















































Comme chaque année, le mois d’Eloul nous prend par surprise. Les Séli’hot, le son du Chofar, la Téchouva sont bien loin de nos préoccupations, d’autant que beaucoup d’entre nous bronzent encore au bord de la plage. À ce propos, j’ai rencontré une ancienne connaissance qui m’a raconté ses vacances “exceptionnelles” passées cette année à Natanya. Cet homme a fait du chemin dans le judaïsme : aujourd’hui il porte la Kippa, des Tsitsit pendent à son vêtement, et son épouse se couvre les cheveux. Il m’a rapporté, entre autres, qu’il y a à Natanya la “plage des Français”, à proximité du fameux Kikar, où se retrouvent tous les francophones dans une ambiance très conviviale.
Je lui ai demandé si cette plage était séparée. Il m’a répondu par la négative. Étonné, je l’ai donc interrogé : comment fait-il face au problème des vues indécentes, inévitable sur une plage mixte ? Il m’a rétorqué, en balayant d’un revers de main ma question : “Je suis conscient de la problématique, mais je me dis qu’avec tout ce que l’on voit chaque jour sur le smartphone, je ne prête même plus attention au problème de Tsni’out qui y règne.”
Cette discussion met en lumière le fait que certains écarts dans le judaïsme trouvent leur source dans cet appareil toujours présent, “quand tu es installé dans ta demeure, en déplacement sur le chemin, à ton coucher et à ton lever”. Inutile de s’étendre sur les dangers du smartphone, surtout pour un Juif pratiquant, mais voilà encore un point à mettre à son “crédit” : il désensibilise. Les Mitsvot et l’étude de la Torah réveillent en nous un désir d’élévation, et avec un tel poison à la maison, cette volonté se trouve freinée. C’est pourquoi il est indispensable au moins de placer un filtre protecteur sur nos appareils, a fortiori pour notre progéniture.
Ce mois d’Eloul 5785 est aussi chargé de défis : le sort des otages du ‘Hamas, les soubresauts politiques qui risquent de faire chavirer le gouvernement israélien, l’anarchie dans les rues du pays, de nombreuses nations occidentales qui prennent une voie nettement anti-israélienne, l’antisémitisme grandissant partout dans le monde… “Que nous réserve l’avenir ?”, s’inquiète-t-on. Mais la seule solution est celle que prône la Tradition : Téfila, Tsédaka et Téchouva (la prière, la charité, et le repentir) nous écartent de tout danger. Chacun, selon son niveau et ses capacités, cherchera à se renforcer dans ces domaines.
Ra’hel Frankel est la mère de Naftali, l’un des trois adolescents assassinés sauvagement par des terroristes palestiniens, il y a une dizaine d’années. Ces derniers les avaient pris en stop, déguisés en Juifs pratiquants. À l’époque, un éveil vers le judaïsme s’était créé de partout dans le monde pour le mérite de ces jeunes (on a su plus tard qu’en réalité, ils avaient été tués dès le premier jour), engagement qui fut ensuite perpétué pour l’élévation de leur âme. Mme Frankel, noble et croyante, eut le courage et la conviction de proclamer : “D.ieu ne travaille pas pour nous, pour qu’on se permette de Lui demander des comptes.” Elle rapporte qu’une communauté juive éloignée d’Arizona a tenu, elle aussi, à participer à ce renforcement du judaïsme : l’un prit sur lui de mettre les Téfilin une fois par semaine, une autre de cachériser sa cuisine, une autre encore de ne sortir depuis lors qu’avec un Juif ! Incroyable la force d’un Juif, quel que soit son niveau !
C’est cela Eloul : faire un pas vers la Kédoucha, ou rechercher la source de nos égarements et y remédier. Souhaitons que grâce à ces mérites, D.ieu nous envoie un flux de miséricorde.
Rav Daniel Scemama
Rav Daniel Scemama
L'Édito - Au bord de la plage, près du Kikar
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David Choukroun
Rédacteurs
Rav Daniel Scemama, Alexandre Rosemblum, Elyssia Boukobza, Ariel Marciano, Rav Raphaël Sadin, Rav Moché Eliahou Busso, Moshé ‘Haïm Sebbah, Rav Yehonathan Gefen, Mia Atlan, Rav Gabriel Dayan, Rav Avraham Garcia, Rav Aharon Sabbah, Murielle Benainous
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Mercredi 27 Août
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Vendredi 29 Août
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Chkia 20:36 20:22 20:16 20:14
Les 'Houthis auraient tiré sur Israël un missile à fragmentation, compliquant son interception par la défense antiaérienne
Les sirènes ont à nouveau retenti en Israël vendredi soir, après le tir d'un missile par les 'Houthis du Yémen dont une partie s'est écrasée dans la cour d'une maison au Mochav Guinaton, dans le centre du pays. Le projectile n'ayant pas été intercepté par les systèmes de défense antimissile, Tsahal a ouvert une enquête afin de
vérifier l'hypothèse selon laquelle le missile pourrait avoir été équipé d’une ogive à sousmunitions.
Peu après le tir, un haut responsable 'houthi, Nasser Al-Din A'mer, a diffusé une vidéo affirmant qu’il s’agissait "d’un moment historique où un missile yéménite s’est scindé en plusieurs missiles au-dessus d’Israël".
Les plus grandes manifestations anti-israéliennes depuis des années organisées à travers l'Australie
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à travers l’Australie ces dernières semaines, dans l’un des plus vastes mouvements anti-israéliens qu’ait connus le pays depuis des années. Ces manifestations accompagnées de slogans tels que Free Palestine et Viva Intifada, s’inscrivent dans une campagne
coordonnée à l’échelle nationale, avec plus de 40 rassemblements organisés. Les organisations juives australiennes se disent profondément préoccupées par la radicalisation des slogans et appellent les autorités à intervenir contre les discours de haine, craignant une recrudescence des actes antisémites dans le pays.
Des milliers de personnes attendues au Kotel pour le début des Séli'hot, sous le signe de l'unité et des prières pour la libération des otages
Les prières des Seli’hot débuteront dans la nuit de lundi à mardi au Kotel à Jérusalem, marquant le lancement d’un mois de prières et de rassemblements. Cette année, les événements prendront une dimension particulière, avec notamment la participation d'ex-otages. Pour permettre au plus grand nombre de participer aux grands rassemblements sur l'esplanade, les offices seront accompagnés de 'Hazanim réputés, de systèmes de sonorisation renforcés et d’écrans géants. Les prières seront également retransmises en direct vers des dizaines de lieux à travers Israël et dans le monde.
Le maire socialiste de Barcelone interdit d’entrée en Israël quelques heures avant son arrivée Jaume Collboni, le maire socialiste de Barcelone, s’est vu refuser l’entrée en Israël, a annoncé vendredi l’Autorité de la population, de l’immigration et des frontières (PIBA). Selon un communiqué de la PIBA, Collboni devait atterrir en Israël vendredi dans la nuit mais il a été informé qu’il ne serait pas autorisé à pénétrer sur le territoire. Selon le journal espagnol ARA, Collboni avait été invité par les maires de Beth-Lé'hem et de Ramallah.
En mai, le conseil municipal de Barcelone avait voté en faveur de la rupture des relations institutionnelles avec le gouvernement israélien et de la suspension de son accord d’amitié avec la ville de Tel-Aviv.
Deux experts qui soutiennent le terrorisme figurent parmi les auteurs du rapport Onusien sur la "famine" à Gaza
Des analyses de sources ouvertes révèlent ce dimanche des informations troublantes sur l'identité des auteurs du récent rapport rédigé sous l'égide de l'ONU qui déclarait officiellement une famine dans le nord de Gaza - des affirmations fermement contestées par Tsahal, le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT) et le Premier ministre
Netanyahou. Le professeur Andrew Seal, enseignant senior à l'University College London, a exprimé son soutien aux 'Houthis, prétendant qu'ils cherchaient simplement à "empêcher un génocide à Gaza". Dr. Zeina Jamaluddin, spécialiste de santé à la London School of Hygiene & Tropical Medicine, a pour sa part qualifié la guerre d'Israël contre le 'Hezbollah de "terrorisme".
Gaza : Un officier d’infanterie tué dans une explosion visiblement accidentelle
Un officier a été tué samedi dans un ce qui semble être un accident survenu dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé Tsahal samedi soir. Ori Guerlic, 20 ans, commandant de peloton au sein du bataillon Chimchon de la brigade Kfir, est originaire de Meitar. Selon les premières conclusions de l’enquête menée par Tsahal,
l’officier a été tué par un explosif israélien qui a détoné, pour des raisons encore inconnues, lors d’opérations de démolition de structures à Khan Younès. La mort du soldat est survenue quelques jours après une attaque d'ampleur menée par les terroristes du 'Hamas contre un campement militaire à Khan Younès.
"Si le 'Hezbollah est désarmé, nous réduirons nos forces au Liban" (bureau du Premier ministre)
Le bureau du Premier ministre Netanyahou a salué lundi la décision historique du gouvernement libanais de soumettre un plan de désarmement du 'Hezbollah d'ici la fin de l'année. Le communiqué affirme que cette étape marque "une opportunité cruciale" pour Beyrouth de "récupérer sa souveraineté" et de "restaurer l’autorité de
ses institutions étatiques et de son armée, libres de toute influence de groupes armés non étatiques". En outre, Israël a affirmé être disposé à "soutenir le Liban" dans la mise en œuvre de ce plan et à engager "une réduction progressive de la présence de Tsahal au SudLiban, en coordination avec un mécanisme de sécurité dirigé par les États-Unis".
Israël diffuse des vidéos filmées à Gaza révélant la brutalité du 'Hamas envers les civils Le coordinateur des activités gouvernementales dans les territoires, le général Ghassan Alian, a publié lundi sur X une série de vidéos montrant des terroristes du 'Hamas brutalisant, torturant et tirant sur des habitants de la bande de Gaza. On y voit des Gazaouis dépouillés de leurs vêtements, battus et giflés, criant à l'aide face aux violences subies.
Selon i24NEWS, le 'Hamas a également un canal Telegram nommé "Attrape le collaborateur", et qui publie de nombreuses photos de "voleurs" - des Gazaouis recevant de l'aide. Dans certains cas, on voit des tirs dans les jambes, et parfois même des images d'exécutions suite à la prise de nourriture auprès d'organisations d'aide internationale.
Syrie : Sharaa confirme l’avancée des négociations avec Israël sur un accord de sécurité
Arrivé dimanche en Israël, l’émissaire américain Thomas Barrack s’est entretenu avec le Premier ministre
Netanyahou sur les dossiers de la Syrie et du Liban, ont annoncé trois responsables israéliens. Jérusalem serait sur le point de parvenir à un accord sécuritaire avec Damas. Le président syrien Ahmed AlSharaa a précisé ensuite à des journalistes que l’éventuel accord se baserait sur les lignes de désengagement définies en 1974 entre Jérusalem et Damas après la guerre de Kippour.
Offensive sur Gaza ou négociations ?
Le dilemme d'Israël
Le cabinet sécuritaire israélien se réunit mardi à Jérusalem pour trancher entre deux options majeures : entériner le plan de conquête de Gaza ou relancer le processus diplomatique avec de nouvelles négociations sur l'échange d'otages et la fin de la guerre. Contrairement aux précédents pourparlers menés au Qatar et en Égypte, les nouvelles discussions pourraient cette fois se dérouler dans une ville européenne ou du Golfe.
Toutes les parties s'accordent désormais sur la nécessité d'un "accord global" plutôt qu'un arrangement partiel comme le prévoyait le plan Witkoff, qui incluait la libération progressive d'une partie des otages seulement.
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Pays-Bas : Une famille israélienne agressée dans une station balnéaire
Jeudi dernier une famille de touristes israéliens a été agressée dans un parc de vacances aux Pays-Bas. Vendredi, l’ambassade d’Israël à La Haye a fait savoir que des groupes anti-Israël locaux avaient diffusé des vidéos de touristes israéliens dans un autre parc, appelant à passer à l’acte. Deux des victimes de
l’agression ont dû être hospitalisées et un suspect a été arrêté. L’ambassade israélienne néérlandaise, dont le bâtiment a été vandalisé la semaine dernière, a ajouté qu’il s’agissait de la dernière d’une série d’attaques qui ont pris pour cible des Israéliens en visite aux Pays-Bas.
Israël Katz : "La chute de Gaza entraînera la capitulation du 'Hamas"
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé lundi devant le haut commandement de Tsahal que la bataille pour la ville de Gaza est désormais "la clé" de la guerre contre le 'Hamas. "La chute de la ville signifiera la capitulation de l’organisation terroriste", a martelé Katz devant les commandants. Selon lui, le 'Hamas n’a accepté d’envisager une négociation sur la
libération des otages qu’en raison de la menace crédible d’une offensive israélienne sur Gaza City. "Ce n’est que la peur que nous prenions la ville d’assaut qui les pousse enfin à mettre ce sujet sur la table", a-t-il déclaré, rappelant que ni les pressions turques ni qataries n’avaient jusqu’ici obtenu de résultats.
Elyssia Boukobza
Les écrans, ennemis de notre cerveau et de notre sommeil ?
Les écrans ont envahi nos vies, du réveil jusqu’au coucher. Mais à quel prix ?
Fatigue cérébrale, troubles de l’attention, insomnie… Notre cerveau et notre sommeil en subissent les conséquences. Et si on reprenait le contrôle ?
• Lumière bleue = nuit blanche : elle perturbe la sécrétion de mélatonine, l’hormone du sommeil. Résultat : endormissement retardé et sommeil de moins bonne qualité.
• Hyperstimulation du cerveau : notifications, vidéos à la chaîne… Le cerveau n’a plus le temps de se mettre en pause.
• Surcharge cognitive : trop d’infos = difficulté à se concentrer, baisse de la mémoire à court terme, fatigue mentale.
• Le piège du «juste 5 minutes» : on pense se détendre… et on termine épuisé 3 heures après, frustré, voire anxieux.
• Impact sur l’humeur : les écrans favorisent la sédentarité, l’isolement social et parfois même la comparaison toxique (notamment sur nos ados à cause des réseaux sociaux).
• Effets dès l’enfance : développement du langage, sommeil, attention : les écrans ont un vrai impact sur le cerveau en construction.
Les écrans ne sont pas les rois, c’est à nous de fixer les règles. Vous avez besoin d’obscurité, de calme et de déconnexion. Délimitez votre temps d’écran, et lisez un bon livre avant de vous coucher pour un sommeil réparateur et un cerveau apaisé.
Sarah Kisielewski
L’accusation de génocide inepte, indécente et criminelle est de même nature que le vieux geste anti-judaïque d’accusation de déicide. On peut avoir de la sympathie ou de l’agacement pour le jeune Etat juif, mais ce qui est déplorable, c’est la déformation systématique de la réalité sur le terrain.
Le paradoxe d’Israël, c’est que plus il veut s’ouvrir, plus il rencontre sa différence. Plus il veut ressembler aux autres peuples, plus il veut s’intégrer au sein des Nations, plus les autres nations lui rappellent qu’il est absolument un peuple singulier et qu’il ne sera jamais comme les autres peuples. Il est toujours traité avec un régime radicalement différent des autres.
C’est que la singularité du peuple juif prend ses racines dans le spirituel, dans son attachement à la Torah. La relation à l’Etat juif est toujours non-objective, innerve systématiquement par un surplus d’amour ou de haine dont l’intensité est si forte que toute analyse froide, rationnelle sur la situation devient impossible. Le peuple israélien, même laïque, ne comprend pas pourquoi, de manière systématique, on l’accuse de tous les maux.
culpabilité blanche par rapport au passé colonial, la détestation du capitalisme et parfois de la démocratie parlementaire tout en profitant du système etc… Ces représentations combinées élaborent une image désastreuse du Juif dans le monde. Celui-ci est supposé riche donc pourvoyeur du fléau capitalisme, il est démocrate car la démocratie protège les Juifs. Il est surtout la figure du néo-colonialisme avec l’Etat d’Israël qui condamne les Palestiniens à l’exil perpétuel.
Israël relève d’une pathologie antisémite. "
L’indignation sélective visant
Ce qui reste extraordinaire c’est le phénomène de la conscience pure. Des personnes foncièrement antisémites, attesté par leurs obsessions anti-juives, ne se considèrent absolument pas antisémites et sont même scandalisées quand elles subissent une telle accusation ! Ce phénomène s’explique en partie par ce que les maitres du Talmud nomment ‘Hachivat Hasékhel (représentation). L’antisémite moderne a une représentation antiraciste et humaniste de lui-même et de ses convictions. Il est investi par d’autres représentations, le tiers-mondisme, la sympathie pour les damnés de la terre, la
Ces considérations ne sont pas encore du racisme. Ce qui fait basculer les âmes pures dans l’horreur antisémite c’est qu’une fois ces représentations agréées par l’esprit, elles prennent des proportions inédites. Elles sont exclusives, dans la mesure où les mêmes représentations devraient réagir avec autant d’ardeur envers des massacres d’une toute autre ampleur. Au Darfour (Soudan), les milices Janjawid massacrent des centaines de milliers de civils. En Éthiopie, plus de 200 000 viols passent sous silence médiatique. Au Soudan du Sud, en Centrafrique et en République démocratique du Congo, des tueries massives se poursuivent. En Irak, les Yézidis subissent un génocide à Sinjar. Au Myanmar (Birmanie), l’armée birmane mène un génocide contre les Rohingyas, minorité musulmane. Au Sri Lanka, des massacres présumés de civils tamouls sont imputés à l’armée sri-lankaise. En Chine, une répression sévère vise les Ouïghours, qualifiée
de génocide par certains pays. S’ajoutent encore la colonisation du Tibet, accompagnée d’une sinisation forcée au détriment des Tibétains, et les tueries perpétrées en Amérique du Sud, notamment contre des minorités indiennes.
L’indignation sélective visant Israël relève d’une pathologie antisémite. L’occultation des conditions objectives du conflit et la haine viscérale des populations palestiniennes qui déshumanise les Juifs dans des proportions comparables à l’époque nazie sont systématiquement occultées. Les efforts de l’armée israélienne pour épargner des vies civiles dans une lutte contre une guérilla manœuvrant au sein de sa population sont réels et l’accusation de génocide inepte, indécente et criminelle est de même nature que le vieux geste anti-judaïque d’accusation de déicide.
Nous ne parlons pas ici du conflit israélopalestinien ni même de celui plus large entre le sionisme et les pays arabes. On peut être
sioniste, antisioniste, avoir de la sympathie ou de l’agacement pour le jeune Etat juif, cela fait partie du débat géopolitique légitime. Ce qui est déplorable c’est la haine antisioniste qui en vient à suspecter chaque Juif d’être un complice des crimes supposés d’Israël, c’est la déformation systématique de la réalité sur le terrain, et surtout une focalisation obsessionnelle sur un des conflits de la planète qui aboutit à la disqualification du fait juif !
Nous n’avons pas été témoins d’acte antisyrien quand l’armée d’Assad a massacré un demi-million de civils. Nous n’assistons pas au saccage de restaurants russes suscité par la guerre en Ukraine, il ne vient à l’esprit de personne d’agresser des touristes chinois a la tour Eiffel par solidarité aux Ouïghours ; seuls les Juifs sont soumis à ce régime généralisé de haine. Si cela ne s’appelle pas de l’antisémitisme, alors le factuel et les mots n’ont plus de sens.
Rav Raphaël Sadin
FEMMES
COUPLE
Est-ce que ce n’était vraiment pas exagéré d’organiser une fête pour un petit grain de beauté ? Après tout, il y a des épreuves plus difficiles et de plus grands miracles qui méritent d’être salués.
Il y a quelques mois, lors d’une visite de contrôle chez la dermatologue, j’ai dû faire retirer un tout petit grain de beauté, dont la couleur posait problème : "Je ne l’aime pas celui-là, il est bien trop foncé", a-t-elle dit en entourant mon bras au stylo.
J’ai donc été chez un chirurgien pour le faire retirer. Et je suis vite passée à autre chose, les vacances de Pessa’h en famille m’attendaient. Quelques semaines plus tard, à des milliers de kilomètres, la nouvelle est tombée tel un couperet : "c’est un mélanome, prenez rendez-vous sans attendre avec l’oncologue."
Tout ça pour ça ?!
devrais prendre la parole pour raconter les bienfaits d’Hachem et Le remercier devant tous les invités.
Est-ce que ce n’était vraiment pas exagéré d’organiser une fête pour un petit grain de beauté ? Après tout, il y a des épreuves plus difficiles et de plus grands miracles qui méritent d’être salués. Par exemple, je suis divorcée depuis plusieurs années ; si demain, je me remarie, il y aurait de quoi dire merci à Hachem. Je n’ai pas d’enfant, à l’heure où mes amies fiancent leurs aînés ; si cela m’arrive demain, je raconterai à qui veut l’entendre, sans jamais me lasser, tous les bienfaits du Maître du monde.
On m’a vite rassurée en me disant que ce n’était pas grave et qu’a priori, je n’aurais pas besoin de traitement, puisque la source du problème avait déjà été retirée. J’ai passé plusieurs mois à me rendre à l’hôpital pour faire des examens complémentaires, qui ont confirmé que tout allait bien. Je suis retournée chez l’oncologue avec tous mes résultats d’examen et c’était assez comique, parce que nous n’avions pas grand-chose à nous dire (et pourtant je suis une bavarde !). Selon lui, je n’avais plus besoin de revenir le voir, je n’aurais qu’à me rendre deux à trois fois par an chez le dermatologue pour m’assurer que d’autres grains de beauté n’auraient pas la même idée de dégénérer.
Je me suis alors posé la question de savoir si je devais faire quelque chose à la fin de ce parcours médical de trois mois. Est-ce qu’il y avait lieu d’organiser une Sé’oudat Hodaya ? Un repas de remerciement pendant lequel je
Et puis, je me suis rappelée ce que j’ai ressenti au moment du diagnostic. Comment oublier cette impression que le Ciel me tombait sur la tête ? Moi qui avais déjà perdu mon père de la maladie, j’avoue que je me suis demandée, au moment où j’ai lu les mots de "mélanome" et "malin", où se trouvait Hachem et s’Il serait à mes côtés pendant cette épreuve.
Où sommes-nous ?
C’était sans compter sur le cours d’un Rav qui m’a profondément touchée. Dans la Paracha de Béréchit, un passage est écrit comme s’il s’agissait d’une partie de "cache-cache". Hachem donne des instructions à Adam en lui expliquant que tout lui est permis, sauf le fruit de la Connaissance.
Et ensuite ? C’est comme si Hachem n’était plus présent. Adam et ‘Hava transgressent en toute liberté et partent ensuite se cacher, gagnés par la honte. Après ce péché, D.ieu S’adresse
à Adam et lui demande Ayéka ?, "Où es-tu ?"
(Béréchit 3, 9)
Ce mot exprime la question de D.ieu à Adam, qui se cache de Lui après avoir enfreint le commandement. La question est bien sûr rhétorique, car Hachem sait où se trouve Adam, mais elle vise à le pousser à réfléchir à ses actions et à sa situation spirituelle.
Plus encore, Hachem nous enseigne ici qu’Il voilera Sa face à certains moment et époques et que nous aurons pour mission de Le chercher, de Le dévoiler, en restant fidèle à Ses enseignements. Lors d’une épreuve personnelle, d’une guerre, d’un attentat, nous sommes nombreux à nous demander : "Où est D.ieu ?" C’est humain comme question. Mais nous… Où sommes-nous ?
Maître du Monde, merci de m’avoir fait entrer et sortir de l’hôpital en bonne santé, merci de me donner des amies en or qui sont toutes venues assister à ma Sé’oudat Hodaya et se réjouir avec moi. Et merci d’avoir mis dans ma vie ma fabuleuse amie Sandra, qui a roulé une centaine de kilomètres, avec ses enfants assis à l’arrière de la voiture, juste pour venir attendre avec moi et m’accompagner chez l’oncologue, sans même que je ne le lui demande.
Hachem sait où se trouve Adam, mais elle vise à le pousser à réfléchir à ses actions et à sa situation spirituelle. "
Je n’ai peut-être pas (encore) de gentil mari ni d’enfants qui gazouillent, mais j’ai la santé, j’ai la Émouna (foi) et je suis emplie de gratitude envers Hachem pour tous Ses bienfaits. Ce mois de Eloul, plus que jamais, je veux dire à Hachem que je serai au rendez-vous.
Témoignage anonyme
On se rappelle tous du lieu où l’on se trouvait et de ce qu’on faisait le samedi 7 octobre 2023. Mais est-ce qu’on se rappelle où l’on en était dans notre relation à D.ieu ? Et si finalement, la plus grande de nos épreuves était de rester fidèle à Hachem et à Ses Lois, même quand on a le sentiment qu’Il n’est pas là ? Même quand on Le prie jour après jour et qu’on a le sentiment que nos Téfilot (prières) ne sont pas entendues... Ou quand on est seul à croire en Lui, quand toute l’humanité semble se retourner contre nous !
Répondre présent
Alors oui, il ne s’agissait que d’un petit grain, mais comme je cherche à reconnaître tous les bienfaits d’Hachem, même dans les détails, je décide de Le remercier et de le faire savoir.
Hasard du calendrier, ma Sé’oudat Hodaya a eu lieu le soir de Roch ‘Hodech Eloul. Eloul ou le mois de l’introspection, celui où l’on réfléchit si durant toute l’année qui s’est écoulée, l’on a réussi à évoluer sur le plan spirituel, à s’améliorer et si l’on s’est rapproché d’Hachem.
La Paracha de Choftim aborde un sujet central : comment organiser la vie du peuple juif une fois installé en terre d’Israël. Elle ne parle pas de détails techniques mais de fondements : les institutions qui doivent garantir l’ordre, la justice et la fidélité à la Torah.
Quatre structures apparaissent. La première est celle des juges et des officiers : des hommes chargés de juger et d’appliquer la loi, pour que la justice soit respectée dans toutes les villes. La deuxième est le Sanhédrin, le grand tribunal, véritable autorité suprême qui tranche les affaires les plus lourdes et maintient l’unité du peuple. La troisième est celle des prophètes : des hommes choisis par Hachem pour transmettre Sa parole. Enfin, la quatrième est la royauté : la Torah prévoit qu’Israël pourra avoir un roi pour incarner l’unité nationale.
rôle mais où toutes trouvent leur sens dans la royauté d’Hachem.
Et ce message ne vaut pas seulement pour l’époque biblique. Il nous parle aujourd’hui. Il nous rappelle que la véritable royauté, celle qui doit orienter nos vies, est celle d’Hachem.
L’organisation sociale du peuple juif repose sur un équilibre, un partage des responsabilités. "
Mais ici, une différence essentielle apparaît. Chez les Nations, le roi concentre tous les pouvoirs et impose sa volonté. Dans la Torah, le roi n’est pas un souverain absolu. Il n’est qu’un représentant, un reflet de la royauté d’Hachem. Il dirige, mais toujours en étant soumis à la loi divine. Son rôle n’est pas de se placer au-dessus du peuple, mais d’incarner la fidélité à la volonté d’Hachem.
C’est pourquoi Israël a pu traverser les siècles sans roi, dirigé par les prophètes et les juges. Car même sans trône terrestre, le peuple avait déjà un Roi : Hachem.
La Paracha de Choftim nous transmet ainsi une leçon puissante. L’organisation sociale du peuple juif ne repose pas sur des rapports de force ni sur la concentration du pouvoir. Elle repose sur un équilibre, un partage des responsabilités, où chaque institution joue son
C’est aussi le sens de l’attente du Machia’h. Lorsque nous demandons la délivrance, nous ne prions pas seulement pour un futur roi de chair et de sang. Nous prions pour que se révèle pleinement la royauté d’Hachem dans le monde. Le Machia’h sera son représentant, comme les rois d’Israël l’ont été, mais d’une manière ultime, universelle.
Ainsi, la Parachat Choftim ne se contente pas de donner des règles d’organisation. Elle trace une ligne directrice : construire une société qui reflète la souveraineté divine. Et elle nous enseigne que le Machia’h, que nous attendons avec impatience, ne sera pas seulement un chef politique mais celui qui dévoilera la royauté éternelle d’Hachem.
Aujourd’hui, alors que le peuple juif se reconstruit en Israël et que la Torah fleurit partout dans le monde, nous voyons déjà les prémices de ce processus. Notre rôle est de ne pas être de simples spectateurs, mais d’agir : renforcer notre lien avec la Torah, travailler à l’unité du peuple et nourrir en nous le désir de voir la Royauté divine pleinement révélée.
Choftim nous rappelle qu’Hachem est déjà Roi. Attendre le Machia’h, c’est nous préparer à voir cette royauté éclater aux yeux de tous.
Rav Moché Eliahou Busso, petit-fils de Baba Salé (retranscrit d’un cours paru sur torah-box.com)
Torah-Box vous propose la traduction de quelques passages les plus connus des Séli’hot, ces vibrantes prières de supplication et de pardon adressées à D.ieu, lues depuis le début du mois d’ Eloul pour les Séfarades et la semaine précédent
Roch Hachana pour les Ashkénazes, jusqu’à la veille de Yom Kippour
Roi Tout-Puissant, assis sur le trône de la miséricorde, qui agit avec bonté.
Qui pardonne les iniquités de Son peuple et les efface les unes après les autres.
Qui multiplie le pardon aux fauteurs non intentionnés.
Et qui accorde la rémission aux fauteurs.
Le Tout-Puissant accorde ses grâces à toute chair et tout esprit.
Et ne les punis pas à la mesure de leurs fautes.
Roi Tout-Puissant, qui nous a fait connaître et énoncer les Treize attributs.
Souviens-Toi en notre faveur aujourd’hui de l’alliance des Treize attributs.
Comme Tu l’as fait savoir jadis à l’humble [Moché].
Comme il est écrit dans Ta Torah :
"Et l’Éternel descendit dans la nuée et Se tint auprès de Moché.
Et il proclama le Nom ineffable de l’Éternel."
Ainsi il est écrit :
L’Éternel passa devant Moché et proclama :
D.ieu est éternel, le Tout-Puissant, miséricordieux et clément, longanime, plein de bonté et de vérité.
Tu conserves Ta miséricorde durant des millénaires.
Tu supportes la faute, la rébellion et la faute involontaire et finalement Tu absous.
Et Tu pardonnes nos fautes et nos transgressions, et nous serons Ton héritage.
Traduit par Moshé Haïm Sebbah
Rejoignez nous pour la prière exceptionnelle au Kotel et sur les lieux saints à partir de dimanche Roch 'Hodech Eloul (24.8.25) et jusqu'à la Neila de Kippour
(Tous les noms qui nous parviendront après Roch Hodech seront retransmis immediatement au Guedolim, jusqu'à la fin des 40 Jours)
Pour en profiter, veuillez le détacher avant Chabbath...
Comment juger les gens favorablement tout en étant soupçonneux quant à leur droiture ?
La Torah nous enjoint : "Sois intègre avec Hachem, ton D.ieu." Rachi explique que l’on doit accepter ce que Hachem nous donne sans tenter de prédire le futur. Il faut tout accepter avec amour et intégrité. Le ‘Hafets ‘Haïm faisait la déduction suivante à partir du verset ; il est écrit que la personne doit agir avec intégrité devant Hachem, mais pas à l’égard d’autrui. Dans les relations avec les autres, la personne doit faire preuve de beaucoup de sagesse et de réflexion et ne doit pas se laisser duper par quelqu’un de douteux.
Intégrité ? Oui, avec modération
L’exemple qu’il ramenait était celui de Ya’akov Avinou, appelé Ich Tam et qui pourtant, fit preuve de beaucoup de ruse dans ses relations avec Lavan. Un jour, plusieurs Bné Torah se plaignirent au ‘Hafets ‘Haïm d’avoir été escroqués par des commerçants malhonnêtes, sur une large somme d’argent. Il leur cita ce verset et remarqua qu’ayant passé plusieurs années en Yéchiva, ces hommes s’étaient habitués à se conduire avec Temimout envers Hachem. Leur erreur, en revanche, fut de penser qu’il était possible de se comporter avec naïveté avec autrui également.
Cette leçon du ‘Hafets ‘Haïm paraît tout à fait logique, mais elle se doit d’être conciliée avec la Mitsva de Betsédek Tichpot Et ‘Amitékha Cette Mitsva nous enseigne qu’il faut essayer de juger l’autre favorablement, même si nous avons l’impression qu’il a agi de façon incorrecte. Comment pouvons-nous juger les gens favorablement tout en étant soupçonneux quant à leur droiture ? On pourrait répondre
tout simplement qu’il faut juger l’autre avantageusement tout en faisant attention à prendre les précautions nécessaires pour éviter de subir un dommage, au cas où cette personne serait malhonnête.
Deux problèmes se posent dans cette façon de faire : tout d’abord, il est presque impossible d’adopter une attitude si contradictoire visà-vis d’une même personne. D’autre part, il semble difficile d’admettre que la Torah puisse ordonner d’accorder le bénéfice du doute aux gens que l’on a de bonnes raisons de considérer avec suspicion.
Un jugement à géométrie variable
Les Richonim écrivent que l’exigence de juger favorablement n’est pas uniforme, mais qu’elle prend en compte les différentes catégories de personnes. Il y a le Tsadik (juste), le Bénoni (intermédiaire), le Racha' (impie) et le Eino Makiro (l’inconnu). Le Tsadik est celui qui ne commet quasiment jamais de faute ; il convient de le juger favorablement même si son acte tend à être interprété négativement. Le Bénoni est celui qui évite de fauter, mais qui trébuche de temps en temps – nous devons le juger avantageusement dans les cas où l’action peut être perçue autant négativement que positivement, mais lorsque ses actions paraissent négatives, nous n’avons pas l’obligation de lui accorder le bénéfice du doute. Le Racha’ faute régulièrement ; nous ne sommes pas obligés de le juger favorablement, même lorsque son acte semble positif. En effet, Rabbénou Yona régit que l’on doit le juger défavorablement ! Le Eino makiro est celui
que nous ne connaissons pas – il n’existe aucune obligation quant à la façon de le juger.
La difficulté concernant ces règles est que la Torah ou nos Sages n’y font aucunement allusion – la Torah ne fait aucune différence entre les diverses personnes, elle nous demande simplement de juger notre prochain favorablement, ce qui implique que cette obligation s’applique de façon égale à tout Juif. D’où les Richonim ont-ils déduit de telles attitudes entre les différents types de personnes ?
Une affaire de bon sens
Rav Its’hak Berkovits explique que la Mitsva de juger l’autre favorablement ne signifie pas qu’il y a une obligation de considérer chaque action de manière positive, irrationnellement, mais elle nous demande de juger l’autre de façon logique, raisonnable et équitable ; on peut avoir tendance à juger autrui durement, injustement. Or la Torah nous rappelle que cela est erroné, sans toutefois nous charger de rendre un jugement illogique.
Ainsi, la raison pour laquelle les Richonim établissent plusieurs règles sur les différentes personnes est claire : en ce qui concerne le Tsadik, même s’il fait quelque chose qui semble être une ‘Avéra, il est tout à fait normal de supposer qu’il n’a rien fait de mal. À l’opposé, quand un Racha’ fait quelque chose de positif, il paraît logique qu’il existe une façon négative d’interpréter son comportement.
Lorsque le bon sens veut que l’on juge l’autre favorablement, la Torah nous ordonne de le faire, mais quand ce n’est pas le cas, il n’y a aucun impératif d’accorder le bénéfice du doute, voire parfois une obligation de juger son prochain négativement.
Selon cette explication, nous pouvons concilier la Mitsva de juger favorablement et l’enseignement du ‘Hafets ‘Haïm selon lequel il ne faut pas être naïf. La Torah ne nous demande pas d’être naïf, mais plutôt d’être réaliste. Agir de la sorte n’est pas une mince affaire – notre tendance naturelle peut être de juger l’autre injustement. C’est une erreur, nous dit la Torah : il faut tenter de traiter les gens équitablement.
Rav Yehonathan Gefen
1
Les lois relatives aux juges sont données : installer des juges dans chaque ville, pratiquer un jugement équitable, se conformer aux décisions de justice émanant du grand tribunal de Jérusalem.
2 Les interdits relatifs au Mizbéa’h sont de ne pas planter d’arbre à sa proximité, d’ériger une stèle ou d’offrir des animaux présentant des défauts.
3 La peine de mort sera infligée à une personne ayant pratiqué l’idolâtrie, après une enquête minutieuse.
4
Les lois relatives aux rois d’Israël consistent à ne pas nommer un roi non-Juif, à ne pas posséder une cavalerie trop nombreuse, une trop grande richesse ou trop de femmes. L’obligation d’écrire un Séfer Torah qui accompagnera le roi en permanence est donnée.
5 Les Bné Israël doivent subvenir aux besoins matériels des Cohanim et Léviim qui n’ont pas de part dans la terre d’Israël, de par leur statut spécial de représentant de la parole divine.
6
L’obligation de se conformer aux prescriptions des prophètes d’Israël est donnée.
7
Les meurtriers involontaires doivent déménager dans des villes dites "de refuge" afin d’échapper aux possibles représailles des proches de la victime.
8
Deux témoins au minimum sont requis afin de faire valider tout témoignage par un tribunal rabbinique.
9
Moché indique l’attitude à adopter avant de sortir en guerre : ne pas craindre l’ennemi et placer sa confiance en Hachem.
N°441
PRÉPARATIONS GÉNÉRALES :
Bougies de Yom Tov : sont sufisamment grandes pour tenir jusqu’à la fin du repas
Préparer une ou deux bougies de 24h pour les besoins de la fête
USTENSILES À NE PAS OUBLIER : pour ranger l’Afikomane
Un grand foulard pour recouvrir le plateau avant le chant « Ma Nichtana »
Préparer les kazétim (mesures) de Matsa et Maror pour tous les invités (voir ci-dessous)
Une Haggada par personne (si possible, la même pour tout le monde)
Un verre de 9 à 10 cl (1 réviit) par personne
Formez deux équipes qui s’affronteront au cours des jeux des pages 1, 2, 3 et 4 !
Si Pessah tombe un jeudi, ne pas oublier le “Erouv tavchiline”
Une bassine jetable pour y verser le vin lors de l’énumération des 10 plaies
• Il rend les verdicts.
> Le juge.
• Il exécute les décisions.
> Le policier.
Des récompenses (friandises, fruits secs,...) pour les enfants afin qu’ils participent au Séder
PLATEAU DU SÉDER : ORDRE DES ALIMENTS :
Donnez un nom à votre équipe qui contient le nom d’un légume. 2. Trouvez un slogan à votre équipe. Expliquez pourquoi vous êtes les plus forts. ( 2 points pour les
‘Harossèt
Lesquels de ces éléments concernent les juges et lesquels
Le juge - Le policier - Les 2 - Aucun des 2
Le premier qui donne la bonne réponse remporte le point
• Il doit connaître parfaitement la Torah.
> Le juge.
Chofèt en hébreu.
> Le juge.
• Il fait des enquêtes.
• Il interroge les témoins.
> Le juge.
• Il siège au tribunal.
> Le policier.
A savoir : 1 Kazayit = 28g | 1 Kazayit de Matsa correspond à ½ Matsa chémoura ronde faite à la main
> Le juge.
• Il doit éviter les pots de vin.
> Les deux.
Hidour (au mieux)
• Il porte une couronne.
> Aucun des 2.
MAROR
• Il peut arrêter un voleur.
> Le policier.
• Il porte une arme.
> Le policier.
• On peut le faire jurer.
> Aucun des 2 (c’est le témoin)
• Il vérifie les poids et mesures au marché.
Etapes du Séder
> Le policier.
• Il est là pour faire régner l’ordre.
Etapes du Séder Motsi Kore’h (sandwich) Tsafoun (fin du repas)
> Les deux.
Maror Kore’h
La quantité de Maror 1 Kazayit
• On l’appelle
Répondez à la question proposée et gagnez 1 point pour
Citez des choses que l’on met sur une étagère.
Livres.
Cadres photo.
Plantes en pot / Bibelots.
Bougies / Vases.
Boîtes de rangement / Horloge.
Citez un objet de la maison plus dangereux que ce qu’on imagine.
Escaliers.
Tapis (glissades, chutes).
Grille-pain / Four.
Fenêtre / Rideaux / cordons.
Produits de nettoyage
Répète sans te tromper, 6 fois, la phrase
la liste proposée.
Citez un objet qu’un enfant peut confondre avec un bonbon.
Médicament.
Pile bouton / Perle.
Bille / Bouton.
Pastille pour lave-vaisselle
Gomme parfumée ou colorée.
“Fais faire à Fabien des fausses farces folles”
• Le saviez-vous : Quel est le pays qui a réalisé le plus d’essais nucléaires après les États-Unis (1054 essais) ?
> C’est la France qui en a réalisé 210 entre 1960 et 1998.
• Plus ou moins : Quelle est la vitesse maximale d’une abeille ? (Répondre par “plus” ou “moins”. 6 tentatives possibles.)
> la vitesse maximale d’une abeille est de 24 km/h.
• Le saviez-vous : Quel est le seul mammifère volant ?
> les chauves-souris sont les seuls mammifères qui volent.
• Le participant sort de table. Les convives retirent 2 objets de la table. Le participant revient et doit deviner quels objets ont été retirés en moins d’une minute.
• Termine la blague : À l’école, Toto dit à son copain : “Moi j’adore les poèmes en vers.”
Rémy répond : “Ah, oui ? Moi aussi….
> ... c’est ma couleur préférée.”
• Devinette : Quel poisson s’arrête très souvent ?
> La raie (l’arrêt).
• Termine la phrase : “Il est plus facile de donner un conseil aux autres que de….
> ... le suivre soi-même.”
• Tu as 30 secondes pour faire rire au moins 2 personnes assises autour de la table.
• Chante un chant de Chabbath.
La mère et la fille ont 66 ans à elles deux. L’âge de la mère est le même de la fille, mais à l’envers. Quel âge ont-elles ?
2ème énigme
Que doit demander à sa mère le petit serpent qui s’est mordu la langue ?
ème énigme
Réponse : “Maman, est-ce que je suis venimeux ?”
Dans un aquarium, il y a 10 poissons rouges. 2 se sont noyés, 4 nagent entre les rochers et 3 sont morts. Combien de poissons rouges reste-t-il
Réponse : 10, car ils ne sont jamais partis de l’aquarium.
Dans ce QCM sur la Halakha, il peut y avoir une ou plusieurs bonnes réponses. Chaque bonne réponse rapporte 1 point à son équipe.
Quels sont les problèmes posés par la fonte du chocolat le Chabbath ?
1. La cuisson, la transformation, et la création d’une nouvelle entité.
2. Le chocolat pourrait coller aux doigts et empêcher de tourner les pages du Sidour.
3. Uniquement la cuisson.
Réponse : 1
1. Oui.
2. Non.
Est-il permis de fabriquer des glaçons pendant Chabbath ?
3. Uniquement pour les Séfarades.
Réponse : 3
Egnime : “Le détail qui dérangeait”
Dans un grand musée, une œuvre moderne est exposée depuis près d’un siècle.
Des milliers de visiteurs l’ont admirée.
Il en parle, on vérifie…
Le but de ce jeu est de résoudre une énigme qui se base sur un fait réel et étonnant.
Pourtant, un jour, un spécialiste remarque un petit détail qui semble incohérent.
Et c’est le monde de l’art qui vacille : pendant 77 ans, personne n’avait vu l’erreur.
BTrois images te sont présentées, chacune représentant un mot appartenant à un thème différent (exemple : une ville, un aliment et un personnage célèbre).
Quel était ce détail ? Et quelle découverte inattendue cela a-t-il révélé ?
le tableau était accroché à l’envers
Le tableau “New York City” de Piet Mondrian a été exposé à l’envers pendant près de 90 ans, sans que personne ne s’en rende compte.
C’est un expert qui a remarqué que les bandes de couleur — censées être plus denses en bas — étaient au sommet du cadre.
L’erreur, commise dès sa première exposition en 1945, n’a été corrigée qu’en… 2022.
Ces trois mots commencent par la même lettre. Ton objectif est de deviner cette initiale commune en observant attentivement les images et en trouvant les mots correspondants !
Réponse de la semaine dernière
Initiale cachée : “H”
Mots : Hongrie - Hibou - Hoummous
La réponse, la semaine prochaine !
Shabatik est une publication hebdomadaire éditée par l'association Torah-Box
Textes : Chlomo Kessous et Yael Allouche | Responsable : Rav Michael Allouche
Qui pourrait se permettre de perturber le neveu du ‘Hazon Ich un vendredi après-midi ?!
Vendredi après-midi à Bné Brak. La ville est en ébullition, tout le monde s’affaire aux derniers préparatifs de Chabbath.
Brusquement, un homme toque à la porte du Rav Nissim Karelitz, célèbre Roch Collel, président du Beth Din de Bné Brak et l’auteur de la série de livres de Halakha de référence, ‘Hout Chani. À cette heure avancée de l’aprèsmidi, personne ne s’avise de déranger un grand rabbin de la génération sans raison urgente. Qui pourrait se permettre de perturber le neveu du ‘Hazon Ich, géant de la génération passée dont nous appliquons toujours aujourd’hui de nombreuses décisions en matière de Halakha ?
Généreuses visites mystère
Le Rav s’interrompt en plein passage de la serpillière dans la maison. Un homme qu’il ne connaît pas le salue respectueusement : "Rav, je vous remets une enveloppe d’argent à l’attention du Collel ‘Hazon Ich dont vous assurez la présidence." L’homme lit la surprise sur le visage du Rav et s’explique : "La personne qui m’a remis cette enveloppe voulait absolument que ce soit fait avant Chabbath, pour vous donner du baume au cœur." Le donateur a visé juste, le Collel manque cruellement de ressources ces derniers temps, cela va certainement donner un peu d’air aux étudiants.
Mais le Rav est gêné par ce don et souhaite le rendre à son visiteur qui refuse. Le Rav le remercie et aimerait connaître l’identité du
généreux donateur. "Je le connais bien, mais il m’a supplié de rester anonyme." Le Rav est surpris par la grandeur d’âme du donateur qui fait cette magnifique Mitsva de Tsédaka dans la discrétion pour encourager le monde de la Torah. Après avoir pris congé du coursier, il ouvre l’enveloppe et n’en revient pas : elle contient 20 000 Chékels, de quoi assurer la bourse d’étude d’une dizaine d’étudiants pour un mois ! Pendant tout le Chabbath, Rabbi Nissim pense à cet acte de générosité de vendredi. Il est ému en pensant qu’un Juif a fait un si gros don, anonymement, à son Collel, sans rien demander en retour.
Mais le Rav n’est pas au bout de ses surprises…
Le vendredi d’après, alors que le Rav est affairé en cuisine, on toque à la porte. C’est encore l’homme de la semaine passée qui lui tend derechef une enveloppe d’argent, insistant sur l’anonymat du donateur. Le Rav refuse nettement cette fois-ci, demandant à savoir qui est derrière ces dons, mais l’homme s’est engagé à remettre à nouveau cette enveloppe sans rien dire de son expéditeur. Et que se passe-t-il le vendredi suivant ? Vous l’avez deviné : le fameux visiteur du vendredi aprèsmidi, avec une enveloppe d’argent en main.
Et si cet argent était volé ? Le Rav a la conviction que le donateur est une âme généreuse mais, par acquit de conscience, il pose la question à son Rav qui lui répond : "N’aie pas honte de poser la question au visiteur. Tu lui diras que tu ne veux pas encourager indirectement le
donateur à voler en acceptant son argent. Surtout, regarde comment cet argent développe le Collel : si tes Avrékhim, les étudiants en Torah, évoluent positivement dans l’étude de la Torah et le Guemilout ‘Hassadim, les actions de générosité, cet argent est Cachère. Si certains empruntent une mauvaise voie, cela veut dire que tu dois dorénavant refuser fermement cet argent."
Le rituel du vendredi continue ainsi pendant des années, sans que l’identité du donateur ne soit découverte…
La semaine suivante, alors que le visiteur revient, le Rav lui pose la question de savoir si le donateur secret gagne son argent honnêtement. L’homme lui assure que c’est bien le cas. En parallèle, l’expansion du Collel ‘Hazon Ich est palpable ; et avec elle la croissance spirituelle et morale de ses élèves. L’argent est certainement propre.
Le rituel du vendredi continue ainsi pendant des années, sans que l’identité du donateur ne soit découverte… Plusieurs fois, Rav Karelitz demande à rencontrer et à remercier son généreux donateur, mais le visiteur reste muet.
S’égarer jusqu’au cortège funéraire
Bien des années plus tard, un soir comme un autre, le Rav rentre chez lui après Ma’ariv. Il marche dans les rues de Bné Brak, plongé dans l’étude du Talmud puisqu’il a toujours un livre sur lui. De longues minutes passent, et le Rav lève sa tête d’un coup : il s’est vraiment éloigné de son domicile, et il n’a pas d’autre choix que de rebrousser chemin. Pendant qu’il essaie de retrouver sa route, il voit un attroupement au loin. Rapidement, il s’aperçoit que c’est une Lévaya, un cortège funéraire qui accompagne un défunt vers le cimetière. Malgré l’heure tardive, Rav Karelitz se joint au cortège.
Quelques instants plus tard, on lui tapote sur l’épaule et le Rav entend quelqu’un lui demander : "Comment vous avez su ? C’est
prodigieux !" Rav Karelitz écarquille les yeux quand il reconnaît le fameux visiteur qui lui remet chaque vendredi après-midi une enveloppe d’argent pour son Collel. Le visiteur du vendredi s’exclame : "C’est le Ciel qui vous a guidé jusqu’ici ! Ce Juif que nous accompagnons à sa dernière demeure n’est autre que le généreux donateur anonyme qui me remettait chaque semaine une enveloppe pour le Collel ! Vous souhaitiez tant le remercier depuis des années qu’Hachem a guidé vos pas, pour que vous soyez à ses côtés vers le monde éternel !"
L’élève anonyme
En réconfortant la famille pendant les Chiva’, le Rav en apprend plus sur le mystérieux donateur. Il se trouve que l’homme a vécu une bonne partie de sa vie éloignée de la Torah et des Mitsvot. Un jour, il a assisté "par hasard" à une conférence publique du Rav. Il en a été tellement marqué qu’il a fait Téchouva, un retour complet au judaïsme. Malgré tout, il a pris conscience qu’il n’arriverait jamais à étudier la Torah comme il se doit, et il a décidé de consacrer une partie de ses ressources à en financer l’étude anonymement.
L’homme était gravement malade depuis de longues années, et sa famille est formelle : sa générosité lui a fait mériter des années de vie supplémentaires, dans des conditions tout à fait décentes par rapport à la gravité de sa maladie.
"La Tsédaka sauve de la mort", dit Michlé, le livre des Proverbes. Hachem a guidé les pas de Rabbi Nissim afin de pouvoir remercier son bienfaiteur et l’accompagner jusqu’au monde de Vérité. "La voie des Justes est guidée par le Ciel."
Alexandre Rosemblum
L’argent fait le bonheur ?!
"[…] Même de l’argent et de l’or, il n’en amassera pas outre mesure." (Dévarim 17, 17)
On raconte qu’un jour, des personnes discutèrent devant Rav Yossef ‘Haim Zonnenfeld, fondateur de la ‘Eda Ha’haredit, à propos du désir d’argent. Le Rav leur dit alors que l’argent est méprisable au plus haut point.
L’une des personnes demanda : "Mais Rav, l’argent est une chose essentielle, non ?!"
Le Rav répondit : "En effet. Vous savez, même le papier toilette est une chose essentielle, mais pourtant, personne ne se soucie d’en amasser une quantité suffisamment importante pour ses petits-enfants !"
En quoi cela me concerne ?
Le ‘Hafets ‘Haïm nous enseigne que si notre interlocuteur s’apprête à médire d’une certaine personne, il faudra s’empresser de lui demander si le sujet de la conversation nous concerne réellement, ou si nous pouvons avoir une influence quelconque sur la personne visée.
Bien qu’il soit absolument interdit de croire un propos médisant, on pourra prendre ses dispositions pour éviter un éventuel préjudice.
Quand démarrent les prières des Séli’hot ?
À partir du lendemain de Roch ‘Hodech Eloul, mardi 26 août pour les Séfarades ; pour les Ashkénazes à partir du début de la semaine dans laquelle tombe Roch Hachana.
Réciter les Séli’hot tout seul, permis ?
Oui, mais sans réciter les 13 Attributs de miséricorde (Vaya’avor Hachem ‘al Panav Vayikra) ni les passages en araméen. (Ma’hzik Brakha 131, 6).
Le pain est-il Cachère au Portugal ?
Non, tout comme en Italie ou en Espagne où ils contiennent des graisses animales et autres composants interdits.
Rabbi Moché ‘Idan, le Kabbaliste de Djerba
Ce vendredi 5 Eloul (29/08/2025) tombe dans le calendrier hébraïque la Hiloula de Rabbi Moché ‘Idan. Né à Djerba en 1842, il fut l’un des plus grands Kabbalistes de son temps. Il enseigna à la Yéchiva de Gabès, en Tunisie, et écrivit de nombreux ouvrages : Torat Moché, Tiféret Moché et Cha’choua’ Mitsva, contenant des commentaires sur la Torah, la Kabbale et les Mitsvot. Il écrivit dans Tiféret Moché qu’il existe deux vertus auxquelles chacun doit s’attacher : le respect d’autrui et l’humilité.
N’oubliez pas d’allumer une bougie en son honneur afin qu’il prie pour vous !
Depuis les Patriarches jusqu’à aujourd’hui, la prière juive trace un fil ininterrompu reliant chaque génération à son Créateur. Héritage des sacrifices du Temple, façonnée par les Sages et enrichie par les traditions séfarades, ashkénazes et ‘hassidiques, elle est à la fois mémoire et souffle de vie. Derrière les mots du Siddour se cache une aventure spirituelle millénaire : celle d’un peuple qui n’a jamais cessé de chercher le face-à-face avec l’Éternel.
Dans la vie juive, certaines paroles se détachent comme des sommets dans un paysage. Le Chemona ‘Esré (ou ‘Amida) en fait partie. Trois fois par jour, elle s’élève comme une colonne de lumière reliant l’homme à son Créateur. Ce texte immuable, transmis de génération en génération, porte en lui un mystère ancien : qui l’a institué ? Était-ce nos Patriarches euxmêmes, ou bien les Sages, à l’époque où le Temple de Jérusalem résonnait encore des sons des sacrifices ?
La première tradition nous ramène aux racines de notre peuple. Avraham, au matin, se tenait devant D.ieu pour Lui parler (Cha’harit). Its’hak, dans les champs, élevait sa voix à l’après-midi (Min’ha). Ya’akov, au soir, posait son cœur devant Lui (‘Arvit). Trois rendez-vous sacrés, établis non comme de simples élans spontanés,
mais comme des points fixes dans le calendrier de l’âme. La seconde tradition, elle, voit dans ces prières un reflet du service du Temple : le matin, l’holocauste quotidien ; l’après-midi, le sacrifice de clôture ; la nuit, la combustion des graisses et des entrailles sur l’autel.
En réalité, la Guémara réconcilie ces deux visions. Les Patriarches ont tracé le chemin ; les Maîtres des générations ultérieures l’ont pavé. Les hommes de la Grande Assemblée –cent vingt Sages, parmi lesquels des prophètes comme 'Ezra – ont fixé les mots et la structure, insufflant à chaque bénédiction une puissance capable de parler à toutes les générations. Ce travail prophétique a façonné une prière universelle : qu’on vive à Jérusalem ou aux confins de l’exil, chaque fidèle peut y exprimer ses besoins, ses joies et ses peines.
Pour le Rambam, prier chaque jour est une obligation de la Torah : louer D.ieu, Lui adresser ses demandes, puis Le remercier. Cette Mitsva, non liée à un moment précis, s’impose aux hommes comme aux femmes. Même une prière brève, murmurée dans un instant de contrainte, reste valable si elle respecte cet enchaînement.
Le Ramban, lui, y voit l’expression de la Mitsva plus générale de servir D.ieu de tout son cœur.
Le Méchekh ‘Hokhma nous offre alors une image forte : la prière fixe est comme une épée, qui atteint sa cible même avec une force modeste ; la supplication exceptionnelle est comme un arc, dont la flèche ne touche sa cible qu’à la mesure de la tension qu’on y met.
Le parallèle avec les sacrifices ne se limite pas aux horaires. Comme eux, la prière exige pureté d’intention, respect du lieu et du temps, et un officiant irréprochable. Mais elle possède des avantages uniques : elle peut être dite en tout lieu, et elle reste possible même après une faute volontaire, là où les sacrifices ne réparaient que certaines fautes involontaires. Le roi David, après sa propre faute, le dit avec force : "Les sacrifices agréables à D.ieu, c’est un esprit brisé ; un cœur contrit, Tu ne le méprises pas."
sommet atteignant le Ciel, des anges montant et descendant. Cette image n’est pas une simple vision poétique : elle illustre le mouvement même de la prière. Les paroles de l’homme s’élèvent vers le trône divin, et en retour, les bénédictions descendent sur la terre.
"
Trois fois par jour, la prière
Selon le Midrach et le Rambam, cette échelle comporte quatre paliers, correspondant aux quatre "mondes" de la pensée juive : ‘Olam Ha’assia (le monde de l’action), ‘Olam Hayétsira (la formation), ‘Olam Habria (la création) et ‘Olam Haatsilout (l’esprit pur). Ces degrés décrivent autant le cheminement de la connaissance humaine que la progression intérieure de l’homme qui prie.
s’élève comme une colonne de lumière reliant l’homme à son Créateur.
La prière du matin est l’exemple parfait de cette montée graduelle. Elle commence dans le concret avec les Birkot Hachahar : bénédictions simples, dites au réveil, pour remercier D.ieu de la vie, de la force retrouvée, de la liberté de mouvement. On y ajoute la lecture des passages sur les sacrifices, rappelant que notre service divin s’ancre d’abord dans le monde matériel et l’action quotidienne. C’est le premier échelon : reconnaître les bienfaits tangibles et les tourner vers D.ieu.
Le Chemona ‘Esré n’est donc pas un simple héritage liturgique : c’est un canal spirituel, creusé par les Patriarches, consolidé par les Sages, et investi d’une puissance intemporelle. Trois fois par jour, elle ouvre à celui qui la récite un espace de rencontre avec le Créateur. Dans ses mots résonne l’écho des voix antiques, et dans ses silences, la possibilité toujours renouvelée d’un tête-à-tête avec l’Éternel.
Le Rav Elie Munk voyait dans la structure de la prière quotidienne une véritable ascension vers D.ieu, semblable à l’échelle aperçue par Ya’akov dans son rêve : posée sur la terre, son
Vient ensuite les Péssouké Dézimra, une série de psaumes et de louanges qui élèvent le regard vers la création. On quitte le monde de l’action pour entrer dans celui de la formation : la nature, l’histoire, l’ordre du cosmos révèlent la majesté de l’Éternel. Le mot Hallelouka, explique Rav Hirsch, est l’acte de renvoyer à D.ieu toute gloire, en reconnaissant que tout émane de Lui. À ce stade, l’âme, éveillée par la gratitude, s’élargit devant la splendeur divine.
La troisième étape se trouve dans les bénédictions du Chéma’. Ici, la diversité perçue auparavant s’unit dans une affirmation essentielle : D.ieu seul est Maître de l’univers. Le cantique de la mer Rouge, chanté après la
délivrance d’Égypte, sert de pont : les lois de la nature comme les événements de l’histoire sont soumis à une volonté suprême. Trois bénédictions s’y enchaînent : la première proclame D.ieu comme Créateur et Maître des forces naturelles, la seconde comme Source de la lumière spirituelle de la Torah, la troisième comme Libérateur d’Israël. Création, révélation, rédemption : les trois piliers de la foi juive. Cette partie correspond au ‘Olam Habria, le monde de la création.
Enfin, au sommet de l’échelle, se trouve lé Chemona ‘Esré. Ici, le temps et l’espace s’effacent : l’homme se tient immobile, les pieds joints, comme les anges dans les sphères célestes. C’est le ‘Olam Haatsilout, le monde de l’esprit pur. Les trois premières bénédictions louent D.ieu, les bénédictions intermédiaires exposent nos besoins, et les trois dernières expriment notre gratitude et demandent la paix. C’est seulement à ce point culminant que l’on peut présenter ses requêtes : le Talmud insiste
sur l’importance de lier la Téfila à la Guéoula –s’approcher de D.ieu par la reconnaissance, puis Lui adresser nos demandes immédiatement, comme un ami admis en présence du roi.
La conclusion de l’office – Achré, Ouva Létsion, ‘Alénou – marque le retour vers la vie quotidienne. Après avoir gravi les degrés de l’échelle, le fidèle redescend, enrichi des bénédictions reçues, prêt à agir dans le monde avec la lumière puisée à la source. Comme les anges du rêve de Ya’akov, il repart chargé de la réponse divine, pour la répandre autour de lui.
Ainsi, la prière du matin n’est pas seulement un enchaînement de textes : c’est un chemin spirituel précis, qui commence dans la réalité matérielle, s’élève vers la contemplation, affirme l’Unité absolue de D., et se conclut dans l’entretien intime où l’âme se déverse devant Lui. Puis elle ramène l’homme au monde, porteur de la bénédiction reçue, afin que sa journée devienne, elle aussi, une offrande.
La prière dans le monde ‘hassidique
Dans la ‘Hassidout, la prière est "service du cœur" et voie centrale de la Dvékout – attachement constant à D.ieu, qui consiste à orienter tous ses actes et pensées vers Lui, indépendamment des émotions ressenties. Les maîtres ont vu dans la prière le moyen suprême d’exprimer la dépendance et la soumission totale à Celui qui dirige le monde avec miséricorde. Ils ont enseigné de prier pour tout, mais de placer en priorité les besoins du peuple et la gloire céleste – "relever la Présence divine de la poussière" – plutôt que ses propres intérêts.
Le Ba’al Chem Tov en fit un pilier. Rabbi Ya’akov Yossef de Polnau décrit l’abandon du matériel jusqu’à ne percevoir que les réalités des mondes supérieurs, et au niveau de la Atsilout, "la finesse provenant de l’Emanation du Créateur". Le Maguid de Mézeritch enseigna que "l’essentiel du service de nos jours est celui de la prière". Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi affirma : "En ces temps de venue du Machia’h, l’essentiel de notre travail est la prière – pour
laquelle il faut se sacrifier." Rabbi Na’hman de Breslev déclara que le fer de lance du Machia’h est la prière, "mon épée et mon arc", c’est-àdire "ma prière et mes supplications".
Le Ba’al Chem Tov comparait la vraie demande à celle d’un sage qui, devant le roi, ne réclame rien d’autre que la permission de se présenter régulièrement à lui : "Parler avec le Roi" est la clé de tout. Les premiers ‘Hassidim menèrent une guerre acharnée contre la routine et l’accomplissement mécanique. La prière du Ba’al Chem Tov marquait profondément les cœurs, tout comme celle du Rav ‘Azriel, disciple du Maguid, qui faisait "rejeter les vanités du monde pour s’approcher du Maître du monde". Ils remplaçaient les jeûnes et pénitences par l’ardeur dans la prière : "Le feu de l’enthousiasme peut remplacer la contrition des jeûnes."
Rabbi ‘Haïm de Tchernovitz écrivait : "Même si Israël ne sait pas comment trouver grâce
aux yeux de D.ieu par la Torah ou les bonnes actions, sa prière est entendue." Reb Aharon de Chomré Emounim affirmait : "La sortie d’exil d’Israël passera exclusivement par la prière." Rav Bonem de Pschis’ha comparait celui qui prie à "un pauvre affamé depuis trois jours, dont l’apparence seule supplie le roi : Je suis prière".
Rabbi Mendel de Vitebsk disait : "L’homme qui va prier doit se sentir comme un pestiféré se frayant un passage jusqu’au roi." Rabbi Ya’akov Yossef parlait d’un état où l’on "quitte le corps pour s’agripper au spirituel". Rav Pin’has de Korits ajoutait : "Si on vous dit qu’un homme a perdu ses dents de frayeur devant D.ieu en priant, sachez que c’est moi."
Le Ba’al Chem Tov conseillait de se préparer à mourir en priant, tant la proximité avec D.ieu est intense. Il disait : "Toute sa vie durant, aspirer à prier au moins une prière comme il se doit."
Rabbi Mendel de Vitebsk espérait parvenir à dire un seul mot "comme il se doit". Rabbi Moché de Kobrin proclamait : "Quiconque doute que
Retour de vacances… en train !
Ma famille est rentrée de vacances en train. C’était
la cohue – nos billets avaient été annulés, et après une longue attente sur le quai, nous avons réussi à trouver une place dans le wagon avec nos valises
Vocabulaire
(Michpa’ha) – famille
(’Hazra) – est rentrée
(’Houfcha) – vacances
(Rakévèt) – train
(Karon) – wagon
(Mizvadot) – valises
D’autres mots avec la racine ל.ט.ב (annuler, inactif)
(Méhouma) – cohue, tumulte
(Kartissim) – billets
(Boutlou) – ont été annulés
(Hamtana) – attente
(Ratsif) – quai
(Bitoul)– annulation
(Havtala) – l’inactivité, le chômage
(Bitoul Torah) – interruption (fautive) de l’étude de la Torah
même le plus grand fauteur puisse frapper à la porte de la prière et être reçu comme un fils par son père… n’a pas pénétré le monde de la ‘Hassidout !"
Le Ba’al Chem Tov louait la prière simple d’un paysan récitant seulement l’alphabet à Yom Kippour : "Cela fait dix ans qu’une prière aussi belle n’est pas montée au Ciel !" Il enseignait à Rav Zeèv Kitsess : "La ferveur est une clé qui peut rouiller. Mais un cœur brisé est une hache qui fend tous les barrages." Rabbi Aharon de Zitomir résumait : "L’essentiel est d’être humble, de s’accrocher aux mots : ce sont les lettres ellesmêmes qui montent."
Rabbi Na’hman voyait dans la prière "un élément essentiel du monde" : y entrer avec joie, attachement, annulation de soi. "Pour un
mot de prière, il vaut la peine de donner tout son être." Il la comparait à un bouquet de fleurs cueillies une à une, et recommandait de prier dans la nature, comme le Ba’al Chem Tov jeune, seul dans les forêts, ou lui-même en Erets Israël : "Parmi les plantes, la Présence divine exprime Sa douleur."
Rabbi Chnéor Zalman de Lyadi exhortait : "Je vous en prie, ayez pitié de vos âmes… dites la prière avec grande intensité." Son fils, Rabbi Dov Beer, rappelait que même si la prière trois fois par jour vient d’une institution rabbinique, elle est "un point central de toute la Torah, permettant de connaître D.ieu, jusqu’à ce que l’âme perde de sa matérialité."
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De la ferveur du Ba’al Chem Tov au tremblement des séraphins, des champs de Rabbi Na’hman aux exhortations du Tanya, un fil unique traverse la ‘Hassidout : la prière comme rencontre vivante, brûlante et simple avec le Créateur, ouverte à tous, et capable d’ouvrir toutes les portes.
Rites séfarade/ashkénaze
La grande césure entre les deux traditions principales ne commence pas avec l’installation des Juifs en Espagne ou en Europe centrale (la France a toujours été divisée entre les deux rites, car même du temps des Richonim, les Ba’alé Hatosfot, on trouve déjà des Sages que l’on désigne comme étant séfarades, et d’autres, ashkénazes). Elle prend en fait sa source pendant la période précédente, celle durant laquelle la conduite des Juifs d’Erets Israël commence à se distinguer de celle de Babylonie, avec, d’un côté, la tradition ashkénaze, dont les racines sont italiennes (on admet, en effet, que c’est Charlemagne qui a amené des Juifs italiens en Allemagne), cette communauté vivant en rapport constant avec le judaïsme d’Erets Israël, et de l’autre, les communautés d’Afrique du Nord qui étaient
sous l’influence du puissant judaïsme de Babylonie.
Plusieurs livres ont été consacrés à ce sujet, mais la liste des diverses divergences dans le domaine des Minhagim, en fait, n’est pas très édifiante : il ne s’agit que de changements mineurs entre les traditions.
Citons quelques exemples parmi d’autres : si un Cohen peut bénir les fidèles avant le mariage ou non, le décompte du ‘Omer – juste le soir, ou également le jour, se tenir debout durant la lecture de la Torah ou rester assis, etc.
La différence la plus notoire était sans doute celle de la division de la lecture de la Torah : si en Babylonie la lecture se faisait sur une année, en Erets Israël, on procédait différemment, et on la terminait au bout de plus de trois ans. Mais l’écrasante majorité des divergences a disparu – au profit de la tradition babylonienne, qui a été admise par toutes les communautés.
Le principe de la prière est que chacun doit pouvoir y parvenir en empruntant sa propre entrée. […]
lui ; les divergences dans l’ordre et la position des chapitres des Psaumes dits le Chabbath et jours de fête est encore plus manifeste – bien que finalement ce soient pratiquement les mêmes textes qui soient dits ; citons l’insertion dans la Kaddich du Vayatsma’h Pourkané Vikarev Méchi’hé ("Qu’Il fasse poindre la délivrance et rapproche le Machi’ah") dite uniquement selon le rite séfarade ; le texte de la Kédoucha dite à la répétition du Chemona ‘Esré est assez différent selon les rites.
Chacun d’entre eux a son propre code d’accès...
La raison en est sans doute que le Talmud de Babylone a été conclu bien après celui de Jérusalem, et que la règle établie par nos Sages est qu’il faut se conduire selon les autorités qui se lèvent à la fin de la période.
Bien entendu, les mêmes textes sont dits et les prières sont pratiquement les mêmes, mais diverses nuances entre les deux grands courants se sont introduites sur le plan liturgique entre les deux communautés principales.
La première différence notoire est celle concernant la prononciation, mais se sont introduites aussi diverses distinctions dans le détail du plan même de la prière. Il s’agit de la place d’une première partie des Pessouké Dézimra – les psaumes que l’on dit entre Baroukh Chéamar et Yichtaba’h, débutant par Hodou : avant le Baroukh Chéamar, ou après
Mais c’est peut-être dans le domaine des Té’hinot et des Séli’hot, dont la date de leur rédaction est récente, que les différenciations sont les plus importantes : ces textes ont été instaurés au Moyen Age en général (les textes des Séli’hot ashkénazes ont été pour la plupart d’entre eux rédigés par des Richonim).
Il faut dire, en ce qui concerne les Séli’hot de fin d’année, que même entre les divers rites ashkénazes, il y a des différences importantes, et chaque communauté a son propre rituel – en tout cas dans l’ordre des textes.
L’une des différences significatives entre ces deux rites se trouve dans le domaine des textes ajoutés à diverses occasions au courant de l’année, et en particulier durant les fêtes (Piyoutim et autres). Le rite lituanien a supprimé pratiquement tous les ajouts faits tout au long de l’année.
Le jour de l’année où les différences sont peutêtre les plus importantes – et durant lequel il est difficile d’aller prier les uns chez les autres – est sans doute celui de Hoch’ana Rabba ! Ce jour-là, en effet, le rite séfarade ajoute d’importantes prières de Ra’hamim à chacune des révolutions autour du Séfer Torah et autour de la table sur laquelle on lit la Torah, qui n’existent pas chez les Ashkénazes.
Bien entendu, un Séfarade aura quelques difficultés à se joindre à une prière ashkénaze à Roch Hachana ou à Yom Kippour, mais c’est pour des raisons de liturgie proprement dites, et non pas parce que les textes dits sont tellement différents.
Et le rite sfarde !
Puis un autre rite a émergé venant des deux grands rites à la fois sfarde.
Ce changement de rite ne concerne que le rituel de la prière, et non pas la prononciation : le monde ‘hassidique n’a pas tenté de rejoindre en cela le monde séfarade –mais, au contraire, a souvent utilisé des prononciations locales, polonaises ou autres, fortement différentes de l’ashkénaze classique ou de la prononciation russe ou lituanienne. Il a été fondé par le monde ‘hassidique, et forme une sorte de retour du monde ashkénaze vers le monde séfarade, sous l’influence du Arizal (mais bien après sa disparition). Il reste toutefois proche de l’ashkénaze.
Rav Avraham Katselenboigen de Brisk pose la question, dans une lettre ouverte envoyée à Rav Lévy Its'hak de Berditchov : "D’où leur vient-il de changer le rite de la prière tel qu’il nous a été instauré par nos ancêtres et de donner la préférence au rite séfarade ? Qui pourra m’aider à comprendre en quoi sa force est supérieure ? Qu’ont-ils vu, que tous ces grands Maîtres n’avaient perçu ? Qu’auraientils perdu à rester comme tout le reste du peuple juif, au lieu d’adopter un nouveau rite ?"
Une intéressante réponse est apportée dans le livre de Rav Dov Beer, le Maguid de Mézeritch, Maguid Dévarav Léya’akov. Il écrit : "Les douze
portes [que l’on trouve au Temple] forment autant de passages pour chaque tribu. On sait que le Temple d’en bas est situé en parallèle à celui d’en haut (Talmud de Jérusalem Brakhot 4,5), et en conséquence il ressort que le Temple d’en haut a également des passages pour chaque tribu, ainsi que l’écrit le Arizal. Or, le principe de la prière est que chacun doit pouvoir y parvenir en empruntant sa propre entrée. […] Chacun d’entre eux a son propre code d’accès, et c’est pourquoi, on trouve diverses versions de prière. Or le treizième portique [dont on parle dans Chékalim 6] est réservé à ceux qui ne savent pas quelle est leur tribu et qui ignore donc par quelle voie arriver à la cour du Roi. C’est pour ceuxlà qu’existe cette porte. Et le Arizal, qui connaissait les voies du Ciel, a enseigné au peuple, pour ceux qui ne connaissent pas leur tribu, une version prise des divers rites, ainsi que les spécialistes le savent. […] Lorsque les gens savaient quelle était leur tribu, il est évident qu’il valait mieux emprunter la voie qui était la leur, pour des raisons que je sais. […] Mais de nos jours, où on ne connaît plus sa tribu… chacun doit suivre la voie du Arizal qui est valable pour tous."
D’aucuns craignent de se rendre à la synagogue de peur de ne pas savoir s’aligner avec les rites et les coutumes qui ont cours lors de l’office. Les textes et les coutumes leur semblent étrangers et ils ne se sentent pas prêts à franchir le portique de la synagogue, que ce soit le Chabbath ou en semaine. La magnifique histoire qui suit, rapportée par Binyamin Benhamou, vient prouver, en guise de conclusion, que l’art de la prière ne nécessite
pas de grandes connaissances. Il nécessite juste de la volonté et du cœur…
Rebecca et sa fille Sarah sont de passage à Tsfat pour quelques jours de vacances. Le charme unique de la ville de la Kabbale, comme on la surnomme, les envoûte et leur offre la sérénité qu’elles recherchent pour se ressourcer. Déjà, Chabbath approche, mère et filles font leurs emplettes et s’apprêtent à recevoir la Reine Chabbath au sein de la petite chambre qu’elles ont louée. La soirée et le premier repas de Chabbath sont empreints d’une sainteté toute particulière. Le lendemain matin, Rebecca et Sarah se lèvent de bonne heure et se rendent à la synagogue la plus proche pour l’office.
Il est tôt, elles sont en avance. Toutes deux montent à la ‘Ezrat Nachim, se munissent de livres de prière et commencent à réciter la prière du Chabbath matin lentement, le temps que les fidèles arrivent et remplissent la petite synagogue. Au bout d’un moment, Sarah se lève de sa place ; elle souhaite jeter un œil sur ce qu’il se passe du côté des hommes, à l’étage en-dessous. Soudain, dans un moment d’inattention, Sarah laisse malencontreusement son Siddour glisser d’entre ses mains ; celui-ci atterrit en grand fracas du côté des hommes ! Mère et filles pâlissent. Elles prient en silence que rien de mal ne soit arrivé à qui que ce soit, surtout pas à un enfant qui pourrait se trouver en bas ! Quelques instants passent et le calme est revenu dans la petite assemblée. Rebecca et Sarah comprennent que l’incident visiblement anodin est clos. Elles poursuivent leur prière, encore quelques peu secouées par ce qu’il vient de se passer.
L’office touche à sa fin. Rebecca et Sarah se lèvent pour sortir de la synagogue ; pourtant, parmi les hommes qui eux aussi gagnent la sortie, elles remarquent un monsieur d’un certain âge qui tient justement en main le petit Siddour que Sarah avait laissé s’échapper de ses mains pendant la prière ! Cet homme attire tout de suite leur attention car il semble dénoter du paysage alentour. Muni d’une Kippa pliable en satin blanche, il n’a pas l’aspect d’un juif habitué des synagogues…
Rebecca l’accoste avec respect : "Chabbath Chalom monsieur. Pardonnez-moi, mais il semble que vous teniez en main le Siddour que ma fille a fait tomber depuis la galerie des dames pendant la prière. Je souhaite sincèrement m’excuser pour cet incident et j’espère que rien de fâcheux ne vous est advenu…"
L’homme lève ses yeux vers Rebecca et lui dit : "Au contraire, ce Siddour m’est tombé du Ciel !"
Face à la mine incrédule de ses interlocutrices, l’homme débute son récit :
"Je suis né et ai grandi dans l’une des grandes métropoles du centre d’Israël, dans une famille parfaitement irréligieuse. Je n’ai jamais rien su du judaïsme ni de ses lois. De passage à Tsfat pour ces vacances, j’ai été comme happé par la beauté et le charme de cette ville. Ses petites ruelles, ses galeries d’art, mais surtout ses érudits et ses synagogues… J’ai soudain ressenti le désir inexpliqué d’aller prier dans une synagogue. Je souhaitais découvrir ce qui pousse des milliers de Juifs chaque jour à se lever si tôt et prier en assemblée… Me voici donc arrivé ce matin dans cette petite synagogue. Hélas, comme c’est la première fois de ma vie que je mets les pieds dans un tel lieu, j’ignore complètement de quel livre je dois me munir. J’essaye de regarder dans la bibliothèque à l’entrée, mais en vain : je ne sais pas quel livre en tirer. C’est alors que pour la première fois de ma vie, je me trouve à lever les yeux au Ciel et à prier : ‘D.ieu, je ne Te connais pas. Mais j’aimerais prier, pour la première fois de ma vie. Si ma prière T’es désirable, de grâce, aide-moi à trouver le livre adéquat !’ D’un pas hésitant, je pénètre dans la synagogue, à la recherche d’une place libre. J’en trouve une et m’y installe, toujours en proie à la gêne et à l’espoir de trouver le bon livre. Et à ce moment… comme un cadeau venu du Ciel, un Siddour me tombe dessus ! Je consulte le titre de l’ouvrage et vois : Livre de prière pour la semaine et Chabbath. J’ai alors compris que ma modeste prière venait d’être exaucée…"
Dossier Kountrass revisité par Torah-Box
"Je n’arrive pas à me concentrer pour les 3 prières"
Chalom Rav Scemama,
J’apprécie beaucoup vos conseils très pertinents et intéressants. Grâce à D.ieu, j’ai fait Téchouva depuis 4 ans, mais il y a un domaine dans lequel je peine énormément, c’est celui de la prière. Il m’est très difficile de trouver de la ferveur à répéter trois fois par jour la ‘Amida. J’ai beau me forcer, je n’y arrive pas. De plus, la prière en général est trop longue, surtout le Chabbath matin. Je suis obligé de sortir de temps à autre de la synagogue pour respirer de l’air frais. Merci de votre réponse.
Chalom Lionel,
Réponse du Rav Daniel Scemama
Sachez que vous n’êtes pas isolé dans vos sentiments, comme cela est rapporté dans le livre "Le Guide de la Box p.38).
Tout d’abord, une petite introduction sur le sens de la prière et son institution.
Le Ram’hal, dans son livre " écrit : l’homme étant obligé de s’affairer dans les dédales de la matérialité - pour sa subsistance et autre -, il risque de se perdre dans l’obscurité de ce monde. C’est pourquoi, l’Éternel a prévu le moyen de parer à ce problème par le biais de la prière : en s’adressant à D.ieu et en Lui faisant part de tous ses besoins, l’homme se met en relation intime avec Lui et s’élève.
Cette marque de dépendance envers D.ieu va l’empêcher de plonger dans le matérialisme,
Pratiquement :
Pour parvenir à trouver goût à la prière, il faut dans un premier temps surmonter les difficultés d’ordre technique.
Pour comprendre ce que l’on dit, il faut prier dans un Siddour traduit. Il faut prier graduellement, en commençant par le principal et laisser les ajouts qui ne sont pas indispensables (on prendra conseil auprès d’un Rav pour cela).
Chercher une synagogue dont on aime l’ambiance, même si elle est plus éloignée qu’une autre ou que l’on y prie dans un autre rite que le nôtre.
Les chants et la joie qui marquent un lieu de prière sont très importants.
dans notre langue. Par ce biais, on crée une vraie relation avec D.ieu, puisqu’on exprime ce qui touche le plus profond de notre être. De même, l’étude des lois qui régissent la Téfila et les livres qui traitent de ce sujet (comme "Prier avec Feu" du Rav Kleiman) ravivent le cœur de l’homme à la Mitsva
À la fin de la prière, on peut ajouter des demandes personnelles dans notre langue. Par ce biais, on crée une vraie relation avec D.ieu "
À la fin de la prière, on peut ajouter des demandes personnelles
Mais il ne faut surtout pas forcer la ferveur. Elle doit venir d’elle-même.
Évidemment, le grand travail pour parvenir à prier sincèrement, c’est la Émouna (foi). Il faut se trouver du temps, en dehors même de la Téfila, afin d’ancrer dans notre cœur que D.ieu est le Maître du monde et que Lui seul possède les moyens d’aider l’homme, qu’Il intervient constamment dans l’histoire collective et individuelle de l’humanité, qu’Il aime Ses créatures plus qu’on ne s’aime soimême, et sait parfaitement ce qui est bon pour nous. Plus cette conscience sera ancrée en nous, plus nous aspirerons à nous adresser à Lui.
C’est pourquoi, de plus en plus, la pratique de la Hitbodédout se développe dans de nombreux cercles, et pas seulement chez les ‘Hassidim Breslev : il s’agit de se retrouver seul dans un endroit tranquille (certains vont dans la nature) et parler à D.ieu librement, comme un fils qui s’adresserait à son père.
Si l’on parvient à trouver le goût de la prière, elle deviendra pour nous un moment de plaisir et de réconfort.
On raconte que des élèves ont un jour surpris Rav Wolbe en train de prier seul la prière de Min’ha, en début d’après-midi. Devant leur étonnement, le Rav a répondu qu’il languissait tellement le moment de la prière qu’il n’avait pas pu attendre jusqu’à la fin de l’après-midi, où la prière avait lieu en communauté (Minyan) !
Puisse-t-on arriver à ce sentiment !
Rav Daniel Scemama
Thème : Le végétal dans le Tanakh par Michaël Lumbroso
Règle du jeu : Dans ce jeu, des questions correspondent aux lettres de l’alphabet. La première réponse commence par un Alef, la deuxième par un Beth, etc. Les participants doivent trouver le mot en hébreu. Le point est attribué à celui qui donne la bonne réponse en premier. Il y a des devinettes pour tous les âges. Le mot en gras dans la devinette indique ce qu’il faut chercher.
Cet agrume est appelé le beau fruit, ou le fruit qui habite dans l’arbre.
Réouven avait cueilli cette plante aux vertus prolifiques pour sa mère Léa.
De ce fruit d’Israël, on extrait de l’huile qui peut servir pour l’allumage de la Ménora.
C’est l'une des cinq céréales, cousine du blé.
Parmi les 11 ingrédients des Ketorèt, se trouvait la “Chibolète- …”.
De cette plante, on fabrique des tissus, mais attention à ne pas y mélanger de la laine.
des 7 fruits de la Terre d’Israël, qui a une couronne.
Ya'akov a suggéré à ses enfants d’apporter un peu de ces fruits à coque en cadeau pour le vice-roi d’Égypte.
(pistaches, cf. Rachi
Les feuilles de cet arbuste forment comme de jolies tresses, trois par étage.
Cette céréale est aussi appelée le froment, elle sert principalement à faire du pain.
C’est l’arbre qui produit l’un des sept fruits d’Israël, duquel on fait du vin.
Selon beaucoup de commentateurs, la Chochana désigne cette fleur
Au Gan Eden, il y avait un arbre de la connaissance du … et du Mal.
Cette plante servait comme ingrédient des Ketorèt, accompagnait les sacrifices de Min’ha et était aussi posée sur la Table des Pains de Proposition.
Moché s’en est approché, car il brûlait sans se consumer.
Un des 11 ingrédients des Ketorèt, qu’on a l’habitude de sentir aussi pour la Havdala
Il en a poussé sur le bâton d’Aharon après la révolte de Kora’h.
Terme utilisé dans le 2ème paragraphe du Chéma' Israël désignant l’huile.
Rachi traduit ainsi les "Kichouïm", ces légumes que les Bné Israël ont languis dans le désert.
Cette espèce sans goût ni odeur prise à Souccot représente le Racha', dépourvu de Torah et de Mitsvot.
Hachem en a fait pousser un rapidement au-dessus du Prophète Yona puis y suscita un ver qui le dessécha.
"Le Tsadik fleurit comme cet arbre et s’élève comme le cèdre du Liban".
Découvrez la course-poursuite palpitante de Sophie en quête de son héritage, au cœur d’une enquête qui lui fera découvrir la beauté du judaïsme. Suspens, humour et sentiments... à suivre chaque semaine !
Dans l’épisode précédent : De retour à Paris, Sophie se rend dans la galerie d'art où sa tante avait acheté le tableau de son grand-père, des dizaines d’années plus tôt. Elle découvre que sa tante était accompagnée d’une journaliste, qui semble avoir disparu. Au téléphone, Yoël Kissler propose à Sophie de commencer un Chiddoukh à son retour en Israël. Sophie hésite...
“Sophie bonsoir. Vous m’appelez au sujet des tableaux ? Je n’ai pas trouvé plus d’informations.
- Tout va bien… mais je ne vous appelle pas au sujet des tableaux, mais du Kiddoukh.
- Du Chiddoukh ?
- Ah oui, c’est ça… Oui, alors, euh…” (Elle sentait que son courage s’était fait la malle…). Elle respira et reprit : “Je vais répondre non à votre très gentille proposition.”
Il y eut quelques secondes de silence, puis Yoël répondit :
“Je ne vous cache pas que j’aurais espéré une réponse positive. Etes-vous sûre de votre décision ?”
- Oui, je suis désolée.
- Bon, ce n’est pas grave… Alors, si vous me permettez, je… je vous recontacterai pour vous donner les informations sur le numéro de série. Bonne soirée.”
Sophie raccrocha et n’en menait pas large. La Rabbanite Margalite lui avait parlé de Emouna, cette confiance absolue que D.ieu veille sur nous, mais comment ressentir cette confiance ?
Trois jours après, Yoël rappela Sophie. Comme le lui avait dit le galeriste, il s’agissait bien d’un numéro qui indiquait que le tableau appartenait à une série, mais Yoël n’avait pas réussi à trouver plus d’informations.
“J’ai contacté les maisons de vente comme Drouot, qui a vendu beaucoup de tableaux spoliés par les Nazis, mais ils n’ont aucune trace dans leurs archives. Soit les autres tableaux ont été détruits, soit ils ont été conservés dans un même endroit depuis toutes ces années. Ils n’ont jamais été repérés dans le circuit officiel. Et ça, c’est étonnant, parce qu’en faisant mes recherches, j’ai découvert que votre grandpère était connu dans le milieu artistique avant la guerre.
- Oh…”
Sophie ne s’était jamais imaginée que son grand-père ait pu être un artiste en devenir… parti sans avoir pu révéler au monde son talent, comme 6 millions d’autres.
“Sophie, avez-vous pu récolter des informations dans la galerie que je vous ai indiquée ?
- Oui, il s’agissait bien de la galerie dans laquelle ma tante Ida avait trouvé le tableau. Avant de quitter Jérusalem, la cousine de mon père, Iréna, m’a parlé d’une journaliste française, Mme Florange, que ma tante Ida avait rencontrée et qui l’accompagnait dans les musées. Et à la galerie, M. Dorville m’a montré les documents de la vente et j’ai reconnu le nom de Mme Florange, qui s’était portée garante. Mais quelque chose me chiffonne. M. Dorville m’a dit qu’il ne l’avait jamais rencontrée avant, ni n’a jamais revu cette journaliste après. Et je me posais la question de savoir si dans le monde de l’art on se connaît tous.
- Tous, non je ne pense pas, répondit Yoël. Mais c’est vrai que c’est un petit milieu. Vous savez pour qui cette femme travaillait ?
- M. Dorville m’a dit qu’elle était journaliste pour ArtPress.
- Alors là ! C’est très curieux en effet. Il s’agit du magazine d’art le plus connu. Tout le monde le connaît.”
Sophie ressentit un frisson. Elle sentait que quelque chose clochait.
“Sophie, je peux vous retrouver le contact d’un ou deux journalistes que j’ai connus et qui ont travaillé pour le magazine. Peut-être qu’ils connaissent cette Mme Florange. Ce serait bien que vous puissiez les rencontrer avant votre retour en Israël.
- Mon retour en Israël ?”
Sophie était sous le choc. Où Yoël était-il allé chercher l’idée qu’elle ne resterait pas en France ?
“Yoël, mais… je n’ai pas prévu de revenir !
- Ah bon, j’ai dû mal comprendre.” Pourtant, tout dans la voix de Yoël semblait dire le contraire. Sophie sentait qu’il n’était pas du tout convaincu par ses propos.
“Je vous recontacte dès que je retrouve le numéro des journalistes. En attendant, qu’avezvous prévu de beau ce Chabbath ?
- Chabbath…?” Yoël rit : “Mais oui, c’est déjà demain.”
Il y a des fois où quand on raccroche le téléphone, on se dit qu’on a passé un bon moment à échanger, à rire. Ce n’était pas un de ces moments. D’abord, Sophie n’était pas plus avancée avec cette mystérieuse journaliste. Et puis, elle avait dit non à Yoël, qui ne s’était pas vexé. Et comment avait-elle pu oublier Chabbath ? Tout se mélangeait dans sa tête.
Le lendemain, Sophie se rendit dans le Marais chez un traiteur Cachère. Puis, elle repassa devant la librairie où elle s’était arrêtée des semaines plus tôt et décida d’y entrer. Elle se souvenait de l’étrange titre du livre qui l’avait attirée, ce fameux jour où elle avait perdu son emploi. Le titre était “Ein Mazal Lé-Israël”. Elle décida de l’acheter.
De retour chez elle, elle appela sa fille qui rayonnait de bonheur de l’autre côté du
téléphone en lui racontant ce qu’elle vivait au séminaire. En raccrochant, Sophie sentit une boule dans sa gorge. Elle sentit d’un coup la nostalgie d’Israël, de Jérusalem, de la Rabbanite Margalite...
Sophie plaça les bougies de Chabbath devant la fenêtre du salon. Elle avait envie de reproduire ce qu’elle avait vu à Bayit Vagan, de retrouver cette sensation inédite de sérénité. Elle repensait aux paroles d’Iréna et de sa fille, qui disaient combien elles avaient vécu une vie en dehors du judaïsme, parce que les Nazis avaient tout volé à leurs familles, y compris leurs identités. Même seule, même dans son appartement parisien, elle voulait vivre un nouveau Chabbath, parce que seulement à ce moment, elle se sentait complète, sereine.
Elle ne se sentit étrangement pas oppressée sans musique, ni télé, ni ordinateur. Après le repas, elle eut l’idée de commencer son livre. Elle l’avait acheté juste pour le titre, qui lui avait rappelé l’expression de sa tante Ida, sans comprendre le thème : le destin des Juifs n’est pas tracé : “Le manque d’Emouna c’est vouloir des réponses immédiates à nos questions. La Emouna véritable, c’est accepter qu’on ne reçoit pas de réponse à nos demandes et continuer de penser que c’est bien ainsi, parce que D.ieu sait ce qu’Il fait et qu’en fin de compte, nous réaliserons que tout est pour notre bien”.
Jamais Sophie n’avait lu quelque chose qui la bouleversa autant. Si remuée qu’elle ne lâcha pas son livre de tout le Chabbath ! Il faisait déjà nuit depuis un moment quand elle le termina et elle se sentait si différente. Elle venait de prendre une grande décision et se sentait aussi excitée qu’angoissée.
Quelques jours après, Yoël rappela Sophie pour lui communiquer le contact d’un ancien journaliste d’ArtPress. Puis, après avoir remercié Yoël, elle ajouta : “ Yoël, Chabbath dernier j’ai repensé à notre dernière conversation et...”
La suite, la semaine prochaine... Mia Atlan
40° à l’ombre : étudier, prier et Brakhot en tricot et Talith ?
C’est l’été, il fait chaud quand je suis chez moi (je n’ai pas de climatisation), ai-je le droit d’étudier en restant en Talith-tricot ? Idem pour faire des Brakhot ? Idem pour faire ma Téfila ?
Réponse de Rav Gabriel Dayan
1. Il est permis d’étudier et de réciter des Brakhot en tricot et Talith Katan
2. Par contre, pour la Téfila, c’est interdit.
3. Pour le Birkat Hamazon, il faut s’efforcer (dans la mesure du possible) d’être habillé comme s’il s’agissait de la ‘Amida ou tout au moins avec une chemise. (Michna Beroura 183, 11 ; Halakha Beroura V, 279-282)
Nous attendons un petit garçon et nous avons un coup de cœur pour le prénom Nitaï, mais nous ne trouvons que très peu d’informations à son sujet.
Réponse de Rav Gabriel Dayan
Nitaï est un prénom Cachère. (Pirké Avot 1, 6) C’est l’un des maîtres de l’époque des Zougot (faisant partie de la chaine de transmission de la Torah depuis Moché Rabbénou). Il fut à la tête de sa génération à l’époque des ‘Hachmonaïm. Il occupa la fonction de Av Beth-Din (président du tribunal rabbinique) sous la direction de Yéhochoua’ Ben Pera’hia. (Talmud ‘Haguiga 16b)
Le Sofer ne veut pas prendre l’argent pour la vérification des Mézouzot. Est-ce autorisé ?
Réponse de Rav Gabriel Dayan
C’est assez étonnant, mais bon, s’il insiste vraiment pour ne rien prendre, ne forcez pas. Dites-lui plutôt : "Si vous continuez comme ça, vous allez vous faire une réputation de Sofer trop gentil. Cela peut être dangereux. Je n’ai jamais vu ça. Est-ce que vous acceptez au moins les remerciements en 3 mensualités ?" Il comprendra le message.
N.B. : Je ne parle pas de votre Sofer en particulier mais juste d’une manière générale : quand un professionnel refuse d’être payé, ce n’est pas toujours un bon signe. Parfois, cela peut cacher un manque d’expertise et c’est le signe qu’il ne veut pas assumer la moindre responsabilité.
Et puis, ce qui est gratuit n’est jamais garanti, et cela peut coûter bien plus cher à réparer ensuite. C’est un peu comme les cadeaux empoisonnés : c’est gratuit, mais on finit par le payer avec les intérêts.
Bref, le gratuit peut finir très cher, surtout quand on doit appeler un vrai professionnel après le faux professionnel bénévole !
Est-il permis de porter un bracelet ou un bijou contenant un Tanakh entier, au format nano, visible uniquement avec une loupe spécifique ?
Réponse de Rav Avraham Garcia
Les décisionnaires ont longuement traité du sujet, car, en règle générale, on ne tient pas compte de tout ce qui ne se voit qu’à la loupe. (Mayim ‘Haïm, Ora’h ‘Haïm 259, Dover Mécharim 1 et suivants). Par conséquent, a posteriori, la chose pourra être tolérée. (Beth David 8, Talmud Guitin 19b). Néanmoins, on devra éviter de rentrer aux toilettes si possible. (Iguérot Moché Yoré Déa’ 173 ; Yabia’ Omer Yoré Déa’ 4, 20 et 21)
Peut-on sortir avec une sonde urinaire le Chabbath ?
Réponse de Rav Aharon Sabbah
Il est permis de sortir pendant Chabbath dans un domaine public avec une sonde urinaire, car celle-ci est destinée à protéger la personne d’un désagrément corporel qu’elle pourrait subir. Pour cette raison, elle est considérée comme un vêtement. (‘Hout Chani, Chabbath, IV, 88, 22).
Cet avis est partagé par Rav Chlomo Zalman Auerbach, en ajoutant toutefois qu’il convient de vider le sac de recueil d’urine avant de sortir le jour de Chabbath. (Choul’han Chlomo Réfoua 141)
Cependant, Rav Wozner estime qu’il n’est pas permis de sortir de cette manière, car cela ne ressemble pas à un vêtement. Il conclut néanmoins que, dans certains cas, on peut s’appuyer sur une circonstance atténuante pour permettre si l’on se trouve dans un domaine public qui n’est pas considéré ainsi par la Torah (c’est-à-dire un domaine où il est interdit d’y porter uniquement d’ordre rabbinique), par exemple une rue qui ne mesure pas 8 mètres de large ou, selon certains avis, si 600 000 personnes ne l’empruntent pas quotidiennement. (Chévet Halévi 9, 65)
Conclusion : il est possible de permettre de sortir avec une sonde urinaire pendant Chabbath dans le domaine public, mais il serait préférable, et même méritoire, de marcher avec uniquement dans un domaine public qui n’est pas interdit de porter au regard de la Torah.
Aussi, à la synagogue, il est absolument permis d’y pénétrer avec, mais à condition que la sonde elle-même et le sac de drainage soient placés sous les habits et que l’on ne ressente aucune odeur.
C’est quoi ce gâchis ?!
Les enfants, cette semaine, tâchons de ne rien gaspiller, que ce soit de la nourriture, la nature ou même notre propre potentiel et celui de notre entourage !
Dans la cour de l’école, un vieux pommier trône fièrement près du mur. Ses branches chargées de fruits rouges apportent ombre et douceur aux récréations ; on y entend piailler les moineaux et bourdonner les abeilles. Mais ce matin, la direction de l’école annonce un projet : pour agrandir le petit terrain de sport, l’arbre doit être abattu. Quelques élèves se réjouissent déjà de la nouvelle pelouse. "Un arbre ne vaut pas un terrain", disent-ils.
la Création. Elle cite la Paracha Choftim : "Car l’homme est l’arbre du champ" (Dévarim 20, 19) ; protéger un arbre, c’est aussi protéger la vie. Elle propose une idée : construire le terrain autour de l’arbre, en faire le cœur de la cour.
Pourtant, Maya, elle, se souvient de la Mitsva de Bal Tach’hit, "Ne détruis pas ce qui te sert". Chaque jour, elle s’installe sous le pommier, dessine des fleurs, écoute le chant des oiseaux et regarde ses belles pommes. Elle crée un herbier original, où chaque feuille est numérotée, chaque pomme décrite, chaque insecte mentionné.
Touché par sa passion, le conseil de l’école modifie le plan : le vieux pommier est sauvé. Ce soir-là, Maya sourit : grâce à sa persévérance, un trésor vivant a été préservé, et tous ses camarades ont appris qu’aimer l’utile et le beau, c’est rendre hommage à la sagesse de la Torah.
Quand le projet de rénovation est présenté à l’école, Maya ne se contente pas de protester : elle dévoile à la direction son herbier, raconte comment l’arbre nourrit les élèves et fait vivre un écosystème unique, embellit la cour et rappelle la beauté de
!
As-tu déjà vu du gaspillage à la cantine, à la maison ?
T’est-il déjà arrivé d’arracher des plantes, des feuilles d’un arbre en jouant avec des copains ?
Que peux-tu faire, dès aujourd’hui, pour réduire ces gâchis, valoriser la nourriture et la nature ?
La Torah ordonne : "Tu ne détruiras pas les arbres fruitiers" (Dévarim 20, 19). Pourquoi cette attention aux plantes ? Dans le même verset, il est dit : "L’homme est l’arbre du champ" : l’arbre nourrit, fait vivre. Quand Hachem enseigne les lois du Bal Tach’hit, Il nous invite à respecter l’utile et le beau. Lors d’un siège, les arbres alentour ne doivent pas être abattus, car leurs fruits sont notre subsistance. Et,
au-delà, tout objet nécessaire – vaisselle, vêtements… – mérite protection.
Le Séfer Ha’hinoukh précise que cette Mitsva éduque l’âme à aimer le bien et à s’y attacher. Mais la vie prime : le prophète Chmouel, en danger, brûla une chaise précieuse pour se réchauffer. Rava préféra brûler son banc que de risquer de mourir de froid : "Le Bal Tach’hit de mon corps passe avant celui du bois." C’est une Mitsva à étudier et à appliquer avec attention.
Rabbi Ya’akov Kranz, le célèbre Maguid de Douvno, vécut au 18e siècle. En plus d’être un géant de Torah, il était un pédagogue hors pair, parcourant les communautés d’Europe de l’Est pour les renforcer. Son art résidait dans sa capacité à relier les concepts les plus profonds de la Torah à des images simples du quotidien : un champ labouré, un jardin qui pousse, un chemin de montagne…
Un hiver particulièrement rigoureux, alors que la neige recouvrait les ruelles de Vilna, le Maguid fit halte dans une petite maison où vivaient un vieil homme non-voyant et son fils unique. Leurs provisions étaient épuisées et leur santé fragile. Sans hésiter, Rabbi Kranz leur proposa l’hospitalité et invita ce jeune garçon à suivre l’étude du Chabbath avec lui.
comment accueillir l’invité avec respect ; dans la prière, comment élever son cœur vers le divin ; dans la vie de tous les jours, comment transformer chaque difficulté en occasion d’élévation.
Grâce à cet encadrement bienveillant, l’enfant repoussa peu à peu ses limites : ses lectures devinrent fluides, ses réponses sûres, et son regard s’éclaira d’une nouvelle confiance.
Bien plus tard, on lui offrit un poste de rabbin dans une communauté voisine. Il remit toujours tout le mérite à son maître : "C’est lui qui m’a fait naître."
Au fil des semaines, il découvrit chez l’enfant une curiosité vive et un esprit sensible, mais aussi une immense timidité et un manque de confiance.
Chaque vendredi soir, il l’asseyait à sa droite et l’encourageait à lire un verset ou poser une question. Il corrigeait patiemment sa prononciation, l’aidait à comprendre le sens des mots hébraïques et l’introduisait aux récits de Tsadikim, soulignant toujours la grandeur de chaque âme en devenir.
Le Maguid ne se contentait pas d’enseigner : il modelait l’âme de cet enfant par l’exemple de son propre comportement. Aux repas, il lui montrait
Ce jeune garçon fragile devint un géant : Rabbi Chlomo Kluger,le Maguid de Brody, et dit : "Le Maguid de Douvno ne m’a pas seulement sauvé d’une vie obscure ; il a révélé ce que j’avais de meilleur, comme on ferait jaillir une source d’eau sous un rocher."
La Mitsva de Bal Tach’hit s’applique à nous : ne gâchons aucun potentiel ! Chaque encouragement est une graine semée dans le cœur, susceptible de germer et de nourrir des communautés entières.
L'exercice de la semaine
Les enfants, cette semaine, encourageons nos frères et sœurs, nos amis dans tout ce qu’ils font de bien pour développer à notre échelle leur potentiel.
Une tarte colorée, légère et savoureuse, parfaite pour prolonger les vacances avec une touche ensoleillée.
Pour 4 personnes
Difficulté : Facile
Temps de préparation : 20 min
Temps de cuisson : 25 min
• 1 pâte feuilletée
• 1 courgette
• 1 aubergine
• 1 poivron rouge
• 1 oignon rouge
• 1 filet d’huile d’olive
• Sel, poivre, thym
• Pesto maison :
• 1 bouquet de basilic nettoyé et vérifié (ou type Gouch Katif)
• 30 g de pignons de pin
• 1 gousse d’ail
• 4 cuil. d’huile d’olive
• 1 cuil. de jus de citron
• Sel
Réalisation
- Préchauffez le four à 190 °C.
- Étalez la pâte sur une plaque recouverte de papier cuisson.
- Coupez les légumes en fines rondelles. Faites-les revenir rapidement à la poêle avec un filet d’huile d’olive, du sel, du poivre et du thym.
- Mixez les ingrédients du pesto jusqu’à obtenir une sauce homogène.
- Étalez une fine couche de pesto sur la pâte.
- Disposez les légumes joliment par-dessus.
- Enfournez pendant 25 min, jusqu’à ce que la pâte soit dorée et croustillante.
- Servez tiède, accompagnée d’une salade verte.
Bon appétit !
Murielle Benainous
Perle de la semaine par
"Plus grand que de mourir en sanctifiant le Nom de D.ieu, il existe la possibilité de vivre en sanctifiant son Nom..." (Rav Yossef 'Haïm Sitruk)