Raconte-moi une histoire. La jeune photographie italienne

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Raconte-moi une histoire Istituto Italiano di Cultura Paris

La jeune photographie italienne



Raconte-moi une histoire. La jeune photographie italienne

Istituto Italiano di Cultura Paris direction/direzione Fabio Gambaro


Istituto Italiano di Cultura Paris 20 juin / giugno – 27 août / agosto 2019 exposition organisée par / mostra organizzata da Istituto Italiano di Cultura directeur / direttore Fabio Gambaro commissaire de l’exposition / curatrice della mostra Laura Serani réalisation de la vidéo / regia del video Niccolò Hébel organisation / organizzazione Aurélie Cadier et / e Sandro Cappelli traductions / traduzioni Jérôme Nicolas editing Marie-Flore Criscione


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Fabio Gambaro

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Laura Serani Raconter par les images Raccontare con le immagini

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Michele Smargiassi En explorant de l’autre côté du pont Esplorando dall’altra parte del ponte

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Alessandra Calò

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Ilaria Crosta

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Enrico Di Nardo

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Giorgio Di Noto

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Karim El Maktafi

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Francesco Levy

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Michele Palazzi

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Michela Palermo

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Federica Sasso

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Vidéo / Video


Chaque jour, des centaines de millions de photographies sont visionnées, partagées, échangées, évaluées, appréciées ou mises à la corbeille. Même quand nous ne le voulons pas, nous sommes assaillis par les images, avec leur charge d’informations, d’émotions et d’injonctions plus ou moins voilées. À l’époque de Snapchat, d’Instagram et de Facebook, la technologie numérique et les réseaux sociaux ont transformé radicalement notre rapport à la photographie. Nous vivons dans l’illusion d’être tous des photographes, auteurs et consommateurs de milliers d’images, à la fois victimes et bourreaux de la dimension virale et instantanée de l’hypertrophie photographique dominante. Une condition qui se soustrait à toute réflexion critique, préférant l’abandon instinctif et immédiat à la pulsion, l’obsession de la vitesse et de l’ubiquité, le narcissisme de masse et ses dérives. Tel est le contexte dont doivent inévitablement tenir compte tous ceux qui se mesurent à la photographie avec des intentions professionnelles et artistiques, à la recherche d’une originalité qui soit capable de s’affranchir du lieu commun et de la répétition. C’est justement le cas d’Alessandra Calò, Ilaria Crosta, Enrico Di Nardo, Giorgio Di Noto, Karim El Maktafi, Francesco Levy, Michele Palazzi, Michela Palermo et Federica Sasso : neuf jeunes photographes italiens talentueux, réunis par l’œil expert de Laura Serani dans le cadre de l’exposition intitulée Racontemoi une histoire : la jeune photographie italienne / Raccontami una storia: la nuova fotografia italiana. Dix ans après une première exposition consacrée à

la nouvelle photographie italienne, l’Institut culturel italien propose un bilan mis à jour – partiel et provisoire, bien sûr, mais pas moins nécessaire pour autant – des nouvelles générations de la photographie italienne, en soulignant sa richesse, sa diversité et son énergie créatrice. Pour échapper à la standardisation des images du monde globalisé, ces jeunes artistes provenant de tous les coins de l’Italie tentent d’affirmer avec force un point de vue et une manière originale de regarder la réalité. Leur travail dépourvu de préconceptions et de stéréotypes exige que nous observions leurs photographies sans préjugés, en renonçant à notre habitude de regarder distraitement le réel et en nous soustrayant l’espace d’un instant au flux d’images ininterrompu dans lequel nous sommes plongés. Leurs photographies intenses nous amènent à redéfinir notre regard, en l’accordant avec le leur. C’est seulement ainsi qu’il nous sera possible d’appréhender et de comprendre l’histoire qu’ils essayent chaque fois de nous raconter – avec des techniques différentes et des sujets extrêmement variés, comme la condition des jeunes, les paysages nocturnes, le monde caché du dark web, les villes fantômes, le thème des origines ou encore la tradition photographique –, en nous invitant à faire un voyage riche de découvertes qui nous aidera à changer de perspective et à lire le monde avec des yeux différents. Ce qui ne peut être que salutaire à notre époque de certitudes illusoires. Fabio Gambaro Directeur de l’Institut culturel italien de Paris

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Ogni giorno, centinaia di milioni di fotografie vengono visionate, condivise, scambiate, valutate, apprezzate o cestinate. Anche quando non lo vogliamo, ci muoviamo assediati dalle immagini con la loro carica d’informazioni, emozioni e ingiunzioni più o meno velate. Nell’epoca di Snapchat, Instagram e Facebook, la tecnologia digitale e le reti sociali hanno trasformato radicalmente il nostro rapporto con la fotografia. Viviamo nell’illusione di essere tutti fotografi, autori e fruitori di migliaia di scatti, al contempo vittime e carnefici della dimensione virale e istantanea dell’ipertrofia fotografica dominante. Una condizione che sfugge ad ogni riflessione critica, preferendo l’abbandono istintivo e immediato della pulsione, l’ossessione della velocità e dell’ubiquità, il narcisismo di massa e le sue derive. È questo il contesto con cui deve inevitabilmente fare i conti chiunque oggi si cimenti con la fotografia perseguendo intenzioni professionali e artistiche alla ricerca di un’originalità capace di affrancarsi dal luogo comune e dalla ripetizione. Com’è appunto il caso di Alessandra Calò, Ilaria Crosta, Enrico Di Nardo, Giorgio Di Noto, Karim El Maktafi, Francesco Levy, Michele Palazzi, Michela Palermo, Federica Sasso: nove giovani fotografi italiani di talento riuniti dall’occhio esperto di Laura Serani per la mostra intitolata Raccontami una storia: la nuova fotografia italiana. Dieci anni dopo una prima mostra dedicata alla fotografia italiana emergente, l’Istituto Italiano

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di Cultura torna a proporre un bilancio – certo parziale e provvisorio, ma non per questo meno necessario – delle nuove leve della nostra fotografia, sottolineandone la ricchezza, la diversità e l’energia creativa. Per sfuggire alla standardizzazione delle immagini del mondo globalizzato, questi giovani artisti provenienti da ogni parte d’Italia provano ad affermare con forza un punto di vista e un modo originali di guardare la realtà. Il loro lavoro libero da preconcetti e stereotipi chiede di soffermarsi sui loro scatti senza pregiudizi, rinunciando al modo distratto con cui guardiamo di solito il reale e sottraendoci per un attimo al flusso ininterrotto delle immagini in cui siamo immersi. Le loro intense fotografie ci spingono a ridefinire il nostro sguardo, entrando in sintonia con il loro. Solo così sarà possibile cogliere e comprendere quella storia che ogni volta – con tecniche diverse e scegliendo soggetti molto disparati, dalla condizione giovanile ai paesaggi notturni, dal mondo nascosto del dark web alle città fantasma, dal tema delle origini a quello della tradizione fotografica – provano a raccontarci, invitandoci ad un viaggio pieno di scoperte che ci aiuta a cambiare prospettiva e a leggere il mondo con occhi diversi. Il che, in questi nostri tempi d’illusorie certezze, non può che essere salutare. Fabio Gambaro Direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Parigi


Raconter par les images Laura Serani L’exposition Raconte-moi une histoire. La jeune photographie italienne s’inscrit dans un cycle d’événements initié en 2008 par l’Institut culturel italien, avec l’objectif de valoriser la jeune création dans le domaine de la photographie. Expositions, rencontres et résidences d’artistes représentent dès lors une plateforme d’observation et de réflexion sur ses modes de production et de diffusion, toujours en pleine mutation aussi bien dans la presse, l’édition que sur le marché de l’art. À l’origine de cette évolution, la révolution numérique a ouvert la voie, parallèlement, à de nouvelles formes d’expression et à leur hybridation. Par conséquent, la réflexion sur le sens et les objectifs de l’art photographique s’accompagne désormais davantage de la recherche de langages adéquats ; le champ des possibilités s’élargit ainsi en remettant en cause les principes sur lesquels le huitième art a longtemps reposé. L’exposition propose donc un regard panoramique sur une génération d’artistes, née au milieu de ces changements et engagée dans la redéfinition et la réélaboration du champ photographique. En évolution permanente, la nouvelle scène photographique italienne, forte d’un héritage consolidé et porteuse de nouveaux langages visuels, est particulièrement effervescente et intéressante. Contrairement aux générations précédentes, pour lesquelles la reconnaissance internationale est arrivée tardivement, aujourd’hui, mobilité et globalisation facilitant les échanges, beaucoup de jeunes photographes commencent souvent en s’affirmant ailleurs, comblant ainsi le manque d’une politique consacrée à la photographie en Italie. Loin d’être exhaustive, la sélection présentée ici se veut éclectique et réunit des photographes aux démarches différentes autant par les thématiques traitées que par les langages visuels choisis. Une place centrale est donnée à la narration, au storytelling, tendance qui s’est affirmée de plus en plus au cours de ces dernières années : chacun y raconte une histoire en explorant le passé ou le présent, des paysages réels ou virtuels, des territoires intimes ; parfois en racontant, ils se racontent. Ils ont en commun

la curiosité de regarder au-delà de l’apparence des choses ainsi qu’une liberté qui fait tomber les barrières entre photographie documentaire et personnelle et fait vaciller la distinction entre une photographie-fenêtre sur le monde et une photographie-reflet de mondes intérieurs, tellement juste et éclairante quand John Szarkowski la formulait en 1978 dans Mirrors and windows. Dans l’ensemble des travaux présentés, le ton narratif s’impose et transpose des histoires « vraies » dans une nouvelle dimension, entre histoire et fiction. Démarche journalistique et recherche conceptuelle, mêlées, libèrent alors la poésie qui habite les images. En revisitant l’histoire des lieux, en réinterprétant la magie de la nature ou ses représentations, Enrico Di Nardo et Michele Palazzi relisent le paysage industriel ou des sites classés. Dans les images de Di Nardo, mystérieuses et énigmatiques, semblent affleurer, comme un écho, les vapeurs du lac qui occupait la plaine avant d’être recouvert lors d’un projet de bonification. Dans cette même campagne, qui repose, le jour, dans une lumière lactée, la nuit, des néons au milieu de la brume semblent appeler tels des signaux d’extraterrestres. Michele Palazzi, dans ce nouveau chapitre de son projet sur les limites géographiques de l’Europe, photographie des lieux flottants entre réminiscences d’éternité et dégradation courante ; il s’interroge sur le rôle du paysage et sa représentation au cours des siècles jusqu’à aujourd’hui. Alessandra Calò s’intéresse aux pionnières de la photographie ; tout en reconnaissant leur rôle, elle joue les alchimistes et les met en lumière à travers des procédés anciens et de nouveaux supports. Francesco Levy, parti sur les traces d’un nonévènement pendant sa résidence à l’Institut en 2018, – le projet de Fernand Jacopozzi, ingénieur italien chargé par le gouvernement français de construire une fausse ville destinée à dévier les raids aériens allemands loin de Paris pendant la Première Guerre mondiale – a réalisé une recherche intéressante autant d’un point de vue historique que par son approche mêlant photos d’archives, prises de vue urbaines et « imagessuggestions », factices comme le Paris de son histoire. Dans la tentative de décoder le présent, Ilaria Crosta, Karim El Maktafi, Giorgio di Noto, Michela

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Raccontare con le immagini Laura Serani

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La mostra Raccontami una storia. La nuova fotografia italiana si inserisce in una serie di manifestazioni avviate dall’Istituto Italiano di Cultura fin dal 2008, con l’intento di mettere in risalto i giovani creatori nel campo della fotografia. Da allora, mostre, incontri e residenze d’artista rappresentano una piattaforma d’osservazione e di riflessione sui suoi modi di produzione e di diffusione, in costante mutazione sia nella stampa e nell’editoria che sul mercato dell’arte. La rivoluzione digitale all’origine di questa evoluzione ha aperto la strada, parallelamente, a nuove forme di espressione e alla loro ibridazione. Di conseguenza, la riflessione sul senso e gli obiettivi dell’arte fotografica s’accompagna ormai sempre più alla ricerca di linguaggi adeguati; allargando così il campo delle possibilità, si rimettono in discussione i princìpi su cui l’ottava arte si è fondata per molto tempo. La mostra intende dunque proporre uno sguardo a tutto tondo su una generazione d’artisti, nati nel mezzo di questi cambiamenti e impegnati nella ridefinizione e rielaborazione degli ambiti del medium fotografico. La nuova scena fotografica italiana, in costante evoluzione, forte di un retaggio consolidato e promotrice di nuovi linguaggi visivi, è particolarmente effervescente ed interessante. All’opposto delle generazioni precedenti, il cui riconoscimento internazionale è arrivato tardi, oggi – grazie anche alla globalizzazione e alla mobilità che facilitano gli scambi – molti giovani fotografi riescono ad affermarsi spesso prima all’estero, compensando così l’assenza di una politica dedicata alla fotografia in Italia. Senza la pretesa dell’esaustività, la scelta dei lavori presentati vuol essere eclettica e riunire fotografi con approcci differenti, sia per le tematiche trattate che per i linguaggi visivi scelti. La narrazione, lo storytelling, tendenza che si è affermata in misura crescente nel corso degli ultimi anni, ricopre un ruolo centrale: ognuno racconta una storia esplorando il passato o il presente, paesaggi reali o virtuali, territori intimi; a volte, raccontando, ci si racconta. I fotografi in mostra hanno in comune la curiosità di guardare al di là dell’apparenza delle cose nonché

una libertà che fa cadere le barriere tra fotografia documentaria e personale. Così facendo, vanno oltre la distinzione tra la fotografia “finestra sul mondo” e la fotografia “riflesso di mondi interiori”, secondo la formula precisa e illuminante elaborata nel 1978 da John Szarkowski in Mirrors and windows. In tutti i lavori presentati si impone un tono narrativo che traspone delle “storie vere” in una nuova dimensione tra storia e finzione. Approccio giornalistico e ricerca concettuale, mescolate, liberano allora quella poesia che si trova nelle immagini. Riesaminando la storia dei luoghi, reinterpretando la magia della natura o le sue rappresentazioni, Enrico Di Nardo e Michele Palazzi rileggono sia il paesaggio industriale che quello protetto. Nelle immagini di Enrico Di Nardo, misteriose ed enigmatiche, sembrano affiorare, come un eco, i vapori del lago che occupava la pianura prima di essere ricoperto tramite un processo di bonifica. In questa stessa campagna, dove il giorno è immerso in una luce lattiginosa, i neon notturni avvolti nella bruma lanciano il loro richiamo, come dei segnali di extraterrestri. Michele Palazzi, in questo nuovo capitolo del suo progetto sui limiti geografici dell’Europa, fotografa luoghi sospesi tra reminiscenze di eternità e degradazione del presente, interrogandosi sul ruolo del paesaggio e della sua rappresentazione nel corso dei secoli fino ad oggi. Alessandra Calò si interessa alle pioniere della fotografia; riconoscendone il ruolo, gioca all’alchimista per metterle in luce attraverso procedimenti antichi e nuovi supporti. Francesco Levy, partito alla ricerca di un nonevento durante la sua residenza all’Istituto Italiano di Cultura nel 2018 – il progetto di Fernand Jacopozzi, ingegnere italiano incaricato dal governo francese di costruire una città fittizia con il compito di deviare lontano da Parigi i raid aerei tedeschi durante la Prima Guerra mondiale –, ha realizzato una ricerca interessante tanto dal punto di vista storico quanto per il suo approccio che mischia foto d’archivio, scorci di città e “foto-ricordo”, fittizie come la Parigi della storia che racconta. Nel loro tentativo di decrittare il presente, Ilaria Crosta, Karim El Maktafi, Giorgio Di Noto, Michela


Palermo et Federica Sasso mélangent les genres en toute liberté et introduisent de nouveaux langages dans des démarches à l’origine documentaire. En résidence à l’Institut culturel italien de Paris en début d’année, Ilaria Crosta a mené une sorte d’enquête, devenue rapidement aussi une quête personnelle sur le milieu des marabouts et leurs pratiques. Au-delà de l’opacité et des escroqueries auxquelles on aurait pu s’attendre, on découvre à l’aide de Polaroïds, lectures du futur, recettes et objets magiques, un monde peu connu et étonnant, dans lequel chercher une réponse aux peines de cœur et autres maux. Karim El Maktafi propose un autre voyage qui part des lieux de son enfance dans le nord de l’Italie et nous amène à ceux de ses parents au Maroc. Ses images, tels les passages d’un journal intime, racontent aussi bien le quotidien que son ressenti. Les mouvements fugaces, les visages effacés par une lumière blanche, les objets et les décors suggèrent une suspension – la complexité, peut-être, d’une appartenance à composer continuellement. Federica Sasso dans sa série de portraits de garçons et de filles à l’âge de l’adolescence semble parvenir à toucher et à montrer leur vérité, avec sensibilité et proximité. Habillés d’un t-shirt de Superman, les cheveux teintés en rose, avec ou sans tatouages, enlacés ou recroquevillés sur eux-mêmes, on devine ici et là la fragilité de chacun et la force des amitiés, les doutes et les fiertés, les peurs et le courage. Avec ses images harmonieuses et équilibrées, Federica Sasso semble vouloir dessiner pour chacun un avenir lumineux. On aimerait que les images aient un vrai pouvoir divinatoire. Giorgio Di Noto s’aventure dans les voies obscures du darknet, cet espace/marché virtuel

peuplé de trafics en tout genre : sexe, drogues et … kalachnikovs. En abordant la notion du visible et du nonvisible, Di Noto propose une lecture particulière de ces catalogues insolites, en confrontant l’observateur d’abord à la cécité puis, suite à un geste volontaire de sa part, à la révélation progressive des images. Ce procédé expérimenté et appliqué dans un très beau livre, The Iceberg, est repris dans l’installation présentée ici. Michela Palermo, en quelque sorte, montre elle aussi l’invisible, en demandant à la photographie d’exprimer ses visions intérieures et leur fragilité plutôt que d’arrêter le temps et les souvenirs. Sa recherche personnelle l’a rapidement orientée vers de nouvelles formes éditoriales et vers l’exploration du potentiel du livre photographique en tant qu’objet artistique. Ses publications sont une référence sur la scène de l’auto-édition, qui est devenue aujourd’hui un élément-clé dans le processus de création et de diffusion de la photographie émergente. En s’éloignant de la simple documentation, la nouvelle photographie est le résultat de questionnements et de recherches permanentes. Les réponses, parfois à travers un dispositif scénique, parfois dans le mélange des langages et dans le prolongement d’une production éditoriale originale, repoussent plus loin la façon de présenter le travail et permettent plus que jamais d’élargir les horizons de la création et de dessiner des mondes imaginaires. Comme leurs prédécesseurs l’ont fait avec des terres lointaines, les photographes continuent de nous dévoiler d’autres ailleurs et de nous émerveiller. Une projection complète l’exposition avec une sélection plus large d’auteurs.

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Palermo e Federica Sasso mescolano i generi in piena libertà e introducono nuovi linguaggi nei loro approcci in primis documentaristici. Ilaria Crosta, in residenza all’Istituto Italiano di Cultura di Parigi all’inizio di quest’anno, ha condotto una sorta d’inchiesta, trasformatasi rapidamente in una ricerca personale sul mondo degli stregoni guaritori e le loro pratiche magiche. Al di là della poca trasparenza e dei raggiri che uno potrebbe aspettarsi, si scopre, grazie a una sequenza di Polaroid, letture del futuro, ricette ed amuleti, un mondo poco conosciuto e stupefacente, in cui cercare una risposta a pene amorose ed altri malanni. Karim El Maktafi propone un altro tipo di viaggio che parte dai luoghi della sua infanzia nel Nord d’Italia conducendoci a quelli dei suoi genitori in Marocco. Le sue immagini, come le pagine di un diario, raccontano sia il quotidiano che la percezione dello stesso. I movimenti fugaci, i visi cancellati dalla luce bianca, gli oggetti e gli ambienti ispirano un sentimento di sospensione: forse la complessità di un’appartenenza da definire costantemente. Nella sua serie di ritratti di ragazzi e di ragazze in età adolescenziale, Federica Sasso sembra riuscire, con grande sensibilità e vicinanza, a cogliere e a mostrare la loro verità. Vestiti con una maglietta di Superman, con i capelli tinti di rosa, con o senza tatuaggi, abbracciati o ripiegati su loro stessi, lasciano percepire qua e là le singole fragilità e la forza dell’amicizia, i dubbi e la fierezza, le paure ed il coraggio. Con le sue immagini armoniose e calibrate, Federica Sasso sembra voler tracciare per ognuno un futuro radioso. Ci piacerebbe che queste immagini avessero davvero un potere profetico.

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Giorgio Di Noto si avventura nei meandri oscuri del darknet, uno spazio/mercato virtuale dove si trovano traffici di ogni genere: sesso, droghe e… kalashnikov. Affrontando la nozione del visibile e del non visibile, propone una lettura particolare di questi cataloghi insoliti, mettendo chi guarda in una situazione di cecità transitoria per poi, conseguentemente ad un gesto volontario da parte dell’osservatore stesso, rivelargli progressivamente le immagini. Questo procedimento, sperimentato e messo in pratica nel bellissimo libro The Iceberg, è ripreso nell’istallazione qui presentata. Michela Palermo mostra anche lei, in un certo senso, l’invisibile, chiedendo alla fotografia di esprimere le sue visioni interiori e la loro fragilità piuttosto che fermare il tempo e i ricordi. La sua personale ricerca l’ha orientata rapidamente verso nuove forme editoriali e verso l’esplorazione delle potenzialità del libro fotografico come oggetto artistico. Le sue pubblicazioni sono un punto di riferimento sulla scena dell’autoedizione, diventata oggi un elemento chiave nel processo di creazione e diffusione della fotografia emergente. Allontanandosi dalla semplice documentazione, la nuova fotografia è il frutto di interrogazioni e ricerche continue. Le risposte, talvolta attraverso un dispositivo scenico, talaltra nella miscela dei linguaggi e nel prolungamento di una produzione editoriale originale, trasformano il modo di presentare il lavoro e permettono sempre più di allargare gli orizzonti della creazione creando mondi immaginari. Come già i loro predecessori con le terre lontane, così i fotografi continuano a svelarci nuovi “altrove”, meravigliandoci. Una proiezione completa la mostra con una selezione più larga di autori.


En explorant de l’autre côté du pont Michele Smargiassi Pour Alfred Stieglitz, le premier pape de la photographie, il n’existait que trois genres de photographe : l’ignorant, le technicien et l’artiste. Ansel Adams, le père du paysage photographique, était au contraire quelqu’un de méthodique. Après avoir divisé l’échelle des gris en onze zones numérotées pour sa théorie de la Zone System, il crut bon de faire la même chose avec les vocations de ses collègues. Et il en trouva justement onze : professionnel, amateur, hobbyste, photojournaliste, créatif, expressif, interprétatif, esthète, artiste, transcendantal et son préféré : photopoète. Hélas, la taxonomie répond toujours à une demande de sens avec une liste ordonnée, laquelle, comme toutes les listes, est aussi incomplète qu’insensée, comme l’a bien montré Borges. Nous n’en savons en effet pas davantage, même avec la table périodique des « photographants » d’Adams. Qu’est-ce qu’un photographe ? Que fait un photographe, à part la réponse tautologique : « il fait des photographies » ? Quand la photographie est née, il y avait des photographes, mais il n’y avait pas de professionnels. Inventée par des dilettantes pour des dilettantes, c’était une magie merveilleusement hybride, une fille naturelle de la science abandonnée sur le seuil de l’art, à en croire ce paresseux de Baudelaire. Et quand les professionnels arrivèrent, le champ commença à se structurer en se divisant entre professionnels et amateurs : ce fut le début d’un conflit entre étiquettes dans lequel, aujourd’hui encore, nous nous noyons. Les artistes, intellectuels et écrivains s’extirpèrent avec dédain de ce bourbier nomenclateur, tout en faisant de la photographie un usage intense et conscient, mais en se gardant bien d’en assumer la responsabilité identitaire : « Ah non, excusez-moi, je ne suis pas photographe… ». Naturellement, ce ne sont pas les classifications pédantes qui définissent ce qu’est un photographe, mais la dynamique de la culture. À chaque époque de sa courte mais intense histoire, la photographie a obéi à un paradigme dominant qui s’imposait comme benchmark, qui fixait le sommet des valeurs et des aspirations d’un art à la vocation incertaine. Au cœur du xixe siècle, la photographie a été présentée comme la découverte,

la description et la classification positiviste du monde, et les photographes de voyage en occupèrent le sommet. À la charnière du siècle nouveau, le sceptre passa à l’expression romantique du sentiment, et ce fut le tour des pictorialistes de monter sur le trône. Entre les deux guerres triompha l’évidence moderniste de l’histoire, et ses héros furent les photojournalistes. À cette époque, le photographe qui voulait s’élever sur l’échelle du succès savait pertinemment sur quel sommet il devait l’appuyer. L’horizon semble un peu moins limpide, de nos jours. Certainement parce que la photographie vit actuellement un passage liminaire et tempétueux et qu’elle se trouve au carrefour de nombreuses crises qui ne lui appartiennent pas toutes en propre : car elles sont technologiques, médiatiques, culturelles et professionnelles. Le photojournalisme a perdu sa primauté de figure éponyme, mais on ne voit pas encore clairement qui est destiné à le remplacer. Les technologies mettent à disposition plus d’instruments que de directions et de sens : le risque est de ne pas savoir quoi faire, tout en sachant très bien le faire. Entre-temps, ce n’est pas l’art en soi, mais le système de l’art qui fait retentir ses sirènes : dans la pénurie de commandes éditoriales, le mur blanc de la galerie offre un abri chaud et rémunérateur. Mais serat-il sage d’abandonner le destrier du photoreportage qui apporta la gloire à tant de photographes du xxe siècle ? Je crains que les jeunes auteurs qui cherchent leur voie et qui consultent la boussole affolée des tendances contemporaines seront tentés de chercher refuge dans des hybridations acrobatiques. Storytelling, par exemple, est aujourd’hui une étiquette plutôt heureuse, car elle semble capable d’associer le mythe de l’adhésion référentielle à celui de la construction d’une pensée. Et cela est fascinant, car la traversée des ponts offre des vues dégagées sur le paysage. Mais on franchit les ponts pour atteindre une rive : y aura-t-il encore quelque chose que nous appellerons « photographie », de l’autre côté ? Eh bien, après tout, si on n’y va pas, on ne voit pas. Les explorateurs suspendus au-dessus du courant sont certainement plus courageux que les conformistes dont les pieds sont bien plantés sur les rives des catégories « sûres ». Remercions-les donc, les neuf jeunes photographes exposés à l’Institut culturel italien : c’est aussi pour nous qu’ils explorent.

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Esplorando dall’altra parte del ponte Michele Smargiassi Per il primo pontefice del fotografico, Alfred Stieglitz, esistevano solo tre tipi di fotografo: l’ignorante, il tecnico e l’artista. Ansel Adams, il padre del paesaggio fotografico, era invece un tipo metodico. Dopo aver diviso la scala dei grigi in undici gradini numerati per la sua teoria dello Zone System, pensò bene di fare la stessa cosa con le vocazioni dei suoi colleghi. Ne individuò, appunto, undici: professionale, amatore, hobbista, fotogiornalista, creativo, espressivo, interpretativo, esteta, artista, trascendentale, e il suo preferito: fotopoeta. Ahinoi, la tassonomia risponde sempre a una domanda di senso con un ordinato elenco, che come tutti gli elenchi è borgesianamente tanto incompleto quanto insensato. Infatti, neppure con la tavola periodica dei fotografanti di Adams ne sappiamo di più. Chi è un fotografo? Che cosa fa un fotografo, oltre la tautologia che fa fotografie? Quando la fotografia nacque c’erano fotografi, ma non c’erano professionisti. Inventata da dilettanti per dilettanti, era una magia meravigliosamente ibrida, una figlia bastarda della scienza abbandonata sulla soglia dell’arte, per dar retta a quell’accidioso di Baudelaire. Quando poi i professionisti arrivarono, il campo cominciò a strutturarsi, appunto, dividendosi fra professionisti e amatori: e fu l’inizio di un conflitto fra etichette in cui, anche oggi, anneghiamo. Al pantano nomenclatorio, sdegnosi, si sottrassero quegli artisti, intellettuali, scrittori che pure fecero della fotografia un uso intenso e consapevole, ma guardandosi bene dall’assumersene la responsabilità identitaria: “Ah no, mi scusi, io non sono fotografo…”. È la dinamica della cultura, naturalmente, non sono le classificazioni pedanti, a definire cosa sia un fotografo. In ogni epoca della sua breve ma intensa storia, la fotografia ha obbedito a un paradigma dominante che si imponeva come benchmark, che fissava la vetta dei valori e delle aspirazioni di un’arte a vocazione incerta. Nel cuore dell’Ottocento la fotografia fu definita come scoperta, descrizione e classificazione

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positivista del mondo, e al vertice assursero i fotografi di viaggio. A cavallo del nuovo secolo lo scettro passò all’espressione romantica del sentimento, e sul trono salirono i pittorialisti. Fra le due guerre trionfò l’evidenza modernista della storia, e i suoi eroi furono i fotogiornalisti. Il fotografo che avesse voluto ascendere la scala del successo, aveva ben chiaro, in ogni periodo, quale fosse la sommità a cui appoggiarla. L’orizzonte sembra un po’ meno limpido, di questi tempi. Sicuramente perché la fotografia sta vivendo un passaggio burrascosamente liminare, e si trova all’incrocio di numerose crisi, non tutte sue proprie: bensì tecnologiche, mediatiche, culturali, professionali. Il fotogiornalista ha perso il primato di figura eponima, ma quale sia quella destinata a sostituirlo non è ancora chiaro. Le tecnologie mettono a disposizione più strumenti che direzioni e senso, il rischio fortissimo è di non sapere cosa fare, però saperlo fare benissimo. Nel frattempo, non l’arte in sé, ma il sistema dell’arte scatena le sue sirene: nella penuria di commissioni editoriali, la parete bianca della galleria appare un rifugio caldo e remunerativo. Ma abbandonare il destriero del fotoreportage che diede gloria ai grandi fotografi del Novecento sarà saggio? La tentazione per i giovani autori che cercano una rotta, e consultano la bussola impazzita delle tendenze contemporanee, temo sia quella di cercare rifugio in ibridazioni acrobatiche. Storytelling, per esempio, è un’etichetta oggi piuttosto fortunata perché sembra capace di tenere assieme il mito dell’aderenza referenziale e quello della costruzione di un pensiero. E questo è affascinante, perché attraversare i ponti regala estese visioni sul paesaggio. Ma i ponti si varcano per raggiungere una sponda: ci sarà ancora qualcosa che chiameremo fotografia, dall’altra parte? Bene, dopo tutto, se non si va non si vede. Sicuramente hanno più coraggio gli esploratori sospesi sulla corrente che i conformisti coi piedi ben piantati nelle rive delle categorie “sicure”. Ringraziamoli, dunque, i nove giovani fotografi esposti all’Istituto Italiano di Cultura: stanno esplorando anche per noi.



ALESSANDRA CALÃ’ ILARIA CROSTA ENRICO DI NARDO GIORGIO DI NOTO KARIM EL MAKTAFI FRANCESCO LEVY MICHELE PALAZZI MICHELA PALERMO FEDERICA SASSO

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ALESSANDRA CALÒ Les Inconnues (Hommage à Anna et Constance) Cette œuvre d’Alessandra Calò est née comme un hommage à Anna Atkins et Constance Fox, les deux premières femmes de l’histoire de la photographie. L’étude de leur travail a permis à l’auteure d’approfondir sa recherche sur les anciennes techniques de tirage et de réfléchir sur le concept d’« image latente ». Ce processus lui a permis de se confronter à l’élément fortuit, mais aussi à l’élément naturel, en montrant la difficulté et l’humanité d’un processus qui ne vise pas la recherche de la précision ou l’absence de défaut. Le concept de temps et la transformation de l’immatériel en forme visible restent les aspects centraux de son travail, qui lui permettent de réfléchir et de dialoguer constamment avec les qualités matérielles du médium photographique. Les protagonistes des Inconnues peuvent être considérées, en un certain sens, comme le résultat d’une enquête et comme la tentative de remonter le temps, comme si l’artiste voulait entrer en contact avec les premières protagonistes féminines de l’histoire de la photographie. Alessandra Calò (1977), artiste et photographe, a expérimenté dès le début de sa carrière nouveaux langages qui lui ont permis d’approfondir des thèmes liés à la mémoire et à l’identité. Elle a participé à des expositions et à des festivals en Italie et à l’étranger : XIV Giornata del Contemporaneo (IIC Madrid), Festival Circulation(s) (Paris), Les Rencontres de la Photographie d’Arles, Fotografia Europea (Reggio Emilia). Certaines de ses œuvres font partie d’importantes collections publiques et privées.

Les Inconnues (Omaggio ad Anna e Constance) Quest’opera di Alessandra Calò nasce come omaggio ad Anna Atkins e Constance Fox Talbot, le prime due donne della storia della fotografia. Lo studio del loro lavoro ha consentito all’autrice di approfondire la sua ricerca sulle antiche tecniche di stampa e riflettere sul concetto di “immagine latente”. Questo processo le ha permesso di confrontarsi con l’elemento naturale, oltre che con quello casuale, facendo emergere la difficoltà e l’umanità del processo, che non possiede tra i suoi requisiti la precisione o l’assenza di difetto. Il concetto di tempo e la trasformazione dall’immateriale alla forma visibile rimangono gli aspetti centrali del suo lavoro, che le permettono di riflettere e dialogare costantemente con quelle che sono le qualità materiali del medium fotografico. Le protagoniste di Les Inconnues possono essere considerate, in un certo senso, il risultato di un’indagine e il tentativo di tornare indietro nel tempo, quasi a voler entrare in contatto con le prime protagoniste femminili della storia della fotografia. Alessandra Calò (1977), artista e fotografa, ha sperimentato fin dall’inizio della sua carriera l’uso di nuovi linguaggi che le hanno permesso di approfondire temi legati alla memoria e all’identità. Ha partecipato a mostre e festival in Italia e all’estero: XIVa Giornata del Contemporaneo (IIC Madrid), Festival Circulation(s) (Parigi), Les Rencontres de la photographie (Arles), Fotografia Europea (Reggio Emilia). Alcune sue opere fanno parte di importanti collezioni pubbliche e private.

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ILARIA CROSTA Histoires de marabouts et de chasseurs du Mali à Paris Lors de sa résidence à l’Institut culturel italien au printemps 2019, Ilaria Crosta a réalisé un projet sur les marabouts de Paris et sur leurs pratiques, une réalité plutôt fermée, peu encline à s’exposer aux regards extérieurs et sur laquelle planent méfiance et soupçons. En se mettant en jeu directement, elle est parvenue à établir des échanges et des contacts et à approcher avec respect et sans apriori cet univers bien plus complexe qu’en apparence. Entre pratiques divinatoires et recettes anciennes, de la Goutte d’Or à Montreuil, elle a tenté de percer le secret des réponses apportées à toute sorte de problèmes, peines de cœur et autres maux. À travers les photos des lieux, les portraits des marabouts et savants rencontrés, les récits des séances de divination, la transcription de recettes et une série d’objets collectés, on découvre un monde méconnu et surprenant Ilaria Crosta (1988) est née à Turin et a grandi en France. Elle a d’abord étudié à l’Académie de Venise, puis à Florence à la Fondation Studio Marangoni. Elle a approché la photographie en travaillant à l’archive Bianco & Nero de Vittorio Pavan, à Venise, avant de devenir assistante de la photographe Giorgia Fiorio. En 2012, elle a cofondé Yet Magazine, et depuis 2013, elle est membre de Fetart, l’association qui organise le Festival Circulation(s) à Paris. En 2016, elle a fondé avec Niccolò Hébel la maison d’édition indépendante Zine Tonic et la librairie itinérante Foto Gang. En 2019, à la demande de la Fondation Catherine Gide, elle a réalisé un projet personnel à l’occasion du 150° anniversaire de la naissance d’André Gide. Ses images figurent dans diverses collections privées en France et en Italie.

Storie di stregoni e cacciatori dal Mali a Parigi Durante la sua residenza all’Istituto Italiano di Cultura nella primavera 2019, Ilaria Crosta ha realizzato un progetto sugli stregoni guaritori di Parigi e sulle loro pratiche: una realtà piuttosto chiusa, poco incline ad esporsi agli sguardi esterni, sulla quale aleggiano diffidenza e sospetti. Mettendosi direttamente in gioco, è riuscita ad instaurare degli scambi e dei contatti approdando così, rispettosamente e senza preconcetti, ad un universo ben più complesso di quel che appare. Tra pratiche divinatorie ed antiche ricette, dal quartiere della Goutte d’Or alla periferia di Montreuil, Ilaria Crosta ha tentato di svelare il segreto delle risposte date ad ogni tipo di problemi, questioni di cuore ed altri mali. Attraverso le fotografie dei luoghi, i ritratti dei marabouts et dei saggi incontrati, i racconti delle sedute divinatorie, la trascrizione di ricette ed una serie di oggetti raccolti, scopriamo un mondo poco conosciuto e sorprendente. Ilaria Crosta (1988) è nata a Torino ed è cresciuta in Francia. Ha studiato all’Accademia di Venezia e presso la Fondazione Studio Marangoni di Firenze. Si è avvicinata alla fotografia lavorando all’archivio Bianco & Nero di Vittorio Pavan a Venezia, prima di diventare l’assistente della fotografa Giorgia Fiorio. Nel 2012 ha cofondato Yet Magazine e dal 2013 è membro di Fetart, l’associazione che organizza il Festival Circulation(s) a Parigi. Nel 2016 fonda con Niccolò Hébel la casa editrice indipendente Zine Tonic e la libreria itinerante Foto Gang. Nel 2019, su richiesta della Fondation Catherine Gide, ha realizzato un progetto personale in occasione del 150° anniversario della nascita di André Gide. Le sue immagini fanno parte di varie collezioni private in Francia e in Italia.

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ENRICO DI NARDO Lifting Ground Shadows Un lieu qui n’existerait pas si l’ordre naturel n’avait pas été altéré par l’artifice humain. La vaste plaine révélée par l’assèchement du lac Fucin à la fin du xixe siècle est toute imprégnée d’une sensation d’anomalie. La nature semble avoir réagi à la tentative d’altération par l’homme d’un ordre naturel avec des pulsions imprévisibles, étrangères, en chargeant l’atmosphère de tensions indéchiffrables. Dans ce lieu qui n’a jamais été complètement domestiqué, la terre irradie une inquiétude qui se communique à chaque chose qui y pousse et qui y demeure, en donnant forme à des manifestations mystérieuses et sublimes. Enrico Di Nardo (1984) est diplômé en physique. Il a fait ses études à l’université de Pise et à Paris dans un laboratoire de neurophysique du CNRS. Entre 2010 et 2015, il a interrompu ses études pour se consacrer à la photographie en autodidacte. En 2014, il a obtenu une bourse pour fréquenter une master class de photographie documentaire à Rome et en 2016 il a été sélectionné pour l’International Summer School of Photography. Ses photos ont été présentées dans des expositions collectives et lors de projections en Italie, en Grèce, en Malaisie et en France, en particulier les performances audiovisuelles du collectif Temps Zero. Il fait partie des 12 auteurs internationaux présents dans A place both wonderful and Strange, un recueil de photographies en hommage à David Lynch (FuegoBooks, 2017).

Un luogo che non esisterebbe se l’ordine naturale non fosse stato manomesso dall’artificio umano. La vasta piana emersa dal prosciugamento del lago Fùcino alla fine del XIXo secolo è intrisa del suo senso di anomalia. Al tentativo di alterazione di un ordine naturale da parte dell’uomo, la natura sembra aver reagito con pulsioni imprevedibili, aliene, caricando l’atmosfera di tensioni indecifrabili. In questo luogo mai completamente addomesticato, la terra irradia un’inquietudine che contagia ogni cosa che vi cresce e vi dimora, dando forma a manifestazioni misteriose e sublimi. Enrico Di Nardo (1984), laureato in fisica, ha studiato all’Università di Pisa e a Parigi in un laboratorio di neurofisica del CNRS. Tra il 2010 e il 2015 ha sospeso gli studi per dedicarsi alla fotografia come autodidatta. Nel 2014 ha ricevuto una borsa di studio per frequentare una masterclass in fotografia documentaria a Roma e nel 2016 è stato selezionato per l’International Summer School of Photography. Le sue foto sono state esposte in mostre collettive e proiezioni in Italia, Grecia, Malesia, Francia tra cui le performance audiovisive del collettivo Temps Zero. È fra i 12 autori internazionali inclusi nel libro fotografico tributo a David Lynch A place both wonderful and Strange (FuegoBooks, 2017).

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GIORGIO DI NOTO The Iceberg Internet peut être représenté comme un iceberg : la pointe constitue le « Surface Web », c’est-à-dire le territoire numérique que nous connaissons tous. La partie immergée, qui constitue plus de 90 % du total, représente en revanche le « Deep Web », la portion d’Internet qui n’est pas indexée par les moteurs de recherche, mais à laquelle on peut accéder facilement quand on connaît directement l’adresse. Le « Dark Web » est la partie la plus profonde du « Deep Web » : c’est un réseau crypté qui n’est accessible qu’à travers des logiciels spécifiques. C’est un non-lieu où tout est théoriquement permis et où pratiquement rien n’est traçable. Dans cet espace, des milliers d’images et de photographies, chargées anonymement et destinées à s’auto-effacer, illustrent des annonces et des publicités dans la tentative d’attirer l’attention du visiteur, en prenant souvent des caractères surréels et abstraits. Dans The Iceberg, les photographies sont présentées comme des objets invisibles : imprimées avec des encres spéciales, elles n’apparaissent et ne se révèlent sur la surface qu’à travers une lumière ultraviolette. Giorgio Di Noto (1990) a étudié au Centro Sperimentale di Fotografia Adams. En 2012, son livre The Arab Revolt a été sélectionné dans The Photobook. A History, Vol. III de Martin Parr et Gerry Badger et exposé à Paris Photo. Il a été mentionné parmi les « Ones to watch 2013 » du British Journal of Photography. En 2017, il a publié The Iceberg (Édition Patrick Frey) qui a reçu une mention spéciale pour l’Author Book Award aux Rencontres de la Photographie d’Arles 2018. Ses projets ont été exposés dans différents festivals et événements en Europe.

Internet può essere rappresentato come un iceberg: la punta raffigura il “Surface Web”, ovvero quel territorio digitale che tutti noi conosciamo. Invece, la parte sommersa, a più del suo 90%, rappresenta il “Deep Web”, la porzione di Internet che non viene indicizzata dai motori di ricerca, però alla quale si può accedere facilmente quando si conosce direttamente l’indirizzo. Il “Dark Web” è la parte più profonda del “Deep Web”: un network criptato accessibile solo attraverso specifici software. È un non-luogo dove tutto è teoricamente permesso e nulla è praticamente tracciabile. In questo spazio, migliaia di immagini e fotografie, caricate anonimamente e destinate ad autocancellarsi, illustrano annunci ed inserzioni nel tentativo di catturare l’attenzione del visitatore, assumendo spesso caratteri surreali e astratti. In The Iceberg le fotografie sono presentate come oggetti invisibili: stampate con degli inchiostri speciali, appaiono e si rivelano sulla superficie solo attraverso una luce ultravioletta. Giorgio Di Noto (1990) ha studiato al Centro Sperimentale di Fotografia A. Adams. Nel 2012 il suo libro The Arab Revol è stato selezionato in The Photobook. A History, Vol. III di Martin Parr e Gerry Badger ed esposto a Paris Photo. È stato menzionato fra i “Ones to watch 2013” del British Journal of Photography. Nel 2017 ha pubblicato The Iceberg (Edition Patrick Frey) che ha ricevuto una menzione speciale per l’Author Book Award alle Rencontres de la photographie d‘Arles 2018. I suoi progetti sono stati esposti in occasione di vari festival ed eventi in Europa.

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KARIM EL MAKTAFI Hayati Hayati, « ma vie » en arabe, est un journal visuel à travers lequel El Maktafi se met à nu et s’interroge sur son identité d’Italien, fils d’immigrés marocains qui est né et a grandi en Italie. Pour le réaliser, il a choisi le moyen du smartphone, moins envahissant qu’un appareil photographique. L’auteur photographie avec lui sa vie et celle de ses amis et des membres de sa famille, en créant des images suspendues et énigmatiques qui expriment bien la sensation d’incertitude, de doute et de désorientation qui envahit ceux qui vivent en équilibre entre deux réalités apparemment inconciliables. Lorsque l’on grandit entre deux mondes, on est obligé d’affiner son regard, de rechercher des similitudes et des différences entre des pratiques et des modes de pensée souvent très éloignés. Karim El Maktafi (1992) s’est diplômé à l’Istituto Italiano di Fotografia de Milan en 2013. Ses travaux ont été exposés à La Triennale Museum de Milan, au Museum in der Kulturbrauerei de Berlin, au Pavillon Populaire de Montpellier et au Museo Macro Testaccio de Rome. Ils ont également été publiés dans des revues comme National Geographic USA, EO, Internazionale, Vice et Topic Stories. Pendant sa résidence à Fabrica, entre 2016 et 2017, El Maktafi a réalisé le projet Hayati, lauréat du PHMuseum 2017 Grant – New Generation Prize et deuxième prix au Kassel Dummy Award 2018.

Hayati, “la mia vita” in arabo, è un diario visivo attraverso il quale El Maktafi si mette a nudo e si interroga sulla propria identità di italiano, figlio di immigrati marocchini, nato e cresciuto in Italia. Per farlo ha scelto il mezzo dello smartphone, meno invadente rispetto ad una macchina fotografica. Con esso, l’autore fotografa la sua vita e quella di amici e parenti creando immagini sospese, enigmatiche, che ben esprimono il senso di incertezza, dubbio, disorientamento che coglie chi vive in bilico tra due realtà apparentemente inconciliabili. Crescere tra due mondi costringe ad affinare lo sguardo, a cercare similitudini e differenze tra pratiche e modi di pensare spesso molto lontani.

Karim El Maktafi (1992) si è diplomato presso l’Istituto Italiano di Fotografia di Milano nel 2013. Il suo lavoro è stato esposto a La Triennale Museum di Milano, al Museum in der Kulturbrauerei di Berlino, al Pavillon Populaire di Montpellier, al Museo Macro Testaccio di Roma, oltre ad essere stato pubblicato su riviste quali National Geographic USA, GEO, Internazionale, Vice, Topic Stories. Durante la sua residenza a Fabrica, tra il 2016 e il 2017, El Maktafi realizza il progetto Hayati, vincitore del PHMuseum 2017 Grant – New Generation Prize e secondo premio al Kassel Dummy Award 2018.

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FRANCESCO LEVY La ville fantôme / Le faux Paris Le projet, réalisé au cours d’une résidence de Francesco Levy à l’Institut culturel italien en 2018, s’inspire d’un épisode peu connu de l’histoire de Paris à l’époque de la Première Guerre Mondiale : la mission confiée par le gouvernement français à un ingénieur italien, Fernand Jacopozzi, de construire une fausse ville destinée à détourner les raids aériens allemands loin de Paris. Il s’agissait d’une réplique de la capitale, à l’échelle 1:1, avec une grande attention portée à l’éclairage, pour tromper l’ennemi la nuit. À partir de cette utopie militaire et architecturale, Levy réfléchit à la question de la frontière de plus en plus floue entre le réel et sa représentation, ainsi qu’aux processus auxquels on assiste de nos jours : la transformation des villes en musées, la contamination de l’information, de la politique et de la culture par une logique et une esthétique du spectacle et du spectaculaire. Francesco Levy (1990) arrive à la photographie après des études à l’Académie des Beaux-Arts de Venise et un doctorat en esthétique des nouveaux médias. Distingué par une bourse à la Fondazione Studio Marangoni de Florence, il a participé à différents prix et festivals parmi lesquels LOOP/ Fotografia Europea, le Prix Celeste/Visible White Photo Prize, le Combat Prize, la Biennale d’art contemporain JCE et le SiFest. Après avoir exposé à l’Institut culturel italien de Paris, il a présenté About Memory and on being Elsewhere à la Galleria d’arte Moderna e Contemporanea de San Gimignano.

La città fantasma / La finta Parigi Il progetto, realizzato da Francesco Levy nel 2018 durante la sua residenza all’Istituto italiano di Cultura, trae ispirazione da un episodio poco noto della storia di Parigi durante la Prima guerra mondiale: la missione affidata dal governo francese all’ingegnere italiano Fernando Jacopozzi, di costruire una finta città destinata a deviare i raid aerei tedeschi lontano dalla capitale. Si trattava di una replica di Parigi, su scala 1:1, con grande attenzione all’illuminazione per poter trarre in inganno il nemico di notte. A partire da questa utopia militare e architettonica, Levy riflette sulla questione della frontiera sempre più labile tra il reale e la sua rappresentazione, così come ai processi ai quali assistiamo oggi : la trasformazione delle città in musei, la contaminazione dell’informazione, della politica e della cultura da una logica ed un’estetica dello spettacolo e dello spettacolare. Francesco Levy (1990) arriva alla fotografia dopo gli studi presso l’Accademia delle Belle Arti di Venezia e un dottorato in estetica dei new media. Vincitore della borsa di studio della Fondazione Studio Marangoni di Firenze, ha partecipato a diversi premi e festival tra i quali LOOP / Fotografia Europea, il Celeste/Visible White Photo Prize, il Combat Prize, la Biennale d’arte contemporanea JCE ed il SiFest. Dopo aver esposto all’Istituto italiano di cultura di Parigi, ha presentato About Memory and on being Elsewhere alla Galleria d’arte Moderna e Contemporanea di San Gimignano.

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MICHELE PALAZZI Finisterrae Finisterrae est un projet en deux chapitres sur l’identité de l’Europe du Sud et sur l’état de crise dans lequel elle est plongée. Le chapitre exposé à l’Institut culturel italien de Paris concerne l’Italie contemporaine. Ce projet se veut une réflexion esthétique sur l’Italie d’aujourd’hui qui puisse rapprocher le spectateur du regard de la société du passé. Michele Palazzi a utilisé des éléments visuels de différentes périodes historiques comme des métaphores, afin de représenter le présent sans rester lié aux dynamiques de l’actualité. En décontextualisant la dimension temporelle et spatiale, les images produisent une sensation de désorientation, la même que l’on éprouve en concevant une nouvelle identité méditerranéenne. Michele Palazzi (1984) a étudié à la Scuola Romana di Fotografia. Son travail aborde les problématiques sociales contemporaines. Il a reçu de nombreuses récompenses, dont le prestigieux Premier Prix du World Press Photo Award 2015, catégorie Daily Life – Stories, pour ses clichés retraçant la vie quotidienne dans une Mongolie en phase de transition entre une culture ancestrale millénaire et un style de vie moderne et occidental. C’est un photographe de l’Agenzia Contrasto.

Finisterrae è un progetto in due capitoli sull’identità dell’Europa meridionale e sullo stato di crisi in cui essa si trova. Il capitolo esposto all’Istituto Italiano di Cultura di Parigi riguarda l’Italia contemporanea. Il progetto vuole essere una riflessione estetica sull’Italia di oggi, che possa avvicinare lo spettatore allo sguardo della società del passato. Michele Palazzi ha utilizzato elementi visivi di diversi periodi storici come metafore, con lo scopo di rappresentare il presente senza rimanere legato alle dinamiche dell’attualità. Decontestualizzando la dimensione temporale e spaziale, le immagini portano ad un senso di disorientamento, lo stesso che si prova nel concepire una nuova identità mediterranea. Michele Palazzi (1984) ha studiato alla Scuola Romana di Fotografia. Il suo lavoro affronta le problematiche sociali contemporanee. Ha ricevuto numerosi riconoscimenti, tra cui il prestigioso Primo Premio del World Press Photo Award 2015, categoria Daily Life – Stories per i suoi scatti che ritraggono la vita quotidiana in una Mongolia in fase di transizione da una cultura ancestrale portata avanti da millenni a uno stile di vita moderno e occidentale. È un fotografo dell’Agenzia Contrasto.

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MICHELA PALERMO The Untitled Box The Untitled Box est une collection printed matter qui ré-élabore la production photographique de Michela Palermo dans des publications autoproduites (zines, livres d’artiste). « Si la photographie est une lutte inégale contre l’oubli ; si elle peut servir comme trace, comme recours, comme rappel de quelque chose qui a été ; si elle est le résultat d’une inscription chimique de courts moments, ma recherche se réalise dans la possibilité de subvertir tout cela. C’est la tentative de montrer la fragilité de mes propres visions ; une possibilité qui accepte et accueille la non linéarité de l’existence, comme si, à chaque fois, ce qui est arrivé n’avait pas été, ou était arrivé dans un ailleurs suspendu, dans un réseau vertigineux de temps non uniformes, divergents et parallèles, que mon regard ne peut que deviner. Mon travail prend forme dans des publications où le livre comme dispositif rétablit une vision, faite de combinaisons et d’infinies possibilités d’association. » Michela Palermo (1980) travaille dans le domaine de la photographie et du design éditorial. Après des études de sciences politiques, elle suit le programme annuel Creative Practice à l’International Center of Photography de New York. Elle a travaillé comme photographe pour des hebdomadaires et des mensuels ; elle a ensuite été assistante dans la production de livres d’artistes et de photographies. Elle a présenté son travail dans de nombreux événements consacrés au selfpublishing et elle a collaboré à différents projets éditoriaux. Elle vit à Palerme où elle collabore avec Minimum, un espace dédié aux nouveaux langages de la photographie.

The Untitled Box è una collezione printed matter che rielabora la produzione fotografica di Michela Palermo in pubblicazioni autoprodotte (zines, libri di artista). “Se la fotografia è una lotta impari contro l’oblio; se può servire come traccia, come ricorso, promemoria di qualcosa che è stato; se è il risultato di un’iscrizione chimica di brevi momenti, la mia ricerca si realizza nella possibilità di sovvertire tutto questo. È il tentativo di mostrare la fragilità delle mie stesse visioni; una possibilità che accetta e accoglie la non linearità dell’esistenza, come se ogni volta quello che è accaduto non fosse mai stato, o accaduto in un altrove sospeso, in una rete vertiginosa di tempi non uniformi, divergenti e paralleli, che il mio sguardo può solo intuire. Il mio lavoro prende forma in pubblicazioni dove il libro come dispositivo ristabilisce una visione, fatta di combinazioni e infinite possibilità di associazione.” Michela Palermo (1980) lavora nel campo della fotografia e del design editoriale. Dopo la laurea in scienze politiche, ha intrapreso il programma annuale Creative Practice presso l’International Center of Photography di New York. Ha lavorato come fotografa per riviste settimanali e mensili; successivamente come assistente nella produzione di libri di artista e fotografici. Ha presentato il suo lavoro in numerosi eventi dedicati al selfpublishing e collaborato a progetti editoriali. Vive a Palermo dove collabora con Minimum, uno spazio dedicato ai nuovi linguaggi della fotografia.

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FEDERICA SASSO #PostAdolescence « Quand on vit, il n’arrive rien. Les décors changent, les personnes entrent et sortent, voilà tout. […] Les jours s’ajoutent aux jours sans rime ni raison, c’est une addition interminable et monotone. […] C’est cela vivre. Mais quand on raconte la vie, tout change », écrit Jean-Paul Sartre dans La Nausée en 1938. Au cours des dernières années, la recherche personnelle de Federica Sasso a abordé différents thèmes comme l’adolescence, les troubles alimentaires, le rapport entre les réseaux sociaux et la dimension communautaire de la « Génération Z ». Son travail #PostAdolescence traite du rapport entre les nouvelles générations et l’espace environnant. Grâce à un accès complet à la technologie informatique et à Internet, les personnes nées entre 1995 et 2000 – la « Google Generation » – ont en effet vu s’abattre les barrières entre le monde numérique et le monde physique, tout en expérimentant toutes les nuances de la précarité, l’automatisation du travail, le changement climatique et l’immigration. Désorientées, elles développent de nouvelles formes de résistance. Le travail de Federica Sasso documente leur voyage vers la vie adulte. Federica Sasso (1992) est l’auteur du photobook Sick Sad Blue (Fabrica, 2016), une enquête sur le rapport entre l’anorexie et les réseaux sociaux qui raconte la vie d’une jeune fille anorexique. Ses travaux ont été exposés dans plusieurs galeries et festivals (Les Rencontres de la Photographie d’Arles, Landskrona Foto Festival, Fotografia Europea, Festival della Fotografia Etica, Milano Photo Week et Perugia Social Photo Festival) et publiés dans des magazines italiens et internationaux.

“Quando si vive non accade nulla. Le scene cambiano, le persone entrano ed escono, ecco tutto. [...] I giorni si aggiungono ai giorni, senza capo né coda, è un’addizione interminabile e monotona. […] Vivere è questo. Ma quando si racconta la vita, tutto cambia.” scrisse Jean-Paul Sartre in La nausea, 1938. Negli ultimi anni la ricerca personale di Federica Sasso ha toccato diversi temi, dall’adolescenza ai disturbi alimentari, dal rapporto tra social media alla dimensione comunitaria della cosiddetta Generazione Z. Il suo lavoro #PostAdolescence tratta il rapporto fra le nuove generazioni e lo spazio circostante. I nati tra il 1995 e il 2000, la cosiddetta Google Generation, per via di un completo accesso a tecnologia informatica ed Internet, hanno infatti visto crollare le pareti tra il mondo digitale e quello fisico sperimentando allo stesso tempo le più diverse sfumature di precariato, l’automazione del lavoro, il cambiamento climatico, l’immigrazione. Disorientati, sviluppano nuove forme di resistenza. Il lavoro di Federica Sasso documenta il loro viaggio verso la vita adulta. Federica Sasso (1992) è autrice del photobook Sick Sad Blue (Fabrica, 2016), indagine sul rapporto tra anoressia e social media che racconta la storia di una ragazza anoressica. I suoi lavori sono stati esposti in diverse gallerie e festival (Les Rencontres de la photographie d’Arles, Landskrona Foto Festival, Fotografia Europea, Festival della Fotografia Etica, Milano Photo Week e Perugia Social Photo Festival) e pubblicati su riviste italiane ed internazionali.

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Vidéo

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Raconte-moi une histoire. La jeune photographie italienne

Raccontami una storia. La nuova fotografia italiana

L’exposition est accompagnée d’une vidéo. Elle présente un panorama plus large de la photographie émergente en Italie, avec les travaux récents d’une sélection d’auteurs significatifs pour leur engagement et leur approche personnelle de l’évolution constante de la photographie aussi bien documentaire qu’intimiste et littéraire. Autant de façons de transcrire et raconter la réalité ou son propre imaginaire, de traiter des thématiques sociales ou de la sphère privée, représentatives des préoccupations actuelles, des tendances et de la recherche de nouveaux langages photographiques.

La mostra è accompagnata da un video. Al suo interno, un panorama più ampio della fotografia emergente italiana attraverso i lavori più recenti di alcuni autori che spiccano per l’impegno e l’approccio personale dell’evoluzione della fotografia documentaria o più intimista e letteraria. Modi diversi di trascrivere e raccontare la realtà o il proprio immaginario, di indagare tematiche sociali o affrontare la sfera privata, rappresentativi delle preoccupazioni attuali, delle tendenze e della ricerca di nuovi linguaggi fotografici.

photographies de / fotografie di Gilda Louise Aloisi [1] Alessandra Calò Tomaso Clavarino [3] Umberto Coa [2] Ilaria Crosta & Niccolò Hébel [5] Enrico Di Nardo Giorgio Di Noto Francesco Levy Karim El Maktafi Michele Palazzi Chiara S. Kurtovic [4] Denny Mollica & Hugo Weber [8] Michela Palermo Massimo Nicolaci [9] Valentina Piccinni & Jean-Marc Caimi [6] Cosimo Piccardi & Élise Duchemin [7] Federica Sasso direction artistique de / a cura di Laura Serani réalisation / regia Niccolò Hébel durée / durata 30’ Vidéo à visionner sur le site de l’Institut culturel italien à l’adresse suivante / Video visibile sul sito dell’Istituto Italiano di Cultura all’indirizzo seguente: https://iicparigi.esteri.it/iic_parigi/it/ 59


conception graphique/grafica Francesco Armitti / Solimena Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit (électronique, mécanique, ou autre) sans l’autorisation écrite préalable des ayants droit et de l’éditeur. Nessuna parte di questo volume può essere riprodotta o trasmessa in qualsiasi forma o con qualsiasi mezzo elettronico, meccanico o altro senza l’autorizzazione scritta dei proprietari dei diritti e dell’editore. pour les photographies / per le fotografie © les artistes respectifs / © i rispettivi artisti pour les textes / per i testi © les auteurs respectifs / © i rispettivi autori Tous les droits réservés / tutti i diritti riservati © 2019 Istituto Italiano di Cultura de Paris Imprimé à Rome, juin 2019


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