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Le Marchand de lunettes a 10 ans
Simon Dufour, fondateur du Marchand de Lunettes et opticien mobile
En août 2022, le Marchand de lunettes célébrera ses 10 ans. Pour l’occasion, La Quête s’est entretenue avec Simon Dufour, le fondateur de cette lunetterie communautaire. À 39ans, l’opticien mobile a gagné son pari d’avoir une entreprise prospère sans dénaturer son essence.
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Dès son lancement, le projet du Marchand de lunettes (MdL) séduisait. «Ça avait l’air hot, mais c’était n’importe quoi», lance M. Dufour, en riant. «Mon fils de 1 an ½ apprenait à marcher autour de moi, en criant, pendant que je faisais mes analyses dans mon salon/bureau/chambre à coucher!».
LES VALEURS
Ni ses débuts difficiles ni les 70h de travail abattu chaque semaine pendant près de 5 ans ne détourneront l’entrepreneur de son objectif: démocratiser la lunette en insistant sur les valeurs d’entraide, de solidarité et de confiance. «J’ai vraiment essayé tout au long des 10 années de maintenir nos valeurs, que mes clients et mes employés les ressentent.» Ainsi, le Marchand de lunettes priorise le client et il le respecte. À un client qui refuse une option, les opticiens mobiles répondent: «C’est pas grave, tu ne vas pas te négliger». Donner l’information juste peut aussi faire perdre des ventes. «En deux semaines, j’ai convaincu trois personnes de ne pas acheter de lunettes, car la prescription ne le justifiait pas.» Encourageant la consommation responsable, on dit de Simon qu’il fait de l’anti-commerce. Chose certaine, son équipe ne vend pas sous pression. À l’offre d’un rabais de 20% sur une deuxième lunette, les clients ont trois mois pour faire leur achat. «Les gens qui s’emballent parce que les prix sont intéressants, on leur dit “réfléchis à tes besoins réels”». Malgré la croissance de l’entreprise, sa structure est restée souple, afin de répondre aux besoins diversifiés des clients. Pour aider le plus grand nombre, l’équipe du MdL sort des sentiers battus. «Aller servir une personne alitée à l’hôpital, faire la livraison et l’ajustement de lunettes dans une voiture, ou une vente dans un stationnement!» Cette souplesse s’applique également au prix. Un client avec une prescription de -10, «tu ne vois rien», sans lunettes depuis deux ans, est venu voir Simon qui s’indigne. «C’est une personne qu’on a échappée en tant que société… et il y en a pas mal plus qu’on pense». Grâce aux partenariats avec différentes fondations que Simon a développés, il peut offrir des lunettes plus qu’abordables. Le Marchand de lunettes n’a jamais lésiné sur la qualité et applique à la lettre les recommandations de l’Ordre des opticiens. «C’est super important de faire une vérification après le labo et avant de remettre la lunette au client. Moi, je ne veux pas que les gens fassent la relation “pas cher, ne vaut pas cher…”». Très rigoureux, le MdL honore ses garanties, même en période creuse, comme pendant la pandémie. «Faire passer le client en premier, c’est facile à dire. Mais si le client a des difficultés visuelles et que je dois changer ses lentilles 2, 3, 4 fois, chaque fois, je mets la main dans ma poche: mais on le fait parce qu’on est différent.»
L’ENTREPRISE
L’homme-orchestre du début a maintenant une équipe d’une di-