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Le visage de l’entraide
LE VISAGE DE L’ENTRAIDE DANS NOS QUARTIERS
HRONIQUE
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Emilie Simard est étudiante en Sciences humaines au Cégep de Sainte-Foy et fait du bénévolat au Café Rencontre. Elle nous propose un témoignage sur sa riche expérience. Bien que le nom de l’organisme soit Le Café Rencontre, la soupe populaire du centre-ville, il s’en passe bien plus à l’intérieur qu’une simple distribution de repas à faibles coûts. En effet, Le Café Rencontre est un organisme qui a pour but d’aider les gens dans le besoin au sens large du terme. L’organisme comprend un service de repas à prix modiques, une friperie, ainsi qu’un comptoir de vêtements gratuits pour les gens dans le besoin immédiat. Leurs nombreux services comptent aussi la réinsertion de personnes ayant de la difficulté à se trouver un emploi ou un logement. Parmi le personnel, on trouve des intervenants formés pour aider ceux qui en ont besoin de toutes les manières possibles. Ils offrent également de l’aide aux devoirs aux jeunes de 12 à 18 ans et ont même instauré un atelier de robotique, où ils apprennent aux jeunes la construction et la programmation de robots Lego Mindstorm. Une des choses qui m’a le plus frappée à mon arrivée au Café c’est la joie qui règne dans l’établissement. Que ce soit celle des bénévoles ou celle des gestionnaires, elle se fait bien ressentir dès l’instant où nous mettons les pieds à l’intérieur. En plus d’être chaleureux et accueillant, le personnel semble passionné de rencontres humaines et d’entraide faisant fleurir l’âme. Mes discussions avec les bénévoles et le personnel me font comprendre que chacun a des raisons différentes d’avoir choisi cet endroit pour faire du bénévolat ou s’intégrer à l’équipe de gestion. Ils ont tous une chose en commun: le désir d’aider son prochain et de donner de soi pour un monde meilleur. Ils m’ont tous exprimé un certain bonheur que leur procure l’opportunité de donner d’eux-mêmes et de leur temps pour les autres. Ils sont tous dans des domaines très différents quotidiennement; certains sont retraités, d’autres sont étudiants ou travailleurs qui trouvent un moment dans leur semaine simplement pour venir arrêter le temps et le partager avec ceux qui en ont besoin. L’autre chose qui m’a surprise est la diversité d’âge, de statut et d’apparence des gens qui fréquentent le Café. Comme la plupart des gens, lorsqu’on parle de personnes dans le besoin, je m’imaginais des gens sans domicile fixe, en grand besoin d’une coupe de cheveux et/ou avec un manque d’hygiène flagrant. La réalité est tout aussi saisissante que déchirante pour moi, puisqu’il n’y a absolument pas de catégorisation claire des individus qui se présentent au Café. J’y ai vu autant de jeunes que de personnes âgées que de gens qui se trouvent entre les deux; bref, on y voit des gens d’âges, de styles et d’occupations très variés. Ce que j’en conclus est que la pauvreté n’a pas de visage spécifique. Elle peut atteindre tout le monde et tout le monde mérite d’avoir l’aide nécessaire à son bien-être et d’être traité avec toute la tendresse, la douceur, la dignité et la chaleur dont un être humain est capable. Ce qui me rend le plus heureuse en étant bénévole pour le Café est de voir tous les gens entrer en sachant qu’ils repartiront avec une partie de leurs besoins essentiels comblés. De savoir que d’autres, comme moi, ont envie d’utiliser leur temps pour en faire quelque chose de bénéfique à d’autres humains. De voir cet amour envers l’humanité que je porte en moi depuis toujours vivant chez d’autres gens. Ce sentiment de fraternité et d’appartenance est très unique et me remplit d’un bonheur inexprimable. Je n’au-
rais jamais cru me sentir autant à ma place parmi toutes ces nouvelles personnes et j’en suis très reconnaissante à ceux qui ont fait en sorte que je m’y retrouve. Je n’en suis qu’à ma troisième visite en tant que bénévole et j’en suis déjà changée. Voir tous ces gens unis pour le bien d’autrui me donne beaucoup d’espoir pour le monde de demain. J’ai très hâte d’y retourner et je me compte chanceuse de faire partie de ceux qui reviennent chaque semaine pour s’unir vers l’entraide et vers une meilleure communauté.
: Émilie Simard Photo