L'ART-VUES | N°AVRIL-MAI 2013

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Le magazine culturel de votre région ... N° AVRIL - MAI 2013 lartvues.com
« Tabac Rouge » de James Thierrée Compagnie du Hanneton au Printemps des Comédiens © Photo Richard Haughton

Sarl Médi’Art Communication

5, Bd de l’Observatoire 34000 Montpellier

Tél. 04 67 12 06 00

Fax : 04 67 60 70 32

Mail : mediart@wanadoo.fr

Site : www.lartvues.com

Directeur de la publication : Stéphane Jurand

Direction commerciale : Philippe Pech

Rédacteur en chef : Luis Armengol

Rédaction :

Marie-Christine Harant, Btn, Michel Pavloff, romain dimo, Jacques Moynier

Administration, agenda concerts et abonnements : Christine Martinez

Réalisation : Francis duval

Impression : rotimpres

Diffusion : BMC diffusion

Dépôt légal à parution - Magazine gratuit

ISSN : 1164-7531

Edition et régie publicitaire

Société Médi’Art (Sarl au capital de 27 000 €)

RCS Montpellier B 384662599

Les manuscrits et documents envoyés ne sont pas rendus. En aucun cas le journal n'est responsable des documents qui lui sont confiés. Toute reproduction même partielle des articles et illustrations parus dans ce numéro est interdite, sauf autorisation préalable et écrite de la direction. Les articles insérés n'engagent que la responsabilité de leurs auteurs.

n° 04/2013

En couverture :

« Tabac Rouge » de James Thierrée Compagnie du Hanneton du 16 au 20 juin au Printemps des Comédiens

© Photos Richard Haughton (voir article page 28)

N° du 10 avril au 10 juin

Prochain numéro : sortie le 10 juin

Intouchables

L’hommeest ainsi fait qu’il a du mal à passer la main, c’est à dire à céder la place aux autres, ignorant le principe d’impermanence qui caractérise si fort l’être humain. On le constate en politique, où le débat fait rage sur le cumul des mandats – ma cassette, ma cassette, faisait dire Molière à un Harpagon pathétique, qu’il faudrait remplacer par mes casquettes, mes casquettes ! – mais pas seulement, puisque la chose n’est pas étrangère à la vie culturelle et à ses principales institutions.

On voit les batailles qui font rage au moment des passages de témoin – pas forcément à charge, car les bilans sont souvent honorables – à la direction des établissements qui diffusent la culture aujourd’hui dans notre pays. C’est le cas de Jean-Louis Martinelli au Théâtre NanterreAmandiers ou plus près de nous de Jean-Marie Besset aux 13 Vents et de Jean-Paul Scarpitta* à la tête de l'orchestre et des opéras de Montpellier. Idem lors des successions à la tête des grands événements comme les festivals, lieux de grande transhumance culturelle l’été.

Le mandarin n’est pas un agrume de saison, qu’on se le dise, même si J.-M. Besset et J.-P. Scarpitta ne peuvent être considérés comme tels au bout d’un mandat seulement. Par nature, il prétend défier le temps, l’usure qui lui semble un gros mot, la vérité du jour à laquelle il oppose le dogme intemporel, l’effet de mode auquel il préfère l’immuable, l’éternité et un jour comme le dit le beau titre du film de Theo Angelopoulos. On s’épuiserait en vain à le convaincre que vouloir le renouveau n’est pas récuser l’histoire ni la mémoire, et que les prétendants à sa succession ne sont pas forcément des ambitieux qui se pressent au portillon. Enfin, pas tous.

Passer la main ? Caste la ne tienne, mais pas avant d’avoir dézingué tous ces jeunots insolents, ces pousse-toi-de-là-que-je-m’y-mette pressés de tuer le père. Un psychodrame est en cours au Conservatoire national supérieur d’art dramatique dont le directeur, Daniel Mesguich, est violemment contesté par les élèves en révolte contre ses méthodes, dénonçant un entre-soi stérilisant pour la pensée et facteur d’aveuglement sur les grandes questions artistiques contemporaines.

Pratique artistique ou autistique ? Bagarre entre caciques et modernes ? Le malaise existe, révélateur d’un fossé que contribuent à creuser nombre d’intouchables dans leur superbe isolement. L’avant-garde, mille fois oui, mais pour ouvrir la voie, éclairer le chemin du public, lui indiquer d’autres pistes, bousculer ses habitudes et tailler dans le prêt-à-penser. Mais pas le semer en route. Si l’art s’éloigne de la vie des gens, le risque est grand qu’ils veuillent à leur tour prendre congé de lui.

• Agenda concerts p. 4-5

• DOSSIER: Céret et Collioure, lieux d'inspirations artistiques ... p. 7-17

• L’Art-vues a vu p. 19

• Les Temps forts p. 20-24

• Agenda théâtre p. 23

Sommaire !

• Festivals au domaine d’O p. 26-29

• Danse ........................... p. 30-31

• Evénements .................. p. 33-37

• Musique & lyrique p. 38-47

• Expositions CRAC et MRAC p. 49

• Les 30 ans du FRAC L.-R. p. 51

• Les 20 ans du Carré d’Art p. 52

• Arts plastiques par BTN ... p. 55-60

• Expos p. 63-77

• Le Droit dans l’art p. 79

• Voyages culturels p. 80-81

• Art d’intérieur p. 82

*

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agenda des concerts

Benjamin Biolaymercredi 17 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Capleton mercredi 17 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Pink Martinijeudi 18 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Fred Wesley & The New JB’Sjeudi 18 avril à 21h au Jam à Montpellier

Chansongvendredi 19 avril à 21h à la salle culturelle à St-Gervais sur Mare

Fest Solid'Airsvendredi 19 avril à 21h15 au Jam à Montpellier

Soirée Top Espace Musical vendredi 19 avril à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Melissa Laveauxsamedi 20 avril à 21h30 au Cargo de Nuit à Arles

Anthony Joseph & The Spam Bandsamedi 20 avril à 21h15 au Jam à Montpellier

Club V2 (découverte, local)samedi 20 avril à 19h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Rammsteinmardi 23 avril à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Blackout invaders : Maissouille + guests samedi 27 avril à 22h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

White Horse Partymardi 30 avril à 23h au Cargo de Nuit à Arles

Pennywisemercredi 1er mai à 20h30 à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Harold et Maudejeudi 2 mai à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

ETHS + Detoxedjeudi 2 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Raggasonic + Biga Ranx + Datunevendredi 3 mai à 19h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Concert Kiddy Artvendredi 3 mai à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Aline+Dissonant Nationvendredi 3 mai à 21h30 au Cargo de Nuit à Arles

Guérilla Poubelle + Brutal Chérie…samedi 4 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Ivan Smagghemardi 7 mai à 22h au Cargo de Nuit à Arles

Septic Flesh + Fleshgod Apocalypse…mardi 7 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Darkenhöld+Hecatombe…jeudi 9 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Soirée Label Andalouvendredi 10 mai à 21h30 au Cargo de Nuit à Arles

Next Stop, Hadra Transe Festival (transe)samedi 11 mai à 22h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Lessen + Walrus Resist…samedi 11 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Far From Finished + Dot Dash…dimanche 12 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Happy Feet invite Claude Tissandiermardi 14 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Al & The Black Cats + Silver Shine…mardi 14 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Marc Lavoinemercredi 15 mai à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Les Enjoliveurs "Spécial Louis Prima"mercredi 15 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Expo-concert Sandra Giuliani + Guests mercredi 15 mai à 18h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Michaël Gregoriojeudi 16 mai à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Big Band Brassjeudi 16 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Elisabeth Kontomanouvendredi 17 mai à 21h au Théâtre sortieOuest à Béziers

Mvendredi 17 mai à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Manu Katchévendredi 17 mai à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Cig And Soulvendredi 17 mai à 21h à la Cigalière à Sérignan

M.O.P.vendredi 17 mai à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Keny Arkanavendredi 17 mai à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Biga Ranxsamedi 18 mai à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Svart Crown + Ark Of Descent…samedi 18 mai à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

The Animalsdimanche 19 mai à 21h30 au Cargo de Nuit à Arles

Beyoncélundi 20 mai à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Tournée Esprit Musiquemercredi 22 mai à 21h au Cargo de Nuit à Arles

Jacques Higelinvendredi 24 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Scratch Bandits Crew + La galevendredi 24 mai à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

La Soirée des Fillesvendredi 24 mai à 22h au Cargo de Nuit à Arles

Giendrésamedi 25 mai à 21h30 au Cargo de Nuit à Arles

Sallie Ford and the sound outside + Gaël Fayejeudi 30 mai à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Pascal Obispovendredi 31 mai à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

1789 Les Amants de la Bastillevendredi 31 mai à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Luz Casalvendredi 31 mai à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Make The Boat Yoursvendredi 31 mai à 21h au Cargo de Nuit à Arles

1789 Les Amants de la Bastillesamedi 1er juin à 15h et 21h au Zénith Sud de Montpellier

Set&Match release Party samedi 1er juin à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Théodore, Paul & Gabrielsamedi 1er juin à 21h30 au Cargo de Nuit à Arles

1789 Les Amants de la Bastilledimanche 2 juin à 15h, 19h et 21h au Zénith Sud de Montpellier

Rihannadimanche 2 juin à 20h30 à la Park&Suites Arena à Montpellier

Festival See You In The Pit…mardi 4 juin à 19h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Fredl Gospel Lifexperienced + Geda vendredi 7 juin à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Garousamedi 8 juin à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Puces Rock dimanche 9 juin à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Tarrus Riley mardi 11 juin à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Rock It To The Moon…mardi 11 juin à 20h à la salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Les Amants d'un Jourjeudi 13 juin à 20h au Pasino à La Grande-Motte

Soirée Top Espace Musicalvendredi 14 juin à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Joke samedi 15 juin à 20h à la salle Victoire 2 à St-Jean-de-Védas

Julien Clercmercredi 26 juin à 20h30 aux Jardins de la Fontaine à Nîmes

Les Gipsy Kingsjeudi 27 juin à 20h30 aux Arènes d'Arles

Johnny Hallydayjeudi 27 juin à 21h aux Arènes de Nîmes

Dead Can Dancesamedi 29 juin à 20h30 aux Arènes de Nîmes

Christophe Maelundi 1er juillet à 21h30 au Jardins de la Fontaine à Nîmes

Sexion D’assaut + The Shin Sekaisamedi 6 juillet à 20h aux Arènes de Nîmes

The Voice Tour 2013dimanche 7 juillet 20h00 aux Arènes de Nîmes

Mark Knopflermardi 9 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes

Green Day + Volbeatmercredi 10 juillet à 20h aux Arènes de Nîmes

1995jeudi 11 juillet à 19h au Site du Pont du Gard

Wax Tailor & The Dusty Rainbow Experiencejeudi 11 juillet à 19h au Site du Pont du Gard

Asaf Avidanvendredi 12 juillet à 19h au Site du Pont du Gard

Vitalicvendredi 12 juillet à 19h au Site du Pont du Gard

Depeche Modemardi 16 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes

Jenifermardi 16 juillet à 20h30 aux Arènes de Lunel

Neil Young & Crazy Horse mercredi 17 juillet à 20h aux Arènes de Nîmes

C2C+ Superpoze+Hiatus Kaiyotejeudi 18 juillet à 20h aux Arènes de Nîmes

Les Gipsy Kingsvendredi 19 juillet à 20h30 aux Arènes de Béziers

Michel Sardoudimanche 21 juillet à 21h aux Arènes de Nîmes

STARS 80mercredi 24 juillet à 20h30 aux Arènes de Nîmes

See You In The Pitmardi 20 août à 20h à la Salle Secret Place à St-Jean-de-Védas

Mylene Farmerles 1er, 2 et 5 octobre à 20h30 à la Park&Suites Arena à Montpellier Kassavjeudi 3 octobre à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Circusvendredi 4 octobre à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

One Night Of Queendimanche 6 octobre à 18h au Pasino à La Grande-Motte

Patrick Brueljeudi 17 octobre à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier

Jane Birkinsamedi 19 octobre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Oui-Oui et le Grand Carnavalmercredi 6 novembre à 14h et 17h au Zénith Sud de Montpellier

Age Tendre et Têtes de Boisvendredi 8 novembre à 20h15 au Zénith Sud de Montpellier

Lara Fabianvendredi 8 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Indochinesamedi 9 novembre à 20h30 à la Park&Suites Arena à Montpellier

Michel Sardousamedi 9 novembre à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Stacey Kentmardi 12 novembre à 20h30 au Corum à Montpellier

Irish Celticmercredi 13 novembre à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Le Casse-Noisettejeudi 14 novembre à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Zaziejeudi 21 novembre à 20h au Zénith Sud de Montpellier

IAMjeudi 21 novembre à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers Giedrejeudi 28 novembre à 20h au Rockstore à Montpellier

Amel Bentvendredi 29 novembre à 20h au Pasino à La Grande-Motte Carmenvendredi 29 novembre à 20h au Zénith Sud de Montpellier Carmenmardi 3 décembre à 20h à la salle Zinga Zanga à Béziers

Mvendredi 6 décembre à 20h à la Park&Suites Arena à Montpellier BB Brunesvendredi 6 décembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers Circusmercredi 11 décembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers Lara Fabiansamedi 25 janvier 2014 à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte Robin des Boissamedi 26 avril 2014 à 15h30 et 21h au Zénith Sud de Montpellier

Agenda Humour

Le début de la fin samedi 13 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Nuit blanche chez Francis mardi 16 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Dom Juan mercredi 17 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Le Comte de Bouderbala mercredi 17 avril à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Pierre Palmade& Michèle Laroquemercredi 17 avril à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Nicole Ferroni mercredi 17 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Vincent Moscato jeudi 18 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Les Jolies Loques jeudi 18 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Homme Femme Mode d'Emploivendredi 19 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Adultère vendredi 19 avril à 20h30 au Théâtre Jean-Alary à Carcassonne

Lamine Lezghad samedi 20 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Elisabeth Buffet dimanche 21 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Le Duo des Non mercredi 24 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Yves Pujol jeudi 25 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Patrick Bosso vendredi 26 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Mathieu Madenian samedi 27 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Marc Lavoine Rammstein M Asaf Avidan
l’art-vues • page quatre • avril - mai Location : Fnac de Montpellier, Nîmes, Perpignan et Avignon, Virgin Montpellier, Carrefour, Auchan, Leclerc. Location par internet : www.contremarque.comwww.ticketsud.com
+ d’infos concerts sur www.lartvues.com
by Osman Balkan

Pop • Rock • Chanson • Electro • Variété • Rap • Folk • R’n’B

Agenda Humour (suite)

Noëlle Perna dimanche 28 avril à 20h30 au Palais des Congrès au Cap d'Agde

Franck Dubosc mardi 30 avril à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Harold et Maude jeudi 2 mai à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Franck Dubosc lundi 6 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Muriel Robin samedi 25 mai à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Noëlle Perna dimanche 21 juillet à 21h30 aux Arènes de Palavas

Les Chevaliers du Fiel vendredi 2 août à 21h30 aux Arènes de Béziers

Les Chevaliers du Fiel dimanche 4 août à 21h30 aux Arènes de Palavas

Noëlle Perna "Mado prend racine"vendredi 18 octobre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Messmer "Intemporel" mardi 5 novembre à 20h30 au Pasino à La Grande-Motte

Vincent Moscato jeudi 14 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Max Boublil vendredi 15 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Jonathan Lambert mercredi 20 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Les Bodin's vendredi 22 novembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Patrick Sébastien samedi 7 décembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Claudia Tagbo jeudi 12 décembre à 20h30 à la salle Zinga Zanga à Béziers

Muriel Robin mardi 17 décembre à 20h au Zénith Sud de Montpellier

Les Hommes viennent de mars… 2vendredi 23 mai 2014 à 20h30 au Zénith Sud de Montpellier

Jonathan Lambert Noëlle Perna Muriel Robin

Céret et Collioure, lieux d'inspirations artistiques

Quelles villes françaises aussi proches l’une de l’autre peuvent se vanter d’avoir vu naître chez elles, deux des mouvements qui ont révolutionné la peinture du XXe siècle sinon Céret et Collioure. Deux sœurs jumelles catalanes, l’une au bord de la mer, Collioure, l’autre, dans l’arrière pays, Céret. Derain et Matisse sont devenus fauves à Collioure, Picasso et Braque, cubistes à Céret. Après eux, de nombreux artistes sont passés par ces deux villes.

Ce dossier met en lumière cette singularité, avec la complicité de Jean-Pierre Mau, adjoint à la culture de Céret ; Nathalie Galissot, conservatrice du musée de Céret ; Paul Macé, directeur du musée de la musique de Céret qui ouvre en mai ; Joséphine Matamoros qui a été 25 ans conservatrice du musée de Céret et qui reste celle du musée de Collioure ; Henri Francès, directeur de la communication de Collioure. Et nous avons sélectionné quelques adresses, dans ces deux villes ainsi que dans un rayon d’une trentaine de kilomètres, pour vous inciter à flâner dans ces cités tellement pittoresques, au sens étymologique du terme : « qui mérite d’être peint ».

Marie-Christine Harant avec Romain Dimo
l’art-vues • page sept • avril - mai DOSSIER

Céret, la Mecque du cubisme

l’image que l’on retient de Céret à la première visite, ce sont les platanes longilignes dont les hautes branches vont tutoyer le ciel et qui donnent à la ville un charme particulier. On pousse la porte du musée d’Art Moderne et on retrouve ces platanes interprétés par les peintres. Céret, muse des artistes, Céret, capitale de la cerise, Céret et les coblas, Céret, la Mecque du cubisme . C’est cette ville jalouse de son patrimoine et tournée vers la modernité qui se dévoile au fil des pages.

Nathalie Gallissot : « développer l’action auprès des jeunes »

Nathalie Gallissot a succédé à Joséphine Matamoros à la tête du musée d’Art Moderne de Céret, il y a un an. Venue de Quimper où elle dirigeait le musée des Beaux-Arts, la nouvelle conservatrice s’est formée à l’Ecole du Louvre et à la Sorbonne. Spécialisée dans l’art moderne et contemporain, elle voue une vraie passion au XXe siècle. Nous l’avons rencontrée lors de l’inauguration de l’exposition consacrée à Herblin. Elle revient sur sa première année à Céret.

Peut-on évoquer un premier bilan après un an à la direction du musée de Céret ?

Après un an, il est un peu prématuré de faire un bilan mais je vois quelles sont les ouvertures possibles. La première leçon que j’ai tirée c’est la réceptivité du public à nos propositions. On continuera les liens avec la musique et la littérature. Nous avons un projet avec la Maison Joë Bousquet de Carcassonne. Autre constatation, l’action auprès du jeune public, familial ou scolaire, est bien perçue. J’en veux pour preuve l’accueil reçu par la formule inaugurée pour l’exposition Herbin : une salle avec un atelier dédié au jeune public.

Où en est le projet d’extension du musée ?

Ce projet est toujours d’actualité. Le musée est un Epic, toutes les collectivités ont la volonté de le faire aboutir, le Conseil Régional, le Conseil Général, la Ville. C’est une réelle nécessité. L’étude est en cours, les travaux suivront.

A votre arrivée, vous insistiez sur le rôle transfrontalier de Céret, pouvez-vous préciser ?

Il me semble que faire une large place aux artistes des deux Catalogne est primordial, je l’ai montré avec l’exposition Tàpies. Mais j’entends pratiquer une ouverture, élargir cette notion à d’autres pays européens, c’est au niveau de l’intention que se situe l’aspect transfrontalier.

Vous venez d’inaugurer l’exposition Herbin, la place qui est accordé à ce peintre vous semble-t-elle suffisante ?

J’espère que cette exposition entraînera une reconnaissance pour Herbin qui a joué un rôle tellement important dans l’histoire de la peinture. C’était un devoir que de souligner son importance. L’exposition plait beaucoup. Et il était important que cela se passe à Céret qui l’a tellement influencé. Les choses commencent à évoluer.

Lorsque j’étais étudiante, Herbin était méconnu. Dans l’accrochage, on peut suivre sa démarche du figuratif aux prémices de l’art cinétique. De nos jours, il se serait intéressé aux nouvelles technologies, te lles que le numérique.

Par son ampleur, cette exposition aurait pu être programmée pour l’été.

En choisissant cette saison, nous créons un moment fort au printemps.

Vous avez dit aussi être attachée à l’histoire, comment intégrez-vous l’histoire dans votre projet ?

Lorsque je dis être attachée à l’histoire, je pense en particulier à celle de Céret. Je maintiens que ce n’est pas un hasard si les peintres se sont succédé ici, ils ne sont pas tombés du ciel. Ce sera évoqué dans de prochaines expositions.

Recueillis par MCH

Auguste Herbin, un peintre majeur n Chemin faisant, Chemins sublimés

Encore un peintre qui a été séduit par Céret. Herbin séjourne à plusieurs reprises dans cette ville, la Mecque du cubisme . La couleur joyeuse verte et ocre, lumineuse, qui caractérise la région s’impose immédiatement dans ses tableaux : Chêne liège, Le Tech à Céret, tous de 1913, tous cubistes. Herbin a alors son atelier au Bateau-lavoir à Paris avec Picasso, Juan Gris...

On est d’ailleurs frappé par la ressemblance sur certains clichés entre Picasso et Herbin. L’exposition du musée d’art moderne de Céret élaborée en étroite liaison avec le musée du Cateau-Cambrésis que le peintre a créé, remet Herbin à sa juste place. Lui qui a traversé la première partie du XXe siècle, il est mort en 1960, a participé à tous les courants, tout en restant lui-même : un maître de la couleur. « Toute l’action de la peinture réside dans le rapport des couleurs, dans le rapport des formes entre elles et dans le rapport entre formes et couleurs ».

Toutes les œuvres présentées illustrent cette conception. Après la période cubiste, on passe, dès les années 20, aux formes abstraites rappelant l’art primitif et les totems ; on arrive à la réalité spirituelle à la veille de la deuxième guerre mondiale, un tourbillon de couleurs, les formes se sont arrondies en spirales. Une section s’intéresse à l’alphabet plastique, imaginé par Herbin. Et on arrive au seuil de l’art cinétique, précurseur de Vasarely. L’œuvre interactive de Miguel Chevalier, La vague des pixels, clôt très logiquement l’exposition. On n’oubliera pas la salle réservée aux très jeunes visiteurs qui leur permet d’appréhender l’art de façon ludique. Très astucieux. Bref, cette exposition vaut le voyage.

Jusqu’au 26 mai. Musée d’Art Moderne de Céret. Tél. 04 68 87 27 76. www.musee-ceret.

En dehors du musée d’Art Moderne, Céret compte une douzaine de galeries et d’espaces dédiés aux expositions. Et puisque la présence à plusieurs reprises des grands maîtres a valu à la cité le surnom de La Mecque du cubisme, elle a imaginé un parcours de tableaux-panneaux aux endroits qui ont été peints. Ce sont les Chemins sublimés, qui s’entrecroisent constamment avec Chemin faisant qui documentent par des écrits-tableaux certains repères majeurs de son patrimoine. Un dépliant a été édité pour faciliter le cheminement. Il est très gracieusement offert par les hôtesses de l’O.T. Office de Tourisme de Céret. Tél. 04 68 87 00 53. www.ot-ceret.fr

l’art-vues • page huit • avril - mai
DOSSIER Céret et Collioure lieux d'inspirations artistiques
Céret ©
Coll.MAM
Adagp, Paris, 2013
Coll. Lahumière © Adagp, Paris, 2013 © Galerie Lahumière, Paris « Paysage de Céret » d’Auguste Herbin Œuvre d’Auguste Herbin Fête de la cerise sous les platanes Nathalie Gallissot

Jean-Pierre Mau : « La culture, principal vecteur économique de la ville »

Jean-Pierre Mau est adjoint à la culture et au tourisme de la Ville de Céret. Il explique la politique culturelle de la cité. Un vecteur économique important. Peinture, musique, nouvelle salle de spectacles et tauromachie, sont les piliers de cette politique culturelle.

Que représente la culture dans le budget d’une ville comme Céret ?

La culture est très importante dans une ville comme Céret, elle représente le principal vecteur économique. Nous consacrons 400 000 euros à ce domaine, dont 200 000 au musée d’Art Moderne. Il y a à Céret 38 associations culturelles qui se partagent 150 000 euros environ. J’insiste sur le fait que culture, tourisme et patrimoine sont liés. Quels axes privilégiez-vous ?

Il est bien évident que notre politique culturelle tourne autour de la peinture et du musée. Les gens qui viennent à Céret sont attirés par le musée. Ce qui est important à signaler, c’est qu’il a été créé autour du passage des peintres et non autour de collections de mécènes. Nous souhaitons que les collections présentées dans cet espace

n Les galeries d’art de Céret

continuent à être en pointe tout en ne décourageant pas les visiteurs non spécialisés. Nous avons amélioré la Capeletta, galerie de la ville existante, où nous exposons des peintres qui ne peuvent pas être accrochés au musée. Nous avons ainsi crée une circulation autour de la peinture dans la ville, complétée par Les chemins sublimés et Chemins faisant, deux circuits sur le patrimoine et les artistes passés à Céret. Au centre ville, nous faisons des travaux dans l’ancienne salle de l’Univers pour la transformer en salle de spectacle de 450 places, une salle multi disciplinaire. La médiathèque a, elle aussi, vocation à être ouverte à plusieurs disciplines, aux livres, bien sûr, mais également aux expositions.

Le CIMP va être inauguré, qu’attendezvous de ce nouvel équipement ?

Par vagues successives, les peintres ont séjourné à Céret. Odile Oms, dans sa galerie, a rassemblé des œuvres des plus grands artistes qui ont marqué leur passage d’une empreinte indélébile. Au 12, rue du Commerce, point de grande vitrine racoleuse, mais se détachant sur une façade rose, une simple porte vert de gris qu’il faut pousser pour pénétrer dans cette maison sur plusieurs niveaux. On y découvre une soixantaine d’artistes. « Les peintres contemporains que nous représentons ouvrent le champs de notre interrogation sur la peinture d’aujourd’hui. La diversité des tendances présentées n’exprime pas un éclectisme formel, nous ne sommes pas neutres. Elle est le résultat de nos multiples questions concernant « l’effet de peinture», le fil conducteur d’une réflexion labyrinthique mais homogène dans ses fondements » souligne Odile Oms. Qui sont-ils ? Les illustres précurseurs : Derain, Mucha, Picasso, Loutreuil, Lhote, Max Jacob, Emile Othon Friesz, Bonnard ; des artistes disparus au début de ce siècle : Germain Bonel, Tàpies, Laurent Ribérat, dont l’exposition personnelle vient de s’achever. Et puis les artistes d’aujourd’hui : Pierre Bendine-Boucar, Combas, Julien Descossy, Fabien Boitard, Viallat. C’est Germain Bonel, décédé à Perpignan en 2002, qu’Odile Oms met à l’honneur ce printemps jusqu’au 22 juin. Ayant vécu à Céret dès l’âge de 7 ans, tout prêt de chez le peintre Pierre Brune, on peut imaginer que l’artiste a éveillé chez le jeune garçon le goût de la peinture et le conseille certainement. Dès 1948, Germain Bonel peut vivre de son art. Il peint aussi bien des portraits que des paysages ou des sportifs, en particulier les cyclistes. Entrer dans la galerie d’Odile Oms, c’est se replonger dans le passé artistique de Céret, c’est tout autant se projeter dans le futur. 2, rue du Commerce à Céret. Tél. 04 68 87 38 30. www.odileoms.com

• L’Atelier galerie de William Fenech

Peu de chance de rencontrer William Fenech dans son atelier galerie de Céret à mi-chemin entre le musée de la musique et le musée d’Art Moderne. L’artiste déserte pour créer dans le calme. En moins de trois ans, clients et visiteurs avaient pris l’habitude de pousser la porte et de le regarder peindre. Alors malgré sa grande sociabilité, il s’est réfugié dans un espace moins exposé, laissant à sa femme Christiane le soin de s’occuper de la galerie. Un bel endroit lumineux, idéal pour valoriser les œuvres de William Fenech. Ce fils du baby boom, né en Algérie, est tombé amoureux des Pyrénées Orientales dans les années 80 et s’est installé à Céret en 2011. Un coup de cœur pour cette bourgade « jamais je ne me suis senti

A côté de la peinture, il y a aussi une mouvance musicale à Céret, un ancrage important. Le musée de la musique est né d’un concours de circonstance ; d’un côté une collection d’instruments de la région qui dormaient dans un coin, de l’autre la donation de Stefan Herzka et Verena Nil. On voulait les montrer. J’espère, Paul Macé l’a voulu ainsi, que ce sera un endroit ouvert, dynamique, avec des concerts.

Entre modernité et tradition, comment naviguez-vous d’un point de vue culturel ?

Les Cérétans sont très attachés à leurs traditions, toutes leurs traditions. Et je ne parle pas seulement des sardanes, la tauromachie tient à Céret une place importante. Picasso l’a célébrée avec ses coupelles. Pascal Comelade a composé notre paseo, il va d’ailleurs sortir un Cd de paseos,

cet été. Notre politique culturelle est tournée vers les habitants, nous avons maintenu la gratuité de l’accès au musée pour les Cérétans. Nous allons inaugurer la sculpture d’Aitor Mendizabal en hommage à Juan Gris.

Recueillis par MCH

mieux qu’à Céret », soutient-il, comme avant lui Picasso ou Soutine. Sensible à l’atmosphère particulière de la Place des 9 Jets ou de la rue des la République qui l’inspirent inlassablement. Autodidacte, il possède une maitrise sûre de la composition. Aussi à l’aise dans les portraits que dans les paysages, il se définit comme étant un figuratif expressionniste avec une palette riche aux couleurs contrastées dans l’harmonie. Il cultive l’art du mouvement : arbres agités par le vent, musiciens des rues, clowns en action ou danseurs de sardane. Ces artistes le fascinent William Fenech nous fait partager cette fascination à travers ses tableaux. 1, avenue Michel Aribaud à Céret. www.william-fenech.com

l’art-vues • page neuf • avril - mai DOSSIER
Céret et Collioure
lieux d'inspirations artistiques
• Galerie Odile Oms Germain Bonel, jusqu’au 22 juin « La Sardane » de William Fenech Le torero Espla brinde son toro à J.-P. Mau

DOSSIER Céret et Collioure lieux d'inspirations artistiques

Music : l’autre musée Que faire à Céret ?

Porté depuis une dizaine d’années par Paul Macé, son directeur, le musée des instruments de musiques à Céret, Music, voit enfin le jour. Dans l’ancien hôpital Saint-Pierre, caché par la Capellera, l’espace s’ouvre sur un petit théâtre de verdure. Il abrite la donation Heinz Stefan Harka et Verena Nil, une collection d’instruments de musique récoltés par les mécènes au cours de leurs voyages, aux quatre coins du monde. Mais pas seulement. Au Music, la musique est vivante autour d’un instrument emblématique de la région : le hautbois. « Il est universel et certainement un des plus anciens et des plus archaïques. Un enfant peut le fabriquer avec une paille ! Depuis son apparition, il a beaucoup évolué. Facteurs et technologies se conjuguent pour le rendre toujours plus performant », souligne Paul Macé. En effet, dans les vitrines on remarque une infinité de diversités, des rives de la Méditerranée aux confins de l’Asie. En Catalogne, la tradition du hautbois reste vivante, il est joué par les coblas dans les villes, les bourgades et les cités du département. Paradoxalement, la musique traditionnelle doit être créative, éviter de se scléroser, elle doit évoluer, sinon c’est le déclin. Se garder de toute folklorisation, nocive à la survie de cette tradition. La marge est étroite, trop d’innovation détruit la tradition. Ce lieu est un support, un prétexte noble pour la transmission, pour un dialogue interculturel. Cela passe par la notion du spectacle vivant, la représentation des rites sociaux, sacrés ou populaires. En cheminant dans les différents étages du Music, on comprend mieux la pluralité de ce projet : conserver et faire vivre. Le visiteur doit ressentir des sensations objectives. Présenter ces objets culturels et traditionnels c’est provoquer la curiosité, et quand on sait que la curiosité est le moteur le plus important du sens critique et de l’intelligence, les expositions nomades prennent toute leur importance. Par exposition nomade, il faut entendre des expositions itinérantes dans la région qui permettent au plus grand nombre de découvrir la richesse des collections. Outre les instruments de musique, la donation Herza-Nil compte des bijoux, des tissus, des objets artisanaux mais aussi un important environnement documentaire : livres, disques, photos qui permettent au Music de devenir un lieu de ressource pour les musiciens et les amateurs qui vont le hanter. Parmi les animations récurrentes proposées, les Instants thé :chaque mois, le musée propose d’approfondir ou de découvrir un sujet lié aux patrimoines culturels et artistiques des sociétés d’origine des collections de hautbois et instruments du monde. Destinées au grand public, ces rencontres sont animées par des conférenciers, artistes, chercheurs, penseurs, spécialistes, personnels du musée... autour d’une tasse de thé. L’autre musée (tel est le slogan qui lui est attribué parce qu’il a été conçu autrement et non parce qu’il est à côté du musée d’Art Moderne) est inauguré avec Pascal Comelade et la Maquina du Cabo San Roque le 18 mai pendant la Fête de la cerise. Deux traditions se répondent.

14, rue Rameil à Céret. Tél. 04 68 87 40 40. www.music-ceret.com

n Comelade

Bien que né à Montpellier, Pascal Comelade est catalan et imprégné de cette culture. Il tend à concilier la vieille obsession pour la musique répétitive, expérimentée jusqu’à présent via l’électronique et une tendance plus mélodique, il est fervent défenseur de toutes les musiques populaires qui inspirent ses compositions. Il joue de plusieurs instruments y compris avec des jouets. Eclectique dans ses goûts, Pascal Comelade a collaboré avec de très nombreux artistes issus de tous horizons comme Bob Wilson, Robert Wyatt, Faust, Jaume Sisa, Toti Soler, Jac Berrocal, PJ Harvey... Pour Céret, il a écrit la musique du paseo des Arènes, avec la cobla Mil Lenaria. Juste retour des choses, la ville a organisé en 2010 une rétrospective Comelade et ses amis plasticiens au musée d’Art Moderne. Pour un de ses derniers albums, en 2011, il jouait avec la cobla Sant Jordi.

n Festival de la Sardane

Le touriste qui passe par le Roussillon l’été peut être surpris de voir sur la plage des gens se mettre à former une ronde. Ils répondent à l’appel du fabiol et du tambourin et commencent à danser la Sardane. Une tradition catalane bien vivante. Ils tournent en se tenant par la main accompagnés par la cobla, un ensemble instrumental composé d’une douzaine de musiciens environ en particulier des hautbois et différents instruments à vents. Chaque sardane est composée de deux airs musicaux différents : celui des pas courts et celui des pas longs. Chaque année a lieu à Céret un festival de Sardane, organisé par l’association Foment de la Sardane. Le programme de l’édition 2013, du 19 au 21 juillet, n’est pas encore connu.

Festival de la Sardane, 19 au 21 juillet, à Céret. Tél. 07 68 87 46 49.

• Eloge de la Pifométrie, de et par Luc Chareyon, objet théâtral non identifié, à caractère scientifique bien secoué. 19 avril, cinéma le Cérétan. Tél. 04 68 87 35 83.

• Fête de la cerise, les 18 et 19 mai, une tradition réactivée qui en est à sa 20e édition, avec concours de cracher de noyau, marché, balade dans la cerisaie, et naturellement bandas et coblas pour l’animation musicale. Les restaurateurs affichent des menus célébrant la cerise.

• 6e Festival d’Havaneres del Vallespir, 8 juin.Tout au long de son histoire, l’habanera apparaît sous diverses formes : une forme populaire, transmise soit par la rue, grâce aux chanteurs des rues, soit par les bals champêtres ou de salon et une forme cultivée, pour la distinguer de la première, figure comme morceau indépendant d’une vingtaine de «sarsuelas» ou dans des œuvre classiques françaises dont la plus célèbre est celle de Bizet dans Carmen

• Querencia, musique flamenca, 28 et 29 juin.

• Feria et Céret de Toros, 12 au 14 juillet : bodegas, bandas, jeux pour les enfants, feu d’artifice et corrida.

Tous les renseignements sur ces fêtes à l’Office de Tourisme de Céret.

Tél. 04 68 87 00 53. www.ot-ceret.fr

n Maison du patrimoine Françoise Claustre

À l’ombre des platanes, à deux pas du msée d’Art Moderne, laMaison du patrimoine Françoise Claustre occupe la tour d’angle de la Porte d’Espagne, vestige des remparts de la ville. L’architecture originale du lieu est intimement liée à la muséographie. La salle d’entrée est consacrée à l’Histoire de la ville et du Vallespir. Une maquette de Céret avec les remparts permet de voir l’évolution de la cité au cours des siècles et sert de base aux visites guidées de la ville. Les collections se poursuivent au 1er étage, tandis que le haut de la maison est réservé aux chercheurs archéologues professionnels et étudiants. Françoise Claustre est décédée en 2006. Spécialiste de préhistoire et de protohistoire africaine, c’est au cours d’une ses missions d’archéologue et d’anthropologue pour le CNRS qu’elle fut retenue en otage de 1974 à 1977. Dans les années 80, elle entreprit des fouilles dans la région de Céret à Montou et Belesta. C’est là qu’elle mit en évidence le faciès de Montbolo (Néolithique moyen vers 4000-3500 av J.-C.), identifié plus tôt par Jean Guilaine dans la grotte éponyme du Vallespir. Elle fut également la première archéologue en Roussillon à mener des prospections aériennes systématiques.

Maison du patrimoine, Place Pablo Picasso. Tél. 04 68 87 31 59. www.maisondupatrimoine-ceret.fr

La Catalogne et le cinéma

Les Pyrénées-Orientales, ses paysages divers, ses villages et sa côte vermeille ont souvent inspiré des cinéastes, au moins deux productions par an. Dernier film tourné à Céret, sorti le 13 mars, L’Artiste et son modèle de Fernando Trueba, est inspiré d’une histoire vraie se déroulant dans la France de la seconde Guerre Mondiale, avec Jean Rochefort, Claudia Cardinale et Aida Folch, scénario coécrit par Jean-Claude Carrière. On peut citer d’autres films tournés à Céret : Paradis perdu d’Eve Deboise avec Pauline Etienne et Olivier Rabourdin, 2010 ; Je suis heureux que ma mère soit vivante de Claude et Nathan Miller avec Vincent Rottiers et Sophie Cattani, à Collioure, Céret, Perpignan et J’ai oublié de te dire de Laurent Vinas Raymond avec Omar Sharif et Emilie Dequenne à Céret, Collioure, Perpignan, Castelnou, Argelès-sur-Mer, Torreilles, 2008 ; L’ingénu de Norbert Carbonnaux avec Corinne Marchand, Renaud Verley et une apparition de Jean Carmet, sur la Côte Vermeille, Céret ; L’eau à la bouche de Jacques Doniol-Valcroze avec Bernadette Lafont, Michel Galabru et Françoise Brion et Le bossu d’André Hunebelle avec Jean Marais, Bourvil et Jean Le Poulain,Céret et Villefranche-de-Conflent, 1959. Sans oublier les films tournés essentiellement sur la côte, tels que Nocturnes de Henry Colomer avec Sarah Grappin et Miquel Garcia Borda à Elne, Port Vendre et Collioure, 2006 ; Les mains vides de Marc Recha avec Olivier Gourmet et Eduardo Noriega, Port-Vendres, Collioure, Banyuls, 2003 ; La scoumoune de José Giovanni avec Jean-Paul Belmondo, Gérard Depardieu et Claudia Cardinale, Fort de Bellegarde, Perthus, Collioure 1972 ; Et qu’ça saute ! De Guy Lefranc avec Henri Salvador et Jean Le Poulain, entièrement tourné à Port-Vendres, Collioure et Banyuls, 1970 ; Le petit baigneur de Robert Dhéry avec Louis de Funès, Robert Dhéry et Michel Galabru, Collioure 1967 ; Et Satan conduit le bal de Grisha Dabat et Roger Vadim avec Catherine Deneuve, Jacques Perrin et Bernadette Lafont, Collioure, Argelès-sur-Mer et Perpignan 1962 Et tant d’autres, sans parler des nombreux documentaires.

l’art-vues • page dix • avril - mai
Querencia, musique flamenca

Joséphine Matamoros, le culte de la beauté

Fille d’immigrés catalans, Joséphine Matamoros arrive à 7 ans à Perpignan. Son nom est indissociable de Céret et Collioure. Pendant 25 ans, elle a dirigé le musée d’Art Moderne de Céret et l’a fait grandir en même temps que celui de Collioure, ville où son mari, Jo Pous, dirigeait le fameux hôtel restaurant des Templiers, jusqu’à son décès récent. Céret, Collioure, deux sœurs jumelles dont elle nous parle avec une juste passion. Une passion qui a un nom, le culte de la beauté.

Céret, Collioure, qu’est ce qui les rapproche ?

Ce qui rapproche Céret et Collioure, c’est la beauté, c’est leur histoire liée à la présence des peintres. Tous les plus grands artistes du XXe siècle sont passés par ces deux villes. En 1905, Derain et Matisse créent le mouvement des Fauves, en 1911, Braque et Picasso, le cubisme à Céret. A leur suite, d’autres peintre sont venus dans ce territoire typé de la Catalogne du Nord. Au sud, à Cadaquès, on retrouvait le même phénomène avec Dali et Duchamp a ceci près qu’ils n’ont pas travaillé ensemble. La présence de Dali a attiré des artistes de tous horizons tels que Buñuel.

J’ai travaillé sur les trois sites, très liés. Collioure est distante de Céret de 30 km et autant de Cadaquès. Pour moi, la frontière n’existe pas.

Qu’est ce qui les distingue ?

l’importance de cette ville dans l’histoire. La ville est connue dans le monde entier, les collections les plus importantes, des plus grands musées possèdent des toiles réalisées à Céret. J’ai expliqué cela au grand public, j’ai mené un projet sur le passage de ces artistes. Céret est un lieu transfrontalier, il faut avoir un regard d’un côté et de l’autre de la frontière qui n’existe plus aujourd’hui. Nous sommes issus de la même culture. Cela apporte une valeur de vie.

Etes-vous catalane ? Française ? Européenne ? Citoyenne du monde ou les quatre ?

Tous les plus grands artistes du XXe siècle sont passés par ces deux villes

Leur situation les distingue, Céret est terrienne, cubiste par son architecture, ses tons bistres. Céret est presque une ville de l’arrière pays. Collioure est maritime, extrêmement colorée. Les pêcheurs utilisaient les restes de peintures de leurs barques pour leurs volets et fenêtres, le fauvisme était évident à Collioure, dans cette ambiance colorée splendide.

Qu’il y a-t-il de Céret en vous ? Et de Collioure ?

J’aime ces deux villes de la même manière. Ce sont des lieux de vie vrais, intenses, y compris en hiver. Les gens se regardent dans la rue, ils se reconnaissent. C’est un immense bonheur de se dire bonjour. Cet art du vivre ensemble, cet accompagnement, c’est la définition de l’humanité. Quels sont les plus beaux souvenirs que vous gardez de votre période au Musée de Céret ?

Quand je suis arrivée, il y a 25 ans, j’étais jeune. Céret était une ville festive et dynamique, avec tous ses personnages. J’ai voulu mettre en avant

D’abord, je suis citoyenne du monde, ultralocaliste et universelle. Vous ne pouvez travailler pour un territoire que si vous avez cette dimension universelle. Je ne m’enferme pas dans une culture, même si elle est dense et riche comme la culture catalane. Dali était comme ça. Ne jamais rester replié à l’intérieur, on étouffe. Les autres nous font respirer.

Derain ou Matisse ? Braque ou Picasso ?

La question est complexe. Celui qui est arrivé en premier à Collioure, c’est Derain puis Matisse est venu, alors je dirais Matisse. Et Picasso évidemment. Il est incommensurable. Il était un artiste multi facettes. Je monte une exposition autour de la céramique de Picasso, pour Marseille 2013. Picasso est exceptionnel. Il a profondément marqué le XXe siècle, il transformait tout en beauté.

Pessebre ou Semaine Sainte ?

Je ne suis pas croyante, mais je dirais sans hésiter la Semaine Sainte, pour le retour du printemps et pour la beauté plastique et esthétique des processions. Je vais à celle de Perpignan et je suis celle de Séville à la télévision. C’est d’une très grande beauté : les robes, les bijoux des vierges.

Recueillis par MCH

A Céret, idéalement situé (à 100 m du Musée d’Art Moderne)

l’Atelier Galerie William FENECH est ouvert du 1er avril au 31 décembre 7/7 de10h à 19h non stop

1, avenue Michel Aribaud - 66400 Céret Tél. 06 25 72 76 50

www.william-fenech.com

66750 St-Cyprien

l’art-vues • page onze • avril - mai
DOSSIER Céret et Collioure lieux d'inspirations artistiques
Photo Robin Twonsend
Expo. au Restaurant gastronomique AL FANAL à BANYULS/MER
Paule MARGAIL
Evasion
« Place Picasso à Céret »
www.paule-margail.fr
Art

Collioure et les peintres, une histoire d’amour

Un paysage de carte postale, un port avec des barques multicolores, une église comme un phare pour guider les marins, une corniche où vignes et maisons ocrées se partagent harmonieusement l’espace, l’ensemble cerné de forts, dans une lumière unique qui souligne les couleurs vivement contrastées, ainsi se présente Collioure dont les peintres sont tombés amoureux. Lorsque Matisse arrive en 1905, Derain est déjà installé. Le sculpteur Maillol vient de Banyuls en voisin, c’est lui qui présente les deux artistes. En 1910, Picasso travaille à Collioure, à Cadaquès et à Céret avec Braque. C’est à ce moment là qu’arrive Marquet, l’ami fidèle de Derain . Après la seconde guerre mondiale, le flux d’artistes reprend de plus belle. C’est Dufy qui fait son entrée, Picasso qui installe sa famille et Dali qui vient fréquemment retrouver l’ambiance festive de la cité. Le cérétan Camille Descossy séjourne en voisin. L’histoire d’amour se poursuit avec les artistes contemporains : Viallat, Bioulès… Tous ceux qui vouent à la couleur inimitable de Collioure, un culte passionné, passent ou séjournent dans la cité.

n Le Chemin du fauvisme

Depuis que Derain et Matisse y ont séjourné, on peint à Collioure. Faisant de la cité la capitale des Fauves, ils ont drainé un cortège ininterrompu d’artistes dans leur sillage. Pour perpétuer la mémoire de ces grands maîtres, l’association Collioure fauve a créé Le Chemin du fauvisme, un parcours allant du Baromar au faubourg et au quai de l’Amirauté. Dix-neuf panneaux fixés aux murs, dix-neuf reproductions de tableaux de Derain et Matisse, célébrant le port et ses ruelles, l’ambiance pittoresque de Collioure en 1905. L’association guidera vos pas au cours de visites, sur réservation. Sinon, un dépliant est à la disposition des touristes. Collioure Fauve, quai de l’Amirauté.

Tél. 04 68 98 07 16.

n Le

musée d’Art Moderne

Créé par Jean Peské dans la villa de l’ancien sénateur Gaston Pams, au milieu d’un parc planté d’oliviers, d’eucalyptus où il fait bon musarder, le musée d’Art Moderne accueille des artistes tels que Cocteau ou Valtat, Pignon ou Descossy.

En ce moment, une exposition collective de Jean Pous, François Pous et Henriette Poux-Viallat.

Voir l’article de BTN en page suivante. Musée d’Art Moderne, route de Port-Vendres.

Tél. 04 68 82 10 19. www.collioure.net

n Les Templiers, un mythe, une réalité Collioure ne serait pas ce qu’elle est sans les peintres et les Templiers. Les Templiers, restaurant et hôtel, lieu de rendez-vous incontournable des artistes de passage ou en séjour, devenu au fil des années une sorte de musée.

En effet, les peintres offraient une œuvre contre le couvert pendant un an. C’est ainsi que les murs de l’établissement se sont recouverts de tableaux d’artistes aussi connus que Picasso ou Dali (aujourd’hui loin des yeux des clients), Hugo ou Bioulès et qu’une fresque de Viallat occupe tout un mur de la salle à manger. Plus de 2000 toiles composent cette collection hors du commun. On croise encore des artistes dans le restaurant, on entame rapidement la conversation avec le voisin de table, comme avec la truculente Rosa de Villa, peintre sur verre.

Les spécialités catalanes venues de la mer, en particulier, se dégustent dans la bonne humeur. Cette histoire d’amitié a commencé avec Pauline et René Pous qui étaient allés à l’école avec le fils de Matisse, elle a continué avec Jo.

Jo Pous n’est plus derrière le comptoir en forme de barque. Il vient de quitter la terre pour rejoindre ses amis peintres quelque part dans le ciel. Sa famille continue à faire de l’endroit « Le théâtre intime de la vie de Collioure »

Les Templiers, quai de l’Amirauté. Tél 04 68 98 31 10. www.hotel-templiers.com

Henri Francès : « Tout le monde veut exposer à Collioure »

Henri Francès, directeur de la communication de la Ville de Collioure, nous présente la politique culturelle de la ville qui s’appuie sur les arts plastiques. Une tradition dans ce village de pêcheurs depuis 1905.

Collioure est une ville très liée à l’histoire de l’art, cette particularité influence-t-elle la politique culturelle de la ville ?

La politique culturelle de la ville s’impose en effet par rapport à son histoire, elle est liée à la protection de son patrimoine, au sens le plus large, la protection de son site, la peinture, l’écrivain Machado. Collioure n’était qu’un petit port de pêche, c’est en 1905 que tout a commencé et qu’elle s’est mise à tenir une place importante dans l’histoire de l’art. Il est clair que cette présence successive d’artistes a imprégné l’inconscient collectif. Ils ont été encore plus nombreux qu’à Céret. Aujourd’hui, la ville compte 3000 habitants dont une quinzaine d’artistes qui y vivent en permanence. Notre politique culturelle est bien liée à cette spécificité. Je ne vois pas pourquoi on inventerait une politique culturelle autrement.

Quelles actions développez-vous dans ce domaine ?

Nous avons deux galeries municipales complémentaires au musée d’Art Moderne. Je défends Le Tenyidor, qui existe depuis 2004, dédié à l’art contemporain novateur, là où les pêcheurs teignaient leurs filets. De Viallat à Di Rosa et à Daniel Dezeuze, la plupart des grands artistes contem porains ont été exposés ici, ainsi que quelques jeunes et des Espagnols. A raison de quatre expositions par an, le choix se fait avec l’aide d’un comité de sélection. Il faut qu’il y ait une démarche par rapport au langage artistique et pictural. A l’étage de l’ancienne mairie, place du 18 juin, nous avons ouvert une autre galerie dans la salle du conseil municipal. Là, les artistes changent tous les mois . Nous n’avons que l’embarras du choix, tout le monde veut exposer à Collioure.

Quelles sont vos autres actions en dehors des arts plastiques ?

Nous sommes une petite commune, nous n’avons

pas un gros budget. En dehors des arts plastiques, nous organisons des événements tout au long de l’année, une dizaine environ dans tous les domaines : en février, la journée Machado avec des conférences, des expositio ns, un prix international de littérature ; les festivités liées à la tradition de Pâques, très vivante en terre catalane ; Art et toiles, festivités en rapport avec la peinture. En juillet Mosaïques ; les jeudis du jazz ; fête du piano avec de jeunes interprètes ; le livre à la mer avec Camus comme thème cette année ; Collioure dans le viseur. Sans parler, tout l’été, des animations gratuites pour tous Par ailleurs, la ville a fait un gros effort de restauration de son patrimoine, en particulier le trésor de l’église, conservé dans des vitrines, visible à l’occasion des journées du patrimoine.

Recueillis par MCH

l’art-vues • page douze • avril - mai
Céret et Collioure lieux
Henri Francès avec l’artiste Frédéric Khojda
DOSSIER
d'inspirations artistiques

Frédéric Khodja fait partie de ces artistes (Duport, Arnal, Dupin, et le regretté Bertrand Vivin) qui ont vite compris que la région n’offrirait qu’un minimum de débouchés à ceux qui s’obstinent à creuser leur voie singulière, sans se soucier des airs du temps. Cela ne l’empêche pas, devenu lyonnais, de se rappeler au bon souvenir d’une région où il a conservé des attaches. Notamment du côté de Collioure, ce petit port des grands peintres, où il a autrefois effectué une résidence muséale. La Galerie du Tenyidor propose régulièrement des artistes attachants tels que David Bioulès, Serge Fauchier, Serge Lunal, Yves Reynier ou Hervé Di Rosa. Son architecture, toute en profondeur et exiguïté, permet des rapprochements avec les œuvres avec qui dialoguer en toute intimité. C’est que justement la série des dessins actuels de Frédéric Khodja nécessite une telle relation. Il déploie, sur plusieurs feuilles qui se répondent, ou au contraire instaurent des dissonances, une forme imaginaire dont pourtant nous trouvons bien des échos fantômes dans la vie réelle. Elle pourrait s’apparenter à une forme géante de papier (ou de tissu) froissé, chiffonné, troué de temps à autre, ou bien à une île empruntée à quelque planisphère, dont on déclinerait les strates géologiques, les relevés topographiques, et dont on laisserait vacantes les plages dévolues aux eaux ou aux éminences. Et l’on se souvient de séries antérieures de l’artiste, où effectivement des zones sont sciemment laissées vacantes, proposant un

A la Galerie du Tenyidor Frédéric Khodja

contraste lumineux à l’intérieur d’une stylisation de pièce. Or la forme, déployée sur plusieurs feuilles, finit par acquérir une taille humaine, et donc à engager avec le regard du visiteur une sorte de corps à corps comme avec une peau, une peau graphique s’entend. La technique de cernes concentriques, ou de strates ondulatoires, pourrait en fait s’apparenter à une géographie cutanée dont nous apprécierions de visu la proximité, démesurément agrandie, avec ses nuances mises à plat comme ses zones d’ombre, voire son modelé en général. On pense aussi, passant d’une feuille à l’autre,

au jeu du cadavre exquis, et on subodore de l’automatique dans cette écriture graphique qui s’honore d’une exigence de rigueur, par ailleurs, dans sa reconduction systématique du geste. On a affaire en tout cas à des dessins qui ne manquent ni de puissance, ni de mystère, et je me demande si ces trous dans la forme proposée ne pourraient pas s’apparenter à des yeux, mais vides, puisque c’est notre regard qui est censé les combler. On est dans une espèce de B.A.ba du dessin on ne peut plus savant, ce qui ne veut pas dire que l’artiste se limite aux explorations du trait. Dans des travaux sur cartes postales, ce sont des territoires sombres qui fournissent comme un second fond, au découpage abrupt et anguleux, là où les bordures de la forme géante, et comme flottante, sont volontairement décousues. Enfin, il y a cette série d’aquarelles à dominante bleue, toujours de même et petit format, déclinant à peu près tous les genres, nature morte, paysage avec arbre, architectures simplifiées… Dans tous les cas de figure, ces petites peintures accumulées, témoignent d’une densité qui ne peut que séduire. Car s’il explore méticuleusement le noir et blanc, le crayon sur la feuille, Frédéric Khodja sait aussi manier la couleur, toujours dans cette veine intimiste qui le caractérise, et qui fait qu’on la regarde, comme elle nous regarde, avec des regards familiers. BTN Jusqu’au 19 mai, galerie du Tenyidor - 10, rue Prud’homie, à Collioure. Tél. 04 68 82 05 66.

On est bien sûr heureux de découvrir des artistes venus d’ailleurs, des jeunes prometteurs, des personnalités confirmées, mais on est aussi content quand un lieu d’art expose des célébrités locales, surtout quand elles sont attachantes et liées à un contexte particulier ; tel est le cas de la famille Pous. Une famille d’artistes très atypique puisque le grand-père, Jean n’a commencé à produire qu’à 87 ans, ce qui doit constituer un record ; le père, François, n’hésite pas à recourir au même liège que celui de la fabrique de bouchons caractérisant l’activité familiale ; la fille enfin, s’avérant plus connue comme épouse de la figure de proue de Supports-Surfaces, Claude Viallat. Il m’est pourtant arrivé maintes fois d’entendre vanter les qualités prometteuses de cette ancienne étudiante des Beaux-Arts de Montpellier. Les trois seront rassemblés au Musée de Collioure, à deux pas de leur ancien lieu de travail, au Boulou. Par ailleurs l’une des filles de Claude et Henriette, Claire, s’occupe du texte de présentation (Isabelle gère depuis vingt ans La Vigie et enseigne aux Beaux-Arts, à Nîmes). Jean, décédé en 73, excellait dans les dessins au stylo sur papier ou carton, de formats modestes, laissant apparaître des visages, des motifs floraux ou animaux. Surtout, il a travaillé les galets du Tech dont la forme lui inspire le motif incisé ou gravé (on

sait que Claude récupère ainsi des matériaux le long des berges du Gardon pour élaborer ses sculptures). On a donc affaire à un art spontané que d’aucuns qualifieront de brut, autodidacte, que rien a priori ne laissait supposer (sauf peut-être rétroactivement l’influence du fils ou de la petite-fille, ce qui serait assez paradoxal et plutôt rare). François élargit le champ des matériaux mais demeure tout de même dans la récupération avant de tailler dans la masse afin d’obtenir la métamorphose espérée. Il serait en effet avant tout sculpteur, le marbre s’avérant son support favori, avec les terres cuites, le bois et bien sûr le liège. François cherchait à conjuguer l’ancestral, le primitif et le contemporain. En témoigne cette sculpture du premier homme affublé de la feuille de vigne, si symbolique de notre région, et de notre culture chrétienne en général. Ailleurs, c’est Dionysos qui est sollicité et toute notre culture antique et méditerranéenne. Souvent on se rapproche de l’art africain, que François collectionnait. Comme on le voit François faisait flèche de tout bois. Comme si l’humanité était pour lui une grande et seule famille. Mais, par dessus tout, François aimait les formes féminines, souples et sensuelles, sans doute parce qu’elles inspirent la fécondité et la vie à l’instar des artistes. Des oiseaux aussi, qui incarnent sa liberté d’inspiration. Avec le souci de laisser son empreinte : d’où ces

multiples stries qui animent la surface, des marbres notamment, ou du liège creusé.

Quant à Henriette, ses études artistiques en font sinon la plus instruite, du moins la moins autodidacte des trois, mais elle a brutalement interrompu sa production dès le début des années 70. On la sent très proche de Matisse et attirée par des coins quelque peu familiers de son univers intime et familial, mais l’insistance sur les lignes, sur les jeux d’angles, et sur la simplification des formes au profit de l’expression colorée, attribue à cet intimisme une portée universelle. Deux séries retiennent l’attention : l’une polarisée sur des objets, l’autre sur les fenêtres.

Cette dernière semble s’ouvrir sur un autre tableau et sur un extérieur perçu de l’intérieur, alors que l’objet insiste davantage sur la relation subjective à l’univers du quotidien, dans ce qu’il a de banal et d’attachant : la pureté des lignes, la grâce des contours, la ferveur et la légèreté des couleurs. Henriette, une artiste en herbe, autant dire une jeune pousse, que l’on aura un grand plaisir à redécouvrir. Tout comme cette sacrée famille catalane, car à quelques lieues de Barcelone, la famille, ça crée.

Jusqu’au 13 mai, MAM de Collioure, Villa Palm, Route de Port-Vendres. Tél. 04 68 82 10 19.

BTN
l’art-vues • page quatorze • avril - mai
DOSSIER Céret et Collioure lieux d'inspirations
Au musée d’Arts Modernes de Collioure Jean Pous, Francois Pous, Henriette Pous-Viallat
artistiques
Œuvre de Jean Pous Œuvre de François Pous Œuvre de Henriette Pous-Viallat

n Florian, poète, peintre bouquiniste

Sur le quai de l’Amirauté, le jeudi, vous aurez l’œil attiré par les bouquinistes installés. Parmi eux, Lou Florian s’imposera à vous. Un personnage haut en couleurs, tchatcheur, poète et peintre. Il a écrit un album de BD Tu l’as vu mon lapin ? Et Le voyage éphèmère dont on peut lire un extrait audio sur son site. Vidéaste à ses heures Lou Florian a réalisé un film en noir et blanc, Los caracoles, inspiré par le surréalisme, un hommage à Buñuel. Parlant de son travail, il dit : « Je danse avec mes pinceaux sur la toile et je laisse mugir la tramontane. » Ses tableaux en mouvement comme une tornade ont des accents surréalistes. Ils ont la couleur du soleil, du sel de la mer et de la nacre des coquillages. On sait que Lou Florian s’en inspire, il le dit, son geste fait le reste : « Fragrance d’azurs, et le bleu se confond avec la mer. Chaleur du sud dans une explosion d’orangés. Couleurs de terre et de soleil par amour du pays. Corps veloutés et bronzés à l’assaut de l’amour. Rouges et rosés comme le jus des raisins, avec l’or fondu transparent du muscat ». Lou Florian est devenu bouquiniste en tombant sur un fonds. Depuis, il tient boutique avec Sandrine, du jeudi au dimanche. Les tarifs sont très étudiés car il pense aux touristes, il leur propose « un choix de livres d’occasion pour les vacances à la plage. »

Les Joyeux bouquinistes, 5 rue Coma Cheric. www.lesjoyeuxbouquinistes.ca.cx

n La compagnie Boramar

L’histoire du festival de théâtre de Collioure et de la compagnie du Boramar remonte à l’époque des premières présentations de spectacles poétiques dans la petite salle de la reine en 1992, jusqu’à ce festival 2013. L’édition de 2013 est placée sous le signe de la farce à travers la création du Médecin malgré lui, de Molière.

Ecrite après le Misanthrope, la pièce reprend l’esprit de la satyre, critiquant les charlatans de tous bords et autres arnaqueurs qui profitent de la crédulité et de la peur pour ruiner « le pauvre peuple ».

Festival de théâtre de Collioure, Le Médecin malgré lui, représentations dans la cour du Château royal de Collioure. Tél. 04 68 82 15 47.

Que faire à Collioure ?

• Visiter la ville et ses monuments

L’Office de Tourisme se mettra en quatre pour vous satisfaire et fournir les documents indispensables à la visite de la ville : le Moré, ancien quartier des marins avec le fort Miradou qui le domine; la chapelle Saint-Vincent ; Le moulin à vent transformé en moulin à huile ; le couvent et le cloître des Dominicains, en cours de restauration, en face du musée d’art moderne… Et bien d’autres merveilles. L’O.T. propose également d’autres activités pour bouger : balades en mer, sentiers de randonnées, plongée … Office de Tourisme, place du 18 Juin. Tél. 04 68 82 15 47. www.collioure.net

• Le château Royal, propriété du Conseil Général, abrite des expositions et accueille des manifestations, la prochaine du 15 au 31 août est dédiée à Dali. Tél. 04 68 82 06 43.

• L’Eglise Notre-Dame des Anges et le clocher qui servait de fanal pour le port avec son maître autel en bois doré à la feuille d’or.

• Fort de Taillefer, il abrite un atelier de coutellerie, route des crêtes. Tél. 06 81 49 38 40.

• Le Fort Saint-Elme, aujourd’hui propriété privée dans laquelle sont organisées différentes manifestations. La visite est gratuite. Tél.06 64 61 82 42. www.fortsaintelme.fr

• La tombe d’Antonio Machado, poète et humaniste, une boîte aux lettres recueille les messages adressés au poète. Et celle du romancier britannique Patrick O’Brian qui a rédigé pratiquement toute son œuvre à Collioure.

n Les saveurs de Collioure

• Le Banyuls, fameux vin doux naturel mais aussi les AOC Collioure rouge, rosé blanc. La ville est cernée par les vignerons récoltants, on a que l’embarras du choix. En ville, dégustation et visite guidée des caves, dans un monument historique du XIIIe siècle, le Cellier Dominicain, place Orphila. Tél. 04 68 82 05 63. www.dominicain.com

• Les anchois, depuis des siècles, font partie de la gastronomie catalane en général et de Collioure en particulier. On peut visiter des ateliers de dégustation, aussi incontournables que la peinture. Anchois Roque. Tél. 04 68 82 04 99. www.anchois-roque.com et Anchois Desclaux. Tél. 04 68 82 05 25. www.anchoisdesclaux.com

• Les chocolats ne sont pas une spécialité de Collioure, mais c’est dans cette cité que s’est installé un chocolatier d’exception, Olivier Bajard, meilleur ouvrier de France et champion du monde des métiers du dessert. Ses créations de pâtisseries sont aussi originales que délicieuses mais on trouve aussi des SaintHonorés élaborés dans la grande tradition. 16, rue de la République. Tél. 04 68 38 78 85. www.olivier-bajard.com

l’art-vues • page quinze • avril - mai
DOSSIER Céret et Collioure lieux d'inspirations artistiques
Lou Florian, un personnage haut en couleurs

Les lieux culturels et artistiques à ne pas manquer autour de ce territoire

Bien que les villes de Céret et Collioure offrent un riche patrimoine culturel, historique et artistique, il suffit cependant de faire quelques kilomètres pour découvrir d’autres joyaux que comprennent les Pyrénées-Orientales et la Catalogne. Entre musées, jardins exotiques, monuments historiques, cloîtres ou abbatiales, de nombreux sites méritent véritablement le détour.

n Banyuls-sur-Mer

(10 km de Collioure ; 42 km de Céret) :

• Musée Maillol.

Le musée Maillol se trouve dans la métairie de l’artiste, une ferme isolée dans la vallée de la Roume. Il présente d’importantes collections permanentes ayant appartenues à Dina Vierny, modèle du célèbre sculpteur. On peut y découvrir des œuvres allant de l’époque de Maillol à Kandinsky, des dessins, des artistes « primitifs modernes » tels que Picasso et Braque et des œuvres d’art contemporain. Des thématiques se dégagent et permettent de comprendre le cheminement de l’artiste et comment il influença ses contemporains. La tombe d’Aristide Maillol, dont le monument funéraire et son œuvre, « La Méditerranée », se trouvent dans le jardin qui introduit ce musée aménagé dans un atelier paisible et propice à la méditation. Vallée de la Roume. Tél. 04 68 88 57 11. www.museemaillol.com

n Saint-André

(12 km de Collioure ; 23 km de Céret) :

• Maison de l’Art Roman.

Ce musée présente l’histoire et l’architecture pré-romane et romane de l’Abbaye bénédictine de Saint-André et les situe dans leur contexte en Catalogne. Au cœur du vieux village, il présente des reproductions de sculptures de l’ancienne abbatiale et des pièces aujourd’hui dispersées dans d’autres sites. Des bornes interactives permettent une approche ludique et pédagogique de la visite. Allée de la Liberté. Tél. 04 68 89 04 85. www.saint-andre66.fr

n Elne (15 km de Collioure ; 29 km de Céret) :

• Maternité Suisse.

n Saint-Cyprien (16 km de Collioure ; 32 km de Céret) :

• Collections François Desnoyer.

Réparties sur deux musées situés au cœur du vieux village, ces collections regroupent la collection d’art contemporain, la collection d’art primitif et la collection François Desnoyer. Celle-ci est basée autour du leg en 1972 de l’artiste qui contient plus de 700 œuvres majeures d’art moderne : Maioll, Chagall, Gromaire… Rue Emile Zola. Tél. 04 68 21 06 96. www.collectionsdesaintcyprien.com

n Saint-Genis-des-Fontaines (16 km de Collioure ; 18 km de Céret) : • Cloître et Eglise abbatiale.

Construite en 780 par Sentimir et détruite au IXème siècle, elle est reconstruite au cours des décennies suivantes. L’église suit un plan de croix latine aux bras très marqués. La réfection du XIIème siècle a consisté à couvrir l’édifice de voûtes et à décorer la façade dans laquelle a été intégrée autour de la porte un linteau, œuvre majeure de la sculpture romane du XIème siècle. Le cloître a été construit à l’extrême fin de l’âge roman catalan. Sa spécificité se caractérise par la polychromie de ses marbres : le blanc de Céret, le rose de Villefranche-de-Conflent et le noir de Baixas. Rue Georges Clémenceau. Tél. 04 68 89 84 33. www.saint-genis-des-fontaines.com

n Passà (28 km de Collioure ; 20 km de Céret) :

• Prieuré Monastir Del Camp.

• Cellier des Templiers.

Située sur les hauteurs du village, en plein cœur du vignoble, cette cave d’élevage propose un circuit pédagogique et gourmand pour s’initier aux grands vins de Banyuls et de Collioure.

Tél. 04 68 98 36 92. www.banyuls.com

• Paule Margail à Banyuls

Installée depuis 40 ans à Saint-Cyprien, Paule Margail s’est bien intégrée dans la région. Elle déclare d’ailleurs « Je m’entends bien avec les Catalans qui me défendent beaucoup ». Pourtant, cette pétillante femme mûre qui n’a plus 20 ans depuis fort longtemps, semble avoir suffisamment de caractère pour affronter les importuns. Une pièce de la maison est transformée en atelier où l’artiste peint des tableaux grands formats de plus en plus abstraits. Son style et sa palette évoluent par périodes, selon l’inspiration. Il y a les tons de blancs inspirés par les Baux de Provence et leurs carrières. A son retour de Martinique et de Guadeloupe, les fleurs étranges, les enchevêtrements de végétaux ont envahi ses tableaux. Son dernier travail doit beaucoup à son voyage aux Etats-Unis, au Grand Canyon, les toiles en mémoire de ses impressions viennent d’être exposées à Saint-Cyprien, des grands formats de 120 x120 cm. Pendant toute la période de l’exposition, Paule Margail a donné des Master Class pour faire passer de sa passion aux autres. Plein de vie, son travail lui ressemble. Instinct, vitalité et force caractérisent ses œuvres : « Nul besoin de déchiffrer sa peinture, la cartographie de son espace coloré sert de fil conducteur dans les méandres de sa création », écrit Stéphanie Misme, commissaire de l’exposition de Saint-Cyprien. A suivre à Banyuls où Paule Margail expose au restaurant gastronomique " EL FANA ". www.paule-margail.fr

• Biodiversarium.

Dans les hauteurs de Banyuls-sur-Mer, le Jardin Méditerranéen du Mas de la Serre propose de découvrir les paysages locaux et plus de 300 espèces végétales. Sur le port, l’Aquarium est un des plus anciens de la côte méditerranéenne française. Organisé comme une promenade, ce parcours permet de découvrir la faune et la flore des Pyrénées-Orientales.

Tél. 04 68 88 73 39. www.biodiversarium.com

Construit en 1900, ce château a accueilli durant la période 19391944 des mamans sur le point d’accoucher internées dans les camps aux alentours. Grâce au courage et à la volonté d’une jeune infirmière de la Croix Rouge Suisse, Elisabeth Eidenbenz, plus de 600 enfants y sont tenus à l’écart des camps sordides, jusqu’à sa fermeture par les allemands en 1944. Achetée en 2005 par la ville, la Maternité Suisse d’Elne est aujourd’hui destinée à voir et à comprendre non seulement l’histoire d’un lieu, mais surtout le combat de cette femme. Route de Montescot. Tél. 04 68 37 83 71. www.ville-elne.fr

• Musée Terrus.

Inauguré en 1994, ce musée est dédié à Etienne Terrus, peintre ami de Maillol et de Matisse fasciné par les paysages et la luminosité du Roussillon. Deux expositions sont à découvrir au musée : « Terrus et ses amis » et « Peintres ayant séjourné à Elne ».

3, rue Porte Balaguer. Tél. 04 68 22 88 88. http://museeterrus.over-blog.com

Classé Monument historique depuis 1862, ce prieuré fondé à la demande de Charlemagne a réellement accueilli la communauté « Del Camp ». Cette majestueuse bâtisse quadrangulaire s’organise autour d’un cloître gothique et son église possède un portail de marbre blanc orné d’une double archivolte qui retombe sur des colonnes surmontées de chapiteaux. Ceux-ci présentent des thèmes et une technique qui font penser au Maître de Cabestany. Visites guidées toute l’année.

Tél. 04 68 38 80 71.

n Le Boulou (26 km de Collioure ; 10 km de Céret) : • Xavier Carbonell à la Galerie Espace des Arts

• Le Cloître et la Cathédrale. Elne, capitale ecclésiastique du Roussillon de 568 à 1602, en a gardé une magnifique cathédrale romane du Xème siècle ainsi qu’un cloître de marbre blanc veiné de bleu construit du XIIème au XIVème siècle. Ce cloître présente ainsi toute l’évolution de la sculpture médiévale roussillonnaise et invite à découvrir deux époques, deux styles, deux sensibilités : le Roman et le Gothique. Plateau des Garaffes. Tél. 04 68 22 70 90. www.ot-elne.fr

Depuis la fin du mois de mars, la Galerie Espace des Arts accueille les toiles du peintre catalan Xavier Carbonell sur le thème des villes américaines. « Son œuvre présente une sensualité très particulière et ses tableaux ont un grand pouvoir de suggestion, tout en transmettant une atmosphère hors du temps, ainsi qu’une certaine nostalgie. Il y parvient grâce à son utilisation de la couleur, des textures et à la composition sublime de ses strates de lumière et d’ombre, explique Joan Salavedra, président du Catalan institute of America. Xavier arrive à interpréter le monde qui l’entoure et à le traduire adéquatement, puis nous le présente avec les éléments essentiels pour pouvoir le contempler. Les sujets traités par Carbonell ne sont pas les thèmes classiques locaux, mais appartiennent définitivement à ce monde ». Jusqu’au 3 mai à la Galerie Espace des Arts - rue des écoles au Boulou. Tél. 04 68 83 36 32. www.espacedesarts.pro

DOSSIER Céret et Collioure lieux d'inspirations artistiques
Maison de l’Art Roman près de l’église à Saint-André Cellier des Templiers
l’art-vues • page seize • avril - mai
Le Cloître de marbre blanc d’Elne

n Maureillas-las-Illas (28 km de Collioure ; 7 km de Céret) :

• Musée du Liège.

Fondé par d’anciens bouchonniers et des habitants de la commune, le musée permet de découvrir la vie du chêne liège, son écologie, sa récolte, sa valorisation pour arriver à la présentation de ses multiples utilisations.

Il présente les outils et les opérations servant à la fabrication des bouchons, ainsi que les nombreuses utilisations du liège. Avenue Maréchal Joffre. Tél. 04 68 83 15 41. www.maureillas.fr

• Les fresques romanes de Saint-Martin de Fenollar Près de l’ancienne voie Domitia, à moins de 10 km de Céret, l’église Saint-Martin de Fenollar, préromane, est réputée pour ses fresques romanes représentant l’Incarnation, la vision de la Majestas Domini inspirée par l’Apocalypse. Cette œuvre singulière impressionna des artistes tels que Picasso et Braque. Saint-Martin de Fenollar, Maureillas. Tél. 04 68 87 73 82.

n Ponteilla (30 km de Collioure ; 23 km de Céret) : • Jardin exotique.

Sur 3 hectares, le Jardin exotique de Ponteilla présente une flore variée des cinq continents à travers plus de 1800 variétés de plantes. Des panneaux et des expositions rendent la visite intéressante et permettent notamment de développer l’intérêt du jeune public.

Ouvert du 30 mai au 12 septembre. Route de Nyls.

Tél. 04 68 53 22 44.

n Le Perthus (33 km de Collioure ; 15 km de Céret) :

Du côté de l’Espagne :

Monzó ou Ferderic Amat. Le musée possède un centre de documentation et de recherche, un auditorium et un espace consacré aux activités de plein air.

Hotel París - Carrer de Sant-Pere. Tél. +34 972 504 585.

• Musée de l’Empordà.

Ce musée renferme l’une des plus remarquables collections d’art de la Catalogne. Créé en 1946, il possède un fonds dont l’histoire remonté à la fin du XIXème siècle. L’exposition permanente comprend les collections d’archéologie, de peinture baroque et d’art de l’Empordà. Parallèlement le musée organise régulièrement des expositions temporaires autour de l’expérimentation et de la réflexion sur la création artistique contemporaine. Sur la Rambla. Tél. +34 972 502 305.

• Château de Sant Ferran

n La Jonquère (39 km de Collioure ; 21 km de Céret) :

• Musée Mémorial de l’Exil (MUME).

Consacré à la mémoire, à l’histoire et à la réflexion critique, ce musée se place comme un centre d’interprétation qui rappelle les exils que provoqua la guerre civile de l’Espagne et de la Catalogne. En 1939, les troupes de Franco occupent victorieusement Barcelone et des millions de personnes quittent le pays à travers l’Empordà pour échapper à la terreur fasciste. La sortie se fait alors par le village de La Jonquère. Sur plus de 1600 m2, il rappelle aujourd’hui ce chapitre dramatique de l’histoire de l’Espagne Jusqu’au 5 mai, le musée présente l’exposition « Memorial Retirada » de Philippe Domergue : une réappropriation plastique des photographies prises par Manuel Moros lors de La Retirada en 1939. Rue Major. Tél. +34 972 556 533. www.museuexili.cat

n Cadaquès (58 km de Collioure ; 76 km de Céret) :

• Maison-musée Salvador Dalí. Seule résidence stable de Salvador Dalí, la maison de Portlligat fut l’endroit ou il a vécu et travaillé régulièrement jusqu’à la mort de Gala, sa femme, en 1982.

Les modifications et agrandissements successifs ont donné forme à une structure labyrinthique qui se disperse et ondule au gré d’une succession de petits espaces reliés par d’étroits corridors, de petits dénivelés et des voies sans issue.

La décoration, ainsi que les multiples objets et souvenirs ayant appartenu aux Dalí, rendent ces espaces particulièrement chaleureux. On peut y visiter l’atelier du peintre, la bibliothèque, les chambres et le jardin.

Plus grande fortification militaire d’Europe, le Château de Sant Ferran a été construit au XVIIIème siècle. Occupant plus de 32 hectares, il pouvait accueillir plus de 6 000 hommes d’armes. Plus grand monument de Catalogne, en excellent état de conservation, il est régulièrement ouvert au public et des visites guidées permettent de découvrir les caractéristiques de la forteresse.

Pujada del Castell. Tél. +34 972 506 094. www.lesfortalesescatalanes.info

n Peralada (65 km de Collioure ; 45 km de Céret) :

• Château de Peralada.

Bâti au XIVème siècle sur les ruines d’un précédant château détruit par les troupes de Philippe III, le Château de Paralada possède un patrimoine impressionnant. Entre l’Eglise Gothique de Carmen et son Cloître Jardin, sa bibliothèque est l’une de ses principales merveilles avec plus de 80 000 volumes, dont 200 incunables et 700 qualifiés de très rares ou uniques. La plus belle collection est celle des œuvres de Cervantes avec plus de 5000 exemplaires de l’auteur castillan. Le Château abrite également le musée du Vin qui présente plus de 700 objets dont certains datent du XIVème siècle.

• Fort de Bellegarde. Construit par Vauban au XVIIIème siècle, ce fort est un chef d’œuvre d’architecture militaire. Il visait à surveiller les deux points d’entrées les plus aisés vers la France : les cols du Perthus et de Panissars. De sa terrasse, sa vue est unique sur la plaine du Roussillon et de l’Empordà.

Tél. 04 68 56 49 70. http://le-perthus.com

n Thuir (34 km de Collioure ; 23 km de Céret) :

• Caves Byrrh de Thuir.

En 1866, les frères Violet créent la société Byrrh qui permet de commercialiser leur célèbre apéritif, mariage de vin et de plantes aromatiques. En 1891, ils construisent au cœur de Thuir, de nouvelles caves qui seront pendant longtemps à la pointe du progrès (avec notamment la plus grande cuve en chaîne du monde) puis reliées au réseau ferroviaire en 1911. La gare est l’œuvre de Gustave Eiffel et fonctionna jusqu’en 1989.

Boulevard Violet. Tél. 04 68 53 45 86. www.byrrh.com

n Prats-de-Mollo-la-Preste

(64 km de Collioure ; 32 km de Céret) :

• Fort Lagarde.

Destiné à surveiller la frontière franco-espagnole, le Fort Lagarde domine la ville fortifiée. Au cœur du monument, une tour à signaux médiévale domine le donjon, renforcé à partir de 1686 par Vauban. Une voie de repli militaire relie le Fort à la ville créant ainsi un ensemble architectural remarquable.

Place Le Foiral. Tél. 04 68 98 53 65. www.pratsdemollolapreste.com

Calle Port LLigat. Tél. +34 972 251 015.

n Figueras (61 km de Collioure ; 44 km de Céret) : • Théâtre-Musée Dalí.

Plus grand des objets surréalistes du monde, il est installé dans une construction du XIXème siècle qui fut l’ancien Théâtre Municipal, détruit à la fin de la guerre civile. C’est sur ses ruines que Salvador Dalí décida de construire son musée.

Inauguré en 1974, il renferme le plus large éventail d’œuvres décrivant la trajectoire artistique de Salvador, de ses premières expériences de peintre à celles de la fin de sa vie, en passant par ses créations surréalistes.

Les différentes collections administrées par la Fondation GalaSalvador Dalí comprennent toutes sortes d’œuvres d’art : peintures, dessins, sculptures, gravures, installations, hologrammes, stéréoscopies, photographies… Environ 4 000 pièces au total. Sur celles-ci, plus de 1 500 sont exposées au Théâtre-Musée Dalí.

Place Gala-Salvador Dalí. Tél. +34 972 677 500. www.salvador-dali.org

• Musée du Jouet de Catalogne.

Inauguré en 1982 dans les dépendances de l’ancien Hôtel París sur la Rambla de Figueras, ce musée rassemble plus de 4 000 pièces entre zootropes, mécanos, théâtres de poche, animaux et chevaux de carton, dînettes, ballons, toupies, avions, voitures, trains, poupées, marionnettes… Certains jouets ont appartenu à des personnalités célèbres telles que Anna Maria et Salvador Dalí, Federico García Lorca, Joan Miró, Josep Palau i Fabre, Joan Brossa, Quim

Chaque été, le château reçoit le festival international de musique Castell de Peralada. Considéré comme l’un des plus grands événements culturels de la Costa Brava et de toute la Catalogne, il y en a pour tous les goûts : concert, symphonie, chorale, opéra, théâtre, jazz, musique de chambre, musique pop.

Cette année, Paco de Lucia est annoncé pour le 9 août, tandis que la soprano américaine Sondra Radvanovsky chantera l’opéra Norma de Bellini le 6 août.

Place del Carmen. Tél. +34 972 538 125.

www.museucastellperalada.com

n Pùbol - La Pera

(94 km de Collioure ; 85 km de Céret) : • Château Gala Dalí.

Ouvert depuis 1996, ce Château permet de découvrir une demeure médiévale où Salvador Dalí matérialisa une débordante activité créatrice en pensant à une personne : Gala.

Cet espace est devenu le dernier atelier de Dalí. La décoration intérieure repose sur le baroque des textiles, l’ornementation picturale des murs, le trompe-l’œil, les antiquités, les symboles à caractère romantique... Le tout compose un lieu clos, mystérieux, intime, austère et sobre.

Place Gala Dalí. Tél. + 34 972 488 655.

l’art-vues • page dix-sept • avril - mai
et Collioure
DOSSIER Céret
lieux d'inspirations artistiques
« Mémorial retirada » de Philippe Domergue au MUME Fort de Bellegarde au Perthus Château de Peralada

n Cet asile de l’ignorance ***

Découvert au Domaine d’O, Cet asile de l’ignorance est un magnifique hommage à un grand philosophe, Spinoza, dont Didier Mahieu a adapté et mis en scène les textes pour un Jean-Marc Bourg éblouissant, aussi lumineux que les paroles qu’il nous livre. C’est un spectacle dont on ressort intelligent, ce n’est pas toujours le cas quand, sous prétexte d’intellectualiser, on assomme le spectateur avec des textes fumeux. Ici, le comédien a bien assimilé la pensée de Spinoza pour nous la restituer comme venant de lui. Pour nous aider, il évolue dans un atelier où il ponce du verre et des lentilles. Nous sommes dans un univers scientifique où le monde est vu à la loupe, à travers un microscope ou un télescope. Perspectives multipliées comme celle de l’univers qui nous entoure. Des images projetées et un éclairage somptueux favorisent l’approche philosophique, on se laisse guider par la voix de Jean-Marc Bourg. Dès 15 ans on peut entrer dans ce spectacle sans en perdre une seconde. Si vous ne l’avez pas vu, deux séances sont programmées à Sète le 15 mai. Dépêchez-vous, il n’y aura pas de place pour tout le monde

Mardi 14 mai, 15h et 20h30, Chai Skalli à Sète. Tél. 04 67 74 66 97. www.scenenationale-sete-bassindethau.com

n Lucrèce Borgia **

n En attendant Godot **

Se confiant à Michel Polac en 1952 à propos de sa pièce En attendant Godot , Beckett écrivait « ne pas avoir d’idée sur elle… Je ne sais pas plus sur les personnages que ce qu’ils disent… Quant à vouloir trouver à tout cela un sens plus large et plus élevé… Je suis incapable d’en voir l’intérêt.» Depuis cette époque, tous les metteurs en scène ont tenté de trouver un sens à cette pièce devenue un classique du répertoire contemporain. En oubliant l’essentiel, il n’y en pas. En oubliant de lire seulement ce que Beckett avait écrit. Du coup, on a eu droit à des productions plus ou moins heureuses, plus ou moins hasardeuses. Philippe Chanuel imaginait Vladimir et Estragon en panne dans le désert, un peu comme Saint-Exupéry rencontrant Le Petit Prince. Bernard Levy se basant sur les allusions à la Durance y voyait des résistants attendant un passeur, à ce jour la plus belle production, la plus fine.

Car malgré cette transposition ou à cause de cela, l’absurdité de l’attente et son humour sousjacent n’étaient pas affaiblis. Malheureusement, Marie Lamachère a cru qu’en imaginant une scénographie remarquable elle pouvait laisser passer sa lecture hurlante jusqu’à la vocifération, agitée telle une tornade. Elle est libre de voir tout cela. Mais le texte de Beckett en prend un sacré coup, on ne l’entend plus, on ne le comprend plus.

Le sommet est atteint lorsque Lucky se met à penser, les trois autres entreprennent une danse de mort débridée qui fait se pâmer les lycéens et laisse pantois une bonne partie de la salle. Pour l’arbre, planté au milieu de la salle face à l’arbre projeté sur scène, pour la performance des comédiens, pour le texte, pour s’interroger sur le sens de l’attente, on peut aller jusqu’à Clermont-l’Hérault voir En attendant Godot.

Jeudi 18 avril, Théâtre de Clermont-l’Hérault. Tél. 04 67 96 31 63. www.theatreclermontlherault.fr

n Les amours vulnérables ***

Encore un spectacle bancal comme cette année nous en a trop souvent réservés. Cette création, Les amours vulnérables de Desdémone et Othello d’après Shakespeare était très attendue. L’affiche avait de quoi séduire, Denis Lavant face à Sapho, un chanteur de rap dans le rôle du Maure et Razerka Ben Sadia-Lavant à la mise en scène. On nous avait dit que s’inspirant d’Othello de Shakespeare, Razerka Ben Sadia-Lavant posait l’enjeu du spectacle : à travers l’amour de Desdémone et Othello, montrer la beauté de la civilisation dans ce qu’elle a de vital et fragile. Or, tout n’est que laideur, costumes, scénographie, rapports humains.

En revanche, on a applaudit aux interventions de Sapho et à la musique qui font écho au spectacle, c’est le plus souvent pertinent. On a beaucoup aimé le jeu d’Alexandre Fournier, une Desdémone qui fera date ainsi que Claire Sermonne, magnifique Amelia (sauf lorsqu’elle joue les danseuses du Crazy Horse) et au diabolique Iago, divinement joué par Denis Lavant. Et évidemment, l’ombre de Shakespeare qui planait sur ce drame de la jalousie devenu mythique. Cela ne suffit pas malheureusement pour applaudir sans réserve.

Mardi 16 avril, Théâtre de l’Archipel à Perpignan. Tel. 04 68 62 62 00.

www.theatredelarchipel.org

n La mastication des morts ***

Malgré de nombreuses réserves, on ne peut pas laisser passer Lucrèce Borgia sans y aller. Et cela pour deux raisons essentielles. D’abord, pour le texte magnifique de Victor Hugo, une de ses pièces les plus abouties. Le poète s’y montre dramaturge exceptionnel. Il nous tient en haleine jusqu’au bout ; il abandonne les vers pour la prose. Sa langue fulgurante explose pour raconter l’histoire de cette famille où le pape a une fille, où frère et sœur enfantent, où on s’entretue comme on se sert la main dans les venelles de Venise. Pour Hugo, Lucrèce n’est pas aussi « monstre » que l’histoire nous l’a imposé. Non, elle est d’abord victime de la phallocratie ambiante. Elle est surtout une mère aimante jusqu’au sacrifice. Et c’est ce qui touche Hugo, la rédemption par l’amour. L’autre raison essentielle, c’est l’interprétation de Marina Hands qui donne toute les facettes de l’héroïne avec sensibilité et une grande jouissance dans la façon de s’emparer de ce personnage hors du commun. Elle est éblouissante et se montre digne fille de la lumineuse Ludmilla Mickaël. Accrochez-vous à elle et au verbe d’Hugo, vous parviendrez sans soute à oublier le reste. Les 6 et 7 mai,Théâtre de l’Archipel à Perpignan. Tél. 04 68 62 62 00. www.theatredelarchipel.org

Un petit bijou ! La mastication des morts est certainement un des spectacles les plus tendres, les plus joyeux qu’il nous a été donné de voir dans la région. Nicolas Héredia donne chair au texte de Patrick Kermann. Pour faire court : les morts d’un petit cimetière racontent l’histoire d’un petit village. Ils ressuscitent les secrets, les intrigues, les tragédies qui ont émaillé leur vie sur terre ou dont ils ont été les témoins ou les passeurs. Des dialogues concis, truculents que nous livre un comédien plein de talent avec justesse et simplicité. Il nous émeut parfois avec cette mastication des mots des morts. On pourrait craindre l’horreur des tombes qui s’ouvrent, d’une mise en scène trash, non, Nicolas Heredia se contente de dire sans sombrer dans le surjeu. Un spectacle surprenant et irrésistible qui séduira dès l’adolescence.

Mardi 16 avril, La Tuilerie à Bédarieux. Tél. 04 67 95 48 27. www.bedarieux.fr

l’art-vues • page dix-neuf • avril - mai par MCH L’ART-VUES A VU à vous de voir
© D. Oliver Fierro © Nicolas Joubard.

TEMPS FORTS

Beaucoup de créations régionales en cette fin de saison. Lorsque l’on sait à combien de difficultés se heurtent les créateurs régionaux, il est de notre devoir de citoyen d’aller les soutenir en allant voir leurs spectacles. Mais aussi quelques événements qui ne doivent pas les cacher.

Soyez curieux, voyez tout !

Théâtre n L’Italie à L’Archipel

Doménech Reixach poursuit son focus sur l’Italie avec deux spectacles de théâtre, très originaux. Piccoli Sentimenti a été rêvé par Antonio Catalano et Alain Moreau. Catalano, proche de l’art brut dont il s’inspire pour ses marionnettes, a créé un monde loufoque et sensible. Alain Moreau sur sa proposition a écrit, mis en scène et scénographié le spectacle. Les enfants, placés en bord de scène, sont invités à suivre les aventures d’un tout petit héros et à s’émerveiller. Risotto, d’Amadeo Fago et Fabrizio Beggiato raconte l’amitié qui lie un scénographe, cinéaste et comédien à un professeur d’université à Rome. Ils évoquent les moments partagés, leur adolescence non sans nostalgie pour les années 70. Ils parlent avec les mains, tout en cuisinant un risotto, normal, ils sont Italiens. Cette savoureuse soirée s’achève dans le partage, 22 au 24 mai. Focus sur l’Italie,Théâtre de l’Archipel à Perpignan. Tél. 04 68 62 62 00. www.theatredelarchipel.org

n Tous ceux qui tombent

Jacques Nichet, le retour ! Et quel retour avec Tous ceux qui tombent, pièce radiophonique en trois dimensions, de Beckett. Une expérience est proposée aux spectateurs auditeurs par respect pour l’œuvre de Beckett. Ils sont donc allongés dans des transats, dans le noir total, guidés seulement par la voix de comédiens de rêve : Edith Scob, Michaël Lonsdale, François Toumarkine, Philippe Fretun, Pierre Baux, Dominique Pinon, Mouss, Laurence Mayor, Camille Grandville, Jeanne Duquesne et Mireille Mosse. Jacques Nichet explique son choix : « Je souhaite de tout cœur pouvoir participer avec vous à une expérience hors normes : redonner vie au chef d’œuvre inconnu de Beckett, non pas sur scène, l’auteur l’a expressément interdit, mais à l’intérieur d’un espace sonore théâtral où circuleraient des voix fantômes. Le public serait bel et bien averti, il viendrait entendre une pièce et non la voir. » L’expérience vaut le coup d’aller à Alès à la rencontre de ce texte magnifique. Les 14 et 15 mai, Le Cratère, Scène Nationale d’Alès. Tél.04 66 52 52 64. www.lecratere.fr

n Le jeu de l’amour et du hasard

Un spectacle joué par la Comédie Française est en soi un événement. Si parfois les mises en scènes sont contestables, on a l’assurance d’entendre un grand texte du répertoire. Au théâtre de Béziers, en co-accueil avec sortieOuest, c’est donc Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux. Le public ne découvrira pas la pièce, très célèbre, mais la mise en scène de Galin Stoev, artiste d’origine bulgare, qui signe également la scénographie. Promise à Dorante, Silvia obtient de son père de faire la connaissance de son prétendant sous le masque de sa servante Lisette, qui jouera le rôle de sa maîtresse. Evidemment Dorante a eu la même idée ! Comment Marivaux parvient à retourner la situation, c’est ce que révèle la pièce. Mais il faut attendre la fin pour connaître le dénouement. La critique a salué la réussite de cette mise en scène au service du chef d’œuvre de Marivaux.

Du 16 au 18 avril, Théâtre de Béziers. Tél. 04 67 36 82 82. www.ville-beziers.fr

n Carte blanche à David Ayala à SortieOuest

A la faveur de l’invitation de l’équipe du théâtre d’être pendant 3 ans, compagnie en résidence à sortieOuest, David Ayala a imaginé une carte blanche, Les Infinis Turbulents, en forme de marathon de 15h à minuit pour débuter l’aventure. « Une journée de souvenirs, de chantiers futurs, de créations et propositions nouvelles, de festivités pour célébrer entre autre les 17 ans de la compagnie », souligne David Ayla. Autour de lui : Fabienne Augié, Alexandre Morand, Véronique Ruggia, Roger Cornillac… Une belle occasion de découvrir ou de revoir des « éclats » spectacles qui restent présents dans la mémoire de ceux qui ont eu le bonheur de les voir, tels que : Scanner de G. Debord ; Toto le momo d’Artaud ; Armatimon/furie des nantis de Shakespeare et Bond ; Ma peau sur la table de Céline et Copies 21 visages de C. Churchill. Des instants de partage : débats, repas, bals vont rythmer cette journée jalonnée de surprises. Les Infinis Turbulents, samedi 13 avril, sortieOuest, Domaine de Bayssan à Béziers.

Tél. 04 67 28 37 32. www.sortieouest.fr

n Dopo la battaglia

Le connaisseurs l’auront déjà compris Dopo la Battaglia est un spectacle de et avec Pippo Delbono.

L’artiste le plus passionnant d’Italie livre ses intentions : « dans cet espace gris où je crée mon nouveau spectacle, je vois un lieu physique de détention, d’emprisonnement, d’isolement, mais aussi un lieu mental d’enfermement de l’esprit, incapable de trouver une liberté, une lucidité. Toujours plus incarcérés dans cette schizophrénie entre un corps et une âme, entre une idée de chefs, de souverains, de Dieu dominant et une idée d’homme qui doit se soumettre toujours plus ». Dis comme ça, on peut penser à un spectacle très sombre. Il le sera peut-être mais l’univers esthétique de Pipo Delbono transfigure le gris, la musique d’Alxander Balanescu en direct, la chorégraphie en hommage à Pina Bausch offrent des échappées incroyables de lumière. Un spectacle événement co-accueilli par sortieOuest et le théâtre des 13 Vents. Bus au départ de sortieOuest le 17 mai.

Dopo la battaglia, 14 au 17 mai, Théâtre des 13 Vents à Montpellier. Tél. 04 67 99 25 00. www.theatre-13vents.com

n Une fin de saison intense au CDN

Outre Dopo la Battaglia co-accueilli avec sortie-Ouest, le CDN promet une kyrielle de découvertes à son public. Tout d’abord une création, La nuit tombe… , texte et mise en scène Guillaume Vincent.

« J’ai cherché à retranscrire un monde non pas réaliste mais un monde qui vrille sous le poids du réel. Un monde où la réalité se substitue au fantasme », telles sont les intentions de l’auteur. L’intrigue : dans une chambre d’hôtel, loin, très loin, trois histoires se succèdent, se contaminent. Tout se passe dans cet espace unique et anonyme dont les murs conservent en mémoire le passage de ses hôtes d’un soir. Un lieu de tous les possibles, y compris les plus cauchemardesques… A découvrir du 16 au 19 avril.

Autre création Kalashnikov, du 22 au 24 mai, attention petite jauge de 100 personnes. Ce spectacle, de Stéphane Guérin s’apparente au cabaret trash. Il passe en revue les folies mythologiques d’aujourd’hui, Cac 40, Marine Le Pen ou Lady Gaga. Ça tire à vue dans tous les sens dans une explosion de répliques qui tuent.

Encore une petite jauge pour Sainte dans l’incendie, du 28 au 31 mai. « Il y a deux ans, le travail avec la comédienne Laurence Vielle a été un révélateur de quelque chose de très personnel qui revient de loin : un poème d’une vingtaine de pages, que j’avais écrit il y plus de dix ans, à partir de plusieurs milliers de fragments annotés dans des carnets. Leur montage/collage autour de la figure rayonnante de Jeanne d’Arc fut baptisé Sainte dans l’Incendie ». Visiblement Laurence Vielle s’est emparée du texte pour l’habiter. Tous les critiques ont été bouleversés.

Récital emphatique, en clap de fin, de et avec Michel Fau qui se réinvente sur scène en star du music-hall, en diva pour le plus improbable des récitals.

Théâtre des 13 Vents, Domaine de Grammont à Montpellier.

Tél. 04 67 99 25 00.

www.theatre-13vents.com

l’art-vues • page vingt • avril - mai
« Risotto » d’Amadeo Fago et Fabrizio Beggiato

Théâtre

■ Des talents d’ici à Carcassonne

En attendant le festival qui débute fin juin, la saison s’achève au Théâtre Jean-Alary. A suivre avec intérêt les deux spectacles proposés par des compagnies installées en région. Le 17 avril, Dominique Ferrier met en scène Dom Juan de Molière avec une distribution éblouissante de comédiens d’ici : Ludivine Bluche, Brice Carayol, Anne-Marie Clergue, Laurent Dupuy, Christelle Glize, Dominique Ferrier et Patrick Oton, lumières du magicien Pierre Heydorff. « Molière a écrit une comédie, nous jouerons donc la comédie, rien que la comédie ! » insiste Dominique Ferrier. Rassurant donc. Le 18 avril, Les jolies loques, d’après Jehan-Rictus par la cie Théâtre de l’Hyménée, basée dans l’Aude. Philippe Chapelot met en scène et joue un pauvre sur un banc, au milieu d’un monde indifférent. Le comédien a tenté de donner la parole à ce pauvre, à notre porte. Un texte oublié de la Belle époque qui ne le fut pas pour tous. Le dialogue finit par s’instaurer avec un musicien des rues, Philippe Delzers à l’accordéon.

Théâtre Jean-Alary, 6, rue Courtejaire, Carcassonne. Tél 04 68 77 70 99. www.carcassonne.org

■ Les Mystères de Paris à Lattes

On a tous en mémoire la touchante figure de Fleur-de-Marie, cette jeune orpheline que la misère a conduite à la prostitution. Le roman d’Eugène Sue, paru en feuilleton dans le Journal des Débats, était attendu avec impatience. D’après Théophole Gautier qui n’a guère le sens des nuances « Des malades ont attendu la fin de Mystères de Paris pour mourir ». Les heureux spectateurs de Lattes n’auront qu’un peu plus de deux heures pour découvrir le dénouement. En effet, 2h15, c’est la durée du spectacle, roman théâtralisé, mis en scène par William Mesguich dans l’adaptation de Charlotte Escamez. On retrouve outre Fleur-de-Marie, son protecteur Rodolphe, le notaire, l’ouvrier, le chourineur, le bourgeois. On se pose encore et toujours la question de la misère aujourd’hui, cette belle fresque historico-romanesque est là pour nous le rappeler.

Jeudi 18 avril, Théâtre Jacques-Cœur à Lattes. Tél. 04 99 52 95 00.

Danse

■ Miracle d’Anne Lopez

Artiste associée au théâtre de Nîmes, Anne Lopez réserve aux spectateurs de sa ville d’accueil, le privilège de découvrir sa dernière création, Miracle dont François Lopez a composé la musique, le 14 mai. Inspirés par Miracle à Milan de Vittorio de Sica, film clé du néoréalisme italien, Anne et François Lopez démultiplient les péripéties de clochards qui trouvent du pétrole dans leur terrain vague. Face à la naïveté des pauvres et à l’avidité des puissants, peut-on croire au miracle ? Cette pièce au croisement des arts atteste des richesses trépidantes d’une chorégraphe pleine d’humour. Un miracle est-il possible ? Cette fable sociable et optimiste puise dans le fantastique et lance un appel pour une vie plus douce et souriante. Mardi 14 mai, Théâtre de Nîmes . Tél. 04 66 36 65 00. www.theatredenimes.com.

Jeudi 16 mai,Théâtre de l’Archipel à Perpignan. Tél. 04 68 62 62 00. www.theatredelarchipel.org

■ Entrez dans la danse

• A Narbonne

La saison de Narbonne s’achève en mouvement. Trois spectacles de danse, trois styles de chorégraphies. Le Ballet du Grand Théâtre de Genève dirigé par Philippe Cohen poursuit dans sa voie, celle de la création s’appuyant sur les fondements de la danse pour les magnifier. Au programme Sed Lux Permanet, chorégraphie de Ken Ossola, sur le Requiem de Fauré et Glory, chorégraphie de Andonis Foniadakis, musique de Haendel, le 16 avril. Vous désirez ? Compagnie des Equilibres, danse hip hop, chorégraphie Céline Lefevre. Née à la fin des années 70, cette forme de danse a d’abord été l’apanage des garçons avant qu’ils n’acceptent les filles. François Berdeaux met en scène ce spectacle traitant du désir, du fantasme à travers des tableaux proche du style cabaret, le 19 avril. De Flamencas de et avec Marco Flores, on ne vous en dit pas plus. Chant et guitare sont également là pour accompagner ce pur moment de flamenco, intense, élégant, lumineux. A la fois traditionnel et moderne. Théâtre Scène Nationale de Narbonne. Tél. 04 68 90 90 20. www.letheatre-narbonne.com

Cirque

■ Morsure

Passage de témoin au cirque Rasposo. Après avoir mis en scène quinze créations, Fanny Molliens transmet à sa fille Marie la direction artistique de la compagnie avec ce nouveau projet, Morsure, en co accueil avec Les Pôles Cirque, Verrerie d’Alès Mais pas loin, en bordure de piste la mère veille sur l’éclosion de la fille, dont elle devient l’assistante. Dans Morsure, Marie Molliens, fildefériste, questionne les codes circassiens à travers un regard actuel, révélant des instants de dépassement, des mises en danger du corps et dévoile une façon féroce et intime de percevoir la noirceur des désirs coupables et des amertumes ravalées, dans la continuité de la dernière œuvre crée par Fanny, Le chant du Dindon. A travers cette nouvelle création résolument tournée vers l’avenir, six acrobates et trois musiciens expriment à la fois, une délicatesse charnelle et une vulnérabilité, l’impuissance à revenir en arrière et une certaine mélancolie, l’acharnement de la fatalité et la beauté fugitive de l’instant. C’est une autopsie des âmes dans laquelle on saisit des fragments de vie, un combat devant le point de non-retour, une révolte intérieure à la Duras. Equilibres et portés, sur le fil ou à la barre russe, musique et voltige : le chapiteau se fait arène, espace intime et risqué, nous offrant un spectacle entre le raffinement du cinéma de Wong Kar Waï et la folie baroque de Fellini. Morsure met en scène la férocité des rapports humains, dans un cirque-théâtre traversé de manière spectaculaire par les violences et les peurs contemporaines. Le spectacle débute sa tournée en Languedoc par Frontignan, dans la cadre de la saison de la scène nationale de Sète, il ira ensuite en Biterrois, dans le cadre du Printemps des Comédiens, après avoir fait une halte à Narbonne. Pour cette année ce sera tout. Mais lorsqu’on sait que Le chant du dindon est passé dans presque toutes les villes de la région, Morsure a une longue vie en perspective.

Jusqu’au 19 avril, sauf les 15 et 18, Frontignan. Tél. 04 67 74 66 97. www.theatredesete.com ; du 22 au 25 mai, Le Théâtre, Narbonne. Tél : 04 68 90 90 20. www.letheatre-narbonne.com ; Les 8, 9, 11, 12, 14 et 15 juin, sortieOuest, Domaine de Bayssan. Tél. 04 67 28 37 32 www.printempsdescomediens.com

• A Alès

Danse aussi pour la fin de saison à Alès. David Wampach, artiste associé à la scène nationale, présente sa dernière chorégraphie, Sacre, créé dans le cadre de Montpellier Danse et Rite, un court métrage qu’il vient de réaliser, 16 et 17 mai. Sacre est librement inspiré du Sacre du Printemps de Stravinsky, dont il n’a conservé que quelques notes au début et à la fin. Ils ne sont plus que deux sur scène pour interpréter l’œuvre, Wampach lui-même et Tamar Shelef. Rite est inspiré par le mythe de Perséphone, revu et corrigé par Gide. Toute autre est la proposition de la chorégraphe Raphaëlle Delaunay, Bitter Sugar, qu’elle appelle « une revue nègre contemporaine », 28 mai. « J’ai eu le désir d’aller visiter les danses sociales de la communauté afro-américaines des années 20/30. Ces danses appelées danses swing ont forcé mon admiration par leur joie communicative », indique la chorégraphe. Au final, un spectacle joyeusement déluré.

Le Cratère, Scène Nationale d’Alès. Tél. 04 66 52 52 64. www.lecratere.fr

Jeune public

■ Dans le ventre du loup

Marion Aubert écrit pour le théâtre avec talent depuis longtemps. Tous ses textes sont joués soit par sa compagnie soit par d’autres. Aujourd’hui, elle s’adresse au jeune public avec Dans le ventre du loup, un spectacle hybride entre danse et théâtre, chorégraphié par Marion Lévy. L’histoire s’inspire des aventures des trois petits cochons qui fabriquent leur maison pendant que loup n’y est pas. Le loup arrive, justement et on connaît la suite. Cette fable évoque la paresse et l’oisiveté, supplantées par la nécessité de la prévoyance et de la responsabilité. Le spectacle est conçu comme une parabole de la construction de soi, dans un décor de papiers mouvants au gré de l’histoire et des musiques. Trois danseuses construisent leur maison et tentent d’échapper à l’autorité castratrice de la comédienne. A découvrir en famille dès 6 ans. Mardi 4 juin, Chai Skalli à Sète. Tél. 04 67 74 66 97.

www.scenenationale-sete-bassindethau.com

■ Le roi des bons

Présenté comme un enfantillage chorégraphique à faire frissonner et rire les enfants de 4 à 9 ans, Le roi des bons est inspiré du roman d’Henriette Bichonner. « Nous, Léon, roi par la grâce de nous-même, ordonnons afin qu’il soit fait selon notre seule volonté que tous les petits sujets invités en notre royaume ne soient point trop beaux. Nous ordonnons que tous les enfants s’enlaidissent. Souvenezvous qu’il vaut mieux une tête laide sur les épaules qu’une tête belle tranchée par terre. » Jeunes spectateurs de l’Archipel vous êtes avertis, c’est Halloween avant l’heure ! Sylvie Giron recrée la chorégraphie de Bernard Grandier ; un moment d’intense fantaisie qui verra le beau méchant roi gouverner au royaume de bons. Comment ? Allez-y voir. Mardi 28 mai, Théâtre de l’Archipel à Perpignan. Tél. 04 68 62 00. www.theatredelarchipel.org

l’art-vues • page vingt-deux • avril - mai par MCH
TEMPS FORTS
Le Ballet du Grand Théâtre de Genève à Narbonne
© Lucas Durey
© Michel Corbière
Cabane par la Cie Arcane Théâtre de la Mer à Port-la-Nouvelle ven. 12 avril à 18h30 Tél. 04 68 90 90 20 Et Blanche Aussi d’Aurélie Namur Théâtre des 13 Vents à Montpellier ven. 12 avril à 19h Tél. 04 67 99 25 00 Têtes mortes par la Cie Interstices Théâtre Le Périscope à Nîmes ven. 12 avril à 20h Tél. 04 66 76 10 56 Théâtre d’objet des philosophes de et par D. Houdart Théâtre du Chêne Noir à Avignon ven. 12 avril à 20h Tél.04 90 86 74 87 Thé à la menthe ou t’es citron ? de Danielle Navarro-HaudecoeurPalais des Congrès du Cap d’Agde ven. 12 avril à 21h Tél. 04 67 94 69 50 Vortex par la Cie Non Nova La Cigalière à Sérignan ven. 12 avril à 21h Tél. 04 67 28 37 32 15% de Bruno Meyssat Chai Skalli à Sète les 12 et 13 avril Tél. 04 67 74 66 97 Molière d’Oc de Marceau Esquieu Théâtre La Vista à Montpellier les 12, 13 et 14 avril Tél. 04 67 58 90 90 Mic Mac Mousse par la Cie Suforel Théâtre Lutéva à Lodève sam. 13 avril à 14h15 Tél. 04 67 88 86 44 Les Infinis Turbulents par la Cie La Nuit Remue SortieOuest à Béziers sam. 13 avril de 15h à minuit Tél. 04 67 28 37 32 Le vilain petit canard d’après H.C. Andersen Théâtre Jacques Cœur à Lattes sam. 13 avril à 16h Tél. 04 99 52 95 00 Tête à claques par la Cie Les Ateliers de la Colline Scène Nationale de Narbonne sam. 13 avril à 17h Tél. 04 68 90 90 20 Le début de la fin avec Richard Berry Théâtre Jean Alary à Carcassonne sam. 13 avril à 20h30 Tél. 04 68 77 70 99 Boucle d’Or et les 3 Napolitains d’après Emile Bravo Théâtre La Vista à Montpellier les 13 et 14 avril Tél. 04 67 58 90 90 L’Effet Papillon par la Cie Ongdam Théâtre de Poche à Sète les 13, 17 et 20 avril Tél. 04 67 74 02 83 Les pitoyables aventures de Tom Pouce par la Cie Effet MerThéâtre de Villeneuve-lès-Maguelone dim. 14 avril à 17h Tél. 04 67 69 58 00 Gramme d’âme de Mathilde Duclaux Théâtre Le Périscope à Nîmes les 15 et 16 avril Tél. 04 66 76 10 56 L’evasion de Kamo par la Cie Coup de Poker Espace des Anges à Mende mar. 16 avril à 18h30 Tél. 04 66 94 00 23 Chapeau de beurre et soulier de verre par la Cie Café-CrèmeCaves Ecoiffier à Alénya mar. 16 avril à 18h45 Tél. 04 68 37 38 88 Clandestiland d’Ali Merghache Théâtre Jean Vilar à Montpellier mar. 16 avril à 20h Tél. 04 67 40 41 39 Nuit blanche chez les Francis de Jean-Baptiste Artigas Théâtre Jean Alary à Carcassonne mar. 16 avril à 20h30 Tél. 04 68 77 70 99 Les amours vulnérables… de William Shakespeare Théâtre de l’Archipel à Perpignan mar. 16 avril à 20h30 Tél. 04 68 62 62 00 La mastication des morts La Tuilerie à Bédarieux mar. 16 avril à 21h Tél. 04 67 95 08 79 Tout mon amour de Laurent Mauvignier Théâtre de Nîmes les 16, 17 et 18 avril Tél. 04 66 36 65 00 Le Jeu de l’Amour et du Hasard de Marivaux Théâtre Municipal de Béziers les 16, 17 et 18 avril Tél. 04 67 36 82 82 La Nuit Tombe de Guillaume Vincent Théâtre des 13 Vents à Montpellier du 16 au 19 avril Tél. 04 67 99 25 00 L’après-midi d’un foehn par la Cie Non Nova Théâtre de la Mauvaise Tête à Marvejols mer. 17 avril à 14h30, 17h et 18h30Tél. 04 66 32 40 82 Le P’tit Léo par la Cie Scènes de vies Théâtre de l’Etang à Saint-Estève mer. 17 avril à 15h30 Tél. 04 68 38 34 95 Dom Juan de Molière Théâtre Jean Alary à Carcassonne mer. 17 avril à 20h30 Tél. 04 68 77 70 99 L’Adoptée de Joël Jouanneau Scène Nationale d’Alès les 17 et 18 avril Tél. 04 66 52 52 64 La Boîte à Rêves par la Cie Méli-Mômes Théâtre des Halles à Avignon les 17 et 18 avril Tél. 04 90 85 52 57 Le Magicien d’Oz de Virginie Dano Théâtre La Vista à Montpellier du 17 au 28 avril Tél. 04 67 58 90 90 En attendant Godot de Samuel Beckett Théâtre de Clermont-l’Hérault jeu. 18 avril à 19h Tél. 04 67 96 31 63 Les Jolies Loques d’après Jehan-Rictus Théâtre Jean Alary à Carcassonne jeu. 18 avril à 20h30 Tél. 04 68 77 70 99 Les Mystères de Paris d’Eugène Sue Théâtre Jacques Cœur à Lattes jeu. 18 avril à 20h30 Tél. 04 99 52 95 00 Lune et Lotre d’Erell Guillo Théâtre Le Périscope à Nîmes les 18 et 19 avril Tél. 04 66 76 10 56 Adultère par la Cie La Tripe du Bœuf Théâtre Jean Alary à Carcassonne ven. 19 avril à 20h30 Tél. 04 68 77 70 99 Mistero Buffo d’Alberto Garcia Sanchez Caves Ecoiffier à Alénya ven. 19 avril à 21h Tél. 04 68 37 38 88 Monsieur Fraize par la Cie SC Production Théâtre de Poche à Sète les 19, 20, 26 et 27 avril Tél. 04 67 74 02 83 L’île des esclaves par la Cie des Quatre Coins Théâtre Jacques Cœur à Lattes dim. 21 avril à 18h Tél. 04 99 52 95 00 L’après-midi d’un Foehn par la Cie Non Nova Théâtre Le Périscope à Nîmes mar. 23 avril à 10h30, 15h et 18h30Tél. 04 66 76 10 56 Alphabeta par la Cie Eclats de Scènes Théâtre de Poche à Sète du 24 au 27 avril Tél. 04 67 74 02 83 Le petit cabaret de Zack et Ness Théâtre de Poche à Sète du 1er au 4 mai Tél. 04 67 74 02 83 Hamelin de Jérémi Proietti Théâtre La Vista à Montpellier du 1er au 5 mai Tél. 04 67 58 90 90 Assedic, misère et chippendales Le Citron Givré à Narbonne les ven. et sam. jusqu’au 4 mai Tél. 04 68 91 64 77 Lucrèce Borgia de Victor Hugo Théâtre de l’Archipel à Perpignan les 6 et 7 mai Tél. 04 68 62 62 00 Une semaine chez les moules par la Cie Prod. Theachoc Théâtre de Poche à Sète les 10 et 12 mai Tél. 04 67 74 02 83 Le tartuffe nouveau de Jean-Pierre Pelaez La Cigalière à Sérignan sam. 11 mai à 21h Tél. 04 67 28 37 32 L’Apprentie Sage-femme de Karen Cushman Théâtre des Halles à Avignon les 11 et 12 mai Tél. 04 90 85 52 57 Cet asile de l’ignorance de Benoît de Spinoza Chai Skalli à Sète mar. 14 mai à 15h et 20h30 Tél. 04 67 74 66 97 L’affaire est dans le sac par la Cie Les Babas au Rhum Caves Ecoiffier à Alénya mar. 14 mai à 18h45 Tél. 04 68 37 38 88 Mes jambes si vous saviez… de Bruno Geslin Espace des Anges à Mende mar. 14 mai à 20h30 Tél. 04 66 94 00 23 La maison d’os avec Pierre Richard Théâtre de Cavaillon les 14 et 15 mai Tél. 04 90 78 64 64 Dopo la Battaglia de Pippo Delbono Théâtre des 13 Vents à Montpellier du 14 au 17 mai Tél. 04 67 99 25 00 Vous êtes tous nés pour rien par Didier Super Théâtre de Poche à Sète les 15 et 16 mai Tél. 04 67 74 02 83 La fête par le collectif De Quark Théâtre de la Mauvaise Tête à Marvejols ven. 17 mai à 20h30 Tél. 04 66 32 40 82 Couak par la Cie Glossophonie(s) Théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone sam. 18 mai à 17h Tél. 04 67 69 58 00 Kalashnikov de Stéphane Guérin Théâtre des 13 Vents à Montpellier du 22 au 24 mai Tél. 04 67 99 25 00 Terres ! par le Théâtre Nouvelle Génération Théâtre de Nîmes sam. 25 mai à 18h30 Tél. 04 66 36 65 00 Eloge de l’oisiveté par la Cie La Fabuleuse Troupe Caves Ecoiffier à Alénya sam. 25 mai à 21h Tél. 04 68 37 38 88 Risotto d’Amadeo Fago et Fabrizio Beggiato Théâtre de l’Archipel à Perpignan les 22, 23 et 24 mai Tél. 04 68 62 62 00 Sainte dans l’incendie de Laurent Fréchuret Théâtre des 13 Vents à Montpellier du 28 au 31 mai Tél. 04 67 99 25 00 Eh eau ! Où es-tu par la Cie Lutine Théâtre de l’Etang à Saint-Estève mer. 29 mai à 15h30 Tél. 04 68 38 34 95 Rencontres Théâtrales Caves Ecoiffier à Alénya du 29 mai au 2 juin Tél. 04 68 37 38 88 Récital Emphatique avec Michel Fau Théâtre des 13 Vents à Montpellier les 30 et 31 mai Tél. 04 67 99 25 00 Le 6ème jour par la Cie L’Entreprise Théâtre de la Mauvaise Tête à Marvejols les 30 et 31 mai Tél. 04 66 32 40 82 Les Ateliers du Grenier Théâtre de la Calade à Arles du 3 au 7 juin Tél. 04 90 93 05 23 Piccoli Sentimenti par la Cie TOF Théâtre Espace des Anges à Mende mar. 4 juin à 18h30 Tél. 04 66 94 00 23 Couak par la Cie Glossophonie(s) Théâtre de la Mauvaise Tête à Marvejols mer. 5 juin à 17h30 Tél. 04 66 32 40 82 Mare Nostrum Etc de Jean-Yves Picq Théâtre des Halles à Avignon les 7, 8 et 9 juin Tél. 04 90 85 52 57
AGENDA THÉÂTRE
Le début de la fin avec Richard Berry
l’art-vues • page vingt-trois • avril - mai ©
© Emile Zeizig
Les amours vulnérables de Desmonde et Othello Terres ! par le Théâtre Nouvelle Génération
Bernard Richebé

Cirque

■ L’instant K

Ceux qui aiment le cirque de création, le cirque simple et généreux où l’humour et la tendresse s’invitent au cours des numéros, ceux qui ont aimé 1, 2, 3 pommes doivent se précipiter à L’instant K, nouvelle création de la compagnie Daraomaï. Momo, Kaïros et Grome, forment un trio fantasque qui entraine le spectateur dans un voyage acrobatique, étonnant d’agilité. Champions des portées et du mat chinois, ils en connaissent toutes les combinaisons qu’ils renouvellent avec délice. L’instant K, c’est comme une trouée de lumière dans un ciel nuageux. C’est une porte sur le bonheur, un sauf-conduit pour l’amour, l’instant caché au cœur du temps, l’instant d’une pensée, l’instant d’une acrobatie, ces instants furtifs que nous apprenons tous à saisir pour mieux prendre notre temps.

Le cirque charme un vaste public dès 7 ans.

Vendredi 19 avril, Chai du Terral à SaintJean-de-Védas. Tal. 04 67 82 02 34.

Vendredi 26 avril, La Cigalière, parc Rayonnant à Sérignan. Tél. 04 67 326 326. www.lacigalière.fr

■ Tous les autres spectacles de la saison cirque

• De nos jours est né de la volonté d’Ivan Mosjoukine de faire parler le cirque. Un spectacle sous forme de notes écrites. Un spectacle sur l’envers des choses, qui interroge le temps qui passe ou qui est suspendu. On ne voit que du déjà vu, de la jongleuse et du lanceur de couteau, de l’équilibriste et de la danseuse de corde, on a pourtant une impression de nouveauté, de jamais vu, en tout cas pas comme ça. Samedi 13 avril, ATP du Grau du

Roi, salle J. P. Cassel. Tél. 04 67 86 06 44. Et les 16 et 17 avril, La Verrerie d’Alès. Tél. 04 66 86 45 02. www.polecirqueverrerie.com

• L’après-midi d’un Foehn #2, est la version jeune public de Vortex. Un même commencement, mais ici, une histoire totalement féérique qui va transcender la peur. En tournée lozérienne du 15 au 21 avril, en collaboration aves scènes croisées. Tél.04 66 65 75 75 et 23 avril, théâtre du Périscope à Nîmes.

Tél. 04 66 76 10 56.

• Boo, nouvelle création du cirK Vost, toujours animé par son envie de s’envoler, se balancer, se rattraper. Ces êtres peuplent cette fois-ci un espace plus organique, une cité/sculpture de bambou qui investit l’espace

public. 30 avril, 3 et 4 mai, La Verrerie d’Alès. Tél. 04 66 86 45 02. www.polecirqueverrerie.com

• L’arbre à T#1, création de la cie Rêve, utilisant les portées acrobatiques, le mât chinois, la barre russe, la danse… dans une structure singulière en plexiglas.

19 avril, Villeneuve-lès-Avignon.

Tél. 04 90 26 63 89 ; 18 mai, Les Salles de Gardon. Tél. 04 66 34 10 96.

25 mai, Rochegude. Tél. 04 66 24 96 02.

26 mai, Mèze. Tél. 04 67 43 93 08.

• Drôle de maison, création de la cie Oncore, Quatre voltigeurs, un porteur, réunis autour d’une incroyable chanteuse pour un spectacle sensible autour de la technique du trapèze.

25 mai, Générargues. Tél. 04 66 61 72 04.

AGENDA CIRQUE

• Le cirque misère, nouveau spectacle de la cie La Faux populaire avec le talentueux Julien Candy, accompagné d’artistes multicartes. 23 au 25 mai, Limoux.

Tél. 04 68 69 25 24.

• One day à la Bobitch, de la Cie Microsillon, Boris Arquier continue de tourner avec son personnage de clown-bruiteur-beat boxeur de talent, depuis au moins trois ans.

16 mai, Pézenas. Tél. 04 67 90 19 07.

31 mai, Maison pour Tous Voltaire à Montpellier. Tél.04 99 52 68 45.

• HeyPiolette ! cie Aller-retour, deux alpinistes partent à l’ascension d’un sommet… Mais rien ne va se passer comme prévu.

17 mai,Les Salles de Gardon.

Tél. 04 66 34 10 96.

l’art-vues • page vingt-quatre • avril - mai par MCH TEMPS FORTS
Morsure par la Cie Rasposo Sous chapiteau à Frontignan-la-Peyrade du 12 au 19 avril Tél. 04 67 74 66 97 De nos jours d’Ivan Mosjoukine Salle J.-P. Cassel au Grau-du-Roi sam. 13 avril à 21h Tél. 04 67 86 06 44 L’Après-midi d’un Foehn par la Cie Non Nova Salle multifonction du Bleymard mar. 16 avril à 18h30 Tél. 04 66 65 75 75 A whole story… par la Cie du Chapeau Lycée Agricole de Rodilhan mar. 16 avril à 20h30 Tél. 04 66 20 08 91 De nos jours d’Ivan Mosjoukine La Verrerie à Alès les 16 et 17 avril Tél. 04 66 52 52 64 L’Après-midi d’un Foehn par la Cie Non Nova Salle polyvalente de Marvejols mer. 17 avril à 15h, 17h et 18h30Tél. 04 66 65 75 75 L’Après-midi d’un Foehn par la Cie Non Nova Salle des Fêtes de Pied-de-Borne ven. 19 avril à 19h Tél. 04 66 65 75 75 L’Instant K par la Cie Daraomaï Chai du Terral à Saint-Jean-de-Védas ven. 19 avril à 20h Tél. 04 67 82 02 34 L’Après-midi d’un Foehn par la Cie Non Nova Salle de l’ecomusée à Pont-de-Montvert sam. 20 avril à 18h et 21h Tél. 04 66 65 75 75 L’Après-midi d’un Foehn par la Cie Non Nova Foyer rural de St-Etienne-Vallée-Française dim. 21 avril à 17h Tél. 04 66 65 75 75 L’Après-midi d’un Foehn par la Cie Non Nova Théâtre Le Périscope à Nîmes mar. 23 avril à 10h, 15h et 18h30Tél. 04 66 76 10 56 L’Instant K par la Cie Daraomaï La Cigalière à Sérignan ven.26 avril à 20h Tél. 04 67 32 63 26 Boo par le Cie Cirk Vost Espace Chapiteau du Pont-du-Gard les 30 avril, 3 et 4 mai Tél. 06 40 54 29 69 One day à la Bobitch par la Cie Microsillon Lycée Jean Moulin de Pezenas jeu. 16 mai à 20h30 Tél. 04 67 90 19 07 Hey Piolette ! par la Cie Aller Retour Sous chapiteau aux Salles du Gardon ven. 17 mai à 21h30 Tél. 04 66 34 10 96 Le Bateleur Circassien de Pascal Rousseau Esplanade de Roquebrun ven. 24 mai à 18h30 Tél. 04 67 97 59 58 L’Arbre à T #1 par la Cie Rêve2 Sous chapiteau aux Salles du Gardon sam. 18 mai à 21h Tél. 04 66 34 10 96 L’Arbre à T #1 par la Cie Rêve2 Place du village de Rochegude sam. 18 mai à 18h Tél. 04 66 24 96 02 Morsure par la Cie Rasposo Parking du Théâtre de Narbonne du 22 au 25 mai Tél. 04 68 90 90 20 Le Cirque Misère par la Cie La Faux Populaire Parking des berges de l’Aude à Limoux les 24 et 25 mai Tél. 04 68 69 25 24 L’Instant K par la Cie Daraomaï Salle Marcel Roux au Bousquet d’Orb sam. 25 mai à 19h Tél. 04 67 23 78 03 Drôle de Maison par la Cie OnCore Ancienne Gare de Générargues sam. 25 mai à 21h30 Tél. 04 66 61 72 04 L’Arbre à T #1 par la Cie Rêve2 Parc du château de Mèze dim. 26 mai à 17h Tél. 04 67 43 93 08 L’Instant K par la Cie Daraomaï Place du Jougadous à Saint-Privat ven. 31 mai à 19h Tél. 04 67 88 86 44 One day à la Bobitch par la Cie Microsillon MPT Voltaire à Montpellier ven. 31 mai à 20h30 Tél. 04 99 52 68 45 L’Instant K par la Cie Daraomaï Place de l’Eglise de Saint-Etienne-de-Gourgas sam. 1er juin à 19h Tél. 04 67 88 86 44 Ordures et Ménagères par la Cie Hors Pistes Ecole Zépétra à Castelnau-le-Lez sam. 1er juin à 21h Tél. 04 86 11 11 25 A whole story… par la Cie du Chapeau Théâtre de l’Albarède à Ganges ven. 7 juin à 21h Tél. 04 67 73 15 62 Morsure par la Cie Rasposo Sou chapiteau à Bayssan du 7 au 16 juin Tél. 04 67 28 37 32
« L’instant K » nouvelle création de la compagnie Daraomaï « L’après-midi d’un Foehn #2 »

Festivals du Domaine d’O

Dès que le printemps revient, le Domaine d’O devient le cadre de festivals qui se succèdent jusqu’à l’automne.

Pas de vraie trêve : Saperlipopette, Arabesques, le Printemps des Comédiens, les folies d’O, mais aussi le jazz dans le cadre du festival Radio France et les Nuits d’O pour fêter la rentrée.

Nous nous attarderons sur les premiers, chronologiquement.

A propos du nouveau théâtre

Christopher Crimes : « un outil performant »

Le Domaine d’O se dote d’un nouveau théâtre. Où en sont les travaux ? Qu’attendezvous d’une telle structure ?

Le théâtre sera achevé en juin, il sera inauguré le 20 septembre. C’est un nouvel outil qui enrichit l’attractivité du domaine. Pendant l’hiver, certains spectacles ne peuvent être accueillis au Théâtre d’O, la salle est trop petite. Là, nous pourrons recevoir d’autres formes de spectacles, la jauge va de 600 places assisses à 1200 debout, la structure est totalement modulable. Un aspect non négligeable est qu’on pourra la louer, ce sera une source de revenus complémentaire pour le domaine. Le théâtre vivra toute l’année avec le restaurant. On a étudié une formule qui permettra de bénéficier de l’ambiance de la

pinède. Le théâtre est conçu dans un souci de maitrise de l’énergie. C’est important, et c’est l’avenir pour lutter contre le réchauffement de la planète. Un spectacle nécessite actuellement 160 000 watts environ pour l’éclairage scénique, avec l’équipement en led, on passe à 40 000 watts, environ.

Comment allez-vous gérer ce nouveau lieu ?

En 2014, le Théâtre Jean-Claude Carrière sera mis à la disposition des festivals qui auront un outil de travail performant. Cela les changera des aménagements éphémères, donnant un côté forain à leur exploitation.

Saperlipopette ouvre la période des festivals, quelles sont les nouveautés de l’année?

La première nouveauté réside dans les dates. Le festival a lieu désormais pendant les v acances scolaire, au cours des deux week-ends.

Nous avons modifié la date pour donner une respiration aux autres festivals. L’autre nouveauté est la gratuité de l’entrée au parc. Nous avons pensé à ceux qui n’ont pas les moyens de partir en vacances.

Pour cette raison également, nous avons augmenté le nombre d’offres d’animations et de découvertes, gratuites elles aussi.

Nous avons prévu deux temps forts dans la journée : en début d’après midi, à l’heure du café et du sirop que nous offrons sous la pinède, et plus tard, à l’heure du goûter, sous les pins, au sud, avec un spectacle gratuit.

Quelle est le fil rouge cette année ?

Le fil rouge n’a pas changé par rapport à l’année dernière. Nous continuons l’exploration des sens. La vue, l’ouïe, le goût, le toucher. Recueillis par MCH

Saperlipopette, place aux cris joyeux des enfants !

Une alouette ne fait pas le printemps mais un festival où les enfants sont les rois de la fête augure sûrement de l’arrivée des beaux jours », ainsi parlait Christopher Crimes pour annoncer Saperlipopette. Le festival a lieu les 27 et 28 avril et les 4 et 5 mai à Montpellier, du 24 au 26 mai, à sortieOuest et en voyage dans les communes du département. « Saperlipopette ne change pas. Il est encore une fois ce qu’il a toujours été, un condensé d’inventivité et de poésie, d’imagination et d’émotion. Les enfants adorent et nous aussi». Alors, allons-y !

■ Tous les spectacles :

• Samedi 27 et dimanche 28 avril : Les frères Panini, duo clowns acrobates, cirque Ilya, dès 3 ans. Six pieds sous terre, cirque, Compagnie lapsus, dès 6 ans ; Lune et soleil, théâtre d’images chorégraphiées, compagnie Mercimonchou, dès 1 an ; Sinué, cirque, compagnie Feria Musica, dès 6 ans ; Le jardin sous la pluie, marionnette et poésie, compagnie le Praxinoscope, dès 1 an ; Le grand bazar, cabaret pop-circus, Compagnie les Weepers Circus, accessible en langue des signes, dès 4 ans ; Mythologie, théâtre d’objets, compagnie 25 watts, dès 7 ans ; A vue de nez, théâtre , compagnie La rousse, dès 8 ans ; La Galère, spectacle waterproof, théâ-

tre d’objets, compagnie Bakélite, dès 6 ans ; L’envers de mes sommeils, chorégraphie onirique, Compagnie Saïda Kao, dès 5 ans ; Deux secondes, Compagnie le Petit Monsieur, solo burlesque, dès 4 ans, gratuit ; En dérangement, Compagnie le Petit Monsieur, solo burlesque, dès 4 ans, gratuit ; Diva commando, chant lyrique déambulatoire, gratuit

• Samedi 4 et dimanche 5 mai : Concerto pour deux clowns, Compagnie les rois vaga-

bonds, duo de clowns musiciens, dès 6 ans. Je sais plein de choses, compagnie Tipi, théâtre d’objets, d’ombre et de papier, dès 2 ans. Ali Baba, compagnie La Cordonnerie, ciné-concert, dès 6 ans. Opérette, Compagnie Cor de teatre, théâtre musical, dès 6 ans. Les frères Choum, Odyssée ensemble & Cie, fable musicale constructiviste, dès 4 ans. La leçon du montreur, Compagnie Le montreur, leçon de marionnettes, dès 5 ans. Et il mangea, Cie Vélo théâtre, théâtre, dès 8 ans. Molina-

Molette, Cie La belle Meunière, théâtre, dès 6 ans. L’envers de mes sommeils, Cie Saïda Kao, chorégraphie onirique, dès 5 ans. Attention travaux, Cie Trafic de styles, danse et mime de verdure, dès 4 ans, gratuit. Ô fil du temps, Cie du Grand Hôtel, clown et jongleur, dès 4 ans, gratuit. Diva commando, chant lyrique déambulatoire, gratuit. Les découvertes en accès libre ou sur inscription : Des espaces pour éveiller tous les sens, la vue, le goût, l’odorat, le toucher, l’ouïe. Bien d’autres activités sont proposées dont la lecture, l’espace douceur, ou l’espace ludique, pour tous les âges.

Saperlipopette, Domaine d’O, entrée nord178, rue de la Carriérasse à Montpellier.

Tél. 0 800 200 165.

www.domaine-do-34.eu

• Du 24 au 26 mai à sortieOuest : Peau d’Âne, texte et mise en scène de Jean-Michel Rameux d’après Charles Perrault, théâtre, dès 8 ans. Lune et soleil, théâtre d’images chorégraphiées, compagnie Mercimonchou, dès 1 an. Le grand bazar, cabaret pop-circus, Compagnie les Weepers Circus, dès 4 ans. Ô fil du temps, Cie du Grand Hôtel, clown et jongleur, dès 4 ans, gratuit SortieOuest, route de Vendres à Béziers.

Tél. 04 67 28 37 32.

www.sortieouest.fr

l’art-vues • page vingt-six • avril - mai
«
Avant d’évoquer Saperlipopette, Christopher Crimes, directeur de l’Epic et de ce premier festival, revient sur l’événement de cet automne, l’inauguration du Théâtre Jean-Claude Carrière près de l’entrée nord du domaine. A mi-travaux, il nous parle de son attente par rapport à ce nouvel équipement. © Luc Jennepin Christopher Crimes Des spectacles toujours appréciés des petits comme des grands
Fin avril et mai

Entretien avec Habib Dechraoui - Directeur du Festival Arabesques

Du 13 au 19 mai

Arabesques, un festival pour tous

Du 13 au 19 mai, à Montpellier puis le week-end au cœur du domaine d’O aura lieu la 8ème édition d’Arabesques, le festival dédié aux arts arabes sous toutes ses formes (Poésie, musique, cinéma, littérature, expositions, tables rondes, conférences, gastronomie...). A l’initiative de ses directeurs Habib Dechraoui et Benaouda Sadi épaulés par l’association Uni’Sons, le festival propose une programmation artistique éclectique et notamment musicale sous le signe de la virtuosité et de l’intimité. Arabesques est l’occasion de faire découvrir une culture alliant patrimoine artistique traditionnel et création contemporaine. Entre musiciens généreux et voix d’orient, entre grandes scènes et cabarets, cette nouvelle édition promet cette année encore de grands moments d’enchantement et de bien belles découvertes. Entretien avec Habib Dechraoui.

Tout d’abord un petit rappel, pourriez-vous nous dire comment s’est créé Arabesques qui présente cette année sa 8ème édition ?

En fait, on oublie souvent de le mentionner mais c’est une histoire d’amitié, celle avec mon alter-ego Benaouda Sadi du groupe de Rap « Boss Phobie ».

A la suite de nos tournées internationales, nous avons souhaité œuvrer dans notre quartier d’origine, celui de la Paillade. Nous voulions offrir aux plus jeunes des opportunités d’ouverture à travers la musique, faire découvrir nos doubles cultures par la musique. Le festival nous a paru la plus belle alchimie pour faire découvrir des arts du monde arabe.

On a souvent tendance à penser que ce festival est avant tout musical mais en fait tous les arts du monde arabe y sont accueillis. Quels sont vos critères de sélection ?

Oui, même si la plupart de la programmation est musicale, nous offrons une visibilité à d’autres formes artistiques comme la calligraphie ou la photographie. La dimension de l’oralité est importante dans la culture arabe, c’est pourquoi nous proposons plusieurs moments de contes avec de grands conteurs reconnus dans le monde comme l’incontournable Jihad Darwiche. Nous avons un volet cinématographique et littéraire où pendant toute la durée du festival le public peut découvrir des auteurs. C’est avant tout un festival pluridisciplinaire c’est ce qui en fait aussi son originalité.

Quels seront les grands rendez-vous de cette 8ème édition et comment avez-vous composé votre programmation ?

Il y en a plusieurs. Notamment, la nouvelle création de Souad Massi accompagnée par l’andalou Eric Fernandez pour un voyage au cœur de Cordoue la Tolérante. Les merveilleux acrobates de Tanger « Taoub » mis en scène par Aurélien Bory. Mais aussi, la tunisienne Dorsaf Hamdani et sa voix ennivrantes qui nous interprétera les plus grandes dames de la chanson arabe : Fayrouz, Assmahanne, Oum Kalsoum… Autre temps fort : « Invisibles » de Nasser Djemaï, une pièce qui met en lumière l’histoire des Chibanis et de leur condition en France. Et tellement de choses encore.

Avec le domaine d’O, vous disposez d’un des plus beaux lieux culturels de la région, comment celui-ci influence t-il vos choix artistiques ?

Le festival Arabesques a été pensé au domaine d’O. Ce magnifique parc de 23 hectares inspire notre programmation, nous l’aménageons aussi le temps de la manifesta-

tion avec des tentes traditionnelles et des décorations construites pour l’occasion. Le parc est aussi à 500 m de la Paillade et le festival est aussi une passerelle qui a permis à une grande partie de la population de découvrir ce domaine et donc d’y revenir en d’autres occasions. Notamment sur les autres manifestations proposées sur le site.

Ce qui marque lorsque l’on vient à Arabesques, c’est l’ambiance particulière, ce sentiment de partage et d’échange dans l’espace du domaine d’O. Focalisez-vous sur cet aspect dans l’organisation du festival ? Et comment faîtes-vous pour en tenir compte dans la construction d’une édition ?

Arabesques est un lieu de rencontre entre des personnes de toute origine, et riches par leurs différences. Un festival doit être au service de la population, de «toute» la population, et pas le contraire. Il doit favoriser le rapprochement et en ce qui nous concerne casser les clichés. Le public l’a bien compris et il est au rendez vous. Il est très facile de parler de tolérance, de valoriser les différences sur le papier ou dans des discours mais encore faut il aller au bout de sa démarche sur le terrain.

Derrière la face apparente que représente le festival, il y a tout au long de l’année un important travail réalisé par votre association Uni’sons. Pourriez-vous nous expliquer son rôle et ses activités toute l’année ? Uni’Sons est attachée à son travail de proximité dans le quartier de la Paillade à Montpellier aussi bien qu’à son ouverture sur le monde : les projets s’étendent à toute la région ainsi qu’à l’international : Egypte, Palestine, Maroc, Espagne, Tunisie Québec... Les activités d’Uni’Sons s’articulent autour de cinq domaines complémentaires : Les Ateliers Hip-Hop, écriture, MAO, mixages, DJ-ing. Les Renc’Art, rencontres entre le jeune public et des artistes reconnus. Le Music Social Club, dispositif d’accompagnement pour les artistes en voie de professionnalisation de la région de Montpellier dans le domaine des musiques actuelles. Et enfin, le festival Arabesques, qui aujourd’hui est le plus important organisé en Europe entièrement dédié aux arts du monde arabe. Sans oublier, la Caravane Arabesques, actions culturelles itinérantes tout au long de l’année et dans différents lieux de la région qui proposent une programmation complémentaire au festival.

Recueillis par Stéphane Jurand Programme complet sur : www.unisons.fr www.festivalarabesques.fr

l’art-vues • page vingt-sept • avril - mai FESTIVALS D’O
La tunisienne Dorsaf Hamdani « Taoub » acrobates de Tanger Benaouda Sadi et Habib Dechraoui © Luc Jennepin

Du 4 au 29 juin

Printemps des Comédiens : « une déferlante d’images »

Lors de la première saison, le virage n’était qu’amorcé. La seconde édition confirmait le changement de cap. Cette fois-ci, l’orientation s’est radicalisée. La programmation de ce Printemps des Comédiens est devenue le reflet exact de la personnalité de Jean Varela : curieuse, surprenante et toujours d’une grande exigence tant esthétique que sur le fond. Avec en fil rouge, des images à profusion. Au-delà de la stricte consommation de spectacles forts, place à la curiosité et à la découverte de formes transversales. Entretien avec Jean Varela.

Des images d’abord, n’est-ce pas curieux pour un festival de théâtre ?

Vous oubliez le titre, « Bien des choses en somme… » , une citation de Cyrano de Bergerac. Aujourd’hui, la création théâtrale a complètement intégré les images. Elles sont présentes dans Kiss and Cry, de M.A De Mey et J. Van Dormael, une performance créée et mixée en direct, ils dansent avec leurs mains ; Le collectif FC Bergman dans 300 EL X50 EL X 30 El, reconstitue une forêt dans laquelle ils déposent des petites maisons où évoluent 80 personnes, c’est un travail extraordinaire ; Cyril Teste et les élèves de l’Ensad vont créer dans les bureaux du Printemps, Nobody, une performance filmique. Les spectateurs seront invités à découvrir l’œuvre en train de se faire.

Et les grands textes dans tout ça ?

Je ne les oublie pas. Thomas Ostermeier, une grande figure de la scène allemande, dont on dit qu’il est le plus grand actuellement, propose Les Revenants d’Ibsen, il dirigera pour la première fois des comédiens français. Georges Lavaudant donnera sa vision de Cyrano de Bergerac qui a inspiré tellement de réalisateurs et de metteurs en scène. Des Allemands encore, Le Berliner Ensemble, fondé par Bertold Brecht, nous livrera sa lecture de Richard II de Shakespeare. Un clin d’œil au festival d’Avignon qui avait débuté avec cette pièce en 1947.

A propos de Shakespeare, vous programmez un congrès sur celui que vous appelez « l’auteur dramatique par excellence », une innovation ?

Ce congrès européen est organisé avec l’association européenne de recherche sur Shakespeare, L’Ircl/UMR 51 86, le CNRS et

n Tous les spectacles :

• Kiss and cry, idée originale Michèle Anne de Mey et Jaco Van Dormael, Chapiteau-théâtre, 4 au 7 juin.

• 300 el x 50 el x 30 el, de et avec Marie Vinck, Matteo Simoni, Bart Hollanders, Joé Agemans, Thomas Verstraeten, Stef Aerts, Amphithéâtre d’O, 7 et 8 juin.

Liliom, de Ferenc Molnar, mise en scène Jean Bellorini, Bassin, 5 au 10 et 13 au 16 juin.

Ouverture de la fête foraine à 21h, spectacle à 22h.création -théâtre

• Epreuves, de Julien Bouffier, Compagnie Adesso E Sempre, avec Vanessa Liautey et les musiciens du Skeleton Band, Théâtre d’O, 6 et 7 juin

• Travelling Palace, la famille Goldini, cirque cabaret, 7 au 9 juin.

• Morsure de Marie Molliens, Compagnie Rasposo, Nissan-lez-Enserune, 7 au 16 juin.

• Nobody , d’après l’œuvre de Falk Richter, mise en scène Cyril Teste, avec les élèves de L’Ensad, Parvis entrée nord, 9 au 13 juin.

• Les Revenants, mise en scène Thomas Ostermeier, d’après Henrik Ibsen, Chapiteauthéâtre, 11 et 12 juin.

• Utopia (after the Walls), conférence fiction d’Anne-Cécile Vandalem, Théâtre d’O, 10 au 12 juin.

• L’art(n’)e(s)t (pas) la science, Le Primesautier Théâtre, Théâtre d’O, 14 au 16 juin.

• Orlando, de Virginia Woolf, mise en scène

l’Université Paul-Valéry. Pour la première fois en France, 300 chercheurs seront réunis autour du dramaturge sur le thème : Shakespeare et le mythe. En écho à ce congrès, le Printemps des comédiens programme une nuit entière de cinéma composée de films inspirés par Shakespeare.

Pour poursuivre dans les innovations, vous proposez d’autres formes ?

Camille et Pippo Delbono se rencontrent pour la première fois, le public va assister à leurs répétitions, c’est aussi une façon d’impliquer les spectateurs dans le processus de création. De les inciter à la découverte autrement, ce qui leur est également proposé à travers les rencontres et lectures avec Dag Jeanneret. Autre axe de votre programmation, la musique, de plus en plus présente.

En plein festival, la Fête de la musique dont Jérôme Pillement assure la programmation, est devenue un événement incontournable, plébiscité par le public. Le lendemain, Pierre Henry va créer une pièce spéciale pour le bassin du Domaine d’O, ce sera la Nuit Electronique, avec E. de Crécy et A. Gopher, une soirée magique. Nous vous invitons à danser au cours du bal gratuit, organisé le 15 juin avec Impérial Orphéon.

Vous n’oubliez pas les artistes qui travaillent en région.

Julien Bouffier avec Epreuves s’inscrit dans cette forme de théâtre que nous défendons, un théâtre de recherche. Le travail de Marie Lamachère sur Woyzzeck, s’inscrit dans l’année allemande, nous sommes en effet partie prenante dans les manifestations autour du centenaire des amitiés franco-allemandes.

Avec l’aide de l’ambassade d’Allemagne nous organisons une rencontre.

On peut évoquer votre fidélité à certains artistes.

Nous avons déjà évoqué Lavaudant. Je vous citerais James Thiérrée qui nous a proposé sa dernière création, Tabac rouge ; le Printemps des comédiens est coproducteur d’Orlando de Virginia Woolf, nouveau spectacle de Guy Cassiers. Nous accompagnons Jean Bellorini dans le Liliom qu’il va donner au bassin, transformé en fête foraine pour l’occasion. Nous sommes fidèles au cirque en général et à la Cie Rasposo en particulier. Fidèles encore à Jean-Claude Carrière dont Isabella Rossellini dira le texte Green Porno, un bestiaire d’amour, mis en scène par Muriel Mayette, administratrice de la ComédieFrançaise. Recueillis par MCH.

• Opus, cie Circa, chorégraphie, mise en scène Yaron Lifschitz, direction musicale Quatuor Debussy, musique Dimitri Chostakovitch, Chapiteau-théâtre, 24 au 26 juin.

• Richard II, de Shakespeare, mise en scène ClausPeymann, Berliner Ensemble, Burgtheater de Vienne, Amphithéâtre d’O, 26 et 27 juin En allemand surtitré.

• Instables, oui monsieur, par le Centre des Arts du Cirque Balthazar, direction générale Martin Gerbier, direction artistique Martine Leroy, Grand cyprès, 6 au 8, 10 au 12 juin.

Guy Cassiers, Amphithéâtre d’O, 11 juin.

• Michel Dupont, de Anne-Cécile Vandalem, Compagnie Das Fräulein, Théâtre d’O, Studio Gabriel Monnet, 11 au 20 juin.

• Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand, mise en scène Georges Lavaudant, Amphithéâtre d’O, 15 au 17 juin

• Tabac Rouge, de James Thiérrée, Compagnie du Hanneton,Chapiteau-théâtre, 16 au 20 juin.

• L’Impérial Orphéon, bal gratuit, 15 juin.

• Idéaux beurre noir, spectacle entre danse et cirque, 18 au 20 juin.

• Bestiaire d’amour, un spectacle-conférence sur la sexualité des insectes, de Jean-Claude

Carrière,avec la complicité de Muriel Mayette, avec Isabella Rossellini,Amphi d’O, 19 juin.

• Fête de la musique, carte blanche à Folies Lyriques, 21 juin, dans tout le domaine. Programme détaillé dans le prochain numéro.

• Crescendo de Pierre Henry, Bassin, 22 juin.

• Woyzeck d’après les fragments de Georg Büchner, mise en scène Marie Lamachère, Compagnie Interstices et le Théâtre de la Valse, Chapiteau, 23 juin et 24 juin.

• Forest de Jérôme Thomas, Cie Jérôme Thomas, cirque, Sud 2 , 22 au 27 juin.

• Vols en piqué de Karl Valentin, Nicolas Daussy, mise en scène Patrick Pineau, 23 au 25 juin.

• Nuit Shakespeare avec Le château de l’araignée ; Akira Kurosawa ateliers/répétitions publiques. Peines d’amour perdues ; Kenneth Branagh, Bassin, 28 juin, dégustation de vin par Culture et vin d’Hérault à 19 h

• Shakespeare et le mythe, congrès,26 au 29 juin.

• Camille/ Pippo Del Bono, répétitions de leur concerts pour quelques privilégiés tirés au sort, Théâtre d’O, 21 au 23 juin.

• L’inventaire du monde, par l’Autre théâtre, mise en scène Bela Czuppon, 27 au 30 juin.

• Sans oublier : les lectures, les rencontres, la librairie et les restaurants.

Le Printemps des Comédiens, 4 au 29 juin, 178, rue de la Carriérasse à Montpellier. Tél. 04 67 63 66 67.

www.printempsdescomediens.com

l’art-vues • page vingt-huit • avril - mai FESTIVALS D’O
© Maarteen vanden Abeele « Kiss and cry » de Michèle Anne de Mey et Jaco Van Dormael « Les Revenants » par Thomas Ostermeier Jean Varela, directeur du Printemps © Mario Del Curto © Marie Clauzade

FESTIVALS D’O

Les folies d’O : West Side Story du 2 au 7 juillet

Jérôme Pillement : « Carmen de la comédie musicale ! »

Tous ceux qui ont passé le cap de la dizaine d’années ont entendu parler, au moins une fois dans leur courte vie, de West Side Story qui n’a cessé de ravir des générations de spectateurs depuis sa création en 1956. Le film y est pour beaucoup, du moins pour les Français, entre la musique de Bernstein et les chorégraphies de Jérôme Robbins. Des claquements de doigts des jerks à la mort de Tony, on en a tous un petit souvenir vivant qui ne demande qu’à revenir sur le devant de la mémoire pour illuminer la journée. West Side Story s’installe pour six représentations dans le domaine d’O. Les folies d’O créent l’événement.Jérôme Pillement, directeur artistique du festival, s’est battu pour obtenir ce spectacle qu’il va diriger. Il nous dit pourquoi cela lui tient tellement à cœur.

Les négociations pour obtenir la programmation de West Side Story ont été rudes, pouvez-vous les rappeler ?

Nous sommes heureux, après trois années de négociations relativement intenses, de pouvoir présenter West Side Story aux folies d’O.

Il a d’abord fallu obtenir une autorisation auprès de la fondation Jérôme Robbins qui gère les droits de West Side Story. Ensuite de négocier avec la société qui fait tourner cette production à travers le monde, puis faire valider techniquement notre bel amphithéâtre du domaine d’O. En effet, sa conception et ses dimensions originales nécessitent une adaptation des décors et de la scénographie. Enfin, le rêve du musicien que je suis était de pouvoir diriger cette partition...

Trois années de négociations intenses pour présenter West Side Story

célèbres et «au répertoire» des danseurs et danseuses de comédies musicales. Les artistes sélectionnés sont parmi les meilleurs du monde pour ce genre!

En quoi cette production est-elle exceptionnelle ?

Cette production est exemplaire par son côté unique. En effet, on ne peut présenter West Side Story dans le monde que dans cette version calquée sur l’original de Broadway de 1956. Les chorégraphies sont aujourd’hui

Six représentations au lieu des trois habituelles. Êtes-vous satisfait de l’état d’avancement des réservations ?

West Side Story est un succès mondial, Montpellier ne fait pas exception à cette règle. 80 % des places sont déjà vendues, il faut

donc se dépêcher !

Que diriez-vous aux retardataires pour les décider ?

West Side Story est à la comédie musicale ce que Roméo & Juliette est au théâtre, Carmen à l’opéra et Autant en emporte le vent au cinéma... Bref, un chef d’œuvre du genre.

Vous êtes attaché au domaine d’O ? Le domaine d’O est sûrement un des

domaines de spectacle vivant les plus originaux en France. Il est en train de devenir un lieu incontournable de la diffusion culturelle. Grâce à ses scènes complémentaires, on pourra y présenter toutes les formes de théâtre, musique et danse. Je suis bien évidemment fier de participer avec l’ensemble des opérateurs et du directeur de l’EPIC au développement de ce domaine.

Recueillis par MCH

Du 2 au 7 juillet. Folies d’O, domaine d’O à Montpellier. Tél. 0 800 200 165. www.domaine-do.34.eu

l’art-vues • page vingt-neuf • avril - mai
Jérôme Pillement, directeur artistique « West Side Story », les folies d’O créent l’événement

Montpellier Danse du 22 juin au 6 juillet

Jean-Paul Montanari : « Mémoire, palimpseste et modernité »

Le 33 e festival Montpellier Danse, du 22 juin au 6 juillet, s’annonce dans la continuité des précédents avec sa part de découvertes, de fidélité, de surprises décoiffantes, de créations pour fins connaisseurs, d’autres pour amateurs avertis et enfin de très grands spectacles qui tenteront de réunir tous les publics. Au cœur de cette programmation, May B., de Maguy Marin une pièce créée en 1981 qui n’a jamais cessé d’être jouée ou dansée. Cette œuvre est symbolique de cette édition placée par Jean-Paul Montanari sous le signe de la mémoire, du palimpseste et de la modernité. Directement inspiré par Beckett, cette chorégraphie interroge la mémoire, gratte les traces, elle est moderne au de-là du temps qui passe, des époques qui refoulent ce qui était tendance vers la ringardise. May B. est toujours actuelle, après plus de 30 ans. « La mémoire ne serait-elle pas une des conditions de l’émergence de la modernité ?» s’interroge J.-P. Montanari. La réponse est dans les 30 propositions qui composent Montpellier Danse et dans l’invitation à Emmanuel Gat d’être chorégraphe associé sous forme de quatre créations, regroupées sous le titre UpcloseUp, étalées sur toute la période

Tous les rendez-vous :

• The Goldlandbergs, création d’Emmanuel Gat, 22 juin Opéra Berlioz.

• Corner Etudes, création d’Emmanuel Gat, 1er et 2 juillet, Opéra Berlioz.

• Danses de Cour, création d’Emmanuel Gat, 5 juillet, cour de l’Agora.

• It’s, How abstract can it get ?, installations photographiques d’Emmanuel Gat , 22 au 29

juin, salle Béjart, Agora et 22 juin au 6 juillet, lieu inédit, une personne par visite, sur rdv.

• Tour, création de David Wampach, salle de l’Ancien Evêché, Uzès Danse.

• Cantatas, création de Raimund Hoghe, 25 et 26 juin, Théâtre de Grammont.

• Bodylandsacapes, de Rosa Frank, expositions de photos, 22 juin au 6 juillet, cour et salle du jardin, L’Agora.

• Minute papillon, création de Denis Mariotte, 22 au 24 juin, studio Bagouet, Agora.

• Parcelles, installations de Denis Mariotte, 1er au 6 juillet, hall et atelier du CCN, Agora.

• Desh, chorégraphie d’Akram Khan, 23 et 25 juin, Opéra Comédie.

• Qu’est-ce qui nous arrive ?!? création de Mathilde Monnier et François Olislaeger, 23 et

24 juin, théâtre de l’Agora.

• Les Nuits, création d’Angelin Preljocaj, 24 juin, Opéra Berlioz.

• The Inkomati (Dis)cord, chorégraphie de Boyzie Cekwanda et Panaibra G. Canda, 26 et 27 juin, théâtre de la Vignette.

• Astral Convertible, If you couldn’t see me, I’m going to toss my arms, If you catch theme they’re yours chorégraphies de Trisha Brown, 27 juin, théâtre de l’Agora.

• Elle m’avait dit tout ça, chorégraphie de Simon Hecquet et Sabine Prokhoris, 28 et 29 juin, studio Bagouet, Agora.

• Lo Real, chorégraphie d’Israel Galvan, 28 juin, Opéra Berlioz.

• Schools III, Rencontre internationales d’Ecoles de danse, avec 50 danseurs, venant

de cinq écoles, 29 juin au 4 juillet, Ecole nationale supérieure d’Art Dramatique. Entrée libre.

• Virus, chorégraphie d’Akaji Maro, 29 juin, Opéra Comédie.

• May B, chorégraphie de Maguy Marin, 30 juin, théâtre de l’Agora.

• Là, Callas, création de Yalda Younes et Gaspard Delanoë, 1er et 2 juillet, studio Bagouet, Agora.

• Mañana es Mañana , création de Jur Domingo et Julien Vittecoq, 2 et 3 juillet, théâtre de La Vignette.

• Dumy Moyi, création de François Chaignaud, 3 au 6 juillet, salle Béjart, Agora. Crazy Camel, d’Akaji Maro, 3 juillet, à l’Agora.

• See her change, création de Yasmeen Godder, 4 et 5 juillet, studio Bagouet, Agora.

• Robot ! Création de Bianca Li, 4 et 5 juillet, Opéra Comédie.

• In the Upper room, de Twyla Sharp et Objets re-Trouvés, de Mathilde Monnier par le Ballet de Lorraine. 6 juillet, Opéra Berlioz.

• Groupe urbain d’intervention dansée, ballet Preljocaj, en tournée dans l’agglo et Espla. Charles-de-Gaulle, Montpellier 28 juin.

• Elektro Kif, de Bianca Li, extraits, en tournée dans l’agglo de Montpellier.

Et pendant toute la durée du festival : Les après-midi de l’Agora, des rencontres avec les artistes ; Echec et chef-d’œuvre, apéro-débats animés par Valérie Hernandez, 27 juin au 3 juillet, cour de l’Agora ; Bar librairie de l’Agora, 11h à 18h, la loge de l’Agora.

Montpellier danse, 22 juin au 6 juillet. Tél. 0 800 600 740. www.montpellierdanse.com

l’art-vues • page trente • avril - mai
DANSE
© Claude Bricage « May B. » de Maguy Marin

AGENDA DANSE

l’art-vues • page trente et un • avril - mai 2.repulsion / Duo de Hiroaki Umeda Théâtre de Nîmes ven. 12 avril à 20h Tél. 04 66 35 65 10 Ballet du Grand Théâtre de Genève Scène Nationale de Narbonne mar. 16 avril à 20h45 Tél. 04 68 90 90 20 Davaï Davaï de Brahim Bouchelaghem Chai Skalli à Sète les 16 et 17 avril Tél. 04 67 74 66 97 Vous désirez ? par la Cie Des Equilibres Scène Nationale de Narbonne ven. 19 avril à 19h30 Tél. 04 68 90 90 20 Si(x) Danseurs en quête d’Auteur de Daniel DobbelsScène Nationale d’Alès ven. 19 avril à 20h30 Tél. 04 66 52 52 64 Laurence Louppe, un héritage sensible et théorique Scène Nationale d’Alès sam. 20 avril à 12h Tél. 04 66 52 52 64 Nadia Beugré Théâtre de Nîmes sam. 20 avril à 19h Tél. 04 66 35 65 10 Festival de claquettes Salle Rabelais à Montpellier du 26 avril au 1er mai Tél. 04 67 17 45 21 Soirée Sevillanas La Reja Flamenca à Rivesaltes sam. 27 avril à 20h30 Tél. 06 63 18 23 21 Miracle d’Anne Lopez Théâtre de Nîmes mar. 14 mai à 20h Tél. 04 66 35 65 10 De Flamencas de Marco Flores Scène Nationale de Narbonne mar. 14 mai à 20h45 Tél. 04 68 90 90 20 Miracle par la Cie Les gens du Quai Théâtre de l’Archipel à Perpignan jeu. 16 mai à 20h30 Tél. 04 68 62 62 00 Sacre et Rite de David Wampach Scène Nationale d’Alès les 16 et 17 mai Tél. 04 66 52 52 64 Le Roi des Bons de Bernard Glandier Théâtre de l’Archipel à Perpignan mar. 28 mai à 18h30 Tél. 04 68 62 62 00 Bitter Sugar de Raphaëlle Delaunay Scène Nationale d’Alès mar. 28 mai à 20h30 Tél. 04 66 52 52 64 Dans le ventre du loup de Marion Lévy Chai Skalli à Sète mar. 4 juin à 19h Tél. 04 67 74 66 97 Finale du Battle Of The Year France Arènes de Nîmes sam. 8 juin à 19h www.botyfrance.com
Davaï Davaï de Brahim Bouchelaghem 2.repulsion / Duo de Hiroaki Umeda © Dieter Hartwig Miracle d’Anne Lopez

L’effervescence culturelle du site du Pont du Gard

• Tout au long du mois de mai : « Le printemps des castors ». Manifestation européenne organisée par la Société Française d’Etude et de Protection des mammifères, conférence et exposition sensibiliseront le public à la préservation du castor.

• Les 1er et 2 juin : «Rendez-vous aux Jardins ». Pour cette 11ème édition, le site du Pont du Gard met à l’honneur le jardinier-producteur avec la moisson des céréales à l’ancienne (avec les chevaux) dans la parcelle des céréales.

• Du 7 au 9 juin : « Journée Nationales de l’Archéologie ». Dans le cadre de ces journées organisées par le ministère de la Culture et de la Communication, le Pont du Gard accueille l’exposition « L’objet à l’étude ». Elle présente le travail en laboratoire après la fouille. En parallèle seront diffusés des films courts d’animation présentant les diverses disciplines de l’archéologie.

Quece soit sous forme de théâtre, cinéma, cirque, conférences, animations, ateliers, expositions temporaires, soirées musicales, « toutes ces activitéssatisferont la soif de connaissance du public, qui pourra s’enrichir de nouvelles expériences artistiques et culturelles », explique William Dumas, Président de l’Etablissement Public de Coopération Culturelle (EPCC) du Pont du Gard. « Elles seront aussi l’occasion de grands moments de rencontres et des rendez-vous plus intimes, seuls ou en famille » ajoute Paolo Toeschi, directeur du site. Les événements inscrits dans la programmation culturelle du plus grand EPCC de France, répondent aux critères suivants : un caractère inédit et exceptionnel, le parti pris de l’éclectisme, une volonté de générosité et de démocratisation de la culture grâce à une politique tarifaire accessible.

Au programme :

• Les 30 avril, 3 et 4 mai à 21h30 : Cirque au Pont en collaboration avec le Pôle Cirque L.-R. dirigé par Guy Périlhou.Pour sa deuxième création, la compagnie CirkVOST sort du chapiteau et investit l’espace public. Attachée depuis son premier spectacle «Epicycle » en 2010 à la recherche de scénographies singulières, elle a cette fois-ci imaginé un mikado géant de 368 bambous reliés les uns aux autres par plus de 2000 nœuds, sur une surface de 600m2

Spécialisé dans les disciplines aériennes, c’est tout naturellement que le CirkVOST voltige sur ce matériau noble et léger où de cette physicalité vont peu à peu surgir les imperfections et les travers de l’être humain, jusqu’à la dislocation du clan. Le groupe et ses excès nous interpellent et nous renvoient à nos propres relations familiales et avec nos semblables. Pas simple, pas toujours satisfaisant, mais tellement animal, tellement humain... Espace chapiteau - rive gauche.

• Les 7, 8, 14 et 15 juin : Les Fééries du Pont par le Groupe F. Dans ce nouveau spectacle monumental créé spécialement pour le Pont du Gard, les artistes-artificiers du Groupe F proposent une fiction onirique et ludique sur le thème du voyage, du rêve, du mythe : « Ulysse au Pays des Merveilles ».

Personnages fantastiques, sirènes, divinités et héros de l’Odyssée reviennent, pour un nouveau périple au fil de l’eau et de contrées

lointaines, inexplorées.

En transformant le paysage en un grand théâtre à 180°, les images vidéo, les flammes, les comédiens et la pyrotechnie vont illuminer et remodeler le Pont du Gard, les falaises et la célèbre bâtisse du Vieux Moulin. Le Gardon s’assortira aux couleurs de la mer Egée et de la Méditerranée.

Composé de moments intenses, sensibles et palpitants le nouveau défi du Groupe F est aussi osé et audacieux que celui qui poussa Ulysse à traverser les mers.

Un voyage dans l’inconnu où le réel n’a jamais été aussi près de la fiction et qui constitue une très belle façon d’entrer dans l’été.

• Jusqu’au mois d’octobre :exposition

« Ulysse Pirate » en partenariat avec les FRAC Languedoc-Roussillon, Bretagne et Paca. A l’occasion de ses 30 ans, le FRAC Languedoc-Roussillon propose en 2013 dans plusieurs lieux de la région, un parcours nommé « Ulysse Original » (voir article p. 51). Sur le site du Pont du Gard, c’est le duo d’artistes Sophie Dejode et Bertrand Lacombe qui a été invité. Leur construction à l’échelle de la salle d’exposition temporaire invite le spectateur à pénétrer et accomplir une sorte de « parcours homérique » dans l’art contemporain. Bâtie en forme de grand ruban de Moebius, elle est constituée d’une succession de 18 petites salles au travers desquelles le visiteur rencontre des œuvres évoquant le voyage d’Ulysse et les thèmes mythologiques que l’on trouve autant chez Homère que chez le grand écrivain Irlandais James Joyce qui a écrit une « parodie moderne » de L’Odyssée. Salle d’exposition temporaire - rive gauche. Depuis le mois de mars, le site du Pont du Gard propose également des découvertes de son patrimoine à travers les thèmes de l’histoire et de l’écologie. Au programme :

• Mer. 24 avril à 14h30 : atelier jeune public, le Pont du Gard à la lumière d’une lampe à huile.

Pendant la construction de l’aqueduc, la lumière était indispensable aux maçons. Une fois en fonctionnement, l’énorme quantité d’eau qu’il distribuait provoquait d’importants dépôts de calcaires. Sans nettoyage, la conduite pouvait se boucher et sans lumière, pas d’entretien !

Dans cet atelier, les enfants fabriquent leurs

propres lampes à huile et partent à la découverte de l’univers d’un Romain chargé de la construction et de l’entretien du monument.

• Dim. 14 avril à 16h : avril en balade, «Voyage au centre de l’aqueduc ». Pour une première fois sur le site du Pont du Gard, cette balade propose de suivre un voyage remontant le temps. Depuis le pont Roupt jusqu’à la Sartanette en passant par le dernier étage de l’aqueduc, le vestige Romain sera conté à travers son élaboration ingénieuse et sa parfaite maîtrise technique.

• Tout au long de l’année : dans l’espace muséographique CINE, le film « Il était une fois le Pont du Gard » plonge au cœur de l’histoire du Pont du Gard. Grâce à une petite libellule, le spectateur est invité à voyager à travers les époques pour une découverte captivante et impressionnante de l’aqueduc. Un véritable accès aux éléments fondamentaux de compréhension du monument tout en profitant de très belles images inédites et rares.

Le site est ouvert toute l’année.

Site du Pont du Gard à Vers-Pont du Gard. Tél. 04 66 37 50 99. www.pontdugard.fr

l’art-vues • page trente-trois • avril - mai ÉVÉNEMENTS
Lieu de prédilection de tous les apprentissages, de l’histoire, des sciences, du regard, du bien-être, le site renouvelle cette année encore son intense offre culturelle.
Les Fééries du Pont, un spectacle monumental conçu par le génial Groupe F

Comédie du Livre du 7 au 9 juin à Montpellier

Une Comédie autour du Maghreb

Afin de célébrer les liens qui l’unissent à l’Algérie, au Maroc et à la Tunisie et de mettre en valeur ses jumelages avec Tlemcen et Fès, la Ville de Montpellier invite cette année une quarantaine d’écrivains, de penseurs et d’artistes venus des deux rives de la Méditerranée, qui participeront à une centaine d’événements littéraires lors des trois jours que dure la manifestation ainsi placée sous le signe des littératures contemporaines du Maghreb et entretenir des dialogues d’une rive à l’autre.

Lesauteurs attendus pendant La Comédie du Livre, du 7 au 9 juinreprésentant ces pays amis de l’autre côté de la Méditerranée sont : Kaouther Adimi, Salim Bachi, Yahia Belaskri, Mohammed Bennis, Tahar Bekri, Rajae Benchemsi, Anouar Benmalek, Mohammed Berrada, Sophie Bessis, Mahi Binebine, Mallek Chebel, Maïssa Bey, Elisabeth Daldoul, Mourad Djebel, Abdelkader Djemaï, Colette Fellous, Jacques Ferrandez, Azza Filali, Kaoutar Harchi, Yasmina Khadra, Rachid Koraïchi, Abdellatif Laâbi, Amara Lakhous, Waciny Laredj, Fouad Laroui, Yamen Manaï, Farouk Mardam-Bey, Abdelwahab Meddeb, Malika Mokeddem, Ahlam Mosteghanemi, Samira Negrouche, Cécile Oumhani, Catherine Rossi, Amina Saïd, Barouk Salamé, Habib Selmi, Boualem Sansal, Leïla Sebbar, Youssef Seddik, Benjamin Stora, Wassyla Tamzali, Janine Teisson, Abdellah Taïa, Habib Tengour, Behja Traversac, Abdallah Zrika. Pour compléter ce tour d’horizon, les éditions Elyzad, Chèvre-Feuille étoilée, Sindbad-Actes Sud et La Différence seront fortement mises à l’honneur.Après Jean

Rouaud en 2012, la carte blanche de la manifestation est offerte cette année au romancier Matthias Enard, auteur du remarquable Rue des Voleurs (Actes Sud) : au cours d’une programmation éclectique et généreuse, Enard partagera avec le public de la Comédie du

Les 11 et 12 mai à La Grande Motte

Livre goûts artistiques et admirations littéraires, en invitant quelques écrivains aimés autour de lui.Après Zulma en 2012, Marc Wiltz et sa maison Magellan et Cie sera l’éditeur invité de la Comédie du Livre cette année. Pierre Astierprésentera Nouvelles d’Algérie,

Les Pyramides du Livre

Nouvelles du Maroc et Nouvelles de Tunisie, trois volumes de la collection qu’il dirige, Nouvelles du Monde. Accueillis par la librairie Les Cinq Continents, romanciers voyageurs et dessinateurs édités par Magellan et Cie animeront rencontres littéraires et ateliers pendant trois jours. Parmi les auteurs et dessinateurs présents et pressentis : Jean-Claude Perrier, Françoise Caillette-Deneboug ; Gwenaëlle Trollez, Jean-Luc Coatlem, Éric Faye et Charles Poitevin. Une nouveauté, La Galerie Saint-Ravy accueille pour la première année un Salon du Livre d’artiste, ainsi qu’une exposition d’œuvres du plasticien algérien Rachid Koraïchi à qui la Ville de Montpellier a confié la réalisation de l’affiche de sa manifestation littéraire. Comme chaque année, rencontres et débats, cafés littéraires, expositions, lectures, atelierset tables rondes rythmeront cet événement considéré comme la 2ème manifestation littéraire nationale après le Salon du Livre de Paris. Une preuve qu’au moins à Montpellier, le plaisir du livre n’est pas près de s’éteindre. www.comediedulivre.montpellier.fr

Avec

l’objectif de rendre la culture accessible au plus grand nombre, la Ville de La Grande Motte invite cette année encore plus d’une centaine d’écrivains dans ce rendezvous annuel des Pyramides du Livre. Aventurier, explorateur, photographe, journaliste, réalisateur et acteur, Francis Le Guen est le parrain de cette nouvelle édition. Plongeur professionnel, il est l’auteur de plusieurs livres, mais aussi réalisateur de nombreux films pour des émissions comme Thalassa ou Ushuaïa Nature. Fondateur du magazine Plongeurs International, ce touche à tout a fait partager à des millions de téléspectateurs ses

explorations, notamment au travers de ses « Carnets de Plongées ».

Ainsi, tout au long du week-end, conférences, dédicaces, poésies en mer, rencontres avec les auteurs et concours littéraire sont au programme, avec pour la troisième année consécutive, un concours littéraire en partenariat avec les Editions Grau-mots. Il permet à un écrivain d’être édité et présenté aux Pyramides du Livre de l’année qui suit.

La remise du « 1er Prix du Livre de La Grande Motte » récompensera l’auteur gagnant de ce concours. Programme des animations :

• Sam. 11 mai de 14h à 17h à l’Hôtel Mercure :

Les 13 et 14 avril et du 19 au 21 avril dans l’Hérault

conférence avec Emmanuelle Levasseur, Luc Martin, Robert Notenboom et Marie-José Guigou

• Dim. 12 mai de 14h à 16h à l’Hôtel Mercure : conférence avec Michel Husson, Francis Le Guen et Yves Paccalet. De 14h à 17h aux stands : atelier découverte d’Enluminure

• Sam. et dimanche à 16h30 au stand bibliothèque : Heure du Conte. A 15h30 : sorties en mer avec rencontres et lectures d’André Carrière et France Flobert

Les 11 et 12 mai à La Grande Motte. Tél. 04 67 56 42 00. www.lagrandemotte.fr

Festival interreligieux de musiques sacrées

Tout le monde sait bien que la musique adoucit les mœurs. Que l’on soit croyant ou mécréant, on ne peut que se réjouir du festival Interreligieux de musiques sacrées, initié par Chrétiens et Cultures et le père Christian Doumairon. L’espace de deux week-ends de printemps, chrétiens, juifs et musulmans écoutent ensemble des musiques qu’ils ont choisies ensemble pour les faire connaître à l’autre dans un grand moment de partage. Bref, ils sont en symbiose. Pour sa quatorzième édition, le festival qui prend de l’ampleur, irrigue l’ensemble du département. Chaque année, des villes nouvelles accueillent des concerts dans des églises ou dans des salles communales. La voix occupe une place prépondérante dans la sélection de cette édition qui a lieu les 13 et 14

avril et du 19 au 21 avril. Six groupes et ensembles donc pour voyager dans la culture de l’autre.

Terra Maïre et le chanteur Fassi Anass

Habib, chants archaïques des peuples juifs et occitans. Le groupe dévoile un répertoire qui se situe entre XVIe et XVIIIe siècle, on entendra de l’araméen et du grec. L’ensemble Aljawhara (perle en arabe) interprète des musiques dans la plus pure tradition du Chaabi. Ils se produisent au cours du même concert le 13 avril à la Margelle à Montpellier à 17h et à l’Eglise Saint-Bernard de Lattes à 21h. Le rêve de Salomon, chants des spiritualités méditerranéennes interprétés par Catherine Braslavskyet Joseph Rowe, textes coptes, grégoriens, judéo-espagnols, arabes. L’ensemble Al Sabika, musique et chants soufis, perpétue la

pratique de la musique de l’époque historique d’Al Andalous. Le 14 avril à Béziers, salle Albert-Camus, La Devèze à 16h et Décanale Saint-Louis, à Sète à 21h. A noter, une prière interreligieuse pour la paix avec des intermèdes musicaux par Dorota Anderszweska , violon super soliste de l’Orchestre national de Montpellier, à 20h15 à la Décanale. Vox Belarus, chœurs d’hommes orthodoxes biélorusse, ils chantent a capella le répertoire religieux orthodoxe alliant puissance et douceur. Pézenas, collégiale Saint-Jean, 19 avril, 20h30 ; Mèze, 17h, Eglise Saint-Hilaire et Palavas, 20h30, Eglise Saint-Pierre, 20 avril. Lodève, 17h, cathédrale, 21 avril. Ensemble vocal de Montpellier, la Passion selon Saint-Jean de Bach, dirigée par Jean Gouzes. Un monument qui

est à la musique sacrée ce Shakespeare est au théâtre. Montpellier, Eglise SainteThérése, 17h, 21 avril. Tél. 04 67 64 14 10.

http://chretiensetcultures.free.fr

l’art-vues • page trente-quatre • avril - mai ÉVÉNEMENTS
Dorota Anderszweska La Comédie du Livre, un événement toujours très attendu

8ème Rencontres BD de Gruissan

Letemps d’un week-end, la ville de Gruissan se transforme en un lieu de rendez-vous incontournable autour de la bande dessinée. Organisées par l’Office de Tourisme, en partenariat avec l’association « Bulle d’Oc », ces rencontres accueillent une trentaine d’auteurs à travers des séances de dédicaces, des conférences, des ateliers et animations, des projections ainsi que des expositions.

Pour cette 8ème édition, le parrain n’est autre qu’André Chéret, une pointure du monde de la BD connu pour son célèbre personnage : Rahan, fils de Crâo. Après Poupard et ses « Rugbymen » en 2012 ou Grzegorz Rosinski, le créateur de la saga « Thorgal », André Chéret a répondu positivement à la demande d’Eric Matteï, le président de « Bulle d’Oc » et l’instigateur du succès local et national de ces Rencontres.

Ainsi, durant ces deux jours, une place importante est donnée aux animations, avec une thématique orientée autour de Rahan et de l’univers préhistorique.

Entièrement gratuit, ce festival s’adresse aussi bien aux néophytes qu’aux amateurs de BD.

« La bande dessinée n’est pas exclusivement réservée aux enfants, explique Alain Combres, le directeur adjoint de l’Office de Tourisme de Gruissan. Nous touchons un public large avec des œuvres aux scénarios des plus puérils aux plus proches des séries ou des films actuels. »

A noter : pour pourvoir accéder aux dédicaces, il est nécessaire d’être muni d’un « pass » délivré au Palais des Congrès, dès son premier achat. Coup d’œil sur le programme, en plus des dédicasses et des ateliers :

• Ven. 19 avril à la Médiathèque du Grand Narbonne à 18h30 : vernissage de l’exposition « Un Héros nommé Lucien » en présence de Franck Margerin

• Ven. 26 avril au Palais des Congrès à 18h30 : inauguration du festival en présence d’André Chéret

• Sam. 27 avril au Palais des Congrès à 15h : projection du film « AO, le dernier Neandertal ».

• Dim. 28 avril au Palais des Congrès à 15h : projection du film « Sur la piste du Marsupilami ». Du 26 au 28 avril à Gruissan. Programme complet et renseignements sur : www.gruissan-mediterranee.com ou Tél. 04 68 49 09 00.

18ème festival BD de Sérignan

Depuis trois ans, le festival BD de Sérignan cherche, à travers la bande-dessinée, des solutions à la crise, à la pollution et aux problèmes d’incompréhension et de haine entre les humains. Après la fuite et le besoin d’ailleurs, la prise de conscience avec le besoin d’en rire, ce festival s’offre pour ses 18 ans le droit d’aimer et se donne le devoir de faire partager ses idéaux de paix et d’amour. Cette année, la présidence est offerte à Didier Tronchet qui illustre à la perfection la thématique : la quasi-totalité de son œuvre traite du «besoin d’amour ».

Tout au long du festival, la « Black Dox», petit théâtre équipé d’écrans géants, de caméras et d’une sonorisation, est au cœur de l’événement. Toutes les animations proposées à l’intérieur sont gratuites et accessibles à tous.

Au programme :

• Samedi 18 mai à 10h30 : « Petit déjeuner aux chandelles » avec la compagnie L’art Osé.

A 11h : lecture de petites histoires pour les enfants, par l’équipe de la médiathèque Samuel Beckett. A 12h : Remise des prix du concours Bullez Jeunesse. A 14h30 : diffusion du film

«Les noces funèbres » de Tim Burton. A 16h : atelier « Cherchez la Bête ! » avec François Roussel (à partir de 3 ans). A 16h30 : atelier de dessin avec François Roussel «Gagamoureux» (à partir de 10 ans). A 18h30 : cérémonie d’inauguration et remise du prix de la Ville par Didier Tronchet. De 19h à 20h : apéritif en chansons avec Carnaby Street.

• Dimanche 19 mai à 10h30 : « Petit déjeuner aux chandelles » avec la compagnie L’art Osé.

A 11h : lecture de petites histoires pour les enfants, par l’équipe de la médiathèque Samuel Beckett. A 12h : atelier « Cherchez la bête ! ». A 15h : diffusion du court-métrage « Le baiser de la Lune ». A 16h : atelier BD / Zombie, avec Slo (à partir de 11 ans). Les 18 et 19 mai à Sérignan. Tél. 04 67 32 60 90. www.ville-serignan.fr

BD
l’art-vues • page trente-cinq • avril - mai
Dessin de Didier Tronchet

Les 13 et 14 avril à Montpellier

« L es quartiers de Montpellier doivent être des réceptacles des finances publiques de façon équitable, voilà pourquoi les ZAT(Zone artistique temporaire) passent partout. En avril nous sommes à La Mosson/ Paillade, à la fin de l’année nous irons à Boutonnet/Beaux-arts », ainsi parlait Philippe Saurel à la présentation de la ZAT, 6e du nom, qui aura lieu les 13 et 14 avril essentiellement dans le beau parc Sophie Desmarets, en plein cœur du quartier Mosson / Paillade.

L’événement débordera sur le parking des Halles des Quatre saisons et au théâtre JeanVilar dans l’enceinte du parc. Une place plus importante est laissée aux artistes locaux, plus de 50% et parmi eux, 25% sont du quartier. « Une ZATaérienne et musicale. Aérienne, nous sommes sur une colline, nous voulons réveiller le rêve de vol qui sommeille en chacun de nous. Musicale, pour dire la diversité, pour rassembler, faire la fête », souligne Pascal Lebrun-Cordier, directeur artistique de l’événement. Trente projets ont été retenus, il y aura une centaine de rendez-vous en deux jours.

n Tout le programme :

• Li Wei, spécialiste des photos de personnages en lévitation, il a pris des clichés des jeunes footeux du quartier. Saisissant. Sur les Halles.

• Marko 93, maitre du light painting, ses images seront projetées in situ et précédées d’ateliers. Les 13 et 14, MPT Leo-Lagrange

• Les Gonflés, chorégraphie de Didier Théron, La grande phrase, treize danses d’une minute, dans treize endroits différents le 14, déambu-

Au Pouget (34)

La ZATMosson/Paillade

le13, concert devant les Halles.

• Orchestra Saïd, des Pailladins qui joueront dans les allées du marché avant le Jour J pour inciter les habitants à les suivre pendant la ZAT. Concert le 14, devant les Halles.

• Le cœur du son, Maguelone Vidal, associée au chorégraphe Fabrice Ramalingom, fait battre les cœurs d’un chœur. Les 13 et 14, plateau sportif du groupe scolaire.

• Fethi Tabet, il parcourt la planète avec succès, il est de plus en plus rare de le retrouver à Montpellier avec son concert Asswate.

Le 13, La Clairière du Parc.

• Tata Milouda, un phénomène sexagénaire du slam, accompagnée de musiciens et de la chanteuse Samia Diar.

Le 13, théâtre Jean-Vilar et le 14, Clairière du Parc.

lation à partir de la Médiathèque Jean-Jacques Rousseau et Sacrément Gonflés, le 13, dans la clairière du parc.

• Le parkour, pratique athlétique et artistique permettant de se déplacer en ne faisant usage que de son corps, de l’architecture et du mobilier urbain. Les 13 et 14 sur le grand Mail et au bar du théâtre Jean-Vilar.

• Smashed , par la compagnie Gandini Juggling, des Anglais qui jonglent avec des pommes, hommage à Pina Bausch. Very british ! Les 13 et 14, La clairière du parc.

• Transports exceptionnels , la cie Beau Geste, avec les amours d’un homme et d’une pelleteuse sur des airs de La Callas. Complètement décalé. Le 14, parking Heidelberg.

Les Rencontres Scolopendra

Pas une saison, pas un festival, mais un concept original de rendez-vous au fil de l’année dans un village de la moyenne vallée de l’Hérault fortifié en circulade, les Rencontres Scolopendra du Pouget ont lieu dans l’église romane SaintJacques désacralisée. Drôle de nom pour des rencontres artistiques : « les mille pattes de la scolopendre suggèrent que notre festival à un pied dans toutes les formes d’art, la musique, la danse, la poésie, les arts plastiques... », explique François Lemonnier, directeur artistique des rencontres, mais surtout connu comme tromboniste de renommée internationale. Son projet a germé à la suite d’un concert de François Lemonnier avec le pianiste suisse René Bottlang et le contrebassiste américain Andy Mc Kee, dans l’église, tous trois stupéfiés par la qualité acoustique du bâtiment. Il est même envisagé d’y faire des enregistrements. Ces Rencontres sont soutenues par le maire de la cité, Louis Villaret, vice-président du Conseil général de l’Hérault, qui souligne l’intérêt pour sa bourgade de s’ouvrir au monde par la culture. Créées en 2012, elles se déroulent le temps d’un week-end, à raison de quatre rendezvous dans l’année et se composent d’une exposition et d’un concert acoustique alliant musique et poésie dans la convivialité la plus authentique. Les artistes sont de renommée internationale. La rencontre de Printemps a eu lieu les 30 et 31 mars autour d’Henri et Idriss Agnel. Les prochains rendez-vous : Salon de musique et poésie, 1er et 2 juin. Création d’un spectacleconcert Olga Vassileva, piano classique et poète, Raphaël Lemonnier, piano jazz, Jacques Bolognesi, accordéon et accordina, François Lemonnier, récitant et trombone ; Exposition : Marie-Pierre Fraysse, spécialiste du travail du carton, propose une collection de meubles, lampes et autres objets créés dans ce matériau. Venus d’ailleurs, 5 et 6 octobre. Concert de jazz avec le Trio Fatal, composé des Suédois Biggi Vinkeloe sax alto et flûte, Peeter Uuskyla, batterie, et François Lemonnier, trombone ; Exposition : Sophie de Boissieu, artiste aux multiples talents, expose la vie de « Paecel de J. », son nain de jardin préféré. Miam Miam! 30 novembre et 1er décembre. Concert-spectacle inédit avec Sylvain Kassap, clarinettes et saxophones, Claude Tchamitchian, contrebasse, Michele Rabbia batterie et percussions. Rencontre inédite entre trois acteurs majeurs du jazz et des musiques improvisées européennes, promesse d’un voyage musical aux destinations inattendues. Exposition : Joël Hauet, photographe et Luculus cuisinier, le premier captera les clichés du second au piano. Les Rencontre Scolopendra. Tél. 06 77 79 10 16.

• Repite Comigo , compagnie catalane Delrevès, deux danseurs marchent et volent sur des façades. Le 13, façade de l’immeuble mercure.

• Dgiz, rappeur slammeur hors pair. Les 13 et 14, à plusieurs reprises.

• Franck Dadure, alias The Fakir, avec un paysage fait de sons collectés dans le quartier, euphorisant. Les 13 et 14, La Clairière du Parc.

• Dimoné, on ne le présente plus, artiste complice depuis la création des Zat. Les 13 et 14, Théâtre Jean-Vilar.

• La Fanfaraï qui réunit onze fantassins du cuivre et de la percussion, en déambulation.

Le 13, dans le parc et le 14, dans le quartier ;

• Urbaphonix, La compagnie Décor Sonore, cinq street Jockeys. Les 13 et 14, déambulation à partir des halles.

• Juanito, musicien gitan à la voix puissante avec Miguel Kerwich. Le 13, devant les Halles.

• Khalid Arash’sfalte, jeune artiste pailladin, rappe sur des mélodies froides.

Le 14, devant les halles.

• Pour les enfants : Le bestiaire alpin, un manège à propulsion parentale !

Le Zadigozinc, café associatif où ils pourront dessiner et se reposer ; Cassrolparc, parc d’attraction dédié à la casserole.

Et bien d’autres animations pour voir le quartier autrement.

ZATMosson/Paillade, 13 et 14 avril, Montpellier. www.zat.montpellier.fr

l’art-vues • page trente-six • avril - mai
© Ludovic des Cognets « Smashed » par la compagnie Gandini Juggling François Lemonnier
ÉVÉNEMENTS

Festival Quand je pense à Fernande à Sète

Depuis 2002, date de la création du festival, Quand je pense à Fernande offre une large palette de tout ce qui se fait aujourd’hui dans le domaine de la création française actuelle. Un souhait pouvant parfois amener le festival à quelques rares incursions vers les langues étrangères à condition que ces artistes soient représentatifs d’une forme artistique typiquement française, comme Camille en 2008 ou Air en 2010. « Faire venir des têtes d’affiche au Théâtre de la Mer est une chose bien valorisante, mais ça ne peut servir que si cela permet de donner un coup de main aux créateurs d’aujourd’hui pour qu’ils soient les artistes reconnus de demain, expliquent les organisateurs. Cette démarche est fondamentalement

3ème édition de La Tempora du

Grand Narbonne

Avec comme objectif le développement de l’offre culturelle de proximité, la communauté d’agglomération du Grand Narbonne a mis en place une saison culturelle itinérante.

Nommée « La Tempora », elle propose tout au long de l’année du spectacle vivant de qualité et entièrement gratuit. Programme d’avril à juin :

• Sam. 13 avril à la salle polyvalente de SaintNazaire-d’Aude à 20h30 : Yves Pujol, « J’adore ma femme ». Dans ce spectacle mis en scène par Patrick Sébastien, Yves Pujol dépeint avec justesse les petits et grands travers de la vie de couple. Nous entrainant dans des situations aussi comiques que surprenantes, il livre ici une intimité dans laquelle chacun se reconnaîtra.

• Ven. 26 avril à la SAD Les Palmiers de La Palme à 21h et ven. 7 juin sur la Place de la Fontaine à Treilles à 20h30 : « Ferrat mon Ami » par Jean-Paul Joguin

A travers une vingtaine de chansons illustrées de textes d’auteurs divers, Jean-Paul Joguin nous entraîne dans l’univers tendre, poétique et engagé de Jean Ferrat. Un spectacle à

savourer comme une pause salutaire dans notre époque trop agitée.

• Ven. 14 juin sur la Palce de l’Eglise de Bizanet à 21h : concert de zOrozora En pleine crise du capitalisme sauvage et galopant, trois jeunes artistes content leurs monomanies avec poésie et esprit. Ce trio subversif et décalé est le reflet de cette génération spoliée qui verra le soleil se lever sur une planète sans pétrole, sans banquise, sans ours polaire, sans pingouins ni manchots. Programme complet disponible sur www.legrandnarbonne.com

Festival Rock’Art & Wine au Château Les Carrasses

Pour cette première édition, le festival Rock’Art & Wine (RAW) signe le week-end le plus rock du mois de mai en mêlant avec talent la photographie, la musique et le vin. Initiée par le Château Les Carrasses, en collaboration avec le collectif Tendance Floue et ImageSingulières, la programmation se veut intime et underground : vernissages, visites privées de l’exposition, ateliers dégustation des meilleurs crus du Languedoc, musique live et sets Dj.

Tout au long du festival, cinq décennies de culture rock seront affichées à travers les clichés des plus grands photographes : Aubrey Powell (Pink Floyd, Paul McCartney, Yes…), Nick Elliott (The Who, ZZ Top…), Michael Spencer Jones (Led Zeppelin, Oasis…), Didi Zill (Deep Purple, Queen…) et Denis

O’Regan (Freddie Mercury, Ray Davies, Keith Richards…). Le soir, RAW offre l’opportunité au public de dîner avec les artistes. Autant de moments uniques et décontractés où les photographes livrent leur travail et évoquent les anecdotes d’une vie passée à capturer concerts, backstages et quotidiens des légendes du rock n’roll.

Du 24 au 26 mai au Château les CarrassesRoute de Capestang à Quarante (34).

Tél. 04 67 00 00 67. www.lescarrasses.com

le moteur de notre festival que nous espérons faire tourner encore longtemps ».

Au programme :

• Mer. 12 juin à 20h30 : Stéphane Eicher / Axel Bauer.

• Jeu. 13 juin à 20h30 : Benjamin Biolay / Albin de la Simone.

• Ven. 14 juin à 20h30 : Arno / Lou Doillon.

• Sam. 15 juin à 20h30 : Olivia Ruiz / Barbara Carlotti.

• Dim. 16 juin à 20h30 : Psy4de la Rime / Kussay & The Smokes.

Du 12 au 16 juin au Théâtre de la Mer à Sète. Tél. 04 99 04 71 71. www.quandjepenseafernande.fr

14ème Printival Boby Lapointe

à Pézenas

Depuis 2000, le Printival Boby Lapointe s’est enraciné à Pézenas. Chaque année au mois d’avril, il fleurit durant 4 jours et permet de découvrir, sous le parrainage des Ogres de Barback, les talents de la scène française d’aujourd’hui et de demain. Programme des Printi’Soirées :

• Mer. 24 avril à 21h au Théâtre historique : soirée d’ouverture du festival avec le spectacle

« J’ai arrêté les bretelles » du chanteur comique Wally.

• Jeu. 15 avril à 19h au Foyer des Campagnes : Presque Oui avec Thibaud Defever au chant et à la guitare et Sylvain Berthe au violoncelle, flûtes et petites percussions.

A 21h : From&Ziel avec Ian Zielinski au piano et Samuel Veyrat au chant. Suivi du groupe Lo’Jo et sa musique aux couleurs du monde.

• Ven. 26 avril à 19h au Foyer des Campagnes : Skeleton Band et ses compositions aux sonorités foisonnantes.

A 21h : la diva excentrique, pin’up baudelairienne Sarah Olivier. Suivie de Raoul Petite présentant son dernier album « Yes Futur ? ».

• Sam. 27 avril à 19h au Foyer des Campagnes : Evelyne Gallet et ses textes au vitriol signés Patrick Font.

A 21h : carte blanche aux Ogres de barback, parrains du Printival 2013.

Du 24 au 27 avril à Pézenas. Tél. 04 67 21 02 87. Programme complet sur: www.printivalbobylapointe.com

Les concerts à Castelnau-le-Lez

Toujours aussi active, la Ville de Castelnau-le-Lez propose de nombreux rendez-vous au Printemps, entre concerts, conférences ou expositions.

Le programme des concerts :

• Ven. 12 avril à l’Espace

Rencontres à 21h : concert du Swing 39 Quartet

Deux guitares manouches, une contrebasse et un vibraphone s’activent sur de la musique de Django Reinhardt et d’autres Manouches d’aujourd’hui.

• Dim. 14 avril à l’Espace

Rencontres à 19h : concert de l’Orchestre Contrepoint. Composé d’une douzaine d’instruments à cordes, l’orchestre de chambre interprète sérénades, suites, sonatines et rondos de compositeurs célèbres. Sous la direction de Franck Fontcouberte.

A découvrir à Castelnau-le-Lez. Tél. 04 67 14 27 40. www.castelnau-le-lez.fr

l’art-vues • page trente-sept • avril - mai
Olivia Ruiz Arno Les Ogres de barback Yves Pujol L’Orchestre Contrepoint Photo de Denis O’Regan
ÉVÉNEMENTS

Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon

Du 15 avril au 15 juin : les soirées à ne pas manquer

La musique romantique viennoise, allemande et française (Brahms, Richard Strauss, Mahler, Debussy Fauré ou Chausson…) occupe toutes les soirées de cette fin de saison. Elle nous livrera ses plus belles et plus célèbres pages, accompagnée par des artistes d’exception réellement habités et dotés d’une grande intelligence d’interprétation. L’occasion aussi de découvrir Blumine ou Rückert Lieder de Mahler très peu joués ainsi qu’un rare concerto pour basson de Mozart. La saison s’achèvera avec deux opéras qui ont marqué l’histoire du théâtre Lyrique. Un Couronnement de Poppée, réorchestré en Poppea e Nerone, dans une mise en scène qui devrait faire date, signée par l’insolent et talentueux Krzysztof

■ Contes, fables et mythes

Pour jeune public et familles

Mercredi 17 avril à 17h.

Opéra Comédie. A des tarifs particulièrement étudiés (Enfants 1,50 € / Adultes 3 €). Public : à partir de 6 ans.

Pourquoi ne pas emmener ses enfants à l’Opéra un mercredi après-midi ? Un voyage musical construit à partir des fables de Jean de la Fontaine, d’histoires ou de contes de fées interprétés par le Chœur de l’Opéra et quelques solistes virtuoses de l’Orchestre de Montpellier. Une surprise pour clôturer cette belle manifestation, les enfants seront invités à venir chanter sur la scène accompagnés des musiciens… Un premier concert qui va sans doute marquer pour longtemps les enfants… et leurs parents bien sûr.

Anne Pagès-Boisset et Valérie Blanvillain, pianos etquelquesautres solistes.

Le Chœur national Montpellier LanguedocRoussillon, sous la direction de Noëlle Geny.

■ Soirée Symphonique

Samedi 20 avril à 20h.

Opéra Berlioz - Le Corum

« Prélude à l’Après-midi d’un faune », est la partition qui a ouvert le XXème siècle musical en mettant l’accent sur le son, et non sur des notes ou des accords poussés par une rhétorique. L’écriture très raffinée, de la première à la dernière mesure accapare l’espace sonore en un kaléidoscope de motifs et de timbres, où les « doublures » sont subtilement exploitées et sans surcharge.

Il y a maintenant 100 ans que « Le Sacre du Printemps » a été donné, à Paris, au Théatre des Champs-Elysées, le 29 mai 1913.

Sur cette œuvre, Stravinsky, a considéré l’orchestre comme un instrument unique. Les dissonances, les combinaisons polytonales, les rythmes irréguliers ont fait découvrir à cette danse de nouveaux pouvoirs qui ont marqué le début d’une nouvelle ère pour l’orchestre Symphonique dans l’espoir d’en capter l’énergie primitive.

Les célèbres et déchirants « Kindertotenlieder » (Chants pour des Enfants Morts) ont été écrits sur des poèmes de Friedrich Rückert pour un orchestre allégé, traité en musique de chambre. Les « Rückert-Lieder » sont cinq lieder moins connus, mais joués pour un orchestre Symphonique, tout aussi émouvants, mis en musique par Mahler qui les a dédiés à sa femme Alma.

Le flamboyant Alain Altinoglu que l’on va revoir avec le plus grand plaisir à Montpellier, a tout à fait la personnalité pour diriger avec éclat les œuvres complexes de cette soirée ; d’autant que sur les lieder, une belle complicité devrait s’engager avec sa compagne Nora Gubisch. Une très émouvante et belle soirée en perspective.

Au programme :

Claude Debussy : Prélude à l’Après-midi d’un faune. Gustav Mahler : Rückert Lieder(Liebst du um Schönheit - Ich atmet’ einen linden Duft - Blicke mir nicht in die Lieder - Um Mitternacht - Ich bin der Welt abhanden gekommen). Igor Stravinsky : Le Sacre du Printemps

Nora Gubisch, mezzo soprano.

L’Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon, sous la direction d’Alain Altinoglu.

■ Soirée Symphonique

Vendredi 26 avril à 20h.

Opéra Berlioz - Le Corum.

Tout ou presque opposait Gustav Mahler à Richard Strauss. Tous deux considéraient la musique comme le siège d’un conflit entre des idéaux contraires. Mais chacun mettait un point d’honneur à soutenir et jouer la musique de l’autre. Une bonne idée de les réunir dans une nouvelle soirée romantique.

Les « Quatre derniers lieder » de Richard Strauss (écrits au soir de sa vie) nous amènent au plus intime de sa création musicale. On touche au sublime à l’écoute du tout dernier lieder « Im Abendrot » (dans le rouge du couchant). « Blumine » (fleur) de Gustav Mahler est une pièce redécouverte en 1966.

A l’origine, elle constituait le 2ème mouvement de la 1ère symphonie « Titan » mais en a été retirée par le compositeur. Le poème symphonique « Also sprach Zarathustra » est un hommage à Nietzche, et déploie un grand orchestre wagnérien.

Comment Constantin Trinks, Kappelmeister à l’Opéra de Sarrebruck, puis Darmstadt, assistant de Christian Thielemann à Bayreuth, jeune chef habitué à diriger dans des salles prestigieuses (Berlin, Dresde, Tokyo, Munich, Paris, etc.) va-t-il faire partager sa vision des

Warlikowski (un dernier Médée d’anthologie à Liège et à Paris). « Qui fait le mal finit mal ! » Cette citation résume un peu l’histoire moralisatrice de Don Giovanni, opéra mozartien clôturant la saison de l’Opéra de Montpellier. La dramaturgie en délivre une atmosphère romanesque et surnaturelle. Ce chef d’œuvre introduit aussi un discours orchestral qui relève le sens des mots, dans un perpétuel mouvement de situations, lesquelles finiront au cœur de la nuit, par la disparition tragique d’un séducteur invétéré. Pour vous permettre de voir ce chef d’œuvre, six représentations sont prévues en juin, à l’Opéra-Comédie.

Coproduction avec Teatro Real Madrid. Musique de Claudio Monteverdi et réorchestration de Philippe Boesmans. Livret de Giovan Franscesco Busenello. Dramma in musica en un prologue et trois actes, créé à Venise en 1641.

Trahisons et manipulations pour atteindre le pouvoir suprême n’épargnent aucun des personnages de cet opéra de Monteverdi, revisité par l’orchestrateur Philippe Boesmans. Le compositeur belge a revu et adapté l’orchestration aux instruments et à un effectif musical réduit.

Cette version fut en effet commandée, en 1989, par Gérard Mortier pour le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, et reprise par le Teatro Real Madrid qu’il dirige. Les liens qui unissent Jean-Paul Scarpitta à Gérard Mortier permettent à l’Opéra de Montpellier d’en assurer maintenant la coproduction.

œuvres par l’Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon ?

Au programme : Richard Strauss : Also sprach Zarathustra, opus 30. Gustav Mahler : Blumine. Richard Strauss : Vier letzte Lieder, opus 150 –Frühling - September - Beim SchlafengehenIm Abendrot. Anne Schwanewilms, soprano. L’Orchestre national Montpellier L.-R., sous la direction de Constantin Trinks.

■ Concert Amadeus

Vendredi 3 mai 20h.

Opéra Comédie. (Le samedi 4 mai à 20h30 à l’Église Saint-Pierre de Cournonterral).

Un programme assez varié dont l’événement fort sera un concerto pour basson de Mozart.

Au programme : Antonio Vivaldi : Concerto pour deux violoncelles en sol mineur, RV 531

Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour quatre violons, violoncelle et cordes en si mineur, opus 3 n°10 . Antonio Vivaldi: Concerto pour quatre violons en si mineur, opus 3 n° 4 RV 550. Anton Dvorák : Sérénade pour cordes en mi majeur, opus 22 . Wolfgang Amadeus Mozart : Symphonie n° 29 – Finale en la majeur, K. 201 – « Divertimento n° 22ème mouvement en si bémol majeur K. 137. Yigong Zhang, Olivier Jung, Alice Rousseau, violons. Alexandre Dmitriev, Pia Segerstam, violoncelles. Magali Cazal, basson. L’Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction et violon de Dorota Anderszewska.

■ Poppea e Nerone

Le Couronnement de Poppée (revisité*) »

Mercredi 15 mai à 20h. Vendredi 17 mai à 20h. Dimanche 19 mai à 15h.

Opéra Berlioz – le Corum

Nouvelle production de l’O.O.N.M en

l’art-vues • page trente-huit • avril - mai

Selon Tacite, vivait à Rome une femme nommée Sabina Poppea. Elle était la fille de Titus Ollius mais pris le nom de son aïeul maternel, Poppéus Sabinus. Rien ne manquait à Poppea… qu’une âme honnête. Sa mère, la plus belle femme de son temps lui avait donné la beauté et la noblesse, ses richesses étaient assorties à sa naissance, sa conversation aimable. Jamais elle ne ménagea sa réputation et ne fit de différence entre un amant et un mari. Mariée à Crispinus, chevalier romain, dont elle eut un fils, elle céda aux séductions d’Othon, jeune et fastueux, qui passait pour le favori le plus cher de Néron. Le mariage suivit de près l’adultère… Othon, ne cessait de vanter au prince la beauté et la grâce de Poppea. Ses paroles excitantes produisirent leur effet, Poppea fut introduite auprès de Néron… et Othon fut éloigné de son rival, appelé au gouvernement de Lusitanie.

Poppea se glissa jusqu’aux appartements de l’Empereur, l’arrachant à son humeur sombre, en lui rappelant les délices de la nuit passée... Néron voulu tout partager avec elle, sa couronne comme son cœur. Pour cela, il sacrifia son vieux maître Sénèque en ordonnant sa mort : « que Sénèque meure avant ce soir, aujourd’hui même, Poppea verra de quoi l’amour est capable »

Sénèque un peu devin… anticipa les ordres de l’Empereur…

Le très « décoiffant » metteur en scène Krystof Warlikowski signe là une mise en scène très forte et très engageante pour les artistes. Son idée de départ suit une dramaturgie calée sur le suicide de Sénèque.

Un événement qui précipita la décadence d’un monde, la libération des peurs et le triomphe d’une dictature…

Les personnages : Marie-Adeline Henry, Poppea ; Leonardo Capalbo, Nerone ; Gemma Coma-Alabert, Octavia ; Antonio Abete, Seneca ; Clémence

& LYRIQUE
MUSIQUE
Le Chœur national Montpellier Languedoc-Roussillon, dirigé par Noëlle Geny

Tilquin, Drusilla ; Micaëla Oeste, Venere & Pallade ; Karen Vourc’h, Fortuna & Damigella ; Isaac Galán, Mercurio & Littore ; Hannah Esther Minutillo, Un paggio ; José Manuel Zapata, Arnalta ; Jadwiga Rappe, Nutrice ; Thomas Bettinger, Lucain & Liberto ; Antonio Lozano & Isaac Galán, Famigliari di Seneca, Soldati.

Mise en scène de Krzysztof Warlikowski, assisté de Malgorzata Szczesniak , scénographie et costumes ; Félice Ross, lumières ; Claude Bardouil, chorégraphie et Denis Guéguin, vidéos

L’Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon, sous la direction de Peter Tilling.

■ Soirée Symphonique

Samedi 25 mai 20h.

Opéra Berlioz - Le Corum

Richard Strauss : Don Juan, poème symphonique, opus 20. Serge Prokofiev : Concerto pour violon et orchestre n° 2 en sol mineur, opus 63 . Johannes Brahms : Symphonie n°2 en ré majeur, opus 73

L’Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction d’Alexander Shelley.

■ Don Giovanni

Jeudi 6 juin à 20h.

Samedi 8 juin à 15h.

Lundi 10 juin à 20h.

Mercredi 12 juin à 20h.

Vendredi 14 juin à 20h.

Dimanche 16 juin à 15h.

Opéra Comédie (Opéra Royal du Château de Versailles, les dimanche 23 juin, mardi 25 juin et jeudi 27 juin).

Production de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon (version de 2007), en partenariat avec Mezzo.

Dramma giocoso en deux actes.

Musique de Wolfgang Amadeus Mozart. Livret de Lorenzo da Ponte. Création le 29 octobre 1787, au Gräflich Nostitzsches NationalTheater, à Prague.

Personnages :

André Schuen, Don Giovanni ; David Bizic, Leporello ; Vida Mikneviciute, Donna Elvira ; Anna Gorbachyova, Donna Anna ; Dovlet Nurgeldiyev, Don Ottavio ; Ekaterina

Bakanova, Zerlina ; Gocha Abuladze, Masetto ; In-Sung Sim, Le Commandeur Jean-Paul Scarpitta, conception et mise en scène, assisté de Urs Schönebaum, lumières. Chœurs de l’Opéra national Montpellier Languedoc-Roussillon.

Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon sous la direction de Marius Stieghorst.

■ La Contrebasse voyageuse

Pour jeune public et familles

Mercredi 15 juin à 17h.

Opéra Berlioz – Le Corum

A des tarifs particulièrement étudiés (Enfants 1,50 € / Adultes 3 €).

Public : à partir de 5 ans.

Pourquoi ne pas emmener à nouveau ses enfants à l’opéra, un mercredi après-midi ?

Le contrebassiste de l’orchestre Thierry Petit revient d’un voyage musical. Accompagné de sa contrebasse, le musicien s’en est allé à la rencontre d’enfants issus de tout le bassin méditerranéen : la France bien sûr, mais aussi l’Espagne, la Tunisie, la Grèce, le Liban et l’Égypte. C’est avec eux qu’il a imaginé ce dialogue musical, tissé d’humanisme.

Par la magie des nouvelles technologies, tous les enfants, acteurs de cette grande aventure musicale réalisée sur le pourtour méditerranéen, se retrouveront sur la scène de l’Opéra Berlioz de Montpellier dans le cadre d’une création interactive « live » de la Contrebasse Voyageuse.

Les images et les voix seront mixées en direct, accompagnés d’instrumentistes typiques de chaque pays invités et du soutien de l’Orchestre National de Montpellier Languedoc Roussillon.

Les enfants français interprèteront la création commune réalisée tout au long de cette aventure musicale qui aura duré presque deux ans. L’Orchestre national Montpellier LanguedocRoussillon, sous la direction de Robert Tuohy.

■ Concert Amadeus

Samedi 15 juin à 20h.

Opéra Comédie

Au programme :

Gabriel Fauré : Le papillon et la fleur - Au bord de l’eau - Après un rêve - Les berceauxLydia - Mandoline

Henri Duparc : Invitation au voyageRomance de mignon - Chanson triste

Claude Debussy : Fleur des blés - Nuit

d’étoiles

Ernest Chausson : Le papillon - Le colibri - Le temps des lilas - La chanson bien douce

Reynaldo Hahn : Quand je fus prise au pavillon - Trois jours de vendange - LydéTyndaris - Pholoe - à Chloris - Le printemps. Susan Manoff, piano. Véronique Gens, soprano.

Billetterie Opéra Comédie

Place de la Comédie

Du lundi au vendredi de 12h à 18h ou par Tél. 04 67 601 999.

www.opera-orchestre-montpellier.fr

l’art-vues • page trente-neuf • avril - mai
« Don Giovanni » de Mozart en juin à l’Opéra Comédie

Opéra Théâtre du Grand Avignon

Du 15 avril au 15 juin : les soirées à ne pas manquer

■ La Voix Humaine + La Dame de Monte Carlo + Lis ton journal

Vendredi 19 avril à 20h30.

Opéra - Théâtre d’Avignon. Tragédie(s) lyrique(s) en un acte de Francis Poulenc. Qui d’autre que Stéphanie d’Oustrac, tragédienne née, peut aujourd’hui incarner ces trois rôles exigeants : celui de cette femme brisée et son fol espoir de reconquérir son amour, de cette femme hystérique et jalouse ou bien finalement celui d’une femme totalement résignée. La Voix Humaine est un conte cruel sur la séparation et l’insupportable.

Une très bonne idée de Raymond Duffaut qui a su réunir dans la même soirée, la Voix Humaine et des raretés comme La Dame de Monte-Carlo et Lis ton Journal de Francis Poulenc.Unique personnage : Stéphanie d’Oustrac, mezzo-soprano.

Mise en scène de Vincent Vittoz, assisté d’Aurélie Kiritzé-Topor pour la scénographie, et de Roberto Venturi pour les lumières.

Costumes de Sylvie Ayrault et de Cristel Dejardin. Pascal Jourdan, piano.

■ Concert Symphonique

Vendredi 3 mai à 20h30.

Opéra - Théâtre d’Avignon. (Coréalisation Orchestre Lyrique de Région AvignonProvence et Opéra-Théâtre d’Avignon).

“Voyage symphonique au Cap Vert”

Mariana Ramos : Chant. Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence sous la direction de Marc-Olivier Dupin.

■ Roméo et Juliette

Dimanche 26 mai à 14h30.

Mardi 28 mai à 20h.

Opéra - Théâtre d’Avignon. (Nouvelle production, en coproduction avec l’Opéra de Massy, l’Opéra-Théâtre de Metz, l’Opéra de Reims, et l’Opéra de Tours).

Opéra en cinq actes et un prologue.

Musique de Charles Gounod - Editions musicales : Leduc – Choudens).

Livret de Jules Barbier et Michel Carré d’après la tragédie de Shakespeare.

Dans cette nouvelle production de l’Opéra d’Avignon, Sonya Yoncheva, la nouvelle diva demandée par les plus grandes maisons

d’opéra internationales, viendra chanter à Avignon le rôle titre de Roméo et Juliette. Un événement attendu avec impatience par tous les mélomanes, amateurs du beau répertoire classique. La distribution réunira également deux autres très belles interprètes que sont Marie Lenormand et Isabelle Vernet. Les voix masculines ne seront pas en reste. Un très beau Roméo en la personne de Florian Laconi, le jeune ténor Stanislas de Barbeyrac, valeur montante du lyrique français, bien entouré par une équipe masculine solide. Une mise en scène probablement efficace de l’expérimenté Paul-Emile Fourny, complétée par les chorégraphies d’Eric Belaud. Nous aurons le plaisir de revoir le chef Alain Guingal qui dirigea l’Orchestre entre 1975 et 1981.

Personnages : Sonya Yoncheva, Juliette; Marie Lenormand, Stefano ; Isabelle Vernet, Gertrude Florian Laconi, Roméo ; Alexandre Duhamel, Mercutio ; Jérôme Varnier, Frère Laurent ; Christophe Fel, Comte Capulet ; Stanislas de Barbeyrac, Tybalt ; Bernard Imbert, Gregorio ; Jean-Marie Delpas, Duc de Vérone ; Piérrick Boisseau, Comte Pâris Mise en scène de Paul-Emile Fourny.

Décors d’Emmanuelle Favre ; Costumes de Dominique Burté et lumières de Jacques Chatelet. Chorégraphie d’Eric Belaud. Direction des chœurs : Aurore Marchand. Chœur et Ballet de l’Opéra-Théâtre. L’Orchestre Lyrique de Région AvignonProvence, direction musicale d’Alain Guingal.

■ Concert Symphonique

Vendredi 7 juin à 20h30.

Opéra - Théâtre d’Avignon. (Coréalisation Orchestre Lyrique de Région AvignonProvence et Opéra-Théâtre d’Avignon).

Au programme : Joaquin Turina : Rhapsodie symphonique

Roberto Gerhard : Danses de Don Quichotte

Maurice Ravel : Trois chansons de Don Quichotte. Manuel De Falla : Les Tréteaux de Maître Pierre, pour soprano, ténor et baryton. Chantal Perraud, soprano ; Eric Huchet, ténor ; Laurent Alvaro, baryton

Troupe de marionnettistes : Bambalina teatre praticable. rchestre Lyrique de Région Avignon-Provence. Direction musicale : JeanFrançois Heisser.

■ A Death in the Family

(Lauréatde l’Armel Opera Competition and Festival Szeged- Hongrie). Dimanche 9 juin à 17h. Opéra - Théâtre d’Avignon. Drame en trois actes d’après une nouvelle de James Rufus Agee. Musique et livret de William Mayer. Production du Center for Contemporary Opera New York (Etats-Unis).

« A Death in the Family », a été le lauréat du concours « Armel Opera Competition and Festival 2012 ».

Un concours d’opéras organisé au mois d’octobre à Szeged (Hongrie). Manifestation originale et très internationale, étant donné que les cinq opéras présentés venaient cette année, d’Autriche, Serbie, Hongrie, de la République Tchèque et des Etats-Unis. « Mileva », un premier opéra d’Aleksandra Vrebalov, racontant la vie dramatique de la première épouse d’Einstein a aussi été particulièrement remarqué. Ce concours (5ème édition) promeut la création originale de cinq opéras classiques ou contemporains de différents pays. Après une sélection préalable qui a lieu en Europe et aux Etats-Unis, plus de 700 chanteurs de 43 pays se sont inscrits aux premiers tours du concours pour une place en finale. Les finalistes se voient attribuer l’un des 15 rôles principaux des 5 opéras retenus au concours. Au-delà d’indéniables qualités vocales, les lauréats primés doivent savoir combiner les mouvements scéniques ainsi que l’art dramatique.

L’année dernière, L’Opéra-Théâtre d’Avignon avait retenu « The Secret Agent » de l’américain Michael Dellaira. Cette année, ce sont encore les américains qui ont triomphé avec « A Death in the Family ».

La nouvelle de James Agee (lauréat du prix Pulitzer en 1958) s’inspire d’un fait divers des années 1930, et de la tragédie qu’il a vécue lui-même à l’âge de 7 ans, lorsque son père est décédé dans un accident de voiture. Sur fond de ségrégation raciale et d’alcoolisme, c’est l’histoire de Jay et de sa femme, de leurs amis et parents, dans l’Amérique des années trente qui se termine par un drame. Cette histoire est très proche de celle décrite dans « The Saint of Bleecker Street », un opéra de Menotti, racontant un fait divers New Yorkais presque similaire dans le quartier de

la Little Italy. La mise en scène de « A Death in the Family » est simple et efficace.

La musique est d’une belle densité aux sonorités à rechercher du côté de la musique de Menotti, de Barber, Copland et… de Francis Poulenc (La Voix Humaine) dont le compositeur William Mayer a été l’élève.

C’est en même temps, un mélange de Gospel et un florilège musical que l’on peut entendre à New York, sur les boulevards de Broadway. Les chanteurs sont particulièrement bons et révèlent tous de formidables qualités de comédiens.

Seul français du « team », le baryton Philippe Brocard a aussi remporté le Premier Prix lyrique masculin. Il nous livre une géniale interprétation de ce pauvre Jay, marié à Mary Lynch Follet, rôle chanté par Adrienn Miksch (la sœur du « Secret Agent » donné l’année dernière à l’Opéra-Théâtre d’Avignon). Il faut absolument voir cet opéra génial ! Personnages : Adrienn Miksch, Mary Lynch Follet ; Vira Slywotsky, Nagymama Lynch ; Nora Graham-Smith, Hannah Néni ; Sarah Miller, Nagymama Follet & Nok ; Ashley Kerr, Sally Néni ; Judith Skinner, Victoria & a dada ; Brooke Larimer, Women’s Ensemble. Philippe Brocard, Jay ; Gabriel Nanro, Nagayapa Lynch ; Todd Wilander, Andrew Bacsi ; David Neal, Nagyapa Follet, David Gordon, Ferfiak ; Aaron Theno, Men’s Ensemble. Mise en scène de Robert Alföldi. L’Orchestre Lyrique Avignon Provence sous la direction de Sarah Jobin.

■ Concert Lyrique

Jeudi 13 juin à 20h30.

Opéra - Théâtre d’Avignon. Les solistes du CNIPAL en concert ! (Centre National d’Artistes Lyriques). Orchestre Lyrique de Région Avignon-Provence sous la direction musicale de Samuel Jean.

■ Autres temps forts Entrée libre

• Chaque mois à 17h, un apér’Opera est programmé,au Foyer du Théâtre Opéra d’Avignon :

Les prochains apér’Opera auront lieu le 20 avril avec la participation des jeunes chanteurs du Cnipal (Centre de promotion de jeunes chanteurs professionnels) et le 8 juin (Julie Mauchamp et Yann Toussaint).

A l’issue du concert, un cocktail est offert aux spectateurs, en présence des interprètes pour poursuivre l’échange…

• D’autre part, un cycle de conférences est organisé au Foyer du Théâtre Opéra d’Avignon:

« Les Causeries du Foyer » par Philippe Gut

A propos de la Voix Humaine « Poulenc, l’esprit français au XXème à propos » , vendredi 19 avril à 18h - Foyer du Public de l’Opéra Théâtre.

A propos de Roméo et Juliette « Amours adolescentes et tragiques, un mythe éternel », samedi 25 mai à 17h - Foyer du Public de l’Opéra Théâtre.

Billetterie : Place de l’Horloge

Tél : 04 90 82 42 42. Du mardi au samedi de 11h à 18h. Les dimanches, jour de spectacle, de 11h à 12h30 et de 14h à la fin du 1er entracte www.operatheatreavignon.fr

MUSIQUE & LYRIQUE l’art-vues • page quarante • avril - mai
« A Death in the Family » de William Mayer La mezzo-soprano Stéphanie d’Oustrac

La spectaculaire renaissance de Olrap

Interview de Philippe Grison, Directeur Général de l’Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence

La situation de l’Orchestre a été très compliquée ces dernières années. L’Olrap ayant même fait l’objet d’une liquidation judiciaire. Comment avez-vous pu remonter cet orchestre en si peu de temps ?

En octobre 2008, le Tribunal de Commerce d’Avignon a prononcé la liquidation judiciaire de l’orchestre. Lors de ma prise de fonction en janvier 2009, il était placé sous la sauvegarde de la justice. Il m’a fallu écrire un projet d’entreprise et de restructuration en seulement trois mois ! Je ne disposais en portefeuille que de trois concerts symphoniques et l’accompagnement orchestral de la saison de l’Opéra-Théâtre d’Avignon ; La saison 2010 qui n’était pas préparée bien évidement, Cet orchestre revient donc de très loin et tout le monde s’accorde à dire qu’il est d’un excellent niveau…

Je crois que cet orchestre se sent bien aujourd’hui, très en forme, les musiciens sont très heureux. Ils ont été bien dans Jenufa et dans Wozzeck, on peut même dire qu’ils ont été extraordinaires !

Oui, Le final aux accents très « brucknériens » de Jenufa a été joué d’une manière totalement bouleversante. Parlez-nous des solistes de l’orchestre : Cordelia Palm, super violon solo à l’orchestre

est un vrai Concermeister. Elle est extrêmement solide : c’est un vrai caractère !

A côté d’elle, joue Sophie Saint Blancat qui est aussi très solide et joue merveilleusement bien : elle a un vrai son.

On a un premier pupitre de folie et à côté de cela, une flute géniale (*) !

On ne peut citer tout le monde, mais parlons d’Eric Sombret, de la timbale solo, du violoncelliste et de l’alto solo ?

Eric Sombret est probablement l’un des meilleurs cornistes en France. Tous les vents et les bois sont excellents et la clarinette (**) et le

basson (***) sont aussi très solides. Tous les autres musiciens ont de vraies personnalités. Globalement, l’attaque des violons pécherait un petit peu ?

L’attaque c’est le chef ! Les musiciens classiques attaquent au fond.

Ils ne font pas 3 + 4 + boum… Mais 3–4–boum !

Un jour, Charles Aznavour avec qui je faisais un concert m’a dit : « je ne comprends pas ces musiciens… ils ne sont pas fichus d’attaquer sur le temps ». Je lui ai répondu que l’attaque se faisait sur le fond (3–4–boum).

Avec les violons, il ya toujours cette espèce de décalage…qui peut effectivement se remarquer en concert.

On sent bien qu’il y a un réel état d’esprit à l’Olrap...

Nous avons un projet d’entreprise. Un orchestre, c’est une entreprise culturelle. Il faut savoir la partager avec les musiciens. Nous avons mis en place un comité artistique et une pédagogie qui n’existaient pas. On ne peut pas tout le temps jouer le même répertoire et les mêmes symphonies.

Nous voulons aussi leur faire découvrir un autre répertoire et la musique de chambre. Nous menons ensemble un travail sur les nouveaux publics ; 25 000 jeunes chaque

année sont concernées par nos actions culturelles, engagées depuis les classes maternelles jusqu’aux bancs de l’université. Nous entendons nous développer partout en région. Ces actions culturelles valorisent notre orchestre, elles lui permettent de travailler et de progresser, choses qui n’existaient pas avant.

De 3 concerts, nous sommes donc passés à 35 concerts par saison, en plus de la saison lyrique de l’Opéra-Théâtre. Pour attirer plus de monde dans les salles, nous avons baissé de 20 à 30% le prix des places.

L’Olrap revient d’une tournée… Nous avons fait en trois ans, deux tournées internationales. La première, en Corée du Sud et l’autre qui vient de s’achever en Inde. Nous avons joué dans des salles pleines à craquer ! 72 heures après notre retour, l’orchestre répétait déjà Wozzeck !

On parle d’une politique d’enregistrement de disques ?

Le Docteur Miracle sera dans les bacs fin avril et d’autres enregistrements sont prévus en septembre, notamment avec Emmanuel Ceyson, un jeune harpiste tout à fait extraordinaire (****).

Recueillis par Michel Pavloff

Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence Orchestre Bicentenaire !

Laprochaine saison 2013-2014 s’annonce toute particulière pour l’Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence (Oralp).

En 2014, l’Orchestre fêtera ses deux cents ans d’existence, ce qui fait de lui, l’une des plus anciennes formations musicales françaises permanentes. L’Oralp fait partie des belles vitrines culturelles de la Ville d’Avignon et de sa Région.

Indépendamment du fait que l’orchestre participe à toutes les saisons lyriques de l’Opéra-Théâtre du Grand Avignon, la saison Symphonique 2013-2014 va principalement se recentrer sur la musique romantique des Maîtres français du XIXème (André Grétry, Etienne-Nicolas Méhul, Ferdinand Hérold, Hector Berlioz, C.V Alkan, Théodore Dubois, Vincent d’Indy).

Nous allons donc redécouvrir des œuvres connues en leurs temps, mais rarement jouées aujourd’hui.

Il est d’ailleurs fort probable que pour les saisons suivantes, l’Oralp poursuive l’exploration du répertoire romantique, de façon à en faire en quelque sorte, sa marque de

fabrique. Il a d’ailleurs mis en place un partenariat avec la Fondation Pallazzeto Bru Zane, le Centre de Musique Romantique Français, lequel milite justement pour un rayonnement mérité du répertoire musical du Grand XIXème siècle qui lui fait encore défaut.

Véritables fils conducteurs de la saison Symphonique 2013-2014, les concerts d’ouverture des 12 et 13 octobre ainsi que la soirée du 7 juin seront spécialement consacrés aux compositeurs du XIXème venus diriger à l’Opéra-Théâtre d’Avignon, ce grand répertoire jusqu’à présent négligé.

La soirée Ciné Concert devient, au fil des saisons, incontournable (projection d’un film muet avec accompagnement musical de l’orchestre Symphonique). Cette année, une musique originale de Dmitri Chostakovitch, inspirée des scènes naturalistes des romans d’Emile Zola, transcrites dans « la Nouvelle Babylone », un film muet monté en 1929, par Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg Pour autant, la saison prochaine le grand répertoire classique ne sera pas oublié, ni

d’ailleurs la musique contemporaine et la musique baroque. L’Oralp et Samuel Jean, son nouveau chef invité, s’investissent pour organiser de plus en plus de concerts en région Provence Alpes Côte d’Azur.

Ils viennent d’achever en février dernier, une tournée triomphale en Inde (dans le cadre de l’année de l’Inde). Après les enregistrements du Docteur Miracle de Bizet et de l’Amour masqué de Messager, sortiront prochainement deux CD. Le nouveau chef invité a programmé au printemps 2014, une soirée spéciale, consacrée à la Symphonie n°40 de Mozart, laquelle sera en quelque sorte « démontée » pour aider le public à mieux comprendre la musique, afin d’entrer dans les mystères de la composition, des thèmes et des rythmes, de la dynamique et de l’art des nuances.

Pour la première fois, en mai 2014, JeanClaude Malgoire, cet immense chef baroque, enfant du pays, viendra enfin diriger un concert conçu comme celui qui avait été donné à Avignon en 1814, en « hommage à Avignon à Louis XVI et Marie-Antoinette »

par les « musiciens de Marie-Antoinette » Grétry, Gluck, Haydn et Piccinni.

Après la création de Peter Pan, conte musical créé en 2011, enregistré en livre-disque, l’Oralp renouvellera le genre avec Ali Baba, un autre conte en création mondiale, objet d’un nouveau livre-disque (éditions Le Sablier).

Les nouveaux publics sont particulièrement privilégiés par l’Orchestre, au travers d’actions spécifiques spécialement conçues pour tous les scolaires du département de Vaucluse ou vers les étudiants de l’Université. L’Oralp cherche ainsi à instituer dès à présent, un renouvellement intergénérationnel par une politique très attractive du prix du billet et par une nouvelle approche de l’opéra : ce sera par exemple, une soirée consacrée aux Noces de Figaro, un opéra de Mozart, revisité en version concert, avec l’aide de jeunes chanteurs du Cnipal, solidement encadrés par les musiciens de l’Orchestre Lyrique de Région Avignon Provence.

www.orchestre-avignon.com

l’art-vues • page quarante-cinq • avril - mai
MUSIQUE & LYRIQUE
(*) Odile Bruckert - (**) Fançois Slusznis - (***) Arnaud Coic - (****) En concert avec l’Olrap, les 23 et 24 novembre 2013
Voir détail sur www.lartvues.com de notre recherche avec Berthier de Lioncourt et Palazzo Bru Zane
Philippe Grison

Des concerts à proximité

Du 15 avril au 15 juin : les soirées à ne pas manquer

■ Nîmes

• Musique sur cour

Vendredi 7 & samedi 8 juin à 20h et à à 22h. Cloître des Jésuites - 15, Boulevard de l’Amiral Courbet à Nîmes.

René Martin, créateur et organisateur du Festival international de piano de La Roqued’Anthéron et de La Folle Journée de Nantes, conseiller artistique du théâtre de Nîmes donne dans cette ville, La Folle Nuit (en décembre) et Musique sur cour en (juin).

Le cloître des Jésuite accueille dans ses murs cette toute dernière manifestation, programmée début juin.

Elle se présente sous la forme de 4 concerts, d’une densité totale, formatée pour une durée de temps limitée (1h).

Abdel Rahman El Bacha et Michel Dalberto sont les pianistes invités, cette année, par René Martin.

Le programme complet sera diffusé sur le site www.lartvues.com en mai.

Théâtre de Nîmes. Tél. 04 66 36 65 00. www.theatredenimes.com

■ Autour d’Avignon

Une Route des Orgues en Vaucluse et en Région Paca du 5 avril au 16 juin.

Les organisateurs de la 11ème Route des Orgues entendent cette année s’étendre au delà du département de Vaucluse et couvrir une partie de la Région Provence Alpes Côte d’Azur.

Cinq concerts seront programmés autour de thématiques bien précises : Le premier concert « De l’impressionnisme au cubisme en France autour de transcriptions pour flûte et orgue » sera présenté à l’église Saint-Jean-de-Malte d’Aix-en-Provence ainsi qu’à l’église Notre-Dame de l’Assomption de La Ciotat. Le second « Bach, l’orgue et les cordes » mettra en valeur les orgues de Caumont-sur-Durance, Cavaillon, Beaumontdu-Ventoux et fera une halte à la Cathédrale d’Orange (soutien au projet de construction du nouvel orgue).

L’Ensemble Vocal Jeu de Dames d’Annecy interprétera à la Métropole Notre-Dame-desDoms d’Avignon « la Messe des pêcheurs de Villerville » de Gabriel Fauré et d’André Messager et un programme de « Pièces Mariales pour chœur de femmes et orgue du 11ème siècle à nos jours ».

La Route des Orgues investira la Collégiale de Roquemaure avec un récital de Francis Chapelet qui est à l’origine de la restauration de l’orgue historique du 17ème siècle. Comme chaque année, pour conclure cette édition, la Route des Orgues passera par Carpentras. Elle sera consacrée à Dvorak avec la participation du Chœur Régional P-A-C-A, placé sous la direction de Michel Piquemal.

• De l’impressionnisme au cubisme en France autour de transcriptions pour flûte et orgue.

Vendredi 24 mai à 20h30 - Église Notre-Dame de l’Assomption de La Ciotat. (En partenariat avec l’association Arts et Mouvements). Concerts flûte et orgue sur des pièces de Debussy, Alain, Jolivet, Poulenc.

Michel Barruol, flûte et Luc Antonini, orgue.

• Bach, l’orgue et les cordes

Samedi 25 mai à 20h45 - Eglise de Caumontsur-Durance. (Dans le cadre du 17ème Printemps de l’Orgue, en partenariat avec

l’Association des Amis de l’Orgue de Caumont-sur-Durance et la Ville de Caumontsur-Durance).

Dimanche 26 mai à 17h30 - Cathédrale d’Orange. (En partenariat avec les Amis du Patrimoine Religieux et de l’Orgue d’Orange).

Samedi 15 juin à 20h30 - Cathédrale de Cavaillon. (En partenariat avec l’Association Kabellion).

Dimanche 16 juin à 17h30 - Église de Beaumont-du-Ventoux. (En partenariat avec la Mairie de Beaumont-du-Ventoux).

Guillaume Antonini, violon ; Walter Grimmer, violoncelle ; Luc Antonini, orgue.

• Concert Dvorak

Samedi 13 avril à 20h30 - Église Notre-Dame de l’Observance de Carpentras. (En partenariat avec la Direction de l’Action Culturelle de la Ville de Carpentras).

Luc Antonini, orgue. Le Chœur Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, sous la direction de Michel Piquemal.

• Messe des pêcheurs de Villerville de Gabriel Fauré et d’André Messager.

Dimanche 12 mai à 10h - Métropole NotreDame-des-Doms d’Avignon. (En partenariat avec Musique Sacrée en Avignon).

Eric Latour, orgue. L’Ensemble Vocal Jeu de Dames (Annecy), direction Blanche Latour.

• Salve Regina, pièces mariales pour chœur de femmes et orgue du 11ème siècle à nos jours.

Dimanche 12 mai à 17h - Métropole NotreDame-des-Doms d’Avignon. (En partenariat avec Musique Sacrée en Avignon).

Eric Latour, orgue. L’Ensemble Vocal Jeu de Dames (Annecy), direction Blanche Latour.

• Récital d’orgue par Francis Chapelet.

Vendredi 7 juin à 21h - Collégiale de Roquemaure.

Pièces de Sweelinck, Scheidt et Bach. (En partenariat avec la Ville de Roquemaure et l’Association des Amis de l’Orgue de Roquemaure).

Orgue en Avignon - 10, rue Buffon à Avignon. Tél. 04 67 52 35 19. www.orgueenavignon.org

■ La Courroie

Dans une ancienne et vaste fabrique de filature située à Entraigues (près d’Avignon), la violoniste Alice Piérot à ouvert avec ses amis musiciens, un site dédié à la musique, désor-

mais connu sous le nom de La Courroie. Le contraste est saisissant entre le lieu, une ancienne friche industrielle, et l’ambiance fort sympathique due à l’accueil chaleureux des musiciens.

Bien souvent après concert, un échange fructueux s’opère entre les artistes et le public. Le tout pour une participation de 10 € par concert.

• Mardi 16 avril à 20h15

«Episodes de la vie d’un artiste»

A l’occasion du bicentenaire Richard Wagner (1813 -1883).

Œuvres de Wagner et Liszt. Michel Gaechter, piano.

• Mardi 21 mai à 20h15

« Musique traditionnelle du japon et Isshokenmei de Laurent Martin » Junko Tahara, chant traditionnel japonais et Biwa. Wim Hoogewerf et Caroline Delume, guitares frettées en 1/4 de tons.

• Lundi 3 juin à 20h15

« Réjouissances ».Cantates de Bach et Telemann. Chantal Santon, soprano & L’Ensemble Amarillis.

• Jeudi 13 juin à 20h15

« Le Concert Brisé de William Dongois » Musiques vénitiennes du début du XVIIème s. Violons, cornets, sacqueboutes, orgue, clavecin, théorbe.

• Vendredi 3 mai à 20h15

« Récital Clavecin ».Pièces de Louis Couperin et Johann Jakob Froberger. Laurent Stewart, clavecin .

■ Perpignan Théâtre de l’Archipel

• Concert Symphonique

Dimanche 12 mai à 19h - Le Grenat. Au programme : Blai Soler : Plain-chant Serguei Prokofiev : Concerto n°1 pour violon et orchestre.Maurice Ravel : Tzigane. Dimitri Chostakovitch : Symphonie n°1.Boris Belkin, violon soliste.

L’Orchestre Symphonique de Barcelone et national de Catalogne, placé sous la direction de Pablo Gonzáles.

Concerts gratuits de L’Orchestre Départemental Amateur de l’Hérault

Né en 2005 de l’association de d’instrumentistes amateurs, l’Orchestre Départemental Amateur de l’Hérault (ODAH) est composé d’une cinquantaine de musiciens de tous âges. Après quatre jours de répétitions et cinq jours de stages encadrés par des professionnels il fera (re)découvrir, à travers une série de concerts gratuits, des musiques de films ou des pièces plus classiques. Les dates :

• Ven. 26 avril à 18h à la salle des fêtes à Bessan.

• Sam. 27 avril à 18h à la salle Françoise Mitterand à Cazouls-les-Béziers.

• Dim. 28 avril à 11h à la salle Yves Abric à Pérols.

• Dim. 5 mai à 18h au Somnambule à Gignac.

Renseignements : Tél. 04 67 45 71 10. www.heraultmusiquedanse.fr

Instants sonores en Lozère

Entre répertoire du XXème siècle et création actuelle, les « Instants sonores » promeuvent les musiques de traverse. La musique d’aujourd’hui est riche de sonorités plurielles, elle se conçoit et s’interprète sur des instruments qui ne cessent d’évoluer, elle fait appel aux autres arts pour mieux se raconter.

« Instants sonores » propose un parcours dans ces musiques à la fois créatives et inventives. Programme :

• Mar. 28 mai à l’Espace des Anges à Mende à 20h30 : conférence musicale « Révolutions vocales » par la Cie Glossophonies

• Sam. 1er juin au Domaine des Boissets à Sainte-Enimie à partir de 11h : siestes audio parlantes « A l’Ombre des Ondes » avec Carole Rieussec et Jean Kristoff Camps ; Installation « A fleur de peau » de l’artiste

Lynn Pook ; Projet « Urban Pipes » sur la cornemuse écossaise avec Erwan Keravec ; Performances électroacoustiques de Thomas Ankersmit ; Performance au piano

par Frédéric Blondy ; Sélection de films sur le thème de la création sonore et musicale par Philippe Langlois

• Mer. 5 juin à la Salle Polyvalente de Marvejols à 17h30 : « Couak », théâtre musical par la AnA compagnie ; A 21h : spectacle de musique électronique et voix « Matrice » par la AnA compagnie.

• Jeu. 6 juin à l’Espace des Anges à Mende à 20h30 : concerts de Sim sala bim, Styrene et Mika Vainio & Franck Vigroux.

• Sam. 8 juin à l’Espace des Anges à Mende à 17h : ciné-concert « La Grève » de Serguei Eisenstein avec une création musicale de Pierre Jodlowski

• Dim. 9 juin à la Halle Saint-Jean à Mende à 17h : création musicale avec Philippe Nahon sur des images rares de New-York. Suivi du quatuor hongrois Béla

Du 28 mai au 9 juin en Lozère.

Tél. 04 66 65 75 75.

www.scenescroisees.fr

l’art-vues • page quarante-six • avril - mai
MUSIQUE & LYRIQUE
par
L’Orchestre Symphonique de Barcelone et national de Catalogne

MUSIQUE & LYRIQUE

Festival de Musique à Maguelone

Du 15 avril au 15 juin - Cathédrale de Maguelone à Villeneuve- les-Maguelone

Entre le 4 et le 13 juin prochain, le Festival de Musique à Maguelone, spécialisé dans la musique baroque et les musiques médiévales fêtera cette année son 30ème anniversaire et ouvrira en même temps, la saison des festivals de l’été. Cette manifestation de qualité accueillera les artistes, amis de toujours qui ont soutenu Maguelone et les mémorables Saisons Musicales de Saint-Guilhem-le-Désert. Souhaitons longue vie à ce festival ! Nous n’avons pas trop l’habitude d’entendre pareille musique. Pourtant, à chaque fois, en sortant du concert, nous sommes émus par cette musique qui nous touche au plus profond de nous-mêmes. Les 7 concerts sont programmés à 21h et exceptionnellement à 20h le vendredi 7 juin. Dimanche à 10h45.

■ Les Violes du Roi-Soleil

Jeudi 4 juin - Grande Nef.

En concert d’ouverture, Jordi Savall, accompagné de ses plus fidèles compagnons de route.

Les Violes du Roi-Soleil sont une belle opportunité pour réentendre les célèbres pièces des compositeurs Marin Marais, Mr de Sainte Colombe (musique du film au succès planétaire «Tous les matins du Monde») et de François Couperin. Jordi Savall, basse de viole, Pierre Hantaï, clavecin ; Xavier DiazLatorre, théorbe & guitare ; Philippe Pierlot, basse de viole

■ Chansons et improvisations au Siècle d’or espagnol

Jeudi 6 juin - Grande Nef.

A chaque concert, Denis Raisin Dadre fait toujours sensation auprès du public. Il vient à chaque fois avec de nouveaux instruments étranges, aux sons inouïs.

Fidèle parmi les fidèles du festival, il revient cette année, accompagné de son ensemble Doulce Mémoire dans un programme inspiré des chansons et improvisations au Siècle d’or espagnol.

L’ensemble Doulce Mémoire placé sous la direction de Denis Raisin Dadre.

■ Joglar & Jogleries

Le temps des troubadours du XIe au XIIIe s. Ven. 7 juin à 20h - Tribune des Chanoines. Philippe Leclant, le directeur du festival veut probablement nous réserver une belle surprise… L’ensemble Alla Francesca de Brigitte Lesne accueillera pour cette soirée un artiste jongleur pour nous faire ressentir musique et gestuelle du temps des troubadours. Une création montée en partenariat avec le Théâtre de Villeneuve-lès-Maguelone, scène conventionnée Jeunes Publics en L.-R.

■ Lucrezia Borgia, la fille du Pape Samedi 8 juin - Tribune des Chanoines. Sur le site de l’Art-vues www.lartvues.com, nous reviendrons plus particulièrement en mai prochain sur ce concert à ne pas manquer. Patricia Bovi accompagnée de Craford Young, Leah Stuttard et Gabriele Miracle.

■ Musique française et italienne

Dimanche 9 juin - Tribune des Chanoines. La réunion de trois musiciens d’exception dans un programme beaucoup plus accessible du répertoire de la musique baroque. La belle musique d’Arcangelo Corelli, dont on fête d’ailleurs, fort discrètement le 300ème anni-

versaire de sa mort (1653-1713). Jean Hotteterre, facteur d’instruments de Louis XIV, a conçu le hautbois pour remplacer la chalemie, cela permet aujourd’hui de produire un son plus brillant et de jouer toutes les notes avec plus d’aisance. Hugo Reyne, flutiste chevronné en est l’un de ses meilleurs représentants !

■ Couleurs et passions de l’époque Elizabethaine

Mardi 11 juin - Tribune des Chanoines. L’année dernière, Mariana Flores avait fait sen-

sation au pied de la tribune de la Grande Nef et subjugué le public par l’explosivité de ses danses. Elle revient cette année pour un concert plus intimiste, salle des chanoines, accompagnée par Hopkinson Smith, l’un des plus grands spécialistes de l’interprétation du luth, lui aussi fidèle compagnon du festival de Maguelone. Un programme consacré aux pièces de Dowland et de John Danyel, beaucoup moins connu. La promesse d’une belle découverte. Mariana Florès, vox & Hopkinson Smith, luth.

■ Europa Galante

Jeudi 13 juin - Grande Nef.

Le concert de clôture est réservé à un immense artiste, un chef baroqueux de première importance en la personne de Fabio Biondi, accompagné de son fidèle Europa Galante. Sur d’incroyables tempi, ils nous emmèneront dans un voyage musical flamboyant, vers l’exploration sidérante d’une musique, florilège d’arpèges, d’ornementations, et de virtuosités.

Fabio Biondi, violon et direction de l’ensemble Europa Galante.

Réservations : La boîte à Musique 10, rue du Palais (place de la Canourgue) à Montpellier. Tél. 04 67 606 992

l’art-vues • page quarante-sept • avril - mai
© Guy Vivien Le flutiste Hugo Reyne

Le CRAC et le MRAC, deux lieux incontournables pour l’art contemporain

Gérés par la Région Languedoc-Roussillon, le Centre Régional d’Art Contemporain (CRAC) à Sète, et le Musée Régional d’Art Contemporain (MRAC) à Sérignan se sont imposés comme des lieux incontournables de diffusion de l’art contemporain. Avec chacun plus de 20 000 visiteurs en 2012, ces deux espaces ont été marqués par de nombreux temps forts, comme les expositions dédiées l’été dernier à Michel François au CRAC ou « Marcher dans la couleur » pour le MRAC réunissant, entre autres, Daniel Buren, Ann Veronica Janssens ou Mai-Thu Perret. Ce printemps, le CRAC propose divers accrochages entre dessins, sculptures et photographies. Le MRAC ouvre, quant à lui, son espace à Olivier Mosset d’une manière inédite. Les deux lieux annoncent également leurs expos d’été (voir encadré). Elles seront plus largement présentées dans le prochain numéro « Spécial Evénements de l’Eté » de L’Art-vues.

■ Les expositions au CRAC à Sète :

• Jusqu’au 21 avril : « L’Encyclopédie du Naufragé » de Pauline Fondevila.

A travers un paysage mental nourri d’œuvres d’artistes plasticiens et d’écrivains, Pauline Fondevila propose trois séries de dessins inédits dont un wall painting réalisé in situ, une série de dessins couleurs et plus de 250 dessins au stylo bille noir sous la forme d’un journal de naufragé.

• Jusqu’au 26 mai :

- « Matières Premières » de Paul Pouvreau. Exposition monographique, elle explore le statut des images et leurs différents niveaux de réalité et de fiction. Le Projet Archi Comble à l’intérieur du CRAC et dans la ville structure le parcours de l’exposition et dialectise le rapport de l’image publicitaire avec le paysage urbain.

- « Tendre » d’Olivier Nottelet.

L’artiste présente une œuvre réalisée in situ « Trois salles, trois moments qui articulent une déambulation plus qu’un récit » comme un véritable plan séquence. Le dessin envahit les murs dans un rapport physique à l’espace.

• Du 8 au 26 mai : « So Blue So Blue - Edges of the Mediterranean » du photographe hollandais Ad van Denderen.

A travers un portrait de la méditerranée, le photographe révèle l’état du monde. Une tentative personnelle de comprendre les immenses changements économiques, politiques, socio-religieux et écologiques dans cet espace ouvert, contesté et partagé depuis des siècles.

A découvrir au CRAC - 16, Quai Aspirant Herber à Sète. Tél. 04 67 74 94 37. www.crac.languedocroussillon.fr

Les expositions de l’été

■ Au MRAC à Sérignan :

• Jusqu’au 12 juin : grande exposition personnelle d’Olivier Mosset

Depuis plus de 40 ans, Olivier Mosset poursuit une recherche ininterrompue sur le devenir de la peinture à travers l’abstraction géométrique et le monochrome. Connu en France pour avoir fait partie du BMPT, aux côtés de Buren, Toroni et Parmentier, il est un des seuls peintres européens à s’être situé dans la postérité de la grande peinture américaine. L’exposition présentée à Sérignan est le projet « solo ».

Plus important projet que le musée ait proposé à un artiste, au rez-de-chaussée, des cimaises se succèdent, transformées en sculptures monumentales dialoguant avec un ensemble de onze toiles de grand format.

Au CRAC :

• Du 28 juin au 15 septembre : « Helpless » de Pierre Ardouvin. Cette exposition proposera une succession d’environnements composant une sorte d’archipel aléatoire à découvrir au fur et à mesure des déambulations à travers les volumes et l’architecture du CRAC. Trouvant une résonance particulière à Sète, ville portuaire, ouverte sur la Méditerranée, « Helpless » portera sur le désert, l’île, la mer, l’exil et le déracinement.

Au MRAC :

• Du 29 juin au 3 novembre : « Entre-Deux », exposition collective de Farah Atassi, Peter Downsbrough, Dan Graham, Alexandra Leykauf, Gordon Matta-Clark et Tatiana Trouvé. Ce rendez-vous mettra en œuvre des projections mentales d’un lieu pour proposer au spectateur des espaces mystérieux où le temps semblera en suspension. Des passages d’un monde à l’autre, des changements d’échelles, de transparence ou d’opacité seront à l’œuvre dans ces espaces qui entraineront vers la confusion. Une invitation au regard, à l’inspection et à l’expérimentation.

A l’étage est présentée, une rétrospective des peintures murales ainsi qu’une série de monochromes blancs et noirs, réalisées à la peinture polyuréthane. Les surfaces, d’une grande sensualité, absorbent ou répercutent la lumière selon la position du regardeur ou l’heure de la journée.

De nombreux bonus comme le film « Fun and Games for everyone » tourné en 1968 lors de la première exposition personnelle d’Olivier Mosset, et une toile blanche portant en son centre un cercle noir de 1970, complètent l’exposition.

Enfin, une rétrospective de ses éditions, témoignages de ses nombreuses collaborations, est présentée dans le cabinet d’arts graphiques.

A découvrir au MRAC - 146, Avenue de la plage à Sérignan. Tél. 04 67 32 33 05. www.mrac.languedocroussillon.fr

Re-Cycles du MAXXI à Pierresvives

Conçue et produite par le Musée des Arts du XXIe siècle Architecture (MAXXI) de Rome, l’exposition « Re-Cycles - stratégies pour l’architecture, la ville et la planète » est présentée à Pierresvives depuis le mois de mars dernier. Illustrant le partenariat signé entre ces deux équipements culturels dessinés par Zaha Hadid, cette exposition a reçu un accueil très favorable l’an dernier à Rome et c’est une édition spécialement conçue pour Pierrevives qui est proposée à Montpellier.

Ainsi, plus de 40 projets sont exposés sous forme de dessins, maquettes, photos, vidéos, et composent une carte contemporaine du concept de recyclage, entendu comme une stratégie et un dispositif générateur d’innovation architecturale : recyclage d’architecture, villes, paysages, avec des œuvres d’artistes engagés dans des stratégies créatives qui réfléchissent sur les interrelations entre espace (architectural) et déchets, l’architecture étant elle-même recyclable. Son présentés, entre autres, les travaux de Reinier de

« Re-Cycle est une opportunité d’alimenter la

recherche et l’innovation dans un des domaines les plus cruciaux de nos réflexions actuelles, qui couvre le paysage et le monde construit, les habitudes et la philosophie,

explique Margherita Guccione, directrice du MAXXI. Nous sommes enthousiastes d’avoir la possibilité de montrer à nouveau notre recherche à Pierresvives, conscients que de tels sujets nécessitent une discussion et un engagement global. »

Cette exposition a mobilisé l’ensemble des équipes de curateurs et chercheurs du MAXXI et bénéficie du soutien d’un comité scientifique comprenant Reinier de Graaf, Sara Marini, Mose Ricci, Jean-Philippe Vassal et Paola Vigano. « Re-Cycle a été pour le MAXXI une expérience cruciale qui a permis de clarifier comment le musée aborde les sujets essentiels de notre époque, dit Giovanna Melandri, présidente de la Fondation MAXXI. Je suis très fière que notre travail puisse être exposé dans d’autres lieux. »

Jusqu’au 31 juillet à Pierrevives 907, avenue du Prof. Blayac à Montpellier. Tél. 04 67 67 30 00.

http://pierresvives.herault.fr

l’art-vues • page quarante-neuf • avril - mai LIEUX D’ART
Graaf/OMA, Michel Desvigne, Diller Scofidio + Renfro, Frank Gehry, Grasso Cannizzo, Bernard Tschumi, MVRDV. Réhabilitation paysagère par Batlle I Roig Architectes Le MRAC à Sérignan Le CRAC à Sète

« Ulysse l’Original » fête les 30 ans du FRAC L.-R.

Les FRAC ont 30 ans cette année ! Pour marquer cet événement, l’association des FRAC (PLATFORM) organise une manifestation à l’échelle nationale intitulée «Les Pléiades». Le principe: chacun des 23 Fonds Régionaux d’Art Contemporain invite dans sa région un artiste et lui demande de concevoir un dispositif d’exposition permettant de présenter des œuvres des collections dans une installation originale. Ici, Emmanuel Latreille a demandé au duo d’artistes Sophie Dejode et Bertrand Lacombe de travailler sur la figure mythologique d’Ulysse, au centre d’un parcours artistiques intitulé «Ulysses», commun à trois régions (avec Bretagne et P.A.C.A.). Outre l’installation de Dejode et Lacombe au Pont du Gard, le FRAC proposera en Languedoc-Roussillon, d’avril à octobre, six autres expositions constituant la manifestation «Ulysse l’Original» : dans le Prieuré Saint-Pierre à Pont-Saint-Esprit (Pablo Garcia – Michaël Viala), dans les Tours et remparts d’Aigues-Mortes (Bertrand Gadenne - Jean-Christophe Norman), dans la chapelle des Pénitents d’Aniane (Simone Decker), au Frac à Montpellier (Alain Bublex), au Musée archéologique de Lattes (Hubert Duprat), au L.A.C. de Sigean (Yvan Salomone) et dans les gares de Montpellier, Nîmes et Perpignan (collections du Frac LR). Entretien.

Tout d’abord, dîtes-nous ce que représente pour vous cet anniversaire ?

Après la présentation large des collections du FRACLanguedoc-Roussillon en région, l’année dernière, la manifestation nationale des 30 ans rappelle que les Frac existent dans toutes les régions et sont des outils essentiels, non seulement de la décentralisation culturelle, mais de la notoriété nationale et internationale de la France dans ce champ de la création. Et également, qu’ils sont des partenaires pour toutes les institutions qui, sur un territoire large, souhaitent réaliser des projets avec des artistes vivants. Il ne s’agit pas seulement d’enregistrer l’art en train de se faire, en le collectionnant. Il faut aussi lui donner l’occasion d’innover et de se mettre en situation de confrontation nouvelle avec les publics. Les collections contemporaines, comme n’importe quel patrimoine, doivent aussi être réinterprétées. Ainsi, l’art ne produit du sens qu’au présent, en se risquant dans de multiples contextes et en offrant un nouveau regard sur l’histoire, à partir de ce qui fait la vie de chacun.

Parlez-nous de Ulysse l’Original et du choix de ce thème ?

La diversité patrimoniale est une réalité incontournable aujourd’hui. On ne cesse d’être en confrontation avec des objets patrimoniaux, qui désignent l’origine, la source de nos sociétés et de nos façons de voir le monde. Dans le patrimoine réside ce qui fonde les codes collectifs, et c’est pourquoi nous lui attachons autant d’importance, et de valeur. Beaucoup ne voudraient voir le patrimoine que sous cet angle de l’ « Origine », et s’en tenir au respect d’une authenticité qu’ils espèrent retrouver à travers les changements et le passage du temps. C’est aussi la conception politique dominante du patrimoine. Mais l’épithète que je donne à Ulysse est ambiguë : un « original » est quelqu’un qui sort des codes communs,

qui obéit à ses propres idées, voire à ses propres impulsions. D’une certaine façon, il y a déjà cette double dimension dans le personnage d’Homère, qui est à la fois celui qui est attaché à son pays, à sa maison et à leur organisation presque « sacrée » mais qui, poussé par des forces qu’il ne maîtrise pas, est contraint de faire un détour « original », on pourrait dire « hors des sentiers battus », avant de revenir à son point de départ ! Le livre de James Joyce, Ulysse, de 1920, est aussi une manière de se retourner vers les « origines » (la Grèce et le Judaïsme) de notre civilisation, mais pour montrer que l’individu doit les interpréter à sa façon, les vivre de manière singulière. D’un point de vue moderne, ce n’est même pas un choix, puisqu’à partir du moment où l’on est dans la vie, on est poussé à construire son « individualité » à partir de forces et de relations aux autres essentiellement irrationnelles. On doit alors accepter une idée plus ouverte du patri-

Al’occasionde ses 30 ans, le FRAC Languedoc-Roussillon propose tout au long de l’année un parcours d’expositions intitulée « Ulysse l’Original », en partenariat avec les FRAC PACA et Bretagne. Ces trois FRAC déploient, dans leur région respective, un ensemble de productions faisant écho à des thématiques issues du texte d’Homère, mais aussi du livre éponyme de James Joyce. Les expositions en Languedoc-Roussillon :

• Du 20 avril au 26 octobre à Aigues-Mortes : Bertrand Gadenne et Jean-Christophe Norman. Tours et remparts d’Aigues-Mortes. Tél. 04 66 53 61 55.

http://aigues-mortes.monuments-nationaux.fr

• Jusqu’au 11 mai à Montpellier : « You Can Never Go Home » de Philip Vormwald et Martin Hyde. FRAC Montpellier - 4, rue Rambaud à Monpellier. Tél. 04 99 74 20 35. www.fraclr.com

• Du 31 mai au 29 septembre à Lattes : Hubert Duprat. Site archéologique Lattara - 390, route de Pérols. Tél. 04 67 99 77 20. http://museearcheo.montpellier-agglo.com

moine, dont l’art contemporain permet l’apprentissage, au service de la liberté subjective sans nier pour autant l’aspiration à la reconnaissance de l’autre.

Sur quels critères avez-vous choisi le duo d’artistes Sophie Dejode et Bertrand Lacombe pour monter le projet du Pont du Gard ?

Ce duo d’artistes est assez exceptionnel par sa complémentarité. Ils sont un mélange de puissance intellectuelle et d’énergie physique ! Ce sont des bâtisseurs qui conçoivent la création artistique à la lisière de l’organisation sociale. Ils ont été capables de revisiter les deux textes d’Homère et Joyce et d’imaginer un dispositif d’exposition susceptible d’intégrer les œuvres d’autres artistes (appartenant à d’autres collections), c’est-à-dire de les interpréter, et en même temps de donner une représentation singulière de ces thèmes de l’amour, du plaisir, de la bestialité, de la soli-

tude, de l’errance, de la ruse, dont le personnage d’Ulysse est emblématique. Et je suis particulièrement heureux que cela passe à travers les images, le visible, les formes artistiques, qui véhiculent le sens aussi bien que les mots !

Comment avez-vous sélectionné les sept lieux qui accueillent l’événement et sur quels critères ?

Les lieux du parcours « Ulysse l’Original » sont pour la plupart des partenaires de longue date du Frac Ils ont pour beaucoup été partie prenante de Chauffe, Marcel !, de La dégelée Rabelais, de Casanova forever ou des 30 ans du FRACLanguedoc-Roussillon en 2012. Tous voulaient inviter un artiste en se donnant les moyens d’une production exceptionnelle, qui fasse sens par rapport à leur propre situation (monument, exposition muséale, collections contemporaines, lieux de passage…), permettant aux gens d’interroger le monde et le temps que nous traversons. Ulysse ne sait jamais où il va. Au chant 5, il s’exclame : « Que va-t-il encore m’advenir ? »

L’art est cette incertitude, et la seule façon pour l’être humain de la supporter, c’est probablement de la partager avec les autres. L’art, c’est aussi cela

Enfin, d’après vous, comment vont ou doivent évoluer les FRAC pour les 30 prochaines années ?

Comme l’art ! La traversée d’Ulysse va continuer, inexorablement. Peut-être y aura-t-il d’autres « palais » qui se construiront pour que les artistes racontent les incertitudes de l’homme en train de se construire. Et s’il n’y en a pas, il y aura toujours tous ces espaces que le monde a déjà ouverts. Ils peuvent toujours offrir des contextes inédits au désir humain de raconter son étonnement et son bonheur de vivre, malgré l’inquiétude. Recueillis par Stéphane Jurand

• Du 1er juin au 28 septembre à Montpellier : « Une nuit sans sommeil » d’Alain Bublex. FRAC Montpellier et Gare de Montpellier Saint Roch. Tél. 04 99 74 20 35. www.fraclr.org

• Du 29 juin au 29 septembre à Sigean : Yvan Salomone. Lieu d’Art Contemporain - 1, rue de la Berre à Sigean. Tél. 04 68 48 83 62. www.lac.narbonne.com

• Du 12 juillet au 4 octobre à Pont-Saint-Esprit : « Prospection » de Pablo Garcia et Michaël Viala. Prieuré Saint-Esprit à Pont-SaintEsprit. Tél. 04 66 82 69 41.

• Du 27 juillet au 15 septembre à Aniane : « Ghosts » de Simone Decker. Chapelle des Pénitents - Place des Pénitents à Aniane. Tél. 04 67 57 63 91. www.ville-aniane.com

• Jusqu’au 13 décembre au Site du Pont du Gard : « Ulysse Pirate » de Sophie Dejode et Bertrand Lacombe. 400, route du Pont du Gard à Vers-Pont-du-Gard. Tél. 04 66 37 50 99. www.pontdugard.fr

Plus de renseignements sur www.fraclr.org ou Tél. 04 99 74 20 35.

l’art-vues • page cinquante • avril - mai
ENTRETIEN
« Ulysse Pirate » par Sophie Dejode et Bertrand Lacombe au Pont du Gard
« Ulysse l’Original » en pratique
Bertrand Gadenne « Le Hibou » installations vidéo © Marc Loyon

Entretien avec Jean-Marc Prévost Conservateur du Carré d’Art à Nîmes

Le Carré d’Art fête ses 20 ans

Pourriez-vous nous indiquer quels seront les temps forts de cet anniversaire ?

Le temps fort de cet anniversaire sera l’exposition pensée par Norman Foster. C’est aujourd’hui un des plus grands architectes internationaux et il prendra pour la première fois le rôle de commissaire d’exposition. On y découvrira ses choix artistiques dans le domaine des arts visuels qui vont de grandes figures de l’art moderne à des artistes émergents. Y seront représentés tous les médiums, peinture, sculpture, vidéo, installation, œuvres sonores. Afin de créer un dialogue avec l’architecture, des commandes ont été passées à des artistes pour le hall d’entrée ou l’escalier de Carré d’Art.

Ce sera aussi l’exposition d’automne de Stan Douglas, artiste canadien reconnu, ayant participé à plusieurs biennales de Venise et Documenta. Elle sera sa première monographie en France centrée sur des œuvres photographiques récentes. Il ne faut pas oublier la remarquable collection du musée dont une sélection sera présentée pendant l’été aux musée des Beaux Arts et au musée du Vieux Nîmes mais aussi à l’École des Beaux Arts. A l’automne, un nouvel accrochage permettra de découvrir d’importants dépôts du Fonds National d’Art Contemporain et les nouvelles acquisitions. L’atelier du service des publics sera complètement repensé par la designer française Matali Crasset.

Vous-même, où en étiez-vous quand Carré d’art a été inauguré ? L’événement a-t-il retenu votre attention à l’époque ? Avez-vous suivi son évolution et comment en êtes vous venu à désirer en assurer la direction ?

Je pense que j’étais directeur du musée d’art contemporain de Rochechouart. J’étais bien entendu informé de son ouverture et j’ai suivi par la suite sa programmation. J’ai souvenir d’avoir vu de très belles expositions comme Jana Sterbak ou Jean-Luc Moulène.

J’ai souhaité en assurer la direction après avoir été plusieurs années au Ministère de la Culture pour accompagner une politique nationale car Carré d’art est un des plus importants musées d’art contemporain en France avec une collection extrêmement riche. Il est résolument inscrit dans un contexte international par l’intermédiaire de nombreuses coproductions avec d’importants musées à l’étranger. J’aime aussi sa taille qui n’est pas démesurée et permet de penser des projets à échelle humaine. L’inscription dans un bâtiment où il y a une médiathèque est aussi un

L’expo des 20 ans du Carré d’Art

atout pour croiser les publics. C’est en quelque sorte un Beaubourg à plus petite échelle.

Dans la mesure où vous êtes arrivé récemment et donc héritez de décisions antérieures, dans quelle mesure cet anniversaire bénéficiera-t-il de votre apport (touche) personnel (le) ?

L’exposition de Norman Foster était déjà programmée mais il a m’a été donné de la penser avec lui tout autant que la publication. Nous nous sommes beaucoup vus et avons échangé sur la sélection des œuvres.

L’exposition Stan Douglas est la première exposition que je programme et ouvre certainement des pistes pour la programmation future. Il crée des images d’une grande qualité esthétique mais questionne des champs qui peuvent apparaître à priori extérieurs à l’art comme les médias, la littérature, les théories postcoloniales, les frontières entre cinéma et arts visuels...

Au-delà de ces festivités ponctuelles, quels sont vos projets d’exposition et en quoi peut-on dire qu’ils sont l’expression de la représentation que vous vous faites de l’art contemporain ?

Comme je l’ai dit précédemment je m’intéresse à des artistes qui créent des «formes» esthétiques tout en traitant de la complexité du monde. L’artiste, pour moi, doit par l’intermédiaire de l’art donner de nouvelles perspectives qui ont assez de force pour ébranler nos certitudes. Depuis plusieurs années, j’ai opéré un décentrement pour interroger des pratiques artistiques provenant d’autres régions du monde, l’Amérique du Sud, le Moyen Orient ou l’Asie. Nous ne pouvons pas avoir la même relation au monde qu’il y a 20 ans et l’art peut être un des moyens pour nous y aider.

D’ores et déjà, quelle empreinte souhaiteriez-vous laisser à ce lieu, cette ville et cette région ?

Je n’ai pas d’ambition particulière si ce n’est une exigence de la programmation et de faire découvrir au public de la région des artistes qui me semblent essentiels. J’aime dialoguer avec les artistes, penser avec eux des projets porteurs de sens mais aussi enrichir une collection. Comme Norman Foster je suis continuellement en mouvement pour rester au cœur de la création et confronter mes idées avec celles des autres. Recueillis par BTN Carré d’Art - 1, place de la Maison Carrée à Nîmes.

« Moving Norman Foster »

Déjà 20 ans que Carré d’art, dans une ambiance de ferveur générale, a ouvert ses portes de verre au monde entier. On aurait pu attendre un bilan, une synthèse mais c’était au fond couru et conventionnel. C’est donc l’architecte lui-même, épaulé tout de même par le nouveau conservateur, qui est mis à l’honneur, par l’intermédiaire des œuvres qu’il apprécie et collectionne, et qui se combineront, pour l’occasion, au concepteur même du lieu qui les accueillera. Lieu conçu pour susciter le passage, le mouvement, la mobilité, le « moving » entre autres. Aussi, ne nous étonneronsnous pas de retrouver une sculpture « futuriste » comme celle de Boccioni, artiste qui fit partie intégrante des bases fondatrices même de la modernité, d’autant qu’elles soulèvent le problème de la discontinuité dans l’espace qui est essentielle à l’art architectural, tout comme Duchamp - qu’on ne présente plus et qui sera bian sûr représenté. Ou celle de Calder qui suppose dont les pièces déploient des variations infinies autour d’invariants permanents, toujours différentes et aux mille réactions prévisibles, comme les visiteurs au fons. Moving induit le thème du « marcheur », titre d’une sculpture de Giacometti, notre plus grand sculpteur d’antan, avec son rival allemand Hans Josephsohn que l’on pourra ainsi lui opposer. Plus géométriques, les polyèdres pleins ou vides de Ai Weiwei, plus énigmatiques et complexes que les formes de base. Sans doute le grand architecte a-t-il voulu rendre hommage à ces artistes qui auront marqué sa pensée lors des années d’apprentissage et de formation. Dans un esprit de formes épurées et en toute fidélité à certains principes d’exigence et de rigueur, on trouvera des toiles de Rothko ou de Soulages, lesquelles renvoient à une conception intransigeante de l’abstraction, précédés en cela par l’inattendu Turner, considéré chez nous comme un précurseur de l’Impressionnisme. Max Bill qui ne peut pas ne pas nous faire penser à l’importance du Bauhaus allemand, les carrés dans le carré de Joseph Albers, et toute une série d’artistes dits du « Minimal » comme Donald Judd, Dans Flavin, Sol Lewitt ou, dans une moindre mesure, Richard Serra. A l’inverse, certains artistes ont été invités à réaliser des installations in situ, et donc à se confronter à l’espace du lieu, sans dépendre pour cela des

décisions des commissaires. Ce sont le hall et la montée d’escaliers qui devraient se trouver remodelés, par le brésilien Nuno Ramos, Bill Fontana (travail sonore, faisant renaître les fantômes de l’ancien opéra incendié) et Olafur Eliasson. Il faut remarquer qu’à l’énumération d’artistes reconnus s’ajoutent des propositions auxquelles nous sommes moins familiarisés, comme celle de Gotthard Graubner et son utilisation atmosphérique de la couleur, l’argentin Miguel Angel Rios qui réalise une vidéo de toupies dansantes, puis chutant, intitulée ironiquement Love, avec la voix de la Calas, ou celle du brésilien Jonathas de Andrade qui filme des visages d’hommes dans les rues de Buenos Aires. Quelques artistes de la collection seront tout de même présents tels Juan Munoz et l’inévitable Richter. Certains noms, comme ceux de Barcelo ou de David Hockney nous montrent toutefois l’éclectisme de Norman Foster, puisqu’ils s’inscrivent plutôt dans la tradition figurative, voire photographique, alors qu’à l’inverse le suisse Mathias Spescha nous a habitués à l’économie de moyen géométriques et colorés, de même qu’une artiste comme Bridget Riley. Une exposition consensuelle où chacun trouvera son bonheur puisque pas mal de courants sont représentés de la pureté sculpturale d’Inigo Manglano Ovalle et son oiseau dans l’espace, aux alignements de produits de consommation de Andreas Gursky. Évidemment la France brille par son peu de représentation sur le plan international, mis à part un Philippe Decrauzat bien esseulé, a fortiori les artistes de notre région, à tort ou à raison absents de cette fête nîmoise, et au-delà. A moins qu’il ne faille un peu de temps au nouveau conservateur pour mieux les connaître et les solliciter. Il leur faudra sans doute patienter, attendu que c’est Stan Douglas qui est annoncé pour octobre. Un maître de la photographie artistique de notre temps, capable des plus étonnantes modalités de présentation.

Du 3 mai au 15 septembre, Carré d’Art - 1, place de la Maison Carrée à Nîmes. Tél. 04 66 76 35 70.

l’art-vues • page cinquante-deux • avril - mai

ARTS PLASTIQUES
BTN
Œuvre d’Andreas Gursky Œuvre de Calder

Enattendant l’événement de l’année, les Pléiades/Les 30 ans du Frac, qui sollicitera divers lieux émérites (Pont du Gard, Remparts d’Aigues-Mortes, Lac de Sigean, Musée archéologique de Lattes, Chapelle des Pénitents d’Aniane), et un regard d’artistes sur les collections, Le Frac présente une expo « vaguement » inspirée du personnage d’Ulysse, qui, plus que tout autre, incarne à merveille l’univers culturel de la Méditerranée. Évidemment, il ne saurait s’agir d’une interprétation littérale. Rien ne serait plus ennuyeux que de voir apparaître des hordes de peintres que l’on dit pompier ou de nouveaux adeptes du « citationnisme » intégral. Ce sont deux artistes qui occuperont les lieux. Le premier, allemand, Philip Vormwald , travaille la mine de graphite sur papier, mais s’y implique corps et âme. Corps, car les formats retenus supposent un important périple physiquel, autant dire une odyssée, et âme parce que le résultat obtenu n’est pas sans rapport avec nos paysages mentaux. Or qui niera, de nos jours, que la quête d’Ulysse ne soit avant tout mentale, ce que ne signifie que trop, à ses

côtés, en tant qu’adjuvant, la présence prudente de la déesse Athéna. Toujours est-il que le travail de Philipp Vornwald se soutient d’une structure labyrinthique, mais comme dotée d’une troisième dimension, tant il est un formidable créateur d’espaces. Le fait de choisir le dessin renforce le sentiment d’intimité du plasticien et de son support, et donc de l’activité mentale postulée. Sur le plan visuel, les dessins de Vormwald paraissent d’une incroyable complexité : ils renvoient aussi bien à la technologie contemporaine de gestation des images, qu’aux machines désirantes fourmillant autour des activités dadaïstes et de leur incroyable postérité. Et telle est sûrement la métaphore de ce travail graphique qu’elle est une usine à fabriquer des images, échafaudée comme des plans d’architecte, mouvantes à l’instar des jeux des vidéos, vibrantes tel l’art cinétique, et virtuelles puisqu’elles visent à récupérer les apports de l’informatique de pointe. Cette production conjugue les outrances du baroque et la rigueur des expériences géométriques et, en ce sens, offre une synthèse intéressante de ce

A la Villa des Cent Regards à Montpellier

Quin’a jamais vu, à Montpellier, la maison des Cent regards ne peut prétendre connaître cette ville. Construite par un original venu d’Italie, elle faisait partie autrefois des aires de jeux préférées des enfants, des aires de transport des amoureux, et des aires de lecture de nos grands écrivains (je pense à Valère Novarina ou Renaud Camus), dans les trois cas j’y étais. Reprise plus récemment par Michel Fressoz, ancien galeriste du centre ville, elle est devenue un lieu culturel qui fait partie du paysage, avec ses ateliers, ses soirées musicales, ses livres d’artistes (on relève tout de même les noms de Jean Joubert, Anne-Marie Jeanjean, Nicole Drano… pour les poètes, Sylvère, André-Pierre Arnal, Alexandre Hollan, Françoise Deverre, C.Abad, J.Galey, Richarme, pour les artistes.). Et puis ces expositions temporaires, à l’instar de celle d’Henri-Michel Morat, figure essentielle du paysage culturel de l’agglomération depuis maintenant plusieurs décennies. Comme res-

Du 8 au 26 mai à Mende

Lemusée des Beaux-Arts de Mende avec ses fresques classées, est fermé. Par ailleurs, le chef-lieu lozérien souffre de la désertion commerciale de son centre ville. Beaucoup de rideaux sont baissés et lorsqu’ils se relèvent, la boulangerie a fait place à une banque et la boucherie à une compagnie d’assurance. Ici comme ailleurs, le shopping se pratique à la périphérie et sur le net. Dominique Brun a eu l’idée de se servir de « cette friche commerciale » pour créer un événement artistique. Soutenu par la Ville, le Département, la Région, l’Etat, il a imaginé la Mostra de Mende, un « lèche vitrine » d’art contemporain au sens propre pour qu’elle devienne, l’espace d’une quinzaine, un pôle d’attraction. Initiée l’année dernière, la manifestation a connu

qui clive, depuis des lustres, l’art contemporain en deux tendances fortes. En tout cas, elle enrichit le champ de nos visions, à partir d’une discipline ancestrale, capable de tout absorber. Le deuxième artiste se situe plutôt dans la sculpture et donc résolument dans la troisième voire quatrième dimension.

Le canadien Martin Hyde, vivant en Europe, fabrique ou bricole (au sens non péjoratif de Levi Strauss) des machines à pompes ou à moteurs à partir de matériaux divers et de techniques variées. Il s’articule au thème odysséen du fait des motifs qui seront présentés, des sortes de maquettes ou plutôt d’allusions concrètes et protégées à des îles ou des montagnes (Ile de Calypso, Montagne du cyclope…). Et selon le principe d’énergie circulatoire qui caractérise le héros éponyme.

Ainsi aura-t-on, sur les murs, des sortes de cartographies mentales de nos quêtes intérieures, traitées de manière plastique, et sur le sol des sortes de havres, correspondant aux épisodes de la pérégrination de référence. Enfin, les maquettes étant contraintes par la finitude matérielle et la nécessité de miniaturi-

Jean-Antoine Corbalan

ponsable de l’ARPAC certes (l’expo d’hiver Écritures contemporaines se terminera quand paraîtra cet article : outre les fidèles et habitués, on y retrouve Anne Bréguiboul, Henri Rouvière, Christelle Teissèdre,) mais aussi en tant que peintre, et en l’occurrence, explorateur de « l’inquiétante étrangeté de (ses) objets trouvés ». Psychanalyste de vocation, H.M. Morat est en effet sensible à ce concept freudien que les surréalistes appliquèrent à des artistes comme Max Ernst par exemple, notamment dès lors que celui-ci pratiquait, à même le tableau, le collage ou assemblage. A la villa des Cent regards, il déploie tout l’éventail de sa faculté de rencontre avec ses objets, à qui il offre une seconde vie, une réalité tangible toute subjective et, dans le meilleur des cas, poétique pour peu que l’étincelle naisse de la rencontre de deux réalités inattendues. Or, cette expo ne dure que jusqu’au 20 avril. Lui succèdera une expérience qui pousse à la méditation. Celle de Jean-Antoine

Corbolan, et ses Miroirs gravés selon les principes de « l’ego art » dont il se déclare l’inventeur. L’idée est de faire du visiteur une œuvre d’art, le temps d’une vision fugitive dans un miroir gravé, carré et de format adapté au visage, et de lui faire vivre une expérience personnelle que l’on peut dire exceptionnelle et gratifiante. La proposition est problématique : après tout si tout est potentiellement œuvre d’art, pourquoi chacun de nous ne pourrait-il pas accéder à ce statut, à ce détail près que, de même que le hamburger d’Andy Warhol, nous n’avons pas forcément envie de devenir œuvre d’art et préférons sortir de notre ego justement pour nous perdre et nous enrichir de notre confrontation à la vision du monde d’un autre que soi. Mais bon, au-delà du concept, la mise en forme interpelle et on est curieux du dispositif mis en œuvre, à l’actif de la démonstration. Jean-Antoine Corbalan réalise aussi, outre des déclinaisons du mot « moi » dans toutes les langues », des miroirs

La Mostra de Mende

un succès tel qu’elle est reconduite cette année du 8 au 26 mai. Le concept est très simple. Les vitrines vacantes sont investies par une œuvre d’art représentative des tendances actuelles. Elles sont prêtées par le Musée régional d’art contemporain de Sérignan et le Frac LanguedocRoussillon. C’est dire qu’on met la barre très haut, qu’on n’hésite pas à surprendre. De Sérignan, on découvrira Iron Lady de Peter Klasen, Swan Cake d’Aline Kominsky, Sans titre, de Stéphane Magnin et Fort « R »esse de Régis « R ». Avec le FRAC, les œuvres viennent des collections : Sans Titre de Natacha Lesueur, Néon de Lilan Bourgeat, Bicyclette de Charles Lopez ou SaintMoritz, de Présence Panchounette. Certains artistes sont associés à cette édi-

tion, ils sont en résidence de création et montreront des œuvres spécifiques. Sylvette Ardoino s’implique dans les écoles et les maisons de retraite de la ville sur le thème « record absolu de douceur(s) » ; Jeremy Gobe travaille avec le club de vannerie d’Ispagnac dans l’idée que l’art ne produit pas la vie, il la continue ; Agnès Rosse poursuit ici ses recherches de « poète 100% plasticienne » ; Hortense Soichet présentera des photos dans la perspective d’une résidence de création photographique sur les habitants des Causses et des Cévennes. A ce jour, L’Art et la soie avec la cellule Becquemin et Sagot n’est pas confirmée. Pour être complet, il faut encore signaler le partenariat avec les Scènes croisés de Lozère qui présentera un spectacle très

ser, c’est un peu la vision surplombante des dieux qui est proposée, lesquels s‘amusent des tribulations humaines. Les dieux de nos jours ont changé de visage mais ils sont toujours aussi contraignants et puissants, qu’ils aient pour nom Désir, Nécessité, Ordre ou Justement, Énergie. Et peut-être Productivité. Autrement dit, toutes ces forces qui nous dépassent et dont le nom éclipse le visage. Une exposition très séduisante en tout cas, et qui fait retour sur nos racines et mythes fondateurs. BTN Jusqu’au 11 mai, FRAC L-R. - 4, rue Rambaud à Montpellier. Tél. 04 99 74 20 35.

chargés de mots à voir et d’énoncés de facture conceptuelle. L’avenir dira s’ils sont comparables à ceux de ses illustres prédécesseurs, dans le concept comme dans l’ego. Ou du simple bricolage, dont Claude. Levi Strauss pensait le plus grand bien méthodique. Et si l’avenir était dans le lego ? BTN

Jusqu’au 4 mai, Villa des 100 regards1000, chemin de la Roqueturière à Montpellier. Tél. 06 68 38 65 45.

plastique : Mes jambes, si vous saviez, quelle fumée… à partir de l’œuvre photographique et de la vie de Pierre Molinier et enfin, Les Ecrans de Lozère avec le projet L’usine à rêver de Michel Gondry bricoleur de génie du cinéma.

L’événement se décline en plusieurs axes reprenant la fabrication d’un film, de l’écriture à la réalisation et à sa diffusion. L’équipe de la Mostra a pensé à tout pour rendre l’escapade à Mende encore plus attrayante. Elle propose un pack très attractif comprenant 2 nuits d’hôtel à Mende avec petit déjeuner, une visite guidée de la Mostra et une du parc nature le Vallon de Villaret, le tout pour 78 € par personne. Bel exemple d’accueil. MCH La Mostra Mende. Tél. 04 66 94 00 23. www.ot-mende.fr

ARTS PLASTIQUES
l’art-vues • page cinquante-cinq • avril - mai
FRAC
Au
L-R à Montpellier You can never go home
Dessin de Philip Vormwald Œuvre de Jean-Antoine Corbolan

A L’ISBA de Perpignan

Lesgens malveillants, ou pas très au courant, qui évoquent les membres du groupe Supports-Surfaces, leur reprochent leur caractère répétitif, de faire toujours la même chose. Il suffit pourtant de regarder l’itinéraire de chacun pour réaliser à quel point il est varié et plein de surprises. Qui sait par exemple que Daniel Dezeuze a réalisé des dessins représentant des papillons (exposés naguère chez H. Trintignan), ou encore des œuvres incluant des perles et des bouts de bois colorés ?

Ce sont ces séries, et aussi celle des blasons et des boucliers, lesquels se rapprochent des armes, que l’on retrouvera dans la dynamique galerie Isba. Commençons par les dessins au pastel. Tout d’abord ils s’inscrivent dans la continuité des objets de cueillette ou de chasse concoctés par l’artiste. Sauf qu’ici on serait plutôt du côté de la victime, dont le charme tient dans la fragilité colorée. Ainsi la feuille devient l’équivalent mis en plan du leurre, ce leurre du tableau que dénonce systématiquement D. Dezeuze avec ses réalisations autour

Daniel Dezeuze

des avatars du châssis (échelle, tarlatanes, pavillons, chevalets, claies, etc.). Ce qui lui permet de réintroduire la couleur, plutôt discrète dans les premières réalisations. Ensuite, parce que le papillon est un véritable support naturel à la couleur et que, l’introduire sur la feuille, c’est suggérer un support sur un autre support. Enfin, parce que avec cette série, et avec ses dessins en général, Daniel Dezeuze réintroduit le geste, avec d’autant plus d’expressivité que justement il œuvre par ailleurs dans une logique de rigueur que chacun lui reconnaît. Le pastel, équivalent du brou de noix, possède cette légèreté qui s’accorde bien au sujet. Les œuvres qui perlent n’en semblent pas si éloignées, et pas seulement parce que Daniel Dezeuze recourt également à la couleur. Mais parce qu’il y est question aussi de leurre. On peut se demander en effet si ces perles qui affleurent en surface ne sont pas des références ironiques aux fameux raisins peints par Zeuxis (d’autant que l’expo s’intitule Le chant des oiseaux), et que même les étourdis vola-

A la Galerie ACMCM à Perpignan

La position géographique de Perpignan lui permet de jouer à plein son rôle de trait d’union entre la France et les Espagne (la catalane, et l’autre, capitale). Ainsi Vincent Madramani ouvre-t-il son espace gigantesque à des artistes ibériques encore méconnus en France, tel ce sculpteur, de Valence, nommé Miquel Navarro et qui interroge les rapports entre sculpture et architecture. Les installations de Miquel Navarro se présentent en effet sous l’apparence de villes imaginaires, à la fois géantes, vu leur étendue, et formées de pièces de dimensions modestes, à dominante géométrique, et conglomérées de façon très diverse. Comme on le comprend, c’est le sol et donc la base horizontale qui est sollicitée, le socle ne s’avérant pas utile. Du coup, on pense moins à une maquette, qui serait en corrélation avec un projet, qu’à un concept de l’espace urbain en tant que nous sommes

Onest toujours heureux de voir de nouveaux lieux décupler les possibilités que nous avons, pauvres provinciaux délaissés, de voir l’art d’aujourd’hui et de demain. Cette galerie, proche du CRAC, devrait rapidement devenir l’un des lieux immanquables pour qui est familier de l’illustre Centre d’art du quai Herber (Profitons-en pour signaler le déménagement du côté du Miam de la galerie Docks Martin, qui semble se spécialiser dans l’art de la Chine contemporaine, à l’inventivité inépuisable). Ce sont huit artistes plutôt jeunes qui seront présentés pour cette inauguration et qui pratiquent les arts dominants de nos jours : ceux de l’image (photo, vidéo) comme ceux de l’objet (assemblage, installation), ou de la lumière (peinture, dessin). Jean Denan conçoit ses œuvres comme des perpétuels chantiers ou, comme le disait Joyce, des « work in progress » dans un environnement industriel et urbain ce qui ne détone pas avec l’esprit qui anime l’inauguration d’un lieu. L’œuvre, pour lui, est avant tout transition.

tiles confondaient avec des réels. On est bien toujours dans la dénonciation de toute illusion tridimensionnelle. La forme rhombique, très fréquente chez D. Dezeuze, renvoie également à Mondrian, de même que le recours aux couleurs primaires. De Zeuxis à Mondrian c’est toute l’histoire de la peinture qui est ainsi sollicitée. Les boucliers renvoient, malgré leur délicatesse, au langage de la guerre, et c’est vrai que les œuvres de D. Dezeuze sont des armes, en l’occurrence de défense, contre tous les préjugés concernant son art. Le format inédit, emprunté à l’univers médiéval, permet de décliner des modes de présentation originaux, sortant quelque peu de la géométrie courante (rectangle et carré). Enfin, les blasons permettent à D. Dezeuze d’introduire le clou et symbolisent les lettres de noblesse qu’un tel artiste entend, avec des matériaux réputés pauvres (bois, grillage, polystyrène…), faire acquérir à ces productions, fruits de ses travaux de réflexion. Ceci dit, ces deux dernières séries sont tout simplement séduisantes, tout à fait

Miquel Navarro

irrémédiablement impliqué dans une relation inéluctable avec lui. L’urbain envahit tout, détruit ou transforme les paysages et de toute façon, l’influence de l’urbain sur ce qui reste de nature est décisive dans notre rapport à l’environnement. Dans ces villes, que nous considérons en plongée, nous ne sommes pas seulement des spectateurs mais des acteurs. Car notre corps s’y déplace et du coup acquiert une échelle colossale, que nous pourrions tout à fait relativiser si l’on considère les sculptures publiques de Miquel Navarro qui inversent les rapports de proportion. Le matériau utilisé est la terre cuite, l’un des plus ancestraux donc, et c’est la raison pour laquelle le titre, assez représentatif du travail de Miquel Navarro s’intitule « Semences néolithiques ». Dans tout geste contemporain, s’insinue comme la réitération d’une volonté de créer des plus primitives, et

l’usage du modelage en terre cuite est à la sculpture, ce que Lascaux est à la peinture. Et ces villes nous renvoient à l’Orient rêvé, celui sans doute de Babylone ou de la tour de Babel, vers une époque où l’on sortait des premières ébauches de la cité humaine, pour s’imposer un ordre, une organisation, des relations de proportions que nous nommons tout simplement « mathématiques » au sens étymologique du terme. L’exposition devrait comporter également des dessins, des sérigraphies et surtout d’étranges photographies, tel ce triptyque où des lèvres centrales sont encadrées de bras humains couverts de cactus, dont l’ombre portée dessine des formes inquiétantes. Chassez le végétal, de nos espaces d’urbanité, il revient au galop. Glisser les bras entre deux lèvres (matériau difficile à identifier mais qui pourrait être de chair) pour se retrouver les membres couverts d’épines,

Fondation

Marc Quer, privilégie, de son coté, l’instantanéité du regard sur des lieux que l’on dit pauvres, et pourtant si empreints de poésie (« Je cherche la femme de ma vie », gravé sur un laborieux container). Le réel récupéré ou réhabilité semble prépondérant pour ces jeunes artistes. Aymeric Ebrard, en particulier, qui construit de singuliers assemblages hétéroclites, faits de bric et de broc, avec la volonté de privilégier l’éphémère, le déséquilibre suggéré, et aussi l’interrogation soutenue. Estela Alliaud utilise des matériaux peu explorés tels que le soufre, la glace ou la cendre dans des installations rapidement vouées elles aussi à la destruction. De son côté, Audrey Martin peut très bien métamorphoser une simple feuille de papier froissée à moitié maculée d’or en un objet précieux, fruit d’une transmutation porteuse de sens ; ou encore, à plat cette fois, en une sorte d’icône protégée par un verre convexe. Une accumulation de figurines animales en un collier inédit de biches au repos. De faire apparaître un dessin à par-

tir des lettres d’une machine à écrire. D’ouvrir le bas droit d’un mur à une image profonde et inattendue. Rien n’échappe à son observation de la réalité, dans le plus petit détail parfois rejeté des hautes sphères de l’art. En la galerie, elle devrait présenter « Dernier carat », avec des diamants de magnésie, posé sur support en lattes de chêne. Vincent Dulom et Claire Chesnier se rejoignent dans leur conception minimale des effets conjoints de la peinture et de la lumière. Le premier avec les ombres sphériques hantant le cœur de ses fragiles supports flottants de toile. Sa consœur s’imposant des formes aux contours blancs dans l’espace de la feuille virginale de papier, dans un esprit de recherche du sublime ou de l’absolu. Enfin, Jennifer Douzenel propose des plans fixes en vidéo où un petit rien fait sensation, et incite à élucider les complexités du réel, dans une perspective à la fois sobre mais poétique, et même picturale, ainsi que le prouve telle référence à Monet, et sans doute aussi le dispositif de

opposées à la représentation que l’on se fait en général de cet artiste dès lors que, dans les ouvrages d’histoire de l’art, on le limite à ces premières réalisations. Ces œuvres prouvent que D. Dezeuze aura été avant tout un explorateur, ouvert à la prise de risques et à l’expérience nouvelle. Un explorateur qui se fie au chant des oiseaux. BTN Jusqu’au 15 mai, ISBA - 19, rue des Palmiers à Perpignan. Tél. 04 68 59 41 18.

étrange phantasme qui prouve l’étendue de la réflexion conduite par Miquel Navarro autour du rapport du corps aux portes de la ville. Mais aussi de son humour (Ses modules bleus près de la mer en alu), de sa fantaisie (son toboggan phallique) voire de sa grivoiserie. Bref un bel hommage à la vie. BTN Du 12 avril au 6 juin, ACMCM 3, av. Grande Bretagne à Perpignan. Tél. 04 68 34 14 35.

présentation proche du tableau de ces images. On est, on l’aura compris, dans la fraîcheur d’œuvres qui ont la radicalité de l’exigence. Autrement dit, des œuvres en fondation, en devenir, dont on verra avec plaisir émerger le gros œuvre. C’est sans doute pourquoi le carton d’invitation manie la truelle, remplie de ciment.

Jusqu’au 1er mai, Galerie Leonardo Agosti3, quai Aspirant Herber à Sète. Tél. 06 83 91 10 63.

ARTS PLASTIQUES
l’art-vues • page cinquante-six • avril - mai
BTN
A la Galerie Leonardo Agosti à Sète Œuvres de Audrey Martin et Jean Denan

Cécile REIMS

La gravure et le livre

du 1er mars au 1er juin 2013

Un ensemble exceptionnel de 180 gravures en relation avec les écrits de Cécile Reims

Exposition présentée par le Centre Joë Bousquet et son Temps

Maison des Mémoires – Maison Joë Bousquet 53, rue de Verdun 11000 Carcassonne

Ouverte au public : du mardi au samedi de 9h à 12h et de 14h à 18h.

Pour tout contact : centrejoebousquet@wanadoo.fr

Tél : 04 68 72 50 83

Le Grau du Roi

Port-Camargue

■ Du vendredi 29 mars au dimanche 12 mai à la Villa Parry

« L’aRt ContemPoRain » collections privées

■Samedi 13 avril à 21h à l’espace Jean-Pierre Cassel Spectacle atPterre de Camargue

« De noS JouRS » Cirque - Durée : 1h50

un spectacle de ivan mosjoukine - Conçu et réalisé par : Erwan Ha Kyoon, Vimala Pons, Tsirihaka Harrivel, Maroussia Diaz Verbèke

■Dimanche 14 avril à 18h à l’eglise Saint Pierre Concert de printemps de la chorale de la Grande motte avec l'ensemble vocal enfants Recreason. entrée libre

■Du samedi 20 avril au dimanche 5 mai Salle Carrefour 2000

« ReGaRDS SuR Le GRau Du Roi» par la CLa, L'atelier Phare et les Résidents de Port-Camargue. Exposition de peinture

■Du mercredi 8 mai au dimanche 12 mai

« VoGua monStRa » Fête de la rame et des cultures méditerranéennes. Concerts gratuits tous les soirs, musique dans la rue, marché méditerranéen

■Du Vendredi 17 mai au dimanche 9 juin

« LeS RenContReS De mai » Exposition de peinture

Manuel Martin et Francis Abril

Renseignement 04 66 51 10 70

3ème édition du Clos de la Fontaine

Inscrire l’art dans le quotidien : telle est l’ambition des deux hôtes du Clos de la Fontaine, sise dans un charmant petit village gardois, inscrit dans le triangle Bagnols-Alès-Uzès. La cohabitation avec des œuvres d’art, le temps d’un séjour, peut en effet créer des liens propices à une possible acquisition, soit que l’on n’ait guère le temps habituellement de franchir le pas d’une galerie patentée (..!), soit que l’on fonctionne par coup de cœur plutôt que par référence exclusive aux grands noms. Ainsi, chaque année, depuis deux ans, d’avril à octobre, les artistes se succèdent-ils, persuadés, on s’en doute, par l’honnête passion caractérisant les deux collectionneurs qui les accueillent : Annick et Michel Rey. Les locataires et les œuvres cohabitent. Quant au public, non seulement les productions peuvent être vues dans les parties communes de la chambre d’hôte, mais également dans des endroits spécifiquement réservés à l’exposition : évidemment dans la cour d’entrée ou sur la terrasse ; dans les chambres occupées, si le locataire le souhaite ou le permet. Le couple Rey joue ainsi sur les deux tableaux : habiller les murs de réalisations contemporaines à même de séduire les hôtes tempo-

raires, tout en se faisant plaisir, notons-le ; mais aussi ouvrir leur lieu à des amateurs d’art qui s’intéresseraient à tel ou tel artiste, ou à l’art contemporain en général. A tout seigneur tout honneur, Sylvère, l’un des piliers des éditions Rivières (cf. Expo au Musée Pab dans notre dernier numéro), revient, comme l’année dernière, fort de son succès commercial tout public confondu. Ses tableaux font preuve à la fois d’une extrême rigueur dans leur architecture géométrique, dans son exploration de la planéité de la surface et dans la sobriété des couleurs, et en même temps de beaucoup d’inventivité dans le traitement de l’attaque picturale, ou dans le choix des supports marouflés, avec parfois des signes de fantaisie quand il propose ses fameuses « jupettes » très alléchantes, ou ses toiles sidérantes avec satellites en volume. Sylvère n’est pas le seul représentant de la peinture puisque Daniela Montecinos, chilienne d’origine, a été également retenue, avec ses figurations urbaines, qui peuvent rappeler, dans leur tonalité l’œuvre nostalgique, les explorations graphiques d’un Le Gac, avec des éléments récurrents qui déterminent un monde singulier et subjectif : les souliers, le chien, le sans

A la Galerie Deleuze Rochetin à Arpaillargues

Terra Nullius

Le printemps démarre bien, dans cette galerie vouée au vin, avec un bouquet de jeunes artistes du cru, accompagnés d’une enseignante de l’École des Beaux-Arts de Nîmes, avec lequel le lieu a signé un partenariat. De jeunes pousses sur un tuteur confirmé, pourrait-on dire, et qui prospectent du côté de l’image, voire du son, vidéo ou photographique. Brigitte Baeur, l’aînée du quatuor, propose un court métrage étrange, intitulé Film Caméra, tourné dans un jardin arlésien. Des personnages y apparaissent et disparaissent dans une ambiance irréelle, chacun conservant le mystère de son vécu, de ses émotions et ne se situant que par rapport à la caméra qui les filme, à leur insu semble-t-il, à partir d’une cabane obscure. On est dans l’étrangeté, le hors norme, en tout cas loin des conventions de netteté, de linéarité et de narrativité qui caractérisent le cinéma. Ce qui est enregistré provient bien du réel le plus présent mais prend des allures de passé, la vidéaste se référant aux frères Lumière, à savoir aux origines tâtonnantes de l’image en mouvement. Brigitte Bauer propose également des captures d’écran, tout comme Sabrina Guichard et Pierre Chancel, lesquels se situent plutôt du coté des plans fixes de forêts, en l’occurrence finlandaise, lesquelles semblent fonctionner à un autre rythme que notre vie trépidante, ce qui n’exclut pas le mouvement suscité par le vent. Le duo interroge notre relation ancestrale à la nature, notamment quand celle-ci semble exclure l’homme qui la détruit, conservant dès lors sa mystérieuse étrangeté, et ne délivrant que sa beauté qui se passe bien de nos critères de valeur. Face à la forêt, ce sont des angoisses profondes, des inquiétudes essentielles qui ressortent, et sans doute aussi sommes-nous traversés de frissons passionnels, telles ses branches puissantes agitées par les vents. Face à son éternité, à ses aspects irréductibles et hostiles, les pauvres constructions humaines font pâle figure et donnent la mesure de nos ambitions disproportionnées. Le paysage intéresse aussi Audrey Guiraud mais d’une toute autre façon puisque son travail photographique est certes fait d’étendues boisées soumises aux effets du brouillard, tandis que le mode de présentation est parfaitement inédit. Audrey Guiraud plie en effet ses photos en couleurs, d’assez grand format, comme pour la sortir de sa platitude foncière et lui permettre d’acquérir une nouvelle dimension.

C’est en même temps une tentative de cerner l’immatérialité d’un phénomène, en l’enfermant dans une géométrie d’origine humaine. Le recours à la main, non seulement marque l’impact de l’artiste sur la part du monde retenue, mais la fabrique même du pliage implique une dimension temporelle qui échappe en fait à l’instantanéité de l’image. De sorte que l’on peut parler d’une photographie d’abord tri (mise en relief) puis quadri (inclusion du temps) dimensionnelle. En fonction de l’image, le paysage se présente sens dessus dessous, dans des prises de vue inconcevables. Enfin, on notera dans cette façon d’opérer, une connotation ludique liée à l’enfance, les pliages rappelant, en plus grand les cocotes en papier ou les petits navires par exemple Les quatre artistes font également œuvre commune, sur la terrasse par le truchement d’une installation sonore, à partir de fauteuils permettant d’observer, justement, le paysage. En dégustant un verre de vin, c’est encore mieux. Et du meilleur, donc du cru ! BTN Jusqu’au 11 mai, Galerie Deleuze Rochetin, Route d’Uzès, Chemin du moulin à Arpaillargues. Tél. 06 85 58 68 68. Suivi du 27 mai au 21 juillet de l’exposition Trace.

domicile, tout ceci combiné avec un certain sens du mystère, et peut-être de l’inédit. Le collage est incarné par un maître du genre, Augustin Pineau, qui manipule les images avec un sens poétique indéniable, quelquefois en les assortissant de la tridimensionnalité. Pas très loin de cet esprit, celui des Venus d’ailleurs, Yoan Armand Gil et Aurélie Aura, que l’on connaît aussi pour leur travail d’éditeur (notamment du génial Michel Cadière). Le premier privilégie le dessin dans un esprit proche du surréalisme, avec beaucoup de finesse dans l’approche et de précision dans le trait ; la seconde s’exprime plutôt par l’image photographique mais toujours dans un esprit combinatoire qui met en exergue l’’inédit, l’inouï, l’inattendu, à partir de tout un bric à brac d’objets récupérés en quelque marché aux puces. Une façon de revitaliser la mémoire. Toujours dans la photographie, Bruno Dunckel, met en quelque sorte le monde à ses pieds et joue sur des rapprochements de plans rendus compossibles dans la même dimension iconique alors qu’ils demeureraient inconcevables dans la réalité gérée par notre rationalité. Ensuite, l’étonnant Olivier Bartoletti, qui collecte des cotons-tiges sur les plages de la Costa Brava, pour réaliser des œuvres fragiles et évidées, nous amenant à reconsidérer la notion même de support et, bien sûr, de tableau, donc de peinture. Tous les genres picturaux sont d’ailleurs revisités, de l’abstrait à l’autoportrait. Enfin, Madé incarne le domaine sculptural avec ses œuvres austères mais colorées, à même de

reposer les yeux après un tel déferlement d’images. Beaucoup de gardois, en tout cas, ce qui montre que la région demeure un réservoir inépuisable, dans lequel les institutions et lieux-phares ne puisent sûrement pas assez (même si O. Bartoletti a eu récemment les honneurs du CRACmais Bartoletti n’est pas tout à fait un régional). Une expo équilibrée, même si plutôt sage, ainsi qu’il sied à un tel lieu où, après tout, à l’instar (!) d’Agnès Jaoui l’année dernière, l’on vient avant tout pour se reposer.

BTN

Avril-octobre, Le Clos de la Fontaine, 3, rue du Lavoir à St-Laurent La Vernède (30). Tél. 04 66 72 97 85.

ARTS PLASTIQUES l’art-vues • page cinquante-neuf • avril - mai A St-Laurent La Vernède
Œuvres de Audrey Guiraud Œuvre de Sylvère

A la Galerie AL/MA à Montpellier Tjeerd Alkema

TjeerdAlkema est sans doute le plus grand sculpteur de notre région, ce qui ne l’empêche pas de rayonner au-delà, notamment dans sa Hollande natale. Ayant depuis des lustres focalisé sa production sur l’anamorphose, il se livre à des constructions complexes afin de proposer au public des formes géométriques mouvantes, plus exactement qui se modifient en fonction et au rythme de nos déplacements. C’est en quelque sorte le visiteur qui modèle le volume jusqu’à un certain point, celui où apparaît une forme géométrique pure ou aisément repérable cube, parallélépipède, polyèdre… Il faut donc chercher et trouver la position idéale grâce à laquelle la forme se fait perceptible. On a donc affaire à une sorte de jeu entre le spectateur, habituellement passif et l’œuvre de l’artiste, voire de l’artiste lui-même, grand ordonnateur focal du jeu en question. Mais à partir de formes qui ne lui appartiennent guère, de formes universelles, telles qu’a su l’exploiter l’art minimal, d’ailleurs ironiquement suggéré au passage. Sauf qu’ici le matériau est urbain, plâtre, ciment, résine, voire familier ou domestique. Et surtout que nous sommes placés dans une

perspective baroque, dans le refus de l’objectivisme froid, dans une ironie qui justifie la référence flaubertienne à Bouvard et Pécuchet comme titre de cette expo, en tout cas bel et bien le dépassement. Le dépassement, Alkema le connaît bien, lui qui le pratiquait, caméra sur l’épaule, dans les rues de Montpellier, dès les années 70, sculptant son itinéraire dans le labyrinthe urbain avec son propre corps comme outil de travail et instrument de mesure. Jouant parfois avec la course du soleil, à l’aveugle, obturant de son rayonnement le point de fuite du bout des rues. Les matériaux du quotidien, Alkema les a beaucoup pratiqués, notamment dans ses fameux disques d’or, in situ ou mobiles, creusés à même le mur ou la paroi, en anamorphose déjà. Alkema l’a déclinée de plusieurs façons : dans la sculpture bien évidemment, sans doute la plus spectaculaire, avec ses pièces qui changent radicalement de forme selon le point de vue que l’on adopte pour les regarder, et interrogeant et critiquant notre appareil perceptif, ses codes (la perspective) et ses limites. Les œuvres murales, en principe plus légères, métalliques et bi-chromes,

par exemple et qui, contraintes par le mur, n’obligent plus à tourner autour mais à effectuer un déplacement semi-circulaire. Les dessins qui rendent compte de la complexité conceptuelle des œuvres réalisées. Avec ses anamorphoses, Alkema joue donc sur les trois tableaux. On s’en rendra compte en cette exposition qui nous rappelle son importance dans le paysage actuel. Nicolas Kozerawski fait partie de ces jeunes diplômés que l’on a pu voir entre autres à Sérignan et dont l’œuvre interpelle parce qu’elle sollicite aussi la présence physique du spectateur, ses habitudes, ses repères urbains. Il trace souvent, dans les lieux où il expose, des itinéraires modelés par des rampes modulaires. Sur la mezzanine, il installera une série de néons, matériau ici encore domestique et urbain, de façon à en remodeler l’appréhension. Toujours à l’étage, Pierre Manuel et ses Méridianes, à son accoutumée, présente les 30 années d’activités des Editions Écarts et des livres d’artistes où l’on retrouve Geneviève Asse, Jean Capdeville, Alexandre Hollan, Zao Wou Ki, parmi les artistes, et les habitués du genre parmi les poètes à l’instar de Bonnefoy, Butor, Dupin,

Julien Cassignol

Onréalisera quelque jour le nombre d’artistes qui sont passés par Vasistas et qui ont su depuis mener leur petit bonhomme de chemin (Zarka, Wolle, Audebert, Viala, en attendant le nîmois néo germanique, Patxi Berger, que l’on retrouvera de fin mai à juillet). Jean-Paul Guarino se veut avant tout découvreur de talents, ce qui ne l’a pas empêché de solliciter les grands anciens comme Patrick Saytour, Denis Castellas, Dominique Figarella ou Gauthier. En l’occurrence, et pour entamer sa saison, il propose un dessinateur hors pair, déjà présenté au salon du dessin de Ste Anne : le discret biterrois Julien Cassignol. Le dessin devient aujourd’hui un refuge pour ceux qui veulent échapper au déferlement d’images ou d’objets de consommation qui hantent notre existence quotidienne. Par ailleurs, revitalisé par les technologies modernes, et notamment par l’informatique, il devient un moyen d’ex-

plorer tant le monde extérieur et les images qu’il prodigue sans cesse, tant l’univers intérieur et les formes qui l’habitent, sans parler des possibilités fournies par la plasticité même du support, propice à des effets spécifiquement graphiques. C’est un peu de tout cela que me suggère cette œuvre dessinée, qui nous oblige à aller y voir de plus près, qu’elle se présente en essaim de gestes répétés et précis, ou en paysage panoramique et lointain, découpé sur fond neutre.

A Vasistas, outre des dessins encadrés de dimension non négligeable, disons humaine, Cassignol présente une fresque horizontale qui fourmille de cellules proliférant jusqu’à saturation, découpée sur le bas, rectiligne sur le haut, tel un long paysage nuancé et abstrait, même si avec cet artiste ce mot ne veut plus dire quelque chose. Il suffit de regarder un arbre, de la végétation fournie, ou un essaim

de près pour perdre la figure et se retrouver dans un univers informel. Tous ces dessins sont faits au Rotring noir, le fameux stylo de marque allemande, sur fond blanc, tantôt isolant un personnage énigmatique et sans visage, tantôt disloquant un portrait de maison familière, tantôt explorant une forme vaguement végétale, parfois proposant des variations sur un paysage discontinu, ou disposant des éléments composites dans l’espace, certains figuratifs d’autres plus ambigus. Un travail en tout cas qui prouve les potentialités actuelles du dessin, lequel se révèle au fur et à mesure de son élaboration, mais dans une volonté de maîtrise et de précision, loin de tout automatisme de type surréaliste. En revanche, le rapport à l’écriture semble évident, mais une écriture de traits, formes et images.

Lucien Pelen

J’aidéjà signalé, à l’attention des plus jeunes, à quel point Christian Laune comptait dans le milieu montpelliérain de l’art, lui qui dans les années 80 exposait Combas et Di Rosa du côté de Nice où Ben baptisait la figuration libre, mais aussi des artistes comme Mogarra ou Bordarier qui ont depuis fait leurs preuves. Après un détour par Nîmes, il est revenu en deux temps dans sa ville de cœur, y ré-ouvrir sa galerie où il montre régulièrement des œuvres exigeantes et audacieuses (Pierre Joseph encore tout le mois d’avril). C’est encore le cas avec Lucien Pelen, l’un des jeunes artistes les plus doués de sa génération. Comment définir Pelen autrement que comme un infatigable marcheur ? Et c’est la nature la plus austère qui sollicite ses excursions, toile sur le dos ou dans le plus simple appareil (!), de sorte qu’il y a dans sa

démarche, consignée par les capteurs ou enregistreurs d’images, comme un retour aux sources, quand l’homme était confronté à la réalité nue : un rocher, un arbre, une étendue végétale ou boisée… Et c’est un peu de ces retrouvailles, loin de toute urbanité, de l’homme seul et du monde brut que ses images donnent à voir. Le cadrage, en effet, élimine toute trace humaine parasite. Ainsi, les images nous restituent-elles avec nostalgie un peu du rapport primitif qui liait l’homme à la nature. Le recours au noir et blanc, outre qu’il s’inscrit dans une tradition et mise sur l’expression des valeurs plutôt que sur la séduction des couleurs, n’est pas étranger à ce sentiment. Dans la série nouvelle montrée chez C. Laune, il semble que ce soit l’humanité même des éléments naturels qui soit mise en exergue, la présence de l’homme

étant de toute façon impliquée à travers le photographe. Les arbres semblent dialoguer voire chercher à se lier de leurs interminables bras. Entendons nous bien, il ne s’agit pas ici d‘écologie ni même de démonstration anthropologique. Il s’agit de susciter une émotion enfouie sous des siècles de culture et de civilisation. Une émotion qui aurait peut-être à voir avec la naissance de l’art. Mais également de retrouver cette culture en s’inscrivant des recherches contemporaines sur l’intégration corporelle du corps de l’artiste au sein de ses réalisations, sur le support iconique qui domine les décennies les plus récentes, enfin sur la réintroduction du risque physique sur lequel Pelen a magistralement œuvré un certain temps. La marche est pour lui une source de découvertes incessantes et c’est en ce sens que l’on

Mizon, Noël dont on se demande bien avec quelles maisons d’édition ils n’ont pas travaillé… Plus quelques noms moins connus, à découvrir. BTN

Du 26 avril au 29 juin, Galerie Al/Ma 14, rue Aristide Olivier à Montpellier. Tél. 06 63 27 15 63.

Jusqu’au 27 avril, Galerie Vasistas 37, av. Bouisson Bertrand à Montpellier. Tél. 04 67 52 47 37. Puis, à partir du 25 mai environ et jusqu’à juillet Patxi Bergé.

peut parler, en effet, de retour aux sources. Ce qui suppose une longue marche…

BTN

Du 10 mai au 6 juillet à la Galerie Boîte Noire - 1, rue de la Carbonnerie à Montpellier. Tél. 04 67 66 25 87.

Pierre Joseph (cf. L’Art-vues février), jusqu’au 20 avril.

l’art-vues • page soixante • avril - mai
ARTS PLASTIQUES
BTN A la Galerie Boîte Noire à Montpellier A la Galerie Vasistas à Montpellier

Au musée Paul-Valéry Richarme

Les ateliers Joël Monnier

L’association Les Amis du musée

C’est

à Montpellier que s’éteint Richarme, en 1991. Artiste méconnue par ce que trop indépendante, n’acceptant aucune classification mais ayant assimilé toutes les écoles pour créer son vocabulaire propre. Ce que souligne Jean-Luc Bourges, conservateur de musée, notamment celui d’Albertville, là où repose Richarme : « En créant son propre vocabulaire et sa propre écriture, empreinte de sensibilité, de passion et d’imagination, Richarme, en héritière du XIXe siècle, a créé une œuvre originale. Cette dernière puise à la fois dans le classicisme de par la construction des toiles mais aussi dans le romantisme par la recherche des effets chromatiques, sans oublier le réalisme (pour le choix des sujets)

et l’impressionnisme pour la place accordée à la couleur et la lumière. Cependant, il ne s’agit là que d’un héritage car l’œuvre de Richarme s’inscrit pleinement dans son siècle : elle emprunte à tous les mouvements artistiques qui ont animé cette période, soit des idées, soit des techniques, soit principalement des démarches intellectuelles caractéristiques comme les recherches sur la représentation de l’espace ou encore le rejet de la forme close. » Quelques années après la mort de Richarme en 1991, un réseau d’amis s’est constitué autour de ses filles, Michèle et Janick pour soutenir le travail d’inventaire et les présentations picturales. De ce groupe est née au bout de quinze ans, une association

Manila Vice au Musée International des Arts Modestes (MIAM)

Après Winnipeg, avant Séville et Providence, le peintre Manuel Ocampo, commissaire de l’exposition, propose un large panorama de la création contemporaine de son pays d’origine, les Philippines, à travers les œuvres d’artistes manillais.

« Manille est devenue le centre nerveux des activités culturelles des Philippines qui se développe sous le radar de contrôle des normes occidentales, explique-t-il. À l’image de la vie ordinaire, les artistes filipinos pratiquent diverses disciplines. Un peintre sera également vidéaste, galeriste, rédacteur, commissaire d’exposition, agent commercial, enseignant. Ces changements de rôles et cette polyvalence correspondent aussi au manque d’identité unificatrice qui est le drame de tout philippin, ils sont comme le reflet de la nature fracturée de leur patrie ». Ainsi, « Manila Vice » présente pour la première fois en France des œuvres pleines d’humour noir désespéré, débordant de matières foudroyantes. « Manuel Ocampo nous montre ici ce qu’il aime et défend, dit Hervé Di Rosa, mais surtout il nous offre son biotope intellectuel, esthétique, les œuvres qui l’ont marqué et celle qu’il a initiées ». Embarquement immédiat pour Manille et ses images qui stupéfient, déconcertent et en tout cas ne laissent pas indifférents. Du 13 avril au 22 septembre au MIAM - 23, quai Maréchal de Lattre de Tassigny à Sète. Tél. 04 99 04 76 44. www.miam.org

Une nouvelle scénographie à l’Espace Georges Brassens à Sète

Une nouvelle scénographie qui revisite les valeurs du Poète-Musicien au travers de documents originaux et, pour la plupart, inédits : les articles du « Libertaire », la correspondance avec ses amis Roger Toussenot et Marcel Lepoil, les interviews et les prises de position…

Horaires : Mai : du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h.

Juin : ouvert tous les jours de 10h à 18h. Durée de la visite une heure.

Espace G. Brassens - 67, bld Camille Blanc. Tél. 04 99 04 76 26.

qui a pour objet de faire connaître Richarme. Le musée de Sète a bénéficié d’une donation en 2012 qui fait l’objet d’une exposition. 2013 sera une année Richarme, puisque suivront deux expositions, l’une au musée d’Art Sacré de Pont-Saint-Esprit, « Richarme, voyage dans le sacré d’un chercheur d’absolu », du 14 juin au 15 septembre ; l’autre de novembre 2013 à mars 2014 au musée Fabre de Montpellier, qui montrera une sélection parmi les 106 œuvres de la donation. Là encore, un bel hommage à une artiste singulière, à travers trois voyages au milieu de ses œuvres. Jusqu’au 26 mai, musée Paul-Valery à Sète. Tél. 04 99 04 76 16. www.museepaulvalery-sete.fr

Paul Valéry et le musée Paul Valéry organisent des ateliers de dessin animés par Joël Monnier, artiste peintre, dans les collections du musée. Animée par Joël Monnier, cette activité vient de changer de créneau horaire à la demande insistante des adhérents, elle a lieu désormais le samedi matin de 10h à 12h. Les participants travaillent in situ à partir d’une œuvre de leur choix et peuvent ainsi mettre en résonnance leur propre sensibilité et l’œuvre de l’artiste. Les ateliers sont ouverts à tous, adultes et jeunes, sans qu’il soit demandé d’adhérer à l’association.

Informations pratiques : les inscriptions peuvent être déposées à l’accueil du musée Paul-Valéry. Tél. 04 99 04 76 16.

Envoyées par mail à : lesamisdumuseepaulvalery@laposte.net

Envoyées par courrier à l’adresse suivante : Les Amis du musée Paul Valéry, musée Paul Valéry, - 148, rue François Dénoyer. 34200 Sète.

Tarifs : abonnement par trimestre. (10 séances : 50 €)

13èmes Journées de l’Amour à la Chapelle du Quartier Haut

Après avoir exploré bien des sujets sur l’amour, de la Passion à la Rupture, des Sirènes aux Princes Charmants, de la Séduction à la Carte amoureuse, et d’autres encore, l’association Histrions présente cette année l’amour « A fleur de peau » C’est sur cette thématique imposée que les artistes participent gracieusement à l’exposition collective des Journées de l’Amour, un des rendezvous les plus chaleureux et les plus originaux de la vie culturelle sétoise.

Pour chaque édition, ils se rassemblent sous la houlette de Christy Puertolas, commissaire de l’exposition, qui sélectionne et coordonne les différentes participations et organise l’ensemble de l’événement : accrochage, performances, vernissage, communication, invitations, etc. Cette année, le thème a trouvé un écho auprès d’une vingtaine d’artistes qui présentent chacun une œuvre originale.

«Et si l’amour finalement n’était qu’une histoire de peau ? s’interrogent les organisateurs. Une histoire qui commencerait quand on effleure du bout des doigts la peau de pêche d’un bébé et qu’il pose doucement sa main sur le sein de sa mère. Une histoire interrompue quand la peau ingrate mortifie l’adolescence et dresse une barrière aux premiers élans amoureux. On est mal dans sa peau et puis un jour enfin on y est bien. On aime sans retenue. On a l’autre dans la peau qui frissonne à son contact.

Les histoires d’amour, comme toutes les histoires, ont toujours une fin, quelquefois brutale mais le plus souvent lente, à l’usure imperceptible du temps. Peut-être que si on demande trop à l’amour, et pendant trop longtemps, il s’étiole et disparaît peu à peu comme une peau de chagrin ».

En résonance, le samedi 20 et le dimanche 21 avril, au Petit Lieu (rue de Tunis à Sète), Josy Corrieri et Agnès Balay présenteront un événement-spectacle « Parlez-moi d’amour » (sur inscription à la Chapelle pendant toute la durée de l’exposition).

Jusqu’au 21 avril à la Chapelle du Quartier Haut - Rue Borne à Sète.

Tél. 04 99 02 87 62

l’art-vues • page soixante-trois • avril - mai EXPOS SÉTOISES
Dina Gadia, «The Great Trendkill Display » « Les Oliviers » - 1947 « Janick au béret gris » - 1940

ImageSingulières

Pour sa 5e édition, ImageSingulières, manifestation organisée par Cétavoir en partenariat avec la Ville de Sète, poursuit son exploration du monde de la photographie documentaire, animée par les mêmes convictions : la gratuité des expositions, une programmation sans concession, avec toujours cette envie de partager. L’équipe le réaffirme avec cette nouvelle programmation.

« Cinq ans ce n’est pas un anniversaire. Pas une date à cocher mais juste une fierté : celle d’avoir passé un cap!

ImageSingulières s’est inscrit dans le paysage photographique en surmontant les obstacles et malgré ses moyens limités veut continuer à être ambitieux pour proposer une programmation inédite. Le monde est en fusion : guerres sans fin, explosions sociales, mafias, révolutions et parfois, au milieu de ce magma, de trop rares bonnes nouvelles. Le rôle des photographes devient alors crucial, ils ont, parmi d’autres, la lourde tâche d’écrire la mémoire de ces temps tourmentés. Il est important pour nous de leur donner un écho, et de défendre leurs points de vue. En 2013 nous avons donné carte blanche à Cédric Gerbehaye pour le sixième livre de la collection IS. Un retour au noir et blanc et un changement d’éditeur. Le Bec en l’Air sera notre

Raurich à la Galerie Plurielle

nouveau compagnon de route. Cédric, en habitué des reportages au long cours, s’est glissé dans son rôle de résident avec toujours la même implication, le même désir de comprendre et d’analyser avant de photographier.

Roger Ballen, photographe américain installé depuis trente ans en Afrique du Sud, montrera à la MID une série inédite d’«Outland», son travail sur les populations blanches déshéritées de Johannesburg.

Claire Martin , jeune australienne de Perth, propose trois séries sur des communautés marginalisées en Australie, aux Etats-Unis et au Canada, tandis que Martin Bogren, suédois, a partagé l’ennui des ados du sud de la Suède pour une fureur de vivre où les vieilles Volvo tiennent la vedette. Au CRAC, la Méditerranée sera à l’honneur avec le périple haut en couleur de Ad Van Denderen qui a parcouru l’ensemble des pays riverains de la grande bleue.

Eugenia Maximova et ses étonnants cimetières de l’ex-URSS et Adam Panczuk avec “In the rythm of the Land” sur la paysannerie polonaise, deux écritures venues de l’Est. Une thématique sur le désert avec tout d’abord un film, “Territoire perdu “ de Pierre-Yves Vandeweerd et le trop méconnu travail de Hugues de Wurstemberger sur le peuple Sahraoui en lutte ».

ImageSingulières, c’est encore une exposition collective en extérieur sur la photographie anthropométrique avec les bagnards, les victimes de la Shoah, de Staline et des Khmers.

Enfin, la manifestation est jalonnée comme d’habitude, par trois soirées de projection.

La première dédiée au sport avec entre autres une rétrospective du Tour de France avant-guerre. Picturetank vient fêter ses 10 ans pour la troisième soirée au cours de laquelle il rendra hommage à Eric Bouvet , rescapé de la grande époque des agences photo. Comme les autres années, l’accès à l’ensemble de la manifestation est gratuit.

ImageSingulières à Sète, dans plusieurs sites.

Tél. 04 67 18 27 54. www.la-mid.fr

www.imagesingulieres.com

Claire Gordiano à l’Espace Félix

Une première pour la Galerie Plurielle à Sète, la nouvelle exposition Raurich [Nature de Nature], un titre qui colle bien au printemps. C’est un travail sur l’alliance audacieuse et subtile entre la peinture et la photographie, l’aboutissement d’un travail de trente années d’explorations plastiques.

Pour le peintre, cette démarche esthétique est plurielle : plastique, poétique, engagée, historique… conscience et inconscience mêlées. Raurich extrait l’œuvre de son atelier pour la photographier à l’extérieur dans un cadre végétal qui n’est plus un sujet mais un motif, il entend sublimer la peinture considérée comme un art de l’intime, un anti-spectacle.

La photographie ainsi obtenue autour de la peinture originelle, acrylique sur toile, devient à son tour une peinture, celle de l’instant unique. [Nature de Nature], devient ainsi subversion de la photographie, must actuel de l’art contemporain.

MCH

[Nature de Nature], 13 avril au 18 août, Galerie Plurielle - 76, rue Mario Roustan à Sète.

Tél. 04 67 51 18 90. www.galerieplurielle.fr

Il n’y a qu’à Sète que pouvait se tenir une exposition, La couleur du poulpe. Ce mollusque qui trône sur la place de la mairie, est un peu l’emblème de la ville. Claire Giordano a choisi de le célébrer et l’équipe de Fiesta Sète lui a ouvert toutes grandes les portes de la Galerie Chez Félix.

Cette exposition est donc une invitation à plonger dans un univers inventé ,composé de saynètes en porcelaine et bois. Pensée comme un poème, l’installation célèbre l’oisiveté, la sieste, le rêve. Les objets de consommation souvent jetables qu’elle a choisis de mettre en scène, ont été dépossédés de leur peau originelle pour être reproduits en porcelaine. Blancs, fragiles et précieux, dépourvus de leur esthétique industrielle et de leur bienveillance recyclable, ces objets prennent vie par les imperfections qui les constituent.

Cette alchimie permet à l’artiste une réappropriation de ces choses prosaïques qui peuplent notre quotidien comme un arrêt sur image qui sublime l’ordinaire. MCH Jusqu’au 1er juin, Espace Félix - 2, quai Général Durand à Sète. Tél. 04 67 74 48 44. www.fiestasete.com

l’art-vues • page soixante-quatre • avril - mai EXPOS SÉTOISES
Photo Roger Ballen
Du 8 au 26 mai
Photo Claire Martin

Au musée Fabre à Montpellier L’atelier de l’œuvre

Richede plus de 4 500 œuvres, le cabinet des arts graphiques du musée Fabre compte une des plus importantes collections en France de dessins de la Renaissance italienne jusqu’au XXe siècle, 500 feuilles environs. C’est autour d’une sélection d’une centaine de dessins issus des fonds et de quelques prêts d’institutions prestigieuses qu’a été réalisée l’exposition L’atelier de l’œuvre.

L’idée est de montrer les étapes de la création, du premier trait jusqu’à l’œuvre définitive en rapprochant la peinture et les différentes esquisses préparatoires. De Raphaël à Tiepolo, c’est à une nouvelle approche originale des grands maîtres que le visiteur est invité.

Plusieurs focus jalonnent ainsi l’exposition.

La flagellation du Christ, de Tiepolo, conservée au musée du Prado à Madrid a été prêtée pour former un ensemble avec les deux dessins du musée de Montpellier et deux autres dessins des collections des musées de Besançon et Stuttgart.

La dispute du Saint-Sacrement, de Raphaël, une vaste fresque

A la Salle Bagouet à Montpellier

qui orne une paroi de la chambre de la Signature, du Palais du Vatican, a donné lieu à de nombreux travaux préparatoires, dont le dessin double face appartenant à Montpellier.

On peut citer encore les Etudes pour les figures d’Adam et Eve, de Parmigianino, conservées au Metropolitan Museum de New York. Parfois, le visiteur se voit proposer une reconstitution d’un dispositif d’étude, présenté sur un pan de mur, pour qu’il appréhende l’œuvre d’un seul coup d’œil. On découvrira encore des œuvres restaurées comme cette Tête de Madone, de Raphaël, conservée à Montpellier, un chef d’œuvre de grâce, de finesse, de pureté.

Dans un souci de pédagogie auprès du très jeune public, une salle Droit dans les yeux est réservée aux enfants, les œuvres sont accrochées à 1 m, les petits ont tout loisir d’approcher les questions des techniques du dessin. Jusqu’au 16 mai, musée Fabre à Montpellier.

Tél. 04 67 14 83 00.

http://museefabre.montpellier-agglo.com

Dessins d’André Castagné

Quin’a jamais croisé la silhouette longiligne d’André Castagné dans les rues de l’Ecusson, ne peut se prétendre Montpelliérain. Ce professeur de droit,italianiste érudit, est un mythe. En revanche, peu ont eu le privilège de voir ces dessins. Car André Castagné était un dessinateur de grand talent. La Ville de Montpellier expose pour la première fois ses œuvres. L’accrochage vient de commencer salle Bagouet et se poursuit jusqu’au 2 juin. « Mon père a toujours dessiné. Mes grands parents s’intéressaient aux arts, ils fréquentaient souvent les musées. Mon père dessinait spontanément dès son plus jeune âge. A l’instigation de L.C. Aymard, il a effectué un an aux Beaux-arts, avec Camille Descossy comme professeur. Il fréquentait des personnes qui savaient analyser les tableaux», révèle Nathalie, fille d’André Castagné. Parce qu’il était exigeant, que sa peinture ne pouvait le nourrir, André Castagné prépare l’agrégation de Droit et lâche ses pinceaux, il ne voulait pas « être un peintre du dimanche. Mon père s’est par ailleurs beaucoup impliqué dans les rétablissements des relations européennes après la guerre ; il est à l’origine de la création du jumelage avec Heidelberg, non par germanisme, il ne connaissait pas la langue, mais parce qu’il croyait à une réconciliation entre les pays européens, il voulait éviter de nouveaux affrontements. En effet, sa femme, ma mère, polonaise avait participé à l’insurrection de Varsovie. Ma grand-mère maternelle a été fusillée par les Allemands et mes deux oncles

Au musée PAB à Alès

tués» , insiste Nathalie. Marginalisé pour ses positions proches de celles des étudiants, en 1968, André Castagné se plonge dans les études du labyrinthe et « se met surtout à aller à Rome. Systématiquement à partir de 1972, mon père alternait des moments d’enseignement à Montpellier et de longs séjours dans la capitale italienne pour dessiner dans des endroits à l’écart des touristes, dans des jardins. C’était pour lui une façon de s’approprier Rome pour qui il avait des rapports amoureux » , dit Nathalie. Dessins, portraits mais également poèmes seront présentés salle Bagouet à Montpellier. Depuis 1990, André Castagné s’est consacré à l’écriture d’un vaste poème Missa Orphica. C’est à une grande figure de la vie montpelliéraine que cette première exposition rend hommage.

Hommage à Pierre-André Benoît et à Bob Dylan

En préambule de sa saison estivale, le musée PAB d’Alès rend hommage au peintre, poète et éditeur Pierre-André Benoît et s’interroge sur le lien entre les arts et la musique à travers la relation entre Bob Dylan et le photographe Jerry Schatzberg.

• Jusqu’au 16 juin : Bob Dylan photographié par Jerry Schatzberg. En 1965, Jerry Schatzberg rencontre Bob Dylan et commence à le photographier au moment où ce dernier contrarie les adeptes d’un folk pur et dur en électrifiant sa musique. La série de photos exposée présente un panorama enthousiasmant des possibilités infinies offertes par le genre du portrait photographique et Jerry Schatzberg propose de multiples points de vue sur celui qui déjà à cette époque était considéré comme une icône.

• Jusqu’au 23 juin : les Editions de Rivières, l’après PAB.

A l’occasion des 20 ans de la disparition de Pierre-André Benoît, le musée PAB consacre son exposition printanière aux Editions de Rivière.

Loin de chercher à être exhaustif, le propos de l’exposition est bien au contraire de montrer la diversité des collaborations entre artistes, écrivains et éditeur, la pluralité des manières de s’approprier un texte et de l’illustrer et la multiplicité des regards sur l’œuvre de Pierre-André Benoît.

A découvrir au musée PAB - rue Brouzen à Alès. Tél. 04 66 86 98 69. www.alescevennes.fr

Au musée Rigaud à Perpignan

Vincent Corpet

arpente le musée Rigaud

Commencé il y a un an, l’aboutissement d’un travail de collaboration entre l’artiste et le musée a donné lieu à cette exposition intitulée « Corpet arpente le musée Rigaud ».

Ainsi, lors d’un premier contact avec les responsables du musée, il avait été convenu que Vincent Corpet travaillerait à partir de treize œuvres du musée. Daura, Delfau, Dufy, Herbin, Maillol, Monnoyer, Picasso, Rigaud, Terrus ont alors été les peintres choisis. Ce sont leurs tableaux recopiés en noir et blanc, à taille réelle et avec désinvolture, qui servent de fond à ses nouvelles peintures.

« Dans ces œuvres, il est question d’un rapport physique, le format, la copie, avec des tableaux, des chefs-d’œuvre que nous connaissons, que nous reconnaissons, pour nous emmener vers un paysage nouveau. Il est question ici sensualité, de légèreté, de fond et de formes fusionnées, explique le critique d’art Thomas Brétinien. Le processus même de l’analogie dont il a fait le moteur de son travail ne serait-il pas l’équivalent de la manière dont notre cerveau travaille, pour connaître, mais aussi et surtout, pour nous permettre d’accompagner, de percevoir un univers à la dérive. Il semblerait que par ce nouvel avatar il ait décidé de partir lui aussi à la dérive. La référence n’est pas ici révérence, plutôt un rêve errant ». Jusqu’au 18 mai au musée des Beaux-Arts Hyacinthe Rigaud - 16, rue de l’Ange à Perpignan. Tél. 04 68 35 43 40. www.mairie-perpignan.fr

l’art-vues • page soixante-six • avril - mai
Jusqu’au 2 juin, Espace Dominique Bagouet ; Esplanade Charles-De-Gaulle à Montpellier. Tél. 04 67 34 88 21.
MUSÉES
© Musée Fabre de Montpellier Agglome ration « Vierge à l’Enfant » de Raphaël André Castagné « La Via sacra » - Rome, 1976 à 1978

MUSÉES

Une Odyssée gauloise au Site archéologique Lattara

Avant la fondation de Marseille par les Phocéens, le nord-ouest de la Méditerranée était pour les Grecs un terrain d’aventure et d’exploration. Ils y cherchaient des produits rares, comme le cuivre, l’étain mais aussi l’ambre, qu’ils pensaient créée par les derniers rayons du soleil solidifiés dans l’océan. Du Languedoc à la Sicile, l’exposition rassemble plus de 400 objets et permet de retracer ces explorations complexes d’un bout à l’autre du monde connu des Grecs, du cœur de l’Europe celtique jusqu’au Caucase.

Ainsi sont abordées non seulement les questions de circulations des bronzes, mais aussi leur usage et notamment comment certains bijoux gaulois entrent dans les pratiques rituelles et magiques des Grecs. Le dispositif de l’exposition permet une confrontation des vestiges parfois fragmentaires avec des objets entiers ainsi qu’avec des reconstitutions de scènes de vie traitées à la manière de bande-dessinées ou avec des textes antiques. De plus, diverses frises d’images audio-visuelles totalement inédites, animées sur écran, sur tablettes et sur certains cartels de vitrines, replacent ces objets dans leur contexte archéologique.

Du 27 avril au 12 janvier 2014 au Site archéologique Lattara - 390, Av. de Pérols à Lattes. Tél. 04 67 99 77 20. http://museearcheo.montpellier-agglo.com

Adrien Seguin

au musée de Millau

« Cabu et Dubout en politique » au musée Dubout

Cabu : « J’ai été élevé au Dubout, c’est un virtuose »

A l’occasion de son exposition temporaire, le musée Albert Dubout de Palavas-les-Flots aborde le sujet de la politique, une thématique peu connue du célèbre dessinateur. Pour cela, Jean Dubout (le fils d’Albert) a décidé d’associer pour la première fois une cinquantaine de dessins d’un artiste spécialisé dans l’art de la caricature politique : Cabu. Dans cet entretien, le dessinateur de Charlie-Hebdo et du Canard Enchaîné revient sur l’œuvre d’Albert Dubout et présente cette exposition originale visible pendant un an

Dessinateur hors normes, Albert Dubout a marqué plusieurs générations par ses dessins humoristiques et sa vision décalée. Quel regard portez-vous sur son œuvre ?

J’ai toujours admiré Albert Dubout. C’est sans aucun doute le dessinateur qui m’a le plus marqué, tant par la qualité de son dessin que par sa précision et sa justesse. Dans ses œuvres, il n’y a pas besoin de légende, seuls ses coups de crayon réussissent à faire parler ses personnages.

Dès l’âge de 10 ans, j’achetais chaque semaine Ici Paris pour admirer ses dessins et pour les recopier. J’ai été élevé au Dubout. Pour moi, c’est un virtuose et je me suis toujours interrogé sur cet univers si personnel qu’il a réussi à créer, sans aucune affiliation avec un autre dessinateur.

C’est un artiste complet, qui ne fait jamais de faute de dessin. Il a été illustrateur, coloriste, dessinateur de presse. Il a également réalisé des caricatures, des affiches, des dessins-animés, des bandes dessinées. Il s’est amusé à faire tout ce qu’on pouvait faire dans le dessin et a réussi dans tout. Il a même fait des tableaux sur la corrida. C’est peut-être le seul point de désaccord que j’aurais eu avec lui.

Comment s’est organisé le montage de l’exposition ?

Il y a longtemps que je connais Jean, son fils. Il se trouve que nous sommes voisins. C’est lui qui a eu l’idée d’inviter pour la première fois un autre dessinateur pour illustrer la politique. Il a pensé que je correspondais assez bien à ce thème, m’en a parlé et j’ai tout de suite adhéré au projet.

Comment s’est effectué le choix des dessins ?

J’ai tout simplement ouvert mes tiroirs à Jean et il a fait son choix, sans aucune restriction. Il a dû réaliser un gros travail de tri et d’harmonisation avec les dessins de son père. Personnellement, je trouve qu’il a fait une très bonne sélection.

Quels sont vos prochains projets ?

Je travaille actuellement sur un livre de croquis autour de la ville de New-York qui devrait paraître à la rentrée prochaine. Dans le même esprit que celui sur Paris, cet ouvrage réunira des dessins que j’ai réalisés là-bas. L’idée est de présenter cette ville d’une manière originale, à travers l’humour d’observation. Je cherche simplement à faire ressortir le côté décalé d’un lieu tout en essayant d’éveiller le regard des gens sur celui-ci.

Recueillis par Romain Dimo Retrouvez la suite de cet entretien sur www.lartvues.com

« Cabu et Dubout en politique », jusqu’en mars 2014 au musée Albert Dubout. Parc du Levant à Palavas-les-Flots. Tél. 04 67 68 56 41. www.dubout.fr

9ème Nuit européenne des musées

Depuis le début du mois d’avril, le musée de Millau présente les œuvres d’Adrien Seguin à l’Hôtel de Pégayrolles et fait la part belle à l’art contemporain à l’Hôtel de Tauriac avec pour thème : la chauve-souris.

• Jusqu’au 29 juin : Adrien Seguin (1926-2005). Membre du groupe Montpellier-Sète l’œuvre d’Adrien Seguin dévoile un peintre de la Méditerranée flamboyant fauve.

L’expositionconstituée de soixante-dix tableaux, huiles sur toile, acryliques sur toile et dessins, reflète le parcours de ce coloriste impétueux et dessinateur rigoureux, au travers de ses sujets de prédilection, souvent familiers : natures mortes, marines et paysages, tauromachie, portraits et autoportraits. Hôtel de Pégayrolles - Place Foch à Millau. Tél. 05 65 59 01 08. Retrouvez un article complet de cette exposition sur www.lartvues.com

• Jusqu’au 29 septembre : « Rat d’Art Volant ». En marge du congrès annuel organisé à l’occasion du cinquantenaire de la Fédération Française de Spéléologie et du huitième Euro Spéléo Forum du 18 au 20 mai, le Comité départemental de Spéléologie a souhaité ajouter à la dimension scientifique, une approche artistique autour du monde souterrain et de la chauve-souris.

« Rat d’Art Volant » a donc pour but de présenter et de confronter 28 œuvres de création, à l’image des 28 fédérations nationales de spéléologie. Sculptures, installations conceptuelles, peintures, constituent le corps de l’exposition dans laquelle autant d’approches artistiques différentes sont matérialisées. Hôtelde Tauriac - 16, rue Droite à Millau. Tél. 05 65 59 01 08. www.museedemillau.fr

Dans la nuit du samedi 18 mai, de Moscou à Madrid, de Londres à Istanbul, de Marseille à Bucarest les plus grandes collections comme les plus insolites, les chefs-d’œuvre classiques comme contemporains, seront ouvertes à tous les publics. Soirées thématiques, visites inattendues, sons et lumières, concerts, projections, spectacles, circuits, jalonneront cette nuit où les musées participants seront accessibles gratuitement aux visiteurs.

Dans une dynamique de partage, les internautes pourront échanger coups de cœur et idées pratiques sur les réseaux sociaux, retrouver le programme complet de l’événement et accéder à toutes les informations utiles sur le portail Internet de la Nuit européenne des musées. En 2012, ce sont plus de 1300 musées français et plus de 2000 musées européens qui ont participé à cette grande nuit festive. En France, près de 2 millions de noctambules curieux ont profité de cette occasion unique d’investir les salles d’exposition à travers 5000 animations surprenantes, ludiques, scientifiques, pédagogiques. Le programme est disponible sur www.nuitdesmusees.culture.fr

l’art-vues • page soixante-sept • avril - mai
« Vue sur Saint-Etienne » d’Adrien Seguin

24 au 26 mai :

Festival RAW (Rock Art Wine)

Une expo-photo inédite: cinq décennies de culture rock à travers les clichés des plus grands photographes. Aubrey Powell (Pink Floyd...) Nick Elliott (The Who...), Michael Spencer Jones (Oasis...), Didi Zill (Queen...) et Denis O’Regan (Bowie, The Rolling Stones...) offrent des témoignages saisissants des plus grandes stars du rock.

Détails : www.lescarrasses.com/blog

H ESPRIT CLUB H H SUITES ET MAISONS DE STYLE H H BRASSERIE ET BAR À VIN H
de Capestang
Quarante
+33 (0)4 67 00 00 67 www.lescarrasses.com
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Château Les Carrasses Lieu-dit Les Carrasses - Route
34310
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Le Triptyque Textile à la Fenêtre

Le Centre d’art La Fenêtre organise une série d’expositions, performances et conférences autour de la thématique du vêtement, des métiers de la mode, de la production de costumes de scène, mais aussi de l’utilisation du textile comme medium d’expression artistique plastique. Cette première exposition Parure, Nature, Culture s’inscrit dans le Triptyque Textile, lancé en mars. Elle met à l’honneur les travaux des élèves de la filière Art, Design et Mode du Lycée Hemingway de Nîmes. L’objectif de cette exposition est de montrer le processus de création, en mettant en évidence certains aspects pédagogiques de l’enseignement. Elle fera revivre les temps forts créatifs de l’année et donnera à voir les croquis préparatoires, les productions plastiques intermédiaires, mais aussi les créations finales ainsi que des photographies. Il s’agira de mettre en évidence le goût de la parure comme composante de la nature humaine. Dans les arts premiers, la parure du corps précède la protection, comme chez l’enfant le plaisir du déguisement précède toute autre fonction du vêtement. L’exposition explorera quatre axes de recherche : Joutes de parure ; Hommage à la culture Yao ; Carré Blanc ; Le déguisement ou la métamorphose métaphysique. MCH Jusqu’au 11 mai, Centre d’art La Fenêtre Architectures - 27, rue Frédéric Peyson à Montpellier. www.la-fenetre.com

Réouverture de l’Espace

Titouan Lamazou à Aigues-Mortes

Depuis la fin du mois de mars, l’Espace Titouan Lamazou a rouvert ses portes. A l’extérieur des remparts d’Aigues-Mortes cette agence de communication se transforme en galerie du jeudi au dimanche. Vainqueur de la première édition du Vendée Globe, Titouan Lamazou est un voyageur infatigable. Sillonnant la planète, il parvient par la multiplicité de ses regards à rendre compte de la diversité du monde. Dans cet espace confié à Claude Lamon, on y retrouve des photos et dessins originaux, l’intégralité des ouvrages de Titouan (dont les plus anciens et collectors), des reproductions numériques estampillées et signées, ainsi que des vidéos retraçant son travail dans de nombreux pays.

11, Quai des Croisades à Aigues-Mortes. Tél. 06 08 67 32 05.

Jacqueline Ruiz à la cité des Voyageurs

Ancienne étudiante aux Beaux-Arts de Montpellier où elle a été l’élève de Bessil et Dezeuze, à l’époque où Descossy dirigeait cette école. Jacqueline Ruiz vit aujourd’hui dans les Pyrénées-Orientales. C’est là qu’elle peint des aquarelles pleines de finesse et de délicatesse sur les paysages qui l’entourent et pour lesquels elle a eu un vrai coup de foudre au point d’abandonner nus et portraits pour satisfaire cette passion exclusive. L’artiste revient à Montpellier le temps d’une exposition intitulée évidemment Le Roussillon en aquarelles. Le visiteur retrouvera des villages, des ports, des montagnes, des vignes qui lui sont chers. MCH Jusqu’au 25 avril. La cité des Voyageurs7, rue de Verdun à Montpellier.

Tél. 04 67 67 96 30.

Rigaudin et Ona à la Galerie Drôle d’endroit

Tout le monde connaît les fines silhouettes aux lignes épurées de Thierry Ona, popularisées par les posters et les autres reproductions. Son chemin a croisé celui du sculpteur montpelliérain Jean-François Rigaudin. Lui, son dada, c’est l’île de Pâques et ses statues monumentales qui interrogent le monde de leurs yeux d’onyx. Mais comment faire se rencontrer ces deux univers ? Ce qui les rapproche c’est le mouvement. Moins paradoxal qu’il n’y parait, car aujourd’hui on en est presque certain, les moais ont marché ! Non pas avec leurs pieds, mais les Pascouans les ont fait avancer verticalement en les faisant pivoter, jusqu’au Ahu, leur destination ultime. « Tel un pendule, la corde aide au dandinement saccadé. Debout, oubliant monts et vallées, le moaï avale les kilomètres… ». C’est ce qu’écrit Jean-François Rigaudin qui a longuement observé les statues. Les deux artistes sont donc réunis pour une expo nommée En mouvement Avec cette mise en perspective, Jean-François Rigaudin poursuit son projet de croiser son travail de sculpteurs avec d’autres artistes, comme il l’a fait auparavant avec Isabelle Marsala, Bocaj et Danièle Sanchez. Jean-François Rigaudin rejoint le peintre Thierry Ona. Leurs univers filiformes aux lignes épurées se rencontrent pour se mettre en mouvement. MCH En mouvement, du 18 au 27 avril, Galerie Drôle d’endroit - 17, rue Dessalle-Possel à Montpellier. Tél. 06 47 93 42 36.

Lavaux, Grundeler et Cnudde à la Galerie Deleuze-Rochetin

Jusqu’au mois de juillet, la Galerie Deleuze présente une exposition autour des « Traces ». Après une grande traversée des Pyrénées, Sandrine Cnudde s’est posée cette interrogation : comment se rappeler tous ces paysages et visages alors rencontrés ?

La solution s’est présentée à travers plusieurs œuvres : une sélection de cinq photographies déclinant la dissolution presque complète d’images et de poèmes et une pyramide de photographies d’où jaillissent des aphorismes écrits à la main, accompagnant la trace poignante laissée par un promeneur.

Pour Florence Grundeler, travailler sur la trace est depuis longtemps un axe majeur de sa démarche : « la trace qu’on suit, la trace qu’on fait, la trace qu’on laisse ». C’est sur ce trio presque schématique qu’elle a développé les œuvres présentées à la galerie.

Enfin, Sophie Lavaux a rencontré la peinture des aborigènes et a tout de suite senti une proximité et une attirance par sa force, sa spiritualité, sa proximité avec la nature et sa représentation par le trait et le point spontané et signifiant. Dans son installation, elle invite le spectateur à suivre une trace du regard.

Du 27 mai au 21 juillet à la Galerie Deleuze-Rochetin - Chemin du Moulin à Arpaillargues.

Tél. 04 66 59 65 27. www.galeriedeleuzerochetin.com

L’art contemporain

s’invite à la Brasserie Chez Barth

La Brasserie-Espace d’Art « Chez Barth », située en face de la nouvelle mairie de Montpellier, continue d’explorer les arts contemporains. A travers une exposition digne de se retrouver dans de réelles galeries d’art, elle présente des œuvres sur papiers, des gravures, des lithographies et des dessins d’artiste contemporains illustres comme Miro, Peter Klasen ou Hachtung.

L’intérêt de cette exposition réside surtout en la confrontation, l’opposition de styles, d’époques, de renommées d’œuvres d’artistes en devenir et présentant tous un travail remarquable. Cet accrochage permet ainsi de se rendre compte de la richesse et du talent d’artistes contemporains, tout en restant abordable tant sur le plan artistique que commercial. Une exposition à dévorer, accompagnée par l’un des mets proposés par la Brasserie.

Du 24 mai au 22 juin à la Brasserie Chez Barth - 445, Avenue du Professeur Etienne Antonelli à Montpellier. Tél. 04 99 64 35 54. www.chezbarth.fr

Salon de Printemps à La Grande Motte

Organisé par l’association des Artistes GrandMottois, le salon « Pyramid’Arts » version printemps présente les dernières créations d’une centaine d’artistes venus présenter leurs dernières créations.

Peintres et sculpteurs français ou étrangers ont ainsi été sélectionnés pour leur talent et leur style pictural différent et occuperont les deux grandes salles du Palais des Congrès. Cette année, les deux invités d’honneur ne sont autres que Adrien Seguin (Collection Adeline et Pierre Ferrier)et Robert Rocca. Peintre de la couleur, de la matière, l’œuvre d’Adrien Seguin est d’une incroyable fécondité. Elle exprime la dualité de l’homme avec sa perception du monde et des vanités humaines. Bien connu des Montpelliérains pour son portique « Ombre et Lumière » placé sur le rond-point du Château d’Ô, l’ensemble de l’œuvre du sculpteur Robert Rocca est immense. Récompensé par des prix les plus prestigieux au plan international, son travail s’appuie sur des formes représentant souvent la femme et traduisant la paix.

Tous ces artistes, professionnels, amateurs confirmés, connus ou moins connus, se réunissent ainsi à La Grande Motte autour d’un point commun : la passion de l’art. Du 7 au 11 mai au Palais des Congrès Jean Balladur à La Grande Motte.

Tél. 06 22 73 02 85.

http://aagm49.wix.com

9ème Biennale de l’Estampe à Octon

Créé en 1995, le village des Arts et Métiers à Octon s’est affirmé comme un lieu très significatif, dédié à la création artistique et à la rencontre des arts vivants. Véritable « pépinière » en évolution permanente, de nombreuses manifestations se succèdent tout au long de l’année et ont acquis une notoire visibilité.

Les 26, 27 et 28 avril, il accueille la 9ème édition de la Biennale de l’estampe et du livre d’artiste, « Artpage ». Née au début des années 2000 à Nébian et léguée au Pôle Artistique Réseau Culturel d’Octon pour en assurer la pérennité dans une perspective professionnelle, des créateurs de dimension internationale vont, à nouveau, y être conviés. Cette année, près de 30 artistes, graveurs, plasticiens du livre et maisons d’édition seront présents sur leurs stands.

Autour de cette manifestation, tout au long du mois d’avril, plusieurs autres expositions dédiées à la gravure auront lieu dans les médiathèques et bibliothèques à Clermont l’Hérault, Fontès, Octon, Gignac et le Caylar, ainsi qu’à la Galerie Le Neuf à Lodève. Les 26, 27 et 28 avril au Village des Arts et Métiers - Hameau de Ricazouls à Octon.

Renseignements : parc.octon@yahoo.fr

EXPOS l’art-vues • page soixante-neuf • avril - mai
Rigaudin et Ona à la Galerie Drôle d’endroit Sculpture de Robert Rocca

Exposition collective à l’Espace Molière à Agde

L’Espace Molière à Agde poursuit sa saison picturale en présentant jusqu’à la fin du mois d’avril la série « Peintures » de Francine Mura et au mois de mai les œuvres de Yvan Clamens, Didier Homps et Michel Jacucha.

• Du 4 au 25 mai : Yvan Clamens met en scène la confrontation de toutes sortes de couples, dans un graphisme mouvementé face à une harmonie colorée. Il incite à une réflexion sur l’existence aux prises avec un quotidien banal et dérisoire.

Ancien élève des Arts Appliqués Olivier de Serres à Paris, la préoccupation d’une recherche personnelle ne quitte jamais Didier Homps. Le mouvement des jeux de l’enfance, les postures concentrées et élégantes des musiciens constituent la part thématique essentielle de son travail pictural.

Enfin, Michel Jacucha se définit comme un sculpteur métallo-païen fasciné par le liquidus. Dans son atelier-fonderie, il réalise toutes les mises en œuvre, de la création du modèle en cire directe jusqu’à la fonte en bronze. Ici, il présente trois pistes de son travail : bestiaire, émergence de l’homme ou bien encore mythe et symbolique.

A découvrir à l’Espace Molière - 1, Place Molière à Agde. Tél. 04 67 94 65 80. www.ville-agde.fr

Daniel Castan chez Nicole Gogat

New York exerce sur ceux qui l’ont visité où qui y ont vécu une fascination particulière. De jour, la forêt de gratte-ciels capte le regard, on marche les yeux en l’air, subjugué par cette verticalité gigantesque. La nuit, ce sont les longs rubans de lumières multicolores qui entrent dans la danse et vous entraînent dans leur tourbillon. Lorsqu’on est artiste et graphiste comme Daniel Castan, on n’a qu’une idée : traduire cette fascination dans ses œuvres. New York, une ville qu’il connaît bien pour y avoir séjourné à plusieurs reprises. A 40 ans, las de sa vie stressante exempte de gratitude et finalement de la création qu’il y recherchait, il décide de tout quitter pour peindre. Loin du cliché de l’artiste maudit, il veut surtout retrouver le chemin des beaux arts dont il s’était éloigné à cause de sa vie d’entreprise, intense. La rencontre d’un artiste qu’il admire, Pierre Doutreleau, sera l’élément déclencheur. Avec lui, l’heure de l’introspection a donc sonné et avec elle c’est l’artiste qui s’éveille. De ces voyages, Daniel Castan rapporte des photos dont il s’inspire au début. Bien vite, il dépasse le modèle pour créer d’un geste précis un monde urbain imaginaire. Brooklyn, Times Square, ou Radio City, des points de départ, des impressions, des ressentis, transfigurés par la mémoire et l’art. L’aboutissement d’un travail sur la lumière et la perspective. Les détails superflus n’apparaissent plus, seul subsiste l’essentiel : la matière sculptée dans l’huile par le couteau. Il s’est passé quatre ans depuis la première exposition de l’artiste à la Galerie Nicole Gogat d’Aigues-Mortes. Ce printemps, Daniel Castan se voit offrir une exposition personnelle intitulée : Urban Legend qui débute le 6 avril par une performance de l’artiste. La thématique de la ville, une thématique dans l’air du temps pourrait expliquer en partie son succès, en dehors de la personnalité de l’artiste faite de sincérité, de rigueur et de liberté. La rencontre d’une ville intemporelle, dans une ville hors du temps. MCH Jusqu’au 21 avril à la Galerie Nicole Gogat - 11, rue Pasteur à Aigues-Mortes.

Tél. 04 66 51 67 91. www.galerie-nicolegogat.com

Les expositions à Tarascon

Henri Guérin à l’Espace Phare Sud

Réalisée en partenariat avec l’association

Poulet de Gruissan, Phare Sud accueille jusqu’aux prémices de l’été, l’exposition «Jeux de Lumière » consacrée au travail d’Henri Guérin (1929-2009) sur le vitrail.

Lors d’une convalescence de huit mois à FontRomeu, il découvre l’univers de Matisse et s’oriente vers une carrière artistique dès son retour chez lui, dans le Val d’Oise. En 1954, il rencontre le Père Dom Ephrem Socard de l’abbaye bénédictine d’En Calcat (81) qui l’oriente vers sa destinée de peintre verrier. Il s’installe alors près de Toulouse et réalise de nombreux vitraux partout dans le monde.

Parmi ses créations : huit vitraux à la chapelle de Notre-Dame-des-Auzils à Gruissan dont deux sont toujours en place. En 2009, ce tailleur de verre et de lumière nous quitte subitement alors qu’il venait de réaliser une verrière pour la Cathédrale de Chartres, consécration de sa carrière de peintre verrier. Il laisse derrière lui une œuvre colossale empreinte d’ombre et de lumière.

Du 13 avril au 16 juin à Phare Sud - Rond point des Vignerons. Tél. 04 68 75 52 42. www.ville-gruissan.fr

Jean-Pierre Loeffler à Poussan

Ancien chai viticole au centre du village, le Foyer des Campagnes se propose depuis 2004 comme un lieu dédié à l’art contemporain. Durant la seconde partie du mois d’avril, il accueille les œuvres de Jean-Pierre Loeffler. Originaire de Villiers-sur-Marne, ce peintre a la chance de fréquenter divers ateliers d’artistes dans sa petite enfance et de découvrir bon nombre d’expositions. Son entourage familial encouragera son envie de s’exprimer, et il commencera à peindre à l’huile dès 17 ans. Puis il continue à fréquenter les grands musées et puise son inspiration chez les plus grands maîtres. Aujourd’hui, son travail est tout autre, basé à la fois sur des scènes familières où règnent, bonheur, joie de vivre et beaucoup d’insouciance, en poursuivant parallèlement un succulent bestiaire. Pour lui, il n’y a pas de différence, car c’est une manière d’élargir son répertoire. Passant d’un sujet à l’autre, afin d’exprimer la totalité de son art même si la facture semble être en totale contradiction. Jusqu’au 28 avril au Foyer des Campagnes à Poussan. Tél. 04 67 18 35 94. www.ville-poussan.fr

Giuliano Ghelli à Frontignan-la-Peyrade

Tout au long du printemps, et jusqu’à la fin de l’été, la Ville de Tarascon propose dans ses différents espaces culturels un voyage à travers toutes sortes d’arts. Au programme :

• Du 26 avril au 29 juin au Cloître des Cordeliers : Xavier Spatafora. Se définissant comme un poète, cette insatiable touche à tout passe du dessin figuratif à l’abstrait, de la peinture à l’écriture, de l’installation à la vidéo. Dans son travail, tout est support à une écriture poétique.

• Du 20 avril au 31 octobre au Château de Tarascon : « Tarascon-Beaucaire, vues croisées ». Exposition organisée dans le cadre de Marseille-Provence 2013, en partenariat avec les associations « Société d’Histoire Les Amis du Vieux Tarascon » et « Renaissance du Vieux Beaucaire ».

• Jusqu’au 15 mai à l’Atelier Municipal d’Arts Plastiques, Cité Branly : Jean-Paul Thébault. Articulé autour de la cartographique, Jean-Paul Thébault entremêle les espaces réels ou inventés de sa propre imagination. Amoureux du dessin, du papier, il apporte sa vision de l’espace, de la carte, du déplacement et du décalage.

• Jusqu’au 26 mai au Château de Tarascon : Amandine Ys. Exposition inédite, Amandine Ys dévoile son musée imaginaire fondé sur un dialogue permanent entre deux univers. Elle métamorphose les êtres et les choses. Sa peinture porte en elle la trace de ceux qui ont résisté ; résisté aux vents contraires de l’Histoire, résisté aux passions.

Renseignements : Tél. 04 90 91 00 07. www.tarascon.fr

Inauguration de La Panacée, le 19 juin

Initialement prévue le 6 juin, l’inauguration de la Panacée, cité des artistes est reportée au 19 juin. Rappelons que ce nouvel équipement culturel au cœur du vieux Montpellier est créé dans l’enceinte d’un lieu emblématique de l’histoire de la médecine et qu’il a pour but de repérer les jeunes talents d’ici dans toutes les disciplines culturelles, celles des arts visuels, les plus innovants. Lieu de vie pour les étudiants avec 59 appartements, lieu de passage pour les amateurs d’arts, qui y découvriront des expositions, écouteront des conférences et assisteront à des performances ou des films. Lieu pour tous avec un jardin public où habitants du quartier, visiteurs et résidants vont pouvoir se croiser.

La Panacée - 14, rue de l’Ecole de Pharmacie à Montpellier. Tél. 04 67 34 59 16.

Dans le cadre des six expositions organisées pour les 20 ans du réseau européen 7Sòis 7Luas, l’artiste florentin Giuliano Ghelli expose ses œuvres au centre culturel François-Villon. Défini par la critique comme un des « meilleurs rêveurs de la peinture italienne », il expérimente le jeu et l’art à travers un labyrinthe pictural qui se caractérise par l’imaginaire et la couleur. Il utilise les symboles du fantastique et joue entre la littérature et le monde artistique où se mêlent émotion et poésie. En 40 ans d’activités, il a réalisé plus de 150 expositions de peintures et sculptures, notamment au Palazzo Coveri de Florence et au Teatro Romano de Fiesole. Il a également travaillé avec de grandes entreprises internationales et a exposé en Australie, Allemagne, Belgique, Grèce, Espagne, Etats Unis, Japon, Russie… Jusqu’au 26 avril au centre culturel François Villon - Avenue Frédéric Mistral. Tél. 04 67 18 50 26.

www.frontignan-tourisme.com

Lucie Ludwiczak à l’Agence Galerie

Formée aux Beaux-Arts de Quimper et diplômée en Art Thérapeutique, Lucie Ludwiczak propose une lecture contemporaine de la peinture spirituelle faite avec courage et maîtrise dans sa symbolique légendaire. « Voyager dans l’univers de cet artiste, c’est se laisser conduire par Charon de l’autre côté du fleuve dans sa barque pour un parcours initiatique, explique Brigitte Camus, critique d’art. Avec des tableaux tels “Voyage à la rame verte“ ou “lumière de misère“, il s’agit bien de tenter d’apprivoiser la misère avant d’affronter la mort, vêtu des oripeaux de poésie et de dérision, pour rendre supportable ce qui est dérisoire ». Pour Lucie Ludwiczak, la Foi et le Culturel restent tout à fait compatibles. Le Sacré demeure lisible dans sa peinture, avec l’empreinte humoristique de l’artiste. Jusqu’au 12 juin à l’Agence Galerie

1, place de la République à Clermont-l’Hlt. Tél. 04 99 91 44 44. www.agencegalerie.fr

l’art-vues • page soixante-dix • avril - mai
Didier Homps à Agde Daniel Castan à la Galerie Nicole Gogat

Agence Galerie - Clermont-l’Hérault présente Lucie

Du 12 avril > 12 juin

Agence Galerie

L' Iconographie Religieuse « revue et corrigée…»
LUDWICZAK
1
Tél.
pl. de la République 34800 Clermont-l’Hérault
04 99 91 44 44 • www.agencegalerie.fr
appel à candidature 2ème collectif Espace Broncy 65, rue des Anciens Chantiers 11210 Port-la-Nouvelle d'art contemporain du 12 juillet au 10 août 2013 Inscription avant le 1 er juin Renseignements et dossiers : isabelle.santori@laposte.net / crespinmuriel@gmail.com Office du tourisme : 1, place Paul Valéry 11210 Port-la-Nouvelle Une attention particulière sera portée sur la démarche artistique et la création. Sujets, supports novateurs souhaités

Serra et Rozenblat au CLAP

Lieu d’art audois, le CLAP a choisi de décliner sa saison 2013 « au fil des arbres », à l’heure de ces platanes malades que l’on abat sur les bords du Canal.

• Jusqu’au 5 mai : Gaëtan Serra, photographe, interroge les points communs entre la femme et la nature, questionne notre sort humain et notre rapport à cette dernière, met en scène des corps et des décors simples, épurés, dans un souci géométrique, symétrique, colorimétrique.

• Du 11 au 26 mai : Tatiana Rozenblat.

« Ce qui me stimule, dit-elle, est souvent ce qui m’échappe : une fente entre deux pierres, une forme dessinée par la pluie, une écorce détachée de son tronc. Des traces insignifiantes, véritable marque du temps et de l’érosion. Travailler avec les pâtes à papier, c’est être attentif à ce qu’il y a de fortuit, tant cette matière possède ses propres qualités physiques et sensorielles, si proche de cette nature vivante et imprévisible

A découvrir au CLAP - 6, rue Parrot à Paraza (Aude). Tél. 04 68 32 14 80.

Denis Schmitt à la Médiathèque d’Uzès

En préambule de l’été, la médiathèque d’Uzès accueille la série « Dialogues et Impressions » de Denis Schmitt. Après sa formation à l’école des Beaux-Arts de Nîmes et de Paris, il forge son goût pour le travail du métal et son inspiration sur les routes de France, de Grèce et d’Italie. L’œuvre imprimée de Denis Schmitt est en dialogue avec la sculpture et la musique des mots. A travers cette exposition, il établit le lien qui unit et sous-tend l’écriture à la forme plastique. Les rapports qu’il crée entre ces différents médiums apportent force et densité à sa recherche. De l’intime au monumental, le signe en caractérise la trace qui se déploie en géométrie sensible dans l’espace temps. La matière, la lumière, rythment son parcours qui le conduit à l’épure et à l’économie des moyens dans une quête au-delà du visible.

Du 28 mai au 11 juin à la Médiathèque d’Uzès - 41, le Portalet. Tél. 04 66 03 02 03. www.uzes-mediatheque.com

La Camargue selon Philippe Roussel

Dans son nouvel atelier-galerie, Philippe Roussel consacre sa dernière exposition à La Camargue, un travail entrepris il y a quelques années. Pour nous, méditerranéens, la Camargue est un lieu de lumière et de mystère. Il fait bon s’y promener à la découverte de cette immensité remplie de senteurs iodées et de myriades de vies sans cesse renouvelées. C’est cette sensation que Philippe Roussel aime exprimer dans ses dernières œuvres. « Le style volontairement minimaliste invite le spectateur à imaginer par lui-même le paysage qui s’ouvre devant lui », explique Sylvie Foujanet, sa compagne. Eau, roseaux éparpillés, sable fin et soleil sont les ingrédients de cette représentation. « J’espère, dit l’artiste, procurer aux spectateurs, des sensations identiques à celles que je ressens quand je me trouve dans ce lieu magique ».

Jusqu’au 26 avril à l’Atelier Galerie Roussel 9, rue Emile Jamais à Nîmes.

Tél. 06 50 80 93 30.

www.philippe-roussel.com

Que du Papier II au L.A.C. à Sigean

Les expositions à Castelnau-le-Lez

Tout au long de ce printemps, la Ville de Castelnau-le-Lez présente deux expositions dans son Espace Culturel. Plus que quelques jours pour découvrir la vision de la femme selon Francine Bassetto, avant de retrouver le travail de la porcelaine sous un nouveau visage.

• Jusqu’au 19 avril : « La femme dans tous ses états » de Francine Bassetto. L’esthétisme dans l’art échappe aux normes du canon de beauté de notre époque. Contrairement au monde de la mode, les artistes contemporains ne sont pas enfermés dans une cohérence de la représentation de la femme. Ils ne se plient pas au diktat des médias, mais à leurs émotions.

• Du 26 avril au 24 mai : « Porcelaine, ce qui laisse une entière liberté à l’imaginaire de chacun »

Les qualités propres à la porcelaine, sa blancheur et sa translucidité, permettent non seulement d’évoquer, dans une diversité de textures ce qui se love secrètement au cœur de la matière, mais aussi d’approcher, de façon fugace, dans l’effacement de la matière, le mystère qui, à peine entrevu, se dérobe à nouveau dans l’apesanteur d’une danse infinie. A découvrir à Castelnau-le-Lez.

Tél. 04 67 14 27 40. www.castelnau-le-lez.fr

Trévelot, Baranek et Nidzgorski à La Maison des Arts

Installé dans l’ancien presbytère du village de Bages d’Aude, la Maison des Arts mêle créateurs contemporains de notoriété et jeunes artistes prometteurs. Pour ses expositions de Printemps, elle accueille les œuvres de Loïc Trévelot, avant de poursuivre avec Adam Nidzgorski et Anna Baranek du Château, deux peintres d’origine polonaise.

• Jusqu’au 25 avril : Loïc Trévelot. Cet artiste audois, à la fois sculpteur, graveur et peintre, travaille le granit, le verre et l’acier. Grâce au contraste des matières et des formes pures, il sculpte l’espace et la lumière.

Festival TRACE(s) en Gard rhodanien

Apartir du mois de mai, la Ville de Bagnols-sur-Cèze, en partenariat avec la Communauté d’agglomération du Gard Rhodanien, organise la première édition de TRACE(s), un festival dédié aux arts numériques. Il propose une sélection d’œuvres qui s’intéressent aux interactions entre le temps, l’image et la mémoire. Animations, expositions, découvertes et spectacles numériques vont alors jalonner le territoire du Gard rhodanien, entre Bagnols et PontSaint-Esprit, et s’articuler autour de 5 axes principaux :

• Le dispositif « Mémoire Vive », qui propose de réaliser un film en marchant à partir d’une application smartphone (Bagnols/Cèze).

• L’exposition « Transversal », qui propose une approche interactive et sensible de l’art (Galerie du Gard Rhodanien à Bagnols-sur-Cèze).

• L’exposition « Sillages numériques », qui présente d’une douzaine d’installations vidéos et multimédia (Prieuré Saint-Pierre à Pont-Saint-Esprit).

• Une programmation d’animations, de projections et rencontres.

• L’exposition « Art video/video d’art » à l’Atelier la Mezzanine. Du 15 mai au 8 juin en Gard rhodanien. Tél. 04 66 50 50 50. www.bagnolssurceze.fr

• Du 3 mai au 6 juin : Anna Baranek du Château et Adam Nidzgorski. Né en France, en 1933 de parents Polonais, Adam Nidzgorski débute la peinture en 1963. Autodidacte, il utilise la gouache, l’encre de Chine, les crayons de couleur et s’essaye dès cette époque sur des supports moins conventionnels. « C’est l’être humain qui m’intéresse le plus, explique-t-il. Il est multiple, on peut le représenter de différentes façons et cela à l’infini. C’est quelque chose d’inépuisable ; il y a tellement de doutes, de douleurs, d’envies, d’espoirs. On ne pourra jamais l’épuiser entièrement depuis sa naissance à sa mort ». Diplômé des Beaux-Arts de Wroclaw et de Paris, Anna Baranek vit aujourd’hui à AiguesMortes. A mi-chemin entre abstraction et figuration épurée, ses tableaux traitent de thèmes qui lui sont inspirés à la fois par ses souvenirs d’enfance en Silésie et par les thèmes que lui fournit sa terre d’adoption. Dans ses œuvres, trois sujets se détachent (l’arbre, la chapelle, la barque) et chacun d’eux acquière une dimension symbolique en rapport avec la quête individuelle de l’artiste et sa volonté de faire partager ses sensations.

Maison des Arts - 8, rue des Remparts à Bages d’Aude. Tél. 04 68 42 81 76. www.bages.fr

l’art-vues • page soixante-treize • avril - mai
Baranek à La Maison des Arts à Bages Francine Bassetto à Castelnau-le-Lez Œuvres sur papier au LAC à Sigean

Les expositions à Béziers

Débutée au mois de mars dernier, l’exposition l’atelier de Yankel à l’Espace Riquet se poursuit tout au long de ce printemps. La saison estivale, sera quant à elle lancée par un hommage à Marie Rouanet et Yves Rouquette, et portera un regard tout particulier sur Jean Moulin. Programme :

• Jusqu’au 12 mai à l’Espace Riquet : L’atelier de Yankel. L’œuvre de Jacques Kikoïne, dit Yankel, s’affirme dans son goût pour les matériaux de remploi, leur redonnant le sens qu’il aime trouver dans l’art brut. Ces dernières décennies, il assemble des objets hétéroclites qu’il fait participer à une sublimation du réel. 7, rue Massol. Tél. 04 67 28 44 18.

• Du 14 mai au 15 septembre au musée des Beaux-Arts et du Biterrois : Hommage à Marie Rouanet et Yves Rouquette.

Si leur engagement pour la défense de la langue occitane n’est inconnu de personne, on connaît moins leur attachement à promouvoir la culture biterroise. L’exposition retrace leurs moments de complicité poétique et artistique tout au long de ces dernières décennies. Musée des Beaux-Arts - Place de la Révolution et Musée du Biterrois - Rampe du 96ème Tél. 04 67 28 38 78.

• Du 11 juin au 31 octobre à l’Espace Riquet : Jean Moulin et la Galerie Romanin. Si Jean Moulin fut le Résistant qu’on connaît, on sait moins qu’il fut dans sa jeunesse versé dans les arts. Si son destin le conduisit vers les voies de l’administration jusqu’aux fonctions de préfet, c’est sous le couvert d’une galerie d’artiste, la Galerie Romanin, qu’il cacha ses activités de Résistant, achetant ses œuvres de Kisling, Friesz, de Chirico, Survage, Goerg. Pour le soixante-dixième anniversaire de sa disparition, l’exposition retrace son parcours, sa formation intellectuelle, et évoque son chemin d’artiste engagé.

7, rue Massol. Tél. 04 67 28 44 18. www.ville-beziers.fr

Stages de sculpture sur marbre à Béziers

Sculpteur d’origine italienne, Mattia Polli a étudié l’architecture avant de se plonger dans la sculpture, et plus particulièrement celle du marbre à l’Ecole

Artisanale de Carrare.

Depuis 2011, il vit et travail à Béziers, tout en organisant dans son atelier des stages de sculpture sur marbre, modelage et moulage.

Ces stages, qui ont débuté le 1er avril, se déroulent sur une ou deux semaines en fonction du thème et sont ouverts jusqu’au 15 septembre. Mattia Polli propose aussi des weekends créatifs pour apprendre des techniques particulières comme le « sand-casting » ou le « plater-casting » ; techniques où on crée facilement et en s’amusant, des bas-reliefs en ciment ou en plâtre.

Atelier Mattia Polli - 7, impasse de la Julianne (ZI du Capiscol) à Béziers. Tél. 06 49 30 33 04. www.mattiapolli.ch

Exposition collective à la Galerie 22

Pour son exposition printanière, la Galerie 22 présente deux sculpteurs reconnus et un peintre espagnol émergent. Ces trois artistes ont des points communs essentiels : les formes, l’espace et les relations. Testuo Harada sculpte la pierre, le marbre et le bois. « Je respecte, je dégage la forme, il ne faut pas retirer trop, on avance petit à petit, explique-t-il. Il faut savoir s’arrêter quand la forme est là. La violence ne fait pas naître une forme fluide ». Medjid Houari utilise principalement le métal, et notamment l’acier, le cuivre, le laiton et l’inox. Sa quête permanente tend à concilier la simplicité de la forme et la dimension monumentale de l’œuvre.

Enrique Mestre-Jaine s’inspire quant à lui de ses nombreux voyages en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud qu’il transcrit aussi bien sur papier que sur toile. On retrouve régulièrement dans sa peinture des éléments appartenant à l’eau comme des symboles indispensables à la vie. Du 8 mai au 16 juin à la Galerie 22 - 267, route de Gordes - Coustellet à Cabrières-d’Avignon. Tél. 04 90 71 85 06. www.jamoz22.com

Eva Navarro à la Galerie des Hospices

La Ville de Canet-en-Roussillon présente, jusqu’au début du mois de mai, le travail de la photographe Eva Navarro qui propose une série faite en collaboration avec la Maison des Jeunes et une maison de retraite canétoise. Appelée « Le service de la sagesse », cette exposition intergénérationnelle parle de nos aînés et s’adresse plus particulièrement à la jeunesse, invitée à réfléchir sur la transmission de l’expérience et de la sagesse des personnes âgées. Intéressée par les relations humaines, Eva Navarro veut montrer comment le cycle d’une vie se reproduit dans chacune d’elles. Le miracle des nouveaux bourgeons et des fruits frais n’aurait pas lieu sans le soutien d’un arbre âgé qui étend ses racines sous la terre et nourrit chaque nouvelle génération. Cette exposition nous invite à ouvrir les yeux sur cette réalité et permet de nous rapprocher de nos aînés, desquels nous avons hérité ce que nous sommes et dont nous avons toujours beaucoup à apprendre.

Jusqu’au 5 mai à la Galerie des Hospices - Avenue de Perpignan à Canet-en-Roussillon.

Tél. 04 68 86 72 60. www.mairie-canet-en-roussillon.fr

Des expos, encore et toujours…

Association A Vous de Voir du 13 au 28 avril à l’Hôtel des Barons de Lacoste à Pézenas

Cécile Reims au Centre Joë Bousquet

Dans le prolongement de l’exposition « Fred Deux, le dessin et le livre », le Centre Joë Bousquet et son Temps présente un ensemble exceptionnel de 180 gravures : « Cécile Reims, la gravure et le livre ».

Née en 1927, Cécile Reims arrive en France en 1933 après avoir vécu sa petite enfance en Lituanie, dans une famille juive traditionnelle. Peu après la Libération, elle s’engage dans l’armée clandestine juive et se rend en Palestine. Elle revient en France pour se soigner de la tuberculose et rencontre Fred Deux en 1951. Initiée à la gravure au burin par Joseph Hecht, elle produit, entre 1950 et 1960, une soixantaine d’œuvres originales avant de faire la rencontre d’Hans Bellmer dont elle sera le graveur-interprète de 1967 à 1975. Sur les murs et sous vitrines du Centre sont exposées une sélection de gravures illustrant ce cheminement.

Une première salle présente la période des années 1950 à 1960 et la deuxième salle donne à voir une sélection des gravures des années 1986 à aujourd’hui. Les vitrines permettent de visualiser les éditions de bibliophilie, ouvrages autobiographiques, études, manuscrits…

Cette exposition précède celle qui présentera pour la première fois ses œuvres peintes en Lituanie.

Jusqu’au 1er juin au Centre Joë Bousquet et son Temps - 53, rue de Verdun à Carcassonne.

Tél. 04 68 72 50 83.

Tél. 04 67 24 16 95 Art et Pinceau & Au grès de la Tourdu 15 au 27 avril au Centre d’art rhodanien Saint-Maur à Bagnols-sur-Cèze Tél. 04 66 50 50 54 Inst. de Photo Créative de Rép. Tchèquejusqu’au 17 avril à l’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes Tél. 04 66 76 70 22 Art, territoire et contextualitésjusqu’au 18 avril au Château d’Assas au Vigan Tél. 04 99 64 26 62 Jean-Pierre Lipit jusqu’au 20 avril à la Maison de la Gravure Méditerranée à Castelnau-le-Lez Tél. 09 80 96 05 51 Thibault Franc jusqu’au 20 avril chez Hélène Barrière à Montpellier Tél. 06 10 03 86 82 Polaroid jusqu’au 22 avril à la Galerie Saint-Ravy à Montpellier Tél. 04 67 60 61 66 SEEZ jusqu’au 25 avril à la Galerie Corps&Âme à Nîmes Tél. 09 81 89 52 38 Fabienne Forel jusqu’au 27 avril à la Galerie A La Barak à Montpellier Tél. 04 67 86 98 21 Berberian, Ferrière et Michel Berberianjusqu’au 27 avril à l’Espace Culturel de Rochebelle à Alès Tél. 04 66 56 42 30 Alfons Freire jusqu’au 28 avril à la Galerie 4, Barbier à Nîmes Tél. 06 28 85 00 17 Elisa Fantozzi jusqu’au 28 avril au Lycée Jean Vilar et à La Chartreuse à Villeneuve-lès-AvignonTél. 04 90 27 49 49 Evelyn Gerbaud jusqu’au 30 avril à la Librairie le Chant de la terre à Pont-St-Esprit Tél. 04 66 50 27 44 Art Singulier - Art Actuel jusqu’au 30 avril à l’Espace Zand’Art à Carcassonne Tél. 06 85 76 99 98 Edouard Lazarguren jusqu’au 30 avril à La Laiterie des Beaux-Arts à Montpellier Tél. 09 54 93 44 36 Jean-Pierre Lipit jusqu’au 3 mai à l’AJMI à Avignon Tél. 04 90 86 08 61 Elèves du Lycée Hemingway de Nîmesjusqu’au 11 mai à La Fenêtre à Montpellier Tél. 06 17 99 90 53 Arnaud Vasseux jusqu’au 12 mai à l’Atelier Archipel en Arles Tél. 06 21 29 11 92 Zaïra Vieytes et Dominique Jousseaumedu 16 mai au 27 juillet à la Galerie de la Main de Fer Tél. 06 08 03 26 35 L’Ecole de Montpellier jusqu’au 17 mai au Temple de Cournonsec Tél. 04 67 85 60 10 Arts graphiques jusqu’au 17 mai à l’Eglise St-Félix de Bayssan Tél. 04 67 28 37 32 Mai des Arts 2013 les 24, 25 et 26 mai à Pouzols Tél. 04 67 96 77 71 Rencontres n°41 du 24 mai au 27 juillet à La Vigie à Nîmes Tél. 04 66 21 76 37 Entre Chien et Loup les 25 et 26 mai à Loupian Tél. 04 67 51 41 01 Entrée printanière les 1er et 2 juin au Domaine d’Estarac à Bages Tél. 04 68 42 86 55 Camille Claudel jusqu’au 2 juin au musée Les Arcades à Avignon Tél. 04 90 03 90 00
l’art-vues • page soixante-quatorze • avril - mai
Sculpture de Testuo Harada à la Galerie 22
© Alberto Ricci

57ème Salon International d’Arts Plastiques de Béziers

oilà 135 ans que des artistes biterrois se réunissaient pour créer la Société des Beaux-Arts de Béziers et 112 ans que naissait le premier salon. Devenu au fil des années une véritable institution, cette 57ème édition du Salon international des Arts présente des créateurs qui érigent l’émotion en référence avec pour invités d’honneur : Guy Demun, Christophe Bressac, Claudine de Montmollin et Alain Cavenago.

Guy Demun ne peint pas la comédie humaine, il raconte une histoire dans chacun de ses tableaux.

Il peint une ambiance dans des tons qui s’adaptent à ce qu’il narre, ce qu’il veut décrire. Christophe Bressac fait vibrer le fer pour transmettre lui aussi la vie et l’intensité. Des créations sobres mais à la redoutable vérité.

Claudine de Montmollin allie quant à elle la noblesse du bois vieilli à la précision des objets usuels ou précieux, sa palette varie de l’hyperréalisme aux trompes l’œil avec la même verve et Alain

Cavenago magnifie lui aussi la lumière ou le sujet pour rendre la photo, émotive et touchante.

« Mais ce 57 ème salon c’est aussi plus d’une centaine d’artistes qui viennent montrer leurs créations colorées, chatoyantes, touchantes voire émouvantes , explique Jacques Sanchez, le président de la Société des Beaux-Arts. Chacun apporte sa volonté de prouver que peindre, modeler, ciseler, construire ne peut se conjuguer qu’avec la volonté de montrer l’intense et le beau ».

Chaque année, les artistes sélectionnés sont, pour plus de la moitié d’entre eux, de nouveaux exposants et un espace est dédié aux lauréats des salons d’Agde et de Cazouls-les-Béziers.

« Chaque visiteur doit construire son chemin dans le  salon pour découvrir l’œuvre qui va attirer son regard, lui procurer l’émotion primale, ajoute le président. Et si je peux leur donner un conseil : prenez le temps, le jeu en vaut la chandelle, la joie de la découverte sera alors garantie ».

SALON
Du 27 avril au 4 mai à l’Espace Chapat
Cézanne, Van Gogh, Gauguin et même Pablo Picasso ont côtoyé ce salon
Vl’art-vues • page soixante-seize • avril - mai Christophe BRESSAC Invité d’honneur sculpteur du Salon de Béziers du 27 avril au 4 mai Expositions : • Palais des Congrès à La Grande Motte du 8 au 12 mai • Cave St-Julien à Cournonsec du 7 juin au 14 juillet Infos : julagamar@hotmail.fr Renseignements : Tél. 04 67 49 18 58. www.beaux-arts-beziers.com
Guy Demun, invité d’honneur peinture Christophe Bressac
l’art-vues • page soixante-dix-sept • avril - mai 57ÈME SALON INTERNATIONAL D’ARTS PLASTIQUES DE BÉZIERS

Le droit dans l’art par Maître Alain Bégoc

Même pas merci !

Que vous soyez professionnel dans l'art, collectionneur, artiste ou simplement amateur d'art, ce qui suit est pour vous. Cette rubrique est un rendez-vous avec un professionnel spécialisé autour des questions juridiques dans le milieu artistique. Bien souvent, des questions auxquelles nous n'avons pas toujours les bonnes réponses. Maître Bégoc, avocat au barreau de Montpellier et chargé de cours à l'Université Montpellier I, nous apporte un éclairage riche d'enseignement.

Cour d’appel de Paris, 14 septembre 2012

Les domaines de la propriété littéraire et artistique (droits d’auteur) et de la propriété industrielle (droit des marques, des brevets) se différencient essentiellement par leur régime de protection.

Le droit d’auteur naît ipso facto de la création même alors que les droits de propriété industrielle nécessitent un dépôt.

Dans le cas particulier de production littéraire et artistique réalisée dans le cadre d’un contrat de travail salarié, la question est de savoir si on est en présence, ou non, d’une oeuvre dite collective.

Le droit d’auteur naît ipso facto de la création même alors que les droits de propriété industrielle nécessitent un dépôt.

Cette dernière est définie à l’article L. 1132 alinéa 3 du code de la propriété intellectuelle comme étant :

« L’œuvre créée sur l’initiative d’une personne physique ou morale qui l’édite, la publie et la divulgue sous sa direction et son nom, et dans laquelle la contribution personnelle des divers auteurs participant à son élaboration se fond dans l’ensemble en vue duquel elle est conçue, sans qu’il soit possible d’attribuer à chacun d’eux un droit distinct sur l’ensemble réalisé ».

Le régime juridique de l’oeuvre collective déroge au droit commun. Alors que par l’application de ce dernier, le droit d’auteur est lié à la création d’une personne physique qui peut éventuellement procéder à des cessions de droits donnant lieu à rémunération, le régime de l’oeuvre collective est tout autre.

En effet, les droits de propriété intellectuelle naissent, en application de l’article précité, dans le patrimoine de l’initiateur de l’oeuvre et non son véritable créateur.

Il est alors aisé d’imaginer qu’un employeur soit dans la situation de susciter une oeuvre par ses salariés et de la divulguer sous son nom.

On comprend alors l’existence de litiges à propos de cette qualification d’oeuvre collective ou non. Cette catégorie, très défavorable aux créateurs, s’ils sont salariés, est une exception à la « titularité naturelle de l’auteur », pour reprendre l’expression du professeur Gautier.

L’arrêt du 14 septembre 2012 rendu par la cour d’appel de Paris illustre cette injustice. Jean-Pierre X., ouvrier joaillier, devenu au bout de 15 ans dessinateur de bijoux pour le compte de la société Y. se voit, après cinq années passées dans cette nouvelle situation, proposé deux documents à signer : un contrat de travail à durée indéterminée et une annexe intitulée « cession exclusive des droits d’auteur » ce second document précisant que les

travaux créatifs réalisés par le salarié sont des contributions à des oeuvres collectives. Il convient de préciser que jusque-là, JeanPierre X. travaillait pour la société Y. sans avoir jamais signé le moindre contrat. Suite au refus du salarié de signer l’un quelconque de ces documents, la société Y. devait, après diverses pressions, licencier JeanPierre X. qui contestait ce fait devant le conseil des prud’hommes.

De surcroît ce dernier assignait également la société Y. devant le tribunal de grande instance de Paris pour faire reconnaître son droit d’auteur sur les dessins de bijoux qu’il avait crées lorsqu’il était encore salarié.

Le 19 janvier 2010, le tribunal de grande instance de Paris déboutait Jean-Pierre X. qui interjetait appel afin de faire juger qu’il était titulaire de l’ensemble des droits de propriété intellectuelle sur les oeuvres créées et, en conséquence, d’en faire interdire l’exploitation à son ancien employeur.

La cour d’appel de Paris, ainsi saisie, devait alors se prononcer sur la qualification d’oeuvre collective ou non.

Après examen du mode d’élaboration des créations, la cour confirmait le jugement en considérant que « le travail du salarié s’inscri-

vait dans un long processus créatif, caractérisé par un cadre contraignant qui l’obligeait à se conformer aux instructions esthétiques qu’il recevait de ses supérieurs hiérarchiques, et à puiser son inspiration dans le fonds d’archives de la maison, requérant l’accord de ses supérieurs pour valider sa production afin de se conformer aux directives qui lui étaient données ».

Pour la cour d’appel de Paris, ces éléments de fait caractérisaient une absence d’autonomie, révélatrice d’une oeuvre collective, initiée et divulguée par l’employeur.

En application de ce régime, la cour devait normalement considérer l’employeur titulaire des droits d’auteur sur les dessins.

Le salarié ne devait en conséquence prétendre à aucune rémunération du fait de leur création. Il est quasi certain que ce litige aurait été évité si l’employeur ou le salarié avaient pris l’initiative, dès l’origine, de prévoir le sort des créations dans le cadre du contrat de travail et/ou une annexe spécifique sur leur propriété.

Nul doute qu’en absence de tout écrit et en application du régime juridique de l’oeuvre collective, l’employeur sera très souvent bénéficiaire de l’œuvre sans avoir à dire seulement merci à ses salariés.

Cette rubrique est la vôtre. N'hésitez pas à poser vos questions à Maître Bégoc qui y répondra lors d'un prochain numéro. alainbegoc@hotmail.com. Tél. 04 67 60 34 20.

l’art-vues • page soixante-dix-neuf • avril - mai
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Rome « l'Eternelle » à 1h25 de Montpellier

Depuis le 28 mars, la compagnie aérienne Alitalia a ouvert sa première ligne au départ de Montpellier à destination de Rome, à raison de deux vols par semaine: le mercredi et le dimanche (à partir de 160 €l’aller-retour). Baptisée « l’Eternelle », Rome est certainement l’une des plus belles villes et des plus romantiques au monde à l'attrait culturel permanent. Emblème de la « Dolce Vita » italienne, elle a réussi à mélanger savamment sites grandioses et vie urbaine trépidante.

Désormais facile et rapide d'accès au départ de Montpellier, voici les prochains temps forts culturels de Rome ainsi que ses sites incontournables à visiter.

n Les Temps Fort à Rome d’avril à juillet :

• Du 19 au 21 avril : RomaCavalli

Salon international de l’équitation et du sport hippique.

Rendez-vous incontournable du monde hippique, compétitions, spectacles et de nombreuses autres manifestations ponctueront ce rendez-vous très prisé qui attire chaque année des cavaliers venus des quatre coins du monde. 293, via Christoforo Colombo. www.romacavalli.it

• 1er mai : concert du 1er mai

Depuis 1989, le jour de la Fête du Travail est synonyme chaque année d’un grand concert sur la place Saint-Jean à Rome. Outre les habituelles têtes d’affiche nationales et internationales, ce concert sert de tremplin pour de jeunes artistes en devenir. Piazza San Giovanni.

• Jusqu’au 5 mai : exposition « L’Age de l’équilibre. Trajan, Hadrien, Antonin le Pieux, Marc-Aurèle » au musée du Capitole. Exposition incontournable de la capitale, cet événement retrace la période faste de l’Empire. Inscrit dans un projet commencé en 2010 et qui tend à retracer 300 ans d’histoire de la Rome antique, ce troisième volet présente l’âge de l’équilibre qui a régné sur la Cité éternelle de 98 à 180 après Jésus-Christ.

A travers les œuvres de ses grands sculpteurs et artisans, la Rome antique se dévoile.

• Jusqu’au 3 juin : exposition « Brueghel, Merveilles de l’art flamand » au Cloître de Bramante. Une opportunité exceptionnelle et unique qui se présente au Cloître de Bramante pour cette grande exposition jamais organisée à Rome et dédiée à cette célèbre famille d’artistes. A travers plus de 100 œuvres, issues de nombreux musées, mais aussi par prestigieuses collections privées et inaccessibles, elle donne la possibilité de voir vivre les véritables chefs-d’œuvre de l’art flamand, d’une dynastie d’artistes talentueux, couvrant plus de 150 ans d’histoire des XVIème et XVIIème siècles. 5, arco della Pace. www.chiostrodelbramante.it

• Du 5 juin au 11 septembre : L’Eté Romain. Pendant tout l’été, des manifestations culturelles ont lieu chaque soir dans plusieurs quartiers de Rome. Théâtre, concerts, chanson, cinéma en plein air, tout est réuni pour animer encore plus les chaudes nuits d’été de la Cité. Le programme complet est disponible dans la Bible de l’actualité culturelle romaine : Roma c’è.

• Du 15 au 22 juin : Arcipelago - Festival international du film court et des nouvelles images.

encore Alphonse d’Este. 16, via XXIV Maggio. www.scuderiequirinale.it

• Jusqu’au 16 juin : exposition « Soulages XXIe siècle » à la Villa Medicis. Première grande rétrospective en Italie dédiée au plus grand peintre français vivant, cette exposition montre ce pour quoi Soulages est le maître le plus représentatif de l’abstraction française. Elle met l’accent sur les derniers développements de son travail en présentant une grande collection d’œuvres sélectionnées, en collaboration avec l’artiste. Viale Trinità dei Monti. www.villamedici.it

C’est dans la pure tradition de performances sur scène et concerts nocturnes, dans les églises magnifiques de Rome, avec des événements officiels tels que la messe dans la Basilique Saint-Pierre que s’organise le festival. www.interkultur.com

• Jusqu’au 21 juillet : exposition des photographies d’Helmut Newton

Près de deux cents photographies d’Helmut Newton sont présentées, dont celles qui furent publiées en 1976 apportant la mode du nu esthétique, où ces images saisissantes et provocatrices révolutionnèrent le concept de la photographie de mode, avant d’être témoin de la transformation du rôle des femmes dans la société occidentale. Palazzo delle Esposizioni - 13, Via Milano. www.palazzoesposizioni.it

• Durant tout l’été : Festival Rock in Roma. Evénement très attendu à Rome, ce festival parmi les plus importants d’Europe, réunit chaque année des milliers de spectateurs autour des plus grands noms du Rock.

Statues de marbre, sculptures en bronze, fresques et mobilier domestique, nous plongent dans les salons de l’Empire, et nous font goûter à la vie luxueuse de Traiano, d’Adriano, d’Antonino Pio et de Marco Aurelio. Piazza del Campidoglio. www.museicapitolini.org

• Jusqu’au 2 juin : exposition « Il fascino discreto dell’oggetto » à la Galerie d’Art Moderne. Cette exposition rassemble 300 œuvres dont 150 peintures, dessins, et gravures de la période entre 1910 et 1950. Presque tous les artistes italiens du XXème siècle se sont attaqués à la nature morte, dont les plus importants mouvements avant-gardistes qui n’hésitèrent pas à déconstruire et à déformer l’objet. 131, viale delle Belle Arti. Tél. +39 06 322 98 221. www.gnam.beniculturali.it

Les amateurs de cinéma ont rendez-vous à la Casa del Cinema de Rome pour assister à cette nouvelle édition du Festival Arcipelago. Evénement dédié aux nouveaux formats et aux nouvelles tendances dans le cinéma indépendant au cours des dernières années, ce festival a permi de découvrir de nouveaux talents comme Edward Winspeare, Pappi Corsicato, Roberta Torre, Eugenio Cappuccio et plus récemment Claudio Noce.

Largo Marcello Mastroianni. Villa Borghese. www.casadelcinema.it

• Jusqu’au 16 juin : exposition « Titien » aux Ecuries du Quirinal.

Grande rétrospective de Titien, un des artistes majeurs de la Renaissance en Europe, cette exposition permet de découvrir ses œuvres de jeunesse dans les ateliers de Giovanni Bellini et Giorgione, ainsi que ses dernières œuvres envoûtantes. Le peintre vénitien a travaillé pour les plus grands commanditaires : Frédéric II Gonzague, Charles V, Paul III ou

• Jusqu’au 23 juin : exposition « Cubisme Cubiste » au complexe du Vittoriano. Avec la fin de l’hiver, Rome se réveille et offre un éventail toujours plus large d’événements culturels. Dans cette exposition, plus de 200 œuvres des plus grands artistes du mouvement cubiste sont présentées, entre peintures à l’huile, dessins, sculptures et objets design. Elle établit une analyse complète et approfondie de la résistance à la rupture du mouvement créé en France par Picasso et Braque dans les années entre 1907 et 1914 et qui a influencé toute la culture d’une époque. Via San Pietro.

• Du 3 au 7 juillet : Festival Musica Sacra A Roma

Festival international de la musique chorale et sacrée, Musica Sacra A Roma cultive l’esprit de la paix dans le monde. Les chœurs amateurs du monde entier, sont ainsi invités à se rencontrer dans la paix et en toute amitié.

Programme :

• Mer. 29 mai : My Bloody Valentine • Mer. 5 juin : Green Day • Mar. 11 juin : The Killers • Ven. 21 juin : Toto • Mar. 25 juin : Korn • Jeu. 4 juillet : Iggy Pop and The Stooges • Ven. 5 juillet : Max Gazzè • Mar. 9 juillet : Rammstein

• Mer. 10 juillet : Artic Monkeys • Jeu. 11 juillet : Bruce Springsteen •Sam. 13 juillet : Mark Knopfler • Dim. 14 juillet : The Smashing Pumpkins • Mar. 16 juillet : Atomes pour la Paix • Lun. 22 juillet : Deep Purple • Ven. 26 juillet : Neil Young • Dim. 28 juillet : Sigur Ros • Lun. 29 juillet : Blur www.rockinroma.com

La nouvelle compagnie low-cost d’Air France

Depuis le 31 mars, Air France a lancé sa propre compagnie low-cost nationale : Hop ! Celle-ci propose depuis Montpellier quatre liaisons directes vers Nantes, Lille, Strasbourg et le hub international de Lyon qui propose alors 25 destinations directes, dont 12 vers de grandes capitales européennes. Pour se démarquer de la concurrence, Hop ! propose une offre à la carte, avec trois gammes de billets :

• Gamme Basic : offre de voyage simplifiée, sans bagages. Dès 55€ l’aller simple.

• Gamme Basic + : offre avec davantage de services inclus dans le prix, comme un bagage en soute de 23kg. Tarifs à partir de 80€

• Gamme Maxi Flex : offre avec une totale liberté de voyage et la totalité des services proposés. Tarifs à partir de 200€ Horaires, destinations et réservations sur : www.hop.fr

l’art-vues • page quatre-vingt • avril - mai VOYAGES CULTURELS
Nouvelle rubrique
Le Festival Rock in Roma débute au mois de mai Bruce Springsteen, le 11 juillet

n Les grands classiques à visiter à Rome

• Le Colisée :

Amphithéâtre bâti sous l’aire de Vespasin, il pouvait accueillir entre 50 000 et 75 000 spectateurs. Il servit pendant près de 500 ans principalement pour les combats de gladiateurs, mais aussi pour d’autres spectacles comme les simulacres de batailles navales, des exécutions publiques, des chasses d’animaux sauvages… Son usage festif s’arrêta lors de la conversion des empereurs au christianisme et fut en partie démoli afin de récupérer ses pierres pour construire d’autres bâtiments.

• Le Forum Romain :

La vallée du forum était à l’origine un terrain marécageux et inhospitalier. C’est vers 600 avant Jésus Christ, sous le règne du roi étrusque, Tarquin l’Ancien, que le terrain fut drainé et que le Cloaque Massima fut construit, pavé de terre battue qui devient le centre de la vie citadine. Il demeura longtemps la principale place, avec une importance historique, religieuse, et politique, rassemblant des temples importants, sanctuaires et fut aussi le centre de la vie politique romaine. Le forum était continuellement encombré d’avocats, plaideurs, prêtres et marchands.

• La Fontaine de Trévi :

En 1453, le Pape Nicola V fit construire la fontaine de Battista Alberti dans le quartier du Trejo, qui deviendra Trevi. Celle-ci fut importante pour la ville qui s’habitua alors à disposer d’eau de source après avoir utilisé l’eau du Tibre pendant des siècles.

Trois siècles plus tard, le Pape Clément XII décida de la transformer en organisant un concours où il invita les meilleurs artistes de

l’époque. Le défi était d’orner Rome d’une œuvre grandiose et de lui fournir la majeure partie de son eau potable. Parmi les ébauches, celle du romain Nicolò Bianco fut choisie. La construction de la fontaine dura 23 ans.

• La Place Navone : Située en plein cœur de la ville, cette place est l’une des plus connues de Rome et la plus grande. Construite à l’emplacement de l’an-

Océanides, spécialiste du voyage culturel

C’est en Languedoc-Roussillon qu’Océanides, spécialiste des voyages culturels a décidé de s’installer depuis plus de 20 ans. Sa philosophie : révéler les différents visages d’un pays, d’une culture, d’une histoire des rives du bassin méditerranéen à celles de « tous les ailleurs ». C’est cette même philosophie qui anime les trois secteurs du groupe Océanides : Océanides Voyages pour tous les circuits à l’étranger ; Océanides Réceptif Sud de France pour les séjours dans notre région ; Club Jeunes Océanides dédié aux voyages scolaires et éducatifs.

Dans l’esprit d’une même volonté de développer un tourisme culturel de l’ouverture et du respect, l’association culturelle Thalassa et Océanides Voyages se sont associées pour proposer des « échappées culturelles » au Pôle culturel et scientifique de Rochebelle à Alès. Programme :

• Sam. 13 avril à 15h : « La Barbe Bleue : de Charles Perrault à Amélie Nothomb » par

Au départ de Montpellier

Marguerite Marie Benel, Docteur en Lettres, professeur à l’Université de la Culture Permanente du Gard.

• Sam. 25 mai à 15h : « Découvrir ou redécouvrir les Étrusques, le plus énigmatique des peuples de l’Antiquité » par Mireille Sanchez , présidente de l’Association Régionale des Enseignants de Langues Anciennes de l’Académie de Montpellier.

• Sam. 15 juin à 15h : « Les conquêtes de l’art contemporain » par René Clairicia, artiste plasticien, fondateur de la galerie Monade Nomade.

• Sam. 29 juin à 15h : « Autour de la Ronde de Nuit de Rembrandt, les portraits de gardes civiques dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle » par Claude Basty, professeur d’Histoire de l’Art attaché au musée Fabre de Montpellier.

Renseignements : www.oceanides.fr

www.oceanidesreceptif.fr

www.cjo-voyages.com

Arriver plus tôt à Paris

Air France modifie l’horaire du 1er vol vers Orly Depuis le début du mois d’avril, il n’est plus nécessaire de se lever aux aurores pour être à Paris pour l’ouverture des bureaux. En effet, du lundi au samedi, le vol Air France qui relie Montpellier à Paris Orly a été avancé de 30 minutes. L’avion décolle désormais à 6h50 (au lieu de 7h20), et se pose sur le tarmac parisien à 8h10 (au lieu de 8h40). A partir de 49 € l’aller simple, cette nouvelle offensive de la compagnie vient en complément de la nouvelle structure tarifaire « Prix Minis ».

Ce nouvel aménagement horaire apporte un véritable confort de transport aux clientèles affaires et loisirs vers Paris, avec l’assurance de pouvoir être au centre de la capitale avant 9h15. De quoi partir du bon pied au départ de Montpellier. Plus d’informations sur www.airfrance.fr, par téléphone au 36 54

cien stade Romain de Domotien, une fontaine monumentale du Bernin l’orne en son centre, surmontée d’une obélisque provenant du cirque de Maxence. Pour les gourmands, elle est l’occasion de déguster une glace typiquement romaine : le tartufo.

• Le Panthéon : Monument emblématique de Rome, cet ancien temple romain intact est incontourna-

ble. Construit sous l’empereur Hadrien, sa coupole de taille exceptionnelle a servi de modèle à Michel Ange pour celle de SaintPierre de Rome. Plusieurs niches encadrées de colonnes abritaient des statues de dieux antiques et sont aujourd’hui transformées en tombeaux : les rois Victor Emmanuel II et Umberto I et Raphaël.

• Le Mont Palatin : Considéré comme le berceau de Rome, c’est ici que Romulus et Remus auraient été recueillis par la louve.

Le Mont Palatin est devenu par la suite le lieu d’habitation de l’élite romaine avant de devenir celui des empereurs.

• Le Vatican :

La visite du Vatican est incontournable à Rome. Celle-ci permet de découvrir toutes le collections d’œuvres d’art acquises au fil des siècles par les Papes, souvent mécènes et collectionneurs. Lieu de passage obligé, la mythique Chapelle Sixtine permet d’apprécier le célèbre plafond réalisé par Michel-Ange.

Enfin, l’accès à la Basilique Saint-Pierre, depuis la Place Saint-Pierre est grandiose. L’intérieur de celle-ci est monumental et contient d’innombrables trésors tels que les monuments funéraires dédiés aux Papes ou la célèbre Pietà de Michel Ange.

• La Place d’Espagne :

Située en plein cœur historique de la ville, à proximité de la fontaine de Trevi, la place d’Espagne est l’une des places les plus connues de Rome et offre une très belle perspective sur la ville. Un lieu incontournable qui attire énormément de monde venu se reposer sur ses marches.

Infos pratiques et vols : www.montpellier.aeroport.fr www.alitalia.fr

l’art-vues • page quatre-vingt-un • avril - mai
Le Colisée le plus grand jamais construit dans l'empire romain Le plafond de la Chapelle Sixtine réalisé par Michel-Ange

Les 40 ans du « Togo » créé par Michel Ducaroy

Conçu par Michel Ducaroy, la même année que le lancement de la marque Ligne Roset, le célèbre canapé Togo fête cette année ses 40 ans.

« Siège-coussin » présenté en 1973 au Salon des Arts Ménagers à Paris, ce canapé vaudra la célébrité à son créateur. Il recevra à cette occasion le prix René-Gabriel, qui récompense depuis 1950 un designer ayant conçu un « mobilier innovant et démocrate » et deviendra un best-seller de la marque Ligne Roset, vendu à ce jour à plus de 1 280 000 exemplaires dans 72 pays.

Symbole des temps qui changeaient après 68, Togo est le fruit des réflexions du designer sur les possibilités formelles quasi sans limites offertes par les nouveaux matériaux d’alors, comme les mousses de qualité et la ouate de polyester. Cette liberté nouvelle a permis à Michel Ducaroy, formé aux Beaux-Arts de Lyon, de traduire jusqu’au bout sa vision « d’un tube de dentifrice replié sur lui-même comme un tuyau de poêle et fermé aux deux bouts ».

La hippie génération s’en est rapidement emparée pour y lover sa nouvelle paresse et ses aspirations à la différence. Véritable bête de mode depuis 40 ans , il a été repéré partout, de l’entrée de l’hôtel « The Standard » à Hollywood, Los Angeles au salon de Patrick Eudeline, en passant par l’hôtel particulier parisien de Lenny Kravitz.

Mais plus qu’un modèle de design, Togo est

un véritable modèle publicitaire. Pierre Berville de l’agence Callegari Berville Grey imaginera une annonce publicitaire qui sera très remarquée et vaudra à Ligne Roset et son agence le prestigieux Grand Prix APPM en 2004. Ce prix récompensa à la fois les photos signées par Christian Kettiger et la signature Ligne Roset imaginée par Pierre

Berville : « Créations pour l’esprit, les yeux, les fesses… ».

Intemporel, artisanal, tout mousse, léger et universel, ce siège culte des seventies, avec son assise au ras du sol, emblème de la modernité révolutionnaire d’alors, est devenu en 40 ans le produit star, le best-seller incontesté de la marque Ligne Roset. R.D.

Concessionaire

LATTES - 34970 Montpellier Sud

Tél. 04 67 65 24 96

www.domus-vivendi.fr

Jusqu’au 30 juin, tous les sièges Togo bénéficient d’une remise exceptionnelle de 20% sur tous les revêtements. www.ligneroset.fr

Il est disponible chez Domus Vivendi (concessionnaire Ligne Roset)

4, lotissement Le Soriech à Lattes. Tél. 04 67 65 24 96. www.domus-vivendi.fr

l’art-vues • page quatre-vingt-deux • avril - mai
ART D’INTÉRIEUR
« Togo » le canapé best-seller vendu à ce jour à plus de 1 280 000 exemplaires dans 72 pays
DOMUS VIVENDI

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