Catalogue 2025 · Collection Fonds de dotation Famille Moulin

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Collection Fonds de dotation

ARTISTES

A p. 4

Ackerman, Nick

Afif, Saâdane

Alexi-Meskhishvili, Ketuta

Allouche, Dove

Almendra, Wilfrid

Anesiadou, Danai

Angelo Harrison, Matthew Angioletti, Meris

Antin, Xavier

Arancio, Salvatore

Ardouvin, Pierre

Arnaud, Pierre-Olivier

B p. 32

Bacher, Lutz

Balema, Olga

Balula, Davide

Baudart, Éric

Baudelaire, Éric

Beech, Lucy

Beier, Nina

Benedict, Will Bertin, Hélène Blaison, Mélanie

Blatrix, Camille

Blazy, Michel

Bock, Katinka Bossut, Étienne

Botella, Bruno

Bouroullec, Ronan

Bouroullec, Erwan

Bove, Carol

Brätsch, Kerstin

Brossard, Stephanie Budor, Dora

Bueno-Boutellier, Sophie

C p. 62

Calero, Sol Caubet, Jennifer Chabanon, Ève Gabriel Chambaud, Étienne

Choisne, Gaëlle

Closky, Claude Coffin, Peter Coindet, Delphine Cornaro, Isabelle

Coste, Anne-Lise

Courrèges, François-Xavier

Crespo, June

Creuzet, Julien

Cruzvillegas, Abraham

Curlet, François Czech, Natalie

D p. 92

Darling, Jesse

David, Franck

De Quillacq, Jean-Charles Dedobbeleer, Koenraad Delarue, Chloé

Deraedt, Sara

Deschamps, Marie-Michelle

Discrit, Julien

Douard, David

Dubosc, Sophie

Dubuisson, Julien

Dudu, Vava

E p. 109

E Arar, Aysha

Échard, Mimosa

Effinger, Lotte Meret

Eichwald, Michaela

Eilers, Debo

Emine, Raphaël

Étienne, Marc

F p.120

False, Éléonore

Fauguet, Richard Feriot, Adélaïde

Firman, Daniel

Flavien, Jean-Pascal

Froment, Aurélien

Fudakowski, Kasia

Fujiwara, Simon

G p. 131

Ga, Ellie

Gaillard, Cyprien

Gander, Ryan

Geffriaud, Mark

Giacomini, Amélie

Gifford, Lydia Giraud, Fabien

Grasso, Laurent

H p. 142

Halilaj, Petrit

Hawser, Eloise

Hefti, Raphaël

Henrot, Camille

Herbelin, Nathanaëlle

Hiss, Thibault

Holen, Yngve

Hooper Schneider, Max Horvitz, David

I p. 155

Imhof, Anne

Ivanova, Zhana

J p. 158

Joseph, Pierre

K p. 159

Kahane, Leon

Kapanadze, Nino

KAYA

Keil, Morag

Kiaer, Ian

Kiswanson, Tarik

Kleyebe Abonnenc, Mathieu

Kwade, Alicja

L p. 174

L’Hoest, Eva

Labelle-Rojoux, Arnaud

Lakhrissi, Tarek

Laric, Oliver

Leblon, Guillaume

Lee, Maggie

Lefcourt, Daniel Le Féral

Lemaoana, Lawrence

Lewitt, Sam

Longly, George Henry

M p. 186

MacLean, Rachel

Magor, Liz

Maire, Benoît

Man, Victor

Mangan, Nicholas

Marcel, Didier

Margiela, Martin

Marten, Helen

McKenzie, Lucy

Mercier, Mathieu

Miller, Nicole

Mocquet, Marlène

Montaron, Laurent

Moriceau, Jean-François

Moulène, Jean-Luc

Moulin, Nicolas

Mrzyk, Petra

Mueller, Ute

N p. 216

Nashashibi, Rosalind

Nashat, Shahryar

Nervi, Audrey

Neukamp, Anne

Noujaïm, Valentin

O p. 228

Olmedo, Berenice

Ourahmane, Lydia Oyiri, Christelle

P p. 234

Panayiotou, Christodoulos

Panchal, Gyan

Papp, Anna Bella

Parkina, Anna

Perdrix, Jean-Marie

Perrone, Diego

Piéron, Benoit

Ping, Mary

Pippin, Steven

Pulfer, Reto

Py, Géraldine

Q p. 248

Quenum, Chloé

R p. 249

Rakowitz, Michael

Ravini, Sinziana

Reaves, Jessi

Reus, Magali

Reynaud-Dewar, Lili

Richardot, Samuel

Richer, Évariste

Riedel, Michael

Robert, Jimmy

Roccasalva, Pietro

Rodzielski, Clément

Rose, Rachel

Rousseau, Sylvain

Rowland, Cameron

S p. 270

Sadik, Sara

Sæther, Eirik

Sapountzis, Yorgos Šarčević, Bojan

Scanlan, Joe

Schaerf, Eran

Schinwald, Markus

Schönfeld, Sarah Ancelle

Sedlmair, Veronika

Seguin, Élodie

Sehgal, Tino

Sellies, Laura

CHIFFRES DE LA COLLECTION

P.329

Serfaty, Yuli

Serpas, Ser Si-Qin, Timur

Siboni, Raphaël

Sibony, Gedi

Siegel, Amie

Sierra, Gabriel

Sigurðarson, Brynjar

Skaer, Lucy

Smith, Michael E.

Snobeck, Valerie

Sparks, Meredyth

Spooner, Cally

Steegmann Mangrané, Daniel

Stingily, Diamond

Stoney, Miriam

Strafer, Jordan

Studio Brynjar & Veronika

Suter, Batia

T p. 306

Taburet, Pol

Thornton, SoiL

Tieu, Sung

Trannois, Niels

Trouvé, Tatiana

Tsang, Wu

Tuazon, Oscar

U p. 318

Urbano, Alvaro

V p. 319

Van de Walle, Éric

Verde, Roberto

Verna, Jean-Luc

Vogel, Raphaela

Vogt, Erika

Von Brandenburg, Ulla

W p. 327

Wahid, Jala

Y p. 328

Yi, Anicka

Note : Dans le cadre d’une collaboration avec l’École du Louvre, un certain nombre de notices d’œuvres de ce catalogue sont rédigées par des étudiants de l’École. Ces notices sont attribuées à leur auteur.

Date et lieu de naissance : 1976, St. Paul, Minnesota, États-Unis

Vit et travaille à New York, États-Unis

L’œuvre de Nick Ackerman déploie souvent un univers chaotique, entre ordre et désordre, en mêlant formes géométriques et réflexions métaphysiques.

Né en 1976 à St. Paul, Minnesota (États-Unis), Nicolas Ackerman dit Nick Ackerman a obtenu un Bachelor of Fine Arts en peinture au San Francisco Art Institute en 1997, puis un Master of Fine Arts au California College of Arts and Crafts de la même ville en 2000. Dans les années 1990 et surtout 2000, son travail a été largement exposé aux États-Unis (San Francisco, Los Angeles, Dallas, New York, Miami, etc.), mais aussi en France, en Angleterre, en Espagne et en Russie. Il a bénéficié du soutien de la Joan Mitchell Foundation en 2004.

Entrophy, 2006

Deux pièces en bois et un imposant parallélépipède en marbre rose se détachent sur un fond écru ponctué de dégoulinures. À première vue abstrait, le tableau Entrophy dévoile en réalité deux motifs figuratifs issus de la nature : le bois et la pierre, dont les veines sont ici rendues avec une extrême précision. Caractéristique de l’œuvre de Nick Ackerman, ce travail sur les textures traduit un tropisme pour la matière. Tandis que le premier montant en bois délimite strictement le tiers gauche du tableau, la traverse oblique à droite rompt l’équilibre tripartite général. L’artiste fait alterner formes primaires et mouvements spontanés à l’origine d’un univers post-chaotique. Le titre même de l’œuvre entretient cette ambivalence : le terme anglais entropy renvoie en effet au désordre, mais en l’orthographiant entrophy, Nick Ackerman semble créer un néologisme dont le sens demeure mystérieux.

Margaux Granier

Matériaux Peinture

Dimensions 76,2 × 91,44 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Messages Abroad, galerie Chez Valentin, Paris, du 05 au 28 juil. 2007

Date et lieu de naissance : 1970, Vendôme, France

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Entre performance, texte, sculpture, installation et sérigraphie, la pratique artistique de Saâdane Afif accorde une place importante au détournement et au déplacement. Depuis 2004, l’artiste multiplie les interprétations de ses œuvres en collaborant avec des musiciens et des écrivains, par exemple Lili Reynaud-Dewar, qui écrivent des textes à partir de ses créations. Conçue comme une structure ouverte, chaque œuvre est amenée à se renouveler et à se transformer continuellement au sein d’une constellation de significations pour remettre en question les notions d’interprétation, de perception et d’autorité dans l’art.

Né en 1970 à Vendôme (France), Saâdane Afif a reçu le prix Marcel Duchamp en 2009 et le prix Meurice pour l’art contemporain en 2015. Ses œuvres ont intégré la collection permanente de musées tels que le Centre Pompidou, le musée d’Art moderne de la Ville de Paris et le Museum für Moderne Kunst (MMK) de Francfort. Saâdane Afif vit et travaille à Berlin.

Pop (Everyday), 2004

Pop (Everyday) traduit l’intérêt de Saâdane Afif pour le passage du temps. Le texte composé par Lili Reynaud-Dewar a été affiché sur un mur dans le cadre de l’exposition Melancholic Beat au musée Folkwang d’Essen (2004) aux côtés de l’œuvre Everyday. Cette dernière était constituée d’une cimaise d’exposition qui recevait chaque jour un exemplaire du quotidien régional Neue Ruhr Zeitung. Pour Saâdane Afif, il s’agissait de montrer le transitoire et de conférer une temporalité nouvelle à l’œuvre d’art : traditionnellement intemporelle, elle était ici actualisée quotidiennement. Le texte affiché au mur vient apporter un commentaire sur l’œuvre. Inspiré par Everyday, il a été créé selon un protocole spécifique à la demande de Saâdane Afif. C’est à l’occasion de cette exposition que le texte issu de collaborations créatrices est devenu un matériau essentiel dans sa pratique.

Claire Tallon

Matériaux Lettres adhésives, papier holographique Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013 Expositions Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris , du 27 oct. au 09 déc. 2006

Laocoon (version 2), 2006

Les œuvres de Saâdane Afif sont souvent le résultat d’une réappropriation d’objets du quotidien ou d’œuvres majeures de l’histoire de l’art. Plus qu’une illustration du mythe grec de Laocoon démembré, cette pièce se veut une représentation de la douleur suprême, celle qui pousse et succède aux sacrifices insensés et meurtriers dont nos journaux, aujourd’hui, sont pleins. Montés en mobile, les fragments d’un corps demeurent en suspension, comme figés dans l’instant de son implosion. De l’idéal de beauté de la statuaire antique aux idéaux pour lesquels on est prêt à mourir, le corps cherche tantôt à échapper à la mort, tantôt à s’y soumettre. Accompagnant l’installation, un poème écrit avec Mick Peter et reproduit en lettres irisées témoigne de l’attention que l’artiste porte à la parole.

Matériaux Lettres adhésives, papier holographique

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris , du 27 oct. au 09 déc. 2006

One Million BMP, Centre d’Art le LAIT, Albi , du 02 juil. au 30 oct. 2005

Matériaux Résine, inox

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris , du 27 oct. au 09 déc. 2006

Issu de la série du même nom, Brume est un monochrome abstrait réalisé à partir d’aluminium recouvert d’adhésif holographique. Ce matériau banal généralement employé pour les panneaux de signalisation routière confère à l’œuvre son caractère iridescent pour sensibiliser sa surface aux jeux de lumière et de reflets tout en l’ouvrant à son environnement. Brume reflète et enregistre de manière éphémère les mouvements des visiteurs dont elle livre une vision trouble et embrumée dans un lointain écho aux tableaux de paysages du XIX e siècle auxquels l’œuvre emprunte son format et son titre. La mise en scène du vide qu’opère ici l’artiste rappelle également les White Paintings du peintre américain Robert Rauschenberg (1925-2008). À travers un processus de détournement caractéristique de la pratique de Saâdane Afif, le panneau routier est vidé de tout signe et laisse place à un paysage embrumé en perpétuelle transformation qui évolue en fonction de ceux qui le regardent. Suzana Danilovic

Matériaux Aluminium, adhésif réfléchissant

Dimensions 240 × 390 cm

Acquisition 2013

Expositions

Perpetual Battle, BAIBAKOV art projects, Moscou (Russie), du 25 mai au 25 juil. 2010

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris , du 09 oct. au 06 déc. 2008

Learn to Read, Tate Modern, Londres (Angleterre), du 19 juin au 20 sept. 2007

Vice de Forme : In search of Melodies (Première mesure), 2006

Vice de Forme se compose d’une affiche et de partitions accrochées à une cimaise. L’affiche annonce une performance qui a eu lieu en 2009 à la galerie Michel Rein à Paris pendant laquelle les douze partitions musicales composées d’après la sculpture de marbre Vice de Forme (d’après Man Ray, d’après Reiser) ont été mises en musique. La sculpture constituée de trois formes géométriques parfaites – un cylindre, une sphère et un cube de marbre – se lit en noir sur l’affiche. Elle cite à la fois le phallus du Presse-papier à Priape (1969) de Man Ray et Psychose d’attentat (1974), une planche de bande dessinée de Jean-Marc Reiser qui représente une centrale nucléaire sous la forme d’un phallus aux testicules carrés. À la demande de Saâdane Afif, ses collaborateurs ont créé les partitions sur le thème du chagrin d’amour. Celles-ci sont également énumérées sur l’affiche présentée à la FIAC en 2009 à Paris. En multipliant les traductions de son travail, l’artiste interroge la perception multiple de l’œuvre d’art. Claire Tallon

Matériaux Papier, plexiglas

Dimensions 100 × 130 cm (poster) 21 × 29,7 cm (partition) 17,6 × 25 cm (cartels)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris , du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Vice de Forme : In Search of Melodies, Michel Rein, Paris , du 22 oct. au 28 nov. 2009

Prix Marcel Duchamp – FIAC 2009, Le Grand Palais, Paris , du 21 au 25 oct. 2009

Ce stylo 4 couleurs de la marque BIC à l’aspect extérieur partiellement noir n’écrit que dans une seule couleur : le noir. Son titre est une allusion ironique à l’absence de choix de l’utilisateur. En détournant un objet emblématique de BIC, Saâdane Afif se rattache à la tradition du ready-made initiée par Marcel Duchamp pour questionner le rapport entre l’œuvre d’art et la marque. Il s’inscrit dans la même démarche que Claude Closky, qui a réalisé pour BIC Ni noir, ni rouge, ni vert, ni bleu, un stylo à quatre cartouches noires. Facilement accessibles à l’achat, ces stylos produits en usine (à Montevrain et à Tarragone) en édition d’artiste à 5 000 exemplaires interrogent l’unicité et la valeur de l’œuvre d’art. Noir c’est noir est la première œuvre d’une série débutée par Saâdane Afif pour le lancement de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette en 2013. Elle sera suivie d’Au Hasard Balthazar (2015) et de Faux-semblant (2016).

Claire Tallon

Au Hasard Balthazar est un stylo 4 couleurs de la marque BIC à l’aspect extérieur entièrement blanc. Jusqu’à ce qu’il écrive, l’utilisateur ignore la couleur de l’encre choisie. Le titre de l’œuvre puise dans la culture populaire : cette expression qui signifie « prenons le risque » est une allusion ironique à la dimension aléatoire du choix de la couleur. En détournant un objet emblématique de BIC, Saâdane Afif se rattache à la tradition du ready-made initiée par Marcel Duchamp pour questionner le rapport entre l’œuvre d’art et la marque. Largement accessibles en raison de leur prix de vente modique, ces stylos produits en usine (à Montevrain et à Tarragone) en édition d’artiste à 5 000 exemplaires interrogent l’unicité et la valeur de l’œuvre d’art. Au Hasard Balthazar est la deuxième œuvre d’une série débutée par Saâdane Afif pour le lancement de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette en 2013, qui inclut Noir c’est noir (2013) et Faux-semblant (2016). Claire Tallon

Plastique, encre

Dimensions 1 × 15 × 2 cm

Acquisition 2014 Expositions

Matériaux Plastique, encre

Dimensions 1 × 15 × 2 cm

Acquisition 2015 Expositions

Matériaux
Au Hasard Balthazar, 2015

L’affiche représente l’une des recherches de Saâdane Afif autour de sa sculpture Blue Time (Sunburst) de 2004, dont la silhouette, dessinée en réserve, forme une horloge à partir d’une caisse de guitare et d’un amplificateur. En conférant le statut d’œuvre d’art à ces éléments préexistants, l’artiste explore son intérêt pour la musique et l’écoulement du temps tout en s’inscrivant dans l’héritage des ready-mades de Marcel Duchamp. En 2004, Saâdane Afif a commandé à Lili Reynaud-Dewar les paroles d’une chanson intitulée Blue Time qui réinterprète sa sculpture. Ce texte forme le terreau d’une multitude de compositions, ici énumérées à l’encre rose sur l’affiche, déclinées dans le champ des arts visuels et musicaux. Cette affiche renvoie à l’interprétation de la chanson par le groupe de musique électronique Schneller Angereichert, composé d’Angelika Reichert et de Philipp Schneller, lors du week-end de performances Do Disturb au Palais de Tokyo en 2015. Elle a été éditée à vingt-quatre exemplaires, ainsi qu’en deux épreuves d’artiste numérotées et signées. Claire Tallon

, 2015 On Schneller Angereichert Plays Music by Lyrics, 2015

L’affiche annonce la performance que Saâdane Afif a conçue pour la 56 e Biennale de Venise et qu’il a déployée en deux lieux : dans l’espace public et dans l’espace d’exposition. Depuis 2004, Saâdane Afif invite des artistes à rédiger des textes à partir de ses créations. Il les présente ensuite dans le cadre de performances où il fait dialoguer art matériel et immatériel. À travers ces speaker’s corners, il interroge la création en action en approfondissant une réflexion menée depuis 2011 à Beyrouth, Rotterdam, Bruxelles et Zurich. Dans l’espace clos, il présente une installation, les textes et l’affiche annonçant la performance. Aucun horaire n’est précisé pour que la rencontre reste improvisée. Dans l’espace public, un comédien juché sur un piédestal en bronze déclame les textes. Face à la lagune, il s’offre au public sans permettre l’interaction pour autant. Saâdane Afif cite ici le peintre romantique allemand Caspar David Friedrich, dont le tableau Le Voyageur au-dessus de la mer de nuages (1818) est réinterprété graphiquement sur l’affiche. Claire Tallon

Matériaux Papier

Dimensions 152 × 108 cm (œuvre) 138 × 95 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2015

Expositions Do Disturb, Palais de Tokyo, Paris , du 10 au 12 avr. 2015

Matériaux Papier

Dimensions 190 × 139 cm (œuvre) 170 × 120 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2015

Expositions 56 e Biennale de Venise, Venise (Italie), du 09 mai au 22 nov. 2015

The Laguna’s Tribute

Cette œuvre, un stylo BIC 4 couleurs portant la signature de l’artiste, ne propose pas les couleurs attendues. Comme les cartouches sont interverties, l’utilisateur ignore l’encre choisie jusqu’à ce qu’il écrive. Le titre Faux-semblant puise dans la culture populaire en faisant allusion à la dimension trompeuse du choix de la couleur. En détournant un objet emblématique de BIC, Saâdane Afif se rattache à la tradition du ready-made initiée par Marcel Duchamp pour questionner le rapport entre l’œuvre d’art et la marque. Largement accessibles à l’achat, ces stylos produits en usine (à Montevrain et à Tarragone) en édition d’artiste à 5 000 exemplaires interrogent l’unicité et la valeur de l’œuvre d’art. Faux-semblant est la dernière création d’une série débutée par Saâdane Afif pour le lancement de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, après Noir c’est noir (2013) et Au Hasard Balthazar (2016).

Claire Tallon

Parler en langues (Poster), 2016 Faux-semblant, 2016

L’affiche annonce une performance présentée à l’École nationale supérieure des Beauxarts de Paris à l’occasion de la Nuit Blanche 2016. L’artiste a fait appel à l’acteur Corneliu Dragomirescu, qui s’est employé à animer les statues de la cour de l’Hôtel de Chimay par ses déclamations. Ignorant le spectateur, il s’est présenté en pygmalion moderne, capable de créer un dialogue direct avec les statues. Pour Saâdane Afif, s’adresser aux monuments du passé constitue un moyen d’inverser le sens de l’histoire. L’affiche est l’unique témoignage tangible de cette performance. Elle invite le visiteur à y assister, mentionne les multiples collaborateurs impliqués et présente l’une des statues à animer. Saâdane Afif réinterprète ici la formule du speaker’s corner qu’il avait élaborée en 2011 dans le cadre de l’exposition Meeting Points 6, puis approfondie pour The Laguna’s Tribute en 2015.

Matériaux Plastique, encre

Dimensions 1 x 15 x 2 cm

Acquisition 2016 Expositions

Matériaux Papier, encre

Dimensions 151,5 × 98 cm (œuvre) 159,5 × 106 × 4 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2016 Expositions

L’installation Musiques pour Tuyauterie (But I Do) met en scène les attributs du musicien que sont la flûte et la partition, ainsi que les paroles ( lyrics) en lettres transfert. Le poster complétant l’installation montre des mains désincarnées qui flottent dans le vide, détachées du corps du musicien et positionnées de façon à tenir une flûte. Des notes tirées de cet instrument sont également entendues dans l’enregistrement musical qui accompagne l’installation. Quand on regarde attentivement l’image, on voit s’y dessiner l’ombre de l’urinoir de Marcel Duchamp, poncif de l’art contemporain mais aussi objet prosaïque du quotidien dont la tuyauterie est essentielle. L’œuvre Musiques pour Tuyauterie fait directement référence à un enregistrement ( Lyrics Records LR. 009-2019) dans lequel l’artiste met en musique des paroles inspirées de son travail mais écrites par autrui. Utilisé depuis 2016, ce procédé qui lui permet d’interroger la notion d’interprétation d’une œuvre d’art est devenu un socle de sa pratique artistique. Les interprétations de chaque musicien offrent des variations de l’idée originale qui ont donné naissance aux installations de Saâdane Afif. Sollicitant la musique comme véhicule de la culture populaire, Musiques pour Tuyauterie (But I Do) vise donc à toucher un large public pour présenter une œuvre d’art collective à travers son interprétation et sa création même tout en permettant à Saâdane Afif de se mettre en retrait de son statut d’artiste pour le partager avec ce public. Manon Prévost-Van Dooren

Matériaux

Plexiglas, os d’autruche, stylo, papier

Dimensions 62 × 44 × 20 cm (vitrine) 15,7 × 4,7 cm (flûte) 33,1 × 52,7 cm, 139 × 98 cm

Acquisition 2019

Expositions Musiques pour Tuyauterie, galerie mor charpentier, Paris , du 13 oct. au 22 déc. 2018

L’affiche présente la performance inaugurale de Saâdane Afif à Lafayette Anticipations en 2019, qui reprenait une réflexion menée en 2011 au Schinkel Pavillon à Berlin. Placardée au mur pendant l’événement, elle en constitue le générique. Après avoir commandé des textes à Tom Morton, Lili Reynaud-Dewar, Mick Peter, Ina Blom et Tacita Dean, Saâdane Afif a composé une performance avec l’aide de la soprano Katharina Schrade et du compositeur Ari Benjamin Meyers. Les paroles animées sont interprétées, déclamées et finalement chantées dans un vase qui est ensuite scellé pour créer un « enregistrement magique ». Le couvercle de ces vases commandés à la manufacture de porcelaine de Nymphenburg est surmonté d’une figurine représentant la chanteuse lyrique, tandis que leur pourtour mentionne le numéro, le titre et la date de l’enregistrement. En cherchant à figer la parole à l’imitation de François Rabelais, Saâdane Afif s’intéresse ici à l’enregistrement du son avant Thomas Edison. Claire Tallon

Matériaux Papier,

Dimensions 142 × 98 cm

Acquisition 2019

Expositions The Fairytale Recordings, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris , 17 avr. 2019

encre

Alexi-Meskhishvili

Date et lieu de naissance : 1979, Tbilisi, Georgia Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Par la photographie analogique et digitale, Ketuta Alexi-Meskhishvili crée des œuvres poétiques qui explorent la dissolution et la délimitation de l’espace. Elle porte son attention sur les limites et les transitions spatiales pour les rendre imperceptibles, une thématique qu’elle aborde également à travers des installations colorées qui ouvrent et ferment l’espace à l’aide d’écrans. La lumière et la couleur bleue, hommage à sa Géorgie natale, jalonnent toute son œuvre.   Née en 1979 à Tbilissi (Géorgie), Ketuta Alexi-Meskhishvili est titulaire d’un BFA en photographie du Bard College (État de New York), où elle a étudié sous la direction de Stephen Shore, An-My Lê et Barbara Ess de 1998 à 2003. Installée à Berlin depuis 2008, elle est régulièrement exposée aux États-Unis et en Europe.

Untitled (Braids), 2016

Le travail photographique de Ketuta Alexi-Meskhishvili croise l’analogique et le digital, prises de vue instantanées et compositions en studio, et inclut divers supports et méthodes de retouche. L’association de ces procédés exprime une recherche expérimentale et intuitive sur les frontières instables des choses, l’artiste jouant sur la diversité des surfaces, des matières et des échelles. Untitled (Braids) révèle cette quête d’une « abstraction existentielle » entre présence et absence, recouvrement et dévoilement. L’« impression » sur papier et tissu peut ici signifier autant le mécanisme propre au médium photographique que la trace subjective et éphémère d’un sentiment. Les tresses qui pendent dans la composition centrale – une allusion à une coiffure traditionnelle géorgienne – sont mises en scène comme l’élément clé d’une présence mystérieuse.

© ADAGP, Paris 2016

Matériaux Coton, papier, tissu, verre Dimensions 62,5 × 50,6 × 3,5 cm (photographie encadrée) 350 × 152 cm (rideaux) Acquisition 2016 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1972, Sarcelles, France

Vit et travaille à Paris, France

Dove Allouche explore les concepts du temps et de l’invisible à travers la photographie, la gravure et le dessin. En immortalisant des lieux imprégnés d’une forte valeur symbolique ou historique, il cherche à dévoiler l’insaisissable et ce qui ne s’impose pas immédiatement au regard. Inspirée par le cinéma et la littérature, son œuvre s’aventure progressivement vers la science en s’intéressant, par exemple, au processus biologique des choses.

Né en 1972 à Sarcelles (France), Dove Allouche a été diplômé de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy en 1997. Il a été résident de la Villa Médicis à Rome entre 2011 et 2012. Il est représenté par les galeries GB Agency (Paris) et Peter Freeman Inc. (New York). Il vit et travaille à Paris.

Le temps scellé, 2006

Composée d’un ensemble de treize tirages photographiques, la série Le temps scellé présente un paysage déserté. L’absence humaine suggère un endroit sinistré, voire post-apocalyptique. Dove Allouche s’est rendu à Tallinn en Estonie sur les lieux de tournage de Stalker d’Andreï Tarkovski (1979) pour photographier la mystérieuse « zone » qui intrigue les protagonistes du film. Près de trente ans plus tard, l’artiste a capturé cet endroit en utilisant les plans et la lumière prisés par Tarkovski. Cette dualité met en exergue la permanence de la mémoire d’un lieu où le temps semble figé, ou « scellé » selon l’intitulé de l’œuvre. En enregistrant mimétiquement la topographie du film

Stalker, Dove Allouche explore ses thèmes de prédilection que sont le temps et l’invisible tout en restituant l’atmosphère d’un lieu qui évoque à la fois l’histoire soviétique et la genèse d’une fiction cinématographique majeure. De plus, cette série constitue un hommage au cinéaste Andreï Tarkovski, dont l’artiste reprend, en abyme, le titre du livre Le temps scellé : de « L’Enfance d’Ivan » au « Sacrifice » (1986).

Quentin Rose

Matériaux Carton

Dimensions 24 × 31 cm (œuvre) 62 × 52 × 3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

L’objet du silence, La Graineterie, Houilles , du 25 janv. au 01 mars 2014

L’Abri, galerie Michel Journiac, Paris , du 04 au 13 avr. 2013

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris , du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

A Collection Fonds de dotation Famille Moulin

Wilfrid Almendra

Date et lieu de naissance : 1972, Cholet, France

Vit et travaille entre Marseille, France et Casario, Portugal

Le travail de l’artiste franco-portugais Wilfrid Almendra fait autant appel à des ressources composites qu’à diverses références issues de l’histoire de l’art et de la pop culture. Sculpteur, artisan, dessinateur, il privilégie délibérément les associations inattendues et les hybridations perturbantes pour désorienter le spectateur et l’inviter à repenser sa relation au monde. Procédant par détournements et titres énigmatiques, Wilfrid Almendra s’inspire très souvent du quotidien pour remettre en question l’être humain et sa perception.

Né en 1972 à Cholet (France), Wilfrid Almendra vit et travaille entre Marseille et Casario (Portugal). Formé à l’École des Beaux-arts de Rennes, à l’Academy of Fine Arts de Manchester et à l’École des beaux-arts de Lisbonne, il a été lauréat d’un Audi Talent Award en 2008.

Goodbye Sunny Dreams, 2006

Goodbye Sunny Dreams, dont le titre pourrait être celui d’une chanson de rock mélancolique, ressemble à une vision surgie d’un rêve. Inspirée du monde des loisirs et de la fête, cette œuvre reprend l’imagerie du train fantôme et des parcs d’attraction. En puisant également dans l’imagerie du littoral, elle fait référence aux architectures et décorations composites des environnements pavillonnaires de bord de mer. L’œuvre propose une rencontre de matériaux, de références et de formes a priori éloignés qui célèbrent la liberté offerte par l’imaginaire. Une proue en aluminium argenté tranche un socle en bois exotique. Des flammes en fer forgé côtoient une constellation de sphères en céramique bigarrée. L’instantanéité de la production industrielle du métal dialogue avec le temps long de la production artisanale de céramique.

Matériaux Fer forgé, aluminium, bois

Dimensions 173 × 215 × 80 cm (sculpture) 353 × 86 × 9,5 cm (socle partie 1) 390 × 79 × 9,5 cm (socle partie 2)

Acquisition 2013

Expositions Wilfrid Almendra, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris , du 30 juil. au 13 sept. 2020

La Dernière Vague. (This is [not] music), La Friche la Belle de Mai, Marseille , du 25 avr. au 09 juin 2013

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris , du 09 oct. au 06 déc. 2008

Enchevêtrement instable de lignes ondoyantes tracées à l’encre auxquelles se surimposent deux plumes de paon, l’œuvre Cuts Across the Land (2008) prend l’aspect mystérieux et abstrait d’une forme inconnue. Ouvert à l’incertitude et à l’étrange, Wilfrid Almendra trouble le réel, déséquilibre, joue sur l’absence de repères et de logique, sur l’impossibilité de saisir le scénario de création. Paradoxalement harmonieux et onirique, le dessin offre de nouvelles voies à l’imagination, comme les infinies « coupures à travers champ » qu’évoque le titre. L’œuvre se révèle au prisme d’une observation attentive : il s’agit d’un autoportrait à 360 degrés, où chaque trait restitue le contour du profil de l’artiste à chaque degré de rotation. À la fois métamorphose de la réalité et métaphore de la création, ce travail subjectif et intime est avant tout un clin d’œil humoristique à la figure versatile de l’artiste. Wilfrid Almendra offre en fin de compte l’image d’un paysage mental inaccessible et des clés pour se construire un imaginaire personnel.

Oriane Poret

Killed in Action (CSH #6, Omega, Richard NEUTRA), 2009 Cuts Across the Land, 2008

Killed in Action (CSH #6, Omega, Richard NEUTRA) est un bas-relief qui assemble différents matériaux recyclés au sein d’une composition géométrique. L’œuvre appartient à une série de dix sculptures dont le modèle est emprunté au plan d’une maison. Fasciné par l’architecture pavillonnaire et l’espace périurbain, l’artiste avait déjà amorcé ses réflexions sur la maison avec New Babylon (2009), un travail évoquant les maisons préfabriquées standardisées. Dans la série Killed in Action, il crée des sculptures murales en reprenant des dessins d’architectes qu’il transforme en motif abstrait. Ces dessins publiés par le magazine américain Art & Architecture appartenaient à un programme de construction de maisons modernes et abordables pour les soldats vétérans. Wilfrid Almendra s’est intéressé à dix projets de maison avortés. En raison de leur nature inaboutie et des soldats morts au combat qui n’ont jamais pu venir s’y établir, ces œuvres suggèrent une certaine mélancolie tout en dénonçant l’utopie architecturale qui a défini le modèle-type de la maison californienne.

Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux

Plumes de paon, encre, papier

Dimensions 65,4 × 78,4 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris , du 09 oct. au 06 déc. 2008

Cuts Across the Land, galerie Bugada & Cargnel, Paris , du 28 fév. au 19 avr.

2008

Matériaux

Tôle galvanisée, plastique, bois, aluminium, mousse expansée

Dimensions 130 × 210 × 38 cm

Acquisition 2013

Expositions

L’intranquillité, CAC Passerelle, Brest , du 05 oct. 2013 au 04 janv. 2014

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris , du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

, 2009

Accrochée verticalement au mur, la sculpture Killed in Action (CSH #21, Richard NEUTRA) se présente sous l’aspect d’un bas-relief et d’un répertoire de formes structurales. Wilfrid Almendra sublime l’art de l’assemblage au moyen de matériaux hétéroclites et d’une démarche de fabrication déroutante. Constituée d’une plaque d’acier noire obtenue par un procédé industriel et d’un ancien grillage de chemin de fer, cette sculpture appartient à la série Killed in Action (Case Study Houses) créée par l’artiste en 2009. Wilfrid Almendra s’est intéressé à un programme architectural lancé par la revue Art & Architecture en 1945 aux États-Unis pour concevoir un ensemble de trente-sept maisons individuelles devant être fonctionnelles, économiques et reproductibles. L’artiste a fait le choix de travailler sur les projets avortés, d’où le titre de la série. La sculpture no 21 ressuscite le projet mystérieux de l’architecte Richard Neutra. Wilfrid Almendra transpose librement les plans d’origine et les matériaux initialement prévus pour construire la maquette du projet. Il déconstruit l’habitat, décortique les masses, réorganise les détails et les matériaux, introduit des concepts personnels pour livrer une vision postmoderne. Il interroge les idéaux modernistes et l’utopie du modèle d’urbanisme pavillonnaire pour « faire du sensible et du poétique avec du brut ».

Oriane Poret

Matériaux

Tôle noire, grillage, acier

Dimensions 124 × 107,2 × 28 cm

Acquisition 2013

Expositions

L’intranquillité, CAC Passerelle, Brest , du 05 oct. 2013 au 04 janv. 2014

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris , du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Killed in Action (Case Study Houses), galerie Bugada & Cargnel, Paris , du 11 déc. 2009 au 13 mars 2010

Killed in Action (CSH #26, KILLINGSWORTH, BRADY, SMITH & Associates), 2009

Killed in Action (2009) fait partie d’une série de dix sculptures murales intitulée Case Study Houses inspirée par un programme de construction américain visant à bâtir des maisons modèles. Ces habitations économiques devaient répondre à la forte demande de logements après la Seconde Guerre mondiale. L’essor du modèle pavillonnaire contribue à définir la forme de ces habitations tout en les éloignant peu à peu du modèle des maisons d’architecte, jugé plus personnel par l’artiste. Wilfrid Almendra propose une réinterprétation de certains de ces projets. À partir de matériaux de récupération, par exemple un morceau d’asphalte directement prélevé sur une route, il reconstitue une structure architecturale composée d’un toit en tôle d’acier posé sur de fins poteaux au bord d’une falaise évoquée par le bord irrégulier du bitume.

Julie Robin

Matériaux

Asphalte, acier, linoleum

Dimensions 91 × 130 × 16 cm

Acquisition 2013

Expositions

Focus Wilfrid Almendra, DRAC Normandie, Caen , du 19 au 30 juin 2017

L’intranquillité, CAC Passerelle, Brest , du 05 oct. 2013 au 04 janv. 2014

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris , du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Killed in Action (Case Study Houses), galerie Bugada & Cargnel, Paris , du 11 déc. 2009 au 13 mars 2010

Date et lieu de naissance : 1977, Allemagne Vit et travaille à Brussels, Belgium

Danai Anesiadou a été formée à la Koninklijke Academie voor Schone Kunsten de Gand (Belgium) et à DasArts à Amsterdam (Pays-Bas).

Ses performances, films et installations sont emprunts de sa culture cinématographique personnelle, de la Nouvelle Vague, en passant par Alejandro Jodorowsky ou Dario Argento. Elle travaille le genre cinématographique comme source de chimères, de croyances et d’attentes toujours déçues par rapport au monde. Son attention se porte également sur la valeur des matières plutôt que sur les matières mêmes, sur la forme et l’informe, érigeant ce dernier au rang de véritable médium de création.

Vassilis, 2015

Vassilis est un condensé de résistance à l’adversité. Avec des sacs en plastique servant à compresser des effets personnels sous vide, Danai Anesiadou a créé une série d’objets situés entre cadavre exquis et ready-made. Vassilis est l’une de ces sculptures où se rencontrent pochette de tabac à rouler, carré de soie ou encore bas-reliefs reproduits sur papier. Par effet de métonymie, elle donne à voir la vie quotidienne d’un ami de l’artiste qui a donné son nom à l’œuvre, mais aussi celle de femmes et d’hommes grecs, contée à partir de leurs fonds de poche, qui ont fait le choix de ne pas quitter leur pays malgré les plans d’austérité successifs subis depuis 2008. Vassilis est un reliquat de crise. Elle est le témoignage d’un état de fait, une pétrification de l’invisible richesse que ces personnes gardent avec elles, envers et contre tout. © ADAGP, Paris

Matériaux Plastique, tissu, papier

Dimensions 65 × 50 × 15 cm

Acquisition 2015

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Matthew Angelo Harrison

Date et lieu de naissance : 1989, Détroit, États-Unis

Vit et travaille à Détroit, États-Unis

Matthew Angelo Harrison crée des sculptures qui font dialoguer l’anthropologie et le design industriel. Son travail consiste à combiner des œuvres originales en bois issues des cultures africaine et afro-américaine avec des répliques en résine acrylique qu’il moule à l’aide d’une imprimante 3D. À travers des réalisations teintées par l’histoire du colonialisme, l’artiste cherche à bouleverser la hiérarchie habituelle des objets ainsi qu’à mettre en évidence les aspects problématiques de l’acquisition et de l’exposition de l’art africain dans les musées occidentaux.

Né en 1989 à Detroit dans le Michigan (États-Unis), Matthew Angelo Harrison est diplômé de la School of Art Institute of Chicago (2012). Il vit et travaille actuellement à Detroit.

Dark silhouette: Composition of borrowed inlets, 2018

Matthew Angelo Harrison est un artiste africain-américain dont le travail de sculpture croise anthropologie, science-fiction et design industriel. Sa série Dark Silhouette consiste en l’inclusion d’artefacts africains au sein de blocs de résine transparente, dans lesquels il découpe reliefs et perforations géométriques. Sortis de leur contexte natif et figés dans un milieu étranger, ces artefacts nous rappellent que les musées occidentaux sont remplis d’objets arrachés à leur lieu d’origine par la violence coloniale. Dans le matériau même de cette figure, faite d’un bois issu d’un autre continent, on devine le déracinement, qu’il soit ancien ou récent, et le tiraillement entre les terres d’où l’on vient – parfois ignorées, à l’instar de la provenance exacte de cet objet – et celles auxquelles on finit par appartenir.

Matériaux Résine acrylique, bois

Dimensions 51 × 25,5 × 15,2 cm

Acquisition 2018

Expositions Au-delà. Rituels pour un nouveau monde, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris n du 14 fév. au 07 mai 2023 Berlin Atonal Festival 2021 – Metabolic Rift, Kraftwerk, Berlin (Allemagne), du 23 sept. au 31 oct. 2021

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Meris Angioletti

Date et lieu de naissance : 1977, Bergame, Italie

Vit et travaille à Paris, France

Meris Angioletti mélange divers univers et influences dans son travail, qu’il s’agisse d’installations lumineuses et sonores, de diaporamas ou de photographies. Elle s’inspire autant des premières formes d’abstraction que des sciences cognitives, de la psychologie que des croyances ésotériques. Dans ses œuvres, elle cherche à traduire des processus psychiques parfois encore inexpliqués, par exemple la création d’images mentales, l’intuition ou encore la libre association d’idées. Dans certains de ces travaux, Meris Angioletti s’attarde plus sur la recherche sur le langage, avec du texte présent sous forme de voix, de notes, d’hypertexte, de traductions, de chiffres en mouvement et de souvenirs en dialogue, entre autres.

The

Curious and the Talkers, 2010

The Curious and the Talkers est une installation sonore et lumineuse dont la bande-son diffuse une discussion entre une femme et un homme. Cet échange est ponctué par les commentaires d’un narrateur sur la lumière et les visions à distance, ainsi que par des bruits parasites provenant de voitures, d’oiseaux, etc. Une projection de couleurs RVB (rouge, vert, bleu) dont la superposition crée une lumière blanche accompagne la bande-son. Cette projection sans image évoque la notion de « cinéma élargi » définie par Gene Youngblood dans les années 1970 : il s’agit d’élargir les frontières du cinéma pour participer à une extension de la conscience. La bande-son de l’œuvre diffuse les entretiens entre Meris Angioletti et Ingo Swann, le créateur du remote viewing, technique de vision à distance. L’artiste l’a interviewé pendant ses recherches sur les liens entre la lumière, l’art et la télépathie. Ces entretiens ont donné lieu à des conversations qu’elle s’est efforcée de reconstituer avant de les faire jouer par des comédiens. Quant au narrateur, il évoque les pensées du musicien Thomas Wilfred et de l’architecte Claude Bragdon, fondateurs de l’Art Institute of Light à New York, un lieu expérimental dédié à la lumière.

Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux Vidéoprojection, son, découpes théatrâles, gélatines colorées (RVB) Dimensions 16 minutes Acquisition 2013

Expositions

Meris Angioletti, FRAC Champagne-Ardenne, Reims , du 14 oct. au 23 déc. 2016

Coded transmission, galerie Schleicher+Lange, Berlin (Allemagne), du 28 avr. au 26 mai 2012

Meris Angioletti, La Galerie – Centre d’art contemporain, Noisy-Le-Sec , du 17 sept. au 19 nov. 2011

21x21 - 21 artisti per il 21° seccolo, Fondation Sandretto Re Rebaudengo, Turin (Italie), du 24 mars au 05 sept. 2010

Date et lieu de naissance : 1981, Paris, France

Vit et travaille à Paris, France

À mi-chemin entre design graphique et arts plastiques, le travail de Xavier Antin vise à mettre en lumière et à questionner les conditions ainsi que les chaînes de production et de reproduction des objets. Son œuvre engage une réflexion sur la manière dont les technologies modernes déterminent nos systèmes de croyance.

Né à Paris (France) en 1981, Xavier Antin a étudié le design graphique à l’École nationale supérieure des Arts

Décoratifs de Paris et au Royal College of Art de Londres (Royaume-Uni). Il a travaillé comme graphiste indépendant avant d’évoluer progressivement vers une pratique plastique qui reste néanmoins empreinte des questions de design et de production technique. Xavier Antin vit et travaille actuellement à Paris.

Five Conversations, 2012

Ces cinq cubes opèrent un détournement malicieux de plusieurs icônes du design moderne : le « cube Thonet » reprend notamment un fauteuil en cannage de Marcel Breuer, pionnier allemand du design au Bauhaus dans les années 1930. Chaque cube est fabriqué industriellement avec des matériaux d’une très grande technicité, par exemple en mousse polyuréthane réservée à la fabrication des planches de surf, mais ici, les matériaux se libèrent de la fonction à laquelle ils sont habituellement réservés pour devenir des avatars presque abstraits, des supports de conversation comme le suggère le titre de l’œuvre. Xavier Antin se revendique de l’héritage de William Morris, l’un des fondateurs du mouvement Arts & Crafts né en Angleterre à la fin du XIX e siècle dont l’une des ambitions était d’amener l’art et la beauté au peuple par le biais du design et de la décoration. L’artiste dépasse néanmoins cette filiation en interrogeant les technologies modernes et en posant une question pour lui essentielle, celle de la « réappropriation des moyens de production ».

Marianne Tricoire

Matériaux Bois, cannage, drap, caoutchouc, mousse polyuréthane, résine polyester, vernis, grille d’aération, verre, colle UV

Dimensions 38 × 38 × 38 cm (cubes) 24 × 16 cm (publications)

Acquisition 2013

Expositions POP UP Truck, Lafayette, Paris , du 03 au 04 juin 2016 Tu nais, Tuning, Tu meurs (9e Biennale Internationale Design Saint-Étienne), Musée d’Art et d’Industrie, Saint-Étienne , du 12 mars au 15 juin 2015 La Dernière Vague. (This is [not] music), La Friche la Belle de Mai, Marseille , du 25 avr. au 09 juin 2013

Date et lieu de naissance : 1974, Catania, Italie

Vit et travaille à Londres, England

À la croisée de la science et de l’art, le travail de l’artiste italien Salvatore Arancio est mu par une attention permanente à la portée et à la signification des images. Il utilise de nombreux médiums, notamment la photographie, l’animation, la gravure, le collage et la céramique, pour explorer l’état intermédiaire entre le réel et la fiction afin de remettre en question les concepts conventionnels de beauté et de sublime. Inspirée par la nature, le psychédélisme et la mythologie, sa pratique est guidée par la notion d’ambiguïté. Pour se libérer de l’excès technique qui accompagne la photographie, Salvatore Arancio a commencé à s’intéresser à la céramique en 2011 en s’immergeant pleinement dans le plaisir de la texture et de la matérialité.   Né en 1974 à Catane (Italie), Salvatore Arancio est titulaire d’un master de photographie du Royal College of Art de Londres. Il vit et travaille à Londres.

Le grand rappel de l’aiguille du roc, 2011

De la cordillère des Andes aux sommets de Chamonix, Salvatore Arancio revisite l’imagerie scientifique à travers le prisme d’une interprétation poétique et visionnaire de la nature. Inspiré par l’illustration des études géologiques du XIX e siècle, l’artiste extraie et manipule numériquement diverses images trouvées en noir et blanc pour créer plusieurs paysages dans une veine romantique qui rappelle les tableaux de l’Allemand Caspar David Friedrich (1774-1840). Ces visions épiques et sublimes interrogent les notions d’ordre et de chaos tout en suggérant l’impuissance de l’homme face à la nature. Dans ces réflexions sur les phénomènes naturels et le monde minéral, Salvatore Arancio instaure une géographie étrange mais cohérente dont l’être humain est presque totalement absent. À la fois évocatrices et inquiétantes, ces images rompent l’expérience familière du spectateur pour proposer un cadre inconnu et grandiose peuplé d’ombres et de rocs.

Oriane Poret

Matériaux Papier, encre

Dimensions 29 × 20 cm (œuvre) 35 × 26 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2017

Expositions

An Arrangement of the Materials Ejected, Spacex, Exeter (Royaume-Uni), du 01 oct. au 26 nov. 2011

Shasta, Federica Schiavo Gallery, Rome (Italie), du 18 fév. au 31 mars 2011

De la cordillère des Andes aux sommets de Chamonix, Salvatore Arancio revisite l’imagerie scientifique à travers le prisme d’une interprétation poétique et visionnaire de la nature. Inspiré par l’illustration des études géologiques du XIX e siècle, l’artiste extraie et manipule numériquement diverses images trouvées en noir et blanc pour créer plusieurs paysages dans une veine romantique qui rappelle les tableaux de l’Allemand Caspar David Friedrich (1774-1840). Ces visions épiques et sublimes interrogent les notions d’ordre et de chaos tout en suggérant l’impuissance de l’homme face à la nature. Dans ces réflexions sur les phénomènes naturels et le monde minéral, Salvatore Arancio instaure une géographie étrange mais cohérente dont l’être humain est presque totalement absent. À la fois évocatrices et inquiétantes, ces images rompent l’expérience familière du spectateur pour proposer un cadre inconnu et grandiose peuplé d’ombres et de rocs.

Oriane Poret

Grotte maniériste, forêt pétrifiée ou éclosion fongique, l’œuvre n o 13 de la série Fashioned to a device behind a tree évoque des formes hybrides venues d’un autre monde. Salvatore Arancio utilise la technique traditionnelle de la céramique glaçurée pour créer une image qui fait la part belle aux développements biomorphiques. Traduction de la nature et inspiration de phénomènes géologiques, l’œuvre rappelle la céramique symboliste du XIX e siècle. À la fois inquiétante et séduisante, à la lisière du minéral et du végétal, elle imite le monde naturel et sa capacité à produire des échappatoires pour les esprits emprisonnés dans le monde moderne régi par la technologie. L’idée est sublimée par une performance durant laquelle l’artiste place la tête à l’intérieur de la céramique. Il engage ainsi une nouvelle relation avec le spectateur, abolit la temporalité et déconstruit la perception pour livrer une vision hallucinatoire d’un monde libéré de la démesure technologique.

Poret

Matériaux Encre, papier imprimé

Dimensions 29 × 20 cm (œuvre) 35 × 26 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2017

Expositions An Arrangement of the Materials Ejected, Spacex, Exeter (Royaume-Uni), du 01 oct. au 26 nov. 2011

Shasta, Federica Schiavo Gallery, Rome (Italie), du 18 fév. au 31 mars 2011

Matériaux Céramique émaillée

Dimensions 55 × 43 cm

Acquisition 2017

Expositions Fashioned to a Device behind a Tree, Camden Arts Centre (Royaume-Uni), du 15 nov. au 15 déc. 2015

Fashioned to a device behind a tree #13, 2015

Amas compact, homogène et bicolore, la forme invertébrée de Nanou 2 trouble et dérange. Hybridation au croisement du naturel et de l’artificiel, du minéral et du végétal, l’œuvre brouille la frontière entre fantastique et réalité. Salvatore Arancio engage une relation avec le spectateur par le biais d’une séduction visuelle qui doit l’amener sur un terrain inconnu et miné de symboles, à la lisière du biomorphisme et de l’alchimie. La réalité physique de l’argile, telle un liquide pétrifié, est visible dans les surfaces molles et les aspérités de cette sculpture quasi organique. Inspiré par les phénomènes géologiques de coulée de lave sur les îles d’Hawaï, Salvatore Arancio reprend la technique traditionnelle de la céramique glaçurée. L’argile est modelée et recouverte d’un enduit vitrifiable avant d’être soumise à plusieurs étapes de cuisson. Avec Nanou 2, l’artiste propose une vision contemporaine fantasmagorique et une expérience presque hallucinatoire.

Dimensions 28 × 51 cm

Acquisition 2017

Expositions Fashioned to a Device behind a Tree, Camden Arts Centre (Royaume-Uni), du 15 nov. au 15 déc. 2015

Matériaux Céramique émaillée

Date et lieu de naissance : 1955, Crest, France

Vit et travaille à Paris, France

Pierre Ardouvin s’exprime à travers plusieurs médiums, mais il est surtout reconnu pour ses installations. Elles se composent souvent d’objets prosaïques qu’il détourne pour nous inviter à porter un regard nouveau et plus poétique sur eux. Il s’inscrit à ce titre dans l’héritage du mouvement dada et des ready-mades de Marcel Duchamp. La culture populaire est également une source d’inspiration pour cet artiste fasciné par ses effets visuels et sonores ainsi que par le sentiment d’éphémère qui s’en dégage. Il réinterprète notre rapport à la scène, au spectacle et à l’illusion avec des mises en scène qui dévoilent une représentation complexe du monde entre bonheur, nostalgie et désillusion.

Animal, 2000

Animal est une œuvre d’abord réalisée sur papier qui a ensuite été marouflée, c’est-àdire collée, sur un châssis entoilé. Ce geste n’est pas anodin au regard de la technique de graffiti utilisée par l’artiste, une pratique encore considérée comme de la délinquance au début des années 2000, date de création de cette œuvre. Sa transposition du papier, support fragile et prosaïque, à la toile, support des grands tableaux par excellence, lui accorde une place dans l’histoire de l’art. Le mot « Animal » y est simplement écrit en lettres majuscules. La peinture a coulé et les lettres semblent dégouliner de sang. L’œuvre dénonce la violence perpétrée à l’encontre des animaux par l’être humain. Le titre est à double lecture : l’animal désigne à la fois les espèces que nous faisons disparaître, mais dans un sens métaphorique, l’artiste nous interpelle avec ce mot, devenu insulte, pour nous faire prendre conscience de notre comportement.

Justine Grethen

Matériaux Peinture à la bombe, papier marouflé

Dimensions 220 × 150 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris , du 09 oct. au 06 déc. 2008

Cette aquarelle issue de la série Melancolia représente un plongeoir installé au milieu des nuages dans le ciel. Empreinte d’une poésie absurde, cette association insolite est héritée du mouvement dada et du surréalisme. Elle transcrit des expressions de la joie comme « être sur un petit nuage » ou « nager dans le bonheur ». Aucun personnage n’occupe cette composition, comme si nous nous situions juste avant ou après ce saut que nous pouvons seulement imaginer. Conçue en tant qu’œuvre propre, cette aquarelle a donné à Pierre Ardouvin l’idée d’une installation, pour laquelle il a réalisé de vraies esquisses préparatoires intitulées Le pays léger (2005), dont l’atmosphère diffère grandement du monde onirique représenté sur le dessin. En contrepoint du titre, le plongeoir y est transposé dans une petite pièce étroite et sombre. Ici, aucun nuage sur lequel rebondir : le plongeur atterrit dans un fond d’eau sale qui rappelle les égouts.

Justine Grethen

Melancolia, 2004

Melancolia est une série d’aquarelles peintes par Pierre Ardouvin en 2004. Le titre fait référence à la gravure d’Albrecht Dürer qui a canonisé la représentation de la Mélancolie en tant qu’allégorie. Toutes les aquarelles de cette série présentent des juxtapositions d’objets poétiques, mais également ironiques et nostalgiques. Dans cette œuvre, une tête est attaquée par un essaim d’abeilles. Le visage est invisible, caché par les insectes et tuméfié par leurs piqûres. Au milieu des lavis ocre, on distingue à peine une bouche blanche qui se tord de douleur. La tête osseuse et les insectes volants sont une réminiscence du motif de la vanité en vogue dans les natures mortes du XVII e siècle, un genre inspirant la modestie au spectateur humain, condamné à mourir, devant la nature qui triomphera toujours. Les abeilles, qui n’attaquent que si elles sont attaquées, font ici office de mise en garde quant à notre comportement envers les animaux. Justine Grethen

Matériaux Papier

Dimensions 70 × 100 cm (œuvre) 73 × 103 × 3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris du 01 au 29 oct. 2005, Chhttt… le merveilleux dans l’art contemporain (2e volet)

CRAC Alsace, Altkirch , du 08 fév. au 10 mai 2009

La pêche à la truite, Centre d’Art le LAIT, Albi , du 02 avr. au 05 juin 2005

Matériaux Papier

Dimensions 70 × 100 cm (œuvre) 73 × 103 × 3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris du 01 au 29 oct. 2005

La pêche à la truite, Centre d’Art le LAIT, Albi , du 02 avr. au 05 juin 2005

Le sommeil, 2005

Le sommeil (2005) est une aquarelle sur papier, médium que Pierre Ardouvin a beaucoup expérimenté. Il y représente seulement la tête et les pieds d’un personnage de profil allongé sur le dos. Le titre nous indique qu’il dort, mais son corps est-il recouvert ou a-t-il disparu ? L’artiste remet en question notre idée de la feuille blanche recouverte par le dessin en inversant les rôles. Il nous laisse ainsi le soin d’imaginer ce corps qui nous est caché, rappel du jeu du cadavre exquis inventé par les surréalistes. L’œuvre suscite toutefois un sentiment de malaise, cette tête et ces pieds sans tronc évoquant un univers morbide où le vide blanc deviendrait un linceul. Parfaitement immobile, figé, les yeux fermés, ce personnage serait-il parti vers le grand sommeil dont il ne se réveillera jamais ?

Justine Grethen

Ruisseau, 2005

Réalisée à partir de matériaux industriels réinvestis, l’installation Ruisseau reconstitue l’idée générale d’un paysage. Composé de bacs en plastique noir que l’on trouve dans le commerce pour agrémenter les jardins et de caisses en aggloméré qui font office de socles sculpturaux, ce cours d’eau en circuit fermé opère un retour artificiel à la nature. Pierre Ardouvin souligne ici la contradiction et le désenchantement entre l’image d’un monde merveilleux et les matériaux issus de notre réalité contemporaine. © ADAGP, Paris

Matériaux Papier

Dimensions 100 × 74 cm (œuvre) 98,3 × 128,3 × 3,3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

Amnésie, galerie Chez Valentin, Paris , du 14 janv. au 11 mars 2006

Matériaux Rochers artificiels en plastique, bois, pompe à eau

Dimensions 80 × 720 × 130 cm

Acquisition 2013

Expositions Tout est affaire de décor, MAC VAL, Vitry-sur-seine , du 16 avr. au 04 sept. 2016

La tempête, Centre de Création Contemporaine Olivier Debré, Tours , du 17 juin au 04 sept. 2011

Oh quel beau débit que le déni de l’eau, Centre d’art contemporain de Meymac, Meymac , du 07 mars au 19 juin 2009

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris , du 27 oct. au 09 déc. 2006

Amnésie, galerie Chez Valentin, Paris , du 14 janv. au 11 mars 2006

Au théâtre ce soir (2006) est le titre d’une émission proposant des captations de pièces de théâtre diffusée à la télévision française de 1966 à 1986. Pierre Ardouvin nous replonge dans l’ambiance nostalgique d’une soirée familiale où le médium populaire diffuse la culture savante. Cette dichotomie se ressent dans les détails de l’installation : les rideaux de velours rouge retenus par de la passementerie évoquent les grands théâtres parisiens, mais le manque d’espace dans la salle et les murs en bois nous rappellent que le spectacle n’est qu’une illusion. C’est ce que le spectateur est invité à découvrir en prenant place dans ce théâtre. Après un temps d’hésitation devant cette œuvre qui questionne son statut, il se décide à entrer dans le théâtre et à porter un regard neuf sur la réalité qu’il vient de quitter. Passé de l’autre côté de la barrière, il découvre la vie de l’exposition du point de vue d’une œuvre.

Justine Grethen

L’abri / Le vent nous portera, 2007

L’abri / Le vent nous portera est une aquarelle réalisée par Pierre Ardouvin en 2004. Elle lui a servi d’esquisse pour préparer son installation L’abri (le vent nous portera). Le dessin est une pratique essentielle dans la production de l’artiste, que ce soit pour l’étude d’un projet ou comme œuvre en soi. « Pour moi, le dessin est un moyen au départ de noter les idées, de visualiser des projets », expliquet-il. « Ça peut aller bien au-delà du dessin de projet, de recherche, à un dessin plus automatique. » Le sous-titre inscrit sur le dessin est le titre d’une chanson du groupe Noir Désir. Pierre Ardouvin associe fréquemment la musique populaire à son œuvre. Cette chanson évoque le passage du temps contre lequel l’abri pourrait offrir un refuge, les bulles d’une enfance intemporelle s’y échappant toujours. La nostalgie, thème très présent chez l’artiste, confine à la mélancolie devant cet abri dont on ne sait pas s’il est assez solide pour ne pas être emporté par le vent.

Justine Grethen

Matériaux Bois, velours, moquette, fauteuils, éclairage sur applique

Dimensions 555 × 525 × 305 cm

Acquisition 2013

Expositions L’Atelier, Le quadrilatère, Beauvais , du 02 fév. au 01 mars 2018

Tout est affaire de décor, MAC VAL, Vitry-sur-seine , du 16 avr. au 04 sept. 2016

De leur temps, 10 e anniversaire du Prix Marcel Duchamp , Musée d’art

Moderne et contemporain de Strasbourg, Strasbourg (Fr.), du 05 nov. 2010 au 28 fév. 2011

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris , du 13 sept. au 03 nov. 2007

Art Statement, Art Basel, Bâle (Suisse), du 14 au 18 juin 2006

Matériaux Papier

Dimensions 21 × 29,7 cm (œuvre) 33 × 36,5 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013 Expositions

L’abri (le vent nous portera), 2007

L’abri (le vent nous portera) est une installation composée d’un cabanon de jardin en bois posé sur son toit qui produit des bulles de savon. Pierre Ardouvin rend ici hommage à Marcel Duchamp et à ses ready-mades qui remettaient en question le statut de l’œuvre d’art au début du XX e siècle. Le cabanon en bois est un objet prosaïque de la vie quotidienne, mais aussi une source de trésors pour les enfants qui jouent dans le jardin. Le regard enfantin retourne le cabanon et le transforme en générateur de bulles. Les baraques et les bulles évoquent aussi le monde de la fête foraine que Pierre Ardouvin affectionne pour l’imaginaire du divertissement éphémère qu’il convoque. L’équilibre de l’objet est précaire et il pourrait basculer à tout moment… Avec la pointe du toit positionnée sur le sol et les bulles qui s’écoulent à la surface, on peut aussi se demander si ce cabanon ne serait pas plutôt en train de sombrer.

Justine Grethen

Matériaux

Bois, machine à bulle, ventilateur

Dimensions 230 × 230 × 180 cm

Acquisition 2013

Expositions

POP UP Truck, Lafayette, Paris , du 03 au 04 juin 2016

Histoires sans sorcière, La Maison de La vache qui rit, Lons-le-Saunier , du 21 sept. 2014 au 08 mars 2015

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris , du 09 oct. au 06 déc. 2008

I’ll be your mirror, Zoo Galerie, Nantes , du 12 janv. au 16 fév. 2008

French Art Today : Marcel Duchamp Prize, NMOCA – Musée national d’art contemporain, Séoul (Corée du sud), du 25 juin au 16 nov. 2011

Date et lieu de naissance : 1972, Lyon, France

Vit et travaille à Lyon, France

Pierre-Olivier Arnaud ne se considère pas comme un photographe, mais utilise la photographie comme un médium dans son œuvre. Sa démarche repose sur la collecte d’images dans la rue et dans la presse qu’il retravaille ensuite, découpe, agence, reprend en photo, agrandit, désature, etc. De ces multiples traitements naissent de nouveaux ensembles d’images que l’artiste fait entrer en résonance. Sa réflexion se concentre généralement sur la nature même de l’image ainsi que sur ses moyens de production, de diffusion et de consommation.

Né en 1972 à Lyon (France) où il vit et travaille, Pierre-Olivier Arnaud a été diplômé de l’École régionale des beaux-arts de Saint-Étienne en 1996.

Sans titre (OPE), 2007

Sans titre (OPE) est une austère pile de photocopies A4 posée au sol, sans-façon. Sur le papier blanc se détachent trois grandes lettres noires : OPE. Le mot incomplet s’offre comme une énigme, le fragment d’un texte que nous ne connaîtrons pas. Il s’agit en fait d’un élément de réel transformé par l’artiste, d’un extrait de texte qu’il nous redonne à voir sous forme écrite plutôt qu’en photographie, pour en conserver le mystère. Autorisant toutes les interprétations, il nous permet de projeter sur lui ce que nous avons à l’esprit : un espoir amputé (HOPE), une marque de voitures abrégée (OPEL), ou en écho au terme d’architecture (OPE), un trou dans une structure destiné à recevoir un élément de soutien. Un objet ouvert, donc.

Matériaux Papier, encre Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013 Expositions

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris , du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris , du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Nouveaux Horizons II, galerie Art:Concept, Paris , du 14 déc. 2007 au 19 janv. 2008

The Preview was Tomorrow, 2007

Ce quadriptyque se compose d’un polaroïd et de trois posters. Inspiré par l’histoire du monochrome, Pierre-Olivier Arnaud n’utilise que la couleur grise dont il exploite l’infinité de nuances. En passant du positif au négatif, les deux pièces centrales avec les palmiers opèrent la transition entre le noir et la surexposition. Après plusieurs opérations qualifiées de « désublimation », l’image se délave jusqu’à la dissolution du motif, qui semble quasi fantomatique. Le sujet devient alors prétexte à une réflexion plus vaste sur le statut de l’image, sur ce qu’elle a d’éphémère et d’invisible. Dans la lignée de Walter Benjamin, The Preview was Tomorrow questionne la dépréciation de l’œuvre qui découle de sa reproductibilité technique. Par ailleurs, le titre entretient le spectateur dans un flou spatiotemporel en jouant sur l’anachronisme, l’avant-première (the preview) étant déjà passée (was) alors qu’elle se tiendra demain (tomorrow).

Matériaux Tirage offset

Dimensions

Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris , du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010 Jumelage Berlin – Paris , du 09 au 18 janv. 2009

Nouveaux Horizons II, galerie Art:Concept, Paris , du 14 déc. 2007 au 19 janv. 2008

1943 – 2019

Vit et travaille à New York, États-Unis

L’artiste américaine, qui a adopté un pseudonyme masculin dès ses débuts, produit un travail conceptuel à partir de médias divers. Ses photographies, arrangements sculpturaux, vidéos, pièces sonores et installations regroupent des objets et des images qui s’inscrivent souvent dans l’imaginaire collectif : des photographies de personnages publics trouvées dans la presse qui, copiées sans cesse, se parent d’une vie neuve, des objets de tous les jours, des détritus trouvés dans des magasins d’occasion qu’elle intègre à ses installations faites de ready-mades, de ballons usés, de marbre et de sable. Ses appropriations font appel à la culture pop, aux romans de gare, aux magazines pornographiques, aux livres de psychologie populaire, aux instantanés de paparazzis, et se réfèrent parfois à l’histoire de l’art. Le corps humain, la sexualité, le pouvoir et la violence sont des enjeux clés dans son œuvre, tout comme l’état actuel des choses et des êtres, ou encore la frontière ténue qui sépare la sphère privée de la sphère publique.

Toilet, 2013

L’urinoir connaît une étrange postérité en la sculpture Toilet (2013) de Lutz Bacher. Au canonique ready-made, l’artiste soustrait le flacon émaillé pour n’en conserver que la forme et la souillure. Maculés de poussière et de crasse, ces waters en caoutchouc aux teintes de lave siéraient plutôt à des lieux de malaisance. Si Lutz Bacher salue ici l’héritage duchampien, elle marque aussi sa distance avec le maître en la matière : habile dans le travail plastique des identités sexuelles et de genre, elle engage par ce Toilet unisexe une sédition avec le masculin neutre de l’histoire de l’art occidental. L’artiste prend également Fontaine à rebours en proposant son propre simulacre, artefact hostile à tout usage fonctionnel. L’usage de ce motif vernaculaire illustre bien sa pratique, qui a fait des mondes familiers un répertoire de motifs pour son travail plastique.

Matériaux Caoutchouc, poussière

Dimensions 34,3 × 44,5 × 35,6 cm Acquisition 2015 Expositions

Date et lieu de naissance : 1984, Lviv, Ukraine Vit et travaille à New York, États-Unis

À la croisée des médiums, Olga Balema élabore un langage sculpté « semi-abstrait » qui interroge les frontières de l’humain en mimant les cycles régénérateurs du corps et les processus de communication entre les êtres mus par une géopolitique du désir. Ses formes anthropomorphes et déliquescentes sont autant d’appels à créer des liens entre extériorité et intériorité, engageant physiquement le visiteur dans des environnements narratifs elliptiques. Très sensible à la littérature, l’artiste travaille également la matérialité des mots et leur perte de sens dans une tonalité ambigüe, à la fois légère et entropique.

Née en 1984 à Lviv (Ukraine), Olga Balema est diplômée en sculpture de l’université d’Iowa (États-Unis) et possède un Master en nouveaux médias de l’université de Californie de Los Angeles. Son travail a été récompensé par le prix Pollock-Krasner en 2017 et en 2021. Elle vit actuellement à New York.

Notes from the Capital, 2016

Olga Balema propose des anatomies fictives, métaphores de la porosité entre les environnements et les corps, qui s’habitent mutuellement. L’artiste conçoit une sculpture pseudo-organique qui hésite entre les deux et les trois dimensions. Du squelette métallique de Notes from the Capital pend une chair en haillons, dont la matière membranaire évoque autant les tissus qui composent le corps que ceux qui le vêtent. L’enveloppe décharnée semble se vider de sa substance, tandis que, encore gonflé de la sienne, l’étrange gisant de Become a Stranger to Yourself s’anime de mutations autonomes. Masses et images évocatrices y flottent librement, et le fer y rouille, troublant l’eau d’un orange sanguin. Olga Balema invite à percer le corps du regard pour découvrir, comme dans cette poche hospitalière, ce qui le constitue et le contamine.

Matériaux Latex, fer, tissu, laine

Dimensions 198,1 × 48,3 × 94 cm

Acquisition 2017 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Prémio Paulo Cunha E Silva, Galeria Municipal do Porto, Porto (Portugal), du 09 juin au 19 août 2018

Olga Balema propose des anatomies fictives, métaphores de la porosité entre les environnements et les corps, qui s’habitent mutuellement. L’artiste conçoit une sculpture pseudo-organique qui hésite entre les deux et les trois dimensions. Du squelette métallique de Notes from the Capital pend une chair en haillons, dont la matière membranaire évoque autant les tissus qui composent le corps que ceux qui le vêtent. L’enveloppe décharnée semble se vider de sa substance, tandis que, encore gonflé de la sienne, l’étrange gisant de Become a Stranger to Yourself s’anime de mutations autonomes. Masses et images évocatrices y ottent librement, et le fer y rouille, troublant l’eau d’un orange sanguin. Olga Balema invite à percer le corps du regard pour découvrir, comme dans cette poche hospitalière, ce qui le constitue et le contamine. Become a Stranger to Yourself, 2017

Matériaux PVC, silicone, photographies, eau, fer, tissus, latex

Dimensions 7,6 × 139,7 × 76,2 cm

Acquisition 2017

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1978, Annecy, France

Vit et travaille à New York, États-Unis

Nourrie par la science, la musique et la technologie, l’œuvre de l’artiste français Davide Balula oscille entre empirisme et ludisme. L’intérêt qu’il porte aux lois de la physique, de la chimie et aux nouvelles technologies participe d’un même questionnement sur les limites de la perception et de l’imagination. Sa pratique multisensorielle et pluridisciplinaire est constituée d’expérimentations diverses et de rencontres fortuites qui viennent remettre en question le passage du temps.

Né en 1978 à Annecy (France), Davide Balula a étudié la musique contemporaine au conservatoire d’Annecy et les arts plastiques à l’École supérieure d’art Annecy Alpes avant de poursuivre sa formation à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il vit et travaille à New York.

360 Transparent, 2006

360 Transparent est une installation composée de divers instruments et amplificateurs, évoquant ainsi une scène de concert. Les objets sont en place, prêts à être utilisés ; tout est branché et raccordé. L’installation est accompagnée d’une musique d’une heure vingt qui tourne en boucle. À travers ce dispositif, l’installation rappelle une sorte de concert fantôme. Chaque morceau a été composé par Davide Balula pour évoquer une œuvre d’art. 360 Transparent serait ainsi une exposition, sans que les pièces ne soient matériellement présentes. Elles sont simplement évoquées à travers la musique. Dans cette installation, la musique sert à représenter œuvres et permet de perpétuer leur mémoire. On retrouve ici l’intérêt de l’artiste pour le travail du son et des technologies, et le questionnement sur les archives et les souvenirs.

Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux Guitare électrique, amplificateur, tuner, câbles, pied de micro, porteguitare, chaise

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris , du 13 sept. au 03 nov. 2007

The Wooden Pause appartient à la série Static Power qui interroge le potentiel de l’œuvre d’art. Cette sculpture met en scène une caisse de transport en bois remplie de morceaux de polyester animés par des mouvements aléatoires induits par un système électronique. Davide Balula surprend le spectateur en le plaçant face à une œuvre qui, comme si elle était restée trop longtemps en caisse, devenait vivante et autonome.

Buried Painting (Room II, Trapdoor I, Palazzo Cavour, Torino), 2014–15 Static Power Series: The Wooden Pause, 2007

Davide Balula recueille, collecte et organise les indices de mémoire. En réactivant le dispositif d’enregistrement qu’il avait inauguré à la galerie Frank Elbaz en 2012, il a réalisé de nouveaux Buried Paintings au Palazzo Cavour à Turin en 2015. Le diptyque éponyme, monté sur un unique châssis, s’est teinté des tons de son incubation. La terre est amoncelée sous un parquet doté de trappes, puis Davide Balula y enfouit des toiles en lin pendant plusieurs semaines. Exhumées, leur surface accuse les infimes mouvements de la vie souterraine. Par cette forme de catabase puis d’anabase, l’artiste procède, selon ses propres mots, à des « prélèvements », à un « archivage permanent » de ce que la nature dérobe à l’œil. La série des Buried Paintings constitue ainsi une « forme de photographie », pour reprendre les termes de Marc Lenot, sauf qu’ici, c’est au noir, et non à la lumière, qu’est exposée cette surface plane qui se révèle en chambre claire.

Matériaux Caisse de transport en bois, polyester, système électrique

Dimensions 90 × 130 × 90 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris , du 13 sept. au 03 nov. 2013

L’Abri, galerie Michel Journiac, Paris , du 04 au 13 avr. 2013

De la place pour le sable, galerie Frank Elbaz, Paris , du 05 juin au 28 juil.

2007

Matériaux

Particules de terre, toile

Dimensions 95 × 170 cm

Acquisition 2014

Expositions Eugène Leroy, MUba - Musée des beaux-arts Eugène Leroy, Tourcoing , du 28 avr. au 02 oct. 2022

Cosmogonies, MAMAC de Nice, Nice , du 09 juin au 19 sept. 2018

Shit & Die, Palazzo Cavour, Turin (Italie), du 06 nov. 2014 au 11 janv. 2015

La sculpture Evaporating Water (Floating Puddle Swing) résulte de l’assemblage de trois matériaux : de l’eau déposée avec parcimonie sur une planche en bois suspendue à deux grands morceaux de ficelle. Inspiré par les phénomènes naturels, Davide Balula interroge ici la notion d’espace et de gravité. La planche enduite d’un revêtement imperméable retient de petites flaques d’eau à sa surface. Celles-ci se meuvent aléatoirement au gré des courants d’air et des passages près de la planche qui oscille à la façon d’une balançoire. Davide Balula conjugue le solide et le liquide dans un dialogue poétique qui confère à l’eau des propriétés vivantes. D’apparence formelle simple, l’œuvre est le fruit d’un geste artistique complexe qui cherche à reproduire visuellement le processus d’évaporation de l’eau.

Poret Evaporating Water (Floating Puddle Swing), 2016

Matériaux Bois, eau, ficelle

Dimensions

Dimensions variables

Acquisition 2016

Expositions Objet de tendresse, galerie Michel Journiac, Paris , du 05 avr. au 17 avr. 2018 Broken Things Float Faster, Galerie François Ghebaly, Los Angeles (États-Unis), du 16 sept. au 29 oct. 2016

Date et lieu de naissance : 1972, Saint-Cloud, France

Vit et travaille à Paris, France

Éric Baudart a d’abord centré sa pratique sur la photographie avant de l’étendre à la sculpture, à l’installation et à la vidéo. Ses œuvres ont pour sujet l’attention qu’il porte à la matière : celle d’objets du quotidien qu’il détourne (éléments naturels, nourriture) et de matériaux qu’il utilise dans ses expérimentations techniques (travail de la résine). Pour en renouveler notre perception, il zoome, joue avec les échelles et utilise parfois l’objet directement à la manière des ready-mades de Marcel Duchamp qui interrogent le statut de l’œuvre d’art.

Star Steak, 2004

Sans équivoque et avec humour, la photographie Star Steak d’Éric Baudart présente un steak aux mensurations gigantesques. L’artiste a scanné et agrandi ce morceau de viande hachée pour nous en montrer les détails. La photographie attire notre attention sur cet aliment populaire très consommé et nous invite ainsi à considérer ce que l’on côtoie sans y prêter vraiment attention. La taille hors normes de ce steak et ce qu’elle en révèle lui confèrent une dimension artistique. Le focus sur la texture et la partie floutée qui indique les restes de congélation donnent un aspect pictural au sujet. Ce morceau de viande pourrait être un détournement contemporain de la nature morte, un memento mori (« Souviens-toi que tu vas mourir ») nous rappelant crûment à notre propre mortalité et à la fragilité de la chair. Camille Philippon

Dimensions 286 × 181 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris du 01 au 29 oct. 2005

Matériaux Diasec, photographie contrecollée, aluminium

Issu d’une technique d’assemblage particulière, Cubicron est une sculpture composée d’une matière inattendue : des spaghettis soigneusement imbriqués qui s’entrecroisent pour former un cube. Cette étonnante réalisation l’est d’autant plus qu’il s’agit d’un aliment que nous connaissons tous. L’œuvre qui joue sur l’accumulation et la répétition est présentée dans un écrin de verre également cubique qui reprend les codes classiques de la présentation. Cette monstration invite à s’approcher pour en discerner les détails et identifier son matériau. Ici, Éric Baudart se concentre sur les propriétés et la structure physique des pâtes. En les éloignant de leur forme usuelle, il nous incite à reconsidérer notre rapport à la matérialité des éléments de notre quotidien, approche perpétuée dans une série de Cubicron faits de sommiers métalliques à ressorts ou de mousses en plastique alvéolaire.

Camille Philippon

On ne reconnaît pas tout de suite l’eau en s’approchant de la matière noire donnée à voir par Black Hole, mais c’est pourtant son écoulement sans fin qui fait l’objet de la vidéo. Invitation à porter un nouveau regard sur cet élément connu de tous, l’œuvre joue avec notre perception à travers le choix des couleurs, des formes et du cadrage. L’artiste propose un temps de prise de conscience dans une nouvelle rencontre avec la banalité du sujet qu’il choisit. Le fait de sortir du simple rapport d’usage permet de se concentrer sur les propriétés physiques de l’eau. Éric Baudart décline cette pratique en nous montrant d’autres facettes de la matière dans ses sculptures en résine (série Cryst) qui feignent l’eau figée. À l’inverse de ce « trou noir », c’est en toute transparence que le rythme incessant du mouvement de l’eau y est interrompu pour mieux révéler une autre dimension du comportement de la matière.

Camille Philippon

Matériaux Pâtes alimentaires, verre

Dimensions 170 × 45 × 45 cm

Acquisition 2013

Expositions

Prix Gruppo Campari, La Maison Rouge - Fondation Antoine de Galbert, Paris , du 17 au 21 oct. 2007

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris , du 27 oct. au 09 déc. 2006

Tight Slider, galerie Chez Valentin, Paris , du 20 mars au 24 avr. 2004

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 3 minutes 18 secondes

Acquisition 2013

Expositions L’Abri, galerie Michel Journiac, Paris , du 04 au 13 avr. 2013

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris , du 09 oct. au 06 déc. 2008

Pétaflops, galerie Chez Valentin, Paris , du 24 mai au 28 juin 2008

Black Hole, 2008

Date et lieu de naissance : 1973, Salt Lake City, États-Unis

Vit et travaille à Paris, France

Éric Baudelaire est diplômé d’un Bachelor of Arts de la Brown University de Providence (États-Unis). En 2012, il a reçu le prix Audi Talents Awards (catégorie Art contemporain) pour son œuvre Enigma of memory: memory of enigma. Le travail d’Éric Baudelaire est remarqué en 2006 lorsque son diptyque photographique The Dreadful Details fait polémique au festival Visa pour l’image de Perpignan. Après une attention portée sur la capacité de la photographie à représenter et à se distancier du réel, Éric Baudelaire s’est intéressé au texte et à l’information en tant que matériaux de ses œuvres, provoquant ainsi une rupture esthétique dans sa pratique. Ainsi, depuis ses premières productions jusqu’à ses travaux les plus récents, que ce soit par l’image ou par le texte, l’artiste élabore une réflexion sur la construction d’images, sur la manipulation de documents et sur leur adaptation ou leur contradiction par rapport au réel.

Après (12 posters), 2017

En 2017, Éric Baudelaire et la commissaire d’exposition Marcella Lista ont, douze jours durant, transformé la Galerie 3 du Centre Pompidou en lieu de projection, forum et espace d’exposition. À rebours des discours politiques et médiatiques tentant d’élucider les attentats du 13 novembre 2015, Éric Baudelaire a réalisé le film lm Also Known As Jihadi, portant sur l’histoire possible d’un homme parti rejoindre le Front al-Nosra en Syrie. Il compose dans celui-ci un récit sur les paysages architecturaux, politiques, sociaux et judiciaires où s’est déroulée cette histoire. Chaque soir, les rencontres organisées exploraient d’autres paradigmes, œuvres canoniques du XX e siècle à l’appui, pour sortir de la sidération de l’après-attentats et des insuffisances explicatives du djihadisme. Éditées à la fin des échanges, les douze affiches présentées dans l’exposition font état de ces réflexions.

A pour Architecture ; C pour Commémorer ; E pour École ; F pour Fukeiron, la théorie du paysage ; H pour Hypnose ; J pour Justice ; L pour artistes en Lutte ; M pour Mouvementimage ; O pour Ô mon pays ! ; P pour Présent/ Passé ; R pour Rendre des comptes ; T pour le Temps presse.

Conception graphique : Jean-Marie Courant & Marie Proyart, Catalogue Général

Matériaux Papier, affiche

Dimensions 121,5 × 82,5 cm (12 exemplaires)

Acquisition 2018 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1985, Ull, Royaume-Uni Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Lucy Beech réalise des films qui se situent souvent entre documentaire et fiction, avec pour sujet les communautés de femmes marginalisées. L’artiste explore la façon dont des contextes tels que la biomédecine, la mort, le bien-être, le diagnostic et la maladie entraînent la construction d’un récit, mettant en exergue le pouvoir et la production de visibilité en rapport avec le corps féminin ainsi que les structures de soin, le bien-être et les économies déployées autour de ces thèmes.

Née en 1985 à Ull (Royaume-Uni), Lucy Beech est diplômée de la Slade School of Fine Art de Londres et d’Open School East à Londres/Margate. Elle vit et travaille à Berlin.

Reproductive Exile, 2018

Reproductive Exile raconte l’histoire fictive d’une femme engagée dans un programme transfrontalier de procréation médicalement assistée. Tout en mettant en évidence le sexisme propre à la recherche biomédicale, ce film monté en boucle se caractérise par le piège d’un périple sans fin révélant la dépendance de la protagoniste envers une constellation complexe de corps féminins invisibles – humains et non humains – qui travaillent, soignent et assurent son parcours reproductif. Ces corps sont invisiblement liés par la production et le partage d’hormones sexuelles animales et humaines essentielles aux technologies de procréation. Le film a été tourné en République tchèque, où l’absence de législation sur la gestation pour autrui offre un panel de possibilités à toutes sortes de parents commanditaires qui se rendent dans ce pays, poussés par les différentes forces sociales, politiques et économiques accompagnant le boom de l’industrie de la fertilité. L’histoire se déroule dans une clinique privée internationale fictive construite sur le site d’un ancien sanatorium public. La protagoniste y fait la connaissance d’Eve (abréviation d’Evatar), une représentation en 3D du système de reproduction féminin.

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 29 minutes 50 secondes

Acquisition 2019

Expositions

Biennale de Prague: In the Matter of Art, Prague City Gallery, Prague (République tchèque), du 21 juil. au 20 sept. 2020

Lucy Beech, Video Art At Midnight, Berlin (Allemagne), le 14 juin 2019

Lucy Beech, Vdrome, du 02 au 17 sept. 2019

Family Fictions, Kunsthal Extra City, Anvers (Belgium), du 14 sept. au 08 déc. 2019

Reproductive Exile, Tramway, Glasgow (Écosse), du 01 déc. 2018 au 10 fév. 2019

Hyper Stimulation, Bexhill on Sea and Tramway, Glasgow (Écosse), du 15 sept. au 02 déc. 2018

Le centre ne peut tenir, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise

Galeries Lafayette, Paris , du 20 juin au 09 sept. 2018

Date et lieu de naissance : 1975, Danemark

Vit et travaille à Copenhague, Danemark et Berlin, Allemagne

Empire, 2020

Materials Porcelaine, métal

Dimensions 44 × 34 × 88 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Auto, CAPC Musée d’art contemporain de Bordeaux, du 08 mars au 09 sept. 2024

CHART Art Fair de-centred, Kunsthal Charlottenborg, Copenhague, du 08 au 30 août 2020

European Interiors II, Croy Nielsen, Vienne, du 15 nov. au 20 déc. 2019

Benedict

Date et lieu de naissance : 1978, Los Angeles, États-Unis Vit et travaille à Paris, France

Will Benedict a été formé à l’Art Center College of Design, Pasadena (États-Unis) et à la Staedelschule, Francfort-sur-le-Main (Allemagne). Il a dirigé un centre d’art alternatif à Vienne nommé Pro Choice. Il fait usage de la mise en abyme dans sa pratique : il peint des motifs abstraits sur plaque de polystyrène dont il évide une part rectangulaire pour y insérer une toile peinte par ses soins. L’œuvre picturale de Will Benedict révèle l’intérêt de l’artiste pour la sémiotique : il brouille les distinctions entre cadre et image, peinture à la main et reproduction mécanique. Cette démarche reproduit nos nouvelles manières de voir – la possibilité, par exemple, de lancer tant une recherche par mot-clé que par image dans un moteur de recherche.

TBD, 2014

L’image dans l’image est un motif récurent du travail de Will Benedict. La mise en abyme le conduit à nourrir des structures hybrides de formes et techniques tabulaires issues de la peinture, du dessin, de la photographie et du collage. Si le diptyque TBD suit un principe de superposition des images, il ne résulte pas en leur fragmentation, mais assure au contraire leur étrange homogénéité. Leur enchâssement au sein de l’espace du tableau conduit le regardeur à un mouvement perpétuel de l’œil. Jamais le regard ne peut s’arrêter sur l’un de ces étranges objets figurés que Will Benedict prélève hors du monde de l’art pour les déposer en l’œuvre. L’artiste se plaît en effet à construire une œuvre sur les codes de présentation des images, ces « compositions pré-arrangées par la culture » ainsi qu’il les nomme. À ce titre, son travail semble s’organiser selon un principe proche de celui de Magritte qui, par l’insertion d’images figuratives au sein d’ensembles abstraits, proposait une singulière mise en ordre du réel.

Acquisition 2014 Expositions

Matériaux Gouache, mousse de polystyrène, cadre en aluminium, toile, verre Dimensions 155 × 216 × 2 cm

Date et lieu de naissance : 1989, Luberon, France

Vit et travaille à Paris et Cucuron, France

Formée aux arts appliqués, l’artiste-plasticienne Hélène Bertin expérimente le mélange de diverses techniques (peinture, collage, volume, infographie). Sa démarche de création navigue entre le geste minimal de récupération et l’assemblage d’éléments du quotidien pour réinventer l’histoire d’objets insignifiants ou inutiles, en travaillant auprès de publics très divers : écoles, crèches, musées, hôpitaux, centres sociaux, centres pénitentiaires, foyers d’accueil, associations.

Dos, 2016

Cette broche en laiton est un dispositif visuel conçu pour reconnaître l’équipe accompagnante de l’Editathon Art+Feminism en Mar. 2016. Mi-sculpture, mi-fibule, ce fil de laiton a rythmé et éclairé les pas des équipes tout en inscrivant le combat pour l’égalité des genres dans une mémoire ancienne et en jouant avec l’idée d’attache, de lien virtuel et réel entre les êtres.

Matériaux Laiton

Dimensions 20 × 15 cm

Acquisition 2016

Expositions Editathon Art & Feminism, Archives Nationales, Paris , le 06 mars 2016

Cette broche en laiton est un dispositif visuel conçu pour reconnaître l’équipe accompagnante de l’Editathon Art+Feminism en Mar. 2016. Mi-sculpture, mi-fibule, ce fil de laiton a rythmé et éclairé les pas des équipes tout en inscrivant le combat pour l’égalité des genres dans une mémoire ancienne et en jouant avec l’idée d’attache, de lien virtuel et réel entre les êtres.

Matériaux Laiton

Dimensions 20 × 15 cm

Acquisition 2016 Expositions Editathon Art & Feminism, Archives Nationales, Paris , le 06 mars 2016

Hole, 2008

Cette broche en laiton est un dispositif visuel conçu pour reconnaître l’équipe accompagnante de l’Editathon Art+Feminism en Mar. 2016. Mi-sculpture, mi-fibule, ce fil de laiton a rythmé et éclairé les pas des équipes tout en inscrivant le combat pour l’égalité des genres dans une mémoire ancienne et en jouant avec l’idée d’attache, de lien virtuel et réel entre les êtres.

Matériaux Laiton

Dimensions 20 × 15 cm

Acquisition 2016 Expositions Editathon Art & Feminism, Archives Nationales, Paris , le 06 mars 2016

Black

Date et lieu de naissance : 1981, Nancy, France

Vit et travaille entre Paris et Sèvres, France

Mélanie Blaison a élu le papier comme matériau de prédilection. Elle crée des paysages en s’inspirant de la diversité et de l’histoire des feuillets qu’elle trouve lors de ses déambulations. Ce matériau a un statut particulier dans sa production artistique. C’est sa disponibilité même, ainsi que les aléas de sa découverte, qui lui permettent de trouver les points de départ de sa création. Papiers usés, déchirés, parfois archivés, trouvés dans des lieux de passage, de départ ou d’arrivée (trottoirs, chemins, jardins, couloirs, etc.) déterminent ainsi son inspiration. Leur association permet de représenter des thèmes aussi variés que le quotidien ou le déplacement. La capacité d’évocation de ces papiers et la documentation de leur histoire donnent sens à leur disposition au sol. Mélanie Blaison s’intéresse en particulier aux relations suggérées par le contexte de découverte : « Les papiers trouvés et donnés sont préférés parfois aux papiers achetés », déclarait-elle en 2015.

Née en 1981 en Nancy (France), Mélanie Blaison a été diplômée de l’École nationale supérieure des Beauxarts de Paris en 2009. Elle vit et travaille entre Paris et Sèvres.

3 semaines, 2011–13

La mise en scène des papiers répond à un équilibre entre les traces antérieures à leur découverte et les ajouts postérieurs de l’artiste. À la fois témoin et indice de passage, 3 semaines suit un ordre particulier tout en convoquant plusieurs médiums et histoires artistiques. Le carton et le papier marqués par l’encre, la gomme et la craie évoquent les matériaux traditionnels. La plasticienne y ajoute des innovations en utilisant notamment de la poussière et du ciment. Elle cherche à susciter une évocation sensorielle en ajoutant sa propre empreinte à l’histoire de ces papiers. Leurs différentes dispositions sur le sol suggèrent une synesthésie avec les matières. Le processus si familier du dessin est remis en question, l’artiste expliquant que « dessiner se fait ici en une série de gestes » – récupérer, trier, classer, ranger dans un ordonnancement administratif. La récupération de ces papiers jetés et abandonnés traduit enfin l’omniprésence de l’homme dans une nature aménagée, voire exploitée.

Manon Prévost-Van Dooren

Matériaux Carton, papier, craie, encre, gomme, reliure, pigment, colle, ciment Dimensions 115 × 239 × 60 cm

Acquisition 2013 Expositions Agir dans ce paysage, Centre international d’art et du paysage – île de Vassivière , du 07 juil. au 06 oct. 2013

Date et lieu de naissance : 1984, Paris, France

Vit et travaille à Paris, France

Les sculptures à la fois intimes, drôles et énigmatiques de Camille Blatrix constituent autant d’invitations à pénétrer dans des histoires en suspens. Ces narrations informent le mode de présentation de ses « objets » (un terme auquel tient l’artiste) comme le choix des matériaux très ouvragés qui les constituent, et proposent un « mode d’existence » inédit de son œuvre.

Né en 1984 à Paris (France), Camille Blatrix a été formé à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Il a remporté le prix de la Fondation Ricard pour l’art contemporain en 2014. Il vit et travaille à Paris.

La liberté, l’amour, la vitesse, 2015

Mobilisant des techniques de production de pointe, des matériaux finement ouvragés et des formes de présentation singulières, Camille Blatrix confère à ses artefacts, mi-œuvres mi-machines, un mode d’existence sans pareil. Pour la Biennale de Lyon en 2015, l’artiste a créé La Liberté, l’amour, la vitesse, distributeur automatique de billets de banque aux airs de pietà : dépourvu d’argent mais doté de sentiments, ce dernier confesse à ses utilisateurs ses réflexions sur son incapacité à satisfaire leurs désirs, ses illusions perdues et la tristesse du monde. « Malgré mon amour pour eux, les distributeurs n’ont pas souvent été capables de m’offrir ce dont j’avais besoin », raconte l’artiste, qui, pour panser ce désarroi, a imaginé une machine douée d’affects. Ou comment un morceau de technologie s’intéresse soudain réellement aux gens qui en font usage.

Œuvre réalisée à l’occasion de la 13 e Biennale de Lyon, 2015

Matériaux

Inox, ivoire reconstitué, plexiglas, polyester, argent, iPad, enceinte, système électronique

Dimensions 140 × 45 × 30 cm

Acquisition 2015

Expositions

Antéfutur, CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux , du 06 avr. au 03 sept. 2023

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

La complainte du Progrès, MRAC Occitanie, Sérignan , du 07 avr. au 02 sept. 2018

FluxesFeverFuturesFiction, Azkuna Zentroa, Bizkaia (Espagne), du 11 fév. au 08 mai 2016

13e Biennale de Lyon – La Vie Moderne, Biennale de Lyon, Lyon , du 10 sept. au 03 janv. 2015

Spécialement produite pour le sous-sol de Lafayette Anticipations, l’installation Sans titre de Camille Blatrix fait écho aux fonctions techniques du bâtiment de la rue du Plâtre. À première vue lisse et glacée, cette sculpture semble inanimée, mais en s’en approchant, on entend une sorte de respiration, comme un souffle. L’œuvre s’inspire précisément du puits de géothermie (la pompe régulatrice des températures du bâtiment) et des réseaux qui l’irriguent depuis son cœur : l’artiste interprète cette mécanique des fluides comme le générateur d’un flux diffusant une énergie créative incessante.

Dimensions 86,5 × 41 × 61 cm

Acquisition 2018

Expositions Installation semi-pérenne, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris , du 10 mars 2018 au 28 avr. 2019

Matériaux Aluminium, résine

Date et lieu de naissance : 1966, Monaco, Monaco

Vit et travaille à Paris, France

Michel Blazy, souvent surnommé « le jardinier de l’art contemporain », réalise depuis le début des années 1990 des œuvres éphémères aussi variées que des peintures à la craie au sol, des sculptures en mousse à raser ou des fresques en purée de carotte. À partir de matériaux naturels ou artificiels issus du quotidien, l’artiste engage un dialogue avec la matière au gré d’expérimentations plus ludiques que scientifiques. S’il donne l’impulsion première, il se soumet ensuite à l’imprévisibilité du vivant qui évolue dans l’espace-temps de l’exposition au fil de divers évènements et accidents. Ses installations ne sont ainsi « jamais des formes définitives, mais des propositions à un moment donné ».

Né en 1966 à Monaco, Michel Blazy est diplômé de la Villa Arson de Nice. Il vit et travaille à Paris.

Pluie d’air, 1996

Fasciné par les phénomènes naturels, Michel Blazy cultive une œuvre organique, où les plantes surgissent d’objets du quotidien, les aliments s’érigent en sculptures et se répandent en fresques de moisissures. Ses installations évolutives témoignent d’une attention portée à la temporalité du vivant. Atypique dans la production de l’artiste, Pluie d’air met en jeu de plus sinistres mutations de la matière. Les longues gouttes de colle se sont effilées et solidifiées dans leur chute. Leur mouvement suspendu évoque celui d’une nature déréglée, aux éléments altérés : comme si l’eau, chargée des sombres pollutions de l’air, prenait l’apparence menaçante du pétrole, du charbon, de tout ce que nous brûlons et qui aurait dû rester enfoui sous la terre. L’image n’a, hélas, rien d’une anticipation, et l’œuvre est une fiction uniquement pour celui qui ne veut pas y croire.

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris , du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

L’Abri, galerie Michel Journiac, Paris , du 04 au 13 avr. 2013

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris , du 13 sept. au 03 nov. 2007

Airs de Paris, Centre Pompidou, Paris , du 25 avr. au 15 août 2007

Un squelette humain dont les os sont formés de biscuits pour chien et les organes de tranches de bacon : c’est ainsi que se conçoit la sculpture de Michel Blazy. Des matériaux alimentaires, habituellement destinés à la consommation courante, sont ici détournés de leur fonction pour former un modèle anatomique. En convoquant les éléments de la nature morte comme la figure du squelette, l’œuvre s’apparente à une forme de vanité, symbole de la fragilité du temps et de la brièveté de la vie. Cependant, loin de proposer une méditation mélancolique sur l’inutilité des plaisirs de ce monde, l’installation affirme avec humour une pulsion de vie : elle change peu à peu de forme et de couleur au fil de son exposition, intégrant la part d’incongru, d’aléatoire et d’accidentel liée au processus de développement du vivant ou à l’apparition d’agents extérieurs comme les insectes. La sculpture développe ainsi son propre métabolisme, tel un écosystème se redéfinissant plastiquement et se renouvelant perpétuellement sans l’intervention du plasticien. Éphémère, l’œuvre de Michel Blazy est appelée à disparaître physiquement, mais aussi à durer virtuellement grâce à un mode d’emploi.

Franny Tachon

Patman, 2006

Alors qu’il affirme vouloir « relier le cosmos avec son réfrigérateur » en observant l’évolution des produits alimentaires après leur période de péremption, Michel Blazy réalise une œuvre à partir de produits de consommation courante et défend l’idée d’un laisser-faire. En détournant les matériaux du quotidien et en intégrant le vivant dans son travail, il accorde la part léonine au temps dans le processus créatif. C’est ainsi que sa sculpture Patman se compose exclusivement de nouilles de soja asiatiques colorées en jaune. D’apparence aussi monstrueuse et menaçante que charmante et apaisante, elle évoque autant une créature primitive qu’un champignon atomique. Cette vision fantastique et surnaturelle se révèle en constante transformation puisqu’elle ne cesse de générer de nouvelles matières et couleurs. L’œuvre traduit ainsi l’idée d’une métamorphose du vivant et d’une création en train de se faire. L’installation n’est donc « jamais une forme définitive », mais toujours une « proposition à un moment donné » qui en appelle à notre conscience du devenir.

Franny Tachon

Matériaux Bacon, biscuit pour chien, bois, colle, oreilles de porc, plexiglas

Dimensions 45 × 175 × 70 cm

Acquisition 2013 Expositions 100 Sculptures animalières – Bugatti, Pompon, Giacometti…, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt ,du 13 avr. au 28 oct. 2012

Vanity Case, galerie Art:Concept, Paris , du 05 nov. au 23 déc. 2005

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris , du 01 au 29 oct. 2005

Matériaux Pâtes alimentaires, soja, bois, colorant alimentaire

Dimensions 260 × 150 × 160 cm

Acquisition 2013

Expositions Les Pléiades - 30 ans des Fracs, Galeries Lafayette - Toulouse, , du 27 sept. au 26 oct. 2013

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris , du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris , du 13 sept. au 03 nov. 2007

Post Patman, Palais de Tokyo, Paris , du 01 fév. au 06 mai 2007

Cinq milliards d’années, Palais de Tokyo, Paris , du 14 sept. au 31 déc. 2006

Space Boomerang, Swiss Institute, New York, du 24 janv. au 09 mars 2006

Date et lieu de naissance : 1976, Francfort-sur-le-Main, Allemagne Vit et travaille à Paris, France

Les sculptures de Katinka Bock résultent de gestes simples et souvent directement lisibles dans la forme ou à la surface de l’œuvre. Façonnées par des processus physiques naturels, elles entretiennent des liens étroits avec le corps et lui empruntent régulièrement ses mesures. Le travail de Katinka Bock s’appuie sur des choses extrêmement concrètes (le matériau, le geste créateur, le poids, l’espace) tout en ouvrant toujours vers un ailleurs, vers quelque chose de plus impalpable et d’immatériel.

Née en 1976 à Francfort (Allemagne), Katinka Bock est diplômée de la Kunsthochschule Berlin-Weissensee et a effectué son post-diplôme à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon. Lauréate du 14e prix de la Fondation d’entreprise Pernod Ricard et du Dorothea von Stetten Art Award en 2012, l’artiste a été nommée pour le prix Marcel Duchamp en 2019.

Die Bibliothek I, 2009

Cette sculpture représente une bibliothèque en bois de forme simple, large et peu profonde sur laquelle sont posées des bandes en terre cuite pliées ou enroulées qui épousent les coins de l’objet. Cette association de deux matériaux bruts est caractéristique du travail de Katinka Bock : la terre répond au bois, la matière étant utilisée pour sa capacité à se transformer, à produire de l’énergie et à incarner le passage du temps. La pratique de l’artiste témoigne d’une forme d’abstraction spontanée qui rappelle la sculpture post-minimaliste ; elle la cultive par une économie de moyens ainsi qu’à travers le traitement d’une matière souvent molle et flexible, en l’occurrence la terre cuite. Les qualités sensuelles et presque tactiles de l’argile qui épouse les formes de la bibliothèque répondent au côté lisse et brut du bois travaillé par l’artiste. Tout se joue dans la relation entre ces matériaux et ces actions (modelage et cuisson de la terre, travail du bois), ce qui rappelle le travail de l’artiste allemand Joseph Beuys.

Matériaux Bois, terre cuite

Dimensions 202 × 93 × 78 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Art Statements Project, Art Basel, Bâle, du 10 au 14 juin 2009

Les œuvres de Katinka Bock font souvent clairement référence à l’histoire de l’art et de la sculpture moderne à travers des emprunts aux registres de l’art minimal, de l’art conceptuel, voire de l’arte povera. Ce sont ces influences croisées que l’on retrouve ici : le caractère rustre du plâtre laissé brut rappelle la simplicité des matériaux utilisés par les artistes de l’arte povera, tandis que la longue planche immaculée évoque les formes simples de la sculpture minimaliste. Le titre de cette sculpture peut quant à lui paraître ambigu et contradictoire, l’horizontalité impliquée par la notion de lit s’opposant à la verticalité nette de l’œuvre simplement adossée au mur dans une position instable. Le matériau utilisé étonne également puisqu’il s’agit d’une planche ressemblant à un tasseau de bois recouvert de plâtre. L’artiste crée une forme de dualité en laissant dépasser de la planche un morceau de bois brut à la façon d’une branche d’arbre, alliant ainsi un élément naturel à un objet quotidien de la vie domestique.

Conversation II, 2009

Le travail de sculpture de Katinka Bock découle des interactions entre les matériaux et divers processus physiques. Ses sculptures, bien qu’épurées, résultent d’une multiplicité d’actions : chauffer, mouler, enrouler, plier, déplier, aplatir, infléchir… Ici, les fragments d’une longue dalle de grès brisée trouvent place dans l’espace, éprouvant leur propre fragilité. Si le premier s’érige sans support, quatre autres trouvent appui contre un mur, tandis qu’un sixième, solitaire et instable, y est arrimé par une simple celle passée à travers, comme par le chas d’une aiguille. Ainsi éparpillés, ces fragments invitent à une recomposition mentale de la configuration initiale – ce même exercice qu’on fait parfois face aux ruines dans une tentative de restituer, virtuellement, leur intégrité.

Matériaux Bois, plâtre

Dimensions 200 × 15 × 7 cm

Acquisition 2013

Expositions A sculpture for two different ways of doing two different things, Galerie Jocelyn Wolff, Paris, du 14 nov. 2009 au 09 janv. 2010

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Matériaux Grès

Dimensions 47 × 80 × 5 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Art Statements Project, Art Basel, Bâle (Suisse), du 10 au 14 juin 2009

, 2019

Comme dans Conversation II, Katinka Bock s’inscrit dans une double tradition artistique, celle des plates-tombes médiévales en carreaux de céramique, et de l’arte povera des années 1960. Le choix du matériau participe de cette double référence tout en traduisant l’intérêt de l’artiste pour la matérialité, notamment par le contraste entre l’apparente ductilité et la réalité de la céramique, ou entre le processus technique de fabrication de ce matériau et la part d’aléatoire qu’il implique. Cette fascination pour les métamorphoses, de l’état liquide à solide ou de la pesanteur à la légèreté, s’incarne aussi dans les deux excroissances qui dépassent des plaques blanches formant un linceul, comme si le gisant transcendait sa condition et semblait sur le point de se transformer, ce qui rejoint l’attention portée par Katinka Bock au passage du temps, à la question du transitoire et à la subjectivité de la perception.

Matériaux Céramique, chêne

Dimensions 65 × 370 × 175 cm (pièce totale) 41 × 105 × 70 cm (tête) 40 × 168 × 56,5 cm (épaules) 39 × 163,5 × 58 cm (corps 1) 37 × 154 × 83 cm (corps 2) 37 × 134,5 × 99 cm (jambes) 15 × 92 × 38 cm (pieds)

Acquisition 2020

Expositions Katinka Bock: Rauschen, Kestnergesellschaft, Hanovre, du 06 mars au 22 mai 2020

Tumulte à Higienopolis, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 07 oct. 2019 au 05 janv. 2020

Date et lieu de naissance : 1946, Saint-Chamond, France

Vit et travaille à Rennes, France

Étienne Bossut réalise ses sculptures d’objets ordinaires – sièges, bidons, réfrigérateurs, couteaux de cuisine, etc. – avec des moulages en polyester teinté dans la masse. En conférant un nouveau statut à ces objets industriels, il les déplace du champ de la consommation vers le domaine de l’art. Le résultat, d’une vérité trompeuse, explore la porosité entre la copie, l’imitation et la création tout en incitant le spectateur à questionner son rapport aux objets.

Né en 1946 à Saint-Chamond (France), Étienne Bossut a été diplômé de l’École des Beaux-arts de SaintÉtienne en 1970. Ses œuvres font partie de nombreuses collections publiques françaises. Il vit et travaille à Rennes (France).

Nature morte, 1997

À première vue, ces chaises surmontées d’une toile tendue de couleur verte semblent être des ready-mades, ces objets courants détournés de leur fonction initiale selon le concept forgé par Marcel Duchamp. Il s’agit pourtant de moulages plus vrais que nature qu’Étienne Bossut a réalisés en polyester teinté dans la masse, son médium de prédilection. Quelle différence entre ces moulages et leurs modèles – la Panton Chair et la chaise Grosfillex, véritables icônes du design ? « C’est une image artistique de la chaise », explique Étienne Bossut. « Si l’on s’assoit dessus, on s’assoit sur un moulage, mais cela n’a jamais été une chaise, et cela ne peut pas en redevenir une. » L’artiste appose sa marque sur ces moulages : la date de fabrication et sa signature sont inscrites dans la résine encore fraîche. Étienne Bossut procède ici à une imitation distanciée qui déplace et transforme le sujet d’origine, mais par le biais du moulage, il nous indique que ce que nous regardons n’est pas l’objet original – une chaise –, mais son image, son histoire, celle de notre société et de ses habitudes.

Dimensions 120 × 121 × 4,5 cm 77 × 46 × 63 cm 73 × 54 × 44 cm

Acquisition 2013

Expositions Un plan simple 1/3 (Perspective), Maison Populaire, Montreuil, du 07 janv. au 11 avr. 2009

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Matériaux Polyester

Étienne Bossut est très sensible à la beauté des objets industriels fabriqués en série : bidons, éléments de tuyauterie, pneus et bouteilles de gaz font partie de ses motifs de prédilection. Fidèle à son procédé de reproduction par moulage à chaud, il se sert ici d’un bidon, objet quotidien, trivial et industriel, auquel il donne de la dignité en le démultipliant et en recherchant l’harmonie chromatique. Il s’éloigne ainsi de tout effet d’illusionnisme en modifiant la couleur de l’objet pris comme modèle. Le titre de l’œuvre, jamais anodin chez l’artiste, insuffle une forme de poésie à la sculpture en rappelant la fonction première de l’objet moulé : contenir de l’eau. Les sculptures d’Étienne Bossut capturent un état perdu de l’objet qu’elles imitent. Elles font office de témoins en dessinant une archéologie du temps présent et de la société industrielle.

Marianne Tricoire

Laocoon, 2005 L’eau

Les titres des œuvres d’Étienne Bossut sont essentiels à leur compréhension. Choisis avec soin, ils jouent avec les formes et le langage en faisant référence à l’histoire de l’art ou du cinéma. Ce sont des indices pour nous aider à voir. Le titre Laocoon renvoie à la très célèbre sculpture grecque dont la copie romaine est conservée aux Musées du Vatican : elle représente un prêtre troyen et ses deux fils se tordant de douleur, étouffés par un gigantesque serpent de mer. Ici, le père et ses fils ont disparu : il ne reste que le serpent qui, sans proie, s’enroule autour du vide. L’accumulation de moulages de sièges identiques et l’utilisation d’une résine translucide au caractère organique donnent l’impression qu’il ne s’agit que d’une mue de serpent ou d’un gigantesque insecte, chenille ou mille-pattes monstrueux néanmoins empreint de grâce et de poésie. Étienne Bossut procède à une imitation distanciée qui déplace et transforme le sujet d’origine, mais par le biais du moulage, il nous indique que ce que nous regardons n’est pas l’objet original – une chaise –, mais son image, son histoire, celle de la sculpture et de l’art tout entier.

Matériaux Polyester

Dimensions 160,5 × 57 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Matériaux

Résine, gel-coat translucide

Dimensions 180 × 200 cm

Acquisition 2013

Expositions

Sculpter (faire à l’atelier), FRAC Bretagne, Rennes, du 14 mars au 27 mai 2018

POP UP Truck, Lafayette, Paris, du 03 au 04 juin 2016

Laocoon(s), musée Rodin, Paris, du 15 oct. 2008 au 22 fév. 2009

P2P – Peer to peer, Casino Luxembourg, Luxembourg (Luxembourg), du 26 janv. au 06 avr. 2008

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

« One », Galerie Espace MICA, Rennes, 2007

Date et lieu de naissance : 1976, Sarcelles, France

Vit et travaille à Paris, France

L’œuvre hétéroclite de Bruno Botella se déploie à travers le dessin, la vidéo, la sculpture et la photographie. Nourri de multiples références scientifiques et littéraires, son travail transforme la matière en une sorte de laboratoire d’expériences sensorielles, optiques et mentales dans lesquelles l’artiste n’hésite pas à engager son propre corps. Sa démarche s’appuie sur l’état vivant de la matière qui doit sans cesse être manipulée, transformée, modelée, tronquée.

Né en 1976 à Sarcelles (France), Bruno Botella est diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et de la Cooper Union School of Arts de New York (États-Unis). Il vit et travaille aujourd’hui à Paris.

Oog onder de put, 2012

Oog onder de put (« Œil sous le puits » en français) est une sculpture en plâtre et polyester dont la forme évoque deux bras enlacés. Son titre énigmatique est caractéristique de l’œuvre de Bruno Botella et de son exploration des limites de la perception dans une tension permanente entre le caché et le visible. L’esthétique rugueuse de l’objet donne une impression d’inachevé ( non finito). Pour l’artiste, chaque opération n’est qu’une étape du processus infini de création qui révèle le caractère transitoire de la matière. Cette réflexion singulière sur l’art et son goût pour l’expérimentation l’amènent à s’intéresser à des matériaux insolites. La pâte à modeler utilisée (qotrob) possède des vertus hallucinogènes qui provoquent un état de transe en pénétrant la peau à travers les pores. En s’engageant physiquement dans l’expérience créatrice, Bruno Botella interroge l’interaction du corps avec son environnement, parfois jusque dans sa toxicité. Margaux Granier

Matériaux Plâtre, polyester

Dimensions 55 × 48 × 37 cm

Acquisition 2013

Expositions Corps Nouveaux, Centre d’art contemporain – La Traverse, Alfortville, du 23 sept. au 20 nov. 2021

Art.132-75, Kunstverein Langenhagen, Langenhagen,du 26 avr. au 16 juin 2019

Dates et lieux de naissance : 1971, Quimper, France ; 1976, Quimper, France Vivent et travaillent à Paris, France

Les créations de Ronan et Erwan Bouroullec sont irriguées par leur sensibilité particulière à l’espace et à la mise en scène de son aménagement. « Nous avons toujours eu la sensation que le meuble pouvait aider à définir l’espace », déclarait Erwan Bouroullec en 2008. Leur quête avance à contre-courant des effets de mode pour saisir l’essentialité des objets. Leur processus créatif puise dans la mémoire culturelle commune et vise à inscrire le contemporain dans le temps long. À cette fin, le duo se livre à une confrontation incessante pour développer ses idées et se nourrir de nouveaux lieux au gré des commandes qui prennent forme avec des matériaux variés. Leur créativité se déploie également dans leurs activités de recherche et leurs projets d’architecture. Ronan et Erwan Bouroullec sont respectivement nés en 1971 et 1976 à Quimper (France). Ronan a été diplômé de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 1995, et Erwan de l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy en 1998. Ils signent leurs productions ensemble depuis 1999. Ils vivent et travaillent à Paris (France).

Liane 15, 2010

Qu’il s’agisse de design industriel, de typologie de bureaux ou d’arts de la table, la ligne courbe règne en maître dans leur art, à l’image de cette Liane 15. À première vue, les formes végétales ont présidé à la création de cette installation, mais est-ce le luminaire qui est gagné par une nature qui reprend ses droits, ou bien les lianes qui sont éclairées par ces suspensions créées par l’homme ? Les frères Bouroullec laissent place à une grande modularité pour que leur création s’adapte à tout type d’intérieur. La hauteur de suspension des sources lumineuses est réglable grâce au cuir qui les retient. Le dessin est essentiel dans ce processus créatif à quatre mains dont la souplesse est rendue par la douce lumière des lampes. Il permet de perfectionner la sensualité recherchée par le duo, qui parvient ainsi à créer un objet au service du confort et de la vie quotidienne. « Poser un tapis dans une pièce vide, cela revient à allumer un feu », confiait Erwan Bouroullec en 2016. Suspendre ce luminaire dans une pièce vide produira le même effet de chaleur pour tous ceux qui fuient la ligne droite et la rigueur des idées fixes.

Manon Prévost-Van Dooren

Matériaux Cuir, fils électriques, ampoules, résine

Dimensions 21 × 29,5 (x 26 diam) cm 15 × 19,5 (x 16,5 diam) cm

Acquisition 2013

Expositions Momentané, Les Arts Décoratifs, Paris, du 26 avr. au 01 sept. 2013

Ronan & Erwan Bouroullec Bivouac, Centre Pompidou-Metz, Metz, du 07 oct. 2011 au 30 juil. 2012

Date et lieu de naissance : 1971, Genève, Suisse Vit et travaille à New York, États-Unis

Depuis la fin des années 1990, Carol Bove développe une pratique sculpturale essentiellement abstraite qui se déploie souvent dans l’espace public. Elle travaille, déforme et tord le métal pour créer des œuvres colorées dont l’apparente légèreté contraste avec la rigidité des matériaux employés.  Née en 1971 à Genève (Suisse), Carol Bove a grandi à Berkeley en Californie (États-Unis) et est diplômée de l’université de New York. Elle a été lauréate de la première édition du prix Lafayette en 2009, a participé à la Documenta 13 à Cassel (Allemagne) en 2012 et représenté la Suisse lors de la 57e Biennale de Venise en 2017. Carol Bove vit et travaille à New York.

Untitled, 2009

La pratique graphique de Carol Bove peut se rapprocher de son travail sculptural en ceci qu’elle fonctionne essentiellement par combinaison et assemblage d’objets ou d’éléments hétéroclites. L’artiste s’inscrit par ses collages dans la tradition surréaliste et la diversité des sources prônée par ce mouvement puisqu’elle puise l’inspiration et les motifs de ses œuvres dans le cinéma, les magazines de décoration des années 1970 et les revues pour adulte, mais comme l’écrit l’historienne Johanna Burton, « si Carol Bove assemble des objets, ce n’est pas pour laisser libre cours aux associations spontanées de l’inconscient, mais plutôt pour conjurer une forme d’enchevêtrement affectif qui perturbe toute narration particulière ou historique ». Ce collage témoigne bien de l’esprit poétique et parfois incongru de l’œuvre de Carol Bove, qui associe l’image d’une femme extraite d’un magazine de mode à un dessin à l’encre et à des éléments de photographies de paysages pour former un ensemble d’une grande harmonie.

Marianne Tricoire

Dimensions 34 × 60,4 × 4 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Matériaux Papier, carton, encre, polypropylène

Date et lieu de naissance : 1992 Vit et travaille à Gardanne, France

Intempéries, 2020

Materials Eau, baignoire, céramique, pompe, écran, internet

Dimensions 150 × 85 × 80 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Coming Soon, en attendant demain, Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 28 fév. au 12 mai 2024 Wild is the Wind, Collection Lambert, Avignon, du 30 oct. 2021 au 30 janv. 2022 L’intraitable beauté de nos vies sauvages, FRAC Réunion, du 01 mars 2020 au 17 janv. 2021

Date et lieu de naissance : 1984, Zagreb, Croatie Vit et travaille à New York, États-Unis

Née en 1984 en Croatie, Dora Budor est une artiste et autrice basée à New York. Elle a récemment exposé en solo à la Kunsthaus Bregenz (2022), au GAMeC Bergamo (2022), à Progetto (2021), à la Kunsthalle Basel (2019), à 80WSE (2018) et au Swiss Institute (2015). Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions collectives, notamment au Migros Museum de Zurich (2021), au Schinkel Pavillon de Berlin (2021), au Kunstmuseum de Winterthur (2021), au MoMA de Varsovie (2020), au MO. CO Panacée à Montpellier (2020, 2018), au Kunstverein de Nürnberg (2019), à la Kunsthalle de Biel (2018), au Louisiana Museum of Modern Art au Danemark (2017), au Palais de Tokyo à Paris (2017), au K11 Art Museum à Shanghai (2017), au MOCA à Belgrade (2017), au Whitney Museum of American Art à New York (2016), au Swiss Institute à New York (2016), au Museum Fridericianum de Kassel (2015), à la Halle für Kunst und Medien à Graz (2015). Elle a également participé à la 59e Biennale de Venise : The Milk of Dreams (2022), au 58e Salon d’octobre, à la Biennale de Belgrade (2021), à la Biennale de Tbilissi 2021 : Oxygen (2021), à la 2e Biennale internationale d’art contemporain de Riga (2020), à la Biennale de sculpture de Genève (2020), à la 16e Biennale d’Istanbul (2019), à la 13e Triennale Balte (2018), à la Biennale de Vienne (2017), à Art Encounters (2017) et à la 9e Biennale de Berlin (2016). Elle a aussi reçu le prix Artiste Émergent de la Fondation Rema Hort Mann en 2014 et la bourse de la Fondation Pollock Krasner en 2018. En 2019, elle a reçu la bourse Guggenheim pour les Beaux-Arts. Elle contribue régulièrement à des publications artistiques, notamment au magazine Mousse et à Texte zur Kunst.

Origin II (Burning of the Houses), 2019

L’environnement créé par Dora Budor propose une vision post-apocalyptique d’un futur désertique à l’intérieur d’étranges miniatures d’un monde où il ne resterait que des horizons accidentés éclairés par une lumière crue. Comme la cendre d’un incendie dévastateur suggéré par le titre de l’œuvre, une fine poussière tourbillonne et envahit l’espace. L’artiste fait ici référence aux deux tableaux intitulés The Burning of the Houses of Lords and Commons (1834) du peintre anglais William Turner. Elle dit les avoir choisis parce qu’ils sont les « premières représentations de variations thermodynamiques visibles dans l’atmosphère ». Dora Budor se nourrit de récits d’anticipation et de science-fiction, de cinéma, de littérature et de peinture : ses caissons fonctionnent comme les dioramas du XIX e siècle qui reconstituaient des scènes en miniature, mais évoquent aussi les caissons hermétiques utilisés pour les expériences scientifiques. De multiples références se croisent dans ce macrocosme énigmatique où la poésie et l’étrange beauté de la lumière rougeoyant telle celle d’un brasier se heurtent à la vision d’un univers désolé.

Matériaux Verre, pigment, aluminium, acrylique, bois, poussière

Dimensions 152 × 160 × 86 cm (chambre)

Acquisition 2020

Expositions

Antéfutur, CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, du 06 avr. au 03 sept. 2023

Sophie Bueno-Boutellier

Date et lieu de naissance : 1974, Toulouse, France

Vit et travaille entre Paris et Marseille, France

Les installations de Sophie Bueno-Boutellier sont aussi minimales qu’harmonieuses. Les matériaux qu’elles mettent en scène procèdent d’un univers mystique qui invite le spectateur à la méditation. Ils sont sélectionnés par connotations, l’artiste s’ingéniant à semer le doute sur ses véritables intentions. Les récupérations qu’opère Sophie Bueno-Boutellier évoquent tantôt des reliquats géologiques sélectionnés aléatoirement, tantôt des assemblages intentionnels qui servent de prétexte à la narration. Son travail est irrigué par sa personnalité et le mystère qu’elle entretient, l’artiste refusant de s’exprimer sur les raisons objectives de la mise en forme de ses installations.

Née en 1974 à Toulouse (France), Sophie Bueno-Boutellier a été diplômée de la Villa Arson de Nice en 2001. Elle vit et travaille entre Paris et Marseille.

Oursin fossile, 2008

Disposés au sol, un monceau de terre, des plaques de laiton réfléchissantes ainsi que des éléments en plâtre et en bois appellent un mouvement du regard et du corps vers le bas à travers lequel Sophie Bueno-Boutellier suscite une contemplation introspective. Chacun des matériaux utilisés semble être un artefact d’un rituel inconnu. Cet assemblage est construit selon une méthode précise : l’artiste collecte et sélectionne des objets et des matériaux qu’elle arrange, réarrange et dérange ensuite jusqu’à la manifestation physique d’un questionnement intérieur. Elle met ainsi à la portée du spectateur la multiplicité des sens que peuvent prendre ces installations. Oursin Fossile combine subjectivité et vérité universelle, l’artiste s’appropriant ici une économie contemporaine de l’art postmoderne. Le progrès y est questionné dans son urgence actuelle, et l’utilisation de matériaux bruts ou transformés permet de créer un écho entre mysticisme et modernité. Le pouvoir créateur revendiqué par Sophie Bueno-Boutellier repose donc dans le choix de la disposition des éléments afin que chacun puisse s’approprier librement son message.

Manon Prévost-Van Dooren

Matériaux Terre, bois, branches, laiton, plâtre Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013

Expositions

Archéologies contemporaines, Musée du château des ducs de Wurtemberg, Montbéliard, du 01 juin au 14 oct. 2012

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Date et lieu de naissance : 1982, Caracas, Venezuela

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

L’œuvre de Sol Calero explore son héritage sud-américain, que ce soit dans une dimension individuelle, par ses archives personnelles et familiales, ou collective. Son intérêt pour l’art de l’École de Cuzco (XVIe – XVIIIe siècles) s’inscrit en effet dans une perspective postcoloniale ainsi que dans une réflexion sur la conception et la représentation des cultures. L’art de Sol Calero se caractérise par sa dimension syncrétique, son lien intrinsèque avec les lieux au sein desquels il a été réalisé et ses couleurs vives dans la tradition latino-américaine.

Née en 1982 à Caracas où elle a vécu jusqu’à l’âge de dix-sept ans, Sol Calero est diplômée des écoles d’art de Tenerife et de Madrid. Elle vit actuellement à Berlin.

Sombrero y culebra, 2019

En juxtaposant un chapeau bleu, quatre pièces d’un jeu de domino et un serpent sur un fond de papier peint rose, à l’instar des images de livres ou de magazines qu’elle collectionne, Sol Calero s’inscrit dans un double héritage géographique. Elle fait d’une part référence à ses origines sud-américaines par les couleurs vives et par le serpent, présent dans l’art méso-américain avec la figure du dieu Quetzalcoatl. D’autre part, à la suite d’une résidence à Nice, se ressent dans ses peintures l’influence d’Henri Matisse ou de Marc Chagall, par la libération des couleurs, l’absence de perspective et la réinvention du genre de la nature morte à l’œuvre dans leurs toiles. Plus largement, les symboles que constituent le chapeau, le serpent et les dominos apparaissent comme des images abstraites issues d’un souvenir de l’artiste. Ils incarnent des questions telles que la mémoire, la transmission orale ou l’héritage en nous invitant à remettre en cause la norme européenne de perception du monde.

Matériaux

Acrylique et pastel sur toile

Dimensions 102,5 × 82 cm

Acquisition 2022

Expositions

Amtsalon, Berlin, du 01 déc. au 05 déc. 2021

Frieze 2019, Frieze Art Fair, Londres, du 03 au 06 oct. 2019

Sol Calero, « Archivos Olvidados », Galerie ChertLüdde, Berlin, du 26 avril au 15 juin 2019

Date et lieu de naissance : 1982, Tonneins, France

Vit et travaille à Aubervilliers, France

Jennifer Caubet s’intéresse à l’architecture, dont elle utilise les matériaux bruts et les formes dans sa pratique sculpturale. Ses œuvres questionnent l’espace qu’elles occupent et qu’elles ne cessent de créer puisqu’elles sont déplaçables. Les « utopies réalisables » (Yona Friedman) de Jennifer Caubet s’inspirent des architectures théoriques du collectif Archigram, mais aussi du travail de Constant et des théories de l’Internationale situationniste. Adaptables et politiques, ses sculptures peuvent être réactivées pour conquérir de nouveaux espaces et remettre en question « l’être au monde » (Marie Chênel).

Plugin-Rhyzome, 2010

En béton armé, acier et chêne brut, Plugin-Rhyzome se fait l’expression d’une tension. Les câbles qui sillonnent la pièce partent d’un cylindre octogonal fixé sur une colonne. C’est ainsi que l’œuvre sculpte l’espace dans lequel elle s’inscrit. Face à la légèreté des réseaux qu’elle crée, on oublierait presque la pesanteur des matériaux choisis par l’artiste. Aérienne, l’œuvre détourne des éléments habituellement utilisés en architecture pour « occuper un espace et le définir » (Marie Chênel), ce qui n’est pas sans rappeler le travail de Richard Serra et les théories de Rosalind Krauss. L’œuvre se « plugge », et en s’imposant au lieu d’exposition, le révèle et le transforme. Malgré son échelle monumentale, Plugin-Rhyzome peut se démonter et se transporter d’un espace à l’autre pour engendrer de nouveaux lieux et interroger nos rapports à ceux-ci.

Camille Philippon

Matériaux

Béton armé, bois en chêne brut, acier, câble acier

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013 Expositions

En réserve, École supérieure des Beaux-arts de Nîmes ESBAN, du 09 janv. au 08 fév. 2023

A Posteriori, La Maréchalerie, Centre d’art contemporain de Versailles, Versailles, du 22 janv. au 22 mars 2014

Date et lieu de naissance : 1989, Poissy, France

Vit et travaille à Bruxelles, Belgique

Créatrice de situations, Ève Gabriel Chabanon pratique la performance, l’écriture et la confection d’objets. Iel travaille avec des communautés locales et des groupes de personnes marginalisées peu écoutés auxquels iel donne la parole à travers la création d’espaces de questionnement et de débat. Ces discussions s’instaurent autour d’un objet ou d’un lieu et sont conservées par un témoignage filmé. Participatives et engagées, les productions d’Ève Gabriel Chabanon mettent en scène l’« identité en tant que construction sociale » et sont « des tentatives de penser des récits communs dans des contextes de dépossession, de possible perte », pour reprendre les propres termes de l’artiste.

Le Plateau, 2018

Cette table aux formes angulaires et à l’aspect minéral dû au travail du stuc en surface est une partie de l’œuvre The Surplus of the Non-Producer. L’objet fabriqué par Ève Gabriel Chabanon et l’artisan stucateur Abou Dubaev est en réalité le support de discussions sur les difficultés rencontrées par les créateurs et créatrices en situation d’exil, désignés par le terme de « non-producteurs ». L’artiste leur donne la parole et crée à leurs côtés les objets présentés, ainsi que le court-métrage fictionnel et documentaire réalisé lors de cette rencontre. La sculpture-table porte donc en elle la charge de ces témoignages qui évoquent les raisons légales, politiques, systémiques et matérielles expliquant la situation de ces non-producteurs. Le titre cite également la notion de « surplus » qui renvoie à la valeur et à l’économie retirée à cette non-production.

Camille Philippon

Stuc, acier, bois

Dimensions 88 × 311 × 187 cm

Acquisition 2020

L’œuvre fait partie de l’installation The Surplus of the non producer, voir p. 65 Expositions Ève Chabanon. Chapter 4: Sold, Beursschouwburg, Bruxelles, du 22 avr. au 04 sept. 2021

Chapter 3, Westfälischer Kunstverein, Münster, du 11 juil. au 04 oct. 2020

Le surplus, Bétonsalon, Paris, du 29 janv. au 25 avr. 2020

Take (a)back the economy, Centre d’Art Contemporain Chanot, Clamart, du 13 avr. au 07 juil. 2019

Le centre ne peut tenir, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise

Galeries Lafayette, Paris, du 20 juin au 09 sept. 2018

Matériaux

Depuis 2017, The Surplus of the Non-Producer a traversé plusieurs lieux, des centres d’art aux lycées, disséminant au passage une pratique du « commoning » qui bouscule les codes et les habitudes de la praxis institutionnelle. Travaillant avec et à travers la pluralité de l’assemblée, Ève Gabriel Chabanon nous invite à questionner les conditions et les politiques du travail culturel. The Surplus of the Non-Producer a ensuite continué à tester ses modes de rassemblement, d’habitation, d’endettement et de mise en espace à la limite et à travers les marges dans Le Surplus au Bétonsalon, Paris (2020) ; Chapter 3 au Westfälischer Kunstverein, Münster (2020) ; et Chapter 4 : Sold au Beursschouwburg, Bruxelles (2021). Une solution s’impose alors : pratiquer davantage l’échec. D’ateliers en expositions, de négociations contractuelles en traductions collectives, Ève Chabanon a modélisé The Surplus comme un ensemble à la fois lâche et constant.

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 47 minutes 28 secondes

Acquisition 2018

L’installation The Surplus of the non producer est composée d’un ensemble d’œuvres, voir p. 64

Expositions Ève Chabanon. Chapter 4: Sold, Beursschouwburg, Bruxelles, du 22 avr. au 04 sept. 2021

Chapter 3, Westfälischer Kunstverein, Münster, du 11 juil. au 04 oct. 2020

Le surplus, Bétonsalon, Paris, du 29 janv. au 25 avr. 2020

Date et lieu de naissance : 1980, Mulhouse, France

Vit et travaille à Paris, France

Étienne Chambaud interroge le processus de création et la nature de l’œuvre d’art : il remet en question l’immanence de l’œuvre et souligne la dimension contextuelle de la création. Les notions de référence et d’intertextualité constituent ainsi à la fois le motif d’exécution et la clé de compréhension de nombre de ses œuvres, qu’il ne manque pas d’éclairer par des titres et légendes.

Né en 1980 à Mulhouse (France), Étienne Chambaud a suivi une formation à l’ECAL de Lausanne (Suisse), à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon, à la Villa Arson de Nice et à l’ISCP de New York. Il vit et travaille à Paris.

Les Larmes (exclusion de la tautologie #7), 2008

Les Larmes (exclusion de la tautologie #7) trouve son sens dans le dialogue entretenu avec les autres œuvres qui composent son environnement, devenant ainsi poreuse à son contexte de monstration. Le titre et la nature de ce ready-made – un flacon de fausses larmes – soulignent une ambiguïté sur la sincérité des émotions. Les jeux de rôle qui régissent nos comportements au sein de la société sont mis en exergue. Ces larmes artificielles semblent dire que la tendresse n’est pas toujours un sentiment de bienveillance pur et non simulé. L’œuvre d’Étienne Chambaud s’enrichit sans cesse pour dessiner progressivement les contours d’une constellation de références communes. Elle fonctionne comme une page sur laquelle vient s’inscrire une multitude d’images et d’idées apparaissant au gré des déambulations de l’esprit de chaque spectateur. Étienne Chambaud mène une réflexion exigeante sur la nature de l’œuvre d’art, sur les relations qu’elle entretient avec d’autres œuvres, sur les contextes et raisons de l’apparition des objets, qu’on les charge de sens ou d’un récit particulier. Ses œuvres gardent la trace d’un travail antérieur tout en proposant une nouvelle composition, oscillant sans fin entre une répétition inéluctable et un horizon chaque fois renouvelé.

Matériaux Plexiglas, bois, eau, plastique

Dimensions 15 × 15 × 15 cm

Acquisition 2013

Expositions Objet de tendresse, galerie Michel Journiac, Paris, du 05 au 17 avr. 2018

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Date et lieu de naissance : 1985, Cherbourg, France

Vit et travaille entre Paris, France et Berlin, Allemagne

Influencée par les traditions ésotériques, les mythes et la culture populaire créoles, l’œuvre de Gaëlle Choisne est ancrée dans les enjeux contemporains de l’écologie et de l’histoire coloniale. L’artiste s’intéresse en particulier à la question des dominations dans une volonté de rendre hommage aux victimes de l’esclavage et de la colonisation, et plus largement aux communautés minoritaires et invisibilisées.

Née en 1985 à Cherbourg, Gaëlle Choisne est une artiste franco-haïtienne qui a étudié à l’École des Beauxarts de Lyon et à la Rijksakademie d’Amsterdam. Elle a été exposée dans de nombreuses institutions et a reçu le prix AWARE dans la catégorie « Artiste émergente » en 2021. Elle vit aujourd’hui entre Paris et Berlin.

Matériaux

Ego, he goes (Fridge selfspeech and shine love consciousness - Period!), 2021 À travers cette installation sonore mettant en scène un réfrigérateur les portes ouvertes, Gaëlle Choisne engage le spectateur en l’invitant à regarder les produits de consommation à l’intérieur et en désacralisant l’œuvre d’art par l’aspect fonctionnel de la sculpture. Ce « storytelling matériologique », pour reprendre les termes de l’artiste, où différents matériaux coexistent permet à la fois de dénoncer le capitalisme et la société de consommation à travers les déchets tout en rappelant les origines de Gaëlle Choisne et son investissement local, en particulier avec les photographies d’Haïti. Quant au titre humoristique, notamment par le jeu sur les sonorités des termes ego et goes, il s’inscrit dans l’intérêt de l’artiste pour le thème de l’amour, comme dans Temple of Love, projet inspiré des écrits de Roland Barthes. Louise Glodt-Chauchoy

Métal, résine acrylique gravée et pigmentée, système-son, céramique, photographies et documents trouvés, aimants, caisse en bois imprimé, enceinte, LED, contrecollage aluminium, cadre bois et verre

Dimensions 193 × 110 × 70 cm

Acquisition 2022

Expositions Art Basel 2022, Art Basel, Bâle, du 16 juin au 19 juin 2022

Triennal: Soft Water Hard Stone, New Museum, New York, du 28 oct. 2021 au 23 fév. 2022

Claude Closky

Date et lieu de naissance : 1963, Paris, France

Vit et travaille à Paris, France

Claude Closky se pose en ordonnateur et en classificateur du monde qui nous entoure. Il utilise le langage comme élément de prédilection à travers un travail protéiforme convoquant l’image, le texte, le dessin, la vidéo et le support audio. Pour rendre compte d’une expérience quotidienne du monde, il propose des jeux d’assemblage de mots, d’objets ou de situations. Par le biais d’une esthétique minimale et ludique, il utilise le codage informatique, les systèmes alphabétiques, métriques ou mathématiques de manière à simplifier la grammaire du monde et des objets. C’est principalement en reprenant les codes de la publicité, des médias et de la communication qu’il réagence des systèmes d’information et de représentation afin de rendre intelligibles les constructions individuelles et collectives qui y sont associées. Né en 1963 à Paris (France), Claude Closky a étudié pendant un an à l’École des Arts Décoratifs de Paris avant de former le collectif des Frères Ripoulin en 1984. En 2005, il a reçu le prix Marcel Duchamp et intégré l’École des Beaux-arts de Paris en tant que chef d’atelier. Il vit et travaille à Paris.

Authorities step up, 2023

Ces trois œuvres de Claude Closky – Authorities step up, Enemy is in shock, et The world is getting less – sont respectivement composées de 37, 39 et 40 feuilles au format A4 avec impression laser sur papier orange. Un mot ou une lettre est imprimé en noir sur chacune d’elles. Ensemble, elles constituent un poème dont l’échelle des lettres varie. Le positionnement des feuilles crée des figures évoquant des personnages pixélisés. Leur exposition dans l’espace, sur les murs d’une galerie ou les bâtiments d’une ville, établit un jeu d’échelle immersif. Ces grands collages se réfèrent aux systèmes de communication à grande échelle et rappellent les affiches placardées dans les rues des villes. Dans ces poèmes, l’artiste évoque la marchandisation du monde, le terrorisme et la crise hospitalière, mais aussi les rêves et les rapports que nous entretenons les uns avec les autres, de l’individualité au collectif. Ces sujets d’actualité sont traités avec une certaine ironie à travers un langage simple qui mise sur la notion de jeu, de répétition et de rythme.

Clara Delettre

Acquisition 2023 Expositions

Matériaux Papier coloré, colle, glue
Dimensions 21 × 29,7 cm

, 2023

Ces trois œuvres de Claude Closky – Authorities step up, Enemy is in shock, et The world is getting less – sont respectivement composées de 37, 39 et 40 feuilles au format A4 avec impression laser sur papier orange. Un mot ou une lettre est imprimé en noir sur chacune d’elles. Ensemble, elles constituent un poème dont l’échelle des lettres varie. Le positionnement des feuilles crée des figures évoquant des personnages pixélisés. Leur exposition dans l’espace, sur les murs d’une galerie ou les bâtiments d’une ville, établit un jeu d’échelle immersif. Ces grands collages se réfèrent aux systèmes de communication à grande échelle et rappellent les affiches placardées dans les rues des villes. Dans ces poèmes, l’artiste évoque la marchandisation du monde, le terrorisme et la crise hospitalière, mais aussi les rêves et les rapports que nous entretenons les uns avec les autres, de l’individualité au collectif. Ces sujets d’actualité sont traités avec une certaine ironie à travers un langage simple qui mise sur la notion de jeu, de répétition et de rythme.

The world is getting less, 2023

Ces trois œuvres de Claude Closky – Authorities step up, Enemy is in shock, et The world is getting less – sont respectivement composées de 37, 39 et 40 feuilles au format A4 avec impression laser sur papier orange. Un mot ou une lettre est imprimé en noir sur chacune d’elles. Ensemble, elles constituent un poème dont l’échelle des lettres varie. Le positionnement des feuilles crée des figures évoquant des personnages pixélisés. Leur exposition dans l’espace, sur les murs d’une galerie ou les bâtiments d’une ville, établit un jeu d’échelle immersif. Ces grands collages se réfèrent aux systèmes de communication à grande échelle et rappellent les affiches placardées dans les rues des villes. Dans ces poèmes, l’artiste évoque la marchandisation du monde, le terrorisme et la crise hospitalière, mais aussi les rêves et les rapports que nous entretenons les uns avec les autres, de l’individualité au collectif. Ces sujets d’actualité sont traités avec une certaine ironie à travers un langage simple qui mise sur la notion de jeu, de répétition et de rythme.

Matériaux Papier coloré, colle, glue

Dimensions 21 × 29,7 cm

Acquisition 2023

Expositions

Matériaux Papier coloré, colle, glue

Dimensions 21 × 29,7 cm

Acquisition 2023

Expositions

Date et lieu de naissance : 1972, Berkeley, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

L’œuvre protéiforme de Peter Coffin s’appuie sur la photographie, la vidéo et le dessin. L’artiste crée aussi des installations et produit de la musique. Intéressé par l’épistémologie, il aime mettre la science à l’épreuve en explorant des logiques alternatives et des modes de pensée irrationnels. Il travaille souvent sur les phénomènes optiques dans des œuvres qui jouent avec les perceptions sensorielles du spectateur en l’invitant à regarder des objets banals sous un nouvel angle souvent ludique et poétique. Amateur de pastiche, il convoque régulièrement des références de l’histoire à l’art qu’il détourne et réinterprète.

Untitled (Log with Model of the Universe), 2005

Peter Coffin exprime dans des œuvres aux formes multiples un intérêt pour la science et ses dérivés plus ou moins sérieux. Sa pratique conceptuelle et transdisciplinaire questionne la perception sensorielle et ses limites, proposant des modes de connaissance et de représentation du monde plus expérimentaux et plus intuitifs. Untitled (Log with Model of the Universe) recompose ainsi une allégorie mathématique et physique de l’univers dans laquelle la troisième dimension est symbolisée par un tronc d’arbre évidé, tandis que des faisceaux lumineux de discothèque tournant sur eux-mêmes traduisent la quatrième dimension. Cette réinterprétation à la fois triviale et ludique d’un concept scientifique permet l’élaboration d’une cosmogonie joyeuse et personnelle.

Matériaux

Tronc d’arbre, spots, plastique

Dimensions 76,2 × 76,2 × 152,4 cm (ancien tronc), 110 × 145 × 110 cm (nouveau tronc)

Acquisition 2013

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris, du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012 DEAF « From the audible to the visible », galerie Frank Elbaz, Paris, du 18 mars au 29 avr. 2006

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Peter Coffin

Untitled (Auric Outline, Liz), 2007

Untitled (Auric Outline, Liz) présente une silhouette dont les contours sont dessinés sur le coin d’un mur avec sept lignes colorées. Cette figure est légèrement inclinée, comme si elle cherchait à regarder derrière la paroi sans être vue. On retrouve ici certains motifs récurrents dans l’œuvre de Peter Coffin : la silhouette, qu’il utilise souvent pour suggérer des formes, et les couleurs de l’arc-en-ciel, qui évoquent aussi le spectre lumineux. Cette œuvre qui reflète le goût de l’artiste pour les pseudosciences fait référence à un concept ésotérique popularisé par le courant New Age, l’adjectif auric étant associé à l’aura, ce champ lumineux qui entourerait le corps des individus. L’artiste joue ici sur la frontière entre visible et invisible : la silhouette cachée derrière le mur est vue par le spectateur à travers son aura, supposée être imperceptible et décomposée selon les couleurs du spectre visible. Romane Grouille

Dimensions 170 × 75 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Matériaux Mur

Date et lieu de naissance : 1969, Albertville, France

Vit et travaille à Lausanne, Suisse

Delphine Coindet travaille sur ordinateur pour dessiner des prototypes, ou « schématisations mentales » (Philippe Régnier), puis fait appel à des artisans spécialisés pour les faire glisser du virtuel au réel. Elle manie les formes abstraites et figuratives, les matériaux de natures diverses, voire opposées dont la confrontation crée des mondes et des univers. Elle met à mal la perception des regardeurs, éveille leur imaginaire et suscite des projections mentales à travers des assemblages parfois surprenants et à leur tour bousculés par l’expérience de ceux qui les appréhendent.

On Edge, 2005

De prime abord, On Edge est un boa aux plumes bleu vif qui semble flotter, alors qu’il est en fait alangui sur un parallélépipède dont la matière reflète l’espace qui l’entoure. Ces deux objets qui sont vus et donnent à voir se dissimulent et se révèlent mutuellement en perturbant notre regard. La rigidité géométrique se confronte à la mollesse et à la sensualité du boa. Ce n’est pas sans théâtralité que cet assemblage interagit avec le lieu où il se trouve comme avec celles et ceux qui le rencontrent. L’œuvre variant perpétuellement, une infinité d’images peut s’y apposer. C’est cette intranquillité qui fait la force du travail de Delphine Coindet. Cette instabilité déjoue les codes et les normes, en particulier ceux d’une certaine masculinité associée à l’art minimal, en imposant « la notion de doute en tant que valeur en soi » pour reprendre les propres termes de l’artiste.

Dimensions 70 × 70 × 70 cm

Acquisition 2013

Expositions Midnight Walkers, Le Crédac, Ivry-Sur-Seine, du 21 janv. au 26 mars 2006

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Delphine Coindet & Wilfrid Almendra, du 30 juin au 10 sept. 2005

Matériaux
Bois stratifié, miroir, boa en plumes d’autruche

Dear M., 2008

Delphine Coindet conçoit ses pièces avec un programme de dessin assisté par ordinateur, puis confie le soin de leur fabrication à des artisans spécialisés. Elle considère ses productions, formellement plutôt épurées, comme des « potentiels », des espèces de machines à produire des « relations ». Elle place ainsi le spectateur dans une position d’auteur, adoptant un point de vue proche de celui de Jacques Derrida pour qui, dans De la grammatologie (1967), l’ouvrage littéraire, une fois publié, voit son sens perpétué et augmenté par la communauté de ses lecteurs. Dear M., dont le titre contient une anagramme du terme anglais dream, pourrait renvoyer aussi bien au miroir qu’au mouvement, à la machine, à la manipulation, au moteur ou encore au métal, élément structurel des rêveries et des caucheMar. contemporains.

© ADAGP, Paris, 2015

Matériaux Machine-outil, plexiglas

Dimensions 135 × 180 × 80 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

POP UP Truck, Lafayette, Paris, du 03 au 04 juin 2016

Encore une fois, Domaine de Chamarande, Chamarande , du 26 oct. 2008 au 15 fév. 2009

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Polyamid Spirit, Evergreene, Genève, du 13 mars au 10 mai 2008

Date et lieu de naissance : 1974, Aurillac, France

Vit et travaille entre Paris, France et Genève, Suisse

Le processus de création d’Isabelle Cornaro est centré sur un équilibre entre l’objet et l’art conceptuel. Ses compositions minimales sont une interprétation personnelle de paysages ou de structures qu’elle déconstruit pour questionner nos perceptions. Elle joue avec sa sensibilité et sa subjectivité, mais les tient à l’écart en proposant une classification rationnelle. Son travail tend ainsi à s’écarter des considérations formelles et esthétiques pour se tourner vers une approche qui classifie systématiquement. Isabelle Cornaro se positionne aux antipodes de la pop culture en cherchant à occuper physiquement et visuellement des espaces encore vides. Le biais créatif à travers lequel l’artiste se projette dans le monde est ainsi la conjonction des composantes matérielles, des propriétés esthétiques et de son positionnement dans un univers d’objets en constante prolifération.

Née en 1974 à Aurillac (France), Isabelle Cornaro a été diplômée en histoire de l’art à l’École du Louvre en 1996 et de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 2002. Elle a également étudié au Royal College of Arts de Londres (Royaume-Uni). Elle vit et travaille entre Paris et Genève (Suisse).

Fields surrounding Turin, conjunction of a horizon and an echo chamber, 2006

Isabelle Cornaro transforme un paysage italien de façon minimaliste à l’aide de deux médiums. Fields surrounding Turin, conjunction of a horizon and an echo chamber se compose d’une suite de bandes verticales en papier blanc dans lesquelles sont insérées de fines mèches de cheveux humains torsadées. Celles-ci marquent des éléments topographiques réduits à quelques courbes disposées dans l’espace. Le contraste entre la blancheur du papier au format paysage et la matérialité tactile des cheveux confère à cette œuvre un caractère poétique. Telles des notes de musique posées sur une partition vierge, les boucles évoquent une certaine sensualité qui confine au sentimentalisme. Isabelle Cornaro démontre ici l’ambivalence entre concret et concept. Le fait d’arracher des objets à leur fonction habituelle, telles ces mèches tranchées, transforme la façon dont ils sont perçus. L’artiste cherche à les mettre à portée de main, mais en sectionnant le cheveu de sa racine, elle en fait une allégorie qui décrit une relation abstraite au monde en écho à la question de la narration évoquée par des processus constants de composition et de recomposition. L’action est ici résumée à des mouvements et des oscillations dans le vent des champs italiens.

Manon Prévost-Van Dooren

Matériaux Papier, cheveux

Dimensions 80 × 149 cm

Acquisition 2013 Expositions Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Black Maria (Phenomena Overwhelming Consciousness), 2008

Black Maria (Phenomena Overwhelming Consciousness) est une installation de diapositives issues d’un livre de l’artiste. Le titre fait référence au studio de production filmique de Thomas Edison, le Kinetographic Theater surnommé « Black Maria ». L’œuvre se compose de photographies de paysages où une figure de femme apparaît progressivement grâce à un jeu de zoom sur le point focal et de dessins (reproduits numériquement) qui en rendent visibles les lignes schématiques. Black Maria met en avant l’intérêt de l’artiste pour la construction d’un espace et sa composition au sein d’une œuvre, mais aussi son analyse des systèmes de représentation. Les antagonismes suscités par la rencontre entre figuration et abstraction, composition et décomposition, révèlent des liens complexes et remettent en question « la construction du regard » par un travail de « déconstruction des grilles de lecture ». Camille Philippon

Matériaux Tirages pigmentaires, projection de diapositives noir en blanc

Dimensions 80 × 60 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Date et lieu de naissance : 1973, Marseille, France

Vit et travaille à Orthoux, France

Les peintures et les dessins d’Anne-Lise Coste possèdent l’immédiateté du graffiti. L’artiste qui a fait de la peinture à la bombe son outil de prédilection associe spontanéité et rapidité du geste au cœur de sa pratique. Influencée par le mouvement dada et son art de la révolte, elle conjugue émotions personnelles et critiques publiques de la société dans ses œuvres. Son travail hétéroclite traduit une perception subjective du monde, ouverte au collectif, qui matérialise les angoisses contemporaines agitant notre quotidien.  Née en 1973 à Marseille (France), Anne-Lise Coste a été formée à l’École des Beaux-arts de Marseille et à la Hochschule für Gestaltung und Kunst de Zurich (Suisse). Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier, notamment en France, en Espagne, au Portugal, en Allemagne, en Suisse et aux États-Unis. AnneLise Coste vit et travaille à Orthoux dans le sud de la France.

Cannibale, 2003

Réalisé à la peinture à la bombe, Cannibale se présente comme un graffiti transposé sur papier. Le mur est ici remplacé par une feuille blanche, mais Anne-Lise Coste conserve l’aérographe et l’esthétique du graffiti pour écrire le mot « cannibale » en lettres majuscules, une technique qui lui permet d’adopter un geste associant immédiateté, rapidité et spontanéité. À travers sa pratique, l’artiste procède également à une déconstruction du langage. Elle déstructure les mots, les isole et les présente comme des « phénomènes visuels » dissipant la distinction entre mot et image. Le mot fait image : ainsi détaché de son signifiant, Cannibale matérialise une interjection et un constat formulés par l’artiste et ouverts aux spectateurs. L’émotion subjective traduite par son geste se conjugue à une critique publique en engageant un mouvement de l’intime vers le collectif.

Matériaux Papier, peinture à la bombe

Dimensions 130 × 95 cm (œuvre) 136 × 100 × 3,5 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Les spirales entrelacées d’Orange ont été peintes à la bombe sur une feuille de papier. Graffitis déplaçables, ces motifs sont mêlés de coulures qui semblent vouloir sortir du cadre de leur support. Au centre, on croit distinguer la lettre « C » imbriquée dans une arborescence infinie. L’œuvre sort des lieux de l’art urbain dont l’artiste reprend les codes, telle une plante proliférant dans les interstices d’un mur et en repoussant les limites. Marques d’émancipation, la spontanéité et le dynamisme du geste sont porteurs d’une certaine liberté à laquelle Anne-Lise Coste nous appelle. Ces patterns révèlent des structures plus larges et englobantes du système institutionnel qu’elle conteste et sur lesquelles elle nous invite à réfléchir en tant qu’individus.

Camille Philippon

Dimensions 130 × 95 cm (œuvre) 135 × 100 × 3,5 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Matériaux Peinture à la bombe

François-Xavier Courrèges

Date et lieu de naissance : 1974, Paris, France

Vit et travaille à Paris, France

François-Xavier Courrèges explore les thématiques de la sensibilité, des sentiments et de la mémoire à travers différents médiums. Il met en avant les joies et les contraintes de l’amour afin de développer un art de l’intime tout en instillant un décalage. Il se positionne dans la fissure entre une société qui valorise le bonheur et la fidélité, et un système où même les démonstrations amoureuses relèvent d’une économie financière. Les symboles de l’enfance sont un langage qu’il utilise fréquemment afin de « restituer la dimension humaine de nos élans », pour reprendre ses propres termes. Il donne à voir une esthétique de l’émotion pour toucher le spectateur tout en délicatesse.

Fusion, 2003

Vidéo de quatorze minutes réalisée par François-Xavier Courrèges en 2003, Fusion montre une bougie à l’effigie d’Ernest et Bart, les deux personnages de la série de marionnettes Les Muppets, qui tourne sur ellemême au ralenti devant un fond en papier coloré. La bougie d’anniversaire et le décor multicolore évoquent un univers pop joyeux associé à l’enfance, mais la répétition d’une boucle musicale donne à la vidéo une teinte de scénario tragique pendant que la cire se liquéfie et que les personnages se consument sous les yeux du spectateur. C’est avec une simplicité de moyens que François-Xavier Courrèges réussit à engager une réflexion sur notre vulnérabilité face au temps. En cultivant un postromantisme mi-inconsolable mi-amusé, l’artiste évoque avec justesse les sentiments amoureux et la fragilité des êtres. Fusion convoque une autre de ses vidéos intitulée Another Paradise (2005) montrant deux oiseaux amoureux que rien ne semble pouvoir séparer hormis la mort.

Rosanne Moulin

Dimensions 14 minutes Acquisition 2013 Expositions Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Matériaux Vidéo

Les œuvres de François-Xavier Courrèges résonnent entre elles en formant une trame qui tisse la dimension humaine de nos élans tout en s’écrivant au fil du temps et du processus créatif. L’aspect dilué de l’aquarelle dont l’artiste se sert ici fait écho à l’utilisation récurrente du ralenti dans ses vidéos. Ce parti pris esthétique confère à ses créations une dimension à la fois fantastique et poétique. The Future’s Rapture II (J.C. avril 2006) s’approche d’une réalité plus cinématographique à travers une vision tournée vers le futur qui exprime une attente et un désir. Le titre Future’s Rapture II est une référence religieuse qui évoque l’espérance des fidèles d’être emportés au paradis après la mort. Le format en diptyque de ces deux aquarelles sur papier encadrées permet de mettre en scène plusieurs émotions, entre projection personnelle et histoire collective. Le portrait sobre à la douce teinte verte et au regard perçant semble exprimer l’attente, l’attention, voire la tension dirigées vers cette rose délicate à l’aspect fantomatique qui paraît à sa portée, ployant vers son front délicat, sans cacher ni la beauté de ses pétales ni le danger de ses épines. La passion et ses souffrances sauront-elles se donner avant l’au-delà ?

Manon Prévost-Van Dooren

Dimensions 65 × 50 cm (chaque œuvre) 70 × 55 × 3 cm (chaque œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Matériaux Papier, peinture aquarelle

Date et lieu de naissance : 1982, Pampelune, Espagne Vit et travaille à Bilbao, Espagne

June Crespo est originaire de Pampelune et s’inscrit dans la mouvance de l’art basque contemporain. Elle convoque des références à l’histoire de l’art, à l’anthropologie, au féminin et au rêve. Ses œuvres font harmonieusement dialoguer des éléments hétéroclites afin de jouer sur les dissonances visuelles et les contraires. La sculptrice accorde une grande importance à la matière brute et à ses enjeux esthétiques. En travaillant sur l’organique et la technique, elle propose une œuvre à la fois vivante et inanimée où la matière converse avec le corps par le biais de formes anthropomorphes suggestives. Ce travail autour de la matérialité animée lui permet de mettre en avant des problématiques sociales et politiques contemporaines longtemps invisibilisées, comme le féminisme ou l’écologie.

Née en 1982 à Pampelune (Espagne), June Crespo est diplômée des Beaux-arts de l’université du Pays basque UPV/EHU.

Acts of pulse (1), 2022

Un moulage en bronze évoquant une selle d’équitation est fixé au mur par des tubes en acier inoxydable. Sur ce bronze étincelant, des éléments en cuir coloré tombent en cascade, conférant à l’assemblage une dimension haptique et organique. Avec Acts of pulse (1), June Crespo évoque la force de vie qui émane de la matière. Le titre suggère une pulsation, peut-être un battement de cœur régulier et changeant. Cette illusion fluide de l’organique et des formes anthropomorphiques révèle une dissonance visuelle, la sculptrice confrontant dans une même pièce des produits nobles tels que le bronze, et manufacturés comme l’acier. En s’appuyant sur la juxtaposition des contraires, elle produit une sorte de chimère érotique où l’on devine la forme d’une langue ou d’un sexe féminin qui questionne les enjeux de la féminité et du corps. June Crespo crée ces analogies formelles et symboliques entre le corps et les objets dans le but d’atténuer la hiérarchisation de ces concepts.

Dimensions 266 × 43 × 73 cm

Acquisition 2023

Expositions June Crespo: Vascular, Guggenheim Museum Bilbao, du 1 er mars au 09 juin 2024 L’écorce, CRAC Alsace, Altkirch, du 15 oct. 2023 au 14 jan. 2024

Matériaux Bronze, acier inoxydable, cuir, textile

Date et lieu de naissance : 1986, Le Blanc-Mesnil, France

Vit et travaille à Montreuil, France

À la fois plasticien, performeur, poète et vidéaste, Julien Creuzet explore différents médiums. Pour lui, toutes les formes de création se complètent, en particulier dans un espace d’exposition où les multiples supports se rencontrent. Son travail s’intéresse aux questions d’héritage culturel, de colonisation, de migration, ainsi qu’à la manière dont elles influencent les individus et leur identité.

Né en 1986 au Blanc-Mesnil (France), Julien Creuzet vit et travaille aujourd’hui à Montreuil. Après des études à l’École des Beaux-arts de Caen, il a poursuivi sa formation aux Beaux-arts de Lyon et au Fresnoy –Studio national des arts contemporains.

Coiffes, 2016

L’œuvre Ricochets de Julien Creuzet envisage le découpage colonial de l’Afrique, lors de la conférence de Berlin en 1885, comme une clé de compréhension du terrorisme contemporain. Elle revient sur ce moment de déchirure et ses effets rebond dans l’histoire et dans l’espace, matérialisés, par exemple, par ce drapeau morcelé de l’Union européenne. Ailleurs dans l’installation, on retrouve ce souci de révéler des causalités aux conséquences « macro ». L’emploi du riz dans les sculptures met au jour la tension entre sa valeur nourricière, sa large consommation, son faible coût et les menaces écologique et spéculative dont il fait l’objet et qui pourraient affamer la population mondiale. Ici et là, des amulettes et antidotes – fourchettes fragilement aimantées et ampoules de Quinton (eau de mer pure) – contrebalancent ces effets papillon de nature historique, géopolitique et sociale.

Acquisition 2017

Matériaux Vidéo HD
Dimensions 14 minutes 20 secondes
L’œuvre fait partie de l’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), voir p. 82
Expositions YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

L’œuvre Ricochets de Julien Creuzet envisage le découpage colonial de l’Afrique, lors de la conférence de Berlin en 1885, comme une clé de compréhension du terrorisme contemporain. Elle revient sur ce moment de déchirure et ses effets rebond dans l’histoire et dans l’espace, matérialisés, par exemple, par ce drapeau morcelé de l’Union européenne. Ailleurs dans l’installation, on retrouve ce souci de révéler des causalités aux conséquences « macro ». L’emploi du riz dans les sculptures met au jour la tension entre sa valeur nourricière, sa large consommation, son faible coût et les menaces écologique et spéculative dont il fait l’objet et qui pourraient affamer la population mondiale. Ici et là, des amulettes et antidotes – fourchettes fragilement aimantées et ampoules de Quinton (eau de mer pure) – contrebalancent ces effets papillon de nature historique, géopolitique et sociale.

Matériaux Aile d’avion, fleurs de paradis

Dimensions 33 × 472 × 208 cm (aile d’avion)

Acquisition 2017

L’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue) est composée d’un ensemble d’œuvres, voir p. 81, 82, 83, 84, 85 et 86

Expositions YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Amalia-Fri-Mason, 2017

Amalia-Fri-Mason (2017) s’inscrit dans une démarche de questionnement de l’Histoire. Cette œuvre hybride qui tient à la fois de la vidéo, du poème et du chant fait partie de l’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue). Elle participe des interrogations de Julien Creuzet sur le découpage colonial de l’Afrique, qu’il perçoit comme le terreau du terrorisme contemporain. À l’instar d’Aliha Kama (2017), œuvre appartenant à la même installation, Amalia-Fri-Mason aborde plus particulièrement la thématique de l’intégration ou de l’exclusion de « l’autre » dans la société – un sujet en partie autobiographique, Julien Creuzet s’inspirant du vécu de certains de ses proches. La métaphore « I was digested, a little longer ago, and that is my integration » exprime une intégration lente et douloureuse à la suite d’une immigration. Amalia-Fri-Mason renvoie ainsi aux problématiques migratoires, thème récurrent dans l’œuvre de Julien Creuzet.

Julie Robin

L’œuvre

Matériaux Vidéo HD
Dimensions 6 minutes 4 secondes
Acquisition 2017
fait partie de l’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), voir p. 82
Expositions YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Mono, farine de France, famine du monde, vital, culture. Ils coulent. Nous confondons le riz, le sable recouvrant le sang et l’huile de palme. Ils tirent. Écologique, énergétique, numérique. Agro, accro. Ils tirent, ils foncent sur la foule, ils coulent, ils tirent, ils échouent. Déçu des champs vides ravagés par les chenilles légionnaires. Eux aussi migrent, fuient les rives. Dieu-argent, Dieu-soleil, Dieu-miel. Ils tirent, bouleversés. Ultime zone de survie, ronde bleu partagée. Argent, sale travail. Faut-il parler de la tragédie grecque. Mono, robot, Donald. Monoculture, enflure, futur désert. Ils pleurent. Présidentielles. Ils meurent des fièvres pestilentielles. Mono, rocket, gros con, robot, cimetière de la mer. Agro, ils coulent, accro., 2017

Ces trois œuvres, qui font partie d’une installation intitulée Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), peuvent fonctionner séparément ou ensemble. Les titres de ces pièces font référence au poème « Ricochets » écrit par Julien Creuzet. D’une composition à l’autre, on retrouve les mêmes éléments : le matelas rempli de riz ou un morceau de drapeau européen. Seuls les composants annexes des œuvres varient. Les matelas évoquent quelque chose de dur et de sombre, comme des gisants et des tombeaux, une impression renforcée par les bouts de drapeau déchiré qui semblent avoir été posés dans la précipitation. L’utilisation du riz est très symbolique pour l’artiste : c’est l’aliment le plus consommé au monde et une denrée de base pour de nombreuses personnes, surtout les plus pauvres. À travers cette œuvre, il explore aussi les faits qui ont conduit aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris, en l’occurrence le découpage de l’Afrique lors de la conférence de Berlin en 1885. Le drapeau morcelé représente également la séparation du continent en colonies. Selon Julien Creuzet, le terrorisme moderne est la conséquence de la colonisation. À travers cette installation, l’artiste explore des faits qui peuvent sembler lointains, mais dont les conséquences se font encore ressentir aujourd’hui, à la manière des ricochets. Élise Vassiliadis-Poirey

Dimensions 16 × 214 × 155 cm (installation totale) 0,5 × 214 × 99 cm (drapeau) 12 × 80 × 42 cm (tapis bleu) 5 × 190 × 81 cm (sommier) 1 × 50 × 68 cm (fleurs) 12 × 80 × 45 cm (sculpture fourchette)

Acquisition 2018

au 16 fév. 2020

Matériaux Drapeau, sommier, plastique, tissu, câble, chaussure, riz, tapis, fourchette, tee-shirt
L’œuvre fait partie de l’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), voir p. 82
Expositions YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019

Nous allons fuir, dans un immense enclos, nous allons tourner en rond. Encore une fois, ce sera une fin, et à nouveau un départ. Nous allons rebondir, ricochet, jusqu’au bout de nos forces. Nous allons vivre nos vies d’hommes, avec nos temporalité d’hommes, nous être une courte étape. Sensible bourrasque. Frêles et fertiles, faibles et vaniteux, on aurait dû prendre exemple sur les fourmis folles. Terre rebond, nous finirons par couler., 2016

Ces trois œuvres, qui font partie d’une installation intitulée Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), peuvent fonctionner séparément ou ensemble. Les titres de ces pièces font référence au poème « Ricochets » écrit par Julien Creuzet. D’une composition à l’autre, on retrouve les mêmes éléments : le matelas rempli de riz ou un morceau de drapeau européen. Seuls les composants annexes des œuvres varient. Les matelas évoquent quelque chose de dur et de sombre, comme des gisants et des tombeaux, une impression renforcée par les bouts de drapeau déchiré qui semblent avoir été posés dans la précipitation. L’utilisation du riz est très symbolique pour l’artiste : c’est l’aliment le plus consommé au monde et une denrée de base pour de nombreuses personnes, surtout les plus pauvres. À travers cette œuvre, il explore aussi les faits qui ont conduit aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris, en l’occurrence le découpage de l’Afrique lors de la conférence de Berlin en 1885. Le drapeau morcelé représente également la séparation du continent en colonies. Selon Julien Creuzet, le terrorisme moderne est la conséquence de la colonisation. À travers cette installation, l’artiste explore des faits qui peuvent sembler lointains, mais dont les conséquences se font encore ressentir aujourd’hui, à la manière des ricochets. Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux Bois, bouteille, eau, eau de mer, fourchette, aimant, câble, jean, plastique, hortensia, tissus, riz, chaussure

Dimensions

Dimensions variables

Acquisition 2017

L’œuvre fait partie de l’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), voir p. 82

Expositions YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Où est Ménaka, la belle rouge, aimée des hommes bleus. Les blancs après avoir dessiné les contours des terres noires, ont donné ton nom de Touareg à une Néo-voiture qui tient la route sur les déserts de goudron. Désinvolture dans les lointains austraux. Dictature se règle à l’arme Russe. Remontrance autoritaire, leurs affaires, mes affaires, la guerre. Enterrer la hache de guerre et hâter le processus de paix., 2017

Ces trois œuvres, qui font partie d’une installation intitulée Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), peuvent fonctionner séparément ou ensemble. Les titres de ces pièces font référence au poème « Ricochets » écrit par Julien Creuzet. D’une composition à l’autre, on retrouve les mêmes éléments : le matelas rempli de riz ou un morceau de drapeau européen. Seuls les composants annexes des œuvres varient. Les matelas évoquent quelque chose de dur et de sombre, comme des gisants et des tombeaux, une impression renforcée par les bouts de drapeau déchiré qui semblent avoir été posés dans la précipitation. L’utilisation du riz est très symbolique pour l’artiste : c’est l’aliment le plus consommé au monde et une denrée de base pour de nombreuses personnes, surtout les plus pauvres. À travers cette œuvre, il explore aussi les faits qui ont conduit aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris, en l’occurrence le découpage de l’Afrique lors de la conférence de Berlin en 1885. Le drapeau morcelé représente également la séparation du continent en colonies. Selon Julien Creuzet, le terrorisme moderne est la conséquence de la colonisation. À travers cette installation, l’artiste explore des faits qui peuvent sembler lointains, mais dont les conséquences se font encore ressentir aujourd’hui, à la manière des ricochets. Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux Drapeau, sommier, plastique, tissu, câble, chaussure, riz, tapis, Kalachnikov

Dimensions 16 × 214 × 155 cm (installation totale) 0,5 × 226 × 100 cm (drapeau)

1 × 32 × 73 cm (tapis) 7 × 190 × 73,5 cm (sommier) 13 × 56 × 16 cm (fleurs) 16 × 89 × 28 cm (Kalachnikov)

Acquisition 2018

L’œuvre fait partie de l’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), voir p. 82

Expositions YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Fort de son vécu, de celui de ses proches et de ses propres observations, Julien Creuzet développe dans Aliha Kama un récit autour de l’étranger. L’intégration plus ou moins évidente et réussie des individus issus de migrations réside au cœur de son œuvre. Au cours d’un poème chanté de trois minutes, la vidéo développe une réflexion sur la relation entre l’individu, son histoire et son lieu de vie, comme le résume cette phrase extraite de l’œuvre : « Where are we here, where is the we on me. »

Julie Robin

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 3 minutes 3 secondes

Acquisition 2017

L’œuvre fait partie de l’installation Ricochets, les galets que nous sommes finiront par couler (Épilogue), voir p. 82

Expositions YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020 Mondes flottants, Biennale de Lyon, du 20 sept. 2017 au 07 janv. 2018

J ournal d’un travailleur métèque du futur, Frac des Pays de la Loire, Carquefou/Nantes , du 19 nov. 2016 au 29 janv. 2017

Aliha Kama, 2017

Abraham Cruzvillegas

Date et lieu de naissance : 1968, Mexique

Vit et travaille à Paris, France

Son œuvre, qu’elle soit performative, sculpturale ou picturale, est l’expression même de la réalité humaine : instable, brute, imprévisible mais aussi puissante, évolutive et énergique. Un principe fondamental dans le travail d’Abraham Cruzvillegas est l’idée de l’Autoconstrucción, inspirée de ses expériences de vie dans le quartier Ajusco de Mexico où il a grandi. Il créé, à travers des pratiques de recyclage et d’adaptation de matériaux à des fins non conventionnelles, des œuvres qui tiennent aussi métaphoriquement de processus par lesquels nous construisons nos identités.

Dans son travail, Abraham Cruzvillegas explore les dynamiques économiques du provisoire, de l’artisanal et du recyclé. La collecte de matériaux, leur assemblage mais aussi leur réinterprétation sont autant de stratégies de production utilisées par l’artiste. Questionnant la nécessité, l’opportunité ou la survie, ses œuvres se développent dans des périmètres identifiés, par exemple le quartier d’El Ajusco à Mexico, ou la Petite Ceinture à Paris.

Abraham Cruzvillegas vit et travaille à Paris où il enseigne la sculpture à l’École des Beaux-arts.

Self Constructed Upside Down Shelter, 2017

Self Constructed Upside Down Shelter propose une représentation géographique née de l’alliage inattendu entre cuivre et plâtre : l’œuvre figure une carte du monde renversée à 180° sur laquelle les frontières ont disparu. Dans cette spatialité inédite, où le sud devient nord, se dessine un équilibre neuf, propice à la redéfinition des flux et des échanges.

Matériaux Plâtre, cuivre

Dimensions 120 × 250 × 3 cm

Acquisition 2017

Expositions Mappa mundi – Cartographies contemporaines, Fondation Boghossian –Villa Empain, Bruxelles (Belgium), du 05 mars au 22 août 2020 You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1967, Paris, France

Vit et travaille entre Paris, France et Bruxelles, Belgique

François Curlet fonde sa pratique artistique sur le détournement ironique et subtil d’objets du quotidien pour créer des mondes poétiques et étranges où se télescopent des références à la culture populaire, à l’ère industrielle et à la culture artistique belge. Il se définit lui-même comme un « conceptuel spaghetti » en clin d’œil à l’évolution du western classique vers le western spaghetti, plaçant ainsi son œuvre sous le signe de l’absurde et de l’autodérision.

Né en 1967 à Paris (France), François Curlet a étudié aux Beaux-arts de Saint-Étienne et de Grenoble, puis à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre à Bruxelles (Belgium). Il vit et travaille actuellement entre Paris, la Camargue et Bruxelles.

Projet d’architecture fainéante, 2003

Projet d’architecture fainéante est à la fois un ensemble de sculptures et un groupe de maquettes qui forment le projet architectural mené par François Curlet depuis 2003. L’artiste suggère de construire des abris ou habitacles par le haut et non par le bas, proposant ainsi un prototype rapide et facile à édifier de l’habitat du futur. Les quatre maquettes présentées sur cette table à tréteaux composent des typologies possibles pour ces différents habitats nomades, mais plus qu’une méthode de construction, cette « architecture fainéante » est aussi un principe : l’artiste s’efface derrière le hasard et la force de gravité, principes créateurs tout-puissants qui dictent leur forme molle aux différentes maquettes. La paresse devient l’art de ne rien faire (comme le suggère le sac de couchage posé au sol), ou plutôt de laisser faire puisque c’est le plâtre à prise rapide utilisé par François Curlet qui, en coulant, crée les formes et reliefs de ces objets hybrides.

Matériaux Plâtre, bois, arbre, sac de couchage, table, tréteaux

Dimensions 86 × 200 × 63 cm

Acquisition 2013 Expositions Play Time, Biennale d’art contemporain de Rennes, Rennes, du 27 sept. au 30 nov. 2014

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007 Airs de Paris, Centre Pompidou, Paris, du 25 avr. au 15 août 2007

Architecture fainéante [dessins et maquettes], Centre Culturel Français de Turin, Turin (Italie), du 05 mars au 07 avr. 2007

Cette suite de vingt-et-une planches papier compose le story-board de Jonathan Livingstone, court-métrage de François Curlet où l’artiste met en scène l’une de ses œuvres intitulée Speed Limit, réunion d’une Jaguar Type E et d’un corbillard soudés par le milieu. Le film montre les pérégrinations d’un croque-mort en chemise blanche et queuede-pie qui erre dans une campagne déserte à bord de son étrange véhicule et frôle plusieurs fois l’accident dans sa quête de vitesse, comme s’il était ironiquement déjà à bord d’un véhicule prévoyant la possibilité de sa mort. À la fois engin de course et de mort, cette voiture hybride peut aussi évoquer le film Boulevard de la mort de Quentin Tarantino, avec son tueur pourchassant d’innocentes victimes dans son bolide noir, à travers une forme d’humour funèbre similaire.

Marianne Tricoire

Livingston (poster), 2012

Cette affiche a été réalisée par le studio de graphisme M/M Paris qui collabore régulièrement avec de nombreux artistes contemporains et institutions artistiques européennes. Elle annonce Jonathan Livingstone, un court-métrage de François Curlet montrant les pérégrinations d’un croque-mort en chemise blanche et queue-de-pie qui erre dans une campagne déserte à bord d’un bolide hybride ici représenté en arrière-plan : la réunion d’une Jaguar Type E et d’un corbillard soudés par le milieu. Le fossoyeur esseulé frôle plusieurs fois l’accident dans sa quête de vitesse, comme s’il était ironiquement déjà à bord d’un véhicule prévoyant la possibilité de sa mort. Le félin grimaçant représenté en emblème sur les rayons d’une roue au premier plan pourrait faire référence au célèbre jaguar de la marque automobile, mais dans une version inquiétante qui ajoute à l’étrangeté de l’ensemble.

Matériaux Lavis, papier

Dimensions 29,7 × 21 cm

Acquisition 2013

Expositions Fugu, Palais de Tokyo, Paris, du 27 fév. au 20 mai 2013

Matériaux Impression sérigraphique 6 couleurs

Dimensions 176 × 120 cm

Acquisition 2013

Expositions

Jonathan

Jonathan Livingston, 2012

Ce court-métrage met en scène une œuvre de François Curlet intitulée Speed Limit, la réunion d’une Jaguar Type E et d’un corbillard soudés par le milieu en référence à la comédie dramatique culte Harold et Maude d’Hal Ashby. Le film montre les pérégrinations d’un croque-mort en chemise blanche et queue-de-pie qui erre dans une campagne déserte à bord de son étrange véhicule et frôle plusieurs fois l’accident dans sa quête de vitesse – comme s’il était ironiquement déjà à bord d’un véhicule prévoyant la possibilité de son décès. À la fois engin de course et de mort, cette voiture hybride peut aussi évoquer le film Boulevard de la mort de Quentin Tarantino, avec son tueur pourchassant d’innocentes victimes dans son bolide noir, à travers une forme d’humour funèbre similaire.

Dimensions 8 minutes

Acquisition 2013

Expositions Fugu, Palais de Tokyo, Paris, du 27 fév. au 20 mai 2013

Matériaux Vidéo HD

Date et lieu de naissance : 1976, Neuss, Allemagne Vit et travaille à Berlin, Allemagne

La pratique de Natalie Czech mêle photographie et écriture pour révéler les liens entre visible et invisible ainsi qu’entre image et texte. À cette fin, elle convoque différents personnages qui se rencontrent par l’écrit, allant de références littéraires à des invités contemporains issus du monde de la culture et guidés à l’aide de protocoles. Véritable passeuse, l’artiste utilise la répétition, qu’elle appelle « bégaiement », et l’intertextualité, qu’elle met en scène pour identifier les modes de représentation du réel dans la littérature. Réactivées par l’expérience des visiteurs, ses œuvres s’inscrivent dans différentes temporalités, du rapport direct à l’image à la durée variable de la lecture.

Il pleut by Guillaume Apollinaire, 2014

Il pleut by Guillaume Apollinaire est une installation photographique qui rassemble les textes de cinq auteurs invités par l’artiste (Amilcar Packer, Derek Beaulieu, Jacques Roubaud, Shane Anderson et Vincenzo Latronico). Ces textes leur ont été commandés dans leur langue maternelle et évoquent la pluie. L’artiste y a inséré le calligramme de Guillaume Apollinaire intitulé Il Pleut (1916). Elle l’a ensuite surligné à la peinture acrylique pour faire ressortir le dessin des gouttes qui coulent sur les écrits qu’elle a photographiés sur des fonds de différentes couleurs. Illustrant le propos du texte, le motif souligne la question de la sémantique et des images engendrées par la lecture. En en créant de nouvelles par l’orchestration d’un foisonnement de mots, les images sont déclinées à l’infini : certaines apparaissent pour les uns et disparaissent pour d’autres dans l’intimité de leurs propres représentations.

Camille Philippon

Matériaux Peinture acrylique

Dimensions 85,5 × 54.8 × 41,1 cm (chaque)

Acquisition 2016

Expositions

One can’t have it both ways and both way is the only way I want it, CRAC

Alsace, Altkirch, du 16 juin au 18 sept. 2016

Sighs Trapped by Liars – Sprache in der Kunst, KM - Künstlerhaus Halle für Kunst & Medien, Graz (Autriche), du 12 mars au 29 mai 2016

Friends with books, ART BOOK FAIR, Berlin, du 11 au 13 déc. 2015

Reloaded – Konkrete Tendenzen heute, Zentrum für Künstlerpublikationen, Brême, du 22 mai au 30 août 2015

FIAC - 41e édition, Le Grand Palais, Paris, du 23 au 26 oct. 2014

Date et lieu de naissance : 1981, Oxford, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

À travers sa démarche artistique, Jesse Darling interroge les structures faillibles des sociétés et des organisations dont le déclin est inévitable. En ce sens, l’artiste porte un intérêt particulier à la fongibilité, c’est-àdire aux choses qui se consomment et disparaissent avant d’être remplacées par une autre chose de même nature. Son œuvre est irriguée de références culturelles et religieuses qui permettent de questionner la place des êtres et de leurs corps dans la société. C’est à travers des créations variées, composées d’installations, de sculptures ou de textes que Jesse Darling déroule le fil de ses réflexions. Né en 1981 à Oxford (Royaume-Uni), Jesse Darling travaille aujourd’hui entre Londres et Berlin.

Untitled, 2019

Parfois projetés en hauteur au sommet de porte-manteaux, parfois insérés dans une vitrine dont les pieds ploient sous le poids de leur charge, les classeurs de rangement sont un marqueur fort dans l’œuvre de Jesse Darling. Dans le cas d’Untitled, l’installation isole ces classeurs de toute autre association. Éparpillés, comme jetés çà et là, ils vont à l’encontre des notions d’ordre et de rangement qui leur sont intrinsèquement associées. Parce qu’ils ne sont pas étiquetés, ces classeurs laissent le public s’interroger sur leur contenu. Les feuilles qui devraient y être insérées sont remplacées par des blocs de béton. Impossibles à déplacer et déviés de leur utilisation première, les classeurs se font l’image d’une société faillible et dysfonctionnelle. Les normes administratives, qui régissent le monde, se trouvent ici opaques et écrasantes. Le travail de Jesse Darling, selon ses propres termes, invite à « reconnaître le poids qui se cache dans les choses auxquelles on attribue une certaine légèreté ». Les classeurs, images de l’ordonnancement et de la catégorisation, ont volé en éclats.

Dimensions 32 × 8 × 28,5 cm (classeur)

Acquisition 2019

Expositions Crevé, Centre d’art contemporain Triangle France – Astérides, Marseille, du 16 mars au 02 Juin 2019

Matériaux Classeurs de rangement, béton

Date et lieu de naissance : 1966, Montreuil, France

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Franck David s’inspire principalement d’objets du quotidien qu’il détourne en n’en retenant qu’un seul détail. En l’absence de narration apparente, son œuvre hétéroclite composée d’installations et de dispositifs audiovisuels est aussi énigmatique que déroutante. Chacune des créations de cet artiste qui refuse toutes les étiquettes relève d’une esthétique différente – une hétérogénéité volontaire qui a pour vocation de susciter un questionnement chez le spectateur. Ce détournement des éléments du quotidien nous entraîne dans un univers à la fois familier et inconnu qui perturbe notre perception et notre rapport au monde.

Week-end

, 2003

Week-end est une installation composée de deux capots de voiture chromés grandeur nature montés côte à côte sur un mur. Comme ils sont extraits de leur contexte d’origine et visiblement accidentés, leur fonction initiale est définitivement perdue. Les chocs qui les déforment introduisent les notions de fragilité et de disparition. À travers ces deux capots précisément cabossés de manière identique, Franck David évoque une maîtrise contradictoire dans l’accident. La perplexité suscitée par cette discordance est accentuée par le titre de l’œuvre, Week-end, qui paraît impropre. Comme souvent dans l’œuvre de l’artiste, l’objet se trouve fragmenté, isolé de son environnement. Ainsi déplacé et modifié, il voit son potentiel d’évocation plus augmenté qu’amoindri et fait ainsi surgir des interprétations diverses, poétiques ou philosophiques dans l’imaginaire du spectateur. Margaux Granier

Dimensions 134 × 101 cm (chaque)

Acquisition 2013

Expositions Pause, FRAC - Normandie Rouen, Sotteville-lès-Rouen, du 18 avr. au 23 août 2009

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008 Esses, galerie Chez Valentin, Paris, du 09 juil. au 02 août 2003

Matériaux Capots de voiture chromés

Jean-Charles de Quillacq

Date et lieu de naissance : 1979, Parthenay, France

Vit et travaille entre Zurich, Suisse, Paris et le Limousin, France

La pratique sculpturale et performative de Jean-Charles de Quillacq est ancrée dans la représentation et la déconstruction du corps humain. L’artiste se plaît à le mouler, à le fragmenter et à en interroger la capacité érotique. Il travaille le plus souvent avec de la résine malléable qu’il modèle lui-même et mêle parfois à ses propres fluides corporels.

Né en 1979 à Parthenay (France), Jean-Charles de Quillacq a étudié à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon (France) et à la Weißensee Kunsthochschule de Berlin (Allemagne). Il a été résident de la Rijksakademie d’Amsterdam (Pays-Bas) en 2011 et l’un des lauréats des Swiss Art Awards en 2017. Il vit et travaille actuellement entre Zurich (Suisse), Paris et le Limousin (France).

Copie-moi, 2019

Ce squelette tubulaire arqué soutient les fragments d’un corps disloqué, fragmenté et d’une impuissance presque grotesque. Il s’agit du moulage des jambes de l’artiste, motif récurrent dans son travail, qu’il a réalisé lui-même avec de la résine époxy. Cette sculpture semble exprimer ses sentiments ambivalents sur le corps en tant qu’objet : « Il y a un truc pas saisissable dans le corps. (…) Le malaxer, le répliquer, le multiplier n’y change rien. Il est toujours impossible de s’en saisir complètement. » On ne peut ignorer la dimension fétichiste ou potentiellement érotique sous-entendue par le pantalon défait, d’autant que l’artiste enduit souvent ses sculptures de fluides divers (graisse, huiles, shampooing) lorsqu’elles sont exposées. Son titre énigmatique interpelle directement le spectateur, peutêtre dans une évocation des moulages de sculpture utilisés comme support pour le dessin académique, ou dans une interrogation des processus de copie et de duplication à l’œuvre dans l’art contemporain.

Matériaux Aluminium, résine acrylique, plastique

Dimensions 80 × 96 × 42 cm

Acquisition 2020

Expositions Autofonction, galerie Marcelle Alix, Paris, du 16 mai au 25 juil. 2020

Ma système reproductive, Bétonsalon, Paris, du 03 mai au 13 juil. 2019

Date et lieu de naissance : 1976, Halle, Belgium

Vit et travaille à Brussels, Belgium

Koenraad Dedobbeleer produit des sculptures, des installations, des photographies et des éditions depuis la fin des années 1990. Lauréat du prix Mies van der Rohe en 2009, il est également commissaire d’expositions et co-éditeur du fanzine UP. Ses sculptures font appel à des objets du quotidien, que l’artiste questionne en repensant leurs proportions en fonction de leur valeur possible. Déplacés dans un contexte d’exposition et débarrassés de leur fonction d’usage, ces objets deviennent des supports d’interprétation. Les titres des œuvres prêtent également à réflexion car ils n’ont jamais de rapport direct avec l’objet qu’ils désignent. L’artiste se joue ainsi du réflexe commun de vouloir expliquer une œuvre par son titre.

In the Cold and Stupefying Air the Statues Sleep, 2013

En intégrant le dispositif habituel de présentation – ici, le socle rappelant un tronc d’arbre – à l’œuvre In the Cold and Stupefying Air the Statues Sleep, Koenraad Dedobbeleer brouille les frontières communément érigées entre l’objet quotidien et la sacralité d’une œuvre. Par cette hybridité de l’artefact, il s’inscrit dans une forme d’esthétique relationnelle. Les titres de ses œuvres prêtent également à réflexion car ils n’ont jamais de rapport direct avec l’objet qu’ils désignent. Koenraad Dedobbeleer se joue ainsi du réflexe commun qui consiste à vouloir expliquer une œuvre par son titre et ses accointances avec des objets qui en seraient des parents proches.

© ADAGP, Paris, 2015

Dimensions 104 × 22 cm

Acquisition 2015

Expositions The Desperate, Furiously Positive Striving of People Who Refuse to Be Dismissed, Kunsthal Extra City, Anvers, du 05 avr. au 25 mai 2014

Matériaux Bois, métal peint, carton

Suppressed, Underestimated and Falsified Role, 2014

Si Suppressed, Underestimated and Falsified Role ressemble à une chaise, il n’en est pourtant rien : Koenraad Dedobbeleer emprunte aux objets du quotidien leurs codes formels pour les détourner et les démanteler. À la manière d’un leurre, sa sculpture perturbe la cohésion des mots et des choses, mais au contraire des raisins de Zeuxis, on ne peut s’y méprendre : l’usage de l’objet est mis à mal pour mieux interroger notre capacité d’appréhension sensible et notre aptitude au savoir dans le cadre d’une épistémè propre à une culture et une époque. Au sein même du système des beaux-arts, Koenraad Dedobbeleer questionne la classification des choses pour mieux souligner la porosité des limites artificiellement établies et en montrer le perpétuel renouvellement, obstacle à la tentation du simplisme de l’imaginaire.

Dimensions 95 × 44 × 39 cm

Acquisition 2015

Expositions The Desperate, Furiously Positive Striving of People Who Refuse to Be Dismissed, Kunsthal Extra City, Anvers, du 05 avr. au 25 mai 2014

Matériaux Bois, métal peint

Date et lieu de naissance : 1986, Le Chesnay, France Vit et travaille à Châtelaine, Suisse

Chloé Delarue observe les mécanismes de production de l’artificiel à l’ère de la pensée computationnelle et leurs effets sur nos modes de représentation. Elle réfléchit en particulier à la notion d’automatisation intégrale en contemplant les troubles et aberrations qui s’infiltrent dans nos perceptions à mesure que les territoires simulés s’étendent. Ses installations et sculptures, où les effets de leurres, de faux-semblant et de camouflage se déploient, cernent un environnement dense avec une vaste série d’oeuvres apparaissant sous l’acronyme TAFAA pour Toward A Fully Automated Appearance, un cycle en mouvement donnant corps aux ambiguïtés et paradoxes de ce monde affecté par sa propre réplication. Née en 1986 au Chesnay (France), Chloé Delarue est diplômée de la Villa Arson de Nice (2012) et de la Haute école d’art et de design de Genève (2014). Elle réside actuellement à Genève.

TAFAA - FERTILITY DEVICE (NUDGE FOR THE SCAPEGOAT), 2021

TAFAA - FERTILITY DEVICE (NUDGE FOR THE SCAPEGOAT) est une sculpture qui réunit différents éléments et matériaux récurrents dans le travail de Chloé Delarue, suscitant ici, de nouveaux scénarios spéculatifs. Devant un écran inerte, nous sommes confrontés à notre propre reflet. Celui-ci laisse entrevoir derrière lui le moulage d’une tête empruntée à une statue de bélier tournant sur elle-même. En dessous, un halo bleu émane d’une dalle LCD, dévoilant des simulacres de publicités, toutes étant des caricatures exacerbées de la cybernétisation des corps et des désirs. À proximité, un lave-main orné d’un calmar en étain sert de cendrier, les cigarettes minutieusement disposées dans le latex simulent un étrange sampuru. Enfin, deux néons, à mi-chemin entre antennes et logo abstrait, signalent leur présence de loin. Dans ce FERTILITY DEVICE, le sous-titre Nudge for the scapegoat évoque la relation complexe entre désir et rivalité dans les univers simulés tels que les réseaux sociaux, les plateformes de contenus ou encore les jeux vidéo en ligne. Par assemblage, chaque élément souvent emprunté et, devenu ornement, interroge notre capacité d’agir, notre agentivité confrontée à notre perte d’autonomie au profit des nouvelles formes d’automatisation qui nous régulent progressivement. Le bouc émissaire change de peau sans cesse et nos émotions, désormais calculables, alimentent toutes sortes d’opérateurs prédictifs, reformulant ainsi notre rapport à l’autre, à une altérité nouvelle. Cette œuvre concentre, tout en séduction, la turbulence éprouvée qui s’infiltre ainsi dans nos perceptions. TAFAA - FERTILITY DEVICE (NUDGE FOR THE SCAPEGOAT) fait partie des FERTILITY DEVICE, un ensemble de sculptures qui explorent les générativités esthétiques autonomes. S’inspirant de dispositifs froids et standardisés du design industriel, ces œuvres sont l’allégorie d’une « fertilité » autonome, celle induite par les modèles génératifs. Chaque itération de cette série d’œuvres s’approprie de manière singulière ces questionnements et observe les affections produites sur nos capacités de représentation.

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2022

Expositions Swiss Media Art: Marc Lee, Chloé Delarue, Laurent Güdel, Hek, Bâle, du 12 fév. au 24 mai 2022

Issue de secours, BINZ 39, Zurich (Suisse), du 20 mai au 19 juin 2021

Matériaux Inox, néons, résine, chrome, moteur, latex, cigarettes, écran LCD, LED, vidéo, transformateur

Deraedt

Date et lieu de naissance : 1984, Asse, Belgique Vit et travaille à Bruxelles, Belgique

L’œuvre de Sara Deraedt est silencieuse. Gravitant entre le monde de la photographie, du dessin, mais aussi de l’installation et de l’art conceptuel, elle se caractérise par la rareté du langage et du discours qui l’entoure. Des photographies de bâtiments à celles d’objets du quotidien, l’artiste s’approprie les codes du ready-made et du pop art en créant des archives vivantes et évolutives. L’absence de cartel, de publication et de texte maintient son œuvre dans un état spéculatif propice à l’étonnement et au regard objectif. Sara Deraedt cherche, à travers l’usage d’objets banals ou d’installations plus abstraites, à produire un savoir non qualifiable pour créer un rapport plus intime et subjectif à son œuvre. L’artiste explique : « La raison de mon silence en compagnie de mon travail – par exemple, l’absence de textes imprimés dans mes expositions – n’est pas d’être mystérieux ou de laisser le public avec un besoin de connaissance, ni de créer quelque chose d’opaque. C’est exactement le contraire. » Née en 1994 à Asse (Belgique), Sara Deraedt est diplômée de l’Académie des Beaux-arts de Vienne (Autriche). Elle vit et travaille à Bruxelles.

Untitled, 2021

À première vue, l’œuvre de Sara Deraedt fait penser à un bureau. Une sculpture en métal et en bois trône sur une simple table. La grille cruciforme qui constitue cette pièce enchâssée dans une structure rectangulaire pourrait évoquer une geôle ou une porte surélevée. La prison est un motif que Sara Deraedt développe depuis sa première exposition personnelle en juillet 2020 à Établissement d’en face, un espace artistique de Bruxelles. Des dessins de la façade de la maison d’arrêt de Bruxelles sont exposés pour révéler l’opacité face à ce qui est familier et quotidien. Avec cette installation, qui pourrait être à la fois une maquette ou une structure, l’artiste laisse circuler les idées entre les fins barreaux de la sculpture en jouant sur la question de l’accessible et de l’inaccessible. Avec le silence et l’absence de cartel ou de discours, elle cherche à nous détourner du réflexe de la quête d’une explication monolithique aux œuvres. À chacun de convoquer son imaginaire et ses propres interprétations.

Clara Delettre

Matériaux Bois, peinture, colle, métal

Dimensions 100,97 × 33,97 × 22,86 cm

Acquisition 2023

Expositions In Situ XVI : Sara Dereadt, MHKA Musée d’art contemporain d’Anvers, du 11 sept. 2021 au 09 janv. 2022

Date et lieu de naissance : 1980, Montréal, Canada

Vit et travaille entre Zurich, Suisse et Montréal, Canada

Marie-Michelle Deschamps s’intéresse au langage et aux processus de signification. Elle met en exergue le rapport des mots aux choses et son travail est une métaphore qui lui permet de traduire le réel de façon distanciée. Il est, pour reprendre la notion d’Édouard Glissant, une manière de rendre compte de l’opacité à l’œuvre dans le processus de transposition du sens vers l’objet.

Née en 1980 à Montréal (Canada), Marie-Michelle Deschamps a été formée à la Glasgow School of Arts (Royaume-Uni). Elle vit et travaille entre Zurich et Montréal.

Untitled, 2014

Une surface repliée sur elle-même semble se mouvoir et s’étirer en laissant apercevoir sa face cachée. Son aspect est celui d’un tissu qu’on aurait posé négligemment et qui offrirait la contemplation d’un drapé. Sa facture est pourtant d’émail – ce qui n’ôte rien à la délicatesse qui en émane. Ciselée par découpe laser, la sculpture Sans titre prend place dans l’expérience de langage que l’artiste déploie dans son travail. Elle a ici utilisé, comme pour d’autres de ses œuvres, la technique de l’émaillage traditionnellement employée dans les arts décoratifs et en joaillerie. Depuis le XIX e siècle, c’est aussi à la réalisation de panneaux de signalisation qu’elle est appliquée, parant ainsi de la brillance de sa laque des objets parmi les plus courants. Marie-Michelle Deschamps s’intéresse à ce cannibalisme de la méthode pour produire des sculptures abstraites qui ne semblent jamais tout à fait achevées : on attend le signe, le mot ou le chiffre qui semble faire défaut à la surface, mais qui jamais n’adviendra. Chez Marie-Michelle Deschamps, il s’agit plutôt d’observer le processus singulier d’une déconstruction du langage.

Dimensions 38 × 59 × 6 cm

Acquisition 2014

Expositions POP UP Truck, Lafayette, Paris, du 03 au 04 juin 2016

Matériaux Email, cuivre

Collection Fonds de dotation Famille Moulin

Date et lieu de naissance : 1978, Épernay, France

Vit et travaille à Paris, France

L’œuvre de Julien Discrit est régie par le discret et le continu. Plus précisément, l’artiste exploite le concept de fragment en tant que symbole des continuités et des discontinuités qui dominent les rapports entre l’être humain et le monde environnant, à savoir le non-humain exprimé par l’anthropologue Philippe Descola. Sa réflexion est également irriguée par la géographie, dont l’artiste se sert pour « décrire le monde » ainsi que pour appréhender la relation entre le visible et le caché.

Né en 1978 à Épernay (France), Julien Discrit a été diplômé avec les félicitations du jury de l’École supérieure d’art et de design de Reims en 2004, où il enseigne depuis 2019. Il est représenté par les galeries Anne-Sarah Bénichou (Paris) et Thomas Henry Ross art contemporain (Montréal). Il vit et travaille entre Paris.

Kintsugi, 2018

D’apparence lacunaire, cette sculpture en marbre de Carrare représente une figure humaine. Ce visage mutilé, brisé n’est autre que la reconstitution du fragment manquant de l’Ange de Nagasaki, sculpture miraculeusement épargnée lors du bombardement atomique de la ville le 9 août 1945. Symbole de paix et d’espérance, l’œuvre a été offerte à l’UNESCO par la ville de Nagasaki en 1976. En restituant l’intégrité du visage angélique, Julien Discrit réaffirme son attachement aux rapports de continuité et de discontinuité, à l’instar de l’intitulé de l’œuvre, Kintsugi, un mot signifiant « jointure d’or » en japonais. Le kintsugi est la technique consistant à recoller les tessons d’une céramique ou d’une porcelaine cassée à l’aide d’une laque saupoudrée d’or afin de les sublimer. Par extension, elle a donné son nom à une méditation sur l’existence des choses et ses aléas. En pansant l’Ange défiguré, Julien Discrit exprime la résilience et la permanence du non-humain en liant le passé et le présent. Quentin Rose

Matériaux Marbre de Carrare

Dimensions 11,9 × 14,1 × 4,6 cm (œuvre totale) 14 × 12,5 × 3,5 cm (sculpture) 26 × 20 × 13 cm (socle)

Acquisition 2019

Expositions Le discret et le continu, galerie Anne-Sarah Bénichou, Paris, du 8 sept. au 20 oct. 2018

Date et lieu de naissance : 1983, Perpignan, France

Vit et travaille à Paris, France

Amateur de télévision puis d’Internet dès son enfance, David Douard a été immergé très tôt dans les mots et la technologie. Le langage, sous la forme de textes et de poèmes collectés sur Internet, constitue le fondement de son travail. Ses sculptures accumulent des éléments technologiques, des lettrages et des objets revisités. David Douard interroge ainsi l’omniprésence des technologies numériques, entre outils de résistance et facteurs d’aliénation. Il met en forme et manipule les mots collectés qui, à travers sa pratique, deviennent matériaux de la sculpture.

Né en 1983 à Perpignan (France), David Douard a été résident de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2017-2018. Il vit et travaille à Paris.

WE, 2015

Constitué d’une accumulation d’éléments hétéroclites, WE (2015) s’inscrit dans le travail que David Douard consacre à la mutation. L’hybridation et le collage sont au cœur d’une recherche de liberté qui prend forme dans cette sculpture. Les éléments technologiques et organiques s’y mêlent, ces derniers étant ici incarnés par les œufs. Entre les mains de l’artiste, le plâtre devient un matériau organique, un fluide corporel qu’il qualifie de « mouvement social». Le titre est composé du seul pronom anglais we (« nous »), omniprésent dans l’œuvre de David Douard. Il positionne l’artiste en porte-parole de tout un chacun. Cette parole collectée sur Internet, rendue anonyme par des avatars et des pseudonymes, constitue le socle de son travail et s’exprime dans ses œuvres à travers des lettrages plus ou moins lisibles.

Julie Robin

Dimensions 108 × 40 × 21 cm

Acquisition 2019

Expositions Bat Breath Battery, galerie Chantal Crousel, Paris, du 05 sept. au 10 oct. 2015

Matériaux Plâtre, aluminium, cuivre, ballon, œufs, chaîne

Dans Beat we beat (2019), David Douard intègre plusieurs éléments qui traversent l’ensemble de son œuvre. Sur un tissu sérigraphié tendu sur un châssis en bois, des formes imprimées évoquent des lettres déformées. Le titre, organisé autour du pronom anglais we (« nous »), positionne l’artiste en porte-parole de tout un chacun. Cette parole, rendue anonyme par des avatars et des pseudonymes, est ici constituée de textes collectés sur Internet. Marqué par son utilisation d’Internet et les usages technologiques contemporains qu’il observe, David Douard présente avec Beat we beat une œuvre plastique où le texte devient matériau et où les mots se répandent sur les sculptures comme des graffitis. Symbole d’un lieu où une révolution semble possible, Internet acquiert ainsi une certaine matérialité. La technologie devient outil de création, comme n’importe quel matériau de récupération.

Julie Robin

Matériaux Tissu sérigraphié, bois

Dimensions 199,5 × 150 cm

Acquisition 2019

Expositions

Desire: A Revision from the 20 th Century to the Digital Age, Irish Museum of Modern Art, Dublin, du 21 sept. 2019 au 22 mars 2020

O’DA’OLDBORIN’GOLD, galerie Chantal Crousel, Paris, du 12 janv. au 14 fév. 2019

Date et lieu de naissance : 1974, Paris, France

Vit et travaille à Rouen, France

Depuis le milieu des années 2000, Sophie Dubosc développe une réflexion singulière sur la pratique artistique à travers ses liens complexes avec l’héritage moderniste. Elle multiplie les références diverses en interrogeant autant l’œuvre des surréalistes que des minimalistes, s’inspirant à la fois de l’Anti-Form et du land art. Principalement axé autour du volume et de la sculpture, son travail associe des matériaux hétérogènes, qu’ils soient naturels – cendre, cheveux, tissu, bois – ou artificiels, tels que des bottes en caoutchouc ou des armoires de cuisine.

Née en 1974 à Paris (France), Sophie Dubosc vit et travaille à Rouen. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, de l’université Paris-Sorbonne et de l’École du Louvre. Elle a obtenu le prix Découverte de PHotoEspaña en 2001 et le prix Altadis en 2006.

Hotte, 2007

Inspirée par la polysémie du terme « hotte », qui désigne aussi bien le grand panier que l’on porte sur le dos que la construction qui recouvre le conduit d’une cheminée, Sophie Dubosc réalise une étrange sculpture qu’elle fixe au mur. Elle lui confère une dimension organique en choisissant le chanvre, matériau qu’elle utilise dans plusieurs de ses pièces telles que Cheval d’arçon (2007) ou Mauvaises graines (2010). Les nombreuses fibres naturelles disposées les unes à côté des autres donnent à sa sculpture l’aspect d’une perruque blonde. Dans d’autres œuvres, elle arrange les éléments en natte ou en chignon, associant plus directement le chanvre à la chevelure. Si la forme de la sculpture se révèle minimale, son pouvoir d’évocation n’en est pas moins considérable. À travers les liens complexes qu’il entretient avec l’héritage surréaliste, le travail de Sophie Dubosc, qui repose souvent sur l’association d’idées ou de réalités contraires, cultive toujours une part d’ambiguïté et d’étrangeté.

Franny Tachon

Matériaux Chanvre, bois

Dimensions 90 × 27 × 80 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

4 artistes, galerie Chez Valentin, Paris, du 12 janv. au 23 fév. 2008

Cadavre exquis, 2007

En raison des liens complexes qu’elle entretient avec l’héritage moderniste, la pratique artistique de Sophie Dubosc s’appuie souvent sur le détournement d’objets du quotidien. L’association d’un corps de mannequin en résine avec une tête en plâtre recouverte de coulures de peinture rouge n’est pas sans évoquer les assemblages surréalistes. C’est ce que sous-entend le titre de l’œuvre

Cadavre exquis, expression qui se réfère au jeu mis au point par Marcel Duhamel, Jacques Prévert et Yves Tanguy en 1925 consistant à juxtaposer des dessins distincts créés par diverses individualités. En convoquant l’imaginaire surréaliste, Sophie Dubosc réalise une sculpture qui rappelle à la fois les automates humains de Giorgio De Chirico, les poupées désarticulées d’Hans Bellmer et les mannequins affublés d’ampoules de Man Ray. Ce corps d’enfant amputé de ses membres et surmonté d’un visage écorché dégage une impression d’inquiétante étrangeté, pour reprendre l’expression de Sigmund Freud chère aux surréalistes.

Franny Tachon

Matériaux Bois, résine, plâtre

Dimensions 140 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008 4 artistes, galerie Chez Valentin, Paris, du 12 janv. au 23 fév. 2008

Date et lieu de naissance : 1978, Digne-les-Bains, France

Vit et travaille à Digne-les-Bains, France

L’œuvre sculpturale de Julien Dubuisson est sous-tendue par un questionnement anthropologique sur les conditions de création de formes par une société donnée. L’attention que l’artiste porte à l’agencement des formes entre elles procède d’une réflexion sur le passage d’un ordre de réalité à un autre. En effet, si Julien Dubuisson use fréquemment de la technique du moulage, il ne la manie pas pour les effets de duplication ou de réitération qu’elle peut produire. En procédant à d’infimes variations, il fait de ces objets des supports pour penser notre monde à l’aune des productions du passé. Né en 1978, Julien Dubuisson est diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (2005). Il vit et travaille à Digne-les-Bains (France).

Pavillon nocturne, 2015

À première vue, le Pavillon nocturne (2015) de Julien Dubuisson a des allures de monolithe, mais cette sculpture cubique se compose de dix-huit éléments, répliques de sculptures célèbres de l’histoire de l’art issues de toutes les époques. Ainsi, une tête cycladique du III e millénaire avant Jésus-Christ, un masque mortuaire de la fin du XIX e siècle et un cube de Giacometti se rejoignent par « attouchements anachroniques », pour reprendre l’expression de Thomas Golsenne. Afin que ces accointances adviennent, il a fallu procéder à des changements d’échelle. Julien Dubuisson a développé une technique de moulage toute particulière : comme un spectateur face à l’œuvre, l’artiste travaille d’abord d’après photographie pour produire une première version de ces entités avant de les mouler plusieurs fois. Chez lui, le « faire » agit comme mode de connaissance et sa réitération en est la voie.

Matériaux Jesmonite, résine acrylique, vidéo HD (noir et blanc, son)

Dimensions 5 minutes 45 secondes (vidéo) 18 éléments 46 × 40 × 41 cm (sculpture, version bloc) 700 × 45 × 41 cm (sculpture, version fragments)

Acquisition 2015

L’installation Pavillon nocturne est composée d’un ensemble d’œuvres, voir p. 106 Expositions Faire et défaire, Bureau d’implantation des lignes de Digne, Digne-lesBains, du 18 déc. 2015 au 08 fév. 2016

L’après-midi, Villa Arson, Nice, du 04 oct. au 28 déc. 2015

L’ordre des lucioles, 17e exposition du Prix Ricard, Fondation d’Entreprise Pernod Ricard, Paris, du 15 sept. au 31 oct. 2015

nocturne, 2015

À première vue, le Pavillon nocturne (2015) de Julien Dubuisson a des allures de monolithe, mais cette sculpture cubique se compose de dix-huit éléments, répliques de sculptures célèbres de l’histoire de l’art issues de toutes les époques. Ainsi, une tête cycladique du III e millénaire avant Jésus-Christ, un masque mortuaire de la fin du XIX e siècle et un cube de Giacometti se rejoignent par « attouchements anachroniques », pour reprendre l’expression de Thomas Golsenne. Afin que ces accointances adviennent, il a fallu procéder à des changements d’échelle. Julien Dubuisson a développé une technique de moulage toute particulière : comme un spectateur face à l’œuvre, l’artiste travaille d’abord d’après photographie pour produire une première version de ces entités avant de les mouler plusieurs fois. Chez lui, le « faire » agit comme mode de connaissance et sa réitération en est la voie.

Matériaux Jesmonite, résine acrylique, vidéo HD (noir et blanc, son)

Dimensions 5 minutes 45 secondes (vidéo) 18 éléments 46 × 40 × 41 cm (sculpture, version bloc) 700 × 45 × 41 cm (sculpture, version fragments)

Acquisition 2015

L’œuvre fait partie de l’installation Pavillon nocturne, voir p. 105

Expositions Faire et défaire, Bureau d’implantation des lignes de Digne, Digne-lesBains, du 18 déc. 2015 au 08 fév. 2016

L’après-midi, Villa Arson, Nice, du 04 oct. au 28 déc. 2015

L’ordre des lucioles, 17e exposition du Prix Ricard, Fondation d’Entreprise

Pernod Ricard, Paris, du 15 sept. au 31 oct. 2015

Pavillon

Date et lieu de naissance : 1970, Paris, France

Vit et travaille à Paris, France

L’artiste pluridisciplinaire Vava Dudu refuse de se conformer aux codes : elle pratique aussi bien le dessin que la poésie, réalise des vêtements et des accessoires, fabrique des meubles comme des guitares. Elle revendique sa position d’outsider de l’art contemporain en affirmant « préférer les extrêmes aux milieux ». Son métier de styliste indépendante côtoie son activité de chanteuse au sein de La Chatte, groupe d’électro-zouk punk new wave fondé en 2013 avec Stéphane Argillet et Nicolas Jorio dit « Nikolu ». Son univers artistique underground qui mêle joyeusement texte et image se décline ainsi sur divers supports. Vava Dudu est née en 1970 à Paris (France), où elle vit et travaille. Avec Fabrice Lorrain, elle a obtenu le prix de l’Association nationale pour le développement des arts de la mode (ANDAM) en 2001.

Sans titre (secu), 2017

Vava Dudu travaille autant le vêtement et les accessoires que la musique, la peinture et le dessin. Son univers underground flirte avec les médias de masse et mêle textes et images. Sa pratique de styliste indépendante et son activité de chanteuse au sein du groupe La Chatte, fondé en 2003, composent un univers artistique qui revendique son détachement de toute fonction utilitaire. La paire de bombers bicolores Sans titre (secu) et (rity) a été conçue dans un geste de partage, pour être portée par deux amis. La fonction initiale de surveillance de la veste, induite par l’inscription « SECURITY », est parasitée non sans humour par sa découpe en deux, ainsi que par la phrase, brodée à la main par l’artiste, qui renvoie au regard et à la possibilité d’un langage non verbal.

Matériaux Tissu, fils

Dimensions 68 × 140 × 4 cm

Acquisition 2017

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Vava Dudu travaille autant le vêtement et les accessoires que la musique, la peinture et le dessin. Son univers underground flirte avec les médias de masse et mêle textes et images. Sa pratique de styliste indépendante et son activité de chanteuse au sein du groupe La Chatte, fondé en 2003, composent un univers artistique qui revendique son détachement de toute fonction utilitaire. La paire de bombers bicolores Sans titre (secu) et (rity) a été conçue dans un geste de partage, pour être portée par deux amis. La fonction initiale de surveillance de la veste, induite par l’inscription « SECURITY », est parasitée non sans humour par sa découpe en deux, ainsi que par la phrase, brodée à la main par l’artiste, qui renvoie au regard et à la possibilité d’un langage non verbal.

Matériaux Tissu, fils

Dimensions 68 × 140 × 4 cm

Acquisition 2017

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Sans titre (rosé), 2017

C’est à la faveur d’une résidence à Salon du Salon à Marseille à l’été 2017 que Vava Dudu a réalisé Sans titre (rosé), un ensemble de vingt dessins au stylo bille sur papier de couleur rose. De fines lignes noires figurent des fragments de corps féminins ou masculins. Ces motifs largement stylisés se résument à quelques traits car l’artiste aime « l’idée de faire passer un message en une seule ligne ». Des seins pointés vers le ciel, des doigts avalés par des bouches, des langues enfouies au fond de gorges, des lèvres posées sur des mains sont juxtaposés dans de multiples saynètes sexuelles. Répétées ou emboîtées, ces formes s’engendrent les unes les autres en créant de nouvelles anatomies du désir. En mêlant le plaisir à l’obscénité, une fellation côtoyant sur une même feuille un doigt d’honneur, les dessins de Vava Dudu déploient une iconographie sexuelle libérée des codes et des normes. Ce sont ces mêmes images érotiques que la plasticienne décline sur divers supports, des murs aux draps en passant par les vêtements.

Franny Tachon

Matériaux Papier rosé 70 gr/m², stylo BIC

Dimensions 21 × 31 cm (chaque, 20 feuillets)

Acquisition 2017

Expositions Vava Dudu, Vertige profonde, Salon du Salon, Marseille, du 24 août au 30 sept. 2017

Date et lieu de naissance : 1993, Jaljulia

Vit et travaille à Jaljulia

Aysha E Arar propose une œuvre narrative dans laquelle l’imagination fusionne avec la réalité. Cette artiste palestinienne dite « multimédias » utilise la peinture, la vidéo, le dessin mais aussi la poésie pour questionner son histoire. Son œuvre est emplie de ses contradictions et de sa quête de liberté. Du petit format à la grande fresque, les supports qu’elle utilise invoquent la mythologie et le folklore symbolique palestinien afin de figurer sa place en tant que femme dans une société conservatrice où la tradition et la liberté se confrontent. Les papiers, toiles, vêtements et divers supports utilisés sont le théâtre d’un tracé simple et allusif, proche du dessin d’enfant et de la forme graphique. Née en 1993 à Jaljulia, Aysha E Arar est diplômée de la faculté d’art de l’université de Beit Berl. Elle vit et travaille dans sa ville natale.

Dear lion, your claws is really strong but mine is more, 2022

L’œuvre Dear lion, your claws is really strong but mine is more se déploie comme un étendard-manifeste. Sur une toile en coton de plus de deux mètres de long, un grand lion ressemblant à un sphinx fait face à une femme à queue de poisson qui pourrait être un autoportrait. Ces deux êtres imaginaires aux corps bleus croisent les griffes et se toisent. Leurs formes chimériques et mythologiques sont détourées par une peinture au pistolet et agrémentées de détails colorés peints à l’acrylique. Avec un tracé linéaire qui rappelle autant les dessins de Cocteau et de Picasso que les graffitis, l’artiste exprime sa résilience et sa quête de liberté dans un contexte géopolitique complexe. La position et la forme des personnages dans l’espace rappellent l’épisode œdipien de l’énigme du Sphinx. Cette référence iconographique reflète tout l’intérêt d’Aysha E Arar pour les contes et la mythologie.

Matériaux Peinture acrylique, peinture spray, tissu de coton

Dimensions 210 × 98 cm

Acquisition 2023

Expositions Flood, Hamidrasha Gallery, Tel Aviv, du 11 févr. au 25 mars 2022

Dans The free wrestling, deux ombres se font face. Elles sont séparées par un étrange visage agrémenté de deux mains qui pourrait être l’arbitre de leur combat. Les êtres représentés sur cette peinture se détachent sur un fond noir dans lequel ils se fondent et semblent disparaître. Sur la toile en tissu, Aysha E Arar utilise de la peinture acrylique et au pistolet dans une figuration libre, presque enfantine – une esthétique qui rappelle les toiles de Basquiat convoquant également l’iconographie de la boxe et du combat. Dans cette narration floue faite de chimères grimaçantes évoluant dans une incertitude fluide et mises sur un même plan, les deux formes peuvent évoquer une situation d’opposition entre deux peuples, rappel du contexte géopolitique dans lequel travaille Aysha E Arar. Au service des contradictions et des rêves de l’artiste, cette narration libre vient réveiller les combats intérieurs qui ponctuent la vie.

Matériaux Peinture acrylique, peinture spray, tissu de coton

Dimensions 207 × 160 cm

Acquisition 2023

Expositions Mon palais, choir, Galerie Sans Titre, Paris, du 16 sep. au 15 oct. 2022

Date et lieu de naissance : 1986, Alès, France

Vit et travaille à Paris, France

Si Mimosa Échard fait usage de supports aussi divers que la céramique, la peinture à l’huile, la sculpture, la photographie, le film ou l’installation, c’est parce qu’elle s’emploie toujours à créer des écosystèmes hybrides qui font cohabiter culture et nature. Plantes médicinales, compléments alimentaires, produits cosmétiques, composants électroniques, pilules contraceptives et stimulants de fécondité réagissent les uns avec les autres en donnant naissance à des formes fluides et imprévisibles. Nourrie par la technologie cyborg, l’esprit DIY ou le naturalisme wicca, la pratique de Mimosa Échard est souvent comparée à celle d’une sorcière postmoderne.

Née en 1986 à Alès (France), Mimosa Échard vit et travaille à Paris. Elle est diplômée de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris et de la Villa Arson de Nice. Nommée au prix Meurice en 2015, elle a été résidente de la Villa Kujoyama à Kyoto en 2020.

Antiprisme (Karl), 2014

Réalisée en collaboration avec Patrick Vindimian, cette œuvre de Mimosa Échard s’inspire de ses recherches sur les structures de tenségrité découvertes par Karl Ioganson. Cette sculpture a priori inerte repose pourtant sur des forces mécaniques. Trois éléments (laiton, acier et acier galvanisé) puisés dans le bâtiment de la Fondation au 9 rue du Plâtre sont mis en tension pour former une figure dans un continuum d’énergie. L’œuvre s’approprie les qualités de la sculpture traditionnelle définies par la masse, ainsi que celles du mobile.

Matériaux Laiton, acier, acier galvanisé Dimensions Dimensions variables Acquisition 2014 Expositions Venir Voir Venir, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 03 au 06 juil. 2014

Mimosa Échard a créé la série A/B, à laquelle appartient A/B8, à l’aide de larges panneaux de plexiglas dont la surface accueille un assemblage hétéroclite d’objets de rebut et d’éléments naturels fixés avec de la cire dépilatoire. L’aspect luminescent délicat de l’œuvre, avec ses teintes de rose et de céladon, n’est pas sans rappeler les selfies retravaillés à l’aide de filtres sur les smartphones, les tutoriels d’utilisation de produits de beauté ou des images pornographiques – autant d’univers qui mettent en scène des chairs ancrées dans notre époque contemporaine. L’utilisation de pilules contraceptives, de compléments alimentaires, d’herbes comestibles et de faux ongles reflète le caractère organique d’A/B8 Mimosa Échard associe des éléments industriels (Coca-Cola Light, emballages, débris de carrosserie…) et organiques (plantes, coquilles d’œuf, insectes…) jusqu’à l’obtention d’une texture stabilisée qui défie l’étrange et la gravité. Figés dans la cire comme le moustique prisonnier d’un bloc d’ambre dans Jurassic Park, ils conservent une force vitale qui ne demande qu’à être libérée dans l’espace du spectateur.

Manon Prévost-Van Dooren

The People, 2016

« Mon village, c’est ma matrice », déclare Mimosa Échard à propos de la communauté hippie dans laquelle elle a grandi dans les Cévennes. Elle a choisi son quotidien familial comme sujet de son premier long-métrage. À partir des vastes archives personnelles constituées de séquences tournées en MiniDV pendant près de dix ans, elle superpose diverses scènes dans un flux d’images de deux heures. Accompagnée d’une musique composée par Raphaël Hénard, cette réflexion sur le temps confronte simultanément plantes et fleurs, emballages pop et intérieurs démodés. Cette juxtaposition d’éléments divergents s’inspire de son expérience d’enfant découvrant la culture MTV à la télévision au milieu de la nature sauvage. Selon Mimosa Échard, cet assemblage de formes et de couleurs à l’effet fantomatique et poétique relève d’un « rapport sensuel » avec le médium vidéo. L’artiste convoque à l’écran les expérimentations plastiques qu’elle développera par la suite dans son atelier, comme elle l’explique elle-même : « The People résonne avec tout ce que je fais maintenant – avec la transparence, la liquidité, la cohabitation de mondes humains et non humains… » Franny Tachon

Matériaux Algue, kombucha, cire dépilatoire, résine époxy, emballages, insectes, levure de bière, compléments alimentaires Boots et Schaebens pour la peau, pétales de rose

Dimensions 180 × 200 × 6 cm

Acquisition 2015

Expositions I’ve got a feeling – Les 5 sens dans l’art contemporain, Musée des BeauxArts d’Angers , du 25 mai 2023 au 01 janv. 2024

Milléniales. Peintures 2000-2020, Frac Nouvelle-Aquitaine Méca, Bordeaux, du 24 sept. 2020 au 03 janv. 2021

Par hasard vol. II, La Friche la Belle de Mai, Marseille, du 17 oct. 2019 au 24 fév. 2020

IDEATH, galerie Samy Abraham, Paris, du 19 mars au 30 avr. 2016

Matériaux Vidéo

Dimensions 1 heure 53 minutes

Acquisition 2016

Expositions Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

I’m raining est une œuvre constituée d’un tissu antiradiation – qui bloque le passage des ondes électromagnétiques – sur lequel est positionné un quadrillage de feuilles d’aluminium. Cette forme fait autant penser à une fenêtre de bâtiment industriel qu’à un panneau d’écrans de surveillance. I’m raining étant également un bouclier contre les ondes et les rayonnements thermiques, l’œuvre prend position contre un monde où les rayonnements s’intensifient. L’esthétique produite sur le tissu, oxydé à certains endroits par un liquide formant des coulures, reflète la fascination de l’artiste pour les liquides, les champignons et la moisissure. Il pourrait s’agir d’une pluie légère, de larmes ou encore d’un liquide organique. Cette perturbation sur le tissu antiradiation questionne ainsi notre rapport au corps, à la technologie et au monde invisible des ondes qui nous entourent, avec une esthétique étrange qui exploite nos fantasmes et nos peurs dans une atmosphère de mystère.

Matériaux Toile, tissu anti-radiation, feuille d’aluminium, vernis acrylique transparent

Dimensions 180 × 110 × 3 cm

Acquisition 2023

Expositions Coming Soon, en attendant demain, Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, du 28 fév. au 12 mai 2024

I think my cells are fucking behind my back, Heidi Gallery, Berlin, du 15 sept. au 28 oct. 2023

Lotte Meret Effinger

Date et lieu de naissance : 1985, Berlin, Allemagne Vit et travaille à Karlsruhe, Allemagne

Lotte Meret Effinger développe un travail interdisciplinaire qui convoque autant la vidéo, le dessin et l’installation que l’édition. Son œuvre est sous-tendue par les thématiques du politique, du social et du féminisme qui lui sont chères, ce qui lui permet d’explorer le rapport entre la fluc tuation des identités et leur acceptation par la société.

Née en 1985 à Berlin (Allemagne), Lotte Meret Effinger a étudié les arts numériques et le design de communication à la Hochschule für Gestaltung de Karlsruhe et à la Gerrit Rietveld Academie d’Amsterdam. Elle vit et travaille à Karlsruhe (Allemagne).

Surface Glaze, 2015

Surface Glaze (2015) se donne à voir comme une lente perturbation des sens, avec des couleurs et des matières harmonieuses et belles – le beige, le noir et le rose –, avec le mat, le brillant et le satiné. Lotte Meret Effinger a composé un répertoire plastique distingué, presque lascif. De lents travellings viennent parcourir des peaux et des pores scrutés en macro. Des parties du corps se meuvent sensuellement vers le bizarre objet de leur désir, quand ce n’est pas ce dernier qui les conquiert. Au son de l’étrangeté, Lotte Meret Effinger fait vibrer matières humaine et inerte dans une synesthésie rare. Dans Surface Glaze, on entend presque à demi-mot l’ode de Baudelaire aux tresses noires de l’amante, savoureuses et riches de réminiscences.

Dimensions 7 minutes 51 secondes

Acquisition 2015 Expositions

Matériaux Vidéo HD | Édition de 5 + 1 épreuve d’artiste

Date et lieu de naissance : 1967, Allemagne Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Michaela Eichwald a d’abord créé des œuvres plastiques avant de se consacrer entièrement à sa pratique artistique. La place du corps comme outil dans sa démarche picturale, ce qui la rapproche de la performance, est l’une de ses particularités. Comme elle a étudié la littérature et la philosophie, elle construit son œuvre en relation étroite avec l’écriture, consignant ses textes, pensées et notes de travail sur son blog uhutrust.com.

Volvic Architecture Milfina, 2008

Si Michaela Eichwald est avant tout connue pour son travail pictural associé à l’expressionnisme abstrait, elle≈s’est aussi essayée à la sculpture dans des œuvres qui questionnent le langage artistique et la matérialité des créations. Dans la lignée du nouveau réalisme et de son « recyclage poétique du réel », selon les termes du critique d’art Pierre Restany en 1960, elle réutilise des éléments inattendus du quotidien (comme des nouilles ou un thermomètre) dans une logique expérimentale et humoristique. Elle invite ainsi le spectateur à s’interroger sur le sens de ces objets, en particulier par l’utilisation de résine qui renvoie à l’immortalité et contraste avec ces produits issus de la société de consommation. Cette démarche est renforcée par le titre en décalage avec l’œuvre qu’il qualifie, à l’instar de Lyrikknappschaft Auswurt (« Syndicat d’initiative de la poésie »), invention linguistique qui fait écho au blog uhutrust.com où l’artiste partage son quotidien et ses réflexions avec autodérision.

Louise Glodt-Chauchoy

Matériaux Plastique, résine, matériaux divers Dimensions 20 × 10 × 10 cm

Acquisition 2013 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Cet entrelacs abstrait de couleurs, réalisé sous forme de grandes touches à partir de techniques et de supports aussi variés qu’inhabituels, s’inscrit dans la lignée de l’expressionnisme abstrait, notamment du geste créateur de l’artiste tel qu’on le trouve dans l’action painting de Jackson Pollock. Cependant, la toile dialogue ici de manière inattendue avec trois assemblages d’objets du quotidien auxquels elle est associée par la même palette ocre et rouille, couleurs qui rappellent la résine utilisée dans les sculptures. Ce matériau qui symbolise l’immortalité et la pureté dans plusieurs civilisations s’oppose au titre du tableau, invention linguistique à la portée poétique. La notion d’oxydation, qui semble expliquer la gamme chromatique, confère à l’âme une dimension tangible et la rend sujette à des transformations physiques au même titre qu’un objet.

Thermometer, 2010

Si Michaela Eichwald est avant tout connue pour son travail pictural associé à l’expressionnisme abstrait, elle≈s’est aussi essayée à la sculpture dans des œuvres qui questionnent le langage artistique et la matérialité des créations. Dans la lignée du nouveau réalisme et de son « recyclage poétique du réel », selon les termes du critique d’art Pierre Restany en 1960, elle réutilise des éléments inattendus du quotidien (comme des nouilles ou un thermomètre) dans une logique expérimentale et humoristique. Elle invite ainsi le spectateur à s’interroger sur le sens de ces objets, en particulier par l’utilisation de résine qui renvoie à l’immortalité et contraste avec ces produits issus de la société de consommation. Cette démarche est renforcée par le titre en décalage avec l’œuvre qu’il qualifie, à l’instar de Lyrikknappschaft Auswurt (« Syndicat d’initiative de la poésie »), invention linguistique qui fait écho au blog uhutrust.com où l’artiste partage son quotidien et ses réflexions avec autodérision.

Matériaux Acrylique, huile, vernis, graphite, coton, polyester

Dimensions 390 × 140 × 5 cm

Acquisition 2013

Expositions

YOU, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

5 e édition des Ateliers de Rennes : Incorporated!, Biennale d’art contemporain de Rennes, Rennes, du 01 oct. au 11 déc. 2016

Matériaux

Thermomètre, bouton, élastique, bois, résine

Dimensions 25 × 10 × 10 cm

Acquisition 2015

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris du 11 oct. 2019, au 16 fév. 2020

Auswurt, 2010

Si Michaela Eichwald est avant tout connue pour son travail pictural associé à l’expressionnisme abstrait, elle≈s’est aussi essayée à la sculpture dans des œuvres qui questionnent le langage artistique et la matérialité des créations. Dans la lignée du nouveau réalisme et de son « recyclage poétique du réel », selon les termes du critique d’art Pierre Restany en 1960, elle réutilise des éléments inattendus du quotidien (comme des nouilles ou un thermomètre) dans une logique expérimentale et humoristique. Elle invite ainsi le spectateur à s’interroger sur le sens de ces objets, en particulier par l’utilisation de résine qui renvoie à l’immortalité et contraste avec ces produits issus de la société de consommation. Cette démarche est renforcée par le titre en décalage avec l’œuvre qu’il qualifie, à l’instar de Lyrikknappschaft Auswurt (« Syndicat d’initiative de la poésie »), invention linguistique qui fait écho au blog uhutrust.com où l’artiste partage son quotidien et ses réflexions avec autodérision.

Matériaux Nouilles chinoises, collier, résine, graines

Dimensions 30 × 10 × 10 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1986

Vit et travaille à Paris, France

Studies #6, 2024

Materials Grès émaillé

Dimensions 19 × 19 × 24 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Jardins, Le Kiosque Centre d’Action Culturelle, Mayenne, du 18 avr. au 16 mai 2024

Log’in a long night, association DOC, Paris, du 23 mars au 06 avr. 2024

Date et lieu de naissance : 1971, Arles, France Vit et travaille à Marseille, France

De la performance à la sculpture en passant par l’assemblage, Marc Étienne déploie une pratique artistique protéiforme qui interroge les liens de l’humain avec la nature et son environnement. Il s’intéresse de près aux pratiques amatrices, à l’artisanat et au folklore dans une réflexion visant à repousser les limites du champ de l’art. Malgré leur hyperréalisme, ses œuvres enregistrent toujours les traces de la main de l’artiste qui, selon lui, sont « des traces de temps de travail, de labeur, ou des traces de plaisir ».  Né en 1971 en Arles (France), Marc Étienne est diplômé de l’École Supérieure d’Art d’Avignon et des Beauxarts de Lyon. Il a été nommé pour le Prix Fondation Pernod Ricard en 2007. Il vit et travaille à Marseille.

Untitled, 2007

Marc Étienne présente une forêt miniature moulée dans une résine malléable et mise en scène sur de simples tréteaux qui semble tout droit sortie de Brocéliande ou d’Alice aux Pays des Merveilles. Nous sommes dans l’univers des contes et des légendes, mais l’œuvre s’éloigne légèrement du merveilleux pour atteindre une dimension plus étrange et plus sombre suggérée par les champignons qui poussent comme des excroissances au pied de ces troncs d’arbres meurtris – une nature ordonnée, parfaite réplique de la réalité, et pourtant simple décor. Marc Étienne s’inspire de la théorie élaborée dans les années 1970 par le roboticien japonais Masahiro Mori dans son essai intitulé

La vallée de l’étrange et rapidement appliquée à l’animation 3D : malgré l’extrême réalisme que peuvent atteindre les films d’animation, certains détails nous empêchent de croire à l’illusion et plongent notre conscience dans un état trouble parce qu’elle ne parvient plus à distinguer le réel du trucage.

Matériaux Résine, cire

Dimensions 120 × 120 × 140 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008 Folklore, galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois, Paris, du 28 sept. au 10 oct. 2007

Date et lieu de naissance : 1987, Paris, France

Vit et travaille à Paris, France

La pratique d’Éléonore False se situe à la croisée du glanage et de la mise en espace d’images qu’elle incise et réassemble. « Son travail s’élabore à partir d’une collecte de reproductions dans les bibliothèques, des archives, des livres… […] Si le terme « collage » a pu être employé pour aborder le travail d’Éléonore False, il est insuffisant pour qualifier une pratique qui convoque bien davantage une intelligence de la sculpture. » (François Quintin, extrait de « Collagiste incantatoire », Arts Magazine, septembre 2014).

Née en 1987 à Paris (France), Éléonore False est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (2013) et de l’ENSAAMA-Olivier de Serres. Elle a été résidente à Triangle France en 2014. Elle vit et travaille à Paris.

Remise en forme (X), 2014

« Les images, pour lesquelles Éléonore False éprouve une fascination captive, proviennent rarement des magazines ou du bruit urbain qui sature la vision jusqu’à l’apathie. Son travail s’élabore à partir d’une collecte de reproductions dans les bibliothèques, des archives, des livres… La représentation du corps est souvent l’objet de sa recherche dans des domaines allant de l’anthropologie à l’Antiquité, de la ruine à la mode, de l’art à la danse. L’artiste opère des manipulations, agrandissements, décalages, incisions, découpages, évidements et achromies pour redonner vie aux images, pour les ranimer à notre étonnement en jouant sur leur situation, leurs proportions ou les perspectives qu’elles dessinent. Si le terme « collage » a pu être employé pour aborder le travail d’Éléonore False, il est insuffisant pour qualifier une pratique qui convoque bien davantage une intelligence de la sculpture. Les images occupent les lieux, les qualifient. Les fragments de corps font souvent naître un lien entre le plan et le volume, pour lequel il n’y a pas de travail de modelé ni de taille, mais un simple glissement de l’un à l’autre. » François Quintin, extrait de « Collagiste incantatoire », Arts Magazine, septembre 2014

Matériaux Papier

Dimensions 160 × 120 cm

Acquisition 2014 Expositions Talismans. Le désert entre nous n’est que du sable, Fondation Calouste Gulbenkian, Paris, du 07 mars au 24 juin 2018

Date et lieu de naissance : 1967, La Châtre, France Vit et travaille à Châteauroux, France

On associe souvent le travail de Richard Fauguet à l’art du collage, mais il faudrait davantage parler d’assemblage. Si le premier terme désigne la juxtaposition arbitraire d’éléments étrangers, le second laisse ouverte l’éventualité que leurs emboîtements puissent avoir de secrètes prédestinations, et qu’il ne fallait que l’intuition éclairée, précise et joueuse de l’artiste pour en révéler l’évidence. C’est un travail de précision, et pourtant aucune virtuosité ni aucun savoir-faire ne sont requis.

Untitled, 2000–2004

Le ping-pong est le théâtre d’une action, de salon certes, mais qui n’en génère pas moins son spectacle. Richard Fauguet reproduit avec précision la trajectoire des balles passant d’un côté à l’autre du filet. Le spectateur de cette œuvre devient doué d’ubiquité et perçoit des durées figées, condensées, comme dans un « effet Matrix ». La vision du trajet décomposé de ces balles de ping-pong rappelle les fascinantes images scientifiques d’Harold Edgerton, ou les œuvres tardives de la photographe américaine Berenice Abbott qui expérimentait l’effet d’un stroboscope sur les rebonds d’une balle de golf. Dans le mouvement, les balles de ping-pong de Richard Fauguet, objets par nature inanimés, semblent exprimer un comportement : il y a la balle retombante, roulante, la balle de match, la triomphante, la fugueuse et le let qui passe avec peine la limite du filet. Les balles paraissent cosmiques, mues par des destinées en suspension comme lorsqu’on fait tourner un vieil Orrery mécanique, machine inventée pour comprendre le déplacement des planètes dans le système solaire. Notre attention captivée par la magie du mouvement arrêté nous amène à entrevoir un transport de l’imaginaire où des objets banals prennent de la distance, nous semblent un peu étrangers, dévoilant à demi-mot leur parenté insoupçonnée avec d’autres temps, d’autres cultures, d’autres dimensions, d’autres mondes.

Matériaux Table de ping-pong, tiges en inox, balles de ping-pong

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

Richard Fauguet - Daniel Schlier, Frac Poitou-Charentes, Angoulême, du 16 oct. 2015 au 16 janv. 2016

Pop up 2 - Richard Fauguet, 44 GL, Paris, du 21 juin au 12 juil. 2013

De leur temps, 10 e anniversaire du prix Marcel Duchamp, Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, Strasbourg, du 05 nov. 2010 au 28 fév. 2011

Ni vu, ni connu, FRAC-Artothèque Nouvelle-Aquitaine Limousin, Limoges, du 12 mars au 12 juin 2010

De leur temps, Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg, Strasbourg, du 19 janv. au 24 fév. 2006

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris , du 01 au 29 oct. 2005

The Molecular History of Everything, Australian Centre for Contemporary Art, Melbourne, du 17 déc. 2004 au 27 fév. 2005

Pas d’fumée, pas d’feu, galerie Art:Concept, Paris, du 10 janv. au 28 fév. 2004

Qu’est-ce que la photo sculpture ? Collection FRAC Limousin, Les coopérateurs, Limoges

Feriot

Date et lieu de naissance : 1985, Libourne, France

Vit et travaille à Paris, France

Adélaïde Feriot construit des tableaux vivants au sein desquels performeurs et performeuses interagissent avec des objets faits de cire, de céramique, ou encore avec des prothèses. Ceux-ci fonctionnent tels des appendices qui viennent inhiber ou structurer le corps, introduisant une dimension perturbatrice dans le portrait tout comme la corporéité des chairs dérange l’immobilité picturale. Adélaïde Feriot explore les frontières minces entre le vivant et l’inerte, le temps et sa suspension, le moment par excellence pour examiner l’hésitation dans l’acte de ces corps devenus images.

Née en 1985 à Libourne (France), Adélaïde Feriot est diplômée de l’École nationale supérieure des Beauxarts de Lyon. Elle vit et travaille à Paris.

Le Belvédère, 2012

Inspirée par les cônes de perruquier qui protégeaient le visage de la poudre de riz appliquée sur les cheveux, Adélaïde Feriot en a doté les personnages de ses tableaux vivants, porteurs immobiles de ces prothèses étranges. La performance Le Belvédère (2012) est conçue pour un à quatre personnages âgés de vingt-sept ans, de même taille, de sexe masculin ou féminin. Elle débute quand l’un d’eux revêt le cône, et cesse lorsque, dans un rapport intime au temps qui passe, le personnage décide de tomber le masque. Statique, l’œuvre est « une image à soutenir », pour reprendre les termes de l’artiste, une image publiquement offerte à laquelle le personnage demeurera aveugle, une image mentale et secrète du regardeur fantasmée dans ce cône, ce prisme.

Matériaux Paraffine | Édition ¹/₂ + 1 épreuve d’artiste

Dimensions 18 × 18 × 51 cm (cône)

Acquisition 2015

Expositions

58 e Salon de Montrouge, Salon de Montrouge, Montrouge, du 15 mai au 12 juin 2023

Joueuses, L’Auditorium, Rezé, du 15 nov. au 16 nov. 2020

La poésie du geste, Carreau du Temple, Paris, le 04 fév. 2016

La Nuit des Tableaux vivants II, Biennale de Belleville, Paris, du 22 sept. 2012 au 01 janv. 2013

Libretto VI, Artissima, Turin, du 09 nov. au 11 nov. 2012

Date et lieu de naissance : 1966, Bron, France Vit et travaille entre New York, États-Unis et Bordeaux, France

Daniel Firman place le corps et son rapport à l’espace au cœur de ses recherches. À travers une pratique protéiforme mêlant danse, performance, sculpture et photographie, il explore les notions de mouvement, d’équilibre, de gravité et de temps. Ses œuvres saisissent et traduisent les mouvements suspendus des corps qu’elles représentent en cherchant à figer un point d’équilibre provisoire et précaire. Elles créent de la présence et se proposent comme des outils « servant à questionner les structures du vivant ». Né en 1966 à Bron (France), Daniel Firman a été formé à l’École des Beaux-arts de Saint-Étienne, puis à celle d’Angoulême. Son travail a notamment été exposé à la National Gallery of Australia (2017), à la Biennale de Venise (2009) et au Palais de Tokyo (2008). Il vit et travaille entre New York (États-Unis) et Bordeaux.

Dansé version 4, 2005

Dansé version 4 est une photographie qui capture le saut d’un homme anonyme. Photographié de dos, le corps crispé, ce dernier semble flotter dans l’espace de la gare au milieu des voyageurs. La photographie fige le moment précis de son ascension dans l’air et suspend son mouvement dans la durée. Elle s’inscrit au sein de la série photographique Dansé, exposée en 2005, qui explore les notions de gravité, de temps et de mouvement en capturant des corps en lévitation. Daniel Firman multiplie les échos entre les gestes qu’il capte et la danse plasticienne des années 1990-2000, notamment à travers le travail de la posture, l’immobilité maintenue et le geste-action que l’on retrouve dans Dansé version 4. L’ensemble de la série offre une réflexion sur le corps et son rapport à l’espace à travers des gestes dansés, proposant une grammaire chorégraphique qui sera plus largement déployée dans le travail sculptural de l’artiste avec Attitudes et Gestes dansés. Suzana Danilovic

Dimensions 135 × 100 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Matériaux Photographie

Date et lieu de naissance : 1971, Le Mans, France

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Depuis les années 2000, Jean-Pascal Flavien fait de la maison sa thématique de prédilection. Il mène une réflexion sur l’occupation de l’espace en mêlant architecture, sculpture et performance. D’abord sous forme de modèles, puis de maquettes et enfin d’habitats, ses architectures sont conçues comme des « maisons-sculptures », ou des sculptures habitables. Son esthétique épurée et monochrome se rapproche du modernisme, avec un intérêt qui se porte avant tout sur l’habitat restreint.

Né en 1971 au Mans (France), Jean-Pascal Flavien a étudié à l’École régionale des Beaux-arts de Rennes avant d’approfondir sa formation en Italie et aux États-Unis à l’université de Californie. Il vit et travaille aujourd’hui à Berlin.

Night house at daytime, 2011

La maquette est conçue comme un bâtiment plongé dans une nuit constante. De plan rectangulaire, la maison présente trois niveaux d’élévation. Le premier est un jardin de béton qui constitue un « jardin zen » en négatif. Des marches en basalte noir mènent au studio dont les vitres en plexiglas teinté ne laissent entrer qu’une lumière obscurcie. Enfin, le toit « amérindien » composé de pyramides creuses à gradins invite à l’observation des étoiles. À l’extérieur, les parois sombres de la maison évoquent un mur vu de nuit, avec des renforts tels une vaine muraille de béton creux. À l’instar de Marcel Duchamp qui accordait la priorité au principe de présentation des ready-mades plutôt qu’à leur nature, Jean-Pascal Flavien dissocie par sa maquette l’intelligibilité de la sculpture et son appréhension. Ce projet de sculpture habitable a été présenté en 2011 à la galerie Catherine Bastide avec des photographies, des médaillons en métal peint et des livres sur la nuit qui, exposés sous du plexiglas fumé, prolongeaient l’obscurité de la maison. Claire Tallon

Matériaux Ciment, bois teinté, plexiglas teinté, papier

Dimensions 40 × 60 × 47 cm (maquette Night house at daytime) 60 × 80 cm (photo) 4 × 31 × 41,5 cm (livre ouvert Tutuguri, page 85 (Antonin Artaud), 2013)

Acquisition 2016

L’installation Night house at daytime est composée d’un ensemble

Expositions

d’œuvres, voir p. 125 et 126
Jean-Pascal Flavien: night house at daytime, Galerie Catherine Bastide, Bruxelles, du 10 juin au 16 juil. 2011

05)

La photographie cowboy photo (no 05) présente un cowboy à cheval dans un paysage mexicain. Elle semble avoir été prise au coucher du soleil, et le plexiglas fumé qui fait office de vitre accentue encore l’obscurité de la scène. Vu de dos, le cavalier solitaire paraît plongé dans un crépuscule perpétuel qui le rend difficile à distinguer. Cette image appartient à une série de clichés similaires exposés à la galerie Catherine Bastide en 2011. Elle accompagnait la maquette Night house at daytime, une sculpture-habitat plongée dans une nuit sans fin. Le cavalier mexicain fait écho au toit d’inspiration amérindienne de la maison, qui la situe dans un univers mésoaméricain avec ses pyramides à gradins. Tout comme les textes sous plexiglas fumé et les « Soleils », sculptures de métal peint présentées à cette occasion, l’image décline la thématique de la nuit. La réunion de ces œuvres apporte un complément à la sculpture et évoque le monde que la maison perçoit à travers ses fenêtres obscurcies.

Claire Tallon

photo (nº 06), 2011

La photographie cowboy photo (no 06) présente un cowboy à cheval dans un paysage mexicain. Elle semble avoir été prise au coucher du soleil, et le plexiglas fumé qui fait office de vitre accentue encore l’obscurité de la scène. Vu de dos, le cavalier solitaire paraît plongé dans un crépuscule perpétuel qui le rend difficile à distinguer. Cette image appartient à une série de clichés similaires exposés à la galerie Catherine Bastide en 2011. Elle accompagnait la maquette Night house at daytime, une sculpture-habitat plongée dans une nuit sans fin. Le cavalier mexicain fait écho au toit d’inspiration amérindienne de la maison, qui la situe dans un univers mésoaméricain avec ses pyramides à gradins. Tout comme les textes sous plexiglas fumé et les « Soleils », sculptures de métal peint présentées à cette occasion, l’image décline la thématique de la nuit. La réunion de ces œuvres apporte un complément à la sculpture et évoque le monde que la maison perçoit à travers ses fenêtres obscurcies.

Matériaux C-print, plexiglass teinté, aluminium anodisé

Dimensions 60 × 80 cm (sans cadre), 60,2 × 80,2 (avec cadre)

Acquisition 2016

L’œuvre fait partie de l’installation Night house at daytime, voir p. 124

Expositions Jean-Pascal Flavien: night house at daytime, Galerie Catherine Bastide, Bruxelles, du 10 juin au 16 juil. 2011

Matériaux C-print, plexiglass teinté, aluminium anodisé

Dimensions 60 × 80 cm (sans cadre), 60,2 × 80,2 (avec cadre)

Acquisition 2016

L’œuvre fait partie de l’installation Night house at daytime, voir p. 124

Expositions Jean-Pascal Flavien: night house at daytime, Galerie Catherine Bastide, Bruxelles, du 10 juin au 16 juil. 2011

cowboy
cowboy photo (nº

La photographie cowboy photo (no 07) présente un cowboy à cheval dans un paysage mexicain. Elle semble avoir été prise au coucher du soleil, et le plexiglas fumé qui fait office de vitre accentue encore l’obscurité de la scène. Vu de dos, le cavalier solitaire paraît plongé dans un crépuscule perpétuel qui le rend difficile à distinguer. Cette image appartient à une série de clichés similaires exposés à la galerie Catherine Bastide en 2011. Elle accompagnait la maquette Night house at daytime, une sculpture-habitat plongée dans une nuit sans fin. Le cavalier mexicain fait écho au toit d’inspiration amérindienne de la maison, qui la situe dans un univers mésoaméricain avec ses pyramides à gradins. Tout comme les textes sous plexiglas fumé et les « Soleils », sculptures de métal peint présentées à cette occasion, l’image décline la thématique de la nuit. La réunion de ces œuvres apporte un complément à la sculpture et évoque le monde que la maison perçoit à travers ses fenêtres obscurcies.

ou le rite du soleil noir, ?? cowboy photo (nº 07),

Le texte Tutuguri ou le rite du soleil noir est présenté encadré sous une feuille de Plexiglas teinté. Composé par Antonin Artaud pour être récité à la radio, il s’inspire de son voyage au Mexique en 1936. L’ouvrage, qui raconte le rite funéraire du peyotl chez les Tarahumaras, est ouvert à une page évoquant la nuit. La teinte sombre de la vitre fait écho à l’obscurité du texte lui-même. L’ouvrage appartient à une série de livres encadrés exposés à la galerie Catherine Bastide en 2011. Il accompagne la maquette Night house at daytime, une sculpture-habitat plongée dans une nuit infinie. L’atmosphère mexicaine du récit correspond à celle des photographies et au toit de la maison, contribuant ainsi à la création d’un univers mésoaméricain. Tout comme les clichés et les « Soleils » présentés à cette occasion, le texte joue entre lumière et obscurité. La réunion de ces œuvres apporte un complément à la sculpture et évoque le monde que la maison perçoit à travers ses fenêtres obscurcies. Claire Tallon

Matériaux C-print, plexiglass teinté, aluminium anodisé

Dimensions 60 × 80 cm (sans cadre), 60,2 × 80,2 (avec cadre)

Acquisition 2016

L’œuvre fait partie de l’installation Night house at daytime, voir p. 124

Expositions Jean-Pascal Flavien: night house at daytime, Galerie Catherine Bastide, Bruxelles, du 10 juin au 16 juil. 2011

Matériaux Livre derrière plexiglass teinté, cadre en bois teinté

Dimensions 31 × 41,5 × 4 cm

Acquisition

L’œuvre fait partie de l’installation Night house at daytime, voir p. 124

Expositions Jean-Pascal Flavien: night house at daytime, Galerie Catherine Bastide, Bruxelles, du 10 juin au 16 juil. 2011

Claire Tallon
Tutuguri

Date et lieu de naissance : 1976, Angers, France Vit et travaille à Édimbourg, Écosse

Entre documentaire et fiction, la pratique protéiforme d’Aurélien Froment est traversée par les principes de narration et de mise en abyme. L’artiste multiplie les références en combinant textes, images et vidéos au sein de ses œuvres. Il investit des réalisations préexistantes, des formes et des concepts dont il analyse et déconstruit les multiples interprétations. Loin d’en tirer des conclusions univoques, Aurélien Froment cultive les zones d’ombre en jouant de l’ambiguïté qui accompagne ces idées et anime notre monde. Né en 1976 à Angers (France), Aurélien Froment a été formé à l’École régionale des Beaux-arts de Rennes, à l’École supérieure des Beaux-arts de Nantes et à la Manchester Metropolitan University (Royaume-Uni). Lauréat du prix de la jeune création à la biennale Mulhouse 001 (2001), il a également participé aux biennales de Gwangju (2010), de Lyon (2011), de Venise (2013) et de Sydney (2014). Il vit et travaille à Édimbourg en Écosse (Royaume-Uni).

L’idée de Camillo, 2013

À travers le monologue d’un mage féminin interprété par Olwen Fouéré, L’idée de Camillo s’approprie et déconstruit la théorie présentée par l’humaniste italien Giulio Camillo dans Le théâtre de la mémoire à la fin du XVI e siècle. Nourri par l’art de la mémoire de l’Antiquité, ce dernier a mis au point un système mnémonique universel sous la forme d’un théâtre dans le but d’accéder à une connaissance infinie sur le monde. Dans le film d’Aurélien Froment, le personnage introduit ce concept à travers l’entremêlement du texte de l’humaniste décrivant son projet et son interprétation par un contemporain. Entre fiction et documentaire, l’œuvre regroupe et confronte deux sources primaires pour livrer une nouvelle lecture du concept qui, loin de démontrer, joue de l’ambiguïté qui accompagne l’idée. Malgré la précision des informations communiquées par l’actrice, le système pensé par l’Italien reste abstrait et hermétique pour le spectateur. Le film a été réalisé avec le soutien du Fonds de dotation Famille Moulin pour l’exposition Il Palazzo Enciclopedico présentée au pavillon international de la 55 e édition de la Biennale de Venise (2013).

Suzana Danilovic

Matériaux Vidéo

Dimensions 26 minutes 18 secondes

Acquisition 2013

Expositions Aurélien Froment et Raphaël Zadka, Les Abattoirs - FRAC Occitanie, Toulouse , du 23 sept. 2016 au 08 août 2017

News from Earth, Heidelberger Kunstverein, Heidelberg (Allemagne), du 24 avr. au 21 juin 2015

De l’ombre et des idées, galerie Marcelle Alix, Paris, du 19 sept. au 08 nov. 2014

The Encyclopedic Palace (Le Palais Encyclopédique) – 55 e Biennale de Venise, Biennale de Venise (Italie), du 01 juin au 24 nov. 2013

Fudakowski

Date et lieu de naissance : 1985, Londres, Royaume-Uni Vit et travaille à Berlin, Allemagne

À travers la sculpture, la vidéo, la performance ou encore l’écriture, Kasia Fudakowski questionne l’écart entre la perception individuelle et collective des expériences vécues. Sa production interroge les divergences entre les normes sociales et le danger des catégorisations binaires sous le prisme du tragi-comique et d’une certaine logique surréaliste. C’est ainsi que Continuouslessness, une œuvre-sculpture qui durera tout au long de la vie de l’artiste (2017-présent), se constitue comme une archive autobiographique où se rencontrent ses pensées, ses recherches et ses observations sur le monde. En exposant son histoire personnelle, Kasia Fudakowski suscite des questionnements sur l’absurdité des situations ou des événements vécus. C’est par l’interaction avec l’œuvre et sa manipulation que l’artiste propose de nous confronter à des types d’actions et de mécanismes sociaux régulièrement observables.

Née en 1985 à Londres (Royaume-Uni), Kasia Fudakowski a étudié à la Ruskin School of Drawing and Fine Art de l’université d’Oxford. Elle vit et travaille à Berlin (Allemagne).

The Alchemy of the Hinge, 2023

The Alchemy of the Hinge n’est autre qu’un grand solen, plus connu sous le nom de « couteau des mers ». La forme bivalve évoquant celle du mollusque est figurée par l’usage de feuilles de plexiglas maintenues par une charnière en laiton. Sur les valves, des formes ondulantes peintes rappellent la nature organique et vivante du coquillage. Délicatement déposé contre un mur, le couteau est entouré d’une fine structure en acier agrémentée d’une unique ampoule dont la lumière réfractée rappelle le mouvement d’une palourde sur le sable. Cette œuvre a pour vocation d’interagir avec le spectateur, ce dernier pouvant choisir d’allumer l’ampoule selon sa volonté. Il est également restreint par une limite de consommation d’énergie définie par l’artiste. Kasia Fudakowski interroge ainsi nos responsabilités individuelles et collectives en termes de consommation énergétique. Au décès de l’artiste, l’œuvre devra rester éteinte.

Clara Delettre

Dimensions 172 × 57 × 87 cm

Acquisition 2023

Expositions Gallery Power LTD, Galerie ChertLüdde, Berlin, du 04 févr. au 06 avril 2023

Matériaux Acier, plexiglas, peinture acrylique, ampoule, câblage

Date et lieu de naissance : 1982, Londres, Royaume-Uni Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Plurielle, l’œuvre de Simon Fujiwara explore à la fois les relations humaines, la mémoire, l’identité et les échanges interculturels. Influencé par son histoire personnelle et son identité anglo-japonaise, l’artiste élabore des récits mêlant réalité et fiction. Dans ses installations multiples, Simon Fujiwara se fait successivement artiste, anthropologue, écrivain ou acteur.

Né en 1982 à Londres (Royaume-Uni), Simon Fujiwara a étudié l’architecture à l’université de Cambridge avant de suivre une formation artistique à la Städelschule de Francfort. Représenté par les galeries Esther Schipper (Berlin) et Dvir (Tel-Aviv, Bruxelles, Knokke-Heist), il vit et travaille à Berlin.

Rehearsal for a Reunion, 2013

Sur une étagère de style japonais, un téléviseur diffuse Rehearsal for a Reunion. Il est entouré d’objets issus de la cérémonie du thé, d’un livre du céramiste Bernard Leach ainsi que de deux photographies : l’une où Simon Fujiwara pose avec son père, l’autre où l’on voit Bernard Leach aux côtés de son ami Shoji Hamada. Nœud de l’installation, la vidéo montre l’artiste et un acteur. Scripts à la main, les deux hommes répètent la scène autour d’un service à thé : il s’agit des retrouvailles entre l’artiste et son père après vingt ans de séparation. Pour célébrer leur réconciliation, père et fils ont réalisé la copie d’un service à thé de Bernard Leach dont le style synthétise les esthétiques orientales et occidentales. En rattachant cette spécificité à sa propre expérience, Simon Fujiwara fait du service à thé le symbole de sa filiation et de sa double culture anglo-japonaise. Entre réalité et fiction, son travail procède d’une réflexion sur les relations interculturelles et intergénérationnelles.

Quentin Rose

Matériaux Vidéo, bois, céramiques, marteaux

Dimensions 73 × 205 × 30 cm

Acquisition 2013

Expositions

My Brother is a Liar, 601Artspace, New York, du 28 oct. 2015 au 23 janv. 2016 My Third Land, Frankendael Foundation, Amsterdam, du 01 sept. 2013 au 01 fév. 2014

Le film New Pompidou retrace le processus de création et de production d’une sculpture en plâtre moulée d’après une gerberette, un élément d’acier qui articule la structure du Centre Pompidou. Cette forme étonnante sert de sarcophage à l’artiste pour un récit intime où se mêlent l’histoire du Marais, l’ambition contrariée d’un étudiant en architecture et une rose du restaurant Georges volée sur le toit du musée d’art moderne. L’imminente résurrection de ce New Pompidou célèbre la mort d’un Paris qui n’est plus, d’un savoir dissipé, d’une histoire révolue, d’un amour qui s’éteint… une petite mort portée en procession le soir de la Saint-Valentin, et dont l’aspect performatif nourrit une version filmée.

Œuvre produite avec le soutien de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette dans le cadre du Nouveau Festival du Centre Pompidou en 2014

Matériaux Vidéo HD, couleur et son

Dimensions 18 minutes 22 secondes

Acquisition 2015

Expositions

Infinite Sculpture: From the Antique Cast to the 3D Scan, École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris, du 17 oct. 2019 au 12 janv. 2020

Jeudi des Abattoirs—Beaubourg, centre d’art et de culture Georges Pompidou, Les Abattoirs – FRAC Occitanie Toulouse, Toulouse, le 02 mars 2017

Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

Likeness, 2018

Likeness, œuvre spécialement produite pour l’exposition Revolution de Lafayette Anticipations, installe au cœur du dispositif la reproduction de cire de la figure d’Anne Frank, identique à celle exposée depuis 2012 au musée Madame Tussauds de Berlin. On y voit la jeune fille écrivant son journal à son bureau dans le décor de sa cachette. Image d’une humanité figée et éternellement fragile, le mannequin regarde le spectateur avec un léger sourire. En poussant à l’extrême le besoin viscéral de faire des images, déjà à l’œuvre dans ces musées devenus prétexte à d’incessantes parades de selfies, Simon Fujiwara a entrepris de filmer la poupée de cire avec un Bolt, une caméra équipée d’un bras et d’un dispositif entièrement robotisé. Anne Frank devient alors l’objet d’une scrutation intrusive qui confine à l’indécence. Tel un contrepoint au bâtiment-machine de Lafayette Anticipations, Likeness apparait comme le présage d’un monde mécanisé dans lequel la notion de mémoire collective se confronte à l’objectivité froide et sans retenue de gestes autrefois exécutés par des êtres humains.

Matériaux

Cire, fibre de verre, petits objets

Dimensions 132 × 115 × 74 cm

Acquisition 2018

Expositions

Everything Anne, Blaffer Art Museum, Houston, du 10 oct. 2020 au 13 mars 2021

Preis der Nationalgalerie, Alte Nationalgalerie, Berlin, du 15 août 2019 au 24 fév. 2020

Revolution, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 13 oct. 2018 au 06 janv. 2019

Date et lieu de naissance : 1976, New York, États-Unis Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Le travail d’Ellie Ga se développe à travers d’ambitieux projets au long cours durant lesquels l’artiste accumule de multiples éléments. Documents, photographies, objets trouvés, enregistrements sonores ou vidéographiques sont articulés au sein de différentes configurations plastiques comme l’installation, l’exposition ou la performance. Ellie Ga accorde une importance égale à différents types de récits. Elle mêle ainsi des documents et données scientifiques aux histoires qu’elle construit sur la base de ses souvenirs et de ses rencontres, rendant confuse la frontière entre réalité et fiction. Née en 1976 à New York (États-Unis), Ellie Ga est diplômée d’un Master of Fine Arts du Hunter College de New York. Elle est co-fondatrice du collectif d’art et d’édition Ugly Duckling Presse.

Pharmakon, 2013

À la fois remède et poison, le pharmakon est cette substance ambivalente du soin dont il faut prendre soin, l’instrument libérateur comme outil aliénant. Il donne son nom à cette œuvre typographique sur papier qui narre la naissance du dieu Thot et de ses pouvoirs. Parmi ces derniers, « the drug of reminding » est la formule de la remémoration et de la mémoire qu’est l’écriture. De son travail en Égypte sur les vestiges d’Alexandrie, Ellie Ga a élaboré une réflexion sur l’écriture en tant qu’outil d’une archéologie de la mémoire. Elle traite également ce support du souvenir comme un vecteur de l’oubli : le mot, ce pharmakon, extériorisation et matérialisation du souvenir, serait aussi ce qui nous éloigne du savoir mémoriel et du passé intériorisés.

Dimensions 48,26 × 30,48 cm

Acquisition 2015 Expositions

Matériaux Papier | Édition ²/₅ + 2 épreuves d’artiste

Projection Harbor, 2013

Projection Harbor est le pendant photographique de l’œuvre Four Thousand Blocks d’Ellie Ga, triptyque vidéo narratif qui explore, à travers le mythe du dieu Thot, les valeurs de l’histoire et de l’écriture pour la société contemporaine. Projection Harbor est une image floue qui présente deux dés issus du mythe de Thot qu’on retrouve dans le triptyque vidéo : le dieu de l’écriture et du souvenir préside également à la magie de ce monde et aux sciences occultes. À travers ce projet multimédia, Ellie Ga exprime la recherche de la juste évocation du passé en s’intéressant à la production de langage que les mythes ont suscitée.

Matériaux Tirage argentique

Dimensions 40,64 × 40,64 cm (œuvre) 42,5 × 42,5 × 4 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2015 Expositions

Four Thousand Blocks, 2014

À travers le triptyque vidéo Four Thousand Blocks, Ellie Ga livre à notre examen la transmission de la mémoire et de l’histoire. Cette œuvre narrative à dimension mythologique se déploie autour d’une vidéo centrale qui présente l’exploration des eaux du phare d’Alexandrie – l’une des sept merveilles du monde. Elle restitue l’expérience de plongée de l’artiste au milieu de ces vestiges archéologiques de la civilisation égyptienne, monuments d’une mémoire commune et socles universels de culture. Les deux autres vidéos agissent en métadiscours en illustrant le processus de création d’une typographie. En filigrane, la référence au dieu Thot, dieu égyptien du savoir, et par extension de l’écriture – condition de la perpétuation et de la diffusion de la connaissance, outil de mémoire et d’histoire. Dans Four Thousand Blocks, Ellie Ga questionne cette fonction de l’écrit. Ne faudrait-il pas considérer l’oubli comme une valeur ? Et plus encore, les mots dont on se sert pour conserver les faits ne conduisent-ils pas, paradoxalement, à l’effacement du souvenir vécu dans la mémoire ?

Matériaux Installation vidéo de 3 projections Édition ²/₃ + 1 épreuve d’artiste

Dimensions 23 minutes 40 secondes

Acquisition 2015 Expositions

Date et lieu de naissance : 1980, Paris, France Vit et travaille à Berlin, Allemagne

La pratique protéiforme de Cyprien Gaillard englobe la photographie, la performance et la vidéo, mais également l’installation et l’intervention dans l’espace public. Sa démarche, que l’artiste décrit lui-même comme une forme de « vandalisme », interroge avec humour et nostalgie les traces que l’être humain laisse dans la nature, notamment par l’architecture, ainsi que leur résistance au passage du temps.

Né en 1980 à Paris (France), Cyprien Gaillard a passé son enfance aux États-Unis avant d’étudier à l’École cantonale d’art de Lausanne (ECAL). Il a reçu le prix Marcel Duchamp en 2010. Il vit et travaille actuellement à Berlin.

Real Remnants of Fictive Wars I, 2003

Ce film est un témoignage d’une action menée par l’artiste dans la nature près de la ville de Chelles en région parisienne. Cyprien Gaillard y a vidé des extincteurs et laissé des nuées de brouillard artificiel s’évaporer entre les arbres, comme après la destruction d’un bâtiment. Le spectateur est ainsi placé dans une situation ambivalente, partagé entre le pouvoir de séduction de la beauté de la scène et la conscience que cette intervention reste une forme de vandalisme simulant un processus de dégradation. Cyprien Gaillard s’inscrit dans les pas de Robert Smithson, figure tutélaire du land art dont il s’est beaucoup inspiré, et reprend à son compte la notion d’entropie définie par l’artiste, c’està-dire le mouvement de transformation irréversible de la nature tendant vers le chaos. Par ces images qui se donnent à lire comme des paysages des ruines à venir, Cyprien Gaillard se positionne en archéologue du futur et nous montre une vision des traces irréversibles laissées par l’être humain sur la nature en révélant leur vacuité, mais aussi toute leur beauté.

Dimensions 19 minutes 20 secondes

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Cyprien Gaillard, Real Remnants of Fictive Wars I, Centre d’art – Les Églises, Chelles , du 31 mai au 25 juil. 2008

Matériaux Film 35 mm transféré sur DVD

Date et lieu de naissance : 1976, Chester, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Le travail de Ryan Gander associe le quotidien à l’ésotérisme, le banal au précieux. Il nous pousse à remettre nos savoirs en question et à réinventer notre langage afin de comprendre son œuvre qui fonctionne comme un puzzle. Son travail est fait de connexions et d’histoires. Le public doit trouver des indices cachés pour résoudre l’énigme que Ryan Gander lui propose. Pour construire ses œuvres, l’artiste utilise différents moyens d’expression tels que la sculpture, le cinéma, l’écriture, l’installation et la performance. Né en 1976 à Chester (Royaume-Uni), Ryan Gander a étudié à l’université de Manchester, à l’Académie royale des beaux-arts d’Amsterdam et à la Jan van Eyck Academie de Maastricht (Pays-Bas). Il vit et travaille à Londres.

Describe the effect of watching a Godard film – (Alchemy box #13), 2009

Ryan Gander a créé plusieurs alchemy boxes qui reprennent le principe de la boîte scellée. Le contenu de chacune d’entre elles, minutieusement inventorié et classé, est inscrit sur le mur juste à côté. Describe the effect of watching a Godard film - (Alchemy box #13) contient des éléments liés à des questionnements sur le temps, la durée, le mouvement et la nature morte. L’œuvre est entièrement noire, à l’exception d’une diode électroluminescente allumée en permanence. Le sens que Ryan Gander a voulu donner à ces œuvres semble aussi hermétique que leur contenu. Elles pourraient être considérées comme des archives d’un moment présent, d’un instant. Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux Boîte noire, Lettraset

Dimensions 37 × 20 × 26,5 cm

Acquisition 2013 Expositions Alphaville Alfaville, (SIC), Bruxelles, du 19 au 22 déc. 2012

L’institut des archives sauvages, Villa Arson, Nice, du 17 fév. au 28 mai 2012

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Ryan Gander: It’s a right Heath Robinson affair, gb agency, Paris, du 14 mars au 18 avr. 2009

I need some meaning I can memorize (The Invisible Pull) est une œuvre interactive composée de six ventilateurs cachés au public. Quand les visiteurs entrent dans la salle où l’installation est exposée, elle est complètement vide ; ils ne ressentent qu’une simple brise qui « attire les gens dans l’espace », explique Ryan Gander. Cinq ans de travail et de développement technologique ont été nécessaires pour aboutir à ce résultat. L’artiste accorde une grande importance à cet espace vide qui lui permet de remettre en question les notions d’utilisation, de fonction et de coût. À travers cette œuvre, il interroge la manière dont un espace doté d’une grande portée peut être consommé par de petites idées. L’espace muséal et celui de l’exposition représentent cet endroit en raison de son côté presque sacré, entièrement blanc, dans lequel il faut être discret. Ryan Gander veut aussi étonner le public, celui-ci ne comprenant pas d’où vient la brise. Par cette démarche, il se concentre sur la relation entre les visiteurs et son travail. Cette œuvre lui permet aussi d’interroger la matérialité de l’art : l’art peut-il être invisible ?

Élise Vassiliadis-Poirey

Any velocity that isn’t zero, 2012 I

Any velocity that isn’t zero est une série de huit photographies qui diffèrent par leurs formats et leurs techniques. Elles représentent toutes le même sujet pris au même moment, mais selon des points de vue variés. Ryan Gander a notamment utilisé un Polaroid, un appareil photographique à film 35mm, un téléphone portable, la webcam d’un ordinateur, un appareil photographique compact digital, etc. Il a aussi varié les lentilles optiques : macro perspective, téléobjectif à travers une vitrine, image se reflétant dans un miroir, image depuis un ordinateur, etc. L’instant qu’il a souhaité documenter est celui où il a écrit le texte décrivant cette création. Comme Ryan Gander a souvent critiqué les artistes apparaissant dans le contexte de leur œuvre, Any velocity that isn’t zero marque une transition dans son travail. Par ces photographies, il interroge le rôle du concepteur de l’ouvrage : celui qui met en scène son travail et en devient le sujet principal. Il s’agit toutefois d’un autoportrait en creux qui ne montre pas le visage de l’artiste, mais en dessine les contours. En usant de différents instruments et techniques, Ryan Gander montre aussi à quel point il peut être dur de représenter une réalité.

Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux

Dimensions

Machines à vent

Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

Documenta 13, Documenta, Cassel, du 09 juin au 16 sept. 2012

Matériaux

Photographies

Dimensions 165,7 × 125,6 cm

Acquisition 2013

Expositions Ryan Gander: An exercise in cultural semaphore, gb agency, Paris, du 25 fév. au 14 avr. 2012

Date et lieu de naissance : 1977, Vitry-sur-Seine, France

Vit et travaille à Paris, France

Mark Geffriaud crée des installations, des sculptures, des films et des performances qui ont pour thématiques principales la construction du temps, la perception de l’espace et la mémoire. Il se joue de la représentation du monde par le biais d’associations d’idées et d’images, de références littéraires et de jeux de cadrages. Le livre est central dans ses recherches de recomposition de la réalité. À la fois en tant que support et moyen d’opérer des déplacements de points de vue, c’est pour lui un outil qui permet de redéfinir l’organisation du monde.

Né en 1977 à Vitry-sur-Seine (France), Mark Geffriaud a été diplômé des Beaux-arts de Montpellier (France) en 2005. Il vit et travaille à Paris (France).

Si l’on pouvait être un Peau-Rouge / looking forward, 2009

L’installation Si l’on pouvait être un PeauRouge / looking forward se compose d’un panneau en bois à taille humaine dont l’agencement évoque la forme d’un livre ouvert posé sur la tranche. Un cadre encastré dans le panneau comporte une carte postale désaxée qui laisse entrevoir une découpe dans le bois. En dégageant un point de vue sur l’espace situé derrière le dispositif, cette ouverture crée un nouveau rapport à l’environnement en lien avec les théories d’Henri Poincaré sur les systèmes de perception non euclidiens. Le titre fait référence à un texte de Kafka consistant en une dissolution de l’énoncé originel « Si l’on pouvait être Peau-Rouge » au fil de la lecture. De même, le spectateur fait ici une expérience déceptive. Malgré la promesse du titre, il ne peut faire l’expérience du décentrement. Seulement confronté au vide et à l’absence d’information, l’Autre reste inaccessible à sa connaissance.

Romane Grouille

Matériaux

Cadre, carte postale, marie-louise, panneau de bois

Dimensions 39 × 39 cm (cadre) 250 × 200 × 5 cm (panneau)

Acquisition 2013

Expositions à l’envers, à l’endroit…, Centre photographique d’Île-de-France, PontaultCombault, du 07 mai au 13 juil. 2014

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Date et lieu de naissance : 1979, Cheltenham, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Peintre de formation, Lydia Gifford déploie une conception singulière de l’abstraction qui confine à la sculpture. En employant des supports pauvres, elle insiste sur la trace corporelle inscrite dans leur matérialité, qu’elle assimile à une mise en abyme de l’acte pictural et à une quête de présence. Dans une rythmique personnelle, les touches vaporeuses alternent souvent avec la saturation des gestes pulsionnels. Par un effet de contamination, ses œuvres prennent place dans un parcours phénoménologique en dialogue avec l’espace d’exposition éprouvé par le regardeur.

Née en 1979 à Cheltenham (Royaume-Uni), Lydia Gifford a étudié à la Chelsea School of Art and Design, puis au Royal College of Art. Elle a remporté le Valerie Beston Young Artists’ Prize en 2008. Lydia Gifford vit et travaille actuellement à Londres.

Hoist, 2013

Partant souvent de matériaux pauvres, Lydia Gifford travaille la peinture de manière à lui conférer une présence sculpturale. Sur des supports composites, l’artiste mêle souvent à ses couleurs des morceaux de tissu ou des substances naturelles comme la cire ou l’argile, produisant des effets tactiles autant que picturaux. Râpeuses, douces, humides, crayeuses ou tendres, les textures s’apprécient par le regard. On y ressent aussi l’action du corps, les traces d’une improvisation gestuelle réalisée en amont. Ses œuvres contiennent ainsi l’énergie d’une impulsion absorbée par la peinture. Les deux panneaux de Hoist, légèrement superposés, témoignent également d’un souci de composition qui, là encore, tient moins à la surface picturale qu’à la physicalité de l’objet.

Matériaux Gouache, pigment, coton, panneau

Dimensions 195 × 201 × 4 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Éprouvées dans leur épaisseur performative, les œuvres de Lydia Gifford oscillent entre peinture monochrome et présence sculpturale par l’association de matériaux modestes parfois inhabituels : carton, tissus, serviettes de bain, moquette, gesso, cire, encre, pigment, huile, argile et ongles. L’artiste procède par couches successives avec un fort engagement physique et expérimente la résistance des supports afin de produire de véritables formes anthropomorphes dotées d’une pensée et de sentiments. En écho au titre, Jump joue de ses surfaces écrues et rugueuses pour créer des sensations haptiques en exaltant la gestualité résiduelle sur la toile de jute. Son châssis irrégulier expose la saturation du textile fixé intuitivement par des clous, traduisant la porosité de l’intérieur à l’extérieur. Souvent en attente dans l’atelier, ces réalisations s’inscrivent ensuite dans un champ pictural élargi au sein d’un parcours in situ, interrogeant la temporalité et l’échelle du corps humain entre horizontalité et verticalité.

Dimensions 29 × 25 × 3 cm

Acquisition 2014

Expositions

Matériaux Bois, gesso, encre, peinture à l’huile

Siboni

Dates et villes de naissance : 1980, France ; 1981, France

Vivent et travaillent à Paris, France

Fabien Giraud et Raphaël Siboni explorent l’histoire et l’évolution des technologies. Ils s’intéressent aux limites et capacités de ces dernières pour rendre possible un autre rapport au monde. À travers des films, des installations, des performances et des sculptures, ils développent des récits qui proposent un décentrement du point de vue anthropomorphe en jouant entre fiction et réalité.

Respectivement nés en 1980 et en 1981, Fabien Giraud et Raphaël Siboni travaillent ensemble depuis 2007. Ils se sont rencontrés à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris (ENSAD) et ont entamé leur collaboration pendant leurs études au Fresnoy. Ils vivent et travaillent à Paris (France).

La Mesure végétale, 2015

La Mesure végétale est un film tourné dans l’archipel de Svalbard à proximité du pôle Nord. Le paysage enneigé défile lentement dans une succession de plans fixes. Cette nature balayée par le vent comprend un corps étranger : un bunker à flanc de montagne. Il s’agit de la réserve mondiale de stockage des semences qui, grâce au pergélisol, permet un état de conservation optimale. Aucune figure humaine n’est présente dans cette œuvre. Par cette absence, le duo d’artistes souhaite s’affranchir du point de vue de l’homme. En partant du principe que le cinéma a toujours utilisé l’image de ce dernier comme unité de mesure, corporelle dans le cadrage ou temporelle dans la narration, Fabien Giraud et Raphaël Siboni cherchent à « décentrer » le regard et la perception du temps à travers une série de films dont La Mesure végétale est le troisième opus, après La Mesure Louvre (2011) et La Mesure minérale (2012).

Avec le soutien de Netwerk, du Centre d’art contemporain et du Centre International d’Art et du Paysage de l’Île de Vassivière et de Lafayette Anticipations — Fonds de dotation

Famille Moulin, Paris

Léonie Maton

Dimensions 18 minutes

Acquisition 2015 Expositions

Matériaux Vidéo 4K UHD

Date et lieu de naissance : 1972, Mulhouse, France

Vit et travaille à Paris, France

À travers la vidéo, l’installation, la sculpture, la photographie et la peinture, Laurent Grasso s’attache à modifier des phénomènes naturels ou artificiels afin de remettre en cause les frontières de nos perceptions et de nos connaissances. Jouant de l’anachronisme, il n’hésite pas à croiser les temporalités pour créer d’étranges situations entre passé, présent et futur. Il imagine ainsi une œuvre protéiforme, toujours à la limite entre la réalité et la fiction, le vrai et le faux.

Né en 1972 à Mulhouse (France), Laurent Grasso vit et travaille à Paris. Il s’est formé à la Cooper Union School de New York, à la Central Saint Martins School of Art de Londres, à l’École nationale des BeauxArts de Paris et au Fresnoy à Tourcoing. Il a été lauréat du prix Altadis en 2005 et du prix Marcel Duchamp en 2008. Il a été résident de la Villa Médicis à Rome en 2004-2005.

Sans titre (Satellite), 2006

Dans cette vidéo, Laurent Grasso explore sous toutes ses facettes la célèbre actrice Carole Bouquet, qui se laisse observer telle une statue. Pour réaliser son œuvre, l’artiste s’est entouré d’une équipe de spécialistes du cinéma (chef opérateur, monteur). Les effets de flou et de netteté, de lumière et d’obscurité, ainsi que la maîtrise d’un rythme lent invitent le regard de la caméra à se soustraire à celui du spectateur. À travers ce personnage dénué de rôle, ce décor dépouillé et ce son monotone, Laurent Grasso nous plonge dans une ambiance hypnotique de plus en plus inquiétante.

© ADAGP, Paris

Matériaux Film 35mm

Dimensions 9 minutes 52 secondes (en boucle)

Acquisition 2013

Expositions Satellite, Art Basel, Bâle, du 16 au 20 juin 2010

Magnetic Palace, Institut d’art contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes IAC, du 21 juin au 19 août 2007

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Laurent Grasso

Fondée sur la répétition de volumes géométriques abstraits, la composition de ce large panneau s’organise autour d’une succession de formes coniques noires. À première vue, la fonction de ce dispositif mural demeure obscure, mais la comparaison de l’œuvre avec une machine technologique permet de lui donner tout son sens : en effet, Anechoic Wall n’est pas sans rappeler les chambres anéchoïques, ces salles d’expérimentation dont les parois sont recouvertes de dièdres en mousse ou en fibre de verre pour absorber les ondes sonores ou électromagnétiques. Alors que les autres sculptures de la série de Laurent Grasso sont en cuivre, en bois ou en marbre, cette installation est réalisée en acier noir, matériau choisi pour sa brillance. La réflexion de la lumière répond à l’absorption du son, ce qui permet à la sculpture de convoquer les différents sens. Outre sa qualité esthétique intrinsèque, l’œuvre correspond à l’idée de passage d’un état à un autre, entre l’audible et l’inaudible, le visible et l’invisible, le matériel et l’immatériel.

Franny Tachon

L’éclipse, 2006

Pendant près de dix minutes, couleurs et formes se succèdent à l’image à mesure que l’ombre rouge de la lune cache le soleil jaune qui se détache sur le ciel orange. Ce film entièrement conçu par ordinateur à partir d’une technologie cinématographique complexe confronte deux phénomènes qui ne peuvent se produire simultanément dans la nature : une éclipse solaire et un coucher de soleil. Laurent Grasso a réalisé L’éclipse après avoir étudié des reportages documentant de fausses observations d’événements miraculeux tels que des apparitions d’ovnis. En recréant artificiellement une manifestation lumineuse irréelle, il produit ce qu’il appelle un « faux miracle ». Par la vision fictive d’un ciel, il entend explorer l’imaginaire des phénomènes naturels et développer une poétique de l’énigme qui amène le spectateur à douter de ces images, mais aussi à remettre en cause ses propres croyances. Cette réflexion sur la perception des sensations ainsi que l’ambiguïté de la frontière entre visible et l’invisible se révèle emblématique du travail de Laurent Grasso. Franny Tachon

Matériaux Acier laqué

Dimensions 30 × 30 × 30 cm (80 éléments)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

TimeDust, galerie Chez Valentin, Paris, du 01 mars au 05 avr. 2008

Matériaux

Vidéo

Dimensions 10 minutes (en boucle)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Magnetic Palace, Institut d’art contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes IAC, du 21 juin au 19 août 2007

NADA Art Fair, New Art Dealers Alliance, Miami, du 07 au 10 déc. 2006

L’éclipse, MIT, The List Visual Art Center, Cambridge, du 28 août au 10 nov. 2006 28°, École des Beaux-arts de Valenciennes, Valenciennes, du 22 mars au 25 avr. 2006

Neurocinéma, musée départemental de Rochechouart, Rochechouart, du 14 juin au 22 sept. 2008

Date et lieu de naissance : 1986, Kostërrc, Kosovo Vit et travaille à Berlin, Allemagne

L’œuvre de Petrit Halilaj est intimement liée au questionnement des racines. Son histoire personnelle est marquée par l’exil de sa famille qui a fui la guerre du Kosovo, un souvenir dont l’artiste se sert comme d’un matériau pour explorer les notions de nation et d’identité culturelle en confrontant son expérience intime à une mémoire collective. Le contournement de la réalité qu’il opère à l’aide d’animaux naturalisés, de terre ou de gravats est la formulation d’une critique politique des conflits. Ses installations sont aussi le terreau de réflexions sur la mémoire, la liberté et l’identité. Comme le travail de recherche sur le trauma constitue un point de départ dans son œuvre, le caractère fragmentaire de ses installations n’est pas sans évoquer une réponse possible à la violence subie par le Kosovo et sa population. Né en 1986 à Kostërrc (Kosovo), Petrit Halilaj a été formé à l’Académie de Brera à Milan (Italie). Il vit et travaille à Berlin (Allemagne).

July 14th?, 2013

Petrit Halilaj a été, tout jeune, témoin de la chute du mur de Berlin, de la guerre d’ex-Yougoslavie et de leurs répercussions. L’installation vidéo July 14th? et les sculptures Poisoned by men in need of some love révèlent l’influence nationaliste suscitée par ce conflit majeur de la fin du XX e siècle sur le patrimoine kosovar. Avant la guerre, une collection d’animaux naturalisés très réputée était présentée au musée d’Histoire naturelle de Pristina, transformé avec les bouleversements politiques en institution célébrant l’identité de la nation. Or, la substitution des animaux naturalisés par des objets du folklore national a eu raison de leur conservation : remisés dans les caves, ils se sont progressivement momifiés et décomposés. En 2013, Petrit Halilaj a documenté leur exhumation et en a recréé des artefacts qu’il a sculptés puis filmés, rendant ainsi vie à ces animaux deux fois morts.

Matériaux Vidéo

Dimensions 23 minutes

Acquisition 2014

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Poisoned by men in need of some love, Wiels, Bruxelles, du 07 sept. 2013 au 05 janv. 2015

July 14th?, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 24 au 27 oct. 2013

Poisoned by men in need of some love (Quattuor Bubo bubo), 2013

Petrit Halilaj a été, tout jeune, témoin de la chute du mur de Berlin, de la guerre d’ex-Yougoslavie et de leurs répercussions. L’installation vidéo July 14th? et les sculptures Poisoned by men in need of some love révèlent l’influence nationaliste suscitée par ce conflit majeur de la fin du XX e siècle sur le patrimoine kosovar. Avant la guerre, une collection d’animaux naturalisés très réputée était présentée au musée d’Histoire naturelle de Pristina, transformé avec les bouleversements politiques en institution célébrant l’identité de la nation. Or, la substitution des animaux naturalisés par des objets du folklore national a eu raison de leur conservation : remisés dans les caves, ils se sont progressivement momifiés et décomposés. En 2013, Petrit Halilaj a documenté leur exhumation et en a recréé des artefacts qu’il a sculptés puis filmés, rendant ainsi vie à ces animaux deux fois morts.

Matériaux

Fer, excréments de vache, terre, colle, cuivre

Dimensions 400 × 350 × 50 cm (socle) 70 × 32 × 45 cm (1 hibou approx.)

Acquisition 2013

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

She, fully turning around, became terrestrial, the Kunst- und Ausstellungshalle der Bundesrepublik, Bonn, du 06 mars au 18 oct. 2015

Poisoned by men in need of some love, 2013

Petrit Halilaj a été, tout jeune, témoin de la chute du mur de Berlin, de la guerre d’ex-Yougoslavie et de leurs répercussions. L’installation vidéo July 14th? et les sculptures Poisoned by men in need of some love révèlent l’influence nationaliste suscitée par ce conflit majeur de la fin du XX e siècle sur le patrimoine kosovar. Avant la guerre, une collection d’animaux naturalisés très réputée était présentée au musée d’Histoire naturelle de Pristina, transformé avec les bouleversements politiques en institution célébrant l’identité de la nation. Or, la substitution des animaux naturalisés par des objets du folklore national a eu raison de leur conservation : remisés dans les caves, ils se sont progressivement momifiés et décomposés. En 2013, Petrit Halilaj a documenté leur exhumation et en a recréé des artefacts qu’il a sculptés puis filmés, rendant ainsi vie à ces animaux deux fois morts.

Matériaux

Excréments de vache, terre, colle, cuivre

Dimensions 7 × 29 × 9 cm

Acquisition 2016

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Can we do something together, just this and then free forever. (Light Blue), 2014

Can we do something together, just this and then free forever. (Light Blue) évoque un ostensoir dont l’intérieur et l’extérieur sont recouverts d’une toison corrosive. Une plaque de verre le protège sur une face d’où s’écoule une substance rougeoyante. L’extérieur de cette œuvre est recouvert de branches pointues hérissant la face opposée. Un mélange de terre, de gravier, de verre, de pigments et de sable complète l’ensemble. Telle une forteresse attaquée de tous côtés, cette installation semble exhiber de redoutables mécanismes de défense pour faire face à un ennemi, mais Petrit Halilaj prend soin d’y ajouter une forme de plaie, comme si une brèche était ouverte dans l’enceinte protectrice. Le langage synthétique et poétique de cette œuvre confine à l’universel en évoquant la blessure d’un individu ou d’un peuple poussé dans ses retranchements. Son titre même porte en lui une dimension tragique : il tient d’une supplication, d’une ultime demande d’engagement avant une séparation brutale, comme si l’artiste revivait ses derniers souvenirs avec son pays natal avant d’en être arraché alors qu’il était à peine adolescent.

Manon Prévost-Van Dooren

Si Okarina e Runikut, 2014

Le travail de Petrit Halilaj se nourrit d’un rapport intime, mémoriel et anthropologique à la terre natale. La sienne – le Kosovo –représente le matériau d’une œuvre qu’il construit avec l’intensité de la résilience dont sont doués celles et ceux que l’histoire déplace. Chacune de ses productions porte le récit d’une époque bientôt révolue, d’un espace et d’une culture en mutation. Si Okarina e Runikut est tant œuvre qu’instrument de musique. Réalisé grâce à l’enseignement transmis à l’artiste par Shaqir Hoti, l’un de ses derniers fabricants kosovars, l’ocarina de Petrit Halilaj est un symbole de la culture propre au Kosovo : fabriqué en argile depuis l’époque néolithique, cet instrument typique est l’une des idiosyncrasies de son pays que l’artiste porte à notre connaissance et notre écoute. Muni d’un lien en laiton, l’instrument peut être suspendu, en prise au vent qui activera cette œuvre porteuse de savoirs ancestraux transmis par culture orale. Loin de dépeindre les tourments de son pays, Petrit Halilaj s’attache dans ses œuvres à montrer des fragments de sa culture, éclipsée de nos mémoires et nos représentations par les conflits des années 1990.

Matériaux Verre, terre, branches, pigment, métal

Dimensions 164 × 90 × 68 cm

Acquisition 2014

Expositions Stand Kamel Mennour, Art Basel, Bâle, du 19 au 22 juin 2014

Matériaux Laiton, ocarina en terre, verre

Dimensions 45 × 6 × 6 cm

Acquisition 2014

Expositions Yes but the sea is attached to the Earth and it never floats around in space. The stars would turn off and what about my planet?, galerie Kamel Mennour, Paris, du 18 oct. au 22 nov. 2014

Date et lieu de naissance : 1985, Londres, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Intéressée par la facture des choses, Eloise Hawser élabore une œuvre sculptée à partir d’objets qu’elle collecte sur la base de critères formels, et non d’usage. La très grande variété de matériaux que l’on retrouve dans ses œuvres est l’expression d’une attention avant tout portée sur l’évolution des techniques à travers le temps, ainsi que d’une curiosité éprouvée indifféremment pour les objets faits main ou produits industriellement. Entre son art de l’assemblage et sa force d’intuition, elle réalise la fusion de matériaux que rien ne prédestinait à se rencontrer.

Née en 1985 à Londres (Royaume-Uni), Eloise Hawser a été formée à la Ruskin School of Art d’Oxford (Royaume-Uni) et à la Städelschule de Francfort (Allemagne). Elle a reçu le prix de la Frankfurt Sparkasse Stiftung en 2011. Elle vit et travaille à Londres.

Sample and Hold, 2013–2015

À partir du scan 3D du père de l’artiste réalisé par l’entreprise londonienne Sample & Hold, Eloise Hawser a créé une vidéo d’un genre à part : ni tout à fait narrative ni purement factuelle, elle est motivée par le désir de tout voir sous les moindres coutures. Plusieurs caméras parcourent la topographie du corps d’un être cher sous différents angles, faisant du sujet pensant un objet d’étude. L’œuvre s’inscrit dans la démarche plus générale de l’artiste, celle de la maîtrise d’une diversité de technologies récentes et de techniques de fabrication, et par extension, de la fabrication des savoirs. À la fois œuvre et documentation sur l’élaboration d’une œuvre, Sample and Hold est également le point de départ d’autres travaux d’Eloise Hawser: elle lui fournit un matériau initial et une maîtrise technique sans cesse réactualisés pour d’autres œuvres afin de questionner la production et la reproductibilité à l’ère des nouvelles technologies numériques.

Dimensions 4 minutes 58 secondes

Acquisition 2015

Expositions The Weight of Data, Tate Britain, Londres, du 18 mai au 25 oct. 2015

Matériaux Vidéo HD, couleur, son | Édition ²/₃ + 2 épreuves d’artiste

La démarche plastique d’Eloise Hawser se caractérise par l’exploration des potentialités de création offertes par les nouvelles techniques de production. Depuis 2009, elle s’intéresse à des processus de production tels que le scan laser, l’impression 3D et la conception assistée par ordinateur. Elle a utilisé les données issues d’un scan de son père pour décliner des œuvres selon différentes techniques. À partir de la photographie en trois dimensions d’un corps vêtu, l’artiste a tiré plusieurs paires de chaussures en caoutchouc. Par cette sculpture, les mocassins en cuir à glands sont érigés en idiosyncrasie, en particularisme de cet être qui lui est cher. Cette métonymie de son père est à l’origine d’une série de multiples de chaussures qui, par la copie, diffractent et rendent omniprésente l’unicité de l’être humain.

Matériaux Paire de chaussures en caoutchouc

Dimensions 10 × 10 × 30 cm (chaque chaussure)

Acquisition 2015

Expositions I am attracted none the less, their variousness, thein ingenuity, their élan vital, and that something, essence quiddity, I cannot penetrate or name, Casey Kaplan, New York, du 25 juin au 07 août 2015 Ends again, Supplement, Londres, du 28 juin au 27 juil. 2014

Date et lieu de naissance : 1978, Bienne, Suisse Vit et travaille entre Zurich, Suisse et Londres, Angleterre

Raphaël Hefti crée principalement des installations et de l’art vidéo. Il concentre ses recherches sur les techniques de production industrielles et travaille avec des techniciens auxquels il propose des protocoles expérimentaux pour mettre les matériaux à l’épreuve. Il cherche à introduire le hasard et l’accidentel dans les chaînes de production pour créer quelque chose d’inattendu. Il exploite les propriétés physiques des matériaux afin de détourner et de subvertir la production, ce qui produit des objets esthétiques singuliers.  Né en 1978 à Biel-Bienne (Suisse), Raphaël Hefti a suivi un apprentissage en électronique et en mécanique avant de décider de se consacrer à l’art en 1998. Il vit et travaille entre Zurich (Suisse) et Londres (Angleterre).

HDIRL, 2014

L’installation HDIRL se compose de trois écrans plats montés sur un support autonome. Chaque moniteur diffuse en continu une vidéo sur un fond de musique électronique. Les images offrent le spectacle filmé en gros plan d’une fraiseuse s’attaquant à un cylindre d’aluminium. L’opération de fraisage produit des bruits mécaniques stridents qui se mêlent à la musique entraînante. Cette œuvre reflète le goût de l’artiste pour la matérialité, ainsi que son intérêt non pour l’objet final, mais pour le processus technique qui devient un sujet esthétique malgré la froide précision de la prise de vue. Le bras de la machine grave et sculpte des formes dans la matière qui apparaît paradoxalement molle sous l’action du fraisage. Ces œuvres ont également une dimension sociale car elles ont été produites avec l’expertise de techniciens dans une démarche collaborative.

Matériaux Installation vidéo Dimensions 3 minutes 43 secondes Acquisition 2016

Expositions Art Basel 2015, Art Basel, Bâle, du 18 au 21 juin 2015

Date et lieu de naissance : 1978, Paris, France Vit et travaille à New York, États-Unis

La pratique protéiforme de Camille Henrot englobe autant la photographie et la vidéo que la sculpture et le dessin. L’artiste nous invite à renouveler notre regard sur les objets qui constituent notre environnement immédiat. Passionnée d’anthropologie, de littérature et de sciences humaines, elle s’intéresse, à travers une approche transculturelle, aux mythologies et aux croyances qui résident au cœur de l’expérience humaine.

Née en 1978 à Paris (France), Camille Henrot a été diplômée en cinéma d’animation à l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 2002. Nommée pour le prix Marcel Duchamp en 2010, elle a représenté la France et remporté le Lion d’argent à la 55e Biennale de Venise en 2013. Elle a également reçu le prix Nam June Paik en 2014 et l’Edvard Munch Art Award en 2015. Camille Henrot vit et travaille à New York depuis 2013.

Le Penseur de Rodin (série Desktop), 2013

Cette petite sculpture en bronze poli reprend, de manière épurée et presque minimaliste, la position du Penseur d’Auguste Rodin, grande sculpture en bronze d’un homme nu posant la tête sur sa main. Ici, la figuration est absente : seule la tête et le mouvement du coude nous rappellent la pose méditative du modèle de Rodin. L’artiste s’inscrit dans une réflexion sur les modèles de l’histoire de l’art occidental, la rondeur du bronze poli et les courbes sinueuses de cette figure anthropomorphe évoquant également les œuvres du sculpteur roumain Constantin Brancusi. Au long de sa carrière, Camille Henrot a réalisé de nombreuses sculptures en bronze linéaires et énigmatiques souvent inspirées d’objets rassemblés au cours de ses voyages. Elle accorde une grande attention aux qualités plastiques de ses œuvres pensées pour être « visuellement tactiles » : selon elle, les sculptures sont des objets qui s’invitent dans l’intimité du spectateur et offrent la possibilité de devenir des supports de « protection émotionnelle », comme des artefacts que l’on aimerait pouvoir conserver et toucher.

Dimensions 23 × 25 × 20,5 cm

Acquisition 2014

Expositions The Pale Fox, Chisenhale Gallery, Londres, du 28 fév. au 13 avr. 2014

Matériaux Bronze

C’est à la faveur d’une bourse de recherche artistique à la Smithsonian Institution (Washington) en 2013 que Camille Henrot a réalisé le film Grosse fatigue qui lui a valu le Lion d’argent de la 55 e Biennale de Venise. Inspirée par le concept d’encyclopédie et les collections scientifiques de la Smithsonian, elle s’est engagée au fil de ses recherches dans une tentative de collecte des récits sur la création du monde dans les cultures africaines, occidentales, mélanésiennes et asiatiques. Ainsi, Grosse fatigue fonctionne comme un long poème non linéaire qui articule ces différents récits et images, mais aussi, selon l’artiste, comme une « expérience de la densité » construite sur le principe d’une recherche Google. Intéressée par les questions postcoloniales, elle invite à une réflexion sur l’authenticité des objets et leur collecte par les sociétés occidentales. Le texte récité est une réflexion ouverte qui guide le spectateur à travers le flot continu des images. Camille Henrot résume sa démarche en ces termes : « Ce qui m’intéresse est de faire vivre la connaissance comme une expérience physique, pas comme un savoir à acquérir. »

© ADAGP, Paris, 2015 Marianne Tricoire`

Œuvre produite pour l’exposition du pavillon international de la 55 e édition de la Biennale de Venise 2013 intitulée Il Palazzo Enciclopedico, avec le soutien du Fonds de dotation

Famille Moulin

Matériaux Vidéo

Dimensions 13 minutes

Acquisition 2013

Expositions Triennale 10 d’Ottignies – Louvain-la-Neuve, Centre culturel d’Ottignies –Louvain-la-Neuve, Ottignies – Louvain-la-Neuve, du 15 sept. au 28 nov. 2021

Camille Henrot, Grosse fatigue, musée d’art contemporain de Montréal, Montréal, du 17 oct. 2015 au 10 janv. 2016

Camille Henrot, Grosse fatigue, galerie Kamel Mennour, Paris, du 05 fév. au 08 mars 2014

The Encyclopedic Palace (Le Palais Encyclopédique) - 55 e Biennale de Venise, Venise, du 01 juin au 24 nov. 2013

Date et lieu de naissance : 1989, Kfar Saba, Israël Vit et travaille à Paris, France

Nathanaëlle Herbelin peint surtout des scènes d’intimité inspirées de son entourage et en appelant aux émotions des spectateurs. Chacune de ses œuvres met en scène des êtres humains ou une trace de leur passage, et tire son origine d’un moment de vie et de son contexte. L’esthétique de l’esquisse propre à l’artiste souligne le caractère éphémère de ces instants, traités tout à la fois avec mélancolie et humour, tension et douceur, dans une palette sourde et laiteuse inspirée de l’art russe et ukrainien.

Née en 1989 à Tel Aviv (Israël), Nathanaëlle Herbelin a suivi la formation de la Cooper Union de New York (2015) et est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (2016). Elle vit aujourd’hui entre Paris et Israël.

Esquisse pour la baignoire, 2022

Dans l’environnement morne d’une salle de bains aux teintes grises, la silhouette d’une jeune femme se détache à travers un contraste avec les jeux de formes géométriques créés par les carreaux muraux, le miroir et la lumière de la fenêtre projetée sur son corps diaphane. Cette esquisse d’Être ici est une splendeur (2022), scène intime aux accents mélancoliques, est caractéristique de la démarche de Nathanaëlle Herbelin, qui s’inspire du réel mais souhaite n’en proposer qu’une transcription approximative. Si le thème de la baignoire est récurrent chez l’artiste, il s’inscrit également dans la tradition des femmes à leur toilette que l’on trouve notamment chez Edgar Degas ou Henri de Toulouse-Lautrec. Cependant, loin d’être vue passivement par un œil masculin et malgré l’apparente fragilité de son corps nu, la femme observe ici le spectateur avec défi, son regard provocateur étant dédoublé par le miroir.

Chiara Perez

Acquisition 2022 Expositions

Matériaux
Huile sur bois
Dimensions 33 × 41 × 3,4 cm

Date et lieu de naissance : 1997, Draguignan, France

Vit et travaille à Paris, France

Nature morte au bureau avec PowerMac G5, Liévre et porte document, 2023

Materials PowerMac G5, Plexiglass, profilés aluminium, bois, PLA, mastic epoxy, documents administratif, Post-it, vis

Dimensions 75 × 91 × 70 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Crush, Beaux-arts de Paris, du 23 mars au 06 avr. 2024

Les néons regardaient ces superbes carcasses, galerie du Crous, Paris, du 08 au 18 mars 2023

Date et lieu de naissance : 1982, Braunschweig, Allemagne

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Yngve Holen dissèque des machines à laver, éviscère des distributeurs et scanne des portables écrasés. Il s’intéresse aux machines qui marquent notre quotidien en analysant leur capacité à nous pousser à la consommation. Son travail utilise des techniques de production industrielle pour s’attaquer aux symboles de force et de vitesse, tels que la voiture ou l’avion, et repenser ainsi l’être humain, ses limites et sa fragilité à l’heure des nouvelles technologies.

Né en 1982 à Braunschweig (Allemagne), Yngve Holen a étudié à la HfBK Städelschule de Francfort, dont il est sorti diplômé en 2010. Il vit et travaille actuellement à Berlin.

CAKE, 2016

La pratique d’Yngve Holen se nourrit du design industriel et de ses applications. Connu pour ses découpes méticuleuses des objets du quotidien, l’artiste s’est concentré, pour la première fois avec CAKE, sur un symbole de luxe produit en série : un coupé Panamera du constructeur Porsche. Intéressé par l’incongruité de ce bolide conçu à la fois comme une voiture de sport et comme un véhicule familial de quatre places, Yngve Holen s’est demandé si les notions de vitesse et de sécurité pouvaient réellement se rejoindre. Pour ce faire, il a scindé la voiture en quatre à l’aide d’un fil diamanté. Une fois éclatée et hors d’usage, elle est présentée, tel un écorché, sur la face de sa découpe, ne révélant que mieux les entrailles de sa puissance passée. L’œuvre porte ainsi atteinte à un ultime objet de désir autant qu’elle interroge la capacité à redistribuer les richesses à parts égales.

Matériaux Plastique, cuir, verre, tissu, mousse

Dimensions 141,9 × 249,87 × 106,76 cm (avant) 142,30 × 249,87 × 97,95 cm (arrière)

Acquisition 2016

Expositions

Action des Galeries Lafayette en faveur de la création artistique, Galeries Lafayette Champs-Élysées, Paris, du 04 au 23 oct. 2022

Down to Earth, Martin Gropius Bau, Berlin, du 13 août au 13 sept. 2020

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

CAKE, colette, Paris, du 19 juin au 05 août 2017

Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

VERTICALSEAT, Kunsthalle Basel, Bâle, du 13 mai au 14 août 2016

Date et lieu de naissance : 1982, Los Angeles, États-Unis Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis

Max Hooper Schneider convoque ses connaissances dans le domaine du paysagisme et de la biologie pour les appliquer à une recherche plastique transversale. À l’heure de l’anthropocène, il élabore des fictions d’un monde dépeuplé de présence humaine où il souligne l’aveuglement anthropocentré des infrastructures humaines qui affecte les règnes animal, végétal et l’environnement dans son ensemble. Ses œuvres sont des scénarios fictifs exposant les situations paroxystiques et critiques du devenir écologique de la Terre.

Né en 1982 à Los Angeles (États-Unis), Max Hooper Schneider possède un master en paysagisme de l’université d’Harvard (États-Unis) ainsi qu’un diplôme en biologie. Il vit et travaille à Los Angeles.

Cold War Dishwasher (Uranium Glass), 2015

Formé en biologie et en architecture du paysage, Max Hooper Schneider développe une pratique mettant en scène un monde post-apocalyptique que l’homme aurait déserté pour laisser place à une nature impitoyable. Son œuvre Cold War Dishwasher (Uranium Glass) présente un écosystème qui opère une jonction entre les règnes animal, minéral et humain. L’artiste s’est approprié le premier lave-vaisselle commercialisé aux États-Unis durant les Trente Glorieuses et l’a rempli d’une vaisselle vendue à l’époque de la guerre froide contenant un faible taux d’uranium. Vestige imaginaire de l’ère atomique, cet environnement est peuplé d’étranges poissons aux propriétés iridescentes. Cold War Dishwasher (Uranium Glass) crée ainsi une collusion entre le vivant et la société de consommation de l’aprèsguerre, exhibant l’un des effets possibles de l’anthropocène.

Matériaux Vaisselle en verre à l’uranium (ouraline), lave-vaisselle Kenmore, poissons danionines, pompe et filtre, lampe de lumière noire

Dimensions 134 × 52 × 36 cm

Acquisition 2015

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020 Retour sur Mulholland Drive, MO.CO Panacée, Montpellier, du 27 janv. au 23 avr. 2017

Date et lieu de naissance : 1982, Los Angeles, États-Unis Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis

Habile jongleur du temps et de l’espace, l’artiste américain David Horvitz accorde à la photographie un rôle primordial, poétique et spirituel. Partie intégrante de sa pratique conceptuelle et de son nomadisme, la photographie lui permet de capturer des souvenirs ou des instants qu’il présente sous la forme récurrente de cartes postales. Il explique sa démarche en distinguant les concepts de « moment opportun » et de « temps séquentiel », ainsi qu’en revendiquant l’existence d’un monde où la notion de durée définie n’existe pas. L’artiste travaille en interdisciplinarité, mêlant les médiums et les techniques, collectant et distribuant des images et des objets.

Né en 1982 à Los Angeles (États-Unis), David Horvitz a étudié à l’université de Californie à Riverside avant d’être diplômé du Bard College. Il est le fondateur de la Galerie Morille à Los Angeles et de la Porcino Gallery à Berlin.

For Kiyoko, 2017

Simple cliché céleste à première vue, For Kiyoko (2017) n’est pas une nuit étoilée anodine. Cette œuvre élégiaque évoque l’histoire personnelle de l’homme derrière l’artiste. David Horvitz explique avoir voyagé jusqu’au camp Amache, un camp d’internement américano-japonais créé pendant la Seconde Guerre mondiale dans le sud-est du Colorado, pour y photographier les étoiles dans le ciel nocturne. Il imagine alors sa grand-mère Kiyoko encore adolescente, regardant les étoiles depuis ce lieu où elle était détenue soixante-quinze ans auparavant. David Horvitz lui dédie l’œuvre en songeant à l’émerveillement de Kiyoko devant l’immensité stellaire et livre sa volonté de documenter « l’intemporalité de l’espace » pour l’offrir au public. Dénonçant le racisme contemporain peu après l’élection de Donald Trump, il établit un parallèle direct avec l’actualité, par exemple l’interdiction d’entrer aux États-Unis pour les musulmans et la répression envers les migrants d’Amérique centrale. À travers cette œuvre, David Horvitz transmet un témoignage universel qui nous invite à regarder vers le passé pour élaborer l’avenir.

Oriane Poret

Matériaux Encre, papier, aluminium

Dimensions 18 × 27 cm

Acquisition 2019

Expositions Summer Rains, SCAI The Bathhouse, Tokyo, du 19 juil. au 07 sept. 2019 a n e m o c h o r y, Chateau Shatto, Los Angeles, du 02 nov. au 15 déc. 2018 Eridanus, galerie Allen, Paris, du 23 mars au 22 avr. 2017

Date et lieu de naissance : 1978, Giessen, Allemagne Vit et travaille entre Berlin et Francfort, Allemagne

La pratique artistique d’Anne Imhof inclut la performance, la vidéo, la peinture et la musique, ainsi que des installations et des sculptures souvent présentées comme des vestiges de ses performances. Elle crée une œuvre riche et onirique où les corps, les arts visuels, la musique et l’architecture fusionnent. Née en 1978 à Giessen (Allemagne), Anne Imhof a été diplômée de la Hochschule für Gestaltung Offenbach (Allemagne) et de la Städelschule de Francfort en 2012 sous la direction de l’artiste Judith Hopf. En 2017, elle a représenté l’Allemagne à la 57e Biennale de Venise où elle a remporté le Lion d’or grâce à sa performance FAUST. Anne Imhof travaille aujourd’hui entre Berlin et Francfort.

Unten, Unten, Unten, Hollow Whale, 2014

Ces dernières années, l’artiste allemande Anne Imhof s’est illustrée par des performances pour lesquelles elle élabore des décors et des accessoires qui deviennent prétexte aux interactions entre performeurs : selon Laura McLean-Ferris, il s’agit de « mettre en scène les formes visibles de transactions relationnelles » dans un monde de communications distanciées. Ainsi du projet DEAL, pour lequel Anne Imhof proposait aux acteurs une communion autour d’un bassin de béton rempli de petit lait duquel émergeait, narquoise, une langue de bronze. On s’y abreuve, on échange de cryptiques sentences autour d’elle, des objets passent de main en main. Autour de ce sarcophage en béton, autel de ses consommations, la communauté des performeurs semble marquer son territoire selon des règles tacites prenant la forme de dons, de contre-dons et de chorégraphies dansées.

L’installation Unten, Unten, Unten, Hollow Whale (2014) sert de support pour initier ces gestuelles rituelles d’échanges marchands – comme de dealer à client – et de désir.

Matériaux Béton, argile, lait fermenté

Dimensions 38,5 × 200 × 62 cm

Acquisition 2015

Expositions Anne Imhof, Deborah Schamoni, Munich, du 09 mai au 28 juin 2014

Cette petite sculpture en aluminium poli présente un visage couché avec la bouche ouverte qui ressemble à un masque, indifféremment d’homme ou de femme, posé sur un socle également en aluminium. La position et l’unicité de ce visage rappellent les têtes couchées du sculpteur roumain Constantin Brancusi, mais s’en éloignent par le travail du métal embossé, tout en tension et nervosité. L’artiste dit être souvent inspirée par la peinture de Balthus et de Bacon, ce dont on peut retrouver des traces dans les traits émaciés et torturés de ce visage en aluminium. Qu’elle soit peinte, sculptée ou performée, l’œuvre d’Anne Imhof est entièrement traversée par la notion de portrait et ses enjeux, qu’il s’agisse du portrait de la jeunesse contemporaine qu’elle cherche à capturer dans ses performances ou de portraits plus singuliers, bien qu’universels, à l’instar de cette sculpture.

Dimensions 12,5 × 10,5 × 7 cm

Acquisition 2019

Expositions Natures Mortes, Carte Blanche Anne Imhof, Palais de Tokyo, Paris, du 22 avr. au 12 juil. 2021

Matériaux Aluminium

Zhana Ivanova

Date et lieu de naissance : 1977, Russe, Bulgarie Vit et travaille à Amsterdam, Pays-Bas

L’œuvre de Zhana Ivanova traite de la réorganisation et de la reconfiguration de modèles et de systèmes quotidiens auxquels nous nous sommes habitués. L’artiste utilise fréquemment la performance pour reproduire artificiellement des situations dans lesquelles les relations sociales et les rapports de force fluctuent. À travers son œuvre, elle questionne la notion de normes, qu’il s’agisse de règles objectives ou de principes subjectifs.

Borrowed Splendour, 2007

À chaque représentation de Borrowed Splendour, trois personnes différentes acceptent de se soumettre au jeu d’un scénario. Aucune d’elles ne sait quel rôle lui revient, mais toutes acceptent de suivre des instructions précises : « Froncez les sourcils de manière surprise ; fixez la marque numéro 4 sur la table, respirez, expirez tout en songeant à des choses violentes. » L’œuvre construit un espace littéraire où l’action se substitue au texte, conjuguant à ce titre les enjeux du théâtre, de la performance et de la sculpture.

Matériaux

Table, chaise, micro, whisky, Coca, cigarettes, briquet, pièce, verre, cendrier

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013

Expositions

Frequencies, Elevation 1049, Gstaad, le 01 fév. 2019

Festival Chantiers d’Europe 2017, Théâtre de la Ville de Paris, Paris, le 24 mai 2017

Ongoing Retrospective (Chapter 2), Kunsthalle Basel, Bâle, du 22 janv. au 04 fév. 2016

DZ Hosts The Violet Crab – Nights of Cabaret, DRAF - David Roberts Art Foundation, Londres, du 19 au 21 mars 2015

Venir Voir Venir, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 03 au 06 juil. 2014

Date et lieu de naissance : 1965, Caen, France

Vit et travaille à Paris, France

Considéré par Pierre Huyghe comme « l’artiste des artistes », Pierre Joseph produit depuis la fin des années 1980 une œuvre abondante inspirée par la culture contemporaine, de David Lynch à la Playstation en passant par Bret Easton Ellis. Après un séjour révélateur au Japon en 1997, son œuvre est devenue conceptuelle, mêlant l’espace et le temps, le réel et le virtuel. Animé par le désir d’inventer une voie personnelle, Pierre Joseph conçoit l’œuvre d’art comme un « objet relationnel » qui transforme l’exposition en espace d’échange et d’interaction entre l’artiste et le public, entre l’œuvre et le public. Pierre Joseph est né en 1965 à Caen (France). Diplômé de l’École des beaux-arts industriels de Grenoble, il a ensuite évolué en résidence à la Villa Arson (Nice) avant d’enseigner à Montpellier. Représenté par la galerie Air de Paris, il vit et travaille dans la capitale française.

Jacinthe Blue Pearl, 2017

En entrant son nom dans le moteur de recherche Google, Pierre Joseph s’est rendu compte que ses œuvres se confondaient avec celles de son homonyme, le peintre belge Pierre-Joseph Redouté (1759-1840), notamment ses célèbres planches botaniques prisées par Marie-Antoinette et Joséphine de Beauharnais. L’artiste a décidé de cultiver cette confusion en réalisant une série de photographies florales à la manière des aquarelles de Redouté. À son tour, Pierre Joseph saisit une jacinthe d’Orient de façon moderne et hyperréaliste en l’isolant sur le fond clair d’un tirage grand format contrecollé. Grâce à une prise de vue précise et lumineuse, l’artiste restitue et magnifie l’anatomie colorée de la fleur en soulignant les nuances bleues de sa corolle et l’harmonie verte de ses feuilles. En outre, Pierre Joseph nous invite à réfléchir sur l’identité et la présence numériques de l’artiste ainsi qu’à son référencement par Google. Quentin Rose

Dimensions 130 × 90 cm (œuvre) 132,5 × 93,5 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2017

Expositions Pierre Joseph ?, galerie Chantiers Boîte Noire, Montpellier, du 03 mars au 08 avr. 2017

Matériaux Dibond

Date et lieu de naissance : 1985, Berlin, Allemagne

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Leon Kahane crée des œuvres vidéo, des photographies et des installations conceptuelles autour des thèmes de la migration, de l’identité ou encore de l’acceptation des majorités et des minorités dans une société mondialisée. Issu d’une famille juive qui a survécu à l’Holocauste, il superpose textes, images et documents d’archives pour établir des liens entre son histoire familiale et les bouleversements politiques du XXe siècle.

Né en 1985 à Berlin (Allemagne), Leon Kahane a d’abord suivi une formation en photographie à la BESTSabel Berufsfachschule für Design et à l’Ostkreuzschule für Fotografie de Berlin avant d’étudier les arts plastiques à l’Universität der Künste de Berlin. Il a reçu le Kunstpreis Europas Zukunft en 2015 et le prix Ars viva pour les arts visuels en 2017.

Europe after 1945, 2015

Plan-séquence de 47 minutes, Europe after 1945 est une vidéo réalisée par Leon Kahane lors de l’exposition qui s’est tenue au Deutsches Historisches Museum de Berlin en 2015. Elle montre une déambulation dans l’espace du musée qui célébrait le 70 e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’exposition se concentrait sur la situation des pays européens à la Libération et proposait une réflexion sur l’évolution de l’Europe. Leon Kahane y filme les documents exposés, dont les documents judiciaires des procès de Nuremberg appartenant à ses grands-parents, Max et Doris Kahane, qui après avoir survécu à l’Holocauste ont assisté aux procès en tant que journalistes. Leon Kahane s’intéresse à la transmission de la mémoire et centre davantage sa caméra sur les visiteurs de l’exposition. Pour l’artiste, l’Europe d’aujourd’hui ne peut être comprise sans la connaissance des bouleversements historiques.

Rosanne Moulin

Matériaux Vidéo 4K

Dimensions 47 minutes 11 secondes

Acquisition 2016

Expositions Ars viva 2017 : Jan Paul Evers, Leon Kahane and Jumana Manna, Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI e. V, Berlin, du 09 oct. 2016 au 29 janv.

2017

CV est une copie carbone des cinq pages du curriculum vitae de la grand-mère de Leon Kahane qu’il n’a pas connue. Peintre et juive, Doris Kahane a vécu l’horreur des camps de Drancy puis d’Auschwitz avant d’être libérée le 18 août 1944. Avec cette œuvre, l’artiste fait le lien entre la biographie de sa grandmère, survivante de l’Holocauste, et sa pratique artistique. Comme une pièce de musée fragile mise sous vitrine, ce CV offre un témoignage historique et biographique qui invite à s’interroger sur le rôle de la mémoire. L’œuvre reflète l’intérêt de l’artiste pour les événements et les contradictions de l’histoire tout en illustrant le lien qui l’unit à son histoire familiale, une source d’inspiration majeure dans son travail. L’œuvre fait partie d’une installation qui comprend également deux portraits gravés par Doris Kahane quand elle vivait en RDA et encadrés par Leon Kahane.

Rosanne Moulin

Untitled, 2016

Quatre impressions numériques noir et blanc sur papier sont scotchées au mur : il s’agit de photographies de sculptures de lutteurs conservées dans les collections du Musée d’art contemporain de Magdebourg en Allemagne. À travers ce geste, Leon Kahane met en évidence la récurrence du motif du lutteur parmi les œuvres du musée. La ligne de force du réalisme socialiste consistait à rencontrer le « peuple » et à prendre en compte les rapports sociaux. Dans l’Allemagne de l’Est d’après-guerre, le lutteur incarnait la lutte des classes à laquelle le communisme veut mettre fin. Attentif aux événements de l’Histoire, Kahane questionne l’héritage de cette figure dans l’art. Dans cette démarche d’hérédité, il a donné vie au prototype de lutteurs créé par ses parents sous la forme d’une sculpture en porcelaine intitulée Plastik qu’il a exposée aux côtés de ces quatre photographies.

Rosanne Moulin

Matériaux Papier, encre

Dimensions 21 × 29,7 cm (5 éléments)

Acquisition 2016

Expositions Ars viva 2017: Jan Paul Evers, Leon Kahane and Jumana Manna, Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI e. V, Berlin, du 09 oct. 2016 au 29 janv. 2017

Matériaux Papier, encre

Dimensions 29,7 × 21 cm (chacune)

Acquisition 2016

Expositions Ars viva 2017: Jan Paul Evers, Leon Kahane and Jumana Manna, Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI e. V, Berlin, du 09 oct. 2016 au 29 janv. 2017

Plastik, 2016

Plastik est une petite sculpture en porcelaine qui représente une lutte entre deux sumos. Leon Kahane a réalisé cette œuvre d’après un prototype créé par ses parents, militants contre l’extrémisme de droite dans les années 1990 en RDA. Le réalisme socialiste alors en vigueur imposait aux artistes un « réalisme » dont l’exigence première était l’exaltation de la réalité et de ce qui préfigure en elle un avenir radieux pour le pays. Dans l’Allemagne de l’Est d’après-guerre, le lutteur incarne ainsi la lutte des classes à laquelle le communisme veut mettre fin. Le Musée des arts contemporains de Magdebourg en Allemagne conserve un grand nombre de ces sculptures. Lorsque Leon Kahane a été invité à y exposer, il a choisi de présenter Plastik et Untitled (2016), quatre photographies de sculptures de lutteurs sélectionnées dans le catalogue du musée.

Moulin

Dimensions 12 × 12 × 12 cm

Acquisition 2016

Expositions Ars viva 2017: Jan Paul Evers, Leon Kahane and Jumana Manna,

der

im

V, Berlin, du 09 oct. 2016 au 29 janv. 2017

Matériaux Porcelaine
Kulturkreis
deutschen Wirtschaft
BDI e.

Date et lieu de naissance : 1990, Tbilisi, Géorgie

Vit et travaille à Paris, France

Naviguant entre abstraction et figuration, Nino Kapanadze joue sur les effets de vide et de transparence. Elle met en scène des personnages flous et évanescents, en mouvement ou logés dans un temps suspendu. Sa peinture adopte une approche sensorielle mise au service du mystère et de l’intuition. En utilisant cette zone de trouble entre l’universel et le personnel, l’abstrait et le réel, Nino Kapanadze cherche à développer une vision singulière. Avec sa palette évanescente, elle développe une esthétique personnelle et onirique nourrie de références littéraires et poétiques. Ses inspirations se situent aussi chez les peintres emblématiques du romantisme anglais, avec leurs tableaux à l’atmosphère brumeuse et éthérée. « Je me souviens qu’enfant, je regardais les nuages de John Constable pendant des heures », explique l’artiste. « J’étais totalement fascinée par lui, et plus tard par Turner. »

Née en 1990 à Tbilissi (Géorgie), Nino Kapanadze possède un diplôme national supérieur d’arts plastiques (MFA) des Beaux-arts de Paris et un Master de Sciences Po Paris. Elle vit et travaille à Paris.

April Fool, 2022

Sur un fond brumeux où se distingue une maison, deux personnages apparaissent en contraste. L’un blanc et l’autre noir, ils semblent perdus dans leur intériorité. Au premier plan, un oiseau perché sur une branche et des gerbes de tulipes suggèrent le printemps. À travers cette toile, la peintre exploite également ses souvenirs d’enfance et se remémore ses fantômes. Intitulée April Fool, elle paraît avoir été peinte par tâtonnement, les contrastes vaporeux rappelant l’incertitude du mois d’avril. Inspirée par le premier vers du long poème La Terre vaine de T. S. Eliot (1922) – « Avril est le plus cruel des mois » –, Nino Kapanadze évoque une atmosphère changeante où le froid et la chaleur se rencontrent avec hésitation. Elle utilise la technique de la peinture à l’huile sur toile de lin, qu’elle s’approprie en apposant les couleurs avec fluidité et transparence. La recherche de la peintre est ici picturale et sensorielle. Ces effets vaporeux et poudreux lui permettent de proposer une peinture entre deux états.

Huile sur lin

Dimensions 195 × 130 cm

Acquisition 2023

Expositions Cache-cache, galerie Perrotin, Paris, du 07 janv. au 25 févr. 2023

Matériaux

Kerstin Brätsch, Debo Eilers

Dates et villes de naissance : 1979, Hambourg, Allemagne ; 974, Texas, États-Unis

Vivent et travaillent à /

Né en 2010 de la collaboration de l’artiste plasticienne allemande Kerstin Brätsch (née en 1979 à Hambourg) et du sculpteur américain Debo Eilers (né en 1974 au Texas), KAYA est un duo d’artistes qui vit et travaille entre New York, Naples et Berlin. Le nom du collectif fait référence à la muse et collaboratrice du projet, Kaya Serene, la fille de l’un des amis d’enfance d’Eilers. Elle représente, aux yeux des deux artistes, la parfaite synthèse entre leurs pratiques plastiques individuelles. Il n’est pas rare qu’elle participe à leurs travaux artistiques en tant que « tiers corps » et que la direction des performances lui soit confiée. Au travers de l’alter ego qu’est KAYA, Brätsch et Eilers s’adonnent à une pratique artistique multiforme : à partir d’objets du quotidien, ils créent des œuvres hybrides qui se situent à mi-chemin entre les arts plastiques, la performance et l’installation.

Unit 3D (Pure Rok), 2017

La peintre Kerstin Brätsch et le sculpteur

Debo Eilers produisent des œuvres sous le nom de KAYA depuis 2010. KAYA fonctionne comme une entité englobante, au-delà des pratiques individuelles des deux artistes. Situé à l’intersection des arts plastiques et de la performance, le travail de KAYA remploie des objets utilisés dans le quotidien, l’apparat ou le rituel : mobilier de la salle d’eau commune aux ateliers des artistes, graffitis, objets SM et pièces de monnaie… Unit 3D (Pure Rok) représente une cabine de douche en résine transparente en même temps qu’elle rappelle un vitrail par ses couleurs émaillées. Son motif de losanges pourrait également évoquer un costume d’Arlequin. À la fois peinture, sculpture et paroi, cette œuvre hybride propose un regard rafraîchissant, dégoulinant et décalé sur un espace supposément hygiénique.

Audrey Pellerin

Matériaux Uréthane, pigment, émail

Dimensions 139,7 × 85,7 × 22,9 cm

Acquisition 2017

Expositions Exposition Café Mater, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 29 mars 2022 au 31 déc. 2023 You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1985, Édimbourg, Écosse Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Morag Keil mobilise des techniques aussi diverses que la peinture, la sculpture, la vidéo et l’installation. Constituées d’objets trouvés (vernis à ongles, sacs à dos, mannequins féminins, câbles, etc.), ses installations récentes sont une critique de la société du spectacle et des clichés du capitalisme qui transparaissent dans les supports visuels des mass media et de la publicité.

Née en 1985 à Édimbourg (Écosse), Morag Keil a étudié à la Glasgow School of Art de 2002 à 2006, puis au Chelsea College of Art & Design de Londres de 2008 à 2009. Elle est lauréate du Dewar Art Award 20082009 et du prix Lafayette 2010.

Virginia Ham, 2011

Constituées d’objets trouvés, les installations de Morag Keil affirment toujours une forme de critique sociale. Composée de rails, de pneus, de grillage, d’effets personnels abandonnés et de divers débris, cette zone délimitée, interdite, semble avoir été le théâtre de quelque événement traumatique, crime ou accident. Plusieurs portraits posés au sol paraissent rendre hommage à des victimes – toutes des femmes. Car il est ici question de la violence exercée à leur encontre et de la volonté de contrôler leur corps. Le titre de l’œuvre fait en effet référence à l’expression vulgaire employée par le chanteur Marilyn Manson pour parler du vagin. Les photographies, qui répondent à la mise en scène, montrent ainsi, à l’instar de nombreuses affiches publicitaires, des femmes sans visage, amputées de leur identité et encadrées d’aquarelles de fleurs, images stéréotypées de la virginité.

Matériaux Bois, ruban, matériaux organiques, plastique, matériaux divers Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1971, Londres, Royaume-Uni Vit et travaille entre Londres et Oxford, Royaume-Uni

La pratique artistique d’Ian Kiaer s’appuie sur une approche utopiste et expérimentale. Depuis plusieurs années, il mène le projet Endnote, Tooth qu’il présente sous des formes diverses. Il s’inspire librement des concepts de l’urbaniste Moshe Safdie et de l’architecte utopiste Frederick Kiesler, notamment de sa théorie du  « corréalisme » et de Tooth House, projet en forme de dent humaine non réalisé à la fin des années 1940. Ian Kiaer crée ses tableaux, sculptures et installations à partir de matériaux fabriqués ou trouvés, brouillant ainsi la frontière entre intentionnalité et hasard. Né en 1971 à Londres (Royaume-Uni), Ian Kiaer est diplômé de l’University College de Londres (1995). Il est également titulaire d’un master en peinture (2000) et d’un doctorat du Royal Collage of Art (2008) sur la maison comme modèle de pensée. Il vit et travaille entre Londres et Oxford.

Endless House Project: Ulchiro Endnote / Pink, 2008

Inspiré par les architectures utopiques – en particulier les architectures biomorphiques « infinies » de Frederick Kiesler (1890–1965) –, Ian Kiaer développe une réflexion sur la pluralité des nuances qui composent le réel. Il agence une constellation d’éléments et de compositions fragmentaires, aux échelles variées, depuis la maquette miniature jusqu’aux larges surfaces picturales et planes. Pensés à partir de l’existant, ces éléments épars trouvent une cohérence au sein du rythme du récit – notamment pour Endless House Project: Ulchiro Endnote/ Pink – dans la métrique des mangas japonais. En effet, Kiaer emprunte ici un code propre à cet art graphique : selon cette tradition, la tache d’encre noire sur fond rose signifie la terminaison de la trame narrative, l’achèvement dans un geste abstrait contrôlé.

Matériaux Taffetas rose, peinture acrylique, encre, manga, plastique, châssis Dimensions 208 × 140 × 3 cm (grande toile) 87 × 60 × 3 cm (petite toile)

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Archéologies contemporaines, Musée du château des ducs de Wurtemberg, Montbéliard, du 01 juin au 14 oct. 2012

Nothing Personal, galerie Marcelle Alix, Paris, du 08 janv. au 16 mars 2011

Ian Kiaer – Endless House Project, Alison Jacques Gallery, Londres, du 13 oct. au 13 nov. 2004

Dans le cadre de l’exposition Les Prairies au FRAC Bretagne, l’artiste s’est intéressé à l’ancien Centre des télécommunications imaginé par Louis Arretche et achevé en 1972 : cet important édifice incarne une confiance dans le modèle architectural moderniste déjà daté dans les années 1970, comme l’indique d’ailleurs l’esthétique rétrofuturiste du bâtiment. Son échelle, à l’opposé d’une « architecture de papier » prospective et réflexive, a provoqué l’artiste dans un rapport de force, l’incitant à réfléchir à d’autres modes de production. En récupérant et en utilisant des fenêtres d’origine, Ian Kiaer a pu reconsidérer ce projet architectural comme une proposition et une ruine qu’il interprète avec son langage, en rapport avec les archives de l’architecte, à travers la création de tableaux, de maquettes et de projections.

Matériaux

Endnote, Tooth, Circle, 2017

Quasi monochrome blanc, le diptyque

Endnote, Tooth, Circle est une fraction d’un projet bien plus vaste. L’œuvre se compose de deux espaces carrés tendus de papier, enduits de multiples couches de peinture et recouverts d’un morceau de plexiglas provenant d’un abribus abandonné. En intégrant cet objet trouvé et déjà abîmé, Ian Kiaer met en avant la vulnérabilité et la faillibilité qui résident dans chaque œuvre. Comme un feu de lumière, le soleil vert clair attire et concentre le regard, rayonne et traverse l’œuvre. Ian Kiaer remet en question l’existence des formes et la perception humaine en créant une œuvre hors du temps, indéfinissable et à l’écart de toute réalité où l’absence de narration offre au spectateur mille possibilités de recomposition. Cette pièce du projet Endnote, Tooth fonctionne comme un arrangement expérimental préliminaire à la matérialisation de la pensée. Dans sa démarche de déconstruction, l’artiste utilise le fragment ou l’échantillon pour interroger les notions de totalité et de pérennité.

Oriane Poret

Projecteurs de diapositives, verre, maquette en carton et plastique, écran, caoutchouc, tissu tendu sur châssis

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2014

Expositions Les Prairies, FRAC Bretagne, Rennes, du 15 sept. au 09 déc. 2012

Matériaux Acrylique, vernis, plexiglas

Dimensions 125 × 128 cm (chaque)

Acquisition 2017

Expositions Endnote, Tooth, galerie Marcelle Alix, Paris, du 05 avr. au 27 mai 2017

Endnote, Tooth, Tooth, 2017

Tableau bicolore au langage visuel incompréhensible de prime abord, l’œuvre Endnote, Tooth, Tooth est le fragment d’un scénario bien plus vaste. Elle se compose de multiples couches de peinture sur papier et d’un morceau de plexiglas provenant d’un abribus abandonné. En apposant cet objet trouvé et déjà abîmé, Ian Kiaer souligne la fragilité et la défaillance présentes dans chaque œuvre. Il créé une œuvre hors du temps, à l’écart de la réalité, indéfinissable et décentrée qui forme un vide narratif que seul le spectateur peut recomposer. Cette pièce du projet Endnote, Tooth fonctionne comme un arrangement expérimental préliminaire à la matérialisation de la pensée. Dans sa démarche de déconstruction, l’artiste utilise le fragment ou l’échantillon pour interroger les notions de totalité et de pérennité. Avec pour point de départ l’utopisme artistique, Ian Kiaer allie la peinture en tant que « forme mineure » avec la dualité entre intérieur et extérieur propre à l’architecture.

Matériaux Acrylique, encre, vernis, papier, plexiglas

Dimensions 94,5 × 64,5 cm

Acquisition 2017

Expositions Endnote, Tooth, galerie Marcelle Alix, Paris, du 05 avr. au 27 mai 2017

Date et lieu de naissance : 1986, Halmstad, Suède Vit et travaille à Paris, France

La pratique artistique de Tarik Kiswanson englobe la sculpture, la poésie, la photographie, la performance et la vidéo. Elle dessine les contours d’une politique de l’identité fluide et changeante qui reflète la diversité culturelle, l’exil et le métissage ayant marqué la vie personnelle et le parcours de l’artiste. Habitée par les enjeux de la frontière et de l’entre-deux, son œuvre s’attache à fusionner les traditions orientales et occidentales, l’art et le design, ou encore l’objet et la sculpture pour tenter de s’inscrire dans une forme d’histoire collective.

Né en 1986 à Halmstad (Suède), Tarik Kiswanson est un artiste suédois d’origine palestinienne. Il a étudié au Central Saint Martins College of Art and Design de Londres avant d’être diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 2014.

As Deep As I Could Remember, As Far As I Could See, 2018

Cette performance a été présentée pour la première fois en 2018 à la Fondation Lafayette Anticipations, puis produite à nouveau en 2019 à New York dans le cadre de la biennale Performa. Les interprètes de cette performance, un groupe d’enfants âgés de onze ans, se déplacent librement parmi le public en récitant des passages d’un texte écrit par Tarik Kiswanson. Ces courts poèmes qui mêlent questionnements d’enfance et réflexions d’adulte créent une trame sonore polyphonique tout en évoquant en creux les questions d’exil, de frontière et de métissage. L’artiste entretient un rapport intime avec l’écriture : il a commencé à écrire dès l’âge de onze ans, qu’il décrit comme « l’âge oublié de l’enfance », celui où il a commencé à comprendre « ce que la race, la classe, les privilèges et la pauvreté signifient ». Tarik Kiswanson a conçu cette performance comme une œuvre d’art totale en intégrant au parcours des sculptures cinétiques avec lesquelles les enfants interagissent, ainsi qu’en concevant lui-même des costumes inspirés du vestiaire moyen-oriental traditionnel et du sportswear occidental.

Matériaux Costumes Dimensions Dimensions variables Acquisition 2018

Expositions Performa 19 Biennal, Performa – Performance festival in NYC, New York, du 21 au 24 nov. 2019

As Deep As I Could Remember, As Far As I Could See, Lafayette Anticipations - Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 17 au 20 mai 2018

Tarik Kiswanson a conçu cette sculpture en acier poli pour une exposition personnelle au Collège des Bernardins à Paris. La forme oblongue et effilée de ce grand mobile en feuilles de métal répondait aux plafonds voûtés et à l’architecture cistercienne de l’ancienne sacristie. L’artiste a passé plusieurs semaines à polir ces bandes de métal pour qu’elles prennent l’aspect d’un miroir et reflètent leur environnement. Il cherchait à créer une relation particulière entre l’architecture imposante de la sacristie, le corps et le regard des spectateurs, lesquels sont invités à entrer au sein de la sculpture et à jouer avec les lignes d’acier miroir pour voir leur propre reflet se démultiplier. Cette sculpture suspendue exerce une étrange attraction qui doit beaucoup à l’ambiguïté de sa forme et de son titre Father Form, ou « figure paternelle » : à la fois légère et enveloppante, elle invite à s’y réfugier comme dans un cocon, alors que ses longues lames de métal effilées évoquent une sorte de cage ou de prison futuriste.

Matériaux Acier poli miroir

Dimensions 415 × 95 × 95 cm

Acquisition 2018

Expositions Nido, musée Tamayo, Mexico, du 30 mars au 18 juin 2023

Tarik Kiswanson, Mirrobody, Carré d’art-Musée d’art contemporain, Nîmes, du 30 oct. 2020 au 26 sept. 2021

As Deep As I Could Remember, As Far As I Could See, Lafayette Anticipations - Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 17 au 20 mai 2018

الزھور لوالدي Flowers for my father, Galerie Carlier | Gebauer, Berlin, du 16 sept. au 16 nov. 2017

Date et lieu de naissance : 1977, Guyane, France

Vit et travaille à Sète, France

Mathieu Kleyebe Abonnenc donne à son œuvre un caractère engagé en s’impliquant dans la préservation et la documentation des mémoires des populations marquées par la colonisation. Ses créations s’appuient sur un important travail de recherche et s’expriment à travers plusieurs supports (dessin, sculpture, photographie, vidéo). L’artiste met ainsi en lumière les espaces volontairement laissés vides par l’Histoire telle que les puissances occidentales l’ont écrite. Ces brèches, désormais documentées et vues à travers le prisme d’un regard artistique, peuvent être comblées et servir de  bases de réflexion pour la construction des identités et des cultures.

Né en 1977 en Guyane française, Mathieu Kleyebe Abonnenc a été formé à l’École supérieure d’art et de design Marseille-Méditerranée. Lauréat du prix Bâloise en 2015, il co-dirige la maison d’édition Ròt-BòKrik. Il vit et travaille à Sète.

Sans titre (des corps entassés), 2012

Cinq barres métalliques de 180 centimètres de long sont posées contre un mur blanc. L’aspect minimaliste et épuré de cette œuvre tranche avec son titre. Les « corps entassés » évoquent ici les massacres perpétrés par les colons belges au XIXe siècle pour prendre le contrôle des mines de cuivre du Katanga (République démocratique du Congo). Ces mêmes mines ont été au cœur de la guerre civile de 1960 dans la même région. Les barres métalliques ont été obtenues en transformant de petites croix en cuivre qui servaient autrefois de monnaie au Katanga. La fonte de ces croisettes, geste empreint d’une forte puissance symbolique, fait écho à la violence de la colonisation européenne. Mathieu Kleyebe Abonnenc cherche à « désabriter le regard » de son public. Il l’amène à prendre la pleine mesure de la réalité de la colonisation et surtout de ses conséquences. L’artiste rappelle ici que le cuivre, en tant que matériau, ne peut être perçu de façon neutre tant son histoire est marquée par une violence toujours contenue dans les tiges de métal exposées. Audrey Pellerin

Matériaux Fonte métal. Cinq barres de cuivre issues de la fonte de dix croix du Katanga datant du début du XXe siècle.

Dimensions 180 × 1,5 × 1,5 cm (chaque barre)

Acquisition 2013

Expositions Emissaries for Things Abandoned by Gods, Estancia Femsa – Casa Luis Barragán, Mexico, du 21 sept. au 15 déc. 2019

Stories of Almost Everyone, Hammer Museum, Los Angeles, du 06 janv. au 01 juin 2018

Tous, des sangs-mêlés, MAC VAL, Vitry-sur-Seine, du 22 avr. au 03 sept. 2017

Ce qui ne sert pas s’oublie, CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, Bordeaux, du 22 janv. au 03 mai 2015

Per/Form. How to do things with[out] wordsy, CA2M Centro de Arte Dos de Mayo de Madrid, Madrid, du 22 mars au 21 sept. 2014

Ce tirage photographique représente un lit sur lequel de petites croix en cuivre appelées croisettes sont déposées sur du papier bulle. Cette prise de vue évoque le processus de création de Sans titre (des corps entassés), autre œuvre de Mathieu Kleyebe Abonnenc également conservée par Lafayette Anticipations – Fonds de dotation Famille Moulin. L’image complète aussi le film documentaire An Italian Film (Africa Addio), qui détaille l’histoire de ces croisettes, de leur fabrication à une date inconnue jusqu’à leur transformation au début des années 2010 dans une fonderie située en Écosse. Mathieu Kleyebe Abonnenc a acquis ces croisettes sur le site Internet eBay. Si ces objets attirent aujourd’hui l’attention des collectionneurs privés, leur fabrication était autrefois réservée à une sélection d’hommes initiés de la région du Katanga (République démocratique du Congo). Les croisettes fondues par les membres de ce groupe, surnommés « mangeurs de cuivre », servaient de monnaie. Plus la croisette était riche en cuivre, plus elle avait de valeur. Ces hommes ont ensuite perdu le contrôle des mines en raison de la colonisation belge et ont cessé de transmettre leur savoir. L’artiste, à travers son œuvre, aide à faire ressurgir ce passé et cette mémoire.

Audrey Pellerin

Secteur IX, B, 2015

Secteur IX, B est une œuvre vidéo qui prend racine dans L’Afrique fantôme de Michel Leiris. Ce qui devait être œuvre d’historiographe de la mission Dakar-Djibouti devint un journal intime d’observateur affirmant sa subjectivité d’ethnographe et d’homme de lettres. Mathieu Kleyebe Abonnenc s’est saisi de la liberté d’écriture de Leiris pour embrasser la question de la justesse du discours scientifique. Betty, protagoniste de Secteur IX, B et chercheuse travaillant sur la mémoire de la mission, incarne cet intérêt de l’artiste pour l’écriture des relations entre les peuples, leurs objets et leurs archives. La complexité du travail de mémoire affleure dans cette œuvre vidéo à travers les gestes et émotions de la chercheuse, comme par le prisme des musées et de leurs collections qui constituent tout à la fois un héritage voulu impartial et des partis pris dans une culture. Se tenir « ni trop loin ni trop près » dit Betty, comprendre les fondements d’une culture sans influencer ses acteurs, saisir l’identité culturelle pour éviter l’amnésie collective –autant de problématiques de l’anthropologie et des études postcoloniales dont Secteur IX, B est pétri.

Matériaux Photographie imprimée noir et blanc, encadrée

Dimensions 44 × 29 cm

Acquisition 2013

Expositions Ce qui ne sert pas s’oublie, CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, Bordeaux, du 22 janv. au 03 mai 2015

Matériaux Vidéo

Dimensions 41 minutes 58 secondes

Acquisition 2015

Expositions Mathieu Kleyebe Abonnenc: Mefloquine Dreams, Museum für Moderne Kunst, Francfort, du 19 nov. au 08 janv. 2016

All the World’s Futures – Biennale de Venise 2015, Biennale de Venise, Venise, du 09 au 22 nov. 2015

Chimen chyen, galerie Marcelle Alix, Paris, du 17 sept. au 07 nov. 2015

L’oeuvre To Charm Guns and Other Arms, est une héliogravure reproduisant la première page d’un cahier de prières. Des prières de protection que Joseph Bernes, un chercheur d’or venu de Sainte-Lucie vers la Guyane dans les années trente, a recopié patiemment afin d’habiter sereinement la forêt amazonienne. Cette prière dont on retrouve la trace dans un recueil publié en 1820 par John George Hohman, voit son caractère sacré renforcé par la technique de l’héliogravure, qui peut faire écho à la lumière comme manifestation de la présence divine dans le christianisme. Cette prière est en effet issue de la théologie créole chrétienne Pow-Wow pratiquée par les populations autochtones de Pennsylvanie et réprimée entre 1880 et 1934. L’œuvre s’inscrit ainsi dans l’approche pluridisciplinaire de Mathieu Kleyebe Abonnenc, à la fois artiste, chercheur, commissaire d’exposition et programmateur de films, ainsi que dans sa démarche décoloniale. Tout en montrant des sources passées sous silence de manière documentaire, Mathieu Kleyebe Abonnenc, avec sa subjectivité d’artiste, hisse ce texte au statut d’œuvre et sort du néant un témoignage culturel dont on a souhaité annihiler l’existence jusqu’à la fin du XX e siècle. To Charm Guns and Other Arms, 2022

Matériaux Héliogravure sur papier hahnemühle 320 g

Dimensions 60 × 78 cm

Acquisition 2023

Expositions

Sign, 2013

Date et lieu de naissance : 1979, Katowice, Pologne

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Le travail d’Alicja Kwade s’intéresse particulièrement aux notions de l’espace et du temps, du fini et de l’infini. Bien que ses créations ne prétendent pas apporter de réponses aux questions qui agitent les angoisses des êtres humains, elles se proposent néanmoins d’accompagner leurs réflexions avec un sens esthétique prononcé. Les sculptures et installations d’Alicja Kwade s’inscrivent dans un espace souvent monumental au sein duquel des formes géométriques évoquent le cosmos, la nature, le temps qui passe ou encore le mouvement des planètes. Ses structures épurées et souvent poétiques sont construites avec une grande rigueur scientifique.

Née en 1979 à Katowice (Pologne), Alicja Kwade est diplômée de l’université des arts de Berlin. Elle vit et travaille dans la capitale allemande.

Dimensions

Acquisition 2014 Expositions

Matériaux Miroir, bois, laiton
180 × 96 × 100 cm

Date et lieu de naissance : 1991, Liège, Belgium

Vit et travaille à Brussels, Belgium

Les vidéos et les installations d’Eva L’Hoest explorent la mémoire et sa matérialisation numérique. À travers une réappropriation des technologies contemporaines telles que le scanner 3D, l’IRM ou l’intelligence artificielle, ses œuvres interrogent la manière dont les images mentales peuvent se matérialiser sous une forme technologique. Eva L’Hoest procède ainsi à une analyse électronique du réel qui transforme et désincarne les formes et les figures pour proposer une autre perception du monde. Née en 1991 à Liège (Belgium), Eva L’Hoest a été formée à l’Académie royale des beaux-arts de Liège. Ses œuvres ont notamment été exposées au WIELS à Bruxelles, à la Biennale de Riga ou encore au Malmö Konstmuseum. Depuis 2018, ses films sont programmés aux Rencontres Internationales Paris/Berlin. Elle vit et travaille à Bruxelles (Belgium).

Under Automata, 2017

Capturée à l’aide d’un scanner, la vidéo Under Automata montre des passagers endormis à bord d’un avion long-courrier. Au moyen d’un travelling latéral, Eva L’Hoest enregistre un moment d’attente où rien ne se passe. Elle utilise un procédé issu de l’industrie du jeu vidéo – le scanner 3D – dont elle exploite la capacité à enregistrer le réel et révèle tout le potentiel artistique. Cet outil anthropométrique ne recompose que partiellement les plans qu’il enregistre, multipliant ainsi les visions accidentées de l’image. Les corps se décomposent, fusionnent avec les sièges et le décor dans une vision d’un vol de nuit où Eva L’Hoest joue et tire profit de ces « ratages » empreints de poésie. Son analyse du réel transfigure cette scène contemporaine et banale. Elle la déconstruit et la transporte hors du temps pour en proposer une nouvelle perception façonnée par les technologies contemporaines. En 2018, elle a conçu une autre version d’Under Automata en réalité virtuelle intitulée Under Automata VR Game

Susana Danilovic

Acquisition 2020

Expositions SIGNAL - Espace(s) Réciproque(s), La Friche la Belle de Mai, Marseille, du 17 juin au 25 oct. 2020

Biennale de l’Image Possible, BIP, La Boverie, Liège, du 17 fév. au 01 avr. 2018

Matériaux Monobande vidéo full HD Dimensions 4 minutes 1 seconde

Arnaud Labelle-Rojoux

Date et lieu de naissance : 1950, Paris, France Vit et travaille à Paris, France

Arnaud Labelle-Rojoux explore l’art et ses limites en jonglant entre le poétique et l’absurde. Proche d’un art populaire, il néglige les conventions et leur sérieux afin de mieux questionner le statut même de l’œuvre en confrontant l’art traditionnel au grotesque et au ridicule. Il revendique l’influence d’artistes tels Marcel Duchamp ou Robert Rauschenberg. Les débats qu’Arnaud Labelle-Rojoux ouvre sur la place de l’art dans la société évoquent également la démarche du mouvement Fluxus. L’artiste brouille ainsi les valeurs de l’art traditionnel et supprime toute hiérarchie entre chacun des composants constitutifs de ses propres installations.

Né en 1950 à Paris (France), Arnaud Labelle-Rojoux a été formé à l’École nationale supérieure des Beauxarts de Paris. Il vit et travaille à Paris.

Fantômette aux bains-douches, 2010

Fantômette aux bains-douches s’inscrit dans la démarcation nette des conventions artistiques recherchée par Arnaud Labelle-Rojoux. Pour lui, le processus de création et la réflexion qui l’accompagne priment sur l’œuvre finie. Une sculpture anthropomorphe de petit format est couverte à mi-corps par une serviette avec une liberté enfantine. Le spectateur est libre d’inventer le sujet de cette dissimulation. Fantômette, héroïne de la collection Bibliothèque Rose dont les aventures ont été publiées pendant cinquante ans, est un clin d’œil à l’enfance que chacun peut comprendre. Arnaud Labelle-Rojoux tourne ainsi en dérision la statuaire classique de la femme nue au bain en y substituant un personnage pour enfant aux bains-douches municipaux. Cette œuvre lui permet de s’attaquer aux idées reçues et aux poncifs de l’art classique en mobilisant la mémoire collective culturelle, l’anecdote et l’imagerie populaire.

Manon Prévost-Van Dooren

Dimensions 70 × 50 × 13 cm

Acquisition 2013 Expositions

Matériaux Béton cellulaire, tissu, carton, peinture acrylique

Date et lieu de naissance : 1992, Châtelleraut, France Vit et travaille entre Paris, France et Bruxelles, Belgique

Mêlant textes, performances, films et installations, l’œuvre pluridisciplinaire de Tarek Lakhrissi s’inscrit dans le cadre des luttes intersectionnelles. Influencé par les autrices et auteurs féministes et queer comme Elsa Dorlin, Jean Genet, Monique Wittig ou José Esteban Munoz, Tarek Lakhrissi aborde des questions politiques et sociales liées au langage, aux notions de normalité et d’étrangeté, à la magie ou encore à l’amour, dans des œuvres où l’identité apparaît comme une construction sociale. Né en 1992 à Châtellerault, Tarek Lakhrissi est un artiste franco-marocain diplômé en lettres modernes de l’université Sorbonne Nouvelle et en histoire de l’art de l’université de Montréal). Il vit actuellement entre Paris et Bruxelles.

Unfinished Sentence I, 2019

Cette installation qui peut évoquer les mobiles d’Alexander Calder ou les toiles de Joan Miro a été commandée pour l’exposition Un couteau sans lame et dépourvu de manche d’Elfi Turpin et mise en scène au CRAC Alsace (Centre rhénan d’art contemporain) en 2019 sur une bande-son réalisée en collaboration avec Ndayé Kouagou. La musique qui convoque des figures contemporaines de guerrières issues de la culture populaire (des génériques de séries télévisées) accompagne une œuvre inspirée du roman utopique Les Guérillères (1969) de Monique Wittig sur une communauté de femmes lesbiennes. Dans les tons mauves du féminisme, les lances et les flèches de Tarek Lakhrissi évoquent l’idée de lutte, tandis que leur suspension dans l’espace constitue une métaphore de celle du langage et de sa dimension émancipatrice. L’œuvre retranscrit également la forme du roman et ses paragraphes courts inspirés de la chanson de geste médiévale, typologie de texte à l’intrigue militaire.

Louise Glodt-Chauchoy

Matériaux

Dix lances en métal, chaînes, fichier audio (Ndayé Kaougou, édition ²/₂ + 2 épreuves d’artiste)

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2022

Expositions The Naked World, Centrale Fies, Dro, du 29 juin au 25 sept. 2023

Date et lieu de naissance : 1981, Innsbruck, Autriche Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Oliver Laric est engagé dans une recherche sur les nouvelles technologies de la fabrication, de la reproduction et de la distribution. Ses sculptures, installations et projets web s’intéressent au potentiel productif de la copie et du remix ainsi qu’à leur rôle dans la formation de cultures visuelles. Invité pour une résidence de production à Lafayette Anticipations en 2015, il a étudié à Paris diverses techniques de reproduction sculpturale anticipant la technologie de scan 3D. Il met ainsi en lumière la photosculpture, dispositif méconnu inventé et breveté par l’ingénieur François Willème en 1860, qui permettait la fabrication d’une sculpture des plus réalistes en moins de deux jours.

Né en 1981 à Innsbruck (Autriche), Oliver Laric est diplômé de l’université des arts appliqués de Vienne (2005). Il a été exposé à la Sécession viennoise en 2016 et à la Kunsthalle de Winterthour (Suisse) en 2017. Deux expositions monographiques lui ont été consacrées en 2018 : à la galerie Metro Pictures de New York et au S.M.A.K., le musée municipal d’art contemporain de Gand (Belgium).

Resemblance by Contact, 2016

Dans le cadre de l’exposition Faisons de l’inconnu un allié, l’artiste propose une photographie très grand format intitulée Resemblance by Contact qui rassemble le résultat de son travail dans différents musées parisiens (Carnavalet, Guimet, Cité de l’architecture et du patrimoine). L’artiste met à disposition du musée son équipement, sa main-d’œuvre et le fichier de la sculpture en haute résolution ; en échange, il a libre utilisation du fichier pour mouler ou imprimer en 3D ses propres versions de la sculpture, ou encore pour alimenter http://threedscans. com/, où les scans sont en libre accès. Tout comme les œuvres réalisées par Oliver Laric à partir de cette matière première, ce site défie toute hiérarchie temporelle, dimensionnelle ou formelle, et met en relation des œuvres appartenant à des registres commémoratifs, propagandistes ou encore éducatifs. Outre le fait de valoriser la démocratisation et la circulation des biens culturels, l’intervention de l’artiste sur Internet encourage leur réemploi et leur rediffusion loin des champs de l’art et du patrimoine par des amateurs, artistes et autres adeptes de l’open source.

Œuvre produite par Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette dans le cadre de l’exposition Faisons de l’inconnu un allié, octobre 2016

Dimensions 180 × 272 × 0,5 cm (plaque de diasec) 180 × 272 × 4 cm (avec accroches)

Acquisition 2016

Expositions Anarchéologies, Centre Pompidou, Paris, du 14 juin au 11 sept. 2017 Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

Matériaux Diasec

Date et lieu de naissance : 1971, Lille, France

Vit et travaille à Paris, France

Sculpteur avant tout, Guillaume Leblon manie autant le cuivre que le bois, la céramique que le plâtre. Selon Marianne Lanavère, il fait partie de ces artistes qui « préfèrent à nouveau se référer à l’abstraction picturale, à l’architecture moderne, à la sculpture américaine des années 1960, à l’art conceptuel, au process art, au cinéma structuraliste […] pour développer des approches qui bien que formellement éloignées, proviennent d’une même conception : l’œuvre d’art comme indice, si ténu soit-il, susceptible d’évoquer à lui seul tout un faisceau de références, une construction, une histoire, un univers. » (Marianne Lanavère, introduction de la monographie de Guillaume Leblon, Les Presses du réel, 2004). Né en 1971 à Lille (France), Guillaume Leblon a été formé à l’École des Beaux-arts de Lyon jusqu’en 1997 avant de poursuivre ses recherches à la Rijksakademie d’Amsterdam. Il a reçu le prix Altadis en 2005. Guillaume Leblon vit et travaille à Paris.

Landscape, 2003

Souvent composées de matériaux instables ou d’objets trouvés, fragmentés et réassemblés, les œuvres de Guillaume Leblon refusent l’immuabilité de la représentation. Extensions, déformations, révélations du réel, elles travaillent à des échelles d’espace et de temps élastiques. Si leur assimilation par l’architecture est fréquente, c’est loin de tout monumentalisme que l’artiste intervient cette fois. De la fumée infiltre discrètement le lieu d’exposition, présence liminaire entre apparition et disparition. Paysage rampant, mer de nuages condensés, le phénomène naturel rejoué ici passe du sublime romantique à l’infime manifestation d’un espace construit. Volatile et instable, l’œuvre déçoit l’attente d’éternité du musée-sanctuaire et révèle les interstices invisibles par lesquels l’extérieur contamine doucement l’intérieur. © ADAGP, Paris, 2015

Matériaux

Dimensions Acquisition 2013 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020 Azimut, FRAC Bourgogne, Dijon, du 24 janv. au 27 mars 2004

Date et lieu de naissance : 1987, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Artiste prolixe, Maggie Lee revendique une esthétique du collage à la fluidité et au caractère expérimental low-tech propices à l’utilisation de sa biographie comme matériau artistique. En explorant les artefacts mémoriels et les archives quotidiennes, elle scrute les affects universels par le prélèvement d’indices qu’elle distille avec retenue et de façon onirique pour susciter une sensation étrange de remémoration et d’oubli simultanés. Pour autant, Maggie Lee ne cède pas à la nostalgie. Si ses installations dégagent une sincérité rare, elles réactivent au présent des sensations synesthésiques : sons, odeurs, lumières, toucher, couleurs et paillettes participent à célébrer ce qui n’est plus.

Née en 1987 aux États-Unis, Maggie Lee est diplômée du Pratt Institute de New York. Son premier film documentaire, Mommy (2015), a été salué par la critique pour sa tactilité et sa puissance d’évocation. Maggie Lee vit et travaille à Brooklyn.

AAA xx, 2016

Maggie Lee développe un travail autobiographique fait de collages d’images et d’objets. Ses œuvres constituent un journal intime matériel qui retrace l’évolution d’une jeune fille ayant grandi dans les cultures alternatives (punk, skate, tomboy, hardcore) des années 1990 aux États-Unis. Composé de fils de fer et de quelques-unes de ces breloques qu’enfant on conserve comme des trésors, ce cœur suspendu porte sur l’une de ses faces la photographie d’un appartement situé dans l’East Village à New York, tandis que sur l’autre se déroule une liste de pratiques érotiques expérimentées par les amis de l’artiste. Le titre de l’œuvre reprend celui d’une chanson de Peaches, reine de l’électro-clash des années 1990, dont les paroles possèdent une forte connotation sexuelle. Ce colifichet proche du mobile, à la fois naïf et trash, évoque ce moment de basculement où l’adulte en devenir cohabite encore un peu avec l’enfant.

Matériaux Matériaux mixtes

Dimensions 22,86 × 13,97 cm

Acquisition 2018

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1975, New York, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Dans le cadre d’une démarche protéiforme mêlant sculpture et peinture, Daniel Lefcourt interroge le processus de production des images tout en procédant à une déconstruction du statut de la peinture. En manipulant les nouvelles technologies telles que la photographie numérique ou la modélisation 3D, il associe différents régimes d’image pour confronter le virtuel à la réalité physique des matériaux. Il en résulte des œuvres empreintes de mystère qui se situent à la croisée de l’abstraction et de la figuration.  Né en 1975 à New York (États-Unis), Daniel Lefcourt est diplômé d’un Bachelor of Fine Arts de la Rhode Island School of Design de Providence et d’un Master of Fine Arts de l’université Columbia de New York. Exposées dans le monde entier, ses œuvres ont intégré les collections de plusieurs musées tels que le Whitney Museum of American Art à New York et le Museum of Contemporary Art à Los Angeles. Il vit et travaille à New York.

Cast, 2014

Cast est une peinture sur toile en relief qui allie la photo numérique, la modélisation 3D et la sculpture. Bien qu’elle semble représenter une forme de vie microscopique, il s’agit en réalité d’une abstraction résultant d’un processus de création expérimental multicouche. Cette œuvre produite dans le cadre d’une grande série a été réalisée à partir d’une surface pigmentaire accidentée modélisée en 3D et scannée par Daniel Lefcourt à l’aide d’un logiciel de photogrammétrie. L’image numérique obtenue a ensuite été transférée sur une peinture sur toile en relief par le biais d’un moulage en mousse réalisé à partir du modèle 3D. Cast met en scène la matière en confrontant le virtuel à la réalité physique des matériaux et des images qui s’y matérialisent. À la frontière de la sculpture et de la peinture, l’œuvre suscite une réflexion sur la production des images et le statut de la peinture, dont elle aspire à dépasser les limites à travers l’usage du numérique.

Matériaux Pigment, toile, adhésif en uréthane, PBk31

Dimensions 203,2 × 242,2 cm

Acquisition 2014

Expositions Cast, Campoli Presti, Paris, du 13 fév. au 22 mars 2014

Date et lieu de naissance : Vit et travaille à

Le Féral, 2023–2024

Materials Dimensions Acquisition 2024 Exhibitions

Date et lieu de naissance : 1982, Johannesburg, Afrique du Sud

Vit et travaille à Johannesburg, Afrique du Sud

Le travail de Lawrence Lemaoana traverse l’actualité sociopolitique de son pays en évoquant la complexité de la société post-apartheid. Il utilise fréquemment le kanga, un tissu « traditionnel » sud-africain qu’il enrichit en y brodant des textes ou des images. De confection néerlandaise, fabriqué en Chine puis importé en Afrique du Sud, le kanga incarne les échanges commerciaux mondialisés qui existaient antérieurement aux rapports de domination institués par la colonisation. Par sa réappropriation artistique, l’artiste tisse un lien entre histoire, texte et textiles.

Né en 1982 à Johannesburg (Afrique du Sud), Lawrence Lemaoana a été diplômé de l’école des beaux-arts de l’université de Johannesburg en 2007. Il vit et travaille à Johannesburg.

You Shall Have No Other Saviour Before Me, 2017

You Shall Have No Other Saviour Before Me fait partie d’une série constituée de broderies sur kanga commencée en 2008. L’association du noir, du rouge et du blanc rappelle les affiches de propagande russes et la présence passée de l’URSS dans la politique du pays. Les couleurs des lettres (noir, jaune, vert) reprennent celles du parti socialiste Congrès national africain. L’artiste convoque l’aspect à la fois publicitaire et activiste des slogans, un registre de langage très utilisé dans les déclarations politiques, les médias et les manifestations. Entremêlés, ces symboles se prêtent à une critique du discours officiel sud-africain. Le slogan de l’œuvre est un pastiche du deuxième commandement que Dieu adresse à Moïse dans l’Ancien Testament (« You shall have no other gods before Me »). Lawrence Lemaoana recourt ainsi au même procédé que la classe politique qui détourne et instrumentalise les messages religieux.

Léonie Maton

Textile kanga, coton

155 × 115 cm

2018

Matériaux

Date et lieu de naissance : 1981, Los Angeles, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Faite de sculptures et d’installations, l’œuvre de Sam Lewitt interroge les systèmes de communication que nous manions. Son travail récent s’oriente vers les circuits intégrés pour mettre en valeur une forme de circulation de l’information cognitivement insaisissable. À l’aide de matériaux et de techniques industrielles, Sam Lewitt matérialise physiquement la circulation des flux et des énergies tout en exprimant une critique du système capitaliste prégnante dans toute son œuvre. Né en 1981 à Los Angeles (États-Unis), Sam Lewitt a été formé à la School of Visual Arts de New York et au Whitney Museum. Il enseigne actuellement au sein du Master of Fine Arts de la Milton Avery Graduate School of the Arts de New York. Il vit et travaille à New York.

Bundled Main Board Flex Cable Ribbon Connection Membrane for Sony XPERIA Miro ST23/ST23i Lineament, 2015

Les moyens de transmission de l’information dans les sociétés industrielles passionnent Sam Lewitt. De leur observation, il a réalisé une série de sculptures et d’installations, parmi lesquelles Bundled Main Board Flex Cable Ribbon Connection for Sony XPERIA Miro ST23/ST23i Lineament. Fait de feuilles de cuivre sur plaques de plastique, cet artefact dessine le chemin qu’empruntent nos mots et nos volontés singulières. C’est pourquoi Sam Lewitt a puisé ses matériaux dans l’industrie de fabrication des circuits électroniques. Cependant, ces dispositifs produits en série et supposés infaillibles ne sauraient parfaitement transmettre l’information. Ainsi voit-on apparaître le motif d’une plume, réminiscence d’un mode désuet de transmission de l’écriture, de la pensée et de la mémoire. L’œuvre met au jour la faillite du langage, malgré sa technicisation, par la mécanisation de la communication.

Matériaux Asphaltum, acier, plastique, cuivre

Dimensions 248,5 × 71,1 × 16,5 cm

Acquisition 2015 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Triennale Art & Industrie Chaleur humaine, Triennale de Dunkerque, LAAC, Lieu d’Art et Action Contemporaine, Dunkerque, du 10 juin 2023 au 07 janv. 2024

Date et lieu de naissance : 1978, Londres, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

La pratique multidisciplinaire de George Henry Longly inclut la sculpture, la vidéo, la musique et la performance. Il établit des parallèles entre l’histoire de l’art et l’industrie de la mode avec une méthode de création qui s’apparente davantage à un processus de design industriel. Grâce à divers systèmes de présentation, ses œuvres d’art immergent entièrement les spectateurs et créent un nouvel environnement dans lequel ils doivent s’orienter. Les titres humoristiques de ses œuvres intriguent, tout comme ses sculptures géométriques qui épousent les formes des espaces d’exposition.

The push button is trivial, permanent illumination would be preferable, 2005

L’installation de George Henry Longly se compose de miroirs, d’un magazine vintage et de butoirs en caoutchouc. Le miroir est fixé au mur alors que le magazine est entrouvert sur le sol. Comme les deux pièces de caoutchouc sont disposées à égale distance du miroir et que l’écart qui les sépare correspond à la largeur du miroir, le magazine se retrouve pris au piège au milieu d’un carré invisible au sol. En raison de la présence du miroir, l’œuvre change d’aspect selon la position du spectateur. George Henry Longly s’intéresse aux dimensions du lieu d’exposition en intégrant des formes géométriques dans son travail. Le titre humoristique semble sans lien direct avec l’œuvre et le spectateur doit laisser libre cours à son imagination pour en trouver un. Amateur de jeux de mots, l’artiste adopte la même démarche dans son œuvre Two thirds of visitors proceed directly to the sorting game (2005).

Rosanne Moulin

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013 Expositions Antidote 1, La Galerie des

Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Matériaux Miroirs, magazine vintage, butoirs en caoutchouc
Galeries,

Two thirds

À partir de matériaux basiques comme le Placoplatre, George Henry Longly réalise ici une sculpture à échelle humaine qui semble attendre un corps encore absent. Minimale, la structure se confronte directement à la physicalité de la galerie, l’artiste intervenant directement au mur et prenant en compte trois dimensions de l’espace (les deux murs qui forment un angle et le sol), mais en creux. Comme en réponse à la sécheresse de l’objet, le titre se fait loquace, quoique sans rapport direct avec la pièce. Au spectateur de tenter le grand écart entre les deux.

Matériaux Placoplâtre, vis

Dimensions 180 × 90 × 1,25 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris, du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Date et lieu de naissance : 1987, Édimbourg, Écosse Vit et travaille à Glasgow, Écosse

Rachel MacLean a été diplômée de l’Edinburgh College of Art en 2009. Elle manie des technologies et sources diverses – personnages filmés sur fond vert, mèmes et vidéos empruntées sur le web – pour créer un ensemble de contes imaginaires, mêlant récit historique et projection futuriste au sein de paysages créés par ordinateur. Son travail questionne l’identité, les relations sociales et la politique. Grâce à une palette de personnages étranges qu’elle incarne elle-même, elle déploie une œuvre questionnant la permanence de l’identité, la violence des relations sociales et la régulation politique de cette société.

Feed Me, 2015

Les fictions de Rachel MacLean prennent des contes de fées et des films d’horreur comme points de départ d’une exploration de l’inconscient collectif. Après avoir écrit le scénario et pensé tous les décors de Feed Me, l’artiste a filmé sur fond vert une série de personnages qu’elle a elle-même interprétés dans un impressionnant exercice de transformisme. Une fillette ingénue, des monstres fantastiques et un pygmalion perfide se côtoient dans ce qui semble être un âge d’or. Celui-ci est bientôt terni par la marchandisation et la sexualisation de l’enfance ainsi que par la satisfaction de tous les désirs. Au passage, l’artiste étrille l’âge adulte, gagné par l’infantilisation de ses goûts et comportements. L’esthétique de la saturation à laquelle souscrit Rachel MacLean grise l’œil qui, derrière les emojis doucereux, saura percevoir le portrait acerbe d’une société avide et perfide.

Matériaux Vidéo HD, formats H.264 et ProRes, couleur, son Dimensions 60 minutes Acquisition 2015

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

British Art Show 8 — Edinburgh, Talbot Rice Gallery, Édimbourg, du 12 fév. au 08 mai 2016

British Art Show 8, Leeds Art Gallery, Leeds, du 09 oct. 2015 au 10 janv. 2016

British Art Show 8 - Norwich, Norwich Castle Museum and Art Gallery, Norwich, du 24 juin au 04 sept. 2016

Date et lieu de naissance : 1948, Winnipeg, Canada

Vit et travaille à Vancouver, Canada

Liz Magor interroge nos rapports intimes aux objets et aux produits de la société de consommation qui nous entourent pour en révéler la charge émotionnelle, sentimentale et sociale, par exemple en donnant une seconde vie à des vêtements d’occasion ou à de vieilles couvertures. Son questionnement ontologique porte sur ces choses ordinaires et familières qu’elle décontextualise et recontextualise en les associant à des fac-similés d’objets du quotidien. Son œuvre s’appuie sur le réemploi d’artefacts qui portent la patine de leur vécu et la trace du temps définitivement révolu de leur usage. Liz Magor intervient sur ces éléments pour les réparer, combler leurs fissures et leurs blessures sans dénaturer le souvenir de l’humain et de la société qui les a créés, utilisés puis mis de côté. Née en 1948 à Winnipeg (Canada), Liz Magor a étudié à l’université de Colombie-Britannique et à la Parsons School of Design de New York. Elle vit et travaille à Vancouver (Canada).

Phoenix, 2013

Liz Magor questionne les relations physiques et émotionnelles que nous entretenons avec les objets qui peuplent nos vies. Phoenix s’inscrit dans une série réalisée à partir de couvertures achetées dans des magasins de seconde main. L’artiste intervient sur ces textiles abîmés par le temps et l’usage, raccommodant les déchirures et les accrocs, rehaussant les tâches et les brûlures – autant de souvenirs d’existences passées soigneusement mis en valeur, comme l’art du kintsugi japonais, qui consiste à réparer avec de l’or les céramiques brisées. Envoyées chez le teinturier puis présentées repliées sur leur cintre, encore partiellement couvertes d’un plastique protecteur, ces couvertures qui ont autrefois fourni chaleur, douceur et protection à leurs propriétaires se trouvent à leur tour préservées par la sollicitude de l’artiste.

Audrey Pellerin

Matériaux Laine, plastique, fil de coton, paillettes de mica

Dimensions 146,05 × 55,88 × 12,7 cm

Acquisition 2016

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Liz Magor, MAMAC de Nice, Nice, du 18 nov. 2017 au 13 mai 2018

Liz Magor, MAMAC de Nice, Nice, du 03 juin au 01 oct. 2017

Liz Magor: You you you, Migros Museum für Gegenwartskunst, Zurich, du 18 fév. au 07 mai 2017

The Blue One Comes in Black, Le Crédac, Ivry-Sur-Seine, du 09 sept. au 18 déc. 2016

Six ways to sunday #06, Peep-Hole, Milan, du 23 sept. au 07 nov. 2015

L’intruse, galerie Marcelle Alix, Paris, du 14 nov. 2014 au 24 janv. 2015 No Fear, No Shame, No Confusion, La Friche la Belle de Mai, Marseille, du 12 oct. 2013 au 02 fév. 2014

Date et lieu de naissance : 1978, Pessac, France

Vit et travaille à Bordeaux, France

Benoît Maire interroge les limites du figurable en proposant une mise en forme plastique de concepts, souvent philosophiques, grâce à des installations mêlant photographie, film, sculpture, objets et écriture. Il explore les écarts entre langage et vue, nature et culture, tout en interrogeant les processus de construction historique et esthétique. Dans un ultime appel à la sublimation métaphysique, son univers tend vers une archéologie de la sphère contemporaine avec son lot de contradictions.   Né en 1978 à Pessac (France), Benoît Maire est diplômé de la Villa Arson de Nice et de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne. Il a également bénéficié du programme de post-diplôme du Palais de Tokyo à Paris. Il vit et travaille actuellement à Bordeaux.

Le concept de Cordélia, 2010

Le concept de Cordélia est une installation qui associe sculpture, mobilier hybride emprunté au kouros et deux moniteurs vidéo diffusant une boucle filmique perçue depuis le point de vue de chaque protagoniste. Extrait retravaillé de L’Île de la Répétition (2010), ces images oniriques tournées au format Super 8 présentent un dialogue allégorique dans un salon contemporain entre le philosophe Søren Kierkegaard et une jeune fille nommée Cordélia. La conversation porte sur l’idéal féminin qu’incarne Cordélia, tel que le penseur l’a élaboré dans la fiction Le Journal d’un séducteur insérée dans un traité théorique. Celle-ci prend alors conscience de sa condition virtuelle et, se sentant prisonnière, s’en plaint à son créateur. Le mystérieux profil antique sur socle reflète l’intimité psychique des deux personnages en apparaissant à la fois dans l’espace réel et diégétique. En soulignant le potentiel de la sculpture à figurer la dualité, Benoît Maire explore les frontières de la matérialisation du concept via sa dimension disruptive, entre le champ et le contrechamp, le conscient et l’inconscient, la raison et l’affect.

Matériaux Noyer, bronze, verre, chêne, cire, terre cuite, films Super 8mm, poste de télévision, écran

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013

Expositions Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Date et lieu de naissance : 1974, Cluj, Roumanie Vit et travaille entre Cluj, Roumanie et Rome, Italie

Les sculptures, sérigraphies et peintures murales de Victor Man font cohabiter les matériaux et les tonalités les plus diverses entre mélancolie et sensualité : « Cette coprésence de matières et d’univers témoigne d’un art puissant de l’oxymore », écrit à son propos Ève Beauvallet (« Memory-Man », Mouvement, mai 2009). Les œuvres de Victor Man possèdent également une dimension autobiographique certaine car elles déconstruisent des mythologies personnelles, mais également historiques. Né en 1974 à Cluj (Roumanie), Victor Man vit et travaille entre sa ville natale et Rome.

The Deposition, 2008

La scène biblique qui se déroule dans un appartement bourgeois rassemble certains codes de la peinture religieuse tout en les pervertissant. Tandis que les trois femmes incarnent Marie-Madeleine, gorge nue, la Vierge au plus près de son enfant et Marie de Cléophas aux côtés de l’homme barbu en Joseph d’Arimathie, le diable apparaît au fond en faisant flotter son funeste serpent au-dessus du cercueil. Accessoires, tenues, poses : de ce collage temporel et stylistique suinte un inéluctable déjà-vu. © ADAGP, Paris, 2015

Matériaux

Peinture à l’huile, toile de lin

Dimensions 193 × 293,4 cm

Acquisition 2013

Expositions La Triennale, Intense proximité, Palais de Tokyo, Paris, du 20 avr. au 26 août 2012

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Nicholas Mangan

Date et lieu de naissance : 1979, Geelong, Australie

Vit et travaille à Melbourne, Australie

Si Nicholas Mangan manie de multiples techniques, ses projets plus récents associent avant tout vidéo et sculpture. Intéressé par l’écologie, le post-colonialisme ou encore le rapport conflictuel entre nature et culture, il met en relation des contingences géopolitiques avec les questions de cosmogonie. Il déconstruit ces thèmes jusqu’à l’essentiel pour conférer du sens au monde.

Né en 1979 à Geelong (Australie), Nicholas Mangan a étudié au Victorian College of the Arts de Melbourne avant de poursuivre sa formation par une résidence de deux ans à la galerie Gertrude Contemporary de Fitzroy (Australie). Il vit et travaille à Melbourne.

Nauru, Notes from a Cretaceous World, 2009–2010

L’idée que « le milieu de nulle part est le centre de tout » est le point de départ de Nauru, Notes from a Cretaceous World, une installation de Nicholas Mangan composée d’un film et d’une table calcaire. L’artiste australien orchestre ici la rencontre du temps long et géologique avec l’éphémère des activités humaines. Il s’est rendu sur l’île de Nauru qui, forte de ses 21 kilomètres carrés, constitue la plus petite république du monde. Il a filmé les paysages aujourd’hui désolés de ce pays à l’histoire singulière, et présente ces images aux côtés d’une étrange table, reliquat du passé extractif – et prospère – de l’île. Afin de sauver le pays d’une banqueroute imminente, son président avait imaginé faire commerce de tables basses en pierre calcaire issue de ce qui fut une manne financière

l’extraction du phosphate – en les présentant sur le marché américain comme faites de corail ancien. Nicholas Mangan s’est saisi de cette anecdote pour représenter les soubresauts historiques et environnementaux de cette république, dont l’économie reposait sur l’industrie extractive et qui s’est muée en paradis fiscal au début des années 2000. Avec Nauru, il présente l’ultime et délirante échappatoire à la déliquescence – ou comment la nature saurait gré, dans un dernier souffle, de sauver ses habitants de leurs errances, erreurs et activités prédatrices.

Acquisition 2015

Expositions

New Museum Triennial: Surround Audience, New Museum, New York, du 25 fév. au 24 mai 2015

Nauru, Notes from a Cretaceous World, Sutton Gallery, Fitzroy, du 29 juil. au 28 août 2010

Adelaide Biennial: Before and After Science, Adelaide Biennial of Australian Art, Adelaide, du 27 fév. au 02 mai 2010

Matériaux
Table en pierre calcaire et corail de l’île de Nauru, vidéo HD
Dimensions 45 × 120 × 80 cm (table) 14 minutes 50 secondes (vidéo)

Date et lieu de naissance : 1961, Besançon, France

Vit et travaille à Dijon, France

Le travail de Didier Marcel se concentre essentiellement sur la sculpture. Il crée des installations réunissant divers objets parfois issus du réel qu’il reproduit à plus petite échelle dans d’autres matériaux pour renouveler la perception du spectateur. Souvent inattendues, ses sculptures interrogent notre rapport et nos interactions avec le paysage environnant.

Né en 1961 à Besançon (France), Didier Marcel est diplômé de l’Institut national des hautes études en arts plastiques de Paris. Il a poursuivi sa formation auprès de Pontus Hulten, Sarkis et Daniel Buren. Il vit et travaille aujourd’hui à Dijon (France), où il est également enseignant à l’École Nationale Supérieure d’Art et de Design.

White as snow – Sans titre (Tronc coudé) n°²/₅, Sans titre (Plissé) n°²/₅, Sans titre (Tilleul) n°¹/₅, Sans titre (Flammes) n°¹/₅, Sans titre (Colonne) n°²/₅, Sans titre (Entrelacs) n°¹/₅, Sans titre (Hermès) n°¹/₅, 2008

White as snow est une installation composée de sept moulages en résine polyester floquée de polyamide blanc. Tel un « refaiseur », Didier Marcel s’inspire de la nature et réalise des moulages à partir d’éléments trouvés dans son environnement. La forme verticale et irrégulière des moulages rappelle des troncs d’arbres, tandis que le revêtement en polyamide évoque la blancheur de la neige. Il réalise aussi des moulages de terre labourée et d’autres éléments – naturels, issus de l’architecture, de l’habitat ou de l’outillage –avec des matériaux de synthèse. Attaché au fini de l’œuvre, il semble rechercher une texture réaliste en se concentrant sur des paramètres sculpturaux de matière, de forme, de taille et de présentation. En introduisant sa forêt dépouillée, déracinée, domestiquée, hyperréaliste et abstraite dans l’espace muséal, l’artiste invite à une nouvelle appréhension de l’élément naturel.

Margaux Granier

Matériaux

Moulages de résine polyester, polyamide

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013

Expositions Pop up1 – Didier Marcel, 44 GL, Paris, du 14 déc. 2012 au 08 mars 2013

Didier Marcel, Mudam Luxembourg, Luxembourg, du 10 oct. 2009 au 03 janv. 2010

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Martin Margiela

Date et lieu de naissance : 1957, Louvain, Belgium

Vit et travaille à Petit-Enghien, Belgium

Pendant sa carrière de créateur de mode, Martin Margiela s’est attaché à en bouleverser les codes et à proposer de nouvelles expériences. Il est le premier à instituer le recyclage dans ses créations en utilisant des chaussettes de l’armée, de la vaisselle cassée, des vêtements chinés aux puces et des emballages plastiques, entre autres. Ses tenues portent des traces d’usure et sa mode dépasse très souvent les frontières du vêtement. En 2008, il décide d’abandonner la mode juste après le défilé des vingt ans de Maison Martin Margiela. Depuis, il se consacre exclusivement aux arts visuels, où il poursuit son travail autour de la transformation et du détournement.

Né en 1957 à Louvain (Belgium), Martin Margiela a commencé ses études de mode en 1977 à l’Académie royale des beaux-arts d’Anvers. En 1984, il a travaillé avec Jean Paul Gaultier jusqu’au lancement de sa propre marque, Maison Margiela, en 1988. Il l’a quittée vingt ans plus tard en 2008 pour se consacrer exclusivement aux arts visuels. Il vit et travaille en Belgium.

Monument, 2021

La bâche que les visiteurs découvrent allongés sur des canapés reprend le principe des trompe-l’œil disposés sur les monuments en cours de rénovation. Ces simulacres proposent une vision fantasmée d’un lieu. Une autre présence fantomatique s’impose à travers le son des pas d’une équipe de volley-ball et d’un match disputé il y a plusieurs années. Martin Margiela érige ici un monument à la fugacité, aux traces des fantômes visibles et invisibles qui contribuent à construire notre expérience du monde.

Œuvre produite par Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette à l’occasion de l’exposition monographique dédiée à l’artiste en 2021

Bâche PVC, cuir, skaï

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2021

Expositions

Martin Margiela au MWOODS, MWOODS Hutong, Pékin, du 15 juil. au 15 oct. 2022

Martin Margiela à Lafayette Anticipations, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 20 oct. 2021 au 02 janv. 2022

Matériaux

Date et lieu de naissance : 1985, Macclesfield, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

C’est avec humour qu’Helen Marten s’attache à modifier nos perceptions du monde. Par son travail, elle manipule les images acceptées par la société pour les modifier et interroger leur place, leur véracité et leur poids. Son univers s’inscrit dans les possibilités offertes par l’avènement du numérique, qui lui permettent d’assembler des images diverses et d’en modifier profondément les caractéristiques internes sans pour autant altérer leur apparence. Ses œuvres sont ainsi autant de « collages » de grande taille où les objets trouvés se mêlent sans hiérarchie à des créations de sa main.

Née en 1985 à Macclesfield (Royaume-Uni), Helen Marten est plasticienne, vidéaste et écrivaine. Son travail a été récompensé par le prix Lafayette en 2011, le prix LUMA en 2012, ainsi que par le Hepworth Prize et le Turner Prize en 2016. Elle vit et travaille à Londres.

No juice about it, 2011

No juice about it fait penser à une vitrine de magasin qui aurait été aménagée en prévision de la saison estivale. Une barrière en bambou sert de support à un collier de fleurs, un chapeau et un paréo. Sur le sol, un ananas décoratif anthropomorphisé porte des lunettes de soleil. Ces objets sont ici utilisés comme des ready-mades, échos d’images devenues des clichés tant elles ont été utilisées par la société de (sur)consommation, mais c’est un trompe-l’œil qu’Helen Marten propose. La barrière et l’ananas ne sont pas des objets trouvés et réutilisés, mais des sculptures fabriquées par l’artiste à partir de matériaux métalliques : aluminium et acier monochromés. La froideur de l’acier remplace la chaleur du bois de bambou. L’aluminium lisse tranche avec le piquant de l’écorce d’ananas. Autant de transformations qui rappellent que le monde digital transforme les perceptions de manière profonde. L’association de ces matériaux divers inscrit l’installation dans la continuité du reste de l’œuvre d’Helen Marten : elle crée un certain mystère, mais toujours avec une pointe d’humour.

Dimensions 90 × 300 × 20 cm

Acquisition 2013 Expositions

Matériaux Acier, nylon, corde de jute, tissu, fleurs, poudre

Helen Marten joue avec les objets du quotidien qu’elle réassemble pour bouleverser l’ordre traditionnel des choses. Elle renverse ainsi les systèmes de référence par lesquels nous appréhendons généralement ces objets et propose des œuvres qui se situent à la limite du fonctionnel. Ici, la photographie d’une tête de mouton est transformée en horloge et en publicité pour Benetton, dans une combinaison déstabilisante. La bande de papier peint, quant à elle, reprend les codes de la frise architecturale. Introduite dans un contexte contemporain, elle passe du bas-relief traditionnel à l’image en deux dimensions, réalisée à partir de dessins vectorisés. Créés et disposés selon une logique mathématique, circulaire plutôt que linéaire, les motifs semblent puiser dans un répertoire ornemental issu de diverses aires géographiques et culturelles.

Matériaux Acier, vis, bois, vernis, aérographe

Dimensions 36,5 × 29 × 0,4 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Inside the Banana, Algus Greenspon, New York, du 25 juil. au 22 sept. 2012

Every room and suite, 2011

A priori absent mais évoqué en creux, le soleil d’Every room and suite quadrille de ses rayons le grand panneau en Formica sur lequel sont assemblés des matériaux divers. La lune semble reflétée dans un grand océan bleu, tandis que des noix dorées évoquent autant d’étoiles dans ce microcosme céleste. Helen Marten utilise donc ces objets trouvés dans la nature pour exprimer ses interprétations personnelles sur le sujet. Dans cette œuvre grand format (120 × 265 cm), elle présente un cadran solaire cosmogonique où les astres et les éléments sont déplacés par le geste démiurge de l’artiste. Elle a sélectionné et réorganisé des éléments du monde de façon à les faire coïncider. Ce grand panneau expose avant tout une part de mystère, voire de mysticisme. L’œuvre a un sens, mais celui-ci reste caché, secret. D’autre part, Every room and suite allie des éléments du quotidien. Le rapport entre mystère et quotidien s’inscrit dans la continuité des créations d’Helen Marten. On retrouve le goût de l’artiste pour le mélange des éléments, la reconfiguration et le collage. Audrey Pellerin

Matériaux Formica, érable massif, noix

Dimensions 120 × 265 × 6 cm

Acquisition 2013

Expositions FIAC – 38 e édition, Le Grand Palais, Paris, du 20 au 23 oct. 2011

Tennis skirt batten board est un dessin vectorisé imprimé en grand format : l’ensemble mesure près de deux mètres sur trois. Helen Marten a représenté un personnage étendu dont la tête est posée sur un oreiller. Seules sa tête et ses jambes sont visibles. Le reste du corps est caché sous un espace créé par l’assemblage de trois poutres en bois qui suggère une porte sur le cadre de laquelle sont plantés des clous. Des porte-clés antistress sont accrochés sur certains d’entre eux. La pose du personnage rappelle un motif particulièrement courant dans la peinture occidentale : la femme nue allongée présentée au regard du public. Ici, Helen Marten inverse l’image acquise et installe le mystère. Le personnage est-il un homme ou une femme ? Est-il vêtu ou nu ? Qu’en est-il de la jupe de tennis évoquée par le titre de l’œuvre ? On retrouve ici l’aspect ludique de la démarche artistique d’Helen Marten. Elle modifie un modèle ancien grâce aux possibilités offertes par le numérique, puis juxtapose au dessin imprimé des objets préfabriqués et un assemblage de morceaux de bois. Cette rencontre entre les matériaux évoque la « collision des surfaces » que l’artiste expérimente à travers son travail plastique.

Audrey Pellerin

Matériaux Cendres solidifiées, noix, bois, clous en bois de pin, vinyle, dessin vectorisé sur vinyle coupé, porte-clés balle anti-stress, chaînes recouvertes de poudre

Dimensions 210 × 305 × 7 cm

Acquisition 2013

Expositions No borders in a wok that can’t be crossed, CCS Bard Hessel Museum, New York, du 22 juin au 22 sept. 2013

Parabolic eyebrow tack on (rather than a signature), 2011

Helen Marten joue avec les objets du quotidien qu’elle réassemble pour bouleverser l’ordre traditionnel des choses. Elle renverse ainsi les systèmes de référence par lesquels nous appréhendons généralement ces objets et propose des œuvres qui se situent à la limite du fonctionnel. Ici, la photographie d’une tête de mouton est transformée en horloge et en publicité pour Benetton, dans une combinaison déstabilisante. La bande de papier peint, quant à elle, reprend les codes de la frise architecturale. Introduite dans un contexte contemporain, elle passe du bas-relief traditionnel à l’image en deux dimensions, réalisée à partir de dessins vectorisés. Créés et disposés selon une logique mathématique, circulaire plutôt que linéaire, les motifs semblent puiser dans un répertoire ornemental issu de diverses aires géographiques et culturelles.

Matériaux

Impression numérique de dessins vectorisés sur papier peint

Dimensions 120 × 265 × 6 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Tennis

Date et lieu de naissance : 1977, Glasgow, Écosse Vit et travaille à Brussels, Belgium

De la peinture à l’installation, Lucy McKenzie travaille différents médiums pour créer des environnements inspirés de sources aussi éclectiques que les peintures murales de propagande en Europe de l’Est, l’iconographie de la guerre froide, la musique pop des années 1980 ou la typographie industrielle. En s’appropriant à la fois des images et des modes de production, elle peint dans une grande variété de styles, notamment des environnements en trompe-l’œil qui brouillent les limites entre art et design. Née en 1977 à Glasgow (Écosse), Lucy McKenzie a étudié au Duncan of Jordanstone College of Art & Design de Dundee (Écosse), puis à l’Institut supérieur de peinture décorative Van Der Kelen-Logelain à Saint-Gilles (Belgium), où elle a reçu la médaille d’or de l’école. Depuis 2007, elle dirige l’atelier de design Atelier E.B aux côtés de la designer Beca Lipscombe. Son travail a été récemment exposé à l’Art Institute de Chicago, au Stedelijk Museum d’Amsterdam et à l’Artist’s Institute de New York.

De Ooievaar bedroom table and carpet, 2016

De Ooievaar (Villa Stork) est un édifice moderniste construit en 1935, à Ostende, par l’architecte et designer belge Jozef De Bruycker. Inspiré par le mouvement De Stijl et le Bauhaus, De Bruycker a pris part à l’avantgarde flamande qui a opéré la synthèse entre idéologies nationale, politique et artistique. En 2014, Lucy McKenzie est devenue propriétaire de la villa, où elle a engagé un projet de réhabilitation en collaboration avec des artisans belges : le designer Frederik Depuydt a contribué à la réalisation d’une maquette 3D de l’édifice, l’ébéniste Laurent Gielis à celle d’une table et de répliques de chaises, et l’entreprise Ora Pro Nobis à celle d’un tapis. Tout en respectant les matériaux et le design originels de la maison et du mobilier, Lucy McKenzie a instillé dans ces rénovations de subtiles modifications, faisant de De Ooievaar une demeure appropriée par une artiste.

Œuvre produite avec le soutien de Lafayette Anticipaitons — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette pour l’exposition Faisons de l’inconnu un allié, octobre 2016.

Matériaux Verre, tissu, bois, laine

Dimensions 79 × 102 cm (table) 136 cm de diamètre, 2 cm d’épaisseur (tapis)

Acquisition 2016

Expositions Biennal of Painting – Inner Spaces, Museum Dhondt-Dhaenens, Deurle, du 26 juil. au 18 oct. 2020 You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

De Ooievaar (Villa Stork) est un édifice moderniste construit en 1935, à Ostende, par l’architecte et designer belge Jozef De Bruycker. Inspiré par le mouvement De Stijl et le Bauhaus, De Bruycker a pris part à l’avantgarde flamande qui a opéré la synthèse entre idéologies nationale, politique et artistique. En 2014, Lucy McKenzie est devenue propriétaire de la villa, où elle a engagé un projet de réhabilitation en collaboration avec des artisans belges : le designer Frederik Depuydt a contribué à la réalisation d’une maquette 3D de l’édifice, l’ébéniste Laurent Gielis à celle d’une table et de répliques de chaises, et l’entreprise Ora Pro Nobis à celle d’un tapis. Tout en respectant les matériaux et le design originels de la maison et du mobilier, Lucy McKenzie a instillé dans ces rénovations de subtiles modifications, faisant de De Ooievaar une demeure appropriée par une artiste.

Matériaux Film | Édition ³/₆ + 1 épreuve d’artiste

Dimensions 8 minutes

Acquisition 2017

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1970, Conflans-Sainte-Honorine, France Vit et travaille à Paris, France

Les œuvres de Mathieu Mercier interrogent la société sur son rapport aux objets. L’artiste encourage également un regard neuf sur la place du beau et de l’œuvre originale dans une vie quotidienne tournée vers la consommation de masse. Il revendique une recherche artistique menée sans aucune stratégie. C’est ainsi que le medium choisi (peinture, sculpture, installation) est rarement utilisé pour ses qualités propres, mais toujours au service d’une interrogation permanente. Mathieu Mercier s’efforce de retrouver un regard vierge pour chaque œuvre : il exige du spectateur qu’il passe par des interprétations multiples qui vont de références collectives jusqu’à une lecture personnelle, voire introspective.  Né en 1970 à Conflans-Sainte-Honorine (France), Mathieu Mercier a été diplômé de l’École nationale supérieure d’art de Bourges en 1994 et de l’Institut des hautes études en arts plastiques de Paris en 1995. Il vit et travaille à Paris.

Euro-palette Standard, 2000

Cette palette en mélamine est la reproduction d’un outil populaire de la circulation de marchandises. Les milliards d’exemplaires existants sont ici reproduits sous la forme d’une seule unité présentée contre un mur, comme abandonnée après une livraison. En tant qu’emblème du transitoire et du transport faisant référence à la société mondialisée, Euro-palette Standard emprunte à deux mondes qui semblent ne pas communiquer bien qu’ils aient plusieurs caractéristiques en commun : le musée et le supermarché. Ce sont deux univers qui classent, nomment, catégorisent et font l’inventaire des objets. Ils partagent également des objectifs, par exemple faciliter les flux, rendre accessible, fidéliser un public. Mathieu Mercier interprète cette correspondance comme un défi que la marchandise lance à l’art. La palette perd ainsi sa valeur commerciale et d’usage, mais acquiert une nouvelle valeur d’échange. Il ne s’agit donc pas d’un ready-made qui serait une réponse de l’art à la marchandise, ni d’appropriation par l’art de ce qui lui est étranger. C’est au contraire le témoin d’un rapport serein aux objets qui produit un enrichissement mutuel, emblématique de la démarche de Mathieu Mercier. Manon Prévost-Van Dooren

Matériaux Mélaminé

Dimensions 120 × 80 × 16 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Mathieu Mercier, Sans titres 1993-2007, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 21 oct. 2007 au 10 janv. 2008

Sans titre est un cube en bois peint en blanc qui comporte quatre faces percées d’ouvertures géométriques laissant apparaître les traits d’un visage schématique. Sa couleur et l’expression qu’il dégage lui donnent un air spectral. La sculpture-visage est regardée par nous, mais elle regarde aussi l’espace d’exposition ou ses visiteurs en générant de nouveaux points de vue. Sans titre est un instrument-miroir qui nous renvoie notre propre image et à nos mécanismes d’interprétation, Mathieu Mercier exigeant du spectateur une lecture personnelle, voire introspective de l’œuvre. Ce cube blanc évoque aussi le white cube, aménagement blanc et neutre des lieux de monstration de l’art dans les années 1960.

Prototype pour une chaise de jardin, 2006

L’œuvre Prototype pour une chaise de jardin a été réalisée à partir d’un modèle standard de chaise en plastique. L’artiste a créé des ouvertures aux contours irréguliers dans le dossier et sous les accoudoirs grâce à la technique du thermoformage, une transformation qui confère à l’objet un aspect plus anthropomorphique. Après un essai initial intitulé Premier prototype pour une chaise de jardin en 2003, Mathieu Mercier en propose ici une nouvelle version en résine. À l’instar de Marcel Duchamp avec ses ready-mades, il utilise un produit de consommation courante pour questionner la place de l’objet quotidien dans l’art. Prototype pour une chaise de jardin fait le lien avec Deux chaises (2003), une œuvre qui présentait le siège du designer Gerrit Rietveld à côté d’une chaise de jardin standard en plastique.

Rosanne Moulin

Matériaux Bois

Dimensions 240 × 220 × 210 cm

Acquisition 2013

Expositions

Des spectres et des automates, Le Dojo, Nice, du 20 juin au 20 sept. 2008

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Matériaux Résine

Dimensions 70 × 50 × 48 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Sans titre 1993–2007, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 14 nov. 2007 au 29 fév. 2008

Sans titre est une sculpture de deux mètres de haut réalisée avec des coques en fibre de verre résinée rigides, bombées et disposées en quinconce. L’assemblage de ces formes confère à l’œuvre l’apparence biomorphique d’une grande carapace ronde. Ce corps informe évoque à la fois une enveloppe protectrice et une structure moléculaire. Les nervures délimitant chaque coque rappellent des membranes intercellulaires. Avec humour, Mathieu Mercier crée ici un objet polysémique qui déroute le spectateur et interroge nos idées préconçues. Devant Sans titre, l’artiste cherche à garder un regard vierge et en demande autant au spectateur, qui doit opérer sa propre lecture subjective. Cette démarche s’inscrit dans le cadre d’un questionnement permanent sur les fonctions utilitaires et symboliques des objets.

Matériaux Fibre de verre résinée, métal

Dimensions 210 × 190 × 280 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Sans titre 1993–2007, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 14 nov. 2007 au 29 fév. 2008

Date et lieu de naissance : 1982, Tucson, États-Unis

Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis

Depuis le début des années 2010, la pratique artistique de Nicole Miller est essentiellement filmique et relève le plus souvent de la vidéo documentaire, mais elle se déploie aussi vers la sculpture, l’installation et les œuvres lumineuses interactives. Le travail de l’artiste se concentre sur l’individualité et le parcours des personnes qu’elle filme tout en menant une réflexion plus large sur la notion de perte ou celle d’identité individuelle et collective.

Née en 1982 à Tucson (États-Unis), Nicole Miller a étudié au California Institute of the Arts de 2001 à 2005.

Elle a été diplômée de l’USC Roski School of Art and Design – University of Southern California à Los Angeles en 2009. Elle vit et travaille à Los Angeles (États-Unis) depuis 2001.

The Borrowers, 2014

Cet ensemble de trois œuvres confinant à la vidéo documentaire aborde la question de l’autoreprésentation des individus et explore l’identité personnelle comme une notion malléable toujours fragmentaire. Il évoque également l’idée de la perte et de l’absence : dans la vidéo intitulée David, un homme ayant perdu un bras tente de soulager les douleurs fantômes qu’il éprouve en créant l’illusion de son membre retrouvé par un jeu de reflets dans un miroir. Dans les deux autres vidéos, Ndinda et Anthony, une femme tente de prononcer un discours sans pouvoir s’empêcher de rire nerveusement et un sosie de Jimi Hendrix reprend le titre de Nina Simone « Ain’t Got No, I Got Life » à la guitare. L’œuvre filmée de Nicole Miller invite le spectateur au cœur du processus de création car « une vision active peut être utilisée afin de reconstituer des histoires personnelles, ou même parfois son propre corps », pour reprendre les propres termes de l’artiste.

Marianne Tricoire

Matériaux Vidéo HD 3 écrans Dimensions 16 minutes 52 secondes Acquisition 2016

Expositions Nicole Miller: The Borrowers, Koenig & Clinton, New York, du 19 mars au 16 mai 2015

Date et lieu de naissance : 1979, Maisons-Alfort, France Vit et travaille à Paris, France

Marlène Mocquet développe une œuvre qui laisse une place importante aux effets de texture, entre empâtements denses et lavis translucides, sur divers supports tels que peinture, sculpture et installation. De l’abstraction picturale émergent des saynètes colorées peuplées de fillettes longilignes et de personnages fantastiques. Les détails foisonnants donnent naissance à un univers poétique et onirique qui invite le spectateur à laisser libre cours à son imagination. Derrière des apparences faussement naïves, le monde enfantin de Marlène Mocquet est plus complexe qu’il n’y paraît, oscillant entre rêve et cauchemar. Née en 1979 à Maisons-Alfort (France), Marlène Mocquet est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Elle vit et travaille à Paris.

Paysage visage de Dürer, 2003

Paysage visage de Dürer figure un oiseau qui plonge vers un visage démesuré représenté à l’horizontale. Les traits noirs et précis de l’oiseau, qui semble tout droit sorti d’une gravure de Dürer, tranchent avec les effets de lavis du visage, l’artiste jouant avec les contrastes de texture et de densité picturale. Marlène Mocquet juxtapose des éléments de différentes tailles et désaxe ses compositions pour désorienter le spectateur. Le visage émerge de l’abstraction grâce à quelques traits figurant la bouche, le nez et la cavité oculaire. La force de gravité semble attirer vers le bas l’oiseau et le maquillage du visage. Marlène Mocquet nous invite à laisser libre cours à notre imagination d’enfant et à explorer ce monde dans toutes ses dimensions, du rêve au cauchemar.

Valentine Brégeon

Toile, bois, agrafes

Dimensions 65 × 81 × 2,7 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Matériaux

À première vue, La comète apparaît comme une œuvre quasi abstraite : une feuille de papier blanc immaculé n’est interrompue que dans sa partie inférieure par plusieurs traînées horizontales de peinture. Puis, le regard décèle, au-dessous du sillage à l’aspect de comète, un visage schématique façonné à l’aide de quelques points de peinture noire. Cette œuvre incarne le procédé pictural de l’artiste : sur fond d’abstraction picturale surgissent des éléments figuratifs qui développent des historiettes enfantines à partir des personnages émergeant de la matière. L’ajout de ces détails fait naître un univers mystérieux qui échapperait à un œil inattentif. L’artiste invite ainsi le spectateur à laisser libre cours à son imagination et à retrouver son regard d’enfant.

Valentine Brégeon

Matériaux Gouache, papier

Dimensions 32 × 24 cm (œuvre) 36,5 × 28,5 × 1 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Moi marchant sur la peinture, 2006

Une silhouette dénudée semble flotter sur l’eau dans un univers éthéré aux teintes bleutées. Moi marchant sur la peinture est une métaphore de l’acte artistique, et plus précisément du peintre. Ce personnage qui répand des traînées de peinture blanche au fil de ses pas est un autoportrait de Marlène Mocquet. Du fond indistinct, l’artiste fait émerger ce petit personnage à l’air espiègle qui prend vie par quelques coups de pinceau et donne l’impression de jouer avec la couche picturale. Marlène Mocquet combine effets de matière et lavis plus dilués pour créer des jeux d’échelle qui évoquent le regard d’un enfant sur le monde qui l’entoure.

Matériaux Toile

Dimensions 46,7 × 55,2 × 2 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Le tableau La ville à l’envers représente une jeune fille transformée en géante qui occupe les trois quarts de la composition et semble porter de ses bras frêles une ville à l’envers aux gratte-ciel minuscules. Marlène Mocquet inverse les pôles et s’adonne à des jeux d’échelle, peignant une Alice qui aurait mangé le gâteau. Le lavis translucide qui modèle le corps de la fillette contraste avec l’abondante couche picturale qui constitue le paysage urbain. Cette ville portée à bout de bras symbolise l’acte artistique, faisant de l’œuvre un autoportrait de l’artiste : c’est Marlène Mocquet qui porte sa création à l’équilibre précaire.

Valentine Brégeon

Matériaux Toile

Dimensions 223 × 155 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris, du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Marlène Mocquet, École municipale des beaux-arts | Galerie ÉdouardManet, Gennevilliers, du 13 mars au 19 avr. 2007

Le poisson violet dans le ciel, 2007

Le tableau Le poisson violet dans le ciel juxtapose une jeune fille au corps longiligne et un immense poisson violet. Ce dernier naît d’une tache de peinture par l’ajout d’une bouche, d’un nez et de deux yeux. Marlène Mocquet étant adepte des jeux d’échelle, le poisson paraît ici beaucoup plus grand que cette fillette qui rappelle un personnage de Lewis Carroll. L’artiste joue également sur les effets de texture en associant une matière épaisse à des lavis plus dilués. Elle évoque un regard juvénile sur le monde en inversant les pôles à travers cette jeune fille qui semble flotter plus qu’elle ne marche. Évocation d’un univers imaginaire et enfantin, cette œuvre nous invite à laisser libre cours à notre imagination.

Valentine Brégeon

Matériaux Toile

Dimensions 195 × 130 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Les larmes de crocodile, 2008

Les larmes de crocodile représente une jeune fille aux membres longilignes démesurés qui se tient debout, le regard tourné vers le ciel, sous une pluie aux tons bleus et rosés. Les gouttes qui tombent autour d’elle ont des yeux globuleux et se transforment en personnages lilliputiens. Cette œuvre témoigne du procédé pictural mis en place par l’artiste : des coulées de peinture abstraites d’où surgissent des éléments figuratifs créant des historiettes enfantines. Les personnages émergent de la matière et prennent vie. Marlène Mocquet use aussi de contrastes entre des couleurs très douces, traitées en lavis, et des empâtements de matière plus denses. Elle convoque le monde de l’enfance dans toutes ses dimensions, qu’elles relèvent du rêve ou du cauchemar. Le titre évoque également cet univers enfantin.

Matériaux Toile

Date et lieu de naissance : 1972, Verneuil-sur-Avre, France

Vit et travaille à Paris, France

Laurent Montaron s’attache à questionner notre perception du réel et du fictif, du temps et de l’espace. À travers ses films, ses installations et ses photographies, il met en perspective les techniques d’enregistrement et de reproduction de l’image et du son du XIXe siècle à nos jours en détournant certains appareils devenus obsolètes. Par ce biais, il soulève les enjeux des techniques de représentation qui influencent et conditionnent notre regard sur le monde.

Né en 1972 à Verneuil-sur-Avre (France), Laurent Montaron a été formé à l’École des Beaux-arts de Reims. Il vit et travaille à Paris (France).

Rounded with a sleep, 2006

La vidéo Rounded with a sleep montre un groupe d’adolescents qui erre dans un paysage naturel austère rythmé par le bruit du vent. Ils se livrent ensemble à une expérience : jouer au jeu du foulard. Ce jeu consiste à provoquer un évanouissement, voire des hallucinations, par suffocation. La perte de conscience volontaire entre la vie et la mort, entre le réel et le fictif, brouille tous les repères temporels du joueur, comme dans un moment suspendu hors du temps. Ce jeu dangereux fait écho à la jeunesse des protagonistes, eux-mêmes à la frontière entre l’enfance et l’âge adulte. Le montage en boucle de cette scène illustre la vision de Laurent Montaron sur le propos narratif de ses œuvres : « L’histoire trouvera non pas une résolution à la fin du film, mais dans ce que le spectateur fait de cette équation entre lui et l’histoire. […] Le dénouement se fait en-dehors de l’écran. »

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 4 minutes

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Énigme et déchiffrement / projection pendant Monumenta, Le Grand Palais, Paris, du 27 juin au 03 juil. 2007

Sept/7, Le Plateau FRAC Île-de-France, Paris, du 11 mars au 07 avr. 2007

Laurent Montaron, Printemps de septembre, Toulouse, du 22 sept. au 15 oct. 2006

Laurent Montaron, LMAK Projects, New York, du 25 mai au 24 juin 2006

Action, FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marseille, du 01 au 10 juin 2006

Rounded with a sleep, galerie Schleicher+Lange, Berlin, du 06 avr. au 13 mai 2006

Laurent

L’installation The body of the river knows no boundaries présente quatre fusils reconnaissables à leur crosse emballés dans un tissu suiffé. La graisse qui imprègne le textile donne l’impression d’avoir momifié ces objets obsolètes à travers le temps. Laurent Montaron expose ces témoins d’une histoire passée sur le même plan que les objets les plus précieux des musées. Il conçoit ici une « image-objet » qui interroge la relation entre l’œuvre et le spectateur. Le titre délibérément énigmatique rend compte de l’importance que l’artiste accorde à l’interprétation du sens de ses œuvres. En effet, il conçoit ses titres comme autant d’indices à mettre en résonance les uns avec les autres pour appréhender le sens global de son travail.

Léonie Maton

, 2009

Le film Pace (2009) montre le cœur d’une carpe battant au creux d’une main. Ce plan fixe qui tourne en boucle crée l’illusion d’un cœur qui bat pour toujours, bien que ce dernier ait été arraché à son corps. Le temps est alors perçu comme infini, mais au fur et à mesure de la projection, l’image de cette boucle temporelle se floute et s’abîme.

Laurent Montaron augmente aussi son œuvre d’une mise en scène spatiale : projetée derrière une vitrine enchâssée au mur, l’œuvre comprend aussi le projecteur. L’artiste impose une distance par le cadrage de la mise en scène pour interroger ce qui conditionne notre regard et notre perception du temps, du réel au fictif. L’artiste prête davantage attention à l’expérience possible entre le spectateur et son œuvre qu’à la compréhension de cette dernière. L’interaction, même partielle, offre une mise en abyme uniquement rendue possible par notre présence.

Léonie Maton

Matériaux Fusils de chasse, coton suiffé

Dimensions 140 × 25 × 25 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Laurent Montaron, Institut d’art contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes IAC, du 28 janv. au 15 mars 2009

Matériaux

Film 16mm, projecteur, vitrine en verre

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Laurent Montaron, Institut d’art contemporain Villeurbanne/Rhône-Alpes IAC, du 28 janv. au 15 mars 2009

Pace

Date et lieu de naissance : 1955, Reims, France Vit et travaille à Saint-Langis-Lès-Mortagne, France

L’œuvre complexe de Jean-Luc Moulène se construit autour d’une pratique qui analyse et déconstruit le réel. L’artiste revendique l’importance de « s’intéresser à ce que l’on ne comprend pas » en cultivant les zones d’ombre et de mystère au sein d’œuvres laissées ouvertes à l’interprétation du spectateur. S’il a d’abord été reconnu pour ses photographies, ses dessins et ses sculptures sont ensuite devenus majoritaires au sein de ses expositions.

Né en 1955 à Reims (France), Jean-Luc Moulène a présenté des expositions personnelles majeures, notamment à la Sécession (Vienne, 2017), au Centre Pompidou (2016) et au musée du Louvre (2005). Il a également participé à la Biennale de Venise (2019) et à la Biennale de Taipei (2016). Ses œuvres ont été acquises par de grandes institutions à travers le monde, dont le MoMA à New York et la Tate Modern à Londres.

Tricolore 2, 2015

En 2015, Jean-Luc Moulène a réalisé une collaboration avec le Cirva (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) à Marseille. Il expérimente ce matériau avec Tricolore 2, un objet en verre soufflé compressé par une structure en acier. L’œuvre incarne une empreinte du corps, une trace du souffle de l’ouvrier exerçant une contrainte sur le matériau pour le modeler. Parallèlement, elle convoque des notions importantes dans le langage de l’artiste telles que la disjonction et l’intersection. Jean-Luc Moulène s’interroge sur la manière de former un espace commun entre deux éléments, en l’occurrence le verre et l’acier. Selon lui, chaque partie existe pour elle-même et reste entière, même en étant « à l’intersection ». Le verre et l’acier de Tricolore 2 partagent ainsi une matérialité. Leur croisement permet un point de contact avec l’environnement qui les entoure grâce auquel l’œuvre peut « être juste à tous ses moments, d’énonciation comme de fabrication ».

Léonie Maton

Dimensions 44 × 78 × 54 cm

Acquisition 2016 Expositions Objet de tendresse, galerie Michel Journiac, Paris, du 05 au 17 avr. 2018

Matériaux Verre (Gold Ruby / Brillantgelb / Spring Green), fers plats

Spores 3 présente une constellation d’empreintes de champignons que Jean-Luc Moulène a recueillies et agencées sur un morceau de carton. La surface est peuplée de formes rondes irrégulières qui ressemblent à des cellules, des méduses ou des comètes au sein d’un paysage stellaire. Pour réaliser cette œuvre, l’artiste a déposé des champignons sur un support sensibilisé et les a laissé sécher toute une nuit. La surface a imprimé leurs traces et capturé le fantôme de leur présence passée. Issu d’une série plus large, Spores 3 est le résultat d’un procédé expérimental peu contrôlable qui accorde une large place au hasard. Si l’artiste définit un cadre, une part du résultat final échappe donc à son contrôle. À travers une mise en scène laissée ouverte, Jean-Luc Moulène explore les qualités intrinsèques de la matière organique et en révèle le potentiel expressif. Il en résulte une œuvre mystérieuse où les spores de champignons dessinent un paysage cosmique s’offrant à la contemplation et à la réflexion du spectateur. Suzana Danilovic

Matériaux Graphite, spores de champignons, carton

Dimensions 43 × 36 cm (œuvre) 60,5 × 52,5 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2020

Expositions Objets et faits, Centre d’art contemporain - la synagogue de Delme, Delme, du 08 juin au 21 oct. 2018

En Angle Mort, La Verrière - Fondation d’entreprise Hermès, Bruxelles, du 19 janv. au 31 mars 2018

Date et lieu de naissance : 1970, Paris, France

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Nicolas Moulin privilégie l’art vidéo et la photographie pour créer des environnements déconcertants, vides de présence humaine et seulement peuplés par les ruines de constructions modernes volumineuses. Inspirés par les récits de science-fiction de J. G. Ballard et Philip K. Dick, ces mondes désolés semblent porter la mémoire d’une utopie déchue dans une esthétique proche du romantisme allemand. À l’aide de techniques simples telles que l’incrustation vidéo, l’artiste plonge le spectateur dans des paysages familiers mais difficilement identifiables où des architectures sans âge se dressent comme seuls vestiges de la fin des temps.

Aviafluenza, 2005

Marquées par l’horizontalité, ces photographies intégrant des architectures industrielles et minimalistes en milieu naturel, sont caractéristiques du travail de Nicolas Moulin. Comme dans sa célèbre série Vider Paris, il plonge le spectateur dans des paysages familiers transformés pour leur conférer une dimension énigmatique et postapocalyptique. Par le bâtiment ou la pelouse parfaitement entretenue, la présence humaine est en effet encore sensible dans ce paysage désert. L’artiste explore ses thèmes de prédilection, tels que l’architecture utopique (également abordée dans son projet sur le Datchotel Ryugyong), la science-fiction ou les récits civilisationnels. Le spectateur en devient ainsi narrateur, à l’instar du héros du film Warmdewar découvrant un univers peuplé de vestiges d’un monde disparu. En outre, l’œuvre d’anticipation de Nicolas Moulin n’est pas sans faire écho au contexte postpandémique actuel et au dérèglement climatique.

Louise Glodt-Chauchoy

Matériaux Aluminium, peinture acrylique, mur

Dimensions 90 × 120 × 2,1 cm

Acquisition 2013 Expositions Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Le titre Warmdewar fait référence aux vases Dewar, récipients qui permettent de conserver la matière en la cryogénisant. L’extension de cette technologie aux êtres vivants est source de nombreux scénarios de science-fiction et ce court-métrage n’y fait pas exception. Dans ce film tourné en Islande, on voit un homme se réveiller d’une cryogénisation et déambuler dans un paysage désert où seuls des bâtiments désaffectés révèlent la trace d’une civilisation passée. Désespéré, il pousse un cri qui perce le bruit des vagues et du vent. Parmi les images incrustées dans la vidéo, on peut reconnaître la tour Ryugyong de Corée du Nord laissée inachevée après la chute de l’URSS jusqu’en 2011. L’artiste apprécie ce motif car il incarne l’inscription des utopies politiques dans les paysages. L’esthétique de ces carcasses de béton émergeant au sein de la nature sauvage confère une dimension contemplative à cette vision post-apocalyptique.

Datchotel Ryugyong, 2007

Datchotel Ryugyong est une reproduction du Ryugyong Hotel de Pyongyang (Corée du Nord), édifice en béton armé de 330 mètres de haut dont la construction n’a jamais été achevée. C’est un « éléphant blanc », terme qui désigne ces projets pharaoniques jamais terminés faute de crédits ou de rationalité. Cette pièce constitue le premier élément d’une série consacrée aux mythes futuristes dans l’architecture. Ce monument à la forme énigmatique apparaît tel un squelette paléolithique dans un muséum d’histoire naturelle.

Matériaux Vidéo

Dimensions 18 minutes 57 secondes

Acquisition 2013

Expositions L’Abri, galerie Michel Journiac, Paris, du 04 au 13 avr. 2013

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris, du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012

Utopie(s), du 04 mai au 04 juin 2010

WARMDEWAR, Là où je suis n’existe pas, Printemps de septembre, Toulouse, du 25 sept. au 18 oct. 2009

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

The French Connection: New Perspectives on French Contemporary Art across Disciplines, Trinity College, University of Cambridge, Cambridge, du 24 au 26 juil. 2008

Des constructeurs éclectiques, CRAC - Centre régional d’art contemporain OCCITANIE, Sète, du 18 janv. au 13 mars 2008

Matériaux Fermacell

Dimensions 300 × 265 × 265 cm

Acquisition 2013

Expositions

Les Ruines du Futur, Château d’Oiron, Oiron, du 27 juin au 03 oct. 2010

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Les Mondes disparus – Une archéologie du futur, Centre d’Art Bastille, Grenoble, du 03 mai au 29 juin 2008

Décentralisation…, galerie Espace MICA, Rennes, du 16 nov. 2007 au 26 janv. 2008

LAC DATCH, galerie Chez Valentin, Paris, du 26 mai au 30 juin 2007

Dates et villes de naissance : 1973, Nuremberg, Allemagne ; 1974, Saint-Nazaire, France

Vivent et travaillent à Montjean-sur-Loire, France

Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau créent à quatre mains des dessins oniriques qui se déploient dans des univers imaginaires et psychédéliques à mi-chemin entre rêve et réalité. Leurs traits facétieux et exubérants trouvent leur inspiration dans le monde d’aujourd’hui : icônes de la télévision, publicités, images de science-fiction, univers de l’enfance… Les deux artistes s’émancipent rapidement de la feuille de papier et travaillent de plus en plus l’échelle murale ou le film d’animation. Ils créent notamment des clips vidéo pour Air, Justice ou Sébastien Tellier.

Petra Mrzyk, née en 1973 à Nuremberg (Allemagne), et Jean-François Morceau, né en 1974 à Saint-Nazaire (France), travaillent ensemble depuis leur rencontre à l’École des Beaux-arts de Quimper en 1999. Ils vivent et travaillent à Montjean-sur-Loire.

Untitled, 2001

Le dessin Sans titre (2001) comporte un aspect anecdotique par sa mise en page : il n’est pas exactement centré sur la feuille et donne l’impression d’avoir été exécuté spontanément, comme le suggèrent les bordures des éléments savamment interrompus. Ce n’est pourtant pas le cas, cette œuvre relevant d’un processus de production mis en place en 1999 où chacun travaille de son côté pour créer ensuite des « rebondissements » par la mise en commun des dessins et des idées. Le duo Mrzyk et Moriceau ne veut pas que ce procédé permette d’identifier la main à l’œuvre. Dans une chambre à coucher sommairement aménagée d’un lit et de rideaux devant une ouverture, une scène intime prend place sous nos yeux : trois dossiers s’imbriquent dans un plan à trois insolite. L’évocation d’un imaginaire érotique est devenue récurrente dans l’œuvre du duo et reste typique de son esprit, mais s’agit-il vraiment de l’expression d’un fantasme quand celui-ci est détourné à travers une analogie aussi rocambolesque ?

Léonie Maton

Matériaux Encre, papier

Dimensions 26 × 34 × 2,3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Exemple caractéristique du monde à la fois étrange et attachant dont Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau ont fait leur marque de fabrique, Sans titre est un dessin réalisé à quatre mains à l’encre sur papier. Il se compose d’une file de personnages dont l’attention semble se porter vers leur droite : une femme dont le buste et le visage sont dissimulés derrière une immense gerbe de fleurs, une créature cubique à quatre membres surmontée d’une tête dont un félin observe l’intérieur, une famille cynocéphale à côté d’un homme en costume croisé qui consulte sa montre, un personnage de scène en santiags qui prête sa valise pour alimenter le fer à repasser utilisé sur une robe. Cette succession d’images étranges donne à voir un bestiaire contemporain qui emprunte à l’enfant par son imagination et à l’adulte par la réflexion qu’il suscite. Les personnages de Sans titre ne se détachent donc pas tout à fait des contraintes du réel dont ils semblent s’être évadés : une femme sans visage à la posture abattue paraît subir un repassage forcé avant de pouvoir continuer son chemin tandis que les deux hommes s’impatientent. La famille, traditionnelle de prime abord en dépit de sa cynocéphalie, se compose de deux femelles dont l’une étreint un bébé, peut-être avant de le livrer en pâture à la curiosité du chat. Enfin, une seconde femme est anonymisée par le bouquet qu’elle serre contre elle ou qui l’étouffe. Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau emploient à dessein un humour noir et l’absence de couleur pour que le spectateur se concentre sur les non-dits de Sans titre Manon Prévost-Van Dooren

Matériaux Encre, papier

Dimensions 34,5 × 46,5 × 2,5 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Un homme avec des saucisses qui débordent de ses poches et d’autres en guise d’orteils, une femme au crâne ouvert d’où émergent deux petits personnages, une fillette au visage difforme tenant par la main un garçonnet-champignon… Ces curieux personnages regardent d’un air décontenancé ce qu’il se passe sur le buffet où ils s’apprêtaient à se servir. Une scène de débauche se déroule sur la table avec les aliments eux-mêmes : une charlotte aux fraises boit une bouteille de champagne au goulot tandis qu’une saucisse sur pattes envoie un crochet du droit dans un plat de gougères qui chancèle sous le regard d’une tête de cochon arborant piercing et lunettes noires. L’absurdité de la situation ne tient pas tant à l’anthropomorphisation de la nourriture qu’à l’étrange retournement burlesque qui pousse les humains, eux-mêmes subtilement hybrides, à contempler cette scène festive et cocasse. Dans un joyeux capharnaüm, les œuvres du duo mettent en lumière nos fantasmes inavoués et l’absurdité de certaines situations de la vie quotidienne. Elles soulèvent des questions de société avec un regard amusé, mais aussi une forme d’humour noir parfois grinçant et cruel. Marianne Tricoire

Dimensions 34,5 × 46,5 × 2,5 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Untitled, 2005

Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau déploient leurs personnages fantasques dans des univers pop étranges et joyeux toujours teintés d’une anxiété latente. Une fois n’est pas coutume, aucune présence humaine n’est visible ici : le dessin, sobre et économe, met en scène un long bureau de réunion autour duquel sont installés dix fauteuils. La grande scie circulaire qui émerge au centre de la table crée un télescopage entre deux univers professionnels qui se rejoignent généralement assez peu : le monde du bureau, de l’entreprise et de la direction, et celui de l’usine, du travail manuel qui semble ici menacer la tranquillité et le confort des dirigeants dont la présence est sous-entendue par celle des larges sièges. Dans un joyeux capharnaüm, les œuvres du duo mettent en lumière nos fantasmes inavoués et l’absurdité de certaines situations de la vie quotidienne. Elles soulèvent des questions de société avec un regard amusé, mais aussi une forme d’humour noir parfois grinçant et cruel.

Dimensions

Acquisition 2013

Matériaux
Encre, papier
Matériaux Encre, papier
25,5 × 34 × 2,5 cm
1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Date et lieu de naissance : 1978, Graz, Autriche Vit et travaille à Vienne, Autriche

Les installations d’Ute Müller s’appuient sur l’interaction entre l’objet et l’espace pour renouveler les modalités de présentation et de perception de l’œuvre d’art. Par l’intégration des supports traditionnels d’exposition à ses installations, l’artiste abat la frontière entre l’œuvre et son dispositif de monstration. Influencée par Brancusi, la démarche d’Ute Müller initie une réflexion sur la dimension sociale de l’exposition : en interrogeant le rapport de l’œuvre au socle, l’artiste repense la relation entre l’objet, le public et l’espace.

Née en 1978 à Graz (Autriche), Ute Müller a étudié à l’université des arts appliqués de Vienne, puis au Royal College of Art de Londres. Elle vit et travaille à Vienne.

Untitled, 2014

L’installation d’Ute Müller multiplie et associe des structures variées pour donner vie à un amoncellement de socles surmontés de formes abstraites héritées de l’atelier de Brancusi. À travers ces arrangements ascendants, le socle s’affranchit de sa fonction initiale de support et devient à son tour une sculpture, une œuvre à part entière. Modulables à l’infini, les formes minimales échangent leur place et s’assemblent différemment pour susciter de nouvelles réflexions et interprétations. En intégrant des supports d’exposition habituels dans son installation, l’artiste perturbe l’observateur ainsi que ses acquis liés à la présentation, la narration et la perception de l’œuvre d’art. Ute Müller propose ainsi une vision renouvelée de l’esthétique et de l’appréhension de l’installation, envisagée comme un véritable espace social où se rencontrent le public, l’œuvre et son auteur.

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2016

Expositions The Brancusi Effect, Kunsthalle

du 12 juin au 21 sept. 2014

Matériaux Aluminium, papier mâché, bois, plastique, acier, plâtre, béton, treillis métallique, argile, peinture en aérosol
Wien, Vienne,

Rosalind Nashashibi et Lucy Skaer

Rosalind Nashashibi

Date et ville de naissance : 1973, Croydon, Royaume-Uni Vit et travaille : Liverpool, Royaume-Uni

Rosalind Nashashibi est diplômée de la Sheffield Hallam University (Bachelor of Fine Arts en peinture) et de la Glasgow School of Art (Master of Fine Arts). Vidéaste, elle accorde également une grande importance à la musique dans ses films. Elle travaille par ailleurs la photographie, la sculpture et l’édition à travers des collaborations régulières avec l’artiste Lucy Skaer. Layla Rosalind Nashashibi part de l’observation du quotidien pour élaborer des œuvres où le réel rencontre la mythologie ou le fantastique. À travers ses œuvres, l’artiste interroge l’intériorisation des normes édictées par l’État au sein de la société.

Lucy Skaer

Date et ville de naissance : 1975, Cambridge, Royaume-Uni Vit et travaille : Glasgow, Royaume-Uni

Lucy Skaer a été formée à la Glasgow School of Art (BA in Fine Arts with Honors). Elle est membre du collectif d’artistes Henry VIII’s Wives. Lucy Skaer travaille la sculpture, la peinture, le dessin, ainsi que la photographie et la vidéo à travers des collaborations régulières avec Rosalind Nashashibi. Dans ses œuvres, elle met en valeur la tension entre l’abstraction et la matérialité des objets : elles peuvent ainsi reprendre l’existence formelle d’objets répliqués dans des matériaux inhabituels. Ces dernières bouleversent également le rapport du public à l’espace en interagissant avec celui-ci. Les symboles et images que convoque Lucy Skaer comportent des significations politiques et sociales.

Why Are You Angry?, 2017

Depuis 2005, Rosalind Nashashibi et Lucy Skaer réalisent régulièrement des projets vidéo à quatre mains. Why Are You Angry? (« Pourquoi es-tu fâchée ? ») tire son titre d’un tableau exécuté en 1896 par Paul Gauguin. Réalisé à Tahiti au format 16mm, le film interroge la manière dont notre regard sur les femmes polynésiennes s’est construit selon le point de vue phallocentrique mais aussi colonialiste du peintre dont nous connaissons si bien les images. Plusieurs femmes sont ainsi filmées par les deux artistes, tantôt vaquant à leurs occupations quotidiennes, tantôt se prêtant au jeu de tableaux vivants silencieux. Ce film constitue un entremêlement de regards – ces femmes sous le nôtre, et le nôtre sous le leur – qui rend compte de la difficulté, aujourd’hui encore, d’observer et de représenter l’Autre hors de toute mythologisation et de tout fantasme.

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 18 minutes

Acquisition 2014

Expositions Portrait of a lady, Fondation Boghossian – Villa Empain, Régis Decroos, Bruxelles, Bruxelles, du 09 mars au 27 août 2022

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Documenta 14, Athènes, du 08 mars au 16 juil. 2017

Date et lieu de naissance : 1975, Téhéran, Iran

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Shahryar Nashat a développé un intérêt précoce pour la vidéo qui occupe aujourd’hui une place importante dans son travail. Il mêle ce médium à la sculpture, à la photographie ou au mobilier pour créer des œuvres qui jouent sur la relation entre les objets et les corps des visiteurs. Ces derniers sont au cœur de sa création, l’artiste s’attachant à étudier le magnétisme que les objets d’art peuvent exercer sur les corps. Shahryar Nashat utilise des formes génériques, notamment des cubes et des polygones, dont il questionne la place dans l’espace muséal tout en explorant les relations entre elles et avec les visiteurs. Né en 1975 à Téhéran (Iran), Shahryar Nashat a étudié à l’école supérieure des beaux-arts de Genève. Il a reçu le prix Lafayette en 2013. Il vit et travaille à Berlin.

Lean Mean Posing Machine, 2012

Lean Mean Posing Machine est une œuvre de forme géométrique en marbre blanc qui représente un banc dont les lignes épurées ne sont cassées que par l’accoudoir en marbre noir. Utilisé en sculpture depuis des temps anciens, le marbre renvoie à une tradition et à un héritage dans les pratiques artistiques. Dans l’imaginaire collectif, ce matériau évoque des sculptures datant de l’Antiquité jusqu’à la période moderne. La tradition du marbre est rompue par l’aspect extrêmement sobre du banc qui renvoie au minimalisme. Cette forme évoque à la fois le mobilier du quotidien et le mobilier muséal. Lean Mean Posing Machine a pour but de perturber le public, qui se demande s’il peut ou non s’asseoir sur ce banc, s’il s’agit d’une œuvre ou pas. Shahryar Nashat joue encore une fois sur ce magnétisme, sur cette attirance que les objets d’art peuvent exercer sur les corps. Il remet en question la classification de l’art contemporain qui prend parfois des formes inclassables, ainsi que les limites que l’artiste peut ou ne peut pas franchir.

Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux Marbre

Dimensions 61 × 135 × 35 cm

Acquisition 2013

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Shahryar Nashat – Prix Lafayette 2013, Palais de Tokyo, Paris, du 20 oct. au 23 nov. 2014

Nashat’s New Fit for

Old Guard Nr.2, 2013

Dans les œuvres Nashat’s New Fit for the Old Guard (2013), des formes rectangulaires vertes s’emparent des corps artistiques capturés en noir et blanc par le tirage photographique. Sur les photographies, ces sculptures de l’Antiquité sont partiellement masquées par des rectangles verts. Sous l’impulsion de Shahryar Nashat, les différentes formes artistiques entrent en résonance pour composer une nouvelle œuvre où le corps humain occupe le rôle principal. L’artiste interroge les modes de représentation et les codes employés pour montrer les objets d’art dans les musées, un questionnement qui s’exprime à travers une hybridation géométrique passant par les formes surajoutées aux œuvres photographiées. Paradoxalement, les rectangles verts masquent une partie importante de l’œuvre tout en mettant soudainement en valeur d’autres éléments.

Julie Robin

Nashat’s New Fit for the Old Guard Nr.3, 2013

Dans les œuvres Nashat’s New Fit for the Old Guard (2013), des formes rectangulaires vertes s’emparent des corps artistiques capturés en noir et blanc par le tirage photographique. Sur les photographies, ces sculptures de l’Antiquité sont partiellement masquées par des rectangles verts. Sous l’impulsion de Shahryar Nashat, les différentes formes artistiques entrent en résonance pour composer une nouvelle œuvre où le corps humain occupe le rôle principal. L’artiste interroge les modes de représentation et les codes employés pour montrer les objets d’art dans les musées, un questionnement qui s’exprime à travers une hybridation géométrique passant par les formes surajoutées aux œuvres photographiées. Paradoxalement, les rectangles verts masquent une partie importante de l’œuvre tout en mettant soudainement en valeur d’autres éléments.

Matériaux Papier baryté

Dimensions 74 × 56 cm (œuvre) 77 × 59 × 3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

The Cold Horizontals, Kunsthalle Basel, Bâle, du 29 sept. 2017 au 06 janv. 2018 Shahryar Nashat – Prix Lafayette 2013, Palais de Tokyo, Paris, du 20 oct. au 23 nov. 2014

Matériaux Papier baryté

Dimensions 74 × 56 cm (œuvre) 77 × 59 × 3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

The Cold Horizontals, Kunsthalle Basel, Bâle, du 29 sept. 2017 au 06 janv. 2018 Shahryar Nashat – Prix Lafayette 2013, Palais de Tokyo, Paris, du 20 oct. au 23 nov. 2014

Dans les œuvres Nashat’s New Fit for the Old Guard (2013), des formes rectangulaires vertes s’emparent des corps artistiques capturés en noir et blanc par le tirage photographique. Sur les photographies, ces sculptures de l’Antiquité sont partiellement masquées par des rectangles verts. Sous l’impulsion de Shahryar Nashat, les différentes formes artistiques entrent en résonance pour composer une nouvelle œuvre où le corps humain occupe le rôle principal. L’artiste interroge les modes de représentation et les codes employés pour montrer les objets d’art dans les musées, un questionnement qui s’exprime à travers une hybridation géométrique passant par les formes surajoutées aux œuvres photographiées. Paradoxalement, les rectangles verts masquent une partie importante de l’œuvre tout en mettant soudainement en valeur d’autres éléments.

Prosthetic Everyday, 2013

Prosthetic Everyday est une vidéo centrée sur le mouvement du corps humain, en particulier celui des genoux. Pendant dix minutes, on y voit un homme déambuler dans un musée. L’image est cadrée sur ses genoux, dont l’un est recouvert par un pantalon et l’autre nu. Cette marche est entrecoupée de séquences qui montrent les genoux ou le torse découvert de l’homme toujours en mouvement sur un fond vert. Au fur et à mesure de la vidéo, plusieurs choses changent. Tout d’abord, l’homme modifie sa façon de marcher. Très rapide au départ, elle devient plus lente et majestueuse. Il va jusqu’à lever les genoux pour se mouvoir à la manière d’un oiseau. Le rythme de la musique accélère aussi. Les œuvres d’art accrochées sur les cimaises deviennent également de plus en plus visibles grâce à des plans qui montrent les tableaux. Ces derniers restent néanmoins flous et difficiles à identifier. Ce n’est pas tant le tableau en soi qui compte, mais l’idée de l’œuvre. La dernière image présente l’homme en train de poser un genou à terre, dans la même position que les personnages illustrés sur la toile en arrièreplan, ce qui semble le transformer. Dans cette vidéo, l’artiste reprend l’un de ses thèmes de prédilection : l’étude du corps humain dans l’espace muséal. Élise Vassiliadis-Poirey

Matériaux Papier baryté

Dimensions 74 × 56 cm (œuvre) 77 × 59 × 3 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions The Cold Horizontals, Kunsthalle Basel, Bâle, du 29 sept. 2017 au 06 janv. 2018 Shahryar Nashat – Prix Lafayette 2013, Palais de Tokyo, Paris, du 20 oct. au 23 nov. 2014

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 10 minutes 14 secondes

Acquisition 2013

Expositions Prosthetic Everyday, 356 Mission, Los Angeles, du 19 juin au 02 août 2015

Avec sensualité et insolence, le travail de Shahryar Nashat convie à une réflexion sur les liens existant entre technologie, corps et image. Ses installations, dans lesquelles la vidéo occupe une place prépondérante, questionnent le magnétisme de l’art et interrogent l’équivalence entre les objets et les corps. Dans Image is an Orphan, le mur d’écrans LED offre son dos métallique au spectateur, tandis que l’espace de l’œuvre est délimité par une lumière rose. Une voix désincarnée, générique et virtuelle répète une série de questions lancinantes autour de la mort, alors que des images – comme celle d’un lit ou d’une chaise vide – suggèrent la disparition du corps.

Matériaux Vidéo HD (couleur, son), écran LED

Dimensions 230 × 280 cm (option 1 écran LED) 240 × 275 cm (option 2 écrans) 18 minutes 28 secondes (vidéo)

Acquisition 2016

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

The Cold Horizontals, Kunsthalle Basel, Bâle, du 29 sept. 2017 au 06 janv. 2018

Date et lieu de naissance : 1974, Lyon, France Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Le travail d’Audrey Nervi met en scène le monde d’aujourd’hui vu depuis ses marges. Son modus operandi est toujours le même : à partir de clichés produits au cours de ses pérégrinations, elle réalise des toiles aux accents hyperréalistes qui rendent compte de communautés vivant à l’écart de la société. Par le biais du langage pictural, elle les érige en symboles de causes auxquelles elle est attachée. Ceux-ci prennent sens sur fond de rendez-vous nocturnes ou de lendemains de soirée, à travers lesquels l’artiste témoigne, avec une esthétique particulièrement franche, des tensions sociopolitiques en lien avec l’actualité. Née en 1974 à Lyon (France), Audrey Nervi est diplômée de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Lyon (1999) et de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (2000). Elle vit et travaille actuellement à Berlin.

Barbapapa, Mexico, 2002

Parmi les innombrables souvenirs photographiques qu’elle a rapportés de son voyage au Mexique, Audrey Nervi a tenu à restituer sur la toile un moment de partage qu’elle a prélevé lors d’une fête. Dans une scène quasi cinématographique, l’artiste a dépeint un « instant de vie » commun avec une esthétique proche du photoreportage. À la lueur d’un lampadaire de fortune, les silhouettes fantomatiques de plusieurs personnages se détachent dans l’obscurité nocturne. Peintes sur le vif, elles s’affairent autour de deux grandes barbes à papa de couleur rose partiellement enroulées autour de baguettes en bois. L’aspect cotonneux des confiseries situées au centre se confond avec le rendu flou et la texture moelleuse de la toile, ce qui leur donne l’apparence d’une bizarrerie, d’une masse indescriptible car difforme. Par sa mise en scène picturale, cette vision prend sens sur fond de réalité politique et sociale : outre l’évocation de la société de consommation, c’est sans doute l’image d’un monde en perdition qu’Audrey Nervi a voulu représenter.

Elea Dargelos

Dimensions 22 × 27 × 3 cm

2013

Matériaux Peinture à l’huile, toile

Dans une nature morte contemporaine, la peintre Audrey Nervi dresse le portrait d’un objet trivial qu’elle a trouvé dans une rue parisienne. L’absence de figure humaine concentre le regard sur l’aspect et la couleur de cette forme qui trône en majesté au centre de la toile. Probablement jugé inutile ou démodé, ce qui s’apparente à un bien dont on aurait voulu se débarrasser acquiert une nouvelle signification au travers du travail pictural de l’artiste : le détail du ruban adhésif sur lequel figure l’inscription « Je t’aime » en lettres capitales rouges met en évidence l’importance de cet objet auquel un nouveau statut est conféré. Sur fond de réalité politique et sociale, la présence a priori anodine de cette forme prend sens et devient évocatrice : dépassant le clivage entre ce qui mérite d’être représenté et ce qui ne le mérite pas, la toile témoigne du rejet de ceux qui vivent à l’écart de la société mais qui trouvent refuge dans les œuvres d’Audrey Nervi.

Elea Dargelos

Cleaner, Paris, 2005

Dans cette peinture aux accents hyperréalistes, Audrey Nervi rend compte d’une situation incongrue qu’elle a pu observer au comble d’une free party. Au centre de la toile, elle a immortalisé la posture d’un garçon aux cheveux bleus assis sur un aspirateur blanc à quelques pas de camions de CRS. Dans le continuum plus vaste que l’œuvre suggère, de nombreuses silhouettes se dessinent dans la lumière chaude des phares d’une voiture. À rebours de l’agitation de cet amas de corps créé dans la limite extrême de la toile, l’individu semble avoir été saisi à son insu dans une attitude calme. Isolé, il a été désigné par l’artiste – non sans ironie – comme The Cleaner, « Le Nettoyeur », sans doute en raison de son comportement paisible, seul moyen de mettre un terme au chaos. Audrey Nervi l’érige ici en symbole et fait référence à tout un pan marginalisé de la société qui, dans sa peinture, acquiert un statut entièrement différent. Elea Dargelos

Matériaux Peinture à l’huile, toile

Dimensions 52 × 36,4 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Matériaux

Peinture à l’huile, toile

Dimensions 25 × 25 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

The

À l’issue d’un voyage en Pologne, Audrey Nervi a retranscrit sur la toile l’éclat d’un flash photographique dans les yeux d’un chien de garde muselé. La scène, dépeinte à partir d’une photographie, confronte le spectateur à une vision qui le surplombe par sa contre-plongée. L’air menaçant du chien prêt à attaquer pour défendre sa maîtresse instaure une forme d’inquiétude, à l’image des tensions qui règnent dans ce pays confronté à une montée des mouvements autoritaires. En 2005, année de ce voyage en Pologne, le parti conservateur a fait une percée électorale et est arrivé en tête du scrutin avant de l’emporter. En réaction à une politique vidée de son sens, Audrey Nervi a symbolisé l’essor de la défiance de la population vis-à-vis des personnes en marge et des étrangers. Le terme « sécurité » présent dans le titre de l’œuvre renvoie sans doute à la tendance à l’érosion de l’acceptation et de la tolérance à l’égard de l’autre, accentuée par la prise de pouvoir de l’extrême-droite.

Elea Dargelos

Viviane, Italie, 2005 Security, Pologne, 2005

Audrey Nervi s’attache ici à restituer un souvenir de son séjour italien en donnant corps à une jeune fille nommée Viviane qu’elle a rencontrée là-bas. À partir d’une photographie saisie sur le vif pendant son itinérance, l’artiste retranscrit minutieusement la posture de la protagoniste représentée au premier plan, assise sur un sofa en extérieur. Le réalisme de la scène montre la jeune femme dans la lueur d’un flash qui paraît la surprendre et l’aveugler. Ce semblant de lumière artificielle révèle également l’environnement dans lequel elle se trouve : une forêt plongée dans l’obscurité qui pourrait faire référence à une zone frontière. Quasi absorbée par l’hors-champ que l’image suggère, Viviane paraît sur le point de « sortir du cadre », à l’image de son mode de vie en marge de la société.

Elea Dargelos

Matériaux Peinture à l’huile, toile

Dimensions 36,3 × 55 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

All the Same, Stellan Holm Gallery, New York, 2005

Matériaux Peinture à l’huile, toile

Dimensions 30,3 × 40,2 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Dans cette toile, Audrey Nervi fixe le souvenir de sa rencontre avec deux femmes lors d’un voyage en Italie en 2004. Parmi la masse d’images que contenait son journal de bord photographique, elle a choisi d’extraire ce cliché qui met en scène Monya et Heidi en train de flotter sur un matelas gonflable au milieu d’un lac. Capturée de manière spontanée, leur attitude a été retranscrite dans une vue quasi voyeuriste, comme à leur insu. Audrey Nervi ne donne pas à voir un instantané, mais une peinture hyperréaliste : par un travail de reproduction, elle restitue la réalité du moment vécu sur la toile grâce au médium pictural. L’évènement est alors vidé de tout ce qu’il avait de futile et d’insignifiant pour devenir un morceau de narration, le début d’une histoire qui se raconte. Il devient, en définitive, l’expression du regard attentif que l’artiste porte sur le monde contemporain.

Elea Dargelos

Damien, Pologne, 2005

À l’issue de l’une de ses nombreuses pérégrinations, Audrey Nervi a peint un semblant de pierre tombale d’après photographie. Érigé au bord d’une route polonaise à proximité de plusieurs arbres, le tombeau est décoré d’un bouquet de roses rouges et blanches déposé pour entretenir le souvenir d’un certain Damien, comme le suggèrent le titre et l’absence totale de personnage. La vision se concentre sur cet objet trivial qui semble provisoire et construit à la va-vite, ici mis en scène pour l’éloquence de son message. Il en émane une faible lueur blanche, résultat du pinceau affuté d’Audrey Nervi imitant l’éclat d’un flash qui, sur la toile, prend sens et renvoie à une réflexion existentielle. Dans ce memento mori moderne, l’artiste reprend les codes de la peinture classique et les détourne pour évoquer la douleur provoquée par la perte d’un de ses amis, que l’on devine victime d’un accident de voiture.

Elea Dargelos

Matériaux Peinture à l’huile, toile

Dimensions 23 × 39 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

All the Same, Stellan Holm Gallery, New York, 2005

Matériaux Peinture à l’huile, toile

Dimensions 25 × 18 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Monya

De son voyage en République tchèque, Audrey Nervi a rapporté l’image saisie sur le vif de ce que l’on devine être un corps humain recroquevillé et enveloppé dans un sac de couchage rouge et noir qui repose à même le sol. Échoué dans le cadre, le sujet demeure anonyme. Après l’avoir scruté à son insu à travers une caméra, l’artiste a choisi de le représenter en peinture pour immortaliser le moment de cette rencontre fortuite. Red Dead, le titre de l’œuvre, traduit le premier regard que l’artiste a porté sur cet individu. La scène frappe par son étrangeté : du corps du protagoniste ne subsiste qu’un fragment qui suffit à décrire son état de fatigue. En périphérie, les gobelets en plastique sont autant d’indices permettant de comprendre l’histoire que l’artiste veut raconter : la scène semble renvoyer au lendemain d’une free party ou d’un rassemblement festif, évènements auxquels elle a l’habitude de participer.

Elea Dargelos

Enfermé dehors 1 & 2 - Thaïlande, 2006

De son itinérance en Thaïlande, Audrey Nervi a retenu l’image d’un jeune homme qui se promène sur une plage avec des bouées sur les épaules. À son retour, elle a choisi de peindre cette vision en raison de son fort pouvoir d’évocation. Cette scène au caractère de reportage fait directement référence à l’actualité. Situés au centre de la toile, les objets gonflables peuvent renvoyer à des considérations d’ordre écologique et social : la montée des eaux et l’environnement d’un côté, l’errance et les marges de la société de l’autre. Le titre, Enfermé dehors, renvoie à la fois à l’aveuglement des médias et à leur refus de communiquer sur des sujets compromettants ou tabous qu’ils rejettent dans le domaine de l’indicible, des non-dits. Le protagoniste, anonymisé car représenté de dos, est érigé en symbole : il permet à la peintre d’initier un dialogue pictural avec le monde d’aujourd’hui en incarnant ses espoirs de changement et ses désirs d’altermondialisation.

Elea Dargelos

Matériaux

Peinture à l’huile, toile

Dimensions 20 × 28 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions

Enlève ton masque, galerie Frank Elbaz, Paris, du 03 fév. au 03 mars 2007

Matériaux

Peinture à l’huile, toile

Dimensions 10 × 10 × 4 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Enlève ton masque, galerie Frank Elbaz, Paris, du 03 fév. au 03 mars 2007

Date et lieu de naissance : 1976, Düsseldorf, Allemagne

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Après des œuvres figuratives, les recherches d’Anne Neukamp se sont vite orientées vers l’abstraction. Elle s’intéresse actuellement à la société de consommation. Elle s’inspire de logos, schémas ou typographies de l’industrie de la communication pour des réalisations qui s’inscrivent dans le réductionnisme pop. Elle les étudie en tant que signes et s’interroge sur les notions de transmission et de compréhension des systèmes cognitifs, dans des toiles à la surface picturale toujours parfaitement travaillée, sans effets de matière ni jeux sur les couleurs ou la perspective.

Née en 1976 à Düsseldorf, Anne Neukamp est diplômée du Collège des arts de Dresde et a été résidente de l’International Studio and Curatorial Program à New York en 2015. Elle vit actuellement à Berlin.

Palm, 2007

Cette silhouette de palmier semble découpée d’une photographie ancienne et insérée dans un cadre, avec une esthétique emprunte de mélancolie et de fascination pour ces images à l’aspect de détail de carte postale. Comme dans d’autres de ses œuvres montrant des éléments de paysages, Anne Neukamp s’intéresse ici à la géométrie des formes qui, en se superposant ou au contraire en se distinguant, floutent l’apparence originelle du palmier. De même, la déchromatisation ici à l’œuvre confère une dimension atone à la toile et fait apparaître le motif de manière brouillée, dans des couleurs pastel semblant vidées de leur substance. Ces tons ternes sont caractéristiques du début de la carrière de l’artiste, peu avant son passage de la figuration à l’abstraction, et à l’instar de Piet Mondrian, de sa quête de la « forme ultime ».

Matériaux

Détrempe à l’œuf, peinture à l’huile, toile, châssis en bois

Dimensions 38 × 32 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Date et lieu de naissance : 1991, Angers, France

Vit et travaille à Angers, France

Valentin Noujaïm propose un cinéma utopique et fantasmagorique. Son travail s’appuie sur une recherche formelle où la pellicule dialogue avec le numérique en usant d’effets spéciaux et d’images animées pour créer un univers étrange qui confine au surréalisme. Dans ses films, l’artiste convoque son histoire personnelle et les origines méditerranéennes de sa famille. Voyageant du documentaire à la fiction, il aborde des questions politiques, sociales et postcoloniales. Il donne à voir des documentaires basés sur le témoignage, mais aussi des récits historiques ou imaginaires mettant en scène des portraits rêvés, comme dans son projet Vie d’Héliogabale réalisé lors de sa résidence à la Villa Médicis de Rome en 2023. Né en 1991 à Angers (France), Valentin Noujaïm a été diplômé de La Fémis en juillet 2020.

Pacific Club, 2022

Azedine raconte son histoire. Celle de l’ouverture en 1979 du Pacific Club, une boîte de nuit située dans le quartier d’affaires parisien de La Défense et réservée aux populations immigrées des banlieues. En brossant le portrait d’un homme issu de l’immigration maghrébine de deuxième génération, Valentin Noujaïm réalise celui de la jeunesse des années 1980, dont l’histoire a été marquée par le racisme, le sida et la drogue. L’artiste propose un court-métrage politique dans lequel les rapports de force et de domination entre les populations et les classes sociales sont dépeints à travers la question du rêve et de l’évasion. L’esthétique du court-métrage est régie par une atmosphère bleue, nébuleuse et étrange mise au service d’un discours précis et incisif qui crée une esthétique paradoxale. Le court-métrage Pacific Club (2022) est le fruit de la résidence de Valentin Noujaïm à Artagon Marseille. Pacific Club a reçu le Prix George du meilleur film documentaire du Festival international du court-métrage de Winterthur en 2023.

Clara Delettre

Dimensions 16 minutes 37 secondes Acquisition 2023 Expositions

Matériaux Vidéo HD

Date et lieu de naissance : 1987, Oaxaca, Mexique Vit et travaille à Mexico, Mexique

Berenice Olmedo utilise les débris comme matière première de ses sculptures. Largement inspiré par la mise en scène de groupes marginalisés, son travail se déploie autour de deux axes : la transformation de dépouilles de chiens errants en produits du quotidien (vêtements, savon…) et la récupération de prothèses jetées à la décharge. Ce second processus créatif exprime l’intérêt de l’artiste pour la dépendance de l’être humain dès sa naissance. Elle cherche à susciter une réflexion sur les choses qui élèvent ou qui rabaissent pour nous inciter à interroger notre lien avec les éléments du quotidien. Entre dépendance et oppression, la prothèse se positionne à la fois comme un squelette en métal qui soutient et un carcan temporaire pour une vie adulte plus autonome.  Née en 1987 à Oaxaca (Mexique), Berenice Olmedo a été formée à l’Universidad de las Américas Puebla. Elle vit et travaille à Mexico (Mexique).

Penelope, 2020

Cette sculpture se compose d’éléments électroniques et mécaniques qui matérialisent des membres inférieurs. Les genoux semblent fléchis dans une position d’élan ou de soumission. Le réemploi de prothèses orthopédiques fait de Penelope une « petite sœur » d’Olga, sculpture créée en 2018. Le modèle commun d’une armature métallique reprenant la forme d’un corps humain trouve sa source dans la dénonciation de la pollution de l’air et de l’eau. L’artiste a acquis les composants de ces œuvres dans un marché aux puces d’Iztapalapa, l’un des quartiers les plus pauvres de Mexico. Les lourdes pollutions environnementales y entraînent l’apparition de difformités chez les enfants, et donc d’une abondance de prothèses. Une attention soutenue portée à la prothèse récupérée permet de voir qu’elle a appartenu à un enfant qui l’a décorée avec des personnages de dessins animés pendant sa convalescence. Et cette enfant s’appelait Penelope. Berenice Olmedo honore chaque enfant guéri en baptisant l’œuvre du nom de son ancien petit propriétaire, comme un ex-voto. Cette sculpture peut également effectuer des mouvements destinés à la faire se redresser pour marcher. C’est néanmoins une chorégraphie effectuée en vain de façon répétitive, Penelope retombant inévitablement sur ses genoux, comme ici. Manon Prévost-Van Dooren

Dimensions 74 × 30 × 18 cm

Acquisition 2020

Expositions

Antéfutur, CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux, Bordeaux, du 06 avr. au 03 sept. 2023

And suddenly it all blossoms, Port Building, 2nd Riga International Biennial, of Contemporary Art, Riga, du 20 août au 13 sept. 2020

Matériaux Polypropylène, aluminium, velcro, mécatronique, microcontroleurs

Hic et Nunc (Irma, Patricia), 2022

En récupérant des prothèses de membres inférieurs dans une décharge ou au marché aux puces d’Iztapalapa, quartier pauvre de Mexico, et en en créant des répliques grâce à un travail de documentation dans une clinique spécialisée, Berenice Olmedo met en lumière les lourdes pollutions environnementales qui provoquent des difformités nécessitant des amputations chez les enfants. En transcendant la sérialité de ces objets produits en masse à partir desquels elle réalise plusieurs œuvres semblables, l’artiste montre des groupes sociaux marginalisés et invisibilisés, comme le suggère la transparence de ces objets élevés au rang d’œuvres d’art, sous le prisme de l’intime, notamment par l’ajout des prénoms. En donnant pour titre à son œuvre une célèbre maxime latine épicurienne et stoïcienne, elle encourage également les porteurs de prothèses à dépasser le validisme régissant la société actuelle et à vivre pleinement selon leurs désirs.

Chiara Perez

Hic et Nunc (Joaquín, Rafael), 2022

En récupérant des prothèses de membres inférieurs dans une décharge ou au marché aux puces d’Iztapalapa, quartier pauvre de Mexico, et en en créant des répliques grâce à un travail de documentation dans une clinique spécialisée, Berenice Olmedo met en lumière les lourdes pollutions environnementales qui provoquent des difformités nécessitant des amputations chez les enfants. En transcendant la sérialité de ces objets produits en masse à partir desquels elle réalise plusieurs œuvres semblables, l’artiste montre des groupes sociaux marginalisés et invisibilisés, comme le suggère la transparence de ces objets élevés au rang d’œuvres d’art, sous le prisme de l’intime, notamment par l’ajout des prénoms. En donnant pour titre à son œuvre une célèbre maxime latine épicurienne et stoïcienne, elle encourage également les porteurs de prothèses à dépasser le validisme régissant la société actuelle et à vivre pleinement selon leurs désirs.

Matériaux Chaussettes d’essai pour prothèses fémorales, liners (manchons en silicone pour prothèse), système robotique, microcontrôleurs, servomoteurs

Dimensions 135 × 40 × 40 cm

Acquisition 2022

Expositions Hic et Nunc, Kunsthalle Basel, Bâle, du 10 juin au 18 sept. 2022

Matériaux Chaussettes d’essai pour prothèses fémorales, liners (manchons en silicone pour prothèse), système robotique, microcontrôleurs, servomoteurs

Dimensions 135 × 40 × 40 cm

Acquisition 2022

Expositions Hic et Nunc, Kunsthalle Basel, Bâle, du 10 juin au 18 sept. 2022

Hic et Nunc (Silvia, Camila), 2022

En récupérant des prothèses de membres inférieurs dans une décharge ou au marché aux puces d’Iztapalapa, quartier pauvre de Mexico, et en en créant des répliques grâce à un travail de documentation dans une clinique spécialisée, Berenice Olmedo met en lumière les lourdes pollutions environnementales qui provoquent des difformités nécessitant des amputations chez les enfants. En transcendant la sérialité de ces objets produits en masse à partir desquels elle réalise plusieurs œuvres semblables, l’artiste montre des groupes sociaux marginalisés et invisibilisés, comme le suggère la transparence de ces objets élevés au rang d’œuvres d’art, sous le prisme de l’intime, notamment par l’ajout des prénoms. En donnant pour titre à son œuvre une célèbre maxime latine épicurienne et stoïcienne, elle encourage également les porteurs de prothèses à dépasser le validisme régissant la société actuelle et à vivre pleinement selon leurs désirs.

Matériaux Chaussettes d’essai pour prothèses fémorales, liners (manchons en silicone pour prothèse), système robotique, microcontrôleurs, servomoteurs

Dimensions 135 × 40 × 40 cm

Acquisition 2022

Expositions Hic et Nunc, Kunsthalle Basel, Bâle, du 10 juin au 18 sept. 2022

Date et lieu de naissance : 1992, Saïda, Algérie Vit et travaille entre Alger, Algérie et Barcelone, Espagne

Le travail de Lydia Ourahmane est imprégné des événements de sa propre vie et de celle de ses proches, marquées par l’émigration. Ses œuvres explorent plus particulièrement les relations entre Histoire et présent, que ce soit à travers leurs aspects intimes ou politiques. L’artiste laisse ses projets mûrir pendant de longues périodes, la plupart du temps sans prévision, avant d’en collecter le résultat.

Née en 1992 à Saïda (Algérie), Lydia Ourahmane a été diplômée du Goldsmiths College de Londres en 2014. Elle vit et travaille entre Alger et Barcelone.

low relief, 2019

Lydia Ourahmane collecte les matériaux nécessaires à l’élaboration de ses œuvres en Algérie, puis les travaille à Londres. Ce processus lui permet de favoriser une certaine distance qu’elle juge nécessaire pour traiter les sujets choisis. L’œuvre low relief (2019) est constituée d’un cube de cire rouge dont le centre est marqué par l’empreinte d’une pierre provenant du mont Vésuve.

Ce cube s’accompagne d’un thermomètre dont la température indiquée varie selon celle du lieu d’exposition. Comme de nombreuses œuvres de Lydia Ourahmane, low relief possède une histoire dont les traces sont contenues dans les matériaux utilisés. La sculpture évoque l’émergence de corps, un aspect qui a pris tout son sens dans l’exposition éponyme à la galerie Bodega de New York en 2019 : low relief y était exposée parmi des parties de corps humain sculptées semblant émerger du sol.

Julie Robin

Matériaux Thermomètre, cire, laiton

Dimensions 33 × 27 × 18 cm

Acquisition 2019

Expositions low relief, Bodega Gallery, New York, du 27 avr. au 16 juin 2019

Date et lieu de naissance : 1992, Nogent-sur-Marne, France

Vit et travaille à Paris, France

DJ, productrice de musique, écrivaine et artiste, Christelle Oyiri crée tant des performances et des sculptures que des films et de la musique. Fortement ancré dans les problématiques postcoloniales, son travail s’attache à la mise en lumière de récits marginaux, hors du canon dominant, afin de dépasser l’aliénation coloniale. Le souhait de l’artiste de patrimonialiser ces mouvements et ces problématiques liées à la mémoire collective s’est notamment incarné dans la performance Collective Amnesia en 2018. Née en 1992 à Nogent-sur-Marne (France), Christelle Oyiri est une artiste d’origine guadeloupéenne et ivoirienne. Elle est aussi connue sous le pseudonyme de Crystallmess en tant que productrice de musique.

Vindicta 001, 2022

Cette série de gravures au laser sur des miroirs domestiques rétro-éclairés représentant des masques du groupe ethnique Kru (Côte d’Ivoire / Liberia) a été montrée à l’occasion de Gentle Battle, exposition personnelle de Christelle Oyiri menant une réflexion sur la guerre à partir du contexte politique en Côte d’Ivoire. Vindicta fait de l’artiste l’archiviste d’une mémoire individuelle et collective à travers ces masques fantomatiques présentant parfois les ancêtres comme des spectres bienveillants. Cette attitude n’exclut toutefois par le ressentiment, en particulier l’esprit de vengeance suggéré par le titre, dans une critique de la colonisation et des pillages qu’elle a occasionnés. Les masques africains, notamment victimes d’une vision réductrice et caricaturale par des artistes du XX e siècle, à commencer par Pablo Picasso, peuvent en outre faire écho aux polémiques actuelles des restitutions d’œuvres.

Dimensions 96 × 60 × 11 cm

Acquisition 2022

Expositions

Gentle Battle, Tramway, Glasgow, du 30 avr. au 14 août 2022

Matériaux Caisson LED, miroir

Cette série de gravures au laser sur des miroirs domestiques rétro-éclairés représentant des masques du groupe ethnique Kru (Côte d’Ivoire / Liberia) a été montrée à l’occasion de Gentle Battle, exposition personnelle de Christelle Oyiri menant une réflexion sur la guerre à partir du contexte politique en Côte d’Ivoire. Vindicta fait de l’artiste l’archiviste d’une mémoire individuelle et collective à travers ces masques fantomatiques présentant parfois les ancêtres comme des spectres bienveillants. Cette attitude n’exclut toutefois par le ressentiment, en particulier l’esprit de vengeance suggéré par le titre, dans une critique de la colonisation et des pillages qu’elle a occasionnés. Les masques africains, notamment victimes d’une vision réductrice et caricaturale par des artistes du XX e siècle, à commencer par Pablo Picasso, peuvent en outre faire écho aux polémiques actuelles des restitutions d’œuvres.

Chiara Perez

Vindicta 003, 2022

Cette série de gravures au laser sur des miroirs domestiques rétro-éclairés représentant des masques du groupe ethnique Kru (Côte d’Ivoire / Liberia) a été montrée à l’occasion de Gentle Battle, exposition personnelle de Christelle Oyiri menant une réflexion sur la guerre à partir du contexte politique en Côte d’Ivoire. Vindicta fait de l’artiste l’archiviste d’une mémoire individuelle et collective à travers ces masques fantomatiques présentant parfois les ancêtres comme des spectres bienveillants. Cette attitude n’exclut toutefois par le ressentiment, en particulier l’esprit de vengeance suggéré par le titre, dans une critique de la colonisation et des pillages qu’elle a occasionnés. Les masques africains, notamment victimes d’une vision réductrice et caricaturale par des artistes du XX e siècle, à commencer par Pablo Picasso, peuvent en outre faire écho aux polémiques actuelles des restitutions d’œuvres.

Chiara Perez

Matériaux Caisson LED, miroir

Dimensions 99 × 63,5 × 12,5 cm

Acquisition 2022

Expositions Gentle Battle, Tramway, Glasgow, du 30 avr. au 14 août 2022

Matériaux Caisson LED, miroir

Dimensions 96 × 60 × 11 cm

Acquisition 2022

Expositions Gentle Battle, Tramway, Glasgow, du 30 avr. au 14 août 2022

Date et lieu de naissance : 1978, Limassol, Chypre Vit et travaille entre Limassol, Chypre et Paris, France

Christodoulos Panayiotou pratique son art en anthropologue : au sein de son œuvre multiforme, il manie les méthodes de la recherche comme les codes de la chorégraphie. Il examine la façon dont les identités culturelles et nationales se sont construites au contact des mythes collectifs, embrassant ainsi des thématiques historiographiques et sociologiques. C’est souvent en partant de son pays natal, Chypre, que se déploie sa pensée sur notre société contemporaine, sur son rapport au passé et à l’histoire. Né en 1978 à Limassol (Chypre), Christodoulos Panayiotou a été formé aux arts du spectacle (mention Danse) à l’université Lumière-Lyon 2 et à l’université du Surrey à Roehampton-Londres (Royaume-Uni). En 2015, il a été choisi pour représenter Chypre à la 56e Biennale de Venise. Il vit et travaille entre Limassol et Paris.

Untitled, 2015

Untitled (2015) est une installation composée de huit paires de souliers à la pointure de l’artiste qui ont été ciselés dans des teintes et fleurs de cuir toutes différentes. Produit et exposé à l’occasion de l’exposition Two Days after Forever au pavillon chypriote de la 56 e Biennale de Venise, ce vestiaire chaussant est doué de sentimentalité. Juchées sur leurs piédestaux immaculés dont le placement a été savamment chorégraphié par l’artiste, ces chaussures n’ont jamais foulé le sol. Elles ne revêtent aucune autre fonction que celle de composer et renouveler un lien entre l’artiste et les femmes de sa famille. À ces dernières, il a demandé l’un de leurs sacs à main, puis les a confiés à un artisan qui les a façonnés à son pied. Don d’une génération à l’autre, passage de mains en pieds, de femmes à homme, cette œuvre illustre la quête de l’artiste d’une juste manière d’écrire l’histoire, d’en sublimer les héritages et la valeur mémorielle.

Matériaux Chaussures, boîtes à chaussures en carton, similicuir

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2015

Expositions

Christodoulos Panayiotou Act II: The Island, Camden Arts Centre, Camden, du 27 sept. 2019 au 05 janv. 2020

Two Days after Forever, pavillon Chypriote, 56 e Biennale de Venise, Venise, du 09 mai au 22 nov. 2015

Date et lieu de naissance : 1973, Paris, France

Vit et travaille entre Paris et Faux-la-Montagne, France

Les œuvres de Gyan Panchal reposent sur l’utilisation de matériaux bruts la plupart du temps invisibles qui deviennent objets d’art entre ses mains. En donnant à voir ces éléments quotidiens altérés par des actions mécaniques ou par l’application de produits industriels, l’artiste fait de ces artefacts des liens entre l’homme et son territoire, entre l’homme et la nature. Il les qualifie d’ailleurs de « traits d’union ».

Né en 1973 à Paris (France), Gyan Panchal est diplômé d’un DEA d’arts plastiques de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne et a bénéficié de plusieurs expositions personnelles. Il vit et travaille entre Faux-la-Montagne (France) et Paris.

uoel, 2006–2008

Gyan Panchal récupère ses matériaux à la manière des artistes de l’arte povera, avec pour principales sources de collecte les usines, les chantiers et la nature. Les matériaux ainsi amassés subissent ensuite une forme de recyclage où l’artiste soumet l’objet à un processus impliquant partiellement le hasard en vue d’en faire une œuvre. Pour uoel (2006 – 2008), Gyan Panchal a utilisé un bloc de polystyrène expansé non transformé, un matériau plastique qu’il a ensuite enduit de pétrole non raffiné pour obtenir une surface perpétuellement humide. uoel confronte ainsi le public à cette énergie fossile habituellement invisible puisque contenue en sous-sol. Le pétrole révèle des motifs sur la masse de polystyrène, incitant le visiteur à observer cet élément habituellement utilisé comme isolant dans les constructions, et donc masqué.

Julie Robin

Matériaux Polystyrène, pétrole

Dimensions 60 × 120 × 250 cm

Acquisition 2013

Expositions Gyan Panchal : au seuil de soi, MAMC+ Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole, Saint-Priest-en-Jarez, du 20 mars au 22 sept. 2019

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Les Elixirs de Panacée. Quand les artistes contemporains interrogent les secrets de l’alchimie, Palais Bénédictine, Fécamp, du 13 mai au 17 oct. 2010

Ce qui demeure est le futur. Collection moderne et contemporaine du Musée de Picardie, Musée de Picardie, Amiens, du 20 fév. au 03 mai 2009

La Consistance du visible. Prix Ricard 2008, Fondation d’entreprise Pernod Ricard, Paris, du 10 oct. au 22 nov. 2008

Suites baroques – Biennale art grandeur nature, Maison Populaire, Montreuil, du 16 sept. au 19 nov. 2006

Uoel – festival Urbaines, Espace Bellevaux, Lausanne, du 04 au 07 déc. 2007

, 2012

Gyan Panchal récupère ses matériaux à la manière des artistes de l’arte povera, avec pour principales sources de collecte les usines, les chantiers et la nature. Les matériaux ainsi amassés subissent ensuite une forme de recyclage où l’artiste soumet l’objet à un processus impliquant partiellement le hasard en vue d’en faire une œuvre. Pour Baubajai (2012), Gyan Panchal a recouvert un carton mousse, matériau de construction et d’isolation, avec de la poudre de sanguine qui lui donne un aspect orangé. Façonné à l’aide de cassures et de pliages qui lui confèrent autant de motifs linéaires, le carton devient une sculpture monumentale abstraite constituée d’un plan incliné reposant sur un bloc lui-même adossé au mur de la salle d’exposition. En proposant une œuvre qui relie sol et mur, l’artiste s’affranchit de la verticalité et du socle de la sculpture.

Julie Robin

Matériaux Carton mousse, poudre de sanguine

Dimensions 300 × 70 × 120 cm

Acquisition 2013

Expositions Ce lien qui nous sépare, galerie Frank Elbaz, Paris, du 08 sept. au 13 oct. 2012

Anna Bella Papp

Date et lieu de naissance : 1988, Chisineu-Cris, Roumanie Vit et travaille à Amsterdam, Pays-Bas

Anna Bella Papp travaille l’argile, un médium ancien qui évoque l’artisanat. Elle la modèle sous la forme de bas-reliefs dans un format proche du tableau de chevalet, brouillant ainsi la frontière entre peinture et sculpture. Elle a débuté sa carrière avec des œuvres abstraites, souvent géométriques, qui font écho à l’esthétique moderniste en peinture et la réinterprètent par la profondeur du relief. La figuration a fait son entrée dans son œuvre en 2013 à l’occasion de l’exposition Offspring 2013 à l’institut De Ateliers d’Amsterdam.

Née en 1988 à Chisineu-Cris (Roumanie), Anna Bella Papp a fait ses études en Roumanie avant de s’installer à Amsterdam (Pays-Bas), où elle vit et travaille aujourd’hui.

Untitled, 2016

Anna Bella Papp a travaillé l’argile pour créer une œuvre rectangulaire très plate à la manière d’un tableau de chevalet, analogie renforcée par le petit format. Untitled (2016) est un portrait d’homme au cadrage resserré qui se détache du fond par un léger relief. Le style réaliste et épuré de l’œuvre fait référence à l’artiste italien Desiderio da Settignano, dont les portraits idéalisés et d’une grande douceur ont immortalisé les notables de la Renaissance dans le marbre blanc. L’artiste s’inspire aussi du réalisme socialiste, une doctrine artistique appliquée dans les pays d’URSS dont la Roumanie faisait partie. Le personnage est une figure communiste de prolétaire. Dans sa vie quotidienne aux Pays-Bas, Anna Bella Papp rencontre souvent des immigrés roumains qui travaillent en tant qu’ouvriers. Elle les représente de face, dans une attitude noble et fière, pour attirer notre attention sur les conditions de vie des immigrés d’Europe de l’Est. Justine Grethen

Dimensions 35,5 × 33,5 × 5 cm

Acquisition 2018 Expositions

Matériaux Argile

Date et lieu de naissance : 1979, Moscou, Russie

Vit et travaille à Moscou, Russie

Le travail d’Anna Parkina s’inscrit dans la nouvelle scène de l’art russe qui, depuis les années 1990, se détourne des idéologies pour dépeindre les incertitudes et les malaises de la Russie postcommuniste. L’artiste utilise le collage dans une forme de référence au constructivisme russe et aux œuvres de Raoul Hausmann ou Max Ernst tout en y intégrant des images médiatiques contemporaines et des formes abstraites pour évoquer le passé et le présent de son pays natal.

Née en 1979 à Moscou (Russie), Anna Parkina a été formée à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris (France) et à l’Art Center College of Art and Design de Pasadena en Californie (États-Unis). Elle vit et travaille à Moscou.

Frost on Deserted Weapon, 2011

La composition de ce grand collage est structurée par la courbe du bras, répétée quatre fois en miroir, de l’homme tenant une faux, probablement une référence à la faucille qui, conjointement à l’image du marteau à l’époque de l’Union soviétique, symbolisait l’union des travailleurs agricoles et du prolétariat ouvrier. Le signe est ici brouillé, comme si les répétitions du motif, toujours plus ou moins symétriques, créaient des interférences dans la signification finale de la composition : l’apparente familiarité des images est détrompée par la complexité de l’ensemble ainsi que l’ajout d’éléments abstraits, de plages colorées, de signes arbitraires créés par le découpage du papier. Le titre de l’œuvre semble dénoter une forme de nostalgie et l’idée du temps qui passe inéluctablement sur les armes du passé vouées à l’abandon. Anna Parkina cherche toujours à brouiller les pistes et à créer des images qui convoquent une multitude de références – la publicité, les images de propagande et le constructivisme russe font partie de ses inspirations – tout en restant des énigmes visuelles qui rejettent toute forme d’idéologie.

Dimensions 50 × 59,8 cm

Matériaux Papier

Réalisé à partir de plusieurs photographies, ce grand collage brouille les frontières entre l’intérieur et l’extérieur, entre le végétal, l’humain et la technologie. Plusieurs images se mêlent et se superposent : une figure féminine au visage évidé tenant une plante verte, un radiateur, une fenêtre, des branches d’arbre enneigées, des ustensiles de cuisine. Le tout forme un ensemble énigmatique qui, comme le suggère le titre, invoque l’idée d’un secret, d’une confession dont il faudrait élucider le sens par l’addition des signes visuels. Les images d’Anna Parkina fonctionnent comme un puzzle. Tout en convoquant le souvenir du constructivisme russe et de la propagande soviétique, ses collages créent une surface stratifiée et équivoque qui rappelle les constructions irréelles et les perspectives impossibles du dessinateur néerlandais M. C. Escher, très inspiré par l’architecture et les mathématiques, ainsi que les trompe-l’œil de René Magritte.

Dimensions

Acquisition 2013

Expositions Anna Parkina, Wilkinson Gallery, Londres, du 15 fév. au 28 mars 2013

Matériaux Papier, photographies impression laser
97,4 × 67,8 cm

Jean-Marie Perdrix

Date et lieu de naissance : 1966, Bourg-en-Bresse, France

Vit et travaille entre Paris, France et le Burkina Faso

La pratique sculpturale de Jean-Marie Perdrix est indissociable de ses conditions de production. À partir de matériaux divers allant du bronze à la fonte, l’artiste développe une démarche pragmatique qui se nourrit tant des contraintes de la matière que des conditions de travail des acteurs de l’art qui œuvrent avec lui. Pour lui, « l’œuvre rejoint l’action avec toutes les dimensions imposées par la réalité ». Son travail est ainsi dépositaire des conditions sociales, économiques et politiques dans lesquelles il élabore ses formes. Né en 1966 à Bourg-en-Bresse (France), Jean-Marie Perdrix a été formé à l’École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et à l’Institut des hautes études en arts plastiques de Paris. Il vit et travaille entre Paris et le Burkina Faso.

Deux poids, deux mesures, 2015

Deux poids, deux mesures (2015) est une œuvre inspirée par les processus de production préindustriels des bronziers burkinabés. Deux éléments composites faits de plastique fondu incrusté de poils de chèvre sont posés au sol. Ils racontent la collaboration ancienne entre l’artiste et une famille d’artisans bronziers qui, pour s’épargner le coût élevé de la cire perdue, a utilisé l’un des matériaux les plus répandus : les déchets plastiques qui jonchent rues et nature. Jean-Marie Perdrix, qui s’est formé auprès de ces artisans et continue de produire avec eux, va plus loin encore dans la revalorisation de ce matériau en en faisant la matière même de son œuvre. Dans son exploration des rapports entre le minéral et le vivant, il a utilisé des peaux de chèvre pour djembé, les a retournées et modelées en sacs transformés pour l’occasion en moules pour le plastique fondu. En cherchant à « investir des situations sociales, politiques, économiques et culturelles très différentes » à travers son travail, Jean-Marie Perdrix a développé une pratique sculpturale qu’il définit comme pragmatique, conditionnée par les matières et le contexte de production propres à chaque espace et époque.

Fonte de déchets plastiques, poils de chèvre

Dimensions 33 × 44 × 37 cm et 30 × 40 × 40 cm

Acquisition 2015

Expositions POP UP Truck, Lafayette, Paris, du 03 au 04 juin 2016

Matériaux

Date et lieu de naissance : 1970, Asti, Italie

Vit et travaille entre Asti et Milan, Italie

Diego Perrone pratique l’art vidéo, la photographie et la sculpture. Entre 2005 et 2008, il a produit une série de sculptures de grandes dimensions traduisant son goût pour l’expérimentation technique et la découverte de nouveaux matériaux. Ses œuvres proposent souvent une réflexion sur le rapport entre les vides et les pleins, que ce soit à travers le motif du trou ou celui de l’oreille. Son univers artistique est habité par les mouvements de l’avant-garde italienne tels que l’arte povera, le futurisme ou la Trans-avantgarde qu’il cite souvent dans son travail.

Né en 1970 à Asti (Italie), Diego Perrone vit et travaille aujourd’hui entre Asti et Milan.

Due orecchie di corno con le loro ombre, 2008

Due orecchie di corno con le loro ombre est une sculpture constituée de deux oreilles qui surmontent deux grandes formes métalliques représentant leur ombre surdimensionnée. Les oreilles ont été réalisées en corne, ce qui leur procure un aspect nacré et permet des jeux de transparence. Ce motif est récurrent dans l’œuvre de Diego Perrone car il lui permet de poursuivre ses réflexions autour des pleins et des vides présents dans l’architecture très particulière et complexe du pavillon auriculaire. Ce sujet lui permet également d’explorer la matière et ses potentialités. Il présente majoritairement ses oreilles de façon autonome et indépendamment de toute référence à un corps humain. Par ailleurs, ces représentations évoquent implicitement la mutilation et la violence, des thèmes qu’il aime explorer dans sa production vidéo, par exemple dans le film Angela e Alfonso (2002) où un homme tente de découper l’oreille de sa petite amie par amour. Romane Grouille

Matériaux Technique mixte

Dimensions 100 × 100 × 250 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Samedi-Samedi, galerie Art:Concept, Paris, du 13 sept. au 08 nov. 2008

Date et lieu de naissance : 1983

Vit et travaille à Paris, France

Laundrette, 2024

Materials Gyrophares, machines à laver, miroirs, films dichroïques, verre texturé, linoleum

Dimensions Variable dimensions

Acquisition 2024

Exhibitions Étoiles ou Tempêtes, Le Magasin, Centre National d’Art Contemporain de Grenoble, du 28 juin au 20 cct. 2024

Coming Soon, en attendant demain, Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 28 fév. au 12 mai 2024

Date et lieu de naissance : 1978, New York, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Le travail de Slow and Steady Wins the Race, ligne conceptuelle développée par Mary Ping, est une investigation perpétuelle menée sur les éléments qui nous enrobent, sur le pourquoi et le comment de nos habits. Chaque collection contient également un commentaire sur l’anthropologie culturelle de la mode actuelle qui mise sur les caractéristiques fondamentales du design au sein d’une garde-robe. Ce travail a pour ambition de réduire la mode à ses éléments les plus indispensables et empiriques. Slow and Steady Wins the Race est une ligne hors saison qui démontre que la création qui réussit à harmoniser art et commerce suscite une réponse à la fois intellectuelle et émotionnelle, sans âge, multiculturelle, viable et illimitée.

Née en 1978 à New York (États-Unis), Mary Ping a suivi des études d’art au Vassar College de New York avant de s’orienter vers le design. Elle a créé sa collection éponyme en 2001, puis lancé la ligne conceptuelle Slow and Steady Wins the Race en 2002. Mary Ping est lauréate du Cooper Hewitt’s National Design Award for Fashion (2017), de l’Ecco Domani Award et du prix UPS Future of Fashion. Son travail fait partie des collections permanentes du Museum at FIT, du R.I.S.D. Museum et de la Deste Foundation. Il a également été présenté dans le cadre de l’exposition New York Fashion Show Now du Victoria & Albert Museum. Mary Ping vit et travaille à New York.

Metamorphosis, 2016

Le projet de Slow and Steady Wins the Race intitulé Metamorphosis consiste à penser le sac à main comme un objet quotidien devenu un symbole avant tout social et un phénomène culturel fascinant inscrit dans l’anthropologie contemporaine de la mode. Dans un premier temps, le sac possédait une fonction utilitaire : il était transportable et fiable. Aujourd’hui, le design de sac a rapidement évolué à la suite d’une valse de tendances et de commercialisation, souffrant de la transition de la pratique artisanale vers la production industrialisée. En collaboration avec Made in Town et les meilleurs artisans de Monteneri, Slow and Steady Wins the Race a produit et présenté chaque jour pendant l’exposition Faisons de l’inconnu un allié la séquence de fabrication d’un sac à main en cuir en direct sur une table de travail conçue en collaboration avec Bureau V. Dix sacs à mains ont ainsi été produits. Cette chorégraphie de la fabrication met en valeur l’importance de la connaissance, du métier et de la technique tout en critiquant la dilution de la créativité forcée par l’industrie commerciale. La métamorphose poussée des sacs désormais hybridés entre eux devient alors étrange, sculpturale et allégorique.

Œuvre produite par Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette pour l’exposition Faisons de l’inconnu un allié, 13-20 octobre 2016

Matériaux Cuir, fil de couture Dimensions Dimensions variables Acquisition 2016

Expositions

Items: Is Fashion Modern?, MOMA - The Museum of Modern Art , New York, du 01 oct. 2017 au 28 janv. 2018

Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

Date et lieu de naissance : 1960, Redhill, Royaume-Uni Vit et travaille entre Londres, Royaume-Uni et Berlin, Allemagne

Steven Pippin se plaît à créer ses propres chambres noires à partir d’objets inhabituels, qu’il s’agisse d’une baignoire, d’une machine à laver ou d’une penderie. Comme il accorde une importance égale à l’élaboration de ces dispositifs et au résultat photographique, il est tout autant sculpteur que photographe. Ses structures expérimentales de prise de vue reposent sur des modèles physiques et astronomiques qui le fascinent. La célèbre série Point Blank cristallise les nombreux questionnements de l’artiste sur la profusion contemporaine d’images : en élaborant des images photographiques témoignant de la destruction de l’appareil, il met en exergue le risque d’implosion iconographique que frôle la société. Né en 1960 à Redhill (Royaume-Uni), Steven Pippin a suivi une formation en ingénierie mécanique avant d’étudier les beaux-arts au Loughborough College, puis la sculpture à Brighton Polytechnic et à la Chelsea School of Art. Il vit et travaille entre Londres et Berlin.

Deepfield, 2010

C’est à un hara-kiri artistique auquel procède Steven Pippin avec les œuvres 3 D Breach of 2 Dimensional space (In Camera), Deepfield et Reverse logic (In Camera). À travers la série photographique Point Blank, il montre le chant du cygne de ses dispositifs de prise de vue : l’image est réalisée au moment même de la destruction de l’appareil, en un tir de pistolet. Deepfield (2010) correspond à sa première tentative de tirer une balle directement dans le centre de la lentille. Dans la lignée de ses travaux engagés dans les années 1990, Steven Pippin crée des œuvres dont le résultat n’est pas le fruit d’une construction esthétique a priori, mais l’image d’un dispositif de production d’images. Les technologies élémentaires de prise de vue qu’il crée lui-même confèrent à ses photographies la patine des premiers clichés de l’histoire, mais sa démarche n’a rien de mélancolique : elle désigne plutôt la prolifération des images et de leurs moyens de production, ainsi que l’implosion iconographique qui nous guette.

Matériaux Photographie couleur sur aluminium

Dimensions 91 × 73 × 5 cm

Acquisition 2015

Expositions Exposition Café Mātēr, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 20 juin 2022 au 31 déc. 2023

Steven Pippin : aberration optique, Centre Pompidou, Paris, du 14 juin au 11 sept. 2017

(In Camera), 2010

Cette œuvre représente la deuxième étape de l’expérience faite par l’artiste. La balle, tirée depuis l’arrière de l’appareil, traverse le champ de vision avant d’être photographiée. C’est à un hara-kiri artistique auquel procède Steven Pippin avec les œuvres 3 D Breach of 2 Dimensional space (In Camera), Deepfield et Reverse logic (In Camera). À travers la série photographique Point Blank, il montre le chant du cygne de ses dispositifs de prise de vue : l’image est réalisée au moment même de la destruction de l’appareil, en un tir de pistolet. Deepfield (2010) correspond à sa première tentative de tirer une balle directement dans le centre de la lentille. Dans la lignée de ses travaux engagés dans les années 1990, Steven Pippin crée des œuvres dont le résultat n’est pas le fruit d’une construction esthétique a priori, mais l’image d’un dispositif de production d’images. Les technologies élémentaires de prise de vue qu’il crée lui-même confèrent à ses photographies la patine des premiers clichés de l’histoire, mais sa démarche n’a rien de mélancolique : elle désigne plutôt la prolifération des images et de leurs moyens de production, ainsi que l’implosion iconographique qui nous guette.

Reverse logic (In Camera), 2014

Cette œuvre est l’étape ultime de l’expérience engagée par l’artiste. L’arme est ici placée à l’intérieur de l’appareil photo. À l’aide d’un dispositif constitué de deux miroirs, l’image est réalisée au moment où la balle traverse la lentille de l’objectif. On peut voir le reflet de l’appareil dans la partie gauche de l’œuvre. C’est à un hara-kiri artistique auquel procède Steven Pippin avec les œuvres 3 D Breach of 2 Dimensional space (In Camera), Deepfield et Reverse logic (In Camera). À travers la série photographique Point Blank, il montre le chant du cygne de ses dispositifs de prise de vue : l’image est réalisée au moment même de la destruction de l’appareil, en un tir de pistolet. Deepfield (2010) correspond à sa première tentative de tirer une balle directement dans le centre de la lentille. Dans la lignée de ses travaux engagés dans les années 1990, Steven Pippin crée des œuvres dont le résultat n’est pas le fruit d’une construction esthétique a priori, mais l’image d’un dispositif de production d’images. Les technologies élémentaires de prise de vue qu’il crée lui-même confèrent à ses photographies la patine des premiers clichés de l’histoire, mais sa démarche n’a rien de mélancolique : elle désigne plutôt la prolifération des images et de leurs moyens de production, ainsi que l’implosion iconographique qui nous guette.

Matériaux

Photographie couleur sur aluminium

Dimensions 66 × 76 × 5 cm

Acquisition 2015

Expositions

Exposition Café Mātēr, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise

Galeries Lafayette, Paris, du 20 juin 2022 au 31 déc. 2023

Steven Pippin : aberration optique, Centre Pompidou, Paris, du 14 juin au 11 sept. 2017

Matériaux

Photographie couleur sur aluminium

Dimensions 76 × 66 × 5 cm

Acquisition 2015

Expositions

Exposition Café Mātēr, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise

Galeries Lafayette, Paris, du 20 juin 2022 au 31 déc. 2023

Steven Pippin : aberration optique, Centre Pompidou, Paris, du 14 juin au 11 sept. 2017

Date et lieu de naissance : 1981, Berne, Suisse Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Artiste autodidacte, Reto Pulfer s’exprime à travers la peinture, le dessin, l’écriture, la musique, les objets trouvés et des matériaux du quotidien tels que les textiles, les aliments ou les aromates. Il les manipule à l’aide de techniques simples qui s’apparentent au bricolage tout en respectant des processus. Il crée ainsi des environnements à la fois intuitifs et complexes, des œuvres d’art totales à vivre et à percevoir en synesthésie.

Die Treffen des Platzes, 2012–2013

Artiste autodidacte, Reto Pulfer utilise la peinture, l’écriture, le dessin, la musique et divers objets de récupération pour construire des installations intuitives et enveloppantes, qui explorent les notions de langage, de botanique, de paysage et de nomadisme. L’installation Die Treffen des Platzes (« Les rencontres de la place ») a été conçue en même temps que l’écriture du roman de science-fiction Die Exzentriker (« Les excentriques »). Délimité par une tente, le périmètre de l’installation évoque une place publique souterraine, comme il en existe dans certains centres commerciaux du continent nord-américain, espaces labyrinthiques et rhizomiques autonomes. À la manière d’une grotte, l’œuvre produit une variation thermique et hygrométrique. Elle nous invite à un « voyage transversal », comme le dit l’artiste, propice à la rencontre et à l’échange.

Matériaux Coton, encre, draps

Dimensions 285 × 900 × 850 cm Acquisition 2015 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

100 Jahre Gegenwart. Der Auftakt, HKW - Haus der Kulturen der Welt, Berlin, du 29 sept. au 04 oct. 2015

Dehydrierte Landschaft, Centre d’Art Contemporain Genève, Genève, du 28 mai au 20 août 2015

Die Treffen des Platzes, sic! Raum für Kunst, Elephanthouse, Lucerne, du 18 janv. au 22 fév. 2014

Verde

Dates et villes de naissance : 1986, Belfort, France ; 1981, Jesi, Italie Vivent et travaillent à Bruxelles, Belgique

Le duo artistique formé par Géraldine Py et Roberto Verde explore les phénomènes empiriques qui régissent notre quotidien à travers une pratique multiforme incluant films, installations, sculptures et performances. Ils utilisent de véritables expérimentations scientifiques pour mettre en scène les mécanismes du monde vivant et du monde inerte des objets dans des situations et installations confinant à l’absurde. Teintés d’humour et de dérision, les récits qu’ils proposent attirent l’attention sur des curiosités et matérialisent une nouvelle perception du quotidien.

Géraldine Py, née en 1986 à Belfort (France), et Roberto Verde, né en 1981 à Jesi (Italie), se sont rencontrés à l’École des Beaux-arts de Marseille et travaillent en duo depuis 2008. Ils ont exposé leurs œuvres à travers toute l’Europe. Leurs vidéos et performances ont été programmées au Centre Pompidou, au Palais de Tokyo et au FRAC Nord-Pas-de-Calais. Ils vivent et travaillent à Bruxelles (Belgium).

Le train de nuit, 2017

Le train de nuit suit le cheminement de colis voyageant sur les rails d’un convoyeur dans l’entrepôt de Bussy-Saint-Georges des Galeries Lafayette. À l’invitation de la Fondation, le duo artistique formé par Géraldine Py et Roberto Verde a souhaité s’intéresser à la circulation des marchandises au sein de cet espace et en imaginer la vie nocturne. Il nous emmène en excursion dans un décor de train fantôme à l’aide de caméras et de lampes placées à l’intérieur des colis. Ces vues alternent avec des plans d’ensemble qui capturent à distance la trajectoire des marchandises. Les différents points de vue qu’adoptent les artistes singularisent chaque colis en révélant le potentiel dramatique et poétique de leur procession nocturne. L’observation presque scientifique des mécanismes qui les régissent les extrait de la banalité et les présente comme des curiosités capables de créer la surprise.

Matériaux Vidéo, format 4:3
Dimensions 14 minutes 54 secondes Acquisition 2017 Expositions

Date et lieu de naissance : 1983, Paris, France Vit et travaille à Paris, France

À la fois complexes et épurées, les premières installations de Chloé Quenum mettent en scène des objets et des images du quotidien de façon différente à chaque fois. Ces variations lui permettent d’explorer les modalités de représentation et leurs mutations à la façon d’un work in progress infini. Par cette performance de l’installation, l’artiste interroge le déplacement et l’impermanence des choses. Inspirée par ses séjours en Afrique de l’Ouest et en Océanie, sa démarche évolue aujourd’hui vers une approche anthropologique et historique des modes de transmission et de communication par l’écriture. Née en 1983 à Paris (France), Chloé Quenum a été diplômée avec les félicitations du jury de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en 2011. Elle est représentée par la galerie Joseph Tang (Paris). Elle vit et travaille à Paris.

Figures, Speech and commotion #1, 2014

Ce tableau-objet présentant une veste à l’intérieur d’un cadre s’étend en trois dimensions par la présence de mains et d’un haut-parleur dont Chloé Quenum décline l’agencement selon les contextes d’exposition. La disposition et l’assemblage des objets évoluent afin d’explorer les possibilités spatiales de l’installation. Ici, la présentation sélectionnée revêt un aspect anthropomorphique : les mains et le haut-parleur désignent le toucher et l’ouïe, tandis que le vêtement symbolise le buste. Ironiquement, le minimalisme froid du cadre artificiel se meut en une chaleur humaine, charnelle, pendant que l’œuvre se développe implicitement dans l’espace pour mieux se l’approprier. À travers la mise en scène humanisée des objets, Chloé Quenum élabore les étapes d’un discours sur le mouvement inhérent à l’installation et aux effets qu’elle produit, comme le suggère l’intitulé de l’œuvre : Figures, Speech and commotion #1. Quentin Rose

Matériaux Bois, verre, plastique, tissu

Dimensions 170 × 195 × 15 cm

Acquisition 2018

Expositions

Figures, speech and commotion, Les Bains-Douches, Alençon, du 22 nov. 2014 au 11 janv. 2015

Date et lieu de naissance : 1973, New York, États-Unis Vit et travaille à Chicago, États-Unis

Michael Rakowitz s’intéresse aux tensions entre les États-Unis et l’Irak, et dans une plus large mesure à celles qui s’exercent entre l’Occident et le Moyen-Orient. Depuis les années 2000, sa pratique artistique est traversée de problématiques liées aux notions d’héritage, de mémoire et de transmission. Il réinterprète de manière protéiforme des biens patrimoniaux rendus parfois inaccessibles par les circonstances géopolitiques pour témoigner de récits moins légitimés par l’Histoire. Son œuvre aborde les rapports de pouvoir, leurs enjeux et leurs conséquences à différentes échelles, qu’elles soient internationales, nationales ou locales.

Né en 1973 à New York (États-Unis) de parents irakiens, Michael Rakowitz vit et travaille aujourd’hui à Chicago (États-Unis).

The invisible enemy should not exist, 2016 Commencée en 2006 en écho au pillage du musée national de Bagdad en 2003, la série The invisible enemy should not exist réinterprète des objets archéologiques qui étaient conservés dans les collections de cette institution. Michael Rakowitz reproduit ces « artefacts-fantômes » à l’échelle en s’appuyant sur la base de données créée par l’université de Chicago et sur la liste mondiale des œuvres volées établie par Interpol. Les œuvres ne sont toutefois pas identiques aux originaux : ce sont des simulacres que l’artiste enveloppe dans des emballages alimentaires et des journaux du monde arabe pour témoigner des enjeux économiques qui sous-tendent les relations politiques internationales. Il s’agit pour lui « de rendre visible des objets qui sont culturellement invisibilisés », notamment par la perception péjorative de la culture irakienne au sein de la société américaine, en incarnant les manques que ces destructions créent et que cette série contribue à combler.

Léonie Maton

Matériaux Papiers mâchés à partir de journaux et emballages du Moyen-Orient, colle, cartels de musée

Dimensions 140 × 60 cm

Acquisition 2017

Expositions Michael Rakowitz, FRAC Lorraine, Metz, du 22 fév. au 12 juin 2022 Bagdad, mon amour, Institut des Cultures d’Islam, Paris, du 29 mars au 05 août 2018

Michael Rakowitz

Stela fragment; relief carving shows two men wearing skirt and head band and four animals (lions) (IM23477) (Recovered, Missing, Stolen series), 2016

Commencée en 2006 en écho au pillage du musée national de Bagdad en 2003, la série The invisible enemy should not exist réinterprète des objets archéologiques qui étaient conservés dans les collections de cette institution. Michael Rakowitz reproduit ces « artefacts-fantômes » à l’échelle en s’appuyant sur la base de données créée par l’université de Chicago et sur la liste mondiale des œuvres volées établie par Interpol. Les œuvres ne sont toutefois pas identiques aux originaux : ce sont des simulacres que l’artiste enveloppe dans des emballages alimentaires et des journaux du monde arabe pour témoigner des enjeux économiques qui sous-tendent les relations politiques internationales. Il s’agit pour lui « de rendre visible des objets qui sont culturellement invisibilisés », notamment par la perception péjorative de la culture irakienne au sein de la société américaine, en incarnant les manques que ces destructions créent et que cette série contribue à combler. Cette installation, composée de la stèle en papier et du cartel de musée, reproduit à échelle 1 une stèle venant d’Uruk datant de 3000 avant notre ère. Elle reprend les motifs de la stèle d’origine, à savoir un relief représentant deux hommes en train de chasser quatre lions. Léonie Maton

Matériaux

Carton d’emballages et journaux du Moyen-Orient, colle

Dimensions 104 × 70 × 52 cm

Acquisition 2017

Expositions Michael Rakowitz, FRAC Lorraine, Metz, du 22 fév. au 12 juin 2022

Bagdad, mon amour, Institut des Cultures d’Islam, Paris, du 29 mars au 05 août 2018

Ravini

Date et lieu de naissance : 1976, Bucarest, Roumanie

Vit et travaille à Paris, France

À la fois psychanalyste, journaliste (pour Aftonbladet, Artpress, Technikart, etc.), directrice de revue (Paletten), écrivaine et commissaire d’exposition, Sinziana Ravini a conçu plusieurs « expositions-romans », dont The Hidden Mother et The Chessroom (Atelier Rouart, 2012 et 2013), ainsi que l’« exposition-film » The Black Moon (Palais de Tokyo, 2013) qui brouillaient les frontières entre arts plastiques, littérature et cinéma. Chacune d’elles était construite autour d’un récit autobiographique, voire autofictionnel créant des espaces intimes où les intersubjectivités s’entremêlent. Elles offraient l’occasion de créations artistiques, à l’image du film Black Moon qui constituait à la fois le point de départ, la mise en abyme et le déploiement du récit suggéré dans l’exposition.

Née en 1976 à Bucarest (Roumanie), Sinziana Ravini est diplômée d’un master en histoire de l’art de l’université de Göteborg (Suède), d’un PhD de littérature comparée de l’université de Heidelberg, et plus récemment d’un master en psychanalyse. Sinziana Ravini vit et travaille à Paris.

Black Moon, 2013

Black Moon met en scène les retrouvailles d’un homme et d’une femme épris l’un de l’autre au sein de l’exposition du même nom. À travers une discussion sur les œuvres exposées, les deux protagonistes entament un dialogue empreint de questionnements philosophiques autour de l’amour et de leur potentiel avenir commun. Au fil de cette discussion, deux principes philosophiques se dessinent, avec d’un côté un « matérialisme aléatoire » recherchant des rencontres furtives, et de l’autre, un « idéalisme romantique ». Tirées du livre Black Moon de Sinziana Ravini, les scènes ont été tournées dans les salles de « l’exposition-film » présentée au Palais de Tokyo en 2013 avant d’y être projetées. Dans la continuité de ses « expositions-romans », Sinziana Ravini se fait à la fois commissaire, réalisatrice et écrivaine en brouillant les frontières entre ces différentes disciplines. Le film constitue à la fois le point de départ du récit suggéré par la juxtaposition des œuvres, sa mise en abyme et son prolongement. Il fait de l’espace d’exposition un possible lieu de projection où s’entremêlent les intersubjectivités.

Suzana Danilovic

Dimensions 29 minutes 59 secondes

Acquisition 2013 Expositions Nouvelles vagues, Palais de Tokyo, Paris, du 21 juin au 09 sept. 2013

Matériaux Vidéo

Date et lieu de naissance : 1986 Vit et travaille à New York, États-Unis

powered T.V 1&2, 2023

Materials Métal, carton, peinture acrylique, ruban adhésif, moniteurs, cablage, rideaux à frange

Dimensions Variable dimensions

Acquisition 2024

Exhibitions Reflect as one, Crèvecœur, Paris, du 28 juin au 20 oct. 2024 Coming Soon, en attendant demain, Lafayette Anticipations – Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 28 fév. au 12 mai 2024

Coal

Date et lieu de naissance : 1981, La Hague, Pays-Bas Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Dans sa démarche artistique, Magali Reus s’intéresse à la fois à la beauté des choses et à la place qu’elles occupent dans un monde tant industriel que domestique. Ses observations portent sur des objets divers qui, en raison de leur banalité dans nos quotidiens, n’attirent plus notre attention. Elle isole certains constituants de ces ready-mades et les reconfigure pour donner naissance à une nouvelle entité. Ces assiettes, verres ou rouleaux de papier toilette forment le point de départ d’une chaîne immédiate d’associations. Les formes, les couleurs, les sons et les mouvements éventuels s’invitent naturellement dans le processus de création. Celui-ci aboutit à une sculpture composée de plusieurs strates elles-mêmes formées par l’assemblage de matériaux divers, qu’ils soient récupérés ou fabriqués.

Née en 1981 à La Hague (Pays-Bas), Magali Reus a suivi des études artistiques au Goldsmiths College de Londres et à l’Académie nationale des beaux-arts d’Amsterdam. Elle vit et travaille à Londres.

In place of (Mint), 2015

Plusieurs matériaux viennent se greffer sur une imposante base blanche. Aux côtés d’un peigne et de boîtes en carton, d’autres artefacts moins identifiables ont été placés de façon ordonnancée pour former un ensemble clair et épuré. In place of (Mint) est l’une des variations de la série In place of exposée dans plusieurs galeries en 2015. Magali Reus a récupéré des bordures de trottoir qui lui servent de structures principales sur lesquelles elle greffe les autres constituants. Installée sur le sol, cette combinaison qui rappelle la maquette d’un bâtiment peut être contemplée sous plusieurs angles de vue. La porosité de la frontière entre architecture et sculpture au cœur de cette œuvre invite à repenser l’espace et les objets. Par exemple, un objet comme le peigne sort de l’intimité de la salle de bains et se trouve mis en valeur à l’extérieur. L’ensemble paraît à la fois rangé et désordonné. Il pousse les spectateurs à se demander comment cette construction a été faite et ce qu’on pourrait encore lui ajouter.

Audrey Pellerin

Matériaux

Fibre de verre, résine polyester, pigments, peinture aérosol, acier, acier inoxydable, caoutchouc, polyuréthane phosphaté et recouvert de poudre d’acier

Dimensions 127 × 170 × 29,5 cm

Acquisition 2016 Expositions Art Basel in Miami Beach 2015, Art Basel Miami Beach, Miami, du 03 au 06 déc. 2015

Particle of Inch, The Hepworth Wakefield, Wakefield, du 18 juil. au 11 oct. 2015 Spring for a ground, Sculpturecenter, New York, du 03 mai au 05 juil. 2015

Date et lieu de naissance : 1975, La Rochelle, France

Vit et travaille à Grenoble, France

Lili Reynaud-Dewar est artiste, écrivaine, éditrice et enseignante connue pour ses projets collaboratifs aux multiples facettes. Elle travaille seule ou en groupe, à partir de matériaux autobiographiques ou empruntés à des figures transgressives de la production culturelle du vingtième siècle, tels Joséphine Baker, Guillaume Dustan, Bjarne Melgaard, Cosey Fanni Tutti ou Pier Paolo Pasolini. Son travail ne se rassemble pas en un thème ou une ligne directrice, mais s’acharne à faire entrer les questions sociales et politiques dans le champ esthétique, et à rendre visibles les contradictions d’une telle entreprise. Elle s’intéresse, à travers un large éventail de références, à l’histoire des émancipations raciales et sexuelles, à la circulation et l’interprétation des œuvres, aux motifs biographiques dans la production culturelle, à la figure mouvante de l’artiste dans un monde globalisé.

Née en 1975 à La Rochelle, Lili Reynaud Dewar a étudié la danse classique et le droit public avant d’entrer aux Beaux-Arts de Nantes puis à la Glasgow School of Art. Elle vit et travaille à Grenoble.

Teeth, gums, machines, future, society, 2016

Pour la vidéo Teeth, Gums, Machine, Future, Society, Lili Reynaud Dewar s’est rendue à Memphis où Martin Luther King fut assassiné en 1968 durant la grève des éboueurs menée par des ouvriers noirs. Deux références chevillent l’installation qui en résulte : le Cyborg Manifesto de Donna Haraway, dont le cyborg serait l’expression d’une osmose entre classe, race et genre, et sa gure actuelle que serait l’individu portant des grills, prothèses dentaires de métal précieux propres à la culture hip-hop. Dans cette œuvre, réalisée en collaboration avec quatre artistes issus du stand-up, de la noise music et de l’art contemporain, Lili Reynaud Dewar est partie de son identité blanche et européenne : elle y révèle les processus d’appropriation culturelle, la construction de l’empowerment afro-américain et la vulnérabilité des corps et de leur représentation dans l’espace public.

Matériaux Vidéo HD,a luminium, déchets, impression offset sur papier affiche Dimensions 127 × 170 × 29,5 cm Acquisition 2016

L’installation Teeth, gums, machines, future, society comprises a series of works, voir p. 255 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Dents, gencives, machines, futur, société, Galerie Kamel Mennour, Paris, du 18 juil. au 11 oct. 2015

TEETH, GUMS, MACHINES, FUTURE, SOCIETY, Kunstverein in Hamburg, Hamburg, du 24 sept. au 20 nov. 2016

Teeth, gums, machines, future, society, 2016

Pour la vidéo Teeth, Gums, Machine, Future, Society, Lili Reynaud Dewar s’est rendue à Memphis où Martin Luther King fut assassiné en 1968 durant la grève des éboueurs menée par des ouvriers noirs. Deux références chevillent l’installation qui en résulte : le Cyborg Manifesto de Donna Haraway, dont le cyborg serait l’expression d’une osmose entre classe, race et genre, et sa gure actuelle que serait l’individu portant des grills, prothèses dentaires de métal précieux propres à la culture hip-hop. Dans cette œuvre, réalisée en collaboration avec quatre artistes issus du stand-up, de la noise music et de l’art contemporain, Lili Reynaud Dewar est partie de son identité blanche et européenne : elle y révèle les processus d’appropriation culturelle, la construction de l’empowerment afro-américain et la vulnérabilité des corps et de leur représentation dans l’espace public.

Matériaux Aluminium, déchet

Dimensions 145 × 72 × 16 cm

Acquisition 2016

L’œuvre fait partie de l’installation Teeth, gums, machines, future, society, voir p. 254

Expositions

You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019

au 16 fév. 2020

Dents, gencives, machines, futur, société, Galerie Kamel Mennour, Paris, du 18 juil. au 11 oct. 2015

TEETH, GUMS, MACHINES, FUTURE, SOCIETY, Kunstverein in Hamburg, Hamburg, du 24 sept. au 20 nov. 2016

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 35 minutes 59 secondes

Acquisition 2016

L’œuvre fait partie de l’installation Teeth, gums, machines, future, society, voir p. 254

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019

au 16 fév. 2020

Dents, gencives, machines, futur, société, Galerie Kamel Mennour, Paris, du 18 juil. au 11 oct. 2015

TEETH, GUMS, MACHINES, FUTURE, SOCIETY, Kunstverein in Hamburg, Hamburg, du 24 sept. au 20 nov. 2016

Date et lieu de naissance : 1982, Aurillac, France

Vit et travaille à Paris, France

La peinture de Samuel Richardot allie systématisme et rigueur dans l’application de pochoirs géométriques, hasard et contingence dans l’utilisation d’une peinture diluée séchée à plat, et rapidité du geste dans la peinture à la bombe. Diverses opérations réalisées sur une même toile se succèdent dans une temporalité qui leur est propre. L’œuvre picturale de Samuel Richardot laisse ainsi apparaître son processus de fabrication qui, selon lui, se conçoit comme une chorégraphie, une composition établie à partir de formes existantes et de variations dans leur agencement.

Né en 1982 à Aurillac (France), Samuel Richardot est diplômé de l’École nationale supérieure des Beauxarts de Paris (2006).

23/10-11/01 13, 2013

Hasard et méthode sont au principe des tableaux de Samuel Richardot. L’artiste produit des œuvres picturales sur le temps long en observant les mouvements de cette matière fluide qu’est la peinture diluée, séchée à plat ou bombée. Au lavis bleu de 23/10-11/01 13 (2013), dont les aléas du séchage engendrent des formes abstraites, répondent la ligne nette et le plein des formes. Samuel Richardot dessine les cadres dans lesquels la matière picturale évoluera autant de temps qu’il le faudra. Chacune des strates – bleue, blanche, rose – sèche en temps voulu, conditionnant ainsi le moment d’apparition de la suivante. Cette grammaire formelle associée aux règles inhérentes de la matière propose une réflexion sur le processus artistique, le genre pictural et la nature de la peinture.

Dimensions 161,5 × 129,5 × 2,5 cm

Acquisition 2015 Expositions

Matériaux Peinture acrylique, toile

Dans Lizard Point, la peinture est contrainte dans un répertoire de formes. Samuel Richardot a élaboré un vocabulaire pictural où une syntaxe de pochoirs encadre une peinture qu’il liquéfie, étale et dont il observe plusieurs semaines durant la contingence du séchage. L’artiste a en effet mis en place un processus de travail séquencé : à la production lente conditionnée par les évolutions de la matière, précède ou succède le geste bref et net de la peinture à la bombe, matériau presque immédiat, pour des couleurs en aplat. Lizard Point peut ainsi se lire comme la décomposition du vocabulaire d’une peinture palimpseste.

Matériaux Peinture acrylique, toile

Dimensions 162 × 130 × 2,5 cm

Acquisition 2015

Expositions Ligne aveugle, ISBA - Institut Supérieur des Beaux Arts de Besançon, Besançon, du 30 sept. au 12 nov. 2015

Date et lieu de naissance : 1969, Montpellier, France

Vit et travaille à Paris, France

Pour Évariste Richer, « certaines œuvres sont comme autant de voiles opaques et de surfaces de projection pour l’imaginaire ». En effet, l’artiste confère une place importante à la notion d’énigme dans son œuvre. Ses productions sont à de nombreux égards des transfigurations esthétiques de phénomènes physiques, de problèmes mathématiques ou phénoménologiques. Sa pratique plurielle ne s’appuie pas sur un médium particulier, mais sur des méthodes de travail indexées sur la rigueur épistémologique. Plutôt que des réponses à ces interrogations scientifiques, ses œuvres sont des défis lancés à la capacité de théorisation et d’abstraction du spectateur, et plus encore à sa capacité d’imagination. Né en 1969 à Montpellier (France), Évariste Richer a été formé à l’École nationale des Beaux-arts de Grenoble et à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il vit et travaille à Paris.

Avalanche II, 2012

Avalanche II est une œuvre constituée d’environ 60 000 dés qui semblent posés au sol dans un ordre aléatoire, mais suivent en fait un agencement très précis pour reconstituer une image d’avalanche : les six faces des dés correspondent aux six nuances de gris de la photo d’avalanche choisie par l’artiste (la face « 1 » étant presque blanche, et la face « 6 » presque noire). Ils sont placés les uns à côté des autres sans être collés (ni entre eux ni sur le sol), ce qui confère un sentiment de fragilité à l’ensemble puisqu’il risque la dissolution sous le moindre coup de pied maladroit. En fixant la force de l’avalanche qui emporte tout, l’artiste suspend le temps. Le déferlement de poudreuse est rendu par une multitude de dés, comme autant de flocons qui composeraient la masse de neige dévalant la montagne. Sensible à la notion de hasard, à son déclenchement et à ses conséquences, l’artiste propose ici une œuvre aux lectures multiples. Le jeu trouve des racines dans toutes les cultures à toutes les époques. En utilisant le dé – accessoire du jeu par excellence –comme matériau de base, Évariste Richer unit parfaitement l’objet au sujet. Une avalanche est un phénomène contingent et son déclenchement est soumis à de multiples facteurs qui semblent aussi hasardeux qu’un lancer de dés.

Matériaux 60 000 dés de jeu standard

Dimensions 508 × 346,5 × 1,6 cm

Acquisition 2015

Expositions Faites vos jeux, Les Franciscaines, Deauville, du 24 juin au 17 sept. 2023

Par hasard vol. II, La Friche la Belle de Mai, Marseille, du 17 oct. 2019 au 24 fév. 2020

Avalanche, Meessen De Clercq, Bruxelles, du 06 sept. au 26 oct. 2013

Art Basel 2013, Art Basel, Bâle, du 13 au 16 juin 2013

Substrat, Centre international d’art et du paysage - île de Vassivière, Beaumont-du-Lac, du 14 oct. 2012 au 06 janv. 2013

Un Nouveau Festival II, Centre Pompidou, Paris, du 16 fév. au 07 mars 2011

Pop Up 9, 44 GL, Paris, du 22 nov. au 13 déc. 2016

Date et lieu de naissance : 1972, Rüsselsheim, Allemagne Vit et travaille à Francfort, Allemagne

Michael Riedel crée à la fois des tableaux, des livres d’artistes, des magazines, des sites web, des vidéos et des installations. Il se réapproprie des textes disponibles sur Internet qu’il convertit en formes et couleurs selon une esthétique typographique reconnaissable. Chacune de ses œuvres est donc la reproduction d’un contenu existant. Il puise sa matière dans différentes sources : transcriptions de prises de son restituant des conversations, codes HTML, Lorem Ipsum, modes d’emploi, etc. Depuis 2010, ses principales productions sont les séries Poster Paintings et PowerPoint Paintings.

Untitled (17), 2010

Untitled (17) rassemble tous les éléments typiques de l’esthétique de Michael Riedel : les ronds noirs sur fond blanc, le texte à peine visible disposé aussi bien à l’horizontale qu’à la verticale et dont un seul mot, en l’occurrence Slideshow, est agrandi. Cette œuvre appartient à la série des Poster Paintings, générée à partir des codes HTML des sites web qui commentent son travail. Il sélectionne aléatoirement une portion du code et le formate en y agrandissant l’un des mots de vocabulaire. Ces mots sont choisis en référence aux gestes de production de ses œuvres (imprimer, cliquer, défiler). S’ajoutent des ronds noirs peints qui évoquent la roue tournante d’Apple en cas de surcharge du système. Cette série pousse la reproductibilité à son paroxysme en créant un système autosuffisant dans lequel les œuvres, en suscitant des commentaires en ligne, produisent la matière nécessaire à la création de nouveaux tableaux.

Dimensions 232 × 176 × 9 cm

Acquisition 2013

Expositions Michael Riedel, galerie Michel Rein, Paris, du 16 oct. au 20 nov. 2010

Matériaux Affiches, toile, châssis en bois, colle

Date et lieu de naissance : 1975, Saint-Claude, Guadeloupe Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Vidéaste, auteur, sculpteur et chorégraphe, Jimmy Robert possède de nombreux talents qu’il exerce dans la création d’œuvres souvent conçues comme des ensembles composites (vidéo, sculpture, danse…) où chaque élément fait écho aux autres. Ses sources d’inspiration sont variées, du nouveau roman aux mouvements féministes et queer. Autant de références qu’il convoque pour alimenter ses réflexions sur la communication, l’absence, les frontières ou encore l’aliénation. Porteur de sa propre histoire, le langage n’est ni neutre ni universel. C’est cette spécificité qui intéresse particulièrement l’artiste.

Né en 1975 à Saint-Claude (Guadeloupe), Jimmy Robert a reçu la bourse Andrei & Nicholas Tooth Travelling Scholarship en 1999, la bourse Follow Fluxus – After Fluxus en 2009 et le prix AIMIA/AGO Photography en 2016. Il vit et travaille à Berlin.

Non-scene, 2008

Non-scene est avant tout le résultat d’une performance. Pendant qu’une performeuse dessine des lignes abstraites au fusain, un performeur assis sur une estrade récite des titres de chansons juxtaposés les uns à la suite des autres, ce qui crée un nouveau texte tantôt humoristique, tantôt poétique. Mouvement et son se rejoignent. Le poste de télévision diffuse la captation de cette performance. L’estrade est ici une scène de théâtre miniature qui fait écho aux questions de représentation et de rôle sous-entendues par le titre de l’œuvre. Le terme non-scene, traduit par « hors milieu », désigne un homme homosexuel qui choisit de rejeter les codes de la communauté queer pour correspondre le plus possible aux références hétéronormées. Jimmy Robert interroge son public sur le fait de jouer un rôle de façon plus générale. Est-ce une simple posture ? Un acte politique, ou au contraire apolitique ? La dimension politique du langage et de ses expressions occupe une place centrale dans l’œuvre de Jimmy Robert : « Qui parle ? Et qui parle pour qui ? Oublier ces questions en regardant mon œuvre serait omettre une grande partie du travail. »

Audrey Pellerin

Matériaux Technique mixte

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2013

Expositions

Jimmy Robert Vis-à-vis, MCA - Museum of Contemporary Art Chicago, Chicago, du 25 août au 25 nov. 2012

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010 Un-scene, Wiels, Bruxelles, du 29 nov. 2008 au 22 fév. 2009

Date et lieu de naissance : 1970, Modica, Italie

Vit et travaille à Milan, Italie

Pietro Roccasalva se définit lui-même comme peintre, bien qu’il fasse usage d’autres supports tels que l’installation, la sculpture, la performance, la vidéo et la photographie. Cette conjugaison de techniques différentes donne naissance à des tableaux vivants (ou situazione d’opera). Dans l’ensemble de son œuvre, la peinture est une étape liminaire au sein du processus de production. L’artiste recourt souvent à la mise en abyme en intégrant une œuvre précédemment exécutée, et convoque sans cesse une iconologie empruntée à l’art ou au cinéma.

The Skeleton Key (His Latest Flame), 2009

Cette installation a été présentée dans sa version intégrale, composée de six tableaux et d’une platine, à la Biennale de Venise en 2009. Le liftier, parodie du héros du film Groom Service, apparaît depuis 2003 dans de nombreuses performances et peintures de l’artiste. Épris de Molly Bloom, personnage de fiction de l’Ulysse de James Joyce, le groom a convaincu son créateur de produire le premier album de la célèbre cantatrice. De cet amour impossible naît un disque vinyle rouge au son coupé qui tourne chaque jour au rythme du soleil.

Matériaux Voix synthétique enregistrée sur disque vinyle

Dimensions 195 × 123 cm (huile sur toile encadrée)

Acquisition 2013

Expositions

The unborn museum, Le Magasin, Centre National d’Art Contemporain de Grenoble, Grenoble, du 09 juin au 01 sept. 2013

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011 Fare Mondi 53 Esposizione Internazionale D’arte, Biennale de Venise, Venise, du 07 juin au 22 nov. 2009

Date et lieu de naissance : 1979, Albi, France

Vit et travaille à Paris, France

Dans son exploration incessante des possibilités d’accrochage innovantes, Clément Rodzielski extrait des images de leur flux ininterrompu pour interroger leurs modes de production, leur circulation, leur duplication et leurs correspondances. Avec des gestes minimaux, son travail explore la matérialité abstraite des supports grâce au collage, à la découpe et au masquage par l’usage régulier de la peinture aérosol. L’enjeu est de révéler l’inconscient optique lié à la réception contemporaine par la mise au jour des mécanismes d’apparition et de disparition des images.

Né en 1979 à Albi (France), Clément Rodzielski est diplômé de l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Il a participé à l’exposition du 11e Prix de la Fondation d’entreprise Ricard en 2009 et ses œuvres font partie, entre autres, des collections du Centre Pompidou. Il vit et travaille actuellement à Paris.

Untitled, 2005

Des cartes postales, objets désuets s’il en est, sont affichées sur une plaque de bois. La manière dont elles sont présentées rappelle le classique punaisage sur tableau de liège dans un esprit très années 1980. Comme ces images recyclées ne présentent pas d’intérêt particulier pour le spectateur, ce dernier peut se concentrer sur l’usage qu’en fait

Clément Rodzielski. Criblées de trous de perceuse, elles ont subi un traitement barbare d’effacement de leurs sujets, évocation du passage du temps qui floute les images dans nos mémoires.

Contreplaqué, cartes postales

Dimensions 210 × 85 × 10 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris, du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Matériaux

En rompant avec le dispositif traditionnel du tableau, Clément Rodzielski génère une spatialité alternative et un autre régime de perception des images par leur reprise indicielle. La géométrie du monochrome noir est ici perturbée en son centre par une découpe laissant apparaître des volutes semblables à certains motifs de tatouages plébiscités par la culture citadine contemporaine. Le mur devient alors une peau, une surface sensible qui contraste avec le minimalisme apparent. Issue de la série des Grands a, cette œuvre joue sur le déséquilibre et la mise en abyme du cadre, ainsi que sur les effets de décalage ou de perte intrinsèques à la circulation des images. En soulignant la multiplicité des points de vue avec des gestes réduits mais efficaces, l’artiste invite à une relecture des réseaux de diffusion et de leur impact sur la constitution d’un goût iconographique commun.

Veronika Doszla

, 2008

Véritable enjeu de lecture du monde, la question du cadre est un élément prégnant dans les œuvres de Clément Rodzielski. Ici, l’artiste a incisé un panneau de bois fixé au mur afin de créer un écrin pour ce dessin mural évoquant la sensualité des nombreux dos féminins tatoués de ce motif. L’épiderme du bois s’accorde aux courbes évanescentes de l’esquisse, accentuant plus encore les sensations centrifuges et le vertige devant cet enchâssement insolite. La masse rectangulaire ajourée semble s’ouvrir vers une autre dimension, mais en affirmant aussi sa planéité, elle entretient le paradoxe qui consiste à masquer pour révéler. À partir de gestes mimines, Sans titre représente les phénomènes de dispersion et de dissolution inhérents à la circulation des images contemporaines, tout en ménageant un nouveau système analogique au creux des interstices ductiles qui a abouti à la série des Grands a Veronika Doszla

Matériaux Gouache, panneau de bois

Dimensions 108 × 108 × 2 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Matériaux Gouache, panneau de bois

Dimensions 55 × 127 × 1 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Untitled

Telle une percée dans l’espace d’exposition, un intense monochrome noir incliné contre le mur absorbe la lumière et se dresse comme une surface écran devant une autre œuvre sur papier qui dépasse discrètement en hauteur. Désormais inaccessible, cette composition éclipsée propose un autre régime d’apparition des images sur le mode de l’indice. Par l’emploi régulier de la peinture aérosol sur des prélèvements du continuum iconographique, Clément Rodzielski affirme un geste d’effacement « mécanique » associé à des panneaux de bois qu’il conçoit comme « sources et véhicules des traces murales ». Chaque élément de Sans titre a été repensé selon un accrochage spécifique dans la série des Grands a afin de révéler la fluidité des dispositifs du regard et d’élargir les potentialités picturales vers une nouvelle perception de ce qui fait tableau. Veronika Doszla

Matériaux Peinture aérosol, papier

Dimensions 140 × 98 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Untitled, 2008

Contemporain de la série Miroirs Noirs (2008), Sans titre explore les artefacts visuels en transformant des découpes géométriques réalisées dans des magazines en des aplats noirs énigmatiques que l’artiste a obtenus par superposition en peignant les pages suivantes à l’aérosol. Le résultat, qui joue sur les interférences mécaniques de la production des images, est ensuite numérisé, imprimé en grand format puis apposé partiellement sur un diptyque de panneaux de bois médium adossé au mur et décalé en hauteur sur la rampe d’un escalier. Ici, la représentation stéréotypée d’intérieurs idylliques véhiculée par les médias est perturbée par un recouvrement partiel, ce qui les renvoie à leur étendue lisse et à leur superficialité. En investissant le flux iconographique divers (Internet, presse, film), Clément Rodzielski altère sensiblement sa matérialité pour interroger notre contact représentationnel au monde et y insère la série des Grands a, tel un chant du cygne à l’art désormais perceptible à l’état de signes. Veronika Doszla

Matériaux Papier PH neutre, panneaux de bois médium

Dimensions 180 × 111 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 4, La Galerie des Galeries, Paris, du 09 oct. au 06 déc. 2008

Témoin vert est une édition de 150 exemplaires issue de la série éponyme déclinée en six couleurs acidulées. Cette œuvre originale se compose d’une impression numérique secrètement logée dans un cylindre en aluminium coloré, un écho à l’objet témoin utilisé lors des courses de relais, à l’esprit d’entraide dans la sphère artistique et à la circulation des images passées aux filtres médiatiques successifs. Clément Rodzielski scrute les effets de disparition visuelle et sémantique sous l’action de la peinture aérosol, geste de recouvrement monochrome souvent convoqué dans sa pratique du prélèvement iconographique. Seule une fine ligne sinueuse laisse entrevoir l’image d’origine, témoignant du processus plastique et introspectif par la mise au jour de ses qualités physiques et de sa stratigraphie temporelle.

Veronika Doszla

Témoin orange, 2013

Témoin orange est une édition de 150 exemplaires issue de la série éponyme déclinée en six couleurs acidulées. Cette œuvre originale se compose d’une impression numérique secrètement logée dans un cylindre en aluminium coloré, un écho à l’objet témoin utilisé lors des courses de relais, à l’esprit d’entraide dans la sphère artistique et à la circulation des images passées aux filtres médiatiques successifs. Clément Rodzielski scrute les effets de disparition visuelle et sémantique sous l’action de la peinture aérosol, geste de recouvrement monochrome souvent convoqué dans sa pratique du prélèvement iconographique. Seule une fine ligne sinueuse laisse entrevoir l’image d’origine, témoignant du processus plastique et introspectif par la mise au jour de ses qualités physiques et de sa stratigraphie temporelle.

Dimensions 28 × 55 cm

Acquisition 2013

Expositions

Matériaux

Dimensions 28 × 55 cm

Acquisition 2013

Expositions

Matériaux Papier, aluminium

Date et lieu de naissance : 1986, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Les vidéos et installations de Rachel Rose traitent de notre définition de la mortalité. L’artiste aborde des sujets aussi divers que les zoos, un laboratoire de perception robotique, la maison de verre de Philip Johnson ou la guerre d’indépendance américaine. Elle intègre ces lieux dans une série de points de vue sur la mort qui abordent autant la notion de vulnérabilité que celle de catastrophe et l’impact de l’histoire sur notre durée de vie.

Née en 1986, Rachel Rose est diplômée d’un Bachelor of Arts de l’université de Yale (2009, spécialités Humanités et Art), d’un Master of Arts du Courtauld Institute of Art de Londres (2010, spécialité Histoire de l’art) et d’un Master of Fine Arts de l’université de Columbia de New York (2013, spécialité Arts visuels). Elle vit et travaille à New York (États-Unis).

A Minute Ago, 2014

La vidéo A Minute Ago de Rachel Rose figure une expérience sensorielle entre synchronie, déjà-vu et disparition. Celle-ci se fait jour dans les différentes séquences de l’œuvre : une averse de grêle s’abattant soudainement sur une plage où, deux minutes auparavant, chacun prenait un bain de soleil ou de mer, puis la visite de la célèbre Glass House par son architecte et propriétaire Philip Johnson, disparu avant la réalisation de l’œuvre et réintégré en figure floue dans l’image. La vidéo progresse au son des Pink Floyd jouant à Pompéi en 1971 devant un public absent, puis au rythme des percussions de Steve Reich ( Music for Pieces of Wood ), qui scandent la pulvérisation de l’image et annoncent l’apparition vibrante du Paysage avec les funérailles de Phocion de Nicolas Poussin. Jouant des notions de présence et de présent, A Minute Ago tente de coudre une suture du réel au réel et du temps au temps.

Vidéo HD

Dimensions 8 minutes 43 secondes

Acquisition 2014

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Matériaux

The Camargue Horse, 2020

Rachel Rose, dans l’une de ses rares œuvres statiques et bidimensionnelles, fait dialoguer réel et irréel, documentaire et onirique, paysage classique à la Nicolas Poussin et fiction. Dans un paysage imaginé construit à partir d’une photographie se côtoient ainsi un cheval blanc en liberté dans un marais et la forme inquiétante d’un œuf noir. Si le cheval de Camargue constitue un symbole culturel et touristique, et que le cheval blanc renvoie à des mythes (comme le char du soleil de l’Antiquité gréco-romaine) ou à des artistes phares (tels George Stubbs ou Paul Gauguin), l’œuf intéresse Rachel Rose depuis 2016 et son installation Autoscopic Egg : depuis sa grossesse, elle l’associe à l’idée de vie et de protection, et en fait le vecteur d’une puissance symbolique universelle. Cette association questionne les environnements que nous croyons connaître dans la mesure où « nous-mêmes, en tant qu’êtres vivants, formons le paysage », pour reprendre les propres termes de l’artiste.

Matériaux Acrylique, aluminium

Dimensions 121,92 × 91,44 × 2,5 cm

Acquisition 2020

Expositions Rachel Rose, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 13 mars au 13 sept. 2020

Date et lieu de naissance : 1979, Saint-Nazaire, France

Vit et travaille à Paris, France

Le travail et les recherches plastiques de Sylvain Rousseau se construisent autour de l’aplanissement des volumes et des formes. L’artiste transforme l’objet tridimensionnel en image bidimensionnelle à travers un processus de déplacement et de détournement qui situe ses œuvres à mi-chemin entre sculpture et tableau. En utilisant les matériaux d’origine des objets qu’il aplatit, il joue sur notre perception des œuvres et défie les codes de la représentation. Ses « tableaux-objets » lui permettent ainsi de livrer des commentaires sur le statut de l’image.

Né en 1979 à Saint-Nazaire (France), Sylvain Rousseau a été formé à l’École nationale supérieure d’arts de Paris-Cergy. Il a fait partie du collectif d’artistes Glassbox de 2003 à 2007. Il vit et travaille à Paris.

House of the Rising Sun, 2007

Entre sculpture et tableau, House of the Rising Sun représente deux cabanes de jardin ouvrier isolées sur une surface blanche. Extraites de leur contexte, elles dirigent notre attention vers les structures, les formes et les matériaux qui les composent. Ce morceau de paysage à la fois plat et en relief perturbe notre perception de l’espace. Réalisé à partir des matériaux d’origine, il associe le verre, le bois, le tissu et le béton, entre autres, pour donner à voir une réalité aplatie des cabanes représentées. À travers un travail sur la profondeur et les matières, Sylvain Rousseau procède à un aplatissement des structures initiales qui transforme l’objet tridimensionnel en image bidimensionnelle. « Tableau-objet » jouant avec les décalages et la perception des images, House of the Rising Sun engage une réflexion sur notre manière d’appréhender les œuvres et le monde qu’elles représentent.

Suzana Danilovic

Verre, bois, tissu, béton, résine, plastique

Dimensions 300 × 400 cm

Acquisition 2013 Expositions Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Matériaux

Date et lieu de naissance : 1988, Philadelphie, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Cameron Rowland ayant collaboré avec des bureaux d’architecture à New York et à Copenhague, son travail est grandement influencé par l’architecture. Ses installations explorent souvent les relations entre l’espace d’exposition et l’espace public. L’artiste prête également attention à l’histoire des lieux où ses installations prennent place, ainsi qu’à leurs propriétés physiques et esthétiques particulières. Né en 1988 à Philadelphie (États-Unis), Cameron Rowland est diplômé d’un Bachelor of Arts de la Wesleyan University de Middletown (Connecticut, États-Unis). Il vit et travaille à New York.

Intermediate Preventive, 2015

Intermediate Preventive est utilisé pour des câbles et des fils installés en extérieur, précise Cameron Rowland. Il a été pensé pour un éclairage de sécurité ou une caméra de surveillance. La gaine métallique empêche que les câbles soient coupés. Intermediate Preventive est également constitué d’un système d’éclairage ultra résistant et communément utilisé par l’administration du logement de la ville de New York. Cette lumière intégrée à l’œuvre ne pourra jamais entrer en collection : elle demeurera à perpétuité la possession de l’artiste. Inversant les rapports habituels entre œuvre et spectateur, Intermediate Preventive est un dispositif qui, peut-être vous regarde tandis qu’il déjoue ceux auxquels les artistes se soumettent en cédant à autrui la propriété de leur travail. L’œuvre désigne et nargue les rapports de domination économique dans le monde de l’art, et leur résiste.

Matériaux Conduits, câbles sangles

Dimensions 4,45 × 342,90 × 4,45 cm

Acquisition 2015 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1994, Bordeaux, France

Vit et travaille à Marseille, France

Dans des œuvres mêlant vidéo, photographie, performance ou installation, Sara Sadik déploie l’esthétique du beurcore, terme qu’elle a inventé pour désigner la culture de la jeune diaspora maghrébine en France. Elle reprend ainsi des références populaires comme le rap, le jeu vidéo ou la street food, ainsi qu’une langue familière et parlée avec l’accent marseillais. Ces référents générationnels, habituellement dénigrés, sont convoqués avec humour et ironie dans des œuvres qui questionnent la masculinité et se jouent des clichés sociétaux, en particulier sur la banlieue, et portent un discours politique dans l’intention d’une légitimation sociale.

Née en 1994 à Bordeaux (France), Sara Sadik est diplômée de l’École des Beaux-arts de Bordeaux. Elle vit aujourd’hui à Marseille.

Ultimate Vatos: Force & Honneur (Vol.1), 2022

Le héros de cette vidéo passe un examen pour être recruté dans une force militaire spéciale. L’œuvre se réfère tant à l’esthétique du documentaire qu’à celle du jeu vidéo, en particulier par les mouvements de caméra unissant protagoniste et spectateur dans un mouvement empathique. Réalisation en trois volets, Force & Honneur est caractéristique des récits initiatiques de Sara Sadik dans lesquels elle montre des jeunes hommes issus de l’immigration et du beurcore. Ce néologisme inventé par l’artiste résume les influences de son quotidien et de la culture populaire telles que la science-fiction, la mode ou le rap. On retrouve ici l’un de ses sujets de prédilection, le conditionnement de la masculinité liée à la force physique et psychologique, vision que Sara Sadik souhaite déconstruire. Par cette œuvre dont le titre peut faire référence au film Gladiator comme au rap français, elle critique également la propagande parfois associée au monde militaire.

Matériaux Vidéo HD

Dimensions 23 minutes 33 secondes

Acquisition 2022

Expositions

Ultimate Vatos, Crèvecœur, Paris, du 21 mai au 23 juil. 2022

Art Basel 2022, Art Basel, Bâle, du 16 au 19 juin 2022

Date et lieu de naissance : 1983, Oslo, Norvège

Vit et travaille à Oslo, Norvège

Depuis les années 2010, Eirik Sæther déploie une pratique pluridisciplinaire mêlant sculpture, installation et vidéo. Il puise son inspiration dans la culture populaire et reprend l’héritage du ready-made en lui conférant une dimension plus grave et macabre. Ses œuvres interrogent ainsi la façon dont nous façonnons nos identités ainsi que la frontière toujours floue entre vérité, mensonge et illusion.

Né en 1983 à Oslo (Norvège), Eirik Sæther a été diplômé de l’École nationale des arts d’Oslo en 2010. Il s’inscrit dans une logique de création collective et participe à de nombreux groupes d’artistes, notamment au collectif norvégien Institutt for Degenerert Kunst (2008-2015). Il vit et travaille actuellement à Oslo.

Stueren, 2016

La multiplicité des matériaux qui composent cette sculpture rend bien compte de son caractère polymorphe : les moulages en polyuréthane des pieds de l’artiste, d’un hyperréalisme confondant, rencontrent un collier de chien, de la fourrure synthétique, de la laine ou des gousses d’ail moulées dans la résine. Eirik Sæther déploie ici une esthétique du kitsch et du mauvais goût à la fois punk et glamour dont l’exubérance est contrebalancée par la présence des pieds attachés par un collier d’animal évoquant les chaînes qui entravaient les pieds des esclaves. La figure du mannequin de vitrine, ici évoquée par le portant en acier soutenant ce qui s’apparente à une jupe, est très présente dans l’œuvre d’Eirik Sæther. Son apparente banalité est souvent teintée d’une dimension macabre ou dérangeante, comme c’est le cas ici.

Acier soudé, laine, vis, soie, ail moulé dans de la résine époxy, tissu en polyester, laque sur coton, jet d’encre sur tissu de polyester, collier de chien, mousse polyuréthane

Dimensions 120 × 50 cm

Acquisition 2016 Expositions Limbo, galerie Édouard Montassut, Paris, du 14 janv. au 11 fév. 2016

Matériaux

Date et lieu de naissance : 1976, Athènes, Grèce Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Yorgos Sapountzis est réputé pour son approche interdisciplinaire de l’art. Il crée des œuvres dans lesquelles la vidéo, le son, la sculpture, l’installation et la performance s’unissent pour former des espaces complexes qui soulèvent des questions sur la façon dont nous entrons en contact et interagissons avec notre environnement. Son vocabulaire artistique est toujours le même : textiles colorés, tubes d’aluminium, papier journal et moulages de sculptures en plâtre sont combinés pour produire des architectures temporaires qui restructurent les espaces d’exposition et en modifient la perception.

Né en 1976 à Athènes (Grèce), Yorgos Sapountzis est diplômé de l’école des beaux-arts d’Athènes (19982002) et de l’université des arts de Berlin (2002-2006). Il vit et travaille à Berlin.

Redial Monument Dog and Makigiaz, 2013

Les monuments et la statuaire publique fascinent Yorgos Sapountzis, dont les installations sculpturales oscillent entre l’immuable et l’évolutif, le statique et l’animé, l’ordre et le chaos. La fresque composite Redial Monument Dog and Makigiaz se tient en équilibre précaire, comme un échafaudage déployant ses membres en une chorégraphie désarticulée. Les pieds de la structure, dont chacun marque un pas de danse, intègrent des conserves de légumes. Cet usage d’éléments périssables mêlés au plâtre et à la résine connecte deux axes opposés : le corps, temporel, et le mémorial, supposément éternel. Au sol gisent également, éparpillés, des moulages grossiers –réalisés à partir de scotch – de la tête, des mains et des pieds de la statue du patriote autrichien Anton Schneider à Bregenz, symbolisant une certaine propension du monument à l’effondrement.

Matériaux Aluminium, plastique, plâtre, tissu, produits mixtes

Dimensions 400 × 1 000 × 500 cm

Acquisition 2017

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1974, Belgrade, Serbie

Vit et travaille à Bâle, Suisse

Bojan Šarčević adopte une pratique protéiforme (sculpture, installation vidéo, photographie, collage) qui se concentre sur les volumes et l’architecture. Il construit ses œuvres autour de la juxtaposition de lignes et de formes dessinant des structures géométriques en équilibre imprégnées du vocabulaire de l’architecture moderniste et Art déco. À travers un processus d’abstraction formelle et conceptuelle, il se réapproprie ces langages historiques tout en questionnant l’implication poétique et politique des matériaux et styles qu’il emploie.

Né en 1974 à Belgrade (Serbie), Bojan Šarčević a été formé à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris et à la Rijksakademie d’Amsterdam (Pays-Bas). Son travail a été exposé dans le monde entier, notamment lors de la biennale Manifesta 2 à Luxembourg (1998), à la Tate Modern de Londres, à la Biennale de Berlin et à la Biennale de Venise (2003). Bojan Šarčević vit et travaille à Bâle (Suisse).

Keep Illusion for the End, 2005

Keep Illusion for the End est une structure indépendante composée d’un polygone irrégulier en bois sur lequel sont accrochées des armatures en laiton, cuivre, béton et bois. En jouant avec la perspective et les angles, Bojan Šarčević propose au spectateur une véritable expérience de la sculpture et de l’espace dans lequel elle se situe. Les formes et les lignes se chevauchent, s’entremêlent et se juxtaposent en multipliant les points de vue. La silhouette de l’armature principale est répétée et prolongée à travers les structures qu’elle soutient et qui agissent comme des images rémanentes. L’ensemble se présente ainsi comme une succession d’encadrements évoquant un dispositif architectural, une ossature ornementale empreinte du style Art déco. À travers un processus d’abstraction, Bojan Šarčević extrait l’ornement du bâtiment qu’il recouvrait pour le recontextualiser au sein de son œuvre et en déployer tout le potentiel poétique. Sur le même principe, l’artiste a également réalisé Everything makes sense in Reverse, un double plus arrondi de Keep Illusion for the End. Suzana Danilovic

Matériaux Chêne, laiton, cuivre, béton

Dimensions 250 × 140 × 216 cm

Acquisition 2013 Expositions Éventuellement, Le Grand Café - Centre d’art contemporain, Saint-Nazaire, du 10 avr. au 06 juin 2010

Date et lieu de naissance : 1961, Stoutsville, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Joe Scanlan adopte une démarche qui met en avant le rôle et la position de l’artiste au sein de la société capitaliste contemporaine. Dans une vision à la fois ironique et désabusée, il envisage l’art comme une production sur un marché très ciblé au sein duquel ses sculptures et ses écrits théoriques ont une place en tant que produits. Il réalise également des tableaux à partir des débris de bois qui jonchent son atelier et signe ces œuvres du nom de son alter ego fictif, l’artiste afro-américaine Donnelle Woolford.  Né en 1961 à Stoutsville, Ohio (États-Unis), Joe Scanlan est diplômé du College of Art and Design de Columbus et du School of the Art Institute de Chicago. Il dirige le département Arts visuels de l’université de Princeton et publie régulièrement des articles dans le magazine ArtForum. Il vit et travaille à New York.

AD N°1, 2006

Avec ce caisson lumineux issu de la série des Mood Piece, Joe Scanlan réactualise l’image de la pleureuse dans une version sobre, froide, presque artificielle. Il s’agit en réalité d’un support publicitaire dans la lignée de ses travaux qui intègrent à sa pratique la notion de commerce, d’offre et de demande, mais c’est toujours de façon détournée et ironique que l’artiste cherche à susciter le désir et la plus-value. Il avait conçu en 1999 la sculpture miniature Catalyst dont cette photographie est l’image publicitaire : l’artiste propose ainsi aux acheteurs potentiels une série de larmes en acrylique transparent destinées à être portées comme un bijou ou un maquillage à même la peau. Sur la boîte contenant ces larmes figure une phrase qui résume sa démarche : « Portez Catalyst chaque fois que vous voulez faire croire que vous avez des sentiments. » On pourrait y voir une référence détournée à la photographie Les Larmes de Man Ray (1936), qui prend pour modèle une danseuse de cabaret portant des larmes peintes sur le visage, mais le propos de Joe Scanlan est tout autre. À travers la vente de larmes, il nous propose de feindre une émotion pour modifier le comportement de notre entourage. « Portez-en une dans le métro et quelqu’un vous cédera peut-être sa place. Ou mettez-en une à une soirée, juste pour rire. » Marianne Tricoire

Dimensions 150 × 120 × 20 cm

Acquisition 2013

Expositions

Diversification, galerie Chez Valentin, Paris, du 04 sept. au 03 oct. 2009

Intouchable, L’idéal Transparence, Villa Arson, Nice, du 01 juil. au 24 sept. 2006

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Matériaux Caisson lumineux

Date et lieu de naissance : 1962

Vit et travaille à Berlin, Allemagne et Bruxelles, Belgique

Open Sequence, 2022

Materials Vinyl, carton, cartes postales, élastique

Dimensions Variable dimensions

Acquisition 2024

Exhibitions

Levantine Line Library, galerie Zwinger, Berlin, du 14 sept. au 26 nov. 2022 Levantine Line Library, Institut de carton, du 14 au 21 mai 2022

Date et lieu de naissance : 1973, Salzbourg, Autriche Vit et travaille entre Vienne, Autriche et New York, États-Unis

Les installations, vidéos, sculptures et performances de Markus Schinwald posent la question du corps et de son interaction avec l’espace. En brouillant toute frontière entre l’étrange et le familier, en révélant un univers bourgeois avec son lot de déviances physiques et d’accessoires en prothèses, les œuvres bousculent les conventions, les identités et les sexualités. Les notions de désir, de voyeurisme et de fétichisme, exprimées tant de manière psychologique que performative, forcent l’aliénation du spectateur. Né en 1973 à Salzbourg (Autriche), Markus Schinwald a été formé à la Humboldt Universität de Berlin (Allemagne) et à la Hochschule für Gestaltung de Linz (Autriche). Il vit et travaille entre Vienne et New York.

Rose, 2009

Ce tableau fait partie d’une série de portraits du XIX e siècle que Markus Schinwald a retouchés en intervenant sur les visages. Par l’ajout de masques, de voiles, de filets et de bandages sans que les personnages ne semblent en pâtir, ces prothèses contraignent, coupent la parole, aveuglent ou, comme ici, en quelques bulles, isolent une Rose de la réalité immédiate. L’artiste achète ces portraits aux enchères ou sur eBay, les restaure, les modifie puis les peaufine d’une patte experte, achevant de confondre l’étrange en familier. © ADAGP, Paris

Matériaux Bois, peinture à l’huile

Dimensions 50 × 35,5 × 5 cm (œuvre encadrée)

Acquisition 2013

Expositions Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Markus Schinwald, Yvon Lambert New York, New York, du 14 janv. au 20 fév. 2010

, 2009

Avec ses pieds de chaise galbés de style Chippendale, cette sculpture évoque en premier lieu un mélancolique pas de deux, mais l’arabesque, un peu trop relevée, rappelle aussitôt les contorsionnistes récurrents dans les films et les photographies de l’artiste, et dont les performances oscillent entre horreur et fascination. En interrogeant la mécanisation du corps à travers la mode ou la danse, Markus Schinwald explore aussi son prolongement physique et mental dans un mobilier petit-bourgeois. © ADAGP, Paris, 2015

Matériaux Pieds de chaises en bois, socle

Dimensions 157 × 80 × 80 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Date et lieu de naissance : 1979, Berlin, Allemagne Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Dans le cadre d’une pratique englobant sculpture, photographie, performance et installation, Sarah Ancelle Schönfeld explore les connexions entre la nature et la culture, l’organique et le mécanique, l’esprit et la matière dans des œuvres inspirées à la fois par l’imaginaire spirituel et scientifique qu’elle associe à différents corpus (The Devices, The Labs et The Oracles). Ses créations questionnent et déconstruisent les concepts qu’elles se réapproprient pour proposer de nouvelles perspectives sur le monde.

Née en 1979 à Berlin (Allemagne), Sarah Ancelle Schönfeld a été formée à l’Universität der Künste de sa ville natale. Elle a été résidente à la Villa Aurora de Los Angeles en 2011 et a remporté le FOAM Talent Award du Fotomuseum d’Amsterdam en 2014. Ses œuvres ont été exposées en Allemagne, en Italie, aux États-Unis, en France, au Brésil et au Japon. Elle vit et travaille à Berlin.

Serpent Ritual, 2016

L’installation Serpent Ritual mêle l’organique et le mécanique en associant une peau de serpent et un aspirateur. La mue de serpent qui traverse le mur d’exposition est animée grâce à l’air propulsé par l’appareil auquel elle est reliée. Rattaché au corpus d’œuvres

The Devices, Serpent Ritual explore la « dimension métaphysique des machines » de tous les jours. L’œuvre se réfère aux nombreux rituels traditionnels en lien avec les serpents, notamment à la tradition hopi analysée par Aby Warburg dans son livre Le Rituel du Serpent que Sarah Ancelle Schönfeld convoque dans sa description de l’assemblage. L’artiste se réapproprie et réactualise le rituel en associant l’animal à un aspirateur. Elle le relie à l’étymologie du terme « esprit », c’est-à-dire au souffle qu’elle tente de matérialiser au sein de son installation. Elle insuffle ainsi une dimension spirituelle à l’appareil ménager et propose une nouvelle perspective sur notre quotidien. En 2017, elle a réalisé une nouvelle version de l’installation dans le cadre de l’exposition Keep Being Touched au Centre d’Art Neuchâtel en Suisse.

Suzana Danilovic

Matériaux Aspirateur, peau de serpent, minuterie

Dimensions 250 × 350 cm

Acquisition 2016

Expositions Anatomy of Restlessness (Anatomia dell’irrequietezza), Galleria Mario Iannelli, Rome, du 11 mai au 01 juin 2016

Date et lieu de naissance : 1984, Paris, France

Vit et travaille à Avignon, France

Élodie Seguin revendique des influences aussi variées que Barnett Newman, Jason Dodge, Paul Cézanne et Gustave Courbet. Son langage artistique nécessite une approche pragmatique : si l’environnement et le contexte dans lesquels elle crée ses œuvres jouent un rôle primordial, c’est également l’interdépendance entre chacune des pièces qui permet au travail d’Élodie Seguin de faire système. Les limites physiques d’une œuvre n’ont pas d’importance pour cette artiste qui intègre les spécificités des lieux de production et d’exposition à ses créations.

Née en 1984 à Paris (France), Élodie Seguin a été formée à la Villa Arson de Nice et à l’École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Elle vit et travaille à Avignon.

Deux pièces, 2014

Cette installation in situ témoigne de l’expérience d’Élodie Seguin dans l’atelier qu’elle a investi lors de sa résidence à la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette en 2014. Par l’apposition de vitres sur l’un des murs, l’artiste crée une symétrie qui souligne la longueur de la pièce. Le bâtiment d’en face s’y reflète au point de se trouver presque calqué entre les murs de l’atelier. Cette esthétique déplace au-delà des surfaces le vocabulaire de la vitre et du mur préfabriqué qui imprègne le deuxième étage de la Fondation.

L’œuvre a été produite pour l’exposition Venir Voir Venir organisée à Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette en juillet 2014.

Matériaux Technique mixte Dimensions Dimensions variables Acquisition 2014 Expositions Venir Voir Venir, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 03 au 06 juil. 2014

Date et lieu de naissance : 1976, Londres, Royaume-Uni Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Depuis le début des années 2000, Tino Sehgal crée des œuvres chorégraphiées qui intègrent des interprètes à des scénarios orchestrés autour du mouvement, du chant ou de la conversation avec les spectateurs. Son approche artistique, qui relève plus du ballet et du théâtre que de la performance, est éclairée par sa formation en danse et en économie, ainsi que par sa conviction selon laquelle notre système actuel de production et de consommation est à la fois écologiquement et socialement insoutenable.  Né en 1976 à Londres (Royaume-Uni), Tino Sehgal est artiste plasticien et chorégraphe. Il a étudié l’art conceptuel, la danse contemporaine et la théorie économique à l’université Humboldt et à la Folkwang Universität der Künste de Berlin. Finaliste du Hugo Boss Prize en 2006 et du Turner Prize en 2013, il a remporté le Lion d’or de la 55e Biennale de Venise en 2013. Tino Sehgal vit et travaille à Berlin.

Guards Kissing, 2002

Cette œuvre présentée pour la première fois en 2002 est, selon Tino Sehgal, une « situation construite » au cours de laquelle deux gardiens de musée s’embrassent chaque fois qu’un visiteur entre dans l’espace d’exposition. Cette pièce est déclinée en différentes variations, le couple de gardiens étant alternativement formé de deux hommes, de deux femmes, ou d’un homme et d’une femme. L’artiste cherche ici à créer une interaction avec le spectateur : en le poussant à prendre le rôle du voyeur devant cette manifestation d’affection, il l’incite à réfléchir aux subtiles différences entre l’espace public qu’est celui du musée et l’espace privé, plus intime. Le visiteur n’est plus simple spectateur passif, mais devient producteur en participant à la réalisation même de ces situations. Tino Sehgal compose des œuvres d’exécution dont le mode d’existence est entièrement factuel puisqu’il proscrit toute documentation écrite ou visuelle relative à ses productions. Cette démarche lui permet de proposer un contre-modèle de la consommation mercantile : créer quelque chose à partir de rien (des actions, des mots) pour ensuite le laisser disparaître, sans en retenir aucune trace physique potentiellement commercialisable, mais seulement le souvenir du moment passé. Marianne Tricoire

Dimensions Acquisition 2013 Expositions

Laura Sellies, Amélie Giacomini

Dates et villes de naissance : 1989, Grenoble, France ; 1988, Lyon, France Vivent et travaillent à Paris, France

Amélie Giacomini et Laura Sellies travaillent ensemble depuis 2009. Elles cherchent à dépasser la notion d’éphémère des œuvres performatives en rattachant leur pratique au concept de « post-performance » (Marie de Brugerolle). Elles mêlent ainsi performances, sculptures, installations sonores et vidéos dans un travail qui explore les rapports entre le corps, le langage, l’espace et la notion de communauté. Par le biais d’une écriture collaborative, elles créent des œuvres empreintes de nombreuses références littéraires et peuplées de personnages féminins qui plongent le spectateur dans des univers immersifs.

Toutes ces filles couronnées de langues : les instruments, 2019

Dans l’installation sonore et vidéo Toutes ces filles couronnées de langues : les instruments, cinq « sculptures-instruments » – des plaques de cuivre équipées de composants électroniques et dispersées dans l’espace – captent et amplifient le son. À ce dispositif s’ajoutent deux vidéos projetées en simultané accompagnées d’une bande-son immersive. Elles sont extraites du court-métrage éponyme tourné sur l’île de Lanzarote. Le personnage principal, Estrée, se rend sur l’île de Kyrra où une communauté féminine a inventé un langage non verbal fait de gestes, de chants et de sons émis par les « sculptures-instruments ». L’œuvre interroge la possibilité d’un nouveau mode de communication libéré du langage quotidien, outil de domination hétéronormatif. En se déplaçant dans l’environnement sonore et visuel de l’installation, le spectateur est amené à se projeter dans ce récit, au sens propre – par son ombre – comme au sens figuré.

Matériaux Installation vidéo comprenant 5 sculptures (cuivre, composants électroniques) et deux projections vidéo sonorisées

Dimensions 0,3 × 149,5 × 40 cm (plaque 1) 0,2 × 140 × 70 cm (plaque 2) 0,2 × 120 × 50 cm (plaque 3) 0,2 × 110 × 80 cm (plaque 4) 0,2 × 99 × 99 cm (plaque 5) 0,2 × 100 × 60 (plaque 6) 11 minutes 16 secondes

Acquisition 2019

Expositions Feÿ 2019, Le festival d’arts Feÿ, Bourgogne, du 20 au 22 sept. 2019

Date et lieu de naissance : 1992 Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Watchtower I, 2024

Materials Cyprès, acier, sirènes d’alerte aérienne, peinture

Dimensions 73 × 98 × 293 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Horny, Aimless & Alone, Xxijra Hii, Londres, du 15 mars au 20 avr. 2024

Materials Aluminium, vernis UV, peinture

Dimensions 79 × 111,5 × 160 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Horny, Aimless & Alone, Xxijra Hii, Londres, du 15 mars au 20 avr. 2024

Materials Vidéo 4K, conception sonore par Izzy Nahkla

Dimensions 12 minutes 24 secondes

Acquisition 2024

Exhibitions Horny, Aimless & Alone, Xxijra Hii, Londres, du 15 mars au 20 avr. 2024

Hunter Killer Father Lover, 2024

Date et lieu de naissance : 1995, Los Angeles, États-Unis Vit et travaille entre New York, États-Unis et Paris, France

L’œuvre protéiforme de Ser Serpas se déploie à partir d’objets de rebut qui portent la trace de leurs usages passés, autant d’éléments disparates que l’artiste assemble pour créer une harmonie nouvelle. Ser Serpas considère ce temps de composition comme une phase cruciale de son travail, les objets acquérant une nouvelle importance dans leur réunion. Sa pratique artistique s’exprime également à travers la poésie, ou encore dans des tableaux représentant des corps fragmentés et nus. L’ensemble de son œuvre interroge les notions d’identité, d’intimité et de sexualité. Née en 1995 à Los Angeles (États-Unis), Ser Serpas a étudié à l’université Columbia à New York, puis à la HEAD – Genève. Elle vit et travaille entre New York et Paris.

im not good at anything including this round the this time, 87 unused collected objects from the installation, at 84 Rue des Gravilliers and 15 framed pages of notes from Georgian language classes that the artist did not follow up on after the 8th lesson, 2021

Pour cette installation, Ser Serpas a disposé au sol contre les murs divers objets de rebut et lambeaux de mobilier collectés au gré de ses recherches urbaines. Ce temps de glanage représente pour elle la partie la plus chronophage du processus créatif, la réunion de ces éléments épars ne prenant ensuite que quelques heures. Ser Serpas considère ce temps de composition comme une performance ou une chorégraphie privée. Ces quatre-vingt-sept objets témoignant d’une vie qui n’est plus et de leur abandon sont associés à quinze cadres qui renferment des poèmes manuscrits sur papier. La juxtaposition de ces éléments hétéroclites crée un rythme, une conversation qui n’existe que par la main de l’artiste. Au-delà de la description, le titre de l’œuvre révèle la relation qu’entretient la créatrice avec son installation.

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2021

Expositions Ser Serpas, solo show, Balice Hertling, Paris, du 16 oct. au 04 déc. 2021

Matériaux Bois, verre, miroir, carton, polystyrène

Conjoining fabricated excesses literal end to a mean, 2021

L’installation Conjoining fabricated excesses literal end to a mean est constituée d’un vieux matelas enroulé inséré dans le trou d’une planche en bois, des matériaux glanés dans la ville. Le moelleux et la souplesse du premier contraste avec la rigidité et la raideur de la seconde. Bien qu’elle associe ces éléments hétéroclites sans utiliser d’adhésif ni de clou, Ser Serpas parvient à créer une stabilité, voire une harmonie entre ces objets disparates. Là où chaque élément a vécu indépendamment puis a été abandonné et voué à la destruction, l’artiste instaure une cohésion nouvelle en mettant en valeur leurs traces d’usage et en les fusionnant en un assemblage à la fois monumental et précaire. L’artiste considère ces temps de glanage puis d’assemblage chronophages comme une véritable performance ou une chorégraphie privée.

Valentine Brégeon

Dimensions 117 × 165 × 96 cm

Acquisition 2021

Expositions Ser Serpas, solo show, Balice Hertling, Paris, du 16 oct. au 04 déc. 2021

Matériaux Bois, textile

Si-Qin

Date et lieu de naissance : 1984, Berlin, Allemagne

Vit et travaille à New York, États-Unis

Timur Si-Qin s’exprime à travers une multitude de supports, souvent numériques, tels que sculptures en impression 3D, sites Internet, panneaux lumineux et réalité virtuelle. Il met en valeur les tensions qui parcourent nos sociétés occidentales modernes en mêlant des éléments naturels, artificiels et numériques au sein de ses créations. Son œuvre cristallise des débats théoriques contemporains autour de la biologie, de la technologie ou encore du matérialisme.

Né en 1984 à Berlin (Allemagne), Timur Si-Qin est un artiste d’origine allemande et mongole-chinoise qui a grandi à Berlin, Pékin et dans le sud-ouest des États-Unis. Il a étudié à l’université d’Arizona. Il vit et travaille à New York.

Change is Truth - A+B, 2018

Les œuvres de Timur Si-Qin évoquent avec ambiguïté les débats théoriques contemporains autour de la biologie, de la technologie ou encore du matérialisme. Change is Truth cultive les paradoxes : le changement affirmé en toutes lettres, tel un slogan publicitaire, pourrait être une ode à ce mouvement inhérent à la vie humaine ou, au contraire, faire référence à nos habitudes consuméristes marquées par l’obsolescence programmée, ou encore reconnaître la réalité du changement climatique. Les écrans lumineux qui véhiculent ce message rappellent les écrans publicitaires qui jalonnent les espaces urbains. L’incertitude se loge dans l’image même : s’agit-il du gros plan d’un sol rocailleux ou de la vue aérienne d’un paysage désertique ? La perte d’échelle nous invite à repenser la position de l’homme au sein de ce changement.

Matériaux Aluminium, éclairage LED

Dimensions 170 × 288 × 5,5 cm (installation totale) 170 × 135 × 5,5 cm (1 caisson)

Acquisition 2018

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1973, New York, États-Unis

Vit et travaille à New York, États-Unis

À la croisée de la sculpture et de l’installation, la pratique artistique de Gedi Sibony se construit autour de la récupération d’objets de rebut (moquette, bois usé, carton, etc.). Sensible à la matérialité des objets qu’il réutilise, il explore les qualités formelles et expressives de ces matériaux informes et en révèle le potentiel poétique à travers des arrangements fragiles. Les œuvres qui en résultent constituent des « collages spatiaux » qui se fondent dans le lieu où elles sont exposées. Proches de l’art minimal, elles perturbent notre vision de l’espace et renouvellent ainsi notre regard.

Né en 1973 à New York (États-Unis), Gedi Sibony est diplômé du Master of Fine Arts de l’université Columbia. Son travail a été présenté dans des expositions personnelles et collectives à travers le monde entier. Ses œuvres ont intégré les collections de musées tels que le MoMA et le Whitney Museum of American Art à New York, ou encore le San Francisco Museum of Modern Art.

The Director’s Chair, 2006

Assemblage en apparence accidentel, The Director’s Chair explore les qualités formelles et expressives des matériaux de récupération « non nobles ». Sur le sol de la salle d’exposition, Gedi Sibony a déroulé une moquette à l’envers pour y dresser un large panneau de bois usé adossé contre un mur. L’ensemble paraît instable et fragile, au bord de la chute. L’intervention discrète de l’artiste met l’accent sur la matérialité des objets de rebut utilisés. Dans une démarche proche de l’arte povera, The Director’s Chair tend à révéler le potentiel poétique de la matière pour en proposer une expérience sensible. L’œuvre investit l’espace qu’elle occupe et s’y fond en perturbant la perception du spectateur. Dans la continuité de l’art minimal, elle engage une reconfiguration de l’espace qui nous invite à prendre conscience de notre rapport aux objets et à leur environnement.

Suzana Danilovic

Matériaux Bois, moquette

Dimensions 203,5 × 74 × 360 cm

Acquisition 2013

Expositions

Drawing Room 018, Salon du dessin contemporain, MO.CO Panacée, Montpellier, du 03 au 28 sept. 2018

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Gedi Sibony, galerie Art:Concept, Paris, du 02 déc. 2006 au 08 janv. 2007

Date et lieu de naissance : 1974, Chicago, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

La pratique d’Amie Siegel inclut le cinéma, la photographie, la performance et l’installation. L’artiste interroge la valeur de la mémoire culturelle et son évolution progressive vers le statut d’objet ou d’expérience. Elle s’intéresse également à la relation entre le corps, le genre et l’espace architectural, notamment à travers le regard porté sur le personnage de Camille (Brigitte Bardot) et son interaction avec la villa Malaparte dans Le Mépris de Jean-Luc Godard (1963). Ce film constitue le point de départ d’une vaste série polymorphe d’installations, de projections de diapositives, de performances et d’œuvres sur papier. Née en 1974 à Chicago (États-Unis), Amie Siegel a été diplômée de l’Art Institute of Chicago en 1999. Elle a reçu une bourse de la Guggenheim Foundation en 2007. Elle est représentée par la galerie Simon Preston (New York). Elle vit et travaille à New York.

Surrogates

,

2016

Surrogates repose sur la projection continue et silencieuse de vingt-sept diapositives montrant des sculptures du musée archéologique national de Naples. Ces photographies détaillent les manques, lacunes et traces de restauration des statues antiques. Ces projections de représentations féminines prennent sens et mesure par leur proximité avec des photographies du personnage de Camille interprété par Brigitte Bardot dans Le Mépris de Jean-Luc Godard (1963). Devant l’objectif du cinéaste, l’actrice se voile et se dévoile sensuellement sous un drap rouge qui rappelle les drapés mouillés des sculptures antiques. En révélant la féminité de ces figures, Amie Siegel commente le regard masculin ( male gaze), son influence et son obsession pour le corps féminin à travers les âges. L’artiste invite à disséquer et à examiner cette vision genrée d’un corps féminin fétichisé et réifié comme un artefact ou un objet. De plus, Amie Siegel met en abyme deux représentations d’un idéal féminin, l’un antique et l’autre contemporain, où la reproduction se substitue à l’original et attise le regard. Enfin, en montrant des vues spécifiques des statues, ces diapositives font implicitement écho au dialogue inaugural du Mépris, au cours duquel Camille interroge Paul en énumérant les parties de son corps reflété dans le miroir.

Quentin Rose

Matériaux 27 diapositives en couleurs

Dimensions Dimensions variables Acquisition 2019

Expositions

Amie Siegel: High Noon, Ratio 3, San Francisco, du 05 avr. au 01 juin 2019

Interiors, Frye Art Museum, Seattle, du 20 mai au 03 sept. 2017

Part 2. Ricochet, Kunstmuseum Stuttgart, Stuttgart, du 30 janv. au 16 mai 2016

Date et lieu de naissance : 1975, San Juan Nepomuceno, Colombie Vit et travaille à Bogotá, Colombie

Designer industriel, Gabriel Sierra a rapidement orienté sa pratique vers le domaine artistique. Son travail, à la fois ancré dans la tradition populaire et nourri de références pointues à l’histoire de l’art ou du design, interroge la société et ses pratiques culturelles. Gabriel Sierra travaille également à partir d’espaces physiques. Ses interventions permettent souvent de remettre en question la relation d’ordinaire si évidente entre le spectateur et le lieu physique.

Né en 1975 à San Juan Nepomuceno (Colombie), Gabriel Sierra a été formé à l’université Jorge Tadeo Lozano de Bogotá (Colombie). Il vit et travaille actuellement à Bogotá.

Untitled (The Original Step), 2014

Les œuvres de Gabriel Sierra éprouvent l’idée que les formes et matières constituent un langage architectural et qu’elles peuvent à ce titre être considérées comme des systèmes de transmission de valeurs. L’artiste est intervenu directement dans le vocabulaire spatial du bâtiment de la Fondation avant ses travaux en remplaçant certaines fenêtres et lucarnes par des plaques de verre fondues à partir de bouteilles de Perrier : elles altèrent non seulement la lumière, mais aussi l’atmosphère des pièces dans lesquelles elles se trouvent. À leur tour, les marches d’un escalier qui relie deux niveaux ont été modifiées. Leur surface a été changée pour que leur franchissement constitue une nouvelle expérience. Untitled (The Original Step) témoigne également d’un contexte particulier de résidence où les artistes étaient invités à lire l’espace qu’ils savaient bientôt reconfiguré. Cette œuvre in situ trouve sa beauté dans ses jours comptés : conçue pour une partie aujourd’hui détruite du bâtiment de la Fondation, elle en est le moule et la mémoire.

Œuvre réalisée pour l’exposition Venir Voir Venir à Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette en 2014

Matériaux Pierres, bois de construction peint Dimensions 200 × 150 cm Acquisition 2014 Expositions Venir Voir Venir, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 03 au 06 juil. 2014

Dates et villes de naissance : 1985, Reykjavik, Islande ; 1986, Immenstadt, Allemagne Vivent et travaillent à Berlin, Allemagne

Formé en 2014 par Brynjar Sigurðarson et Veronika Sedlmair, Studio Brynjar & Veronika est un duo de designers qui s’essaye à différents médiums (verre, pierre, bois) et techniques (tressage, photographie, collage). Ses créations occupent la lisière entre le design, l’artisanat d’art et la sculpture. La culture islandaise est une source d’inspiration pour le Studio, qui puise dans le répertoire mythologique, les techniques artisanales et les traditions du pays. Le duo cherche également à rendre compte de l’atmosphère des lieux islandais, ce qui confère à ses recherches une dimension anthropologique et géologique inédite.

The Circle Flute, 2016

Grâce au soutien de Lafayette Anticipations et de l’expertise du luthier parisien Jean-Yves Roosen, le Studio Brynjar & Veronika a pu concrétiser la réalisation d’une flûte circulaire de 250 centimètres de diamètre activée par quatre interprètes et un auditeur au centre. Le duo souhaitait recréer une expérience atypique composée de quatre vagues sonores simultanées et valoriser des gestes artisanaux en voie de disparition par la confection d’un objet virtuose. L’instrument a voyagé démonté en seize pièces dans une mallette vers un village de pêcheurs en Islande, Flattery, accompagné du duo d’artistes, des flûtistes et du compositeur Þráinn HjálMar.son. L’équipe y a travaillé durant onze jours consécutifs afin de maîtriser la respiration circulaire et de développer toutes les potentialités acoustiques, entre quarts de ton et sons éoliens, en accord avec le paysage volcanique grandiose où la photographie a été prise. À l’issue du workshop, les interprètes ont constitué un répertoire musical qui changeait les rapports entre les membres du quatuor et modifiait ainsi la relation au spectateur dans une expérience enveloppante et collective.

Veronika Doszla

Matériaux Aluminium Dimensions 111,7 × 90 cm Acquisition Expositions

The Circle Flute, 2016

The Circle Flute est une œuvre créée en 2016 pour l’exposition Faisons de l’inconnu un allié Il s’agit d’une flûte circulaire de 2,5 mètres de diamètre composée de quatre flûtes traversières. Quatre musiciens en jouent à destination d’un seul auditeur qui, placé au centre, devient une caisse de résonance et vit une expérience physique que Brynjar Sigurðarson qualifie de thérapeutique. La flûte repose sur quatre pierres en basalte en écho aux paysages rocheux islandais. L’aboutissement de ce projet est le fruit des savoir-faire de plusieurs spécialistes : le facteur de flûte Jean-Yves Roosen et le flûtiste Michael Schmid pour la création d’un instrument fonctionnel, le compositeur Prainn HjalMar. son qui a su mettre à profit les potentialités de la flûte, et les talentueux musiciens capables de pratiquer la respiration circulaire, une technique rare. Les sons produits par la flûte sont inspirés de la musique traditionnelle islandaise.

Romane Grouille

Matériaux Flûte traversière circulaire en laiton argenté

Dimensions 250 cm de diamètre

Acquisition 2016

Expositions

Maerzmusik Festival – Festival für Zeitfragen, Martin Gropius Bau, Berlin, le 18 mars 2022

Tournée Cornucopia de Björk – Los Angeles, San Francisco, Miami, Bjork Gudmundsdottir – Catherine Verna Bentley, Londres, du 26 janv. au 16 fév. 2022

Tournée européenne de Björk, du 31 oct. au 16 déc. 2019

Tournée Cornucopia de Björk, Parque Bicentenario, Mexico, du 09 août au 06 sept. 2019

Tournée Cornucopia de Björk, The Shed, New York, du 02 mai au 07 juin 2019

The Torsten & Wanja Söderbergs Prize 2018 Röhsska, Gothenburg, du 23 fév. au 12 mai 2019

Cycle Music and Art Festival, Gerðarsafn - Kópavogur Art Museum, Hamraborg, du 25 oct. 2018 au 06 janv. 2019

Musikfestival Bern, Berne, du 05 au 09 sept. 2018

U-JOINTS, Plusdesign Gallery, Milan, du 13 au 22 avr. 2018

Festival Les traversées du marais, Marais Culture +, Paris, du 08 au 10 sept. 2017

Workshop - Musique contemporaine, Universität für Musik und darstellende Kunst Wien, Vienne, du 27 au 31 mars 2017

Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

Date et lieu de naissance : 1977, Detroit, États-Unis Vit et travaille à Hopkinton, États-Unis

Dans ses sculptures et tableaux comme dans ses photographies et vidéos, Michael E. Smith associe vêtements abandonnés, appareils ménagers, vaisselle, animaux naturalisés et matériaux industriels. Bien que les appositions et associations inhabituelles qu’il crée constituent un geste fort, si ce n’est violent, elles n’en sont pas moins dénuées d’humour : « La tragédie et l’anxiété apocalyptiques semblent bien trop âpres et intenses pour ne pas porter en elles leur propre catharsis, nécessaire. » (Les Ateliers de Rennes, 2012) Né en 1977 à Detroit (États-Unis), Michael E. Smith a été formé au College for Creative Studies (CCS) de sa ville natale, ainsi qu’à l’université de Yale où il a suivi les enseignements de Jessica Stockholder dans le département Sculpture. Il vit et travaille actuellement à Hopkinton, Massachusetts (États-Unis).

Untitled, 2012

Entre « physiologie » et « psychologie » des choses, l’œuvre de Michael E. Smith esquisse une « archéologie de l’humanité ». Ses sculptures composent un ensemble résiduel dans lequel le vide possède une importance primordiale. L’artiste propose de défier le désastre écologique et économique de notre temps par le biais de la récupération d’objets abandonnés. Ayant grandi à Detroit, ville américaine emblématique du déclin industriel, son univers de travail est imprégné par cet effondrement. L’œuvre Untitled de 2012 est constituée de peau de poisson et de paille, des matériaux desséchés par le soleil qui, accrochés au mur, évoquent dans une palette restreinte et ascétique une possible mue ou transformation à venir. Dans une grande économie de moyens, l’œuvre s’offre comme une réflexion laconique sur la notion de résilience.

Matériaux Peau de poisson, paille

Dimensions 21 × 28 × 64 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Des mondes aquatiques #1, Centre international d’art et du paysage – île de Vassivière, Beaumont-du-Lac, du 19 mars au 05 juin 2017

Date et lieu de naissance : 1980, Wadena, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Au croisement de préoccupations politiques, économiques et esthétiques, le travail de Valerie Snobeck fonctionne par accumulation, superposition et fusion de matériaux naturels et artificiels. Ses œuvres associent des éléments issus de divers milieux et époques, par exemple du plastique, du goudron, de la toile de jute ou de denim, des verreries, des images anciennes ou des impressions jet d’encre, afin de soulever des questions environnementales ou sociales. Dans son travail qui relève aussi bien de la photographie et de la sculpture que de la vidéo, le processus, complexe et multiple, compte autant que le produit fini.  Née en 1980 à Wadena (États-Unis), Valerie Snobeck vit et travaille à New York. Elle a obtenu un BFA à la Cloud State University de St. Cloud et un MFA à l’université de Chicago.

Untitled, 2012

Composée d’images et de matières variées, cette œuvre de Valerie Snobeck s’organise en strates qui se révèlent les unes après les autres. La photographie de fleur est issue du projet Documerica commandé par l’Agence de protection de l’environnement des ÉtatsUnis et publié en 1957 dans l’ouvrage The Scallop: Studies of a Shell and its Influences on Humankind by Eight Authors. L’image est reproduite sur un film plastique dont la pellicule est décollée de son support. L’artiste l’a ensuite apposée sur un miroir dont les métaux ont été retirés à l’aide d’acides, de grattages, d’incisions et de frottages. Elle a colorié le cadre en bois au marqueur noir indélébile, puis recouvert l’ensemble d’un filet de protection récupéré sur un chantier de construction. Issus de sources diverses, les matériaux, qu’ils soient naturels ou artificiels, éphémères ou durables, sont déstructurés tour à tour. Le processus de création se donne à voir dans toute son opacité et sa translucidité. Valerie Snobeck s’attache ainsi à « dépeindre pour peindre » : elle utilise des images naturelles exploitées par la compagnie pétrolière Shell, y intègre des déchets et multiplie les effets de miroitement dans un savant jeu de références entre écologie et économie.

Franny Tachon

Dimensions 244 × 183 × 5 cm

Acquisition 2014 Expositions

Matériaux Bois, matériel informatique, miroir, gesso, filet

C’est en avril 2014 lors d’une résidence de production à Lafayette Anticipations que Valerie Snobeck a réalisé la vidéo Go Soft consacrée à la montre dite « squelette » éditée par l’entreprise Shell à partir de 1940. Cette artiste américaine qui avait déjà travaillé sur cette compagnie pétrolière filme ici la réparation minutieuse du mouvement du petit objet pendant plus d’une heure et demie. La caméra s’attarde sur les mains du maître horloger qui s’applique à retirer chacune des pièces du mécanisme avant de les remonter une à une. Les lettres « SHELL » qui apparaissent sur l’un des engrenages démantelés rappellent que la montre était initialement lubrifiée avec de l’huile pour moteur à des fins publicitaires et promotionnelles. En s’attardant sur ce détail, la plasticienne met en valeur l’impérialisme économique pratiqué par le groupe Shell. À la croisée de préoccupations politiques, écologiques et esthétiques, le travail de Valerie Snobeck convoque le besoin présent de réparation tant sur le plan climatique qu’humain.

Œuvre produite avec le soutien de Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette en 2014 Franny Tachon

Dimensions 1 heure 38 secondes

Acquisition 2014

Expositions Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

POP UP Truck, Lafayette, Paris, du 03 au 04 juin 2016

Matériaux Vidéo

Date et lieu de naissance : 1972, Panama City, États-Unis

Vit et travaille à New York, États-Unis

Meredyth Sparks réalise des collages à partir de photographies à l’imagerie familière en lien avec les icônes de la musique pop et rock des années 1970 et 1980. Son travail associe des portraits de musiciens célèbres à des matériaux récupérés : aluminium, vinyle ou paillettes sont autant de fards qu’elle utilise pour modifier le contenu symbolique des images et les détourner. En brouillant la frontière entre figuration et abstraction, l’artiste fait primer la structure formelle de l’œuvre sur l’identification des sujets, se rapprochant ainsi du processus créatif des constructivistes russes du début du vingtième siècle.

Née en 1972 à Panama City, Floride (États-Unis), Meredyth Sparks possède un Bachelor of Fine Arts de l’université du Tennessee de Knoxville et un Master of Fine Arts du Hunter College (New York). Elle vit et travaille à Brooklyn, New York.

Untitled (Sonic Youth I), from the series We’re treating each other just like strangers, 2005

Obnubilée par l’imagerie propre aux icônes de la musique pop et rock des années 1970 et 1980, Meredyth Sparks s’approprie ici une photographie des quatre membres de Sonic Youth, groupe formé en 1981, à travers un collage qui cherche à effacer la frontière entre deux tendances picturales antagonistes, la figuration et l’abstraction. Saisis en contre-plongée, les musiciens deviennent des silhouettes troubles confinées dans un environnement fardé à l’excès : les paillettes et les bandes d’aluminium fixées à la colle viennent saturer une image préalablement scannée et retouchée jusqu’à la rendre illisible. Le sujet représenté disparaît ainsi derrière la structure formelle de l’œuvre et voit son contenu symbolique modifié par la transgression. Pour son traitement graphique autant que pour les idées qu’il véhicule, le collage de Meredyth Sparks peut être rapproché des toiles constructivistes russes du début du vingtième siècle.

Elea Dargelos

Matériaux

Paillettes, aluminium

Dimensions 32 × 44,5 cm

Acquisition 2013

Expositions We’re treating each other just like strangers, galerie Frank Elbaz, Paris, du 05 déc. 2006 au 25 janv. 2007

Antidote 2, La Galerie des Galeries, Paris, du 27 oct. au 09 déc. 2006

Date et lieu de naissance : 1983, Ascot, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

Née en 1983 à Ascot (Royaume-Uni), Cally Spooner vit et travaille entre Londres et Turin. Issue d’une formation en philosophie, son œuvre fortement ancrée dans la discipline accorde une grande place à l’écriture qu’elle transcrit en un vocabulaire visuel et vocal. Sa pratique se déploie sous la forme de performances, puis prend la forme de films, de sons, de sculptures, de dessins ou de partitions. Les mots qu’elle active, incarnés par le corps et la verbalisation, sont une invitation à l’action adressée au spectateur statique. Ses performances intègrent la durée et la répétition comme actes de résistance aux climats corporatifs, numériques et performatifs dans lesquels il est difficile de faire la différence entre ce qui est vivant et ce qui est mort.

And You Were Wonderful, On Stage, 2013–2015

L’installation vidéo And You Were Wonderful, On Stage est l’aboutissement de la performance du même nom présentée au Stedelijk Museum d’Amsterdam et à Performa 13 à New York en 2013, puis à la Tate Modern en 2014. La performance live était inspirée de situations où le corps des « performeurs » avait été déshumanisé. Beyoncé chantant en play-back lors de l’inauguration du président Obama de peur de faillir, le manager de Justin Bieber présentant des astuces pour maximiser les résultats du jeune chanteur, ou encore les aveux du cycliste Lance Armstrong largement mis en scène sur le plateau d’Oprah Winfrey pour gagner l’approbation du public sont quelques exemples utilisés par l’artiste. Dans chaque situation, la « technicité », selon les termes du philosophe Bernard Stiegler, avait été privilégiée. À l’inverse, chantée a cappella par un chœur de jeunes filles, la performance de Cally Spooner réinscrivait la fragilité humaine et la possibilité de la faille au cœur du projet de l’artiste. Dans le cadre du programme de Lafayette Anticipations, And You Were Wonderful, On Stage a bénéficié d’une résidence de travail en décembre 2013 au sein du bâtiment de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette rue du Plâtre pour développer les éléments chorégraphiques de la pièce. L’installation vidéo donne à voir la performance finale filmée sur un plateau de tournage professionnel. Issue d’une seule prise simultanée par six caméras, elle est recomposée et éclatée dans l’espace sur cinq écrans qui encerclent le visiteur. Des chansons accrocheuses à base de novlangue d’agence de publicité rythment les 46 minutes de la pièce. Les mouvements des caméras traversent continuellement cet espace de travail collectif alors que les erreurs et hésitations des chanteuses et danseuses, mais aussi le travail généralement hors-champ assuré par l’équipe technique, sont ici à vue et même au cœur de la pièce. Le dispositif filmique est mis à nu et l’« écologie » du tournage de film est embrassée dans son entièreté.

Elea Dargelos

Matériaux Vidéo

Dimensions 46 minutes

Acquisition 2014

Expositions Cally Spooner – And You Were Wonderful, On

du 16 janv. au 24 avr. 2016

,

Stage
Tate Britain, Londres,

Cally Spooner présente dans On False Tears and Outsourcing - musicians respond to emails and manufacture a pop song, just in time, daily (The No. 1 Hit) un nouveau chapitre de son projet « On False Tears and Outsourcing », dans lequel elle examine comment les stratégies visant à maximiser la productivité et le profit par l’externalisation des activités sur le marché mondial ont été appliquées, au niveau microéconomique, aux relations humaines dans les entreprises. Dans le cadre de Faisons de l’inconnu un allié, l’artiste devient productrice de musique et, avec l’aide de Lafayette Anticipations, réunit ainsi un groupe de musiciens et de chanteurs professionnels pour participer à la création d’un tube. Elle s’emploie ici à démontrer qu’il existe une distinction nette entre l’écriture et la fabrication d’une chanson (le plus souvent par des usines de production musicale), et son incarnation par des musiciens (parfois seulement en play-back), qui ont pour rôle d’incarner l’image d’un produit. Pour cela, elle met en place un processus d’écriture permettant d’explorer cette dynamique de pouvoir entre les deux entités. Chaque matin, elle envoie par courrier électronique des instructions sur lesquelles les musiciens travaillent pendant la journée, puis une fois la chanson enregistrée, dirige sa post-production avec Peter Joslyn. Chacun des participants à ce projet est alors lié par un contrat, qui établit clairement la répartition de la propriété intellectuelle de l’objet produit et qui devient alors partie intégrante de l’œuvre.

Matériaux

Dimensions

Chanson pop (Nah Nah Nah), contrat légal

Dimensions variables

Acquisition 2016

Expositions Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016

Daniel Steegmann Mangrané

Date et lieu de naissance : 1977, Barcelone, Espagne

Vit et travaille à Rio de Janeiro, Brésil

L’œuvre de Daniel Steegmann Mangrané se distingue par une grande ouverture sur toutes les techniques et toutes les échelles, du dessin au film en passant par la sculpture, l’installation ou l’intervention sur le paysage. L’observation des phénomènes naturels, la perception ainsi que l’approche des différentes conceptions de la vie marquent la pratique de l’artiste. Ses créations questionnent le rapport à l’environnement et invitent le spectateur à exercer une conscience qui l’engage physiquement, dans une projection ou un déplacement, induisant parfois une relation dynamique de transformation mutuelle avec l’œuvre.

Phantom (Kingdom of all the animals and all the beasts is my name), 2015

De prime abord, il y a peu à voir. Un visiteur muni d’un casque de vision Oculus Rift suspendu à la verticale tourne à l’aveugle et semble observer un monde virtuel agencé à sa seule attention. Lorsque notre tour arrive, on pose l’Oculus sur la tête, et s’ouvre alors à notre regard un paysage dentelé de forêt vierge, sans limite, incommensurable. Chaque brindille, chaque feuille, chaque arbuste est rendu en pointillés stéréoscopiques blancs sur fond noir, une cartographie spatialisée de l’infinie diversité d’un univers où la nature seule dicte ses lois et a installé des équilibres séculaires. Le dispositif technique suit nos pas. Lorsqu’on lève les yeux vers le haut, on se retrouve au cœur d’un arbre dont on perçoit de l’intérieur toutes les ramifications. Notre corps de regardeur traverse les lieux et s’efface, comme un pur esprit, comme une conscience capable de tout percevoir des structures magnifiquement complexes de l’écosystème sans pour autant nous accorder le pouvoir de le modifier. L’artiste brésilien d’origine catalane Daniel Steegmann Mangrané a effectué un scan 3D de haute précision sur près de 1 000 mètres carrés au cœur de la Mata Atlântica, la forêt vierge du sud-ouest du Brésil. Pour qui se laisse prendre au vertige de la contemplation, son installation Phantom (Kingdom of all the animals and all the beasts is my name) est avant tout l’expérience d’une conscience du soi, d’un royaume où se confondrait tout le vivant environnant comme un gigantesque réseau d’énergies invisibles.

Matériaux Réalité virtuelle, Oculus Rift, Unity 3D forest scan

Dimensions Dimensions variables

Acquisition 2015 Expositions

Fata Morgana, Jeu de Paume, Paris, du 15 mars au 22 mai 2022

La mesure du monde, MRAC Occitanie, Sérignan, du 23 nov. 2019 au 24 mai 2020 Paradigme de la visibilité, Théâtre de Privas, Privas, du 10 fév. au 07 avr. 2018

BIOTOPIA, Kunsthalle Mainz, Mayence, du 31 mars au 30 juil. 2017 Brasil, Beleza?!, Museum Beelden aan Zee, Scheveningen, du 26 mai au 02 oct. 2016

Pop up 7 - Daniel Steegmann-Mangrané, 44 GL, Paris, du 01 au 31 déc. 2015

Dans la continuité de Phantom, monde virtuel élaboré à partir d’un scan 3D de la végétation ainsi que de la découverte intime et sensible de celle-ci par travelling avant dans l’installation vidéo 16 MM, Daniel Steegmann Mangrané a produit une vue en noir et blanc du paysage végétal dense de la Mata Atlântica, forêt vierge du sud-ouest du Brésil, qui n’offre aucune fuite au regard. Quand Phantom en explore la texture et l’immensité, et 16 MM la sensualité, la photographie Spiral Forest 2 propose une suspension dans cette exploration pour offrir la possibilité de découvrir la profondeur et la luminosité de cet écosystème aussi hostile que fragile.

Dimensions 77 × 57 × 3 cm

Acquisition 2015 Expositions

Matériaux Papier gélatino-argentique

Date et lieu de naissance : 1990, Chicago, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

Diamond Stingily est une artiste performeuse, écrivaine et plasticienne. Au moyen d’installations et de sculptures, son travail met en scène la puissance évocatrice et commémorative des objets du quotidien. À travers ses souvenirs, l’artiste explore des sujets autobiographiques en abordant les thèmes de l’identité raciale, du genre et de l’appartenance à une classe sociale. Elle donne forme à des œuvres hétéroclites composées d’objets banals, sous-tendues par une violence sourde et nostalgique qui renvoie à l’enfance. Née en 1990 à Chicago (États-Unis), Diamond Stingily est diplômée en écriture créative de l’université Columbia. En 2013, elle a publié un premier livre intitulé Love, Diamond, réimpression du journal intime qu’elle tenait l’année de ses huit ans. Diamond Stingily vit et travaille à New York.

Elephant Memory #1, 2019

Elephant Memory #1 se compose d’une longue tresse de cheveux synthétiques qui court le long d’une chaîne en acier galvanisé suspendue à un mur par un crochet. La tresse rappelle les coiffures afro-américaines et le salon de coiffure de la mère de Diamond Stingily où elle a passé son enfance. L’artiste met en avant le travail de transmission du savoir dans une lignée matrilinéaire. Par son titre, l’œuvre fait aussi référence à l’organisation sociale des éléphants : dans le troupeau, la codépendance s’établit au sein d’un système matriarcal spécifique, ce qui peut évoquer le rapport de l’artiste à la transmission d’un héritage féminin. Cette œuvre aux échos autobiographiques évoque les liens enchevêtrés, les entraves et la question de la passation de la connaissance. Elephant Memory #1 fait partie d’un ensemble de plusieurs dizaines d’œuvres qui reprennent la même thématique en déclinant différentes formes de chaînes et de tresses.

Matériaux Cheveux synthétiques, chaîne en acier galvanisé, crochets en acier galvanisé

Dimensions 400 × 5 × 5,5 cm

Acquisition 2023

Expositions C4, Kunstmuseum Liechtenstein, Vaduz, du 20 mai au 04 sept. 2022

Off Kedzie, Galerei Isabella Bortolozzi, Berlin, du 17 sept. au 09 nov. 2019

Date et lieu de naissance : 1994, Royaume-Uni Vit et travaille à Vienne, Autriche

p.47, “From this broken state I passed into an almost abject happiness.”, 2024

Materials Bois, brique, mortier

Dimensions 47 × 47 × 47 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Eckdaten, galerie Brunette Coleman, Londres, du 13 au 18 avr. 2024

p. 102, “And gradually her fingertips knew his cheeks and lips, his jaw and chin and throat perfectly.”, 2024

Materials Bois, ours en peluche, fil rouge

Dimensions 55 × 47 × 55 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Eckdaten, galerie Brunette Coleman, Londres, du 13 au 18 avr. 2024

p. 111, “[...] bei stiller Lampe, fern dem Getöse der Alexanderschlacht, liest und wendet er die Blätter unserer alten Bücher.”, 2024

Materials Bois, livres

Dimensions 47 × 47 × 47 cm

Acquisition 2024

Exhibitions Eckdaten, galerie Brunette Coleman, Londres, du 13 au 18 avr. 2024

pp. 436–437, “[...] – kurz, hergestellt aus sympathischer Vertrautheit mit den geheimen Wünschen der zuschauenden internationalen Zivilisation.”, 2024

Materials Bois, plâtre

Dimensions 94 × 47 × 47 cm

Acquisition date 2024

Exhibitions Eckdaten, galerie Brunette Coleman, Londres, du 13 au 18 avr. 2024

Date et lieu de naissance : 1990, Miami, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

DECADENCE, 2024

Materials Vidéo HD

Dimensions 20 minutes 24 secondes

Acquisition 2024

Exhibitions

Hammer project: Jordan Strafer, Hammer Museum, Los Angeles, du 09 juin au 25 août. 2024

Jordan Strafer DECADENCE, The Renaissance Society, Chicago, du 04 mai au 07 juil. 2024

Date et lieu de naissance : 1967, Bülach, Suisse Vit et travaille à Amsterdam, Pays-Bas

L’œuvre de Batia Suter procède d’une écriture par l’image fondée sur l’élaboration d’installations monumentales. À la recherche de reproductions imprimées, l’artiste explore de multiples supports iconographiques afin d’en récupérer le contenu. Preuves d’une pratique archivistique semblable à l’Atlas Mnémosyne d’Aby Warburg, ces innombrables images amassées sont ensuite montées et assemblées jusqu’à satisfaction. Par cette décontextualisation progressive, l’imprimé devient un ready-made qui entraîne de nouvelles significations et réactions, l’association inédite d’images éclectiques conférant à ces dernières des possibilités expressives inexploitées.

Née en 1967 à Bülach (Suisse), Batia Suter a étudié aux académies d’art de Zurich et d’Arnhem de 1990 à 1995. Elle vit et travaille à Amsterdam.

Nightshift, 2019

L’imposante installation se compose d’un ensemble de 135 pages de journal imagées que Batia Suter a compilées, imprimées et disposées au sol séparément avec des couvertures en laine. Derrière l’intitulé de l’œuvre, Nightshift, se dessine un hommage à son grand-père qui était ouvrier de nuit. L’artiste nous invite à la suivre dans une ronde à la découverte d’images hétéroclites imprimées en nuances de gris. À la manière d’un cadavre exquis, ces assemblages en apparence désordonnés lui permettent de vider l’image de sa substance initiale et de proposer une nouvelle lecture intuitive. L’image décontextualisée, en abandonnant son usage premier, acquiert une nouvelle signification par son association inédite. Face à cette alchimie opaque, le regard se renouvelle et redouble d’attention afin de déchiffrer la possibilité d’un sens. Par ses analogies formelles et thématiques, l’archipel iconographique de Batia Suter interroge la valeur contemporaine de l’image et sa puissance illustrative.

Quentin Rose

Dimensions 1 290 × 400 cm Acquisition 2019 Expositions Des attentions, Le Crédac, Ivry-Sur-Seine, du 18 janv. au 31 mars 2019

Matériaux Couvertures

Date et lieu de naissance : 1997, Paris, France

Vit et travaille à Paris, France

L’œuvre plastique de Pol Taburet s’articule autour de la question du passage. Convoquant diverses influences, de la mythologie vaudou (mélange de pratiques magiques, de sorcellerie et d’éléments chrétiens) aux références contemporaines en passant par les thèmes de la grande peinture classique, ses créations nous proposent un voyage dans un entre-deux fait de métamorphoses et de chimères. L’artiste peint de grandes toiles avec un mélange de peinture à l’alcool, d’acrylique et de pastel à l’huile. En sculpture, il réalise des pièces en bronze et en résine. À travers ces différentes techniques et supports, Pol Taburet propose une œuvre empreinte de sa mythologie personnelle qui dialogue entre plusieurs époques et cultures.

Né en 1997 à Paris (France), Pol Taburet est diplômé de l’École des Beaux-arts de Cergy en peinture et en céramique. Il vit et travaille à Paris.

Ô...Trees, 2023

Enfermée dans la résine, la figure « à tête en pointe » d’Ô...Trees (2023) semble venue d’un autre monde. Ce moulage en résine de polyester et fibre de verre n’est pas sans évoquer L’Oiseau dans l’espace (1923) de Constantin Brancusi, avec ce même socle cylindrique depuis lequel la sculpture donne l’impression de s’élever vers le ciel. Le visage énigmatique aux yeux sans pupille dont l’extrémité supérieure se termine en pointe est un motif récurrent dans le travail de l’artiste. Dans cette œuvre, il convoque sa mythologie personnelle, ainsi que son affection pour le thème de la transformation et des mutations nébuleuses, entre la culture occidentale et le vaudou antillais fait de syncrétismes religieux et magiques. Cette œuvre appartient à un ensemble de sculptures similaires qui dialoguent entre elles et tournent le dos au spectateur. Lors de l’exposition ZOO “The Day of Heaven and Hell” à la Fondation Lafayette Anticipations (2023), elles étaient six à se regarder dans une pièce cubique recouverte d’une peinture verte criarde évoquant les fonds verts des décors de cinéma.

Matériaux Résine polyester, fibre de verre

Dimensions 140 × 20,7 × 24,6 cm Acquisition 2023

Expositions ZOO “The Day of Heaven and Hell”, Lafayette Anticipations – Fondation Galeries Lafayette, Paris, du 21 juin au 03 sept. 2023

Enfermée dans la résine, la figure « à tête en pointe » d’Ô...Trees (2023) semble venue d’un autre monde. Ce moulage en résine de polyester et fibre de verre n’est pas sans évoquer L’Oiseau dans l’espace (1923) de Constantin Brancusi, avec ce même socle cylindrique depuis lequel la sculpture donne l’impression de s’élever vers le ciel. Le visage énigmatique aux yeux sans pupille dont l’extrémité supérieure se termine en pointe est un motif récurrent dans le travail de l’artiste. Dans cette œuvre, il convoque sa mythologie personnelle, ainsi que son affection pour le thème de la transformation et des mutations nébuleuses, entre la culture occidentale et le vaudou antillais fait de syncrétismes religieux et magiques. Cette œuvre appartient à un ensemble de sculptures similaires qui dialoguent entre elles et tournent le dos au spectateur. Lors de l’exposition ZOO “The Day of Heaven and Hell” à la Fondation Lafayette Anticipations (2023), elles étaient six à se regarder dans une pièce cubique recouverte d’une peinture verte criarde évoquant les fonds verts des décors de cinéma.

Matériaux Résine polyester, fibre de verre

Dimensions 140 × 20,7 × 24,6 cm

Acquisition 2023

Expositions ZOO “The Day of Heaven and Hell”, Lafayette Anticipations – Fondation Galeries Lafayette, Paris, du 21 juin au 03 sept. 2023

Date et lieu de naissance : 1990, Macon, États-Unis Vit et travaille à New York, États-Unis

L’œuvre de SoiL Thornton interroge la notion de perception à travers les questions d’identité et de fétichisation. Conçues comme des abstractions protéiformes, ses œuvres remettent en question les mécanismes de construction des identités au sein des sociétés contemporaines. SoiL Thornton représente et explore la figure de l’artiste en tant que capital et que produit. Il s’intéresse à la marchandisation du monde de l’art, et plus généralement au monde du travail et à la notion de commercialisation. Ses œuvres confrontent des matériaux de récupération qu’il qualifie de « trouvailles » à de la matière brute. Le choc esthétique qui en résulte permet de révéler une dissonance entre deux états pour questionner l’espace qui les sépare. Né en 1990 à Macon en Géorgie (États-Unis), SoiL Thornton est diplômé de la Cooper Union for the Advancement of Science and Art. Il vit et travaille à Brooklyn.

Slave > salve, 2023

Slave > Salve est un grand panneau en bois à la surface striée de brûlures. Entre ces lignes irrégulières, on peut lire en biais les mots Slave et Salve (qui signifient respectivement « esclave » et « soigner »). Comme ils se fondent aux motifs linéaires et aux rainures du bois, ils sont à peine lisibles. En séparant les deux termes par le signe « > », SoiL Thornton souligne les mécanismes de marchandisation des hommes et des objets en dénonçant la notion de productivité sociale et les injonctions qui y sont associées. Les personnes sont agrégées au statut d’objet, de contenant et de contenu. Le bois brûlé est l’expression d’une plaie ouverte à la faveur de la productivité humaine et aux dépens de l’environnement. Dans cette œuvre où la vie de la matière se confronte à la douleur du feu, transparaît une grande brutalité mêlée d’une souffrance sourde et masquée. Le langage vient communiquer dans un paysage abstrait et suggestif pour mettre en avant des mécanismes propres à la société contemporaine.

Matériaux Gel d’aloe vera, panneau de bois brûlé, Dimensions 152,08 × 121,92 × 4 cm Acquisition 2023

Expositions Painting, the shorter of the longest, Maxwell Graham Gallery, New-York, du 21 juin au 03 sept. 2023

Date et lieu de naissance : 1987, Hai Duong, Vietnam

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Les œuvres de Sung Tieu témoignent de la place importante qu’elle accorde au thème de l’hégémonie et des représentations culturelles. Par ses photographies, sculptures et installations, elle interroge notre façon de réagir aux images et montre que ces réactions, dictées par nos référents culturels, sont le résultat d’expériences vécues ou de faits passivement intégrés.

Née en 1987 à Hai Duong (Vietnam), Sung Tieu a grandi en Allemagne, où elle vit et travaille aujourd’hui.

No #1 Classic (After Roe Ethridge), 2014

Les photographies de Sung Tieu agissent en trompe-l’œil.

Les avatars contemporains du luxe en sont les appâts. Ici, un parfum, No #1 Classic (After Roe Ethridge), qui se donne des allures de l’emblématique fragrance de Chanel. Or, dans cette prise de vue, tout est faux : la contrefaçon de parfum et le style impropre à l’artiste sont des réponses à l’uniformité de goût. Le style est impropre, mais non pas neutre, car Sung Tieu emprunte aux thèmes chers à Wolfgang Tillmans – photographies de valeurs brutes tels les lingots d’or de la série Gold, ou rutilantes carrosseries automobiles qui sont un sociolecte (un langage propre à un groupe) que l’on souhaiterait articuler. Dans cette veine, Sung Tieu a réalisé plusieurs photographies qui questionnent les rapports entre display et régimes de vérité : à force de présence dans l’espace public et sur la plus grande variété de supports, les objets publicitaires ne passeraient-ils pas pour bons, justes et vrais ?

Dimensions 42 × 29,7 cm Acquisition 2015 Expositions

Matériaux Papier photo brillant

Century (After Wolfgang Tillmans), 2014

Les photographies de Sung Tieu agissent en trompe-l’œil. Les avatars contemporains du luxe en sont les appâts. Ici, un parfum nommé 5th Century se donne des allures de l’emblématique fragrance de Chanel, mais tout est faux dans cette prise de vue : la contrefaçon de parfum et le style, impropre à l’artiste, sont des réponses à l’uniformité de goût. Le style est impropre, mais non pas neutre, car Sung Tieu emprunte aux thèmes chers à Wolfgang Tillmans – photographies de valeurs brutes tels les lingots d’or de la série Gold ou rutilantes carrosseries automobiles composant un sociolecte (un langage propre à un groupe) que l’on souhaiterait articuler. Dans cette veine, Sung Tieu a réalisé plusieurs photographies qui questionnent les rapports entre display et régimes de vérité : à force de présence dans l’espace public et sur la plus grande variété de supports, les objets publicitaires ne passeraient-ils pas pour bons, justes et vrais ?

Dimensions 42 × 29,7 cm

Acquisition 2015 Expositions

Matériaux Papier photo brillant

Date et lieu de naissance : 1976, Flers, France

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

L’œuvre de Niels Trannois multiplie les ajouts de matière pour créer des tableaux qui relèvent presque de la sculpture. Il développe des scènes crépusculaires qui oscillent entre abstraction et figuration en combinant découpes, collages et juxtapositions. Ses titres imagés induisent un décalage entre la représentation et le texte qui rappelle les jeux langagiers chers aux surréalistes. L’ensemble contribue à créer une ambiance de mystère qui interroge le spectateur.

Né en 1976 à Flers (France), Niels Trannois a étudié à l’ESAA Duperré à Paris, puis à la Villa Arson de Nice. Il vit et travaille à Berlin.

Au-delà du flash, te fouiller (l’éclisse), 2009–2010

Au sein d’une composition dépouillée et crépusculaire, un œil noir semble observer le spectateur. Il est accompagné d’un motif abstrait découpé dans la toile. L’œuvre énigmatique rappelle les créations surréalistes qui juxtaposent des éléments hétéroclites. Le titre, Au-delà du flash, te fouiller (l’éclisse), induit un décalage poétique entre le texte et l’image. L’artiste s’appuie ainsi sur les contrastes entre le langage et la sensation produite par l’œuvre, l’abstraction et la narration, la représentation et l’émotion. La pratique artistique de Niels Trannois dépasse la peinture pour rendre visible le processus artistique et investir le monde environnant, à l’image de cet œil qui se pose sur ce qui l’entoure.

Valentine Brégeon

Dimensions 65 × 80 × 5,2 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 7, La Galerie des Galeries, Paris, du 06 oct. 2011 au 07 janv. 2012

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Matériaux Caisson de bois, toile marouflée

I will give you a name, 2009

D’une composition abstraite mettant seulement en relief les veines brutes du bois du support, Niels Trannois fait émerger des membres anthropomorphiques à peine esquissés et un amoncellement de traits sombres emmêlés. Il induit un décalage entre la représentation abstraite et le titre I will give you a name, qui résume l’acte créateur au fait de « donner un nom » à sa production. L’artiste livre ici une création énigmatique qui introduit des effets de texture par l’emploi de divers matériaux. Il joue des contrastes entre le langage et la sensation produite par l’œuvre, l’abstraction et la narration, la représentation et l’émotion dans un tableau qui convoque aussi les artistes surréalistes.

Valentine Brégeon

Vesperal requiem for Clairwill, 2010

Le titre, Vesperal requiem for Clairwill, est une référence à l’amante libertine du roman Histoire de Juliette (1797) du marquis de Sade. Il induit un décalage entre le titre littéraire et l’image résolument abstraite. Seule une découpe de toile claire interrompt la monochromie de la photocopie noire huilée. Niels Trannois livre ici une création énigmatique qui introduit des effets de matière par l’irrégularité du support. Il joue sur les contrastes entre le langage et la sensation produite par l’œuvre, l’abstraction et la narration, la représentation et l’émotion. Sa pratique se déploie sur une grande variété de supports pour aboutir à un résultat qui relève presque de la sculpture tant il joue sur les ajouts ou retraits de matière et la diversité des matériaux.

Valentine Brégeon

Matériaux Bois, peinture à l’huile, toile marouflée

Dimensions 86 × 78,5 × 5 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Matériaux Toile marouflée, caisson de bois, photocopie huilée

Dimensions 87 × 69 × 3 cm

Acquisition 2013

Expositions Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Date et lieu de naissance : 1968, Cosenza, Italie

Vit et travaille à Paris, France

La pratique de Tatiana Trouvé s’articule autour des notions de mémoire et d’archives. L’artiste cherche notamment à sauver de l’oubli des éléments banals, des documents administratifs et des objets divers qui constituent le cœur de notre quotidien. Nourrie d’influences littéraires, son œuvre protéiforme à mi-chemin entre la sculpture, l’architecture et la maquette matérialise son expérience intime tout en montrant l’absurdité de la société contemporaine et du monde du travail.

Née en 1968 à Cosenza (Italie), Tatiana Trouvé a été formée aux Pays-Bas ainsi qu’à la Villa Arson de Nice avant de se lancer dans son principal projet artistique : le Bureau d’activités implicites (BAI). Elle a remporté le prix Marcel Duchamp en 2007. Elle vit et travaille à Paris.

Polder (sara), 2005

Interrogée sur la définition du mot polder, Tatiana Trouvé répondait en ces termes : « Ce mot contient l’idée d’un espace gagné et d’un espace complètement artificiel. Le polder s’installe là où rien ne devrait avoir lieu. » L’expérience proposée par le polder consiste donc à s’extraire de l’espace présent et à se projeter dans un espace mental, un passé, un imaginaire. Les polders ont toujours un lien fort avec l’architecture dans laquelle ils s’inscrivent. Par l’utilisation de tuyaux de construction, Tatiana Trouvé tend à montrer ce qui est d’habitude camouflé et à réaliser ainsi ce qu’elle nomme des « radiographies d’architecture » cherchant à capter l’âme et l’intériorité des bâtiments. Environnement froid et silencieux, Polder (sara) est constitué d’éléments disparates entourés de bandes en caoutchouc noir qui semblent empruntées au monde de la bureautique sans qu’on parvienne à distinguer leur utilité première.

L’accumulation de boîtes de conserve évoque aussi l’univers de la cuisine et le monde domestique. Espace hybride, il est trop grand pour constituer une maquette, mais trop petit pour être praticable. L’accès à l’une des salles est interdit par des bandes de ce même caoutchouc qui enserre tous les objets, ce qui suscite de la frustration chez le spectateur.

Matériaux

Caoutchouc, plastique, néon, boîtes de conserve Dimensions Dimensions variables Acquisition 2013

Expositions

The Longest Echo / L’écho le plus long, MAMCO - Musée d’Art moderne et contemporain de Genève, Genève, du 25 juin au 21 sept. 2014

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Extraits d’une société confidentielle, FRAC PACA, Marseille, du 29 janv. au 02 avr. 2005

Tunnel airlines, galerie Georges-Philippe &Nathalie Vallois, Paris, du 04 oct. au 09 nov. 2002

Interrogée sur la définition du mot polder, Tatiana Trouvé répondait en ces termes : « Ce terme contient l’idée d’un espace gagné et d’un espace complètement artificiel. Le polder s’installe là où rien ne devrait avoir lieu. » L’expérience proposée par le polder consiste donc à s’extraire de l’espace présent et à se projeter dans un espace mental, un passé, un imaginaire. Les polders ont toujours un lien fort avec l’architecture dans laquelle ils s’inscrivent. Par l’utilisation de tuyaux de construction, Tatiana Trouvé tend à montrer ce qui est d’habitude camouflé et à réaliser ainsi ce qu’elle nomme des « radiographies d’architecture » cherchant à capter l’âme et l’intériorité des bâtiments. Avec ses impossibles machines de musculation qui ne peuvent pas fonctionner, Polder semble être calqué sur le modèle de la salle de sport, comme d’autres le sont sur des bureaux ou des salles de musique. Espace hybride, il est trop grand pour constituer une maquette, mais trop petit pour être praticable, provoquant chez le spectateur un décalage permanent avec l’environnement étrange dans lequel il pénètre.

Marianne Tricoire

Rock, 2006

De petites plaques de métal brillant – aluminium, cuivre, laiton – et de plexiglas sont rivetées sur un rocher échoué au sol. Il évoque un débris, décombre d’un quelconque bâtiment sur lequel on aurait apposé des plaques honorifiques, mais comme aucune inscription n’y est gravée, l’objet composite bascule dans le domaine de l’absurde. Par alchimie, le minéral se mêle au métal, l’œuvre fonctionnant alors comme une forme de talisman chargé d’une force et d’une mémoire intrinsèque : selon Tatiana Trouvé, tout son travail est dirigé par « l’idée du temps et le thème de la mémoire ». L’artiste utilise souvent le cuivre, matériau conducteur auquel on attribue de nombreuses vertus médicinales, en tant qu’agent transmetteur au sein de ses œuvres. Sur d’autres pierres de cette série, elle a fixé des cadenas et des poids en cuivre ou en bronze, comme si la roche contenait un secret qui lui était propre.

Matériaux Ciment, skaï, bois, corde, plastique

Dimensions 210 × 350 × 500 cm

Acquisition 2013

Expositions

The Longest Echo / L’écho le plus long, MAMCO - Musée d’Art moderne et contemporain de Genève, Genève, du 25 juin au 21 sept. 2014

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Matériaux Pierre, plexiglas, aluminium, cuivre, laiton

Dimensions 63 × 147 × 72 cm

Acquisition 2013

Expositions

The Longest Echo / L’écho le plus long, MAMCO - Musée d’Art moderne et contemporain de Genève, Genève, du 25 juin au 21 sept. 2014

Antidote 3, La Galerie des Galeries, Paris, du 13 sept. au 03 nov. 2007

Les espaces qui prennent forme dans les dessins de Tatiana Trouvé confondent les dimensions intérieures et extérieures, se creusent dans des perspectives incertaines, combinent des échelles et des mondes. Ce sont des espaces sans lieu ni temps, vides de présences mais emplis par l’absence. De même, les installations et les sculptures de l’artiste composent un univers de formes abstraites, d’objets fonctionnels confusément reconnaissables et de structures architecturales fragmentées. Cette ambivalence ne fait pas défaut ici. Suspendues à une barre horizontale, des découpes d’un cuir souple noir ajouré se superposent. Les peaux repliées de part et d’autre forment une cascade charbonneuse que les seaux placés en-dessous ne peuvent recueillir, tandis que les découpes révèlent différents plans à travers les pans de cuir.

Dimensions 65 × 112 × 4 cm

Acquisition 2013

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Antidote 5, La Galerie des Galeries, Paris, du 20 oct. 2009 au 09 janv. 2010

Matériaux Cuir, bois

Date et lieu de naissance : 1982, Worcester, Massachussets, États-Unis

Vit et travaille à Zurich, Suisse

Le travail de Wu Tsang est très souvent le fruit de collaborations, notamment en tant que co-organisatrice d’une soirée hebdomadaire en boîte de nuit appelée Wildness, qui a été un point de mire pour l’underground et l’activisme communautaire à Los Angeles. Installé dans un bar gay latino, le Silver Platter, près de MacArthur Park, Wildness a créé un espace libre où les clients de longue date, des personnes de couleur homosexuelles, se sont mélangés à des artistes et des performeurs. Le long métrage de Tsang, Wildness (2012), documente cette scène et la négociation perpétuelle des questions de race, de genre et de classe sociale entre les clients, qui se débattent avec les problématiques de gentrification, d’authenticité et de propriété alors qu’ils sont confrontés à des réalités plurielles. Le bar lui-même joue un rôle prépondérant dans le film, servant de narrateur omniscient et incarnant les actes créatifs et performatifs par lesquels la fiction culturelle se forme et s’exprime. L’artiste s’est largement fait connaître en 2012 grâce à ce film, qui a été présenté pour la première fois dans le cadre du festival Documentary Fortnight du MoMA.

We Hold Where Study, 2017

We Hold Where Study participe d’une recherche de Wu Tsang sur la représentation des rapports entre individu et communauté. Ce diptyque vidéo inauguré par la voix du poète Fred Moten présente deux scènes dansées en duo, respectivement chorégraphiées par Boychild et Ligia Lewis et interprétées par Josh Johnson et Jonathan González. Leurs corps noirs, queer et trans se déploient entre une friche végétale verdoyante et la rouge intensité d’un studio de danse. Bientôt ces scènes verront leurs bords se chevaucher pour créer une bande centrale opaque. Selon Fred Moten, si la whiteness occidentale s’est construite dans l’individualité et la séparation, la blackness –à laquelle s’attellent les cultures queer et trans – serait une pensée de l’enchevêtrement. Dans cette jonction visuelle se niche ainsi la gageure de représenter dans un même geste violence et régénération des rapports sociaux.

Matériaux Vidéo

Dimensions 18 minutes 56 secondes

Acquisition 2017 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1975, Seattle, États-Unis Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis

L’acte de bâtir est central dans la production d’Oscar Tuazon, qui investit les espaces d’exposition avec des architectures éphémères aux matériaux à forte densité. Ces agencements précaires sont le prolongement d’une conception existentielle nomade, communautaire et nostalgique de la communion avec la nature qui flirte parfois avec la subversion. Quand il résidait à Paris en 2007, le sculpteur a participé au développement de la galerie-librairie castillo/corrales, un espace alternatif réunissant des artistes, des commissaires d’exposition et des critiques d’art qui organise des événements indépendants des institutions. Né en 1975 à Seattle (États-Unis), Oscar Tuazon a étudié la sculpture puis l’architecture à la Cooper Union de New York. Il a également bénéficié d’une résidence au Whitney Museum. Il vit et travaille actuellement à Los Angeles.

Hammer, 2014

Ce multiple d’Oscar Tuazon édité à 150 exemplaires est un ciseau à bois plongé dans un cylindre en béton. Cette petite sculpture fait partie de la série Hammer Projects composée d’œuvres de plus grandes dimensions. Malgré son format réduit, une certaine monumentalité émane de cette colonne contemporaine. Son aspect bricolé et rugueux démontre une fois de plus l’attrait d’Oscar Tuazon pour les écarts au prototype. Privilégiant les matériaux de construction, le sculpteur travaille à la jonction de l’art et de l’architecture. Il propose des objets à manipuler ou des dispositifs de passage afin de nous questionner sur nos usages et sur le fait d’habiter la ville. En détournant l’outil, désormais figé dans la matière, de sa fonction, l’artiste invente d’autres manières de voir et nous invite avec humour à composer avec le détournement.

Veronika Doszla

Dimensions 35 × 9 cm

Acquisition 2014 Expositions

Matériaux Béton, burin

Date et lieu de naissance : 1983, Madrid, Espagne

Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Alvaro Urbano produit une œuvre polymorphe (photo, installation, sculpture) traversée par le concept d’hétérotopie défini par Michel Foucault en 1967. Il s’intéresse à la notion d’espace ainsi qu’à ses possibles définitions temporelles, physiques ou visuelles. Depuis 2014, il collabore fréquemment avec l’artiste Petrit Halilaj.

Né à Madrid (Espagne) en 1983, Alvaro Urbano a étudié à l’école d’architecture de Madrid avant d’intégrer l’Institut d’expériences spatiales de l’université d’art de Berlin (Allemagne). Il vit et travaille actuellement à Berlin.

Ever Since Night Falls (Berner Totentanz [Bern Dance of death], Niklaus Manuel Dutsch, 1520), 2019

Ever Since Night Falls est une installation qui met en scène différentes sculptures réinterprétant des œuvres perdues, oubliées ou détruites. Alvaro Urbano fait fi des situations et des motivations qui ont présidé à la disparition de ces œuvres. Revenues à la vie, elles sont néanmoins extraites du contexte de leurs époques respectives. L’artiste conçoit une collection utopique en créant de manière fictive le reflet contemporain d’artefacts oubliés. Ever Since Night Falls reprend un motif de danse macabre, typologie élaborée à la fin du Moyen Âge. Il s’agit d’une ronde qui illustre l’égalité sociale devant la mort : les différentes classes sociales y sont représentées en train d’être guidées vers la Mort par des squelettes. L’artiste ravive le souvenir de la fresque peinte sur ce thème par Niklaus Manuel Deutsch sur le mur d’un cimetière de Berne au XVI e siècle.

Léonie Maton

Matériaux Bois, fil

Dimensions 64 × 96 × 23 cm

Acquisition 2019

Expositions Art Basel 2019, Art Basel, Bâle, du 13 au 16 juin 2019

Date et lieu de naissance : 1963, France

Vit et travaille à Paris, France

La pratique interdisciplinaire d’Éric Van de Walle associe différentes formes artistiques allant du design à la sculpture en passant par l’architecture et les arts décoratifs. Ses installations particulièrement épurées sont conçues à partir d’une « radicalité », d’un « minimum », et régies par un principe d’« élémentarité », pour reprendre les propres termes de l’artiste. Elles répondent à des fonctions d’usage et de commodité, bien que compte tenu de leur apparence, l’identification et le sens qui leur sont propres ne se révèlent pas d’emblée.

Né en 1963 en France, Éric Van de Walle est designer de formation. Il a suivi des études audiovisuelles à la faculté de Metz avant d’être diplômé de l’École Supérieure d’Art de Lorraine. Il vit et travaille actuellement à Paris.

Le déguisement, 2014

De prime abord, l’installation Le déguisement évoque une simplicité qui tient tant de la forme que des matériaux employés, mais dans cette réalisation plus complexe qu’il n’y paraît, Éric Van de Walle a cherché un équilibre dans la forme déconstruite. Il a produit cette œuvre entre janvier et juin 2014 dans le cadre d’une résidence à Lafayette Anticipations, avant son ouverture au public. Cette expérience lui a permis de faire évoluer sa pratique de designer et sa conception de l’objet vers un travail plus plastique et artistique. En utilisant des matériaux bruts récupérés sur place, il a créé une installation dont les éléments rappellent ceux de la coiffeuse, meuble pratique destiné à la toilette, sans pour autant se revendiquer comme tels. Elea Dargelos

Matériaux Techniques mixtes

Dimensions Acquisition 2014

Expositions Venir Voir Venir, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 03 au 06 juil. 2014

Date et lieu de naissance : 1966, Nice, France

Vit et travaille à Paris, France

S’il considère le dessin comme la « colonne vertébrale » de son œuvre, Jean-Luc Verna se définit comme « polydisciplinaire » dans la mesure où il pratique aussi la performance, la danse, le chant, le théâtre, le cinéma, la photographie et la sculpture. C’est au travers de tous ces médiums qu’il met en scène son corps, entièrement tatoué et percé, dans de nombreux autoportraits. Il s’y présente glorieux ou misérable, jouissant ou en souffrance. Dans son travail, il convoque aussi bien la culture savante que populaire, puisant dans la mythologie grecque, l’iconographique chrétienne ou le panthéon pop rock. « Je mets La Belle au bois dormant et la Bible au même niveau dans la catégorie des contes de fées », affirme-t-il pour revendiquer le mélange des genres.

Né en 1966 à Nice (France), Jean-Luc Verna est diplômé de la Villa Arson de Nice. Il vit et travaille à Paris.

Mieux qu’à Naples, 1998

« C’est mon Saint-Suaire à moi, mon mensonge à moi ! » affirme Jean-Luc Verna à propos de sa série de transferts sur tissu. Dans ces œuvres, le dessin est photocopié puis décalqué sur un voile à l’aide de fards avant d’être fixé au mur avec de grands drapés. Toute l’ambiguïté de Mieux qu’à Naples réside dans le jeu entre le caractère prosaïque du sujet et la symbolique spirituelle du support. La scène représente un satyre, figure mythologique lubrique et perverse connue pour ses ivresses. Tout en contemplant un masque représentant son propre visage, l’homme aux jambes de bouc et aux oreilles pointues copule avec une autre créature dans un rapport de domination et de soumission. Cette image érotique, qui tendrait à présenter l’acte sexuel comme un faux-semblant, semble a priori mal s’accorder avec l’aspect mystique du textile rappelant le voile de sainte Véronique, lequel portait l’empreinte miraculeuse du visage du Christ. Emblématique du mélange des genres entre sacré et profane prôné par Jean-Luc Verna, Mieux qu’à Naples relève d’une stratification complexe de signes et de références diverses.

Franny Tachon

Matériaux Voile, crayons, fards, clous, boîte en bois, plexiglas

Dimensions 92 × 59 cm (voile) 126 × 92,5 × 15,5 cm (clous, boîte en bois, plexiglas)

Acquisition 2013

Expositions Objet de tendresse, galerie Michel Journiac, Paris, du 05 au 17 avr. 2018

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Vous n’êtes pas un peu beaucoup maquillé ? - Non, Espace d’arts plastiques de Vénissieux, Vénissieux, du 28 mai au 13 juil. 2005

Le colibri d’Afrique est le résultat d’un transfert sur voile et sur carton rehaussé de crayon et de fard. Des clous de ferronnerie, une boîte en bois et du plexiglas complètent les outils dont use Jean-Luc Verna pour créer cette apparition de colibri posé dans une main qu’il a suspendue contre un mur telle une Sainte Face. Le colibri d’Afrique n’est pas sans rappeler les saintes Agathe et Véronique que l’artiste a transférées sur des papiers anciens à partir de ses dessins. Le mouvement du crayon puis du transfert sur le carton et le voile permet un repli de la mémoire pour faire surgir le présent. Le dessin agit là comme une courroie de transmission. Jean-Luc Verna opère des reproductions et des déplacements sophistiqués : du papier, il passe au calque puis à la photocopie, le dessin originel y étant alors agrandi et sa précision dégradée. Cette photocopie est ensuite frottée au trichloréthylène pour être reportée sur un voile, puis reprise au crayon et au fard à paupières. En plaçant le spectateur dans l’intervalle entre le réel et sa représentation, Jean-Luc Verna témoigne d’un désir de maîtrise des apparences tout en instillant une référence au sacré, mettant ainsi son propre univers en abyme.

Manon Prévost-Van Dooren

APPOLO, 1998

« C’est mon Saint-Suaire à moi, mon mensonge à moi ! » affirme Jean-Luc Verna à propos de sa série de transferts sur tissu. En réalisant un dessin qu’il photocopie et décalque avec du maquillage sur un tissu qu’il fixe ensuite au mur avec de grands drapés, le plasticien revendique le caractère hautement spirituel de son travail. Le voile fait écho à celui de sainte Véronique qui porte l’empreinte miraculeuse du visage du Christ, mais l’œuvre de Jean-Luc Verna, qu’il définit comme une « sorte d’irrévérence appuyée à toutes ces choses religieuses », déjoue la symbolique biblique. Aucune iconographie religieuse ne subsiste ici : c’est à la mythologie gréco-romaine que l’artiste fait référence. Dessiné en grisaille à taille humaine comme une académie, le nu masculin représente Apollon ainsi que le suggère le titre. Alors qu’il inspire habituellement les poètes, le dieu solaire nous tourne ici le dos, prêt à quitter la scène. Le drapé du voile, évocation d’un rideau de théâtre, et les fards utilisés pour la couleur renforcent l’idée d’artifice de représentation.

Franny Tachon

Matériaux Voile, crayons, fards, clous, boîte en bois, plexiglas

Dimensions 102 × 83 cm (voile) 176 × 116 × 15,5 cm (clou, boîte en bois, plexiglas)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Vous n’êtes pas un peu beaucoup maquillé ? - Non, Espace d’arts plastiques de Vénissieux, Vénissieux, du 28 mai au 13 juil. 2005

Matériaux Voile, crayons, fards, clous, boîte en bois, plexiglas

Dimensions 74 × 38 cm (voile) 108 × 71,5 × 15,5 cm (clou, boîte en bois, plexiglas)

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 1, La Galerie des Galeries, Paris, du 01 au 29 oct. 2005

Vous n’êtes pas un peu beaucoup maquillé ? - Non, Espace d’arts plastiques de Vénissieux, Vénissieux, du 28 mai au 13 juil. 2005

Date et lieu de naissance : 1988, Nuremberg, Allemagne Vit et travaille à Berlin, Allemagne

Artiste protéiforme, Raphaela Vogel fait dialoguer sculpture, vidéo et installation dans ses œuvres. Inspirée par la nature et la littérature, elle crée un univers obscur et énigmatique évoquant des mythes et des rituels qui interpellent l’imagination du spectateur. Par ses compositions ambitieuses qui jouent avec les contrastes d’échelle, elle interroge la subjectivité humaine avec humour.

Née en 1988 à Nuremberg (Allemagne), Raphaela Vogel a étudié à l’Académie des beaux-arts de Nuremberg de 2009 à 2012, puis à la Städelschule de Francfort de 2011 à 2014. Après une résidence à De Ateliers à Amsterdam de 2014 à 2016, elle s’est installée à Berlin, où elle enseigne à l’Académie des beaux-arts de Karlsruhe.

I Smell a Massacre, 2016

Associant sculpture et vidéo, les installations composites de Raphaela Vogel se situent à la croisée de la mythologie, de la science-fiction, des théories féministes, de l’animisme, du punk et d’autres univers qu’elle entremêle d’une manière anarchique mais paradoxalement très contrôlée. I Smell a Massacre confronte la vision d’un troupeau de moutons, filmé par un drône, avec des autoportraits de l’artiste ainsi qu’une sculpture aux allures d’immense carcasse. Constitué de tubes, de tuyaux, d’une chicha et d’un galon de houppes récupéré sur un meuble ancien, l’ensemble vibre au son de basses. À la fois réalisatrice, ingénieure son, technicienne lumière et actrice principale de ses films, Raphaela Vogel suscite un réseau de symboles qui interroge notre rapport à la violence mais aussi au monde animal, avec en filigrane la présence récurrente de l’oiseau, traduction qui renvoie au nom de l’artiste.

Matériaux Tubes en acier, raccords de tuyau, polyuréthane, élastomère, projecteur vidéo, haut-parleurs, caisson de basses, chicha, houppette

Dimensions 6 minutes 5 secondes (vidéo)

Acquisition 2017

Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020

Date et lieu de naissance : 1973, East Newark, États-Unis Vit et travaille à Los Angeles, États-Unis

Erika Vogt a fait de la production, de la transformation et du processus de création des images les sujets principaux de ses œuvres. Elle explore la mutabilité et le dynamisme de l’image en utilisant plusieurs supports différents à la fois. Si sa pratique artistique se fonde initialement sur le film expérimental, elle a rapidement intégré sculpture, dessin et photographie au sein d’installations telles que Speech Mesh –Drawn OFF (2014). Les images s’y entremêlent et se superposent en créant de nouvelles formes dont le sens instable et mouvant ne cesse de se renouveler au gré des associations proposées par l’artiste. Née en 1973 à East Newark, New Jersey (États-Unis), Erika Vogt est diplômée de la New York University et du California Institute of the Arts. Ses œuvres ont été exposées à travers le monde entier, notamment au Hammer Museum à Los Angeles, au MoMA à New York et au Centre Pompidou à Paris. Elle vit et travaille à Los Angeles.

Speech Mesh, 2014

Sur un écran soutenu par un portant à vêtements ondoie, rougeoyant, un réseau de langage. Dans l’installation vidéo Speech Mesh, Erika Vogt orchestre la rencontre de formes élémentaires avec les codes de présentation du commerce. Elle a associé au langage codifié du display des formes simples, facteurs communs de la création à travers les âges. « Cette respiration cosmique qui informe le tissu de la création, chacun en est témoin. Observer la Lune, l’évolution de son croissant, observer les marées, les cycles des saisons ou de nos vies », c’est ainsi que Jean de Loisy situe l’origine de ces formes récurrentes qui parcourent l’histoire de l’art et des productions humaines ( Formes simples, catalogue d’exposition, p. 20). Dans le travail d’Erika Vogt, il y a certainement une attention à saisir dans la nature le plus petit dénominateur commun de la culture. Par la densité de signifiance de ses formes archétypales et de leurs supports, l’artiste questionne également l’efficience et l’univocité des symboles au croisement du monde du commerce et de l’information.

Matériaux Portant à vêtements

Dimensions 3 minutes 27 secondes

Acquisition 2015

Expositions

Speech Mesh-Drawn OFF, Centre d’art contemporain Triangle France – Astérides, Marseille, du 08 mars au 07 mai 2014

Speech Mesh-Drawn OFF, The Hepworth Wakefield, Wakefield, du 14 fév. au 06 avr. 2014

, 2015

Connue tout d’abord pour son travail de vidéo et de cinéma expérimental, Erika Vogt a conquis d’autres médias à travers lesquels elle poursuit une approche sociale de l’art. Depuis plusieurs années, elle se concentre sur sa pratique sculpturale, qui lui permet de réunir les œuvres et leur public dans une même dimension. Benny participe pleinement du renouvellement de sa démarche tout en témoignant d’une continuité cinétique avec ses travaux précédents. Encadrée par les montants d’un portant roulant, cette sculpture biface présente un avers brillant et un revers mat et texturé, composé de résidus divers. Par sa facture, sa taille et ses formes ajourées à la mesure d’une main, Benny est à échelle humaine, rappelant en cela les objets de Lygia Clark, que cette dernière désirait voir manipulés et actionnés par d’autres mains et d’autres corps que le sien.

Matériaux Résine uréthane, poussière, morceaux de bois, peinture acrylique, rail métallique, corde, feuilles, cailloux, matériaux de récupération

Dimensions 185,4 × 160 × 55,9 cm

Acquisition 2015 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020 Slug, Simone Subal Gallery, New York, du 10 mai au 14 juin 2015

Répétition, Fondation Villa Empain, Bruxelles, du 13 mai au 21 août 2016

Bell Part 121516, 2016

Bell Part 121516 est une composition tripartite qui présente différents points de vue sur un balancier d’horloge. L’œuvre fusionne photographie et dessin au sein d’une image imprimée au jet d’encre sur du papier à aquarelle. Le balancier isolé photographié par Erika Vogt est transformé par les lignes et les taches de peinture qui le recouvrent. Répété et distordu par l’artiste, le motif se décompose au fil des images pour finir par se fondre et disparaître complètement dans un magma de peinture violette. En explorant la mutabilité de l’image à travers une pratique protéiforme, Erika Vogt fait du processus de création le sujet même de ses œuvres. Dans Bell Part 121516, elle rend visible le recouvrement progressif de l’image initiale, transfigurée par la fusion des médiums. Si le titre permet d’identifier l’objet, le sens et la signification de l’œuvre restent instables, mouvants et ouverts à l’interprétation.

Danilovic

Matériaux Papier à aquarelle, encre

Dimensions 427 × 112 cm

Acquisition 2016 Expositions Répétition, Fondation Villa Empain, Bruxelles, du 13 mai au 21 août 2016

Date et lieu de naissance : 1974, Karlsruhe, Allemagne

Vit et travaille à Paris, France

L’œuvre d’Ulla von Brandenburg se développe autour du théâtre et de la scénographie au moyen de multiples supports. Son imaginaire est inspiré par l’esthétique d’une Europe fin-de-siècle où se mêlent notamment l’occultisme, la littérature, l’imagerie et la psychanalyse. À l’aune de ces résurgences passées, l’artiste appréhende le présent au gré de mises en scène savantes et polymorphes.

Née en 1974 à Karlsruhe (Allemagne), Ulla von Brandenburg a étudié la scénographie dans sa ville natale et les arts plastiques à Hambourg avant de recevoir le prix Marcel Duchamp en 2016. Elle est représentée par les galeries Art:Concept (Paris), Produzentengalerie (Hambourg), Meyer Riegger (Karlsruhe) et Pilar Corrias (Londres). Elle vit et travaille à Paris.

Forest III, 2009

Forest III invite le visiteur à pénétrer dans une construction circulaire en bois dont l’espace est délimité par la présence d’une entrée et d’une sortie. Au-delà de l’envers d’un décor en bois laissé nu, le regard découvre ensuite des peintures murales noires réalisées au pochoir. La mise en scène théâtralisée enserre le spectateur en immersion dans un halo mystérieux et anxiogène peuplé de silhouettes d’arbres héritées de l’imagerie du conte. En dépeignant cette forêt sombre à la manière d’un test de Rorschach, Ulla von Brandenburg manie les codes de la psychologie et de la psychanalyse pour nous inviter à explorer symboliquement l’inconscient. Ce faisant, le spectateur devient acteur de l’œuvre. Par cette illusion scénographique, Ulla von Brandenburg suscite une interprétation chez le spectateur pour mieux révéler les mécanismes de sa personnalité et interroger son rapport au monde actuel.

Matériaux Bois

Dimensions 400 × 500 × 280 cm

Acquisition 2013

Expositions

Antidote 6, La Galerie des Galeries, Paris, du 14 oct. 2010 au 08 janv. 2011

Name or Number: Ulla von Brandenburg, Le Plateau FRAC Île-de-France, Paris, du 19 mars au 17 mai 2009

Baisse-toi Montagne, Lève-toi Vallon, 2015

Baisse-toi Montagne, Lève-toi Vallon est une performance théâtrale de grande envergure produite par Lafayette Anticipations et présentée pour la première fois au Kaaitheater à Bruxelles. La pièce pour cinq comédiens et un chœur repose sur les rituels d’habillage, les évènements et les symboles liés au saint-simonisme (habillement du Père, chorégraphie des gestes, hiérarchie des chants, leçon d’astronomie élémentaire, manipulation d’objets) traités comme autant de fragments qui rappellent la mémoire et les valeurs d’un mouvement dont les travers communautaires, voire sectaires, posent évidemment question. La performance, réalisée dans un décor rationalisé du sol au plafond, chantée pour rappeler les modes de transmission, a fait l’objet d’un film présenté dans le cadre de Performa 15 accompagné d’une installation spécialement conçue par l’artiste pour l’occasion.

Matériaux Tissus, objets

Dimensions

Dimensions variables

Acquisition 2015

Expositions Performa 15, festival de performance, New York, du 01 au 22 nov. 2015

Baisse-toi Montagne, Lève-toi Vallon, 2015

Dans la continuité de sa performance Baissetoi Montagne, Lève-toi Vallon jouée dans plusieurs villes du monde, Ulla von Brandenburg a produit un film et une installation éponymes. À l’occasion de la performance à Riga, Ulla von Brandenburg a filmé en noir et blanc cette pièce pour cinq comédiens et un chœur sur le saint-simonisme ainsi que ses projets sociaux, sociétaux et politiques. Pour Performa 2015, elle a projeté ce film et produit de nouveaux éléments de décor en couleur (reprenant la palette chromatique du décor du film, rendue invisible par le noir et blanc) qui s’ajoutent aux costumes et objets déjà créés pour la performance. Enfin, à la frontalité plastique de la pièce et de son film, elle a imaginé une installation proposant une immersion totale dans cette utopie positiviste que fut le saint-simonisme. Dans l’œuvre filmée d’Ulla von Brandenburg, le noir et blanc a valeur d’intemporalité. Baissetoi Montagne, Lève-toi Vallon expose ainsi à travers différents médias la mémoire de ce mouvement progressiste du XVIII e siècle peu connu du public : l’œuvre, riche de la transversalité de ses formes et de ses chants, relit, ravive et remémore les valeurs de ce mouvement mais aussi ses travers, jetant une lumière vive sur la question de l’idéal politique.

Matériaux Vidéo

Dimensions 18 minutes

Acquisition 2015

Expositions

W Collection Fonds de dotation Famille Moulin

Date et lieu de naissance : 1988, Londres, Royaume-Uni Vit et travaille à Londres, Royaume-Uni

I Love Ancient Baby, 2023

Materials Vidéo monoclonale, couleur, son Dimensions 13 minutes 33 secondes

Acquisition 2024

Exhibitions Imagining Otherwise, Primary, Nottingham, du 08 juin au 17 août 2024 Pretend History, Niru Ratnam, Londres, du 06 juil. au 10 août 2024 I Love Ancient Baby, Gesellschaft für Aktuelle Kunst, Bremen, du 18 nov. 2023 au 17 mars 2024

Date et lieu de naissance : 1971, Séoul, Corée Vit et travaille à New York, États-Unis

Anicka Yi porte son attention aux substances périssables, ses matériaux de prédilection – aussi variés que des chips de pomme de terre, de la fourrure, des fluides corporels ou des bactéries – sont détournés à des fins d’installations, de sculptures et de films. L’artiste est à la recherche des limites de la persistance de la beauté. Souvent plongées dans de la glycérine, de la résine ou de la cire, les créations sensorielles d’Anicka Yi témoignent de son intérêt pour des expérimentations à la fois chimiques et techno-sensuelles à forte puissance évocatrice. Tout en cherchant à rompre avec la suprématie du visuel, Anicka Yi s’intéresse à la façon dont les sens et la perception sont culturellement conditionnés et parle à ce sujet de « biopolitique des sens ».

Née en 1971 à Séoul, Anicka Yi a reçu le prix de la Louis Comfort Tiffany Foundation en 2011. Elle vit et travaille à New York

The Last Diamond, 2015

Fleurs frites, lait en poudre périmé, mucus d’escargot et parfum d’oubli : les œuvres d’Anicka Yi montrent sa prédilection pour des substances évanescentes et périssables. Après avoir élaboré une fragrance liée à la perte de mémoire en collaboration avec le créateur de parfums Barnabé Fillion, Anicka Yi en a fait humecter les pages de sa première monographie. Sa recherche sur la transcription olfactive de la disparition des souvenirs s’est ensuite déclinée à travers The Last Diamond Des deux portes de sèchelinge entrebâillées qui composent l’installation émanent deux fumets : par cet entrelacement d’odeurs, l’artiste entend créer une alchimie aux senteurs d’amnésie. The Last Diamond témoigne de l’intérêt de l’artiste pour des expérimentations à la fois chimiques et techno-sensuelles à valeur psychologique élevée.

Matériaux Portes de sèche-linge, diffuseurs, parfum Dimensions 65 × 65 × 50 cm (caissons) Acquisition 2015 Expositions You, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Paris, du 11 oct. 2019 au 16 fév. 2020 Faisons de l’inconnu un allié, Lafayette Anticipations — Fondation d’entreprise Galeries Lafayette, Paris, du 11 au 23 oct. 2016 7,070,430K of Digital Spit, Kunsthalle Basel, Bâle, du 12 juin au 16 août 2015

Chiffres de la collection

Forte de ses activités, la collection comporte à ce jour 402 œuvres de 219 artistes. Les artistes de la collection se répartissent comme suit :

39 % sont établis en Europe Depuis 2020, 42 nouveaux artistes sont représentés dans la collection dont :

Les institutions emprunteuses en 2024 CRAC Alsace, Altkirch MoMu, Anvers Museion, Bolzano LAAC lieu d’Art et d’Action Contemporaine, Dunkerque MO.CO, Montpellier Musée Guggenheim, Bilbao LUMA, Arles MAC VAL – Musée d’Art Contemporain du Val-de-Marne, Vitry-sur-Seine Collection Lambert, Avignon Magasin CNAC, Grenoble

38 % sont d’origine française ou travaillent en France

23 % vivent dans le reste du monde

% artistes femmes
% artistes hommes
artistes hommes
28 artistes femmes

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