son attachement à la constitution d’un réseau régional de l’art contemporain, la Région agit également en faveur d’un maillage culturel du territoire dans le secteur de l’art contemporain, en soutenant plus d’une cinquantaine de lieux en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée, pour leurs actions en faveur de l’art contemporain, au bénéfice des artistes et de tous les publics. Ce qui se concrétise par un soutien au réseau de lieux d’art contemporain conventionnés, comme la Maison des Arts Georges Pompidou (Centre d’art de Cajarc), le BBB Centre d’art de Toulouse, Le LAIT (Laboratoire Artistique International du Tarn) à Albi, le Carré d’art à Nîmes, et d’autres lieux non conventionnés ayant une programmation exigeante comme, par exemple, les galeries AL/MA, Chantiers Boîte Noire, Aperto à Montpellier, le Vallon du Villaret à Bagnols-les-Bains, Le LAC (lieu d’art contemporain) à Sigean, le Lieu Commun à Toulouse, l’Atelier Blanc en Aveyron, etc.
Ces lieux proposent une programmation de haut niveau et assurent un relais de proximité pour le public dans les quartiers, les villes de moyenne importance, en milieu rural, sur tout le territoire régional.
Le soutien de la Région bénéficie également à plusieurs événements tels que le Festival Printemps de Septembre à Toulouse, ou à des festivals plus ciblés dans le domaine de la photographie notamment, comme Visa pour l’image à Perpignan, Sportfolio à Narbonne, Images Singulières à Sète ou l’ÉtéPhotographique à Lectoure, dans le Gers.
Aides à la création
Autre volet de l’action de la Région avec le soutien direct à la création et aux artistes plasticiens via les lieux de diffusion qui financent souvent la production des œuvres. Il se manifeste à travers des aides individuelles à la création, des livres d’artistes et aux résidences de ceux-ci (comme les Maisons Daura, les Ateliers des Arques dans le Lot, Caza d’Oro en Ariège, ou Lumière d’encre à Céret.) Par ailleurs, la Région est très impliquée dans l’accompagnement de la création artistique sur son territoire, par le biais de la commande publique dite du « 1% artistique ». Plusieurs œuvres ont ainsi été acquises dans les lycées construits en Occitanie / PyrénéesMéditerranée, ou encore sur le Mémorial du camp de Rivesaltes. Le soutien aux galeries d’art complète cette volonté culturelle de la Région pour permettre à des galeries associatives ou ayant un statut d’entreprises de participer à des foires et salons d’art contemporain en France et à l’étranger. Ce soutien au développement économique du secteur contribue au fonctionnement des écosystèmes artistiques qui font vivre les artistes plasticiens.
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CAHIER SPÉCIAL > > > © P S c h w a r z
Les Abattoirs sur fond de guerre
Trois expositions à voir au FRAC Occitanie Toulouse : Medellin, une histoire colombienne, le regard de ses artistes sur les conflits de ces dernières décennies ; le Survival Art de Hessie, artiste française faisant de la broderie et du collage un message de survivance et de féminisme ; le travail au croisement de la vidéo, de la peinture, du dessin, du collage et de l’installation de la Suisse Maya Rochat.
Medellín, une histoire colombienne des années 1950 à aujourd’hui
tions d’artistes, en passant par les artistes du signe et du concept - Antonio Caro, Taller 4 Rojo, Adolfo Bernal, etc. - jusqu’à l’essor remarqué d’une scène actuelle particulièrement prolixe, qui s’inscrit dans un présent en évolution avec le processus de paix engagé. Le parcours permet d’approcher l’évolution de la violence et ses conséquences, collectives et individuelles, dont le cycle tente d’être rompu par le récent accord de paix avec les FARC.
Hessie, Survival Art
« Ce terme de Survival Art prend aujourd’hui rétrospectivement une autre dimension quand on sait que la survie est inscrite au cœur même du destin de l’œuvre de l’artiste qui échappa de peu à la destruction. Suite à un incendie dans le moulin de Hérouval, une grande partie de son œuvre a été touchée par l’humidité et la moisissure, ce dont certaines pièces portent encore les traces malgré les restaurations » commentent Sonia Recasens et Annabelle Ténèze, commissaires de l’exposition consacrée à Hessie.
Dans le cadre de l’année France-Colombie, cette exposition, présentée pour la première fois en Europe, se propose d’aborder l’histoire récente de la Colombie à travers le regard de ses artistes. Répondre par l’art aux traumatismes et à l’ahurissement provoqués par les conflits des dernières décennies semble être pour eux une nécessité. Ce projet réunissant près de 40 artistes, dont certains n’ont jamais été présentés en Europe, met l’accent sur les pratiques artistiques dans la région d’Antioquia et de sa capitale Medellín des années 1950 à nos jours. Elle présente près d’une centaine d’œuvres de différents formats - peinture, photographie, installation, vidéo, etc. - en particulier un ensemble de prêts exceptionnels provenant des collections du musée d’Antioquia à Medellín, ainsi que des productions d’artistes colombiens invités.
L’exposition développe les thèmes forts de l’histoire colombienne récente, ceux d’un pays métissé, qui a été en proie à la violence au cours du 20e siècle et a été engagé dans la seconde partie du siècle dans le plus long conflit armé intérieur du continent sud-américain. Porté par trois temps - les causes de la guerre, sa complexité et ses multiples ramifications, notamment sociales, et enfin, la voie vers la paix - le parcours débute sur la création d’une scène moderne et contemporaine spécifiquement colombienne à partir des années 1950, avec des artistes comme Fernando Botero, Carlos Correa et Benjamín de la Calle.
L’exposition souligne ensuite combien la violence politique et la tension sociale ont marqué plusieurs généra-
L’exposition permettra de découvrir une scène artistique extrêmement riche et d’envisager un autre regard sur le monde, avec l’exemple de cette scène qui s’est créée au sein d’un environnement contextuel détonant, et dont la force créatrice et vindicative marque les esprits par un art engagé et souvent social.
L’exposition met ainsi particulièrement l’accent sur la résistance des femmes dans ce conflit - Libia Posada, Clemencia Echeverri, Delcy Morelos, Laura Huertas Millán, etc - et sur la manière dont leurs œuvres sont révélatrices des cicatrices physiques et émotionnelles engendrées par la violence au long cours, mais aussi de leur capacité de réinvention, un thème fondamentalement universel.
Jusqu’au 21 janvier 2018.
Commissaires de l’exposition : Nydia Gutierrez, conservatrice en chef du musée d’Antioquia, Medellín ; Annabelle Tenèze, conservatrice du patrimoine, directrice des Abattoirs, Toulouse ; Valentin Rodriguez, conservateur du patrimoine, directeur des collections des Abattoirs, Toulouse.
L’exposition est organisée par les Abattoirs - FRAC Occitanie Toulouse, en co-production avec le Museo de Antioquia, Medellín, Colombie. L’expositionreçoitlesoutienexceptionnel de la Mairie de Medellín, de l’Institut français et de la Ville de Toulouse dans le cadre de l’Année France-Colombie 2017.
Femme, autodidacte, immigrée, Hessie (Carmen Lydia Djuric) est une des rares artistes de couleur active sur la scène française des années 1970. A partir de la fin des années 1960, celle-ci a développé une œuvre singulière, faisant de la broderie et du collage un message de survivance et de féminisme. Comme d’autres artistes de sa génération, elle se réapproprie cette pratique féminine artisanale pour en faire une écriture contemporaine du fil et de l’aiguille. Cette première exposition d’envergure dans un musée français depuis près de quarante ans participe à la redécouverte entamée il y a quelques années d’une artiste longtemps marginalisée par l’histoire de l’art.
Née en 1936 dans une famille métissée des Caraïbes, Hessie quitte l’île de Cuba pour un périple, notamment américain, avant de s’installer en 1962 avec le peintre Dado, à Hérouval, en Haute Normandie, dans un moulin cédé par le collectionneur Daniel Cordier. Dans cette maison où elle vit toujours, Hessie s’aménage rapidement un atelier qui lui permet de se retirer comme dans une bulle de création pour tisser les trames d’un temps domestique. S’appropriant des matériaux pauvres, domestiques (papiers, vêtements, déchets, poils, pous-
CAHIER SPÉCIAL Musée-FRAC Occitanie Toulouse
© J a n S m a g a
Œuvre d’Iván Argote - série « Among Us »
© B é t a r i c e H a t a l aG a l e r i e A r n a u d L e f e b v r e – page cinquante –
Œuvre de Hessie « Boîte » - 1975
sières…), féminins (tissus, fils, boutons) ou liés à l’enfance (jouets), elle donne pourtant forme à un langage plastique rigoureux, minimal et souvent abstrait. Tout en échappant aux catégories établies, son œuvre reste puissamment contemporaine, témoignant de ses affinités avec des mouvements contemporains tels que le minimalisme, le process art, l’antiform, le soft art, mais aussi l’arte povera et Support/Surface. La rétrospective organisée aux Abattoirs de Toulouse en collaboration avec le MUSAC à León en Espagne entend révéler la riche et complexe diversité de l’univers d’une artiste aussi fascinante qu’énigmatique.
Jusqu’au 4 mars 2018.
Un film de Perrine Lacroix présenté au sein de l’exposition
En 2016, l’artiste et commissaire d’exposition Perrine Lacroix propose à Hessie une exposition monographique intitulée Silence. L’idée n’était pas de produire un documentaire, mais de réaliser une œuvre poétique, un portrait intime de Hessie au sein de son univers.
CRAC - Centre Régional d’Art
Maya Rochat, A rock is a river
C’est à une expérience unique et hypnotique que nous convie l’artiste suisse Maya Rochat avec une installation immersive conçue pour les espaces de la médiathèque des Abattoirs. Elle dit à propos de son œuvre : « Organiques et sauvages, les motifs sont ouverts. En liant la magie de la photographie à la physicalité de la peinture, je génère un processus lent d’images en mutations, reflétant notre monde en flux permanent ». Née en 1985 en Allemagne, Maya Rochat vit et travaille à Genève. Essentiellement basé sur la photographie, son travail se développe au croisement de la vidéo, de la peinture, du dessin, du collage et de l’installation. Se jouant des codes traditionnels de la photographie, Maya Rochat applique une constante, celle de « construire et déconstruire » : de ces distorsions naissent des superpositions visuelles, parfois sonores aussi, créant de nouvelles abstractions. A la recherche d’une « expérience visuelle et émotionnelle », l’artiste nous immerge dans son univers pictural vertigineux, fascinant et poétique.
Médiathèque des Abattoirs
jusqu’au 20 janvier 2018
60. www.lesabattoirs.org
contemporain d’Occitanie/ Pyrénées-Méditerranée
La Tempête souffle sur le CRAC
Aubord du Canal Royal à Sète, le Centre Régional d’Art contemporain d’Occitanie/Pyrénées-Méditerranée offre aux visiteurs sa silhouette aux volumes exceptionnels conjuguant passé industriel et architecture d’avant-garde. Lorenzo Piqueras a signé la configuration actuelle du lieu capable d’accueillir plusieurs espaces d’expositions. Dans une ville marquée par les confluences économiques et culturelles du Nord au Sud, de l’Orient à l’Occident, le CRAC d’Occitanie/Pyrénées-Méditerranée attire les partenariats internationaux et permet à tous les publics d’explorer la création actuelle.
A la fois lieu de production, de recherche, d’expérimentation et de diffusion dans le domaine des arts plastiques et visuels, le CRAC dirigé par Noëlle Tissier a présenté plus de six cents artistes représentatifs de la scène artistique nationale et internationale contemporaine jusqu’à ce jour. L’exposition collective La Tempête, qui rassemble une quarantaine d’artistes dont plusieurs ont déjà exposé en ce lieu, s’y tient actuellement jusqu’au 11 mars 2018. Le titre s’inspire évidemment de la pièce de William Shakespeare évoquant la violence de la tempête qu’il campe dès l’ouverture de sa pièce éponyme. « Résonne alors en nous cette peur mêlée de fascination que nous éprouvons face aux éléments qui, soudainement, se déchaînent. La tempête est une contradiction intérieure. Nous nous mettons naturellement à l’abri de la foudre, du vent, du tonnerre, de la pluie, mais demeurons subjugués par cette puissance à l’œuvre » écrit en préambule de cette exposition son commissaire Hugues Reip. Hugues Reip développe depuis le début des années 1990 une économie tout à fait personnelle qui, à travers l’art, les films, la musique ou encore le commissariat d’expositions, conjugue apparente simplicité, méticuleuse légèreté et efficacité pour explorer le fantastique et l’extraordinaire du quotidien et du familier. Il a notamment assuré le commissariat de « Les Pléiades, 30 ans des
FRAC », Les Abattoirs, Toulouse en 2013 et présenté ses œuvres au MNAM - Centre Pompidou ou la galerie Agnès b. à Paris. La Tempête est un sujet sur lequel, depuis l’origine, de nombreux artistes et auteurs se sont penchés. Dans le formidable tableau de Giorgione, La tempête est le « personnage » central : « …il y a dans ce tableau un événement qui ne se produit pas, une menace qui demeure en suspens, un éclair qui ne provoque pas d’averse. Les personnages de La Tempête ne semblent pas s’en soucier, rien n’entame leur indifférence, rien ne leur fait perdre contenance… les éléments n’arrivent pas à se déchaîner, la vie ne tient qu’à un fil, elle défie les lois de la physique, et l’imminence de cet événement indéfinissable suscite la crainte et l’inquiétude. ». La tempête dans un crâne, dans un verre d’eau, éblouissante, intime, bouleversante, destructrice, source de vie, d’envies et de peurs… C’est autour de ces quelques notions que s’est articulé le choix des artistes, de leurs
œuvres, pour faire de cette exposition un « événement indéfinissable » selon le vœu de Hugues Reip.
CRAC - 26, Quai Aspirant Herber 34200 Sète - Tél. 04 67 74 94 37. crac.languedocroussillon.fr
CAHIER SPÉCIAL www.laregion.fr
76, allées Charles-de-Fitte 31300 Toulouse. Tél. 05 34 51 10
© G a l e r i e L i l y R o b e r t ( P a r i s )
Œuvre de Maya Rochat « Magic Cave »
© G a l e r i e C h a n t a l C r o u s e l , P a r i s
– page cinquante et un –
Œuvre de Marcel Broodthaers « Chère petite sœur, celle-ci pour te donner une idée de la mer pendant la tempête ». Collage sur papier.
L’impossible mordant physique / Escape
AvecL’impossible mordant physique qui présente les œuvres de quatre lauréats des écoles supérieures d’art de la région et Escape, projet pédagogique fort en direction des formateurs académiques, le FRAC Occitanie Montpellier témoigne de son action en faveur de l’enseignement et de la diffusion de l’art contemporain.
L’impossible mordant physique
Cette exposition a été réalisée dans le cadre de Post_ Production, un dispositif destiné à des artistes diplômés des écoles des Beaux-Arts en Occitanie : École supérieure des Beaux-Arts de Montpellier (ESBAM-MoCo) ; École supérieure des Beaux-Arts de Nîmes (ESBAN) ; École Supérieure d’Art des Pyrénées- Pau/Tarbes ; Institut supérieur des arts de Toulouse (isdaT).
Comme en 2016, le FRAC Occitanie Montpellier et les écoles supérieures d’art offrent l’opportunité à quatre artistes de produire et d’exposer des œuvres nouvelles grâce à une bourse accordée à quatre lauréats par leur
Emmanuel Latreille, Commissaire de l’exposition
« Une forme d’enquête sur la “ possibilité “ de l’art dans la société actuelle. »
Selon le commissaire de l’exposition, Emmanuel Latreille, L’impossible mordant physique s’apparente à une forme d’enquête sur la « possibilité » de l’art dans la société actuelle. « Le « possible artistique » était en effet ce que, dans une note de 1913, Marcel Duchamp avait qualifié de « mordant physique (genre vitriol) ». Qu’en est-il aujourd’hui de cette possibilité de l’art à introduire dans le « réel » d’autres dimensions (imaginaires, critiques, voire politiques) ? Qu’en est-il de la capacité de cette activité à ouvrir et mettre en forme des possibles, c’est-à-dire du sens, de nouvelles façons de voir le monde ou encore de construire une existence qui soit singulière, et non celle que programme pour chacun une société hyper-normative ? De tels enjeux se devaient d’être assumés par de jeunes artistes qui, à l’orée de leur carrière, savent les difficultés qui, toujours, conditionnent les relations de l’art et de la société, quelle qu’elle soit. Or, quelle que soit l’impossibilité auquel il s’affronte, l’art, à travers ceux qui en assument la responsabilité, reste aussi cet « impossible » empêcheur de tourner en rond qui s’acharne à déranger, à questionner ceux qui se satisfont du simplement « réel », de la « nécessité », refusant l’idée que chacun puisse conquérir quelque liberté que ce soit. Avec des moyens très divers, les quatre artistes questionnent les formes de l’économie (Marine Semeria), la fragilité des technologies contemporaines (Vincent Betbeze), la captation des énergies qui traversent le monde (Nina Roussière) et l’espace lui-même (Pierre Clément). Tous, d’une façon singulière, s’efforcent de rendre sensible ce « mordant physique » qui donne saveur et consistance à la vie. »
école d’origine, et à l’accompagnement et à la prise en charge par le FRAC des moyens liés à l’exposition ellemême.
Ainsi, quatre établissements de formation et une structure de collection et de diffusion sont associés dans le but de professionnaliser la scène de l’art contemporain en région Occitanie, qui a une belle et déjà ancienne histoire artistique – Supports/Surfaces, la Figuration libre, mais aussi Pierre Soulages, et de très nombreux artistes sur tout le territoire. Du 15 novembre au 30 décembre, Vincent Betbeze (Montpellier), Pierre Clément (Pau-Tarbes), Nina Roussière (Nîmes) et Marine Semeria (Toulouse), articulent leurs travaux sous la responsabilité d’Emmanuel Latreille, directeur du FRAC.
Jusqu’au 13 janvier 2018
Escape
L’exposition qui ouvre l’année 2018 est le fruit de la quatrième collaboration entre le FRAC Occitanie Montpellier et le Rectorat de l’académie. Elle proposera un ensemble d’œuvres de la collection, dont une partie récemment acquise, réunies autour de la question de la représentation de « l’autre » et du lieu dans lequel il évolue. Le titre, Escape, suggère la recherche d’une sortie du contexte, vers un ailleurs, par un sujet qui peut être l’artiste lui-même.
Montée conjointement par Emmanuel Latreille et les IPR de Lettres et d’Arts Plastiques, assistés pour le choix des œuvres par Julie Six, professeure missionnée au service éducatif du FRAC OM, Escape se veut un ensemble cohérent répondant à des questionnements propres aux programmes des deux disciplines concernées. Comme les années pré-
cédentes, deux formations seront dispensées pendant l’exposition. Elles rassembleront une cinquantaine de professeurs chacune et seront menées conjointement par l’équipe du FRAC et des formateurs académiques. Elles ont pour objet de répondre à des attentes fortes des professeurs. En Lettres, il s’agit de comprendre de façon concrète comment insérer des œuvres d’art contemporain dans des programmes de niveau Lycée, notamment comment en faire un support pour l’écriture de création. En arts plastiques, il s’agit d’enrichir la culture artistique de spécialistes de la discipline, qui pourront transmettre ces connaissances aux élèves. Et au-delà d’objectifs purement disciplinaires, Au final, le but est de consolider les bases d’un travail pédagogique en interdisciplinarité, prenant comme support des créations contemporaines que les élèves de lycée de toute l’académie pourront découvrir dans un espace d’exposition d’une institution de réputation nationale et internationale.
Comme pour les trois éditions précédentes, une forte fréquentation des élèves et des professeurs est attendue, compte tenu des collaborations construites au fil des années par le Rectorat et le FRAC Occitanie Montpellier.
Artistes présentés : Hervé Beurel, Thibault Brunet, Benoit Broisat, Nicolas Daubanes, Agnès Fornells, Nan Goldin, Fiorenza Menini, Valérie Mréjen, Nedko Solakov, The Atlas Group.
Vernissage jeudi 25 janvier 2018 à 18h. Exposition du vendredi 26 janvier au samedi 24 mars 2018.
CAHIER SPÉCIAL FRAC Occitanie Montpellier
Montpellier . Tél. 04 99 74 20 35 - www.fraclr.org
FRAC - 4, rue Rambaud - 34006
Œuvre d’Agnès Fornells « Sans titre 01» de la série « De l’autre côté »
– page cinquante-deux –
Œuvre de Pierre Clément « Mobile Unit » Structure pour stand parapluie
Un bon cru pour la cave de Sérignan
Aucœur de la région Occitanie/ Méditerranée-Pyrénées, le Musée Régional d’Art Contemporain installé à Sérignan présente des expositions temporaires et une collection permanente, soutenant aussi bien des artistes français qu’internationaux. Inauguré en septembre 2006 et géré par la Région, le musée possède l’originalité d’être installé dans une ancienne cave viticole, proposant aux visiteurs un cabinet d’arts graphiques, plusieurs espaces d’exposition ainsi qu’une librairie-boutique dotée d’un large choix de catalogues, de livres d’artistes et d’éditions originales. L’an dernier, une extension des lieux a permis au musée de porter sa capacité d’accueil à 3200m2. Trois expositions s’y tiennent actuellement.
Simon Starling
À l’ombre du pin tordu
Golden Door (2017), qui imagine la rencontre possible entre trois musiciens débarquant d’Europe à Ellis Island aux États-Unis au début du XXe siècle.
Jusqu’au 18 mars 2018.
Maxime Rossi Christmas on earth continued
suite repris par Pink Floyd en 1967 lors du festival de musique Christmas on Earth Continued. Partant de cet entrelac d’histoires, où se mêlent faits réels, rumeurs colportées et faits alternatifs, Maxime Rossi a constitué à Londres un groupe de rock, Dirty Song, emmené par David Toop, une figure de la musique ambiant, qui a travaillé autant avec le chanteur Brian Eno qu’avec le plasticien John Latham.
En s’ancrant dans des réalités concrètes et souvent méconnues - réalités historiques, sociales, politiques, économiques ou artistiques - Simon Starling nous propose une œuvre puissamment poétique, hantée par l’idée que le passé continue d’exister dans le présent, et au-delà, peut le transformer. Son exposition au MRAC propose quatre projets ambitieux réalisés lors des quatre dernières années, et se présente comme une promenade musicale lyrique dans un corpus d’œuvres hantées par des fantômes du passé. Le titre de l’exposition, Àl’ombre du pin tordu, toute en tonalité proustienne, évoque aussi bien ces pins utilisés comme motif décoratif dans le théâtre Nô japonais que ces pins que l’on trouve aux abords des plages d’Occitanie.
Le deuxième projet présenté dans l’exposition, At Twilight (2014-2016), qui signifie littéralement « au crépuscule », est une collaboration au long cours avec le metteur en scène de théâtre Graham Eatough qui a pris la forme de deux expositions monographiques et d’une pièce de théâtre. À l’origine de ce projet, At the Hawk’s Well, une pièce de théâtre montée par le poète et dramaturge irlandais W.B. Yeats, créée il y a plus d’un siècle au beau milieu des horreurs de la première guerre mondiale.
La promenade continue avec l’œuvre vidéo El Eco (2014), qui prend comme point de départ le musée de Mexico City du même nom dans lequel le sculpteur anglais Henry Moore a produit en 1953 une fresque murale monumentale dont il nous reste peu de traces si ce n’est quelques photographies en noir et blanc. En fin de parcours, Simon Starling présente TheLiminalTrioPlaysthe
Procédant par collages sonores et visuels qui s’inspirent tout autant de l’histoire de l’art que de la pop culture, de la science que de la magie, Maxime Rossi, artiste français né en 1980, développe depuis quelques années un travail fortement influencé par la musique, ses procédés scéniques, ses techniques de sample et de remix, ses logiques de production collaborative et le rapport direct et émotionnel que la musique engage avec le spectateur. Christmas on Earth Continued se présente comme un thriller psychédélique des contre-cultures sixties. Le point de départ du projet est la chanson Louie Louie, un tube planétaire popularisé en 1963 par le groupe de rock The Kingsmen et repris par la suite des centaines de fois par des artistes aussi divers et prestigieux que Chuck Berry ou Iggy Pop. Ce hit connaîtra une vie mouvementée, les paroles totalement inintelligibles de son chanteur Jack Ely ayant éveillé les soupçons du redoutable directeur du FBI Edgar J. Hoover, qui craignait qu’elles aient un caractère pornographique. Le titre Louie Louie aurait été par la
Au son de la voix envoûtante et gutturale de Phil Minton, vocaliste génial qui a notamment travaillé avec le plasticien Christian Marclay, Dirty Song propose une improvisation à partir de la chanson Louie Louie, sur la base des annotations du dossier du FBI, mais aussi de la version instrumentale de Pink Floyd que le groupe avait composé. Maxime Rossi propose une installation immersive qui compose une partition musicale et visuelle, les différents sons et images spatialisés et diffractés agissant comme les indices de cet événement psychédélique imaginaire.
Commissariat Sandra Patron. Jusqu’au 18 mars 2018.
La Pergola Accrochage des collections
L’accrochage des collections présente dans un même espace la collection historique, les acquisitions 2016 et le dépôt du Cnap (Centre national des arts plastiques). L’exposition emprunte son titre à l’œuvre éponyme de Pierre Leguillon acquise par le musée en 2016.
Birgir Andrésson, Farah Atassi, Yves Bélorgey, Abdelkader Benchamma, David Bioulès, Daniel Buren, Andrea Büttner, Nicolas Chardon, Raphaël Denis, Nick Devereux, Erik Dietman, Noël Dolla, Mimosa Echard, Roland Flexner, Laurent Grasso, Athiná Ioannou, Philippe Jacq, Véronique Joumard, Alison Knowles, Carlos Kusnir, Vincent Labaume, Pierre Leguillon, Renée Levi, Stéphanie Majoral, Didier Marcel, François Morellet, Tania Mouraud, Bernard Pagès, Markus Raetz, Tobías Rehberger, Gerwald Rockenschaub, Maxime Rossi, Stéphane Sautour, Jessica Stockholder, Gérard Traquandi, Francisco Tropa, Kees Visser, Ian Wallace, Jens Wolf, Raphaël Zarka.
Jusqu’au 10 juin 2018.
CAHIER SPÉCIAL
MRAC - Musée Régional d’Art Contemporain
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mrac.languedocroussillon.fr
© A u r é l i e n M o l e
Simon Starling, «À l’ombre du pin tordu », vue de l’exposition
© A u r é l i e n M o l e – page cinquante-trois –
Maxime Rossi, vue de l’exposition