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Les muses de Janette

8 novembre 1875 : Qiu Jin naît à Xiamen (Chine).

« Ne dites pas que les femmes n’ont pas l’étoffe de héros. » (poème de Qiu Jin)

Jane Doe

notre muse du mois Qiu Jin  la Jeanne d'Arc chinoise

1903 : elle s’établit avec sa famille à Pékin. 1904 : elle quitte sa famille pour le Japon.

Février 1906 : elle retourne en Chine.

1886 : elle écrit ses premiers poèmes. 15 juillet 1907 : elle meurt décapitée après une insurrection manquée.

Romancière, poétesse et journaliste érudite, féministe et révolutionnaire contre l’ordre patriarcal, impérial et colonial, elle est arrêtée et décapitée à 31 ans après une tentative d’insurrection, qui inspirera 4 ans plus tard la révolution chinoise et l’instauration d’une république.

UNE ÉDUCATION LETTRÉE ET SPORTIVE

Dans une société patriarcale qui confine les femmes au seul foyer, les filles sont considérées comme coûteuses et inutiles pour leur famille. Mais Jin est initiée à la lecture et à l’écriture par sa mère, qui lui transmet l’amour de la littérature et de la poésie. À 11 ans, elle lit les poètes classiques et écrit ses premiers vers. Un oncle et un cousin lui enseignent l’équitation, la maîtrise du corps, divers arts martiaux, ainsi que le maniement du bâton et de l’épée. À 21 ans, âge tardif pour l’époque, Jin est mariée par son père à Wang Tingjung, un fils de marchand et gérant de biens conservateur et traditionaliste, qu’elle découvre le soir de ses noces. Elle le décrit comme «peu riche, sans scrupules et non éduqué». Se sentant seule et sans personne à qui parler, elle couche ses pensées et sentiments dans des poèmes et des courts textes en prose. À 22 ans, Jin met au monde un fils (Yuande), puis une fille (Guifeng), embrassant un rôle traditionnel de mère, qui satisfait enfin ses beaux-parents. En 1903, la famille s’installe à Pékin. Jin y rencontre des femmes aux idées politiques et féministes, et commence

à militer pour la libération des femmes chinoises, contre le bandage des pieds des filles et contre les strictes conventions vestimentaires assignées aux femmes.

EXILÉE VOLONTAIRE AU JAPON

À 28 ans, elle quitte mari et enfants pour le Japon, aux possibilités de vie plus favorables. Les universités y sont ouvertes aux femmes, les idées de progrès, d’émancipation et de révolution y circulent. À Tokyo, elle apprend le japonais, étudie dans une université pour femmes, et rejoint plusieurs sociétés secrètes aux idées réformistes et révolutionnaires et prônant les responsabilités politiques des femmes. Elle milite pour la destitution de la dynastie impériale au pouvoir depuis 1644, pour le départ des puissances d’occupation occidentales et japonaises du pays, et pour l’instauration d’une république et de réformes politiques, sociales et économiques. Elle se fait la pionnière du mouvement féministe chinois. Dans ses discours, ses poèmes et ses articles, elle défend publiquement la cause des femmes, plaide pour l’éducation des filles. Elle apprend le tir et la fabrication d’explosifs. À 31 ans, Jin retourne en Chine. Elle enseigne d’abord le japonais et le sport dans une école de filles, qu’elle encourage à étudier et à travailler pour gagner leur indépendance financière. Un scandale dans la société chinoise conservatrice!

RÉVOLUTIONNAIRE CONTRE L’OPPRESSION

Elle crée le premier magazine féminin chinois «Revue de la femme chinoise», dans lequel elle appelle les femmes à refuser l’oppression familiale et sociale. Faute de fonds suffisants, la revue disparaît rapidement. Comprenant que les réformes sociales n’aboutiront que par la révolution, Jin passe directrice de l’école Datong, qui recrute et entraîne secrètement des révolutionnaires. Avec son lointain cousin Xu Xilin, elle est chargée de diriger l’insurrection dans les provinces du Zhejiang et de l’Anhui. Prévu le 19 juillet 1907, le mouvement est éventé et échoue. Trahi, Xu Xilin tue le gouverneur provincial d’Anhui le 6 juillet. Il est capturé et exécuté peu après. Jin, qui refuse de fuir et de se cacher, est arrêtée dans son école. Accusée de complot contre le gouvernement et de tentative de coup d’État, elle est décapitée publiquement quelques jours plus tard à 31 ans.

ANECDOTE En 2011 un film a été produit relatant des faits de sa vie : "Qiu Jin, la guerrière" ("The Woman Knight of Mirror Lake") du réalisateur hong-kongais Herman Yau. 

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