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GHB : minimiser ses risques

GHB

MINIMISER SES RISQUES

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Les restrictions sanitaires n’existent presque plus, les terrasses sont ouvertes et l’été pointe le bout de son nez. Un cocktail parfait pour sortir au bar entre amis. Cependant, le GHB ou drogue du viol est encore bien présent dans les bars du Québec et la vigilance est de mise. Pour démêler le vrai du faux, La Quête a fait le tour de la question.

Depuis la réouverture des bars, il n’y a pas eu une flambée de cas d’intoxication involontaire, affirme David Pelletier, porte-parole du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ). Au total, trois enquêtes sont en cours depuis mars dernier. Selon le SPVQ, le GHB serait d’ailleurs la drogue la plus utilisée par les agresseurs pour intoxiquer les victimes. Selon Santé Canada, les effets que peut causer son ingestion sont entre autres : de l’étourdissement, de l’euphorie, un état d’ivresse, des nausées et des vomissements. Le SPVQ compare ses effets à un état d’ébriété avancé. De plus, le GHB a un effet sédatif, ce qui empêche les victimes de résister à une agression sexuelle. C’est pour cette raison qu’il tient son surnom de drogue du viol. Malheureusement pour les victimes, le GHB est rapidement évacué par le métabolisme. «Il est important de se rendre au centre hospitalier le plus rapidement possible afin de recevoir les soins appropriés», mais aussi pour détecter la présence GHB dans l’organisme, indiquait la sergente Nancy Fournier de la Sûreté du Québec en entrevue à Radio-Canada.

TÉMOIGNAGE

Prudente dans les bars, une étudiante de l’Université de Sherbrooke a participé à un 5 à 7 organisé par sa faculté. Ce contexte universitaire lui a fait baisser sa garde. «Je connaissais la moitié des gens au 5 à 7. Dans un contexte où tu es supposée d’être avec uniquement des gens de l’université, on dirait que tu enlèves les doutes. Je n’étais pas aussi alerte que dans un bar», lance celle qui préfère ne pas être identifiée. Au cours de la soirée, elle et son amie ont laissé leur verre seul lorsqu’elles ont été aux toilettes. «Il y avait deux gars qui attendaient proche des toilettes. On suspecte que c’est eux qui nous ont fait ça», estime-elle. Après 10 minutes, les deux étudiantes ont commencé à ressentir les effets du GHB. «Je me sentais étourdie, j’avais mal au ventre, j’avais le goût de vomir et j’avais de la difficulté à parler.» Par chance, l’étudiante a contacté son conjoint qui l’a rejoint. Elle a beaucoup vomi et oublié une grande partie de sa soirée. Elle a été à l’urgence, mais a décidé de quitter l’hôpital après cinq heures d’attente puisqu’elle allait mieux et était fatiguée d’attendre. Les deux amies n’ont pas voulu porter plainte par la suite. «On ne savait pas qui c’était nécessairement. Aussi, c’était notre premier 5 à 7 qu’on organisait avec notre faculté qui sert, entre autres, à financer notre bal. On avait l’impression que si on portait plainte, on allait nuire au financement.»

Le couvercle antidrogue (à gauche) et le sous-verre (à droite) ont plusieurs variantes et peuvent s’acheter sur Internet. (Crédit photo: Alco Prevention Canada)

COMMENT SE PROTÉGER?

Plusieurs conseils de base peuvent être appliqués pour prévenir une intoxication involontaire. Le SPVQ rappelle qu’il est important de toujours garder un œil sur sa consommation et son entourage. Un changement d’attitude ou un degré d’intoxication qui ne concorde pas avec le nombre de consommations prises est un signe avant-coureur que du GHB pourrait s’être glissé dans la consommation. Le SPVQ recommande également de refuser la consommation d’autrui, même pour seulement la goûter, et de s’abstenir de boire une consommation si l’on croit qu’elle a été manipulée par quelqu’un. Aujourd’hui, outre ces conseils, deux solutions de plus en plus répandues peuvent aider à éviter une catastrophe. La première est le couvercle antidrogue, également appelé capote à drink. Il scelle le dessus du verre avec un autocollant et on enfonce une paille à son milieu. La deuxième est un sous-verre où l’on verse une goutte de sa boisson. S’il change de couleur, cela signifie qu’une drogue est présente. Le SPVQ réitère qu’il ne faut pas hésiter à composer le 911 en cas de doute.

PIER-OLIVIER NADEAU

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