MAGAZINE INSEL 1/25 santé masculine

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SANTÉ

10 conseils de santé masculine

Typique des hommes

Pourquoi la santé masculine est un thème important

Pour une vie saine

Déficit en testostérone

Meilleure qualité de vie grâce au traitement de substitution

Problèmes d’érection

Quand il n’est pas à la hauteur

Manger sainement

Des recettes de la cheffe Aline Born

Des soins médicaux depuis

Qu’est-ce que la prostate ?

Chez l’homme, la prostate se trouve juste en dessous de la vessie et produit une partie du sperme. Elle est contrôlée par l’hormone testostérone. Les troubles ou symptômes tels que mictions fréquentes peuvent être dus à une inflammation (prostatite) ou à une hypertrophie bénigne de la prostate (syndrome bénin / hyperplasie bénigne de la prostate SBP/ HBP). Le cancer peut aussi en être responsable.

Avec 7800 cas par an, le carcinome de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme en Suisse. Comme le risque augmente avec l’âge, un examen de dépistage est recommandé à partir de 50 ans et, en cas de cancer de la prostate dans la famille proche, dès 45 ans déjà. Un diagnostic précoce améliore les chances de guérison – sans examen, le carcinome de la prostate passe d’ordinaire longtemps inaperçu.

Le podcast (en allemand)

PD Dr Laila Schneidewind, Cheffe de clinique du Service universitaire d’urologie et coresponsable du Centre de santé masculine de l’Inselspital

Santé masculine

Troubles de l’érection, infertilité, déficit en testostérone et problèmes de prostate : il est important qu’il existe une médecine masculine spécifique. Il faut une approche spécifique pour aborder les sujets de prévention et de prévoyance avec les hommes. Par exemple avec le Centre de santé masculine, qui a ouvert ses portes fin avril.

Les hommes doivent non seulement être forts et satisfaire au modèle classique, mais aussi faire preuve de sensibilité et d’empathie. Cela n’est pas une mince affaire et peut parfois entraîner des problèmes. C’est ce que montrent les hausses des maladies psychiques, du burnout et de la dépression.

Toujours des sujets tabous

De nombreuses études montrent que les hommes se préoccupent moins de la prévention médicale que les femmes. En moyenne, ils vivent moins sainement, prennent plus de risques et sont plus souvent victimes d’accidents. Comme le montrent clairement les statistiques, cela entraîne des conséquence :

les hommes ont une espérance de vie plus courte et de moins bonnes perspectives pour de nombreuses maladies. Cela est aussi dû au fait qu’ils ne consultent souvent qu’assez tardivement un médecin. En outre, de nombreuses maladies stigmatisantes telles que troubles de la prostate, dysfonction érectile ou infertilité compliquent encore plus la visite chez le médecin.

Nouveau Centre de santé masculine

C’est pourquoi il est important que les offres médicales pour les hommes soient aussi accessibles que possible. C’est précisément l’objectif de notre nouveau Centre de santé masculine à l’Inselspital. Grâce à l’interconnexion hors pair de nos spécialistes, à une collaboration interdisciplinaire et à la focalisation sur le thème « Aging Male » (« vieillissement de l’homme »), nous garantissons les meilleurs conseils médicaux et traitements possibles. L’accent est mis sur les examens urologiques préventifs, y compris le dépistage du cancer de la prostate, mais aussi sur des thèmes tels que déficit en testostérone (hypogonadisme), obésité, diabète sucré et dysfonction érectile. Après la création de la nouvelle offre, nous introduirons en outre une consultation de fertilité (thème : désir d’enfant) et une pour les jeunes (éducation).

Longevity et Aging Male

Il est important que le vieillissement de l’homme avec les conséquences naturelles du processus y afférent ne soit pas connoté négativement par le public : les hommes ressentent eux aussi, par exemple, les conséquences des changements hormonaux dans leur corps. Simplement, ils en sont probablement moins conscients. Mais la baisse du taux de testostérone dans l’organisme n’est pas seule responsable du processus de vieillissement. Un mode de vie malsain avec surpoids et peu d’activité physique a encore plus d’impact à cet égard.

La longévité, aspiration à vivre le plus longtemps et sainement possible, est actuellement une tendance sociétale. Il s’agit aussi d’intérêts commerciaux concrets, notamment la commercialisation de compléments alimentaires, de cours et d’offres. Mais si cette tendance engendre une sensibilisation aux facteurs vraiment importants pour une vie saine, il n’y a pas d’objection à cela. Et cela ne s’applique pas qu’aux hommes.

Offre de l’Inselspital

Nouveau Centre de santé masculine

Portrait

Retour à la vie normale

Reportage

« On voit ce qui compte vraiment dans la vie »

Conseil vélo

Traverser six belles collines

Le chiffre

%

C’est le nombre d’hommes en surpoids ou obèses en Suisse. Chez les femmes, cette proportion n’est que de 34 %. Dans les trois groupes d’âge 45-54 ans, 55-64 ans et 65-74 ans, ce chiffre atteint même plus de 60 % (chiffres de 2022).

Le crédo de Franjo

Franjo von Allmen, Bernois de l’Oberland, est devenu champion du monde de descente en février 2025 à Saalbach. Dans une interview du portail Watson, il a expliqué pourquoi il préfère être seul lorsqu’il visite les pistes de course : « Je fais mon truc, j’ai ma ligne. » Lorsqu’on lui a demandé s’il préférait aussi faire les erreurs lui-même, il a répondu: « Oui, learning by doing. »

La citation

« Les possibilités d’accès facilité au nouveau Centre de santé masculine de Berne permettent aux hommes d’oser plus facilement consulter un médecin. »

Prof. Dr Roman Trepp et PD Dr Laila Schneidewind, équipe de codirection du nouveau Centre de santé masculine de l’Inselspital

Contenu

2 Question du lecteur

3 Éditorial

5 Sommaire / En bref

Santé masculine en point de mire

6 Les bases de santé masculine

12 Facts & Figures

14 Interview avec Roman Trepp : Pourquoi la médecine masculine ?

16 Reportage : Parcours de Simon Frey après le diagnostic du cancer de la vessie

20 Portrait : La nouvelle vie de Theodor Züttel

22 Ce que dit la recherche

Santé

24 Longevity

28 Sarcopénie : perte de masse musculaire

30 Dysfonction érectile : un sujet tabou

32 Randonner avec le diabète

34 Problèmes psychiques des hommes

Tranches de vie

36 Conseil vélo : Tour d’Emmental à croquer

40 Manger sainement : recettes d’Aline Born

44 Dix questions à Christoph Spycher (YB)

46 Le nouveau Centre de santé masculine

48 Dit : citations sur l’homme et le vieillissement

49 Chronique de Marlen Reusser

50 Mentions légales et aperçu

Image de titre : Simon Frey a reçu un diagnostic brutal de cancer de la vessie. Il est maintenant sur le chemin du retour vers une vie saine.

20

Déficit en testostérone

Meilleure qualité de vie grâce au traitement de substitution

30

Problèmes d’érection

Quand il n’est pas à la hauteur

40

Manger sainement

Des recettes de la cheffe Aline Born

Les

bases de santé masculine

Typique des hommes

Les hommes sont plus grands et musclés que les femmes, mais ont une espérance de vie plus courte.

Cela tient aussi à leur comportement à risque et à leur gestion des troubles. La médecine masculine s’intéresse à ces particularités et aux maladies spécifiques du « sexe fort ».
Texte : Thorsten Kaletsch

Le chiffre

97%

est le pourcentage de survie et de guérison après un cancer des testicules. Celui-ci ne concerne que les hommes; tout comme le cancer de la prostate, type de cancer le plus fréquent chez l’homme. Il est nettement plus rare que ce dernier, avec environ 2 % de l’ensemble des cancers, mais c’est le type le plus fréquent chez les moins de 40 ans.

Les

En moyenne, les hommes mesurent 12 cm de plus et pèsent 10 à 20 kg de plus que les femmes. Ils ont plus de masse musculaire et moins de graisse corporelle. S’ils ont plus de force, c’est aussi grâce à la testostérone, l’hormone sexuelle. Elle joue un rôle dans le développement du tissu et de la masse musculaires, et sa présence dans l’organisme des hommes est dix à vingt fois plus élevée. Les muscles des hommes contiennent en outre plus de mitochondries. Il s’agit en quelque sorte de centrales électriques dans les cellules qui produisent de l’énergie.

Le comportement masculin

Les hommes sont donc plus forts, peuvent soulever plus de poids et courir plus vite que les femmes. Mais ils ont une alimentation moins saine, fument et boivent plus et prennent généralement plus de risques : ils sont donc plus souvent victimes d’accidents et meurent en moyenne trois ans et demi plus tôt. Cela s’explique aussi par le fait qu’ils se soucient moins de leur bien-être psychique et consultent moins souvent un médecin.

Mais à quoi cela est-il dû ? Ce comportement est notamment dû à des facteurs sociologiques et psychologiques. Le rôle masculin est devenu plus complexe ces dernières années. Selon la conception traditionnelle des rôles, un homme doit être fort et ne pas montrer de faiblesse. En conséquence, les hommes répriment les sentiments parce qu’ils veulent paraître masculins. Parallèlement, on exige aujourd’hui plus d’empathie et d’aptitude à exprimer ses sentiments et à en parler. Un champ de tension qui peut entraîner des problèmes psychiques.

La question des gènes

Les femmes ont deux chromosomes X, les hommes un chromosome X et un Y. Un chromosome Y contient près de 100 gènes, un X plus de 1000. C’est l’une des raisons pour lesquelles les hommes souffrent plus souvent de maladies héréditaires transmises par le chromosome X. Grâce à leur deuxième chromosome X, les femmes peuvent compenser ces anomalies génétiques. L’hémophilie en est un exemple.

Les hormones sexuelles influent également sur la santé. Tandis que les œstrogènes fé -

minins renforcent le système immunitaire et protègent les vaisseaux, la testostérone stimule la croissance des muscles et des os et assure pilosité corporelle et croissance de la barbe. La testostérone est un stéroïde anabolisant qui engendre dynamisme et agressivité.

La « ménopause » de l’homme À partir de 40 ans, la production d’hormones diminue lentement et régulièrement. Cette modification de l’équilibre hormonal masculin est appelée « andropause » ou « âge critique ». Outre le processus naturel de vieillissement, un mode de vie malsain et le manque d’exercice sont également responsables d’une baisse (plus rapide) du taux de testostérone.

Seul un examen médical par analyse sanguine permet de déterminer s’il s’agit d’un processus naturel de vieillissement ou d’une carence pathologique. Les causes de cette carence peuvent être des troubles dans les testicules, lieu de production de testostérone, mais aussi dans les centres de contrôle du cerveau (hypophyse ou hypothalamus). Un déficit en testostérone peut entraîner une diminution du désir sexuel, des troubles de l’érection, un manque d’entrain et des humeurs dépressives. D’autres conséquences peuvent être l’hypertension artérielle, le diabète, l’ostéoporose (perte osseuse), l’anémie et la prise de poids (notamment graisse abdominale).

Dans l’hypogonadisme périphérique, un trouble testiculaire est responsable de la carence. Les causes peuvent être des tumeurs ou inflammations des testicules, mais aussi le syndrome de Klinefelter (anomalie chromosomique numérique). L’hypogonadisme central est dû à l’hypophyse et/ou à l’hypothalamus et à une communication perturbée entre les testicules et ces centres cérébraux.

Traitement hormonal substitutif Il existe des traitements hormonaux substitutifs en cas de déficit pathologique en testostérone. Il s’agit d’applications de gel sur la peau ou d’injections dans les muscles. Grâce à cette substitution de la testostérone, son taux est ramené à la valeur des hommes en bonne santé du même âge.

Différences entre hommes et femmes

Hommes

Chromosome X et Y

Digestion plus rapide

La testostérone freine l’immunité

ADN

MÉTABOLISME

Femmes

Deux chromosomes X

Digestion plus lente

SYSTÈME IMMUNITAIRE L’œstrogène stimule l’immunité

ALIMENTATION

Plus de besoins énergétiques

Fréquence différente et parfois autres symptômes

L’effet de la testostérone a fait l’objet de nombreuses études. Elles montrent que celle-ci n’est pas un remède miracle pour arrêter le vieillissement. Les personnes qui ne souffrent pas de carence ne profitent pas d’un traitement. Et les spécialistes déconseillent fortement la prise de testostérone pour développer des muscles plus vite et plus facilement.

Troubles de la fonction sexuelle

Les troubles de la fonction sexuelle (dysfonction érectile) font partie des principaux thèmes de la médecine masculine. Ils touchent environ 40 % des hommes de plus de 40 ans et

MALADIES

Moins de besoins énergétiques

Fréquence différente et parfois autres symptômes

augmentent avec l’âge. Malgré cette fréquence, ce sujet reste souvent tabou aujourd’hui. Chez les hommes âgés, le processus normal de vieillissement, accompagné de rétrécissements vasculaires et de changements hormonaux, est la principale cause de problèmes d’érection. Cependant, la dysfonction érectile peut être traitée dans de nombreux cas, à tout âge.

Le plus souvent, un trouble de la circulation est à l’origine de ces problèmes. Les facteurs de risque des maladies cardiovasculaires et de la dysfonction érectile étant identiques, il est important d’étudier les causes de la fai-

blesse de l’érection : elle peut aussi être le premier symptôme d’une maladie cardiovasculaire. Causes fréquentes : lésions des artères, des fibres musculaires lisses ou du tissu conjonctif. Diabète sucré, artériosclérose, tabagisme et consommation chronique d’alcool sont également responsables de 60 à 70% des dysfonctions érectiles. Certains mé -

« Les maladies les plus fréquentes comprennent les inflammations ou l’hypertrophie de la prostate. La survenue d’un carcinome de la prostate est plus rare, mais il reste le type de cancer le plus fréquent chez l’homme. En raison de leur degré d’agressivité variable, tous ne nécessitent cependant pas un traitement immédiat. »

dicaments comme les antihypertenseurs et les antidépresseurs peuvent également causer des problèmes d’érection. Et chez 10 à 15% des hommes touchés, la faiblesse de l’érection a des causes psychologiques (stress, anxiété, sentiment de culpabilité et peur de l’échec sexuel).

Diagnostic et traitement

Le diagnostic nécessite un interrogatoire minutieux du patient ainsi qu’une analyse physique et sanguine (mesure des hormones). Les possibilités de traitement sont adaptées à chaque patient et à ses besoins. Changements de mode de vie, perte de poids, arrêt de la cigarette et augmentation de l’activité physique peuvent améliorer la fonction érectile. Les autres options thérapeutiques vont des traitements médicamenteux aux traitements mini-invasifs (dilatation par ballonnet ou stent) en passant par les moyens mécaniques. L’objectif est d’élargir ou de réouvrir les vaisseaux qui alimentent le pénis. En cas d’échec de toutes les autres options thérapeutiques, l’implantation chirurgicale de prothèses dans les

deux corps caverneux peut également aboutir. Ces prothèses sont reliées à un système de pompe qui permet d’obtenir une érection.

Problèmes de prostate À un jeune âge, la prostate – glande de la taille d’une châtaigne située entre la vessie et l’urètre – n’est guère un sujet de conversation entre hommes. Cela change avec l’âge : à partir de 50 ans, la probabilité d’une hypertrophie bénigne de la prostate augmente. Si elle pousse vers l’intérieur, elle peut bloquer l’accès à la vessie, avec des conséquences sur la miction.

Les maladies les plus fréquentes comprennent les inflammations ou l’hypertrophie de la prostate. La survenue d’un carcinome de la prostate est plus rare, mais il reste le type de cancer le plus fréquent chez l’homme. En raison de leur degré d’agressivité variable, tous ne nécessitent cependant pas un traitement immédiat.

Les examens préventifs permettent notamment de déterminer la valeur de l’antigène prostatique spécifique (APS) dans le sang. L’APS ne se forme que dans les cellules de la prostate, mais on trouve aussi des valeurs élevées en cas de prostatite. L’antigène n’a donc qu’une valeur indicative limitée. C’est pourquoi en cas de résultats anormaux les urologues établissent le diagnostic à l’aide d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) de la prostate et d’un prélèvement de tissu (biopsie).

Ablation de la prostate

Pour traiter un carcinome, les chirurgiens retirent généralement toute la prostate avec les deux vésicules séminales et les ganglions lymphatiques de cette région (prostatectomie radicale). Il existe deux possibilités pour cette opération : opération conventionnelle (ouverte) ou mini-invasive (assistée par robot ou laparoscopie). Les résultats sont comparables, mais les patients récupèrent un peu plus vite après l’opération mini-invasive. Dans de rares cas, ces interventions peuvent entraîner une incontinence et un peu plus souvent une dysfonction érectile, traitable par des médicaments.

Cancer des testicules et autres cancers Comme le carcinome de la prostate, le cancer des testicules ne touche que les hommes. Il est nettement plus rare, avec environ 2 % de l’ensemble des cancers, mais il s’agit du type le plus fréquent chez les moins de 40 ans. Pour la plupart des autres types de cancer, le nombre de cas et le taux de mortalité sont plus élevés chez les hommes. Cela est dû notamment au fait que de nombreux hommes ne se soucient toujours pas de la prévention et ne consultent un médecin que très tard en cas de symptômes. Dans ce contexte, il est également important pour le « sexe fort » de prendre soin de sa santé, de percevoir à temps les signaux d’alarme et d’y réagir.

Podcasts sur la santé masculine (Tous les podcasts en allemand)

Problèmes d’érection : Dans le premier podcast suisse sur le sexe « Sexologie – Le savoir donne envie », deux sexologues parlent « baise ». Dans cet épisode, ils abordent les causes et les effets des problèmes d’érection, parlant de la pression psychologique et de la meilleure manière de gérer les difficultés d’érection.

Podcast « Sexologie », épisode du 23.8.2024

Masculinité en transition : « La recherche de nouvelles masculinités », « Les vrais hommes mangent de la viande » et « La charge mentale et l’échec masculin » : dans leur podcast « Wurst-KäseSalat », Christoph Gosteli et Timo Jost, du Bureau des hommes de Zurich, abordent ces thèmes, et bien d’autres, de la masculinité.

Podcast « Wurst-Käse-Salat »

Tabous chez les hommes : Dans le podcast « Mann, ey ! », il est question de sujets qui sont encore considérés comme tabous. Dr Frank Sommer, urologue, premier professeur allemand de santé masculine, et Sebastian Sonntag, journaliste scientifique, parlent entre autres des dysfonctionnements érectiles et des principales situations affectant les niveaux de testostérone.

Podcast « Mann, ey! »

Hommes et hormones : Dans cet épisode du podcast CSS « Hallo Gesundheit », le présentateur discute de l’hormone testostérone avec l’andrologue D r David Zimmermann. L’expert explique entre autres comment traiter une carence et si les hommes suivent un cycle hormonal semblable à celui des femmes.

Podcast CSS « Hallo Gesundheit », épisode du 12.1.2023

10 conseils de santé masculine

Exercice : Quatre à cinq heures d’exercice ou de sport par semaine sont idéales. Cela aide à perdre du poids et à se sentir mieux.

Alimentation équilibrée : Plus de légumes et de fruits (cinq portions par jour) et suffisamment de protéines. Attention : avec l’âge, les besoins en protéines augmentent. Elles aident à maintenir masse, force et fonctionnalité musculaires, ainsi que la masse osseuse. Outre le poisson et la viande, produits laitiers, légumineuses, œufs, noix, graines et germes sont de bonnes sources de protéines.

Dormir suffisamment : Un sommeil suffisant est essentiel pour la régénération physique et l’équilibre hormonal. Chez les hommes, il favorise la sécrétion nocturne de testostérone et peut avoir un effet positif sur la santé sexuelle.

Pas de nicotine, peu d’alcool : L’idéal est de renoncer complètement à la cigarette et à une consommation excessive d’alcool. L’association de la nicotine et de l’alcool peut entraîner des interactions avec des conséquences négatives pour la santé.

Observer son corps : Il vaut la peine de faire attention aux changements et aux douleurs soudaines. Ils peuvent être un signal d’alarme. Il est également recommandé de se palper régulièrement les testicules.

Essayer de nouvelles choses : Un nouveau hobby, un nouveau sport ou la dégustation de nouveaux plats maintiennent la forme physique et mentale. C’est une bonne compensation du quotidien.

Contacts sociaux et discussions : Collègues et amis sont importants pour le bien-être. Il est recommandé de discuter avec d’autres des thèmes et problèmes de santé. Il est avéré que c’est plus difficile pour les hommes. Mais c’est précieux, car cela peut réduire le stress et donner du courage. L’amour prolonge aussi la vie, tandis qu’une relation malheureuse rend malade.

Prendre les problèmes d’érection au sérieux : Une obstruction des vaisseaux péniens peut indiquer une obstruction des vaisseaux cardiaques. Ainsi, les problèmes d’érection peuvent être un signal d’alerte important pour la survenue future d’un infarctus du myocarde ou d’un AVC.

Faire attention à l’humeur : La mauvaise humeur et un comportement agressif peuvent être les symptômes d’une dépression. Si la mauvaise humeur persiste, demander l’aide d’un professionnel.

Pratiquer la prévoyance : Se soumettre à un examen de dépistage au plus tard à 50 ans. Si un membre de la famille proche a eu un cancer de la prostate, même cinq ou dix ans plus tôt.

Santé

Chiffres

4,45 millions

C’est le nombre d’hommes vivant actuellement en Suisse. Soit environ 60 000 de moins que les femmes (chiffres de 2023).

1180 hommes

meurent chaque année en Suisse de maladies liées à l’alcool. En contrepartie, on compte 420 femmes (données de 2011 et 2020).

Muscles

La part de la masse musculaire dans le poids corporel total est en moyenne de 37 à 57 % chez les hommes et de 27 à 43 % chez les femmes.

Graisse corporelle

Le corps d’un homme est composé en moyenne de 10 à 24 % de graisse, celui d’une femme de 20 à 35 %. La répartition de la graisse corporelle est différente chez les hommes : souvent, la part de graisse abdominale (viscérale) est plus importante, ce qui est défavorable pour de nombreux risques de maladie.

Diabète

5 % de la population suisse est touchée par le diabète. Dans la tranche d’âge des plus de 65 ans, ce chiffre est même de 12 %, soit 9 % chez les femmes et 16% chez les hommes (données de 2022, tendance à la hausse). Surpoids et obésité sont plus fréquents chez les hommes, mais les femmes sont beaucoup plus traitées pour cette raison.

Conseil

TV

Musclés et bien entraînés : les jeunes hommes

sous pression

« Body Positivity » est le thème d’une émission de fond de SRF. Le psychologue Roland Müller, responsable de l’offre d’addiction au fitness et à la musculation de l’Inselspital, y prend aussi la parole. Il dit : « Aujourd’hui, les jeunes hommes sont soumis à une forte pression pour avoir l’air fit et musclés. » Dans la société, un corps entraîné est associé à l’idée de performance et résistance au stress, explique M. Müller. Mais le fitness n’est pas forcément sain. « Si c’est l’entraînement qui nous détermine et non l’inverse, cela devient problématique », explique M. Müller.

« Body Positivity » Émission de fond de la SRF

(Contribution en allemand)

Force musculaire au cours de la vie

Jeunesse Maximiser les pics

musculaire

Âge adulte

Maintenir les pics

Seuil des faibles performances physiques

Seuil de l’infirmité

Vieillesse

Minimiser les pertes

Zone de fluctuation individuelle

L’avis de l’experte

« Les hormones sexuelles jouent un rôle décisif dans la régulation de la glycémie et du poids. Il est important de comprendre ce rôle pour prévenir et traiter de manière ciblée le surpoids, le diabète et leurs conséquences sur la santé cardiovasculaire. »

Prof. D r Lia Bally, responsable médecine nutritionnelle, métabolisme et obésité à l’UDEM de l’Inselspital

Prof. Dr Roman Trepp est spécialiste en médecine masculine. Comme responsable endocrinologie à l’UDEM, il connaît de nombreuses maladies masculines spécifiques, et il a participé comme coresponsable à la mise sur pied du Centre de santé masculine de l’Inselspital. Dans l’entretien, il explique la nécessité de cette nouvelle offre.

Entretien : Mia Hofmann et Thorsten Kaletsch

« Les hommes ont plus de mal à accepter de l’aide »

« Typiquement masculin ! » : Dans quels domaines cela s’applique-t-il à vous, M. Trepp ?

Roman Trepp : Il y a trois mois, j’ai eu une déchirure du tendon d’Achille – une blessure typique chez les hommes de 30 à 50 ans (rit). Mis à part ça, je préfère considérer l’individu plutôt que généraliser, sinon nous devrions d’abord définir précisément ce que nous entendons par « typiquement masculin ».

Pendant des décennies, la médecine a été axée sur les hommes. Pourquoi faut-il maintenant une médecine spécifiquement masculine ?

Autrefois, la recherche était effectivement plus axée sur les hommes. Depuis longtemps, les études tiennent toutefois compte de la diversité des sujets. Mais il existe des maladies qui touchent plus souvent les hommes ou, par nature, que ceux-ci. Pour les traiter au mieux, un centre de santé masculine est utile.

Quelles sont les maladies typiques des hommes ?

Notamment les maladies de la prostate, le déficit en testostérone, la dysfonction érectile, la stérilité et les cancers comme ceux de la prostate ou des testicules. Autrefois, le cancer du poumon aussi touchait beaucoup plus les hommes – en raison du tabagisme, qui s’est toutefois stabilisé entre-temps. Les problèmes de santé évoluent avec l’âge : jusqu’à 30 ans, les accidents sont au premier plan. En moyenne, les hommes pratiquent des sports plus risqués. De 30 à 50 ans, les thèmes de surmenage tels que burnout ou dépression prédominent. Après 50 ans, les taux de cancer augmentent et, à la retraite, les maladies cardiovasculaires s’ajoutent, souvent accompagnées de dysfonction érectile. Mais les problèmes d’impuissance peuvent survenir à tout âge, souvent associés au surpoids ou à des problèmes relationnels.

Pourquoi les femmes vivent-elles plus longtemps ?

Les hommes jeunes ont plus souvent des accidents graves. Plus tard aussi, le comportement joue un rôle nettement

plus important que le sexe. Les hommes vivant sainement ont de bonnes chances de vivre longtemps – mais chance et malchance jouent un rôle.

Quelles sont les différences entre hommes et femmes concernant le comportement de santé ?

Les hommes recourent plutôt à la « médecine réparatrice » : ne voir un médecin que si des troubles apparaissent. Les femmes s’intéressent plus à la médecine préventive, notamment parce que les examens gynécologiques commencent à

« Il n’existe pas d’équivalent masculin de la gynécologie pour les hommes. C’est précisément pour ça que nous avons créé la nouvelle offre interdisciplinaire de santé masculine. »

un jeune âge et que les femmes suivent ensuite des programmes de dépistage comme ceux du cancer du col de l’utérus et du sein. Il n’existe pas d’équivalent masculin de la gynécologie pour les hommes. C’est précisément pour ça que nous avons créé la nouvelle offre interdisciplinaire de santé masculine.

Quel est l’objectif de l’Inselspital avec le nouveau Centre de santé masculine ?

Notre objectif est de créer un point de contact facile d’accès. En interne, nous mettons en réseau des spécialistes de différents domaines, notamment urologie, endocrinologie, diabétologie, médecine nutritionnelle et médecine de la fertilité, afin de garantir des soins de qualité encore meilleure (c.f. article sur le nouveau Centre de santé masculine à partir de la page 46).

Pourquoi le taux de suicide en Europe est-il trois à quatre fois plus élevé chez les hommes ?

Le taux de tentatives de suicide est également élevé chez les femmes, peut-être même plus. Mais les hommes réussissent plus souvent le suicide, car ils se servent plus d’armes à feu. Comme les femmes choisissent davantage les médicaments, il est plus facile de sauver des vies. Les hommes ont en moyenne plus de mal à accepter de l’aide à temps ou semblent plus enclins à se dire: « Ce n’est pas si grave, je m’en sortirai seul. »

La socialisation et la conception traditionnelle des rôles semblent également avoir une influence à cet égard. Ces différences s’atténuent chez les jeunes générations.

Que pensez-vous de la longevity, aspiration à vivre longtemps et en bonne santé ?

Ces modismes me convainquent peu. Hier, on parlait d’anti-aging, aujourd’hui de better aging ou longevity. Il s’agit avant tout du commerce lucratif de nombreux suppléments inefficaces. Cinq facteurs influencent effectivement la santé : alimentation équilibrée, activité physique régulière, bon sommeil, relations sociales et renonciation au tabac. La qualité de vie est au moins aussi importante. Pour beaucoup même plus que la simple durée de vie.

Que faites-vous pour cela ?

J’essaie de maintenir une activité physique et un poids normal. Je ne fais certes plus autant de sport qu’avant, mais veille à faire suffisamment d’exercice. J’aime beaucoup mon travail et je cherche un bon équilibre pendant mon temps libre. C’est ce qui fait pour moi une bonne qualité de vie.

Simon Frey a reçu un diagnostic brutal de cancer de la vessie. À l’Inselspital, on a retiré sa vessie et sa prostate dans le cadre d’une cystectomie complète. Pour lui, cela implique des changements fondamentaux de sa zone intime. Grâce à un traitement complet à l’Inselspital, Simon Frey est en voie de retrouver une vie saine.

Texte : Peter Bader

«

On voit ce qui compte vraiment dans la vie »

« Je vais très bien », déclare Simon Frey. Il n’a presque plus de limitations et travaille de nouveau à 100 % depuis quelque temps.

Pourtant, son opération remonte à moins de six mois : le 20 août, on a retiré sa vessie et sa prostate dans le cadre d’une cystectomie complète. Une tumeur de la vessie à un stade avancé avait rendu cette intervention radicale nécessaire. Le diagnostic l’avait frappé de plein fouet : jusque-là, il avait toujours été en parfaite santé, raconte-t-il. « Je n’ai jamais fumé, pas trop bu d’alcool, fait beaucoup de sport et me nourrissais assez sainement. » Ces derniers mois, le fait qu’il s’occupe intensivement de sa maladie et que sa femme soit présente à toutes les consultations l’a aidé. La maladie touche la zone intime et c’est pourquoi il est important de la surmonter avec sa compagne, souligne Simon Frey. Cet homme de 54 ans a derrière lui des mois difficiles.

20 février 2024

C’est un mardi soir glacial, Simon Frey rentre à la maison en vélo électrique et a

L’avis de l’expert

« Les femmes s’habituent très tôt aux examens préventifs. Les hommes devraient aussi le faire, notamment pour prévenir le cancer de la prostate et de la vessie. À partir de 50 ans, ils devraient consulter régulièrement leur médecin de famille. »

Prof. D r Beat Roth, directeur de clinique et médecin-chef du Service universitaire d’urologie de l’Inselspital

froid. Il s’ensuit une grippe et deux jours plus tard, à la miction, il éprouve pour la première fois une étrange sensation, « comme si un corps étranger se trouvait dans l’urètre », se souvient-il. Simon Frey pense à une cystite et se rend aux urgences de l’Hôpital cantonal d’Olten quinze jours plus tard, parce que son médecin de famille n’est pas là et que la sensation étrange en urinant ne disparaît pas même après la grippe. Une cystite est exclue, mais on trouve des traces de sang dans son urine. Après une échographie, l’urologue prescrit une endoscopie de la vessie. Là, Simon Frey n’est pas encore inquiet. Il se souvient de l’endoscopie, qui consiste à introduire une sonde dans la vessie via l’urètre, comme « très désagréable». « J’étais allongé là, en sueur, quand le médecin m’a demandé de regarder brièvement l’écran. » Il identifie une tache sombre et dit: « Cela n’a pas sa place ici, nous devons l’étudier plus avant. » En fait, Simon Frey n’est toujours pas très inquiet. Mais l’inquiétude grandit les semaines suivantes.

17 avril 2024

Cancer de la vessie

:

les hommes trois fois plus touchés

La cystectomie est une ablation de la vessie. La principale raison d’une telle opération est le traitement du cancer de la vessie, notamment dans les cas avancés où les autres options sont inopérantes. Chez les hommes, l’intervention comprend généralement le prélèvement de la prostate et des vésicules séminales, chez les femmes parfois l’ablation de l’utérus. Toutefois, les femmes sont trois fois moins touchées par le cancer de la vessie. Mais les cas augmentent chez ces dernières. C’est lié au fait que ces 20 dernières années, de plus en plus de femmes se sont mises au tabac, considéré comme la principale cause du cancer de la vessie.

Le matin à 11 h, Simon Frey et sa femme ont rendez-vous avec Prof. Dr Marc Furrer, médecin-chef et directeur de la clinique d’urologie de l’Hôpital cantonal d’Olten. Il s’est préparé aux mauvaises nouvelles, s’étant déjà beaucoup renseigné sur les tumeurs de la vessie sur le site Internet de la Ligue contre le cancer. Il a derrière lui un examen de tomodensitométrie et une biopsie tissulaire qui nécessite une brève anesthésie. « Le lendemain de la biopsie, on m’a dit en réponse à ma question qu’on présumait une tumeur. C’était un coup dur, mais à partir de ce moment-là, j’ai su ce qui me frappait. » Sa femme n’est pas encore parvenue à cette conclusion. Pour elle, un monde s’écroule lorsque Marc Furrer leur communique le diagnostic accablant : tumeur de la vessie à un stade avancé, déjà enracinée dans la paroi vésicale. À la maison, il informe famille, amis et connaissances et écrit un e-mail à ses collègues de la direction de l’entreprise de négoce d’énergie où il travaille comme conseiller juridique et responsable du personnel. Et il se souvient du professeur Beat Roth, qu’il a connu à l’école et travaille aujourd’hui comme directeur de clinique et médecin-chef du Service universitaire d’urologie de l’Inselspital. Il lui envoie un e-mail et demande un deuxième avis.

10 mai 2024

Beat Roth répond rapidement à la demande et reçoit le couple Frey une quinzaine de jours plus tard pour une première consultation. « Il nous a expliqué l’anatomie à l’aide d’images, ce qui nous a permis de mieux comprendre le diagnostic et le traitement nécessaire », se souvient Simon Frey. Sans tergiverser, ils font confiance à Beat Roth et optent pour un traitement à l’Inselspital. Celui-ci prévoit d’abord quatre cycles de chimiothérapie pour lutter contre les dépôts tumoraux et « parce qu’elle augmente en principe les chances de survie », souligne le directeur de clinique Beat Roth. Ensuite, le prélèvement complet de la vessie et de la prostate est prévu. « C’est un système cohérent. Comme chez M. Frey, dans la moitié des cas de tumeurs de la vessie, la prostate est également touchée par des tumeurs », dit Beat Roth. La cystectomie est certes une opération standard, mais c’est aussi l’une des plus grosses interventions réalisées en urologie (voir encadré). « Nous attachons de l’importance à un traitement global qui

implique également les partenaires des patients. En font partie, outre la physiothérapie, des consultations chez des psychologues sexuels. »

Pour Simon Frey, la rééducation périnéale commence déjà : après l’opération, il réapprendra à uriner. Il s’agira alors de contracter et de relâcher les muscles du plancher pelvien, ce qui nécessite un renforcement précoce.

Mai à juillet 2024

Comme il est plus proche de son domicile, la chimiothérapie a lieu à l’Hôpital cantonal d’Olten. « À cette époque, j’allais mal », raconte Simon Frey. Il avait sans cesse des nausées, mais n’arrivait pas à vomir. La seule chose qui l’aidait un peu : les promenades en forêt. Il perd ses cheveux et s’achète un bonnet. Malgré le traitement, il peut travailler à 50 %. Lorsqu’une collaboratrice ne le reconnaît plus à table au repas de midi, il touche le fond.

20 août 2024

Après la chimiothérapie, Simon Frey part quelques jours pour se reposer. Nous y sommes : sans complications, l’opération dure quatre heures et 51 minutes. Les nerfs de la prostate, importants pour les érections, sont préservés chez lui, tout comme les vésicules séminales, qui assurent le plaisir. Toutefois, les voies nerveuses, paralysées lors de l’opération, sont pratiquement dépourvues d’enveloppe au cours des premières semaines qui suivent l’opération et doivent se régénérer. Une nouvelle vessie est formée à partir d’un morceau d’intestin grêle de 54 cm. Elle fonctionne comme la vessie naturelle, stockant l’urine dans l’organisme. Ce substitut permet d’éliminer l’urine naturellement par l’urètre. En règle générale, il faut trois à six mois pour que les patients soient continents la journée. La nuit, cela peut durer jusqu’à un an, car le corps se détend complètement pendant le sommeil. Comme un morceau d’intestin grêle est utilisé pour former la vessie, la fonction intestinale est perturbée les premiers jours.

31 août 2024

Simon Frey se remet rapidement de l’opération et quitte l’Inselspital après onze jours. Mais le lendemain, il vit « l’un des pires jours de ma vie ». En raison de la perturbation de la fonction intestinale, il subit une occlusion

intestinale. « Je tournais comme un lion en cage, rendant tripes et boyaux. C’était terrible. » Il retourne au service d’urologie de l’Inselspital, où il reçoit de l’aide. Lorsqu’il retourne pour la première fois normalement à la selle, il vit l’un de ces moments que l’on connaît souvent ces mois-là. « On apprend à apprécier la vie, on voit ce qui compte vraiment. »

Février 2025

Simon Frey retravaille à plein temps depuis le début de l’année. Au cours de son traitement ces derniers mois, il a suivi en parallèle une formation continue, ce qui lui a redonné confiance. Comme avant sa maladie, il fait du sport deux ou trois fois par semaine : jogging, VTT, musculation et ski. Dans la journée, la miction ne pose aucun problème dès le début, il n’a donc plus besoin de protections. Elles sont encore nécessaires la nuit et il reste incontinent une ou deux fois par

« Beat Roth nous a expliqué l’anatomie à l’aide d’images, ce qui permet de beaucoup mieux comprendre le diagnostic et le traitement nécessaire. »

semaine en moyenne. « Avec ma nouvelle vessie, je dois me lever une fois la nuit et la vider », dit Simon Frey. « Je ne suis pas encore à l’aise : le matin, je suis encore souvent fatigué et un peu sans entrain. »

Lui et sa femme se familiarisent peu à peu avec cette nouvelle sexualité, la rééducation des nerfs se poursuivant. Ils testent plusieurs médicaments, dont l’un agit, avec toutefois une érection douloureuse. Mais cela aussi a été une expérience positive. « Nous avons remarqué que l’érection fonctionne toujours. »

Dans un premier temps, il doit passer un scanner tous les trois mois. Si aucune nouvelle tumeur ne se forme dans les deux ans suivant l’opération, la probabilité qu’elle soit complètement guérie est très élevée. Simon Frey est en voie de retrouver une vie saine.

Beat Roth (à gauche) en conversation avec le couple Frey.

Theodor Züttel, ancien boulanger du village d’Ipsach, a longtemps ignoré les causes des troubles qui affectaient fortement sa qualité de vie : il souffrait d’un déficit en testostérone. L’opération d’un adénome hypophysaire et un traitement hormonal permanent ont amélioré durablement son état.

Texte : Mike Sommer

Retour à la vie normale

La chienne Fina aboie après les étrangers et son maître la fait taire. « Chez elle, le border collie domine », explique

Theodor Züttel, qui a toujours eu un chien. Après une opération du pied, l’homme de 69 ans est finalement si bien remis qu’il peut se réjouir de faire des promenades avec Fina. Il n’a pas de problèmes de santé majeurs actuellement.

Le maître boulanger-pâtissier, qui dirigeait autrefois la boulangerie du village d’Ipsach avec son épouse, affirme bien s’accommoder de sa retraite, prise il y a plus d’un an. Désormais, tous deux ne font du pain plus que sporadiquement pour d’anciens clients et amis fidèles. Dans l’ensemble, le retraité mène une vie tout à fait normale.

Désir d’enfant inassouvi

Cela n’a pas toujours été le cas. Une maladie avait freiné Theodor Züttel au milieu de sa vie. Tout a commencé après son mariage à 27 ans. Lorsque le couple n’a pas pu réaliser son désir d’enfant, une biopsie testiculaire a révélé qu’il n’avait guère de spermatozoïdes viables. L’urologue n’a pas approfondi la question. Theodor Züttel décrit son état de l’époque : « Ma situation médicale était pour ainsi dire flottante. » Elle s’est détériorée d’abord insidieusement, puis rapidement. Il a pris du poids, avait le visage gonflé, était fatigué, abattu et dépressif. À cela se sont ajoutés des

L’avis de l’expert

« En cas de déficit en testostérone (ou hypogonadisme dans le jargon médical), un traitement hormonal substitutif peut non seulement améliorer considérablement la qualité de vie, mais aussi contribuer décisivement à l’amélioration des fonctions physiques telles que force musculaire, densité osseuse et métabolisme. »

Prof. Dr Roman Trepp, responsable endocrinologie à l’UDEM de l’Inselspital

troubles visuels, tout semblait « embrumé » et les contrastes se sont atténués. Les choses sont devenues dramatiques en 1997, en vacances en Grèce : « Je trébuchais souvent et j’étais la plupart du temps allongé dans mon lit d’hôtel. Ce que je buvais coulait à travers moi. Je devais tout le temps aller aux toilettes. »

Il a consulté un ophtalmologue à cause de ses troubles visuels. Celui-ci a ordonné un scanner qui a révélé la cause de la maladie : un adénome hypophysaire, tumeur bénigne de l’hypophyse située dans la base antérieure du crâne. L’adénome avait la taille d’une prune et appuyait sur l’hypophyse et les nerfs optiques. Il en résultait des troubles visuels et une forte atteinte de l’hypophyse. Cette glande de la taille d’un pois produit des hormones qui contrôlent d’autres glandes endocrines (thyroïde, surrénales) et les testicules. Si l’hypophyse tombe en panne, la production d’hormones dans ces glandes secondaires s’arrête également.

Cela perturbe la production de testostérone dans les testicules. Ce trouble fonctionnel est appelé hypogonadisme. Le déficit en testostérone se manifeste principalement par une diminution de l’appétit sexuel et des troubles de l’érection, mais peut aussi en provoquer d’autres, comme ceux dont souffrait

Theodor Züttel : diminution de la masse musculaire, prise de poids, abattement, dépression, infertilité, réduction du volume testiculaire et croissance mammaire. Il a échappé à une diminution de la densité osseuse (ostéoporose), souvent associée à l’hypogonadisme.

Les hormones ramènent l’énergie

Après le diagnostic, Theodor Züttel a été soulagé de connaître enfin la cause de ses souffrances. L’opération réalisée en 1997 à l’Inselspital avec prélèvement de l’adénome par le nez s’est déroulée avec

succès. Il restait une légère lésion des nerfs optiques et une atrophie de l’hypophyse. Dans la première phase suivant l’opération, il a donc reçu des hormones censées stimuler la production de testostérone et de spermatozoïdes. Comme sa capacité de procréer ne s’est pas rétablie, il reçoit aujourd’hui directement de la testostérone, qui prévient la fonte musculaire et l’ostéoporose : une injection toutes les onze semaines. D’autres préparations hormonales compensent la production insuffisante d’hormones de la thyroïde et des glandes surrénales.

Theodor Züttel dit qu’il a fallu un moment pour que tous les médicaments soient parfaitement dosés. Le Groupe suisse d’entraide pour les maladies de l’hypophyse et/ou des glandes surrénales (shg-wegweiser.ch) l’a aidé et soulagé de beaucoup d’incertitude. « Les symptômes de la maladie ont peu à peu disparu, seul mon champ visuel reste limité. Mais l’énergie est de retour. » Dans la pièce voisine, Fina aboie, c’est l’heure de la promenade.

Theodor Züttel avec sa chienne Fina : l’heure de la promenade quotidienne.

Ce que dit la recherche

Faut-il prendre de la testostérone à un âge avancé ?

Chez les hommes, le taux de testostérone diminue avec l’âge. Dans l’étude « TRAVERSE », des chercheurs américains ont examiné la pertinence d’un traitement de substitution à la testostérone. Plusieurs études partielles se concentrent sur différents aspects. Les résultats montrent que la prise de testostérone entraîne une légère augmentation des comportements sexuels tels que rêveries, flirts ou masturbation, mais la fonction érectile reste la même. Les symptômes dépressifs diminuent légèrement, mais pas significativement. Les cas de cancer de la prostate et les valeurs des symptômes urinaires restent les mêmes. De plus, les hommes qui prennent de la testostérone ont un risque plus élevé de fractures osseuses. Conclusion des chercheurs : dans l’ensemble, les résultats plaident contre la prise de testostérone en cas de baisse purement liée à l’âge.

Les bêtabloquants influencent-ils

les troubles de l’érection?

On estime que l’hypertension touche plus d’un milliard de personnes dans le monde, dont beaucoup prennent des médicaments. Mais dans quelle mesure influencent-ils le fonctionnement de l’organe sexuel masculin ? Des chercheurs du nord de l’Italie ont résumé les données actuelles à ce sujet. Ils ont constaté que les médicaments antihypertenseurs tels que thiazidiques et bêtabloquants (BB) altèrent plus souvent la fonction sexuelle que d’autres. Les inhibiteurs des canaux calciques (ICC) ou les alphabloquants (AB) ont donc des effets neutres sur les dysfonctions érectiles, et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine (ARA) auraient même un effet favorable. Le nébivolol, un BB de troisième génération, devrait également avoir des effets plutôt positifs. Toutefois, les données disponibles, encore maigres, reposent souvent sur des auto-évaluations des hommes interrogés. La base est d'avoir un dialogue ouvert entre le professionnel de la santé et la personne concernée.

Pourquoi certains organes vieillissent plus vite

L’accumulation de dommages dans notre patrimoine génétique est souvent citée comme la cause des processus de vieillissement. Mais ce n’est qu’une hypothèse parmi d’autres. Des chercheurs de l’Université de Genève, de l’Inselspital et de l’Université de Berne ont identifié ensemble un mécanisme expliquant pourquoi certains organes vieillissent plus vite que d’autres. Ils ont découvert à quels endroits la réplication commence dans l’ADN lorsque les cellules hépatiques se renouvellent après une ablation de tissu, constatant que ces points de départ se situaient toujours dans des régions de l’ADN qui ne produisent pas de protéines. Les résultats de l’étude offrent de nouvelles approches pour mieux comprendre et le cas échéant ralentir le vieillissement cellulaire.

Le surpoids diminue la qualité du sperme

Au cours des dernières décennies, la baisse continue de la qualité du sperme a suscité des inquiétudes dans le monde entier. On a supposé que le surpoids en était l’une des raisons. Dans le cadre d’un travail de synthèse, des chercheurs chinois ont analysé les données de plus de 70 000 sujets issus de 50 études différentes. Résultat : par rapport au groupe de référence d’hommes ayant un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 25, la qualité du sperme était significativement moins bonne chez les hommes en surpoids (IMC 25-30) et obèses des classes I (IMC 30-35) et II (IMC 35+). Plus l’IMC est élevé, moins le sperme est bon. Il existe donc un lien évident entre surpoids et baisse de la qualité du sperme. À l’inverse, cela signifie que pour préserver cette qualité, il faut faire attention à son poids.

Pornographie et fonction sexuelle après la pandémie

La pandémie de COVID-19 et le confine ment qui s’en est suivi ont eu des réper cussions considérables sur la vie sexuelle. Les activités sexuelles ont globa lement diminué, masturbation et consommation de pornographie augmentant de manière exponentielle. Un groupe international de chercheurs a donc étudié l’impact d’une consommation de porno accrue sur la fonction sexuelle. Malgré l’augmentation de cette consommation durant la pandémie, il n’y a pas eu de preuves d’une augmentation des dysfonctions sexuelles. Au contraire : pendant cette période stressante, les activités sexuelles en solo ont eu des effets positifs sur le stress psychosocial, réduisant l’anxiété et la dépression. Lors d’enquêtes sur la pornographie, il est toujours décisif de tenir compte de la fréquence, du contexte et du type de consommation : excessive, elle peut avoir des conséquences négatives, mais modérée elle peut faire partie d’un comportement sain.

L’avis de l’experte

Brève antibioprophylaxie de courte durée après ablation de la vessie

Une étude de l’Inselspital et de l’Université de Berne montre qu’une antibioprophylaxie de 24 heures est aussi efficace qu’un traitement de plusieurs jours en cas d’opérations de la vessie avec évacuation de l’urine. L’incidence des infections de la plaie opératoire n’était pas plus élevée chez les patients ayant reçu une antibioprophylaxie de 24 heures après 90 jours d’observation que chez ceux ayant reçu une antibiothérapie prolongée. « Grâce à ces connaissances, notre objectif est non seulement d’améliorer la qualité des traitements, mais aussi de contribuer à une utilisation responsable des antibiotiques », explique la Prof. Dr Fiona Burkhard, médecin-cheffe au Service universitaire d’urologie et dernière auteure de l’étude.

Santé masculine exploitée à des fins commerciales

Les cliniques américaines font de la publicité directe auprès des consommateurs pour des traitements contre un faible taux de testostérone ou la dysfonction érectile (DE). Les directives actuelles ne recommandent de prendre de la testostérone qu’en cas d’hypogonadisme avéré (diminution de l’activité hormonale des testicules). Les traitements de la DE par le plasma riche en plaquettes ou par ondes de choc au niveau du pénis ne sont pas non plus recommandés. Des chercheurs américains ont examiné les sites Internet de 223 cliniques de santé masculine et constaté que ces traitements font l’objet d’une publicité offensive. Ils dénoncent l’exploitation commer ciale de ces thèmes de santé masculine. Leur objectif : que les méde cins généralistes soient conscients de cette situation et conseillent leurs patients en conséquence.

« Le tabagisme est l’un des principaux déclencheurs du cancer de la vessie. Souvent, cette maladie ne provoque guère de douleurs. Mais il y a un signal d’alarme important : du sang dans l’urine. »

Prof. Dr Fiona Burkhard, médecin-cheffe du Service universitaire d’urologie de l’Inselspital

Tendance : une vie longue et saine

Longevity –vieillir en bonne santé avec modération et raison

Longevity (vieillir en bonne santé):

ce que la plupart des gens souhaitent. La réussite dépend en partie des gènes. Cependant, nous pouvons aussi influencer beaucoup de choses en vivant sainement. Mais qu’est-ce qui est réellement considéré, médicalement, comme sain ?

Texte : Fabienne Schöpfer

Entraînement quotidien de force, cardio et équilibre, superaliments, analyses corporelles complètes, luminothérapie et prise de plus de cent pilules par jour – le millionnaire américain Bryan Johnson entend ainsi stopper le vieillissement. Johnson est un cas extrême, une expérience vivante, comme il le dit lui-même. Pourtant, la quête de plus d’années de vie en bonne santé anime de nombreuses personnes et l’activité liée à la longévité est en plein essor.

Culte de la forme et obsession du corps : quand cela devient-il malsain ?

La plupart des gens parviennent à trouver le bon équilibre pour faire du bien à leur corps. Pourtant, les spécialistes observent que les extrêmes augmentent. Les hommes aussi peuvent succomber à un idéal. La comparaison les met sous pression et ils se lancent dans une quête obsessionnelle d’une image corporelle jeune et musclée.

Résultat: régimes alimentaires extrêmes, compléments alimentaires, mesures fanatiques des fonctions corporelles ainsi que performances et plans d’entraînement exagérés. Lorsque la concentration sur son propre corps devient un stress permanent, le temps passé avec famille et amis est réduit ou des objectifs professionnels sont repoussés, les effets négatifs d’un mode de vie prétendument « sain » l’emportent.

Testostérone – remède miracle ou jeu dangereux ?

Le risque s’accroît encore si l’on consomme des anabolisants. Ces substances augmentent les performances et favorisent le développement musculaire. La testostérone est également à la mode. Elle est censée stimuler l’énergie, améliorer la libido et rajeunir l’appa-

L’avis de l’expert

« Une personne saine n’a pas besoin de compléments alimentaires, de régimes spécifiques et encore moins de substances stimulant les performances. Promouvoir la longévité, c’est vivre sainement, avec modération et en bonne compagnie. »

Prof. Dr Christoph Stettler, directeur et médecin-chef de la Clinique universitaire de diabétologie, endocrinologie, médecine nutritionnelle et métabolisme de l'Inselspital

rence. En effet, le taux de testostérone diminue généralement avec l’âge chez les hommes, mais les valeurs varient fortement d’un individu à l’autre. En cas de taux de testostérone très bas et de maladie sous-jacente, une compensation artificielle peut être médicalement indiquée. Mais chez les hommes ayant des valeurs moyennes, le traitement à la testostérone a généralement peu d’effet.

Les risques pour la santé d’une substitution de testostérone non recommandée et sans suivi médical l’emportent de loin. L’apport artificiel entraîne une diminution de la production endogène, qui ne peut souvent pas être simplement relancée à l’arrêt du traitement. Un tel traitement peut entraîner un comportement agressif, une libido excessive ou des sautes d’humeur. En outre, l’augmentation artificielle du taux de testostérone peut augmenter les problèmes cardiovasculaires.

Conclusion : rester modéré plutôt qu’optimiser à tout prix Beaucoup tirent profit de l’espoir d’une vie saine. Anabolisants, protéines en poudre, check-up complets ou surveillance des fonctions corporelles sont avant tout une affaire juteuse. Mais le fait est que nous ne pouvons arrêter le vieillissement. En adoptant un mode de vie sain et raisonnable, nous contribuons cependant à passer plus d’années en bonne santé.

Les Big Five de la longevity

Voici les cinq principaux facteurs d’un mode de vie favorisant un vieillissement sain.

1

Alimentation : Ce que nous mangeons n’est pas si important. Il ne faut pas manger trop, mais équilibré. Une monodiète n’est jamais bonne : les régimes très riches en protéines ou pauvres en glucides ne sont pas recommandés aux personnes en bonne santé. Les pauses alimentaires prolongées sont bonnes pour notre corps, car elles font baisser glycémie et insuline.

2

Exercice : Une activité physique régulière et suffisante stimule la circulation sanguine, renforce le cœur et les muscles et améliore l’équilibre corporel. Fréquence, durée et intensité idéales de l’entraînement varient fortement d’un individu à l’autre. L’essentiel est d’écouter son corps et d’identifier ses limites. Les activités sportives ne doivent pas dominer le quotidien, et surtout pas être source de pression et de stress.

4 5 3

Entretien des contacts sociaux

Dormir suffisamment

Le moins de stress possible

Les trois derniers facteurs sont tout aussi importants pour une vie longue et saine que les deux premiers.

Contre la fonte musculaire liée à l’âge

La sarcopénie désigne la perte progressive de la masse et de la fonction musculaires liée à l’âge. Pour les personnes concernées, cela signifie une grande perte de qualité de vie et, dans le pire des cas, une perte d’autonomie. La bonne nouvelle : les facteurs de risque sont connus et nous pouvons beaucoup contribuer au maintien des muscles.

Texte : Mia Hofmann

Mobilité et autonomie sont essentielles pour une qualité de vie élevée. Il nous faut donc suffisamment de muscles fonctionnels. Mais avec l’âge, notre masse musculaire diminue naturellement. Le déclin progressif commence dès l’âge de 30 ans : jusqu’à 80 ans, on perd en moyenne 40 % de la masse musculaire. Lorsque beaucoup de masse musculaire disparaît ou les muscles existants ne sont plus assez forts, on parle de fonte musculaire pathologique.

Le terme médical désignant la perte excessive de masse, force et fonction musculaires est « sarcopénie » (du grec sarx = viande et penia = carence). La transition entre une régression naturelle et une sarcopénie pathologique est floue et accentuée par des maladies ou accidents telles les chutes. Les spécialistes essaient actuellement de se mettre d’accord sur différentes valeurs-seuils. Toutefois, le maintien de la

masse musculaire et de la fonction, donc de la qualité de vie des personnes menacées est plus important que la définition scientifique de la sarcopénie.

Mais que faut-il pour cela ? Il est décisif de prendre des mesures de prévention aussi précoces que possible (voir Conseils). La prévention est bien plus prometteuse que les interventions en cas de maladie déjà avancée. En d’autres termes : une personne âgée qui s’entraîne consciencieusement plusieurs fois par semaine depuis des années va beaucoup mieux le jour J que si elle n’essaie de reconstruire ses muscles qu’après le diagnostic.

La masse n’est pas seule décisive Ni l’apparence ni le poids ne sont à eux seuls des indicateurs appropriés d’une sarcopénie. Car perdre du poids ou être toujours maigre ne signifie pas automatiquement peu de masse musculaire. Souvent, les mus-

cles sont remplacés par de la graisse. Trois facteurs sont examinés lors d’un diagnostic: masse musculaire, force musculaire et performances physiques.

L’indice de masse corporelle (IMC) et l’analyse d’impédance bioélectrique (AIB) ne suffisent pas à déterminer précisément la masse musculaire. Les tests AIB consistent à mesurer la résistance dans l’organisme à l’aide de signaux électriques : la différence de conduction entre les masses maigre (p. ex. muscles) et grasse donne une estimation grossière de la composition corporelle avec la proportion muscles/graisse. La méthode la plus précise de mesure de la masse musculaire est l’absorptiométrie biphotonique (abréviation DXA). Il s’agit de la méthode de référence pour déterminer la densité osseuse : le Service universitaire de diabétologie, d’endocrinologie, de médecine nutritionnelle et du métabolisme (UDEM) de l’Inselspital dispose de plusieurs appareils DXA de dernière génération capables de différencier muscles et graisse avec une grande précision. Dans un premier temps, ils distinguent les os des tissus mous, puis ils différencient muscles et différents types de graisse. On obtient ainsi une analyse précise de la composition corporelle.

Force et performance

La force musculaire peut être déterminée par le test de force des mains ou du lever de chaise. Dans le premier cas, un appareil mesure la force de pression manuelle d’une personne, dans le second, un spécialiste observe comment le patient se lève : combien de temps cela prend, a-t-il besoin de moyens auxiliaires ou d’un appui ? Lorsque les résultats de ces tests sont critiques, on examine les performances physiques, souvent dans le cadre d’une physiothérapie prescrite. On teste par exemple la vitesse de marche ou l’équilibre. Ces valeurs sont également très utiles après le diagnostic pour suivre le déroulement d’un traitement.

Détection souvent tardive Souvent, la sarcopénie est détectée tardivement. Chez les hommes tendanciellement un peu plus tard. Des affections spécifiques aux hommes comme l’hypogonadisme (déficit en testostérone dû à un dysfonctionnement des testicules) ou les maladies de la prostate, qui ont des répercussions sur l’équilibre hormonal, peuvent également accélérer la fonte

musculaire. L’inactivité physique ou des maladies graves obligeant les personnes concernées à rester couchées longtemps peuvent aussi entraîner une sarcopénie.

La collaboration interdisciplinaire des professionnels de la santé est importante dans le traitement de la sarcopénie. À l’Inselspital, on est sensibilisé à l’identification précoce d’une telle prédisposition ; peut-être comme diagnostic secondaire en cas d’autre maladie. Le traitement repose notamment sur une activité physique régulière, qui renforce et tonifie les muscles.

L’avis de l’expert

Conseils pour la prévention de la sarcopénie

• Entraînement physique de base : Marcher beaucoup au quotidien, par exemple pour faire les courses ou se rendre au travail. Prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur ou le vélo plutôt que le bus ou la voiture.

• Préserver la masse musculaire : L’entraînement de résistance avec des poids est le plus efficace, idéalement plusieurs fois par semaine.

• Développer la coordination : Par exemple avec un entraînement rythmique selon Jaques-Dalcroze. Mais un cours de danse ou des sports de balle peuvent aussi favoriser la coordination.

• Intégration sociale : Un entraînement est souvent effectué régulièrement s’il a aussi une composante sociale : les programmes de groupe proches du domicile sont les meilleurs.

• Manger suffisamment de protéines : Valeur indicative à partir de 60 ans : 1 g par kilo de poids corporel.

• Manger avec modération : Concernant l’alimentation, voici la règle générale : variée et pas trop. Mais chez les personnes saines, elle est moins déterminante pour la sarcopénie que l’exercice.

• Commencer aujourd’hui : Ne pas attendre le moment « quand on aura plus de temps ».

« Beaucoup de gens préfèrent parler d’alimentation et même prendre des suppléments que de faire plus de sport. Pourtant, une alimentation équilibrée apporte à la plupart d’entre nous tous les micronutriments et macronutriments nécessaires. Une activité physique régulière est donc généralement la principale prévention de la sarcopénie. »

PD Dr Albrecht Popp, responsable ostéologie à l’UDEM de l’Inselspital

La dysfonction érectile, ou impuissance, est un problème fréquent et traitable chez l’homme. Si vous souffrez de problèmes d’érection, n’ayez pas peur d’en parler à un professionnel de la santé.

Sois un homme…

La dysfonction érectile représente parfois une charge psychique considérable: l’estime de soi en souffre, la virilité est remise en question. Des angoisses peuvent s’ensuivre, y compris des dépressions et le repli social qui en découle. Si les incertitudes et la honte rendent difficile, voire impossible une discussion sur le problème, c’est souvent aussi le couple qui en souffre. Il faut aborder ouvertement la problématique avec la ou le partenaire. Ce n’est qu’ainsi que la charge émotionnelle peut être réduite et des solutions recherchées ensemble.

Qu’est-ce que la dysfonction érectile ?

La dysfonction érectile (DE) signifie qu’un homme a des difficultés à obtenir ou à maintenir une érection pour avoir des rapports sexuels. Il s’agit d’un problème très répandu, plus fréquent avec l’âge, mais qui peut aussi toucher des hommes plus jeunes.

À quel âge survient la dysfonction érectile ?

La dysfonction érectile peut survenir à tout âge, mais elle devient plus fréquente en vieillissant. Des études montrent qu’environ 40 % des hommes de plus de 40 ans sont touchés occasionnellement ou régulièrement. Le risque aug-

Causes de la dysfonction érectile

Les causes de DE sont multiples et peuvent englober des facteurs tant physiques que psychiques.

Causes physiques

• troubles circulatoires (p. ex. artériosclérose) ;

• maladies cardiovasculaires ;

• diabète ;

• troubles hormonaux (p. ex. faible taux de testostérone) ;

• effets secondaires de médicaments ;

• consommation excessive d’alcool ou de drogues ;

• tabagisme.

Causes psychiques

• stress ;

• traumatismes (psychiques et physiques);

• troubles anxieux ;

• dépression ;

• problèmes relationnels ;

• pression de performance.

mente avec l’âge, de sorte qu’environ 50 à 70 % des hommes de plus de 70 ans en souffrent. Néanmoins, les hommes plus jeunes peuvent également être touchés, surtout en cas de tensions psychiques, de stress ou de mauvaises habitudes.

Niveaux de traitement de la dysfonction érectile

• Changement de mode de vie : Le patient maîtrise lui-même certains facteurs de risque. Renoncer aux substances addictives comme l’alcool et la nicotine, une alimentation équilibrée riche en légumes et une activité sportive régulière ainsi qu’une bonne gestion du stress peuvent déjà aider à éliminer les causes de l’impuissance et soutiennent les autres mesures thérapeutiques.

• Traitement médicamenteux : En cas de troubles de l’érection, la prise d’ inhibiteurs de la PDE-5 sous forme de comprimés peut aider à produire une érection en peu de temps. Il existe différents médicaments qui agissent au bout de 15 à 60 minutes. Avec certains troubles cardiaques, la prise de ces comprimés n’est pas possible. Il existe aussi des médicaments que l’on peut s’injecter à domicile dans les corps caverneux du pénis (traitement par au-

to-injection des corps caverneux) ou dans l’urètre à l’aide d’un applicateur.

• Interventions de chirurgie vasculaire: De telles interventions peuvent améliorer la circulation. Elles sont plutôt recommandées chez les hommes jeunes.

• Implantation de prothèses de corps caverneux : En cas de dysfonction érectile sévère sans résultats positifs des autres traitements, la pose chirurgicale d’un implant pénien, ou prothèse pénienne, est possible. Deux cylindres implantés dans le pénis peuvent être remplis d’un liquide

provenant d’un réservoir à l’aide d’une pompe manuelle placée dans le scrotum. Cela permet de créer une érection quasiment sur pression d’un bouton. Après le rapport sexuel, la pompe est utilisée pour refouler le liquide dans le réservoir. Coûteuse, cette intervention n’est pas remboursée par les caisses-maladie.

• Psychothérapie : Des causes psychiques telles que stress et dépression peuvent causer l’impuissance. Dans ce cas, une psychothérapie, par exemple une thérapie de couple, peut être utile.

Troubles de l’érection comme signaux d’alerte

Les maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde ou l’AVC ont souvent les mêmes causes et facteurs de risque que la dysfonction érectile. Un trouble de l’érection peut donc être le premier signe d’un risque accru de maladie cardiovasculaire. Il est donc important de prendre les troubles de l’érection au sérieux, surtout à un âge avancé ou si l’on fait partie d’un groupe à risque, et d’en parler à son médecin de famille ou urologue. Si les symptômes ne sont pas traités, des maladies cardiovasculaires graves comme un AVC, un infarctus du myocarde ou une maladie artérielle périphérique peuvent survenir après quelques années.

L’avis de l’experte

« Malheureusement, la dysfonction érectile est un sujet tabou. Mais il faut impérativement consulter un médecin. En effet, elle peut par exemple être le premier symptôme de maladies cardiovasculaires. »

PD D r Laila Schneidewind, cheffe de clinique du Service universitaire d’urologie et coresponsable du Centre de santé masculine de l’Inselspital

« Même avec le diabète, on peut réaliser ses rêves »

Le Lucernois Dany Bucher souffre de diabète de type 1. Avec un projet de randonnée hors du commun, il veut donner du courage à d’autres diabétiques. « Je veux leur montrer qu’avec le diabète bien des choses sont possibles dans le sport également… qu’on peut réaliser ses rêves. »

C’était une belle journée, fin de l’automne 2016, les premières neiges recouvraient déjà les montagnes. Dany Bucher effectuait sa dernière randonnée de l’année. Il se sentait bien, en forme, ce qui ne va pas de soi : âgé de 61 ans, il souffre d’un diabète de type 1 qui complique les performances d’endurance. Ce jour-là, vu la beauté du paysage, il a eu l’idée d’un projet hors du commun : il avait l’intention de parcourir le Pacific Crest Trail, un chemin de grande randonnée le long de la côte ouest des États-Unis, d’une traite en six mois – trois États (Californie, Oregon et Washington), quatre zones climatiques, 4265 km, 128 800 m de dénivelé.

« Ce jour-là, j’ai réalisé que le diabète peut être non seulement pénible, mais aussi un cadeau », dit-il aujourd’hui.

« La maladie m’a rendu plus attentif et reconnaissant. Je veux encourager d’autres diabétiques, leur montrer qu’avec le diabète bien des choses sont possibles dans le sport... qu’on peut réaliser ses rêves ! »

La période qui a suivi le diagnostic notamment a été tout sauf facile pour lui, et il a subi quelques revers en faisant du sport. « Si j’avais su à l’époque qu’un jour ça marcherait si bien, cela aurait été très utile. » C’est ce qu’il veut montrer avec son projet de randonnée. Cependant, la pandémie de coronavirus a contrecarré ses projets, et d’autres problèmes de santé s’y ajoutent pour le moment. Mais le rêve est vivant.

Aide aux Week-ends sportifs diabète À l’âge de 6 ans, Dany Bucher a entrepris avec son père la première ascension du Pilatus. Ce fut le début de sa passion. Devenu vététiste et randonneur, il a entrepris des randonnées d’altitude exigeantes. Il s’est également rendu dans les parcs nationaux de Yosemite et Zion aux États-Unis, « ce qui a déclenché mon amour pour ces paysages époustouflants et l’isolement », dit-il.

Mais un diabète de type 1 lui a été diagnostiqué en 2007. En d’autres termes: son corps ne peut plus produire luimême de l’insuline. Cette hormone nous permet d’assimiler les aliments que nous ingérons. Les diabétiques

L’avis de l’expert

« Pour les activités sportives prolongées, les diabétiques doivent prendre des mesures particulières : ajustement de la dose d’insuline, planification précise de l’apport énergétique. Grâce à notre recherche, il existe de plus en plus d’outils techniques pour y parvenir. »

Prof. D r Markus Laimer, directeur adjoint clinique et médecin-chef à l’UDEM de l’Inselspital

doivent donc s’administrer régulièrement de l’insuline. Au quotidien, Dany Bucher s’est très vite débrouillé. Mais il restait une question : quid du sport ? Ce gérant d’une agence de communication se souvient d’un tour à vélo de quatre heures où, sur le chemin du retour, il a soudainement subi une hypoglycémie complète et s’est retrouvé assis au bord de la route, en pleurs.

Les Week-ends sportifs diabète, au cours desquels les diabétiques apprennent à quoi ils doivent faire particulièrement attention, l’ont aidé. Aujourd’hui, lorsqu’il randonne, Dany Bucher a toujours sur lui suffisamment de boissons sucrées, de sucreries et de barres énergétiques pour faire face à une hypoglycémie et éviter ainsi de s’évanouir. Si cela arrive à un randonneur solitaire dans une région reculée, cela peut devenir très dangereux, dit Dany Bucher. Il a donc fallu quelques années avant qu’il puisse à nouveau partir sans crainte en randonnée et en VTT. De nouveaux lecteurs de glycémie, qui affichent les taux

de glycémie à l’aide de capteurs cutanés et d’une application sur son smartphone, l’ont également aidé.

Chance après un AVC

Avant la pandémie de coronavirus, la planification du sentier de grande randonnée était déjà bien avancée, il avait mené des entretiens prometteurs avec des sponsors potentiels et trouvé un soutien médical. Il a ensuite repris les préparatifs, qui ont de nouveau été contrecarrés : il a été victime d’un AVC en avril 2024. Heureusement, son fils adulte était à la maison et l’a emmené à l’hôpital en 20 minutes. Huit jours plus tard, il a pu le quitter et aucune limitation durable n’est attendue.

Il prend maintenant un nouvel élan, et a de nouveau réuni l’argent de sponsors pour l’avant-projet. En tant que diabétique, il doit planifier minutieusement chaque étape de 30 km en moyenne. Le Prof. Dr Christoph Stettler, directeur de clinique et médecin-chef du Service universitaire de diabétologie, endocrinologie, médecine nutritionnelle et métabolisme de l’Inselspital, qu’il a rencontré lors des Week-ends sportifs diabète, est à ses côtés en tant que conseiller médical. Il veut commencer en 2026 ou 2027. Pour lui – et pour de nombreux autres diabétiques.

Chez les hommes, le taux de suicide est trois fois plus élevé. Pourquoi les hommes souffrent-ils en silence ? Qu’est-ce qui les aiderait à demander de l’aide plus tôt ?

« Parler ouvertement des problèmes »

Des études montrent qu’environ un homme sur cinq souffre d’une maladie psychique au cours de sa vie. Toutefois, le chiffre noir est probablement plus élevé, car bien des hommes ne cherchent pas d’aide, par honte ou ignorance. Au lieu de cela, ils essaient de se soigner eux-mêmes en consommant drogues ou alcool, sont téméraires ou agressifs. Le taux de suicide prouve que les hommes cherchent souvent de l’aide trop tard en cas de problèmes psychiques : il est trois fois plus élevé chez eux.

Conscience insuffisante de la santé Oliver Fluri est psychologue spécialisé au Service de psychomatique de l’Inselspital. Il remarque que souvent, ses patients de sexe masculin sont axés sur la performance et se définissent par leur travail. Beaucoup de ses patients souffrent de douleurs chroniques. Selon Fluri, les hommes en particulier ont du mal à accéder à leur corps et à leurs émotions. Cela pourrait s’expliquer par les hormones. Alors que les femmes sont obligées de s’intéresser à leur corps et à leurs émotions en raison des fluctuations hormonales de leur cycle menstruel, la testostérone chez les hommes stimule surtout le développement musculaire et favorise le comportement alpha, l’agressivité et un mode combat-fuite, des caractéristiques qui conduisent plutôt à une dissociation des émotions.

Les différences de socialisation fournissent également des explications : les stéréotypes de rôles empêchent les hommes d’admettre leurs faiblesses et leur vulnérabilité émotionnelle. Selon la sexologue médicale Chiara Marti, il n’est toutefois qu’à moitié vrai que les hommes ont du mal à se montrer vulnérables et à demander de l’aide. « Les hommes partagent très bien leur état d’esprit et leurs difficultés », soulignet-elle. « Mais souvent ils ne sont pas en-

Santé psychique

L’avis de l’experte

« Il est décisif que les services de santé soient axés sur les ressources des hommes et leur proposent un traitement adapté à leur vie. L’important est d’écouter attentivement, d’identifier ensemble les problèmes et d’aider les hommes à utiliser leurs compétences pour adopter un comportement sain. »

Chiara Marti, MSc., sexologue médicale iSi

Vous trouverez de l’aide ici :

• Votre premier interlocuteur en cas de problèmes psychiques est votre médecin de famille. N’hésitez pas à lui parler de vos problèmes !

• En cas d’urgence : SPU, Urgences adultes : tél. 058 630 88 11 ou Service psychiatrique du Service universitaire des urgences de l’Inselspital : tél. 031 632 88 11

• Informations, services de consultation et groupes : www.männer.ch, Asssociation faîtière des organisations suisses d’hommes et de pères

tendus, ou irritent. » Il est donc essentiel que les services de santé s’intéressent à eux et proposent des offres thérapeutiques adaptées à leur vie.

Oliver Fluri estime que l’une des raisons de l’attente souvent longue des hommes réside dans le type de prise en charge médicale : « Après les examens préventifs réguliers pendant l’enfance et à l’âge scolaire, les hommes sont en principe livrés à eux-mêmes lorsqu’ils atteignent la maturité sexuelle. » Alors que les femmes sont suivies toute leur vie par un gynécologue dès la puberté, chez les hommes le lien médical est en principe rompu après le dernier examen de médecine scolaire. Mais une bonne connexion à son corps et à ses émotions est la condition sine qua non du recours à une aide médicale ou psychologique.

Les modèles et autres conceptions similaires des rôles aident

Selon les spécialistes, il est désormais plus facile pour les hommes de parler ouvertement de leurs problèmes psychiques. Celui qui comprend à quel point il est nocif de dissocier ou réprimer ses émotions est aujourd’hui plus enclin à chercher l’aide d’un professionnel, servant ainsi de modèle aux autres. « Prendre soin de sa santé émotionnelle et physique ne devrait pas être une manifestation de faiblesse. Des offres spécialisées pour les hommes et plus de thérapeutes masculins abaisseraient peut-être le seuil d’inhibition, permettant aux hommes d’aborder des sujets tabous comme l’addiction, la violence et la pornographie », espère Oliver Fluri. Il souhaite aussi davantage de recherches démontrant que la négligence des émotions peut avoir des conséquences considérables sur la santé et la société.

Conseil vélo

Traverser six belles collines

Le Tour d’Emmental a tout pour plaire : ce circuit à vélo de course, qui s’étend sur plus de 100 kilomètres, passe par les points de vue de Lueg, Schonegg, Lüderenalp, Blapbach, Chuderhüsi et Moosegg. Le point de départ et d’arrivée est Berthoud.

Texte: Mia Hofmann
Photos : Bern Welcome

Que ce soit en vélo électrique ou de course : le Tour d’Emmental est parsemé de vaches et de fermes, d’une fromagerie de démonstration (photo du milieu) et de nombreuses auberges pour se restaurer.

S’asseoir sur un petit banc, le vélo appuyé, ralentir peu à peu la fréquence respiratoire et le pouls. Une gorgée de sirop de la gourde, avec le panorama alpin gigantesque et l’anticipation de la descente. Nous nous réjouissons de cette sensation dès la préparation du tour. Le printemps est là : qu’il s’agisse de vélo de course, électrique, tout-terrain, gravel ou de randonnée, la saison des deux-roues frappe à la porte !

Le tour d’aujourd’hui est plutôt long et, avec un dénivelé de 2100 m, assez ardu. Donc, d’emblée : le parcours peut très bien être effectué en plusieurs tronçons. À Trubschachen ou Langnau, par exemple, on peut charger le vélo dans le train et finir le parcours une autre fois. Car le circuit est attrayant et offre, comme son nom l’indique, une bonne portion d’Emmental. En d’autres termes, les particularités topographiques dévoilent leurs atouts : on gravit six collines et à chaque fois, la vue est fantastique. Et entre les deux, que du bonheur !

Cavalerie, fromage et Kambly Directement après Berthoud, l’itinéraire grimpe jusqu’au célèbre point de vue de Lueg. Un peu plus loin que l’auberge du même nom se trouve le « Heiligenlandpöli », monument en pierre qui rend hommage aux cavaliers bernois victimes de la grippe espagnole en 1918. Peu après, on passe devant la fromagerie de démonstration d’Affoltern i. E. : courte pause à la fontaine ou longue visite guidée de la fabrication du fromage ? Tout le monde y trouve son compte.

On arrive ensuite au point de vue le moins connu de la randonnée : le Schonegg. Par temps clair, on peut également y admirer toute la chaîne des Alpes bernoises. Ensuite, il faut encore gravir un « raidillon» : les kilomètres qui suivent jusqu’à la Lüderenalp ne manquent pas de dénivelé. En revanche, on peut manger au restaurant panoramique ou même passer la nuit à l’hôtel. Ceux qui le souhaitent peuvent d’ailleurs sauter le dessert, car la descente finit à Trubschachen, avec la célèbre fabrique Kambly. Dans le magasin attenant, on peut déguster sans modération les nombreuses créations de biscuits.

Au bord du chemin : Uli le valet de ferme

Peu importent les calories, car trois collines vous attendent encore. Il est déjà temps de quitter la vallée et, après le Chrümpelgrabe, les virages montent jusqu’au Blapbach, où l’on peut admirer le paysage vallonné typique de l’Emmental. À Röthenbach, le circuit passe par la célèbre petite église de Würzbrunnen, qui joue un rôle important dans des films de Gotthelf comme « Uli le valet de ferme ». La scène de mariage dans l’œuvre du réalisateur Franz Schnyder a catapulté Liselotte Pulver et Hannes Schmidhauser au rang de couple de rêve du cinéma suisse des années 50. Mais pas de temps pour la nostalgie, car après le Chuderhüsi et son belvédère, il faut redescendre sur Signau et Langnau.

Si vous avez encore de l’énergie et poursuivez le tour, un autre sommet vous attend au Moosegg, à près de 1000 m d’altitude : la vue des virages en épingle accélère le cœur de tout cycliste. Le mieux est de passer la nuit dans l’hôtel-boutique avec ses grandes baies vitrées panoramiques

et sa cave comptant plus de 900 vins. Après le départ pour Berthoud via Arni, on peut par exemple terminer le circuit au musée Franz Gertsch, à l’ancien abattoir (Musée Bernhard Luginbühl) ou autour d’un verre de Schorle ou d’une chope de « Burgdorfer ».

Lueg 887 m

Berthoud

Heimiswil

Oberburg

Hasle

Lützelflüh

Faits

Durée : env. 7 h

Distance : 107 km

Dénivelé : 2100 m

Balisage : pas de signalisation spécifique

Arrivée/départ : depuis Berne avec IR en 13 min ou S4 en 23 min jusqu’à Berthoud

Infos pratiques : emmental.ch

Aspi Linde 894 m

Obergoldbach

Gare/train

Arni (BE)

Lieu d’intérêt

Point de vue

Landiswil

Affoltern im Emmental

Schonegg 900 m

Wasen i. E. Fromagerie de démonstration

Emmenmatt

Moosegg 967 m

Signau

Bowil

Lüderenalp 1141 m

Langnau

Eglise Würzbrunnen

Chuderhüsi 1100 m

Röthenbach

Trubschachen

Fabrique Kambly

Blapbach 1120 m

Eggiwil

Dans le menu de printemps, Aline Born célèbre une tavolata : avec des ingrédients de saison favorisant une alimentation saine pour les hommes. Outre le guacamole de pois et les haricots beurre « smashés », il y a du fattouche et du jaune d’œuf confit. Pour le dessert, la cheffe concocte une délicieuse glace à base de cottage et de rhubarbe. Comme d’habitude, tout est facile à préparer.

Aline cuisine

« Les hommes ont besoin de plus de protéines – avec l’âge, ils doivent particulièrement veiller à un apport suffisant », dit Aline Born. C’est pourquoi la Bernoise a opté pour des ingrédients tels que haricots beurre, pois et cottage. Cette foisci, elle recommande une tavolata au lieu de trois plats. Lors de cette tablée, on sert des terrines remplies de différents plats et les convives peuvent se servir à leur guise. « C’est très convivial et ça favorise l’aspect social », dit Aline Born. « On reste ainsi assis plus longtemps ensemble et c’est plus confortable pour l’hôte, qui ne doit pas être constamment aux fourneaux, ni servir. » Autre avantage : les choix spécifiques en cas d’intolérances et d’alimentation végane ou végétarienne.

Aline Born apprécie tout particulièrement les haricots beurre « smashés ». « Ils sont croustillants et se trempent à merveille dans le guacamole de pois. » Celui-ci – avec des pois locaux au lieu de l’avocat – se prépare également sans problème en mode végane, souligne la cuisinière. « En général, mes recettes se conjuguent de différentes manières,

par exemple sans courgettes, mais je les aime parce qu’elles rendent la consistance plus crémeuse. »

La consistance est également un argument-clé pour le jaune d’œuf confit : « Avec cette texture, les œufs sont certes inhabituels, mais alléchants et surtout raffinés. » Elle préfère les plats salés, mais voulait ce coup-ci préparer une glace avec du cottage pour le dessert.

« Mettre du cottage dans la salade, c’est aussi très bon, mais cela aurait été trop facile pour moi dans ce menu », dit-elle avec un sourire espiègle. La cheffe ne prépare pas la glace à l’aide d’une machine, mais laisse la masse congeler sur une plaque avant de la mixer. « Si nécessaire, il est possible de la refroidir davantage dans le congélateur. » Elle combine cette glace à la rhubarbe avec une couverture de copeaux de chocolat blanc et des amandes moulues. Cette recette est inspirée par la jeune cuisinière Julie Rätz, qui assiste Aline Born depuis la fin de l’année dernière. Les copeaux sont préparés en un tour de main.

« Pour l’effet croustillant », soulignet-elle. « Ça vaut toujours la peine ! »

La Bernoise Aline Born est cuisinière de formation et hôtelière-restauratrice diplômée ES. Elle a perfectionné son savoir-faire en collaborant avec de grands gastronomes comme Andreas Caminada, Yotam Ottolenghi, Tanja Grandits, Urs Messerli et Domingo S. Domingo. Après des formations continues de barista, d’affineuse de fromage et de spécialiste en crudités véganes, elle a fondé l’entreprise Nuri Gastro AG. Elle y fabrique des produits de sa création, distribue des aliments de fournisseurs triés sur le volet et propose services de traiteur et ateliers de cuisine. Ses produits peuvent être commandés via la boutique en ligne Nuri ou sont disponibles le samedi matin au Münstermarkt. Participant souvent à des pop-up culinaires, Aline Born tient çà et là un stand sur des marchés en dehors de Berne. Pour fabriquer ses produits, elle loue la « Flavour Kitchen » du bâtiment sitem-insel. nurifood.ch

Tavolata printanière

Guacamole

de pois

Ingrédients pour 4 personnes

200 g de pois (frais ou surgelés)

½ courgette

70 g de crème fraîche

1 c. à s. d’huile de noix, par exemple de [Ge]Nuss-Boutique

1-2 c. à s. de jus de citron ou de lime

½ gousse d’ail (finement hachée ou pressée)

¼ de petite échalote, finement hachée

Sel et poivre selon le goût

Préparation

1. Couper la moitié de courgette en deux dans le sens de la longueur, la badigeonner d’un peu d’huile d’olive, la déposer sur une plaque de cuisson face coupée vers le haut et la cuire à 170 °C. Laisser ensuite refroidir au réfrigérateur.

2. Blanchir les pois dans de l’eau bouillante 2 à 3 minutes, puis les plonger immédiatement dans de l’eau glacée pour conserver leur couleur.

3. Mettre tous les ingrédients sauf l’échalote dans un mixeur et réduire en fine purée. Incorporer ensuite l’échalote.

4. Assaisonner avec du sel, poivre et év. jus de citron.

Haricots

beurre « smashés » au four

Ingrédients pour 4 personnes

1 boîte de haricots beurre (ou 400 g frais, cuits)

3 c. à s. d’huile d’olive

1 c. à c. de paprika en poudre (doux ou fumé, selon le goût)

1 c. à c. de flocons de levure

½ c. à c. de sel ½ c. à c. d’ail en poudre

Préparation

1. Préchauffer le four à 200 °C air pulsé. Chemiser une plaque de cuisson de papier sulfurisé.

2. Rincer les haricots dans une passoire, bien les égoutter et les mettre dans un bol. Bien mélanger avec l’huile d’olive, le paprika en poudre, les flocons de levure, le sel et l’ail en poudre.

3. Disposer les haricots assaisonnés les uns à côté des autres sur la plaque de cuisson préparée.

4. Appuyer légèrement avec les doigts ou le dos d’un verre (« smasher ») pour les aplatir un peu sans les écraser complètement.

5. Cuire les haricots au four chaud pendant 10 à 15 minutes, jusqu’à ce qu’ils soient croustillants et légèrement dorés.

6. Laisser refroidir légèrement et déguster immédiatement.

Jaune d’œuf confit

Ingrédients pour 4 personnes

4 jaunes d’œufs (frais, de préférence bio ou de plein air)

200 ml d’huile d’olive

Un peu de pourpier ou de cresson pour servir

Préparation

1. Séparer délicatement le jaune d’œuf du blanc. Veiller à ce qu’il reste intact. Remplir d’huile une petite forme ou un récipient profond de sorte que les jaunes d’œufs soient entièrement recouverts par la suite.

2. Préchauffer l’huile au four à 65–70 °C. Verser délicatement les jaunes d’œufs dans l’huile chaude. Veiller à ce qu’ils restent entiers. Cuire env. 30 à 35 minutes au four à 65 °C, jusqu’à ce que les jaunes d’œufs aient une consistance crémeuse et légèrement ferme.

3. Retirer délicatement les jaunes d’œufs confits à l’aide d’une cuiller et les disposer sur un peu de pourpier ou de cresson.

Fattouche

Ingrédients pour 4 personnes

1 bouquet d’asperges vertes (fines)

1 bouquet de radis

1-2 pains plats (p. ex. paratha du magasin indien)

250 g de petites tomates multicolores, coupées en deux

1 oignon nouveau, finement haché

2 brins de menthe, hachés

20 g de persil plat, grossièrement haché

5 c. à s. d’huile d’olive

3 c. à s. de jus de citron

2 c. à s. de vinaigre balsamique blanc

1 c. à c. de sumac

Sel et poivre selon le goût

Préparation

1. Couper les asperges en morceaux d’env. 3-4 cm. Blanchir les asperges et les radis (selon leur épaisseur) dans de l’eau salée bouillante pendant 3 ou 4 minutes, puis les plonger immédiatement dans de l’eau glacée. Bien égoutter. Couper les radis en quatre.

2. Couper le pain plat en petits morceaux, le griller légèrement et le réserver.

3. Dans un saladier, mélanger les asperges, tomates, radis, oignons nouveaux et herbes hachées (menthe, persil).

4. Mélanger l’huile d’olive, jus de citron, vinaigre balsamique, sumac, sel et poivre et verser sur la salade. Mélanger délicatement.

5. Pour terminer, ajouter le pain plat grillé, mélanger à nouveau légèrement et servir immédiatement.

Dessert

Glace à la rhubarbe et au cottage

Ingrédients pour 4-6 portions

Pour la compote de rhubarbe

400 g de rhubarbe coupée en petits morceaux

60 g de sucre de canne brut

65 g de jus de betterave

60 g de porto

¼ c. à c. de gingembre en poudre

1 c. à c. d’extrait de vanille

1 pincée de poivre

Pour la crème glacée

200 g de cottage (fin ou crémeux)

200 ml de crème entière

60 g de miel ou sirop d’érable

1 c. à c. d’extrait de vanille

350 g de compote de rhubarbe

Préparation

1. Compote de rhubarbe : Dans une poêle, faire mijoter la rhubarbe, sucre, jus de betterave, porto, gingembre en poudre, extrait de vanille et poivre à feu moyen pendant env. 10 minutes, jusqu’à ce que la rhubarbe soit tendre. Laisser ensuite refroidir et mettre au réfrigérateur.

2. Glace : Réduire en purée le cottage, crème, miel (ou sirop d’érable), compote, extrait de vanille et poivre dans un mixeur jusqu’à obtenir une consistance lisse. Verser la masse dans une sorbetière et laisser congeler selon les instructions du fabricant.

3. Servir : Garnir la glace d’un peu de compote fraîche de rhubarbe, de copeaux de chocolat blanc, de baies de saison fraîches ou congelées ou de feuilles de menthe et savourer.

Alternatives sans machine à glace

Méthode 1 : Verser la préparation dans un bol plat, mettre au congélateur et remuer toutes les 30 minutes jusqu’à obtention d’une consistance crémeuse (env. 3 heures).

Méthode 2 : Verser la masse sur une plaque chemisée de papier sulfurisé, laisser congeler, casser en morceaux et réduire en purée à l’aide d’un mixeur haute performance.

Copeaux de chocolat aux amandes blanches

Ingrédients

100 g de pépites de chocolat blanc

35 g d’amandes blanches, pelées et moulues

Préparation

1. Préchauffer le four à 160 °C (haut et bas). Chemiser une plaque de cuisson de papier sulfurisé.

2. Répartir uniformément les pépites de chocolat blanc et les amandes moulues sur la plaque de cuisson. Faire griller au four préchauffé 5 à 7 minutes, jusqu’à ce que le mélange prenne une couleur brun clair. Au milieu de la torréfaction, les retourner une fois pour que le tout brunisse uniformément.

3. Retirer le mélange chocolat-amandes grillé du four et laisser refroidir. Frotter ensuite légèrement avec les doigts ou une cuiller pour obtenir des copeaux fins.

« Dormir, c’est toujours bon »

1. Qu’est-ce qui est typiquement masculin pour vous ?

À mon avis, la façon de penser ne devrait pas dépendre du sexe. Il s’agit pour toute personne de pouvoir se sentir comme elle le souhaite et d’être elle-même.

2. Comment faites-vous attention à votre santé ?

J’essaie de manger aussi sainement que possible. Quand j’étais footballeur, je devais déjà faire attention à mon alimentation, et j’essaie de le faire depuis ma retraite. Ce qui m’est un peu plus difficile, c’est de faire du sport régulièrement. Parfois, on n’en a pas le temps.

3. Quels «péchés» vous accordez-vous ?

Ma grande faiblesse, ce sont les sucreries. Souvent, je ne peux pas y résister.

4. À quand

remonte votre der nière hospitalisation ?

C’était il y a longtemps... c’est bon signe ! La dernière fois que j’étais à l’hôpital, c’était avec l’un de mes deux fils.

5. Quand avezvous pleuré la dernière fois ?

Pleuré parce que j’étais triste? Cela ne s’est plus produit depuis longtemps. J’ai parfois les yeux humides lors de beaux moments d’émotion.

6. Comment vous détendez-vous ?

Dormir, c’est toujours bon. Je peux aussi me détendre lors d’une soirée entre amis, avec un bon repas et un verre de vin.

7. À quoi ressemble pour vous un jour de congé idéal ?

Une journée sans appel téléphonique où je peux faire

ce qui me plaît. Être dans la nature, par exemple skier à la montagne.

8. Qu’auriez-vous aimé savoir à 20 ans ?

Je ne me souviens pas de m’être posé beaucoup de questions à cet âge. En vieillissant, la vie devient plus complexe. Mais ce n’est pas comme si ce constat m’avait manqué à 20 ans. J’ai traversé la vie avec légèreté et insouciance, ce dont je garde un excellent souvenir.

9. De quoi rêvez-vous ?

De bien des choses. La vie offre d’innombrables possibilités, je peux imaginer des centaines de choses que j’aimerais et pourrais encore vivre. Certaines resteront des rêves, mais ce n’est pas grave.

10. Que faitesvous contre la mauvaise conscience ?

J’essaie de ne même pas en arriver là. Si c’est le cas, j’essaie de régler la question et de faire des choses qui me procurent une bonne sensation.

Christoph Spycher (47 ans) est membre de la direction et délégué Sport du BSC Young Boys. Cet ancien footballeur de haut niveau a grandi à Oberscherli (commune de Köniz). En tant que professionnel, il a joué pour le FC Lucerne, le Grasshopper Club Zurich (champion 2003) et Eintracht Francfort avant de terminer sa carrière chez YB, où il a rejoint le club comme gestionnaire de talents, puis chef sportif. « Wuschu » a disputé 47 matches au total pour l’équipe nationale suisse.

Nouveau Centre de santé masculine

Un nouveau Centre de santé masculine a ouvert à Berne ce mois.

L’équipe de direction, composée de PD Dr Laila Schneidewind et de Prof. Dr Roman Trepp, a conçu la nouvelle offre sur le campus de l’Inselspital : les patients masculins profitent dès à présent de la collaboration professionnelle entre les différentes disciplines et de l’idée centrale.

Texte : Marianne Kaiser

Pourquoi les hommes ont-ils besoin de leur propre centre de santé ? Parce que la santé masculine est complexe et le traitement optimal nécessite une interaction entre équilibre hormonal, stabilité psychique et mesures préventives. Dans le nouveau Centre de santé masculine, les patients profitent non seulement de la proximité de l’Insel Campus, mais aussi de la collaboration technique et organisationnelle entre cliniques. Pour cette nouvelle collaboration, voici la règle : ensemble, mieux interconnectés, selon des directives clairement définies.

Semaines au lieu de mois

Par le passé, il pouvait arriver qu’un patient soit transféré d’un point A à un point B et doive attendre longtemps. Au Centre de santé masculine, les patients bénéficient désormais de procédures clairement définies et de lignes directrices établies conjointement par les différentes spécialités. La « SOP » (standard operating procedure) définit le concept de prise en charge selon les dernières connaissances scientifiques. Jusqu’ici, urologues ou endocrinologues suivaient et traitaient, souvent de manière isolée ; d’ordinaire, une seule spécialité était impliquée.

L’offre interdisciplinaire est un grand avantage pour le patient : non seulement les approches thérapeutiques proposées (l'endocrinologie propose plutôt des méthodes conservatrices, l’urologie des méthodes chirurgicales), mais aussi l’efficacité de la procédure sont positives. Le parcours thérapeutique du patient est défini en quelques semaines. Ce conseil global aux patients est un atout majeur. Au Centre de santé masculine, les patients sont pris en charge et traités

globalement, toujours en étroite concertation avec l’ensemble de l’équipe thérapeutique.

Lieu de formation attrayant

Laila Schneidewind, coresponsable du nouveau centre, est convaincue que les patients masculins seront encore mieux pris en charge à l’avenir grâce à la collaboration interdisciplinaire. « La répartition sera optimisée, les temps d’attente diminueront certainement. » Elle souligne que les équipes des différentes spécialités peuvent également profiter les unes des autres sur le plan clinique et scientifique : « Ensemble, nous obtenons le meilleur pour les patients. » L’autre coresponsable du centre, Roman Trepp, ajoute : « Le concept du centre est également très intéressant en ce qui concerne la formation initiale et continue, ce qui profite aux étudiants, à la place de formation bernoise et donc finalement à nos patients. »

Les futurs spécialistes profitent de l’élargissement de l’éventail de la formation et de l’entraînement. L’intégration du point de vue des autres spécialités a un effet positif sur les compétences diagnostiques et thérapeutiques des futurs professionnels.

Maladies de l’homme vieillissant Avec l’âge, plusieurs maladies surviennent souvent en même temps, exerçant une influence mutuelle négative. La dysfonction érectile et les déficits en testostérone ne sont pas rares dans le cadre d’un traitement du carcinome de la prostate, mais aussi en présence de causes endocrinologiques comme le diabète sucré et l’obésité. L’hypertension artérielle et la dyslipidémie (trouble du métabolisme lipidique) peuvent éga-

lement affecter le patient vieillissant. L’ostéoporose et la sarcopénie (perte musculaire) touchent aussi les hommes âgés, même si elles sont souvent, à tort, mises au rang des maladies féminines.

Toutes les sous-disciplines qui aident les hommes malades se trouvent sur le site de l’Inselspital au même endroit : grâce au nouveau centre, les patients bénéficient d’un parcours de soins coordonné et d’une collaboration interdisciplinaire dans les domaines suivants : urologie, endocrinologie/diabétologie, chirurgie vasculaire et ostéologie. Si les spécialistes travaillent ensemble au sein de groupes de connaissances communs, cela représente pour le patient un avantage non négligeable, contrairement à la procédure d’expert isolée pratiquée jusqu’ici : ce qui autrefois prenait des mois peut aujourd’hui être mis en œuvre en quelques semaines.

La société vieillissante souffre de plus en plus de différentes maladies, ce qui ne permet guère aux différents spécialistes de s’y attaquer isolément. « De plus, les connaissances en médecine se développent de manière exponentielle », souligne Roman Trepp. Il sera donc plus difficile pour les experts d’être toujours à la page dans un domaine qui évolue rapidement. « Différents groupes de connaissances et une expertise concentrée permettent aujourd’hui d’atteindre plus rapidement l’objectif. »

Contact : maennergesundheit@insel.ch

Citations sur la santé masculine et le vieillissement

« Le corps est comme une voiture. Si on y fait bien attention, on finit par avoir un modèle vintage. »

Karl Lagerfeld (1933-2019), créateur de mode allemand

« Plus on vieillit, plus il est facile de confondre hypertension et passion. »

Friedrich Hollaender (1896-1976), compositeur allemand

« Ce qui compte, c’est la qualité, et non la durée de notre vie. »

Martin Luther King (1929-1968), défenseur américain des droits civiques

« Je ne serai jamais vieux. Pour moi, être âgé c'est avoir quinze ans de plus que moi. »

Bernard Baruch (1870-1965), financier et philanthrope américain

« Les personnes âgées sont comme des musées : ce n’est pas la façade qui compte, mais les trésors qu’elle recèle. »

Jeanne Moreau (1928-2017), actrice française

« Personne ne réussit à mener une vie sage par hasard. Il faut apprendre à vivre tant qu’on est en vie. »

Sénèque (1-65 apr. J.-C.), philosophe romain

« Le secret pour prolonger sa vie, c’est de ne pas la raccourcir. »

Ernst von Feuchtersleben (1806-1849), écrivain autrichien

À première vue, on pourrait penser qu’il n’y a pas besoin d’une médecine spécifique pour l’homme, car il a toujours été le prototype médical. Mais il n’en est pas ainsi.

Texte : Marlen Reusser | Illustration: gavinonline.ch

Pourquoi une médecine pour l’homme ?

En médecine, depuis des siècles, tout est jaugé sur l’homme : traitements, appareils thérapeutiques, médicaments. Même dans les études, les hommes ont toujours été surreprésentés. Dans un manifeste féministe, on pourrait donc exiger que toutes les priorités soient maintenant données aux femmes. Car la médecine a beaucoup à rattraper dans ce domaine.

Mais nous pouvons aussi voir les choses sous un autre angle. La société nous accorde plutôt le droit d’exprimer nos préoccupations et de montrer nos faiblesses de femmes. Nous prenons mieux soin de nous et de notre santé. Et qu’en est-il des hommes ? Pourquoi le taux de suicide est-il beaucoup plus élevé chez eux? Pourquoi recourent-ils à beaucoup moins de traitements ?

Il est urgent de remettre en question l’image de l’homme dans notre société. Et de s’éloigner de l’inébranlable cow-boy hollywoodien de Marlboro. En effet, il n’est manifestement pas sain de s’en inspirer. Lorsqu’une femme se montre faible et parle de ses peurs, elle ne fait que jouer son rôle traditionnel. Si un homme le fait, il est considéré comme non masculin et perd de son attrait sexuel. Demander de l’aide est vu comme une faiblesse.

Dr med. Marlen Reusser (33 ans) est cycliste professionnelle depuis 2017. L’Emmentalienne est vice-championne olympique, double vice-championne du monde et multiple championne d’Europe de contre-la-montre. En 2020 et 2021, elle a été élue Cycliste suisse de l’année.

Recommandation sur le thème

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Moi aussi, j’ai été socialisée dans cette société et je ne trouverais probablement pas un pleurnichard très sexy. Mais un homme qui n’assume pas ses peurs et ses soucis serait encore moins intéressant pour moi. Dans mon cercle de connaissances aussi, il y a des hommes du style « T’inquiète ! » qui devraient consulter un médecin depuis des années. Mais il faut du courage et un caractère fort pour être à la hauteur de soi-même et de ses besoins.

C’est aussi pour cette raison qu’il faut une médecine masculine spécifique. Les différences entre les sexes sont importantes et ne se limitent pas au chromosome Y et à la morphologie. Hommes et femmes profitent d’une remise en question et d’une modification des rôles de genre, normes socioculturelles, valeurs et attentes. Ce n’est pas facile, mais cela en vaut la peine !

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Le prochain numéro du magazine Insel paraîtra en automne 2025.

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Le Service de pédiatrie de l’Inselspital réunit sous un même toit toutes les spécialités et couvre toutes les thérapies spécialisées. Les collaboratrices et collaborateurs jouent à cet égard un rôle central : outre leur expertise, ils apportent une grande proximité humaine au traitement et impliquent toujours familles et proches dans le processus de guérison.

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Éditrice : Insel Gruppe AG, Berne.

Concept et création : Stämpfli Communication, Berne.

Direction de projet et coordination : Simon Schmid (Insel Gruppe), Chiara Mori (Stämpfli Communication), Thorsten Kaletsch (textatelier.ch).

Direction de la rédaction : textatelier.ch, Bienne. Conseil technique : Prof. D r Roman Trepp, Prof. D r Christoph Stettler, Prof. Dr Beat Roth, Prof. D r Laila Schneidewind (Insel Gruppe).

Rédaction : Marianne Kaiser, Julia Schankin, Fabienne Schöpfer, Tamara Zehnder (Insel Gruppe), Peter Bader, Denise Fricker, Mia Hofmann, Lisa Jakob, Thorsten Kaletsch, Mike Sommer (textatelier.ch).

Direction artistique : Michael Dürig (Insel Gruppe), Benjamin Scheurer (Stämpfli Communication).

Mise en page : Marc Marbach (Insel Gruppe).

Illustrations : Alice Kolb, Anna Haas, Gavin Patterson.

Photographie : Janosch Abel, Pascal Triponez (Insel Gruppe), Manu Friederich, Stefan Wermuth, BernWelcome, iStock, Stocksy, Shutterstock.

Production globale : Stämpfli Communication, Berne. Tirage : 112 000 exemplaires (allemand) et 7000 exemplaires (français)

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