Tina Modotti. Photographie, liberté et révolution

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Tina Modotti Istituto Italiano di Cultura Paris

photographie libertĂŠ et rĂŠvolution




ANONYME, TINA MODOTTI À SAN FRANCISCO, USA, 1920 CA.


Tina Modotti Photographie, libertĂŠ et rĂŠvolution

Istituto Italiano di Cultura Paris direction/direzione Fabio Gambaro


Istituto Italiano di Cultura Paris 27 octobre – 25 novembre 2020 27 ottobre – 25 novembre 2020 exposition organisée par / esposizione organizzata da Istituto Italiano di Cultura de Paris directeur/direttore Fabio Gambaro commissaire d’exposition / curatore Riccardo Costantini dans le cadre de / nell’ambito di PhotoSaintGermain en collaboration avec / in collaborazione con Cinemazero avec le soutien de / con il sostegno di Regione Autonoma Friuli Venzia Giulia, Comune di Pordenone remerciements / ringraziamenti Elena Tubaro, archives / archivi Tommaso Lessio, graphisme et vidéo / grafiche e video traductions des textes / traduzione dei testi Jérôme Nicolas


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Fabio Gambaro

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Riccardo Costantini Tina Modotti, dĂŠcouverte continuelle Tina Modotti, scoperta continua

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Lorenza Bravetta Tina Modotti: le courage de la photographie Tina Modotti: il coraggio della fotografia

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Tina Modotti De la photographie Sulla fotografia

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Tina

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Formes

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Femmes

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Enfants

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biographie / biografia


L’aventure et la passion, l’art et la photographie, les feux de la rampe et le militantisme révolutionnaire. Elle a de nombreuses facettes, la surprenante parabole humaine, artistique et politique de Tina Modotti, une femme libre qui a su, entre l’Europe et l’Amérique, réinventer son existence et s’approprier un art – la photographie – qui était jusque-là presque exclusivement réservé aux hommes. Certes, ce qui frappe à première vue, c’est sa vie fascinante, toujours en mouvement, qui l’a vue passer de la condition de pauvre migrante débarquée à Ellis Island en 1913 aux fastes du cinéma hollywoodien, des enthousiasmes de la révolution mexicaine à la tragédie de la guerre d’Espagne. Un parcours erratique et tourmenté qui lui a permis de fréquenter le monde artistique californien et mexicain, mais aussi le Bauhaus berlinois et le Secours Rouge International. Toutefois, c’est sa griffe photographique qui réserve le plus de surprises, car la jeune femme, née à Udine en 1896 et morte à Mexico en 1942, a su s’imposer avec courage et détermination, au cœur des années Vingt, dans le monde de la photographie, grâce à ses clichés intenses qui documentaient une réalité que le plus grand nombre refusait de voir. Et même si la photographe ne considérait pas la photographie comme un art, mais seulement

comme un moyen de reproduction du réel, il est indéniable que ses clichés possèdent une intentionnalité, une originalité et une force qui les élèvent bien au-dessus du simple horizon documentaire et les projettent dans les territoires plus problématiques de l’art. Les œuvres de Tina Modotti, nées d’une réflexion conjuguant la technique et l’engagement politique, ainsi que d’une recherche personnelle qui a su s’affranchir progressivement de la tutelle de ses mentors, nous invitent à repenser notre regard sur le réel, mais aussi à rediscuter les relations controversées et parfois étouffantes qui lient l’art et la politique. De ce point de vue, le travail de la photographe frioulane et globe-trotter anticipe nombre des préoccupations contemporaines, en montrant l’actualité de son ambition photographique. C’est d’ailleurs la qualité de cette ambition et l’originalité de son parcours artistique qui sont au cœur de l’exposition intitulée Tina Modotti : photographie, liberté et révolution, présentée par Riccardo Costantini et proposée par l’Istituto Italiano di Cultura de Paris, en collaboration avec Cinemazero grâce à la complicité amicale de Mario Serenellini et dans le cadre de PhotoSaintGermain. Fabio Gambaro Directeur de l’Institut Culturel Italien de Paris

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L’avventura e la passione, l’arte e la fotografia, le luci della ribalta e la militanza rivoluzionaria. È fatta di molte dimensioni la sorprendente parabola umana, artistica e politica di Tina Modotti, una donna libera che, tra Europa e America, ha saputo reinventarsi l’esistenza e impossessarsi di un’arte, quella fotografica, fino ad allora quasi esclusivamente riservata agli uomini. Certo, a prima vista, quello che colpisce è il fascino della sua vita sempre in movimento, che l’ha vista passare dalla condizione di povera emigrata sbarcata a Ellis Island nel 1913 ai fasti del cinema hollywoodiano, dagli entusiasmi della rivoluzione messicana alla tragedia della guerra di Spagna. Un percorso erratico e travagliato, che le ha permesso di frequentare il mondo artistico californiano e messicano, ma anche il Bauhaus berlinese e il Soccorso Rosso Internazionale. Tuttavia è la sua cifra fotografica quella che riserva le maggiori sorprese, dato che la giovane donna, nata a Udine nel 1896 e scomparsa a Città del Messico nel 1942, ha saputo, nel cuore degli anni Venti, imporsi con coraggio e determinazione nel mondo della fotografia, grazie ai suoi scatti intensi e capaci di documentare una realtà che i più non volevano vedere. E sebbene la fotografa non considerasse la fotografia un’arte, ma solo un mezzo di riproduzione

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del reale, è innegabile che nelle sue foto siano presenti un’intenzionalità, un’originalità e una forza che le innalzano ben oltre il semplice orizzonte documentario, proiettandole nei territori più problematici dell’arte. Nate da una riflessione che coniuga tecnica e impegno politico e da una ricerca personale che ha saputo progressivamente affrancarsi dalla tutela dei suoi mentori, le opere di Tina Modotti ci spingono a ripensare il nostro sguardo sul reale, ma anche a ridiscutere le controverse e talvolta soffocanti relazioni che legano arte e politica. Da questo punto di vista, il lavoro della fotografa friulana giramondo anticipa molte delle preoccupazioni contemporanee, dimostrando l’attualità della sua ambizione fotografica. Proprio la qualità di tale ambizione e l’originalità del suo percorso artistico sono al centro della mostra intitolata Tina Modotti: fotografia, libertà e rivoluzione, una mostra curata da Riccardo Costantini e proposta dall’Istituto italiano di cultura di Parigi in collaborazione con Cinemazero, grazie all’amichevole complicità di Mario Serenellini e nell’ambito della rassegna PhotoSaintGermain. Fabio Gambaro Direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Parigi


Tina Modotti, découverte continuelle Riccardo Costantini L’œuvre de Tina Modotti ne cesse de nous fasciner et d’attirer nos regards. Si son nom était pratiquement inconnu du grand public jusqu’à la fin des années Soixante-dix, des expositions, des hommages, des spectacles et des événements sont réalisés aujourd’hui avec constance pour la faire connaître. Malheureusement, c’est souvent son personnage qui prévaut dans le récit de sa personnalité artistique. Certes, on ne peut que tomber sous le charme de cette femme, qu’il soit physique – elle était d’une beauté que seul peut exprimer le mot espagnol hermosura, qui évoque la sensualité, la grâce et un état d’esprit « léger »…, comme le dit Pino Cacucci – ou (surtout) biographique. Tina Modotti, née à Udine (Italie) en 1896 et émigrée avec sa famille en Autriche, puis aux États-Unis en 1913, était d’humble extraction et sa scolarité avait été des plus négligée. Quelques années après son arrivée aux USA, nous la retrouvons actrice de théâtre, puis à Hollywood dans les années Vingt, fréquentant les artistes et les salons de la bonne société. Elle passe ensuite au Mexique, aux côtés d’Edward Weston, un géant de la photographie, avec devant elle une riche carrière de photographe engagée, mais « irrégulière », comme le définit à juste titre Elisa Paltrinieri, farouche et souvent repliée sur elle-même, victime des incertitudes de la vie et de drames de tous ordres (en premier lieu, la mort violente du bien-aimé Juan Antonio Mella). Ou aux côtés de personnalités politiques importantes, impliquée (mais vraiment ?) dans les intrigues internationales staliniennes, fuyant le Mexique, puis l’Allemagne, puis engagée dans la guerre civile en Espagne… et dans ces deux pays, presque toujours sans appareil photo. Avant de mourir, brusquement (officiellement de crise cardiaque, mais beaucoup en doutent…), à quarantesix ans, alors qu’elle est encore la compagne de Vittorio Vidali, un homme à l’activité controversée… Une trame pour des romans et pour des films, pour se concentrer sur une vie vraiment intrigante. Mais aussi pour oublier l’œuvre : de femme, de

photographe, d’artiste et de documentaliste attentive d’us et coutumes sociaux, d’activiste politique… Une œuvre qui mérite en réalité une attention et des approfondissements constants. Cinemazero, dont les archives ont fourni les photos présentées dans cette exposition, s’y intéresse depuis presque trois décennies, consacrant son énergie et ses ressources pour documenter et valoriser culturellement la production de Tina Modotti, en particulier grâce au travail de Piero Colussi et Gianni Pignat : en collaboration avec les principaux spécialistes et biographes mondiaux de Tina Modotti, ces deux chercheurs ont constitué le corpus original du fonds Modotti de Cinemazero, auquel ils ont ajouté des matériaux inédits et moins connus (fruit de recherches en Italie, en Russie, en Allemagne, à Cuba, au Mexique, en Espagne et en France, et ces derniers temps, par mes soins, en Inde). Principalement tirés d’internégatifs de première génération, d’excellente qualité, ces clichés constituent probablement les archives les plus complètes au niveau mondial documentant la production de la grande photographe italienne. Le fonds, dans son ensemble, représente un véritable trésor pour les chercheurs, les passionnés et les amateurs de l’œuvre de Tina Modotti, précisément en raison de sa richesse : en effet, aujourd’hui encore, le patrimoine de la photographe est fragmenté, dispersé dans différents lieux de la planète – au sein d’institutions, de musées et de collections privées qui possèdent la plupart des clichés originaux. L’intérêt presque systématique pour sa biographie, allié au manque d’efficacité de la représentation de son œuvre dans les musées, a peut-être eu sa part dans cette fragmentation… Cette hypothèse pourrait être confirmée par le fait que les recherches menées par Cinemazero n’ont montré que très récemment que son œuvre photographique compte plus de six cents clichés : c’est-à-dire presque le triple du corpus connu auparavant. La plupart des livres publiés et des expositions réalisées jusqu’à maintenant ont plus ou moins toujours présenté les mêmes photographies, en offrant généralement au public une idée très limitée de l’œuvre de la grande photographe.

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Tina Modotti, scoperta continua Riccardo Costantini

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L’opera di Tina Modotti continua ad affascinare e a rapire gli sguardi. Se fino alle fine degli anni ’70 il suo nome era quasi sconosciuto al largo pubblico, oggi, con buona costanza, mostre, omaggi, spettacoli, eventi vengono realizzati per ricordare la sua opera. Purtroppo, spesso, è più il personaggio a prevalere nel racconto della sua figura artistica. Di certo, non si può fare a meno di subire il fascino di questa donna, sia in termini fisici (di una bellezza che come scrive giustamente Pino Cacucci non può che essere condensata dal termine spagnolo “hermosura”, che include sensualità, grazia, stato d’animo “lieve”...) sia – soprattuto – per gli aspetti biografici. Nata a Udine (Italia) nel 1896, emigrante, prima in Austria poi negli USA, con la famiglia, di povera estrazione e scarsa educazione scolastica, dal suo ingresso negli States nel 1913 la ritroviamo in pochi anni attrice teatrale, poi a Hollywood negli anni ’20, compagna di artisti, frequentatrice di salotti altolocati. Poi, accanto a un gigante della fotografia, come Edward Weston, in Messico, con davanti una carriera intensa di fotografa impegnata, ma “irregolare”, come la definisce correttamente Elisa Paltrinieri, scostante e spesso ripiegata su se stessa, fra incertezze, piccoli e grandi drammi (su tutti la morte violenta dell’amato Juan Antonio Mella). O, ancora, al fianco di esponenti politici importanti, coinvolta (davvero?) nelle trame staliniste internazionali, in fuga dal Messico, poi in Germania, infine impegnata socialmente nella Guerra Civile in Spagna... Quasi sempre in questi due paesi senza macchina fotografica. Per poi andarsene, d’improvviso (congestione ufficialmente, ma molti dubitano...), a quarantasei anni, quando è ancora compagna del controverso Vittorio Vidali. Materiale per romanzi, per film, per – appunto – concentrarsi su una vita davvero intrigante. Ma anche per dimenticare l’opera: di donna, di fotografa, di artista, di attenta documentatrice di usi e costumi sociali, di attivista politica... Opera che invece merita attenzioni e approfondimenti costanti. Cinemazero, dai cui archivi provengono le foto di questa

mostra, da quasi tre decenni si interessa e dedica risorse ed energie per documentare e valorizzare culturalmente la produzione della Modotti. Questo si deve in particolare all’opera di Piero Colussi e Gianni Pignat, che, in collaborazione con i principali studiosi e biografi mondiali di Tina Modotti, hanno raccolto il corpus originale del fondo Modotti di Cinemazero, a cui hanno aggiunto materiali inediti e meno conosciuti (frutto di ricerche in Italia, Russia, Germania, Cuba, Messico, Spagna e Francia, e negli ultimi tempi, con chi scrive, perfino India). Principalmente tratti da internegativi di prima generazione e ottima qualità, gli scatti costituiscono probabilmente l’archivio più ricco al mondo che documenti la produzione della fotografa. Il fondo, nella sua completezza, rappresenta un autentico tesoro per gli studiosi, gli appassionati, gli amanti dell’opera della Modotti, proprio per la sua ricchezza e completezza: infatti a tutt’oggi, il patrimonio della fotografa è frammentato, dislocato in diversi luoghi del pianeta, fra istituzioni, musei e collezioni private che, sul versante dei pochissimi vintage esistenti, custodiscono la maggior parte degli scatti originali. Chissà se in questo, mancando una collocazione anche museale efficace dell’artista e della sua opera, ha nuociuto ulteriormente il concentrarsi sempre sulla sua biografia... A conferma di questo, potrebbe venire il fatto che – grazie alle ricerche di Cinemazero – si è potuto solo in tempi recentissimi ricostruire come l’opera fotografica della Modotti arrivi a oltre seicento scatti. Un numero quasi triplo, rispetto al conosciuto e a quanto usualmente creduto. La maggior parte dei volumi finora editi e delle mostre realizzate ha bene o male sempre mostrato gli stessi scatti, consegnando al pubblico in genere un’idea molto limitata dell’opera della fotografa udinese. Ecco perché in questa mostra parigina si vuole da una parte poter consegnare al pubblico largo la possibilità di vedere (o rivedere) alcune delle opere più famose – immancabili per bellezza, forza e popolarità – ma dall’altra approfondire alcuni temi, creare interconnessioni fra le opere e – auspicabilmente – riflessioni ampie, alcune anche di attualità. Così, nella prima parte della mostra, il percorso più ampio è dedicato


Pour toutes ces raisons, cette exposition parisienne entend donner la possibilité au grand public de voir (ou de revoir) quelques-unes des œuvres les plus célèbres de Tina Modotti – incontournables en raison de leur beauté, de leur force et de leur popularité –, mais aussi d’approfondir certains thèmes et de créer des connexions entre les œuvres et – si possible – des réflexions ambitieuses, dont certaines renvoient même à l’actualité. Ainsi, dans la première partie de l’exposition, le parcours principal est consacré à l’évolution du personnage, de l’artiste et de sa carrière artistique : émigrante, Italienne à Hollywood, actrice soudainement célèbre, modèle pour ses collègues photographes, proche d’intellectuels et artistes comme Vladimir Maïakovski, Dolores Del Rio, Frida Kahlo, Diego Rivera, John Dos Passos... La suite du parcours est consacrée à sa recherche formelle, fille du stridentisme, contaminée par le style de Weston tout en restant profondément autonome. Tina Modotti définit elle-même son modus : « une honnête photographie », qui n’est pas à la recherche de l’« artistique à tous prix », mais plutôt d’« une place dans la production sociale, dans le présent ». Le parcours parmi les clichés continue avec une section entièrement féminine, comprenant des portraits de femmes – certains connus, d’autres présentés pour la première fois au public – qui témoignent de l’actualité de son œuvre, en particulier avec les photos des femmes de Tehuantepec, nobles et fières malgré le contexte dans lequel elles vivent. L’exposition s’achève avec une dernière partie, liée à la précédente : une section émouvante, un regard tourné vers l’avenir, plein de tendresse et d’espoir, entièrement consacrée aux enfants. On dit que Tina Modotti aurait voulu être mère, mais que des problèmes physiques le lui ont interdit… Mais nous voici de nouveau aux prises avec la biographie, décidemment toujours « en embuscade ». Ce qui est certain, c’est que Tina – source de découvertes continuelles – photographie toujours avec un amour et une passion qui s’exprime dans chaque cliché. Sa vie, sa vitalité, qui nous passionne tant, se manifeste dans chacune de ses photos. Il revient à chacun d’entre nous de se l’approprier. L’œuvre de Tina Modotti ne cessera jamais de nous étonner.

Les tirages exposés ont été réalisés, à partir d’internégatifs de première génération, par le laboratoire d’Elio et Stefano Ciol. La numérisation a été réalisée avec un scanner à tambour virtuel Hasselblad Flextighy Raw, à partir d’internégatifs exportés en format .tif à 16bit. Le tirage FineArt a été produit avec une imprimante linéarisée et profilée à 12 encres aux pigments à la résolution maximale possible d’impression de 600ppi à nombre maximal de passages (2400×1200 dpi). Pour conserver la cohérence de résultat avec le positif vintage, il a été décidé d’imprimer les photographies sur papier Hahnehmule Photo Rag Naryta de 325 g/mq.

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all’evoluzione del personaggio, dell’artista, della carriera di Tina: emigrante, italiana ad Hollywood, attrice improvvisamente famosa, modella per i colleghi fotografi, frequentatrice di intellettuali e artisti come Vladimir Majakovskij, Dolores Del Rio, Frida Kahlo, Diego Rivera, John Dos Passos... Poi, una parte dedicata alla sua ricerca formale, figlia dell’estridentismo, contaminata – ma profondamene autonoma – dallo stile di Weston. La stessa Modotti definì il suo modus: “una onesta fotografia”, che non sia alla ricerca dell’ “artistico a tutti costi”, piuttosto di “un posto nella produzione sociale, nel presente”. Il cammino fra gli scatti continua in una sezione tutta al femminile con ritratti di donne, alcuni noti altri per nulla visti, a testimoniare l’attualità della sua opera in particolare con le foto sulle donne di Tehuantepec, nobili e fiere nonostante il contesto. Infine, un’ultima parte, collegata alla precedente: una sezione commovente, con uno sguardo al futuro, tenero, speranzoso, tutta dedicata ai bambini. Si dice che la Modotti avesse molto voluto essere madre, ma che problemi fisici glielo impedissero... Ma eccoci di nuovo con la biografia “in agguato”. Quel che è certo, è che Tina – fonte di continue scoperte – fotografa sempre con un amore e una passione che trasudano in ogni scatto. La sua vita, che tanto ci appassiona, sprigiona in realtà inarrestabile da ogni foto. A ciascuno di noi il compito di farla propria. L’opera della Modotti non smette mai di stupire.

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Le stampe esposte sono state realizzate da internegativi di prima generazione dal laboratorio di Elio e Stefano Ciol. La digitalizzazione è avvenuta con uno scanner a tamburo virtuale Hasselblad Flextighy Raw, esportando in formato .tif a 16bit. La stampa FineArt è stata prodotta con una stampante linearizzata e profilata a 12 inchiostri ai pigmenti alla risoluzione massima possibile di stampa di 600ppi a numero massimo di passaggi (2400×1200 dpi). Per conservare la coerenza di risultato con il positivo vintage si è deciso di stampare su carta Hahnehmule Photo Rag Baryta da 325 g/mq.


Tina Modotti: il coraggio della fotografia Lorenza Bravetta Tina Modotti, photographe. Révolutionnaire et antifasciste. Muse, actrice, amante. Femme. Chacun de ces mots contribue à définir, dans une tension constante entre la vie et la création artistique, entre les lumières et les ombres, une des personnalités les plus énigmatiques et significatives de la photographie du siècle dernier. De sa relation avec Edward Weston, qui se traduit par une longue aventure artistique, à la documentation sociale et politique qui révèle ses affinités avec la nueva expresiòn de José Clemente Orozco et Diego Rivera au Mexique, Tina Modotti confond sa singularité dans l’action. Cette contemporaine de Dorothea Lange, Lee Miller et Margaret Bourke-White fait de la photographie, comme elles, et très tôt, un instrument de documentation sociale, à l’appui d’un activisme politique auquel elle ne renoncera jamais, ce qui l’amènera d’ailleurs à abandonner ce médium, devenu insuffisant pour satisfaire sa volonté de participation active. C’est ce militantisme civique, le courage d’entrer dans la contemporanéité avec ses multiples contradictions, de documenter celles-ci et de les analyser avec sensibilité et intelligence, qui font d’elle une référence indiscutable, et pas seulement dans l’histoire de la photographie. Face à la prolifération incessante d’images et au flux continuel d’informations, jetées en pâture à l’opinion publique en temps réel, on est spontanément amené à s’interroger sur le rôle de la photographie aujourd’hui, en partant de la définition que Tina Modotti en a elle-même donnée : « le médium le plus satisfaisant pour enregistrer avec objectivité la vie dans tous ses aspects. » Est-il encore vrai, à l’époque des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, du

citizen journalism, des populismes et de la démocratie directe, que la photographie a valeur de document ? Peut-elle encore secouer les consciences et réveiller l’intérêt et l’implication des citoyens par rapport à leur présent ? Oui, de toute évidence, serait-ce avec de nombreuses distinctions. Ce n’est pas la valeur de la photographie comme instrument de documentation du réel qui a disparu, c’est sa place dans le temps et dans l’espace qui n’est plus la même. C’est le contexte et le public de référence qui ont changé, les temps de production et de consultation. La démocratisation du médium en a fait un outil de communication de masse, à la portée de tous, mais un outil bien souvent dépourvu d’approche critique, si ce n’est même instrumentalisé dans un but de propagande. Cette brusque évolution est à l’origine d’une situation nouvelle où la photographie, et l’image plus en général, considérées à tort comme des langages immédiats et universels, comme des miroirs de la réalité même quand elles sont une distorsion délibérée et silencieuse de celle-ci, se sont banalisées et appauvries. S’il est vrai que l’Histoire est dans les yeux de ceux qui la lisent, elle l’est avant tout dans les yeux de ceux qui l’écrivent. Le piège pour la photographie documentaire ne provient donc plus de la contamination avec d’autres formes d’expression artistique, mais de la perte d’un idéal. La tension de Tina Modotti vers le sujet, sa soif de recherche et sa conscience profonde du rôle que chacun d’entre nous peut jouer dans le contexte historique et social dans lequel il vit, sont les vecteurs de son extraordinaire production photographique, qui en ont fait un modèle encore actuel et un avertissement pour que les prochaines générations de photographes et de citoyens ne laissent pas s’éteindre le feu de la passion.

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Tina Modotti: il coraggio della fotografia Lorenza Bravetta Tina Modotti, fotografa. Rivoluzionaria e antifascista. Musa, attrice, amante. Donna. Ognuna di queste parole contribuisce a definire, in una tensione continua tra vita e creazione artistica, luci e ombre, una delle figure più enigmatiche e significative della fotografia del secolo scorso. Dal suo rapporto con Edward Weston, che si traduce in una lunga avventura artistica, alla documentazione sociale e politica, che la avvicina alla nueva expresiòn di José Clemente Orozco e Diego Rivera in Messico, Tina Modotti confonde la propria singolarità nell’azione. Contemporanea di Dorothea Lange, Lee Miller e Margaret BourkeWhite, come loro fa molto presto della fotografia uno strumento di documentazione sociale, a sostegno di un attivismo politico che la vedrà impegnata fino alla fine, portandola ad abbandonare il medium, non più sufficiente a soddisfare la sua volontà di partecipazione attiva. Ed è questa militanza civica, il coraggio di entrare nella contemporaneità e nelle sue molteplici contraddizioni, di documentarle e analizzarle con sensibilità e intelligenza, a farne un punto di riferimento indiscusso, non solo nella storia della fotografia. Di fronte al proliferare incessante di immagini e al flusso continuo di notizie date in pasto all’opinione pubblica in tempo reale, viene spontaneo riflettere sul ruolo della fotografia oggi, a partire dalla definizione che la stessa Tina Modotti ne ha dato: “il medium più soddisfacente per registrare con obiettività la vita in tutti i suoi aspetti”. È ancora vero, nell’era dei social network e delle nuove

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tecnologie, del citizen journalism, dei populismi e della democrazia diretta, che la fotografia ha valore di documento? Può ancora scuotere le coscienze e risvegliare l’interesse e il coinvolgimento dei cittadini rispetto al loro presente? Evidentemente sì, seppure con molti distinguo. Non è il valore della fotografia quale strumento di documentazione del reale a essere venuto meno, ma è mutata la sua collocazione nel tempo e nello spazio. Sono cambiati il contesto e il pubblico di riferimento, i tempi di produzione e di fruizione. La democratizzazione del medium ne ha fatto uno strumento di comunicazione di massa, alla portata di tutti, ma in molti casi privo di un approccio critico, se non strumentalizzato a fini propagandistici. Questo repentino mutamento ha determinato uno scenario nuovo in cui la fotografia e più in generale l’immagine, considerate a torto linguaggi immediati e universali, specchi della realtà anche quando ne sono deliberata e silenziosa distorsione, si sono banalizzate e impoverite. Se è vero che la Storia è negli occhi di chi la legge, lo è innanzitutto in quelli di chi la scrive. L’insidia per la fotografia documentaria non viene più, dunque, dalla contaminazione con altre forme di espressione artistica, ma dalla perdita di un ideale. La tensione di Tina Modotti verso il soggetto, la sua brama di ricerca e la profonda consapevolezza del ruolo che ognuno di noi può svolgere nel contesto storico e sociale in cui si trova, ne hanno determinato la straordinaria produzione fotografica, facendone un modello ancora attuale e un monito per le prossime generazioni di fotografi e di cittadini a non spegnere il fuoco della passione.


De la photographie Tina Modotti Lorsque les mots « art » et « artistique » sont appliqués à mon travail photographique, je me sens toujours en désaccord. Ceci est certainement dû au mauvais usage, à l’abus, que l’on fait de ces termes. Je me considère comme une photographe, rien de plus. Si mes photographies se différencient de ce qui est habituellement fait dans ce domaine, c’est précisément parce que je cherche non pas à produire de l’art, mais d’honnêtes photographies, sans distorsions ou manipulations. La plupart des photographes sont encore à la recherche de l’effet « artistique », et imitent d’autres moyens d’expression graphique. Le résultat est un produit hybride, et leur travail ne parvient pas à se doter des caractéristiques qu’il devrait nécessairement présenter, à savoir d’une qualité photographique. Ces dernières années, on a beaucoup débattu pour savoir si la photographie était ou non un travail artistique comparable aux autres créations plastiques. Naturellement, les opinions sont nombreuses et variées. Il y en a certains qui considèrent vraiment la photographie comme un moyen d’expression comparable à n’importe quel autre ; tandis que certains continuent de poser un regard myope sur le XXe siècle, un regard du XVIIIe siècle, et sont incapables d’accepter les manifestations de notre civilisation mécanique. Mais pour nous qui utilisons un appareil-photo à l’instar d’un outil, exactement comme le peintre utilise son pinceau, ces différentes opinions n’ont pas d’importance. Nous avons l’approbation de ceux qui reconnaissent les mérites de la photographie dans ses multiples aspects ;

et l’acceptent comme le moyen le plus direct et éloquent pour fixer, pour enregistrer le temps présent. Savoir si la photographie est un art ou pas importe peu. L’important, c’est de distinguer une bonne d’une mauvaise photographie. Par bonne photographie, on entend le genre de clichés où l’on accepte toutes les limitations inhérentes à la technique photographique et où l’on tire le meilleur parti des possibilités et des caractéristiques offertes par le medium. Par mauvaise photographie, on entend ce qui est fait, pourrait-on dire, avec une espèce de complexe d’infériorité́, sans apprécier ce que la photographie offre en soi, pour recourir au contraire à toutes sortes d’imitations. Les photographies ainsi réalisées donnent l’impression que l’auteur a quasi honte de photographier la réalité, cherchant ainsi à cacher l’essence même de son œuvre, l’essence photographique, à l’aide de trucages et de falsifications que ne peuvent apprécier que ceux qui possèdent un goût dévoyé. La photographie, précisément en vertu du fait qu’elle ne peut être produite que dans le présent et parce qu’elle repose sur ce qui existe objectivement devant l’appareil, représente le medium le plus satisfaisant pour enregistrer avec objectivité la vie dans tous ses aspects ; et c’est aussi de cela que dérive sa valeur documentaire. Si à ceci s’ajoutent de la sensibilité, de l’intelligence et, surtout, une idée claire quant au rôle de la photographie dans le domaine de l’évolution historique, je crois que le résultat est quelque chose qui mérite sa place dans la production sociale, une production à laquelle nous devrions tous apporter notre contribution. Extrait de Mexican Folkways, octobre-décembre 1929

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Sulla fotografia Tina Modotti Sempre, quando le parole «arte» e «artistico» vengono applicate al mio lavoro fotografico, io mi sento in disaccordo. Questo è dovuto sicuramente al cattivo uso e abuso che viene fatto di questi termini. Mi considero una fotografa, niente di più. Se le mie foto si differenziano da ciò che viene fatto di solito in questo campo, è precisamente perché io cerco di produrre non arte, ma oneste fotografie, senza distorsioni o manipolazioni. La maggior parte dei fotografi vanno ancora alla ricerca dell’effetto «artistico», imitando altri mezzi di espressione grafica. Il risultato è un prodotto ibrido che non riesce a dare al loro lavoro le caratteristiche più valide che dovrebbe avere: la qualità fotografica. Negli anni recenti si è molto discusso se la fotografia possa o non possa essere un lavoro artistico comparabile alle altre creazioni plastiche. Naturalmente ci sono molte opinioni diverse. Ci sono quelli che accettano veramente la fotografia come mezzo d’espressione alla pari con qualsiasi altro, e altri che continuano a guardare in modo miope al ventesimo secolo con gli occhi del diciottesimo, incapaci di accettare le manifestazioni della nostra civiltà meccanica. Ma per noi che usiamo la macchina fotografica come uno strumento, proprio come il pittore usa il pennello, queste diverse opinioni non hanno importanza. Noi abbiamo l’approvazione di coloro che riconoscono i meriti della fotografia nei suoi aspetti multipli e l’accettano

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come il più eloquente, il più diretto mezzo per fissare, per registrare l’epoca presente. Sapere se la fotografia sia o non sia arte importa poco. Ciò che è importante è distinguere tra buona e cattiva fotografia. Per buona si intende quel tipo di fotografia che accetta tutte le limitazioni inerenti la tecnica fotografica e usa al meglio le possibilità e caratteristiche che il medium offre. Per cattiva fotografia si intende ciò che è fatto, si potrebbe dire, con una specie di complesso d’inferiorità, senza apprezzare ciò che la fotografia in se stessa offre, ma al contrario ricorrendo ad ogni sorta di imitazioni. Le fotografie realizzate in questo modo danno l’impressione che l’autore quasi si vergogni di fotografare la realtà, cercando quasi di nascondere l’essenza fotografica stessa della sua opera, con trucchi e falsificazioni che può apprezzare soltanto chi possiede un gusto deviato. La fotografia, proprio perché può essere prodotta solo nel presente e perché si basa su ciò che esiste oggettivamente davanti alla macchina fotografica, rappresenta il medium più soddisfacente per registrare con obiettività la vita in tutti i suoi aspetti ed è da questo che deriva il suo valore di documento. Se a questo si aggiungono sensibilità e intelligenza e, soprattutto, un’idea chiara sul ruolo che dovrebbe avere nel campo dello sviluppo storico, credo che il risultato sia qualcosa che merita un posto nella produzione sociale, a cui tutti noi dovremmo contribuire. da Mexican Folkways, ottobre-dicembre 1929


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Tina


EDWARD WESTON, FEMME SUR CHAISE DE CANTON (TINA MODOTTI), LOS ANGELES (USA), 1921

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ANONYME, TINA MODOTTI ET ROBO (ROUBAIX DE L’ABRIE RICHEY) DANS LEUR MAISON, LOS ANGELES (USA), 1921

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ANONYME, TINA MODOTTI À HOLLYWOOD, LOS ANGELES (USA), 1920-21

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TINA MODOTTI, JOHN DOS PASSOS, MEXIQUE, 1927

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EDWARD WESTON, DIEGO ET FRIDA, SAN FRANCISCO (USA), 1930

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EDWARD WESTON, TINA MODOTTI ET MIGUEL COVARRUBIAS, MEXIQUE, 1924

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TINA MODOTTI, LES MAINS D’ASSUNTA MODOTTI, CALIFORNIE (USA), 1926

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TINA MODOTTI, JULIO ANTONIO MELLA, MEXIQUE, 1928

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EDWARD WESTON, TINA, LOS ANGELES (USA), 1921

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M. GEELY, TINA MODOTTI, LOS ANGELES (USA), 1921

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EDWARD WESTON, TINA MODOTTI SUR L’AZOTEA, MESSICO, 1924

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EDWARD WESTON, TINA MODOTTI SUR L’AZOTEA, MESSICO, 1924

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Formes


INTÉRIEUR DU CLOCHER DE L’ÉGLISE DE TEPOTZOTLÁN, MEXIQUE, 1924

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PLIS DE T   ISSU, MEXIQUE, 1925

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TENTE, MEXIQUE, 1924

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ESCALIERS, MEXIQUE, 1924-26

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STADE, MEXIQUE, 1925

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LA MARCHE DES CAMPESINOS, MEXIQUE, 1928

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VERRES, MEXIQUE, 1925

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MAINS DE MARIONNETTISTE, MEXIQUE, 1929

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LYS, MEXIQUE, 1925

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CALLA, MEXIQUE, 1924

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‘EL MANITO’, MEXIQUE, 1924

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PALMES, MEXIQUE, 1926

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Femmes


FEMME DE TEHUANTEPEC, MEXIQUE, 1929

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FEMME DE TEHUANTEPEC, MEXIQUE, 1929

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FEMME TRANSPORTANT UN CONTENEUR D’EAU, MEXIQUE, 1929

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FEMME DE T   EHUANTEPEC, MEXIQUE, 1929

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CONVERSATION DE FEMMES SOUS LE PORCHE, MEXIQUE, 1929

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FEMME DE TEHUANTEPEC, MEXIQUE, 1929

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PORTRAIT D’UNE JEUNE FILLE DE T   EHUANTEPEC, MEXIQUE, 1929

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FEMME MEXICAINE CONNUE COMME « ELISA » MESSICO, 1924

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FEMME MEXICAINE CONNUE COMME « ELISA » MESSICO, 1924

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FEMME ENCEINTE AVEC ENFANT, BERLIN (ALLEMAGNE), 1930

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Enfants


MÈRE ALLAITANT, MESSICO, 1926

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L’ALLAITEMENT DU BÉBÉ, MESSICO, 1926

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ENFANT DEVANT UN CACTUS, MEXIQUE VERS 1928

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PETITE FILLE À LA PORTE, MEXIQUE, 1928

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FILLE AU HÉRON BLANC EMPAILLÉ, MEXIQUE, VERS 1926

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QUATRE PETITES FILLES MEXICAINES, MEXIQUE, 1927

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CAMPESINOS, MEXICO, 1928

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Tina Modotti Assunta Adelaide Luigia Saltarini Modotti, dite Tina Modotti, naquit à Udine le 16 août 1896. L’année suivante, son père trouve du travail en Autriche, à Klagenfurt, en qualité de mécanicien réparateur de vélos. Trois mois plus tard, sa famille le rejoigne. Peu d’année après la famille regagne le Frioul, tandis que le père de Tina part pour les États-Unis. La famille étant très pauvre et nombreuse, Tina doit, en dépit de sa réussite scolaire, interrompre ses études en 1908. Elle travaille d’abord dans une filature puis dans un atelier de tissage de la soie. En 1911, sa sœur Mercedes rejoint son père à San Francisco ; puis ce sera au tour de Tina en 1913. Arrivée en Californie, Tina travaille dans une fabrique de chemises pour homme ; puis, jusqu’en 1921-1922, elle œuvre en qualité de modiste dans une chapellerie et travaille dans une boutique de vêtements (c’est ce qu’elle écrit dans un formulaire rempli à Moscou en 1932). En 1917, elle devient la compagne du peintre et poète Roubaix de l’Abrie Richey, dit Robo ; elle se produit avec succès dans les théâtres de Little Italy et interprète trois films à Hollywood. Robo l’introduit dans les cercles intellectuels de Los Angeles où elle fait la connaissance d’Edward Weston dont elle devient la disciple, la muse et la maîtresse. En ce qui concerne les années mexicaines, nous en mentionneront que les étapes principales. Après une première visite en 1922, et suite à la mort brutale de Robo fauché par la variole, Tina retourne au Mexique durant l’été 1923, mais cette fois en compagnie de Weston et de l’un des fils de ce dernier (Chandler), à condition que, en échange de son aide au studio, son mentor l’aide à apprendre l’art de la photographie. De fait, quelques mois plus tard, Weston et Tina exposent leurs travaux au Palacio de Minería de Mexico, et remportent un prix. Ils entament en outre une collaboration avec la revue « Mexican Folkways ». Tina rencontre les muralistes Diego Rivera, Alfaro Siqueiros, Josè Clemente Orozco ; quelques années plus tard, elle sera d’ailleurs chargée de photographier leurs peintures murales. Au début du mois de juin 1926, elle part en voyage avec Edward et Brett Weston pour un périple de plusieurs semaines dans les régions de Puebla et d’Oaxaca, réalisant de très nombreux clichés d’art et d’architecture populaire dont quatre cents illustrent le livre d’Anita Brenner Idols Behind Altars publié en 1929. Après le départ définitif de Weston en cette même année, Tina s’engage toujours davantage dans la vie politique et sociale;

elle s’inscrit au Parti Communiste Mexicain et collabore avec différents journaux et revues: « El Machete », « New Masses », « Creative Art », « Forma ». Vers la fin de l’année 1928, elle fait la rencontre de Julio Antonio Mella, un jeune révolutionnaire cubain avec lequel elle noue une liaison sentimentale. Un amour intense, mais de courte durée : le 10 janvier 1929, Mella est assassiné tandis qu’il se promène avec Tina, qui est accusée, puis disculpée, de complicité de meurtre. Tina fait la connaissance de la peintre Frida Kahlo qui est devenue entretemps la femme de Diego Rivera. En 1929, elle entreprend un voyage dans l’isthme de Tehuantepec où elle photographie surtout les femmes et les enfants de la région. Le 3 décembre, s’ouvre une rétrospective de ses œuvres dans les salles de la Bibliothèque nationale. À cette occasion, David Alfaro Siqueiros fait une conférence intitulée « Première exposition de photographie révolutionnaire au Mexique ». Le 5 février 1930, injustement accusée d’avoir comploté contre le président de la République Pascual Ortiz Rubio, elle est arrêtée et expulsée du Mexique quelques jours plus tard. En 1930, après avoir séjourné six mois à Berlin, elle poursuit sa route jusqu’à Moscou où réside déjà Vittorio Vidali, une vieille connaissance mexicaine qui sera son dernier compagnon. À Moscou, elle traduit des articles pour « Internationalni Majak », l’organe du Secours Rouge International et fournit des photographies à « Puti Mopra ». Elle commencera aussi à voyager clandestinement en Europe. En 1933, elle est à Paris avec Vidali pour organiser le Centre du Secours Rouge. En 1936, elle se rend en Espagne durant la Guerre civile et s’enrôle sous le nom de « Maria » dans le cinquième régiment commandé par Carlos J. Contreras, alias Vittorio Vidali. Tina travaille au Secours Rouge Espagnol ; elle collabore à l’aide sanitaire aux côtés du médecin canadien Norman Bethune ; et elle écrit des articles pour « Ayuda ». Après la chute de Barcelone en 1939, Tina se réfugie en France et, sur les conseils d’Elena Stasova, la secrétaire du Secours rouge, elle décide de ne pas regagner l’Union soviétique. Après avoir tenté de rentrer aux États-Unis, elle s’installe avec Vidali à Mexico. Dans la nuit du 5 au 6 janvier 1942, Tina meurt dans un taxi après avoir passé la soirée chez l’architecte Hannes Meyer, autrefois directeur du Bauhaus. Gianfranco Ellero

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Assunta Adelaide Luigia Saltarini Modotti detta Tina Modotti nasce a Udine il 16 agosto 1896. L’anno successivo il padre trova lavoro in Austria, a Klagenfurt, come meccanico di biciclette, e tre mesi dopo viene raggiunto dalla famiglia che rientra già pochi anni dopo in Friuli, mentre il padre di Tina parte per gli Stati Uniti. La famiglia era molto povera e numerosa e, nonostante i successi scolastici, nel 1908 Tina deve interrompere gli studi per andare a lavorare in una filanda prima e in una tessitura di seta poi. Nel 1911 la sorella Mercedes raggiunge il padre a San Francisco; Tina nel 1913. In California, Tina lavora in una fabbrica di camicie da uomo, e poi, sino al 1921-1922, come modista in una fabbrica di cappelli e d’abbigliamento elegante (così scrisse in un questionario compilato a Mosca nel 1932). Nel 1917 diviene la compagna del pittore e poeta Roubaix de l’Abrie Richey, detto Robo, recita con successo nei teatri della Little Italy e interpreta tre film a Hollywood. Robo la introduce nei circoli intellettuali di Los Angeles dove conosce il fotografo Edward Weston del quale diviene discepola, modella e amante. Per quanto riguarda gli anni messicani di Tina Modotti, ricordiamo le tappe essenziali. Dopo una prima visita nel 1922, conseguenza dell’improvvisa morte per il vaiolo di Robo, Tina ritorna in Messico nell’estate del 1923, ma questa volta con Weston, suo figlio Chandler e con l’accordo che, in cambio del suo aiuto in studio, Weston l’aiuterà ad apprendere l’arte della fotografia. Dopo qualche mese, infatti, entrambi espongono le loro opere nel Palacio de Minería di Città del Messico, ottenendo un premio. Iniziano a collaborare con la rivista “Mexican Folkways”. Tina conosce i pittori muralisti Diego Rivera, David Alfaro Siqueiros, José Clemente Orozco; qualche anno più tardi riceverà l’incarico di fotografare i loro murales. All’inizio di giugno del 1926 assieme a Edward e Brett Weston parte per un viaggio che durerà settimane nelle regioni di Puebla e Oaxaca per realizzare quattrocento fotografie di arte e architettura popolare che illustreranno il libro di Anita Brenner Idols Behind Altars, pubblicato nel 1929. Dopo la partenza definitiva di Weston avvenuta lo stesso anno, Tina abbraccia ancor di più l’impegno politico e sociale; si iscrive al partito comunista messicano e collabora con diversi giornali

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e riviste: “El Machete”, “New Masses”, “Creative Art”, “Forma”. Verso la fine del 1928 conosce Julio Antonio Mella, giovane rivoluzionario cubano con cui allaccia una relazione sentimentale. Un amore intenso, ma di breve durata perché il 10 gennaio del 1929 Mella viene assassinato mentre passeggia con Tina. Tina viene accusata, e poi scagionata, di complicità nell’omicidio. Conosce la pittrice Frida Kahlo diventata nel frattempo moglie di Diego Rivera. Nel 1929 intraprende un viaggio nell’istmo di Tehuantepec dove fotografa soprattutto le donne e i bambini di quella regione. Il 3 dicembre dello stesso anno viene inaugurata nelle sale dell’Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM) una sua mostra personale. Nell’occasione, David Alfaro Siqueiros tiene una conferenza dal titolo “La prima mostra della fotografia rivoluzionaria in Messico”. Il 5 febbraio 1930, accusata ingiustamente di aver complottato contro il Presidente della Repubblica Pascual Ortiz Rubio, viene arrestata e pochi giorni dopo espulsa dal Messico. Nel 1930, dopo sei mesi di permanenza a Berlino, prosegue verso Mosca dove già risiede Vittorio Vidali, una vecchia conoscenza messicana che diventerà il suo ultimo compagno. A Mosca traduce articoli per “Internationalnij Majak”, il giornale del Soccorso Rosso Internazionale, e fornisce fotografie a Puti Mopra. Inizierà a viaggiare clandestinamente in Europa. Nel 1933 è a Parigi con Vidali per organizzare il Centro internazionale del Soccorso Rosso. Nel 1936 va in Spagna durante la Guerra Civile e, con il nome di Maria si arruola nel Quinto Reggimento comandato da Carlos J. Contreras, ovvero Vittorio Vidali. Lavora nel Soccorso Rosso spagnolo, collabora all’assistenza sanitaria a fianco del medico canadese Norman Bethune, scrive articoli per “Ayuda”. Dopo la caduta di Barcellona nel 1939, si rifugia in Francia, e su consiglio di Elena Stasova, segretaria del Soccorso Rosso, decide di non rientrare in Unione Sovietica. Dopo aver tentato di entrare negli Stati Uniti si stabilisce con Vidali a Città del Messico. Nella notte fra il 5 e il 6 gennaio 1942, Tina muore in un taxi dopo aver trascorso la serata nella casa dell’architetto Hannes Meyer, già direttore del Bauhaus. Gianfranco Ellero


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