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Cohabitation

Ce mot, extrait du latin cohabitatio est admis dans la langue française depuis le 13e siècle. Mais il faut considérer comme très ancien ce comportement humain. Sans me tromper, je dirais même que c’est la plus vieille habitude de l’homme et de la femme et j’avancerais également que c’est la plus vieille habitude animale qui existe sur notre bonne vieille terre. Quiconque observe et étudie la vie animale comprend rapidement ce que j’énonce. Que ce soit dans l’espace aérien occupé par les oiseaux, l’espace aquatique par les poissons, ou l’espace terrestre pour les races humaines et animales, la cohabitation fait partie du quotidien. Sans cela, c’est la fin de ce qu’on appelle la vie. Les climats changeants sont une des motivations des migrations de groupe: pour combler ses besoins, l’oie des neiges, par exemple, se déplace au gré des saisons, profitant ainsi du meilleur temps de la planète, l’hiver au Sud, et l’été au Nord pour subvenir à ses besoins, notamment, alimentaires. Depuis le début de l’humanité, l’être humain a voulu agrandir son territoire pour les mêmes raisons de survie. Ces déplacements humains se faisaient en groupe, car la cohabitation n’est pas seulement sédentaire, elle est aussi territoriale. Et si la recherche de nourriture a été l’une des principales raisons pour se déplacer pendant des siècles, aujourd’hui les migrations peuvent être… ludiques: imitant les migrations animales, nos fameux Snow Bird canadiens choisissent le meilleur des deux mondes de ce que la planète nous donne. De toute évidence, l’être humain s’est souvent inspiré des comportements des animaux.

NE PAS VIVRE SEUL

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Dans certaines écritures, il est mentionné: «Il n’est pas bon que l’homme soit seul.» Est-il préférable dans les circonstances de lui adjoindre une complémentarité? Probablement. Et c’est ce qui se produit très souvent. Certains emploieront les mots pour qualifier leur expérience conjointe: compagnonnage, cohabitation, mixité, promiscuité, union libre, chambrer, coexister, etc. Et cette réunion de personnes, ce maillage humain se base sur différents liens. Lien de sang pour la famille, lien d’intérêt pour le clan, l’humain aime se regrouper avec qui partage les mêmes buts, les mêmes façons de vivre, les mêmes aspirations, etc.

LES ÉDIFICES À LOGEMENT

Au cours des siècles, les modes de vie ont changé. Ainsi, à Paris, on voit apparaître les premiers immeubles d’appartements au 16e siècle. Les nouveautés font toujours sensation à cause des groupes qui y adhèrent. Dans la première moitié des années 70 à Québec, on voit apparaître les premières tours de condominium, dont la toute première, Le Louisbourg, sur la Grande Allée. Ce genre de construction m’intéressait beaucoup à l’époque, et répondait à mon genre de vie. Un deuxième édifice, Le de Bernières, lui aussi très intéressant, a été érigé, suivi d’un troisième édifice à se transformer en condominium, Le Garnier, situé sur le chemin Sainte-Foy. À cette époque, un appartement en condominium répondait totalement au style de vie que je menais, alors j’en ai acquis un. Au troisième étage, aussi invraisemblable que cela puisse paraître, j’avais une vue spéciale sur le fleuve Saint-Laurent, celle du côté du pont de l’Île d’Orléans. Merveilleux! À cette époque, bien des propriétaires d’immeubles ont voulu transformer les appartements en condos, mais peine perdue, car très souvent ces constructions ne répondaient pas aux normes de constructions des condominiums. Dans les circonstances, les constructions de blocs locatifs ont été délaissées. Les entrepreneurs et promoteurs ont opté pour la construction de condominiums locatifs et souvent proposé une option d’achat. De maisons familiales nous passions donc, dans les grands centres urbains, à des constructions toujours plus grandes et plus hautes où logent des milliers de personnes sous un seul toit. Pour le meilleur et parfois pour le pire, nos modes de vie changent. La seule chose qui ne change pas est l’horizon de nos espoirs.

C ourtoisie : Philippe Bouchard

Je me souviens,

PHILIPPE BOUCHARD

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