magazine IT n°949

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EN COUVERTURE

D’autres marges de progrès résident dans le choix des protocoles de communication. Certains acteurs contestent la subordination systématique du M to M aux réseaux téléphoniques. Ces derniers peuvent s’avérer surdimensionnés, donc trop coûteux ou énergivores, pour certaines applications basées sur un échange d’informations limité. En juin 2012, l’opérateur Sigfox a fait parler de lui en inaugurant un réseau « 0G ». Basé sur un protocole radio à bande ultra étroite, son service « low cost » s’adresse aux besoins de télétransmission frustes. au-delà de la technologie, le grand défi du M to M au service de l’environnement urbain est de trouver un modèle rémunérateur. «par exemple, on sait bien cartographier la pollution sonore sur un territoire, mais il faut évaluer s’il y a un réel besoin, pour lequel la collectivité est prête à inves-

tir», explique Frédérique Liaigre, directrice des solutions et produits machine to machine chez SFR business team. cc Standardisation :

la pomme de discorde

Dans des infrastructures urbaines truffées de systèmes communicants, reste un énorme relais de croissance : définir un langage commun. « Feux tricolores, transports, eaux, déchets… chaque métier repose sur son propre réseau. Mutualiser les développements grâce à des protocoles de communication interopérables permettrait de réduire les besoins d’investissement », analyse patrick Vial, directeur développement transports chez Spie sudouest. « À l’heure actuelle, on réinvente l’eau chaude à chaque développement de réseau », renchérit le consultant indépendant en M to M Benoît ponsard.

Reconnue par tous, cette nécessaire standardisation s’annonce pourtant laborieuse, les industriels défendant chacun les technologies propriétaires sur lesquelles ils ont misé. Dans cette logique de mutualisation, certains acteurs du MtoM plaident pour le remplacement des réseaux cellulaires par un Internet généralisé. L’espéranto des machines reposerait alors sur le protocole Ip. avec plusieurs avantages : « Dans les réseaux cellulaires, chaque application communique avec ses propres serveurs centraux. L’Internet des objets tire parti d’une infrastructure de communication maillée. Chaque objet peut communiquer avec son voisin ou acheminer les données du réseau», explique Bernard ponsard. De jeunes sociétés françaises comme Kerlink ou Watteco se sont ainsi positionnées en pointe sur les réseaux de capteurs communicants dans un protocole Ip ouvert,

Des capteurs « zéro watt » pour l’Internet des objets Déployer un réseau de capteurs communicants dans la ville, trop cher ? Pas si l’on conçoit des capteurs ultra-économes et sans batteries ! L’architecture des processeurs, comme ici les Sandybridge d’Intel, contribue aussi à rendre des capteurs moins énergivores.

Souples et de rendement égal quelle que soit l’incidence de la lumière, les cellules photovoltaïques de Grätzel s’insèrent dans les petits objets.

c Le consortium européen Guardian Angels, qui fédère 28 partenaires industriels et académiques, pousse à l’extrême l’objectif d’efficacité énergétique des dispositifs communicants. Ces capteurs démocratiseront tout type de services liés à l’environnement et à sa surveillance. Leur cahier des charges est drastique: miniatures, communicants, intégrables partout et capables de s’autoalimenter. Quitte à flirter avec la rupture technologique. Côté récupération d’énergie, les partenaires planchent sur des alliages photovoltaïques, thermoélectriques ou piézoélectriques capables d’exploiter la lumière, la chaleur

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ou les vibrations environnantes, en misant sur des matériaux abondants. Côté électronique, la recherche porte sur des câbles nanométriques et des transistors à effet tunnel basés sur des phénomènes de physique quantique. L’intégration des éléments devrait recourir à des architectures 3D. Enfin les protocoles de communication seront également au régime énergétique sec. Guardian Angels est en lice pour décrocher la méga-subvention européenne FET Flagship de 100 millions d’euros pendant 10 ans. Celle-ci récompensera à compter de début 2013 un projet R&D d’avenir.

T. PAREL ; IBM

Plus informatifs, moins énergisants et miniatures: voilà la triple promesse des transistors en nanotubes de carbone.


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