Extra Spoort - Septembre 22

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N° 35 magazine gratuit Octobre 2022 City vs United Manchester Derby, un choc entre milliardaires

VOO GÂTE SES CLIENTS ! CHAQUE MOIS, SUIVEZ DES MATCHES DE PREMIER LEAGUE, C’EST CADEAU !

En octobre sur la chaîne Divertissez-VOO,

Arsenal - Tottenham le 01/10 à 13:30 (Canal 20)

Goals of the day le 08/10 à 16:00 (Canal 20)

Brentford - Brighton le 14/10 à 21:00 (Canal 20)

Brighton - Nottingham Forrest le 18/10 à 20:30 (Canal 20)

Nottingham Forrest - Liverpool le 22/10 à 13:30 (Canal 20)

Leicester - Man. City le 29/10 à 13:30 (Canal 20)

We are the champions, sans Queen

Après un “september” horribilis, la Premier League aspire à un “october” moins chahuté. C’est qu’après le décès d’Élizabeth II, et le report de nombreux matchs, puis la trêve internationale bien mal tombée, le championnat d’Angleterre a été un peu relégué au second plan, lui qui le sera encore dans six semaines, puisqu’en pause forcée dès le 13 novembre pour laisser le Mondial qatari lui voler la vedette jusqu’à Noël. En 2023, il faudra ensuite cravacher, comme Charles lorsque celui qui était alors Prince de Galles jouait au polo, pour connaître le premier Roi d’Angleterre sous CR3.

Lors de ses 70 ans de règne, dont le coup de sifflet final a retenti le 8 septembre au château de Balmoral, Élizabeth II a félicité 16 clubs de Premier League pour leur(s) titre(s). Le premier fut United, en 1952. Le dernier, City, en 2022. Sa Majesté partagea son trône le plus souvent avec ManU (18 fois), devant Liverpool (14) et le duo ManCity et Arsenal (7). Élizabeth II avait, semble-t-il, un faible pour les Gunners, comme sa maman, la reine mère Elizabeth, décédée en 2002 à l’âge de 101 ans, et Harry, son petit-fils. Le club londonien fut en tout cas le seul à être convié à jouer les prolongations lors d’un tea time à Buckingham Palace, en 2007. Officiellement, car la Reine voulait s’excuser d’avoir dû déclarer forfait lors de l’inauguration de l’Emirates Stadium, à cause de douleurs au dos. Mais West Ham, pourtant jamais couronné, se disputait aussi les faveurs de la Reine… Charles n’a, lui, pas caché son attachement au club de Burnley, champion à une reprise durant le long règne de sa maman (en 1960, son 2e sacre après 1921). Mais His Royal Highness doit désormais, comme “mummy”, respecter la sacro-sainte neutralité que lui confère son nouveau rang. Et… ranger le maillot des Clarets qu’il avait reçu en 2010 lorsqu’il s’était affiché à Turf Moor. Même si, peut-être, il sera attentif au résultat de l’équipe de Vincent Kompany, ce samedi à Cardiff, réminiscence de son passé tout récent de Prince de Galles.

Le Royaume-Uni a un nouveau Roi. La Premier League 2022-2023 couronnera le sien le 28 mai au plus tard. Et, pour la première fois, We are the champions résonnera, sans Queen…

Premier League

• Arsenal – Tottenham, ce samedi 1er octobre 13h30, direct Divertissez-VOO et VOOsport World 1

• Goals of the day, avec Liverpool – Brighton, Crystal Palace – Chelsea, Bounemouth – Brentford, Fulham – Newcastle et Southampton – Everton, ce samedi 1er octobre 16 h, direct VOOsport World 1

• West Ham – Wolverhamton, ce samedi 1er octobre 18h30, direct VOOsport World 1

• Man City – Man Utd, ce dimanche 2 octobre 15 h, direct VOOsport World 1

• Leeds – Aston Villa, ce dimanche 2 octobre 17h30, direct VOOsport World 1

• Leicester – Nottingham Forest, ce lundi 3 octobre 21 h, direct VOOsport World 1

Ligue 1

• PSG – Nice, ce samedi 1er octobre 21h, direct VOOsport World 1

• Lens – Lyon, ce dimanche 2 octobre 21h, direct VOOsport World 1

04 Premier League

04 Man City – Man Utd (Di. 15 h)

04 Les deux clubs de Manchester, qui s’affrontent ce dimanche dans le derby, sont les seules équipes au monde qui ont coûté plus d’un milliard d’euros.

06 Erling Haaland a toujours préféré City à United. Comme son père…

08 Arsenal – Tottenham (Sa. 13 h 30)

Le North London Derby suscite la passion.

Et l’édition 2022-2023 s’annonce explosive… 10 Liverpool – Brighton (Sa. 16h)

Les Reds patinent en ce début de saison. Ils doivent redresser la barre en octobre, sous peine de ne plus figurer sur la liste des prétendants au trône.

12 West Ham – Wolverhamton (Sa. 18h30)

Malgré un onéreux et ambitieux mercato, les Hammers ne décollent pas en championnat. 14 Leeds – Aston Villa (Di. 17h30)

Emiliano Martínez, le gardien argentin d’Aston Villa, a mis longtemps avant de décoller.

Mais depuis qu’il est un Villan, ça plane pour lui. 16 Leicester – Nottingham Forest (Lu. 21h)

Portrait d’Evángelos Marinákis, le Robin des Bois grec de Nottingham Forest.

18 Ligue 1

18 PSG – Nice (Sa. 21h)

Paris – Nice, c’est le parcours effectué, à l’envers, par Christophe Galtier.

Le coach marseillais espère offrir la C1 aux Parisiens, lui qui a connu la gloire dans le Nord. Retour sur son parcours, alors qu’il retrouve ses Aiglons, ce samedi soir, au Parc des Princes.

20 Serie A

20 Inter – Roma (Sa. 18h)

Edin Džeko a quitté la Roma pour remplacer Romelu Lukaku à l’Inter, mais a préféré rester à Milan quand Big Rom a rebroussé chemin.

22 Liga

22 Real Madrid – Osasuna (Di. 21h)

Aurélien Tchouaméni a déjà fait oublier Casemiro et les 80 millions dépensés par le Real. À 22 ans, le Français s’est fait sa place parmi les caïds du milieu.

octobre 2022 3LA DERnière heure-les sports+ ;
Édito Laurent Denuit 08 04 Numéro général 02/744.44.55 Administrateur-délégué et éditeur responsable François le Hodey. Directeur général Denis Pierrard. Rédacteur en chef Jean-Marc Ghéraille. Chef des sports Jonathan Lange. Responsable du magazine Laurent Denuit. Mise en pages IPM Press Print. Direction, administration, rédaction rue des Francs, 79 1040 Bruxelles. Publicité IPM Advertising > (02) 211.29.59. Abonnements > (02) 744.44.55. Fax > (02) 744.45.55. E-mail > les.sports@dh.be Internet > www.dh.be. Crédits Une AP/Photo News Magazine gratuit avec la DH du 1er octobre 2022. Ne peut être vendu séparément. 18
AFP AP afp

Le derby des milliardaires

Après un mois de septembre chahuté, la Premier League, qui a dû s’effacer, totalement puis partiellement, après le décès de la Reine Élisabeth II le 8, avant de devoir laisser la place aux équipes nationales à travers une fenêtre internationale mal tombée, redémarre pour un octobre chargé. Il ne faut plus perdre de temps, alors que le Mondial au Qatar va ouvrir une parenthèse inédite à la fin de l’automne (la PL appuiera sur pause le 13 novembre, avant de reprendre son cours lors du Boxing Day…).

La 9e journée nous offre de beaux derbys. Londoniens of course, avec un alléchant Arse-

nal – Tottenham, ou un intéressant Crystal Palace –Chelsea. Mais c’est au nord-ouest de la capitale anglaise que se tiendra le choc du week-end, un duel mancunien, entre City et United (dimanche à 15 h).

Le 51e du genre en Premier League (créée en 1992), durant lequel les Red Devils restent les plus performants (24 succès contre 17) même si les Citizens leur ont volé le titre de cador de la cité (6 titres de champion depuis 10 ans alors que MU n’a plus été sacré depuis 2013…). Rivaux sur le terrain, les deux clubs se disputent aussi sur les marchés, à coups de livres sterling. À Manchester, le ballon rond a remplacé le coton, pour une nouvelle (r) évolution industrielle. Et ces deux grosses entreprises ne connaissent pas la crise…

Le marché est reparti à la hausse Après deux ans grippés par le Covid-19, les dépenses des clubs des cinq grands championnats européens sont reparties à la hausse en 2022, +61 % par rapport à 2021 selon l’Observatoire du football CIES, qui, dans son rapport mensuel de septembre, estime que le montant global des transferts du Big 5 cette année (mercatos d’hiver et d’été) est le deuxième le plus élevé de l’histoire :

née record de 2019, avant la pandémie). Et la plus forte augmentation par rapport à 2021 a été enregistrée en Premier League : +1,3 milliard €, dépassant pour la première fois la barre des 3 milliards € ! Chelsea est ainsi le club ayant le plus dépensé en 2022 (333 millions €), suivi par Manchester United (268 M €), Barcelone (267 M €), Newcastle (259 M €) et West Ham (220 M €), 7 clubs de Premier League (Nottingham Forest, Tottenham et Liverpool suivent) faisant partie du top 10… Ce n’est pas une surprise, quand ils œuvrent sur le

Jack Grealish, acheté 117,5 millions € par City en 2021 à Aston Villa, est le joueur qui a coûté le plus cher des deux effectifs, devant le Brésilien Antony, qui vient d’arriver à ManU en provenance de l’Ajax moyennant près de 100 millions…

City et United, qui s’affrontent ce dimanche, sont les deux clubs au monde qui ont dépensé plus d’un milliard pour composer leur effectif actuel. Avec plus ou moins de succès…
Photo
Premier League 8 par Laurent Denuit 7 117,50
4 ; LA DERnière heure-les sports+ Octobre 2022 Des centaines de millions de livres sterling vont pleuvoir sur l’Etihad Stadium ce dimanche. Les deux clubs de Manchester ont beaucoup dépensé pour composer leur effectif, dont Grealish et De Bruyne, coté City, et Antony, côté United, furent les transferts les plus onéreux.
News/AFP/SHUTTERSTOCK

marché des transferts, les clubs anglais se… livre(nt). Le derby mancunien de ce dimanche en est donc le plus bel exemple : dans le classement des indemnités de transfert investies pour recruter les joueurs de leur effectif actuel, les voisins trustent les deux premières places. Toujours selon le CIES (Lettre hebdomadaire n°327 du 5 septembre), les deux clubs de Manchester sont les seuls du monde qui ont dépensé plus d’un milliard d’euros pour composer leur noyau 2022-2023 (bonus inclus, indépendamment de leur paiement effectif) : 1,064 milliard pour City ; 1,001 milliard pour United ! Il y aura donc du lourd, sur la pelouse de l’Etihad Stadium ce dimanche. Même si le milliard dépensé par les Citizens semble plus “amortissable” que celui des Red Devils, puisque la valeur estimée du noyau de Pep Guardiola correspond plus ou moins à la somme réellement déboursée (1,06 milliard € de valeur totale selon Transfertmarkt), tandis que l’effectif de Erik ten Hag est coté à 789,3 millions € (toujours par le même site Internet allemand, référence en matière de transferts).

Dix années d’inflation

Depuis dix ans, les deux clubs mancuniens ont été les deux plus dépensiers du marché. À United, on dépasse le milliard dans de nombreuses colonnes du bilan 2013-2022 : 1,754 milliard de transferts dépensé en 10 ans, loin d’être compensé par de bonnes ventes puisque la comptabilité du

poste révèle un solde négatif de 1,269 milliard. Record. Car si City a, durant la même période, dépensé encore plus (1,8 milliard), il a mieux monnayé ses talents, même si son bilan reste largement négatif, de quelque 902 millions €…

Manchester City mène d’ailleurs le classement des clubs qui, en 2022, ont vendu le mieux (279 millions € reçus de la part de clubs du Big 5 grâce aux départs de Sterling, Ferran Torres, Gabriel Jesus, Zinchenko, etc.), et son bilan annuel est, pour une fois, positif : + 118 millions.

Bien aidé il est vrai par l’acquisition “bon marché” d’Erling Haaland, chopé au Borussia Dortmund contre 60 millions € grâce à la clause libératoire bien négociée par le Norvégien, dont la valeur réelle oscille entre 150 millions € (Transfertmarkt) et 180 millions € (CIES)…

Une très bonne affaire à faire pâlir d’envie le voisin, qui s’était aussi positionné pour attirer le serial-buteur norvégien. Mais qui, depuis dix ans, peine à réussir des transferts win-win, des joueurs qui rapportent de l’argent… et des titres.

En 2013, Sir Alex Ferguson prenait une retraite bien

méritée, après un 13e et dernier titre de champion avec ManU, qui n’est plus monté sur le trône depuis. Tandis que City, champion en 2012 et 2014, entamait une décennie de rêve, et de domination sur la Premier League… Le retour sur investissement est donc totalement à l’avantage des pensionnaires de l’Etihad Stadium. Les sommes indécentes dépensées grâce à la puissance financière de la famille régnante d’Abu Dhabi ont, au moins, permis de construire un palmarès, même si le Graal de la Ligue des champions reste un objet de quête. Tandis que les placements sportifs colossaux de la famille Glazer, présente à Old Trafford depuis 2003, sont, ces dernières saisons, parasités par des contingences économiques (vendre des maillots, assurer des dividendes…) qui minent le terrain des nombreux entraîneurs qui ont succédé à Sir Alex (Erik ten Hag est le 8e manager des Red Devils depuis le départ de l’Écossais).

L’argent ne fait pas toujours le bonheur, ni le palmarès… ;

Leur top 5 des transferts les plus onéreux depuis 10 ans (en millions €) Joueur Mercato Arrivé de Montant City Jack Grealish (Ang) 2021 Aston Villa 117,50 Kevin De Bruyne (Bel) 2015 Wolfsbourg 76,00 Rúben Dias (Por) 2020 Benfica 71,60 Riyad Mahrez (Alg) 2018 Leicester 67,80 João Cancelo (Por) 2019 Juventus 65,00 United Paul Pogba (Fra) 2016 Juventus 105,00 Antony (Bré) 2022 Ajax 95,00 Harry Maguire (Ang) 2019 Leicester 87,00 Jadon Sancho (Ang) 2021 Dortmund 85,00 Romelu Lukaku (Bel) 2017 Everton 84,70 Source : Transfertmakt.com 5LA DERnière heure-les sports+ ;octobre 2022
Erling Haaland explose tous les compteurs en ce début de saison. AFP
6 ; LA DERnière heure-les sports+ octobre 2022

L’encre ou la salive ont beaucoup coulé quand le très courtisé Erling Haaland a succombé aux avances de Manchester City cet été. Le serial-buteur norvégien du Borussia Dortmund allait-il s’intégrer dans le schéma de Pep Guardiola, qui a toujours privilégié le collectif ? Que ce soit à Barcelone (2008-2012), au Bayern (2013-2016) ou à City (depuis 2016), le tacticien catalan s’est peu souvent reposé sur un 9 magnétique, “aimant à buts”. En 2011-2012, Messi avait bien inscrit 44 % des goals du Barça en Liga (50 sur 114), mais les avants de pointe étaient David Villa (5 goals) et/ou Alexis Sánchez (11). Avec une exception néanmoins, lors de la dernière saison munichoise de Guardiola, quand Lewandowski était monté à 37 % (30 buts sur 80), alors que, durant la campagne précédente, le Polonais, arrivé de Dortmund, n’avait marqué “que” 17 goals (21 %)… comme Robben. Et depuis que le tacticien catalan a posé ses valises en Premier League, City n’a plus fêté de titre de meilleur buteur malgré 4 couronnes anglaises en 6 ans, alors que Sergio Agüero était le meilleur artilleur du royaume avant son arrivée. La saison dernière encore, Guardiola avait démontré son savoir-faire sans 9, en utilisant avec parcimonie Gabriel Jesus (8 buts seulement), mais en conservant le trône anglais, en frôlant à nouveau les 100 goals marqués (99).

Haaland a vite clos le débat. En 7 matchs de Premier League cette saison, le Norvégien a déjà planté 11 des 23 roses de Manchester City, soit 48 %. La recrue la plus prolifique de toute l’histoire du championnat britannique. Option sur le “PL Top Scorer” 2022-2023 prise, et digressions tactiques estivales sur l’intégration du Cyborg “deletées”…

Mais voilà que se profile le premier gros test en championnat pour le n°9 des Skyblues, car City n’a pas encore défié de membre du Big 6 cette saison (le duel de la 7e journée face à Tottenham a été reporté suite au décès de Elizabeth II). C’est le rival et voisin de United qui ouvre la série (Liverpool, le 16, est aussi au menu d’octobre de Guardiola et de ses élèves). Un vrai derby, au sens originel adoubé par les puristes, entre deux clubs de la même ville. Une atmosphère particulière, que va découvrir Erling Haaland…

Mölde, Salzbourg et Dortmund, seuls en ville

Après ses débuts pros dans la petite ville de Bryne, il a explosé à Mölde FK, qui ne dispute pas de véritables derbys en Eliteserien, puisque le SK Traeff (D3) et le modeste SK Rival, autres clubs de la cité norvégienne bordée par le Romsdalsfjord, n’y évoluent pas. “Les matchs contre Aalesund ont l’appellation de Møre og Romsdal Derby, le comté où se situent les deux villes, mais 80 km les séparent”, précise Antonin Bardin, spécialiste du foot norvégien pour le site www.nordiskfootball.fr

Son passage au RB Salzbourg en 2019 se déroule aussi sans derby : le FC Liefering, l’autre club de la ville autrichienne… qui appartient aussi à Red Bull, évoluait, comme aujourd’hui, en D2, tandis que le SV Austria Salzbourg, refondé par des supporters nostalgiques après le rachat par la boisson énergisante, avait entamé sa remontée dans des divisions inférieures (en D5 en 2009, il est désormais en D4)…

À Dortmund, où Haaland déposa ses valises de buts en janvier 2020, le Borussia est aussi seul maître à bord au plus haut niveau (l’ASC 09 évolue notamment en 5e division, un cran plus haut que le Türkspor). Mais le Norvégien a bien évidemment goûté au parfum des Revierderbys, les Derbys de la Ruhr, dont le bouillant face à Schalke 04, la Veltins-Arena de Gelsenkirchen n’est distante que d’une trentaine de kilomètres seulement du Signal Iduna Park. Et Haaland en fut enivré, marquant à chacun de ses trois matchs contre S04, plantant même un doublé lors du dernier, en fé-

Rancœur familiale

Le derby face à Manchester United revêt donc un caractère particulier pour le néo-Skyblue. Mais pas uniquement pour la rivalité intra-muros… Lors de sa présentation, à la question d’un supporter “quelle équipe avez-vous hâte d’affronter ?”, le Norvégien avait répondu : “Je n’aime pas prononcer ce mot, mais… Manchester United.” Décor planté, en plein cœur. Par deux fois, Erlin Haalang a repoussé les avances des Red Devils. Lors de son départ de Salzbourg, alors que le club d’Old Trafford était pourtant dirigé par son compatriote Ole Gunnar Solskjaer, son ancien coach à Mölde (2017-2018)… et qui l’avait proposé à ManU, appel resté sans suite. Et cet été, quand tous les grands clubs se disputaient le Cyborg.

L’histoire d’une rancœur familiale envers ManU, quand la carrière d’Alf-Inge Haaland s’est éclipsée, après un tacle volontairement assassin de Roy Keane, capitaine des Red Devils. Triste vendetta car le papa d’Erling avait osé se fâcher sur l’international irlandais lors d’un Leeds – ManU en 1997. “Relève-toi et arrête de simuler”, avait lancé le Norvégien au Red Devil… victime d’une rupture des ligaments croisés. Ce dernier, rancunier, se venge ce 21 avril 2001, à la 86e minute de ce derby, sur le genou droit d’Haaland, désormais Citizen. “Il y a des choses que je regrette dans ma vie, cela n’en fait pas partie, confia Roy Keane dans son autobiographie en 2002. Putain, j’ai mis le paquet. Prends ça, connard. Même dans le vestiaire, je n’avais pas de remords. Mon attitude, c’était œil pour œil : qu’il aille se faire foutre. Il a eu ce qu’il méritait…”

Alf-Inge Haaland joua encore une partie du match suivant, le dernier de sa carrière en Premier League. Et ne disputa plus jamais une rencontre complète. Sans doute à cause de son genou… gauche. Mais le plus célèbre tacle de Premier League était déjà entré dans la légende, lors du Derby de Manchester, le 21 avril 2001. Ce jour-là, Erling fêtait ses 9 mois.

Au moment d’entrer sur la pelouse de l’Etihad Stadium ce dimanche, et de regarder, droit dans les yeux, pour les impressionner et les faire trembler, les défenseurs des Red Devils qui portent le même maillot que le bourreau de son père, Haaland ruminera peut-être les mots de Jostein Gaarder, célèbre écrivain et philosophe norvégien (auteur, notamment, de Le Monde de Sophie) : “Nous ne vivons pas seulement à notre époque. Nous portons toute notre histoire avec nous.” ;

vrier 2021 (Schalke était descendu en 2.Bundesliga la saison dernière…).
Manchester, Le Monde de HAALAND Premier derby pour Erling, le fils de Alf-Inge. Fier Citizen, plus que jamais prêt à dégainer encore, face à des Red Devils qu’il a refusé de rejoindre. 8 par Laurent Denuit 7 Roy Keane laisse traîner le pied, et ne rate pas Alf-Inge Haaland à la 86 minute du derby de Manchester, le 21 avril 2001, à Old Trafford. D. R. 7LA DERnière heure-les sports+ ;octobre 2022 MAN. CITY - MAN. UNITEDEXCLUSIVITÉ La Premier League c’est une Dimanche 02/10 à 15:00

Une rivalité extrême pour un match au sommet

Le Derby du nord de Londres. Une rivalité historique, centenaire. Entre les deux ennemis jurés, la beauté du sport a souvent fait place aux coups bas et aux tensions. Entre Gunners et Spurs, l’antagonisme a pris le pas sur tout le reste.

Une rivalité géographique et liée à la Ligue

Arsenal n’a pas toujours été présent au nord de Londres. À l’origine, le club était situé au sud, à une vingtaine de kilomètres du stade actuel. En déménageant à Highbury en 1913, le club londonien s’est créé un nouvel ennemi avec Tottenham, dont le stade n’était situé qu’à quelques kilomètres. C’est après la Grande Guerre que la rivalité entre les

deux équipes prend une envergure encore plus importante. En 1919, la fédération anglaise fait passer la première division de 20 à 22 équipes mais ne dispose pas d’un règlement précis permettant d’attribuer la dernière place dans l’élite une fois la promotion des deux premiers de l’antichambre actée. Deux favoris tiennent logiquement la corde: Tottenham, malheureux dernier de première division, et Barnsley, troisième de division deux. Un vote est organisé mais c’est finalement Arsenal, pourtant seulement cinquième de D2, qui en sort gagnant. Henry Norris, le que, est d’autres mise. De telles être vérifiées Spurs de ce qu’il s’est

Campbell, le Judasqui négocie après minuit

Si les transferts entre les deux équipes ont été assez rares dans l’histoire, le plus mythique d’entre eux est sans doute celui de Sol Campbell. Véritable patron des Spurs pour qui il dispute 315 rencontres entre 1992 et 2001, le défenseur anglais veut plus et souhaite jouer les premiers rôles en Premier League. En fin de contrat, l’international n’arrive pas à se mettre d’accord pour une prolongation. Barcelone, l’Inter Milan, le Bayern, le Real : de nombreux clubs se positionnent. Arsenal suit le dossier mais n’y croit pas beaucoup au début.

Conscient des retombées que pourrait avoir

Arsenal – Tottenham, c’estArsenal – Tottenham, c’est l’histoire d’un Derby du nordl’histoire d’un Derby du nord de Londres toujours “very hot”…de Londres toujours “very hot”…
8 par Raphaël Deby 7 de Tottenham la saison suivante, la rivalité entre les deux clubs a rapidement pu se développer. Novembre
L’Emirates Stadium accueille un nouveau Derby du nord de Londres. PHOTO NEWS
2011, Sol Campbell retrouve White Hart Lane… sous le maillot d’Arsenal. Ses anciens supporters l’accueillent… bibliquement. AFP 8 ; LA DERnière heure-les sports+ Octobre 2022

un transfert chez l’ennemi, Campbell est réticent à l’idée de rejoindre Arsenal et accepte finalement de rencontrer David Dein, le vice-président du club, et Arsène Wenger à deux reprises dans des conditions particulières: dans le jardin du dirigeant… après minuit. Les arguments de l’entraîneur français, la philosophie du club et sa soif de titres font la différence. Le 3 juillet 2001, Arsenal surprend finalement tout le monde en organisant une conférence de presse inattendue pour y annoncer la signature de leur nouveau défenseur. Une conférence de presse qui a eu lieu… dans la cantine du club. Quelques mois plus tard, lorsque Campbell retrouve White Hart Lane, il découvre notamment un mannequin pendu à un lampadaire, des chants très hostiles à son égard et de multiples panneaux avec “Judas” écrit dessus. Le message est clair: ils ne lui pardonneront pas cet affront.

D’un camp à l’autre

17. C’est le nombre de joueurs qui ont porté les couleurs des deux clubs, une poignée, en somme. En dehors de Campbell, on peut notamment citer le cas de William Gallas. Capitaine des Gunners lors de ses deux dernières saisons sous les ordres d’Arsène Wenger, le défenseur français a ensuite décidé de rejoindre l’ennemi au maillot blanc.

Les supporters des Cannoniers retiendront également longtemps qu’Emmanuel Adebayor (62 buts en 142 matchs pour Arsenal entre 2006 et 2009) avait célébré en marquant contre eux avec Manchester City en septembre 2009 avant de rejoindre Tottenham deux ans plus tard avec une phrase mythique d’Harry Redknapp au moment d’officialiser l’arrivée du Togolais: “Les supporters d’Arsenal le détestent, donc les nôtres vont l’adorer.” Le décor est planté. Harry Kane, aurait également pu porter un maillot rouge. S’il se dit fan de Tottenham depuis sa tendre enfance, le meilleur buteur de l’histoire du derby a bel et bien effectué une partie de sa formation, un an précisément, au sein de l’académie d’Arsenal lorsqu’il avait huit ans. Arrivé ensuite à Tottenham à l’âge de 11 ans, Kane en est désormais l’un des plus grands joueurs de l’histoire.

Les Invincibles célèbrent à White Hart Line

Historiquement, de nombreux derbys entre les deux équipes ont marqué les esprits de tous les supporters. Pour nombre d’entre eux, celui du 25 avril 2004

reste comme un moment de jouissance absolue ou de traumatisme, c’est selon. Remettons-nous dans le contexte de l’époque. Arsenal écrase la Premier League en ne perdant aucune rencontre alors que Tottenham est englué en fond de tableau même si le sauvetage est quasiment assuré.

Lors de la 35e journée, les Gunners se déplacent chez leurs ennemis avec un objectif clair: prendre un point pour être officiellement sacrés champions d’Angleterre. L’hypothèse est trop belle pour Arsenal qui fait le travail même si la victoire aurait même été obtenue sans un penalty de Robbie Keane dans le temps additionnel (2-2: les Gunners menaient 0-2 à la mi-temps, grâce à Vieira et Pirès, mais Redknapp puis Keane rétablirent l’égalité).

Tottenham sauve un point mais pas l’essentiel: Arsenal est champion chez lui. Une honte absolue qui ne se remarque pas sur le terrain. Les Spurs célèbrent comme s’ils avaient pris les trois points. Devant ces scènes surprenantes, Thierry Henry et ses coéquipiers, contre l’avis de la sécurité qui leur avait demandé de ne pas célébrer pour éviter tout débordement en cas de titre, se mettent à fêter avec leurs supporters. Une tache indélébile qui restera dans l’histoire du derby.

Le St Totteringham’s Day n’est plus… pour l’instant ?

Entre ennemis jurés, les confrontations sont importantes et les supporters veillent à ce que leur club préféré soit devant ses voisins. De chaque côté du nord de Londres, l’un des objectifs reste de finir la saison devant son rival. Habitués à le faire durant de nombreuses saisons, les fans des Gunners ont même inventé une journée particulière pour fêter l’événement: le St Totteringham’s Day. Pour être précis, cette célébration représente le jour où il est acquis mathématiquement que Tottenham ne pourra pas finir devant Arsenal en Premier League.

Durant 21 ans d’affilée, les fans des Gunners ont pu célébrer ce jour et ont même inventé un chant pour charrier les Spurs. Désormais, ils ne chantent plus. Depuis la saison 2016-2017, dernière année d’Arsène Wenger en poste, Arsenal a toujours fini derrière son rival, et régulièrement à un souffle ces dernières saisons. Sur les quatre derniers exercices, les rouges et blancs n’ont jamais eu plus de trois points de retard sur les Spurs.

L’année passée, Arsenal a vécu un traumatisme chez

ses voisins en ratant de peu la qualification pour la Ligue des champions. Après un début de saison catastrophique, les hommes de Mikel Arteta s’étaient réveillés pour grimper à la quatrième place avec quatre points d’avance sur Tottenham. À trois matches de la fin du championnat, c’est le derby. Une victoire et Arsenal se qualifie en Ligue des champions. Une défaite et tout est relancé. Battus 3-0, les Gunners perdent tout puisqu’ils seront ensuite dépassés par leurs rivaux quelques jours plus tard qui décrocheront finalement la quatrième place.

Cette saison, pour ne pas changer, les deux formations se suivent et se battent à distance. Parmi les candidats aux premières places, Gunners et Spurs sont les deux équipes un peu surprises de ce début de championnat. Leader avec six victoires en sept matches, Arsenal a réalisé un mercato très intéressant qui le place selon certains spécialistes parmi les candidats pour le titre, une situation qui n’est plus arrivée depuis le sacre inattendu de Leicester.

En face, Tottenham progresse de plus en plus sous Antonio Conte. Deuxième attaque de l’élite (18 buts, un de plus qu’Arsenal, cinq de moins que City), le club londonien semble avoir trouvé la bonne formule. Entre le premier et le troisième du classement, ce derby sera une occasion rêvée pour les deux équipes de marquer les esprits et de prouver qu’ils font bien partie du gratin du football anglais. Une chose est sûre, le résultat est aussi indécis que la rencontre attendue par les supporters qui sont excités à l’approche de ce rendez-vous. Les pop-corn sont prêts, on attend plus que le spectacle.;

Avec 13 buts inscrits face à Arsenal en championnat, Harry Kane est le meilleur buteur de l’histoire du North London derby.

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octobre 2022 9LA DERnière heure-les sports+ ; EXCLUSIVITÉ La Premier League c’est une Samedi 01/10 à 13:30 ARSENAL - TOTTENHAM Septembre 2009, Adebayor marque avec City contre Arsenal qu’il vient de quitter, et célèbre son but en narguant les fans des Gunners. Pas bien… SPI/Icon Sport/Belga Avril 2004, les “Invincibles” de Wenger célèbrent sans retenue leur titre obtenu après un partage chez le voisin, à White Hart Lane. PHOTO NEWS
À l’image de Mo Salah, Liverpool connaît un début de saison compliqué… AFP La chute d’un géant ? Même un édifice aussi solide que Liverpool peut trembler. La preuve avec un début de saison cauchemardesque. 8 par Gilles Joinau 7 10 ; LA DERnière heure-les sports+ Octobre 2022

Huit points sur dix-huit, une correction lors du derby des équipes malades face à Manchester United en août, une autre humiliation 4-1 au Maradona Stadium en Ligue des champions contre Naples… Pour la première fois depuis son arrivée chez les Reds, Klopp est dans le dur. Un constat qu’il ne réfute pas. “C’était le pire match depuis que je suis ici, avait-il expliqué après la déroute napolitaine le 7 septembre dernier. Nous en avons eu quelques-uns compliqués, notamment contre Aston Villa (NdlR : défaite 7-2 en octobre 2020), mais il y avait toujours eu quelques éléments positifs. J’ai beaucoup revisionné ce match à Naples et nous avons vu des horreurs.” Un contexte difficile et inédit pour l’emblématique Allemand.

En Premier League, la situation est également très mal engagée. Avec neuf points de retard sur Arsenal, étonnant leader, et, huit sur City qui monte en puissance, le titre est-il déjà perdu ?

Núñez, une erreur de casting ?

Pouvait-on s’attendre à un début de saison aussi compliqué ? Les mauvaises langues affirmeront que oui. Cet été, Klopp et ses dirigeants ont pris un risque assumé en ne cédant pas aux volontés de Sadio Mané. Le Sénégalais voulait prolonger son contrat près de la Mersey avec une revalorisation à clé. Une porte qui s’est brusquement fermée devant le Ballon d’or africain 2022 qui est parti monnayer son talent au Bayern Munich contre un chèque de 32 millions. Pour au moins deux trois fois plus, le coach allemand a misé sur Darwin Núñez (de 75 à 100 millions selon les sources). Jeune (22 ans) et efficace avec ses 32 goals en 36 rencontres avec Benfica l’an dernier, la nouvelle pépite de la Céleste avait tout pour plaire. Mais sa carte rouge pour un coup de boule contre Joachim Andersen contre Crystal Palace a tout changé. L’héritier d’Edinson Cavani a pris trois matchs de suspension ce qui a retardé son adaptation. Et engendré les critiques qui se sont abattues sur lui. “Il doit absolument apprendre à se contrôler, avait notamment expliqué Virgil van Dijk. En Premier League, ces choses se déroulent constamment. Espérons qu’il s’agit d’un apprentissage et que cela n’arrivera plus.”

Des prestations qui tranchent avec le début canon du phénomène choisi par City pour mener son attaque : Erling Haaland. Contrairement à Darwin Núñez, le cyborg norvégien a explosé tous les records en inscrivant onze goals en sept rencontres de championnat seulement. Des statistiques exceptionnelles… bien différentes de l’Uruguayen avec son petit but en trois matchs. Rapidement, Jürgen Klopp est monté au créneau pour défendre son choix. “C’est fou comme on juge vite les gens…” avait-il expliqué pour Sky. Difficile de lui donner tort. Après la victoire en Community Shield de Liverpool contre City, les avis étaient bien différents. Núñez avait inscrit son premier but tandis que l’ancien du BVB avait manqué plusieurs grosses occasions. Un mois et demi plus tard, le rapport s’est plus qu’inversé.

Des blessures en cascade Darwin Núñez est une cible facile. Il symbolise les choix du dernier mercato des Reds et cette envie d’éviter une fin de cycle. Mais en réalité les problèmes sont multiples. Si Liverpool a pris du retard à l’allumage, il le doit surtout à une kyrielle de blessés. Par le passé, Jürgen Klopp avait connu une vé-

LIVERPOOL - BRIGHTON

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ritable hécatombe dans le secteur défensif. Cette fois, c’est dans l’animation du jeu que son effectif a été amputé. Jota, Thiago, Jones, Chamberlain, Henderson, Keita, Firmino… tous ces éléments importants dans la rotation ont été blessés en même temps. Ce qui a forcé Jurgen Klopp à aligner de jeunes pousses comme Harvey Elliott ou Fábio Carvalho. Face à Manchester United, le problème était criant. Comme l’a expliqué un certain Jamie Carragher après la rencontre. “On peut parler des blessures mais le onze aligné n’est pas à des années-lumière du vrai Liverpool. En revanche, regardez le banc : ils n’ont aucun élément qui puisse changer le match”, a-t-il assené. Mené et malmené contre les hommes de ten Hag, Klopp s’est tourné vers ses remplaçants. Son unique solution se nommait Fábio Carvalho. Arrivé de Fulham cet été, l’ailier est un joueur très talentueux. Mais impossible de lui confier la tâche de renverser les Red Devils à lui tout seul.

Des cadres en pleine tourmente En plus des blessures, Liverpool n’a pas pu compter sur les habituels tauliers. À commencer par la star de l’équipe : Mo Salah. “Pour moi, c’est la grande interrogation de ce Liverpool”, a soufflé Neil Warnock pour Sky. “On dirait qu’il ne peut plus battre personne en un contre un, a poursuivi l’ancien défenseur de Liverpool. Klopp va-t-il devoir prendre une décision et le sortir de l’équipe pour le laisser digérer son dernier gros contrat ?”

Effectivement, deux raisons sont avancées pour expliquer ses performances en dents de scie : son nouveau bail et son positionnement. Cet été, l’Égyptien a prolongé de trois ans dans son club. Ce qui lui permet de devenir le deuxième joueur le mieux payé d’Angleterre (derrière KDB)… et de se reposer sur ses lauriers selon certains. Pour d’autres, le souci est d’ordre tactique. Avec deux buts et autant de passes décisives en six rencontres, le Pharaon réalise son pire départ depuis son arrivée en 2017. La faute à une position beaucoup trop excentrée ce qui l’empêche de se montrer efficace à la finition. Un problème que Klopp a balayé d’un revers de la main. “Pour moi, son placement est identique que les autres saisons. Mo peut toujours se trouver dans une position centrale.” Face à Crystal Palace, il était notamment parvenu à provoquer huit occasions franches de buts. Mais aucune n’a terminé au fond. Preuve que le souci est certainement lié à la confiance.

Autre cadre dans la tourmente : Trent Alexander-Arnold. Somptueux l’an dernier, le latéral est retombé dans ses travers depuis le début de la saison. “Actuellement, Liverpool, c’est du football suicide, a enfoncé Jamie Carragher pour BT Sports en plein milieu de la crise. Le truc avec Trent Alexander-Arnold, c’est que j’ai toujours dit qu’il n’était pas un défenseur conventionnel. Il n’est pas très bon défensivement. Il ne le sera jamais, mais il a des atouts et un talent que nous ne voyons pas normalement chez un défenseur.” Autrement dit, ses coups d’éclat ne permettent pas, actuellement, de faire la balance avec les boulevards qu’il laisse dans son dos.

Un problème que n’a jamais connu l’intouchable Virgil van Dijk. Du moins jusqu’à cette saison. À plusieurs reprises, le meilleur défenseur de la planète a été malmené depuis août. Notamment après une prestation dramatique contre United en août. Tout comme à Naples où il a pris l’eau comme l’ensemble de son équipe. Heureusement, lors de la seconde journée de C1, Liverpool a relevé la tête grâce à un but de Matip dans les derniers instants de la C1 pour gagner contre l’Ajax (2-1). Face à la presse, van Dijk a assuré ne pas faire attention aux critiques. “Nous n’écoutons pas le monde extérieur, a-t-il sèchement répondu. D’anciens footballeurs, qui savent exactement ce que nous traversons, parlent beaucoup pour nous abattre. La victoire contre l’Ajax n’était pas parfaite mais c’est un pas dans la bonne direction.”

Des motifs d’espoirs

Malgré toutes ces critiques, rien n’est perdu pour Liverpool. Certes, Klopp a connu son plus mauvais départ depuis ses débuts lors d’une saison complète et se retrouve à huit points de City avec un match de moins. Mais il existe des raisons de croire à une rédemption. Premièrement, l’infirmerie se vide petit à petit. Thiago va faire son retour dans le onze ce qui devrait soulager Fabinho. L’Espagnol a un rôle clé à jouer. S’il ne se blesse plus, il devrait apporter le liant qui manque actuellement entre l’attaque et le milieu. Le retour de Diogo Jota est également une excellente nouvelle. L’an dernier, il avait inscrit quinze buts en Premier League. Ce retour va pouvoir permettre à Darwin Núñez d’alléger un peu la pression qui pèse sur ses épaules. Pour Carragher, il est bien trop tôt pour enterrer le goleador. “Ses débuts ont été difficiles, a-t-il commencé dans une chronique pour le Daily Mail. Il a dû s’habituer à une nouvelle équipe et évolue dans un registre différent que Firmino. Dans les cinq ou six prochaines semaines, nous verrons comment il s’adapte.”

L’autre note positive est que Liverpool peut compter sur des dirigeants qui prônent la patience. Évidemment, ils ont leurs limites et ont besoin d’un redressement. Mais ils savent pertinemment bien ce que le club doit à Klopp. Ce qui permet au coach de travailler encore dans la sérénité malgré cette mauvaise passe. À l’inverse d’un compatriote à Chelsea. “La différence avec Tuchel à Londres est que je peux compter sur des dirigeants différents. Les nôtres sont plutôt calmes et s’attendent à ce que je règle la situation sans penser qu’un autre va y parvenir à ma place.”

En 6 matchs de Premier League cette saison, Mo Salah a été impliqué dans 4 des 15 buts des Reds (2 goals et 2 assists), soit 26 %.

La saison dernière, il avait un pied dans près de 40 % des buts (23 goals et 14 assists, soit 37 actions décisives sur un total de 94).

Après deux rencontres reportées à cause du décès de la reine Elizabeth II et la trêve internationale, Liverpool a eu le temps de récupérer mentalement pour les cadres et physiquement pour les blessés. Et la rédemption commencera dès ce samedi contre Brighton. ;

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Le faux départ de West Ham

Le football belge avait laissé West Ham sur un échec. Celui des dirigeants londoniens dans les négociations avec le Club de Bruges pour faire venir Hans Vanaken. Rassurez-vous, ils se sont bien consolés depuis, du moins en matière de transferts. Quelques jours après le refus définitif des Brugeois, Lucas Paquetá est arrivé pour 43 millions en provenance de Lyon. Cela en fait la tête de gondole d’un mercato à 182 briques qui a également vu débarquer Gianluca Scamacca (attaquant, Sassuolo), Nayef Aguerd (défenseur, Rennes), Maxwell Cornet (ailier, Burnley), Emerson (latéral, Chelsea), Thilo Kehrer (défenseur, PSG), Flynn Downes (milieu, Swansea) et Alphonse Aréola, déjà présent au club la saison passée et définitivement acheté au PSG.

Dépenser n’est pas jouer

L’équipe s’est vue renforcée dans tous les secteurs et n’a pas connu de pertes majeures durant ce mercato : Diop, Yarmolenko et Fredricks ont été autorisés à lever l’ancre car ils n’étaient pas titulaires. C’est bien simple, avec une balance des transferts de -164 millions, le club n’est “devancé” que par les épouvantails de ce mercato, Chelsea (-223 millions) et Manchester United (-227 millions). Pourtant, West Ham a connu un début de championnat catastrophique : actuellement coincés à la 18e de Premier League, les hommes de David Moyes renseignent un triste bilan de quatre points sur 21, soit une seule petite victoire (face à Aston Villa, également bien mal en point) en sept matchs.

Le rendez-vous de ce samedi s’annonce comme un

vrai match de la peur face à une équipe de Wolverhampton qui compte deux points de plus et pointe une place plus haut au classement. Octobre sonne à peine à la porte qu’il faut déjà veiller à ce que les écarts ne se creusent pas trop.

Comment l’équipe qui se classait septième (juste derrière les grosses cylindrées) la saison passée peut-elle en arriver là quelques mois plus tard avec un effectif renforcé ?

Le premier réflexe en voyant l’addition de fin de mercato et le début de saison manqué est de penser aux “panic buys”, très en vogue quand l’équipe ne tourne pas et qu’il reste encore quelques jours avant la fermeture du marché des transferts. Mais dans la situation qui nous occupe, cela ne semble pas être le cas. Des huit transferts réalisés, seul Paqueta est arrivé dans la dernière semaine du mercato, la moitié débarquant avant la reprise du championnat. Les joueurs en question n’ont été qu’à peine surpayés, Premier League oblige : le package est estimé à 170 millions par le site de référence Transfermarkt, 9 % de moins que le montant total déboursé.

Dès la fin de la saison passée, la direction était consciente des manquements à pallier. Si la septième place peut être considérée comme une réussite, les premiers signaux d’alarme étaient déjà perceptibles : sur les sept derniers matchs de championnat, West Ham n’affiche déjà plus qu’une seule victoire (face à Norwich, la lanterne rouge). Recommencer le nouvel exercice en accueillant Manchester City n’était pas le meilleur moyen d’engranger de la con-

fiance pour un groupe qui a vu le vent tourner. Ce que les chiffres bruts du mercato ne vous diront pas, c’est l’impact du départ à la retraite du capitaine Marc Noble. S’il ne jouait plus énormément, celui qui reviendra en janvier comme directeur sportif représentait le liant du vestiaire, l’esprit du club. Ses 550 matchs sous le maillot des Hammers constituaient une dose de vécu et d’expérience qui n’aurait pas été de trop pour accueillir les nouveaux venus : cinq des huit transfuges n’avaient jamais joué en Premier League et doivent encore se faire aux exigences du championnat. Les Londoniens ont également joué de malchance avec la blessure à la cheville de Nayef Aguerd en présaison. Le défenseur marocain a été opéré mais la date de son retour est encore inconnue. Avec Scamacca et Cornet, cela représente 92 millions investis qui n’ont débouché en tout que sur une seule titularisation jusqu’ici.

Le coup de la panne Sur le terrain, c’est surtout offensivement que le bât blesse. Avec trois petits buts inscrits en sept matchs, West Ham est la pire attaque de Premier League, ex aequo avec… Wolverhampton. Les supporters du Stade Olympique ne sont pas gâtés et ne se gênent pas pour critiquer David Moyes. Ils reprochent surtout à leur entraîneur sa frilosité, le manque de créativité à tous les étages. Malgré la présence de joueurs imprévisibles comme Benrahma, Fornals ou Bowen, West Ham est l’équipe qui tente le moins de dribbles par match. Devant eux, l’équipe a longtemps pu se reposer sur les buts de Michail

Malgré un solide mercato, les Hammers végètent dans la zone de relégation. Le match de ce samedi contre Wolverhampton s’annonce déjà crucial.
Scott Crabbé
Michail Antonio célèbre son but à Stamford Bridge contre Chelsea. Le dernier des 3 petits goals marqués par West Ham cette saison en Premier League… AFP
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Antonio : le Jamaïquain reste sur trois exercices consécutifs à dix buts. Pour le moment, son compteur reste bloqué à un pion. Le rendement de Scamacca est n’est guère plus enthousiasmant : le club attend beaucoup de cet international italien recruté malgré l’intérêt du PSG mais l’attaquant doit encore s’acclimater : il n’a pas encore marqué ou délivré d’assist.

Cela dit, la situation n’est pas aussi sombre que ce que l’on pourrait croire. En Conférence League, l’équipe a engrangé 100 % de victoires, dans un groupe qui comprend Anderlecht, les Roumains du FCSB et les Danois de Silkeborg. Ces débauches d’énergie presque hebdomadaire le jeudi soir peuvent représenter des circonstances atténuantes pour expliquer le mauvais départ en championnat, notamment après un long déplacement. D’autant plus que l’équipe a dû passer par les barrages. Derrière la dure réalité du bilan comptable en Premier League, tout n’est donc pas à jeter. Après les trois défaites inaugurales, les hommes de Moyes ont laissé entrevoir une réaction : la victoire à Aston Villa a été suivie d’un bon partage à l’occasion du derby contre Tottenham. Dans le match suivant, les Hammers ont ensuite mené sur le terrain de Chelsea avant de finalement perdre la rencontre 2-1 dans le dernier quart d’heure. Autant de matchs sur lesquels s’appuyer pour construire un avenir plus serein. Un regard du côté des “expected goals” confirme que West Ham ne semble pas voué à rester en bas de tableau. L’équipe en comptabilise sept, soit plus du double par rapport aux trois buts effectivement inscrits. Cela en fait l’équipe à l’écart le plus défavorable de Premier League en la matière. Certains parleront de manque de réussite, d’autres d’un manque d’efficacité. Dans un cas comme dans l’autre, les choses s’équilibrent souvent au cours d’une saison. Les “expected points” (obtenus en prenant en compte les “expected goals” pour et les expected goals contre) suivent ce même rapport du simple au double : selon cet indicateur, l’équipe devrait comptabiliser neuf points au lieu des quatre actuels. Cela la classe en neuvième place de ce classement virtuel. Une belle jambe pour les supporters mais aussi un motif d’espoir. Avec le huitième effectif à la valeur marchande la plus importante de Premier League (selon Transfermarkt), le club a tout pour ne pas s’éterniser si bas.

Se rassurer avant… Anderlecht

Mais attention tout de même à ne pas perdre trop de temps (et de points) en chemin. Car derrière ces promesses de réaction et de remontée, le chamboulement du calendrier lié au décès de la Reine Elisabeth et la trêve internationale ont stoppé l’équipe dans son léger regain de forme. Ainsi, la dernière rencontre en date en championnat reste une défaite insipide à Everton, dans un match coché comme à gagner à tout prix pour se donner de l’air. C’est qu’en Angleterre, des contretemps qui s’éternisent un peu trop longtemps en début de saison ont, peut-être plus encore qu’ailleurs, le don de placer tout un club sous pression et de le condamner à une spirale négative sans fin. Et quand le club a dépensé sans compter au cours du mercato, c’est souvent à l’entraîneur de payer la note. Avant de se déplacer jeudi à Anderlecht, en Europa League, le match de ce samedi au London Stadium face à Wolverhampton s’annonce donc crucial, pour David Moyes sans doute un peu plus que quiconque. ;

West Ham a dépensé 182 millions € durant le mercato d’été.

Le milieu offensif brésilien Lucas Paquetá, acheté 43 millions € à Lyon, fut sa dépense la plus onéreuse, juste devant le centre-avant italien de Sassuolo, Gianluca Scamacca, transféré pour 36 millions €.

Les deux joueurs n’ont toujours pas marqué leur 1er but sous le maillot des Hammers…

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octobre 2022 13LA DERnière heure-les sports+ ; EXCLUSIVITÉ La Premier League c’est une Samedi 01/10 à 18:30 WEST HAM - WOLVES Plus gros transfert du dispendieux mercato estival de West Ham, le Brésilien Lucas Paquetá, acheté 43 millions à Lyon, n’a pas encore été décisif… AFP

Martínez

De la brume anglaise à la lumière argentine

Luis Islas, ancien gardien de l’Albiceleste, estime que le portier d’Aston Villa fait partie des meilleurs au monde.

Après 28 années passées dans l’anonymat le plus complet, Emiliano Martínez se révèle enfin aux yeux du monde du football. S’il fallait définir un classement des meilleurs gardiens de Premier League, les noms d’Ederson (City), Alisson (Liverpool) ou Mendy (Chelsea) viendraient immédiatement à l’esprit. Puis sans doute Lloris (Tottenham) ou Ramsdale (Arsenal). Et ensuite, seulement, on pourrait citer l’Argentin d’Aston Villa. Il faut dire qu’il a assumé pendant plus d’une décennie le rôle ingrat de doublure chez les Gunners.

Aujourd’hui, alors qu’il vient de fêter ses 30 ans, il pourrait ajouter une Coupe du monde à son palmarès déjà riche d’une Copa America, d’une coupe d’Angleterre et de trois Community Shield. Comment a-t-il fait pour passer du statut d’inconnu à potentiel meilleur gardien au monde?

La trajectoire d’Emiliano Martínez est pour le moins inhabituelle. Enfin, pas tellement, vu ses origines modestes. Né à Mar Plata (station balnéaire), d’un père qui travaillait dans le port de la ville et d’une mère femme de ménage, il a tenté sa chance à Buenos Aires, dès l’âge de 12 ans. “Il a réalisé un test à Boca Juniors et River Plate, en 2003, se rappelle un ancien coéquipier, en équipe de jeunes, pour le média argentin Ciudadano. Ils le trouvaient trop lent, trop lourd. Il a été refusé dans les deux plus grands clubs, après quelques jours d’entraînement, notamment en compagnie de Erik Lamela.”

Il a ensuite été mis à l’essai à Independiente, dans la banlieue de Buenos Aires. “Quand il est arrivé, ça ne s’est pas bien passé, humainement parlant, ajoute-t-il. Les joueurs se moquaient de lui, parce qu’il ne parvenait pas à sauter au-

dessus d’une haie ou à éviter un cône. Il était incapable de faire les exercices de coordination. Les autres gardiens riaient de lui, parce qu’ils le trouvaient maladroit. Il n’était pas habitué à ces séances, lorsqu’il jouait à Mar del Plata. Avec le temps, il s’en est bien sorti.”

Il n’empêche que sa situation économique n’était pas évidente. “Quand il est arrivé au club, il a demandé des chaussures de football, car il n’en avait pas. Le club lui en a fourni. Il les a utilisées jusqu’à ce qu’elles soient complètement mortes. Il n’en avait pas d’autres, tout simplement parce qu’il venait d’une famille très modeste. Même quand il a rejoint l’équipe réserve, à 16 ans, il ne pouvait toujours pas s’en offrir.”

38 matchs avec les Gunners en 10 ans De nature taquine et très sociable dans le vestiaire, le gardien de 195 centimètres a tapé dans l’œil d’Arsenal. Enfin, façon de parler. Les Londoniens ont payé, en 2009, 60% de son transfert, pour un montant d’environ 500000 euros.

Malgré une adaptation très rapide (il est devenu bilingue en quatre mois), Martínez n’est jamais devenu titulaire. À peine 38 rencontres jouées avec les A en… dix ans. Entrecoupés de prêts à Oxford, Sheffield Wednesday, Rotherham, Wolverhampton, Getafe et Reading, rarement couronnés de succès.

Ce qui rend la vie en Angleterre d’autant plus difficile. Le Sud-américain souffre de la solitude. Pendant une année entière, il a été suivi par un psychologue. Il l’appelait parfois très tôt le matin, faute de pouvoir dormir, afin de lui raconter ses inquiétudes et problèmes. Avec le temps, la situation s’améliore heureusement.

En 2019-2020, Martínez profite de la blessure de Leno pour

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Emiliano

enchaîner quelques rencontres, mais l’Allemand récupère sa place. Ce qui pousse El Dibu à demander son transfert. Et c’est à Aston Villa, pour 20 millions d’euros, que sa vie va changer, en septembre 2020. Lors de sa première saison, il ne loupe pas un seul rendez-vous et est même élu joueur de l’année par les supporters. Ce qui incite Lionel Scaloni à la reprendre en sélection et à lui donner sa chance lors de la Copa America 2021.

Depuis lors, Martínez bénéficie presque d’un statut de héros dans son pays natal. Luis Islas, le portier de l’Albiceleste lors de la Coupe du monde 1994, a accepté de nous découvrir ce phénomène, qui explose très tardivement. “S’il est devenu titulaire de la sélection, c’est grâce à son rendement. Il a apporté de la sérénité, du calme et de la confiance à toute l’équipe. L’Argentine est devenue très solide et il a apporté une bonne dose de sécurité.”

Un constat que l’ancien assistant de Maradona, au Mexique, répétera pas moins de 4 fois en dix minutes.

“Il transmet de la confiance à l’équipe. C’est un grand gardien, costaud physiquement. Ce qui lui permet de bien fermer les espaces. Mais je le dis encore: sa grande qualité, c’est qu’il donne de la confiance à toute l’équipe. Pour un gardien, c’est très important.”

Ce que Franco Armani n’avait pas réussi à faire lors de la Coupe du monde en Russie, alors que Chiquito Romero était vu comme un talisman, malgré des prestations en club très moyennes.

“Le jeu au pied de Martínez n’est pas mauvais; il a

LEEDS - ASTON VILLA

Dimanche 02/10 à 17:30

Luis Islas, ancien gardien de l’Argentine, champion du monde en 1986.

Emiliano Martínez a fêté sa première sélection avec l’Argentine le 1er juin 2011 : il était sur le banc (c’est Adrián Gabbarini qui était n°1) face au Nigeria, en amical. Puis il a attendu 8 ans pour revenir en sélection (le 9 octobre 2010, doublure d’Agustín Marchesín face à l’Allemagne en amical), et 10 ans (!) pour enfin obtenir sa première “cap”, lors des éliminatoires du Mondial 2022, le 4 juin 2021, contre le Chili (1-1). Et, dans la foulée, remporter la Copa America...

plutôt une bonne technique, mais ce n’est pas un spécialiste. Il a une bonne base. Si son équipe joue avec lui, ce ne sera pas un problème. Ses coéquipiers peuvent compter sur lui”, confie encore Luis Islas, qui était la doublure de Nery Pumpido lors du sacre mondial de l’Argentine au Mundial 86.

Respecté depuis Son show face à la Colombie en Copa America

Martínez ne fait toutefois pas partie de ces derniers remparts modernes, comme Neuer ou Ederson, capable d’effectuer des passes tranchantes et de casser des lignes adverses.

La spécialité du “Dibu”? Ce sont les tirs au but. Lors de la Copa America, il s’est fait remarquer en qualifiant la “Scaloneta”, comme on surnomme la bande à Scaloni, pour la finale face à la Colombie, après avoir repoussé les tentatives de Davinson Sanchez, Yerry Mina et Edwin Cardona. Avec une guerre psychologique aussi remportée. “Tu es nerveux hein. Tu rigoles, mais tu es nerveux. Regardez, le ballon n’est pas sur le point. Fais l’idiot, je te connais parfaitement. Regardez, je vais te bouffer, frère.” Un monologue qui avait porté ses fruits, vu son arrêt décisif la seconde d’après, face à Yerry Mina.

“C’est là qu’il a gagné le respect de tout le monde”, ajoute Luis Islas.

Enfin. Onze ans après être devenu professionnel, dans l’un des plus grands championnats au monde.

“Pourquoi son éclosion arrive si tard? Ce sont des situations qui se présentent. Moi, j’ai commencé en pre-

mière division argentine à l’âge de 15 ans (il rit). Ce n’est pas une question de talent, de compétence ou de maturité. C’est simplement une opportunité. Pour Martinez, elle s’est présentée plus tard. Mais ce qui est important, c’est qu’il a su la saisir. Au point de devenir numéro 1, titulaire indiscutable. C’est lui qui défendra les cages de l’Argentine au Qatar.”

En Amérique du Sud, grâce à la dernière Copa America remportée brillamment, Martínez est désormais reconnu de tous. En Europe, ce n’est pas encore le cas. Il pourrait toutefois franchir ce cap en réussissant une bonne Coupe du monde.

“Aujourd’hui, il fait partie d’une grande sélection, qui peut compter sur une équipe très performante. C’est important pour un gardien, afin de se mettre en vitrine. Évidemment que la concurrence est élevée au niveau mondial pour ce poste si spécifique, mais pour moi… il fait partie du top mondial. C’est l’un des meilleurs gardiens au monde actuellement. Il a beaucoup de personnalité et de courage sur le terrain. Les portiers doivent gérer leur rectangle et leur défense. Lui, il le fait très bien. Il a un leadership naturel et a accumulé beaucoup de crédit aux yeux de tous.”

Tous les quatre ans, des joueurs sortent de l’ombre, pendant un mois et se révèlent. Ce pourrait bien être le cas d’Emiliano Martínez. À condition, bien entendu, de bien prester avec Aston Villa. Ce qui n’a collectivement pas franchement été le cas depuis le début de l’exercice. Avec ses coéquipiers, ils ne possèdent que 7 points en autant de journées. Pas idéal pour la confiance.;

Grâce à ses belles prestations sous le maillot d’Aston Villa, Emiliano Martínez a gagné ses galons de titulaire en équipe nationale. Et il pourrait briller aussi avec l’Argentine au Qatar, lors du Mondial 2022. AFP
“Évidemment que la concurrence est élevée pour ce poste si spécifique, mais, pour moi, Martinez est l’un des meilleurs gardiens au monde actuellement.”
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EXCLUSIVITÉ La Premier League c’est une
AFP
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Le championnat grec prend parfois des aires de tragédie. Mais si, dans la tradition hellène du genre, la règle des bienséances veut qu’aucune action violente ne soit représentée sur scène, les protagonistes de la Super League n’hésitent, eux, jamais à choquer leurs spectateurs. Les épisodes sont nombreux.

Comment oublier celui d’Ivan Savvidis ? En 2018, le président russo-grec du PAOK Salonique est monté sur le terrain muni d’un fusil. La raison ? Le corps arbitral a d’abord validé puis refusé un but des siens contre l’AEK Athènes. Ou celui de Djibril Cissé ? En 2011, quand il évoluait encore au Panathinaikos, l’attaquant français a été attaqué par des supporters de l’Olympiacos qui ont envahi le terrain. L’incident est d’ailleurs à la base du différend entre Cissé et un certain Evángelos Marinákis, le président du club basé au Pirée. “Le comportement de M. Marinakis est une insulte au sport”, dira l’ancien buteur de Liverpool quand le magnat des médias et du transport maritime l’attaquera en justice pour diffamation. Pleine de rebondissements, l’affaire a même

fini dans les salles d’audience. Mais Marinákis, grand ami du premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, est entre-temps devenu un habitué des couloirs du tribunal.

L’explosion de la boulangerie et le commissariat tous les 15 jours En 2011, son nom a été évoqué dans une première affaire de matchs truqués nommée “Koriopolis”, équivalent grec du “Calciopoli” qui avait secoué la Botte en 2006. L’enquête a été initiée, à l’époque, par un rapport de l’UEFA citant des anomalies en termes de paris sportifs. Bien que l’Olympiacos n’ait pas été exclu des compétitions européennes par l’UEFA (faute de preuves, l’enquête grecque n’a pu remettre en doute le titre remporté en 2011), le président du club a été accusé d’extorsion, de trucage de match mais aussi d’instigation ou de facilitation d’actes de violence. Il aurait par exemple coopéré avec d’autres dirigeants pour envoyer le noyau dur des supporters de son club à un match de troisième division pour commencer une émeute et…

provoquer un penalty. Mais au bout du compte, en 2015, Marinákis a été acquitté. Une première fois. Puisque la même année, une nouvelle histoire de corruption éclate. Une affaire au cours de laquelle plusieurs dirigeants du ballon rond ont été mis sur écoute par les services de renseignements nationaux. Parmi les conclusions du procureur en charge : l’existence de ce qu’il qualifie “d’organisation criminelle” avec à la tête de celle-ci Marinákis et Giorgos Sarris, ancien président de la fédération. Elle aurait infiltré de nombreuses sphères du football grec pour y exercer son influence. Avec de la corruption, du chantage, de la fraude… Et même des menaces physiques. Si bien que l’arbitre d’un match opposant l’Olympiacos à Xanthi a vu la boulangerie dont il était propriétaire s’en aller en flamme après une explosion… d’origine criminelle.

Toujours selon les découvertes du procureur, Evángelos Marinákis aurait nommé les arbitres de certains matchs, aurait organisé l’élection de Sarris à la tête de la fédération après une réunion à l’Hilton Hotel ou encore serait intervenu

possible grâce à Evángelos Marinákis, un homme d’affaires grec, président de l’Olympiacos,
dans les décisions 16 ; LA DERnière heure-les sports+ Octobre 2022 Même pas peur après le navire vampire ou Le “calciopoli” grec Evángelos Marinákis, le président de Nottingham Forest et de l’Olympiacos, a été lié à un trafic d’héroïne et à deux affaires de corruption. 8 par Louis Janssen 7 Le City Ground de Nottingham a retrouvé la Premier League cette saison, après 23 ans d’absence. Un retour rendu
qui a racheté Forest en 2017. photo news

NOTTINGHAM

Lundi 03/10 à 21:00

du comité de discipline. Sans oublier que le propriétaire de l’Olympiacos aurait exercé une influence sur les plus petits clubs du championnat par l’intermédiaire d’un réseau de prêts de joueurs, et même de la nomination de leurs coachs. Il aurait ainsi fait en sorte que l’ancien gardien Dimitri Eleftheropoulos soit intronisé à Panionos, prenant 50 % de son salaire en charge.

Il a été décidé qu’il existait suffisamment d’éléments pour mettre 28 personnes en examen, dont Marinakis donc. Il a dû payer une caution de 200 000 € et se présenter au commissariat toutes les deux semaines. Les procédures ont traîné, les moyens de recours se sont enchaînés pour, finalement, aboutir à… un nouvel acquittement au début de l’année 2021.

Deux tonnes d’héroïne sur le pétrolier Noor one

Et si la tragédie prenait un nouveau tournant vers le pire ? Avec, comme nœud de l’intrigue, un trafic de drogue record. Rien que ça. Le patronyme d’Evángelos a été évoqué dans l’affaire concernant le Noor One. Le pétrolier, surnommé le “navire vampire”, a fait le voyage entre Dubai et la Grèce. À bord : au minimum deux tonnes d’héroïne, partagées dans des sachets étiquetés “sucre blanc du Pakistan”. Tandis que le but aurait notamment été de distribuer le contenu en Belgique et au Pays-Bas, des agents de la gendarmerie maritime grecque basée au Pirée ont saisi la marchandise dans un entrepôt. “Nous avons vraiment pris conscience de ce que nous avions découvert quand les chiens renifleurs sont devenus fous, a expliqué Georgios Katsoulis, chef de la branche de la gendarmerie maritime de la ville portuaire située près d’Athènes. Normalement, quand ils sentent de l’héroïne, ils s’avancent directement vers la source. Ici, il y en avait trop et les chiens ne savaient plus où aller. Ils ont commencé à convulser et à aboyer violemment.”

Dans la foulée de la saisie, pas moins de 17 personnes ont été abattues à travers trois continents. Marinakis a été pointé du doigt par un “associé” autoproclamé dans l’histoire. Selon sa version initiale, le Noor One aurait transporté trois tonnes d’héroïne et non deux. Les 1 000 kilos disparus auraient appartenu au président de l’Olympiacos. Mais cet associé s’est finalement rétracté, avouant que Marinákis n’avait rien à voir avec l’affaire ou avec la prétendue tonne de drogue disparue. Raison pour laquelle, une fois l’enquête terminée, aucune poursuite n’a été engagée à l’encontre de celui qui siège également au Conseil de la ville de Pirée.

“Des membres de coalition en place au gouvernement n’ont cessé de m’attaquer, a expliqué Marinákis au moment d’aborder les diverses suspicions à son égard. Les accusations de trucage de matchs ? Elles viennent de personnes jalouses qui veulent détruire le travail que j’ai effectué à l’Olympiacos. Je n’ai pas à avoir peur, car je n’ai rien fait de mal.” les 170 millions d’euros investis pour revitaliser la Forêt

Paradoxalement peut-être, l’influence qu’il exerce dans ses sphères d’activité n’a cessé d’augmenter malgré les spéculations. En 2017, il a acquis deux quotidiens grecs et Mega Channel, une des chaînes commerciales les plus importantes du pays (l’état de la liberté de la presse en Grèce se dégrade dangereusement depuis quelques années). Et puis, la mê-

me année, il a ajouté Nottingham Forest à son patrimoine, après que l’EFL (English Football League) a donné son aval. La reprise a mis fin à l’ère Al-Hasawi, homme d’affaires issu du Koweit, chez le double vainqueur de la Coupe d’Europe sous la houlette du légendaire Brian Clough (la C1 en 1979 et 1980).

Le but de Marinákis était naturellement de redorer le blason de cette écurie historique. Le plan de cinq ans initial était de propulser Forest en Europe à nouveau. Bien que le club n’a toujours pas réintégré les compétitions continentales, il a retrouvé l’élite cet été, après avoir végété en Championship, antichambre de la Premier League, grâce à sa victoire contre Huddersfield en finale des playoffs. Au plus grand bonheur des supporters qui ont attendu ce moment depuis 1999. Marinákis est peut-être en retard sur le programme, mais en attendant Forest n’a jamais été plus vert depuis le début du siècle. Après 23 ans en D2, l’ambition est naturellement de pas être relégué directement. À ce titre, le propriétaire des “Tricky Trees” a sorti le chéquier pour atti-

rer pas moins de 22 renforts, soit deux nouveaux onze complets. Un record pour une équipe britannique. Le montant total déboursé ? Environ 170 millions €, soit plus que le FC Barcelone, le Paris SG, le Bayern Munich ou encore la Juventus.

Parmi les nouvelles têtes dans le groupe de Steven Cooper : les ex-Belgicains Emmanuel Dennis (en provenance de Watford), Taiwo Awoniyi (Union Berlin) ou encore Cheikhou Kouyaté (Crystal Palace) et le Belge Orel Mangala (Stuttgart). Reste qu’avec autant d’arrivées, un temps d’adaptation est naturellement nécessaire. La preuve : Nottingham Forest pointe actuellement à la 19e place du championnat. Le poste de Cooper est remis en question. En raison du départ difficile en championnat, les discussions concernant sa prolongation de contrat avance au ralenti. Et ce, malgré la belle réputation dont il jouit de l’autre côté de la Manche. Sans doute que la confrontation face à Leicester prévue ce lundi s’annonce décisive. Histoire de mettre fin à la terrible série de quatre défaites consécutives. ;

Le sulfureux Evángelos Marinákis a trempé dans de nombreuses affaires en Grèce, mais le président de Nottingham Forest a été acquitté ou a vu les poursuites à son égard être abandonnées. photo news
octobre 2022 17LA DERnière heure-les sports+ ; EXCLUSIVITÉ La Premier League c’est une
LEICESTER -

Qui aurait pu le croire ? Qui aurait pu imaginer il y a une décennie que tous les espoirs parisiens d’une première Ligue des champions tant convoitée reposeraient sur le gamin de Caillols, pur produit Marseillais. Un paradoxe de plus dans l’histoire du ballon rond teintée de tant de clins d’œil irrationnels. Christophe Galtier a passé son enfance et tapait ses premiers ballons dans ce village du 12e arrondissement de la cité phocéenne à quelques kilomètres du centre d’entraînement de l’OM. C’est à la Commanderie qu’il a effectué sa formation puis étrennait le paletot olympien pour ses débuts professionnels mais c’est dans la capitale que l’on a reconnu au quinquagénaire ses talents d’entraîneur.

L’image d’un éternel adjoint

Le football a la mémoire courte et ce serait travestir la réalité d’affirmer que la carrière de coach du Français était toute tracée, bien au contraire. Pendant longtemps, l’image de Galtier est restée indissociable au rôle d’adjoint. Alain Perrin lui avait tendu la main en 2004 après des débuts tortueux où il ne parvient à convaincre de sa capacité à diriger un groupe comme entraîneur principal lors de ses brefs intérims à l’OM et à Bastia. Les périples entre Al Ain, Portsmouth, Sochaux, Lyon et Saint-Étienne, chargé de seconder Perrin et d’incarner le relais entre le vestiaire et un entraîneur réputé froid avec ses joueurs lui ont permis de ne pas quitter le circuit. Et puis un soir d’hiver glaçant 2009, Galtier redut jouer la partition du pompier de service après la première partie de saison catastrophique des Verts. Avec un baptême face à son OM, comme un perpétuel clin d’œil de l’histoire. “Moi le simple adjont d’Alain Perrin… Beaucoup de personnes m’annonçaient intérimaire. Je comprenais le scepticisme ambiant, se souvient-il. J’ai changé symboliquement le fauteuil derrière le bureau. En me disant : ‘Installe-toi comme si tu allais rester longtemps’. C’était une source de motivation.’’ Une envie de prouver que le costume de technicien

n’est pas trop grand. Comme une dernière chance empoisonnée offerte par les dirigeants stéphanois dans un contexte ô combien délicat. Le maintien est incertain. Le destin de “Galette” est lié à celui de son club. Alors, le Français va arrêter de vivre pendant une demi-année pour se focaliser sur la survie des Foréziens en Ligue 1. ‘’Pendant cinq mois, je n’avais plus d’épouse, ni de parents. J’étais dirigé par cet objectif. À chaque fois que l’on avait un bon résultat, j’étais heureux pour les Stéphanois. Jamais pour moi.’’

Huit saisons et 361 matchs plus tard, l’ancien défenseur décide de stopper l’aventure de son plein gré. Les trois dernières défaites lors de son mandat exceptionnel ne parviendront pas à ternir la jolie boîte à souvenirs composée entre autres de la Coupe de la Ligue ramenée en 2013 et des soirées européennes magiques à l’image de l’affrontement face à Manchester United en 16 gue.

Du maiNtien au titre, dans le Nord Aussi étrange que cela puisse paraître, les sollicitations ne pleuvent pas et Galtier doit patienter quatre mois pour retrouver de l’embauche, à nouveau confiné dans le rôle du sauveur. On ne se départit pas d’une étiquette comme cela. Le LOSC est englué dans le fond du classement à la 18 Marcelo Bielsa n’a pas pris. Gérard Lopez se résout à appeler celui qui avait effectué un passage de trois ans dans le Nord dans son ancienne vie de joueur.

“Je n’ai pas hésité une seule seconde quand Lille est venu me voir. J’ose espérer qu’on ne m’a pas pris pour faire la police. On va mettre les joueurs devant leurs responsabilités. Je suis convaincu qu’il y a du potentiel mais il ne faut pas s’endormir sur ça.” Avec le Marseillais à la baguette, le réveil sera incroyable. Le successeur d’El Loco obtient le maintien non sans difficultés. avait besoin d’un coach comme ça, mage Kévin Malcuit.

d’entraîneurs qui voulaient nous coacher. Il nous a fait confiance et surtout progresser. Lors de sa venue, il nous a dit que si on l’écoutait, on se maintiendrait.”

Les exercices suivants ponctués d’une deuxième et

quatrième place prouvent qu’il est plus qu’un entraîneur prompt à extraire ses équipes d’une situation mal engagée. Le titre arraché à l’ogre parisien lors de la cuvée 20/21 lui octroie un nouveau statut. Les bonnes recettes de sa méthode ? Un 4-4-2 pragmatique avec une base défensive rigoureuse et des transmissions offensives percutantes partant de la relance propre de ses défenseurs sans occulter un management parfait. Les ingrédients comportent également son atout à surprendre ses joueurs, même les plus expérimentés. ‘’À Crystal Palace, mon entraîneur me promettait cinq livres sterling à chaque fois que je dégageais le ballon loin devant. C’est mon travail. Je ne me disais pas ‘wouahhh, j’ai fait une super passe qui a transpercé le milieu adverse’. Pour être honnête, ce que m’a réclamé Galtier dans la construction du jeu m’a bousculé’’, confie José Fonte du haut de ses 37 ans.

Sa méthode à l’épreuve des Egos Malgré la Ligue 1 glanée, les départs conjugués de Gérard Lopez et de Luis Campos le poussent à rejoindre Nice. Un projet légitimé par les millions rapportés par INEOS enfin à la hauteur de ses ambitions. Si tout ne se passera pas comme prévu (voir par ailleurs), Galtier garde son crédit intact et l’arrivée de Campos comme conseiller au PSG lui offre la chance inespérée de tenir les rênes d’une des meilleures équipes du monde. De quoi troquer sa façon de faire pour gérer des stars comme Mbappé, Neymar et Messi ? “Au PSG, nous avons des joueurs de classe mondiale. Il est très important d’avoir en permanence un dialogue à la fois collectif et aussi individuel avec les joueurs, expliquait-il le 22 sep-

L’invité surprise Le sinueux début de parcours d’entraîneur de Christophe Galtier, qui retrouve Nice ce samedi, ne laissait en rien présager que le Marseillais serait à la tête du PSG. Ligue 1 8 par Julien Parcinski 7 18 ; LA DERnière heure-les sports+ Octobre 2022 Christophe Gal

La relation d’amour entre Galtier et Nice n’aura duré qu’un an

Retrouvailles… Ce samedi soir, Christophe Galtier retrouve l’OGC Nice trois mois après l’avoir quitté mais nul doute que la rancœur fera place à la nostalgie au moment de retrouver ses anciennes couleurs. Le mariage semblait pourtant idyllique sur papier. Avec les moyens financiers rapportés par le géant de la pétrochimie INEOS, le Sudiste avait enfin une tâche à la hauteur de ses ambitions.

Malgré une cinquième place après avoir occupé le strapontin de dauphin à la trêve hivernale et un parcours en Coupe de France où les Aiglons auront éliminé le PSG et l’OM, la finale perdue face à Nantes restera davantage dans les mémoires à l’heure de dresser le bilan.

Sur la Promenade des Anglais, le meilleur entraîneur de Ligue 1 2021 n’aura pas confirmé les promesses.

La faute à une relation désastreuse avec Julien Fournier, le directeur sportif du Gym, débarqué depuis.

C’est pourtant ce dernier qui avait appuyé le profil de l’ex Lillois, mais le recrutement faible des pensionnaires de l’Allianz Riviera lors du mercato d’hiver alors que Nice figurait dans la course au podium est resté à travers la gorge du Méditerranéen.

Fournier n’attendra pas le départ officiel de son entraîneur au PSG pour régler ses comptes par voie de presse. “On ne connaît jamais une personne tant qu’on n’a pas travaillé avec, assène-t-il dès la fin de la saison. Christophe a été extrêmement performant à Lille. Comme ça arrive à certains joueurs aussi, il a été moins performant chez nous. La deuxième partie de saison ne peut pas se résumer à un soi-disant mercato raté parce qu’on a pris un ’remplaçant d’Angers’. C’est une fausse excuse ou mettre un paravent sur une autre réalité. On n’est pas deuxième à la trêve par hasard. En fin de saison, on ne maîtrise plus nos matchs, on ne marque que sur des exploits individuels, ce qui veut donc dire que nos joueurs ont quelques qualités. Mais on ne sentait pas une force collective sur le plan offensif. Il n’y avait, peut-être, pas les intentions et le savoir-faire pour ça.’’

Des propos qui marqueront le divorce entre les deux hommes. Fournier payera également les pots cassés en étant débarqué et remplacé par Dave Brailsford, l’ancien artisan des succès de la SKY. Le nouveau projet est confié aux mains de Lucien Favre, déjà passé par Nice de 2016 à 2018.

Après huit journées, les Niçois pointent à une décevante treizième place avec huit unités. Le Suisse est déjà sur la sellette et Mauricio Pochettino… l’ancien entraîneur parisien, est cité pour le remplacer dans un étonnant jeu de chaises musicales. Pendant ce temps-là, Galtier impressionne avec sept succès et un partage en championnat et des débuts en Ligue des champions réussis.

Ironie du sort, le technicien de 57 ans pourrait sceller le sort de son hériter et les choix erronés de ses exdirigeants alors que son ennemi Fournier vient de retrouver de l’embauche à Parme en Serie B. De quoi sourire même si la vie ne reste jamais très longtemps un fleuve tranquille à Paris. ;

Fournier et Galtier congratulent, divorce entre
se
après la qualification niçoise pour la finale de la Coupe de France. C’était avant le
les deux hommes… PHOTO NEWS Samedi 01/10 à 21:00 LIGUE 1 : PARIS - NICE 19LA DERnière heure-les sports+ ;octobre 2022 tier

SERIE A : INTER - ROMA

Samedi 01/10 à 18:00

Son

Courtisé cet été, il a préféré rester

La Vieille Dame a dragué Edin. Malgré ses 36 printemps, Edin Džeko a encore été courtisé cet été, alors qu’il sera en fin de contrat à la fin de la saison avec l’Inter. La Juventus a notamment tenté une approche, car la Vieille Dame cherchait à compenser le départ d’Alvaro Morata, retourné à l’Atlético Madrid à la fin de son prêt, et voulait faire du Milanais la doublure de Dušan Vlahović. Mais le Bosnien a préféré rester à l’Inter, et les Bianconeri ont finalement loué le Polonais Arkadiusz Milik à Marseille. Valence et le Borussia Dortmund, confronté au cancer des testicules de son nouvel attaquant ivoirien Sébastien Haller, ont, aussi, fait des avances à Džeko, qui est resté focus sur son objectif : décrocher le scudetto avec les Nerazzurri.;

Quand, à l’été 2021, Romelu Lukaku a décidé de filer à l’anglaise, l’Inter avait étonné, en choisissant de confier le n°9 nerazzurri à Edin Džeko, en fin de contrat à la Roma. Le Bosnien restait le voleur de buts qu’il fut tout au long de sa carrière. Mais à 35 ans, l’attaquant, passé aussi par à Wolfsburg ou Manchester City, sortait d’une saison moyenne (7 buts en Serie A), et semblait ne plus pouvoir souffrir la comparaison avec le Diable. Mais très vite, Edin Džeko a fait taire les pessimistes : avec 13 goals la saison dernière, il n’a pas atteint le total de Lukaku en 2020-2021 (24), mais a prouvé qu’il pouvait encore être rentable, d’autant qu’il était arrivé libre… Ce qui a poussé Simone Inzaghi a conservé le vétéran bosnien de 36 ans cette saison, malgré le retour au bercail de Big Rom. Et la récente blessure de Lukaku lui a donné raison, puisqu’elle a permis à Džeko de déjà gratter des minutes en championnat (50 % de temps de jeu), de marquer (1 but lors du derby milanais) et d’être décisif (2 assists). Il fut même le grand artisan du succès à Plzen, en Ligue des champions, avant la trêve internationale (0-2), en marquant et en délivrant une passe décisive.

Le retour de Lukaku sur les pelouses va sans doute obliger le Bosnien à revêtir à nouveau son costume de doublure de luxe, alors que l’Inter (12 points sur 21) doit retrouver une régularité. La venue de l’AS Roma, ce samedi, peut-elle servir de déclic ?

Edin Džeko a porté 260 fois le maillot des Giallorossi, et marqué 119 buts, dont 85 en Serie A. Il a passé six belles saisons dans la capitale. Mais c’est pour l’Inter qu’il mouille désormais le maillot. Avant de quitter Milan, pour une dernière pige européenne ou une ultime expérience plus exotique (en MLS ou en Arabie Saoudite), Edin Džeko, en fin de contrat en juin, veut aider les Nerazzurri à reconquérir le scudetto. En plantant des buts. Encore et encore…

Le 3 septembre lors du derby contre l’AC Milan, Edin Džeko a marqué son 99e but en Serie A, en 242 matchs. 85 goals ont été inscrits pour la Roma, 14 pour l’Inter. Il attend le 100e

20 ; LA DERnière heure-les sports+ Octobre 2022
; Edin Džeko espère planter bientôt sa 100e rose en Serie A… AP
dernier défi Arrivé à l’Inter pour remplacer Lukaku, Edin Džeko est resté à Milan, malgré le retour du Diable. 99
Edin Džeko Serie A 8 par Sam Casey 7

Le retour des héros

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Le nouveau Galactique

Recruté pour 80 millions €, Aurélien Tchouaméni a réussi à se faire une place au Real Madrid. Un exploit pour un si jeune joueur.

Pendant sept ans, le milieu de terrain Casemiro-Modric-Kroos du Real a régné sur l’Europe, remportant quatre Ligues des champions entre 2015 et 2022, dont trois consécutives. Une domination extraordinaire qui a pris fin cet été, quand le Brésilien a quitté le Madrid pour signer un contrat en or massif avec Manchester United. Pour autant, la maîtrise du milieu de terrain madrilène ne semble pas avoir pris fin. Son remplaçant, Aurélien Tchouaméni, 22 ans seulement, impressionne depuis son arrivée en provenance de Monaco.

Natif de Rouen, le nouveau milieu merengue n’a pas toujours évolué au cœur du jeu. Durant sa formation, alors qu’il jouait dans les catégories jeunes aux Girondins de Bordeaux, Tchouaméni était attaquant. Peu à peu, il a reculé sur le terrain pour se placer comme sentinelle, poste qui lui permet de briller aujourd’hui.

À 18 ans, il fait ses débuts sous le maillot bordelais en Europa League contre le club letton de Ventspils (en juillet 2018, en qualifications). Si son jeune âge ne lui permet pas de s’imposer immédiatement, il devient dès sa deuxième saison indiscutable chez les Girondins et montre tout son potentiel. Ces bonnes performances lui permettent de quitter Bordeaux pour Monaco contre 18 millions d’euros en janvier 2020.

Ses débuts au pied du Rocher sont compliqués. Il ne semble par avoirla confiance de son entraîneur Robert Moreno, avant que la pandémie l’empêche de plaider sa cause. Mais saison suivante, sous Niko Kovac, il forme un milieu de terrain impressionnant

avec son compère Youssouf Fofana. Durant deux ans, Aurélien Tchouaméni se fait un nom en Ligue 1 et en Europe, ce qui lui permet de découvrir l’équipe de France en septembre 2021, lors d’un match contre la Bosnie-Herzégovine. Un maillot bleu qu’il n’a plus quitté depuis.

Quatrième joueur le plus cher de l’histoire du Real Cet été, le Real Madrid a cassé sa tirelire pour attirer l’un des joueurs les plus prometteurs d’Europe. Un transfert à 80 millions d’euros, plus 20 millions d’euros potentiels de bonus divers. Un montant qui fait de lui le quatrième transfert le plus élevé de l’histoire du Real Madrid, derrière Eden Hazard, Gareth Bale et Cristiano Ronaldo, mais devant Zinédine Zidane. Un tel transfert pourrait mettre de la pression sur les épaules d’un joueur aussi jeune, mais depuis son arrivée chez les Merengues, Aurélien Tchouaméni impressionne. Son premier match en championnat contre Almeria a pourtant été très compliqué. Aligné en position de sentinelle derrière Kroos et Camavinga, le milieu de terrain de 22 ans avait alors vécu une soirée difficile, perdant quatre ballons importants, en ne gagnant que trois duels et en manquant de justesse technique pour casser les lignes adverses. Une mauvaise performance qui avait entraîné des critiques dans les médias espagnols : “Tchouaméni ne sait pas très bien où il est, il est un peu perdu, il ne sait pas où se placer”, trancha El Partidazo de COPE, une populaire émission de radio espagnole. Depuis, cependant, Aurélien Tchouaméni est éblouissant sous le maillot blanc, au point de recevoir les louanges de l’ancien joueur du Real Madrid et Ballon d’or 2007, Kaká : “J’adore ce joueur car il

est très jeune mais il a une énorme personnalité et il joue très bien. Je dois admettre que j’avais des doutes, car Casemiro était un joueur très expérimenté et Tchouaméni et Camavinga ont peu d’expérience, mais ils gèrent admirablement la pression de jouer pour le Real Madrid”.

“Il fait mieux que Casemiro”

Tchouaméni a disputé huit rencontres sur neuf, toutes compétitions confondues, dont sept comme titulaire. La preuve de sa montée en puissance se retrouve dans sa performance XXL dans le derby contre l’Atlético Madrid. 90 % de passes réussies, 7 ballons récupérés, 3 duels gagnés, 2 tacles, 2 interceptions, 3 occasions créées et une passe décisive pour Rodrygo pour ouvrir le score et lancer le Real Madrid sur des bons rails.

Un match très réussi pour le Français, qui permit au Real Madrid de prendre la tête de la Liga avec six victoires en autant de rencontres. D’abord critique avec Tchouaméni, les médias espagnols reconnaissent aujourd’hui le talent et l’importance du numéro 18 dans le système de Carlo Ancelotti. “Madrid ne peut pas se priver de son bon œil avec les signatures de ces dernières années. Vinicius, Rodrygo, Valverde, Camavinga… et maintenant Tchouaméni. Il semble qu’il ait passé toute sa vie à Madrid et qu’il ait remporté cinq Ligues des champions aux côtés de Kroos et Modric. En ce moment, le Français fait mieux que Casemiro à son époque”, a écrit Marca

Son entraîneur, Carlo Ancelotti, est lui aussi très heureux de sa recrue, comme il l’a déclaré le 19 août dernier : “Il a de la qualité, il est très solide dans les duels, très fort dans le jeu aérien. Il a de la technique et se projette bien dans la surface adverse. Nous devons aussi profiter de ses tirs de loin. Il doit s’amélio-

Aurélien Tchoua

Flanqué du n°18, Aurélien Tchouaméni est déjà devenu le n°1 à son poste, au Real. Photo News/AFP
Liga
8 par Elioth Salmon 7 22 ; LA DERnière heure-les sports+ Octobre 2022

rer, mais ce joueur est prêt à jouer pour le Real Madrid”.

Forcément, pour Aurélien Tchouaméni, apprendre aux côtés de joueurs comme Luka Modric ou Toni Kroos est formateur, comme il le confiait au micro de beIN Sports : “J’apprends au quotidien avec eux. C’est différent de jouer avec Luka Modric ou Toni Kroos, que de jouer avec Camavinga, Dani (Ceballos) ou Fede (Valverde). […] Forcément, c’est du top niveau (Modric-Kroos). Je le savais avant de venir. J’ai la chance de les côtoyer au quotidien”. L’ancien Monégasque ne cache pas son bonheur d’évoluer dans un club aussi mythique : “Le Real Madrid est le plus grand club du monde, tout simplement. On a une âme. Tous les jours, on se bat à l’entraînement pour gagner le petit match de la séance. C’est pareil lors des matches officiels”.

Un titulaire en équipe de France ? Un tel niveau de jeu, s’il profite grandement au Real Madrid, et ce pour de nombreuses années à venir, est également un très bon signe pour l’équipe de France. International depuis un an, il s’est aujourd’hui imposé comme un indiscutable de l’entrejeu français. Certes, il profite des absences sur blessure de N’Golo Kanté, Paul Pogba et Adrien Rabiot, mais Aurélien Tchouaméni s’est imposé comme une évidence aux yeux de Didier Deschamps. “Il a un potentiel énorme, avec beaucoup de maîtrise. Il l’avait déjà montré dans les matchs précédents, soit quand il a débuté, soit quand il est entré. Les jeunes poussent aussi, c’est bien. Aurélien a cette capacité dans l’agressivité à la récupération qui est supérieure à celle de Paul. C’est bien d’avoir un équilibre”, avait expliqué le sélectionneur des Bleus après une victoire contre la Côte d’Ivoire en mars. D’abord alternative crédible à l’indéboulonnable paire Pogba-Kanté, Aurélien Tchouaméni ressemble de plus en plus à un titulaire indiscutable dans l’entrejeu français. Surtout, avec l’incertitude autour de la présence au Qatar des deux milieux, avec un joueur de haut niveau sur lequel compter doit être rassurant pour Didier Deschamps. Mais l’intéressé n’ose pas encore rêver d’une place dans le onze pour le match d’ouverture contre l’Australie : “Prendre une place de titulaire avec les Bleus ? Non, l’objectif c’est de gratter le plus de minutes possible. Pour le moment, j’essaie de montrer au sélectionneur qu’il peut compter sur moi pour cette Coupe du monde”. Que cela soit avec les Bleus ou les Merengues, Aurélien Tchouaméni représente l’avenir, mais également le présent. Après des doutes sur le montant de son transfert, l’un des commentateurs de Liga TV demandait après le match contre l’Atlético Madrid “Où sont les gens qui ont remis en question le prix de Tchouaméni ?” Comme tout le monde, ils sont montés dans le train. ;

octobre 2022 23LA DERnière heure-les sports+ ; méni Dimanche 02/10 à 21:00 LIGUE A : REAL MADRID - OSASUNA

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