13 GAMES Pour un trône




dans les plus beaux packs
Les héros sont de retour sur VOOSPORT WORLD. Profitez en exclusivité de la Premier League mais aussi de la Ligue 1, Bundesliga, Liga et Serie A. La compétition s’annonce enfl ammée aux sommets du football européen !
Ce mercredi 1er mars, Vénus et Jupiter se sont positionnés dans le même alignement que la Terre. Un phénomène exceptionnel. Au même moment, Arsenal éclipsait Everton et filait à cinq points de City, au firmament de la Premier League. Pour les Gunners, les planètes semblent enfin bien s’aligner. S’ils traversent mars en apesanteur, ils se rapprocheront d’une quatorzième étoile, la première depuis 2004, et la belle conquête des “Invincibles”.
Il y a dix-neuf ans, les joueurs d’Arsène Wenger ne connurent pas la défaite lors des 38 journées de Premier League (26 victoires, 12 partages). Fait unique dans l’histoire de la PL. Ils reléguèrent Chelsea, qui avait pourtant dépensé sans compter durant le mercato grâce à l’arrivée de Roman Abramovich (120 millions lâchés à l’été 2003, notamment pour Hernán Crespo, Juan Sebastián Verón, Damien Duff ou Claude Makélélé), à onze points. Et Manchester United à quinze. Le coach français des Gunners n’avait pourtant pas été gourmand, cette saison-là, conscient que son équipe, vice-championne en 2003, n’avait besoin que de petites retouches pour progresser d’un rang. En assurant surtout ses arrières. Et il trouva son bonheur en débauchant un gardien, l’Allemand Jens Lehmann, acheté 3,5 millions au Borussia Dortmund. Exit David Seaman et ses 38 ans. Résultat ? 26 petits buts encaissés seulement en 2003-2004. Une forteresse. Et toujours de la dynamite devant, avec des offensifs de feu : Thierry Henry (30 buts), Robert Pirès (14), Dennis Bergkamp (4), Freddie Ljungberg (4) et Sylvain Wiltord (3). Si les Gunners de 2023 rejoignent ceux de 2004, ils n’auront pas les mêmes stats : ils ont déjà encaissé presque autant (23 buts) et son meilleur buteur, Gabriel Martinelli avec ses 11 buts, n’atteindra pas les 30 de Titi. Si Arteta et les siens décrochent la lune, les “Invincibles” de 2004 resteront seuls sur leur planète…
04 Arsenal – Bournemouth Ils n’ont plus coiffé la couronne d’Angleterre depuis 2004, mais les Gunners sont bien décidés à reprendre le trône cette saison. Il reste treize journées de Premier League à disputer, et seuls deux rivaux semblent en mesure de briser le rêve du club londonien, les deux équipes mancuniennes.
06 Man City – Newcastle Citizens et Magpies ont en commun d’avoir misé sur un buteur scandinave cet été pour alimenter leur compteur. Si Erling Haaland empile les perles (33 buts, dont 27 en Premier League, en 33 matchs), Alexander Isak est moins prolifique (4 roses, dont 3 en PL, en 14 rencontres). Le Suédois a pourtant coûté 10 millions de plus que le Norvégien…
08 Liverpool – Man United Cody Gakpo était promis aux Red Devils. Old Trafford était le théâtre de ses rêves. Ruud van Nistelrooy, son coach au PSV, espérait le voir suivre ses traces. Mais le Néerlandais a débarqué cet hiver à LIverpool, sur les (bons ?) conseils de Virgil van Dijk… afp
10 Southampton – Leicester Roméo Lavia a fêté ses 19 ans en ce début 2023. Mais il s’est déjà imposé en Premier League, à Southampton. Retour sur le parcours du joyau bruxellois…
12 Nottingham Forest – Everton Sean Dyche est en mission : sauver Everton de la relégation. Quitte à se faire dominer. La fin justifie les moyens…
14 Brentford – Fulham À 27 ans, Andreas Pereira éclate enfin en Premier League. Une belle revanche pour l’éternel espoir belgo-brésilien de Man United.
16 LIGA
16 Barcelone – Valence Depuis qu’il a hérité du n°10 libéré par Lionel Messi lors de son départ au PSG, Ansu Fati tarde à confirmer les éloges qui pleuvaient lors de son apparition avec le Barça. ap
18 Serie A
18 Roma – Juventus Paulo Dybala retrouva la Vieille Dame ce week-end, avec toujours autant d’émotion. Retour sur le parcours turinois de l’Argentin, fait de hauts et de bas…
20 Bundesliga
20 Stuttgart – Bayern
Le VfB Stuttgart est à nouveau mêlé à la lutte contre la relégation. La saison dernière, il ne dut son salut qu’à un but de dernière minute de sa filière japonaise. Il ne veut pas revivre une fin de saison stressante, et compte sur ses produits nippons, désormais au nombre de trois, pour remonter au classement.
22 Ligue 1
22 PSG – Nantes Antoine Kombouaré a marqué l’histoire du PSG en marquant un but d’anthologie face au Real Madrid. C’était il y a trente ans. Mais il fut aussi le premier entraîneur de l’ère qatarie du club parisien. Il retrouve le Parc des Princes avec Nantes ce samedi.
assurément leur amour-propre. Manchester United, attendu à Anfield ce dimanche (17 h 30), sera le premier à s’y frotter…
En attendant, les bookmakers restent indécis entre Arsenal et Manchester City, dont les cotes pour le titre flirtent avec les 2.0. Reste à savoir qui peut exhiber les meilleurs arguments…
Arsenal : du renfort caisse
Arsenal, 1er avec 60 points. City, 2e, 5 unités derrière. En embuscade, Man United, 3e, 11 points de retard sur les Gunners, mais un match de plus à jouer (contre Brentford le 5 avril)… À treize journées de son terme, la Premier League reste indécise, même si le club londonien espère bien profiter de sa position dominante pour remonter sur le trône, une première depuis 2004 et les inoubliables “Invincibles” d’Arsène Wenger. Et ainsi briser l’hégémonie de l’Angleterre du Nord-Ouest, Manchester City et Liverpool ayant trusté les titres (4 pour ales Citizens, 1 pour les Reds en 2020) et sa course depuis 2017, et le dernier sacre londonien, œuvre de Chelsea. Une quête capitale, donc, pour l’équipe du quartier de Highbury.
Si la date du mercredi 26 avril, jour du choc City – Arsenal, a déjà été surlignée dans l’agenda des deux principaux candidats au titre, on distingue, à la lecture du calendrier des treize derniers devoirs du trio de tête, sept adversaires communs: Fulham, la belle surprise du championnat, West Ham, Southampton, Chelsea, Newcastle, Brighton et… Liverpool. Les Reds de Jürgen Klopp se loupent cette saison, et pourraient rater un des quatre billets pour la Ligue des champions, ce qui n’est jamais arrivé depuis que le coach allemand a entamé une saison sur leur banc. Battus par Arsenal et ManU lors des matchs aller, les Liverpudiens ont battu City (1-0), et ils veulent cette
Mercredi, les Gunners n’ont pas tremblé: 4-0 contre Everton dans leur match d’alignement. Les voilà en positif de 5 unités par rapport à Manchester City, avec, enfin, le même nombre de matchs. Et dire qu’après leur défaite à domicile face à City mi-février, qui suivait une série de mauvais résultats, les Londoniens avaient perdu la tête de la Premier League. Arsenal peut compter sur des joueurs en forme: Saka est intenable cette saison, Martinelli marque des buts, Ödegaard semble avoir surmonté son passage à vide, Trossard a réussi son adaptation à la vitesse de l’éclair, etc. Et l’effectif d’Arteta va, en plus, pouvoir compter sur du renfort caisse, pour la dernière ligne droite. SmithRowe, opéré de l’aine en septembre, a fait son retour. Gabriel Jesus, 5 buts en 14 matchs avant sa blessure au Mondial avec la Seleção, va arriver. Éliminé de la Cup, au contraire de ses deux rivaux, Arsenal n’a plus que l’Europa League comme devoir supplémentaire, mais il ne sacrifiera pas la Premier League pour cet objectif secondaire. Être si proche du titre, pour une équipe habituée aux honneurs, mais qui n’a plus réussi à se qualifier pour la Ligue des champions depuis 2016, est une occasion qui ne se galvaude pas. Arsène Wenger, triple champion d’Angleterre avec les Gunners (1998, 2002 et 2004), le sait mieux que quiconque. “C’est une opportunité que vous ne pouvez pas laisser passer, a résumé le coach français au micro de beIN SPORTS. L’esprit d’équipe est génial, l’humilité, la faim des jeunes joueurs est incroyable. Ils ont faim. La seule menace est City, et City n’est plus aussi dominant. Vous le gagnez quand vous le pouvez, et vous ne vous souciez pas de tout le reste. Vous laissez les autres parler et vous prenez le titre!”
City : la culture de la gagne
L’atout principal de Manchester City, c’est bien sûr sa culture de la gagne. Sous Guardiola, les Skyblues ont raflé 4 titres sur 7. Avec un effectif d’une grande stabilité: une étude récente de l’Observatoire du football CIES (lettre hebdomadaire n° 411) montre que depuis 5 ans, le tacticien espagnol n’a utilisé que 47 joueurs en championnat! Dans le monde, seuls les Suédois d’Halmstads BK ont été plus économes (44). Sur la même période, Arsenal a employé 62 joueurs, et United 61… Les Ederson, Walker, Gündogan, Silva, Mahez ou De Bruyne savent comment remporter une Premier League. Et ils peuvent en plus compter cette saison sur un “serial-buteur”. Si Erling Haaland a revu sa moyenne à la baisse en février (2 goals en 5 matchs), il est déjà devenu le meilleur buteur de l’histoire du club sur une saison de Premier League avec 27 réalisations, dépassant Sergio Agüero et ses 26 buts de saison
Les Gunners espèrent redevenir rois d’Angleterre. Mais les clubs mancuniens ne veulent pas que la couronne reparte à Londres. Et si Liverpool décidait du champion ?8 par Laurent Denuit 7
En remportant la Coupe de la Ligue, 6 ans après le dernier trophée anglais du club, Manchester United s’est déjà enlevé la pression d’une nouvelle saison vierge. Merci Erik ten Hag, qui a remis les Red Devils à l’endroit. Même s’il gagne son match de retard contre Brentford, le club d’Old Trafford reste néanmoins à bonne longueur du duo de tête, et remporter le titre serait un bel “exploit remontada”. Mais le MU 2023 carbure au super, et affiche la meilleure moyenne depuis la reprise post-Mondial 2022 : 7 victoires et une défaite en 8 matchs. Avec un Marcus Rashford en feu: 8 buts en championnat en 2023. Seul le Napolitain Victor Oshimen, 10 goals, fait mieux. L’ancien Carolo pourrait d’ailleurs devenir son équipier très prochainement. Il fait en tout cas partie de la short-list des renforts espérés par Erik ten Hag, qui veut frapper fort cet été. Afin d’être encore plus proche du trône d’Angleterre en 2024. Toujours engagé en Europa League et en FA Cup, Man United doit peut-être davantage viser d’autres coupes cette saison, et sa présence sur ces trois fronts n’est pas un avantage dans la lutte pour le titre… “Rester focus sur différents objectifs donne de l’énergie, balaie Erik ten Hag. Jusqu’à présent, nous avons assez bien géré et je pense que nous pouvons le faire aussi jusqu’à la fin de la saison. Mentalement, mes joueurs sont vraiment ambitieux. Et nous avons un groupe qui peut gérer la charge de travail que nous impose notre programme. Nous avons déjà un trophée, mais notre saison est loin d’être terminée…” Dans la liesse du succès face à Newcastle en Coupe de la Ligue, Fred et Wout Weghorst n’hésitaient d’ailleurs pas à évoquer le… quadruplé! Le déplacement à Anfield ce dimanche permettra déjà de jauger cette ambitieuse prédiction.;
La Premier League c’est une Samedi 04/03 à 16:00
Tandis qu’Arteta, Guardiola et ten Hag rêvent de la couronne d’Angleterre, Klopp et Liverpool peuvent jouer au faiseur de roi. Ce qui n’est pas pour déplaire au manager allemand des Reds… AFP, Belga, Photo News
• Man City – Newcastle, samedi 4 mars 13 h 30, direct Divertissez-VOO et VOOsport World 1
• Goals of the day avec Arsenal –Bournemouth et Aston Villa –Crystal Palace, Brighton – West Ham, Chelsea – Leeds et Woverhampton – Tottenham, samedi 4 mars à 16 h, direct VOOsport World 1
• Southampton – Leicester, samedi 4 mars 18 h 30, direct VOOsport World 1
• Nottingham Forest – Everton, dimanche 5 mars 15 h, direct VOOsport World 1
• Liverpool – Man United, dimanche 5 mars 17 h 30, direct VOOsport World 1
• Brentford – Fulham, lundi 6 mars 21 h, direct VOOsport World 1
Le duel entre Citizens et Magpies de ce samedi, première affiche de la 26e journée de Premier League, ce sera aussi la rencontre de deux phénomènes : Erling Haaland et Alexander Isak. Un choc entre les deux attaquants, si proches et éloignés à la fois. Le premier est Norvégien, né le 21 juillet 2000. Le deuxième est Suédois, né le 21 septembre 1999. Vingt-deux et vingt-trois ans. Les deux Scandinaves dépassent également le mètre 90, de cinq et deux centimètres. Ils évoluent à la même position, avec pour mission de finir les actions offensives de leurs équipes respectives.
Ils se sont pourtant souvent évités. Parfois de justesse. De janvier 2017 à 2019, Alexander Isak a porté les couleurs du Borussia Dortmund. Avec les U19, l’équipe réserve, ainsi que l’équipe première, à une grosse dizaine de reprises. Des bouts de matchs pas assez aboutis. Après un prêt nettement plus réussi à Willem II, la direction allemande a accepté une offre de la Real Sociedad. Un an plus tard, les 15 millions encaissés étaient dépensés pour attirer… Erling Haaland, en provenance de Salzbourg. En équipe nationale, ils ont d’abord à peine eu le temps d’échanger un regard. Le Citizen a fêté sa deuxième sélection avec la Norvège le 8 septembre 2019, face à la Suède. Il est monté au jeu à la 76e minute de jeu, alors qu’Alexander Isak, titulaire au coup d’envoi, a cédé sa place au même moment. Un clin d’œil du destin : ces deux-là n’arrêtent pas de s’éviter…
Leur premier vrai affrontement remonte en fait à juin 2022. Une double confrontation entre leurs pays respectifs. Avec un large avantage pour le Cyborg. Il a en effet inscrit un doublé (1-2) sur le terrain de l’AIK Solna… club formateur d’Isak, qui est resté muet. Une semaine plus tard, rebelote. Victoire 3-2 de la Norvège, avec un doublé de sa star. Isak encore muet.
L’été dernier, les deux attaquants ont fait la Une des journaux, avec des transferts retentissants. Le premier était évidemment attendu. Erling Haaland restait sur 86 buts en 89 rencontres avec le Borussia et semblait avoir fait le tour de la Signal Iduna Park. Toutes les écuries rêvaient de s’offrir ses services, mais l’intéressé a opté pour le football champagne de Pep Guardiola.
Choix payant, vu son adaptation ultra rapide. Il a clôturé l’année 2022 avec quatorze matchs de Premier League au compteur et surtout vingt buts. Le plus rapide de l’histoire du championnat anglais à atteindre ce nombre, devant Kevin Philipps, Andy Cole, Ruud van Nistelrooy ou Diego Costa.
Les analystes sont pourtant partagés sur ses performances. Surtout quand les Skyblues trébuchent. Difficile de critiquer son aisance face aux gardiens, vu la redoutable efficacité dont il fait preuve. Mais le Norvégien a également rendu quelques copies surprenantes, avec parfois moins d’une dizaine de touches de balle sur 90 minutes.
Face à Bournemouth, il n’a été en contact avec le ballon qu’à… huit reprises. Ce qui fait dire à certains que les Mancuniens sont plus forts sans lui. ”Le travail le plus difficile au monde, c’est de se retrouver face à des défenseurs qui campent dans leur rectangle. Les attaquants ont trois défenseurs centraux, deux devant eux, et le reste dans l’entrejeu. Comment pouvez-vous survivre dans un tel schéma ? C’est très difficile. Nous allons être confrontés à cette situation à plusieurs reprises, mais ce n’est qu’une question de temps : être au bon moment, au bon endroit, dans le rythme, effectuer le bon mouvement. Avec la qualité des joueurs que nous avons derrière lui pour l’assister, nous allons trouver la solution. Je n’en doute pas une seule seconde.” Cette analyse, c’était celle de Pep Guardiola.
Les points communs ne manquent pas entre les attaquants de Manchester City et Newcastle, qui s’affrontent ce samedi en Premier League.8 par Pierric Brison 7
Pour d’autres analystes, ce numéro 9 qui allie la puissance et la finition était la seule pièce qui manquait au méticuleux puzzle du stratège catalan. Une pièce très convoitée… qui n’aura pourtant coûté “que” 60 millions d’euros.
Un montant moins élevé que… Alexander Isak. Le Suédois a quitté la Real Sociedad contre un chèque de 70 millions d’euros. La sixième transaction de ce mercato estival 2022, presque à égalité avec Casemiro (Manchester United), mais bien derrière Núñez (Liverpool), Tchouameni (Real Madrid), Fofana (Chelsea) et Antony (Manchester United).
Sans aucun doute le recrutement le moins attendu. Parce que le Suédois ne faisait clairement pas partie de la liste des grands buteurs européens. Ses statistiques étaient intéressantes dans le Pays basque,
Samedi 04/03 à 13:30
avec 44 buts en 131 matchs. Mais pas hors-norme. On le qualifierait plutôt de future promesse ou de joueur à garder à l’œil.
C’est justement dans cette catégorie que Newcastle puise, depuis la prise de pouvoir de l’État saoudien, nouveau propriétaire du club. Difficile en effet de séduire les éléments les plus en vue du football mondial : la vie n’est pas vraiment paradisiaque dans le nord de l’Angleterre et l’équipe n’a terminé l’exercice 2021-2022 qu’à la onzième place, après avoir passé une vingtaine de journées dans la zone de relégation.
Une aubaine pour Isak ? Les attentes et la pression étaient forcément moins élevées chez les Magpies que s’il avait signé dans un membre du Big Four. Heureusement, d’ailleurs. Car, contrairement à son
futur adversaire, ses premiers mois n’ont pas franchement été simples. Avant les fêtes de fin d’année, il ne comptait que deux petits buts… en 244 minutes. Famélique, surtout pour un transfert à 70 millions d’euros.
La raison, c’est une blessure aux ischios qui l’a tenu éloigné des terrains durant plusieurs mois. Gênant pour quelqu’un qui doit justifier une telle transaction. Ce qui le sauve certainement, ce sont les bons résultats de sa formation. Son absence est presque passée inaperçue et son retour sera pris pour les supporters comme un bonus pour cette seconde fin de saison ou une recrue hivernale. S’il retrouve ses sensations, il pourra envisager l’exercice 2023-2024 sans devoir sortir d’une crise de confiance, parfois irréversible. ;
Les parents d’Isak ont quitté l’Érythrée pour se réfugier en Suède. Non, le football n’a pas sorti Erling Haaland et Alexander Isak de la misère.
L’histoire du premier est bien connue: fils d’AlfInge Haaland, ancien joueur professionnel à Leeds, Manchester City, Nottingham Forest, notamment. C’est d’ailleurs à Leeds que le Citizen est né, avant de retourner en Norvège où il a intégré le FK Bryne, puis Molde et Salzbourg, où il s’est révélé.
Le Magpie, lui, a grandi dans une zone résidentielle de Solna, en Suède, relativement confortable. Pourtant, ses parents ont fui l’Érythrée, sa situation économique désastreuse et ses guerres civiles. Son père, Teame Isak a exercé le métier de professeur et a écrit plusieurs livres en tigrigna, la langue officielle dans son pays natal, relate le quotidien suédois Expressen. Il enseigne également la langue aux autres expatriés qui résident à Stockholm. Avec sa femme Saba, ils ont suivi de près l’éducation de leur fils, avec la crainte de voir sa passion pour le football altérer ses résultats scolaires. Un accompagnement important dans la vie du fils d’immigré.
Il était d’ailleurs qualifié d’élève modèle dans son établissement, avec des facilités pour apprendre, “malgré le temps qu’il passait à jouer au football. Il était joyeux, poli, extraverti, diplomate en cas de conflit et s’entendait bien avec tout le monde”, a déclaré l’une de ses anciennes professeures.
Un profil donc bien différent du Cyborg qui passe ses étés à la ferme en train de s’occuper du bétail et des autres activités familiales. Isak provient d’un milieu nettement plus intellectuel. Parfois comparé à Zlatan Ibrahimovic, attaquant, suédois, avec des origines étrangères, il n’adopte pas un comportement similaire. Il est même presque tout l’opposé. Fier de ses origines, même s’il est profondément suédois, il n’hésite pas à porter le drapeau érythréen et à participer à des projets sociaux, en lien avec le football, dans la patrie de ses parents.
Petit clin d’œil de l’histoire, à l’AIK Solna, son premier entraîneur, à l’âge de six ans, était… Érythréen.;
Gakpo jouera un rôle clé dans ce renouveau.
Il aurait tout autant pu porter les couleurs de l’autre camp, celui des Red Devils, ce dimanche quand les deux grands rivaux de Premier League se regarderont dans les yeux. Mais c’était sans compter l’intervention cruciale de Virgil van Dijk, qui aura forcément glissé deux ou trois mots à Cody Gakpo à propos de Liverpool pendant la Coupe du monde. “Le transfert de ses rêves était Manchester United, il était en contact avec Erik ten Hag depuis août, a confié son désormais ex-entraîneur au PSV, Ruud van Nistelrooy, légende d’Old Trafford, par ailleurs. Je voulais aussi qu’il rejoigne United. Pas seulement parce que c’est mon club et que je l’adore. Mais aussi parce qu’ils sont bien meilleurs que Liverpool et qu’ils offrent plus d’opportunités à leurs joueurs. Mais Manchester n’a pas fait d’offre en hiver et j’ai conseillé à Cody d’attendre l’été. Quelque chose s’est passé, il a ignoré mes conseils et a écouté ceux de Virgil. Il m’a dit qu’il voulait partir à l’étranger en janvier. Le fait est que Liverpool est dix fois plus petit que Manchester United, à tous les niveaux.” Que van Nistelrooy ait raison ou pas, les deux clubs sont à des stades différents de leur cycle respectif : les Red Devils en ont commencé un nouveau cette saison, tandis que les Scousers arrivent visiblement à la fin du leur. Si les Reds veulent retrouver le
succès qu’ils ont connu ces dernières années, Gakpo devra y jouer un rôle prépondérant. Après tout, Jürgen Klopp et compagnie n’auraient pas proposé 50 millions € au PSV s’ils ne croyaient pas en ses capacités ou son profil des plus particuliers : non, le Néerlandais ne fait pas partie de cette catégorie d’attaquants ultra-explosifs, il est plutôt élancé (1 m 93) et frêle. Reste qu’il préfère toujours recevoir le ballon dans ses grands pieds (taille 46) ou en profondeur que sur sa tête. Et que ce style de jeu singulier ne l’a pas empêché d’inscrire 55 buts et de délivrer 50 assists avec le club de son enfance, le PSV.
“Sa meilleure position ? Sur le flanc gauche, a analysé Twan Scheepers qui a guidé Gakpo à l’académie à Eindhoven. Je ne dis pas qu’il est Thierry Henry, car on ne peut pas comparer deux joueurs, mais dans la manière qu’il court vers le but, qu’il joue et qu’il pense… Je comprends pourquoi Cody est un grand fan du Français.” Avant de prendre la direction
de la Mersey à la mi-saison, les chiffres de Gakpo donnaient le tournis : il a fait trembler les filets à treize reprises et enregistré dix-sept assists en 24 matchs. À titre de comparaison, parmi les dix plus grands championnats d’Europe, seul Erling Haaland (qui, certes, jouait dans un championnat plus relevé) parvenait à suivre son rythme avec 26 actions décisives avant la trêve engendrée par la Coupe du monde. Sans compter qu’au Qatar, la popularité de Gakpo et sa réputation ont encore été multipliées à la suite des trois réalisations qu’il s’est offertes en phase de poules devant les yeux de près d’un milliard de téléspectateurs. Bref, il était clairement temps de changer d’air. Même si quitter le Philips Stadion n’a pas dû être facile pour ce Eindhovenois pure souche.
Les cours avec Remco et 100 buts en un an
Les draps de lit sont rouge et blanc et le rêve est de faire comme Hirving Lozano ou Luuk de Jong. À l’instar de la plupart des enfants issus de Tongelre, Strijp, Gestel, Woensel ou Stratum. Gakpo et sa famille viennent de ce dernier quartier d’Eindhoven, ville dont l’économie a tourné autour de la société Philips ou du constructeur de camions DAF. Tout le monde est sportif dans la maison de Johnny et Ank. Les trois frères marchent dans les traces de leur père d’origine togolaise en jouant au foot, tandis que la mère préférait le ballon ovale. Celle qui a représenté l’équipe nationale néerlandaise de rugby a aussi une passion pour la plume sportive. Quand Cody dispute ses premiers matchs au… FC Eindhoven, Ank rédige des comptes rendus de matchs dans le guide des jeunes. La
Je voulais aussi qu’il rejoigne United […].
“Le transfert de ses rêves était Manchester United […].
Mais quelque chose s’est passé, il a ignoré mes conseils et a écouté ceux de Virgil (van Dijk)…”Ruud van Nistelrooy
maman ne dépose pas pour autant le stylo quand son fiston change d’allégeance et quitte le “petit” club d’Aalsterweg pour le grand PSV à l’âge de sept ans. Ses premiers écrits peuvent même encore être retrouvés sur le site du club aux 24 titres de champion des Pays-Bas.
”Quand il était au FC Eindhoven, Cody a vite été scouté par nos gars, a expliqué Riny de Groot, recruteur en chef du PSV au Eindhovens Dagblad. Disons que même une personne malvoyante ou quelqu’un qui ne connaissait rien au football pouvait immédiatement distinguer ses qualités. Et puis c’était un garçon exemplaire. Quand il sortait du droit chemin, chose qui arrive quand tu es jeune, tu pouvais lui en parler et aucun problème n’en découlait.”
Au Herdgang (le centre d’entraînement du PSV), Gakpo obtient vite le surnom “de tovenaar” (traduction : le magicien). Bien qu’il ait parfois eu cette fâcheuse tendance à garder trop longtemps le ballon, il a rapidement tourné le bouton et commencé à penser plus dans l’intérêt du collectif. Chez les U10, le petit Cody guide son équipe vers le titre en inscrivant 100 des 280 buts marqués par son équipe. Chez les U13, il croise la route d’un certain… Remco Evenepoel qui le rejoint au PSV et devient son camarade de classe. Le dernier vainqueur de la Vuelta a joué à Eindhoven de 2011 à 2014, où sa condition physique hors norme impressionnait déjà (à quinze ans, il bouclait déjà une course à pied de dix kilomètres en moins de 35 minutes). Avant que l’actuel champion du monde de cyclisme ne retourne à Anderlecht, lui et Gakpo avaient “un bon contact”, a expliqué le Néerlandais, après le succès de Remco en Espagne l’an dernier : “Du coup, tu regardes discrètement comment ça se passe pour lui et selon moi ça se passe très bien pour lui justement (rires). Donc je suis super fier de lui. Je pensais qu’il voulait encore devenir joueur de foot tout simplement. Mais après quelques années, nous avions entendu qu’il avait bien presté lors de l’une ou l’autre course…”
“C’est Robben, Sneijder et van Persie réunis en un” L’ascension de Gakpo, de ses débuts avec Jong PSV (l’équivalent du RSCA Futures pour Anderlecht ou du SL16 pour le Standard), à dix-sept ans, à capitaine de l’équipe A
dès ses 22 printemps, a été faite dans les règles de l’art. Philip Cocu lui a donné ses premières minutes chez les grands, Mark van Bommel lui a permis de confirmer (Gakpo avait déjà connu l’actuel entraîneur de l’Antwerp chez les U19 du club), tandis que Roger Schmidt a guidé son explosion.
“Il est tout en un”, se sont emballés les journalistes et analystes de Voetbal International, magazine réputé chez nos voisins du nord, à la fin de l’an dernier. “Gakpo est Robben, Sneijder, van Persie en un.”
Les propos, écrits sous le coup de l’émotion probablement, sont sans doute exagérés. Toujours est-il qu’une pointe de vérité peut y être décelée : Gakpo sait en théorie incarner le rôle de chacun de ces illustres prédécesseurs. Il ne le fera probablement pas (encore ?) aussi bien qu’eux, mais l’Eindhovenois peut être déployé tant sur le flanc, qu’en meneur de jeu ou sur le front de l’attaque. Une qualité qui séduit un Klopp en quête de variation dans son trio offensif. “Ce que j’aime aussi chez lui, c’est qu’il ne veut pas sauter dans un train qui avance déjà à toute allure, a décrit le coach de Liverpool au moment de présenter sa nouvelle recrue au début du mois de janvier. Il veut aider à pousser le train. Je ne peux pas lui garantir que nous jouerons en Ligue des champions l’année prochaine et il ne l’a jamais demandé. Nous n’avons pas eu à le convaincre. Nous n’avions pas besoin que Virgil intervienne non plus, mais il aime faire ça (sourire). Les négociations étaient un home-run.”
Contrairement à la saison de Liverpool qui est évidemment bien en dessous des attentes. Il est clair que la méforme des Reds n’a pas été un facteur favorable à l’intégration de Gakpo. Alors que l’équipe patauge, le Néerlandais n’a toujours inscrit que deux buts sous ses nouvelles couleurs. Mais pas de panique dans le chef de Dirk Kuyt qui connaît évidemment la maison pour y avoir passé de belles années entre 2006 et 2012. “Certains joueurs ont besoin d’un temps d’adaptation, a analysé l’ancien international oranje (104 caps) pour VI. J’ai perdu six ou sept kilos dès mes premiers mois à Liverpool, purement en raison de l’intensité du football anglais. J’espère que Cody trouvera sa place. À mes yeux, il est typiquement un joueur de Liverpool : il a de l’énergie positive, il abat un travail énorme et il sait jouer à différentes positions. Il a pris le dix-huit et j’ai passé beaucoup de beaux moments avec ce numéro dans mon dos.”
Comme ce triplé inoubliable qu’il a inscrit contre Manchester United en 2011. Une performance qui, quoi qu’il arrive, garantirait à Gakpo une place dans le cœur des supporters à jamais. ;
Que faisiez-vous lorsque vous étiez âgé de dixhuit ans ? Pendant que certains terminent leurs études ou commencent à travailler, d’autres sont titulaires en Premier League. C’est le cas de la pépite Roméo Lavia. Devenu indiscutable du côté de Southampton cette saison, le milieu se bat pour que son club reste en Premier League. Avant certainement de, déjà, viser un transfert dans une formation plus huppée. Itinéraire d’un surdoué aussi calme dans la vie que sur un terrain de football.
Bruxelles trop petit, City un rien trop grand “Seulement un joueur sur un million est capable de s’imposer à Manchester City. Et Roméo Lavia en fait partie.” Ces mots proviennent du maître Kompany après les débuts du ketje de Bruxelles pour les Citizens en septembre 2021. Frustré de ne pas l’avoir vu défendre les couleurs mauves. Fier qu’un joueur représente aussi bien la formation anderlechtoise à l’étranger. Parce que le Diablotin démontre que le talent dans nos contrées est énorme. Et que Neerpede est bien l’une des meilleures pépinières du pays. Après des débuts à Woluwé, le milieu arrive à Anderlecht à l’âge de huit ans. Autant d’années plus tard, le club bruxellois est déjà devenu trop petit pour lui. En âme et conscience, il décide de mettre les voiles dans les équipes de jeunes des Citizens. Très vite, il s’impose. Au point d’être élu meilleur joueur de sa catégorie en U23. Après ce titre honorifique, il dispute ses premières minutes lors d’un match de League Cup. “Roméo Lavia est très bon”, avait commenté KDB pour Play Sports après les débuts du prodige. “Depuis la fin de l’année dernière, il s’entraîne avec nous. S’il continue son développement, je pense qu’il sera un joueur de premier plan”, avait prédit De Bruyne. Mais la marche est trop haute à City. Et la concurrence trop importante. Forcément, d’autres écuries flairent le bon coup. Direction le Hampshire dans une ville portuaire de 250 000 habitants : Southampton.
Le 6 juillet dernier, les Saints déposent un peu plus de treize millions d’euros pour un élément qui n’a disputé que 97 minutes avec les pros. Exagéré ? Certainement pas si on observe les débuts du Bruxellois en Premier League. En tant que sentinelle, il est un titulaire inamovible du 4-2-3-1 mis en place par Ralph Hasenhuttl. Sauf qu’il ne se contente pas de ses tâches défensives. Lavia a une aisance exceptionnelle à se retourner, jouer vers l’avant et casser des lignes. Les médias et consultants anglais sont rapidement conquis. Dont un spécialiste du poste : “Il n’a que dix-sept ans et il semble avoir un énorme potentiel, avait commencé Paul Scholes sur BT Sports. Il s’est tellement bien installé dans l’équipe. Ce joueur a une très bonne passe. Il est grand, fort et aime défendre. Comme milieu défensif, il préfère rester devant sa défense pour organiser et mettre en place le jeu sans se projeter trop vite vers l’avant.” Un avis partagé par Rio Ferdinand : “Ce jeune joueur peut jouer des deux côtés du terrain. Il est aussi bon défensivement qu’offensivement.
De plus, il a une gamme de passe qui est extraordinaire.” Tout le monde est sous le charme. Paradoxalement, son meilleur souvenir sera également le pire de sa jeune carrière. Face à Chelsea, il inscrit son premier but d’une patate à 25 mètres. Une nouvelle fois, il éclabousse de son talent une rencontre sans éclat jusque-là. Sauf que le gamin se blesse à la 60e minute. Son corps était-il prêt à supporter une telle charge à seulement dix-huit ans ? Ralph Hasenhuttl, son coach en début de saison, reconnaît avoir peut-être brûlé son diamant brut. “Disputer deux matchs de PL en trois jours est une expérience totalement inconnue pour des jeunes comme lui, explique-t-il après la victoire contre les Blues. À l’avenir, nous devrons être prudents. C’est également ma responsabilité car je dois faire plus attention à ne pas le forcer à nous montrer ses qualités. Maintenant, il est absent pour longtemps…” Effectivement, Roméo Lavia prend près de deux mois pour revenir dans l’équipe après sa blessure aux ischios. Surtout, elle hypothèque fortement une Coupe du monde où il aurait pu être la grande surprise de Martinez. Cela attendra.
Un diamant à polir
Sans lui, les Saint’s s’enfoncent dans le classement de Premier League. Huit rencontres, cinq défaites, deux nuls pour une maigre victoire. Début novembre, il est directement titulaire pour son retour et dispute moins d’une heure de jeu lors d’une rouste contre Newcastle (4-1). Une semaine plus tard, il joue 82 minutes lors de la défaite subie contre Liverpool. Son entraîneur a-t-il appris de ses erreurs ? En interne, on en doute et les résultats l’accablent. Nathan Jones le remplace juste avant la Coupe du monde où Lavia n’est pas sélectionné. Désormais Diablotin, il part en vacances… mais n’en profite pas trop. Lavia préfère surtout travailler lors d’intenses séances physiques. Comme l’expliquait son coach personnel, Ronald Kabeya pour Sport Foot Magazine en début de saison : “Ces entraînements supplémentaires font qu’il ne part jamais en vacances. Mais il ne trouve pas ça très grave parce qu’il aime bien passer du temps en famille. Il ne voit pas l’intérêt de claquer de l’argent dans des voyages à Marbella, à Dubaï ou dans d’autres pays où on fait surtout la fête. Il lèvera un peu le pied et il s’offrira des vacances quand il aura acquis un certain statut.”
Lors du retour aux entraînements collectifs, le coach Gallois de 43 ans modifie l’approche. Plus question d’utiliser le Belge de dix-huit ans à tire-larigot. Entre décembre et début février, il est titulaire mais ne dispute pas plus de 65 minutes de jeu. L’objectif est clair : préserver le joueur sur la durée. “Nous avons estimé que si nous gérions bien Roméo, nous obtiendrions plus de temps de jeu de sa part sur du long terme, avait expliqué Jones après une défaite contre les Magpies en Carabao Cup. S’il joue trop, il pourrait se blesser. Du coup, nous ne l’avons pas trop utilisé pour cette rencontre. Nous devons être responsables. Quand il est en forme, c’est un footballeur magnifique. C’est très important de gérer un joueur de son âge dans un environnement comme le nôtre.”
Une tactique qui semble porter ses fruits. Notamment contre sa victime préférée : Chelsea. Pendant 87 minutes, Enzo Fernandez et les autres stars de Stamford Bridge sont impuissants face à l’élégance du gamin. Ce qui fera dire à Alan Shearer après la rencontre : “Il a dominé toutes les nouvelles recrues de Chelsea ce soir.” Simple, basique. Mais tellement vrai. Au point que Todd Boehly aurait déjà coché son nom dans sa prochaine folie dépensière du mercato estival pour jouer aux côtés du champion du monde argentin.
Les Diables dès le mois de mars ?
Cette saison, Roméo Lavia, titulaire le 6 août lors de Tottenham – Southampton (1re journée), est devenu le 60e joueur belge à évoluer en Premier League. Le contingent noir-jaune-rouge est ensuite monté à 62, grâce à Orel Mangala (entré au jeu à la 75e minute avec Nottingham Forest à Newcastle le 6 août) et Amadou Onana (avec Everton, à Aston Villa lors de la 2e journée).
Une chose est écrite : Roméo Lavia, qui a fêté ses dix-neuf ans en janvier, va porter un jour la tunique des Diables rouges. La réelle question est plutôt de savoir quand. Taillé pour le haut niveau, il représente la relève dans le cœur du jeu. Un seul élément pourrait l’empêcher d’atteindre les sommets : la fragilité de son corps. Mais Lavia a la tête sur les épaules et a fait des sacrifices pour revenir à 100 %. De par son style, son calme ainsi que sa maturité, il ressemble fortement à Axel Witsel. Ce dernier ne voit d’ailleurs pas d’un mauvais œil cette nouvelle génération qui frappe à la porte. “Nous avons de très bons jeunes qui sont prêts à reprendre le flambeau en équipe nationale, rassurait-il aux micros de Eleven Sports en février. Plusieurs joueurs sont déjà passés par chez nous comme Onana, Theate ou Doku. D’autres comme Roméo Lavia, qui n’a pas encore été appelé, sont également prêts.” Wesley Sonck connaît très bien Roméo Lavia pour l’avoir coaché en U17 avec l’équipe nationale. Pour l’ancienne terreur de Jupiler Pro League, pas de doute, il fera partie de l’avenir. “Il a un profil très intéressant en tant que milieu de terrain. Il n’est pas le plus grand (1,80 m). Mais ce n’était pas le cas non plus de Claude Makelele, joueur à qui il fait penser, avec du ballon en plus, avait expliqué l’ancien attaquant de Genk dans le podcast Tribune. Je savais déjà que Roméo avait d’énormes qualités footballistiques. En revanche, je ne m’attendais pas à ce qu’il les expose aussi vite en Premier League. Un joueur de son talent avait déjà été repéré par Roberto Martinez.”
Dès son intronisation, Domenico Tedesco a assuré suivre environ 130 joueurs. Pas de doute : Romeo Lavia en fait partie. Au point d’être convoqué par l’Allemand en mars contre la Suède et l’Allemagne ? Réponse d’ici quelques semaines ! ;
En 136 ans d’histoire, les Toffees n’ont passé que quatre exercices dans l’antichambre de l’élite du football anglais (1930-31 et de 1951 à 1954). Une régularité hors du commun qui est depuis un petit moment mise à mal par des dysfonctionnements en interne et de mauvais castings.
Arrivé fin janvier 2022, Frank Lampard a sauvé Everton de la relégation in extremis, lors de l’avant-dernière rencontre de la saison dernière, après avoir passé deux journées dans la zone rouge.
Cet avertissement n’a visiblement pas été pris au sérieux par la direction, qui n’a pas trouvé les solutions pour redresser la barre. Douze mois après sa nomination, le jeune entraîneur de 44 ans a été démis de ses fonctions. On pouvait une nouvelle fois s’étonner du choix des dirigeants. Ils avaient opté fin 2022 pour un coach avec une expérience très limitée, vu que Lampard n’avait connu qu’un seul exercice à Derby County (Championship) et à peine plus de 80 matchs à Chelsea. Un CV plutôt inhabituel pour un pompier de service.
Le 30 janvier dernier, soit 364 jours plus tard, c’est un profil différent qui a été retenu pour sauver les Toffees : Sean Dyche. Grand supporter de Liverpool dans sa jeunesse, le rival historique. Un nom méconnu, qui circule rarement dans les discussions de comptoir.
Son crâne dégarni qui ne laisse apparaître que quelques cheveux roux, son bouc tout aussi coloré et son costume-cravate sont nettement plus connus du grand public. Un vrai british, qui possède un parcours bien différent de son prédécesseur. Modeste défenseur central dans les divisions inférieures anglaises : Chesterfield, Bristol, Luton, Millwal, Watford et enfin Northampton, où il a raccroché ses crampons bien aiguisés en 2007.
Une carrière très moyenne qui s’explique en partie par une fracture à la jambe, avant même de débuter en équipe première, alors qu’il faisait partie de l’effectif de Brian Clough, célèbre coach de Nottingham Forest, dans les années 70, 80 et 90.
nouvel entraîneur d’Everton assume sa préférence pour le rôle d’outsider.
Dimanche 05/03 à 15:00
Il aime la position du dominé Cette mésaventure lui a sans doute aussi forgé un caractère bien trempé. Il a enfilé le training d’assistant de Malky Mackay, puis est devenu T1, lors de l’exercice 2011-2012. Après des débuts difficiles, il avait terminé la saison à la onzième place en Championship. Insuffisant pour conserver sa place à la tête des Hornets. Un coup dur qu’il a transformé en opportunité. Au mois d’octobre suivant, il ouvrait ce qui reste à présent comme son plus beau chapitre : entraîneur principal de Burnley. Sean Dyche y aura passé près de dix ans, avec deux promotions en Premier League et autant de relégations. Lors de l’exercice 2017-2018, il a même hissé les Clarets à la septième place du classement, synonyme de qualification pour l’Europa League. Une performance inégalée depuis 51 ans. Après avoir dirigé Burnley lors de 425 rencontres, avec des hauts et des bas, il a été démis de ses fonctions le 15 avril 2022. Sa dernière victoire ? Le 6 avril, 3-2, contre… les Toffees. Son profil correspond donc davantage à celui d’un bâtisseur qu’à un sauveur. Pourtant, Everton a besoin de ces deux qualités. Il faudra d’abord s’extirper de cette zone dangereuse, avant de reconstruire des bases solides pour l’avenir.
La méthode Sean Dyche ? On ne peut pas vraiment dire que le natif de Kettering s’inscrive dans cette nouvelle génération d’entraîneurs, fans inconditionnels des datas et autres. Son système de prédilection, c’est un 4-4-2. Il est cependant flexible et peut miser sur un 4-3-3, afin de mieux coller à son effectif ou à son adversaire. Sous ses ordres, les Clarets étaient rarement les rois de la possession de balle, mais possédaient par contre une discipline très correcte en phase défensive. Il a d’ailleurs pratiquement à chaque fois été éliminé de la coupe d’Angleterre par des formations d’une division inférieure. La raison ? Son incapacité à faire le jeu.
“Si Everton n’était pas dans la forme dans laquelle il se trouve, peut-être que je n’aurais pas cette chance”, a-t-il d’ailleurs reconnu en conférence de presse, bien conscient de son style. Il aime se retrouver dans la peau de l’outsider, du dominé.
Sa force, c’est de simplifier le message qu’il envoie à ses joueurs. Chacun connaît sa mission sur le terrain et ses attributions exactes, grâce à une excellente communication. Des mots bien choisis, des explications claires. Pas de schémas incompréhensibles ou trop sophistiqués.
L’homme de 51 ans a également tendance à se concentrer sur les matchs à six points, face à ses concurrents directs, plutôt qu’à chercher des exploits, nettement plus glorieux mais moins importants au décompte final. Pourtant, ça ne l’a pas empêché de battre Arsenal, autoritaire leader à ce moment-là, lors de sa toute première rencontre à Goodison Park (1-0)… avec à peine 30 % de possession de balle.
Il faut dire que le nouveau mentor n’est pas vraiment un esthète. Ses déclarations concernant le Diable rouge Amadou Onana en témoignent, alors qu’il sortait d’une excellente rencontre.
“Onana a bien évidemment du talent, mais il doit encore apprendre les ficelles du métier, a-t-il ex-
pliqué en conférence de presse. Notamment les moins beaux côtés de ce sport.” Pour cet apprentissage, il compte sur un de ses anciens joueurs, à Burnley. “Je ferai en sorte qu’il parle avec Steven Defour. Amadou m’a dit qu’il le connaissait ; je lui ai dit qu’il découvrira les exigences de la Premier League avec lui. Il n’a que 21 ans, il est dans une phase d’apprentissage. Son physique est fantastique, son talent bien réel. Nous lui apprendrons à devenir un joueur plus complet. Steven Defour m’aidera à l’éduquer.”
Le nouveau coach mise beaucoup sur le management. L’aspect humain et la gestion des ego. Lors de sa nomination dans le Lancashire, il avait commencé par faire le tri dans son noyau, en mettant de côté les “bad eggs”, les pommes pourries du vestiaire. Ces joueurs qui tirent leurs coéquipiers vers le bas, affectent le moral des troupes et installent un climat malsain.
Le quotidien anglais The Mirror rapporte les propos de Charlie Austin qui évoluait à Burnley lors de l’arrivée de Dyche. “Il nous a tous fait rentrer au vestiaire et voulait savoir s’il y avait des gars qui sapaient le moral de l’équipe ou foutaient la misère à certains. On ne devait pas les nommer, mais indiquer leur numéro. Bien entendu, on aurait pu écrire n’importe quoi. Ensuite, c’était à lui et son staff de découvrir qui étaient les pommes pourries.”
Certains éléments ont été choisis par Frank Lampard ou ont accepté le défi dans le Mersey suite à une discussion avec l’ancien T1. Sean Dyche devra donc les convaincre de sa méthode. “Nous voulons ramener de la sérénité, a-t-il commenté. Nous avons besoin des fans et d’unité, que tout le monde tire dans la même direction. Notre objectif est de mettre sur pied une équipe qui travaille, qui se bat et porte le blason avec fierté. La connexion avec les fans pourra alors se faire naturellement et rapidement. Ils sont tellement passionnés. Il y a de la qualité dans ce groupe, mais
nous devons les faire briller, ces joueurs. Ça, c’est mon travail et celui de mon staff.”
L’un des gros défis, ce sera de trouver le chemin des filets, vu la mentalité plutôt défensive du nouveau coach. Les deux arguments, ce sont Calvert-Lewin et Dwight McNeil. Ce dernier a débarqué à Goodison Park l’été dernier, pour dixsept millions d’euros, en provenance de… Burnley. Il retrouve donc son ancien mentor. Est-ce que l’attaquant de 22 ans est ravi de ces retrouvailles ? Pas certain. La saison passée, il n’avait inscrit… aucun but, en pas moins de 40 rencontres. Seul un petit assist. En 2020-2021, seulement deux réalisations, tout comme l’exercice précédent. Enfin, c’est peut-être Sean Dyche qui doit être dépité de ne pas pouvoir compter sur un vrai buteur pour épauler Calvert-Lewin trop souvent éloigné des pelouses à cause de blessures. Et cela, ce n’est pas du goût de l’exigeant Sean Dyche : “Je dois découvrir ce que son corps peut et ne peut pas supporter. Nous étudions les statistiques, les programmes d’entraînement, son alimentation et son mode de vie. Donc aussi quel type de voiture il conduit, quel type de matelas il utilise et combien de temps il dort.”
Le diable se cache parfois dans des détails… ;
Le Daily Mail a révélé que Sean Dyche touchera un pactole en cas de maintien d’Everton en Premier League : quelque 4 millions d’euros (3,5 M £), prime qui pourrait même être revue à la hausse en fonction des performances du club.
“Onana a bien évidemment du talent, mais il doit encore apprendre les ficelles du métier. Steven Defour m’aidera à l’éduquer.”
SeanDyche
Le Belgo-Brésilien de 27 ans, ancien éternel espoir de Man United, réalise enfin une grosse saison en Premier League avec Fulham. Enfin…
Brentford – Fulham, au programme lundi soir, clôture la 26e journée de Premier League. Un choc entre deux étonnants prétendants à une qualification européenne. Une surprise pour le promu londonien, dont l’objectif était le maintien. Car le recrutement estival de Fulham, composé de quelques revanchards, fut ponctué de nombreuses interrogations. Avec l’arrivée du Brésilien William, 34 ans, qui avait fait un flop à Arsenal et s’était timidement refait une petite santé aux Corinthians, mais qui a retrouvé à Fulham un peu de ses jambes de 25 ans, quand il brillait à Chelsea. Avec le gardien allemand Bernd Leno, 30 ans, qui avait perdu sa place chez les Gunners, mais qui veille désormais avec habileté et sûreté sur les filets des Cottagers. Et avec un éternel espoir du championnat anglais de… 27 ans, qui s’éclate enfin véritablement, dix ans après son arrivée outre-Manche : le Belgo-Brésilien Andreas Pereira.
”Nous savons tous que nous avons des qualités. Le manager (NdlR : le Portugais Marco Silva) nous a mis ensemble et a cru en nous”, résume l’ancien espoir de Manchester United, pour expliquer comment les nouveaux ingrédients ont permis à la sauce des “Lilywhites” de bien pimenter la saison du plus ancien club de foot professionnel de la capitale anglaise.
Né
Une belle revanche pour celui qui est né à Duffel, le jour de l’An 1996. Quelques jours après que Marcos Pereira, son papa, a inscrit son premier but de la saison, lors du succès de Malines contre SaintTrond, l’avant-veille de Noël 1995. Le Brésilien, qui avait quitté l’Inter de Limeira, club de l’État de São Paulo trois ans plus tôt, à dix-sept ans, pour débarquer derrière des casernes gelées, n’était pas rentré au pays pour les fêtes, Anaida, son épouse, devant donner naissance à ce premier enfant.
Andreas suivit les traces de son papa. En enfilant d’abord ses premiers crampons à Saint-Trond, où Marcos avait été transféré (son paternel fit le bonheur des Canaris, de 2001 à 2004). Après une escale au Velm VV, il suit ensuite papa à Lommel. C’est là que le PSV le remarque. Andreas rejoint l’académie d’Eindhoven à neuf ans. Il la quittera à seize ans, en janvier 2012. Courtisé par de nombreux grands clubs européens, il choisit Manchester United grâce à une rencontre qui va changer sa vie…
”Je n’étais pas certain de choisir United, mais quand j’ai parlé avec Sir Alex (Ferguson), je voulais tout laisser tomber et partir tout de suite avec lui, a-t-il récemment confié au Sun. Je savais que c’était l’un des meilleurs managers du monde, qu’il était là depuis très longtemps et qu’il avait tout gagné. Et le fait qu’il vienne personnellement me parler a eu un grand impact sur moi, mais aussi sur mon père. Le rencontrer, en vrai, c’était comme quelque chose d’extraordinaire, nous qui avions l’habitude de le voir à la télévision. Les premiers mots qu’il m’a dits ? Je ne les ai pas compris, à cause de son accent… mais l’impression qu’il m’a laissée, je ne l’oublierai jamais.”
Son rêve de devenir un vrai Red Devil se matérialisa le 26 août 2014 lors d’un match de Coupe de la Ligue perdu à Milton Keynes Dons. Sir Alex Ferguson avait malheureusement quitté le banc un an plus tôt, et c’est Louis van Gaal qui lui offrit ses premières minutes. Mais aucun des successeurs du mana-
ger écossais ne fit de lui un véritable titulaire à Old Trafford. En huit ans, entrecoupés de nombreux prêts à l’étranger (Grenade, Valence, Lazio et Flamengo) qui lui apportèrent du temps de jeu et une nouvelle famille (c’est à Grenade qu’il rencontra sa femme espagnole, Patricia, avec qui il a deux enfants, Maria Victoria et Gianluca), il ne joua que 75 matchs avec Manchester, essentiellement sous Ole Gunnar Solskjaer (56), mais le Covid brisa notamment son élan. “À Manchester, on me répétait que je devais patienter, que je n’étais pas loin de l’équipe, mais tous mes concurrents, des joueurs qui avaient coûté beaucoup d’argent, avaient souvent la préséance”, confia-t-il.
Le cordon mancunien fut rompu l’été dernier. Alors qu’on le voyait prolonger son aventure à Flamengo où sa location au pays de papa s’était bien déroulée malgré le douloureux épisode de la finale de la Copa Libertadores en novembre 2021 (sur une glissade, il offrit le ballon à Palmeiras qui inscrivit le but de la victoire en prolongations), Andreas Pereira signa un contrat de quatre ans à Fulham, promu en Premier League, qui déboursa près de dix millions € pour le délivrer de son contrat avec les Red Devils (il y était encore lié jusqu’en 2023).
25 matchs, 25 titularisations
25 matchs de Premier League plus tard, agrémentés de deux buts et de six assists signés Andreas, n°18, le promu ne le regrette pas, Les Cottagers du Portu-
gais Marco Silva sont en lice pour une qualification européenne, et le Belgo-Brésilien de 27 ans a commencé toutes les rencontres de championnat. Une première dans sa carrière.
”Je savais que j’avais besoin de quitter définitivement Man United l’été dernier, de repartir de zéro et de construire quelque chose. Quand Marco (Silva, le coach de Fulham) m’a appelé, il a trouvé les bons mots : ‘C’est une excellente occasion pour toi de montrer aux gens en Angleterre qui tu es vraiment.’ Il m’a convaincu…”
Et le tacticien portugais utilise enfin Andreas Pereira à sa meilleure place, lui, le n°10 créatif qui n’arrête pas de travailler sans ballon. Qui, devant lui, peut bien sûr toujours compter sur le réalisme du buteur serbe, l’ancien Mauve Aleksandar Mitrovic. ”La confiance que le coach me donne est indescriptible, jubile Andreas Pereira. C’est aussi pourquoi tout le monde joue si bien cette saison à Fulham. Parfois, c’est tout ce qu’un joueur a besoin pour donner le meilleur de lui-même. J’aurais sans doute eu un peu plus besoin de cela à United. Je n’ai jamais eu d’entraîneur qui m’explique tout ce qui peut arriver sur le terrain. J’adore travailler pour Marco Silva…”
Dans l’agenda d’Andreas Pereira, la date du 28 mai 2023 est surlignée en rouge. On jouera ce dimanche-là la 38e et dernière journée de Premier League, et le Belgo-Brésilien espère fêter la qualification européenne de Fulham à… Old Trafford, dans le théâtre de ses anciens rêves… ;
Andreas Pereira
Alex Ferguson s’est déplacé en personne pour convaincre le jeune belgo-brésilien de 16 ans, alors actif au PSV, de signer à Manchester United.
Il a joué avec la Seleção, mais peut toujours choisir la Belgique. Membre de la génération 96, les équipiers belges d’Andreas Pereira en équipe nationale de jeunes sont ses potes Charly Musonda Jr et Zakaria Bakkali, mais aussi Siebe Schrijvers, Gilles Dewaele, Isaac Mbenza ou David Henen. Mais, en 2015, c’est le Brésil qu’il choisit lorsque Rogério Micale le sélectionne pour le Mondial U20. Aux côtés de Gabriel Jesus ou de Boschilia (éphémère Standardman en 2016), Andreas Pereira revient de Nouvelle-Zélande avec un statut de vice-champion du monde – battu par la Serbie de Milinković-Savić, malgré son but en finale (2-1, après prolongations) – et la certitude que son avenir est auriverde. Mais son premier match en A, un amical gagné face au Salvador (5-0) en septembre 2018, reste son unique sélection. Même si Tite le coucha dans sa préliste de 55 joueurs pour le Qatar, ses belles prestations avec Fulham ne lui ont pas offert une part de désert. Bonne nouvelle: il reste donc toujours sélectionnable pour nos Diables, puisqu’il n’a pas porté la vareuse de la Seleção en compétition officielle. Dans le viseur de Roberto Martinez à l’époque (l’Espagnol était allé le voir à Manchester), Domenico Tedesco relancera-t-il le Belgo-Brésilien? L’histoire ne dit pas si le nouveau sélectionneur des Diables a couché son nom sur la liste des 130 joueurs suivis… ;
“Quand Sir Alex est venu me parler, je voulais tout laisser tomber, et partir directement avec lui.”Jeremy Landey/Focus Images Ltd
Dimanche 05/03 à 16:15
Le Barcelonais Ansu Fati peine à retrouver le niveau de son explosion. Comme si le n°10 que lui a légué Lionel Messi lui portait la poisse…
Le Barça est en route vers son 27e titre de champion d’Espagne. Le premier depuis 2019. Le premier pour la nouvelle génération dorée des pépites blaugranas, les Gavi (dix-huit ans), Pedri (vingt) ou autre Ansu Fati (vingt). Mais pour ce dernier, la saison reste, à titre personnel, mitigée. Loin de l’éclat que laissait entrevoir ses fracassants débuts professionnels…
Ernesto Valverde lança Fati en Liga le 25 août 2019, alors qu’il n’a pas encore dix-sept ans, en remplacement de Carles Pérez, à la 78e minute d’une large victoire (5-2) face au Betis Séville. Celui qui portait alors le n°31 inscrivit son premier but dès sa deuxième apparition sur le terrain d’Osasuna (2-2), entré, cette fois, à la mi-temps. Et il récidiva face à Valence (5-2), son troisième match de Liga entamé cette fois dans la peau d’un titulaire. En enchaînant ensuite des records de précocité grâce à ses buts. Une ascension fulgurante pour celui qui avait rejoint la Masia peu avant ses dix ans.
Repéré par Barcelone au FC Séville, où son papa, Bori Fati, qui avait quitté la Guinée-Bissau, d’abord pour le Portugal puis pour l’Espagne, avait fait migrer sa famille après avoir trouvé un job comme chauffeur du maire de la ville andalouse.
Ansu Fati clôt sa première saison de Liga (2019-20) avec 24 apparitions et sept buts, le Covid n’a pas grippé son éclosion. Mais la pandémie l’oblige à enchaîner, et sa deuxième saison se termine dès novembre, peu après son dix-huitième anniversaire, après que le ménisque interne de son genou gauche cède lors d’un match face au… Betis Séville.
Ansu Fati entame 2021-2022 en mode conquistador, d’autant que le Barça a conféré à sa pépite un nouveau statut : Messi a quitté la Catalogne durant l’été, direction Paris, et le jeune Espagnol a hérité du numéro 10 de l’Argentin. Un sacré défi. Mais un
nouveau coup d’arrêt, dès novembre, avec une blessure à la cuisse, puis des pépins qui s’enchaînent : Fati contracte le Covid-19 début janvier 2022, ce qui repousse son retour sur les pelouses. Et quand il est enfin retapé, sa cuisse le lâche encore. Ses quelques apparitions en fin de saison ne l’ont pas rassasié…
Comparaison “hazardeuse”
À l’aube de ses vingt ans, Ansu Fati entamait donc une nouvelle campagne de la confirmation. Mais s’il semble enfin débarrassé de ses pépins physiques malgré un genou qui lui a fait manquer le déplacement à Almerìa le week-end dernier, la pépite peine à retrouver un peu de son éclat. Xavi l’a utilisé 21 fois, en 22 matchs de Liga, mais il n’a été titulaire qu’à huit reprises. Et n’a plus été décisif depuis le 20 octobre, date de son troisième et dernier but (fa-
ce à Villarreal). Même le Mondial au Qatar a confirmé sa traversée du désert : Luis Enrique l’a emmené dans ses bagages, mais le naturalisé espagnol n’a eu droit qu’à deux petites montées au jeu au Mondial, en fin de match, lors de la défaite contre le Japon puis lors de l’élimination, en huitièmes, contre le Maroc…
De nombreux observateurs s’inquiètent. Depuis ses blessures, le Barcelonais ne semble plus avoir la même capacité d’élimination. Ce constat peut s’entendre quand il s’agit d’un trentenaire comme Eden Hazard au Real, et la comparaison entre les problèmes des deux ailiers gauches peut même se prolonger sur leur difficulté à porter un numéro mythique – le n°10 de Messi ou le n°7 merengue du Diable enfilé dans la foulée de Cristiano Ronaldo. Mais il ne résiste pas à la valeur du jeune âge de Fati, ni au jugement de Xavi, le coach du club catalan, qui évoque plutôt le besoin d’un déclic mental : “Le cerveau des attaquants est compliqué. Ils se jugent sur les buts et les passes décisives, mais nous, on regarde d’autres choses : le pressing, sa participation, sa disponibilité… Il a marqué des buts toute sa vie, ça reviendra.”
En attendant, la richesse offensive du Barça, avec Gavi, Ousmane Dembélé et Rafinha qui animent les flancs, empêche Ansu Fati d’emmagasiner plus de temps de jeu, nécessaire pour de la confiance. Et cela frustre le n°10.
”Je pense que je ne rends pas assez au public qui me soutient tellement”, enrage Fati, qui, malgré l’intérêt de grands clubs, enclins à profiter de la situation (comme Manchester United, le Bayern ou le PSG), ne semble pas encore prêt à rendre les armes blaugranas. “J’ai un contrat jusqu’en 2027 et j’espère pouvoir passer encore plus de temps ici. Je veux rester de nombreuses années au Barça”, a-t-il récemment précisé au quotidien catalan Sport ;
Man. City - Newcastle
Samedi 04/03 à 13:30
Bournemouth - Liverpool
Samedi 11/03 à 13:30
Nottingham Forest - Newcastle
Vendredi 17/03 à 21:00
Man. City - Liverpool
Samedi 01/04 à 13:30
La Roma affronte la Juventus ce dimanche.
pour Paulo
8 par RAPHAËL DEBY 7Arrivé en 2012 d’Argentine à Palerme, Paulo Dybala fait petit à petit son trou en Sicile où son visage enfantin et son physique loin d’être très impressionnant lui valent rapidement le surnom de “picciriddu” qui veut dire “petit garçon”. Sauf que le petit garçon devient rapidement un homme en justifiant le prix important (12 M €) dépensé par Palerme pour l’amener en Italie. Sa saison 2014-2015 est remarquable. Pour la remontée du club sicilien en Serie A, la “Joya” (le “bijou” en français) claque treize buts et dix assists en première division. De telles statistiques font de lui une pépite que de nombreuses grosses écuries veulent s’arracher. C’est finalement la Juventus, quadruple championne en titre, qui remporte la mise.
Un très bon départ
Finaliste de la dernière Ligue des champions, en 2015 (défaite 1-3 face à Barcelone), la Vieille Dame fait alors partie des clubs qui comptent le plus en Europe. Pour parvenir enfin à décrocher sa troisième couronne européenne, la Juve n’hésite pas à mettre la main à la poche pour faire de Dybala le troisième transfert le plus cher de son histoire après Gianluigi Buffon et Pavel Nedved. Dès sa présentation, la Joya montre ses ambitions dans le Piémont.
“Quand j’ai su que la Juventus me voulait, j’ai directement dit oui. Je veux gagner”, explique-t-il à
la presse présente lors de sa présentation. En tout cas, le défi immense qui l’attend et la pression qui l’accompagne ne lui fait pas peur.
“La concurrence va faire du bien, elle sert à s’améliorer. Nous voulons tous être titulaires, mais nous devons le démontrer sur le terrain.”
Buteur dès sa première apparition en Supercoupe, Dybala réussit parfaitement son adaptation à son nouveau monde en étant décisif toutes les 103 minutes, ce qui restera comme l’un de ses meilleurs bilans au long de ses longues années sous le maillot noir et blanc.
Les deux années suivantes, la Joya continue sur sa lancée. Malgré quelques petites blessures qui le tiennent hors des terrains pendant une poignée de semaines à chaque fois, l’Argentin s’acclimate à son nouveau statut et s’impose de plus en plus comme l’un des patrons de cette équipe avec laquelle il paraphe un nouveau contrat jusqu’en 2022 avant même la fin de sa deuxième saison. À Turin, il peut donc s’épanouir dans une équipe qui a les mêmes objectifs que lui: gagner, gagner et encore gagner. Cela tombe bien, la Juventus continue à le faire au niveau national.
Le premier coup d’arrêt
Après trois saisons de haute facture, sa quatrième marque un premier tournant dans sa carrière. De nouveau absent quelques semaines, ce sont surtout ses prestations qui interrogent. En termes de
Sa dernière chance de retourner dans un club du top. Sous contrat jusqu’en juin 2025 avec la Roma, Paulo Dybala pourrait déjà plier bagage en fin de saison. Selon Gianluca Di Marzio, journaliste italien, l’Argentin posséderait dans son contrat une clause de 12 M € pour les clubs étrangers et 20 M € pour les clubs italiens. Pour cette dernière, la Roma pourrait bloquer le départ de son joueur moyennant une augmentation de salaire importante. Lors des négociations avec les différents clubs, le clan Dybala aurait même imposé la présence d’une telle clause comme condition préalable à une arrivée, comme un signe qu’il voulait utiliser cette saison comme un tremplin avant de rebondir. Sur le sujet, l’ancien Turinois a toujours été assez évasif. “Je ne sais pas ce qu’il se passera en fin de saison. La clause dans mon contrat est quelque chose entre mes agents et le club. J’aimerais continuer à être entraîné par José Mourinho, l’un des meilleurs techniciens. Je veux gagner avec lui”, avait-il notamment expliqué en conférence de presse. À bientôt 30 ans, Dybala sait que cet été représente l’une de ses dernières chances de retourner dans un club du top européen. La présence du Special One pourrait l’inciter à rester, mais une offre d’un cador du continent pourrait bien lui faire tourner la tête. Avec une belle saison comme carte de visite, cela semble loin d’être impensable. ;
statistiques, il présente des chiffres largement inférieurs à ce qu’il a réalisé les dernières saisons, malgré un temps de jeu plus qu’acceptable.
Parfois muet pendant plusieurs semaines, l’Argentin est dans le creux de la vague alors que l’arrivée de Cristiano Ronaldo a rebattu les cartes et que les deux semblent avoir du mal à jouer ensemble.
Le rebond avant la chute
Après sa première saison difficile, Dybala réagit parfaitement en réalisant l’une de ses meilleures avec onze buts et onze passes décisives en Serie A.
S’il n’est plus titulaire indiscutable, l’Argentin démontre que la Juve peut compter sur lui pour assouvir ses hautes ambitions. Enfin, c’est ce qu’il croit. Son sixième exercice est le pire de tous, n’étant décisif qu’à huit reprises sur toute la saison. La faute, d’abord, à une blessure au ligament interne qui l’a tenu éloigné des terrains pendant trois mois. La faute, ensuite, à ses prestations très loin de ses standards. Sur toute sa carrière, cette saison est la pire en termes de statistiques brutes et la deuxième plus mauvaise si on tient compte de son temps de jeu.
En septembre 2021, l’Argentin sait donc qu’il ne peut pas se planter s’il veut rester à la Juve, où
L’occasion
Dybala de retrouver le club dans lequel il a joué sept saisons.
Une période faste qui ne s’est pas bien terminée.
son contrat expire à la fin de la saison. Les difficultés financières du club sont connues de tous. Seul un grand exercice de la part de son joueur lui garantirait une prolongation.
Ses performances commencent par rassurer. La presse italienne annonce d’ailleurs un accord verbal entre le joueur et le club pour continuer l’aventure ensemble. L’officialisation de la nouvelle ne serait qu’une question de temps et de détails. Sauf que, cela traîne. En coulisses, la Juve se pose de sérieuses questions concernant son joueur, notamment sur ses capacités physiques. Cela se comprend. Sur toute la saison, il est absent à six moments différents à cause de blessures ou de gênes musculaires. Si son absence ne dure jamais plus de trois semaines, ces blessures à répétition inquiètent, d’autant que ce n’est pas l’âge qui pourra l’aider à surmonter cela.
Au mois de mars, la décision est prise de ne pas prolonger Dybala, une décision que l’Argentin vit très mal et qui le surprend. La Vieille Dame préfère miser sur Dusan Vlahovic à l’avenir et qui est plus
Dimanche 05/03 à 20:45
sûr; l’Argentin, étant considéré comme trop fragile.
Un goût de trop peu Dybala aura donc passé sept saisons avec la Juventus, inscrivant au passage 115 buts
en 293 rencontres. Il aura également remporté cinq Scudetti, quatre Coupes et a été élu meilleur joueur de la saison 2019-2020. Au moment de l’officialisation de son départ, l’Argentin a eu du mal à trouver les mots. “Je pensais que nous aurions été ensemble pendant plus d’années encore, mais le destin nous met sur des chemins différents. Porter ce maillot avec le brassard de capitaine a été l’une des plus grandes fiertés de ma vie”, avait-il déclaré sur les réseaux sociaux.
Désormais, et ce, depuis plusieurs mois maintenant, c’est la capitale qui vibre de ses performances et qui espère le voir marquer face à son ancienne formation. Un but que le principal intéressé ne célébrerait “évidemment pas.”
Arrivé dans le Piémont comme un diamant brut qui n’attendait qu’à être poli, Dybala a tout de suite imposé sa patte et s’est vite démarqué comme l’un des attaquants les plus scrutés de la planète. Dans le top 10 des meilleurs buteurs de l’histoire du club, il restera dans les mémoires comme l’un des piliers de la période la plus faste de la Vieille Dame, avec ses neuf titres consécutifs. Toutefois, il restera tout de même un éternel goût de trop peu pour un joueur si talentueux qui aurait pu devenir une véritable légende. L’histoire retiendra ses coups de génie, son amour pour le club, ses pleurs pour ses adieux à l’Allianz Stadium, mais également ses multiples blessures comme un chapitre noir d’une idylle qui avait si bien commencé mais qui a terminé avec des allures loin d’un conte de fées.;
La lutte pour le titre est intense en Bundesliga. Pas de cavalier seul du Bayern, cette saison, qui, après 10 sacres successifs, vacille. Ses rivaux, surtout le Borussia Dortmund, sont bien décidés à faire tomber les Bavarois de leur piédestal. Mais dans le bas du classement, ça chauffe aussi. Le VfB Stuttgart fait notamment partie de ces clubs qui veulent éviter la culbute. Les hommes de Bruno Labbadia ont connu un début d’année 2023 compliqué, sanctionnés d’un 2 points sur 15. On pensait que la nette victoire contre Cologne (3-0) les avait remis en selle, mais la défaite face à la lanterne rouge, Schalke 04, le week-end dernier (2-1), a réinstallé le doute dans le vestiaire de “Die Roten”. Quinzième mais à égalité de points avec les 16e, le barragiste Hoffenheim, et 17e, le 2e des-
Stuttgart, qui se déplace au Bayern ce samedi, ne veut plus vivre une fin de saison stressante. Le club allemand compte à nouveau sur ses talents japonais pour assurer sa survie en Bundesliga…
cendant Bochum, Stuttgart sent le souffle de la 2.Bundesliga, où il avait passé une saison de purgatoire, en 2019-2020. Il doit donc prendre des points, d’urgence, mais c’est l’ogre du Bayern qui se déplace ce samedi en début de soirée à la Mercedes-Benz Arena. Compliqué…
Le club du Land de Bade-Wurtemberg, quintuple champion d’Allemagne (1950, 1952, 1984, 1992 et 2007), s’était pourtant promis de ne plus vivre une fin de saison stressante. En mai dernier, il n’avait dû son salut qu’à un but marqué dans le temps additionnel lors de la dernière journée. Wataru Endo, l’ancien joueur de Saint-Trond, avait permis aux Schwaben de décrocher leur maintien en marquant le 2-1 face à Cologne, à la 92e minute, sur un assist de Hiroki Ito. Un réveil tardif, grâce aux talents du
pays du soleil levant…
Le VfB Stuttgart a depuis quelques années adoubé la filière japonaise, qui s’est installée depuis de nombreuses années en Allemagne. Sur les 10 Japonais actifs en Bundesliga, trois portent les couleurs du VfB Stuttgart, dont Wataru Endo, le capitaine passé par la Belgique. Hiroki Ito, le défenseur qui était prêté la saison dernière par Júbilo Iwata et qui a été acheté définitivement durant le mercato estival, et Genki Haraguchi, arrivé en janvier de l’Union Berlin, complètent le contingent nippon.
Le footballeur japonais brille souvent en Bundesliga, un championnat qui le sublime souvent. Parfois à ses dépens. Lors du Mondial 2022, le Japon a battu la Mannschaft avec huit internationaux ba-
sés en Bundesliga. Et les buts de la victoire 2-1 ont été signés Ritsu Doan (Fribourg) et Takuma Asano (Bochum)… Avec ses 8 légionnaires, l’équipe nippone exhibait le deuxième plus gros contingent de joueurs de D1 allemande de la Coupe du monde au Qatar, derrière l’Allemagne (20), mais devant la Suisse (7).
Yasuhiko Okudera, le pionnier
L’histoire d’amour nippone de la Bundesliga a démarré dans les années 70. En 1977, Yasuhiko Okudera, un amateur japonais qui évoluait à la Furukawa Electric Company, club de l’entreprise dans laquelle il travaillait, se fit repérer par Hennes Weisweiler, le coach de Cologne, lors d’une tournée en Allemagne. Il devint dans la foulée le premier Japonais à devenir footballeur professionnel, le pionnier du foot nippon en Europe. Quelques mois plus tard, il s’offrait le doublé, Coupe-championnat, avec le club rhénan. “Je n’étais pourtant vraiment pas sûr d’être à la hauteur, a avoué Okudera dans un entretien accordé à la Fifa en 2009. Ma première saison en Allemagne a été un martyr, pas en termes de jeu, mais il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter au mode de vie. Lors de ma deuxième saison, j’ai senti que j’avais plus de contrôle sur les choses…” Et son parcours allemand se clôtura au Werder Brême, en 1986, après un passage par le Hertha Berlin et plus de 230 matchs de Bundesliga…
Yasuhiko Okudera a, surtout, réussi l’exploit de démonter tous les clichés qui, jusqu’alors, collaient à la peau des footballeurs asiatiques, jugés trop frêles physiquement et culturellement inaptes au mode de vie “à l’occidentale”. S’il avait pu briller sur le Vieux Continent, et de surcroît dans un championnat aussi exigeant que la Bundesliga, d’autres Nippons pouvaient suivre sa trace… Okudera a été suivi par Kazuo Ozaki en 1983 à l’Arminia Bielefeld. Mais la mode “made in Japan” a vraiment explosé dans les années 2000, avec les Naohiro Takahara et Junichi Inamoto, à Hambourg en 2003, Makoto Hasebe, à Wolfsbourg en 2008, ou encore Shinji Kagawa, à Dortmund en 2010. Après que le championnat japonais a fait sa révolution…
Les Japonais aiment l’Allemagne… et la Belgique
La D1 japonaise est en effet devenue professionnelle en 1993 seulement. Grâce à la puissance de l’économie de son pays, la J-League a réussi à attirer de vieilles gloires en préretraite, comme Gary Lineker (Nagoya Grampus) ou Zico (Kashima Antlers) dans les années 90. Ou plus récemment Andrés Iniesta ou Thomas Vermaelen (Vissel Kobe). Ce qui lui a permis de gagner en popularité, mais aussi d’augmenter son niveau, et de favoriser l’éclosion de nouveaux talents notamment aussi grâce à l’expertise d’entraîneurs étrangers (Arsène Wenger passa par exemple deux ans à Nagoya Grampus avant d’entamer son histoire d’amour avec Arsenal en 1996). Pour preuve, en 1998, le Japon disputait sa première Coupe du monde, en France, et n’a plus raté une phase finale depuis. Aujourd’hui, tous les clubs de J1 League possèdent une académie et forment de bons joueurs, de plus en plus présents en Europe. En Allemagne, donc, mais aussi en Belgique. Le produit asiatique qui flambe à l’export sur le marché du football est estampillé “made in Japan”.
Selon l’observatoire du football CIES, 165 footbal-
Samedi 04/03 à 18:30
leurs japonais évoluent actuellement à l’étranger. L’Allemagne et la Belgique sont leur deuxième destination favorite, après le plus proche Singapour où 27 Nippons évoluent. On en recense 15 chez nous, comme chez nos voisins d’outre-Rhin. Mais plus en D1 : 13 en Jupiler Pro League (seuls la France, 24 joueurs, et le Ghana, 14, sont mieux représentés dans notre élite) et 2 en Challenger Pro League.
Masahiro Endo a été le premier Japonais du championnat belge, au début de ce siècle. À Malines, puis à La Louvière, sans grand succès. La première véritable réussite ? Eiji Kawashima. Le portier nippon a signé en juillet 2010 au Lierse… juste après avoir participé à la Coupe du monde en Afrique du Sud. Avec le statut d’international donc, mais aussi celui de joueur libre ! “Je n’avais pas d’offre. Je me suis dit que si j’attendais de trouver un club en Europe en étant au Japon, cela n’arriverait jamais. Alors j’ai pris la décision de partir, pour pouvoir me montrer, faire des essais”, confia l’actuelle doublure de Matz Sels à Strasbourg. Kawashima allait saisir la perche, en brillant entre celles du Lierse. Et deux ans plus tard, en 2012, il signait au Standard. Depuis, on ne compte plus ses compatriotes qui ont brillé sur nos pelouses. Comme le Carolo Ryota Morioka, le plus ancien des Japonais de Belgique (il est arrivé à l’été 2017, à Beveren). Ou encore les Junya Ito (ex-Genk, vendu 10 millions à Reims) ou Yuya Kubo (ex-Gand)…
L’eldorado des Japonais en Belgique se situe à Saint-Trond depuis que la société nippone DMM. com a racheté la totalité des parts du club limbourgeois à la famille Duchâtelet fin 2017 (elle détenait déjà 20 %). Elle a accueilli depuis un autre partenaire de son pays, Maruhan Group, actionnaire minoritaire du STVV. Et chaque mercato trudonnaire charrie son lot de footballeurs “made in Japan”, avec plus ou moins de réussite. Dans le noyau actuel des Canaris, on recense 5 Japonais : Daniel Schmidt, Daiki Hashioka, Daichi Hayashi, Taichi Hara et Shinji Okazaki.
”Nous avons un bon réseau de recrutement au Japon, qui nous renseigne efficacement”, annonce, fièrement, Takayuki Tateishi, le directeur général des Canaris. Qui s’est notamment félicité de la trouvaille Takehiro Tomiyasu, arrivé d’Avispa Fukuoka en janvier 2018 pour 800 000 euros, et revendu 7 millions à Bologne dix-huit mois plus tard, avant un transfert à Arsenal en août 2021 contre un peu moins de 20 millions €, dont un pourcentage est revenu dans les caisses trudonnaires. Wataru
Endo, acheté aux Urawa Reds à l’été 2018, prêté puis vendu 1,7 million € deux ans plus tard à Stuttgart, a également rapporté de l’argent. Comme Yuma Suzuki (26 buts en 71 matchs avec les Canaris), reparti aux Kashima Antlers en janvier 2022 contre 2 millions.
Miser sur les produits japonais reste un bon placement. En Belgique, et en Allemagne… ;
Le Sud-Coréen a marqué l’histoire du championnat allemand. Le plus emblématique footballeur asiatique de l’histoire de la Bundesliga n’est pas Japonais, mais Sud-Coréen. ChaBum (Cha Bum-Kun) reste le meilleur buteur asiatique de l’histoire de la D1 allemande, avec ses 98 buts en 308 apparitions. Membre de la célèbre équipe de l’Eintracht Francfort, vainqueur de la Coupe de l’UEFA en 1980, il avait débarqué une saison plus tôt, au SV Darmstadt 98 en provenance du Korea Air Force, le club de l’armée sud-coréenne. Élu meilleur joueur asiatique du XXe siècle, il joua quatre saisons pour les “Schlappekicker” (“Les joueurs en pantoufle”, surnom donné aux Francfortois lorsqu’ils furent soutenus par un fabricant de chaussons), de 1979 à 1983, avant de faire le bonheur du Bayer Leverkusen (1983-1989), où il ajoute une deuxième Coupe de l’UEFA à son palmarès, en 1988. Dans la foulée du Japonais Yasuhiko Okudera, Cha-Bum a aussi ouvert la route aux joueurs asiatiques. Et ceux du Pays du matin frais, comme les Guerriers Taeguk Park Ji-sung (ex-ManU), Seol Ki-hyeon (ex-Anderlecht), Son Heungmin (Tottenham) ou Kim Min-jae (Naples), ont suivi sa trace, brillants en Europe… ;
Il faut être fan absolu du PSG ou connaisseur pointu du football pour répondre à cette question : quel fut le premier entraîneur du PSG sous l’ère qatarie ? La réponse risque bien de vous surprendre. C’est bien Antoine Kombouaré (il était en place depuis juillet 2009, deux ans avant l’arrivée des nouveaux capitaux) qui a endossé un costume qu’il a dû délaisser, contraint et forcé, six mois plus tard (en décembre 2011) malgré une place de leader que finira par lâcher, en fin de saison, Carlo Ancelotti, son successeur. La faute à une relation conflictuelle avec Leonardo, le directeur sportif d’antan.” Nous savions tous les deux ce qui allait se passer et que, quel que soit le travail que je pouvais fournir, la fin était programmée”, commente sobrement dans sa biographie l’entraîneur actuel de Nantes. Si l’on peut être limogé au lendemain d’une victoire (0-1) à Saint-Etienne qui vous offre le titre symbolique de champion d’automne en décembre 2011, et garder la classe par rapport à son ancien employeur, c’est que le lien qui unit le Kanak au PSG s’est ancré dans la légende deux décennies plus tôt.
“Casque d’or” pour toujours À chaque confrontation européenne entre le PSG et le Real Madrid, les réminiscences de ce soir du 18 mars 1993 ne sont jamais lointaines. L’affrontement en Ligue des champions entre les deux mastodontes l’an dernier n’y a pas fait figure d’exception. Avant la manche retour, toute la presse française s’est remémoré le coup de casque de Kombouaré. Ce n’était pourtant pas la plus prestigieuse des compétitions européennes qui faisait office de théâtre. Qu’importe. À l’époque, la Coupe de l’UEFA est presque aussi brillante. Seul le champion national possède le droit de disputer la C1. Le plateau de la C3 ne regorge donc que d’écuries qui auraient leur place dans la mouture actuelle. Les matchs sont tous aussi relevés qu’à l’étage audessus et certains ont leur place dans la grande histoire du ballon rond. Alors, quand Kombouaré envoie le PSG en demi-finale au bout de la sixième minute du temps additionnel, 240 secondes après la réduction du score de Michel (3-1) qui aurait poussé les deux équipes en prolongations, le Parc exulte. ”C’était ma Coupe du monde à moi, se souvient l’ancien défenseur central peu habitué à inscrire des buts surtout quand ils sont décisifs. Je n’ai même pas de souvenir, on est léger, on plane dans ces moments-là. Ce sont des moments forts, qu’on espère revivre, mais non : c’est une fois dans la vie. J’ai eu la chance de vivre cela, et je souhaite à tous les joueurs de le vivre au moins une fois.”
Ce soir-là, le club de la capitale est parvenu à effectuer une remontada historique, essuyant le revers de l’aller (3-1). Depuis ce jour, Kombouaré est devenu “Casque d’or” pour les Parisiens. C’était il y a trente ans…
Aucune rancœur envers
son “club de cœur”
Les histoires d’amour finissent mal en général. 20 ans après être entré dans les cœurs des Parisiens, son licenciement à la tête du PSG choque au-delà du Camp des Loges. Le syndicat des entraîneurs français s’émeut même en publiant un communiqué laconique. “Tous les entraîneurs, tous les techniciens, tous les éducateurs français ne peuvent que s’indigner du sort réservé à l’un des leurs, mis sous pression depuis plusieurs mois par la nouvelle direction du club et qui avait néanmoins réussi, par son travail et des qualités appréciées de son groupe, à faire du PSG le champion d’automne du Championnat.” La perte du titre, six mois plus tard, aux mains de surprenants Montpelliérains au budget 10 fois moindres accentuera ce sentiment d’injustice aux yeux du grand public. Pas forcément à ceux du principal intéressé qui préférera se montrer fataliste. “Une fois que c’est acté, il ne faut plus chercher à se
battre. Avec Leonardo, une fois qu’il m’a annoncé que c’était fini, on a tout réglé en deux heures. Et puis à cet instant, avec tout ce qu’on répétait autour, comme quoi j’étais menacé, qu’Ancelotti allait venir, j’étais content que ça s’arrête. Là, il fallait aller vite”, confiera-t-il quelques années plus tard. Celui qui fêtera ses 60 ans le 16 novembre prochain admet d’ailleurs ne plus jamais y penser, alors que d’autres auraient pu être marqués à vie par les conditions du licenciement. “Je connais les codes de ce métier : on n’est que de passage et le poste ne vous appartient pas. Dès le début, je savais qu’il y aurait une fin. Après, j’avoue un petit chagrin : je pensais, en étant premier, aller jusqu’à la fin du championnat.”
Mieux, le natif de Nouméa se sent redevable par rapport à son ancien club. “Toute ma vie, je serai reconnaissant envers Paris. J’y ai joué cinq ans et ensuite, j’ai pu apprendre mon métier en dirigeant quatre ans la réserve avant de revenir entraîner l’équipe. Trois fois, ce club m’a fait confiance !” concédant même un sentiment de tristesse lorsque les Franciliens se feront éliminer par le Real Madrid, la saison passée, car “c’est mon club de cœur.”
La traversée du désert
Si Kombouaré est en paix avec lui-même, c’est qu’il a redoré son image depuis ces deux dernières années. À vrai dire, on ne pensait pas forcément revoir le coach sur un banc après trois passages compliqués à Guingamp, à Dijon puis à Toulouse. En Bretagne, le Français réalise deux saisons corrects avant de plonger totalement quelques semaines après avoir vu son bail prolongé. L’expérience à Dijon n’est guère plus flatteuse. Le DFCO ne doit son maintien en Ligue 1 que grâce aux barrages face à de faibles Lensois. Le manager décide d’ailleurs de jeter l’éponge après cela. Passionné de golf, “AK” traîne davantage l’image d’un entraî-
neur plus soucieux d’améliorer son handicap sur les greens plutôt que de peaufiner ses séances tactiques.
Sa conférence de présentation surréaliste lors de son arrivée à Toulouse n’améliore pas sa réputation. À la question d’un journaliste lui demandant s’il a continué à suivre la Ligue 1 pendant sa période au chômage, Kombouaré répond sans envie “que de loin. J’ai regardé les résumés mais pas les matchs entiers. J’ai pris le temps de m’aérer. Je n’ai pas regardé notre calendrier. Je sais simplement qu’on joue Lille, puis qu’on va à Rennes, si je ne dis pas de bêtises.”
Une entrée en matière en dilettante qui expliquera selon les supporters toulousains les dix défaites consécutives subies par leur équipe sous le règne de l’ex-Parisien. L’aventure au goût de dernière chance n’aura duré que deux mois.
Dans cette traversée du désert, Kombouaré ne doit son salut qu’au FC Nantes. Le truculent président, Waldemar Kita, a bien pris la peine de relancer Raymond Domenech, 14 ans après sa dernière expérience sur un banc. Ce n’est pas la petite année loin des bancs qui le refroidiront à faire appel, malgré sa réputation écornée, à celui qui a également porté les couleurs nantaises.
31 ans après, Kombouaré retrouve la Jonelière dans une situation alarmante. Nantes est embourbé dans la zone rouge et n’a plus gagné depuis 16 matchs. La route sera longue, mais le maintien arrivera après un barrage face à… Toulouse. “On est passés par la toute, toute petite porte. C’est une libération. Je n’avais jamais ressenti ça. Je ne souhaite à personne ce qu’on a vécu.”
La réhabilitation totale interviendra une année plus tard. Le FC Nantes garnit son armoire à trophées pour la première fois depuis 21 ans. Les Canaris remportent la Coupe de France face à Nice et s’ouvrent les portes de l’Europa League. Le succès ne s’estompe pas. Même si la première partie du championnat a été délicate, ils parviennent à s’extirper de leur groupe d’EL. Le tirage au sort leur offre la Juventus. Le nul accroché en Italie (1-1) leur permet de croire à l’impossible. “C’est surtout un grand match pour la Juve, pas pour nous. Les Turinois, s’ils perdent contre nous, ils sont ridicules”, dédramatise Kombouaré. Le triplé d’Angel Di Maria brise le rêve de ses joueurs. “Il n’y a pas de déception, on n’a pas été à la hauteur de l’évènement.”
C’est la 28e fois qu’Antoine Kombouaré défie le PSG depuis qu’il a embrassé la carrière d’entraîneur. Il a perdu seize fois, partagé à six reprises et gagné cinq fois seulement, mais deux des quatre matchs en championnat depuis qu’il est le T1 du FC Nantes : 3-1 lors de la 25e journée de la saison dernière, et 1-2 au Parc, le 14 mars 2021 (29e journée).
Lui l’a été. En deux ans, le coach a remis Nantes sur la carte du foot français, tout en relançant sa carrière. Le reste ne sera que du bonus. Samedi, il pourra rééditer l’exploit d’il y a deux ans où il s’était imposé avec les Ligériens dans son jardin, mais ça ne changerait pas grand-chose aux yeux du Parc. Pour eux, Antoine Kombouaré est éternel depuis 30 ans. ;
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