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Tout un art Paul Thiers sous le charme de l'art

Aux quatre coins du monde

Au nom de son amour pour l'art, il n'y a pas un seul continent où Paul Thiers ne s'est pas rendu. Il consacre en effet la majeure partie de son temps libre à dénicher de nouveaux chefs-d'œuvre.

Paul Thiers sous le charme de l'art

En 2005, Paul Thiers a tiré un trait sur ses fonctions opérationnelles au sein d'UNILIN pour se profiler totalement en tant qu'investisseur. Par la suite, il a fondé ION, en collaboration avec Davy Demuynck et Kristof Vanfleteren. Bien que sa carrière ait emprunté différents chemins, une constante a toujours gouverné sa vie : l'art.

Achetez en période de crise

Ce conseil, Paul le tient du légendaire banquier David Rockefeller. Ainsi, c'est durant la crise financière de 2008 qu'il a acquis ses plus belles œuvres. Il n'y avait presque personne au salon de Miami, ce qui vous permettait de faire une offre sur tout ce qui y était exposé.

AGENDA DES SALONS D'ART 2020

ARCOMADRID 26 FÉVRIER - 1 MARS

TEFAF MAASTRICHT 7-15 MARS

ART BASEL HONGKONG 19-21 MARS

ART BRUSSELS 23-26 AVRIL

ART BASEL 18-21 JUIN

FRIEZE LONDON 8-11 OCTOBRE

FIAC PARIS 22-25 OCTOBRE

TEFAF NEW YORK 31 OCTOBRE - 4 NOVEMBRE 8-12 MAI

ARTISSIMA TURIN 6-8 NOVEMBRE

Conseil : Lors de votre visite au salon, assistez également aux expositions et vernissages qui ont lieu en parallèle. Des maisons de ventes aux enchères telles que Christie's, Sotheby's et Philips en profitent pour organiser d'importantes ventes d'œuvres d'art. — D'où vous vient votre passion pour l'art ? Paul Thiers : « Je baigne dans l'art depuis mon plus jeune âge. Mon frère aîné avait sa propre galerie et représentait des artistes issus du célèbre mouvement CoBrA. Pensez notamment à Karel Appel, Asger Jorn et Corneille. Petit garçon, j'étais souvent en contact avec les artistes et leur univers. Ce n'était donc qu'une question de temps avant que je développe un intérêt profond pour l'art moderne et contemporain. »

— Un intérêt qui n'a fait que se renforcer

au fil des ans...

« Absolument. Ayant toujours été entouré par l'art, ce penchant artistique est devenu une part de moi. Je ne peux vraiment pas imaginer une vie sans art. C'est une passion à laquelle je consacre volontiers du temps et de l'énergie. Mon fils me dit toujours : « Papa, on se croirait dans un musée ! » et je ne peux lui donner tort. Vu que je collectionne désormais aussi les meubles design du milieu du siècle et la céramique contemporaine, c'est vraiment le début de la fin. »

— Voyez-vous également les œuvres

d'art que vous possédez comme un investissement ?

« Dans un premier temps non. J'achète une œuvre parce qu'elle me plaît et qu'elle me touche. Mon expérience, mon œil avisé et ma passion ont toutefois pour conséquence que les œuvres que j'achète suscitent par la suite l'intérêt des connaisseurs. Après quelque temps, elles s'avèrent être un bon investissement. Cela se prend, mais ce n'est pas ce qui me motive.

Lorsqu'il est question d'investir, je dis toujours : "À vous de voir jusqu'où vous êtes prêt à aller." L'art est quelque chose de très personnel. C'est vous qui décidez du montant que vous souhaitez débourser pour une œuvre qui vous plaît. J'appelle ça le "dividende émotionnel", le rendement étant le plaisir que vous tirez chaque jour à avoir cette œuvre d'art dans votre vie. »

— L'art met donc de la couleur dans votre

vie.

« De la couleur, de la joie et du sens. C'est simple : être collectionneur d'art est un mode de vie. Cela donne une direction bien précise à votre vie. Vos amis, votre temps libre, vos vacances, votre maison, vos priorités... Parfois, tous ces éléments sont placés sous le signe de l'art. L'art est omniprésent ! »

'Les grands architectes sont sur le même pied que les artistes de renom.

— Quelle forme d'art préférez-vous ? « Mon intérêt est très varié. Des masques Dan africains à l'art très contemporain, en pas-

sant par le design français du milieu du siècle. Si on prend ma collection dans son ensemble, on remarquera que j'ai aussi un faible pour l'art mininaliste et conceptuel. Cependant, je possède également de nombreuses œuvres d'artistes qui n'appartiennent pas vraiment à un courant spécifique. Par ailleurs, il y a aussi de la place dans ma collection pour des noms plus "classiques", tels qu'Andy Warhol et Robert Ryman. »

— Pouvez-vous également assouvir votre

passion pour l'art au sein d'ION ?

« Bien sûr. La frontière entre l'architecture et l'art est très mince, tellement mince qu'elle s'estompe presque. L'architecture contemporaine - et l'art contemporain par extension - font partie intégrante de l'ADN d'ION. Les grands architectes sont pour moi sur le même pied que les artistes de renom. Ils se renforcent mutuellement. Et ce, énormément. Nous retrouvons aussi cette interaction dans la conception de mobilier. Prenez par exemple

BRUCE NAUMAN, « SILENCE IS GOLDEN/TALK OR DIE » (1983)

Ce néon de l'Américain Bruce Nauman est l'œuvre d'art préférée de Paul Thiers. Nauman est l'un des artistes les plus éminents de la période d'après-guerre. Il est à de nombreux égards un « artiste d'artistes », ayant lui-même influencé nombre de ses contemporains. Nauman aime expérimenter avec tous les moyens possibles, notamment le néon. Ici, l'artiste utilise cette œuvre flashy pour adresser des critiques aux autorités. En tant que citoyen, deux choix s'offrent à vous : vous affirmer face au pouvoir et être condamné ou vous taire.

« Silence is Golden/Talk or Die » est une œuvre très directe et agressive qui entend réveiller le public. Le plus frappant est qu'après toutes ces années, le message reste particulièrement d'actualité.

Le Corbusier, Charlotte Perriand et Jeanneret : ils ont souvent créé des concepts complets où architecture, design et art se confondent.

Chez ION, nous essayons également d'intégrer l'art dans nos projets autant que possible. Ainsi, une grande œuvre réalisée par les artistes d'Achtkanter est accrochée à De Winjgaard. »

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