Torah-Box Magazine n°337 Israël - Vayéra

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n°337 5 novembre 2025 I 14 'Hechvan 5786 I Vayéra

L'ÉDITO DE LA SEMAINE

Israël se trouve sur la bonne voie

Parmi les premiers dirigeants d’Israël, une idée largement répandue voulait que les Juifs pratiquants – en particulier les orthodoxes (’Harédim) – soient une minorité démographique vouée à s’assimiler ou à disparaître progressivement dans la société israélienne moderne et laïque. À titre de référence, au moment de la fondation de l’État, les ’Harédim représentaient environ 40 000 personnes sur l’ensemble de la population juive, soit bien moins de 5 %. Leur nombre paraissait marginal face à l’élan nationaliste majoritaire.

Ces dirigeants imaginaient que, sous la pression du développement économique, de la modernisation et du contact avec la société israélienne, la majorité de leurs enfants rejoindrait le "melting pot" sioniste, ne laissant subsister qu’une branche rabbinique minoritaire. Ceux qui persisteraient dans leur "obscurantisme" serviraient de folklore pour les touristes visitant Méa Chéarim. Ces hommes à l’habit sombre et aux longues Péot rappelleraient un passé lointain, un peu comme les Indiens d’Amérique.

Cette vision n’était pas sans fondement, car effectivement une bonne partie de la jeunesse du vieux Yichouv de Jérusalem avait quitté son milieu pour se fondre avec les Sabras israéliens, à la tunique beige et à la culotte courte. Les nouveaux immigrants, eux aussi, oubliaient vite leurs traditions sous l’influence du système scolaire laïque et de l’expérience des Kibboutzim de la Hashomer Hatsa’ir (extrême gauche).

Mais voilà que les années passent, et la réalité s’avère bien différente. Déjà, la démographie contredit ces prévisions : la population pratiquante a connu une croissance rapide, passant d’un statut de minorité fragile à celui d’un acteur majeur, sur les plans social et politique. Mais il

existe un autre facteur, essentiel, que ces prédictions n’avaient pas pris en compte : le phénomène de la Téchouva

Ce mouvement débute en 1973, après la guerre de Yom Kippour. Il se développera discrètement, puis connaîtra un véritable essor avec les séminaires de judaïsme, l’ouverture de Yéchivot et de séminaires pour Ba’alé Téchouva, ainsi que le développement du système scolaire religieux. De grands Rabbanim comme le Rav Réouven Elbaz, ou des figures emblématiques de la bohème tel-avivienne ayant fait Téchouva comme Ouri Zohar encadreront ce retour et révolutionneront la société israélienne. La technologie moderne permettra de diffuser le message partout, éveillant la curiosité spirituelle de citoyens jusque-là éloignés du judaïsme. Depuis le 7 octobre 2023, on assiste à un véritable mouvement de masse, fulgurant, qu’il n’est plus possible d’étouffer – d’autant plus que, dernièrement, des otages et leurs familles participent eux aussi à ce retour collectif.

Si, au début de la création de l’État hébreu, la tendance allait à l’abandon de la tradition, aujourd’hui l’effet inverse se manifeste. Qui aurait pu prévoir un tel retournement ! (Rappelons que, déjà il y a plus de trente ans, le Rav Chlomo Wolbe, visionnaire surprenant, pressentait que tout Israël ferait Téchouva, parallèlement à l’effondrement de la laïcité israélienne –au même titre que celui du communisme en Russie. "Un mensonge ne peut tenir à long terme, et la vérité finit toujours par se dévoiler", disait-il.)

Israël se trouve aujourd’hui sur la bonne voie, celle que nous ont tracée nos ancêtres. On peut déjà se préparer à assister à la chute d’Édom, qui dépend justement du retour aux sources du Klal Israël. Devant nous, des jours grandioses !

Rav Daniel Scemama

SOMMAIRE

Rav Daniel Scemama

L'Édito - Israël se trouve sur la bonne voie

Actualités

Professeur Daniel Sebbag

Mamdani, New York et la haine d’Israël

Hiloula

Rabbi Réfaël Baroukh Tolédano, le juste de Meknès

Communauté

Une flamme qui ne s’est jamais éteinte : 80 ans de la Yéchiva d’Aix-les-Bains

Devinettes sur la Paracha

Rav Yehonathan Gefen

Parachat Vayéra – Un couple toujours plus harmonieux

Shabatik

Histoire

La mission secrète d’Ariel dans les tunnels de Gaza

Flash Chabbath

Yedia (Rabbi) Chlomo Molkho : le Machia’h manqué de Lisbonne

Rav Albert Guigui

Le message du grand rabbin de Bruxelles

Vie juive

Responsable publication

David Choukroun

Rédacteurs

Rav Daniel Scemama, Alexandre Rosemblum, Elyssia Boukobza, Ariel Marciano, Rav Yehonathan Gefen, Tamar Ittah, Rav Albert Guigui, Rav Yehoshua Frankenhuis, Nathalie Seyman, Mia Atlan, Rav Gabriel Dayan, Murielle Benainous

Mise en page Dafna Uzan

Couverture @jerusalemphotography

Secrétariat 02.37.41.515

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Rav Kushelevski accueille un fils après 65 ans d’attente !

Documentaire

Regarder le handicap autrement

Femmes

Question au psy : "Mon mari perd tout notre argent au casino !"

Histoire à suivre - De l’ombre à la lumière

Episode 21 : Désir de justice

Questions au Rav

La Paracha pour les enfants

Le bien contre le mal

Recette

Sablés au sésame et zestes d’agrumes

Daniel Peretz daniel26mag@gmail.com 054-24-34-306

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 Ce magazine contient des enseignements de Torah, ne pas le jeter dans une poubelle

CALENDRIER DE LA SEMAINE

Daf Hayomi Zéva'him 52

Michna Yomit 'Houlin 4-6

Daf Hayomi Zéva'him 53

Michna Yomit 'Houlin 5-1

Daf Hayomi Zéva'him 54

Michna Yomit 'Houlin 5-3

Parachat Vayéra

Daf Hayomi Zéva'him 55

Michna Yomit 'Houlin 5-5

Daf Hayomi Zéva'him 56

Michna Yomit 'Houlin 6-2

Daf Hayomi Zéva'him 57

Michna Yomit 'Houlin 6-4

Daf Hayomi Zéva'him 58

Michna Yomit 'Houlin 6-6

Jeudi 6 Novembre

Rav Avraham Yech'ayaou Karelits ('Hazon Ich)

Dimanche 9 Novembre

Rav Réfaël Baroukh Tolédano

Mazal Tov au Rav Ye’hezkel Landau pour le mariage de sa petite fille Choulamith et au Rav Nataniel Wertenschlag pour la naissance d'un garçon !

Horaires du Chabbath

Jéru. Tel Aviv Achdod Natanya

Entrée 16:04 16:26 16:27 16:25

Sortie 17:22 17:24 17:24 17:23

Zmanim du 8 Novembre

Jéru. Tel Aviv Achdod Natanya

GB : 10 blessés dont 9 en état critique dans une attaque au couteau

Les forces de l'ordre britanniques ont été dépêchées samedi soir, vers 19h42, en gare d’Huntingdon, à environ 120 km au nord de Londres, après avoir été alertées d'une attaque violente à l'arme blanche dans un wagon de train. La police des transports a ensuite fait état d’un bilan de dix blessés hospitalisés, dont neuf au pronostic vital

engagé. Pour l'heure, deux individus ont été interpellés. Cette attaque survient un mois après celle perpétrée contre une synagogue au nord de Manchester, où un homme armé d’un couteau avait agressé des fidèles. Deux personnes avaient été tuées, dont l’une par une balle tirée par la police intervenue sur les lieux.

Les propos scandaleux du mufti de Tchétchénie retirés suite à la réaction indignée du grand rabbin de Russie

Le mufti de Tchétchénie, Salah-Haji Mezhiev, a déclaré lors d'une émission télévisée sur la chaîne tchétchène : "Les ennemis d'Allah ont toujours existé : les Juifs et les mouvements qu'ils ont créés, comme l'athéisme. Et peu importe où cela se produit : dans le monde arabe ou en Europe." Cette citation a été mise en évidence sur le

site web de l'agence de presse tchétchène Grozny-Inform

"Les propos de Mezhiev insultent tout le peuple juif et notre foi, mais ils ne visent pas seulement, ni même principalement, les Juifs, mais tout ce que la Russie a construit au fil des siècles", a vivement réagi le grand rabbin de Russie, Rav Berel Lazar.

Gaza : Un haut-commandant terroriste responsable de l'enlèvement des Bibas éliminé par Tsahal

L'organisation terroriste Kataib Al-Mujahideen, qui a enlevé les membres de la famille Bibas le 7 octobre, confirme qu'un de ses hauts commandants, Muhammad Abu Sharia (Abu Ibrahim) a été tué lors d'un raid israélien contre son domicile dans le quartier de Sabra, à Gaza, le matin du 29 octobre. Abou Ibrahim est le neveu d'Asaad Abou Sharia, secrétaire

Eviatar David, rescapé de la captivité, dans un premier post : "De l’enfer au meilleur endroit qui soit"

Eviatar David, revenu récemment de captivité, a publié son premier message dans lequel il partage ses sentiments : "Je n’arrive pas à croire où j’étais il y a trois semaines et où je suis aujourd’hui. De l’enfer au meilleur endroit qui soit, rempli d’amour et de soutien. Merci à tous ceux qui ont lutté et œuvré pour mon retour et celui des autres. Je vous aime tant, peuple d’Israël, vous êtes les plus forts !" Après la diffusion de la vidéo qui a bouleversé le monde entier, montrant Eviatar très amaigri et contraint de creuser sa propre tombe, les terroristes ont continué de l'affamer. Son père, Avichay, a déclaré que ce n'est qu'à l'approche de sa libération qu'il a commencé à recevoir plus de nourriture. "Il a compris qu'ils essayaient de l'engraisser et a mangé lentement et avec précaution", a-t-il précisé.

général de l'organisation, lui aussi éliminé en juin dernier dans le nord de la bande de Gaza. Lors de cette opération, Mahmoud Kahil, haut responsable de l'organisation, a également été tué. Le 7 octobre 2023, les deux hommes s'étaient infiltré dans le kibboutz Nir 'Oz et sont responsables de l'enlèvement et du meurtre de nombreux Israéliens.

Comment le 'Hamas a bâti une infrastructure terroriste dormante en Europe sous couvert de "fondations caritatives"

Au fil des années, le groupe terroriste du 'Hamas a mis en place une vaste infrastructure à travers les pays d'Europe, axée sur la gestion de fonds caritatifs destinés à financer son infrastructure civile et militaire dans la bande de Gaza et en Judée-Samarie, et ce, bien que le 'Hamas ait été inscrit sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne dès 2003. C'est ce qu'a révélé un rapport du Centre de renseignement et d'information sur le terrorisme du général israélien de division Méir 'Amit. Parallèlement, les représentants du 'Hamas en Europe ont mené une importante activité de propagande, incluant des tentatives initiales de création de partis politiques, a révélé l'enquête.

Le 'Hamas restitue les corps des soldats Assaf 'Hamami, Omer Neutra et 'Oz Daniel

Les dépouilles du lieutenant-colonel Assaf 'Hamami, du capitaine Omer Neutra et du sergent 'Oz Daniel ont été formellement identifiées ce lundi par l'Institut médicolégal israélien. Le bureau du Premier ministre a annoncé ce lundi le rapatriement en Israël des dépouilles de ces trois militaires enlevés lors de l'attaque du 7 octobre 2023. Le gouvernement israélien a

exprimé "la profonde douleur" qu'il partage avec les familles endeuillées ainsi qu'avec l'ensemble des familles d'otages assassinés. "Le gouvernement et l'ensemble des forces de sécurité israéliennes sont déterminés et œuvrent sans relâche pour que tous nos otages puissent recevoir une sépulture digne dans leur pays", indique le communiqué.

Moins de la moitié des Israéliens pensent que le 'Hamas renoncera à son contrôle sur la bande de Gaza

Moins d’un Israélien sur deux estime que le 'Hamas renoncera à son contrôle sur la bande de Gaza au profit d’une autorité internationale, d’après une enquête de l’Institut israélien de la démocratie.

Réalisé auprès de plus de 700 citoyens juifs et arabes, le sondage montre qu’en dépit d’un regain de moral national, la majorité

de la population reste dubitative quant à l’application intégrale de l’accord de cessez-lefeu. Près de 72,5 % des Israéliens juifs jugent improbable un remplacement du 'Hamas, contre 37 % des Israéliens arabes. Malgré ce scepticisme, 57,5 % des participants décrivent aujourd’hui le climat national comme "bon" ou "très bon", contre seulement 29 % lors de la précédente enquête.

Plus d'un demi-million de personnes rassemblées à Jérusalem pour prier suite à l'arrestation de jeunes étudiants en Torah éligibles à la conscription

Plus d'un demi-million de personnes selon la police se sont rassemblées dans la capitale jeudi après-midi, dans ce qui constitue sans doute la plus grande mobilisation du public orthodoxe israélien de ces dernières années. La foule, dirigée par les Grands de la Torah toutes tendances confondues, était venue pour prier et exprimer sa douleur suite à l'arrestation ces derniers mois de

4 pièces – Résidence Kalaniot (2022), 6ème étage avec balcon, climatisation, parking, à proximité de toutes commodités.

870 jeunes étudiants et étudiantes en Torah (dont plusieurs français) éligibles à la conscription. Rappelant leur engagement à l'étude de la Torah, garantie de la protection d'Israël, et leur solidarité avec le peuple d'Israël, les participants se sont distingués par leur discipline et leur respect de l'ordre. Un grand Kiddouch Hachem !

4 pièces – Rue Tsahal, résidence avec piscine et salle de sport, 15 m² de terrasse avec vue mer. Produit très recherché.

Nouveau programme – 3 pièces en cours de construction, avec climatisation, parking et cave. Résidence de 7 étages, à proximité de tous les commerces.

Bombe Affaire
Chana Tova!

Israël s’oppose à l’intervention militaire turque et à l’implication de l’ONU à Gaza

Les États-Unis cherchent à accroître leur implication dans la formation de la force multinationale à Gaza, une initiative qui crée des tensions avec Israël : Jérusalem a déclaré s'opposer aussi bien à la participation des forces armées turques dans la bande de Gaza, qu'à la création d'une force internationale placée sous l'égide du Conseil de sécurité de l'ONU, semblable aux forces de la FINUL opérant au Liban et en Syrie.

Selon des sources politiques, le président américain Donald Trump souhaiterait toujours confier un rôle aux Turcs dans la bande de Gaza et étudierait la possibilité de déployer des forces non armées ou de les intégrer aux efforts de reconstruction.

Joshua Zarka : L’accord de cessez-lefeu a été conclu "malgré la politique du président français", et non pas "grâce"

L’ambassadeur d’Israël en France, Joshua Zarka, est intervenu dans l’émission "Le Débat" sur la chaîne i24 News, pour évoquer le rôle de la France dans la conclusion de l’accord de cessez-le-feu qui a été finalisé entre Israël et les terroristes du 'Hamas dans le cadre de la guerre à Gaza, accord qui a ouvert la voie à la libération des otages israéliens. Alors qu’il lui était demandé si la France avait effectivement joué un rôle dans la finalisation de l’accord, l’ambassadeur a déclaré que, contrairement aux allégations de la diplomatie française, l’accord de cessez-le-feu avait été conclu "malgré la politique du président français, malgré la politique qui a été mise en œuvre par la France" – et non pas "grâce" à cette dernière.

L’Iran ne négociera pas avec les US ni n'arrêtera l’enrichissement d’uranium (Ministre des Affaires étrangères)

L’Iran exclut toute négociation directe avec les États-Unis concernant ses programmes nucléaire et balistique, a déclaré samedi le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, cité par Al Jazeera. "Nous ne souhaitons pas de pourparlers directs avec Washington, mais un accord sur des discussions indirectes reste envisageable", a-t-il précisé, tout en assurant que Téhéran

est disposé à dialoguer pour apaiser les inquiétudes autour de son programme nucléaire, qu’il affirme être "strictement pacifique".

Le ministre a toutefois souligné que les conditions imposées par les États-Unis étaient "inacceptables et irréalisables", tout en se disant confiant dans la possibilité d’un "accord équitable".

New York : Un homme qui avait menacé des hôteliers juifs condamné à 4 ans de prison

Un tribunal fédéral de New York a condamné Donovan Hall à 49 mois de prison pour avoir menacé les propriétaires juifs d’un hôtel suite à des vidéos que leur fils, soldat au sein de l’armée israélienne, avait diffusées depuis Gaza. "Je pense que justice a été rendue", a indiqué vendredi Randy Settenbrino, dont l’hôtel avait été pris pour cible, au Times of Israel. Hall s’est excusé devant le

tribunal, affirmant qu’il "ne voulait plus être la personne" qu'il était. "Je voulais défendre une cause et traquer les tyrans –sans me rendre compte que le tyran, c’était moi tout ce temps". La famille propriétaire de l'hôtel avait reçu des centaines de menaces antisémites explicites et avait été la cible de manifestations de rue et de harcèlement en ligne. Elyssia Boukobza

Mamdani, New York et la haine d’Israël

New York, la ville la plus juive des États-Unis, sera-t-elle bientôt dirigée par un homme pour qui l’État hébreu est synonyme “d’occupation, de blocus et d’apartheid” ?

“Comme beaucoup d’Américains, j’ai été horrifié par le génocide israélien des Palestiniens”. En une phrase, prononcée lors d’un débat télévisé à la mi-octobre, Zohran Mamdani, favori démocrate pour la mairie de New York, a révélé ce que d’aucuns dissimulent encore derrière un vernis de progressisme : un antisionisme viscéral.

Les New-Yorkais se choisissaient mardi 4 novembre leur nouveau maire. Et il est probable, à l’heure où s’écrivent ces lignes, que le candidat de 34 ans remporte largement les suffrages. Ironie du destin : NewYork, la ville la plus juive des Etats-Unis - et peut-être du monde occidental - sera-telle bientôt dirigée par un homme pour qui l’Etat hébreu est synonyme “d’occupation, de blocus et d’apartheid” ? Jamais les Juifs newyorkais n’auraient pu imaginer, jusqu’à peu, pouvoir être dirigés par un homme soutenant le slogan “Globalize the Intifada”.

semaine dernière, M. Mamdani accuse Israël d’être responsable des violences policières… aux Etats-Unis.

“Nous devons faire comprendre que lorsque la botte du NYPD (la police locale, NDR) vous appuie sur la nuque, c’est Tsahal qui l’a lacée”, déclarait-il lors d’une conférence en 2023. Réaction outrée du directeur Anti-Defamation League (ADL), Jonathan Greenblatt, sur le réseau social X. “Il existe un mot pour qualifier ce genre de discours alarmiste et conspirationniste : l’antisémitisme.”

Certes, l’impétrant s’est depuis excusé. “J’ai compris, en discutant avec de nombreux Juifs new-yorkais, que cette expression ravivait des blessures profondes”, s’est-il justifié lors du même débat télévisé. Mais ces remords tardifs sonnent creux lorsqu’on entend le même affirmer, le 31 octobre, qu’il exécuterait le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale contre Binyamin Netanyahou. Autrement dit, il demanderait, s’il était élu, l’arrestation du premier ministre israélien lors de son prochain passage à New-York.

Le nouveau chouchou de la gauche radicale, représentant une partie du Queens à l’Assemblée de l’Etat de New-York n’en est pas à son coup d’essai. Dans une vidéo diffusée la

Depuis, Zohran Mamdani a multiplié les déplacements au contact des communautés juives new-yorkaises pour éteindre le feu naissant. Traditionnellement démocrates, nombre de juifs locaux ont très mal accueilli la ligne anti-israélienne du candidat de gauche, les plaçant devant un dilemme que l’intéressé a cherché à lever. M. Mamdani s’est ainsi rendu à plusieurs reprises à des offices du vendredi soir ou pendant les fêtes de Tichri, principalement dans des synagogues dites “progressistes”.

Des rencontres se sont également tenues avec deux rabbins de la communauté antisioniste de Satmar. Insuffisant pour convaincre les 56% de juifs Américains qui déclarent être attachés émotionnellement à Israël. Selon deux derniers sondages, seuls 32% des électeurs juifs de la ville voteraient pour Zohran Mamdani, largement distancé par l’ancien gouverneur de New York, l’indépendant Andrew Cuomo (55%), battu par Mamdani lors des primaires démocrates de juin dernier.

Reste à comprendre d’où vient cette minorité juive prête à accorder ses suffrages à un homme n’ayant pas condamné les massacres du 7 octobre 2023. Sans surprise, on la trouve chez les plus jeunes dont l’attachement à l’Etat hébreu est en chute libre : seulement 36% chez les 18-34 ans selon un sondage du Washington Post.

New-York, l’une des capitales juives de la diaspora, pourrait se donner un maire présentant Israël comme un Etat criminel. Et de nombreux responsables démocrates lui ont apporté leur soutien. Celui de Barack Obama a une saveur particulière.

D’où vient cette minorité juive prête à accorder ses suffrages à un homme n’ayant pas condamné les massacres du 7 octobre 2023. "

L’ancien président américain s’est entretenu par téléphone, le 1er novembre, avec Mamdani. Et si l’ancien dirigeant évite soigneusement de prendre position lors de campagnes électorales locales, ces déclarations, rapportées par le New York Times, ne laissent pas grand doute sur ses inclinaisons. “Votre campagne est impressionnante”, a félicité M. Obama, avant de proposer au candidat Mamdani de lui servir de “caisse de résonance” en cas de victoire.

C’est la seconde fois que l’ancien président démocrate (2008-2016) échange avec le favori de la course à New York, la première remontant aux lendemains de la victoire surprise de celui-ci aux primaires démocrates.

Faut-il s’en étonner ? L’ancien président, dont les dernières années de mandat furent synonymes de crise aiguë avec Israël, soutient un candidat qui ne cache pas sa haine d’Israël. Pis, qui en fait sa marque de fabrique. Entendre la nouvelle étoile du parti démocrate affirmer s’être inspiré du discours sur la question raciale (18 mars 2008, Philadelphie) pour dénoncer aujourd’hui “l’islamophobie”, témoigne d’une filiation entre les deux hommes. Ne dit-on

pas de Mamdani, possible premier maire musulman de l’histoire de New York, qu’il est le nouvel Obama, candidat jeune, moderne, capable de séduire les jeunes générations par un discours mobilisateur ? Voilà à quoi ressemble de plus en plus le nouveau Parti démocrate américain, dont la députée new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez, virulente critique d’Israël, est l’une des incarnations.

L’Histoire dira si cette élection pour la mairie de New-York marquera ou non une date importante dans l’histoire des Juifs de la ville, et par-delà du judaïsme américain.

Daniel Sebag, professeur de relations internationales

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Rabbi Réfaël Baroukh Tolédano, le juste de Meknès

À l’occasion de la Hiloula de Rabbi Réfaël Baroukh Tolédano le 18 ‘Hechvan (ce dimanche 09/11/25), Torah-Box vous propose de redécouvrir la grandeur inégalée de ce maître de Meknès. “Il n’était pas né Tsadik , mais il le devint par un labeur incessant”, rappelait-on de lui. N’oubliez pas d’allumer une bougie à sa mémoire et de prier en invoquant son mérite !

Rabbi Réfaël Baroukh Tolédano (1890-1970) fut l’une des figures rabbiniques les plus marquantes du judaïsme marocain au XXè siècle. Grand décisionnaire, Av Beth Din de Meknès, enseignant émérite et auteur fécond, il incarna la grandeur de la tradition séfarade et plus particulièrement marocaine. Chevalier de la Légion d’honneur et décoré par le roi du Maroc, il sut préserver l’héritage des Mégourachim — les Juifs expulsés d’Espagne — tout en affrontant avec sagesse les défis d’un siècle en pleine mutation identitaire.

Issu d’une lignée de rabbins originaire de Tolède, Rabbi Réfaël Baroukh naquit à Meknès dans une maison où la Torah, l’hospitalité, le ‘Hessed et la rigueur morale se mêlaient. Son père, Rav Ya’akov Tolédano, érudit et kabbaliste renommé, dirigeait un cercle d’études mystiques. Sa mère, issue de la prestigieuse famille Berdugo, était réputée

pour son hospitalité : nul voyageur ne repartait affamé de sa demeure.

Une jeunesse prodigieuse

Dès l’enfance, le jeune Réfaël Baroukh révéla une intelligence rare. À 7 ans, ses maîtres disaient déjà qu’il posait des questions qui les laissaient sans voix. À 12 ans, il maîtrisait plusieurs traités du Talmud et, à sa Bar Mitsva, il fit un discours sur les lois complexes de ‘Erouvin qui stupéfia les sages de Meknès.

À la Yéchiva dirigée par Rav Yéhochoua’ Berdugo, Rabbi Réfaël Baroukh se distingua par sa clarté d’esprit et sa mémoire phénoménale, étant capable de réciter des pages entières du Talmud par cœur. Le Rav Chalom Messas, futur grand rabbin de Jérusalem, témoignera plus tard : "Déjà enfant, sa compréhension profonde des textes les plus complexes émerveillait ses maîtres."

À 18 ans, il fut nommé Dayan (juge rabbinique), puis à 27 ans, grand rabbin de Meknès, succédant à son père Rabbi Ya’akov. Il dirigera le tribunal rabbinique pendant plus de quarante ans avec une droiture exemplaire. Le roi Hassan II lui décernera la médaille du Ouissam Alaouite pour services rendus au Maroc.

Une

vie consacrée à l’étude

Son quotidien suivait un rythme immuable. Chaque nuit, à 3h du matin, il se levait pour étudier le Zohar, comme le faisait son père. À l’aube, il poursuivait avec le Talmud, puis avec la prière du matin. Lorsqu’on lui demandait d’où il tirait cette capacité à dormir si peu, il répondait : "Car la Torah est ta vie et la longueur de tes jours."

Sa maison, toujours ouverte, était un refuge pour les pauvres et les égarés. Il multiplia les œuvres sociales : Bikour ‘Holim pour les malades, Malbich ‘Aroumim pour vêtir les nécessiteux, Mohar Habétoulot pour aider les jeunes fiancées, ainsi qu’une caisse de prêt d’argent sans intérêt. Chaque vendredi, il distribuait personnellement l’argent collecté durant la semaine.

Des enfants envoyés au loin pour la Torah

"
Son influence dépassa de loin le seul
Maroc. Après l’avoir rencontré, Rav ‘Ovadia
Yossef déclara : "Sa maîtrise de la Torah n’a d’égale que sa modestie."

En tant que juge, il répétait souvent : "Un jugement juste doit satisfaire non seulement la loi, mais aussi le cœur." Il protégea avec ardeur les droits des veuves et des orphelins, réforma les contrats commerciaux pour les adapter aux contingences modernes et institua de nouvelles ordonnances pour consolider la famille juive.

Justice, compassion et vision

Rav Tolédano était un visionnaire. Conscient des bouleversements de son temps, il encouragea la création d’un enseignement combinant Torah et étude profanes, afin de faire face à une jeunesse fidèle à la tradition mais voulant affronter la modernité. "Nous devons être comme le roseau qui plie mais ne rompt pas. Notre tradition est assez forte pour intégrer le nouveau sans perdre son essence", disait-il. Il fut ainsi parmi les premiers à fonder un Kollel spécialement destiné aux travailleurs.

Au cœur de cette vision à long terme, Rabbi Réfaël Baroukh prit une décision audacieuse et rare pour son époque : envoyer ses fils étudier hors du Maroc, d’abord à la Yéchivat Torat Emet de Londres (du Gaon Rav Moché Schneider, élève du ‘Hafets ‘Haïm), puis à Poniewicz à Bné Brak et ce, afin de les former dans les plus hautes académies d’études talmudiques. Les échanges épistolaires conservés montrent son exigence envers sa progéniture, malgré la barrière de la langue et surtout de mentalité, il demandait à ce que ses enfants soient placés directement dans les classes les plus élevées. Son choix, hors norme pour l’époque, ouvrit la voie à nombre d’autres jeunes Marocains vers ces grandes Yéchivot et posa un jalon d’intégration entre élèves séfarades et lituaniens.

L’enseignement du Tsadik

Son petit-fils témoigne : "Grand-père nous enseignait que la vraie grandeur dans la Torah se mesure non seulement à l’érudition, mais aussi à la capacité de transmettre avec amour et patience." Rabbi Réfaël Baroukh suivait ainsi une méthode d’étude rigoureuse : explorer chaque sujet depuis ses sources talmudiques jusqu’aux décisionnaires modernes, puis

consigner chaque ‘Hidouch dans des carnets. Son approche thématique du Talmud — par notions, et non par pagination — formait des esprits cohérents et appliqués, capables de cerner un sujet dans son ensemble avec de très vastes connaissances.

Son influence dépassa de loin le seul Maroc. Après l’avoir rencontré, Rav ‘Ovadia Yossef déclara : "Sa maîtrise de la Torah n’a d’égale que sa modestie." Il entretenait une correspondance régulière avec Rav Chalom Messas, Rav Messaoud Hacohen et Baba Salé, qui le considéraient comme un grand parmi les grands.

Le poète et le gardien des mélodies

Rabbi Réfaël Baroukh ne fut pas seulement un géant de Halakha, mais aussi un poète. Il compila Chiré Baroukh, recueil de mélodies et de Piyoutim de Meknès, y ajoutant ses propres compositions, dont certaines — comme Achorèr Chira — sont encore chantées aujourd’hui. Il aimait rappeler : "Une mélodie peut élever l’âme plus haut que mille paroles".

"La force de nos traditions réside dans leur capacité à éclairer chaque génération tout en préservant l’essence immuable de la Torah."

A la fin de sa vie, en 1963, Rabbi Réfaël Baroukh monta en Erets Israël et s’installa à Bné Brak. Son foyer devint un centre d’étude et de consultation halakhique où affluaient Rabbanim et Juifs du monde entier. Jusqu’à ses derniers jours, il continua à répondre aux questions de Halakha, dictant des responsa depuis son lit de malade.

Son foyer devint un centre d’étude et de consultation halakhique où affluaient Rabbanim et Juifs du monde entier. Jusqu’à ses derniers jours, il continua à répondre aux questions de Halakha

Par cette alliance unique de rigueur et de Sim’ha dans le service divin, il transmit la splendeur du judaïsme marocain dans toute sa chaleur.

Œuvres et héritage

Son œuvre écrite est considérable : Kitsour Choul’han ‘Aroukh, Cha’aré Baroukh, Divré Baroukh, Michpeté Baroukh, Taharat Habayit, Imré Baroukh, Kissé Hamélekh ou encore Cha’aré Limoud. Sa pensée halakhique se caractérise par une fidélité inébranlable à la tradition locale, alliée à une remarquable capacité d’adaptation. Comme il l’écrivait :

Le Raincy, une flamme allumée par son fils

Dans le sillage de son action, son fils, Rav Ya‘akov Tolédano, qu’il avait lui-même orienté vers les grandes Yéchivot lituaniennes, s’installa en 1967 en région parisienne pour répondre aux besoins des nombreux Juifs immigrés d’Afrique du Nord.

Il y érigea au Raincy un prestigieux réseau de Torah et d’éducation : la Yéchiva ’Hazon Baroukh, des écoles pour garçons et filles (dirigées avec son épouse) Merkaz Hatorah, donnant naissance à une communauté structurée (Mikvé, synagogues, institutions). Plus tard, la Yéchiva du Raincy fut dirigée par Rav Ya'akov Tolédano, perpétuant l’héritage familial en France.

La Hiloula du Tsadik

Le 18 ‘Hechvan 5731 (17 novembre 1970), Rabbi Réfaël Baroukh Tolédano quitta ce monde à l’âge de 81 ans. Des dizaines de milliers de personnes assistèrent à ses funérailles à Bné Brak. Les étudiants de Poniewicz veillèrent sa dépouille, récitant des Téhilim jusqu’à l’enterrement.

Son nom orne aujourd’hui des rues à Bné Brak et à Jérusalem, et plusieurs institutions portent son héritage, dont le Kollel Or Baroukh. Ses enseignements continuent d’éclairer les Yéchivot du monde entier, et chaque année, sa Hiloula rassemble à nouveau des fidèles venus prier sur sa tombe.

Comme il le répétait souvent : "La Torah est un arbre de vie pour ceux qui s’y attachent. Comme l’arbre, elle doit avoir des racines profondes et des branches qui s’élèvent vers le ciel."

Comment obtenir la crainte du Ciel ?

Les hauts niveaux que Rabbi Réfaël Baroukh atteignit dans le service divin, il ne les dut qu’à son propre labeur et à son effort constant. Il n’était pas né serviteur de D.ieu — même s’il avait, dès l’enfance, respiré la crainte du Ciel auprès des justes. Il n’était pas né Tsadik, bien qu’il fût issu d’une famille de saints et de purs. Mais toute sa vie, il travailla sans relâche et ne s’autorisa jamais à se satisfaire de ce qu’il avait déjà. Il aspirait constamment à s’élever plus haut.

Les livres du Messilat Yécharim et du ’Hovot Halévavot étaient constamment sur ses lèvres, et il y puisait la force de s’efforcer chaque jour de mieux remplir sa mission dans ce monde. Même les acquis spirituels qu’il avait réussi à affermir, il les gardait précieusement, craignant de les perdre, jusqu’à son dernier souffle.

Plus d’une fois, on le vit verser d’abondantes larmes dans sa prière, suppliant le Créateur de lui permettre de trouver grâce à Ses yeux et de mériter une plus grande crainte du Ciel. Un jour, ses proches, étonnés, lui demandèrent : "Mais comment peux-tu désirer une Yirat Chamaïm plus grande que celle que tu possèdes déjà ?" Rabbi Réfaël Baroukh ne répondit pas. Il continua simplement à prier modestement.

Un jour, alors qu’il rendait visite à des parents, il apprit que vivait aussi chez eux la grand-mère de la famille, une femme âgée,

descendante d’une illustre lignée de saints et de justes du Maroc. Il saisit aussitôt l’occasion pour lui demander une bénédiction.

"Bénis-moi, je t’en prie, pour que je mérite la crainte du Ciel !", demanda-t-il. Ses proches, stupéfaits, s’exclamèrent : "Est-ce vraiment cela qu’il te manque ?!" Et le Tsadik de répondre, d’une voix contrite : "Si seulement je l’avais vraiment…"

C’était à la fin de sa vie, après des décennies de travail incessant sur lui-même pour raffermir sa Yirat Chamaïm. Et pourtant, il ne trouvait toujours pas le repos. Il sentait qu’il lui manquait encore cette perfection du cœur qu’il cherchait depuis toujours — la véritable crainte du Ciel !

Que le mérite de ce Tsadik immense protège le peuple d’Israël.

Elyssia Boukobza

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Une flamme qui ne s’est jamais éteinte : 80 ans de la Yéchiva d’Aix-les-Bains

Depuis 1945, la Yéchiva d’Aix-les-Bains incarne la renaissance du judaïsme francophone. Née dans une villa délabrée après la guerre, elle est devenue un phare de Torah, d’unité et d’exigence, formant des générations de Rabbanim et d’élèves attachés à la Torah.

En 1945, dans une ville thermale paisible des Alpes françaises, une poignée d’hommes marqués par la guerre ose rêver de renaissance. Dans une villa abandonnée, surnommée "la maison du diable", ils ouvrent un petit Beth Hamidrach. Rien ne laisse alors présager que ce lieu deviendrait, au fil des décennies, le cœur battant de la Torah en France : la Yéchivat ‘Hakhmé Tsarfat, plus connue comme la Yéchiva d’Aix-les-Bains.

Aux sources d’un miracle spirituel

L’idée d’une Yéchiva française ne naît pas en 1945. Dès les années 1930, le grand rabbin Ernest Nathan Weill, visionnaire et bâtisseur, rêvait d’implanter durablement la Torah en terre française. À StrasbourgNeudorf, il fonde en 1932 la première Yéchiva moderne du pays, confiée au jeune Rav El’azar Sim’ha Wasserman, fils du célèbre Rav El’hanan

Wasserman. Mais la guerre anéantit tout. C’est dans les ruines de l’Europe, au lendemain de la Shoah, que l’histoire reprend vie. Parmi les réfugiés d’Aix-les-Bains, un homme porte en lui le feu sacré : Rav Moché Yoël Leybel, ancien élève de la Yéchivat ‘Hakhmé Lublin. Avec le soutien du grand rabbin Weill et l’arrivée de Rav ‘Haïm Its’hak Chajkin, élève du ‘Hafets ‘Haïm et survivant des camps, la Yéchiva renaît. Le froid est glacial, les livres manquent, les repas sont frugaux — mais la Torah y retentit avec ferveur. Et de cette pauvreté jaillit une lumière qui, quatrevingts ans plus tard, éclaire encore le monde.

Un creuset d’unité et d’exigence

Dans l’après-guerre, les élèves affluent : jeunes rescapés d’Europe de l’Est, fils de familles marocaines, tunisiennes, alsaciennes ou belges. Aix-les-Bains devient un carrefour unique.

Sous un même toit, Ashkénazes et Séfarades, Lituaniens et ‘Hassidim, étudiants et futurs rabbins étudient côte à côte, partageant un idéal commun : la Torah. Rav Chajkin insuffle un esprit singulier : rigueur dans l’étude, chaleur dans le cœur, humilité dans la vie. Son mot d’ordre : "Lernen ! Lernen !", "Étudiez ! Étudiez encore !" On n’a jamais refusé un élève pour des raisons financières. On a toujours cherché à élever plutôt qu’à juger. Cette combinaison rare de discipline et de douceur a forgé l’âme de la Yéchiva.

Le maître et l’homme

Derrière le Roch Yéchiva inflexible se cachait un homme d’une sensibilité exceptionnelle. Son fils, Rav Naftali Chajkin, témoigne : "Il se dépensait pour les autres sans compter, mais gardait ce souci constant de progresser lui-même."

Dans une lettre à sa fiancée exilée en Uruguay, il écrivait : "Tu sais bien que mon rêve est de fonder la Yéchiva. Je sais que si je ne le fais pas, personne ne le fera. Mais mon rêve aussi est d’étudier. Quant à la Parnassa, Hachem, qui S’est occupé de moi pendant la guerre, continuera à s’occuper de nous." Pour le Rav Chajkin, servir la communauté et travailler sur soi

n’étaient pas opposés : l’un nourrissait l’autre. Il pouvait marcher des heures en méditant des pensées d’éthique, cherchant comment réagir avec justesse envers chaque élève. "Pour pouvoir influencer les autres, répétait-il, il faut d’abord remplir sa propre bouteille jusqu’à ce qu’elle déborde."

Le froid est glacial, les livres manquent, les repas sont frugaux — mais la Torah y retentit avec ferveur. Et de cette pauvreté jaillit une lumière qui, quatre-vingts ans plus tard, éclaire encore le monde.

Une vie d’étude, sans pause ni détour Jusqu’à la fin de sa vie, son rêve fut d’étudier à plein temps. "Il suffit de penser", répondit-il un soir de Chavou’ot à ses enfants qui voulaient lui laisser une lumière pour lire dans son lit. Ils crurent qu’il dormait ; il méditait la Torah. Même affaibli, il ne cessait d’apprendre. Un été, alors qu’il souffrait des jambes, il prit le train pour Paris. Dans le silence du trajet, il étudia des dizaines de pages de Guémara. Quand ses élèves

Le Rav en 1945

COMMUNAUTÉ

commencèrent le traité Kiddouchin, il en était déjà à la 7è feuille. "C’est la quatrième fois que je répète tout le traité", expliqua-t-il simplement.

Un couple au service d’une mission

A ses côtés, la Rabbanite Chajkin fut une partenaire exemplaire. "Votre maman, confia Rav Zaoui, a été l’associée parfaite de votre père." Elle permettait au Rav de se consacrer sans contrainte à son étude, même la veille de Pessa Combien de fois termina-t-il le traité Horayot dans ces jours où tout le monde s’affaire ! Elle savait tempérer son enthousiasme, apaiser ses peines, et soutenir son idéal avec une douceur infinie. Leur maison respirait la Torah et la joie. Pour donner à ses enfants le goût d’apprendre, le Rav inventait mille jeux : "On va faire la course ! Qui sera le premier à embrasser la Guémara ?" Et lorsqu’un enfant répondait juste,

un chocolat l’attendait. Ainsi, il transmettait sans le dire que la Torah est source de bonheur.

Une Yéchiva, des générations

Au fil des décennies, Aix-les-Bains a formé des milliers d’élèves. Parmi eux, Rabbanim, des enseignants, des dirigeants communautaires, mais aussi des pères de famille qui, dans le silence de leur foyer, perpétuent l’esprit de la Yéchiva. Aujourd’hui encore, sous la direction du Rav Its’hak Weill et du Rav Tsvi Chajkin, la mission se poursuit. Dans un monde fragmenté, la Yéchiva reste un symbole d’unité et de continuité. Des figures prestigieuses ont honoré ses murs : Rav Réfaël Its’hak Wasserman, Rav Elyahou Elyovics, Rav Guerchon Cahen, tous de mémoire bénie, et tant d’autres. Des géants du monde rabbinique y ont laissé leur empreinte : les Rebbe de Psheworsk, Baba Salé, Rav ‘Ovadia Yossef, Rav Kadouri, Rav Steinman. Mais audelà des noms, c’est un esprit qui demeure : la fidélité à la Torah et à la dignité humaine.

9 novembre 2025 : une soirée pour revivre l’histoire

Initialement prévue en juin, la grande célébration des 80 ans de la Yéchiva aura finalement lieu le dimanche 9 novembre 2025, à Paris, avec la présence exceptionnelle du Rav Moché Hillel Hirsch. Élèves d’hier et d’aujourd’hui, Rabbanim, familles et amis s’y retrouveront pour revivre ensemble cette épopée de fidélité et de lumière. Au programme : des témoignages inédits, des images d’archive, des évocations émouvantes, et surtout, la redécouverte d’un message intemporel : la Torah peut renaître partout, dès lors qu’elle s’enracine dans la Emouna, l’humilité et la gratitude. Ce soir-là, les voix, les visages et les souvenirs se rejoindront pour écrire une nouvelle page de cette longue histoire. Une soirée pour revoir, comprendre, remercier et transmettre. Une soirée pour se souvenir que, depuis 1945, la Yéchiva d’Aixles-Bains continue d’éclairer la France juive –discrètement, fidèlement, magnifiquement.

Parachat Vayéra 5786

Règle du jeu : Dans ce jeu, des questions correspondent aux lettres de l’alphabet. La première réponse commence par un Alef, la deuxième par un Beth, etc. Les participants doivent trouver le mot en hébreu. Le point est attribué à celui qui donne la bonne réponse en premier. Il y a des devinettes pour tous les âges. Le mot en gras dans la devinette indique ce qu’il faut chercher.

a été sacrifié à la place d'Its'hak.

Avraham a planté sa tente dans cette ville du sud d'Israël.

Hachem a fait pleuvoir cela et du feu sur Sodome et Gomorrhe.

Le lien parental d'Avraham par rapport à Bétouel, le père de Rivka.

Celle de Sodome et Gomorrhe a grandi, Hachem a donc prévenu Avraham que ce serait leur destruction.

a demandé à son père de le ligoter, car il craignait de bouger et de devenir impropre au sacrifice.

C'est sur cette montagne qu'a eu lieu la 'Akédat Its'hak.

De ce mot dit à propos d'Avraham le matin de la 'Akéda, nous apprenons le zèle et l'empressement qu'il faut avoir pour accomplir les Mitsvot

Avraham a commencé par demander s'il n'y avait pas ce nombre de justes dans ces villes, afin qu'ils puissent alors les influencer en bien.

Après avoir réussi l'épreuve, Hachem a béni Avraham afin que sa descendance soit grande comme elles.

ciel)

Hachem a ordonné à Avimélekh de rendre Sarah à Avraham car ce dernier est un ... , donc il sait qu'aucun mal ne lui a été fait et il priera pour lui.

Ce terme qui est utilisé aussi en français, désigne ici un petit morceau de pain.

Avraham demandait à ses hôtes de se les laver, il ne voulait pas que rentre de la poussière de Avoda' Zara dans sa maison.

Le type de farine qu'Avraham a demandé d'utiliser en l'honneur de ses invités.

Avraham a choisi comme menu pour ses trois invités un veau tendre et ... .

Il y a trois besoins à combler chez un hôte, lui donner à manger, à boire et le

La réaction de Sarah lorsqu'elle a entendu qu'elle allait enfanter.

Avraham a posé de l'eau, du pain et Ichmaël sur celle de Hagar et les a renvoyés.

Cet ange a été envoyé pour annoncer la bonne nouvelle de la naissance d'Its'hak.

Avraham se considérait comme cela, si ce n'était qu'Hachem l'avait sauvé de la guerre contre les Rois.

Du comportement d'Avraham qui s'est interrompu de parler avec Hachem pour s'occuper de ses hôtes, nous apprenons que l'hospitalité est plus grande que ... .

(l'accueil de la Présence divine)

Là où se trouvait Avraham lorsque ses invités étaient en train de manger.

(Béér Chéva')
(Mont Moria)
(Michaël)

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Vayéra – Un couple toujours plus harmonieux

Avraham était un grand Tsadik , le pilier du monde. Son côté romantique n’est généralement pas exalté. Quel but les anges recherchaient-ils à rendre Sarah encore plus chère aux yeux de son mari Avraham, en soulignant sa pudeur ?

"Ils lui dirent : ‘Où est Sarah ta femme ?’ Il dit : ‘Elle est dans la tente’." (Béréchit 18, 9)

Rachi rapporte la Guémara (Baba Métsi’a 87a) affirmant que les anges savaient très bien où était Sarah, mais c’était pour mettre sa décence en valeur et pour la rendre encore plus chère aux yeux de son mari.

Relation de couple pour centenaires

Quand on discourt devant de jeunes mariés, lors de leurs Chéva’ Brakhot (repas de fête durant la semaine qui suit leur mariage), il est normal de chanter les louanges du ’Hatan et de décrire longuement les qualités de la Kala, pour cimenter les liens du nouveau couple. Mais Avraham et Sarah avaient respectivement 100 et 90 ans à cette époque. On ne sait pas exactement à quel âge ils se sont mariés, mais cela faisait certainement plusieurs décennies. Après une telle période de vie commune, si la femme n’est pas appréciée par son mari, un tel compliment n’aidera pas à rétablir l’harmonie…

Quel but y avait-il à rendre Sarah encore plus chère aux yeux de son mari en soulignant sa pudeur ? De plus, Avraham Avinou était un grand Tsadik, le pilier du monde. On n’exalte généralement pas son côté romantique. Comment comprendre l’intention des anges de rendre Sarah chère à ses yeux ?

Jamais trop unis

D’après Rav Wolbe, ce passage nous enseigne que le fait de "rendre l’un des conjoints plus cher

aux yeux de l’autre" est nécessaire durant toute la vie commune des époux ! Cette Guémara nous enseigne que l’on peut être marié depuis 30, 50, 60 ans ou plus, avoir souvent été chéri par son conjoint, les liens des mariés doivent tout de même constamment être renforcés, intensifiés. Il est donc essentiel que les conjoints se chérissent toujours davantage. En l’occurrence, ce sont les anges qui entrainèrent ce renforcement des liens entre Avraham et Sarah, mais nous déduisons de ces versets qu’il incombe au mari et à la femme de toujours s’efforcer de voir l’autre de manière positive, de lui vouer toujours plus de respect et de s’en soucier toujours plus.

L’histoire suivante sert de parfait exemple quant à l’attitude à avoir envers son conjoint. Rav David Hirschovitz était un fervent disciple du célèbre Roch Yéchiva de Mir, Rav ‘Haïm Chmoulevitz. Lors d’un voyage en Erets Israël, il lui rendit visite et Rav Chmoulevitz l’invita à déjeuner chez lui. Lors du repas, l’attitude du Rav Chmoulevitz troubla son élève, car elle ne semblait pas adaptée au statut du Rav. Dès qu’il entra chez lui, ce dernier demanda à sa femme ce qu’elle comptait leur servir à manger. Puis, il s’attabla et mangea tout son plat, ne laissant aucun reste. Son assiette était redevenue toute propre. Il demanda à sa femme ce qu’elle avait mis comme épice pour que le repas soit si bon. Quand celle-ci lui répondit, il demanda à être resservi et il termina à nouveau son assiette. "Vraiment délicieux !"

Inlassablement attentif à son conjoint

Rav Hirschovitz n’en croyait pas ses yeux ! Une fois la Rabbanite sortie de la pièce, il demanda à son Rav : "Que se passe-t-il ? À Mir, vous n’étiez concentré que sur votre étude ; c’était votre seule occupation, jour et nuit, au point qu’il fallait parfois vous rappeler de manger ! Et quand vous finissiez de manger, il fallait parfois vous rappeler de réciter la bénédiction qui suit le repas, parce que vous aviez oublié que vous aviez mangé…"

Et là, 40 ans plus tard, Rav Chmoulevitz demandait la recette du plat et dévorait sa part ! L’élève ne comprenait pas… Rav Chmoulevitz répondit : "Sache que je suis un grand Maguid Chi’our [conférencier] en Erets Israël. Je ne te raconte pas ceci par orgueil. J’ai travaillé sur ces cours pendant 40 ans, je les ai dispensés à Mir, en Europe et à Shanghaï. Je les ai retravaillés, améliorés, lus et relus. Ces cours sont des mines d’or ! Sache que quand un jeune élève de 17 ans vient me complimenter à la fin d’un cours en me disant qu’il l’a apprécié, cela me réjouit énormément, ma journée est complètement différente ! Pourtant, quels sont le niveau et les connaissances de ce jeune homme ? Il ne saisit pas la profondeur de la question posée, sans parler de la clarté de l’interprétation du passage de Guémara… Malgré tout, son compliment me réjouit, il me fait du bien, car telle est la nature humaine.

Ce repas, ajouta-t-il, est comme l’un de ces cours pour ma femme. C’est toute son occupation et sa préoccupation, se soucier de moi et préparer tout ce dont j’ai besoin. Donc, pour lui faire plaisir, je mange ce qu’elle me sert avec appétit et plaisir. Je termine toute mon assiette. Mais je ne suis pas devenu glouton ; c’est son Chi’our et je veux lui montrer que je l’apprécie."

Rav Chmoulevitz était alors marié depuis plus de 50 ans, mais il savait que tout individu a besoin d’être complimenté, peu importe le nombre d’années de mariages déjà célébrées.

Les anges nous enseignent que la relation de couple se tisse et se développe sans cesse. Puissions-nous mériter de suivre le Chalom Bayit d’Avraham et Sarah.

Rav Yehonathan Gefen

Résumé de la Paracha

1 Les anges annoncent à Avraham que Sarah enfantera d’un garçon.

2 Sur ordre d’Hachem, deux anges arrivent à Sodome pour détruire la ville, car malgré les prières d’Avraham, il ne s’y trouve pas dix justes. Les anges sauvent Loth et sa famille. L’épouse de Loth désobéit aux anges en regardant la destruction, et elle est transformée en statue de sel.

3 Craignant d’être les seules rescapées, les deux filles de Loth donnent chacune naissance à un garçon de leur père : ‘Amon et Moav.

4 Sarah met au monde Its’hak, circoncis à l’âge de huit jours.

5 Hagar et Yichmaël sont expulsés du domicile d’Avraham et Sarah en raison de leur mauvaise conduite.

6 Yichmaël est sauvé par Hachem, il s’installe dans le désert, devient chasseur et épouse une Égyptienne.

7 Avimélèkh et Avraham contractent une alliance malgré le vol des puits à Beer Chéva’.

8 Hachem demande à Avraham d’offrir son fils Its’hak en sacrifice sur le mont Moria : c’est la ‘Akédat Its’hak. Hachem envoie un ange à Avraham lui demandant de ne pas immoler son fils. Avraham offre un bélier en sacrifice à la place d’Its’hak. Un ange bénit Avraham, lui assure une grande descendance et une victoire sur ses ennemis en contrepartie de sa fidélité absolue à Hachem.

Feuillet parents-enfants pour Chabbath

PRÉPARATIONS GÉNÉRALES :

Bougies de Yom Tov : sont sufisamment grandes pour tenir jusqu’à la fin du repas

USTENSILES À NE PAS OUBLIER : pour ranger l’Afikomane

Vayéra 5786

Préparer une ou deux bougies de 24h pour les besoins de la fête

Un grand foulard pour recouvrir le plateau avant le chant « Ma Nichtana »

JEU PAR ÉQUIPE 1

Préparer les kazétim (mesures) de Matsa et Maror pour tous les invités (voir ci-dessous)

Une Haggada par personne (si possible, la même pour tout le monde)

Un verre de 9 à 10 cl (1 réviit) par personne

Formez deux équipes qui s’affronteront au cours des jeux des pages 1, 2, 3 et 4 !

Si Pessah tombe un jeudi, ne pas oublier le “Erouv tavchiline”

Une bassine jetable pour y verser le vin lors de l’énumération des 10 plaies

Des récompenses (friandises, fruits secs,...) pour les enfants afin qu’ils participent au Séder

PLATEAU DU SÉDER : ORDRE DES ALIMENTS :

Choisissez un objet de la cuisine comme nom pour votre équipe. 2. Trouvez un slogan à votre équipe. ( Expliquez pourquoi vous êtes les plus forts. ( 2 points pour les plus

2.Ép agneau 6.‘Harossèt

Pour chacune des questions ci-dessous, soyez le premier à dire si la bonne Its’hak, Ichmael ou M. Pibelbaum

Le premier qui donne la bonne réponse remporte le point

Sa mère s’appelle Hagar.

• Il a un champ plein de carottes.

> M. Pibelbaum.

• Il a eu des jumeaux.

> Its’hak.

• Il s’habille avec une salopette.

> M. Pibelbaum.

• Il est appelé “péré adam”.

> Ichmaël.

QUANTITÉS OBLIGATOIRES DE MATSA & MAROR

• Il a été circoncis à 13 ans.

> Ichmaël.

• Il a une ferme avec des vaches et des moutons.

Il a creusé des puits.

A savoir : 1 Kazayit = 28g | 1 Kazayit de Matsa correspond à ½ Matsa chémoura ronde faite à la main

> M. Pibelbaum.

Etapes du Séder Motsi Kore’h (sandwich) Minimum

• Il a été presque sacrifié sur l’autel.

> Its’hak.

Kazayit

• Sa mère a ri.

> Its’hak.

• Il a eu douze fils.

Hidour (au mieux) 2 Kazayit 1 Kazayit

• Il adore raconter des histoires de Chabbath.

> M. Pibelbaum.

MAROR

• Il a été chassé de la maison de son père.

> Ichmaël.

> Its’hak.

• Sa mère a levé la voix en pleurant pour lui sauver la vie.

Etapes du Séder Maror

La quantité de Maror 1 Kazayit

> Ichmaël.

UNE FAMILLE EN OR 3

Citez une chose que l’on regarde plusieurs fois par jour.

Le téléphone.

L’heure / la montre.

Les mails ou messages.

Le frigo.

Le miroir.

Citez un jeu de cour de récréation.

La marelle / cache-cache.

Le ballon prisonnier / les billes.

La corde à sauter.

Le chat / loup.

Le foot.

LES DÉFIS DE LA SEMAINE

Répète sans te tromper, 6 fois, la phrase

la liste proposée.

Citez ce que les gens photographient souvent.

Les enfants.

Les animaux de compagnie

Les paysages.

Eux-mêmes (les selfies).

Les monuments.

“Trois gros rats gris rongent trois gros croûtons ronds.”

• Le saviez-vous : Quelle curiosité étonnante concernant les pigeons surprend presque tout le monde ?

> Les os d’un pigeon pèsent moins que ses plumes.

• Le saviez-vous : Quelle est la particularité du Chihuahua ?

> C’est le plus petit chien du monde. Il pèse entre 1 et 3kg et mesure de 1cm à 21cm de hauteur)

• Terminez la blague : Non l’hyperbole n’est pas…

> … Un énorme coup de chance.

DANS LE BON ORDRE

Classez ces fleuves du plus court au plus long :

• Le saviez-vous : Que font les crocodiles pour rester plus longtemps sous l’eau ?

> Ils avalent des pierres.

• Le saviez-vous : :Dans quel pays se trouvent les trois seuls volcans actifs d’Europe ?

> En Italie. Il s’agit de l’Etna, le Stromboli et le Vésuve.

• Seine, Nil, Amazone, Danube, Mississippi, Tigre, Euphrate

> Seine (777 km) - Tigre (1950 km) - Euphrate (2800 km) - Danube (2860 km) - Mississippi (3730 km) - Amazone (6400 km) - Nil (6650 km).

Répondez à la question proposée et gagnez 1 point pour chaque réponse qui se trouve dans

3

1ère énigme

Qu’est-ce qui n’a ni pattes, ni ailes, ni yeux, ni mains, qui ne rampe pas, qui ne nage pas, mais qui s’enfuit très vite dès qu’on le touche ?

Réponse : Le savon.

2ème

Qu’est-ce qui est frais quand il est chaud ?

Réponse : Le pain.

3ème énigme

Nous avons voyagé sur la mer, au loin et au large. À un moment donné, deux de mes marins se tenaient sur les côtés

L’un regardait vers l’ouest et l’autre vers l’est. Et en même temps, ils pouvaient se voir clairement.

Comment cela est-il possible ?

HALAKHA QUIZ

Réponse :

Dans ce QCM sur la Halakha, il peut y avoir une ou plusieurs bonnes réponses. Chaque bonne réponse rapporte 1

À partir de quel moment peut-on vider sa poubelle Chabbath ?

1. Lorsqu’elle est pleine.

2. Quand elle dérange l’entourage.

3. Jamais, car elle est Mouktsé

Réponse : 2

Kiss dans cette liste :

1. De très belles chaussures.

2. Des bijoux très chers.

3. Un appareil photo sophistiqué.

Réponse : 1

SHABATIK

Le but de ce jeu est de résoudre une énigme qui se base sur un fait réel et étonnant.

En 1928, de retour de vacances, un chercheur britannique remarque une anomalie dans une de ses boîtes de culture laissée à l’abandon. Le contenu de sa boite interagit de manière surprenante avec une autre substance. Ce qui semblait au départ anodin prend rapidement une importance capitale, révolutionnant ainsi la médecine moderne.

Réponse de la semaine dernière

En grand danger.

Quelle innovation médicale importante trouve ici son origine ? Egnime

En 1928, Alexander Fleming a découvert la pénicilline, le premier antibiotique, de manière accidentelle. Il a remarqué qu’une moisissure, le Penicillium notatum, avait contaminé une de ses cultures de staphylocoques et empêché leur croissance. Cette observation fortuite l’a conduit à identifier une substance antibactérienne produite par la moisissure, qu’il a nommée pénicilline. Bien que Fleming ait reconnu l’importance de sa découverte, il a fallu attendre l’intervention d’autres scientifiques, notamment Howard Florey et Ernst Chain, pour isoler et produire la pénicilline à grande échelle, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale.

La réponse, la semaine prochaine !

Shabatik est une publication hebdomadaire éditée par l'association Torah-Box

Textes : Chlomo Kessous et Yael Allouche | Responsable : Rav Michael Allouche

La mission secrète d’Ariel dans les tunnels de Gaza

Dans un cauchemar, David voit son fils en danger de mort, une vision terrible qui le réveille en sursaut, tremblant et pleurant à chaudes larmes. Il a l’impression que ce rêve est un avertissement. Que faire ?

Après les attentats du 7 octobre 2023 en Israël, David et son épouse traversent comme de nombreux parents israéliens une épreuve particulièrement difficile : leur fils Ariel est soldat dans l’armée et se trouve en pleine mission à Gaza, au cœur des combats. Ariel est leur fils unique, et son absence est ressentie d’autant plus fortement.

Dès la fin de Roch Hachana, David et sa femme prennent une décision radicale : ils réduisent légèrement leur temps de travail, leurs heures de sommeil et arrêtent toutes leurs distractions pour se concentrer sur une chose : prier pour leur fils. Chaque instant de leur temps libre, les parents s’isolent et implorent le Créateur de protéger Ariel et le ‘Am Israël

Affreux cauchemar

Entre Roch Hachana et Kippour, pendant la période des Yamim Noraïm, les dix jours redoutables, les parents n’ont aucune nouvelle de leur fils Ariel, parti en mission commando au cœur des tunnels terroristes.

Un soir, peu avant Yom Kippour, David s’apprête à se coucher, mais son sommeil est de courte durée. Quelques minutes seulement après s’être endormi, il se réveille en sursaut, bouleversé par un cauchemar. Dans ce rêve, il voit Ariel en danger de mort, une vision terrible qui fait trembler et pleurer le papa. David a l’impression que ce rêve est un avertissement. Que faire ? Il se lève, prend son livre de Téhilim et commence à lire fébrilement. Il ne s’arrête pas avant d’avoir

terminé tout le livre. Même si cela lui prend trois heures, en pleine nuit, rien n’entame sa détermination à prier pour la protection de son fils.

L’aube se lève, mais David ne trouve toujours pas le réconfort. Il se rend à la synagogue pour prier avec le Minyan au Nets, au lever du soleil. Les larmes continuent de couler sur son visage et il peine à se concentrer. Les fidèles l’entourent, s’inquiétant pour lui, mais le père reste plongé dans ses supplications. À la fin de la Téfila, il fait part de son cauchemar à trois fidèles, et il leur demande de réaliser une Hatarat ‘Halomot, une annulation de rêve qui doit se faire par trois personnes.

De retour à sa voiture, David est toujours tourmenté. Il appelle son épouse, dont la mère est connue pour sa grande piété : "Chérie, estce que tu pourrais demander à ta mère de faire un don à la Tsédaka, d’allumer une bougie et de lire des Téhilim pour la protection de notre fils comme elle sait si bien le faire ?" Il ne lui raconte pas son rêve pour ne pas l’inquiéter outre mesure, mais son angoisse est palpable. Son épouse contacte immédiatement sa mère qui fait ce que David lui a demandé.

Encore vivant ?

La nuit suivante, David fait un nouveau rêve. Cette fois, il se voit dans une Soucca chez sa bellemère, quand d’un coup, Ariel entre en uniforme avec un casque et le visage masqué. Puis il retire lentement son casque et laisse apparaître un

visage apaisé. Il regarde ses parents et il dit : "Je t’exalte, Éternel, car Tu m’as relevé et Tu n’as pas laissé mes ennemis se réjouir de ma défaite." Sa maman est prise d’émotion et elle lui demande : "Ariel, as-tu réussi à vaincre ces ennemis ?" Ariel garde le silence un instant, puis il répond doucement : "Je dois repartir maintenant." Il remet son casque, se retourne et disparaît dans l’obscurité.

Malgré ce rêve mystérieux, David se réveille de bien meilleure humeur. Il interprète ce rêve comme une preuve que son fils est bien vivant.

Mais son réconfort est de courte durée. Quelques jours après Kippour, on apprend qu’un des frères d’arme d’Ariel, son binôme, a été tué lors d’un affrontement avec des terroristes. Le chagrin et l’inquiétude assaillent à nouveau les parents, mais ils ne se laissent pas aller au désespoir et persévèrent dans leurs prières. Ils sont convaincus que la force de leurs supplications peut changer le cours des événements.

la mort. "Pendant que j’étais en mission, j’ai vécu une série d’événements complètement inexplicables qui m’ont permis de survivre jusqu’à aujourd’hui : un mur m’a protégé d’une explosion, une grenade ennemie a atterri devant moi mais n’a pas explosé, des tirs m’ont frôlé de justesse... Ce que je peux vous dire, c’est que cette mission fait partie d’une opération majeure. Même mes commandants qui ne sont pas religieux ont qualifié ma survie de miraculeuse."

Même dans les moments où l’espoir nous quitte, la prière a le pouvoir de renverser les décrets les plus sévères

Les parents écoutent leur fils raconter ces miracles et avant de raccrocher, Ariel dit : "Je sens que vos prières, et celles de mamie aussi, m’ont protégé. Continuez !" David et son épouse pleurent de gratitude. Ils réalisent concrètement que leurs prières sont entendues dans le Ciel.

Et cette opération majeure dont parle Ariel, ce n’est ni plus ni moins celle qui a concouru à l’élimination du chef terroriste Ya'hya Sinwar de sinistre mémoire, cerveau du massacre du 7 octobre.

Les parents décident de prendre deux jours de congés pour un pèlerinage : Kotel, tombes des Tsadikim et tombes des soldats morts au combat. David rencontre un Rav réputé pour sa grande sagesse, il lui explique l’histoire de son fils, et sans même savoir que les deux parents s’investissent corps et âme dans la prière, le Rav leur dit : "Continuez vos prières avec ferveur : leur puissance est colossale et elles ont le pouvoir d’annuler les décrets les plus funestes."

Miracles sur miracles

Pendant Souccot, le téléphone de David sonne, et à l’autre bout du fil... Ariel ! Le soulagement est immense, David met le haut-parleur pour que son épouse entende Ariel leur raconte avec une grande émotion comment il a échappé à

Nous comprenons à quel point la prière est l’arme la plus puissante du peuple d’Israël. Même dans les moments où l’espoir nous quitte, la prière a le pouvoir de renverser les décrets les plus sévères. Rien n’est jamais perdu lorsque nous nous tournons vers Hachem avec foi et ténacité, et surtout d’un cœur entier, comme le Talmud nous l’enseigne : les portes des larmes ne sont jamais fermées. (Brakhot 32b)

Notre force, c’est notre capacité à prier et à nous tourner vers Hachem en toutes circonstances. Cette histoire est une leçon de foi, de courage et d’espoir pour tous les parents qui ont des soldats au front, et pour tout le ‘Am Israël. Alexandre Rosemblum

Une perle sur la Paracha

Hachem ou les invités d’abord ?

"

"[...] En les voyant, il courut à eux du seuil de la tente et se prosterna contre terre." (Béréchit 18, 2)

Le Talmud nous enseigne que le fait de recevoir des invités est une plus grande Mitsva que celle de recevoir la Présence divine. (Chabbath 127a)

En effet, nos Sages apprennent cela d’Avraham, lorsque ce dernier sortit de sa tente avec précipitation pour recevoir des invités. Mais comment Avraham a-t-il appris ce principe ?

En fait, il semblerait qu’Avraham ait fait un calcul très simple. Le troisième jour après avoir réalisé la Brit-Mila, jour le plus douloureux, deux événements arrivent en même temps. Hachem vient lui rendre visite, tout en faisant en sorte que le soleil crée une immense chaleur afin qu’Avraham ne soit pas dérangé dans son rétablissement, mais malgré tout, trois invités arrivent. Avraham devait donc choisir : recevoir des invités ou la Présence divine ? Il se mit à réfléchir et se dit : "Hachem est actuellement présent à mes côtés, mais si la Présence divine est plus importante que les invités, pourquoi Hachem a-t-Il sorti un soleil aussi ardent ? Même si des invités arrivent, je ne pourrai pas les recevoir car je reçois la Présence divine. Conclusion : bien qu’Hachem soit à mes côtés, si des invités se présentent malgré tout, je dois donc tout abandonner pour les recevoir !"

Chakh, rien ne l’arrête

Ce vendredi 16 ‘Hechvan (07/11/2025) tombe dans le calendrier hébraïque la Hiloula de Rav El’azar Mena’hem Mann Chakh. Il fut Rav à Bné Brak au 20e siècle. Son érudition exceptionnelle le conduisit à être Roch Yéchiva de la Yéchiva de Poniowicz, l’un des plus grands centres d’étude de la Torah au monde. Près de 200 000 personnes se rendirent à ses funérailles, lorsqu’il décéda à l’âge de 102 ans, il y a exactement 24 ans. N’oubliez pas d’allumer une bougie en son honneur afin qu’il prie pour vous !

FLASH CHABBATH

Halakha x 3

Déplacer des animaux le Chabbath, permis ?

Non car ils sont Mouktsé, on ne peut pas les déplacer directement à la main. Si on a besoin d’une table sur laquelle ils se trouvent, on ne pourra donc pas les chasser à la main mais indirectement avec un objet sur lequel ils monteront (Yalkout Yossef 386).

Récite-t-on une bénédiction en allant au Kotel ?

Oui, il faudra réciter la Brakha Dayan Haémet sans mentionner le nom de D.ieu, en disant comme ceci : Baroukh Ata, Mélekh Ha'olam, Dayan Haémet. (Kaf Ha’haïm 561, 5 ; Chévet Halévi 78 ,7).

Quelle est la bénédiction des céréales Special K ?

La Brakha à réciter avant la consommation des céréales "Spécial Knature" de Kellog's est Boré Miné Mézonot. La Brakha finale est 'Al Hami'hya

Je vais le dire à maman !

Le ‘Hafets ‘Haïm nous enseigne que même dans le cas où une personne a dénigré nos parents ou nos maîtres, il nous est formellement interdit de le leur répéter, bien qu’il en aille de leur respect. Il est en outre interdit de colporter sur un homme, une femme, un adulte ou un enfant. Les lois du langage

Hiloula

(Rabbi) Chlomo Molkho : le Machia’h manqué de Lisbonne

Au début du XVI e siècle, il n’y a plus de Juifs ouvertement pratiquants au Portugal. Soit ils ont réussi à s’enfuir, soit ils ont été baptisés bon gré mal gré, et s’efforcent de survivre sous leur pseudo-identité chrétienne.

Diogo Pires naît à Lisbonne, vers l’an 1500, dans une famille de conversos. Est-il au courant de ses origines juives ? Manifestement oui, comme la suite le montrera, mais de façon très vague. N’oublions pas qu’il y allait de la vie de ses parents de l’élever comme chrétien, mais ils ont certainement eu aussi à cœur de lui révéler en secret ses origines. C’est un garçon brillant, et même surdoué, au point qu’à une vingtaine d’années il se retrouve secrétaire du roi (ou secrétaire d’État, selon les sources), un poste très élevé qui impliquait une grande maîtrise des langues et une bonne connaissance des affaires politiques et diplomatiques du royaume. L’avenir paraît reluisant.

des routes stratégiques, renforcer leur image religieuse et politique et étendre leur influence au Proche-Orient.

Reouveni, sans prétendre être lui-même le Machia’h, était sans aucun doute entouré d’un halo de messianisme. Il se percevait comme le précurseur des temps messianiques et exerçait indiscutablement une sorte de fascination par sa vision exaltante de la restauration d’un royaume juif, comme par son habileté diplomatique et son courage. Il était certainement aussi très charismatique, comme le montre notamment l’ampleur de son influence sur Diogo Pires.

Une rencontre peut bouleverser toute une vie

Vers 1525 arrive au Portugal un curieux personnage, David Réouveni, que des récits hagiographiques bien ultérieurs ont décrit comme de très petite taille, fort laid et montant un cheval blanc. Ce qui est à peu près certain, c’est qu’il attirait l’attention, et cherchait d’ailleurs ouvertement à le faire. Il se disait le frère d’un nommé Joseph, roi du royaume juif mythique de Khorassan, quelque part en Asie centrale, dont les habitants étaient censés préparer la venue du Machia’h. Et pour ce faire, disait Reouveni, il lui fallait renforcer son armée grâce à celles que lui fourniraient les puissances européennes. Ensemble, ils pourraient alors combattre leur ennemi commun, à savoir l’Empire ottoman qui venait de conquérir la terre sainte, afin de l’en chasser. Les Juifs y gagneraient la terre des promesses, précieux préalable à la venue du Machia’h ; les Chrétiens, de leur côté, trouveraient alors de précieux alliés pour affaiblir l’Empire ottoman, contrôler

Diogo Pires devient (Rabbi) Chlomo Molkho

Pires, qui n’avait encore jamais vu de Juif authentique et se proclamant tel, ébloui par l’aspect mystique du personnage, ainsi sans doute que par son fort charisme, s’attacha à lui avec la fougue qui accompagne toute aventure spirituelle... Au point de se rappeler qu’après tout, lui aussi était Juif. Il demanda à Reouveni de le circoncire. Celui-ci, qui redoutait d’éveiller l’hostilité des autorités portugaises, refusa. C’est alors que le jeune homme n’hésita pas à se circoncire lui-même, comme il le raconte dans son journal : "Ce jour-là, j’ai pris l’instrument avec mes propres mains, résolu à briser le lien de ma chair avec mon passé profane. La douleur me traversa tout entier, ardente comme un feu qui purifie l’âme. Pourtant, dans cette souffrance, j’eus une vision : une lumière éclatante m’enveloppait, et une voix intérieure me disait que j’étais scellé à l’alliance éternelle. Cet acte de mon corps fut le passage vers une vie nouvelle, une renaissance sous le signe de

la vérité et de la foi. À travers la chair meurtrie, mon esprit s’éleva vers les cieux, et je compris que ma mission venait de commencer."

Tel un Ba’al Téchouva qui marque le passage d’un état à l’autre en changeant de nom, Diogo prit celui de (Rabbi) Chlomo Molkho : Chlomo, en allusion à la fois à la paix (Chalom) qu’il souhaitait faire régner et à la sagesse du roi Salomon à laquelle il aspirait ; et Molkho (dérivé de Mélekh, le roi), soit pour revendiquer pour lui-même une royauté d’ordre spirituelle, soit peut-être pour se désigner comme le serviteur du Roi des rois, soit peut-être tout simplement pour reprendre le nom d’origine de sa famille.

Mission impossible

Craignant la colère du roi du Portugal, il doit fuir, et se met à étudier passionnément tout ce qu’il ignorait du judaïsme jusque-là, mettant très rapidement l’accent sur la Kabbala, pour laquelle il se sent une attirance si forte qu’elle lui paraît relever de sa mission. Il va étudier auprès de Rabbi Yossef Taytatsak, figure influente du judaïsme séfarade à Salonique, il y rencontre également Rabbi Yossef Karo, futur auteur du Choul’han ‘Aroukh, et approfondit ses études mystiques à Tsfat, avant de se lancer dans une tournée de prédication qui le mène de ville en ville et de pays en pays, ne manquant pas d’attirer des foules avides d’espoir messianique, comme en tous les temps les plus troublés de l’Histoire. On le voit ainsi en Italie, à Salonique, en terre sainte, puis de nouveau en Italie.

Parallèlement, les visions prophétiques dont il fait état dans le récit de sa circoncision (alors qu’auparavant, il n’avait jamais eu de visions, mystiques ou autres) se multiplient, se précisent, et viennent consolider l’aura messianique qui le couronne. Il prédit ainsi l’imminence d’une catastrophe sur Rome. Peu après, en 1527, les troupes de Charles Quint mettent Rome à sac, et trois ans plus tard la ville est inondée par un débordement du Tibre. Il prédit par ailleurs un tremblement de terre au Portugal, qui aura effectivement lieu en 1531. La réalisation de ces prophéties impressionne énormément et semble confirmer l’origine divine de ces révélations.

Si bien que le pape Clément VII lui-même, très cultivé et attiré par la personnalité hors du commun du jeune homme, y voit un signe, et lui accorde une protection qu’on ne peut s’empêcher de considérer comme surnaturelle, elle aussi !

Qu’on en juge : Molkho rencontre le pape pour la première fois en 1524, après quoi, trois ans plus tard, ses activités le font dénoncer pour judaïsation (à savoir retour aux pratiques juives après une conversion au christianisme), ce qui, aux yeux de l’Inquisition, était un crime passible de mort (alors que la pratique ouverte du judaïsme sans aucune conversion préalable était tolérée). Il est donc condamné au bûcher, et c’est alors qu’intervient son protecteur, le pape… qui le cache et l’exfiltre, tout en envoyant un autre condamné à mort à sa place. On croit rêver.

Et pourtant, cette protection aura ses limites, ne fût-ce que parce que Clément VII lui-même, très affaibli politiquement à la fois par des défaites militaires qui l’avaient livré à l’autorité de Charles Quint et par un bras de fer avec le roi Henri VIII d’Angleterre, n’avait plus guère d’autorité.

C’est ainsi que lorsque (Rabbi) Chlomo Molkho, ayant finalement retrouvé David Reouveni, se joignit à lui pour aller solliciter de Charles Quint cette fameuse armée qui devait libérer la terre sainte, ce dernier les fit arrêter sans autre forme de procès et les livra à l’Inquisition. On ne sait pas très bien ce qu’il advint de Reouveni, mais Molkho fut exécuté à Mantoue après avoir subi (d’après certaines sources) le châtiment de la mutilation d’un pied, le tout sans aucune intervention papale. L’hagiographie affirme que lorsqu’il était déjà sur le bûcher, on lui proposa l’amnistie et la vie sauve s’il acceptait de réintégrer le giron de l’Église : il rejeta fermement cette proposition, préférant mourir en martyr, ce qui lui vaudra la vénération non seulement du peuple, mais aussi de kabbalistes postérieurs comme Rabbi ‘Haïm Vital, ainsi que le titre de Hakadoch (le saint), qui lui est parfois attribué.

Machia’h manqué ou fauteur de troubles ?

Non seulement toutes les périodes troublées (et y a-t-il jamais eu pour le peuple juif des périodes calmes, si ce n’est très localement et très sporadiquement ?) connaissent un fervent élan messianique, mais la tradition enseigne qu’à chaque génération, il y a une âme qui est en puissance celle du Machia’h, si seulement sa génération s’en montre digne. Dans ces circonstances, et sans tenir compte de ceux qui ne sont attirés que par l’argent ou la gloire, il est tout à fait compréhensible qu’une âme qui se croit ou qui se sait exceptionnelle se demande si telle n’est pas sa mission, et il n’y a là rien de répréhensible tant que la Halakha est respectée dans son intégralité.

imagerie messianique classique, tirée du Talmud. C’était peut-être aussi pour se démarquer de Reouveni qui paradait sur un cheval blanc et richement vêtu, dans un style quasiment royal.

"On rapporte que Rabbi Yossef Karo aurait rêvé d’atteindre le niveau de Chlomo Molkho par une même mort en martyr

(Rabbi) Chlomo Molkho a-t-il cru qu’il était le Machia’h ? Il ne l’a jamais dit ouvertement. Toutefois, il est clair de ses écrits qu’il voit dans son époque des signes messianiques, et il y exprime sa conviction que la Délivrance est proche. Il a d’abord quelque peu joué le rôle du "précurseur" de David Reouveni (qui s’estimait lui-même précurseur alors que Molkho voyait en lui le Machia’h) mais par la suite, lorsque des rumeurs ont commencé à circuler à son propre sujet, on ne voit pas qu’il les ait démenties. Son charisme, sa grande piété allant jusqu’à l’ascétisme, ses visions et sa maîtrise de la Kabbala en faisaient un candidat potentiel, tout au moins au titre de Machia’h Ben Yossef, précurseur du Machia’h Ben David, censé préparer la venue de ce dernier en combattant les ennemis d’Israël, et appelé à mourir au combat.

Il est indéniable qu’il s’est toutefois livré à une certaine mise en scène : il adopte ainsi pour prêcher un vêtement blanc, comme symbole de pureté ; et il se présente à Rome pour rencontrer le pape Clément VII vêtu de haillons, parmi les pauvres, monté sur un âne, conformément à une

Toutefois, les autorités rabbiniques de l’époque l’ont regardé avec beaucoup de scepticisme, si ce n’est avec une franche hostilité. Une agitation messianique est en effet toujours vue comme dangereuse pour la communauté, en ce qu’elle attire l’attention des autorités civiles. De plus, il semble avoir utilisé la Kabbala Ma’assit (qui consiste à employer des moyens spirituels et magiques pour agir sur le monde), ce qui risque de mettre en contact avec les forces de l’impureté. Il pouvait donc représenter un danger à la fois politique et spirituel.

Néanmoins, il n’en allait pas de même des kabbalistes qui l’ont connu personnellement, comme Rabbi Yossef Taïtatsak, Rabbi Chlomo Alkabetz et Rabbi Yossef Karo, qui l’ont considéré comme un prophète authentique. On rapporte que Rabbi Yossef Karo aurait rêvé d’atteindre le niveau de (Rabbi) Chlomo Molkho par une même mort en martyr, et que son Maguid (voix céleste qui lui transmettait des enseignements) le lui aurait promis. Il lui serait d’ailleurs apparu au moment de sa mort, pour lui révéler de tels secrets qu’ils ont provoqué un embrasement de son âme, dans une mort par le feu qu’il avait tant souhaitée…

Alors, (Rabbi) Chlomo Molkho a-t-il été, comme le Arizal (Rabbi Its’hak Louria Ashkenazi) ou le Ram’hal (Rabbi Moché ‘Haïm Luzzato), un Tsadik de génie dont la génération n’a pas été digne, ou simplement un jeune exalté surdoué à la foi profonde et au comportement ardent mais dangereux ? La postérité n’a retenu que la grandeur de sa mort en martyr, dont on célèbre la Hiloula le 5 Tévet.

Tamar Ittah

LE MESSAGE D'UN RABBIN DE BRUXELLES

Quand la foi dépasse la raison

L’épisode de la ‘Akéda, le sacrifice d’Its’hak, occupe une place centrale dans la vie d’Avraham. Ce n’est pas seulement l’histoire d’un père prêt à offrir son fils sur l’autel de D.ieu, mais celle d’un homme au sommet de sa foi, mis à l’épreuve au moment même où tout semblait enfin s’accomplir.

Après des années de lutte, de pérégrinations et d’épreuves, Avraham avait atteint une forme de plénitude. Son fils Its’hak grandissait, la promesse d’une descendance se réalisait, la terre lui avait été reconnue. L’alliance avec Avimélekh symbolisait une stabilité retrouvée : la bénédiction divine semblait tangible, incarnée dans le présent. C’est précisément à cet instant que D.ieu l’interpelle à nouveau. "D.ieu éprouva Avraham."

Tout bascule. D.ieu lui demande l’impensable : sacrifier ce fils tant attendu, celui par qui devait se réaliser la promesse divine. Le silence du texte biblique est saisissant : pas un mot d’Avraham, pas une plainte, pas même une question. Il se lève tôt, prépare son âne, prend deux serviteurs et son fils, et se met en route vers le mont Moria. Trois jours de marche dans le silence. Trois jours où se mêlent la douleur d’un père et la soumission d’un serviteur de D.ieu.

Pourquoi D.ieu met-Il les hommes à l’épreuve ? Le Rambam affirme que l’épreuve a pour but d’enseigner à l’humanité jusqu’où peut aller la crainte et l’amour de D.ieu. Par l’épreuve, l’homme révèle au monde la force de sa croyance. C’est pourquoi le mot Nissa (“Il éprouva") est lié au mot Nes ("étendard") : Avraham devient l’étendard vivant de la foi absolue. Le Rav Yéhouda Halévi, dans le Kouzari, va plus loin : D.ieu éprouve l’homme non pour Le connaître, mais pour que l’homme lui-même transforme ses intentions en actes. Tant que la

foi demeure une idée, elle reste incomplète ; seule l’action lui donne corps.

Mais ce qui fait la grandeur d’Avraham, ce n’est pas seulement sa capacité à obéir : c’est son silence. Lorsqu’il intercédait pour Sodome, Avraham n’avait pas hésité à discuter, à plaider, à demander justice. Ici, face à un ordre incompréhensible, il se tait.

Non par indifférence, mais par pure soumission. Il comprend que chercher des explications, c’est déjà limiter la Parole divine à la logique humaine. En refusant d’interpréter, il ouvre la voie d’une foi qui transcende la raison.

Le Midrach raconte qu’après avoir accompli l’ordre divin, Avraham s’adressa à D.ieu : "Maître du monde, j’aurais pu Te répondre : hier Tu m’as promis qu’Its’hak serait ma descendance, et aujourd’hui Tu me dis de le sacrifier. Mais je n’ai pas posé de question. J’ai maîtrisé mes sentiments pour accomplir Ta volonté." Et il demanda que ce mérite protège ses descendants à jamais.

C’est pourquoi le son du Chofar à Roch Hachana n’est pas seulement un souvenir du bélier offert à la place d’Its’hak : il réveille en nous cette capacité à dépasser notre volonté pour accomplir celle d’Hachem. Chaque son du Chofar rappelle cette foi d’Avraham, cette obéissance silencieuse qui fait tomber les barrières du raisonnement pour se connecter à la vérité divine.

La ‘Akéda n’est donc pas un simple récit d’obéissance. C’est le sommet d’une vie d’Emouna, le moment où Avraham apprend à ne plus seulement croire en D.ieu, mais à croire D.ieu sans condition, sans pourquoi. C’est une leçon éternelle pour chacun de nous : savoir taire nos questions pour laisser parler la confiance.

Rav Albert Guigui, grand rabbin de Bruxelles (retranscrit d’un cours paru sur torah-box.com)

Rav Kushelevski accueille

un fils après 65 ans d’attente

Comme Avraham dans la Parachat Vayéra, le Rav Tsvi Kushelevski a vu s’accomplir un miracle après 65 ans d’attente : la naissance de son fils Éliahou. À 88 ans, le Roch Yéchiva de la prestigieuse Yéchivat Hekhal Hatorah rappelle au monde que rien n’est impossible pour Hachem.

Après 65 années d’attente et de prières, le Rav Tsvi Kushelevski, Roch Yéchiva de Hekhal Hatorah a accueilli dans ses bras un fils, Eliahou, surnommé “le bébé miracle”. C’est ce que le monde juif apprenait il y a un an et demi, Roch ‘Hodech Adar Chéni. Contre toute attente médicale, cette naissance est venue couronner une vie d’Emouna, d’étude et de dévouement.

C’est un message d’espoir et de renforcement spirituel. Il rappelle que rien n’est impossible pour Hachem, et que même dans l’attente et la douleur, chaque instant peut devenir un élan vers la délivrance.

L’enfant-miracle

Après tant de décennies, le Rav Tsvi Kushelevski donna naissance, à l’âge de 88 ans, à son fils aîné, Eliahou.

Durant les jours et les semaines qui suivirent la naissance miraculeuse d’Eliahou, l’enfant que Rav Tsvi Kushelevski attendit pendant 65 ans, une foule de personnes afflua à la

Yéchiva pour rencontrer le Rav. Elles venaient demander une bénédiction au Tsadik pour qui un "miracle des temps modernes" fut accompli. Elles venaient pour voir de leurs propres yeux le fameux bébé et réaliser que Hachem est véritablement avec nous. Toutes vinrent pour être renforcées et encouragées, pour écouter le message inspirant de Rav Tsvi, un message qui montre qu’il y a toujours de l’espoir et qu’elles aussi peuvent mériter une délivrance si elles se montrent capables de préserver leur foi et qu’elles ne baissent pas les bras.

Le Roch Yéchiva sentit qu’il ne s’agissait pas d’un cadeau personnel ; la naissance de cet enfant était un cadeau pour tout le peuple juif.

Les actions des pères… et les nôtres

L’une des questions brûlantes qu’on posa au Rav Kushelevski fut de savoir pourquoi sa délivrance mit tant de temps à arriver.

Nos Sages enseignent la fameuse phrase : "Les actions des ancêtres présagent les expériences vécues par leurs descendants"

Midrach Tan’houma, Lekh Lékha 9). Si nous voulons trouver un sens à notre vie, nous devons chercher des parallèles dans la vie de nos patriarches. Or tous nos patriarches furent éprouvés dans le domaine de la fertilité. Avraham et Sarah eurent leur premier enfant après de longues décennies d’attente. Rivka resta stérile pendant douze ans et Ra’hel resta sans enfants durant de nombreuses années, jusqu’à la naissance de Yossef. Pourquoi les choses se passèrent-elles ainsi ?

Nos Sages nous donnent une réponse intéressante : "Hachem aspire à écouter les prières des Justes"

Yébamot 64a). Du fait de leur douleur, les Justes se tournent vers Hachem et atteignent un niveau de prière et de proximité avec Hachem qu’ils n’auraient pas pu atteindre autrement.

Bien que je fusse capable d’apporter un soutien financier aux Talmidé ‘Hakhamim, j’aspirais profondément à soutenir un Talmid ‘Hakham en tant qu’épouse. La plupart de mes connaissances trouvaient ce rêve inaccessible. Malgré tout, j’étais déterminée.

"
Il ne vit que du bien dans ces 65 années. Cette expérience n’était qu’un moyen de le rapprocher davantage de Hachem.

Rav Tsvi répondit donc à la question à propos de sa longue et éprouvante attente en expliquant qu’il ne vit que du bien dans ces 65 années. Cette expérience n’était qu’un moyen de le rapprocher davantage de Hachem.

Cela nous permet d’apprécier davantage la délivrance que connut Rav Tsvi après des décennies de prières. Cet enfant naquit à la suite d’innombrables prières.

Un rêve inaccessible ?

Ra’hel, la seconde épouse du Rav Tsvi, nous raconte son histoire : "J’étais une mère célibataire avec 7 enfants, dont deux déjà mariés. Ce ne fut pas la période la plus facile de ma vie. Pour être honnête, c’était même particulièrement difficile. Toutefois, je travaillais constamment pour renforcer ma Émouna et mon Bita’hon. J’écoutais des cours de Torah qui m’inspiraient, non seulement à continuer, mais à aspirer à atteindre un niveau plus élevé.

Un jeudi soir, je me tournai pour regarder mon calendrier, qui était ouvert à la page de Tou Béav (15 Av). Quelque temps auparavant, j’avais écrit à cet endroit : "Bé’ezrat Hachem, MARIAGE". Je riais. On était Roch ‘Hodech Av. Il n’y avait aucun espoir que je sois mariée à un Talmid ’Hakham en l’espace de deux semaines ! Puis je me repris : ‘Si tu penses que Hachem ne peut pas te marier avec le plus grand Talmid ‘Hakham dans les 14 prochains jours, me réprimandai-je, alors… tu as peutêtre travaillé ta Émouna, ton Bita’hon, mais tu penses encore que Hachem ne peut rien !’

Tout ce Chabbath, j’étudiai des livres de Moussar et de Bita’hon, me répétant sans cesse que rien n’existe outre Hachem. Il peut envoyer les plus grandes délivrances en une fraction de seconde ! À la fin de ce fameux Chabbath, j’étais une personne différente.

À la sortie du Chabbath, je reçus un appel téléphonique m’informant du fait qu’un éminent Roch Yéchiva avait exprimé un intérêt pour un Chiddoukh. Certes je voulais énormément me marier avec un grand Talmid ‘Hakham, mais il ne m’était jamais venu à l’esprit d’envisager un Chiddoukh avec un géant du peuple d’Israël !"

11 minutes top chrono

"Quelques jours passèrent, au cours desquels je pris conseil avec des Rabbanim et des amies sur la bonne marche à suivre. Nous étions déjà le 4 Av. Sans avoir le temps d’y réfléchir

davantage, je me préparai pour le rendez-vous de ce même soir.

J’arrivai à l’appartement dans lequel la rencontre devait avoir lieu. Rav Tsvi était assis. Il se leva de son siège et je restai immobile, en admiration devant sa sainte présence.

Ne sachant quoi dire d’autre, je balbutiai quelque chose à propos du mois de Av, que je venais d’entendre en route.

"Le mariage devait donc avoir lieu 11 jours plus tard seulement, soit le 15 Av précisément !

Rav Moché Sternbuch prit les mains de Rav Tsvi et se mit à danser avec lui, avec une joie sans pareille. Puis il lui accorda une bénédiction pour qu’il ait une descendance.

Rav Tsvi élucida ce que j’avais dit. Et là, au bout de quelque 11 minutes de rencontre, Rav Tsvi me regarda dans les yeux et me dit : ‘Alors, quand veux-tu te marier ?’

Même si Rav Tsvi avait plus de 82 ans !

Je fus complètement décontenancée par la question. Avec tact, je changeai de sujet. Il m’accorda quelques minutes supplémentaires, puis me demanda une deuxième fois : ‘Il y a une question qui attend sa réponse. Quand veux-tu te marier ?’

Réalisant que je ne pourrais pas me soustraire à donner une réponse, je suggérai : ‘Tou Béav est un jour propice au mariage.

– J’étais en train de penser la même chose’, répondit Rav Tsvi.

Une fois que la nouvelle des fiançailles fut connue, Rav Tsvi discourut, ce Chabbath, devant les élèves de la Yéchiva. Il demanda à toutes les personnes présentes de le bénir pour avoir des enfants."

Le jour J

Rapidement, le jour J arriva. L’émotion était vive dans le Beth Hamidrach, où devait se tenir la ‘Houpa. Les élèves, le personnel et d’autres invités étaient présents. Aussi incroyable que cela en avait l’air, le Roch Yéchiva avait trouvé son Zivoug en moins de deux semaines !

Après la lecture de la Kétouba, Rav Moché Sternbuch prit les mains de Rav Tsvi et se mit à danser avec lui, avec une joie sans pareille. Puis il lui accorda une bénédiction du fond du cœur, pour qu’il ait le mérite d’avoir une descendance. Même si Rav Tsvi avait plus de 82 ans à l’époque, et sa Kala plus de 50 !

On demanda plus tard à Rav Moché si c’était sa bénédiction donnée sous la ‘Houpa qui avait permis la naissance de l’enfant. Il rejeta

Le Rav sous la 'Houpa
Rav Sternbuch bénit le Roch Yéchiva
Le Rav à son mariage

complètement l’idée, déclarant : "Comment pouvez-vous envisager de comparer mes bénédictions aux prières sincères du Roch Yéchiva pendant toutes ces années ?"

Les larmes du Roch Yéchiva

Prière. Foi. Des milliers d’élèves, d’innombrables pages de Guémara. C’est ainsi que cela se déroula, pendant de très longues années. Jusqu’à ce qu’enfin, en ce jour inoubliable, Roch ‘Hodech Adar

Chéni, quelques 5 ans après son remariage, l’heure de gloire du Roch Yéchiva, Rav

Tsvi Kushelevski, arriva – le moment où il put tenir dans ses bras son propre fils, après 65 ans d’attente. Ce que beaucoup de médecins avaient considéré comme impossible se produisit, et un petit garçon naquit. Immédiatement après l’accouchement, Rav

"L’individu ne doit jamais baisser les bras, mais continuer à prier. J’ai littéralement crié, imploré Hachem : ‘Tu dois m’aider !’ Et Il a écouté mes prières."

Rav Tsvi exprima également sa joie et sa gratitude envers Hachem, non seulement pour le miracle et la délivrance, mais aussi pour le mérite d’être un intermédiaire spécial de Hachem pour insuffler des forces au peuple d’Israël et pour le mérite d’être source de sanctification et de gloire du Nom de Hachem dans le monde.

Tsvi récita avec ferveur la bénédiction de Hatov

Véhamétiv, remerciant Hachem du plus profond de son cœur pour Ses bontés et pour le fait qu’il en ait bénéficié de manière si extraordinaire.

Quand il revint à la Yéchiva, il fut accueilli par tous ses élèves. Tout le monde se mit à danser et à chanter avec une joie infinie. On avait également organisé une réception avec des rafraîchissements, en l’honneur du Roch Yéchiva bien-aimé et pour célébrer la naissance.

Puis on lui remit le bébé en main, ce fut un moment poignant. Incapable de contenir sa joie, le Rav se mit à danser avec tous les hommes présents.

Il prononça quelques mots – des mots qui serviront d’encouragements pour les générations à venir :

Oui, Hachem est réellement ToutPuissant. Même lorsque les chances semblent minimes, nous devons garder confiance en Lui et prier, parce qu’Il peut apporter une délivrance en toutes circonstances.

Rav Yehoshua Frankenhuis

Tiré du livre "Le Bébé Miracle", disponible sur : www.torahbox.com/H699

Regarder le handicap autrement

À travers le documentaire “Le Handicap, du combat à la réussite”, Torah-Box donne la parole à des familles souvent isolées, rappelle la force de leur É mouna et invite chacun à poser un regard nouveau plein de respect sur la différence.

Avec “Le Handicap, du combat à la réussite”, documentaire co-réalisé avec Joseph Berrebi et Léa Nabet, Torah-Box a voulu donner une voix à ces familles souvent isolées, offrir des repères concrets, mais aussi rappeler la grandeur spirituelle de ces âmes si particulières. Un grand format à la fois pudique et bouleversant, qui invite à regarder le handicap autrement — avec le cœur.

Mme Nabet, comment est née l’idée de ce documentaire ?

J’ai grandi dans une famille où le handicap faisait partie du quotidien. Très tôt, j’ai vu les défis que cela représente — pas seulement les contraintes médicales ou matérielles, mais aussi le manque d’informations, le sentiment d’isolement, et parfois l’incompréhension du regard des autres. Ce qui m’a toujours frappée, c’est l’absence de cadre clair au sein de notre communauté pour accompagner ces familles. Chacun se débrouille comme il peut, souvent seul. De là est née l’idée du film : donner la parole à ces parents, partager leurs parcours et montrer qu’il existe des ressources, des soutiens et des solutions — même si on en parle peu.

ne sont pas seuls, qu’il existe des aides et des outils concrets. Par exemple, nous montrons dans le film le cas d’un enfant autiste qui refuse d’aller chez le dentiste : grâce aux témoignages de parents ayant vécu la même chose, nous partageons des astuces, des conseils et des contacts utiles. Mais le film s’adresse aussi à ceux qui ne sont pas directement concernés. L’inclusion des enfants en situation de handicap, le soutien aux parents — ce sont des enjeux qui concernent toute la société. Nous voulons changer le regard : ces familles doivent être intégrées pleinement, sans pitié ni mise à l’écart. En résumé, notre objectif est d’aider, d’informer et de rappeler qu’il y a toujours des solutions et du soutien.

De là est née l’idée du film : donner la parole à ces parents, partager leurs parcours et montrer qu’il existe des ressources, des soutiens et des solutions

Joseph Berrebi, quel est l’objectif principal du film ?

Envoyer une véritable bouée de sauvetage aux parents d’enfants handicapés. Leur dire qu’ils

Vous évoquez dans le film le sentiment d’isolement que vivent beaucoup de parents. Qu’avez-vous découvert à travers leurs témoignages ?

Nous avons pris la mesure de la solitude et des obstacles qu’ils affrontent. Trouver une structure scolaire adaptée, par exemple, devient souvent un parcours du combattant. Certains établissements refusent d’accueillir un enfant sous prétexte qu’il “n’est pas adapté”, ou acceptent seulement quelques heures par semaine, comme une faveur. Ces parents ressentent alors que leur enfant ne rentre pas dans le cadre “standard”, et que la société n’a pas encore fait l’effort nécessaire pour les

inclure réellement. Ce sentiment d’injustice et d’isolement est immense — et pourtant, ces familles tiennent le coup et continuent de se battre.

Justement, le film aborde aussi une dimension spirituelle très forte. Quel regard de Émouna avez-vous voulu partager ?

Nous avons voulu rappeler combien la Torah offre une vision extraordinaire du handicap.

Certains des plus grands hommes du peuple d’Israël — comme Moché Rabbénou — avaient eux-mêmes un handicap. Loin de les diminuer, cela a révélé leur force intérieure. Le handicap, dans la Torah, n’est ni une faiblesse ni une fatalité : c’est une épreuve qui peut devenir source de grandeur et d’inspiration. Cette approche spirituelle change tout. Elle invite à la considération, au respect, et à la reconnaissance de la valeur unique de chaque âme. Ces enfants ne sont pas “moins” — ils sont porteurs d’une lumière différente, souvent plus pure, plus proche d’Hachem.

Quel message aimeriez-vous que le public garde après la projection ?

Rencontrer ces familles et ces enfants, c’est découvrir un monde que l’on ne voit pas toujours — un monde de force, d’Emouna et de tendresse. Ces enfants et ces adultes handicapés sont des êtres d’une richesse intérieure incroyable. Le message que nous voulons transmettre, c’est celui de l’action et du soutien. Que chacun se dise : “Je peux aider, je peux comprendre, je peux faire un pas.” Il existe des ressources, des associations, des gens prêts à écouter. Personne ne doit rester seul. Regarder le handicap autrement, c’est apprendre à voir au-delà de la différence — à reconnaître la beauté, la dignité et la lumière présentes en chacun. "Le Handicap, du combat à la réussite" est une invitation à comprendre, à tendre la main et à agir — chacun à sa manière.

“Le Handicap, du combat à la réussite”

Samedi 8 novembre, 20h

Sur www.torah-box.com

Changement d’heure et de rythme : comment s’adapter ?

Chaque année, on gagne ou on perd une heure… et pourtant, notre organisme, lui, met plusieurs jours à s’en remettre. Fatigue, irritabilité, fringales : ce petit décalage agit comme un mini "jet lag" biologique. Alors, comment aider son corps à retrouver le bon rythme ?

Notre horloge interne est réglée sur la lumière naturelle. Le changement d’heure perturbe la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil, et de cortisol, hormone de l’éveil et du stress. Résultat : troubles du sommeil, baisse de moral, digestion déréglée et envies de sucre en pagaille. Pour se recaler :

• Se lever et se coucher à heures fixes, sans "grasse matinée réparatrice", au moins 3 fois par semaine.

• S’exposer à la lumière du jour dès le matin pour synchroniser son horloge.

• Éviter café et écrans après 17h.

• Manger léger le soir et maintenir des repas réguliers.

• Bouger un peu le matin pour stimuler la dopamine et le moral.

• S’autoriser une pause gourmande par jour : 2 carrés de chocolat noir (70% minimum et idéalement sans sucres ajoutés) ou 2 dattes garnies de noix, pour prendre de l’énergie sans se ruer sur un paquet de biscuits. En moyenne, notre corps met une semaine à se réadapter. L’essentiel : respecter son rythme, plutôt que de lutter contre lui. Ce n’est pas le temps qu’il faut dompter, c’est nous qu’il faut écouter.

FEMMES

COUPLE

Question au psy : "Mon mari perd tout notre argent au casino !"

Nous sommes mariés depuis 20 ans, et nous avons 3 enfants. Même si mon mari a toujours été travailleur et respectueux, il a un vice terrible : celui du jeu ! Dès le début de notre mariage, il passait la majorité de ses soirées à jouer au casino, parfois, il partait même des week-ends entiers, me laissant seule avec les enfants.

Aujourd’hui, à part notre appartement, il a perdu tous nos biens, sans compter que notre relation s’est énormément détériorée au fil des années. Je n’arrive plus à positiver. Je ne cesse de me plaindre, je me mets en colère pour un oui ou pour un non. Je ne supporte plus mon mari et même mes enfants me désespèrent alors qu’ils sont gentils. Je me sens coupable et complètement vidée.

J’ai le sentiment d’avoir tout raté : mon couple, l’éducation de mes enfants, moi-même... mais j’ai peur de divorcer, d’autant plus que je n’ai aucun revenu financier, car je n’ai jamais travaillé. Que faire ?

jusqu’à ce que tout échappe à son contrôle et que l’objet en question finisse par le dominer.

Réponse de Mme Nathalie Seyman, psychologue

De tous les maux qui peuvent toucher un couple, l’addiction de l’un des deux peut devenir un véritable poison. Pendant que l’un s’enfonce, l’autre hésite entre se laisser couler, le retenir ou fuir. Comment sortir de cette spirale infernale ?

L’addiction est une vraie maladie

L’addiction est un mal de notre époque. Dans une société en perte de repères, de valeurs, de spiritualité, de Kédoucha, l’individu isolé se rattache à un objet qui lui permet d’oublier ses angoisses. La dépendance se caractérise par un moyen d’évitement face à une souffrance. La personne adopte des comportements destructeurs, car elle est incapable de supporter la douleur consciente ou inconsciente, physique ou psychologique. L’objet ou le comportement de dépendance devient donc un remède rapide et efficace pour contrer la souffrance qui l’habite. Coupé de ses émotions, il tente de se donner des sensations : se remplir, se calmer ou se sentir tout-puissant,

Avec le temps, l’objet de l’addiction est consommé par besoin, même si plus aucun plaisir n’y est associé. S’ensuivent bon nombre de conséquences négatives sur sa vie privée, sa santé, ses finances. Ce qui est vicieux dans l’addiction, c’est que la personne qui en souffre ne perçoit pas qu’elle a un problème. De même, son entourage pense souvent qu’il ne s’agit "que" d’un vice et non d’une maladie. C’est le problème : la personne souffrant d’addiction est malade ; une maladie qui, si elle n’est pas soignée rapidement, ne risque pas de disparaître. La reconnaître comme telle permettra deux avancées importantes : le malade pourra enfin sortir du déni et commencer un processus de guérison, et son entourage pourra prendre le problème dans un autre sens en soutenant le malade.

Le couple dans la tourmente

Alcool, travail, écrans, achats compulsifs ou jeux d’argent : le véritable problème de l’addiction dans le couple est le désinvestissement du foyer pour un intérêt extérieur. On a l’impression que l’autre ne regarde plus dans la même direction que nous, que l’on passe

désormais au second plan. C’est une véritable souffrance pour le conjoint qui voit celui qu’il aime s’échapper, se désintéresser de ce qu’ils ont construit ensemble : leur famille. Il est très difficile de savoir comment réagir, car on ne sait pas s’il faut lui reprocher sans cesse son comportement, se protéger et protéger ses enfants en fuyant ou bien jouer un rôle de sauveur.

Que faire ? Tout d’abord, et c’est très difficile : éviter les reproches incessants. La pression que la personne dépendante subit face aux différents commentaires de son entourage aura pour effet d’accentuer son sentiment de mal-être, et donc accentuer son comportement d’addiction. Pour qu’un addict s’en sorte, il doit réaliser qu’il est malade et avoir la volonté de s’en sortir. Vous ne pouvez pas le porter jusqu’à la guérison s’il ne le veut pas. Il faudra mettre votre énergie ailleurs.

Mes conseils

"

Initier un dialogue. Dites tout ce que vous ressentez sans l’accuser : vos émotions, vos craintes et la certitude qu’il souffre d’un problème grave. Qu’il devra trouver la force nécessaire pour comprendre qu’il souffre de quelque chose qui le dépasse et qu’il a besoin d’une aide extérieure pour s’en sortir. Et que vous serez présente pour l’aider.

Le jour
où cette maladie sera vaincue, vous retrouverez
l’homme que vous avez épousé et que vous aimez.

Votre mari a besoin de l’aide d’un professionnel. Regardez-le comme un malade qui se fait dicter son comportement par sa maladie. Cette maladie ne fait pas sa personnalité : le jour où elle sera vaincue, vous retrouverez l’homme que vous avez épousé et que vous aimez. Mentionnez-lui votre impuissance, votre frustration et toutes les émotions qui vous rongent. Essayez de séparer cette maladie et l’amour que vous ressentez pour lui. Il doit savoir que vous êtes disponible pour lui le jour où il aura compris qu’il se détruit, pour lui donner des solutions et du soutien pour s’en sortir.

En attendant, il faut vous recentrer sur vous et vos enfants et vous extraire de la problématique de votre mari. Prenez-vous en main et dirigezvous vers votre propre bonheur. C’est la meilleure façon de lui donner l’envie de vous suivre vers la vie !

Multiplier les activités avec votre mari peut être un bon moyen pour combler ce manque qui l’attire vers le jeu.

Protégez vos enfants de cette épreuve.

Prenez-vous en main : ouvrez un compte à votre seul nom et trouvez du travail. Hachem vous a envoyé une épreuve difficile parce qu’Il sait que vous avez le potentiel de vous en sortir.

Proposez-lui une thérapie familiale ensemble.

Proposez-lui de consulter un médecin spécialisé dans les addictions.

Proposez-lui de se faire interdire de casino.

Ne désespérez pas ! Une fois les joueurs pris en main, il y a un très bon taux de guérison.

Renforcez-vous dans la pratique de la Torah. Un renforcement de la spiritualité dans votre couple vous aidera à combattre les démons de votre mari et à les prévenir.

Priez pour la guérison de votre mari, pour qu’Hachem vous aide à vous en sortir...

Gardez espoir ! Combien de cas d’addictions bien plus graves s’en sont sortis indemnes ! Retrouvez les yeux de l’amour pour votre mari et, à travers vous, il trouvera le courage de s’en sortir.

À SUIVRE

De l’ombre à la lumière - Episode 21 : Désir de justice HISTOIRE

Découvrez la course-poursuite palpitante de Sophie en quête de son héritage, au cœur d’une enquête qui lui fera découvrir la beauté du judaïsme. Suspens, humour et sentiments... à suivre chaque semaine !

Dans l’épisode précédent : Sophie, de retour en Israël, retrouve sa fille et découvre que la fausse journaliste Ingrid Florange avait fait un passage à Jérusalem, où elle s’était procuré un tableau de son grand-père, Shmulik Grinbaum. En rencontrant la vieille marchande d’art, elle apprend qu’Ingrid Florange faisait en réalité partie d’un réseau nazi. Est-ce que la vie de Sophie était maintenant en danger ?

La nuit avait été agitée. Au petit matin, Sophie se fit un café et s’assit au bureau de sa chambre d’hôtel. Elle essaya de rassembler ses pensées : Ingrid Florange qui s'était procuré une toile de son grand-père, était apparemment membre d’un réseau nazi et avait disparu sans laisser de trace.

Des dizaines d’années s’étaient écoulées depuis, pourtant l’idée de se lancer à la recherche d’anciens nazis l’effrayait.

Aujourd’hui c’était jeudi et elle avait organisé une petite réunion à la synagogue pour sa nomination. Lors de la montée à la Torah, le Rav la nommerait... Déborah. Comme la prophétesse qui avait rendu la justice, elle aussi avait à cœur de faire justice à sa famille et à son héritage.

Mère et fille se rendirent de bonne heure à Bayit Vagan. Sophie avait proposé à sa grande cousine Iréna ainsi qu’à Yoël Kissler de prendre part à ce grand jour.

Elle put difficilement contenir son émotion quand elle entendit le Rav prononcer son nouveau prénom "Déborah", qu’il accompagna de nombreuses bénédictions. Heureusement que sa fille était là pour détendre l’atmosphère : “c’est la première fois que j’assiste à la nomination d’un très grand bébé !”

Après la fin de la prière et du petit-déjeuner, Sophie alla remercier ceux qui étaient venus,

dont Yoël Kissler (elle fit de son mieux pour ne pas montrer combien elle était heureuse de le revoir). Quand tout le monde quitta la synagogue, Sophie et Yoël firent quelques pas ensemble dans la rue et elle en profita pour lui raconter tous les rebondissements depuis leur dernière conversation.

Yoël, d’habitude réservé, ne put contenir sa surprise : "Eh bien, je ne m’attendais pas à une telle évolution. Je ne sais pas quoi vous dire, si vous devez continuer ou laisser tomber.

- Pourquoi voulez-vous que je laisse tomber ?

- Parce que si Sarah Silberman vous a mise en garde, ce n’est pas sans raison. On parle de nazis, de faux passeports, de Mossad… ça nous dépasse, vous ne pouvez pas démêler seule toute cette histoire. Et qui sait si certains sont encore en vie, cela pourrait être dangereux.

- Alors, on les laisse gagner une fois de plus ? Ce n’était pas suffisant d’exterminer ma famille, de faire souffrir ma mère, de me priver d’enfance et de judaïsme, il faut en plus que je leur laisse les tableaux de mon grand-père ?

- Sophie, je n’ai pas dit ça, mais…

- Déborah ! Vous savez pourquoi ce prénom ? Parce qu’elle était juge. Et elle n’avait pas peur parce qu’elle savait qu’Hachem était toujours avec elle. Alors oui, c’est peut-être dangereux, mais moi j’ai confiance en Hachem, c’est Lui qui m’a fait venir jusque là, ne l’oubliez pas !”

Sophie s’était emportée, indignée à l’idée de renoncer et de s’avouer vaincue face à ces criminels. Elle prit une grande inspiration, puis tourna la tête vers Yoël, qui la regardait fixement.

"Sophie... pardon, Déborah. Je ne vous demande pas d’arrêter vos recherches parce qu’ils sont plus forts que vous, je vous dis ça... seulement

parce que je n’aimerais pas vous savoir en danger."

Oh ! La voilà qui se sentait cruche d’un coup, elle aurait dû y réfléchir à deux fois, avant de perdre son sang-froid. Ne sachant plus quoi dire, elle se contenta de marcher en silence. Au moment de se séparer, elle dit à Yoël : "Je veux continuer cette enquête. J’ai pensé me rendre à Yad Vachem, il y a un département sur l’art juif à l’époque de la Shoah, peut-être que je pourrais y apprendre quelque chose."

D’un aimable sourire, ils se quittèrent et Sophie se mit en marche quand elle entendit dans son dos : “Déborah !” Elle se retourna, Yoël lui dit : “Tenez-moi au courant, j’aimerais vous accompagner.” Elle fut contente de ne pas marcher dans la même direction que lui, elle pouvait sourire librement tout le trajet retour. Quelques jours après, Sophie avait obtenu un entretien avec Mme Ilana Levy, responsable du département de l’art au musée de Yad Vachem Yoël vint l’accompagner.

Tous trois s’assirent et Sophie fit une nouvelle fois le récit de toute son histoire. Quand elle eut fini, elle dit à l'intention d’Ilana : "Je me pose plusieurs questions et je me trouve dans une impasse.

- Je vous écoute Mme Grinbaum, je ne promets pas d’avoir réponse à tout mais en effet je peux peut-être vous aider.

- Merci. Les noms de Shmulik Grinbaum et d’Ingrid Florange vous disent-ils quelque chose ?

- Non, je n’ai jamais entendu ces noms. Mais il faut que vous sachiez que l’essentiel de nos tableaux ici ont été retrouvés dans les décombres à la fin de la guerre et non spoliés.

- Je vois, mais qui aurait voulu acheter des toiles d’un peintre ‘Hassid pendant la guerre ?

- Initialement, les nazis qui s’étaient lancés dans le recel d’œuvres d’art espéraient mettre la main gratuitement sur des biens de valeur pour en profiter à titre personnel, mais ceux

qui ont établi un véritable réseau savaient qu’il fallait attendre l’après-guerre pour pouvoir vendre des collections. Donc en attendant, ils amassaient patiemment.

- Pourquoi cette Florange aurait-elle attendu 30 ans pour acheter un tableau de mon grandpère, au hasard d’une visite chez un marchand d’art à Jérusalem ?

- Mme Grinbaum, est-ce que le tableau de votre grand-père est numéroté ?

- Oui tout à fait.

- Et connaissez-vous le jeu des “7 familles” ?

Eh bien c’est la même chose dans le milieu de l’art. Plus une œuvre est complète, plus chère est sa valeur. Si votre grand-père a numéroté sa toile, c’est qu’elle fait partie d’une série. Sans compter que votre grand-père avait déjà une côte. Cette femme et ses complices ont certainement parcouru plusieurs pays à la recherche des toiles de votre grand-père pour compléter leur collection. La bonne nouvelle c’est qu’il est probable que lorsque vous retrouverez un tableau, vous retrouverez toute la série du même coup !”

Ilana Levy ne s’était pas trompée. Elle avait pu aider Sophie à mieux comprendre les motivations de ces gens, même si cela ne lui avait pas donné d’indice supplémentaire pour remonter la piste d’Ingrid Florange.

En milieu de soirée, après avoir rejoint sa fille pour une sortie shopping, Sophie décida de rentrer à son hôtel pour se coucher de bonne heure. Sophie cherchait la carte de sa chambre, quand elle sentit un souffle dans sa nuque. Elle n’avait pas rêvé ! Elle se retourna brusquement et vit une silhouette se découper dans la nuit. Son cœur battait à tout rompre, mais elle ne bougea pas. Ce visage elle l’avait déjà vu quelque part…

“Monsieur Dorville !! Que faites-vous ici ?!”

La suite la semaine prochaine...

Manger un aliment au supermarché sans avoir encore payé

Est-il permis de consommer un aliment en magasin sans l'avoir encore acheté, bien qu'il soit évident que nous allons le payer en fin de parcours ?

Je pose la question car cela peut arriver avec des enfants en magasin qui crient pour manger quelques biscuits d'un paquet mis dans le caddie par exemple.

Réponse de Rav Avraham Garcia

Du point de vue de la Halakha, tant qu’un aliment n’a pas été acheté, il appartient encore au magasin. Consommer un bien qui ne nous appartient pas, même si on a l’intention ferme de payer, reste considéré comme du vol, tant que le transfert de propriété n’a pas eu lieu. (Choul’han 'Aroukh 'Hochen Michpat 359, 1-2)

Or, dans un magasin, le transfert de propriété ne se fait qu’au moment du passage en caisse, après paiement. Avant cela, même si le produit est dans le caddie, le client n’en est pas encore le propriétaire.

La seule solution pour régler ce problème est de recevoir l’accord du vendeur. Si le propriétaire du magasin donne son autorisation claire ou implicite de consommer avant le paiement, cela devient permis car le propriétaire consent à cet usage.

Mais à défaut d’un tel accord, il faut éviter. L'accord du personnel est peut être valable.

Néanmoins, certains autorisent la chose et ne voient pas dans cet acte une sorte de vol. ('Helkat Mé'hokek 120, 5 ; Otiot Lémoché 108)

Je vous conseille donc d’anticiper et de garder quelques biscuits déjà achetés pour ce genre de situations. Au passage, cette situation est une excellente occasion d’apprendre à l’enfant que l'on ne consomme pas avant d’avoir acquis.

Comment savoir si l'on fait les bons choix de vie ?

Comment peut-on savoir si l’on fait les bons choix dans la vie ? Y a-t-il une manière, selon la Torah, de discerner si une décision correspond vraiment à la volonté d’Hachem — que ce soit dans les études, les relations, ou les projets personnels ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Pour savoir si l’on fait les bons choix dans la vie, il n’y a pas deux solutions, il n’y en a qu’une seule. Il faut étudier la Torah et s’attacher à un Rav, ou à des Rabbanim, et assister régulièrement à des cours de Torah. La Torah est comparée à la lumière. (Michlé 6, 23) Et ce n’est pas une image poétique : c’est une réalité concrète. Quand une personne se trouve dans le doute, elle est comme dans l’obscurité : elle ne sait pas où aller, elle hésite, elle craint de se tromper. La lumière, elle, a le pouvoir de dissiper cette obscurité. Elle éclaire le chemin, elle révèle les obstacles et permet, donc, d’avancer avec assurance. De la même manière, la Torah éclaire notre vie. Plus on l’étudie, plus on connait et plus on comprend la volonté d’Hachem. Elle nous aide à distinguer ce qui est bien de ce qui ne l’est pas, ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. Et lorsque cette lumière pénètre en nous, les doutes s’en vont naturellement. C’est pourquoi la seule véritable manière de savoir si nos choix plaisent à Hachem, c’est d’être guidé par la Torah et par ceux qui la connaissent et la vivent profondément. Alors nos décisions ne seront plus le fruit de nos impressions, mais le reflet d’une direction claire d'Hachem, lumineuse et apaisante.

Mes enfants sont très religieux et ne peuvent pas nous recevoir Chabbath et les fêtes pour la raison suivante : nous prenons la voiture. Certaines personnes me disent que du moment où nous faisons la fête, peu importe comment nous arrivons et repartons. Qu’en pensez-vous ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Si vos enfants refusent de vous inviter pour Chabbath, ce n’est pas par manque d’amour ou de respect, mais par crainte d’être associés, même indirectement, à une transgression du Chabbath. En effet, selon la Halakha, il est interdit d’aider, même de manière passive, quelqu’un à accomplir une action interdite pendant Chabbath (Méssayéa’ Lidvar ‘Avéra). Vos enfants craignent donc que, s’ils vous invitent en sachant que vous viendrez en voiture, ils participent, en quelque sorte, à cette transgression. Leur attitude découle donc d’une sincère volonté de respecter le Chabbath, et non d’un manque d’affection. Il ne faut donc pas leur en vouloir. Que faire dans un tel cas ?

La meilleure solution serait que vous veniez avant l’entrée de Chabbath et que vous dormiez chez eux jusqu’à la sortie du Chabbath. Même s’ils manquent de place, on peut toujours se débrouiller pour un Chabbath : quelques matelas, un coin du salon, et beaucoup de joie d’être ensemble. Si cela est impossible, vous avez une autre option : louer un logement à proximité (par exemple un petit Airbnb), afin de pouvoir venir à pied sans difficulté. Ainsi, tout le monde pourra profiter du Chabbath dans la sérénité, dans le respect de la Halakha et dans la joie familiale. Et, qui sait, en faisant un effort dans ce sens, il se peut que cette expérience apporte encore plus de bénédiction et de proximité dans votre famille.

Payer son permis avec le CPF de ses parents

Est-il permis de payer son permis avec le CPF (compte personnel de formation) de ses parents, bien que l’État l’interdise ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Il n’est pas permis d’utiliser le CPF de vos parents pour financer votre permis de conduire. La loi stipule bien que le compte personnel de formation peut être utilisé uniquement par son titulaire, et on ne peut ni transférer ni "prêter" ses droits à une autre personne, y compris à un membre de la famille.

Toute altération frauduleuse de la vérité de nature à pouvoir bénéficier d’un droit constitue un faux et un usage de faux au sens de l’article 441-1 du code pénal. Le faux, l’usage de faux ainsi que la tentative sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende au-delà de l’obligation de rembourser les droits CPF.

LA PARACHA POUR LES ENFANTS

Le bien contre le mal

Les enfants, cette semaine, remplaçons une mauvaise action par une bonne, et voyons l’effet que ça produit en nous et sur notre entourage !

L'HISTOIRE

Ya’akov habite dans un petit village du nord d’Israël. Tous les matins, il va à la Yéchiva Ketana en passant devant une boulangerie. Un jour d’hiver particulièrement rude, il aperçoit un pauvre homme, assis sur le trottoir, grelottant de froid. Sans réfléchir, Ya'akov entre et achète un petit pain chaud. Il le tend au pauvre avec un sourire. Mais un groupe d’élèves d’une école où les valeurs de la Torah ne sont malheureusement pas inculquées le voit, et se met à rire : "Regardele ! Il joue au grand Tsadik !"

Ya'akov rougit, baisse la tête et rentre vite en classe. À la sortie de la Yéchiva, les moqueries reprennent de plus belle. Il rentre chez lui triste, en se demandant s’il a bien fait d’aider cet homme pour subir ces railleries.

Le lendemain, son Rav parle justement de la Paracha : "Chers élèves", dit-il, "Sdom et ‘Amora étaient des villes où faire le bien était interdit. Leur mal n’était pas seulement dans leurs actes, mais dans leur mentalité : ils avaient honte du bien !" Ya'akov sent son cœur battre fort : le Rav décrit exactement la situation qu’il vit ! Le Rav poursuit : "Le

vrai courage, c’est de ne pas laisser le mal s’installer, même s’il se cache sous les rires ou la honte. Celui qui fait le bien, même seul, éteint une partie du feu de Sdom."

Le soir, Ya’akov repasse devant la boulangerie. Le même pauvre est là. Cette fois, il n’hésite pas. Il lui achète deux petits pains et défie du regard les élèves de l’école qui baissent les yeux. En rentrant, il se sent plus léger. Il comprend qu’il a fait le bon choix, et qu’en refusant d’avoir honte du bien, il a banni un peu du mal du monde.

La Paracha de Vayéra nous raconte la destruction de Sdom et ‘Amora, des villes où la cruauté et l’égoïsme régnaient. Leurs habitants interdisaient même la Tsédaka : quiconque offrait un morceau de pain à un pauvre était puni de mort ! Le Ramban explique que leur faute n’était pas seulement morale, mais qu’ils avaient fait du mal une valeur, et du bien un crime.

Les enfants, posons-nous les bonnes questions !

As-tu déjà eu honte de faire le bien parce que les autres se moquaient de toi ?

Comment peux-tu, toi aussi, à ton échelle, faire reculer un peu le mal autour de toi ?

La Torah veut nous apprendre que le mal ne doit pas seulement être évité : il doit être banni.

Quand une société se moque du 'Hessed elle se détruit elle-même. Hachem a fait pleuvoir le feu pour purifier le monde, mais Il a sauvé Loth pour nous enseigner que même dans les ténèbres, la lumière d’un petit acte de bien peut tout changer.

Nos maîtres montrent l’exemple

À l’époque d’Avraham Avinou, Sdom et ‘Amora étaient devenues des symboles du mal absolu. Non pas seulement parce que leurs habitants commettaient des fautes, mais parce qu’ils avaient fait du mal une loi, de la cruauté une valeur, et de l’égoïsme une fierté.

Le Midrach (Béréchit Rabba 49) raconte que dans ces villes, celui qui donnait un morceau de pain à un pauvre était condamné à mort. Ils disaient nous aidons les faibles, ils viendront tous ici

explique qu’avant de détruire un lieu, D.ieu cherche d’abord s’il reste ne seraitce qu’une étincelle de bonté. Quand cette lumière disparaît, le monde ne peut plus

Avraham, lui, était l’exact opposé. Au début de la lorsqu’il vit les trois anges approcher, il courut à leur rencontre, les supplia de venir sous sa tente, prépara pour eux un festin — alors même qu’il souffrait encore de sa toute récente Brit-Mila. Sa vision était celle du ‘Hessed, de la bonté.

C’est pourquoi D.ieu choisit de le prévenir avant de détruire Sdom : "Comment pourrais-Je cacher à Avraham ce que Je vais faire ?" (Béréchit 18, 17)

Et Avraham ne resta pas silencieux. Il se mit à prier, à supplier : "Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville ? Quarante-cinq ?" et il ne réussit pas à trouver dix justes. Il n’a pas cherché à justifier le mal, mais à sauver les justes.

C’est cela, bannir le mal : ne pas s’y résigner, mais tenter d’y faire entrer un peu de bien.

Nos Sages (Sanhédrin 109b) enseignent que Sdom fut détruite parce qu’elle refusait de partager, parce qu’elle méprisait la miséricorde. Mais le Zohar

Rav Dessler écrit dans Mééliahou que chaque acte de bonté repousse une parcelle de la cruauté de Sdom encore présente dans le monde. Chaque sourire, chaque aide, chaque geste de Hessed fait briller un peu de la tente

Bannir le mal, ce n’est donc pas seulement fuir les fautes, mais remplir l’espace de bien. Et c’est cela, l’héritage d’Avraham : ne pas se contenter d’être juste pour soi-même, mais faire de chaque coin du monde un endroit où la bonté peut exister.

L'exercice de la semaine

Les enfants, cette semaine, choisissez une action concrète : offrir un goûter à un camarade qui n’en a pas, partager un livre, aider quelqu’un sans qu’on vous le demande. Notez chaque jour ce que vous faites et ce que vous ressentez. À la fin de la semaine, racontez-le à votre classe et à votre famille à la table de Chabbath : vous verrez à quel point la bonté attire la paix, et que, par vos gestes, vous participez à éloigner un peu d’obscurité du monde.

Sablés au sésame et zestes d’agrumes

Subtilement parfumés, croustillants à l’extérieur, fondants à l’intérieur. Idéal avec un thé chaud ou une infusion citronnée.

Ingrédients

• 200 g de farine

• 50 g de poudre d’amande

• 80 g de sucre glace

• 125 g de beurre froid coupé en dés (margarine pour la version Parvé)

• 1 jaune d’œuf

• Le zeste d’1 orange + d’1 citron

• 40 g de graines de sésame blond toastées

• 1 pincée de sel

Pour 25 sablés environ

Préparation : 15 min + 30 min repos

Cuisson : 12 min

Difficulté : Facile

Réalisation

- Dans un saladier, mélangez farine, poudre d’amande, sucre glace, sel et zestes.

- Ajoutez le beurre et sablez la pâte du bout des doigts.

- Incorporez le jaune d’œuf. Ajoutez les graines de sésame.

- Formez une boule, filmez et laissez reposer 30 min au frais.

- Étalez la pâte sur 0,5 cm d’épaisseur, découpez à l’emporte-pièce.

- Disposez sur une plaque de cuisson puis enfournez 12 min à 175°C dans un four préchauffé.

Bon appétit !

Servez avec une crème citron ou un chocolat chaud épicé pour un goûter complet.

Murielle Benainous

Astuce

LE COIN SYMPATIK

Quatre bonnes blagues & un Rebus !

Comment appelle-t-on un oiseau qui ne se gratte que d’un côté ?

> Un oiseau migrateur.

Pourquoi les cahiers de mathématiques sont-ils tristes ?

> Parce qu’ils sont pleins de problèmes.

Quel est l’animal le plus léger au monde ?

> La palourde.

Qu’est-ce qui est jaune et qui tourne très très vite ?

> Une banane dans une machine à laver.

Prions pour la guérison complète de

Isabelle Yaelle bat Dolly Taïta Sultana

Annie bat Alice

Attou ben Sultana

Carole bat Aimee

Lirane bat Sarah

Anna bat Alice Simona bat Ruth

Monique

Esther bat Lydie Emma Sim'ha

Tinok ben

Shirel Simha Lea bat Rahel

Eric ben Ghozala Louzoum

Marc Mahlouf ben Rahel Chlomo ben Rivka

David Refael ben Rivka Fradji ben Julie

Vous connaissez un malade ? Envoyez-nous son nom www.torah-box.com/refoua-chelema

Rebus Par Chlomo Kessous

Salut en 1er tout homme, soit a la queue des lions plutôt qu' à la tête des renards.

•Chabbath Chira exceptionnel avec Paetanim de renom

•Hôtel privatisé

•Glatt Cachère Laméhadrin

Paetanim

Des Rabbanim prestigieux

L’équipe Torah-Box

•Pèlerinages à Toulal, Erfoud, Rissani, Errachidia

•Grande Soirée Hiloula

•Machgui’him privés 24h/24

Binyamin Benhamou

Rav Gabriel Dayan

Descendants de la dynastie Abi’hssira

CHAMBRE DOUBLE : 1350€/personne

SINGLE : 1700 €/personne

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