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L’altruisme astral
Fort souvent, l’astrologie provoque un certain degré de scepticisme dans les esprits rationnels. Fascinée par cet univers, Laïma Gerald en connaît quelque chose. Pour elle, cependant, tout l’intérêt des signes du zodiaque ne repose pas dans le fait d’y croire ou pas, mais simplement d’en discuter. Et si beaucoup pensent que l’étude des astres n’est qu’un outil pour mieux se connaître, selon Laïma, l’astrologie n’est pas une ouverture vers soi, mais vers l’autre.
« L’imaginaire de l’astrologie était super présent chez moi sans que ce soit trop poussé », raconte Laïma Gérald, chroniqueuse journaliste pour le média Urbania. Petite, elle entendait souvent sa mère demander systématiquement aux gens qu’elle rencontrait leurs signes. Elle-même connaissait le sien depuis son plus jeune âge. D’aussi loin qu’elle se souvienne, l’univers astral a donc toujours été là, en arrièrefond.
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L’engouement général récent pour cette pratique — et en particulier sur les réseaux sociaux — l’a cependant poussée à s’y replonger plus profondément. Et dans cette nouvelle immersion, son poste de chroniqueuse journaliste lui a également été d’une grande aide. « Comme je m’intéresse à tout ce qui touche aux tendances et à la société, je me suis nécessairement intéressée à ça », explique-t-elle à ce sujet.
L’ASTROLOGIE: UNE CROYANCE?
Sans atteindre nécessairement le stade de la religion, Laïma considère que l’astrologie a tout d’une croyance. En effet, contrairement à ce que l’on pourrait penser, « Est-ce que […] que je m’empêcherais cette pratique d’être avec quelqu’un parce que son basée sur l’anasigne ne correspond pas au mien? lyse des astres Je ne pense pas. » s’organise selon Laïma Gérald des règles prédéfinies qui permettent ensuite de faire des parallèles interprétatifs plus personnalisés. Tout comme les
: Inspired Images sur Pixabay. Crédit photo
« Repousser entièrement l’astrologie, c’est passer à côté de la possibilité d’avoir une bonne conversation. » — Laïma Gerald.
croyants suivent un certain nombre de dogmes dans leur vie quotidienne, l’astrologie comporte des lignes directrices qui permettent de ne pas « tirer de conclusions de son chapeau ». Une limite à ne pas franchir demeure, cependant. Pour Laïma, l’astrologie est un passe-temps intéressant, et non une boussole de vie. Car un risque de plus en plus observé est celui de donner à cette pratique plus de pouvoir qu’elle n’en mérite. « Est-ce que je prendrais des décisions importantes basées sur un horoscope ou que je m’empêcherais d’être avec quelqu’un parce que son signe ne correspond pas au mien? Je ne pense pas », raisonne Laïma en ce sens.
DE FASCINANTES COÏNCIDENCES
De troublantes situations ont cependant contribué à alimenter son affinité pour l’astrologie. « J’ai déjà remarqué que, très naturellement, j’étais attirée par les femmes [du signe] Taureau », confesse-t-elle, un peu émerveillée. Par quatre fois, et sans rien connaître d’elles, Laïma raconte avoir été naturellement subjuguée par des personnalités qu’elle rencontrera et qui font encore à ce jour partie de son cercle proche. Selon elle, considérant son propre signe, cette attirance n’a rien d’un hasard. « Moi je suis Scorpion et le signe opposé, c’est celui du Taureau », explique-t-elle, le courant passant généralement de manière instantanée entre deux signes différents mais complémentaires. Cependant, la journaliste accepte la possibilité d’être contredite. « Est-ce que c’est une coïncidence ou est-ce que je veux voir cette coïncidence-là? C’est possible aussi. »
LA RICHESSE DU SCEPTICISME
Le plus intéressant, pour Laïma, n’est pas de croire en l’astrologie, mais d’avoir une réaction par rapport à l’astrologie. « Se positionner humainement sur le sujet », comme elle le nomme. Elle ne voit pas dans cette pratique une simple porte vers le mystique, mais aussi une parfaite grille d’analyse sociale. Ainsi, même rencontrer une personne ne croyant pas en l’astrologie, mais assez ouverte d’esprit pour en débattre pourrait se révéler enrichissant en raison des contre-arguments qu’elle emploierait et des éléments qu’elle partagerait se faisant — ses émotions, ses valeurs, son vécu. « Repousser entièrement l’astrologie, c’est passer à côté de la possibilité d’avoir une bonne conversation », en dit Laïma. Plusieurs fois, elle s’est retrouvée au milieu de sceptiques qui, en fin de course, ont fini par discuter de société et de libre arbitre avec elle. Et tous en sont ressortis grandis. « On peut y croire et pas y croire, mais pour moi, ce n’est pas l’idée de la croyance qui compte », affirme-t-elle. « C’est ce à quoi l’astrologie nous fait réfléchir par rapport à nous-même, au monde et aux autres. »
LE POTENTIEL FÉDÉRATEUR
Un autre aspect plaisant apporté par l’astrologie est son potentiel rassembleur. Laïma se souvient s’être rendue dans une boutique et avoir entendu la gérante plaider la cause des Scorpions — « Ce sont de grands incompris », disait-elle — auprès d’une cliente. Naturellement, elle s’est jointe à la conversation qui a repris de plus belle. « J’ai appris plein de choses sur ces deux femmeslà, rien que par le biais de l’astrologie », témoigne Laïma. Le phénomène s’est même propagé lorsque deux nouveaux clients, les entendant discuter avec enthousiasme, se sont joints à la discussion, passionnés également d’astrologie. « On s’est tous mis à discuter et à partager des affaires sur nous alors qu’on était cinq personnes totalement inconnues », en rit aujourd’hui Laïma. Le temps de quelques minutes, l’astrologie a donc été un prétexte social idéal pour que de parfaits étrangers communient autour d’un même centre d’intérêt. « Qu’on y croit, qu’on n’y croit pas, on s’en fout! C’est juste cinq inconnus qui ont eu une belle discussion qu’on n’aurait jamais pu avoir sans l’astrologie. » Et après cela, chacun a paisiblement repris son chemin.