Torah-Box Magazine n°339 France - Toledot

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n°339 19 novembre 2025 I 28 'Hechvan 5786 I Toldot

L'ÉDITO DE LA SEMAINE

Comment décrocher la mairie de New York

L’élection de Zohran Kwame

Mamdani à la tête de New York, l’une des villes les plus prestigieuses du monde, est un événement de taille qui nous interpelle à plusieurs niveaux. Déjà, de par ses origines : né en Ouganda en 1991, arrivé enfant aux États-Unis, de confession musulmane, il se fait connaître par ses positions propalestiniennes radicales et son rejet affirmé du caractère juif d’Israël, proche de cercles militants alignés idéologiquement avec le ‘Hamas. Etonnamment, il s’impose dans la ville où vit la plus grande concentration de Juifs au monde.

Son secret ? Diplômé de politique et de cinéma, il se fait remarquer sur le campus pour ses positions progressistes, son soutien aux mouvements de justice sociale et sa proximité avec les milieux militants antiracistes. Totalement branché réseaux, inconnu il y a un an, il mène une campagne agressive et populiste où il promet de “partager le gâteau”, taxant les riches pour donner aux pauvres. C’est l’anti-Trump, et il attire un électorat frustré, d’ultra-gauche et marginal, qui ne se reconnait pas dans le président actuel.

Mais ces explications restent insuffisantes, car il reste encore une énigme de taille à cette élection : Comment un homme de confession musulmane proche de milieux islamo-militants a-t-il pu s’imposer dans une ville frappée il y a une vingtaine d’années par l’attentat le plus meurtrier de l’époque contemporaine — des terroristes musulmans radicaux ayant détruit les tours jumelles et causant la mort de 3 000 personnes ?

(On s’était déjà posé la même question après l’élection présidentielle de Barack Obama, dont le père était musulman. Mais à l’époque, celui-ci n’affichait aucune appartenance à un milieu radical. Très mystérieux, Obama a toujours su maintenir un flou sur son idéologie profonde. Peutêtre qu’aujourd’hui, avec le lien personnel

qu’il entretient avec le nouveau maire de New York, comprend-on mieux le fond de sa pensée…)

La réponse à cette interrogation se trouve dans la Paracha de cette semaine, Toldot. Il y est rapporté que ‘Essav, ancêtre de la civilisation occidentale, revient des champs fatigué et affamé, et réclame à manger. Ya’akov lui demande en contrepartie son droit d’aînesse, qu’il cède immédiatement — et regrettera ensuite. Nos Sages rapportent que ce jour-là, ‘Essav commit plusieurs fautes graves. Après avoir donné libre cours à ses instincts, il en revient épuisé.

L’histoire n’a pas changé : l’Occident est occupé à assouvir ses passions. On chante, on danse, on voyage, on regarde et réalise des films, sans aucune retenue morale ; on chat, rivés sur les réseaux sociaux, et rien d’autre ne retient l’attention des Occidentaux ni ne les sort de leur passivité.

Et c’est dans les méandres de la technologie moderne qu’apparaît Mamdani, sympathique et branché, qui parle le langage des médias. Lorsque le citoyen moyen est appelé à voter, il est attiré par ce personnage jeune, charismatique, souriant qui a une apparence attractive et familière, à l’image de ‘Essav qui ne remarque que la couleur rouge du plat de lentilles préparé par Ya’akov.

Sans volonté de réfléchir, enfoncé dans son mode de vie superficiel, le New Yorkais va voter pour Mamdani, comme on like sur son smartphone, sans approfondir les conséquences de ce choix. Et voilà comment cet opportuniste se retrouve à la tête de l’immense ville de New York.

Il est écrit qu’à la fin des temps, le royaume d’Edom, après des millénaires de pouvoir, s’écroulera. Faut-il voir dans cette élection encore un élément charnière de la conquête d’Ichmaël qui causera cette chute ?

L’avenir nous le dira.

Rav Daniel Scemama

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Rav Daniel Scemama

L'Édito - Comment décrocher la mairie de New York

Actualité

Rony Hayot

L’identité israélienne retrouve ses racines séfarades

Hommage

Hiloula du Maharcha, Rabbi Chemouel Éli’ézer Eidels

Rav Chmouel Akiva Schlesinger

Le message d'un rabbin de Strasbourg

Devinettes sur la Paracha

Yedia

Rav Yehonathan Gefen

Ratlines : l’évasion des criminels nazis en 1945!

Parachat Toldot : La valeur accordée à nos Mitsvot

Shabatik

Histoire

La fille incroyable de Rabbi Chabtaï

Flash Chabbath

DOSSIER L'argent & nous

Vivre dans l’aisance, qu’en pense la Torah ?

L’argent dans les couples : Les vrais défis à relever

L’argent & nos enfants : moyen ou but ?

Famille

La fratrie : de l’amour à la haine

Histoire à suivre - De l’ombre à la lumière

Episode 23 : Le cœur a ses raisons

Questions au Rav

La Paracha pour les enfants

Fais entendre ta voix !

Recette Velouté hivernal aux haricots mungo & lait de coco

CALENDRIER DE LA SEMAINE

19 Nov.

28 'Hechvan

20 Nov. 29 'Hechvan

21 Nov. 1 Kislev

Roch 'Hodech

22 Nov. 2 Kislev

23 Nov. 3 Kislev

24 Nov. 4 Kislev

25 Nov. 5 Kislev

Daf Hayomi Zéva'him 66

Michna Yomit 'Houlin 9-3

Daf Hayomi Zéva'him 67

Michna Yomit 'Houlin 9-5

Daf Hayomi Zéva'him 68

Michna Yomit 'Houlin 9-7

Parachat Toldot

Daf Hayomi Zéva'him 69

Michna Yomit 'Houlin 10-1

Daf Hayomi Zéva'him 70

Michna Yomit 'Houlin 10-3

Daf Hayomi Zéva'him 71

Michna Yomit 'Houlin 11-1

Daf Hayomi Zéva'him 72

Michna Yomit 'Houlin 12-1

Vendredi 21 Novembre

Rabbi Efraïm Enkaoua

Lundi 24 Novembre

Rav Rafaël Kadir Tsavan

Mardi 25 Novembre

Rav Chemouel Eli'ézer Eidels

Horaires du Chabbath

Paris Lyon Marseille Strasbourg

Entrée 16:45 16:46 16:51 16:25

Sortie 17:55 17:52 17:55 17:34

Zmanim du 22 Novembre

Paris Lyon Marseille Strasbourg

Nets 08:10 07:50 07:41 07:48

Fin du Chéma (2) 10:23 10:08 10:02 10:01

'Hatsot 12:37 12:27 12:25 12:15

Chkia 17:02 17:03 17:08 16:42

Gaza : Les recherches pour retrouver les otages ont repris ce dimanche

Les recherches menées par le 'Hamas pour localiser les dépouilles des otages assassinés ont été interrompues en fin de semaine en raison des fortes intempéries qui ont touché la région. Les familles ont été informées que les opérations devraient reprendre dès que les conditions météorologiques le permettraient. Les pluies torrentielles et

les inondations, du nord du pays jusqu’au Néguev, ont fortement perturbé les équipes sur le terrain. Fin de semaine passée, Israël avait identifié le corps de Meny Godard, restitué dans le cadre de la trêve. À ce stade, trois otages décédés restent encore retenus à Gaza : Dror Or, Ran Gvili et Sudthisak Rinthalak.

COP 30 : Un drapeau palestinien géant aux marches pour le climat à Belém

Lors de la manifestation "Grande Marche des peuples" organisée samedi à l’occasion de la COP 30 à Belém (Brésil), des milliers de militants, autochtones et représentants sociaux ont arpenté les rues pour réclamer des avancées concrètes des négociations climatiques au cœur des préoccupations actuelles. Au milieu de ce cortège, un immense drapeau palestinien

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flottait aux côtés de pancartes "Free Palestine".

Les organisateurs ont souligné que cette mobilisation marque un regain d’engagement depuis la dernière grande marche en parallèle d’une COP, et ils appellent les délégués à "entendre" la voix des peuples.

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Bombe
Affaire
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Israël s'oppose à une éventuelle vente de F-35 à l’Arabie saoudite

Israël a manifesté son opposition à la vente envisagée de chasseurs furtifs F-35 à l’Arabie saoudite, une transaction que les États-Unis étudient. Le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, qui se trouvait à Washington, a fait entendre cette position auprès du cercle du président Trump. L’Arabie saoudite souhaite se doter de 48 appareils de ce type. Selon Israël, cette vente pourrait non seulement menacer sa supériorité aérienne mais aussi risquer des fuites d’informations vers des alliés de Riyad comme la Russie ou la Chine.

À ce jour, le dossier n’est pas encore finalisé et attend la rencontre entre Trump et le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, prévue la semaine prochaine.

Israël détruit un des tunnels où trois soldats de Tsahal étaient tombés il y a 11 mois

Des unités de Tsahal — la brigade Chimchon de la division Kfir et les forces spécialisées Yahalom — ont récemment détruit un tunnel d’environ un kilomètre de long, situé dans la zone de Beth 'Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza. Ce tunnel est celui où, il y a 11 mois, trois soldats avaient été tués lors d’un affrontement : le capitaine Eli Gabriel Etedgui, le sergentchef Hillel Diner et le sergent-major Nethanel Pessa'h.

Tsahal a précisé que cette opération vise à éliminer des infrastructures constituant "une menace directe pour les forces et les civils du Néguev occidental".

"La Turquie représente aujourd'hui la menace la plus grave pour Israël', affirme le ministre Ami'haï Chikli

Le ministre israélien des Affaires de la diaspora, Ami'haï Chikli, a déclaré que la Turquie représente "la menace la plus grave pour Israël". Dans une interview à la radio publique, il a évoqué la politique étrangère "agressive" d’Ankara, son implantation militaire en Syrie et son soutien à des groupes djihadistes.

Chikli a appelé à renforcer la coopération stratégique avec la Grèce, Chypre et l’Italie pour faire face à cette dynamique régionale. Il a également mis en doute la fiabilité de la Turquie au sein de l’OTAN, en raison de la ligne idéologique virulemment antiisraélienne du président Erdogan.

Allemagne : Vive polémique autour d’une vente aux enchères d’objets de la Shoah

Une maison de ventes de Neuss, en Allemagne, provoque un tollé après avoir proposé aux enchères des objets liés à la Shoah : étoiles jaunes, lettres écrites en secret par des Juifs persécutés, documents personnels et dossiers d’arrestation. Le catalogue compte 623 pièces, certaines mises à prix à plusieurs milliers d’euros. La vente devait avoir lieu ce 17 novembre.

Des spécialistes de l’Institut Fritz Bauer dénoncent une démarche "très douteuse sur le plan moral", estimant que ces témoignages devraient être préservés dans des archives publiques et non vendus à des collectionneurs privés. Ils alertent aussi sur le risque de voir disparaître des documents à haute valeur historique.

Donald Trump réclame jusqu’à 5 milliards de dollars à la BBC

Le président des États-Unis a annoncé vendredi qu’il comptait poursuivre la BBC en justice pour un montant pouvant atteindre 5 milliards de dollars, suite au montage d’un de ses discours de janvier 2021 diffusé dans un documentaire. Le mois dernier, la chaîne britannique dans le collimateur de Washington avait reconnu une "erreur de jugement" après avoir diffusé des extraits

recomposés de son allocution du 6 janvier 2021 laissant croire que le président appelait explicitement à l’assaut contre le Capitole, mais a refusé de se rétracter ou de qualifier l’affaire de diffamation. La controverse provoque une crise sans précédent à la BBC, marquée par la démission de son directeur général. Elle s’invite désormais dans la diplomatie entre Londres et Washington.

Des dizaines de milliers de personnes à 'Hévron pour le Chabbath 'Hayé Sarah

Des dizaines de milliers de personnes ont afflué à 'Hévron pour Chabbath ‘Hayé Sarah, dans une atmosphère de prière et d’unité autour du Caveau des Patriarches. Un panel a réuni le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir et plusieurs élus de son parti, attirant un large public. La salle d’Its’hak a été ouverte pour la prière, dans

une atmosphère très spirituelle. Ben-Gvir a également tenu une évaluation sécuritaire avec la police en prévision de l’arrivée massive de visiteurs, appelant à garantir "la sécurité maximale" des fidèles.

Il a salué l’engagement des forces de sécurité sur le terrain tout au long du weekend.

26 députés soutiennent une loi pour transférer le Caveau des Patriarches hors du contrôle du Waqf

Le député Tsvi Souccot (Sionisme religieux) a déposé une proposition de loi visant à appliquer la souveraineté israélienne sur le Caveau des Patriarches à 'Hévron. Le texte, signé par 26 députés de la coalition, prévoit que tout le site — y compris la salle d’Its’hak, actuellement ouverte aux Juifs seulement dix jours par an — passe sous la juridiction de la ville de Kiryat Arba'. La loi créerait aussi une administration chargée de la rénovation et de l’accessibilité du lieu, financée par l’État. L’objectif affiché : lever les restrictions imposées depuis des siècles aux Juifs et garantir un accès libre au site.

Les promoteurs du texte parlent de cette mesure comme un “retour à la situation historique” du lieu.

Oulpan

À la bibliothèque, les élèves choisissent un livre et lisent en silence. Des études montrent que la lecture améliore la mémoire et notre bienêtre. Les histoires nous transportent vers de nouveaux mondes sans bouger de notre chaise !

Vocabulaire

Près d’un million d’enfants en Israël en situation d’insécurité alimentaire

Selon un rapport de l’association Latet publié cette semaine, environ 1 075 500 enfants vivent en Israël dans une situation d’insécurité alimentaire : ils n'ont pas accès de façon régulière à une alimentation sûre et nutritive. Le document indique que 680 500 familles, soit près d’un ménage sur cinq, sont concernées, ce qui traduit une hausse par rapport aux années précédentes. Cette situation alarmante survient dans un contexte d'augmentation des coûts de la vie, de pression sur les revenus et de tensions socio-économiques accrues. L’association appelle à des mesures urgentes du gouvernement pour inverser cette tendance.

Envie de vous sentir bien ?

Courez à la bibliothèque !

(Sifriya) - bibliothèque

(Talmidim) – élèves

(Bo’harim) – choisissent

(Séfèr) – livre

(Korim) – lisent

(Chékèt) – silence

(Mé’hkarim) – recherches, études

(Kria) – lecture

(Zikaron) – mémoire

(‘Olamot) – mondes

(Kissé) – chaise

D’autres mots avec la racine ר.כ.ז. (se souvenir)

(Lizkor) – se souvenir

(Zékhèr) – souvenir, mémoire (souvent dans un contexte solennel)

(Mazkérèt) – souvenir (objet)

Trump accueillera les otages récemment libérés le 20 novembre à la Maison-Blanche

Le président américain Donald Trump a invité les 20 otages israéliens vivants, libérés le 13 octobre dans le cadre d’un accord de cessation des hostilités avec le 'Hamas, à se rendre à la Maison-Blanche le 20 novembre, selon des médias américains citant des sources du dossier. L’invitation est également étendue à leurs familles. L’accord de libération d’octobre exigeait aussi le

retour des corps des 24 otages décédés — à ce jour, trois restaient détenus dans la bande de Gaza.

Parallèlement, le premier ministre israélien Binyamin Netanyahou a affirmé que la première phase complète du plan présenté par Trump ne sera pas mise en œuvre tant que tous les otages — vivants et décédés — n’auront pas été rapatriés.

Le maire sortant de New York, Eric Adams, en visite au Mur occidental : "Je suis votre frère"

Le maire de New York a effectué dimanche soir une visite symbolique au Mur occidental à Jérusalem, marquant la fin de son mandat par un geste fort de solidarité envers le peuple juif.

Lors de cette visite, Eric Adams a affirmé : "Je vous ai servis comme maire, mais je veux rester votre frère." Il a également glissé une

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note personnelle entre les pierres du lieu saint : "D.ieu est réel et la vie nous l’a montré.

Que les prières prononcées depuis ce Mur deviennent la réalité de notre vie." L’édile a poursuivi sa visite par l’exploration des tunnels archéologiques du Mur et l’exposition "Porte du Ciel".

Elyssia Boukobza

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L’identité israélienne retrouve ses racines séfarades

Une nouvelle réforme éducative entend renforcer l'identité juive dans les programmes d'histoire, et s'attaquer à des silences historiques profonds. Il est temps de déchirer le voile d'une profonde injustice historique : le vrai mythe fondateur d'Israël est une histoire de courage et de persévérance, tissée des fils séfarades et ashkénazes.

Israël est au cœur d’une réforme éducative majeure visant les écoles publiques laïques (Mamlakhti). Pilotée par le ministère de l’Éducation, elle entend renforcer l’identité juive dans les programmes d’histoire. L’objectif avoué est d’assurer la cohésion nationale et de combler le fossé grandissant entre les différentes filières éducatives du pays (religieuse d’État, orthodoxe, laïque et arabe). L’urgence de ce remaniement est d’autant plus criante qu’il doit s’attaquer et corriger des erreurs et des silences historiques profonds, dont l’un des plus significatifs sera décrypté ici. Le point que nous traitons dans cet article ne touche pas un autre point, bien plus fondamental d’ailleurs. Il s’agit de "l’omission" de l’histoire de nos origines profondes (et religieuses) des manuels scolaires, point qui fera peut-être l’objet d’un autre billet.

"Le besoin de cette correction historique n’est pas une simple querelle d’érudits ; il est une nécessité face à l’ignorance crasse et, parfois, à la malveillance.

Il est temps de déchirer le voile d’une profonde injustice historique qui persiste dans la mémoire nationale israélienne. L’histoire officielle, celle qui sature nos manuels scolaires et dicte le récit de la fondation d’Israël, a rendu invisible une part essentielle de ses bâtisseurs : les Juifs séfarades et orientaux, originaires d’Afrique du Nord et des Balkans. Loin d’être de simples "invités" ou des arrivants tardifs, ces communautés ont été les véritables pionniers de la révolution sioniste, posant les premières pierres de l’État d’Israël bien avant que l’Europe n’entende parler de Theodor Herzl.

Le besoin de cette correction historique n’est pas une simple querelle d’érudits ; il est une nécessité face à l’ignorance crasse et, parfois, à la malveillance. La déclaration de l’ancien maire de Sdérot, Eli Moyal, selon laquelle "C’est une bonne chose que les Ashkénazes aient accueilli en Israël les Séfarades et non l’inverse. Autrement, les Séfarades auraient établi un État arabe supplémentaire au MoyenOrient", est l’exemple parfait de cette méconnaissance. Un tel propos, outre son caractère raciste, est une insulte à la vérité historique.

L’historien Moché David Gaon, il y a plus de quatrevingts ans, affirmait déjà que si la communauté ashkénaze est devenue un pilier majeur, les Séfarades étaient établis bien plus tôt, supportant la peine et luttant avec persévérance. À partir de 1810, si les Ashkénazes ont commencé à s’établir temporairement, c’étaient les Séfarades qui avaient déjà pris en charge les difficultés et l’infrastructure de la terre. Tragiquement, cette histoire fondatrice a été rayée de nos encyclopédies.

Le mythe moderne nous enseigne que le début de l’établissement juif date de 1882 avec la Première ‘Alya, coïncidant avec l’émergence du sionisme politique d’Herzl en 1897. Le pays d’avant 1882 est souvent dépeint comme "désertique et sauvage". Cette version est non seulement simpliste, mais profondément fausse.

La véritable révolution a débuté au début du XIXe siècle avec l’arrivée massive des Juifs d’Afrique du Nord et des Balkans.

Ces pionniers n’étaient pas venus pour vivre de la charité, comme le faisaient les habitants des quatre villes saintes (Jérusalem, Hébron, Tsfat et Tibériade). Ils ont transformé les codes de pensée et de comportement des Juifs locaux.

Ce sont eux qui ont entrepris de faire revivre les villes côtières de Yaffo (Jaffa), 'Haïfa et 'Akko (Acre), qui gisaient alors en ruines.

Ils ont mis en place l’infrastructure initiale nécessaire au développement moderne du pays. Leur implication touchait à tous les domaines : l’économie, l’agriculture, la construction, les banques, les assurances, le commerce international, et même la culture et le sport. Ils n’ont pas seulement survécu ; ils ont instauré un Israël plus neuf et plus moderne. Certains ont même siégé auprès des gouvernements locaux, allant jusqu’à représenter des puissances étrangères comme la France et l’Angleterre.

L’aspect le plus méconnu de la contribution séfarade réside peut-être dans leur rôle de base d’accueil et d’infrastructure pour les ‘Olim venus d’Europe. Affirmer que ces derniers auraient pu s’installer sans leur aide est un déni de réalité. Ce sont les Séfarades déjà sur place qui ont joué un rôle déterminant dans l’obtention de visas, l’achat de terrains, l’obtention de permis de construire et l’établissement des circuits de transfert d’argent.

De nombreuses figures illustres incarnent cette contribution :

Rabbin David Ben Chim’on : Fondateur des quartiers de Ma’hané Israel et Ma’aravim à Jérusalem, avant même les premières ‘Alyot "officielles".

‘Haïm Amzalag (Maroc) : En tant que viceconsul d’Angleterre, il a été l’homme clé pour l’achat de terrains et l’obtention des permis

nécessaires à la construction des premiers bâtiments de Richon Létsion.

Yossef Navon (d’origine turque et marocaine) : Grand entrepreneur et visionnaire, il fut le principal moteur et financeur de la construction de la ligne de chemin de fer de Yaffo à Jérusalem, une infrastructure essentielle à l’époque.

La famille Chelouch (Algérie) : Ils ont participé à la reconstruction de Yaffo, qui devint le point d’ancrage autour duquel les premiers villages (Péta’h Tikva, Richon Létsion) furent construits. Les fils furent les principaux entrepreneurs dans la construction de Tel-Aviv, et le petit-fils, Moché Chelouch, fut l’un des fondateurs de l’Orchestre Philharmonique d’Israël.

Avraham Moyal (Maroc) : Il fut le principal conseiller du Baron de Rothschild pour tous ses investissements. ‘Hovévé Tsion, l’organisation à l’origine du sionisme moderne d’Europe de l’Est, lui confiait ses affaires, le considérant comme "le seul homme qualifié". Il fut le protecteur de la jeunesse du mouvement Bilou.

La conclusion est sans appel : les propos erronés, comme ceux d’Eli Moyal, sont le fruit de l’ignorance historique. Cette ignorance est directement alimentée par un curriculum scolaire défaillant.

La thèse doit être claire et sans ambiguïté : "La révolution a effectivement eu lieu au début du XIXe siècle avec l’arrivée des Juifs d’Afrique du Nord et des Balkans qui ont changé le code de pensée et de comportement des habitants du pays à ce moment-là."

L’État d’Israël ne pourra achever sa quête d’identité que lorsqu’il reconnaîtra pleinement et sans réserve la contribution fondatrice et glorieuse de toutes ses communautés. Le vrai mythe fondateur d’Israël est une histoire de courage et de persévérance, tissée des fils séfarades et ashkénazes. Il est temps que les enfants d’Israël apprennent l’histoire dans son intégralité.

HOMMAGE

Hiloula du Maharcha, Rabbi Chemouel Éli’ézer Eidels

La Hiloula de Rabbi Chemouel Éli’ézer Eidels (dit le Maharcha) tombera ce lundi 5 Kislev (24/11/2025). Torah-Box vous ouvre quelques pages de la vie de cet immense Tsadik. N’oubliez pas d’allumer une bougie en son honneur !

Le Maharcha (acronyme de Morénou HaRav Chemouel Eidels) est né vers 1555 à Poznań (Pologne) et est décédé en 1631 à Ostrog (actuelle Ukraine). Erudit d’une envergure inégalée, le Maharcha dirigea plusieurs Yéchivot et exerça la fonction rabbinique notamment à Poznań, Chelm, Lublin et Ostrog. Il est célèbre pour ses ouvrages : ‘Hidouché Halakhot et ‘Hidouché Agadot, commentaires respectivement, sur la partie halakhique et la partie agadique du Talmud. Ces travaux, d’une rigueur et d’une méthode originales, font encore aujourd’hui partie intégrante de toutes les éditions du Talmud et sont étudiés dans toutes les Yéchivot du monde.

d’Ostrog. Aimé de ses pairs et agréable aux créatures, Rabbi Zera’h tendait sa main au pauvre et ouvrait sa porte au nécessiteux ; toute personne dans le besoin trouvait auprès de lui une oreille attentive et un réconfort matériel.

Le groupe des accompagnateurs s’approcha des portes du cimetière juif, où la tombe de Rabbi Zera’h avait déjà été creusée, à proximité des anciens et des notables de la communauté au fil des générations.

Alors qu’ils avançaient, ils passèrent devant l’église locale, au-dessus de laquelle s’élevait une immense croix ; tout en passant, ils répétaient à voix basse le verset : "Écoute Israël, Hachem est notre D.ieu, Hachem est Un."

Le Maharcha ne se contentait pas d’expliquer le texte : il enseignait que la Agada ne peut être reléguée à des fables, mais doit être acceptée dans sa profondeur, car "le savoir [des Sages du Talmud] était plus grand et plus profond que le nôtre".

Sa modestie, sa générosité et son hospitalité firent du Maharcha une figure adulée et vénérée de son vivant ; son œuvre relève de la plus brillante érudition.

Sur la grandeur du Maharcha, une histoire singulière et prodigieuse est souvent racontée. La voici.

Une impureté contaminatrice

Le cortège des accompagnateurs marchait, la tête basse, derrière la dépouille de Rabbi Zera’h, l’un des notables de la communauté

Mais voilà qu’alors survint soudain un événement des plus étranges : les cloches de l’église se mirent à sonner à toute volée, et une sorte d’esprit d’impureté pénétra dans les cœurs des participants. Certains d’entre eux allèrent jusqu’à quitter le cortège pour pénétrer directement par la porte de l’église ; là, ils rencontrèrent les ecclésiastes et, à la stupéfaction générale, demandèrent à être baptisés !

Depuis lors, le phénomène ne cessa de se répéter. Le seul chemin menant au cimetière longeait cette église, et les Juifs de la ville n’avaient d’autre choix que de l’emprunter. À chaque funérailles, les cloches de l’église se mettaient à résonner à grand fracas et, par la force du bruit, amenaient des Juifs simples à entrer à l’intérieur — et à apostasier !

À cette époque, officiait comme rabbin de la ville le saint Maharcha, Rabbi Chemouel Éli’ézer Eidels, connu par son grand ouvrage sur le Talmud, ‘Hidouché Halakhot Véagadot. Son cœur se remplit de douleur face à ce phénomène épouvantable, et il lutta de toutes ses forces pour soumettre cette épreuve.

Un jour, la communauté juive d’Ostrog fut bouleversée par la terrible nouvelle : le saint Maharcha, vénéré de tous les pieux et intègres de sa ville, venait de quitter ce monde ! Avant de rendre l’âme, le Tsadik avait émis deux demandes : qu’on dépose sur son cercueil, au moment de ses funérailles, son grand ouvrage sur le Chass et qu’au moment de passer près de l’église, on marque un arrêt en posant à terre sa dépouille.

Ce jour-là, Ostrog revêtit le deuil. Tous les commerces fermèrent et la communauté se rassembla pour rendre à son Rav un dernier hommage. Des foules affluèrent à la maison d’étude de Rabbi Chemouel Éli’ézer, où il avait coutume de délivrer ses enseignements ; de là commença le convoi funèbre. Comme l’avait demandé le Maharcha, on déposa sur son cercueil son ouvrage.

engloutissant ses occupants et tout ce qu’il contenait.

Au bout d’un court moment, il ne resta plus de trace de cette redoutable maison de prière, si ce n’est un immense gouffre — témoin du grand miracle accompli par le Maharcha après sa disparition.

Une Ségoula pour guérir

"A l’instant même où l’on s’arrêta, le juste s’assit sur son cercueil, saisit son livre et se mit à le feuilleter…

Ce récit miraculeux fut publié par Rabbi Na’hman de Breslev après qu’il l’eut lu dans le registre de la ‘Hevra Kadicha de la ville d’Ostrog, où il s’était rendu lors de l’un de ses périples.

Une grande tension se lisait sur les visages des participants alors que le cortège passa près de l’église de la ville. Il leur fallait s’arrêter et poser à terre le cercueil de leur Rav bien-aimé. C’est alors qu’un phénomène inexplicable se produisit : à l’instant même où l’on s’arrêta, le juste s’assit sur sa civière, saisit son livre et se mit à le feuilleter…

La frayeur de D.ieu tomba sur l’assemblée, et tandis qu’ils étaient tout à leur stupéfaction, ils commencèrent à entendre des clameurs de lamentation émanant de la bâtisse. À leur grande stupeur, le bâtiment commença à s’enfoncer, lentement, dans la terre,

C’était à l’époque où sa fille Sarahké était malade. Rabbi Na’hman vint lui rendre visite et, face à la gravité de son état, s’attrista beaucoup. Alors qu’il se trouvait dans la maison de sa fille, un assoupissement le saisit — et voici que son arrière grand-père, le Ba’al Chem Tov, apparut dans son songe et lui demanda : "Pourquoi t’affliges-tu ?" "À cause de ma fille malade", répondit Rabbi Na’hman. Le Ba’al Chem Tov dit : "N’est-il pas écrit dans les Psaumes : ‘Il magnifie les délivrances de Son roi’ — le Saint béni soit-Il magnifie Ses délivrances pour Ses Justes, appelés rois ; ‘et Il fait grâce’ — à ceux qui se consacrent aux récits sur les Justes — ‘à David et à sa descendance’ — aux descendants du roi David (parmi lesquels comptait Rabbi Na’hman)."

Rabbi Na’hman se réveilla et conta alors à sa fille le récit miraculeux du Maharcha — et en effet, elle guérit. Par la suite, elle-même prit l’habitude de raconter ce récit aux malades, comme Ségoula pour la guérison.

Elyssia Boukobza (paru sur sipurim.org)

LE MESSAGE D'UN RABBIN DE STRASBOURG

Deux

frères, deux visions du monde

Dans la Parachat Toldot, la Torah raconte la bénédiction donnée par Its’hak à ses deux fils. À première vue, Ya’akov et ‘Essav reçoivent presque la même chose : la rosée du ciel et les gras de la terre. Pourtant, cette scène marque le début d’une haine qui traversera toute l’Histoire. Pourquoi une telle différence de destin, si les bénédictions sont identiques ?

Le secret se cache dans un détail que le Targoum Yonathan Ben ‘Ouziel révèle : l’ordre des mots. Ya’akov reçoit d’abord "la rosée du ciel", puis "les gras de la terre". ‘Essav reçoit l’inverse. Ce renversement dit tout : Ya’akov commence par le spirituel, ‘Essav par le matériel.

Derrière cette nuance se joue deux visions du monde. Pour Ya’akov, la vie commence dans le Ciel : on puise sa force dans la foi, dans la Torah, dans le lien avec Hachem. La réussite matérielle vient ensuite, comme une conséquence. Pour ‘Essav, c’est l’inverse : il cherche d’abord la puissance, la terre, la possession, et ne laisse au spirituel qu’une place secondaire.

Ya’akov, en recevant d’abord "la rosée du ciel", reçoit la force de vivre dans un monde guidé par le Ciel. Il sait que tout commence par Hachem et que l’action humaine n’a de sens que lorsqu’elle répond à cet appel d’En-Haut. ‘Essav, lui, reçoit d’abord "les gras de la terre" : son monde commence par lui-même. Il agit sans attendre le regard divin. Son effort est sans source, sa réussite sans bénédiction.

"Tout commence par Hachem, et l’action humaine

Ce renversement éclaire tout le fossé entre Ya’akov et ‘Essav, entre Israël et les Nations. Ya’akov vit dans le dialogue : D.ieu éveille l’homme, et l’homme répond. ‘Essav vit dans le monologue de la force : il agit seul, convaincu que tout dépend de lui. L’un reçoit, l’autre prend. L’un voit dans la vie une relation, l’autre une conquête.

n’a de sens que lorsqu’elle répond à cet appel d’En-Haut

Cette différence traverse toute l’histoire du peuple juif. Le Rav Yonathan Eibeschutz explique que la rosée et la pluie représentent deux formes de relation avec Hachem. La rosée descend du ciel sans attendre le moindre effort de la terre : elle symbolise la bonté gratuite de D.ieu, le réveil venu d’En-Haut, quand Hachem nous tend la main même sans mérite. La pluie, au contraire, ne tombe que lorsque la vapeur monte de la terre : elle représente l’effort humain, la prière, la volonté de se rapprocher, le réveil venu d’en-bas.

C’est cette différence d’esprit qui façonnera deux civilisations opposées. Israël apprend à reconnaître la main d’Hachem derrière chaque réussite, à voir dans chaque pas une réponse à un appel venu d’En-Haut. ‘Essav, au contraire, s’enracine dans la matière : il bâtit, combat, domine, mais oublie la source.

Et c’est peut-être là le message le plus profond de cette Paracha : tout dépend de l’ordre que l’on met dans sa vie. Quand on commence par le haut — par la foi, la Torah, la conscience de D.ieu —, tout le reste trouve naturellement sa place. Mais quand on place la terre avant le ciel, la réussite avant le spirituel, alors tout se renverse.

Rav Chmouel Akiva Schlesinger, Av Beth-Din de Strasbourg (retranscrit d’un cours paru sur torah-box.com)

par Michaël Lumbroso

Règle du jeu : Dans ce jeu, des questions correspondent aux lettres de l’alphabet. La première réponse commence par un Alef, la deuxième par un Beth, etc. Les participants doivent trouver le mot en hébreu. Le point est attribué à celui qui donne la bonne réponse en premier. Il y a des devinettes pour tous les âges. Le mot en gras dans la devinette indique ce qu’il faut chercher.

La réponse de Ya'akov lorsque son père lui a demandé "qui es-tu mon fils" ?

'Essavsuis, ton (aîné

Le terme qui désigne l'ensemble des blés, orges, épeautre etc.

Its'hak pensait que 'Essav la méritait, mais Rivka a tout fait pour que Ya'akov la reçoive.

Rivka a ordonné à Ya'akov d'aller lui chercher deux de ces animaux, qu'elle puisse en faire un bon plat pour Its'hak.

Lorsque Its'hak fit cela dans la terre, il finit par en récolter cent fois plus.

Le nom de la première femme d'Essav est devenu très répandu de nos jours !

(Yéhoudit)

Par ... contre Yaakov qui lui avait pris les bénédictions, 'Essav avait pour projet de le tuer.

(bénédiction)

Ce qu'Its'hak a déclaré après avoir entendu et touché Ya'akov avant de le bénir.

'Essav était poilu tandis que Ya'akov était l'inverse.

Ces mots sont le début de la bénédiction d'Its'hak à Ya'akov.

qu'Hachem te (donne...

voix est celle de Ya'akov mais les mains sont les mains (d'Essav (goût) םעט

La seule Mitsva dans laquelle 'Essav excellait.

Rivka a choisi de préparer le plat pour Its'hak avec des chevreaux car leur ... ressemble au ... du gibier.

Ce sont eux qui ont rempli de terre les puits d'Avraham.

respect) de son (père (Philistins)

Le troisième puits qu'Its'hak creusa, les bergers de Guérar ne se ... pas à son sujet, il l'appela alors Ré'hovot.

Les puits qu'avaient creusés les serviteurs d'Avraham avaient été ... du temps d'Its'hak.

En plus du plat de lentilles, Ya'akov a aussi donné cela à 'Essav.

du) (pain

Du nom de la troisième femme d''Essav, nos Sages apprennent qu'Hachem pardonne toutes les fautes du 'Hatan et de la Kalla le jour de leur mariage.

Ya'akov tenait cette partie de son frère lorsqu'il est sorti du ventre de sa mère.

Si les enfants d'Israël transgressent la Torah et deviennent indignes des bénédictions, alors 'Essav pourra affranchir son ... du joug de son frère.

âge de Its'hak lorsqu'il a eu ses enfants.

Ya'akov avait peur qu'en écoutant sa mère, il reçoive cela plutôt que des bénédictions.

Lorsqu'on a dit à Rivka qu'elle avait cela dans son ventre, cela la rassura.

Ratlines : l’évasion des criminels nazis en 1945

Le 20 novembre prochain marquera le 80ème anniversaire du début du procès de Nuremberg. Dès 1945 se sont mis en place des réseaux d’exfiltration extrêmement efficaces, surnommés "routes des rats" par les Alliés, qui ont permis à de nombreux criminels de fuir l’Europe où ils étaient recherchés.

"Cette soi-disant guerre… utilisait des mots creux comme démocratie, race, liberté religieuse et christianisme comme appât pour les masses. Toutes ces expériences ont fait que, après 1945, j’ai ressenti le devoir de consacrer toute mon œuvre charitable principalement aux anciens nationaux-socialistes et fascistes, en particulier aux soi-disant ‘criminels de guerre’." (Alois Hudal)

En 1946, à l’issue du procès de Nuremberg, onze responsables nazis sont condamnés à mort, dont dix seront effectivement pendus (Göring s’étant suicidé avant l’exécution, ce qui permettra, Streicher ayant crié "Purim Fest" juste avant son exécution, de faire le rapport avec la pendaison des dix fils de Haman). Et tous les autres ?

protection organisée d’institutions, d’États et de réseaux religieux qui les ont accueillis, leur ont fourni de nouvelles identités et les ont parfois réutilisés à leur propre profit.

Routes des rats

Dès 1945 se sont mis en place des réseaux d’exfiltration extrêmement efficaces, surnommés Ratlines (les "routes des rats") par les Alliés, qui ont permis à de nombreux criminels de fuir l’Europe où ils étaient recherchés.

Le procès de Nuremberg s’était voulu symbolique et n’avait visé que les plus hauts responsables sur lesquels on avait pu mettre la main. Il a été suivi d’autres procès dits "secondaires", mais des milliers de nazis, et non des moindres, avaient échappé aux mailles du filet. Tous n’ont pas fui. Certains n’en ont pas eu besoin. En RFA, des milliers de fonctionnaires nazis ont repris leur poste après un stage de silence. Mais c’étaient les plus petits. Quant à, par exemple, Mengele et Alois Brunner, ils sont morts au Brésil et en Syrie, sans jamais avoir été interpellés ni jugés.

Alors que seule une infime minorité de Juifs avaient pu être sauvés pendant la guerre, grâce à des réseaux de résistance et des initiatives courageuses d’individus anonymes ou de diplomates comme Raoul Wallenberg ou Sugihara, les nazis ont bénéficié de la

Ces routes partaient souvent d’Allemagne ou d’Autriche vers l’Italie – en particulier Rome ou Gênes – puis vers l’Amérique du Sud, notamment l’Argentine de Juan Perón, mais aussi le Paraguay, la Bolivie ou le Brésil. Une autre direction moins connue conduisait vers le Moyen-Orient. L’Égypte, la Syrie, et d’autres pays arabes ont accueilli d’anciens nazis, parfois pour leurs compétences techniques, parfois pour leur hostilité commune envers Israël ou le communisme.

On les équipe de faux documents, de passeports fournis par la Croix-Rouge, de visas en bonne et due forme, le tout dans l’indifférence, si ce n’est la complicité, des autorités locales. Et alors que la France avait été il y avait si peu de temps encore une terre de résistance, certaines régions françaises –notamment le Sud – deviennent des zones de transit privilégiées pour les fugitifs nazis en tant que refuge temporaire vers les terres accueillantes de l’Amérique latine. Ainsi, Klaus Barbie fuit en Bolivie, d’où il ne sera extradé et jugé qu’en 1987. Quant à Touvier, il vit caché en France pendant des décennies, abrité par des milieux catholiques intégristes. Gracié par

Pompidou, il sera néanmoins arrêté en 1989 (grâce à l’initiative des Klarsfeld) et condamné à la réclusion à perpétuité. Il mourra en prison à l’âge de 81 ans. Il est d’ailleurs remarquable qu’à l’exception notoire d’Eichmann, la plupart des nazis qui ont fini par être retrouvés et jugés sont morts tranquillement en prison, logés et nourris aux frais de l’État, et à un âge souvent très avancé. Pauvres nazis.

Terres d’asile

Il est peu probable qu’un criminel de guerre recherché ait pu trouver asile incognito dans un pays totalement innocent. Il fallait donc trouver des pays d’accueil soit favorables à leur idéologie, soit indifférents, soit intéressés par les talents des réfugiés en question. L’Argentine est sans doute celui qui a joué le plus grand rôle. Juan Perón, sensible à l’idéologie fasciste, a accueilli de nombreux anciens nazis, parfois avec l’aide directe de l’Église ou des ambassades. Ainsi n’a-t-il pas hésité à donner abri à Eichmann, Mengele et Franz Stangl, entre beaucoup d’autres. D’autres pays d’Amérique du sud, comme le Brésil, la Bolivie ou le Paraguay, ont également contribué à cette œuvre "charitable".

L’Irak, et peut-être même l’Algérie d’après certains documents, ont également été mentionnés dans des archives déclassifiées comme ayant accueilli d’anciens nazis dans une perspective de lutte antisioniste.

De leur côté, les Américains, à qui l’ont devait pourtant la fin de la guerre, n’ont pas dédaigné, après avoir donné asile à Einstein, de recevoir également des centaines de scientifiques allemands qui n’avaient pas tous les mains propres. D’autres ont également été "recyclés" par les Soviétiques. N’y a-t-il pas un proverbe africain qui dit "Les morts sont morts, les vivants vont au marché" ? D’ailleurs, la morale, c’est le problème des Juifs, non ?

Il est peu probable qu’un criminel de guerre recherché ait pu trouver asile incognito dans un pays totalement innocent.

Le rôle de l’Église

On aurait pu espérer que ce soit aussi le problème de l’Église, après tout. Et gardons-nous bien d’oublier tous ces Chrétiens, parmi lesquels de nombreux prêtres et religieux, qui ont sauvé des milliers de Juifs au péril et parfois au don de leur propre vie. Ce sont des paroisses entières, des couvents, des communautés protestantes (notamment en France, en Suisse et aux Pays-Bas) qui ont organisé des filières clandestines à leur bénéfice.

Mais il y avait aussi ailleurs d’autres pays, qui sans nécessairement partager tous les aspects de l’idéologie nazie, ne voyaient pas d’un mauvais œil les héros de l’extermination du Juif. De plus, ces derniers pouvaient leur être utiles. Dans l’Égypte de Nasser, des anciens officiers SS, des ingénieurs de l’aéronautique ou des spécialistes de l’interrogatoire ont été recrutés pour former les services secrets égyptiens, travailler sur les programmes d’armement ou aider à lutter contre Israël. La Syrie a de son côté abrité Alois Brunner (le bras droit d’Eichmann) pendant des décennies, et on a tout lieu de penser qu’il a formé des officiers syriens aux techniques de renseignement.

Mais ils n’ont pas été les seuls à organiser. Il est question ici de ceux qui, représentant l’Église officiellement, ont manifesté soit un soutien efficaces aux nazis en fuite, soit tout au moins un silence discret à leur égard. Pour une partie du clergé, mieux valait un antisémitisme chrétien qu’un marxisme athée.

Le plus connu d’entre eux est sans conteste Alois Hudal, évêque autrichien basé à Rome et de tous temps très ouvertement favorable au nazisme. Ainsi, dès 1937, il offre à Hitler un exemplaire de son livre "Les Fondements du National-socialisme", en le dédicaçant au "Nouveau Siegfried de la grandeur de l’Allemagne", pas moins. Son engagement

politique était dû surtout au fait que le nazisme s’opposait au communisme, qui était la bête noire de l’Église, mais il était par ailleurs sans surprise ouvertement antisémite. Dans ses ouvrages, il explique : "J’ai remercié D.ieu de m’avoir permis de visiter et de consoler nombre de ces soldats perdus [il s’agit des nazis], que la haine des vainqueurs considérait comme des criminels. Ce que j’ai fait pour eux, je le considère comme un devoir chrétien de charité envers ceux que la guerre avait brisés [tels Eichmann, Mengele, Stangl…]." Il a toujours refusé de reconnaître la gravité spécifique des crimes nazis envers les Juifs, les réduisant à des actes de guerre ou de défense contre le bolchevisme.

Un autre réseau actif était dirigé par Krunoslav Draganović, prêtre catholique oustachi, qui disposait de complicités diplomatiques (notamment avec l’ambassade d’Argentine) et d’un soutien logistique local.

Et le Vatican ? Sans qu’on puisse l’accuser d’avoir participé directement à ces opérations, le cœur

des Ratlines passait toutefois par Rome, parfois à quelques centaines de mètres du Vatican (les criminels de guerre logeaient souvent dans des bâtiments ecclésiastiques), lequel ne pouvait pas en ignorer l’existence, et n’a rien fait de public ni d’efficace pour y mettre fin. Alerté par des diplomates étrangers, il répondait soit par le silence, soit par des protestations formelles de neutralité religieuse.

Le procès de Nuremberg avait-il rassuré les consciences ? Pouvait-on désormais passer à l’ordre du jour ? L’ouverture d’archives (du Vatican, des Nations unies, d’institutions mémorielles comme Yad Vashem) qui continuent à être étudiées nous invite à une réflexion sur la mémoire, la responsabilité et les limites de la réconciliation après un conflit majeur. Et aujourd’hui, de tristes souvenirs remontent à la mémoire collective du monde entier, pour nous rappeler que rien n’a été ni appris ni oublié.

Manger en conscience : comment manger moins, mieux et avec sens ?

Et si vous réappreniez à manger vraiment ? Dans un quotidien où tout va vite, nos repas deviennent mécaniques : on avale plus qu’on ne savoure, on mange trop sans même s’en rendre compte. Pourtant, remettre de la conscience dans l’assiette change tout ! Découvrez quelques clés simples pour y arriver.

• Ralentissez. Un repas qui dure au moins 15 minutes permet au cerveau de capter la satiété.

• Mâchez davantage : 15 à 20 mastications par bouchée, pour optimiser la digestion, l’énergie et les saveurs.

• Déconnectez-vous : Pas d’écrans à table : votre cerveau doit être spectateur de ce que vous mangez.

• Faites appel à vos sens : Regardez, sentez, goûtez : cela coupe l’automatisme et réduit les quantités naturellement.

• Commencez léger et végétal : Une belle portion de légumes avant le reste apaise la faim sans alourdir.

• Ajoutez une protéine à chaque repas : qu’elle soit animale ou végétale (légumineuses), elle favorise la satiété et permet d’éviter les fringales.

• Surveillez la faim émotionnelle : Posez-vous la question : est-ce réellement votre estomac qui s’exprime ou votre charge mentale ?

Manger en conscience n’est ni un effort ni une restriction : c’est un retour à vous-même. En savourant davantage, vous mangez moins… mais surtout mieux. Votre assiette devient alors un moment de présence, de calme et de respect pour votre organisme.

Tamar Ittah
Sarah Kisielewski

Supplément spécial Chabbath MAGAZINE

Pour en profiter, veuillez le détacher avant Chabbath...

Toldot – La valeur accordée à nos Mitsvot

Pourquoi la vente du droit d’aînesse de ’Essav à Ya’akov n’est-elle pas considérée comme une transaction faussée, étant donné que ’Essav accorda au droit d’aînesse la valeur d’un plat de lentilles, ce qui est vraiment insignifiant comparé à sa valeur réelle ?

La vente des droits d’aînesse entre 'Essav et Ya’akov (Béréchit 25, 29-34) est l’un des épisodes les plus marquants et difficiles à expliquer de la Paracha. Parmi les nombreuses questions qu’il soulève, Rav ’Haïm Chmoulévitz (Si’hot Moussar 94, 402) souligne que la Békhora (droit d’aînesse) était d’une valeur inestimable, puisqu’elle représentait la future ‘Avoda, le service que l’aîné devait effectuer dans le Beth Hamikdach.

Or, ‘Essav voulut la vendre contre un plat de lentilles. Rav Chmoulévitz rapporte une Halakha concernant la Onaa : si quelqu’un achète un objet pour une somme considérablement plus élevée que sa véritable valeur ou qu’il le vend pour une somme considérablement inférieure à sa vraie valeur, la vente est invalidée, c’est ce qu’on appelle Méka’h Ta’out, une tromperie ou une erreur sur la nature ou l’objet même de la transaction. Dans ce cas, pourquoi la vente de la Békhora n’est-elle pas considérée comme un Méka’h Ta’out, étant donné que ’Essav lui accorda la valeur d’un plat de lentilles, ce qui est vraiment insignifiant comparé à ce qu’elle vaut véritablement ?

Juste rétribution

Rav Chmoulévitz répond en abordant une autre question. La Guémara affirme qu’il n’y a pas de récompense aux Mitsvot dans ce monde. (Kidouchin 39b) Les commentateurs expliquent qu’une Mitsva est une action spirituelle et elle

ne peut être pleinement récompensée que spirituellement, donc dans le ‘Olam Haba. Or la Torah affirme : "Il paie ceux qui Le détestent, devant eux [de leur vivant], pour les faire disparaître." (Dévarim 7, 10) Les Récha’im sont récompensés pour les bonnes actions effectuées dans ce monde, afin de ne rien pouvoir recevoir dans le monde futur. Comment peuvent-ils donc, sur la base du principe susmentionné, recevoir une récompense dans ce monde pour des Mitsvot accomplies ?

Rav Chmoulévitz répond qu’évidemment, ce principe s’applique uniquement dans le cas où l’individu apprécie la valeur spirituelle de la Mitsva. Mais s’il ne considère que ses gains matériels – comme les honneurs ou l’argent –, la récompense qu’il recevra sera proportionnelle à sa valorisation de cette Mitsva. Prenons l’exemple d’une personne prête à respecter le Chabbath, à moins que cela ne lui coûte 100 € ; quand elle gardera le Chabbath, elle recevra un salaire qui vaut 100 €. Par conséquent, les Récha’im, qui n’observent les Mitsvot que pour leur bénéfice matériel, ne peuvent recevoir de récompense qu’en ce bas monde pour leurs bonnes actions.

Pour quelques lentilles de plus

Rav Chmoulévitz explique que le cas de ’Essav ne correspondait pas à celui de Onaa, bien qu’il ait vendu son droit d’aînesse contre un plat de lentilles. La valeur spirituelle d’une chose

est définie par l’importance qu’on lui accorde. Bien que la Békhora ait une valeur spirituelle inestimable, elle n’était pas importante aux yeux de ’Essav ; pour lui, elle valait un plat de lentilles.

Rav Horowitz évoque souvent ce principe. Il l’utilise, entre autres, pour expliquer une Guémara (’Houlin 87a) de façon novatrice. Cette dernière raconte qu’une personne ayant abattu un animal était sur le point de faire la Mitsva de Kissouï Hadam, recouvrir le sang. Mais quelqu’un d’autre le fit avant lui, lui ravissant l’opportunité d’accomplir la Mitsva qu’il était en droit de faire. Raban Gamliel tranche que le "voleur" de la Mitsva doit payer dix pièces d’or en guise de "compensation" pour la Mitsva dérobée. Comment peut-il statuer de la sorte ? Rav Horowitz répond que Raban Gamliel demanda à la personne qui avait perdu la Mitsva si dix pièces d’or le dédommageraient. Ayant répondu par l’affirmative, Raban Gamliel en déduisit que la Mitsva valait cette somme aux yeux de cet homme, et c’est ce que le voleur devait rembourser. Si la victime avait dit que cette Mitsva était plus chère à ses yeux, le voleur aurait dû payer davantage.

Valeur accordée illimitée, récompense illimitée

Le ’Hafets ’Haïm développe cette idée et l’applique à notre quotidien. Si quelqu’un refuse d’interrompre son étude pour pouvoir faire des affaires qui lui rapporteraient beaucoup d’argent, il montre que l’étude de la Torah est beaucoup plus importante que l’argent. Sa récompense dans le monde futur sera fonction de son appréciation vis-à-vis de cette Mitsva. L’inverse est également vrai. Si l’individu cesse d’étudier pour gagner une certaine somme d’argent, son salaire équivaudra à cette somme, car c’est la valeur qu’il accorde à son étude.

Si une personne fait une Mitsva avec de nobles intentions, par amour pour Hachem, elle montre qu’elle donne une valeur infinie à cette Mitsva Par conséquent, la récompense sera illimitée. Il s’agit d’un niveau très élevé, mais en se focalisant sur la valeur des Mitsvot, on intériorisera le fait qu’elle ne se compare pas à l’argent. Plus on en sera conscient, plus on se rapprochera d’Hachem : la récompense ultime est la proximité avec D.ieu.

Rav Yehonathan Gefen

Résumé de la Paracha

1

À 40 ans, Its’hak se marie avec Rivka. Rivka est stérile et le couple supplie Hachem d’avoir des enfants. Elle tombe enceinte et met au monde deux jumeaux : l’aîné s’appelle ‘Essav, et le cadet, Ya’akov, sort du ventre en tenant son frère aîné par le talon.

3

4

2 ‘Essav passe son temps à la chasse tandis que Ya’akov étudie la Torah.

Its’hak préfère ‘Essav à Ya’akov et Rivka l’inverse.

‘Essav vend son droit d’aînesse à Ya’akov contre un plat de lentilles.

5 Après s’être installé à Guérar pour fuir la famine et avoir remis en activité des puits creusés par Avraham qui avaient été bouchés par les Philistins, Its’hak déménage à Béer Chéva’ et s’accorde avec Avimélèkh sur un pacte de non-agression.

6

Its’hak, âgé et non-voyant, souhaite bénir ‘Essav. Rivka souhaite que Ya’akov soit béni à la place de ’Essav. Elle l’introduit devant Its’hak et il reçoit la bénédiction destinée à son frère. Quand ‘Essav arrive, lui et son père comprennent ce qu’il s’est passé. ‘Essav entre dans une colère noire. Its’hak confirme la validité des bénédictions adressées à Ya’akov mais il bénit aussi ‘Essav.

7

‘Essav projette de tuer Ya’akov après la mort de son père. Rivka demande à Ya’akov de fuir et il se rend chez son oncle Lavan.

8

En plus de ses deux femmes ‘Hitéennes, ‘Essav se marie aussi avec la fille de Ichma'el.

Feuillet parents-enfants pour Chabbath

PRÉPARATIONS GÉNÉRALES :

Bougies de Yom Tov : sont sufisamment grandes pour tenir jusqu’à la fin du repas

USTENSILES À NE PAS OUBLIER : pour ranger l’Afikomane

Toldot 5786

Préparer une ou deux bougies de 24h pour les besoins de la fête

JEU PAR ÉQUIPE 1

Préparer les kazétim (mesures) de Matsa et Maror pour tous les invités (voir ci-dessous)

Si Pessah tombe un jeudi, ne pas oublier le “Erouv tavchiline”

Un grand foulard pour recouvrir le plateau avant le chant « Ma Nichtana »

Une Haggada par personne (si possible, la même pour tout le monde)

Un verre de 9 à 10 cl (1 réviit) par personne

Formez deux équipes qui s’affronteront au cours des jeux des pages 1, 2, 3 et 4 !

Une bassine jetable pour y verser le vin lors de l’énumération des 10 plaies

• Il a eu des jumeaux.

> Its’hak.

Trouvez un slogan à votre équipe. ( 2 points pour Expliquez pourquoi vous êtes les plus forts. ( 2 points pour les plus convaincants, N°452

Des récompenses (friandises, fruits secs,...) pour les enfants afin qu’ils participent au Séder

PLATEAU DU SÉDER : ORDRE DES ALIMENTS :

2.Ép agneau 6.

Pour chacun des éléments suivants, vous direz s’il concerne Avraham, Its’hak ou Shplouf l’extra-terrestre.

Le premier qui donne la bonne réponse remporte le point

Il habite sur la planète Zorg.

• Il a béni Ya’akov au lieu d’Essav.

> Its’hak.

• Il a failli sacrifier son fils.

> Avraham.

• Son frère s’appelle Shplif.

> Shplouf.

• Ichmaël est son fils.

> Avraham.

QUANTITÉS OBLIGATOIRES DE MATSA & MAROR

• Il est devenu aveugle.

• Il a 4 entrées dans sa maison.

A savoir : 1 Kazayit = 28g | 1 Kazayit de Matsa correspond à ½ Matsa chémoura ronde faite à la main

> Its’hak.

• Son père s’appelle Avraham.

Etapes du Séder Motsi Kore’h (sandwich) Minimum

> Its’hak.

• Il a une navette spatiale.

Kazayit

• Il aime manger les Shfeng à la crème.

> Shplouf.

Hidour (au mieux) 2 Kazayit 1 Kazayit

> Shplouf.

MAROR

• Il a eu sa Brit-Mila à 8 jours.

> Its’hak.

• Son père s’appelle Térah.

> Avraham.

Etapes du Séder Maror

• Il a institué la prière de Min’ha

La quantité de Maror 1 Kazayit

> Its’hak.

UNE FAMILLE EN OR 3

Citez des aliments qui ne sont pas très bons pour la santé.

Frites huileuses / Chips

Pizzas

Bonbons / Beignets

Sauces industrielles

Charcuterie

question proposée et gagnez 1 point pour chaque réponse qui se trouve dans la liste proposée.

Citez quelque chose qu’on étale sur du pain.

Le beurre

La confiture / Le miel

Le fromage frais

Le chocolat à tartiner

Le pâté

LES DÉFIS DE LA SEMAINE

Répète sans te tromper, 6 fois, la phrase

Citez quelque chose qu’on achète dans un aéroport.

De la nourriture ou des snacks.

Des boissons.

Des parfums.

Des cigarettes.

Des journaux ou magazines.

“On entend tous ta toux de Tahiti à Tombouctou.”

• Le saviez-vous : Quelle particularité surprenante ont les flamants roses quand ils s’alimentent ?

> les flamants roses ne peuvent manger que lorsque leur tête est à l’envers.

• Question rigolote : Comment appelle-t-on un mouton sans pattes ?

> Un nuage.

DANS LE BON ORDRE

• Le saviez-vous : Qu’ont de commun 75% des pays du monde ?

> Ils sont situés au nord de l’équateur.

• Le saviez-vous : Quel est le point commun entre l’homme et le koala ?

> Les empreintes digitales des koalas sont si similaires à celles des humains qu’elles sont presque indiscernables, y compris au microscope.

Classe ces événements dans l’ordre chronologique : du plus ancien au plus récent.

• Révolution française - Chute du Mur de Berlin - Première Guerre mondiale - Invention de l’imprimerie - Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb - Déclaration des droits de l’homme.

- Chute du Mur de Berlin (1989).

Révolution française (1789) - Déclaration des droits de l’homme (1789) - Première Guerre mondiale (1914-1918)

> Invention de l’imprimerie (vers 1450) - Découverte de l’Amérique par Christophe Colomb (1492) -

Supplément spécial Chabbath I n°339

Répondez à la
1ère énigme

Un temps où elles sont vertes. Un temps où elles sont brunes. Mais ces deux moments me rendent chagrin. Mais juste entre les deux, pour un très court instant,Elles sont parfaites et jaunes, et me font sourire.

Réponse : Les bananes

2ème

Si 5 chats attrapent 5 souris en 5 minutes, combien de temps faudra-t-il à un chat pour attraper une souris

Réponse : : Cinq minutes.

3ème énigme

Une mère a cinq garçons

Le cinquième s’appelle-t-il Vladimir, Evan ou Alex

Réponse :

Vladimir. Le prénom de chaque enfant commence par les premières lettres des jours de la semaine : Dimanche, L , M, M, J et Vladimir pour Vendredi.

HALAKHA QUIZ

1. Oui.

2. Non.

3. Il est recommandé.

Dans ce QCM sur la Halakha, il peut y avoir une ou plusieurs bonnes réponses. Chaque bonne réponse rapporte 1

Réponse : 1

Réponse : 1 3

Selon la Halakha, doiton recouvrir la Mézouza avec un boîtier ? poubelles ou autres devant la Mézouza ?

1. Non et surtout pas de manière habituelle.

2. Oui car la Mézouza est recouverte.

3. Oui même si la Mézouza est découverte.

SHABATIK

Au départ, on m’a conçu pour une activité bien particulière, dans les forêts du Canada.

Aujourd’hui, on m’utilise partout : sur les chantiers, dans l’armée, chez les scouts…

Le talkie-walkie.

Dans les années 1930, au Canada, Donald Hings met au point un dispositif radio portable destiné… à la chasse aux ours. Rapidement, son invention se révèle bien plus utile et sera adoptée dans de nombreux domaines, de l’armée aux activités de plein air.

Réponse de la semaine dernière

Il fallait lire : “carta bleu ou vert” soit cartable ouvert.

Le but de ce jeu est de résoudre une énigme qui se base sur un fait réel et étonnant.

La réponse, la semaine prochaine !

Shabatik est une publication hebdomadaire éditée par l'association Torah-Box

Textes : Chlomo Kessous et Yael Allouche | Responsable : Rav Michael Allouche

nigme

La fille incroyable de Rabbi Chabtaï

"Si tu veux qu’on soit vraiment sœurs, convertis-toi au christianisme. Sinon, je me fâcherai et je te ferai jeter au cachot !" Esther sent le vent tourner...

Rav Chabtaï Cohen fait partie des érudits lituaniens du XVIIe siècle. Il est aussi connu sous l’appellation de Sifté Cohen, le titre de son commentaire sur le Choul’han ‘Aroukh. Mais savez-vous comment son œuvre a vu le jour ?

Le Rav se distingue rapidement par ses grandes connaissances en Torah. Mais un jour, tout bascule : son épouse décède et sa fille Esther, six ans, tombe malade. Un vendredi après-midi, alors qu’il étudie chez lui avec sa fille alitée à ses côtés, il entend des cris de panique venant de la rue : "Les Cosaques arrivent !" À cette époque, les hordes cosaques massacrent des dizaines de milliers de Juifs en Europe de l’est, les vendent en esclaves ou les convertissent de force au christianisme.

Fuite fatale

Quand Rabbi Chabtaï entend ces hurlements, il enveloppe sa fille dans une couverture et ils s’enfuient hors de la ville. Chabbath approche, il court sans s’arrêter, et avec Esther dans ses bras, il traverse la neige et le froid, entendant au loin le bruit sourd des cavaliers cosaques. Puis il atteint une forêt épaisse, il s’y aventure sans réfléchir, uniquement motivé par la volonté de survivre avec sa fille unique chérie. Faute d’alternatives, il s’arrête et prie avec une ferveur particulière. Esther a une forte fièvre, elle tremble et dort très peu cette nuit.

Rabbi Chabtaï se lève au lever du soleil, mais Esther ne respire plus. Il s’effondre en larmes à

ses côtés, mais il entend des bruits de troupe : les Cosaques s’approchent. Paniqué, le Rav doit se résoudre à abandonner le corps d’Esther. Or les bruits de chevaux que Rabbi Chabtaï a entendus sont ceux du roi de Pologne qui part à la chasse dans cette même forêt. Quand il voit la petite fille inanimée, il envoie son médecin à son chevet qui déclare : "Cette enfant est vivante, mais sa respiration est faible."

Une vie de reine

Sur ordre du roi, Esther est transportée au palais et bénéficie des soins les plus avancés de l’époque. Miraculeusement, elle s’éveille un matin, la cour s’approche de la petite fille qui raconte son histoire et veut retrouver son papa. La princesse Maria, fille unique du roi, implore son père : "Je m’occuperai d’elle comme de ma propre sœur !" Le roi accepte, mais exige son baptême.

Malgré son jeune âge, Esther a une grande foi, elle refuse le baptême et la nourriture nonCachère qui lui est proposée. Le roi gronde Esther, Maria entend des cris dans le château, et elle court prendre la défense d’Esther : "Personne ne t’obligera à faire quoi que ce soit !" Le roi, touché par l’amitié entre Esther et sa fille, engage une servante juive pour la nourrir et l’instruire.

Les années passent, Esther pratique son judaïsme tant bien que mal, mais Maria affirme sa foi et s’emporte contre Esther : "Si tu veux

qu’on soit vraiment sœurs, convertis-toi au christianisme. Sinon, je me fâcherai et je te ferai jeter au cachot !" Esther sent le vent tourner. Par "coïncidence", un incendie se déclare dans le château cette nuit. Esther en profite pour s’enfuir par la fenêtre.

Elle retourne dans la forêt où elle avait frôlé la mort il y a des années, mais des brigands la capturent. Esther hurle : "Tuezmoi si vous voulez, mais ne me forcez pas à trahir ma foi. D.ieu récompense ceux qui agissent avec bonté."

Les mots d’Esther donnent une idée au chef des brigands. Il envoie un messager à Vilna pour informer les Juifs qu’il détient une jeune fille juive et qu’il est prêt à la libérer contre rançon. Les Juifs sont confrontés à un dilemme : doiventils payer une somme exorbitante pour sauver une inconnue, et prendre ce faisant le risque de multiplier les enlèvements ? Un notable de la communauté juive, Mena’hem, se lève et déclare : "Je donnerai tout ce qu’il faut."

Rencontre improbable

Peu de temps après, on présente à Mena’hem un homme veuf qui parcourt le pays depuis longtemps à la recherche de sa fille. Mena’hem lui donne de l’espoir, lui dit qu’il peut se remarier et fonder à nouveau une famille. Il raconte son histoire personnelle avec la jeune femme échappée d’un château polonais et capturée par des brigands.

Cette histoire interpelle l’homme veuf qui demande à rencontrer la jeune épouse de Mena’hem. Quand Esther entre dans la pièce où se trouve l’homme veuf, le temps se fige, et elle crie : "Papa !"

"Tuez-moi si vous voulez, mais ne me forcez pas à trahir ma foi. D.ieu récompense ceux qui agissent avec bonté."

Esther est libérée et accueillie avec joie par les Juifs de Vilna, dans la maison de Mena’hem et de sa femme Guita. Elle retrouve un foyer chaleureux où le judaïsme est vécu avec joie et authenticité.

Un jour, Guita tombe gravement malade. Elle sent que ses jours sont comptés, et comme elle n’a pas d’enfants, elle demande à son mari d’épouser Esther après sa mort pour qu’il ait une descendance. L’écart d’âge n’est pas si grand, mais Mena’hem refuse. Sa femme le supplie : "Ce sont là mes dernières volontés, je veux que tu t’y conformes." Guita décède et un an plus tard, Mena’hem se conforme à sa volonté en épousant Esther.

Vous avez reconnu l’homme veuf : c’est Rabbi Chabtaï, qui lui ouvre grand ses bras.

L’étreinte est difficile à décrire tant l’émotion est forte. "Ma fille, je t’admire ! Après avoir passé tant d’années au palais et être restée fidèle à ta foi, personne n’est plus admirable que toi." Pendant les retrouvailles, Mena’hem comprend que Rabbi Chabtaï est un géant en Torah. Mena’hem fait don de tout l’argent nécessaire à l’impression du livre de commentaires du Choul’han ‘Aroukh du Rav Chabtaï. C’est ainsi que le Sifté Cohen est publié et étudié dans le monde.

La force intérieure et la fidélité à ses convictions aident à surmonter les épreuves les plus terribles. En restant fidèle à Sa volonté, Hachem ne reste pas indifférent et nous donne des forces. "La récompense est proportionnelle à l’effort." (Pirké Avot 5, 22) Esther a ouvert une porte à Hachem qui, en retour, l’a sauvée à maintes reprises. Finalement, elle a pu construire un merveilleux foyer ancré dans la Torah et a permis à son père de publier une œuvre fondamentale, étudiée dans le monde entier jusqu›à aujourd’hui.

Une perle sur la Paracha

S’éloigner du mauvais voisin

"יכִנֹאָ

"Comme les enfants s’entre-poussaient en son sein, elle dit : ‘Si c’est ainsi, à quoi suis-je destinée ?’ [...]" (Béréchit 25, 22)

Le Rabbi de Kozmir demanda a ses élèves : "Lorsque Ya’akov voulait sortir pour étudier la Torah, ‘Essav l’en empêchait. Mais lorsque 'Essav voulait sortir pour pratiquer l’idolâtrie, qui l’en empêchait ?"

La réponse est la suivante : lui-même !

Effectivement, ‘Essav était prêt à renoncer à son idolâtrie afin d’empêcher Ya’akov d’aller étudier…

De plus, nous savons qu’un ange enseigne toute la Torah à l’enfant dans le ventre de sa mère. Si c’est ainsi, pourquoi Ya’akov désirait-il tant sortir afin d’aller étudier ?

En réalité, étudier la Torah avec un ange est certes extraordinaire, mais la proximité de ’Essav était insupportable pour Ya’akov. Il préférait donc sortir pour étudier la Torah au Beth Hamidrach !

Rav Efraïm Enkaoua, le maître de Tlemcen

Ce vendredi 1er Kislev (21/11/2025) tombe dans le calendrier hébraïque la Hiloula de Rav Efraïm Enkaoua. Surnommé de son vivant, au XIVe siècle de l’ère commune, la "lumière d’Israël", il incarnait une sagesse et une érudition qui lui valurent un respect immense. Il partit de Tolède sous la pression des Chrétiens, avant d’arriver à Marrakech puis à Tlemcen où il fonda le Beth-Din de la ville. Il rédigea un traité, Cha’ar Kévod Hachem, dans la tradition du Rambam. Rav Enkaoua fut une figure exceptionnelle en Algérie, respecté par tous. Médecin du roi, il jouissait de l’estime des autorités et de la population de Tlemcen, juive et musulmane. N’oubliez pas d’allumer une bougie en son honneur afin qu’il prie pour vous !

FLASH CHABBATH

Halakha x 3

Se laver à l’eau froide le Chabbath, permis ?

Oui pour les Séfarades, à condition de ne pas essorer ses cheveux ou sa serviette. C’est interdit pour les Achkénazes, en aucun cas. À l’eau chaude, c’est interdit d’après toutes les coutumes. (Iguerot Moché, Ora’h ‘Haïm 4, 74)

Embrasser un enfant dans une synagogue, permis ?

Non, car dans cet endroit saint, une affection de ce type sera dirigée principalement vers D.ieu et Sa Torah. Si l’enfant pleure ou a besoin d’être rassuré, ce sera permis. Entre adultes, c’est permis mais à éviter. (Rama, Choul’han ‘Aroukh 98)

Un yaourt avant la prière du matin, permis ?

Non, la seule permission avant Cha’harit est de boire : eau, thé ou café (même sucré). Le reste est interdit, sauf raisons médicales, car on remplit d’abord ses obligations spirituelles avant les matérielles. (Choul’han ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm 89, 3)

Les lois du langage

Même sans conséquence, ça s’appelle du Lachon Hara’ !

Le ‘Hafets ‘Haïm nous enseigne qu’une déclaration diffamatoire demeure défendue même lorsqu’elle n’est suivie d’aucun préjudice pour la victime. Ce principe s’applique également dans le cas où le locuteur sait qu’aucun dommage ne résultera de ses paroles. La Torah interdit la médisance, qu’elle soit nuisible ou inoffensive !

Hiloula

Qui veut venir avec nous au Maroc pour la Hiloula de Rabbi Its’hak Abi’hssira ?

Venez vivre un moment grandiose de prière, de joie intense, de ressourcement spirituel… et surtout, revenez dans votre vie avec des brak’hot et une énergie incroyable dans la 'Avodat Hachem.

Un conseil : ne ratez pas cette occasion !

Pendant des années, nous fêtions comme tout le monde la Hiloula… Mais depuis 3 ans, nous l’organisons nousmêmes avec Torah-Box, et nous faisons profiter les gens d’une expérience inoubliable.

Avec nous, vous découvrirez le Tsadik, vous apprendrez ses enseignements, vous rencontrerez de grands Rabbanim ainsi que les descendants de sa famille, vous participerez aux chants et vous entrerez dans une grande Sim’ha. Vous irez pèleriner, prier, implorer et découvrir les Tsadikim du Maroc.

Chez Rabbi Its’hak, on ne prie pas simplement… on vient demander des miracles.

Cette année 2026, la Hiloula tombe Chabbath.

Le voyage est ouvert aux hommes et aux femmes

Venez seul, entre amis, en couple ou en famille, du jeudi 29 janvier au dimanche 1er février.

Le voyage Torah-Box pour la Hiloula de Rabbi Its’hak Abi’hssira est très vite complet, alors décidez vite et bien !

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Vivre dans l’aisance, qu’en pense la Torah ?

Nos Sages considèrent aussi bien l’opulence que la pauvreté comme des sources d’épreuves. Car si le manque peut pousser l’homme à se révolter, l’abondance réveille parfois l’orgueil qui éloigne de D.ieu. Pourtant, la richesse peut devenir un puissant levier ; placée entre les mains du juste, elle permet de secourir et d’honorer le peuple d’Israël.

Dans les discours de Torah, on a souvent l’habitude de vanter les acquis spirituels aux dépens de la richesse, car celle-ci risquerait de nous détourner du vrai but de la vie, qui est le ‘Olam Haba (le monde futur). Pourtant, dans la Torah, de nombreux personnages, dont nos Patriarches, possédaient beaucoup de biens ; de même des Sages de l’époque ancienne tels que Rabbi Yéhouda Hanassi, étaient immensément riches. Quel est le regard de la Torah sur la possession de richesses ? Y voitelle une démarche légitime ou au contraire une recherche hautement problématique ?

Ce qu’en dit la Halakha

Afin de cerner la question de la richesse sous tous ses angles, commençons par nous pencher sur la loi juive à proprement parler.

Aucune source ne nous indique qu’il serait interdit de s’enrichir, à la seule condition que les moyens employés pour parvenir à ce but soient permis. C’est pourquoi on devra veiller très attentivement à l’interdiction de voler, tromper, prêter serment en vain, faire du commerce avec des aliments dont il n’est pas permis de tirer profit, transgresser les lois de Ribit (prêt avec intérêts), et évidemment au respect du Chabbath et des jours fériés, etc.

Si ce souci est respecté, ce qui constitue déjà un programme bien chargé, il nous reste à nous intéresser à la dimension morale de la richesse.

L’avantage de la richesse

Nos Sages considèrent l’opulence et la pauvreté comme sources d’épreuves. En effet, de la même façon que le manque de

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subsistance peut amener l’homme à se révolter, l’acquisition de nombreux biens est à même de réveiller l’orgueil qui nous détourne de D.ieu. De plus, il est enseigné dans les Pirké Avot (4, 10) : "Efforce-toi de réduire tes occupations (de commerce) afin de pouvoir t’investir dans l’étude de la Torah", "Plus on possède de biens, plus on augmente ses soucis ; plus on étudie la Torah, plus on allonge sa vie." (ibid. 2, 7)

D’un autre côté, la richesse peut constituer un moyen de prodiguer du bien. En effet, un riche peut, grâce à son argent et son pouvoir, aider ses frères financièrement et politiquement, car il est un personnage respectable et influent. On relèvera dans l’histoire juive le cas du philanthrope Moses Montefiore qui, durant toute sa vie, aida les communautés juives, notamment celles résidant en Erets Israël. Inutile de préciser qu’en termes de Tsédaka, le riche peut énormément soulager les indigents dans leur souci de subsistance. En réalité, la richesse en soi n’est pas un problème, et tout dépend de ce que l’on en fait. Grâce à cet avantage on peut aider son prochain, mais aussi, à l’inevrse, fermer son cœur et s’éloigner de nos devoirs envers lui.

Pas de chance…

conscient que, quelle que soit son activité, il resterait indigent.

"
Un riche peut, grâce à son argent et son pouvoir, aider ses frères financièrement et politiquement, car il est un personnage respectable et influent.

Le ‘Hafets ‘Haïm allait même plus loin, et jugeait avec indulgence les paresseux qui travaillaient peu et avaient des difficultés à subvenir à leurs besoins : "D.ieu a décidé que leur destin est de vivre pauvrement, c’est pourquoi Il a insufflé dans leur caractère une tendance à la paresse." Malgré tout, nous avons l’obligation de nous conduire selon les règles de Dérekh Erets, et de nous affairer afin d’assurer notre subsistance. Dans le même esprit, un père se doit d’apprendre à son fils un métier (Kiddouchin 29a), afin qu’il n’en vienne pas à voler.

La voie de nos pères

Ainsi, il est certain que nos Patriarches avaient bien d’autres aspirations que de devenir riches. D’ailleurs, Ya’akov Avinou s’est marié alors qu’il ne possédait pas le moindre bien et dut travailler sept ans chez Lavan afin de pouvoir épouser sa fille. Ce n’est que bien plus tard qu’il verra la bénédiction dans son labeur. L’Éternel, dans Sa Sagesse, a donné à nos Patriarches la prospérité, de même qu’Il leur a aussi octroyé force, intelligence et prestance, car ceux qui donneront naissance au peuple élu se devaient d’être des personnages respectables et majestueux.

Le Talmud rapporte que la richesse ne dépend pas du choix du métier, ni même des capacités, mais essentiellement du Mazal (Mo’ed Katan 28a). Nos Sages rapportent qu’un grand maître du Talmud accordait de l’honneur aux personnes fortunées, car l’Éternel les a Luimême honorées en leur octroyant réussite dans leurs affaires. On raconte aussi que le grand commentateur Ibn ‘Ezra était très pauvre et faisait dépendre sa situation de sa destinée,

En ce qui concerne Rabbi Yéhouda Hanassi, comme son nom l’indique, il était un prince : il dirigeait le peuple d’Israël et le représentait auprès des nations. Ce titre honorifique lui revenait par héritage puisqu’il descendait d’une famille de princes qui, de génération en génération, se voyaient attribuer cette fonction. C’est pourquoi ces grands personnages étaient fortunés car c’est pour l’honneur d’Israël que leurs dirigeants vivent avec noblesse. Dans le même esprit, nos Sages nous rapportent

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que si le Cohen Gadol était pauvre, ses frères se chargeaient de l’enrichir afin qu’il soit une personne respectable, car il représente la plus haute fonction dans le service du Temple.

Cette attitude, qui tient sa source de la Torah, sera reprise tout au long de l’Histoire et se perpétue même à notre époque, où certains grands Admourim vivent dans de vastes demeures et se déplacent dans des voitures de grand luxe, financées par leurs disciples qui tiennent à honorer leurs dirigeants spirituels.

Le Talmud rapporte qu’avant sa mort, Rabbi Yéhouda leva ses mains vers le ciel, témoignant que malgré sa richesse, il n’avait jamais profité de ce monde ; en réalité, le luxe dans lequel il vivait n’était nécessaire que pour l’honneur du peuple d’Israël et non pour le sien.

C’est dans cet esprit qu’il faut juger ce même phénomène chez certains des dirigeants spirituels actuels.

Des bouleversements cosmiques

Pour conclure, rapportons ce récit du Talmud (Ta’anit 25a) qui décrit le cas d’un grand Sage qui souffrait du manque de subsistance. Une fois, dans un rêve, il se retrouva devant D.ieu et Lui demanda de lui accorder une meilleure Parnassa, ce à quoi l’Éternel répondit : "Veuxtu que Je bouleverse toute la Création pour cela ?!"

Dans cette réponse se trouve la clé qui permet de saisir un tant soit peu les desseins de D.ieu : toute l’humanité avec toutes ses composantes participe à un énorme édifice d’une grande complexité qui permet de faire progresser le monde. Parfois, pour changer le destin d’un individu, il est nécessaire de tout remanier !

La sagesse, c’est d’accepter avec humilité son lot, sachant que nous sommes entre de bonnes mains, et parallèlement se tourner vers le Ciel en Lui demandant ce qui semble être bien pour notre intérêt.

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L’argent dans les couples : Les vrais défis à relever

Comment l’argent s’invite-t-il dans la vie d’un couple ? Divergences, priorités, vision de la réussite… autant de sujets qui peuvent saper, ou au contraire sublimer, une relation. Valérie Halfon, spécialiste reconnue de la gestion budgétaire, partage des clés concrètes pour retrouver l’harmonie.

Si l’argent constitue l’un des facteurs principaux de divorce, ce n’est pas une fatalité. C’est ce que nous explique Valérie Halfon, conseillère en gestion de budget et auteure de plusieurs livres sur les effets de la surconsommation. Depuis 15 ans, elle accompagne les familles dans leur processus d’assainissement de leurs finances et donne de nombreuses conférences sur le sujet à travers le monde. "Les problèmes d’argent dans les couples proviennent presque toujours de divergences entre l’homme et la femme sur la façon d’employer l’argent", nous explique-t-elle d’emblée. La bonne nouvelle ? "Les solutions existent !" nous assure-t-elle. Elle répond à nos questions, sans tabou.

Qui dépense plus, les hommes ou les femmes ?

(Rires) De ma longue expérience auprès des familles, je peux dire que le stéréotype selon lequel les femmes seraient dépensières et les hommes économes est faux. Il existe un large éventail de personnalités, parfois c’est l’homme qui est économe et la femme dépensière et parfois c’est l’inverse. En revanche, souvent il y a une dissonance entre ce que le couple dépense et leurs priorités réelles.

Comptes communs ou comptes séparés ?

Il n’y a pas de règle fixe à ce niveau, j’ai connu des couples qui avaient un compte

commun et qui se disputaient constamment autour des questions d’argent, et des couples qui avaient des comptes séparés et pour qui tout allait bien, et inversement. Certes un compte commun permet d’avoir un regard global sur toutes les dépenses et des comptes séparés entraînent parfois des comptes d’apothicaires dans le couple, ce qui est évidemment néfaste. Mais ce que je prône en premier lieu, c’est de former une équipe avec un objectif commun, de prendre conscience ensemble de la situation financière et des besoins de la famille pour ensuite réajuster en fonction de nos valeurs.

Se restreindre ou se faire plaisir ?

Dans la Paracha de Vayichla’h que nous lirons bientôt, on voit que ‘Essav dit : "Je possède beaucoup", tandis que Ya’akov Avinou dit : "J’ai tout". Cette différence de conception face à la réalité matérielle est fondamentale. L’un ne manque de rien, même s’il n’a pas tout, l’autre accumule les richesses sans direction ni but. J’ai rencontré un jour un couple qui était sur le point de passer sous la ‘Houpa et qui souhaitait des conseils pour mettre au point un budget prévisionnel en vue de leur future vie commune. Tous deux travaillaient déjà, gagnaient bien leur vie et planifiaient d’acheter un appartement. Le problème ? Elle dépensait près de 800 euros par mois en

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shopping vêtements ! Lui aussi aimait s’offrir toutes sortes de gadgets, bien qu’en quantité moindre. Lorsque nous avons mis au point leur budget, il leur est très clairement apparu qu’à ce rythme, ils ne pourraient atteindre leurs objectifs que bien plus tard que ce qu’ils désiraient. D’elle-même, la jeune femme a décidé de diminuer ses dépenses de sorte à pouvoir épargner en vue d’un apport pour leur futur appartement. Se fixer un objectif et s’y tenir – c’est ça la clé de la réussite.

Avancer ensemble ou faire cavalier seul ?

aider par des professionnels. Mais outre ces cas extrêmes, il est important de comprendre que la paix dans le couple doit primer sur les calculs financiers.

Faire confiance à l’autre ou faire confiance aux chiffres ?

d’argent dans les couples proviennent presque toujours de divergences entre l’homme et la femme sur la façon d’employer l’argent "
Les problèmes

Premièrement, se souvenir qu’en tant que couple, on forme une équipe avec des objectifs communs. Deuxièmement, l’argent que l’on a doit être destiné à un usage clair. On voit dans la Torah que Ya’akov Avinou, alors qu’il fuyait de devant ‘Essav, revient en arrière pour récupérer des fioles oubliées en chemin. Nos commentateurs s’interrogent sur cette démarche étonnante. En réalité, les fioles de Ya’akov étaient destinées à un usage bien défini ; elles avaient donc une importance en elles-mêmes et c’est pourquoi notre Patriarche tenait à les récupérer. Lorsque notre argent a un but bien précis, tout devient beaucoup plus clair. Or souvent les gens commettent l’erreur de prendre les outils – leur argent – pour une fin en soi.

La paix dans le couple ou la paix avec son banquier ?

On ne devrait pas accuser l’autre de trop dépenser à tout bout de champ. Qu’est ce qui est le plus important : 10 euros ou notre Chalom Baït ? Alors bien sûr, tout cela est vrai dans la limite de ce qui est raisonnable. Si l’on est marié à une personne qui fait des dépenses compulsives, qui est addict aux jeux d’argent, etc., alors il est impératif de se faire

Je vais vous répondre avec une histoire. J’ai connu un couple qui se disputait sans cesse autour des questions d’argent. Lui travaillait et gagnait bien sa vie, tandis qu’elle avait un petit salaire. Son mari lui donnait chaque fois des sommes pour les besoins de leur foyer : courses, factures, écolages, etc. Or lorsqu’ils sont venus me consulter, le mari s’est plaint que sa femme demandait sans cesse de l’argent sans qu’il ne sache pourquoi elle avait tant de dépenses. De son côté, elle lui reprochait d’être trop regardant sur les dépenses du ménage. Ensemble, nous avons bâti un budget clair, auquel ils se sont tenus et les tensions se sont grâce à D.ieu apaisées avec le temps. Que s’était-il passé en réalité ?

Il s’est avéré qu’en l’absence de visibilité sur leurs dépenses, le mari avait l’impression que sa femme lui soutirait sans cesse de l’argent alors qu’en fait, ses dépenses étaient tout à fait justifiées et raisonnables pour un foyer moyen. Il suffisait de coucher les chiffres sur papier et de les observer de manière réfléchie et rationnelle. Car la clé de la réussite, c’est aussi de regarder les chiffres. Les chiffres ne mentent jamais. Beaucoup de gens ont l’impression de trop dépenser ou au contraire de très peu dépenser et en observant les chiffres, on découvre que c’est l’inverse.

En conclusion, je dirais en tant que conseillère financière que s’il faut bien évidemment faire confiance aux chiffres, faire confiance à son conjoint est tout aussi important !

Propos recueillis par Elyssia Boukobza

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L’argent & nos enfants : moyen ou but ?

Tout le monde le recherche, tout le monde en parle, mais combien comprennent ce qu’il représente vraiment ? L’argent, dans la vision de la Torah, n’est pas une fin en soi. C’est un outil incontournable, capable d’élever comme de détruire selon la place qu’on lui accorde. Et cette vérité se joue d’abord dans nos foyers, au cœur de l’éducation.

En hébreu, Kessef (argent) vient de Kissoufim, qui signifie désir, aspiration. Ce lien étymologique révèle sa force d’attraction. L’argent attire, aspire… voire trop parfois. Pourtant, la Torah nous enseigne un principe essentiel : l’argent n’est pas un but mais un moyen.

Certains consacrent toute leur existence à la poursuite des biens matériels. Ils se perdent, négligent leur santé, sacrifient leur vie familiale, oublient leurs enfants… J’ai personnellement connu un homme qui avait passé toute sa vie à travailler pour amasser une fortune. Lorsqu’il décéda, son entourage réalisa qu’il n’avait en réalité lui-même jamais profité des fruits de ses efforts. Tout occupé à cumuler les gains, il n’avait joui ni de sa fortune, ni de sa famille. Finalement, le voilà qui repartait en laissant derrière lui des comptes bien remplis — et un vide immense.

tout commence à la maison. Le bruit de fond du foyer est ce qui va façonner leur rapport à la vie. Il existe des maisons où les conversations à la table de Chabbath tournent toujours autour de l’argent : qui a quoi et combien, qui a perdu, qui a fait fortune. Sans s’en rendre compte, on est en train d’ériger l’argent en valeur suprême. A force d’être bercé par ce discours trompeur, l’enfant finit par croire que le but de la vie, c’est de “réussir” financièrement.

Nous avions un jeune élève qui parlait souvent de quitter les bancs de l’étude pour d’autres horizons. Quand l’équipe pédagogique a discuté avec lui, il a avoué vouloir "gagner de l’argent". Quand on lui demanda ce qui l’attirait tant – il était trop jeune pour s’intéresser avec une telle fougue à ces sujets – il a déclaré, face à ses enseignants qui restèrent consternés : “Parce que l’argent est ce qu’il y a de plus important ! Chez moi, on ne parle que de ça.”

La vision de la Torah est sans ambiguïté : l’argent doit servir à subvenir aux besoins de sa famille, à accomplir des Mitsvot, à soutenir la Torah, à aider son prochain. Lorsqu’il dépasse cette fonction, il détourne l’homme de sa mission sur terre.

Éduquer sans idolâtrer

Mais comment transmettre cette vision à nos enfants, eux-mêmes constamment exposés à un monde d’abondance et qui sont les premières proies de cette société consumériste ? En fait,

La règle est pourtant simple : on ne parle pas d’argent et de problèmes d’argent devant les enfants. On parle de valeurs, de Mitsvot, mais pas de comptes bancaires. Dans une maison qui respire cette atmosphère saine, les enfants s’imprègnent naturellement de ce qui a vraiment de la valeur.

Donner, mais avec équilibre

Faut-il donner de l’argent de poche aux enfants ? C’est la question que se posent de

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nombreux parents. Or les avis divergent : certains craignent de nourrir la convoitise, d’autres pensent qu’en refusant, on pousse les enfants à “se servir eux-mêmes”.

Là encore, la voie de la Torah est celle du juste milieu. Si l’enfant ne montre aucun intérêt particulier pour l’argent, inutile de l’éveiller à cela. Mais s’il manifeste de l’attirance pour l’argent, il est préférable de lui en donner un peu, pour éviter la frustration ou la tentation.

J’ai entendu l’histoire d’une jeune fille qui, après ses fiançailles, s’était mise à suivre une formation prémariage, comme c’est courant dans le milieu religieux. Or dès le départ, elle confia à sa conseillère qu’elle ne souhaitait pas se marier. Elle s’était fiancée un peu par contrainte, mais maintenant que l’heure de se marier était arrivée, elle était réticente. Lorsque des Rabbanim furent alertés et tentèrent de l’aider, ils découvrirent bien vite la cause du problème : cette jeune fille avait grandi dans une famille où les conditions financières étaient très difficiles. Dans son esprit, elle avait naturellement associé l’idée de "foyer" avec celle de "manque, restriction" et elle était terrorisée à l’idée de se lancer dans une telle entreprise. Des années plus tard, le même scénario se reproduisit avec sa sœur ! On voit bien à quel point l’excès de restriction peut engendrer la peur du manque.

refusèrent de croire qu’ils avaient grandi dans le manque : “Il y avait toujours tout à la maison !”

L’apprentissage de la maîtrise

Il est aussi d’une importance cruciale d’inculquer aux enfants la bonne gestion de l’argent. Épargner, c’est déjà grandir. Une petite tirelire peut très bien faire l’affaire : l’enfant apprend à cultiver le goût de l’effort et de la patience. Il apprend à différer la satisfaction immédiate et à donner de la valeur à ce qu’il possède.

Éduquer, ce n’est ni priver ni gâter. C’est offrir avec discernement, en veillant à ce que l’enfant sente qu’il ne manque de rien

Autre point très important : donner le Ma’ asser (dîme). Dès son plus jeune âge, on doit enseigner à l’enfant à prélever 1/10ème de ses gains pour la Tsédaka. Il apprend ainsi depuis petit qu’une part de son argent revient à Hachem. Ce geste construit en lui un rapport sain à la richesse, il implante en lui l’idée que la seule richesse acquise pour l’éternité est celle qu’on donne à la Tsédaka.

De l’argent au sens de la vie

Alors éduquer ses enfants à entretenir un rapport sain à l’argent, qu’est-ce au juste ? Éduquer, ce n’est ni priver ni gâter. C’est offrir avec discernement, en veillant à ce que l’enfant sente qu’il ne manque de rien, sans jamais tomber dans l’excès. J’ai personnellement connu un Avrekh qui veillait avec grand soin à ce que ses difficultés financières ne transparaissent pas à la maison. Il faisait en sorte de cacher ses dettes et d’instaurer constamment un climat de sérénité chez lui. Bien plus tard, ses enfants

Pour conclure, nous dirons que si l’argent n’est pas quelque chose de saint, il n’est pas néfaste non plus. Tout dépend du rapport que l’on entretient avec lui et de la manière dont on l’emploie. Par contre, il est grandement révélateur de la direction intérieure de celui qui le possède. Celui qui le place au service du bien devient riche, même avec peu. Celui qui l’idolâtre finit pauvre, même avec beaucoup. Le rôle du parent est d’enseigner cette vérité simple : c’est l’argent qui est à notre service et non pas l’inverse.

En définitive, inculquer à ses enfants la véritable richesse, c’est leur montrer comment investir dans les Mitsvot, épargner et partager — et surtout, se souvenir de ce qui a réellement du prix !

Rav Moché Boyer

FEMMES

COUPLE

La fratrie : de l’amour à la haine

La fratrie, les liens du sang, sont pour le meilleur comme pour le pire, mais jamais neutres. Il n’y a pas d’indifférence entre les frères et sœurs…

Lors d’un séjour de vacances organisé pour des familles, quatre sœurs se trouvaient assises autour d’une table. Tout le groupe l’avait surnommée "la table des sœurs". Elles m’ont confié qu’une fois de temps en temps, elles ressentent le besoin de se retrouver ensemble. Les maris comprennent ces retrouvailles qui donnent à leur épouse beaucoup de forces.

Comme nous les envions !

Connaissez-vous beaucoup de frères et sœurs qui vivent dans une telle harmonie ? Est-ce que les liens du sang conduisent automatiquement à cette fraternité ? La réponse n’est pas si évidente.

La fraternité idéale commence dès l’éducation

facile, par exemple, de s’identifier à un enfant qui ressemble à son grand-père, ou à celui avec lequel on dispose d’affinités de caractère. Pour une raison ou pour une autre, l’amour équitable se trouve compromis, voire lésé. Les enfants ne sont pas dupes.

Parfois, dans le contexte familial, il arrive que des enfants prennent, occupent des places d’une manière forcée : "le bon enfant obéissant", "l’enfant studieux"… et les autres Pourquoi un enfant occupe-t-il un rôle plutôt qu’un autre ? Qui attribue ces places ?

Ah, les frères et sœurs ! N’avons-nous pas l’exemple illustre de Moché et Aharon ? Chacun a accepté son rôle avec une grande sérénité intérieure. Leur sœur Myriam, elle aussi, avec calme et mue d’un amour fraternel très grand, a sauvé et protégé son frère Moché. C’est la fraternité idéale ! Il ne fait aucun doute que l’amour fraternel est une merveille, mais où se trouve-t-il ?

La fraternité commence depuis l’enfance. Si elle a manqué, elle fera défaut longtemps. Les parents doivent s’efforcer d’aimer chaque enfant selon sa personnalité propre, en s’efforçant de ne pas faire de différences. Un moyen puissant de conduire des frères et sœurs à l’amour fraternel consiste à s’interdire de comparer les enfants entre eux. Mais il arrive parfois qu’un parent se reconnaisse plus dans un enfant que dans un autre. Il est plus

Dans bien des cas, le regard des parents engendre la conduite de l’enfant. Il arrive que dans la famille se trouve un "vilain petit canard", celui qui n’est pas comme les autres, et quelquefois, il y en a un qui se révèle à l’adolescence. Les rapports fraternels sont induits d’abord par les parents, ensuite par les rôles occupés par chacun dans la famille, généralement d’une manière inconsciente.

Il peut exister dans la famille un besoin de repousser un enfant. Les pressions sociales, familiales, financières créent le besoin de rejeter sa colère, sa détresse sur toute la famille. Quelquefois, un enfant "acceptera" le rôle d’absorber les colères. Si c’est le cas, cela doit constituer pour nous un signal d’alarme, qui doit nous amener automatiquement à réfléchir sur nous-mêmes et sur notre couple.

L’enfant à problèmes a lui aussi le rôle d’unir le couple. Comment ? En pointant les difficultés de leur propre enfant, les parents ignorent leurs propres difficultés, et réfléchissent

ensemble aux problèmes de l’enfant. Cela fait longtemps qu’ils n’ont plus de dialogue ; même s’ils ne sont pas d’accord, ils auront au moins de quoi entretenir une discussion.

De l’amour à la haine

Il peut paraître malaisé de vivre avec un conjoint qui entretient une vie fraternelle positive et forte. Ces liens fructueux peuvent créer un désarroi chez le partenaire, qui se sent exclu de cette zone affective et cela peut être perçu comme menaçant pour son couple. Pourtant, c’est le contraire : des liens forts entre parents, frères et sœurs, permettent une décharge affective qui soulage le conjoint des attentes qu’il projette sur l’autre membre du couple. Il est plus sain qu’un individu reçoive sa "ration affective" par le biais de plusieurs canaux.

véritable guerre fratricide entre les deux sœurs s’est installée ! Pas étonnant qu’Esther n’ait pas l’énergie mentale d’entrevoir une vie de couple. La sœur aînée sait qu’elle a perdu sa place, mais elle n’est pas prête à accepter son rejet.

La fratrie, les liens du sang, sont pour le meilleur comme pour le pire, mais jamais neutres. Il n’y a pas d’indifférence entre les frères et sœurs : c’est soit de l’amour, soit de la haine.

Éviter les rivalités

"Les frontières de l’amour et de la haine, tellement proches, réclament prudence et vigilance. Aussi, éviter la rivalité, savoir prendre des distances, c’est le secret de la fratrie

Les liens fraternels très puissants peuvent aussi naître d’une situation tragique, comme le décès d’un parent. J’ai rencontré Esther quelques mois après la disparition de sa mère. Sa sœur aînée était déjà mariée et Esther a dû assumer l’éducation de ses quatre jeunes frères. Face à cette situation nouvelle et tragique, Esther, consciente de la passivité de son père, a montré un grand dévouement. Les frères ont grandi, se sont épanouis, se sont mariés.

Esther a réussi, mais elle est restée seule. Intelligente et travailleuse, pourquoi ne s’est-elle pas mariée ? Le temps et l’énergie déployés pour sa famille ne lui ont pas permis de prendre le temps nécessaire. À présent, sa sœur aînée se plaint de la place centrale qu’occupe Esther auprès de ses frères qui, instinctivement, se tournent vers elle. Une

Quand un frère est dans la détresse, les frères et sœurs, même s’ils n’entretiennent pas de bons rapports, unissent leurs forces pour le soutenir. Dans l’épreuve, les liens du sang parlent.

L’histoire nous a montré les liens merveilleux de Moché et Aharon, mais la première rivalité fraternelle fut illustrée par Caïn et Abel, dont nous payons encore le prix. Toutes les haines, toutes les jalousies découlent en effet de ce premier crime. Caïn ignorait que sa volonté d’anéantir son frère irait réellement jusqu’à la sortie de la Néchama, l’âme d’Abel ... Pour nous, un homme averti en vaut deux.

Les frontières de l’amour et de la haine, tellement proches, réclament prudence et vigilance. Aussi, éviter la rivalité, savoir prendre des distances, c’est le secret de la fratrie.

La réflexion et la prière aident l’individu à voir clair en lui, et à regarder lucidement ses faiblesses. Chemin faisant, il gagne en confiance en lui et en foi en Hachem. Alors, il pourra avancer, rassuré… avec son frère !

Chochana Sebag

HISTOIRE À SUIVRE

De l’ombre à la lumière -

Episode

23 : Le

cœur a ses raisons...

Découvrez la course-poursuite palpitante de Sophie en quête de son héritage, au cœur d’une enquête qui lui fera découvrir la beauté du judaïsme. Suspens, humour et sentiments... à suivre chaque semaine !

Dans l’épisode précédent : L’enquête a pris un nouveau tournant grâce à la participation de Guillaume Dorville. Plus déterminée que jamais, Sophie s’apprête à partir pour Munich remonter la piste d’une galerie d’art nazie...

Après une rapide recherche sur internet, Guillaume Dorville confirma que la galerie existait toujours à la même adresse. L’ambiance était à la détente. Tout le monde se réjouissait de l’avancée de cette surprenante enquête. Et quand Yinon et Batchéva’, les enfants du Rav, entrèrent dans l’appartement suivis de Léa et de son amie Ariella, la soirée prit des airs de fête : plusieurs gâteaux et bouteilles de jus furent posés sur la table où se pressaient tous les invités.

Sophie restait un peu en retrait et observait la scène en spectatrice. Elle se sentait triste à l’idée de quitter Jérusalem pour Munich. Mais à présent elle avait la conviction que sa place était ici, entourée de toutes ces personnes qui tenaient aujourd’hui une grande place dans son cœur.

En parlant de cœur, elle remarqua du coin de l’œil que Léa se mit à rougir – un peu - quand Yinon lui tendit un verre de jus. Se pourraitil que… ? Si mère et fille étaient devenues très proches, elles n’iraient pas parler de ce genre de choses. C’est d’ailleurs ce qui était le plus douloureux pour elle : devoir se séparer de sa fille à nouveau alors qu’elle venait à peine de la retrouver.

Le lendemain, Sophie fermait de nouveau sa valise, avec cette curieuse sensation qu’elle l’avait ouverte la veille seulement. Elle avait réservé en urgence un billet d’avion pour le jourmême, ainsi qu’une chambre dans un petit hôtel près d’un centre ‘Habad. Au moins, elle pourrait

manger Cachère et ne se sentirait pas si seule dans cette ville inconnue.

Yoël, toujours aussi attentionné, lui avait proposé de la conduire à l’aéroport. Une nouvelle fois, elle appela sa fille Léa pour lui faire toutes les recommandations d’usage, elle-même s’entendait parler et se donnait l’impression d’être une vieille maman coincée, alors elle osa lui dire : "Léa tu sais tu peux m’appeler à tout moment pour discuter, de tout, de rien, même de Chiddoukh ! (elle arrivait enfin à prononcer ce mot correctement)". Désinvolte, Léa lui répondit du tac-au-tac : "Oh ça va, c’est pas parce que tu es amoureuse, que tout le monde doit l’être aussi !"

Soufflée, Sophie en perdit ses mots ! En bas, elle entendit la voiture de Yoël klaxonner. Sophie bien pensive prit place dans la voiture. Ils arrivèrent plus vite que prévu à l’aéroport de Ben Gourion et Yoël proposa à Sophie d’aller prendre un café.

Ils se mirent à discuter du voyage à Munich, des questions qu’elle devrait poser au galeriste… Sophie écoutait avec beaucoup d’attention, mais elle avait du mal à réellement se concentrer. Ce qu’avait dit sa fille la perturbait beaucoup. Est-ce qu’il se pourrait qu’elle soit tombée amoureuse de Yoël ? Non, c’est vrai qu’elle se sentait à l’aise avec lui, mais elle avait déjà répondu à cette question, quand il lui avait proposé de se voir en Chiddoukh (décidément, elle maîtrisait maintenant parfaitement bien ce mot !).

Elle sortit de ses pensées et regarda Yoël... qui la fixait, immobile. Elle se sentit rougir et détourna le regard. Très naturellement, Yoël lui demanda : "Sophie, pourquoi avez-vous divorcé ?"

Elle hésita un instant, puis décida de répondre franchement.

"Mon mari m’a quittée pour une autre femme. Une collègue plus jeune, qui n’était pas synonyme de contrainte ou de routine familiale.

- Je suis désolé, vous avez dû beaucoup en souffrir.

- C’est vrai, mais depuis que je me suis rapprochée du judaïsme, ce n’est que maintenant que je réalise qu’il n’y avait aucune valeur juive dans notre couple.

- Vous voulez dire que votre ex-mari n’est pas juif ?

- Non, il est juif de naissance lui aussi, mais comme moi il n’a jamais été pratiquant. J’ai compris que dans le monde non-juif, le mode de fonctionnement c’est : "on se rencontre, on tombe amoureux, et quand on arrive au maximum de notre amour, on se marie". Le problème c’est qu’une fois arrivés au maximum... ça redescend, puisque l’intensité des débuts n’est plus là. C’est ce qui nous est arrivé. Je ne cherche pas à excuser mon ex-mari, mais nous étions tellement assimilés qu’on pensait que c’était ça le cours normal de la vie.

- Alors que ça n’est pas le cas ?, demanda Yoël, un petit sourire en coin.

- Pas dans le monde de la Torah, non. J’ai compris que c’est tout le contraire. Comme un architecte et un promoteur qui s’associent pour construire une maison, ils doivent tous deux partager la même vision. C’est la meilleure façon d’obtenir quelque chose de solide et durable.

- Et l’amour dans tout ça ?

- Il vient après, quand les travaux commencent, parce que chacun s’investit et dépense sans compter. Ce n’est pas vous qui m’avez parlé du Rav Eliahou Dessler la dernière fois ? "L’amour naît du don à l’autre", répondit Sophie pleine de malice.

- Touché !"

Yoël et Sophie se mirent à rire ensemble. Après quelques secondes, curieuse, Sophie demanda : "Et vous Yoël, pourquoi avez-vous divorcé ?"

Yoël qui ne riait plus à présent lui raconta avec la même franchise qu’elle :

"J’ai épousé une femme très gentille, qui venait de faire Téchouva. Mais au fur et à mesure des années, avec les difficultés de la vie, elle s’est mise à accuser D.ieu et a tout remis en question. J’ai bien sûr essayé par tous les moyens de l’aider et de lui faire comprendre que tout cela venait d’un manque d’étude. Vous comprenez qu’elle a rejeté Hachem et moi avec, je représentais tout ce qu’elle avait du mal à comprendre et l’entente entre nous s’est brisée."

Sophie ne dit rien. Elle avait pris l’histoire de Yoël comme une flèche en plein cœur ! Une femme qui avait fait Téchouva et qui des années après, alors qu’elle était mariée, avait baissé les bras et tout abandonné...c’était comme s’il révélait à voix haute sa peur la plus secrète.

Parce que depuis que Sophie avait commencé à se rapprocher de son judaïsme, cette angoisse ne la quittait plus : est-ce que passée la nouveauté de la Téchouva, elle pourrait vivre une vie de Torah tout au long de sa vie ?

Un voile de tristesse passa sur les yeux bleus de Yoël. Il était très intelligent, il avait compris l’agitation interne de Sophie. Elle qui avait été sur le point il y a quelques minutes encore de changer d’avis sur l’idée d’un Chiddoukh avec lui, venait de fermer la porte de son cœur à tout jamais. Elle avait trop d’estime pour lui et pas assez de confiance en elle pour prendre le risque de lui faire revivre une histoire similaire. Sophie le remercia poliment et se hâta de passer le contrôle douanier. Une fois dans l’avion, elle prit place et resta les yeux dans le vague pendant près d’une heure. "Quelle coïncidence ! Vous avez une photo de la galerie Shüller dans les mains, je connais cet endroit, je viens juste d’écrire un article sur leur dernière exposition !"

Sophie regarda la jeune femme, qui lui souriait avec sincérité. Quel Mazal ! Elle venait de faire une sacrée rencontre…

La suite la semaine prochaine...

Mia Atlan

Une maman insiste lourdement pour un Chiddoukh avec son fils

J’ai rencontré un garçon à Pourim, via un Chiddoukh organisé par sa mère. Ça n’a pas marché, mais elle a insisté pour qu’on se fréquente malgré tout. Aujourd’hui, elle cherche encore mon numéro. Est-ce que son insistance peut bloquer mon Mazal ? Et que faire si elle me contacte ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Vous n’avez absolument rien à craindre. Strictement rien. Votre manière de réagir n’est ni négative ni dangereuse pour votre Mazal

Si vous êtes convaincue que le garçon ne vous convient pas, vous êtes totalement dans votre droit de ne pas continuer, et aucune conséquence négative ne peut vous atteindre pour cela.

Si la maman essaie de vous contacter, il est important de vous protéger : vous avez l’obligation de ne pas lui répondre (et vous avez le droit de lui raccrocher au nez), car insister ainsi relève du harcèlement. Votre rôle est simplement de rester ferme dans vos décisions, avec calme et sagesse. Je vous adresse une Brakha sincère et que vous puissiez très rapidement rencontrer votre ‘Hatan, un prince charmant sur son cheval blanc, celui qui vous conviendra parfaitement.

Si la maman continue à vous chauffer les oreilles, vous pouvez lui dire que vous composerez le 17 pour "tentative d’enlèvement de libre-arbitre". (il faut bien qu’un jour, quelqu’un lui explique que "forcer le Mazal" est passible d’amende)

Mitigeur robinet d’évier à LED, permis le Chabbath ?

Un mitigeur d’évier à LED est-il autorisé Chabbath ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Un mitigeur d’évier à LED est un robinet avec des lumières intégrées qui changent de couleur selon la température de l’eau. En général, le robinet contient des petites diodes lumineuses (LED), souvent situées dans l’embout par lequel sort l’eau. Elles s’allument quand l’eau coule et entraîne la rotation d’une turbine (ce qui produit une petite tension électrique - pareillement à la dynamo des vélos). Elles fonctionnent, donc, grâce à une petite turbine interne activée par le débit d’eau. Cela permet de voir immédiatement si l’eau est chaude ou froide, ce qui est à la fois sécuritaire, surtout pour les enfants et assez agréable à voir. Il est interdit d’utiliser ces robinets durant Chabbath car, même si les diodes fonctionnent sans piles ni branchement électrique, elles s’allument grâce à la petite dynamo déclenchée avec l’ouverture du robinet. On provoque donc la création d’une énergie électrique nouvelle, ce qui entre dans la catégorie de l’interdit de Nolad (faire naître une nouvelle entité pendant le Chabbath), ainsi que dans l’interdit général d’utiliser de l’électricité pendant Chabbath.

De plus, du point de vue de la sainteté du Chabbath, un tel dispositif n’est pas convenable car le simple fait que des ampoules s’allument à chaque ouverture d’eau porte atteinte au Kavod du Chabbath et de l’atmosphère qui doit régner dans nos maisons. Si on possède de tels robinets : soit il faut les changer, soit on ne les utilise pas durant Chabbath. Petite touche d’humour : malheureusement, nous vivons à une époque où l’on ne croit que ce que l’on voit. La Émouna pure et simple laisse peu à peu place à une foi "illuminée" par des LED. Pour être certain que l’eau est froide, il faut désormais que tout devienne bleu, et pour être sûr qu’elle est chaude, il faut que tout vire au rouge. On ne se fie plus à la position du mitigeur, mais à celle des lumières. Cela en dit long sur notre génération. Puissions-nous retrouver le goût des choses simples, même sans effets de lumière.

Ordre de priorité pour servir à table

D’après la Halakha, y a-t-il un ordre à respecter pour servir à table autour de laquelle se trouvent mon mari, mes enfants, mes parents et ma belle-mère qui est seule ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

1. Vous devez servir votre mari en premier.

2. Si votre mari se vexe, au plus profond de son âme, lorsque vous le servez en premier, contactez-nous de nouveau. Il est fort possible que vous pourrez l'écouter. (Yalkout Yossef Otsar Dinim Laïcha Vélabat 5765, 726, 2) Mais nous préférons vous écouter de vive voix.

3. Il ne s'agit pas d'une réponse expéditive ou passe-partout. Nous l'avons bien relue avant de vous l'envoyer, elle ne comporte pas d'erreur.

4. Après votre mari, servez la personne la plus susceptible de se vexer (ou de déranger) si elle devait attendre, que ce soit un parent, une belle-mère ou un enfant (Si l'enfant dérange, essayez de lui faire comprendre que vous allez le servir juste après ceux qui méritent du respect et priez pour que vos paroles ne tombent pas dans les oreilles d'un sourd).

J’ai jeté à la poubelle une souris vivante !

On a attrapé une souris dans la cuisine et, paniqués, on l’a jetée vivante avec la trappe. Après coup, j’ai regretté. J’ai lu le passage du Pérek Chira sur la souris, mais je me demande maintenant s’il faut dire une prière pour demander pardon.

Réponse de Rav Avraham Garcia

Je comprends tout à fait que vous refusiez de tuer cette souris de vos propres mains, parce que vous y voyez une forme de cruauté (Cha’ ar Hamitsvot 8 au nom du Arizal ; Noda' Biyéhouda, Yoré Dé’ a, Tinyana 10, etc.)

Cependant, la laisser mourir dans un piège revient souvent à lui infliger une mort encore plus atroce. Selon la Halakha, il fallait donc la tuer en lui causant le moins de souffrance possible. (Ziv’hé Tsédek III, 1 ; Yam Chel Chlomo sur Baba Kama 10, 37, etc.)

Si, pour des raisons sentimentales, cela reste impossible pour vous, vous pouvez la jeter à la poubelle – comme vous l’avez fait – car dans ce cas, la souffrance est causée indirectement. (Michnat Yossef VIII, 112) Si vous en avez la possibilité, la meilleure solution reste de la relâcher dans une forêt ou en un lieu où elle ne dérangera pas les êtres humains. (Baba Metsi’ a 85a ; Igrot Moché ‘Hochen Michpat II, 47, etc.)

Il va sans dire que vous n’avez pas besoin d’avoir un pardon quelconque puisque vous avez agi comme il se doit.

LA PARACHA POUR LES ENFANTS

Fais entendre ta voix !

Les enfants, cette semaine, prenons sur nous une action qui participe à donner de la force à la "voix de Ya’akov" : étude de la Torah, Téfila Mitsvot !

Un soir, Nathan rentre du Talmud Torah en courant. Dans la cour de l’immeuble, il aperçoit deux garçons de sa classe en train de se moquer d’un autre élève, Ethan, un garçon plus timide réputé pour ses grandes connaissances et ses excellentes notes en Kodech, les matières saintes.

"Regarde-le, le ‘rabbin’ !" crie l’un d’eux. Nathan sent la colère monter en lui. Il s’apprête à en découdre, mais à ce moment-là, son père rentre dans la cour de l’immeuble. Il rétablit le calme, réconforte Ethan et monte chez lui avec son fils.

Le soir, à table, son père évoque la Paracha de la semaine, Toldot, quand Its’hak ne reconnait pas Ya’akov, déguisé en ‘Essav, venu recevoir la bénédiction paternelle : "La voix est celle de Ya’akov, mais les mains sont celles de ’Essav.

- Papa, ça veut dire quoi ?

vous croyez forts en vous moquant ? La vraie force, c’est de respecter les autres." Les deux moqueurs se figent. Ethan, surpris, lève la tête. Nathan n’a ni crié, ni frappé. Il a simplement parlé, avec calme et courage, selon le Dérekh Hatorah

- Ya’akov combat avec sa voix, pas avec ses poings. Quand on choisit les mots justes, quand on reste fidèle à la Torah, on est plus fort que la violence de ’Essav."

Le lendemain, à la récréation, les moqueries reprennent. Nathan dit : "Arrêtez. Vous

Lorsque Ya’akov s’approcha de son père Its’hak pour recevoir la bénédiction, celuici s’exclama : "La voix est celle de Ya’akov, mais les mains sont celles de ’Essav." Ces paroles prophétiques contiennent un grand secret : la force du peuple juif réside dans sa voix, celle de la Torah, de la prière et de la Émouna. Les "mains de ’Essav" représentent au contraire la violence, la domination et la force matérielle.

Comment pouvez-vous utiliser votre "Kol Ya’akov" (paroles sages, prières, Torah) pour faire le bien ? L'HISTOIRE

Le soir même, son père est fier de lui : "Tu vois, Nathan ? Tu n’as pas utilisé les mains de ’Essav, mais la voix de Ya’akov. Et quand elle est utilisée pour la Torah et les Mitsvot, elle incarne la vraie puissance d’un Juif."

Les enfants, posons-nous les bonnes questions !

Quelle est la vraie force selon vous : celle du corps ou celle de l’esprit ?

Nos Sages expliquent que tant que la "voix de Ya’akov" se fait entendre dans les maisons d’étude et les synagogues, les "mains de ’Essav" n’ont aucun pouvoir.

Chaque fois qu’un enfant d’Israël prie, étudie la Torah ou fait une Mitsva, il renforce cette voix. C’est grâce à elle que le peuple juif se tient debout depuis des millénaires.

Nos maîtres montrent l’exemple

Rav Chlomo Zalman Auerbach, l’un des plus grands du siècle précédent, raconte qu’un jeune étudiant s’était beaucoup inquiété. La des menaces anonymes, cherchant à perturber la quiétude des Ba’houré

L’étudiant, troublé, disait à ses amis "Comment pouvons-nous continuer à étudier tranquillement si quelqu’un nous veut du mal ?"

Rav Auerbach l’a entendu et l’a appelé dans son bureau. Il lui demande calmement autour de toi. Que voistu ?" L’étudiant répond timidement : "Des livres, des bancs, des Stender, des élèves concentrés, et moi qui prie et étudie…"

constatent que la pièce centrale, là où , n’a presque pas souffert. Les chants des enfants ont semblé créer un espace protégé, un voile invisible qui a préservé le

Le Rav sourit et pose sa main sur son épaule. "C’est exactement cela. Tant que votre voix se fait entendre dans l’étude de la Torah, la prière et l’accomplissement des Mitsvot, aucune main extérieure ne peut vous atteindre. Nos ancêtres nous ont transmis cette leçon : la voix de Ya’akov protège et surpasse les mains de ceux qui veulent nuire."

Pour illustrer son propos, le Rav raconte une autre histoire. Une fois, dans une petite ville, un incendie éclate près de la synagogue. Les flammes menacent de détruire tout le bâtiment. Les fidèles paniquent. Mais un groupe d’enfants, confiants et courageux, récitent des Téhilim dans le hall de la synagogue pendant que les adultes organisent les secours. Les pompiers, à leur arrivée,

Le Rav explique alors que ce qu’il se passe ici est exactement ce que signifie la parole d’Its’hak : la voix de Ya’akov, même fragile ou silencieuse aux yeux du monde, détient une force invisible plus puissante que les mains de ’Essav. La voix de l’étude, de la prière et des Mitsvot crée une protection intangible autour de ceux qui la font résonner. Même face aux obstacles, aux critiques ou à la peur, cette voix continue d’agir comme un bouclier.

Ce n’est pas la force physique ou l’intimidation qui protège, mais l’attachement sincère à Hachem et aux Mitsvot, comme la voix de Ya’akov. Chaque action juste, chaque prière, chaque étude contribue à renforcer ce bouclier invisible.

L'exercice de la semaine

Les enfants, cette semaine, faisons chaque jour une Mitsva ou un acte de bonté en pensant que notre voix et nos actions protègent ceux que nous aimons et le monde autour de nous.

Velouté hivernal aux haricots mungo & lait de coco

Ingrédients

• 1 tasse de haricots mungo (trempés)

• 4 carottes

• 1 oignon

• 1 pomme de terre

• 1 gousse d’ail

• 1 cuil. à café de curry doux

• ½ cuil. à café de cumin

• 400 ml de lait de coco

• 1l de bouillon de légumes

• Huile d’olive

• Sel, poivre

• Citron & coriandre fraîche nettoyée et vérifiée ou type Gouch Katif (optionnel)

Une recette végétale, réconfortante et riche en nutriments pour traverser l’hiver avec douceur. Réalisation

Pour 4 personnes

Préparation : 5 min

Cuisson : 35-40 min

Difficulté : Facile

- Faites revenir l’ail et l’oignon dans un filet d’huile d’olive.

- Ajoutez les légumes coupés, les épices, puis les haricots mungo.

- Versez le bouillon. Laissez cuire 35-40 min.

- Ajoutez le lait de coco, mixez et ajustez l’assaisonnement.

- Servez chaud, avec un filet de citron et quelques feuilles de coriandre.

Bon appétit !

Astuce

Bien-être batch cooking : Congelez des portions pour des déjeuners rapides et nourrissants toute la semaine !

Murielle Benainous

LE COIN SYMPATIK

Prions pour la guérison complète de

Isabelle Yaelle bat Dolly Taïta Sultana

Annie bat Alice

Attou ben Sultana

Carole bat Aimee

Lirane bat Sarah

Anna bat Alice

Simona bat Ruth

Monique Esther bat Lydie Emma Sim'ha

Tinok ben

Shirel Simha Lea bat Rahel

Eric ben Ghozala Louzoum

Marc Mahlouf ben Rahel Chlomo ben Rivka

ben Rivka Fradji ben Julie

David Refael

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"Aimer mon conjoint, c'est vouloir ce qu'elle veut et lui donner sans espoir de retour." (Rav Yossef-Haïm Sitruk)

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