BIOGRAPHIE DE JACQUES BREL
L’enfance et la jeunesse (1929-1952)
Jacques Brel est né le 8 avril 1929 à Schaerbeek, au nord de Bruxelles. Son père, qui dirigeait une usine d’emballage, avait cinquante ans à la naissance de son dernier fils. Jacques passe une enfance calme, égayée par le sens de la fête de sa mère. Il fréquente un collège et un mouvement de jeunesse catholiques. Sa scolarité n’est pas brillante. Il redouble trois fois, mais ses professeurs soulignent ses bonnes rédactions.
Jacques participe à la création d’une troupe de théâtre et interprète déjà ses rôles avec expressivité. Sans avoir terminé sa scolarité, il entre à 18 ans dans l’usine familiale et s’occupe avec ennui de la commercialisation du carton ondulé.
Il s’inscrit à « La Franche Cordée », une association avec laquelle il organisera des spectacles dans les hospices et les hôpitaux. Il y rencontre Thérèse Michielsen, « Miche », qu’il épouse en 1950.


« L’abbé Brel » (1953-1956)
Jacques Brel trouve que son avenir est ailleurs que dans l’entreprise familiale. Il compose des chansons et enregistre son premier disque à Bruxelles. Sa famille ne l’encourage pas, mais sa femme le pousse à tenter sa chance à Paris, suite à l’appel de Jacques Canetti, directeur artistique chez Philips et propriétaire du cabaret Les Trois Baudets. Il débute avec sa guitare dans différents cabarets parisiens, mais on accueille froidement ses chansons pleines de bons sentiments qui parlent de charité, de Dieu et de fraternité. Georges Brassens, qui deviendra son ami, le surnomme « l’abbé Brel ». Ses premiers disques n’ont pas vraiment de succès. Heureusement, sa rencontre avec François Rauber, qui deviendra son orchestrateur attitré et avec le pianiste Gérard Jouannest, son futur accompagnateur sur scène, est déterminante. Jacques Brel peut dès lors se donner entièrement dans l’interprétation de ses chansons. Quand on n’a que l’amour le révèle au grand public en 1956 et à l’Académie Charles-Cros, qui lui décerne le Grand prix en 1957. En 1958, son concert à l’Olympia est un triomphe : engagé pour faire la première partie du concert de Philippe Clay, il a plus de succès que ce dernier !


Jacques Brel
Le succès - Les tournées (1959-1967)
Canetti l’envoie en tournée avec Serge Gainsbourg et Raymond Devos dans les villes de province : les salles des fêtes les attendent avec des pianos dégradés, sans micro. Mais, dans chaque ville, une foule se presse et attend un autographe. Jacques Brel enchaîne les tournées, faisant jusqu’à 300 concerts par an ! Il se rend en voiture d’une ville à l’autre et continue à composer de nouvelles chansons dans ses chambres d’hôtel. Fin 1959, il est en tête d’affiche à Bobino. Il a travaillé sa voix, son chant et développé un art de la chanson scénique qui n’appartient qu’à lui. Ses interprétations de Jef aux Bonbons en passant par La Chanson de Jacky témoignent de la fougue avec laquelle il habite ses personnages et interprète leurs sentiments. Il subjugue les salles de Paris et de province, mais aussi de Londres, New York et Moscou. Son concert à l’Olympia en 1964 est resté mythique car le public, debout, lui fait une ovation interminable après sa nouvelle chanson Amsterdam
L’acteur et le réalisateur (1967-1973)
Jacques conjugue l’intensité à tous les temps et à toutes les personnes outre ses très nombreux concerts, il se passionne pour l’aviation, multiplie les conquêtes féminines, abuse du tabac, de l’alcool et des nuits blanches. Mais, en 1966, pendant un concert, Jacques Brel s’aperçoit qu’il a dit deux fois de suite un couplet de la chanson Les Vieux. En pleine gloire, à 37 ans, il décide alors d’arrêter sa carrière car il a horreur de la routine. Jacques Brel honore tous les contrats en cours et arrête définitivement la chanson en 1967. Puis, il adapte en français la comédie musicale de Broadway L’Homme de la Mancha en 1968. Véritable défi face à un public français qui ne prise pas la comédie musicale, sa performance est saluée de tous. Jacques Brel se tourne également vers le cinéma, comme acteur (Mon oncle Benjamin et L’Emmerdeur d’Edouard Molinaro, L’Aventure c’est l’aventure de Claude Lelouch, etc.) et comme réalisateur (Franz et Le Far West).


Le retraité nomade (1974-1978)
Jacques Brel change encore de vie. Il achète en 1974 un superbe voilier et entreprend un long voyage depuis Anvers. En escale aux îles Canaries, il découvre qu’il est atteint d’une tumeur au poumon et rentre à Bruxelles se faire opérer. Quelques semaines plus tard, il reprend la mer et s’établit à Hiva-Oa, dans les îles Marquises. Jacques Brel renonce au bateau, s’achète un petit avion et transporte gracieusement les habitants de l’île jusqu’à Tahiti (1 400 km). Les Marquises l’inspirent et, en 1977, Jacques Brel retourne à Paris enregistrer son dernier album, qui sera un énorme évènement culturel et commercial. Cependant, son cancer progresse. Jacques Brel meurt le 9 octobre 1978 à Paris. Il repose dans le cimetière marin d’Hiva-Oa aux Marquises, non loin du peintre Paul Gauguin