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SOLIDAIRE. FEMINISTE. POUR LES 99 %. CHANGE CE QUI TE DÉRANGE ! VOTE JS +++JSS.CH+++

JS Suisse, Case postale 8208, 3001 Berne Nr. 221, septembre 2019


SOLIDAIRE FÉMINISTE. POUR LES 99%.

Tamara Funiciello

Ce n'est pas de ta faute si le monde est tel qu'il est. C’est de ta faute s’il reste comme ça. Aujourd'hui, nous vivons dans un monde où les huit personnes les plus riches possèdent autant que les 50 % les plus pauvres de la population. Nous vivons dans un monde où la violence domestique est l'une des causes de décès les plus fréquentes chez les femmes. Nous vivons dans un monde où le profit est plus important que l'avenir de la planète. Nous vivons dans un monde où il est légitime de laisser les gens se noyer en Méditerranée parce qu'elles et ils veulent une vie meilleure. Nous devons changer ce monde. Nous, la JS, luttons pour que ce monde change. Nous luttons pour une société différente. Nous luttons pour une société en faveur des 99 % de la population ! Alors que les riches s'enrichissent toujours plus, on nous dit qu'il n'y a pas d'argent pour l'AVS, l'éducation, les subsides de primes d'assurance-maladie.

C'est une plaisanterie ! Avec l'initiative 99 %, nous rendons l'argent aux gens qui ont travaillé pour, et nous mettons enfin en place une imposition plus équitable des super riches.

cloisonnent, transformant la Méditerranée en fosse commune. Nous exigeons des voies de fuite sûres et la fin de l'exploitation des pays du Sud. Toute personne a le droit de vivre en liberté et en sécurité !

Nous luttons pour une société Nous luttons pour une société qui a féministe ! un avenir ! Aujourd'hui, nous vivons dans une société La crise climatique est l'un des défis les où les gens qui fabriquent des armes sont plus urgents de notre époque. Elle menamieux payés que ceux qui élèvent des en- ce de détruire les moyens de subsistance fants. de milliards de personnes. Nous avons Une société féministe signifie que nous besoin de changement dans notre façon nous concentrons sur les besoins de de vivre et de travailler : loin de la logique l’ensemble de la population, et non sur les du profit, vers un monde où le respect de profits d’une petite minorité. Cela signifie l'environnement est au centre ! que nous luttons contre les violences sexuelles. Cela signifie que nous voulons Aide-nous. Change ce qui te dérange. travailler pour vivre, et non pas vivre pour travailler. C'est pourquoi nous exigeons : Engage-toi, crois en un autre monde argent, temps et respect ! – il est possible ! Nous luttons pour une société solidaire ! Aujourd'hui, plus de 68 millions de personnes fuient la guerre, la pauvreté et la persécution politique. L'Europe et la Suisse se

Parce que ce n'est pas de ta faute si le monde est tel qu'il est. Mais ce sera de ta faute s’il reste comme ça.


SMASH THE PATRIARCHY L'égalité et la Suisse, c'est une histoire difficile. Trop souvent, cette dernière accuse un retard de plusieurs décennies. Mais cela est en train de changer ! Une Suisse socialiste ne peut être réalisée qu'en s’affranchissant du patriarcat. Mia Jenni

Au début du siècle dernier, lorsque le droit de vote des femmes * a été introduit à grande échelle en Europe, la Suisse n’a pas suivi le mouvement. Ce n'est que des décennies plus tard, en 1971, qu’il fut mis en place. D'autres preuves du retard pris par la Suisse furent rapidement mises sur le devant de la scène. Depuis 1904, le mouvement des femmes * réclamait une assurance maternité, mais ce n'est qu'en 2004 qu'elle fut introduite. Le viol dans le mariage n'est punissable que depuis 1992, les pères n'ont guère de temps avec leurs propres enfants après leur naissance, le mariage homosexuel n'existe pas et l’égalité salariale réelle est encore un sujet de lutte, puisque l'écart de rémunération entre femmes et hommes est de 18 %1, ce qui est énorme. Et tout cela n'est que la pointe de l'iceberg. Le système en place fait de la pauvreté des personnes âgées un problème concernant principalement les femmes. Le travail de « care » non rémunéré et souspayé, dont 62 % est effectué par des femmes *, est un sujet qui n’est guère abordé. La société néolibérale profite massivement de cette charge supplémentaire non payée. Les femmes * sont privées d’un revenu annuel de 108 milliards de francs par an2. La violence à l'égard des femmes * n'est pas non plus clairement dénoncée sur la scène publique. En Suisse, une femme* meurt de violence domestique toutes les 2,8 semaines3. C’est inacceptable ! Cette liste pourrait être étayée par d’innombrables exemples, mais une seule conclusion s'impose : le patriarcat, et son meilleur ami le capitalisme, oppriment la société dans son ensemble et agissent comme si tout cela était normal.

bit.ly/2mdUEC7 (état au 14.08.19) bit.ly/33YydX0 (état au 14.08.19) 3 bit.ly/2Hpx2Wl (état au 14.08.19) 1 2

Mais les femmes * ne restent pas silencieuses. Les femmes* se battent. Emilie Lieberherr a marché avec 5’000 personnes à Berne en 1969 pour lutter pour le droit de vote des femmes*. Lilian Uchtenhagen se lance pour devenir la première conseillère fédérale en 1983, mais un non nominé remporte finalement l'élection. Christiane Brunner, qui est la cofondatrice du mouvement de libération des femmes et de la grève des femmes en 1991, a attiré un demi-million de personnes dans les rues. Après son élection manquée au Conseil fédéral, l’« effet Brunner » se propage, les femmes* se fraient tant bien que mal un chemin dans les parlements et exécutifs, et en 1993, Ruth Dreifuss est élue au Conseil fédéral à la place de Christiane Brunner, et devient par la suite la première présidente de la Confédération. Les femmes* réclament des refuges pour femmes* et des bureaux spécialisés dans l'égalité. En 2017, des milliers de personnes protestent lors de la « Women’s March » ; le mouvement devient plus intersectionnel. En 2018, des dizaines de milliers d'autres personnes manifestent pour l'égalité salariale et en 2019, la deuxième grève des femmes*, comptant plus d'un demi-million de participant-e-s, a lieu dans tout le pays. Les exigences sont claires : du temps, de l’argent et du respect. Nous, la JS Suisse, nous battons pour les mêmes revendications, aux côtés de ces mouvements. 38 ans après son introduction, nous exigeons la mise en œuvre de l'article sur l'égalité. Nous nous opposons aux attaques constantes de la droite contre notre liberté physique et sexuelle et demandons que les structures patriarcales de notre société soient démontées. Nous revendiquons

une semaine de 25 heures pour améliorer les conditions du travail de « care » et redistribuer équitablement l'augmentation de la productivité. Une plus forte protection contre la discrimination est nécessaire : il faut s'attaquer à la violence masculine. Il n'y a pas de cas individuels. L'homophobie et la transphobie doivent être condamnées pour que l'oppression systématique puisse être levée. Ce n'est qu'ainsi que l'égalité et la liberté dans les faits pourront être réalisées. Il est donc évident que la révolution sera féministe ou ne sera pas !

« La révolution sera féministe ou ne sera pas ! »


POUR LES 99% ! Alors qu'en Suisse, les super-riches s'enrichissent de plus en plus, plus d'un demi-million de personnes vivent dans la pauvreté. Cela doit cesser ! C'est pourquoi la JS a lancé l'initiative 99 %. Lewin Lempert

Ces dernières années, les super-riches en Suisse ont bénéficié de privilèges fiscaux toujours plus importants. Les plus riches deviennent de plus en plus riches – alors que le fardeau des primes d'assurancemaladie et des loyers pèse de plus en plus lourd pour le reste de la population. En 2018, les 300 personnes les plus riches de Suisse étaient plus riches que jamais : elles possédaient 675 milliards de francs. À titre de comparaison, le budget annuel total de la confédération s'élève à environ 70 milliards de francs. Les 300 personnes les plus riches de Suisse ont donc 10 fois plus d'argent que ce que la Confédération dépense en une année entière. Si les avoirs de ces 300 personnes étaient répartis entre les résident-e-s suisses, chaque personne recevrait près de CHF 80 000 en espèces. C’est limpide : quelque chose ne tourne pas rond. Surtout lorsque de l'autre côté, une grande partie de la population n'a plus assez de sous dans son porte-monnaie à la fin du mois.

Chaque année, des dizaines de milliards de francs suisses sont versés en intérêts ou en dividendes à ceux qui sont déjà riches. Ces revenus du capital ne sont pas imposés du tout, ou alors, seulement partiellement. C'est d'autant plus inquiétant que la prospérité sociale est générée par les salarié-es et non par les patrons de Glencore ou de Nestlé. Le caissier chez Migros, l'ouvrière d'un grand chantier CFF, le cuisinier, la graphiste, l'étudiant ou même la directrice d'une coopérative de production durable. Cette prospérité sociale n’est de loin pas attribuable au magnat de l'immobilier à Zurich ou au spéculateur boursier pariant sur la hausse des prix des denrées alimentaires. Mais la majorité bourgeoise à Berne ne fait pas de politique pour le caissier de la Migros ou pour l’ouvrières du bâtiment. Le PLR et l'UDC préfèrent distribuer des cadeaux fiscaux aux super-riches, pour les rendre encore plus riches. L'initiative 99 % veut apporter un changement de cap en politique fiscale. Elle souhaite que les revenus du capital (inté-

rêts, dividendes, revenus locatifs) soient imposés plus lourdement, ce qui pourrait réduire l'écart entre riches et pauvres. En outre, l'initiative générera des recettes supplémentaires, qui pourront être utilisées pour réduire la charge pesant sur les revenus faibles et moyens, ou pour financer des réductions de primes ou des places en crèches. La JS Bâle-Ville a récemment remporté un énorme succès : l’initiative Topverdienersteur (plus grosse taxation sur les hauts revenus) a été acceptée par la population. C’est un signal clair : la population veut plus de justice sociale. Mais une réussite cantonale dans les urnes ne suffit pas : dans toute la Suisse, des impôts plus élevés sont nécessaires pour les super-riches. L'initiative des 99 % donne la chance de le faire.

« Il faut plus de justice fiscale ! »



PERSONNE N’EST ILLÉGAL ! L'égalité entre tous les êtres humains est aujourd'hui traversée par des frontières nationales arbitraires. Le lieu de naissance, aléatoire, décide des opportunités et des droits durant la vie, et celles et ceux qui s'y opposent subissent une répression massive. Ronja Jansen

2300 personnes sont mortes en Méditerranée en 2018. Dans le régime migratoire européen, les trop nombreux décès ne sont pas perçus comme des accidents tragiques qui doivent être évités, mais comme des dommages collatéraux largement acceptés. La mortalité massive en Méditerranée est politiquement voulue et défendue d'une main de fer : ceux qui sauvent les fugitifs en mer sont punis et ceux qui portent la responsabilité politique de ces innombrables morts continuent d'être assis dans les palais gouvernementaux d’Europe. Les règles naturelles de la vie en commun sont transformées en leur contraire pervers. Au centre de l’Europe, nous sommes légalement obligés de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour sauver les mourants ; à ses frontières extérieures, le même comportement est aujourd’hui criminalisé. Il y a plus de 70 millions de réfugié-e-s dans le monde. Une grande partie des conflits armés et de l'absence de perspectives économiques qui forcent les gens à fuir trouvent leur origine dans les pays du Nord global – les pays qui aujourd’hui ferment leurs frontières aux réfugié-e-s. Des entreprises européennes commettent des violations massives des droits humains dans les pays du Sud et poussent les gens vers la misère à travers de mauvaises conditions de travail et de la pollution environnementale. Les marchés locaux sur le continent africain sont détruits par les accords de libreéchange appliqués par les gouvernements des pays du Nord. De nombreux agriculteurs locaux ne sont pas en mesure de faire face aux prix bas des denrées alimentaires subventionnées importées de l'Union européenne. En outre, la concurrence fiscale internationale fait en sorte que les pays du Sud se voient voler des milliards de francs suisses chaque année. Rien qu'en Suisse, d'autres pays perdent environ 30 milliards de francs de recettes fiscales chaque année en raison de l’évasion fiscale, soit suffisamment d'argent pour financer une pension de vieillesse décente pour toutes les personnes âgées du continent africain pendant six ans. Pour la JS, il est donc clair que nous avons besoin d'un changement de cap massif dans la politique suisse et de mettre un terme à l'exploitation du Sud global. Il faut mettre fin à la concurrence fiscale internationale, et les entreprises qui commettent des violations des droits humains doivent être tenues responsables par des contrôles et des sanctions efficaces. Nous nous opposons à la forteresse Europe. Nous voulons la liberté de circulation mondiale et la fin de la mortalité massive en Méditerranée. Le premier pas dans cette direction est le sauvetage d'État en mer et la création de voies de fuite sûres.

« La liberté de circulation mondiale plutôt que la forteresse Europe ! »


CONTRE LA CRISE CLIMATIQUE ! Les partis de la majorité et les puissances dirigeantes de l'économie ne parviennent pas à s'entendre sur de quelconques avancées pour une politique climatique. Sur ce sujet, il nous faut faire des puissants changements fondamentaux. Timo Räbsamen

Dans le débat actuel sur le climat, l'Accord de Paris est mentionné à plusieurs reprises. L'objectif premier est de respecter cet accord. On oublie souvent cependant que cet accord ne répond pas aux attentes de nombreux /ses climatologues. L'objectif de 2°C n'est en aucun cas une garantie que notre planète restera habitable à l'avenir. Il s'agit plutôt d'un compromis entre la connaissance des scénarios catastrophiques qui peuvent se produire et le manque de volonté de la part des politiques et des entreprises d’agir pour le changement. Même lorsque le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a mis en garde l'automne dernier contre les conséquences dévastatrices d'un réchauffement supérieur à 1,5°C, le statut quo est resté de mise. Nous devons savoir qui supportera les conséquences de cette inaction. Chaque dixième de degré de réchauffement frappera les 99 % de la population plus violemment, en particulier dans les pays du Sud. Ce ne sont pas les politiques ou l'élite économique qui doivent craindre des inondations, des pénuries alimentaires ou de nouveaux conflits. La lutte contre la crise climatique est donc toujours une lutte pour les 99 %. Comment résoudre cette crise ? L'une des conditions de base du capitalisme est qu'il peut utiliser des ressources gratuites. Outre le travail non rémunéré des femmes*, la prise d'une partie de la plus-value au salariat et l'exploitation du Sud, la nature est aussi dans la droite lignée de cette dynamique. Il n'est donc pas dans l'intérêt de ce système économique de payer ces ressources ou de payer des dommages et in-

térêts sur l’utilisation irresponsable de notre nature. En outre, l'économie capitaliste doit continuer à croître si elle ne veut pas s'effondrer. Alors que cette croissance

économique s'accompagne inévitablement d'une consommation accrue des ressources, ces ressources sont de fait limitées. Ces deux éléments contradictoires rendent difficile, voire impossible, la possibilité de stopper la crise climatique dans le capitalisme. Parce que les autres partis politiques établis ne reconnaissent pas cette contradiction, ou du moins ne veulent pas la nommer, la JS a rédigé un document sur la manière dont la Suisse peut atteindre l'objectif de zéro émission nette de CO2 d'ici 2030. Dans un premier temps, il convient d'accélérer fortement le développement des énergies renouvelables et de mettre en place des règles conséquentes sur les origines de ces émissions (par exemple, l'interdiction des nouveaux systèmes de chauffage au fioul). Dans le même temps, nous devons obliger les banques et les compagnies d'assurance suisses à cesser immédiatement les investissements et les garanties d'assurance dans les entreprises nuisibles au climat. Un virage à 180 degrés s'impose égale-

ment dans les domaines de la mobilité et de l'agriculture. Loin de l'expansion des autoroutes, vers de bons transports publics pour toutes et tous. Loin de la production de masse, vers la culture biologique et régénérative. Mais au final, tout cela ne fonctionnera pas sans changer fondamentalement l'équilibre des pouvoirs. Nous voulons démocratiser l'économie pour qu'une petite minorité ne détermine pas notre avenir. Nous voulons une réduction massive du temps de travail afin que tout le monde ait suffisamment de temps pour se préoccuper de l'environnement ainsi que de ses concitoyen-ne-s. Nous voulons une vie digne pour toutes et tous, et un climat intact en est la base. Veillons à ce que « System Change not Climate Change » ne reste pas une phrase creuse, et luttons ensemble avec la grève du climat. Toutes les mesures sont disponibles sur systemchange.ch/fr.

« La lutte contre la crise climatique est donc toujours une lutte pour les 99 % ! »


CE N'EST PAS DE TA FAUTE SI LE MONDE EST TEL QU'IL EST. C’EST DE TA FAUTE S’IL RESTE COMME ÇA. CHANGE CE QUI TE DÉRANGE ! DEVIENT MEMBRE DE LA JS : WWW.JSS.CH/PARTICIPER

ET VOTE LE 20 OCTOBRE POUR DES JS AU CONSEIL NATIONAL @JSSUISSE @JSSUISSE @JSSUISSE WWW.JSS.CH

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