Torah-Box Magazine n°332 France - Ki-Tavo

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n°332 10 septembre
2025 I 17 Eloul 5785 I Ki-Tavo

L'ÉDITO DE LA SEMAINE

Cela s’est passé le 11 septembre 2001

Il y a 24 ans, le 11 septembre 2001, l’Histoire bascule. Quatre avions de ligne détournés par Al-Qaïda frappent les États-Unis : deux s’écrasent contre les tours jumelles du World Trade Center, un sur le Pentagone et un dernier — qui menaçait la Maison Blanche — en Pennsylvanie, après la révolte des passagers. Près de 3 000 morts, un choc planétaire. Il ne s’agit pas seulement d’un attentat spectaculaire, mais d’un basculement historique, redéfinissant les priorités politiques, sécuritaires et idéologiques de la planète. Plus de vingt ans après, l’événement continue de hanter notre présent. Les images des tours s’effondrant en direct, la poussière, la panique, restent gravées dans la mémoire collective.

Oussama ben Laden, dirigeant de l’organisation terroriste islamiste Al-Qaïda, avait cherché à montrer la puissance du djihad en frappant le cœur économique (les tours jumelles) et militaire (le Pentagone) des États-Unis, et à créer ainsi un choc psychologique au niveau mondial. Certains parleront de revanche des islamistes radicaux, après avoir été mis à l’écart de l’Histoire durant des siècles, colonisés par l’Occident et ayant perdu toute la grandeur de leur passé. Quoi qu’il en soit, cette attaque démente a démontré qu’il était possible — avec très peu de moyens — de déstabiliser la plus grande puissance mondiale. L’Occident découvre sa vulnérabilité et l’islamisme radical s’impose comme la nouvelle menace globale.

Depuis, le monde a changé. Partout, on adopte des mesures renforçant la surveillance, la coopération policière et le renseignement, et l’on transforme totalement le transport aérien (contrôles renforcés, restrictions de bagages, cockpits blindés). Un climat de peur se diffuse, alimentant la montée de partis politiques axés sur l’identité et la sécurité. L’année 2001 met en lumière un monde vulnérable, où les conflits ne sont plus entre

États mais contre des acteurs invisibles et transnationaux.

Il est intéressant de rapporter que nos écrits décrivent une guerre à la fin des temps entre deux puissances, Gog et Magog. Or, le grand commentateur, le Malbim, écrit déjà au XIXème siècle qu’il s’agit d’un affrontement entre les Nations occidentales et le monde musulman. Incroyable !

Nous nous rapprochons des fêtes de Roch Hachana. Beaucoup prévoient déjà les mets doux et délicieux qui viendront marquer notre espérance en une nouvelle année douce et paisible. On planifie aussi les invités avec lesquels on partagera la joie de cette fête, et l’on s’assurera d’un bon endroit pour prier et écouter le Chofar. Il reste encore quelques jours pour faire des achats et choisir de nouveaux vêtements.

Mais il est important aussi de savoir que Roch Hachana est un jour sérieux qui doit être exploité. En effet, la Tradition nous rapporte qu’en ce jour de début d’année, D.ieu juge l’homme collectivement et individuellement, et décide de l’avenir du monde. Un avenir qui demeure incertain, avec ses défis, en Israël comme en diaspora. Le monde gronde comme un volcan qui peut à tout moment exploser. Un malaise est ressenti partout, et l’homme, en perte de valeurs, se laisse balloter par toutes sortes de nouvelles conceptions, véhiculées principalement sur les réseaux sociaux. Sur un terrain fragilisé dont le détonateur a été l'événement du 11 septembre 2001, il ne serait pas étonnant que surgissent des bouleversements futurs, capables de rendre méconnaissable la face du monde.

À de tels bouleversements cosmiques, il est important de se préparer en renforçant notre Émouna et de s’ouvrir à des perspectives de vie d’une dimension beaucoup plus élevée !

Rav Daniel Scemama

SOMMAIRE

Rav Daniel Scemama

L'Édito - Cela s’est passé le 11 septembre 2001

Actualités

Professeur Daniel Sebag

Macron-Bayrou : La trahison des élites

Les Séli'hot traduites

Tamanou Méra'ot - Nous sommes dans la tristesse

Devinettes sur la Paracha

Rav Fernand Klapisch zal

Le message d'un rabbin de Bné Brak

Femmes

La femme parfaite de Roch Hachana

La Paracha pour les enfants À l’aide !

Rav Yehonathan Gefen

Parachat Ki-Tavo – Malheur à l’hypocrite

Shabatik

Histoire

Le tatouage de l’ancien rockeur

Flash Chabbath

DOSSIER Rester juif à la fac

De Ya'akov Avinou aux universités modernes

Le défi des étudiants juifs en

La fac en Israël : une bonne idée ?

Des hautes études dans un cadre juif : L'alternative de David Benitta

Stopper ses études pour aller à la Yéchiva ?

Maxime Dorfmann : quand finance et Torah se rencontrent

Histoire à suivre - De l’ombre à la lumière

16 : Une décision inattendue Questions

Responsable publication

David Choukroun

Rédacteurs

Rav Daniel Scemama, Alexandre Rosemblum, Elyssia Boukobza, Ariel Marciano, Rav Ouri Lévy, Rav Fernand Klapisch, Sarah A., Rav Yehonathan Gefen, Mia Atlan, Rav Gabriel Dayan, Rav Gabriel Dayan, Rav Aharon Sabbah, Murielle Benainous

Mise en page Dafna Uzan

Couverture alexander_maistern

Secrétariat 01.80.20.5000

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CALENDRIER DE LA SEMAINE

10 sept. 17 Eloul

Daf Hayomi Horayot 9

Michna Yomit Ména'hot 3-2

Daf Hayomi Horayot 10

Michna Yomit Ména'hot 3-4

12 sept. 19 Eloul

13 sept. 20 Eloul

14 sept. 21 Eloul 11 sept.

15 sept. 22 Eloul

16 sept. 23 Eloul

Daf Hayomi Horayot 11

Michna Yomit Ména'hot 3-6

Parachat Ki-Tavo

Daf Hayomi Horayot 12

Michna Yomit Ména'hot 4-1

Daf Hayomi Horayot 13

Michna Yomit Ména'hot 4-3

Daf Hayomi Horayot 14

Michna Yomit Ména'hot 4-5

Daf Hayomi Zevakhim 2

Michna Yomit Ména'hot 5-2

Jeudi 11 Septembre

Rav Yéhouda Lowe (Maharal de Prague)

Rav Abdallah Somekh

Vendredi 12 Septembre

Rabbi 'Haïm Benbenisti

Lundi 15 Septembre

Rav Yossef-'Haïm Sitruk

Horaires du Chabbath

Paris Lyon Marseille Strasbourg

Entrée 19:51 19:39 19:35 19:29

Sortie 20:55 20:41 20:35 20:33

Zmanim du 13 Septembre

Paris Lyon Marseille Strasbourg

Nets 07:25 07:17 07:16 07:03

Fin du Chéma (2)

10:35 10:26 10:24 10:13

'Hatsot 13:46 13:37 13:34 13:25

Chkia 20:07 19:55 19:52 19:45

Jérusalem : Attentat sanglant au carrefour de Ramot ; 6 morts et 10 blessés, dont plusieurs grave

Un attentat meurtrier a ensanglanté la capitale lundi matin : 2 terroristes palestiniens déguisés en contrôleurs de bus ont ouvert le feu sur les passagers d'un bus au carrefour de Ramot, ainsi que sur les véhicules alentour.

Le bilan s'est rapidement alourdi : 6 morts (5 hommes et 1 femme) et 10 blessés, dont plusieurs dans un état grave. L'attaque s'est produite à un lieu de grande affluence.

Parmi les victimes figurent le rabbin Lévi Its'hak Pash, agent de maintenance à la Yéchiva "Kol Torah", le rabbin Yossef David, 43 ans, habitant du quartier de Ramot, Ya'akov Pinto, 25 ans, immigrant d'Espagne récemment marié, Israël Metzner, résident

Itamar Ben-Gvir.

de la ville, le rabbin Mordekhaï Steinzag de Beth Chémech et Sarah Mendelsohn, 60 ans. Le Premier ministre Netanyahou s'est rendu sur les lieux de l'attentat, accompagné du ministre de la Sécurité nationale,

Netanyahou a souligné que ceux qui ont abattu les terroristes étaient un soldat orthodoxe de la brigade "'Hachmonaïm" et un étudiant en Torah orthodoxe, détenteur depuis peu d'un permis de port d'arme, tout en critiquant la Cour suprême qui s'était la veille insurgée contre les "faibles quantités de nourriture" distribuées aux terroristes en prison.

& ADULT

Macron pas le bienvenu en Israël tant qu’il ne revient pas sur sa décision de reconnaitre un État palestinien

Lors d'un entretien téléphonique, le ministre israélien des Affaires étrangères Guid'on Sa'ar a exhorté jeudi son homologue français à revenir sur la décision de Paris de reconnaître unilatéralement un État palestinien ce mois-ci, affirmant que le président français Emmanuel Macron ne serait pas le bienvenu en Israël tant que

cette initiative resterait à l’ordre du jour. "Israël souhaite entretenir de bonnes relations avec la France, mais la France doit respecter la position d’Israël sur les questions essentielles à sa sécurité et à son avenir", a souligné Sa'ar au cours de la conversation. Paris n'a pour l'heure pas commenté ces informations.

Les États-Unis auraient transmis au 'Hamas les principes d'un accord pour la libération des otages

Les États-Unis ont transmis au 'Hamas les principes d'une proposition d'accord global, révèle ce dimanche la chaîne israélienne Kan. Cette démarche a été menée par l'intermédiaire d'un médiateur israélien. Parallèlement, le ministre Ron Dermer, chef de l'équipe de négociation et proche de Netanyahou, doit se rendre cette semaine

aux États-Unis pour s'entretenir avec de hauts responsables de l'administration Trump.

Le président américain a lui-même évoqué ces discussions : "Nous menons des négociations approfondies avec le 'Hamas. C'est un choix d'Israël", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il y aurait "32 otages décédés et 20 otages vivants".

Fondation Humanitaire de Gaza : Le garçon palestinien prétendument abattu par Tsahal est en vie et en sécurité

Un garçon palestinien qui, selon un ancien employé de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), avait été tué par l’armée israélienne, est en réalité en vie et se trouve désormais à l’étranger, où il a été envoyé avec sa mère, a annoncé l’organisation humanitaire. En juillet, la prétendue mort du petit garçon a attiré l’attention du monde entier. Un exemployé mécontent de l'organisation avait alors faussement accusé Tsahal d'avoir tiré sur le garçon lors d'une distribution de nourriture. Après plusieurs semaines de recherches, la GHF a publié des photos du garçon souriant aux côtés du personnel de l’organisation, en dehors de la bande de Gaza. Les mensonges de l'ex-employé avait été proférés lors d'une interview publiée par la BBC.

Le 'Hamas publie une vidéo des otages Guy Guilboa-Dalal et Alon Ohel

Le 'Hamas a publié vendredi une vidéo où l'on aperçoit les otages Guy Guilboa-Dalal et Alon Ohel. Il s’agit de la première apparition de ce dernier dans une vidéo de propagande du groupe terroriste depuis son enlèvement au cours du pogrom du 07/10/23. La dernière apparition de Guy dans une vidéo remonte au mois de février, pendant un cessez-le-feu. Le 'Hamas l’avait alors contraint, ainsi qu’Evyatar David, également otage, à assister à la libération d’autres otages. "Aucune vidéo de propagande malveillante ne saurait affaiblir notre détermination ni nous détourner de notre volonté d’atteindre nos objectifs", a ajouté le bureau de Netanyahu, faisant référence à la libération des otages et à l'anéantissement du 'Hamas.

"Une annexion israélienne en Judée-Samarie mettrait fin à toute chance de normalisation", selon une source saoudienne

Selon une source saoudienne, la perspective d'une annexion israélienne en Judée-Samarie pourrait compromettre toute normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite, tout en remettant en question la survie des accords d'Abraham, a rapporté Kan dimanche. Pour l'Arabie saoudite, les enjeux sont considérables. Selon un responsable de la famille royale, une annexion "fermerait définitivement la porte" à une éventuelle normalisation avec Israël.

Paradoxalement, Riyad se positionne actuellement comme l'un des principaux promoteurs de la reconnaissance d'un État palestinien.

La multirécidviste Rima Hassan justifie à nouveaux les atrocités du 7/10, tout en niant les chiffres sur l'antisémitisme en France

Dans une interview de plus de trois heures publiée mardi sur YouTube par le média Thinkerview, l'eurodéputée LFI Rima Hassan a récidivé dans sa justification des atrocités du 7/10/23 perpétrées par le 'Hamas, arguant que "Le 7 octobre c’est quelque chose qui doit être puni, oui, mais recontextualisé avant d’être puni".

"Oui, il y a eu plus d’actes antisémites, après je vous le dis très honnêtement, je ne fais pas du tout confiance aux chiffres du CRIF", a-t-elle poursuivi.

"La relativisation, la minoration, voire l’occultation de l’antisémitisme font partie de la stratégie de LFI et de Rima Hassan en particulier", a réagi le président du CRIF, Yonathan Arfi.

Sondage : 1 Britannique sur 5 adhère à des idées antisémites

Une étude alarmante publiée dimanche par le Sunday Telegraph révèle l'ampleur de l'antisémitisme en Grande-Bretagne.

Selon ce sondage, 21% des Britanniques adhèrent à quatre stéréotypes antisémites ou plus, un chiffre qui a doublé en moins d'une décennie. L'enquête dévoile que 45% du public britannique estime qu'Israël traite les Palestiniens "comme les nazis ont traité les Juifs". Selon la Campaign Against Antisemitism, qui a commandité l'étude, seulement un tiers des Juifs britanniques croient avoir un avenir à long terme au Royaume-Uni, et la moitié ont envisagé de quitter la Grande-Bretagne ces deux dernières années.

Gaza : Le terroriste qui se vantait au téléphone d'avoir assassiné 10 Juifs le 7/10 a été éliminé par Israël

Ma'hmoud Afana, un terroriste du 'Hamas qui s'était vanté lors d'une conversation euphorique avec ses parents le 7 octobre d'avoir assassiné dix Juifs, a été éiminé jeudi dernier dans une frappe aérienne à Deir el-Balah. Lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU environ deux semaines et demie après le massacre, l'enregistrement dans lequel on entendait le terroriste décrire

ses actes, s'en vanter et encourager sa famille à regarder les vidéos des atrocités qu'il venait de commettre avait été révélé. Le ministre des AE de l'époque, Eli Cohen, avait publié la conversation dans laquelle on entend Afana répéter, exalté : "Je parle depuis le téléphone d'une juive, je l'ai tuée, elle et son mari, j'en ai tué dix de mes propres mains !"

Nice : Des militants pro-palestiniens tentent d’entrer de force dans une synagogue Trois militants pro-palestiniens ont été interpellés et placés en garde à vue jeudi soir à Nice après avoir tenté d’entrer "de force" dans une synagogue, a-t-on appris auprès de la préfecture et du parquet. Une femme enceinte a été bousculée, selon la préfecture. Trois militants, deux femmes et un homme, ont été interpelés et placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête pour violences aggravées par trois circonstances – sur personne vulnérable, en réunion et en raison de la religion – et injures publiques en raison de la religion. Le préfet des Alpes-Maritimes, Laurent Hottiaux, a condamné "très fermement cet acte" et annoncé que des policiers resteraient devant la synagogue "autant que nécessaire".

Oulpan

Une délégation pleine de joie !

Chaque vendredi matin, des bénévoles de TorahBox se rendent dans les hôpitaux d’Israël. Ils apportent de la musique, des cadeaux, des friandises, et plus que tout — de la chaleur humaine et de l’amour.

Vocabulaire

(Michla’hat) – délégation

(Sim’ha) – joie

(Kol) – chaque, tout

(Bokèr) – matin

(Mitnadvim) – bénévoles

(Baté ‘Holim) - hôpitaux

(Méviim) – apportent

(Matanot) – cadeaux

(Dvarim Métoukim) –douceurs, sucreries

(Yotèr Mikol) – plus que tout, au-delà de tout

D’autres mots avec la racine

Elyssia Boukobza

Macron-Bayrou : La trahison des élites

La condamnation d’Israël sans réserve ne sauvera pas le second mandat erratique du président de la République.

Il est une mode déplorable au plus haut niveau de l’Etat français : vilipender Israël. S’acharner contre lui, à coups de condamnations faciles, sans grand risque dans l’opinion. Dernier épisode en date, samedi dernier, sur la chaîne France 5. Invité de l’émission “C à vous”, le Premier ministre François Bayrou s’est livré à un réquisitoire, mêlant condamnation diplomatique et dénonciation morale. "Est-ce qu’on peut se taire devant ce qui se passe à Gaza ?", s’est interrogé le chef du gouvernement. "Ce qui se passe à Gaza, c’est une atteinte à une partie de l›histoire des Juifs du monde. Eux aussi ont si souvent été humiliés, massacrés, écrasés. C’était contre ça que s’est bâti Israël. On peut avoir des tensions avec un gouvernement et aimer un pays et un peuple."

Selon la logique bayrouiste, “les Juifs du monde” devraient en toute logique se désolidariser de cet Etat qui “porte atteinte” à leur histoire. C’est un raisonnement dangereux, "

Il faut mesurer la gravité de ses déclarations d’un homme politique à quarante-huit heures de sa démission au terme d’un vote de confiance perdue à l’Assemblée nationale. Car si critiquer sans réserve la politique de Binyamin

Netanyahou est aujourd’hui une pratique largement répandue dans une grande partie du spectre politique française, établir cette critique au nom du judaïsme, de l’histoire juive, constitue à la fois une erreur et une faute. Une erreur parce que déclarer que les Israéliens juifs ne devraient pas agir ainsi à Gaza parce que “eux aussi ont si souvent été humiliés, massacrés, écrasés” dans l’Histoire, c’est placer sur le même plan les pogromistes antisémites du passé et les soldats de Tsahal aujourd’hui. Une faute ensuite parce qu’elle place en porte-àfaux les Juifs de la diaspora. Selon la logique bayrouiste, “les Juifs du monde” devraient en toute logique se désolidariser de cet Etat qui “porte atteinte” à leur histoire. C’est un raisonnement dangereux, qui frise la manipulation politique : faudrait-il désormais exiger des Juifs qu’ils rendent des comptes pour les choix stratégiques d’Israël ? Voilà comme on fabrique une machine à suspicion.

François Bayrou n’est pas n’importe qui, pas seulement sur le plan institutionnel. C’est lui qui,

en juillet dernier, s’était distingué par un vibrant hommage à “l’âme juive”, lors du 39e dîner du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), à Paris. Rapportant les efforts de plusieurs de ses enfants pour apprendre l’hébreu, parfois à l’université hébraïque de Jérusalem, il reprenait à son compte les mots de Raymon Aron, pendant la guerre des Six-Jours de 1967 : "Si les grandes puissances laissent détruire ce petit État qui n’est pas le mien, ce crime m’enlèverait la force de vivre". Comment peut-on passer en deux mois d’un tel hommage à un discours qui fragilise Israël sur la scène internationale ? Ce n’est plus une contradiction, c’est un reniement.

Cette sortie de François Bayrou dit beaucoup de l’air du temps à Paris. Observons ce qui se joue depuis des semaines non pas à Matignon, mais à l’Elysée. Imaginons l’agenda du Président de la République. La rentrée est bien chargée. Lundi 8 septembre : vote de confiance demandé à la surprise générale par François Bayrou qui engage la responsabilité de son gouvernement sur la question de la dette. Neuf mois après la démission de Michel Barnier à l’issue d’un vote de défiance, la France se cherche à nouveau un Premier ministre. Nouvelle démonstration que la France n’avance plus depuis la catastrophique dissolution décidée par Emmanuel Macron le soir des européennes, le 9 juin.

Une France qui n’avance plus alors que se profile la démonstration de force sociale du mouvement “Bloquons tout” le 10 septembre. C’est la seconde date entourée de rouge sur l’agenda du président. Deux jours plus tard, l’agence de notation financière Fitch pourrait enfin sanctionner l’incapacité française à se réformer et à s’attaquer à la dérive de ses comptes publics. La dette française est passée de la note de A+ à celle de A-, ce qui pourrait inciter les investisseurs à davantage de prudence.

Trois dates qui devraient occuper à temps plein la Présidence de la République. Trois séquences qui pourraient avoir une incidence majeure sur les deux dernières années, qui s’annoncent déjà chaotiques, d’Emmanuel Macron. Le pays s’enfonce, mais on préfère à Paris s’offrir des postures morales sur le Proche-Orient.

C’est en effet une autre date qui semble omnibuler le chef de l’Etat français. Celle du 22 septembre. Ce jour-ci, sous le ciel de New York, la France reconnaîtra officiellement l’Etat palestinien, à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies. Au cours d’une conférence sur la solution à deux Etats co-organisée avec le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman, la France s’affichera comme le fer de lance d’un mouvement diplomatique suivie par l’Australie, la Belgique ou encore le Canada. Les conséquences seront notables. "Le jour où les Français ont annoncé leur décision, le ‘Hamas s’est retiré de la table des négociations", a regretté, le 4 septembre, le Secrétaire d’Etat américain Marco Rubio. Alors oui, Emmanuel Macron peut bien poster sur le réseau social X un message de soutien aux otages ("700 jours. 700 jours sans leurs proches. 700 jours dans des conditions de détention indignes. J’appelle à la libération immédiate de tous les otages toujours retenus par le Hamas"), ces choix disent le contraire. N’est-ce pas lui-même qui avait conditionné la reconnaissance d’un Etat palestinien à la libération de ces mêmes otages et à la démilarisation du ‘Hamas ? Le “en même temps” est devenu unilatéral. Israël et Benyamin Netanyahou sont campés comme les seuls responsables du “désastre” en cours (21 août).

La crise diplomatique entre Paris et Jérusalem s’accroît, entre accusations en antisémitisme indirect et rumeurs de fermeture possible des consulats de part et d’autre. Jamais depuis 1967, le fossé entre les deux Etats n’avait atteint un tel niveau. Et c’est encore une ligne noire qu’il faudra ajouter au bilan d’un président qui entrera dans l’Histoire sans doute, mais d’abord comme celui qui aura âbimé la voix de la France, trahi ses propres engagements et, peutêtre, accéléré le départ d’une partie des Juifs de leur pays.

Daniel Sebag, professeur de relations internationales

Tamanou Méra'ot - Nous sommes dans la tristesse

Torah-Box vous propose la traduction de quelques passages les plus connus des Séli’hot, ces vibrantes prières de supplication et de pardon adressées à D.ieu, lues depuis le début du mois d’ Eloul pour les Séfarades et la semaine précédent Roch Hachana pour les Ashkénazes, jusqu’à la veille de Yom Kippour.

Nous sommes dans la tristesse et la consternation à cause des malheurs, nos forces se sont affaiblies à cause des détresses.

Nous avons chuté lourdement, Avons dégringolé jusqu’à la poussière.

Ô Miséricordieux ! Telle est notre nature : nous sommes têtus et rebelles.

Nous avons crié de notre bouche (du bout des lèvres, sans sincérité) "nous avons fauté", mais notre cœur est sinueux et entêté.

Ô Supérieur, Tes pitiés durent depuis toujours. Tu incarnes le pardon.

Tu regrettes le mal (que Tu prévoyais d’envoyer au peuple d’Israël), Tu tends vers la miséricorde (plutôt que vers la rigueur).

Tu ne nous ignoreras pas dans de telles périodes, car nous sommes dans une grande souffrance.

Et seront connues de tous Ta bonté et Ta générosité avec nous.

Ferme la bouche du Satan, qu’il ne raconte pas du mal de nous. Déverse sur lui Ton courroux [afin] qu'il soit réduit au silence

Qu’un bon avocat intercède en notre faveur, Il exposera notre droiture.

Tes attributs (par lesquels Tu diriges le monde), ô Miséricordieux et Clément, Tu as dévoilés (à Moché Rabbénou) au fidèle de la maison.

Quand alors il Te sollicita (pour pardonner aux Bné Israël la faute du Veau d’or),Tu lui as fait connaître (les 13 Attributs de) miséricorde.

Thème : Objets dans la Torah

par Michaël Lumbroso

Règle du jeu : Dans ce jeu, des questions correspondent aux lettres de l’alphabet. La première réponse commence par un Alef, la deuxième par un Beth, etc. Les participants doivent trouver le mot en hébreu. Le point est attribué à celui qui donne la bonne réponse en premier. Il y a des devinettes pour tous les âges. Le mot en gras dans la devinette indique ce qu’il faut chercher.

L’objet placé dans le lieu le plus sacré, le Saint des Saints.

Les habitants de Sodome étaient prêts à casser celle de Loth si ce n’était qu’ils furent frappés de cécité.

Avraham en attachait une à la bouche de chacun de ses chameaux pour ne pas qu'ils aillent se nourrir de ce qui appartient aux autres.

Il fallait en confectionner des sacrés pour Aharon et sa descendance.

Yossef l’avait dissimulée dans le sac de Binyamin pour l’accuser de l’avoir volée.

(vêtements)

Ya'akov a en mis douze autour de sa tête pour dormir, et s’est réveillé avec elle sous sa tête.

'Essav vit grâce à cet objet ; Bil'am s’il en avait une, aurait tué son ânesse avec.

Cet objet a suscité de la jalousie chez les frères de Yossef, ils finiront par le tremper dans du sang pour faire croire qu’il est mort.

Si une veuve a un beau-frère qui refuse de faire la Mitsva de Yiboum (lévirat), elle la lui retirera de son pied et crachera dedans.

Ce tissu séparait le Saint du Saint des Saints, dans le Michkan

Pin’has a pris cet objet et à tué avec Zimri et Kozbi.

A servi à relier des tentures dans le Michkan.

pierre)

Lorsque Yossef accéda au pouvoir en Égypte, Pharaon la retira de sa main et la mit à la main de Yossef.

Conçues et écrites par la Main divine, elles ont été brisées par Moché Rabbénou.

Cet objet, Ya'akov en a rêvé, reliant le pareterre aux cieux.

Moché a pris une portion de Manne et l’a placée dans cela, pour qu’elle serve de témoignage pour les générations à venir.

Avec cet objet, la Torah nous dit de sonner au Yovel et à Roch Hachana

Le Michkan était recouvert de peaux et aussi de cela.

Avec cet objet, Moché a réalisé les dix plaies et ouvert la mer en deux.

Yossef en a envoyé pour aller chercher son père descendre en Égypte le rejoindre.

Ichmaël utilise cette arme pour attaquer les gens et leur voler leur argent.

Lavan a réprimandé Ya'akov d'être parti sans le prévenir, il argumenta qu'il les aurait raccompagnés

LE MESSAGE D'UN RABBIN DE BNÉ BRAK

De la malédiction à la bénédiction

La Paracha de Ki-Tavo est l’une des plus redoutées de l’année. En la lisant, on sent un poids, une gravité : quatre-vingtdix-huit malédictions, un catalogue de souffrances et de catastrophes qui semblent s’abattre sur le peuple juif. Comment ne pas être effrayés en entendant ces versets ? Comment comprendre qu’une Torah d’amour et de vie décrive avec autant de détails des malheurs si terribles ?

La réponse se trouve dans la suite immédiate : après ce torrent de reproches, s’ouvre la Paracha de Nitsavim, avec un verset qui résonne comme une promesse d’espérance :"Hachem te ramènera sur ta terre, et Il te fera mieux que tes ancêtres". Mieux que nos ancêtres ? Pourtant Nos Sages parlent souvent de la "dégradation des générations", où chaque époque semble moins spirituellement élevée que la précédente.

Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir que cette prophétie prend vie sous nos yeux. Dans l’histoire juive, jamais il n’y a eu autant de personnes consacrés à l’étude de la Torah qu’aujourd’hui. Des Yechivot de plusieurs milliers d’élèves, des Kollelim entiers où des Avrékhim décident de vivre modestement pour se consacrer à l’étude jour et nuit. Des chiffres qui n’ont pas d’équivalent dans toute l’histoire juive. Comme le disait Rav Wolbe, il est vrai que la qualité, la grandeur d’âme et le sacrifice de nos ancêtres étaient immenses. Mais la Providence a compensé : la quantité est devenue le signe de notre époque, un miracle en soi.

Et pourtant, ce renouveau n’est pas tombé du ciel. Il est né au cœur des épreuves les plus terribles, celles que la Paracha décrit avec tant de dureté. Comment ne pas penser à la Shoah en lisant ces versets ? Des témoignages bouleversants rapportent qu’à Auschwitz, croyants et non-croyants, pratiquants et assimilés, tous, à l’instant de franchir les

portes des chambres à gaz, criaient d’une seule voix : “Chéma‘ Israël !” Dans ce moment ultime, l’âme juive s’est révélée dans sa pureté, indestructible. Les malédictions se sont accomplies, mais elles ont aussi révélé la fidélité profonde du peuple. Et c’est peut-être grâce à cette fidélité, à ces cris déchirants, que la génération suivante a connu un renouveau aussi miraculeux.

Les malédictions de Ki-Tavo ne sont donc pas là pour nous abattre, mais pour nous secouer et nous rappeler que derrière chaque descente, Hachem prépare déjà la remontée. L’histoire juive en est le témoin : après la destruction, il y a toujours eu reconstruction ; après l’exil, un retour ; après la Shoah, un renouveau de Torah et de vie juive sans précédent. Ces versets ne sont pas une fin mais une étape, un prélude qui nous montre que, même dans l’incompréhensible, tout est entre les mains d’Hachem. Ainsi, lorsque nous lisons les malédictions de Ki-Tavo, nous ne devons pas y voir une condamnation définitive, mais une étape d’un long chemin qui mène à la bénédiction.

À l’approche de Roch Hachana, ce message prend une dimension particulière. Il nous invite à dépasser la peur et à transformer l’inquiétude en confiance. Chacun peut contribuer à ce renouveau par de petits pas, même simples. Nos Sages disent qu’il suffit parfois d’ajouter une Mitsva, une petite résolution, pour ouvrir une nouvelle dynamique dans sa vie. Cela peut être, par exemple, réciter avec un peu plus d’attention le passage "Ra’hem" du Birkat Hamazon, où nous demandons la miséricorde divine pour tout Israël. Quelques instants de concentration sincère suffisent à relier notre destinée personnelle à celle du peuple entier.

Rav Fernand Klapisch zal, conférencier & enseignant (retranscrit d’un cours paru sur torah-box.com)

FEMMES

COUPLE

La femme parfaite de Roch Hachana

Nous avons toutes nos raisons de ne pas accepter une situation et d’en être déçues. Pour atteindre la véritable Sim’ha, notre travail est d’abord de baisser notre seuil d’exigence...

Il arrive souvent qu’internet me "suggère" des vidéos de mères parfaites – sûrement après que l’algorithme de certains sites a compris que je suis, Baroukh Hachem, une femme, mère d’enfants en bas âge, soucieuse de son intérieur. Ces femmes tiennent leur maison à la perfection et vous le montrent ! Elles filment leur vie quotidienne et arborent fièrement comment, en 30 minutes, elles ont préparé le dîner, vidé le lave-vaisselle, fait ranger la chambre à leurs enfants, débarrassé la cuisine, arrangé le salon… et, cerise sur le gâteau, elles ont même trouvé le temps de se presser un jus de fruits frais !

La perfection n’est pas de ce monde

En regardant ces vidéos (et, en général, l’algorithme va vous en suggérer plusieurs à la suite), on ne peut s’empêcher de les comparer avec notre propre quotidien : moi, je dois répéter 10 fois la même chose pour que mon fils range ses chaussures ; je ne peux pas vider le lave-vaisselle en 30 secondes parce que je suis interrompue par mon bébé qui pleure ou ma fille qui a besoin d’aide pour ses devoirs ; mon repas n’est pas comme je l’avais imaginé car j’ai oublié d’acheter une herbe essentielle… Bref, bien souvent, on aimerait faire les choses

d’une certaine manière, mais le "plan" ne se déroule pas comme prévu. Face à ce genre de situations, on ressent souvent une grande frustration, le sentiment de ne pas être aussi "parfaite" qu’on le souhaiterait.

Pourtant, dans nos vies de femmes juives, cette frustration ne devrait pas avoir lieu d’être. Ou du moins, si elle commence à pointer le bout de son nez, nous devrions être capables de la balayer d’un revers de main. Je m’explique…

Moins

d’exigence,

plus de bonheur

Bien souvent, les choses ne se déroulent pas comme nous l’avions imaginé. Pourquoi ? Parce qu’Hachem en a décidé ainsi. Oui, mais… "j’aurais bien aimé", "j’avais prévu que", "j’ai l’habitude de", etc. Nous avons toutes nos raisons de ne pas accepter une situation et d’en être déçues. Notre travail, pour atteindre la véritable Sim’ha, est, selon Or’hot Tsadikim, d’abord de baisser notre seuil d’exigence. C’est bien si je fais dix salades pour Chabbath, mais si je n’en fais que cinq, c’est tout aussi louable.

Diminuer ses attentes, en premier lieu vis-àvis de soi-même, c’est s’assurer de vivre plus heureuse, moins frustrée, moins aigrie lorsque les choses ne se passent pas comme prévu.

Ensuite, il faut savoir se soumettre à la volonté d’Hachem. En s’y soumettant, on reconnaît Sa royauté et on comprend qu’Il a un meilleur plan pour nous, même si nous ne pouvons pas toujours le saisir. Ce plan est pourtant exactement ce qu’il nous faut, parfaitement adapté à notre vie.

Une fois cette acceptation réalisée, on peut transformer cette frustration initiale en une opportunité de grandir et d’apprendre à "surfer" avec les vagues qu’Hachem envoie dans nos vies.

Ne pas tout maîtriser pour gagner en foi

Accepter de ne pas avoir le contrôle, c’est reconnaître que Lui seul gère notre existence. Voir les choses sous cette perspective, c’est accepter que parfois on n’arrivera pas à accomplir tout ce que l’on avait prévu, que l’on ne correspond pas exactement à l’image de la femme que l’on avait imaginé devenir, que nos enfants ne sont pas aussi sages que ceux de la

voisine… Mais malgré tout, je sais que TOUT, absolument tout, est calibré à la perfection pour m’aider à accomplir ma mission sur terre.

À l’approche de Roch Hachana, nous avons toutes nos listes prêtes : quels plats préparer, lesquels congeler, quelles tenues choisir, quels cadeaux offrir… Et il y a de fortes chances que, malgré nos efforts, nous ne parvenions pas à cocher tous les points de ces listes.

Le vrai travail de Roch Hachana sera d’accepter cette situation et de comprendre qu’elle exprime la volonté de notre Créateur, qui cherche notre bien. Et souvent, une maman

LA PARACHA POUR LES ENFANTS

À l’aide !

Les enfants, cette semaine, marchons dans les voies d’Hachem et aidons notre entourage, dès que possible et autant que possible

L'HISTOIRE

Aujourd’hui, dans la cour de l’école, les élèves jouent au ballon. Tout à coup, le ballon part trop loin et renverse la gourde de Yossi qui se vide sur ses cahiers. Yossi se fige, le visage bouffi de larmes : tous ses devoirs sont fichus. Certains enfants rient un peu, d’autres regardent sans rien dire.

Mais David, lui, se souvient d’un verset appris en classe : Véhalakhta Bidrakhav, marcher dans les voies d’Hachem. Leur

Rav avait expliqué : "De la même façon que Hachem est généreux et miséricordieux, vous aussi, soyez-le." Alors, sans hésiter, David s’approche.

"Ne t’inquiète pas Yossi, je vais t’aider." Il prend un chiffon, essuie doucement les cahiers, et propose : "Après les cours, viens chez moi, je te prêterai mes notes pour que tu recopies tout."

dit à la classe : "Vous venez de réaliser une grande Mitsva

Imiter Hachem, c’est exactement

ça : tendre la main, consoler, donner de la bonté. Vous avez transformé un moment de peine en moment de joie."

David ressent une chaleur intérieure. En marchant ainsi dans les voies d’Hachem, il avait non seulement aidé un ami, mais aussi donné l’exemple à toute la classe.

Yossi relève la tête, surpris par tant de gentillesse. Les autres enfants regardent en silence. Finalement, deux camarades s’approchent aussi : "On va t’aider à sécher les feuilles, et demain on t’explique la leçon !"

Le lendemain, Yossi arrive souriant, cahiers réparés et cœur léger. Le Rav, voyant cela,

Les

Dans la Paracha, un verset semble résumer toute la Torah : "Hachem te maintiendra pour Lui comme peuple Kadoch […] lorsque tu garderas Ses Mitsvot et que tu iras dans Ses chemins." (Dévarim 28, 9)

Ces derniers mots, Véhalakhta Bidrakhav, forment la Mitsva 611. Que signifientils ? Le Séfer Ha’hinoukh explique : imiter Hachem dans nos actes. Comme Lui est miséricordieux, soyons miséricordieux.

enfants, posons-nous les bonnes questions !

As-tu déjà vu un camarade triste ou en difficulté ?

Qu’as-tu ressenti en le voyant ?

Comment pourrais-tu agir, comme Hachem le demande, pour lui donner du réconfort et l’aider à retrouver le sourire ?

Comme Lui est généreux, soyons généreux. Comme Lui est patient, soyons patients. Nos Sages résument : Ma Hou, Af Ata, "De même que Lui, toi aussi." Chaque geste du quotidien – parler, manger, prier, travailler – devient une occasion d’élever nos actions. Ainsi, nous perfectionnons notre caractère et faisons de notre vie un reflet de la bonté d’Hachem. Marcher dans Ses voies, c’est être un messager de Sa lumière dans le monde.

Nos maîtres montrent l’exemple

Rav Arié Lévine, surnommé le Tsadik de Jérusalem, était connu pour son immense bonté. Petit homme discret, au manteau usé et au chapeau simple, il parcourait les rues de la vieille ville pour visiter les malades, réconforter les pauvres et soutenir les prisonniers Juifs enfermés par les autorités britanniques.

Un jour, un élève de Yéchiva fut hospitalisé. Rav Arié se rendit aussitôt à son chevet. Comme il souffrait et avait honte de se montrer dans un tel état, l’élève détourna le visage. Rav Arié s’assit pourtant à son côté, lui prit doucement la main et dit d’une voix rassurante : "Mon fils, sache que ta douleur est ma douleur. Quand je viens ici, je ne viens pas rendre visite à un malade… je viens voir un frère."

D’autres auraient fini par se lasser, mais Rav Arié l’écoutait à chaque fois, sans jamais montrer d’agacement. Au contraire, il répondait toujours avec douceur, comme si c’était la première fois qu’il entendait ses plaintes. "Si Hachem écoute nos prières, même répétées mille fois, pourquoi ne prendrais-je pas le temps d’écouter mon prochain ?", disait-il simplement.

Le jeune homme, bouleversé par tant de chaleur, retrouva le sourire. On raconta plus tard qu’à partir de cette visite, son état commença réellement à s’améliorer.

Mais la grandeur de Rav Arié se révélait surtout dans sa patience infinie. On rapporte qu’un voisin pauvre venait souvent lui demander conseil. Il répétait sans cesse les mêmes problèmes, comme un disque rayé.

L'exercice de la semaine

Sa bonté était telle que même les non-religieux de Jérusalem venaient le voir pour recevoir une bénédiction ou un mot d’encouragement. Il ne jugeait personne. Pour lui, chaque Juif était un diamant, même recouvert de poussière. Et il considérait que marcher dans les voies d’Hachem, Véhalakhta Bidrakhav, c’était aimer chaque personne avec patience et miséricorde, comme un père aime ses enfants.

De nombreuses années après sa disparition, on raconte encore ses gestes simples : partager un morceau de pain, écrire une lettre pour un prisonnier, s’asseoir auprès d’un vieillard isolé. Rien de spectaculaire, mais une vie remplie d’actes de bonté qui reflétaient la lumière d’Hachem.

Les enfants, cette semaine, essayons de nous mettre à la place de nos parents, de nos frères et sœurs, de nos amis, de nos professeurs… et aidons-les, pour de vrai.

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Ki-Tavo – Malheur à l’hypocrite

La plupart des onze transgressions entraînant des malédictions spécifiques ne paraissent pas si graves au point de mériter de telles malédictions. Pourquoi ce sont précisément ces onze transgressions qui furent sélectionnées ?

La Paracha nous présente une cérémonie tout à fait unique. Quand les Juifs entrèrent en Erets Israël, ils passèrent entre deux montagnes – Har Guérizim et Har ‘Éval. Six tribus se placèrent sur une montagne et les six autres sur la deuxième. Une série de bénédictions et de malédictions furent récitées, à laquelle tout le monde devait répondre Amen

La Torah énumère les onze malédictions liées à certaines fautes. Cette cérémonie était une Kabalat Chevoua’ (un serment) nationale de ne violer aucune de ces onze transgressions. Parmi les actes méritant une malédiction, on trouve le fait de faire une gravure ou une idole et de la garder en secret, de dénigrer son père ou sa mère, de reculer la limite de son prochain, d’égarer un aveugle dans le chemin, de faire pencher le jugement d’un converti, d’un orphelin ou d’une veuve, de s’unir à la femme de son père, de se lier avec un animal, de s’unir à sa sœur, à sa belle-mère, de frapper son prochain en secret.

Maudits péchés

Rav Issakhar Frand pose la question suivante. Ces onze fautes sont-elles les plus graves de la Torah ? On ne lit pas : "Maudit soit celui qui mange du ’Hamets à Pessa’h" ou "Maudit soit celui qui profane le Chabbath". Certaines fautes énumérées n’impliquent pas la punition de Karet, ni même la sanction – moins sévère – des coups. Si nous devions faire une liste

des onze "pires actes", nous aurions peut-être évoqué ceux ayant trait à la ‘Avoda Zara ou à la débauche, mais la plupart d’entre elles ne paraissent pas si graves, pas au point de mériter une telle malédiction. Alors pourquoi ce sont précisément ces onze transgressions qui furent sélectionnées ?

Il rapporte la réponse du Darach Mordékhaï. Celui-ci souligne qu’il existe un dénominateur commun à ces onze infractions. Elles sont toutes effectuées "à huit clos" et l’individu a la possibilité d’agir hypocritement. Il peut se comporter en public comme s’il était le plus grand Tsadik, et une fois la porte fermée, il peut manquer de respect à ses parents. Il peut faire figure de l’homme d’affaires le plus honnête qui existe, mais, une fois la nuit tombée, à l’abri des regards, il déplace la barrière qui sépare son terrain de celui de son voisin, sans même que ce dernier ne le remarque.

Double-face

Plusieurs autres interdits énumérés peuvent être effectués sous un vernis de vertu. D’après le Rambam, la malédiction réservée à celui qui écarte l’aveugle de la route s’applique à celui qui lui donne un mauvais conseil (dans le domaine des affaires ou autre), mû par des intérêts personnels. De même, la malédiction de celui qui frappe son ami en privé porte sur le fait de dire du Lachon Hara’ derrière son dos. Les commentateurs affirment que ceci est

particulièrement pernicieux, parce que la victime de ce Lachon Hara’ est incapable de se défendre, ne se sachant même pas attaquée.

Ce n’est pas uniquement le préjudice causé par cette hypocrisie qui vaut une telle malédiction, mais c’est plutôt le défaut entraînant ce préjudice qui répugne tant nos Sages.

Des fautes sans crainte du Ciel

Cette idée est prouvée par le Min’hat ’Hinoukh qui parle de l’interdit de Guénévat Da’at (littéralement "voler l’esprit"). Si une personne laisse l’autre croire qu’elle lui fait une faveur, qu’elle lui rend un service alors que ce n’est pas le cas, elle se rend coupable de Guénévat Da’at. La Guémara affirme que contrairement à de nombreuses Mitsvot Ben Adam La’havéro, cette interdiction concerne également les non-juifs. Le Min’hat ’Hinoukh explique qu’il existe deux aspects à la Guénéva (qui signifie subtiliser sans que personne ne le sache), contrairement à la Guézéla (le vol effectué devant d’autres personnes).

Tout d’abord, il y a l’acte interdit par la loi – celui de voler ce qui est à autrui – et deuxièmement, le vilain défaut de vouloir déposséder son prochain de ses biens. Il ajoute que si certains décisionnaires estiment que la Guézélat Goy est un interdit d’ordre rabbinique, tous s’accordent à dire que la Guénévat Goy est une prohibition de la Torah, à cause du défaut que cela reflète. Rav Its’hak Berkovits précise que l’hypocrisie et la sournoiserie sont très mal vues par nos Sages. Cela dénote de la malhonnêteté et une peur d’autrui, mais non d’Hachem.

Tel est le message des onze malédictions de la Paracha. Elles nous enseignent qu’outre les interdits mentionnés, les défauts qui se cachent derrière sont ignobles, car ils indiquent une crainte de l’homme et non d’Hachem.

Puissions-nous tous mériter de nous éloigner au maximum de ces mauvais traits de caractère.

Rav Yehonathan Gefen

Résumé de la Paracha

1

La Paracha parle de la Mitsva des Bikourim qui consiste à apporter chaque année au Beth Hamikdach la première production des fruits des sept espèces d’Israël, en exprimant notre reconnaissance envers Hachem.

2 Moché Rabbénou contracte une alliance avec les Bné Israël destinée à assurer l’observance des Mitsvot de la Torah. Cette alliance se caractérise par la récitation de bénédictions et de malédictions sur les monts Guérizim et ‘Éval, ainsi que la construction d’un autel à l’aide de douze pierres transportées depuis le Jourdain sur lequel toute la Torah devait être retranscrite.

3 Voici le cérémonial des bénédictions et malédictions : six tribus montent sur le mont Guérizim et six autres sur le mont ‘Éval. Les tribus de Cohen et de Lévi sont entre les deux montagnes, avec l’arche sainte. Les Léviim se tournent d’abord vers le mont Guérizim et récitent douze bénédictions, puis vers le mont ‘Éval et récitent douze malédictions.

4 Une longue série de 98 punitions est énumérée en cas de transgression par les Bné Israël des Mitsvot de la Torah.

5 On rappelle brièvement les bienfaits d’Hachem envers les Bné Israël depuis la sortie d’Égypte jusqu’à la veille de leur entrée en terre d’Israël.

Feuillet parents-enfants pour Chabbath

PRÉPARATIONS GÉNÉRALES :

Bougies de Yom Tov : sont sufisamment grandes pour tenir jusqu’à la fin du repas

USTENSILES À NE PAS OUBLIER : pour ranger l’Afikomane

Ki Tavo 5785

Préparer une ou deux bougies de 24h pour les besoins de la fête

Un grand foulard pour recouvrir le plateau avant le chant « Ma Nichtana »

JEU PAR ÉQUIPE 1

Préparer les kazétim (mesures) de Matsa et Maror pour tous les invités (voir ci-dessous)

Une Haggada par personne (si possible, la même pour tout le monde)

Un verre de 9 à 10 cl (1 réviit) par personne

Formez deux équipes qui s’affronteront au cours des jeux des pages 1, 2, 3 et 4 !

Si Pessah tombe un jeudi, ne pas oublier le “Erouv tavchiline”

Une bassine jetable pour y verser le vin lors de l’énumération des 10 plaies

• Elle a une plage.

> Tel-Aviv

> Jérusalem

Des récompenses (friandises, fruits secs,...) pour les enfants afin qu’ils participent au Séder

PLATEAU DU SÉDER : ORDRE DES ALIMENTS

:

agneau 6.‘Harossèt ret aror

2.Ép

Trouvez un slogan à votre équipe. ( 2 points pour Expliquez pourquoi vous êtes les plus forts. ( 2 points pour les plus convaincants,

Lesquels de ces éléments concernent Jérusalem et lesquels concernent Jérusalem - Tel-Aviv - Les 2 - Aucune des 2

Le premier qui donne la bonne réponse remporte le point

• Elle est appelée “ la ville de David “.

> Aucune des deux

• Elle est le siège du gouvernement israélien.

> Jérusalem

• Elle est connue comme “ la bulle “ (haBouah).

> Tel-Aviv

QUANTITÉS OBLIGATOIRES DE MATSA & MAROR

• Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.

A savoir : 1 Kazayit = 28g | 1 Kazayit de Matsa correspond à ½ Matsa chémoura ronde faite à la main

• On y trouve le Kotel (Mur des Lamentations).

> Jérusalem

• Elle a été conquise par le roi David.

> Jérusalem

Etapes du Séder Motsi Kore’h (sandwich) Tsafoun (fin du repas) Minimum

• On peut y prendre le tramway.

> Les deux

Hidour (au mieux)

• C’est une ville sainte.

> Jérusalem

MAROR

• Elle est traversée par des montagnes.

• Elle a été partagée en deux.

> Jérusalem

• Elle attire les pèlerins du monde entier.

> Jérusalem

> Jérusalem C’est là que s’est déroulé le don de

> Les deux (la vieille ville de Jérusalem & la ville blanche de Tel-Aviv)

• Elle est appelée “ capitale éternelle du peuple juif “.

> Jérusalem

Kazayit

Kazayit

Etapes du Séder Maror Kore’h (sandwich)

• Elle possède un grand musée d’art moderne.

• Elle est mentionnée dans la Meguila d’Esther.

La quantité de Maror 1 Kazayit 1 Kazayit

> Tel-Aviv

> Aucune des deux

8. Bold’eau

SHABATIK

UNE FAMILLE EN OR 3

Répondez à la question proposée et gagnez 1 point pour chaque réponse qui se trouve dans la liste proposée.

Citez des capitales qui commencent par un “L”.

Londres.

Lisbonne.

Le Caire.

Lima / La Havane.

Libreville ou Lomé.

Citez un objet qu’on utilise tous les matins.

Brosse à dents / Miroir

Réveil / téléphone

gel douche / brosse à cheveux

Tasse / mug / bol

Déodorant / Cafetière / bouilloire

LES DÉFIS DE LA SEMAINE

Répète sans te tromper, 6 fois, la phrase

• Le saviez-vous : Qu’est-ce que la réaction de Maillard, qu’on utilise tous les matins dans la cuisine  ?

> Le processus scientifique qui rend le pain grillé.

• Le saviez-vous : Quel est le fruit qui possède le plus de calories ?

> C’est l’avocat avec 160 calories pour 100 grammes.

• Qui ne suis-je pas  ? : Quoi - Ma - Vache

> Qui - Ta - Veau : : Ki Tavo

• Devinette : Que peut-on mettre dans un seau rempli d’eau pour le rendre plus léger ?

> Un trou.

• Tu as 30 secondes pour faire rire au moins 2 personnes assises autour de la table.

Citez un aliment qu’on mange parfois sans avoir faim.

Chips / Pop-corn

Chocolat / Bonbons

Glace / Fruits secs

Fromage / Pain

Restes dans l’assiette des enfants

“Poisson sans boisson, c’est poison.”

• Plus ou moins : De quel pourcentage d’eau les concombres sont-ils composés ? (Répondre par “plus” ou “moins”. 6 réponses permises.)

> Les concombres sont composés à 96 % d’eau.

• KILADI : “Si je dois périr, je périrai” Qui a dit cette phrase dans le Tanakh ?

> Esther.

• Le participant sort de table. Les convives retirent 2 objets de la table. Le participant revient et doit deviner quels objets ont été retirés en moins d’une minute.

• Chante un chant de Chabbath.

3

Un matin Brad et Angelina sont retrouvés morts dans la pièce d’une maison. L’unique porte est fermée à clé et les fenêtres sont aussi fermées. Il y a des morceaux de verre sur le sol ainsi qu’une flaque d’eau.

2

ème énigme

Comment appelle-t-on une vieille barbe à papa ?

Réponse : Une barbe à papy.

3ème énigme

Termine la blague

Qu’est-ce qu’Adam et Eve n’ont pas dans leur corps... qu’une personne ordinaire comme nous a.

Réponse :

Ils n’ont pas de nombril parce qu’ils ne sont pas nés et n’ont pas de cordon ombilical.

HALAKHA QUIZ

Dans ce QCM sur la Halakha, il peut y avoir une ou plusieurs bonnes réponses. Chaque bonne réponse rapporte 1 point à son équipe.

Combien de temps faut-il attendre entre la consommation d’un produit laitier et de la viande ?

1. 3 heures

2. Il est conseillé d’attendre 30 minutes

3. On peut consommer de la viande immédiatement après s’être rincé la bouche

Réponses : 2 et 3

Dans quel cas faut-il patienter 6 heures entre une consommation de lait et une autre de viande ?

1. Lorsque le fromage est dur à mâcher

2. Lorsque le fromage a fermenté durant 6 mois

3. Lorsqu’on souhaite être exigeant avec soi-même

Réponse : 2

SHABATIK

Le but de ce jeu est de résoudre une énigme qui se base sur un fait réel et étonnant.

“La maquette qui a percé le secret”

Une œuvre précieuse a disparu d’un musée.

Les caméras ont filmé, les gardiens ont témoigné, mais le vol reste un mystère.

Pour comprendre ce qui s’est passé, les enquêteurs reconstituent les lieux… d’une manière inhabituelle et ils font une découverte décisive.

Quel outil inattendu a permis de résoudre cette affaire ? Et comment ? Egnime

Trois images te sont présentées, chacune représentant un mot appartenant à un thème différent (exemple : une ville, un aliment et un personnage célèbre).

Ces trois mots commencent par la même lettre. Ton objectif est de deviner cette initiale commune en observant attentivement les images et en trouvant les mots correspondants !

Réponse de la semaine dernière

Initiale cachée : “M”

Mots : Marseille - Miroir - Moustique

une maquette en Lego

Pour résoudre un vol d’œuvre d’art, les enquêteurs ont reconstruit la scène du musée avec des briques Lego.

Cette maquette a permis de visualiser les angles de vue des caméras et de repérer un angle mort utilisé par le voleur.

Un jouet d’enfant a ainsi joué un rôle clé dans la résolution de l’affaire.

La réponse, la semaine prochaine !

Shabatik est une publication hebdomadaire éditée par l'association Torah-Box

Textes : Chlomo Kessous et Yael Allouche | Responsable : Rav Michael Allouche

Le tatouage de l’ancien rockeur

Hier encore, ce tatouage faisait sa fierté, comme un aboutissement de sa vie d’adolescent fan de rock déconnecté de son judaïsme ; aujourd’hui, c’est un lourd héritage avec lequel il veut rompre.

Ethan, jeune Juif australien, est ravi : il vient de se faire tatouer un serpent sur l’avant-bras. Oui, le tatouage est formellement proscrit par la Torah (Vayikra 19, 28), mais Ethan est malheureusement très éloigné des valeurs juives… À 18 ans, Ethan se sent enfin dans la peau d’un vrai batteur de rock, mais son succès de musicien amateur s’essouffle à mesure qu’il avance dans ses études en sciences politiques. Rapidement, même ses études l’ennuient. Ethan est en pleine crise existentielle.

Chuter dans la rue... et se relever

Un soir, en déambulant dans la rue et pris dans ses pensées, il ne lève pas sa tête et percute de plein fouet un homme vêtu d’une longue veste noire, le fait tomber par terre et son chapeau avec. Ethan le relève : "Désolé, je ne vous ai pas vu…" L’homme sourit, il explique qu’il est tout juste à l’heure pour donner une conférence. Ethan demande : "Une conférence sur quoi ?

- Le thème est : ‘La vie a-t-elle un but ? Réponses de la Torah’.

- Incroyable, c’est exactement la question que je n’arrête pas de me poser ! Puis-je venir ?"

Le Rav l’invite à le rejoindre avec plaisir. Il découvre qu’Ethan est juif, mais qu’il n’est absolument pas pratiquant et ignore tout de sa religion. Pendant la conférence, Ethan entend parler de D.ieu pour la première fois

de sa vie. À la fin du cours, Ethan félicite le Rav et manifeste son envie d’aller plus loin. Il assiste à d’autres conférences, commence à faire Chabbath chez des familles pratiquantes de sa ville et avance dans la Torah et les Mitsvot. Quelques mois plus tard, il sent qu’il est prêt pour le grand saut : partir en Yéchiva en Israël.

Tout change dans sa vie. Il y a encore un an, il était plongé dans le hard rock et si fier de son tatouage. Il y a quelques mois, il assistait à sa première conférence de Torah et désormais, le voilà en Israël avec un seul objectif, celui de grandir dans la Torah.

Le Mikvé de la honte

Le premier Chabbath qu’il passe à la Yéchiva à Jérusalem est pour Ethan un rêve éveillé. Pour le second Chabbath, Ethan décide de s’immerger au Mikvé, au bain rituel, quelques heures avant Chabbath, comme il est une bonne habitude de le faire pour recevoir ce jour dans un état de sainteté et de pureté.

Mais il y a un "mais" : son tatouage. La situation est insolite : hier encore, ce tatouage faisait sa fierté, comme un aboutissement de sa vie d’adolescent fan de rock tout à fait déconnecté de son judaïsme ; aujourd’hui, il s’agit d’un lourd héritage avec lequel il veut rompre. Ethan sent qu’il ne pourra pas supporter le regard des gens sur son tatouage.

Ethan décide d’aller au Mikvé très tôt vendredi matin, pour éviter de croiser du monde. Il arrive

à 6h, son bras tatoué enroulé dans sa serviette qu’il retire juste avant l’immersion. Personne ne lui fait de remarque. Désormais, il y retourne tous les vendredis de très bonne heure.

Un vendredi, après une nuit passée à étudier la Torah, Ethan se lève excessivement tard. Il s’acquitte seul de la prière qu’il a ratée à la synagogue, se précipite au Mikvé pour éviter l’affluence du vendredi, mais il y a du monde et il préfère faire demi-tour. Sauf qu’il est devenu très difficile pour lui d’accueillir Chabbath sans s’immerger au Mikvé au préalable… Ethan se décide à entrer enfin dans le Mikvé, en couvrant son tatouage comme d’habitude. Mais brusquement, un adolescent se met à crier : "C’est quoi ce serpent ?! J’ai cru que c’était un vrai !" Les regards se détournent pour ne pas faire honte à Ethan, mais il reste pétrifié, jusqu’au moment où un Rav d’un âge avancé s’adresse à lui : "Moi aussi, je suis tatoué ! Le passé, c’est le passé, allez, fais ton Mikvé !"

Sacré numéro

À la sortie du bain rituel, Ethan croise le Rav qui a pris sa défense. "Je ne sais pas comment vous remercier. Mais pourquoi avoir dit que vous aviez un tatouage ? Juste pour m’éviter une gêne ?!" Le vieil homme retrousse sa manche : "Regarde, mon fils, je suis malheureusement tatoué, moi aussi."

Ethan voit un numéro gravé sur l’avant-bras du Rav, et verse une larme en comprenant que son "sauveur" est un survivant de la Shoah. Ce tatouage était son matricule dans les camps de concentration. L’homme dit : "Mon tatouage est une relique de la destruction de la génération passée. Mon bras sera toujours le témoin de ce que les Nazis ont infligé au peuple juif. Ton tatouage aussi est la relique d’une destruction, celle de cette génération dans laquelle nos

enfants sont submergés par les cultures étrangères ambiantes.

Toi et moi, nous avons un point commun : nous sommes des survivants ! Tant que nous faisons de notre mieux pour servir Hachem et transmettre notre héritage juif authentique, c’est tout ce qui compte. Mon fils, continue ton chemin et sanctifie le Nom divin. Sache que quand Hachem te choisit comme survivant, tu as une grande responsabilité." Ethan ne rate pas un mot de ce cours improvisé de morale juive.

En rentrant à la Yéchiva, Ethan est plongé dans ses pensées et il heurte un homme dans la rue… habillé d’une redingote noire et coiffé d’un chapeau. Il reconnaît immédiatement le Rav de Sydney grâce à qui il a fait Téchouva. Et quelle n’est pas sa surprise de voir, à côté de son Rav, le vieil homme du Mikvé qui lui tient le bras. Le vieil homme en question n’est autre que le grandpère du Rav !

Ethan est stupéfait en réalisant que sa Néchama a été secourue à deux reprises par cette famille : une fois par le petit-fils, une fois par le grandpère.

Même si on frôle le pire, on peut toujours se relever, reconstruire et avancer. Un Juif ne doit pas se détruire en se lamentant sur son passé, mais il doit l’utiliser comme une lampe pour éclairer son présent et tracer son avenir.

Malgré la destruction du Beth Hamikdach et tous les malheurs consécutifs que nous avons enduré tout au long de l’Histoire, nous sommes toujours là, tenant fermement l’arbre de vie qu’est la Torah, confiée par D.ieu pour transmettre le message divin et hâter, Bé’ezrat Hachem, la venue du Machia’h. Alexandre Rosemblum

Une perle sur la Paracha

Le respect des parents, tout un programme

"Maudit soit celui qui traite avec mépris son père ou sa mère […]" (Dévarim 27, 16)

Quand deux frères se disputent, cela provoque une souffrance aux parents. On pourrait penser que cela ne s’applique que lorsque les parents sont toujours de ce monde, mais cela les concerne aussi même après leur disparition. Si une querelle éclate entre les enfants, notamment au sujet de l’héritage (qui n’est en fait qu’un litige financier), toutes les personnes prenant part à ce différend sont qualifiées de "maudites"...

Peut-on éteindre un feu pendant Yom Tov ?

Non, strictement interdit. On laissera une allumette s’éteindre d’elle-même. On pourra réduire un feu du gaz si le plat est toujours sur le feu, et qu'on évite par cela que le plat ne brûle. (Choul’han ‘Aroukh 514, 1 ; Rivévot Efraïm 3, 277)

Rabbi Yossef-‘Haïm Sitruk, notre grand-rabbin

Ce lundi 22 Eloul (15/09/2025) tombe dans le calendrier hébraïque la Hiloula de Rabbi Yossef-‘Haïm Sitruk. Né en Tunisie en 1944, il fut grand-rabbin de France pendant 21 ans après avoir été rabbin de Strasbourg et de Marseille.

Il créa le Yom Hatorah, événement récurrent qui rassemble des milliers de personnes, ainsi que le centre Alef. Il fut appelé "lumière du judaïsme français" et "guide spirituel pour toute une génération" par de grands Rabbanim. Beaucoup de non-juifs ont également exprimé leur admiration envers lui.

Préparer une mayonnaise le Chabbath, permis ?

Oui, mais à 3 conditions : 1. battre les œufs très délicatement avec une cuillère ; 2. la manger immédiatement pendant le repas ; 3. ne pas la mélanger avec un aliment qui rendra le tout homogène : on peut donc la mélanger à des pommes de terre, carottes, œufs durs, cornichons... (Ménou’hat Ahava 9, 19)

Doit-on quitter le Kotel en marchant à reculons ?

Oui, comme on le fait en sortant d’une synagogue. Avant de sortir de la première esplanade du Kotel, on se retourne et on fait nos derniers pas à reculons face au Mur. (Yalkout Yossef 151, 274-6)

Une foule impressionnante assista aux oraisons funèbres organisés à la grande synagogue de La Victoire, à Paris, et 7000 personnes se sont déplacées jusqu’au mont des Oliviers, à Jérusalem, pour l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure et lui rendre hommage. N’oubliez pas d’allumer une bougie en son honneur afin qu’il prie pour vous !

Les lois du langage

Dire du mal sur quelqu’un qui dit du mal, c’est mal

Le ‘Hafets ‘Haïm nous enseigne qu’il est interdit de dénigrer une personne qui a tenu des propos médisants sur notre compte, et ceci pour deux raisons : première raison, il est interdit de croire qu’on nous a dénigrés. Deuxième raison, l’objectif visé n’est certainement pas constructif, mais motivé par un désir de vengeance.

Halakha x 3
Hiloula

Entrer à l’université, c’est plonger dans un monde riche de savoirs, de rencontres et de débats. Mais pour un jeune juif, c’est aussi découvrir un environnement qui va bousculer ses repères et mettre à l’épreuve son identité. Comment conjuguer études supérieures et fidélité à la Torah ? Quels défis spécifiques attendent nos jeunes sur les campus, en France comme en Israël ? Pour répondre à ces questions, nous avons interrogé des éducateurs qui livrent leur regard sur les risques, mais aussi sur les opportunités, et donnent des pistes pour rester juif à la fac sans se perdre en route.

De Ya'akov Avinou aux universités modernes

La Guémara dans Kiddouchin (29a) nous enseigne qu’un père devra enseigner un métier à son fils. À travers les époques, cette transmission d’une profession s’effectuait naturellement : aux côtés de l’étude de la Torah, il suffisait pour les parents de placer leur enfant auprès d’un maître artisan, orfèvre, cordonnier ou autre, qui lui transmettrait son savoir-faire.

Mais au fil des siècles, et la révolution industrielle aidant, les métiers ont évolué. Les cordonniers d’hier sont devenus les assureurs d’aujourd’hui, l’orfèvrerie a laissé place à l’ecommerce, au marketing digital et au design d’intérieur. Généralement, c’est dans un cadre universitaire qu’on acquiert aujourd’hui une profession. Or un campus universitaire n’a pas pour seul objectif de former à un métier. Deux autres fonctions s’y ajoutent. La première est

d’éveiller et de former intellectuellement : on y enseigne de nombreuses disciplines qui n’ont pas de rapport direct avec la future profession, mais qui sont censées "enrichir" l’individu. La seconde est de former humainement et socialement, en offrant aux étudiants des lieux de vie, de débat, d’associations, où ils façonnent leurs identités d’adultes.

L’université d’aujourd’hui ne transmet donc pas seulement un savoir technique ; elle véhicule aussi une idéologie, une conception de la vie et de la société. Le modèle du campus va plus loin encore : bibliothèques ouvertes tard, clubs, laboratoires, résidences étudiantes… Tout est pensé pour plonger le jeune dans un environnement où il débat, confronte des visions diverses de l’homme et du monde. Derrière ce projet se cache une certaine idée

Rester juif à la fac

de l’homme : un être autonome, qui progresse, qui exerce sa raison et contribue à la société. Évidemment, pour un Juif, cette conception ne va pas sans risque. Car notre mission est de nous imprégner de notre propre culture et d’une morale parfaite, telle que l’entend la Torah transmise par D.ieu à Son peuple au mont Sinaï. Dans cette optique, les échanges d’idées tels qu’ils ont cours dans le cadre universitaire peuvent aisément faire trébucher voire détourner le Juif de sa mission première.

Mais notre ancêtre Ya’akov, il y près de 4000 ans, nous avait déjà montré la voie. Avant de vivre auprès de Lavan l’impie, il veilla à s’immerger 14 ans à la Yéchiva de Chem et ‘Ever pour apprendre la Torah, se fortifier spirituellement et se protéger des dangers moraux qui le guettaient. Et nos commentateurs de souligner que même lorsqu’il dut cohabiter avec Lavan, Ya’akov sut garder ses distances. Tel est l’enseignement qu’il transmit à sa descendance

Israël : vivre au contact du monde, certes, mais sans perdre nos repères spirituels.

Une fois leur bac en poche, beaucoup de jeunes ayant grandi dans les écoles juives se retrouvent du jour au lendemain en cité universitaire, confrontés à la mixité, à des environnements non-juifs et à des conceptions libérales déstabilisantes. Le défi pour cette jeunesse sera ainsi de rester attachée à ses valeurs : ne pas abandonner brutalement son cocon familial, ne pas se déconnecter de ses racines, anticiper les questions de Chabbath ou de Cacheroute, et plus largement savoir comment se prémunir spirituellement.

Evidemment, chaque situation reste particulière, et il n’existe pas de directives uniques valables pour tous. Mais les grandes lignes que nous développerons au cours de ce dossier nous invitent sans conteste à réfléchir et à nous préparer, chacun selon sa sensibilité, à affronter ces épreuves en gardant notre identité intacte.

DOSSIER

Le défi des étudiants juifs en France

"Mon examen tombe Chabbath, je fais quoi ?", "Je suis le seul juif de ma classe, je me sens isolé", "Avec tous ces cours, je n’ai pas le temps de mettre mes Téf ’ !", voici sur le pied levé une liste pas du tout exhaustive du type de questions auxquelles les jeunes juifs à l’université sont confrontés au quotidien. Le point avec Arieh Marciano.

"Mon examen tombe Chabbath, je fais quoi ?", "Je suis le seul juif de ma classe, je me sens isolé", "Avec tous ces cours, je n’ai pas le temps de mettre mes Téf’ !", voici sur le pied levé une liste pas du tout exhaustive du type de questions auxquelles les jeunes juifs à la fac en France sont confrontés au quotidien. Comment éclairer ces jeunes souvent un peu perdus dans les dédales de la sphère universitaire ?

Avec leurs 17 centres un peu partout sur les campus de France et 7000 étudiants inscrits à leurs programmes, c’est naturellement vers Olami France que nous nous sommes tournés pour explorer la complexe question de comment parvenir à rester juif à la fac. "Si l’on se pose la question, c’est déjà bon signe", nous dit d’emblée son responsable hyperactif, Arieh

Marciano. "Car certains ne se posent même pas la question…"

M. Marciano, bonjour. Dans quelle(s) fac(s) est-il le plus difficile de rester juif ?

De façon globale, chaque cas est différent et même à Madrid par exemple, où les étudiants sont loin de leur cadre familial, ce qui leur octroie une certaine forme de liberté, avec les dangers inhérents, j’ai vu des jeunes non seulement se maintenir au niveau de leur judaïsme, mais même carrément faire une belle Téchouva. Mais je dirais que pour garder ses repères juifs et survivre spirituellement, les grandes métropoles sont préférables aux petites bourgades loin de toute vie juive. On y trouve le nécessaire en termes de Cacheroute, synagogues, lieux d’étude, communautés

Rester juif à la fac

organisées etc. Ensuite, pour ceux qui font des études à l’étranger, il est certain que le monde anglo-saxon (New-York, Londres) est bien plus propice pour maintenir une vie juive que des pays comme l’Espagne ou le Portugal. D’ailleurs concernant ces deux destinations très prisées dernièrement, si je peux donner un conseil aux parents suite à ma longue expérience : gardez vos enfants près de vous, ne faites pas le pari risqué de les envoyer se perdre dans des campus aux antipodes de toute valeur juive élémentaire.

Concrètement, quelles sont les difficultés qu’un jeune juif va rencontrer sur un campus ?

Il en existe deux sortes : les difficultés que l’on perçoit clairement, et celles qui sont cachées et donc beaucoup plus insidieuses. Dans la première catégorie, il y a bien sûr la difficulté de manger Cachère, dégager du temps pour étudier, etc.

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Très vite, on se retrouve à boire un café avec ses camarades non-juifs, à participer à des soirées étudiantes, à partager des colocations… La pente peut être très glissante.

Dans la seconde catégorie, on trouve essentiellement l’environnement, non-juif la plupart du temps, et avec lequel il va falloir composer sans se perdre complètement. En école juive, un jeune a son environnement et ses points de référence ; mais dès qu’il quitte ce cocon et se retrouve à l’université, tous ses repères volent en éclat, sans même qu’il n’y soit préparé. Très vite, on se retrouve à boire un café avec ses camarades non-juifs, à participer à des soirées étudiantes, à partager des colocations… La pente peut être très glissante.

De ce que vous observez sur le terrain, il est possible de maintenir son judaïsme dans cet environnement ?

Oui, c’est un fait, alerte sur les dangers et de garder le contact avec l’étude de la Torah pour les garçons, et d’aller régulièrement à des cours de Torah pour les filles. Le vrai défi en

fait va être de rester juif tout en réussissant ses études. Alors certes, pas tout le monde n’a le niveau ni la possibilité d’étudier la Torah tous les jours, mais le mot-clé, c’est la constance. J’ai par exemple connu un jeune qui avait fait 2 ans dans une prestigieuse Yéchiva en Israël et qui une fois à la fac en France, a dégringolé jusqu’à atteindre le fond, car il n’avait pas su maintenir le cap sur l’étude de la Torah. Et inversement, on voit tous les jours des jeunes qui commencent leurs études alors qu’ils ont grandi dans un environnement très éloigné du judaïsme, et qui terminent avec succès leur cursus avec un bagage spirituel non négligeable, car ils se rendent régulièrement à nos cours et conférences.

Un exemple ?

Une jeune fille, a priori non-juive, a demandé à participer à notre voyage de la mémoire en Pologne, car le sujet de la Shoah la touchait particulièrement. Lorsqu’elle est rentrée chez elle, bouleversée, sa mère lui a avoué qu’elles étaient juives mais qu’elle l’avait toujours caché, même à son propre mari, soit le père de cette jeune fille ! Elle a commencé à fréquenter assidûment nos centres et Baroukh Hachem, en quelques années, elle s’est reconnectée à son patrimoine. C’est un exemple parmi d’autres, mais nous voyons par centaines des preuves de cette dynamique.

Nous voyons chaque année des dizaines de jeunes cesser de fréquenter un compagnon ou une compagne non-juifs, car ils approfondissent leur lien avec les valeurs de la Torah. Plus on est conscient des dangers et on met de moyens en œuvre pour maintenir le lien avec le judaïsme, plus on a de chances de s’en sortir sur le plan spirituel.

Pour entrer en contact avec Olami France : www.olamifrance.com

DOSSIER

La fac en Israël : une bonne idée ?

A la lecture de ce qui précède, nombreux sont probablement ceux et celles qui pourraient être tentés d’opter pour une option bien moins aventurière – du moins c’est ce qu’ils pensent : envoyer leurs enfants faire leurs études en Israël !

Les défis qui attendent les jeunes ‘Olim à leur arrivée à ce qu’on appelle communément la Ouniversita sont-ils moindres que ceux qui les guettent à Paris ou à Barcelone ? Est-il plus vraiment aisé de maintenir son judaïsme en Erets Israël qu’ailleurs ? Et que se passa-t-il la fois où des parents appelèrent depuis la France pour alerter sur l’état spirituel de leur fils ? Le point avec le "Rav de la fac", Rav Gabriel Krief, l’infatigable responsable du projet Neshama, qui est déployé dans les facultés et grandes écoles du centre d'Israël pour accompagner, soutenir et encourager les étudiants francophones qui ont fait leur 'Alya.

Rav Krief, envoyer ses enfants faire leurs études en Israël dans le but de s’assurer qu’ils se maintiendront au niveau spirituel, est-ce une bonne idée ?

Ça peut être une bonne idée, à condition d’être bien au fait de ce qui a cours dans les universités en Israël et de planifier minutieusement à l’avance son cursus. Le Rambam enseigne que l’environnement a une influence décisive sur le comportement de l’homme, c’est d’autant plus vrai chez les jeunes.

A votre sens, on est trop naïf quand on vient entreprendre des études ici ?

Je parlerais plutôt d’une méconnaissance globale du monde universitaire israélien. On s’imagine volontiers que vu qu’on est entre Juifs, les défis spirituels seront forcément moindres que ce qu’on peut rencontrer en France ou ailleurs. Or il faut savoir que comme dans toutes les universités du monde, on trouve dans les facs israéliennes aussi bien des Juifs que des non-juifs (principalement des Arabes) ; peu voire pas du tout de croyance ni de pratique du judaïsme, une orientation politique fortement située à gauche… Si on ne prend pas la peine de se préparer à affronter ce monde dans lequel tous les repères volent en éclats, on n’a que peu de chances de survivre sur le plan spirituel.

Que diriez-vous à des parents dont l’enfant envisage de partir faire ses études en Israël ?

Qu’ils prennent le temps de se renseigner sur ce qui attend leur enfant ici et qu’ils s’impliquent davantage dans les décisions de ces derniers ! Hélas, on voit trop souvent des enfants prendre des décisions absolument

Rester juif à la fac

cruciales pour leur avenir sans qu’ils ne pensent un seul instant à consulter l’avis parental. Idéalistes, ils imaginent que toutes les portes s’ouvriront devant eux une fois qu’ils seront en Israël. C’est dommage parce que si les parents s’impliquaient en amont, nous éviterions bon nombre d’incidents dont mon équipe est hélas coutumière. Chaque année de manière récurrente, des parents m’appellent depuis la France, généralement vers ‘Hanouka, pour m’alerter sur l’état de leur enfant : “A l’aide, mon fils était si sérieux en France, je ne le reconnais plus depuis qu’il est à la fac !” Mais malheureusement c’est souvent trop tard pour freiner la chute…

Un exemple ?

J’ai connu énormément de garçons qui fréquentaient régulièrement la synagogue en France et qui n’y mettent plus les pieds une fois ici pour leurs études. J’ai vu aussi beaucoup de filles perdre les repères qui étaient les leurs à l’école juive ou à la Choul du quartier et abandonner le Chabbath, la Tsni’out voire même commencer à fréquenter des nonjuifs.

retrouve seul à faire le Kiddouch, la question sera de savoir comment tenir le coup sur le long terme.

Pour conclure : vous vous mouvez dans le monde universitaire en Israël depuis 15 ans. Comment les universités accueillent-elles un activiste religieux comme vous ?

J’ai vu des filles perdre les repères qui étaient les leurs à l’école juive ou à la Choul du quartier et abandonner le Chabbath, la Tsni’out voire même commencer à fréquenter des non-juifs. "

Non seulement très bien, mais elles en redemandent ! C’est un fait qui a été maintes fois prouvé et vérifié : les élèves qui maintiennent un lien avec l’étude et la Torah sont aussi de meilleurs élèves à la fac. Très souvent, il m’est arrivé que ce soit la direction ellemême d’une fac ou d’une grande école qui me contacte pour me demander de l’aider avec tel ou tel élève qui rencontre des difficultés scolaires ou d’adaptation.

Existe-t-il d’autres dangers, moins évidents peut-être mais non moins préoccupants ?

Effectivement, les dangers qu’on ne perçoit pas sont encore plus insidieux que les autres. Ainsi, se fondre dans un environnement dans lequel on perd ses marques, dans lequel les valeurs dans lesquelles vous avez naturellement baigné depuis l’enfance sont complètement remises en question, dans lequel la pratique n’a rien d’évident et est peut-être même parfois moquée – c’est là toute la problématique. La pression sociale joue énormément : si tout le monde va manger au restaurant Taref et qu’on est le seul à ne pas pouvoir participer, si toute la classe décide de sortir Chabbath et qu’on se

Il y a quelques mois, j’ai demandé à une certaine fac d’obtenir pour nos activités 6 salles en plus de celle qui nous était déjà allouée. Si la direction a de prime abord haussé les sourcils, ils ont ensuite immédiatement accédé à ma requête, même si cela revenait concrètement pour eux à libérer un bâtiment entier ! Ils voient bien l’effet qu’a la Torah sur les jeunes. Il ont depuis longtemps compris que la stabilité religieuse est synonyme de stabilité mentale, de stabilité morale, mais aussi de stabilité scolaire.

Un mot pour conclure ?

Il est tout à fait possible non seulement de conserver ses valeurs juives, mais même de se renforcer en campus universitaire en Israël, pour peu que l’on s’y prépare de manière adéquate et qu’on se donne les moyens d’y arriver.

Propos recueillis par Elyssia Boukobza

DOSSIER

Des hautes études dans un cadre juif : L'alternative de David Benitta

David Benitta, directeur d'école juive de commerce à Paris et lui-même professeur d’université et en école d’ingénieur depuis 25 ans, est fort d’une longue expérience de ce que peut être un cursus universitaire en milieu non-juif, à l’inverse d’études menées dans un cadre respectueux des valeurs juives et de la Halakha . Il nous explique les différences entre ces deux options fondamentalement opposées et nous livre quelques anecdotes parlantes.

M. Benitta, est-il plus périlleux pour un jeune juif d’étudier à l’université aujourd’hui qu’il y a 25 ou 30 ans ?

Les défis ont évolué, c’est une évidence. Sans dramatiser, je dirais qu’à côté des dangers qu’on a toujours connus à l’université – Chabbath, Cacheroute, mixité – aujourd’hui s’y sont ajoutés de nouveaux défis. L’antisémitisme, surtout depuis le 7/10/23, a littéralement explosé sur les campus. Les jeunes Juifs sont sans cesse interpellés et pris à parti, parfois violemment, sur la question du conflit israélopalestinien. Les passages à l’acte sont hélas devenus monnaie courante. Les Juifs, étudiants comme profs, sont contraints de se faire discrets et d’éviter de se faire remarquer. C’est du reste l’une des raisons pour lesquelles les associations étudiantes juives font profil bas depuis plusieurs années sur les campus.

A côté de cela, je dirais que le niveau de moralité, de manière générale mais encore plus à l’université, a prodigieusement chuté ces dernières années. Il y a 4 ans, lors des élections annuelles d’associations estudiantines, un groupe d’une quinzaine d’étudiants a fait irruption dans l’amphithéâtre où je donnais cours et ont profité du chaos créé et de mon absence momentanée pour se donner en spectacle de manière affreusement impudique, sans que cela ne choque personne. Ce sont des choses que nous n’aurions pas vues dans le passé.

Qu’est-ce qui différencie une structure respectueuse des exigences de la Halakha d’une école classique d’ingénieur ou de commerce ?

Nous sommes venus apporter des réponses à trois problématiques essentiellement : la mixité garçons-filles, l’absence de valeurs juives

Rester juif à la fac

dans le monde universitaire et l’accoutumance à vivre dans un environnement non-juif. Chez nous par exemple, les garçons et les filles sont totalement séparés, une bonne partie de l’emploi du temps est dédié à l’étude de la Torah, et le respect de la Halakha et des valeurs juives est au cœur de nos préoccupations. Dans un cadre propice comme celui-là, nous pouvons aussi favoriser l’accompagnement et l’encadrement de l’étudiant dans le respect de nos valeurs, ce qui n’est pas possible dans un cadre universitaire classique.

L’absence de mixité favorise l’apprentissage et améliore les résultats scolaires de manière exponentielle, c’est un fait qui est attesté par toutes les études menées sur le sujet. Les diplômes que nous délivrons, Masters et Bachelors, sont des diplômes reconnus par l'État français avec des compétences exportables à l'international. Tous peuvent ainsi s’épanouir dans un environnement Cachère et obtenir des formations à la pointe dans différents domaines.

prendre conscience qu’elle faisait fausse route et l’avons convaincue de s’inscrire chez nous.

Aujourd’hui, cette jeune femme a terminé avec succès ses études, elle est mariée et se couvre la tête ! Mais pour répondre à votre question, beaucoup de jeunes font aujourd’hui le choix de partir en Israël pour leurs études, ce qui peut être une bonne idée à condition de bien savoir vers où s’orienter.

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Une autre solution consiste à choisir de suivre ses études à distance, ce qui permet de contourner au moins en partie certaines problématiques présentes en milieu universitaire, notamment le contact continu avec des non-juifs.

L'absence de mixité favorise l'apprentissage et la qualité des résultats scolaires. C'est un fait qui est attesté par beaucoup d'études.

Les élèves qui étudient chez vous sont en général issus de familles déjà pratiquantes. Que conseillez-vous à ceux pour qui cette formule n’est pas envisageable ?

Tout d’abord, je tiens à dire que si effectivement la majorité des élèves qui optent pour des écoles comme la nôtre ont déjà un an de Yéchiva ou de séminaires derrière eux, d’autres sont issus d’établissements publics et cela ne les empêche pas de trouver leur place et de s’épanouir parfaitement dans un cadre tel que le nôtre. Je me rappelle par exemple de cette jeune Juive qui faisait ses études dans une autre école et fréquentait un non juif. L’un de nos professeurs, qui enseignait aussi en parallèle dans cette école, l’avait repérée et m’avait parlé de son cas. Avec beaucoup de patience et de délicatesse, nous sommes parvenus à lui faire

Mais il faut savoir que même à la fac, il est possible de conserver son identité juive, pour peu qu’on déploie les efforts pour y arriver. Le plus grand danger, c’est de se laisser happer par le milieu ambiant, de banaliser au point de ne même plus y voir de problème. Ce qui est anormal – le manque de pudeur, l’athéisme, etc. – devient légitime.

En conservant son attache à la Torah, en restant pointilleux sur le respect des Mitsvot, en restant attaché à sa famille, on peut espérer ne pas chuter sur le plan spirituel, réussir ses études tout en gardant son identité.

Et aux parents, je dis : restez impliqués dans les choix de vos enfants. Entourez-les, dialoguez avec eux, recadrez au besoin, le tout avec beaucoup d’encouragements certes, mais aussi avec de la discipline. Il n’y a pas de raison de valider des choix qui ne vont pas de pair avec l’éducation et les valeurs que vous avez inculqués à vos enfants depuis tout-petits. Jouez votre rôle de parents, vos enfants vous en serons reconnaissants pour le restant de leurs jours.

DOSSIER

Stopper ses études pour aller à la Yéchiva ?

Question de Jonathan B.

Chalom Rav, j’ai fait Téchouva il y a 1 an et demi. Aujourd’hui, il me reste 2 ans d’études en France. L’été dernier, j’étais dans une Yéchiva et j’ai demandé à un Rav si je devais continuer ou arrêter mes études, et il m’a dit de continuer. Mais j’ai lu dans le livre ‘’Guide la Téchouva’’ (p. 142) que "Les Ba’alé Téchouva sont malgré tout invités à éclaircir eux-mêmes le sujet auprès des Maîtres de la génération plutôt que de s’appuyer sur des raisonnements, des rumeurs ou l’avis des autres...". Je n’ai pas consulté un Maître de la génération, et aujourd’hui ça me dérange, même si au fond de moi je pense qu’il est préférable que je finisse mes études. Qu’en pensez-vous ?

Chalom Jonathan,

Réponse du Rav Daniel Scemama

Tout d’abord, je tiens à te féliciter pour ton courage et pour l’honnêteté de ta démarche. Même après avoir posé à un Rav ta question - lourde de conséquences - tu tiens à savoir si cette réponse correspond à l’avis des Maîtres de la génération.

Pour t’aiguiller dans ta démarche, il aurait été nécessaire de préciser les raisons pour lesquelles tu penses qu’il faudrait (peut-être) arrêter tes études. Nous allons proposer les différents cas auxquels un étudiant qui fait Téchouva peut être confronté. La réponse, bien entendu, différera selon les cas.

Si les études dans lesquelles on s’est engagé sont problématiques du point de vue de la Halakha (loi juive) : par exemple, la philosophie (les textes étudiés peuvent éloigner le Juif de sa foi), certaines écoles d’art (peindre de la nudité), certaines écoles de cuisine (où il est nécessaire de goûter des mets non Cachères), où encore des écoles où le Chabbath devra obligatoirement être transgressé ;

dans tous ces cas, en effet, il est nécessaire de prendre conseil auprès d’une grande autorité car a priori, il n’y a pas de permission, et seul un grand Maître, en fonction des détails présentés, peut envisager une solution a posteriori. Mais il est évident qu’a priori, il est interdit de commencer ce genre d’études.

Parfois, les études en soi ne posent pas de problème, mais l’atmosphère détachée dans les mœurs qui règnent dans les classes mixtes mettent à l’épreuve l’étudiant juif. Il sera important de prendre conseil auprès d’un grand Rav (si possible qui nous connaît), car tout dépend de chacun et du lieu spécifique dans lequel se déroulent ces études.

Problème parallèle : le Ba’al Téchouva ne peut entreprendre ses études qu’en dormant dans un campus universitaire qui l’éloigne de toute Kédoucha, sans parler des problèmes de Cacheroute et du Chabbath. Il est primordial de prendre conseil auprès d’un grand Rav, spécialiste aussi dans la Halakha.

Rester juif à la fac

Dans un cas de figure où on se demande s’il est préférable de finir ses études ou de les arrêter afin d’aller en Yéchiva, la démarche conseillée en général est d’abord de terminer ses études et ensuite de se consacrer à l’étude de la Torah.

C’était aussi l’attitude et la position du Rav Ya’akov Kaminesky – l’un des grands Rabbanim des Etats-Unis – comme cela est rapporte dans le livre "Rabbi Yaakov", p.382.

Les cas qui requièrent une prise de position particulière seront rapportés auprès de nos grands dirigeants spirituels, qui les trancheront.

Si on n’a pas encore commencé ses études, il est fortement conseillé de consacrer 1 à 2 ans à l’étude de la Torah dans une Yéchiva pour se construire.

Tu mentionnes que tu as profité de tes vacances pour aller étudier la Torah dans une Yéchiva. C’est une très bonne initiative.

Le Steipler (le père du Rav ‘Haïm Kanievsky) conseillait à chacun qui quittait la Yéchiva pour entreprendre des études profanes de consacrer chaque jour un moment à l’étude de la Torah (si possible 2 heures), de prier en communauté, de se tremper régulièrement au Mikvé, de profiter de Chabbath et des fêtes pour reprendre des forces spirituelles, et d’étudier régulièrement des livres de Moussar et de ‘Hassidout (Kariena Deïgra I p:67).

Enfin, tu relèves un détail qui a son importance : ton propre jugement ! ("Même si au fond de moi, je pense…") Certes on ne peut se baser uniquement sur son impression, mais il est nécessaire de la mentionner lorsqu’on prend conseil auprès d’un Rav, car chacun ressent au fond de lui combien il est capable de gérer une situation face à certains défis.

Touv !

Rav Daniel Scemama

DOSSIER

Maxime Dorfmann : quand finance et Torah se rencontrent

Interviewé par Ariel Marciano dans le cadre de l’émission Business & Emouna, Maxime

Dorfmann — ancien trader senior à Londres chez JP Morgan, l’une des plus grandes banques du monde et aujourd’hui broker à Paris — nous raconte son parcours hors norme. Il explique comment il a affronté les exigences du monde de la finance tout en restant ancré dans la Torah et les Mitsvot, et comment cette force intérieure l’a guidé tout au long de sa carrière.

Comment as-tu choisi ton parcours après le bac ?

Après le bac, mon père voulait absolument que je fasse HEC. Mon père, enfant caché pendant la Shoah, me répétait : “Tu ne peux pas faire un métier qu’on ne peut pas exporter. Un Juif doit pouvoir partir à tout moment.” Il voulait donc que je m’oriente vers le business et m’a mis HEC dans la tête dès mon enfance. J’ai finalement intégré une bonne prépa HEC.

Mais au bout de six mois, alors que tout se passait bien, j’ai pris une décision importante : j’ai annoncé à mon père que j’arrêtais la prépa. Ce fut un moment difficile pour lui, mais je voulais affirmer que la vie ne se résume pas à trois lettres sur un CV. C’était ma petite rébellion : choisir ce qui me passionnait vraiment.

Je me suis donc réorienté vers l’université Dauphine, où j’ai suivi un master en finance.

Et comment tu es devenu trader ?

En 4e année, je commence à me préparer pour un summer internship. C’est un stage de quelques semaines pendant l’été, qui représente la voie royale pour entrer dans les plus grandes banques du monde comme Goldman Sachs ou JP Morgan, les deux plus prestigieuses. Tout le monde rêve d’y être, et la concurrence est énorme — des milliers de candidats ultra-motivés.

Je me lance donc à fond : révision des questions types, tests de logique, simulations d’entretiens… j’étais complètement obsédé. Et puis vient un moment qui restera gravé : je prie au Kotel, je demande vraiment d’avoir une chance. Quelques minutes plus tard, je reçois un mail de Goldman Sachs : premier entretien ! Je me dis :: “C’est incroyable !” — surtout que très peu de candidats sont sélectionnés à ce stade.

Les entretiens se passent bien, et je suis convoqué pour le dernier round à Londres.

Rester juif à la fac

La veille, je rêve qu’un ami qui travaille làbas me fait passer l’entretien. Le lendemain, en ouvrant la porte, c’est lui ! Il me dit qu’il s’occupera de moi. Notes excellentes… tout se déroule à merveille. Tout portait à croire que j’allais être accepté. Et pourtant… les semaines passent, et j’apprends que je ne suis pas pris, une place près seulement. Mon monde s’effondre. Après tout ce travail, ces miracles, c’était incompréhensible.

Je pensais avoir atteint le sommet avec Goldman Sachs, la chance d’une vie, et j’étais persuadé que je venais de rater la meilleure opportunité qui m’était offerte.

faisais ce que je pouvais attraper. À Londres, les journées étaient complètement folles : je me levais tous les matins à 5h40 pour être à la banque vers 6h30, et je terminais souvent tard le soir. Trader est un métier extrêmement intense.

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C’est là tout le secret pour concilier son judaïsme et son travail : toujours assumer pleinement sa foi.

L’année suivante, je retente ma chance, et cette fois, autre miracle : je suis accepté pour un entretien à JP Morgan. Je passe une journée de quatorze entretiens. Chaque bureau, chaque équipe me teste sur tout : actualités financières, maths, logique, raisonnement…. Et là, je décroche le stage, de manière incroyable.

C’est à ce moment que j’ai compris quelque chose : parfois, ce que l’on croit être le mieux — Goldman Sachs ici — n’est pas forcément ce qui est le mieux pour nous. Chez JP Morgan, une fois accepté, tout devient beaucoup plus simple. Et j’étais finalement dans un bureau avec d’autres Juifs, ce qui m’a permis d’évoluer énormément, non seulement professionnellement, mais aussi par la suite sur le plan personnel et spirituel.

C’était ma première grande leçon de Emouna : peu importe ce qu’Hachem nous envoie, même ce qui semble être un échec ou une injustice, c’est toujours pour le meilleur.

Comment as-tu réussi à concilier un métier aussi intense que trader avec ta pratique du judaïsme ?

Franchement, à ce moment-là, je n’étais pas très religieux, j’étais assez incohérent, mais je

Ce qui était pratique, c’est que chez Crédit Suisse, il y avait un office de Chah’arit tous les matins avec un Séfer Torah pour tous ceux qui travaillaient dans la City, la place boursière de Londres. On m’a encouragé à y aller, et c’était aussi pour moi une façon de rester connecté à ma pratique. Je me levais donc très tôt, je priais. Petit à petit, j’ai appris à être plus régulier et à profiter de ce moment avant le début de la journée de travail. Après, je filais directement à la banque, et c’était un rythme fou. Mais j’ai vite compris que, même incohérent, chaque effort comptait.

Et le Chabbath, ce n’était pas trop compliqué dans un métier comme le tien ?

Justement une des anecdotes les plus marquantes pour moi, c’est le moment où j’ai eu le déclic pour faire Chabbath. Je rentrais très souvent de Londres à Paris le vendredi soir pour Chabbath. Un vendredi, je me retrouve coincé dans l’Eurostar, en retard comme souvent, et je savais que je n’allais pas arriver à l’heure pour commencer Chabbath correctement.

Je décide d’appeler mon Rav pour savoir quoi faire. Il me dit très clairement que je dois confier mes affaires à un non-juif pour qu’il les mette en consigne, et rentrer à pied chez moi. Mais je me retrouve face à un vrai dilemme : mes parents m’attendent, ils ont tout préparé pour moi, et ils vont s’inquiéter si je n’arrive pas. Surtout que le repas de Chabbath chez eux était uniquement pour moi, et je ne pouvais

DOSSIER

pas l’ignorer. À ce moment-là, je n’avais pas le courage de faire ce que le Rav me disait.

Je finis par faire comme beaucoup dans ce genre de situation : je commence Chabbath seulement une fois arrivé chez mes parents. Mais tout le week-end, cette décision me travaille : je sais que j’aurais dû faire autrement, je n’aurais pas dû gâcher mon Chabbath pour ça.

C’est là que j’ai eu un déclic. Je me promets que dès lundi matin, je prendrai mon courage à deux mains et j’irai voir mon boss. Je lui dis simplement : “Maintenant, je vais faire Chabbath.”

Il faut savoir que partir à 14h le vendredi dans la finance, c’est extrêmement compliqué.

Dans ce métier, la présence compte plus que tout. Même aller aux toilettes nécessite de prévenir les autres, chaque minute est cruciale. Et en plus, j’étais responsable d’un book complexe que personne d’autre ne pouvait gérer. Dans mon équipe, deux autres personnes faisaient déjà Chabbath, donc à priori c’était presque impossible.

Et après ça, tu es resté trader à Londres ?

Quelque temps après, suis devenu senior chez J.P. Morgan à Londres. Même si c’est une place rêvée, mon activité commençait à m’ennuyer, ce n’était plus très “fun”, et je me suis dit qu’il fallait changer d’environnement pour rester épanouie. J’ai donc démissionné et je suis devenu broker (intermédiaire qui achète et vend pour les traders), un métier que je fais maintenant depuis 8 ou 9 ans.

Peu importe ce que tu faisais avant, utilise cette chance d’influencer ton entourage maintenant. "

Ma boîte est un peu particulière car elle appartient à un groupe qui avait des bureaux dans les tours jumelles lors du 11 septembre. Pour commémorer cet événement, chaque année, le 11 septembre, ils organisent ce qu’on appelle un Charity Day. Dans les bureaux à Londres, Paris, New York, il y a des célébrités qui viennent essayer de récolter de l’argent pour des associations qu’elles défendent. Tout le monde attend ce jour, parce que forcément, il y a des stars, des Miss France, des comédiens, des gens du spectacle…

Pourtant, j’ai pris ma décision : s’ils doivent me licencier, qu’ils me licencient. Je vais voir mon boss et je lui dis clairement que désormais je fais Chabbath le vendredi et que je partirai plus tôt. Mon boss me sourit, me félicite et me dit : “Mazal Tov, aucun problème.”

Mais je sais que si j’avais posé la question avec hésitation, du genre : “Tu crois que je peux faire Chabbath ?“, il m’aurait probablement dit non. C’est quand on est ferme et fier de ses convictions, que les autres — juifs ou non — le respectent et l’acceptent pleinement. C’est là tout le secret pour concilier son judaïsme et son travail : toujours assumer pleinement sa foi. C’est quand on a honte ou qu’on ne l’assume pas que les autres ne peuvent ni comprendre ni accepter.

Moi, pour être honnête, j’ai une approche un peu différente. Quand arrive ce jour, je regarde d’abord la liste des invités et je me dis : “OK, qui sont les Juifs, à qui je peux mettre les Téfilin ?” Souvent, ce sont des gens que je ne connais pas : des comédiens, des personnalités des réseaux sociaux… Je me renseigne un peu, et c’est vrai qu’on a eu de très belles histoires. Grâce à cette journée, on a réussi à mettre les Téfilin à pas mal de célébrités.

C’est un moment assez drôle d’ailleurs. Par exemple, toutes les Miss France viennent presque tous les ans. Elles voient mon bureau, ma barbe, la photo du Rabbi, le gros cadre… et elles ne comprennent pas trop, peut-être pensent-elles que c’est mon grand-père. Elles arrivent très avenantes et moi, je reste froid, très cordial : “Bonjour Madame”, mais sans

Rester juif à la fac

plus. Pour moi, ce n’est pas Miss France qui compte, c’est juste transmettre un message et rester correct.

Ce que j’ai retenu de tout ça, c’est que si tu es dans un environnement particulier, D.ieu fait en sorte que tu puisses l’influencer. C’est exactement le message que le Rabbi transmet à tous les ‘Hassidim : peu importe ce que tu faisais avant, utilise cette chance d’influencer ton entourage maintenant. Moi, j’étais trader, maintenant je suis dans le monde de l’entreprise, et je sais que j’ai un rôle très important pour influencer mon environnement et ne pas me laisser influencer.

Dans le métier de broker, tu dois souvent organiser des rendez-vous clients, ce qui peut être très difficile quand on est juif religieux. Comment gères-tu ces situations tout en restant fidèle à ton judaïsme ?

Les rendez-vous clients, c’est le cœur du métier de broker. Ce sont ces moments où tu sors avec tes clients pour créer de la proximité, du lien, leur montrer que tu es impliqué et que tu comprends leurs besoins, afin qu’ils continuent de te choisir comme broker attitré. Dans un monde comme la finance, beaucoup de concurrents utilisent ces moments pour “acheter” la confiance, parfois en emmenant leurs clients dans des endroits extraordinaires : des restaurants étoilés, des clubs privés, des événements luxueux… des lieux totalement inaccessibles pour un juif religieux.

Dès que je suis arrivé dans ce milieu, je savais que je devais m’adapter intelligemment. Je ne pouvais pas “jouer le jeu” comme les autres, je devais créer ma propre valeur. Ma stratégie ? Être le meilleur dans ce que je fais. Si tu maîtrises ton métier et que tu es irréprochable, personne n’a besoin d’être diverti à outrance pour te respecter et t’apprécier.

Ma valeur ajoutée, c’était mon expertise, ma transparence et mon honnêteté : tout le monde savait que je ne mentais jamais et que je connaissais parfaitement mon domaine.

Face à ceux qui disent : “C’est difficile, mon concurrent les emmène dans un restaurant Michelin, il travaille le Chabbath… ”, si tu es le meilleur, ce n’est pas un problème.

Ensuite, tu peux t’adapter. Pour mes clients, sortir signifie souvent aller à un match de foot. Honnêtement, je n’y connais plus grandchose, mais je joue le jeu : l’important, ce n’est pas que ça me passionne, mais que ce soit un moment agréable pour eux et compatible avec ma pratique. C’est une manière simple de créer du lien sans perdre de temps et sans aller dans des endroits inadaptés pour un juif religieux. Et pour les repas, mes clients savent que si on sort, ce sera dans un restaurant Cachère. Mais il faut aussi veiller à ce que ce soit un restaurant de qualité : pas question de les emmener dans un boui-boui. Il faut faire un effort pour trouver un endroit agréable et à la hauteur de leurs attentes.

HISTOIRE À SUIVRE

De l’ombre à la lumière - Episode 16 : Une décision inattendue

Découvrez la course-poursuite palpitante de Sophie en quête de son héritage, au cœur d’une enquête qui lui fera découvrir la beauté du judaïsme. Suspens, humour et sentiments... à suivre chaque semaine !

Dans l’épisode précédent : Sophie, revenue à Paris pour mener son enquête sur les tableaux volés de son grand-père, a accepté un travail temporaire au sein d’une association juive. Elle réalise combien Israël lui manque et se renseigne pour mieux comprendre ce que faire la ‘Aliya signifie. En parallèle, elle apprend que Ingrid Florange, la femme qui accompagnait sa tante au moment de l’achat du tableau, n’a jamais été journaliste...

Sophie ne s’était pas trompée à propos de cette journaliste. Quelque chose ne collait pas depuis le début, mais elle ne s’attendait certainement pas à ça !

Le journaliste du magazine ArtPress lui avait confié qu’Ingrid Florange, cette employée du magazine, autrefois l’amie de sa tante Ida au début des années 80, qui l’avait aidée à récupérer le tableau de son père, le peintre-’Hassid Shmulik Grinbaum, n’avait jamais été journaliste ! Mais alors qui était-elle ? Et qu’était-elle devenue ?

tâches diverses qu’elle ne leva pas la tête de son ordinateur et ne s’aperçut pas qu’il allait bientôt faire nuit.

“En une journée, tu as fait plus qu’en une semaine de travail ! Merci pour ton aide précieuse.” C’était Myriam, qui passait sa tête dans le bureau de Sophie.

“Merci, c’est très agréable de se sentir vraiment utile. J’ai le sentiment que ce n’est pas un voyage comme les autres.

- Tu as raison, cela fait plusieurs années maintenant qu’on l’organise pour les jeunes filles de la communauté et c’est à chaque fois un séjour bouleversant à plus d’un titre. As-tu déjà été en Pologne ?

A présent, il n’y avait pas grand-chose qu’elle pouvait faire de plus. Son enquête était au point mort.

Ça tombait bien, depuis ses débuts à l’association, elle était tellement occupée, qu’elle n’avait pas le temps de penser à quoi que ce soit d’autre que son travail. Myriam Uzan, la responsable, préparait le voyage annuel du souvenir en Pologne. Et il ne restait que quelques jours pour tout préparer.

Sophie était chargée des inscriptions de toutes les participantes… Il y avait tellement de

- Non, ma mère est née làbas, c’était une survivante de la Shoah. Moi, je n’y suis jamais allée.

- Justement, j’étais venue te proposer de faire le voyage avec nous. Je suis sûre que cela t’apportera beaucoup et je ne te cache pas que j’aurais aussi besoin d’aide sur place.”

Sophie était perplexe. Elle savait que le voyage conduirait inexorablement à la visite du camps d’Auschwitz et elle n’était pas sûre d’être de taille à affronter cela. Même si elle avait une idée de ce que sa famille avait vécu, se rendre sur le lieu même de l’horreur la terrifiait.

Le soir, de retour à la maison, elle appela sa fille Léa. Mère et fille se racontèrent leur journée, comme elles le faisaient quotidiennement depuis que Sophie était rentrée à Paris et que

Léa étudiait à Jérusalem, dans le séminaire d’été. Quand elle lui parla du voyage en Pologne, Léa réfléchit puis lui dit : “Maman, je pense que ce serait une bonne chose que tu y ailles, en effet. C’est sûr que ce sera dur, mais je crois que ça en vaut la peine.

- Pourquoi tu penses ça ?

- Parce que la Shoah fait partie de notre histoire. Et quand je t’entends te démener pour retrouver les tableaux de mon arrière grand-père, je me dis que ce voyage ne peut être qu’une étape de plus pour te rapprocher du but.

- Justement, je ne me rapproche de rien. Ma piste de la journaliste est tombée à l’eau. Cette femme, pour une raison mystérieuse, n’était pas ce qu’elle prétendait. Et elle a disparu sans laisser de trace, depuis plus de 30 ans. Donc, je ne sais plus où chercher.

- Tu sais ce qu’on nous apprend à la Midracha ?

- Où ça ?

- Au séminaire, maman. Faut vraiment que tu te mettes à l’hébreu ! Bref, quand tu as besoin de réponses à tes questions, quand tu te sens bloquée, il faut se tourner vers Hachem et lui demander de l’aide : “Quand j’appelle, répondsmoi”, c’est dans le Téhilim 4. On a commencé à étudier les Téhilim et c’est incroyable. On se prend la tête à croire qu’on est seules, alors qu’en fait Hachem est tout le temps là et attend juste qu’on Lui dise combien on a besoin de Lui”.

A quel moment les rôles s’étaient inversés ?

Léa, sa fille autrefois ado rebelle, se mettait maintenant à la conseiller, tout en lui parlant de D.ieu. Si elle avait su sortir de sa zone de confort et en apprendre plus sur son judaïsme, alors sûrement Sophie aurait pu elle aussi faire des efforts et tenter l’expérience.

Et c’est comme ça que Sophie décida de s’envoler pour la Pologne avec un groupe de 20 jeunes filles...

La suite, la semaine prochaine...

Le travail de bureau : comment protéger son dos et ses yeux ?

Travailler assis toute la journée, c’est mettre son corps à rude épreuve. Douleurs lombaires, tensions dans la nuque, yeux fatigués… Des signaux qu’il vaut mieux écouter avant qu’ils ne deviennent chroniques. Apprenez à limiter la casse grâce à quelques réflexes simples :

• Soignez votre posture : pieds à plat, dos droit, épaules relâchées, écran à hauteur des yeux. La règle d’or : oubliez la position avachie.

• Bougez souvent : levez-vous toutes les heures, marchez, étirez-vous. Deux minutes suffisent pour relancer la circulation.

• Faites des micro-pauses actives : roulez les épaules, levez les bras, inspirez profondément, arrondissez puis creusez le dos comme un chat. Ces mini-rituels relancent la circulation et détendent la colonne.

• Protégez vos yeux : toutes les 20 minutes, fixez un objet à 6 mètres pendant 20 secondes. Clignez davantage les yeux pour éviter les sécheresses, hydratez-vous, et ajustez la luminosité de l’écran.

• Misez sur l’ergonomie : chaise réglable, petit coussin lombaire, écran à bonne distance. Ce sont de précieux alliés du quotidien.

Sauver son dos ne demande pas une salle de sport au bureau, mais des habitudes simples et répétées. C’est le meilleur moyen pour allier productivité et bien-être.

Mettre un miroir et un feutre dans le sac des Téfilin

Est-il permis de placer un miroir et un feutre servant à noircir les Téfilin dans la sacoche des Téfilin ? Il me semble que, du fait que les Téfilin sont protégées par un boîtier, il serait permis d’y mettre d’autres objets, même profanes, dans la sacoche. Puis-je en déduire qu’aujourd’hui, où l’on a tous des boîtiers à nos Téfilin, nous pouvons placer ce que l’on veut dans notre sacoche ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

1. La pochette en velours dans laquelle il est habituel de mettre les Téfilin a le statut de Tachmiché Kedoucha. (Guinzé Hakodech 1, 4)

2. En ce qui concerne les Tachmiché Kedoucha : il est interdit de les utiliser pour des choses profanes et à plus forte raison, une utilisation méprisante.

3. Placer dans la pochette un miroir et le feutre permettant de noircir les Téfilin n’est ni une utilisation profane, ni une utilisation méprisante, donc, cela est permis. Dans la mesure du possible, il est bien d’y penser avant de les placer la première fois. (Halikhot Chlomo, Téfila 58, 34 ; ‘Atéret Ari 139-145)

Restaurant avec Té’ouda, mais patron pas très Cachère...

Lorsqu’on veut manger dans un restaurant Cachère avec certificat, mais qu’on connaît le(s) gérant(s) et qu’on sait qu’ils vont en boîte de nuit, fraudent l’État et commettent d’autres ‘Avérot, y a-t-il lieu de s’interdire de manger là-bas, bien qu’il y ait un certificat, ou pas ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Le fait qu’un restaurant possède une Té’ouda ne garantit pas toujours automatiquement que la nourriture servie y soit sans risque. Dans votre cas, la présence d’une Té’ouda ne peut pas être considérée comme une garantie absolue de Cacheroute.

Explications : la Té’ouda signifie avant tout que le Rabbinat envoie de temps à autre un Machguia’h (surveillant) pour vérifier que les règles de Cacheroute sont respectées.

Mais ces visites sont ponctuelles, et entre deux passages du Machguia’h, tout repose sur l’intégrité et la rigueur du propriétaire. Or, si ce dernier n’est pas lui-même respectueux des Mitsvot et franchit ouvertement certaines limites, il peut très bien agir en contradiction avec la Halakha, tromper le surveillant ou dissimuler des irrégularités, et ainsi tromper les clients. Tous les ans, à travers le monde, des autorités rabbiniques retirent leur Té’ouda à tel ou tel commerce / traiteur / restaurateur, suite à des "escroqueries" de toutes sortes. Un propriétaire peu scrupuleux peut cacher des produits non-Cachères, les introduire discrètement ou mentir au Machguia’h. C’est arrivé plus d’une fois. Tout ceci est valable même s’il s’agit d’un Machguia’h employé sur place, à temps plein !

Dans un tel contexte, la Té’ouda ne devient qu’un tampon administratif, sans réelle garantie que les pratiques en cuisine soient conformes aux exigences. Le niveau de Cacheroute dépend donc autant, voire davantage, de la fiabilité et de la crainte du Ciel du propriétaire que de la présence d’un simple certificat. Un homme averti en vaut deux !

Le Sandak doit-il payer la Brit-Mila ?

Mon fils va avoir un bébé très bientôt si D.ieu veut, et mon mari doit être Sandak. Estce une obligation pour le Sandak de payer les frais afférents à la Brit-Mila ?

Réponse de Rav Aharon Sabbah

Il n’existe pas d’obligation halakhique pour le Sandak de prendre en charge les frais liés à la Brit-Mila. Cependant, il existe une coutume selon laquelle le Sandak offre un cadeau au bébé. Elle s’inspire du comportement d’Avraham Avinou qui, après avoir été circoncis, a été gratifié par Hachem d’un cadeau : la terre d’Israël. Une autre raison évoquée est que le mérite d’être Sandak est réputé pour apporter la richesse. Ainsi, en guise de reconnaissance envers le bébé grâce à qui ce mérite a été obtenu, le Sandak lui offre un cadeau symbolique de cette abondance. (Migdal ‘Oz 9, 4 ; ‘Hotam Kodech 6, 3 ; Psakim Outéchouvot 265, 29)

Assister à l’enterrement de son ex-mari

Mon ex-mari vient de décéder. Est-ce que je peux aller à l’enterrement ?

Réponse de Rav Gabriel Dayan Qu’Hachem soit avec vous dans ces moments difficiles. Puissiez-vous connaître la consolation avec la venue de Machia’h, la résurrection de tous nos ancêtres et de tous vos proches disparus.

1. Si vous n’êtes pas mariée, cela est permis.

2. Si vous êtes mariée et que votre époux n’y voit pas d’inconvénient, cela est également permis.

3. Si vous êtes mariée et que votre époux ne voit pas cela d’un bon œil, on doit lui "tirer les oreilles", mais ce n’est pas à vous de le faire. Pour la procédure à suivre, je vous invite à nous contacter par le biais du service téléphonique Question au Rav. (‘Assé Lékha Rav I, 45 , III, 34)

4. Ce qui vient d'être dit est valable pour l'enterrement de son ex-mari. Mais d'une manière générale, une femme remariée n’a pas à laisser paraître auprès de son mari actuel qu’elle reste attachée à son ex-mari encore vivant.

Obligations d’une maman à Roch Hachana

Quelles sont mes obligations pour Roch Hachana et Kippour en tant que maman de mon premier bébé de trois mois ? J’avais en effet l’habitude de me rendre à la synagogue chaque année, mais cette fois-ci, je ne sais vraiment pas ce que je suis censée faire de peur de déranger si mon bébé pleure (malgré qu’il soit généralement très calme).

Réponse de Rav Gabriel Dayan

Dans votre situation, il n’est absolument pas obligatoire de vous rendre à la synagogue (surtout avec un bébé de 3 mois). Vous ne devez absolument pas avoir une mauvaise conscience car vous n’y êtes pour rien. Vous prierez à la maison et vos prières seront écoutées comme si vous vous trouviez à la synagogue !

Poulet rôti au miel et grenade

Un plat festif, parfumé et coloré, qui marie la douceur du miel à l’éclat de la grenade. Parfait pour débuter l’année sur une note sucrée-salée pleine d’optimisme !

Pour 4-6 personnes

Difficulté : Facile

Temps de préparation : 15 min

Temps de cuisson : 45 min + repos : 30 min

Ingrédients

• 1 poulet entier découpé ou 8 cuisses de poulet

• 2 cuil. à soupe de miel

• 1 cuil. à soupe de mélasse de grenade (ou jus de grenade réduit)

• 2 cuil. à soupe d’huile d’olive

• 3 gousses d’ail émincées

• 1 cuil. à soupe de thym frais

• 1 cuil. à soupe de romarin frais

• Sel, poivre

• ½ grenade (graines seulement)

• Quelques feuilles de coriandre ou persil pour décorer

Réalisation

- Dans un bol, mélangez le miel, la mélasse de grenade, l’huile, l’ail, les herbes, le sel et le poivre.

- Enrobez le poulet avec la marinade et laisser reposer 30 minutes.

- Préchauffez le four à 200°C.

- Disposez le poulet dans un plat et enfourner pour 40 à 45 minutes, en l’arrosant régulièrement avec son jus.

- À la sortie du four, parsemez de graines de grenade et d’herbes fraîches.

- Servez chaud, accompagné de légumes rôtis ou de riz basmati.

Bon appétit !

Murielle Benainous

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""D.ieu croit en toi, même quand toi tu n’y crois plus." (Rav Its'hak Meïr Alter de Gour)

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