
5 minute read
Vivre en maison de chambres
et l’état lamentable de plusieurs maisons de chambres ». Plusieurs éléments peuvent influencer le sentiment de sécurité. Par exemple, il n’est pas rare de voir des portes d’entrée et même des portes de chambres sans verrou, ou encore des sorties de secours inaccessibles. Cependant, Vivre en maison de chambres le sentiment d’insécurité ne concerne pas uniquement l’état du bâtiment. Habiter avec des personnes qu’on ne connaît pas, pas plus que leurs comportements et leurs conduites, peut aussi apporter son lot d’inquiétudes. Les maisons de chambres ont de nombreux avantages, cependant certains peuvent parfois y vivre de l'insécurité. Bien pendant la pandémie que certaines situations soient complexes et qu’on ne puisse pas tout contrôler, il existe des services que les chambreurs et chambreuses peuvent utiliser pour faire valoir leurs droits en matière de sécurité et salubrité. Rencontre avec un expert de vécu
La fiche du mois : Problème de salubrité et de sécurité
Advertisement
Comme il le fait à l’occasion, un chambreur s’impliquant au Comité Maison de Chambres de Québec nous est arrivé avec un texte qu’il avait écrit, expliquant comment il a vécu le confinement en maison de chambres. Problème de salubrité : présence de moisissures, de champignons ou de vermine (rats, souris, coquerelles, punaises de lit, etc.) « J’ai passé toute cette année en promiscuité, avec quatre autres chambreurs dans le même environnement (une seule salle de bain). Ce fût par moment stressant, peur d’attraper la COVID, d’être contaminé ou de contaminer les autres. Sans parler des visiteurs (parents et amis) qui arrivent sans permission; ce qui est interdit. Ce fut une année très difficile à vivre pour moi. Espérons la prochaine meilleure.
Bernard B., chambreur de 2017 à 2020
P.S. : Je ne fus pas contaminé par la COVID malgré ma peur. Chance? » Nous l’avons donc invité à en discuter devant un café. Il nous a raconté son expérience en détail et nous lui sommes reconnaissants de sa générosité! Cette expérience nous démontre que, bien qu’il soit important de préserver ce type de logement, les conditions de vie y sont toujours à améliorer! Voici donc un petit récit fait par Nadège, notre nouvelle agente de mobilisation et d’accompagnement qui résume notre discussion. En mars 2020, la pandémie COVID-19 a frappé de plein fouet le Canada, y compris la grande région du Québec. Le gouvernement a pris des mesures sans précédent pour la juguler. Certaines ont été plus restrictives que d’autres et leurs impacts sur les personnes sont différents en fonction de leur réalité socioéconomique. Une personne qui vit en appartement n’aura pas vécu la pandémie de la même façon qu’une autre en maison de chambres. C’est le cas de Bernard Bélanger qui a vécu dans des maisons de chambres pendant 3 ans et 4 mois. C’est là que la pandémie l’a rattrapé. L’ambiance qui y régnait pendant la pandémie n’était pas trop différente de celle d’avant. Nous la raconter fait rejaillir à la surface des cicatrices douloureuses qu’il s’efforce d’oublier au plus profond de lui. Les répercussions des violences psychologiques et verbales sont perceptibles au ton de sa voix et à l’expression de son visage. Selon cet amoureux du livre, chaque jour, un événement différent se passe dans les deux maisons de chambres qu’il a fréquentées. Des bruits à longueur de journée, des personnes qui crient la nuit. Des gens qui fumaient beaucoup et partout. Quand ce n’est pas l’ambulance qui arrive sur les lieux, ce sont des policiers. En fait, ces derniers y sont toujours présents, a-t-il affirmé. Vivre en maison de chambres c’est stressant, mais la pandémie vient apporter un stress supplémentaire, ajoute Bernard. D’une part, les chambreurs avec qui il habitait font fi des mesures sanitaires. Ils y reçoivent leur famille et leurs amis. Ils font souvent la fête. D’autre part, des choses simples qu’on fait quotidiennement, comme se raser et se doucher, sont devenues compliquées pour ce monsieur qui se dit très conciliant. Avec une seule salle de bain pour cinq personnes, la file d’attente pourrait être longue, le risque de contamination très élevé. Dans ce marasme, l’expert de vécu du Comité de maison de chambres dit avoir développé une stratégie de profil bas. Terrifié par l’idée d’être contaminé, il passait le plus clair de son temps à l’extérieur de sa maison de chambres. Faire des tours en bus et une longue escale dans les stations de bus étaient devenus son plus grand rempart. Mais jamais sans ses livres! Il en traînait toujours un paquet avec lui pour tuer le temps. Personne ne devrait se sentir obligé de subir des violences et de la peur dans sa propre demeure. Bernard a quitté sa chambre en octobre 2020 pour un HLM (un studio/loft). Ce n’est pas un grand logement, mais « pour un célibataire comme moi, dit-il, ça va ». Il se croise seulement les doigts pour que ses meubles tiennent, car ils ont eux aussi du vécu.
Problème de sécurité : rampe d’escalier instable, balcon en mauvais état, détecteur de fumée non fonctionnel, chambre sans fenêtre, etc.
Étapes à suivre si tu as un problème de salubrité ou de sécurité
1. Parle à ton propriétaire. Tu dois d’abord l’aviser. 2. Accumule les preuves. Par exemple : prends des photos du problème et de son évolution. Conserve les messages textes, les courriels ou autres preuves des conversations avec le propriétaire ou le gestionnaire. 3. Dépose une mise en demeure. Si le problème ne se règle pas, tu peux envoyer une mise en demeure (voir la fiche « Mise en demeure »). Il faut conserver une preuve d’envoi. 4. Demande les services d’un inspecteur. Tu peux demander qu’un inspecteur en sécurité et salubrité de la Ville de Québec vienne constater la situation en téléphonant au 311i. Il pourra ensuite contacter ton propriétaire afin que celui-ci corrige la situation. 5. Fais appel à la Régie du logement. Si tu fais une plainte à la Régie du logement, assure-toi d’avoir avec toi la mise en demeure envoyée au propriétaire, le rapport d’inspection et les preuves accumulées depuis le début du problème. Le Comité Maison de chambres de Québec (CMCQ) est une table de concertation intersectorielle qui œuvre à l’amélioration des conditions de vie pour les personnes vivant en maison de chambres. Il est riche de la présence et de l’expertise de l’ensemble des partenaires avec qui il collabore, dont des chambreurs et anciens chambreurs, qui sont au cœur des prises de décisions et orientations du CMCQ depuis ses débuts. iLe service 311 de la Ville de Québec permet de déposer une plainte concernant des situations menaçant la sécurité ou la santé des occupants. Un inspecteur viendra constater la situation, puis pourra émettre des avis pour que le propriétaire règle la situation. C’est gratuit!
190, rue St-Joseph Est, Québec, QC G1K 3A7 • Tél. : 418 522-4040