Cahier Spécial Région | Le CRAC à Sète

Le CRAC à Sète

Centre Régional d’Art Contemporain d’Occitanie / Pyrénées-Méditerranée

Pour renforcer l’égalité entre les citoyens et les territoires, la Région poursuit son soutien aux dispositifs ambitieux en faveur de l’art contemporain, parmi lesquels la gestion en régie directe du Centre régional d’art contemporain (CRAC) à Sète. Coup de projecteur sur cet outil artistique d’exception à l’occasion de la nomination de sa nouvelle directrice.

Au bord du Canal Royal à Sète, le Centre Régional d’Art contemporain d’Occitanie/Pyrénées-Méditerranée offre aux visiteurs sa silhouette aux volumes exceptionnels conjuguant passé industriel et architecture d’avant-garde. Lorenzo Piqueras a signé la configuration actuelle du lieu capable d’accueillir plusieurs espaces d’expositions. Dans une ville marquée par les confluences économiques et culturelles du Nord au Sud, de l’Orient à l’Occident, le CRAC d’Occitanie/Pyrénées-Méditerranée attire les partenariats internationaux et permet à tous les publics d’explorer la création actuelle.

L’objectif est aussi de proposer au public un changement de point de vue

Le projet artistique du centre d’art ne peut être dissocié de sa structure institutionnelle, de son site, de son histoire, de sa mythologie, des ressources qu’offrent son architecture, son implantation et des comportements qu’elles induisent. Ouvert sur la Méditerranée et orienté naturellement vers les cultures du « milieu du monde », il s’inscrit sur les voies de communication artistiques et historiques qui transitent de l’Italie à l’Espagne, du Nord au Sud, de l’Orient à l’Occident. Conçu dans un souci de continuité, le rythme annuel de ses expositions suit les saisons liées au flux estival de la région et les différents publics accueillis.

Dialogue entre les œuvres

Le déroulement des activités, sans rupture tout au long de l’année, privilégie des moments de rencontre. Les expositions en mouvement s’entremêlent et se succèdent

dans l’intention d’établir des lectures transversales, des dialogues entre les œuvres. L’objectif est aussi de proposer au public un changement de point de vue, de nouvelles clefs de lecture dans un lieu vivant qui induisent d’autres comportements. Il ne s’agit plus simplement de visiter des expositions, mais de fréquenter régulièrement un lieu pour découvrir des œuvres au fur et à mesure des séquences et des rythmes proposés en favorisant l’approche et l’étude de l’art contemporain dans le temps et la durée. A la fois lieu de production, de recherche, d’expérimentation et de diffusion dans le domaine des arts plastiques et visuels, le CRAC, dirigé récemment encore par Noëlle Tissier, a présenté plus de six cents artistes représentatifs de la scène artistique nationale et internationale contemporaine jusqu’à ce jour.

L’accrochage est parfois évolutif. Les salles peuvent être transformées en ateliers ouverts au public, selon la tradition du workshop, où l’artiste peut faire une intervention. Certaines expositions sont plus adaptées à des échanges internationaux. Collectives ou thématiques, en partenariat ou en coproduction avec d’autres institutions françaises ou étrangères, elles visent à confronter la création nationale et régionale à la scène internationale. La circulation des expositions à l’étranger ou dans d’autres régions en France aide les artistes à nouer des relations de travail avec de nouveaux partenaires.

Ouvert sur la Méditerranée et orienté naturellement vers les cultures du «milieu du monde»

prend la direction du CRAC

Marie Cozette succède à Noëlle Tissier, fondatrice et directrice du centre d’art depuis avril 1997 qui vient de prendre sa retraite.

La nouvelle directrice prendra ses fonctions au mois d’août.

Agée de 41 ans, Marie Cozette dirigeait auparavant le centre d’art contemporain La synagogue de Delme, en Moselle, depuis 2007. À ce titre, elle a assuré le commissariat de nombreuses expositions personnelles d’artistes français et internationaux, émergents ou reconnus (Jean-Luc Moulène, Hippolyte Hentgen, Shilpa Gupta, Susan Hiller, Marie Cool Fabio Balducci, Eric Baudelaire, Edith Dekyndt, Yona Friedman, Julien Prévieux, Katinka Bock…) et a accueilli en résidence de nombreux artistes (Anne-Charlotte Finel, Violaine Lochu, Julien Creuzet, Eva Taulois, Dominique Ghesquière…) tout en développant des coproductions européennes avec Bruxelles, Karlsruhe, Saint Sébastien, Milan, Londres, etc.

Diplômée de l’École du Louvre, Marie Cozette est historienne de l’art de formation. De 2003 à 2005, elle a cofondé et co-dirigé deux lieux d’exposition indépendants à Paris, dédiés à la scène artistique émergeante : The Store, puis Bétonsalon. En 2005 et 2006, elle a été directrice artistique de la Box, galerie de l’école nationale supérieure d’art de Bourges, autour d’une programmation et d’une publication intitulées « Les formes du délai », signées avec Julie Pellegrin et Keren Detton. Elle a enseigné à l’école supérieure d’art de Lorraine - Metz la culture générale et l’histoire des expositions en 2014 et 2015. Elle a participé à de nombreux jury (diplômes d’écoles d’art, Biennale de Venise...) et a été membre du comité d’acquisition du Frac Champagne Ardenne en 2015 et 2016.

Depuis 2007, elle intervient régulièrement pour des conférences dans divers contextes en France : Journées professionnelles dans les écoles d’art, Fondation Ricard, FIAC, Centre Pompidou, Printemps de Septembre ; et à l’étranger : ARCO Madrid, Western Front Vancouver, Toronto University, Institute of Contemporary Art de Winnipeg, China Central Academy of Fine Arts - Pékin, Université des arts - Xi’An, etc.

Marie Cozette prendra ses fonctions au Centre Régional d’Art Contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée à Sète, le 1er août prochain.

La Tempête (acte 2)

Après un premier volet sur le thème de La Tempête, le Centre Régional d’Art Contemporain présente, du 24 mars au 21 mai, l’acte II de cette exposition collective sous le commissariat de Hugues Reip.

Le premier volet de l’exposition collective La Tempête qui s’est tenu jusqu’au 11 mars a rassemblé une quarantaine d’artistes dont plusieurs avaient déjà exposé dans ce lieu.

Le second, La Tempête acte 2, réunit les œuvres d’une soixantaine d’artistes et dure du 23 mars jusqu’au 21 mai. Le titre s’inspire de la pièce de William Shakespeare évoquant la violence de la tempête qu’il campe dès l’ouverture de sa pièce éponyme. « Résonne alors en nous cette peur mêlée de fascination que nous éprouvons face aux éléments qui, soudainement, se déchaînent. La tempête est une contradiction intérieure. Nous nous mettons naturellement à l’abri de la foudre, du vent, du tonnerre, de la pluie, mais demeurons subjugués par cette puissance à l’œuvre » écrit en préambule de cette exposition son commissaire Hugues Reip.

Cette exposition nous plonge dans l’imminence d’un orage annoncé, dans une tourmente intérieure, dans l’espoir et la désillusion qui peuvent suivre une renaissance.

Le nouvel accrochage et la production d’œuvres spécifiques réactivent cette exposition en mouvement.

Paysage mental

«Jemesouviens quelorsquejepréparaislepremier volet de l’exposition, et que, l’été précédent, je m’étais plongé dans l’œuvre de Shakespeare, ce « toujours l’orage » avait fait forte impression sur moi » confie le commissaire Hugues Reip. Ces deux mots accolés n’appartenaient pas à la pièce qui m’occupait alors, mais plantaient le décor, delafaçonlapluslaconiquequisoit,d’unescènedu Roi Lear errant dans la lande, ayant perdu l’esprit. Je me souviens même, un moment, avoir désiré en faire le titre de l’exposition. L’extraordinaire de cettetrèsbrèvephrase,c’estqu’elledécritenmême temps, le paysage, les éléments se déchaînant et l’état mental du roi. »

Cet « Acte II » de la tempête a subi quelques transformations de cet ordre. Dans la première salle, les œuvres de petits formats sont installées, a contrario du premier acte, avec un manque de logique évident, comme si, elles aussi, avaient connu un dérèglement. Elles sont accompagnées d’une nouvelle production de François Curlet, deux globes en verre soufflé blanc opaque, gros yeux à l’iris bleu virant vairons vrillant la vision au travers de verres « aviator ».

Johan

CRETEN « La Traversée »

Philippe Ramette : A contre-courant (Hommage à Buster Keaton)

Une tornade de Bertrand Lamarche inonde l’obscurité de la troisième salle. « Un Maelström aérien, dit encore Hugues Reip, pour lequel je ne peux m’empêcher de citer un de mes auteurs favoris qui m’a souvent accompagné dans mes déambulations mentales. »

Poésie des phénomènes tempétueux

Jacques Julien installe un troisième cadet d’eau douce, un « Smith & Smith » en hommage à la résistance au vent de Buster Keaton, prince des équilibristes, dans un espace interstitiel sublimé par une nouvelle œuvre de Martine Aballéa. Un changement s’opère ensuite dans la salle aquatique. L’eau s’est figée en neige. Un feu grelottant de froid, une « Neige » réalisée avec Michel Blazy en 1998 est réactivée et occupe l’espace laissé vacant par son manteau des abysses. Dans la dernière salle, « La Supernova » de Melanie Counsell vient habiter le ciel, nous forçant à lever les yeux et contempler ce phénomène qui aurait pu, au-delà des illusions perdues de l’anarchisme, Cette même comète est visible depuis la mezzanine surplombant cette dernière salle, mais cette fois à hauteur de nos yeux. À cet endroit, le vent fait place à la foudre appelée de ses vœux par l’aiguillon pointé vers le ciel de Philippe Ramette. Cette électricité fantasmée est également présente dans l’accrochage d’une vingtaine d’œuvres graphiques, pour la plupart de la collection personnelle d’Hugues Reip, liées entre elles par la poésie des phénomènes tempétueux et de leur puissance évocatrice.

Ce deuxième opus et les changements évoqués, ont été sublimés par un concert de Rodolphe Burger, lors de l’inauguration de l’exposition, et une performance de la compagnie du Zerep avec Sophie Perez et Xavier Boussiron, deux événements qui ont connu un succès retentissant. A découvrir du 23 mars au 21 mai.

Hugues Reip, explorateur du fantastique et de l’extraordinaire

Retrouvez le détail de la programmation et toutes les informations pratiques sur : http://crac.laregion.fr

www.laregion.fr

Les artistes de La Tempête (acte 2)

Le soutien de la Région Occitanie / Pyrénées - Méditerranée à l’art contemporain

Le paysage de l’art contemporain en Occitanie / Pyrénées-Méditerranée est extrêmement riche et dynamique. La Région a la volonté de soutenir ses acteurs, d’accompagner les structures de diffusion et de porter l’art contemporain au plus près de chacun, avec une ambition qualitative et une volonté de rayonnement régional.

Cesoutien aux dispositifs en faveur de l’art contemporain se concrétise entre autre par : • La gestion en régie directe du Centre régional d’art contemporain (CRAC) à Sète et du Musée régional d’art contemporain (MRAC) à Sérignan avec l’agrandissement des surfaces d’exposition du MRAC, inauguré en mai 2016.

• La présence de la Région au sein du Musée d’art moderne de Céret en tant que membre fondateur de l’Etablissement public de coopération culturelle.

• Le Soutien à la constitution d’un réseau régional de l’art contemporain : la Région agit en faveur d’un maillage culturel du territoire dans ce secteur de l’art contemporain, en soutenant plus d’une cinquantaine de lieux en Occitanie / Pyrénées - Méditerranée, pour leurs actions en faveur de l’art contemporain, au bénéfice des artistes et de tous les publics, avec : soutien au réseau de lieux d’art contemporain conventionnés, comme la Maison des Arts Georges Pompidou (Centre d’art de Cajarc), le BBB Centre d’art de Toulouse, Le LAIT (Laboratoire Artistique International du Tarn) à Albi, le Carré d’art à Nîmes, et d’autres lieux non conventionnés ayant une programmation exigeante comme, par exemple, les galeries AL/MA, Chantiers

« Nous soutenons des résidences d’artistes, de grandes manifestations emblématiques et nous organisons des expositions dans nos établissements régionaux : le MRAC à Sérignan et le CRAC à Sète »

Photographique à Lectoure, dans le Gers.

• Le soutien direct à la création : la Région est très

impliquée dans le soutien aux artistes plasticiens via les lieux de diffusion qui financent souvent la production des œuvres. Il existe via des aides individuelles à la création, un soutien au livre d’artistes et aux résidences d’artistes (comme les Maisons Daura, les Ateliers des Arques dans le Lot, Caza d’Oro en Ariège, ou Lumière d’encre à Céret). Par ailleurs, la Région est très impliquée dans l’accompagnement de la création artistique sur son territoire, par le biais de la commande publique dite du « 1% artistique ».

Plusieurs œuvres ont ainsi été acquises dans les lycées construits en région, ou encore sur le Mémorial du camp de Rivesaltes.

• Le soutien aux galeries d’art : la Région permet à des galeries associatives ou ayant un statut d’entreprises de participer à des foires et salons d’art contemporain en France et à l’étranger. Ce soutien au développement économique du secteur contribue au fonctionnement des écosystèmes artistiques qui font vivre les artistes plasticiens.

Carole Delga

Boîte Noire, Aperto à Montpellier, le Vallon du Villaret à Bagnols les Bains, Le LAC (lieu d’art contemporain) à Sigean, le Lieu Commun à Toulouse, l’Atelier Blanc en Aveyron, etc…Ces lieux proposent une programmation de haut niveau et assurent un relais de proximité pour le public dans les quartiers, les villes de moyenne importance, en milieu rural, sur tout le territoire régional.

• Le soutien à des événements : soutien au Festival « Printemps de Septembre » à Toulouse, par exemple, ou à des festivals plus ciblés dans le domaine de la photographie notamment, comme Visa pour l’image à Perpignan, Sportfolio à Narbonne, Images Singulières à Sète ou l’Eté

Centre Régional d’Art Contemporain Occitanie/Pyrénées-Méditerranée 26, Quai Aspirant Herber 34200 Sète.

Le centre d’art est membre du réseau régional Air de Midi et du réseau national D C A, Association Française de Développement des Centres d’Art.

Ouvert tous les jours de 12h30 à 19h. - Fermé le mardi.

Week-end de 15h à 20h - Renseignements : 04 67 74 94 37. http://crac.laregion.fr

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie pendant l’exposition « Géométries amoureuses » de Jean-Michel Othoniel (été 2017 au CRAC)

Exposition collective La Tempête © CRAC OCCITANIE Sète - Salle N°7 - Au mur : Yan Pei-Ming, Fleurs noires des funérailles, souvenir du père de l’artiste, 2006 - au premier plan : Didier MARCEL, Maïs 2014, Bronze patinéau milieu : Franck Scurti, Le Modèle, 2011, sculpture.