Barbetto / Scarpa. Architecture et bijou contemporain

Page 1

Babetto / Scarpa Istituto Italiano di Cultura Paris

Architecture et bijou contemporain



Babetto / Scarpa Architecture et bijou contemporain

Istituto Italiano di Cultura Paris direction/direzione Fabio Gambaro


Istituto Italiano di Cultura Paris 27 février – 22 mars / 27 febbraio – 22 marzo 2019 exposition organisée par / esposizione organizzata da Istituto Italiano di Cultura directeur / direttore Fabio Gambaro idéation / promossa da

MAXXI Architettura directeur / direttore Margherita Guccione

Galleria Antonella Villanova

commissaires d’exposition / a cura di Domitilla Dardi Elena Tinacci coordination / coordinamento Margherita Banchi projet d’installation / progetto di allestimento SNA Susanna Nobili Architettura Marco Brunori Silvia Struglia Leonardo Presciutti Flavia Rossi conception graphique de l’exposition / progetto grafico dell’esposizione Sara Annunziata organisation / organizzazione Marie Flore Criscione traductions / traduzioni Jérôme Nicolas registrar Monica Pignatti Morano conservation / conservazione Serena Zuliani vidéo Emiliano Martina


4

Fabio Gambaro

6 7

Margherita Guccione Connexions Connessioni

8

Domitilla Dardi, Elena Tinacci Carlo Scarpa et Giampaolo Babetto :

9

un dialogue entre architecture et bijou contemporain Carlo Scarpa e Giampaolo Babetto: un dialogo fra architettura e gioiello contemporaneo

12 13

Dorothea Baumer À propos de Giampaolo Babetto Su Giampaolo Babetto

45 45

Susanna Nobili, Marco Brunori Réflexions particulières Riflessioni speciali

51 52

biographies / biografie Giampaolo Babetto Carlo Scarpa


Jamais lieu ne s’est mieux prêté à accueillir une exposition. Les salles de l’Hôtel de Galliffet, bâti au xviiie siècle, constituent en effet le cadre idéal pour mettre en valeur le précieux travail de deux grands artistes, Giampaolo Babetto et Carlo Scarpa. Les espaces historiques du siège de l’Institut culturel italien de Paris exaltent à la perfection la finesse, l’intelligence et la créativité de leur geste exemplaire, tout en esquissant les grandes lignes d’un dialogue entre leurs disciplines respectives : l’art de la joaillerie et l’architecture, deux mondes apparemment éloignés de par leur échelle, leurs intentions et leurs finalités, mais qui nous suggèrent pourtant tout un réseau d’assonances et de rappels. L’exposition consacrée à ces deux maîtres – appartenant à des générations différentes, mais originaires de la même région, la Vénétie – montre volontairement le point de contact entre leurs univers : chacun conservant sa spécificité, ils s’enrichissent l’un l’autre de nouvelles significations et de nouvelles perspectives. Si l’originalité de ce procédé nous vaut quelques surprises stimulantes, elle a surtout le mérite de mettre en lumière le filigrane d’une relation où la forme et la technique, le rythme et la géométrie, l’invention et la réflexion, la mobilité et l’équilibre produisent toujours des solutions inattendues qui ne sont jamais le résultat d’un caprice, mais le fruit d’une nécessité intérieure. Laquelle est en réalité l’essence de l’art, quel que soit son domaine d’action ou la méthode adoptée.

En s’inspirant pour ses bijoux des projets de Carlo Scarpa, Giampaolo Babetto a su insuffler à ses extraordinaires créations la rigueur et la passion qui caractérisent depuis toujours les recherches de son aîné, en reproduisant ainsi deux signes caractéristiques de l’action du grand architecte, lequel lui avait déjà indiqué avec ses œuvres un parcours possible dans une direction féconde. Dans un cas comme dans l’autre, le résultat final, en tenant compte des différences qui s’imposent, est toujours le fruit d’un projet nourri d’inventivité et de méthode, comme c’est d’ailleurs toujours le cas chez les grands artistes. À ce propos, l’exposition Babetto/Scarpa : architecture et bijou contemporain proclame une fois de plus que la vieille opposition entre artisans et artistes n’a plus lieu d’être. L’artisan, qu’il soit un joailler ou un architecte, peut et doit être considéré comme un artiste. C’est ce qu’affirment clairement la force et l’originalité des œuvres de Giampaolo Babetto et de Carlo Scarpa, deux créateurs qui ont su mettre à profit leurs techniques respectives pour réaliser des projets structurés et ambitieux, en dépassant sans vanité la vieille distinction entre arts majeurs et arts mineurs. Tout cela nous apparaît aujourd’hui à travers les émotions suscitées par une exposition dont la réalisation a été rendue possible grâce aux contributions de nombreuses personnes, en particulier Margherita Guccione, Antonella Villanova, Domitilla Dardi, Elena Tinacci et Susanna Nobili, que nous remercions ici pour leurs apports irremplaçables. Fabio Gambaro Directeur de l’Institut culturel italien de Paris

4


Mai luogo fu più adatto ad accogliere una mostra. Le sale del settecentesco Hôtel de Galliffet sono infatti la cornice ideale per mettere in risalto il prezioso lavoro di due grandi artisti quali sono Giampaolo Babetto e Carlo Scarpa. Del loro gesto esemplare, gli storici spazi della sede dell’Istituto italiano di cultura di Parigi sanno esaltare la finezza, l’intelligenza e la creatività, sottolineando al contempo i contorni di un dialogo possibile tra le loro rispettive discipline: l’arte della gioielleria e l’architettura, due mondi apparentemente lontani per scala, intenzioni e finalità, ma tra i quali emerge una fitta rete di risonanze e richiami. La mostra dedicata ai due maestri – appartenenti a generazioni diverse ma cresciuti nella stessa regione, il Veneto – evidenzia volontariamente l’area di contatto tra i loro universi, che, pur conservando ciascuno la propria specificità, nell’accostamento si arricchiscono vicendevolmente di nuove valenze e prospettive. L’originalità di tale procedimento non solo procura qualche stimolante sorpresa, ma soprattutto ha il merito di mettere in luce la filigrana di una relazione dove forma e tecnica, ritmo e geometria, invenzione e riflessione, mobilità ed equilibrio producono soluzioni inaspettate, mai figlie di un capriccio ma sempre di un’interna necessità. Che poi è l’essenza dell’arte, qualunque sia il suo campo d’azione o il metodo adottato.

Ispirandosi per i suoi gioielli ai progetti di Scarpa, Babetto ha saputo depositare nei suoi affascinanti manufatti il rigore e la passione che ne caratterizzano da sempre la ricerca, riproducendo così due tratti distintivi dell’azione dell’architetto, il quale con le sue opere gli ha indicato un percorso possibile in una direzione feconda di risultati. Nell’uno come nell’altro caso l’approdo finale, pur tenendo conto delle debite differenze, nasce sempre da una progettualità fatta di inventività e di metodo, come avviene ogni volta che si tratta di grandi artisti. A questo proposito, la mostra Babetto/Scarpa: architettura e gioiello contemporaneo ribadisce una volta di più che la vecchia opposizione tra artigiani e artisti non ha più luogo d’essere. E anzi l’artigiano, sia esso un gioielliere o un architetto, può e deve essere considerato un artista. Lo ribadiscono la forza e l’originalità delle opere di Babetto e Scarpa, due creatori che hanno saputo utilizzare le rispettive tecniche per realizzare progetti articolati e ambiziosi, oltrepassando senza vanità l’antica distinzione tra arti maggiori e minori. Tutto ciò appare oggi ai nostri occhi attraverso le emozioni procurate da una mostra, la cui realizzazione è stata possibile grazie all’impegno di molte persone, tra cui Margherita Guccione, Antonella Villanova, Domitilla Dardi, Elena Tinacci e Susanna Nobili, che qui ringraziamo per il loro insostituibile contributo. Fabio Gambaro Direttore dell’Istituto Italiano di Cultura di Parigi

5


Connexions Margherita Guccione Telles des architectures, les bijoux sont le fruit d’une intuition artistique qui prend forme à travers une définition progressive du projet, en tout point analogue à celle du projet architectural. Ce rapprochement, qui peut paraître hardi, prend la forme d’une démonstration serrée et convaincante dans l’étude des relations entre les créations de Giampaolo Babetto et les œuvres de Carlo Scarpa – promue par le MAXXI Architettura avec la Galerie Antonella Villanova et réalisée par Domitilla Dardi et Elena Tinacci. Ceci à la fois, grâce à la méthode de comparaison entre ces deux créateurs, éloignés dans le temps et dans l’espace, et à la mise en regard des créations d’orfèvrerie et de leurs dessins préparatoires avec les références formelles de Scarpa. À partir d’une recherche dans les Archives Carlo Scarpa, conservées dans les collections de MAXXI Architecture, les deux chercheuses ont identifié les projets architecturaux qui ont le plus inspiré les bijoux de Giampaolo Babetto – lequel les cite parfois explicitement, comme un hommage déclaré à l’architecte vénitien –, où l’on perçoit les échos d’un dialogue entre les deux créateurs. Et cela parce que le MAXXI conçoit

les archives comme un système ouvert qui génère des connexions, une matière à modeler, comme celui que décrit Michel Foucault : « L’archive, c’est ce qui fait que toutes ces choses ne s’amassent pas indéfiniment dans une multitude amorphe […] mais qu’elles se composent les unes avec les autres selon des rapports multiples ». Ces rapports – qui sont effectivement multiples, originaux et parfois même inattendus – sont à l’origine de l’exposition de 2017 CORPS-MOUVEMENT-STRUCTURE. Le bijou contemporain et sa construction, pour laquelle six designers de niveau international ont été appelés à réfléchir à certains auteurs et à certains projets présents dans les archives du MAXXI Architecture. Aujourd’hui, en présentant à l’attention du public parisien le travail des deux maîtres vénitiens et leurs consonances conceptuelles et formelles, les commissaires de l’exposition se réapproprient ce projet pour examiner de nouveau, en dépit d’une différence d’échelle évidente, les relations multiples qui existent entre la construction d’un bâtiment et la conception d’un bijou. En d’autres termes, pour souligner que les structures, les formes, les matériaux, les encastrements, les mécanismes et les détails sont soumis à une même pensée logique, qui peut transformer l’idée initiale en un objet concret.

6


Connessioni Margherita Guccione Come architetture, i gioielli nascono da un’intuizione artistica, che prende forma attraverso una progressiva definizione progettuale, a tutti gli effetti analoga a quella del progetto architettonico. L’accostamento, che può sembrare ardito, grazie allo studio delle relazioni tra il lavoro di Giampaolo Babetto e le opere di Carlo Scarpa promossa dal MAXXI Architettura con la Galleria Antonella Villanova e curata da Domitilla Dardi ed Elena Tinacci, diventa una dimostrazione serrata e convincente. Per il metodo di confronto tra i due autori, distanti nel tempo e nello spazio, e per le creazioni di oreficeria e i disegni preparatori accostati agli evidenti riferimenti formali scarpiani. A partire da una ricerca all’interno dell’Archivio Carlo Scarpa conservato nelle Collezioni del MAXXI Architettura, sono stati infatti individuati quei progetti nei quali maggiormente si rilegge l’ispirazione dei gioielli di Babetto, cha a volte si traduce addirittura in un’esplicita citazione, in un dichiarato omaggio all’architetto veneziano, facendo risuonare gli echi di un dialogo a tutti gli effetti instauratosi tra due autori. Questo

7

perché il MAXXI concepisce l’archivio come un sistema aperto, generatore di connessioni, materia stessa da plasmare, come quello descritto da Michel Foucault: “L’Archivio è ciò che fa sì che tutte queste cose non si ammucchino all’infinito come una moltitudine amorfa [...] ma che si compongano le une con le altre secondo molteplici rapporti”. Da questi rapporti – che sono appunto molteplici, originali, a volte persino inaspettati ­– è nata, nel 2017, la mostra CORPO-MOVIMENTO-STRUTTURA. Il gioiello contemporaneo e la sua costruzione, per la cui realizzazione sei designer di fama internazionale sono stati chiamati a riflettere su alcuni autori e progetti presenti negli archivi del MAXXI Architettura. Oggi, portando all’attenzione del pubblico parigino il lavoro dei due maestri veneti e le loro consonanze concettuali e formali, si vuole tornare su quel progetto per guardare ancora, a fronte dell’evidente differenza di scala, alle molteplici relazioni tra la costruzione di un edificio e quella di un gioiello. In altri termini, per sottolineare che strutture, forme, materiali, incastri, meccanismi e dettagli fanno capo a uno stesso pensiero logico, capace di trasformare l’idea iniziale in un oggetto concreto.


Carlo Scarpa et Giampaolo Babetto : un dialogue entre architecture et bijou contemporain Domitilla Dardi, Elena Tinacci Le bijou et l’architecture sont les deux extrémités d’un dialogue dont les points de rencontre sont celui du corps en mouvement et de la structure. Malgré leurs finalités et leurs dimensions différentes, ces deux domaines ont un langage commun fait de rapports, de connexions et de proportions. Giampaolo Babetto entretient depuis des années un dialogue à distance avec l’œuvre de Carlo Scarpa. Les deux maîtres vénitiens n’ont pas seulement en commun leur provenance géographique, même si la fréquentation rapprochée des architectures de Scarpa par Babetto a été une condition de connaissance constante au fil du temps. Giampaolo Babetto vit et travaille dans la campagne de Padoue, dans un corps de ferme où il se partage entre son habitation et son atelier, à proximité de plusieurs créations de Carlo Scarpa. La région de Trévise est l’arrière-pays que Scarpa a traversé et où il a vécu, c’est le lieu qui contient le plus grand nombre de ses œuvres : cette terre s’oppose à l’eau de la lagune de Venise, elle aussi toujours présente même dans ses architectures sur la terre ferme, à commencer par la Tombe Brion, une magistrale opération de synthèse harmonieuse de l’architecture et des éléments naturels. L’importance du paysage vénitien et la sensibilité que Carlo Scarpa manifeste à l’égard de son territoire, trouvent une expression concrète dans l’installation conçue pour le Pavillon de la Vénétie à Italia ’61 – intitulée de manière évocatrice Le sens de la couleur, le gouvernement des eaux –, dans laquelle Carlo Scarpa donne une forme physique à des idées apparemment fuyantes, que Giampaolo Babetto semble cristalliser à son tour, cinquante ans plus tard, dans certaines de ses créations. Le paysage de Carlo Scarpa est constitué de milieux naturels, mais aussi d’architectures historiques, comme le Musée de Castelvecchio à Vérone, où l’ancien et le moderne, le contenant et le contenu, dialoguent dans une surprenante harmonie ; des espaces si intrinsèquement et traditionnellement vénitiens, comme l’entrepôt accueillant la boutique Olivetti sur la place Saint-Marc à Venise, magistralement transfiguré par l’intervention de l’architecte à travers une succession d’opérations spatiales et d’éléments de construction et de détail :

et dans ce cas aussi, en créant un équilibre parfait entre la spécificité de chaque partie et l’harmonie de l’ensemble ; ou des lieux à re-signifier audacieusement, comme le magasin Gavina à Bologne, un manifeste éclatant – à l’extérieur comme à l’intérieur – de nombreux éléments stylistiques du maître. Le travail de Babetto et de Scarpa ressemble beaucoup à ce paysage naturel et urbain régi par la raison, ordonné et géré à travers un travail de discipline extrême et d’amour du détail. Les architectures de l’un comme les bijoux de l’autre possèdent des charnières, des joints, de petits dispositifs et des engrenages ; un cœur fonctionnel qui les anime, caché à l’intérieur de la forme géométrique, et non pas exhibé comme une preuve musculaire de virtuosité. Leur caractère précieux réside dans la structure morphologique et dans l’équilibre des poids, des pleins et des vides, bien plus que dans la minutie de la décoration ou dans la spectacularisation technologique des structures. Ces aspects sont illustrés de manière éloquente par l’installation Ambiente conçue par Scarpa pour raconter et synthétiser métaphoriquement son travail dans le cadre de la XXXIVe Biennale de Venise : pour se représenter lui-même, le maître renonce à l’architecture et invente un dispositif d’installation fait de mécanismes, de poids et de contrepoids pour exposer des sculptures. La leçon du grand architecte – son sens incomparable de la forme géométrique et du rythme, son savoir extraordinaire dans la gestion des matériaux – est un banc d’essai avec lequel le bijou contemporain de Giampaolo Babetto ne se lasse jamais de se confronter. Du reste, le bijou contemporain est un monde fait d’harmonie entre la forme physique et la mesure, de connaissance des matériaux, mais aussi de savoir technique et artisanal. C’est un domaine de la joaillerie où la vision du projet a plus d’importance que le nombre de carats ou que les métaux précieux, et où l’originalité réside dans la forme d’une idée, mais à condition de ne jamais sacrifier la possibilité de pouvoir porter les œuvres. En effet, les bijoux habitent notre corps en vivant sur sa surface irrégulière, emportée dans un mouvement constant. Ils le font grâce à leur structure, exactement comme l’architecture, animée elle aussi par le dynamisme des personnes. Dans l’œuvre de Giampaolo Babetto que nous présentons ici, la référence à l’architecture et l’analogie constructive entre la petite et la grande échelle spatiale sont des éléments constitutifs de ses créations.

8


Carlo Scarpa e Giampaolo Babetto: un dialogo tra architettura e gioiello contemporaneo Domitilla Dardi, Elena Tinacci

9

Gioiello e architettura sono gli estremi di un dialogo che ha come punti di incontro quello del corpo in movimento e quello della struttura. Sebbene con finalità e dimensioni diverse, i due campi condividono un linguaggio comune fatto di rapporti, connessioni, proporzioni. Giampaolo Babetto crea da anni un dialogo a distanza con l’opera di Carlo Scarpa. Ad accomunare i due maestri veneti non è evidentemente solo la provenienza geografica, sebbene la frequentazione ravvicinata delle architetture di Scarpa da parte di Babetto sia stata una condizione di conoscenza costante nel tempo. Giampaolo Babetto, infatti, vive e lavora nella campagna padovana, in un nucleo di casali nei quali si divide tra abitazione e laboratorio, non distante da molte opere scarpiane. L’entroterra attraversato e vissuto da Scarpa e maggiormente punteggiato dai suoi interventi è il trevigiano, la cui terra si contrappone all’acqua della laguna veneziana, sempre presente anche nelle sue architetture sulla terraferma, una per tutte la Tomba Brion, magistrale operazione di sintesi armonica di architetture ed elementi naturali. L’importanza del paesaggio veneto e la sensibilità sviluppata da Scarpa verso il proprio territorio trovano una manifestazione concreta nell’allestimento ideato per il Padiglione del Veneto a Italia ’61, evocativamente chiamato Il senso del colore, il governo delle acque, in cui Scarpa dà forma fisica a concetti così apparentemente sfuggenti, che allo stesso modo Giampaolo Babetto –­ a cinquant’anni di distanza –­ sembra cristallizzare in alcune sue creazioni. A far parte del paesaggio scarpiano non sono solo gli ambienti naturali, ma anche architetture storiche, come il Museo di Castelvecchio a Verona, in cui antico e moderno, contenitore e contenuto dialogano in sorprendente armonia; spazi così intrinsecamente e tradizionalmente veneziani come il fondaco che ospita il negozio Olivetti in piazza San Marco a Venezia, magistralmente trasfigurato dall’intervento scarpiano attraverso un susseguirsi di operazioni spaziali ed elementi costruttivi e di dettaglio, anche in questo caso con un perfetto equilibrio tra la specificità delle singole parti e l’armonia del tutto; o luoghi da risignificare con audacia come il negozio Gavina a Bologna, quasi uno

sfacciato manifesto – sia all’esterno che all’interno –­ di tanti segni dell’autore. Il lavoro di Babetto e Scarpa assomiglia non poco a quel paesaggio naturale e urbano governato dalla ragione, ordinato e gestito attraverso un lavoro di estrema disciplina e dedizione al dettaglio. Le architetture dell’uno quanto i gioielli dell’altro posseggono cerniere, giunti, piccoli dispositivi e ingranaggi; un cuore funzionale che li fa muovere, nascosto all’interno della forma geometrica, non esibito come prova muscolare di virtuosismo. La loro preziosità è nella struttura morfologica e nell’equilibrio di pesi, pieni e vuoti, ben più che nella minuteria della decorazione o nella spettacolarizzazione tecnologica delle strutture. Illustra eloquentemente questi aspetti l’installazione Ambiente ideata da Scarpa per raccontare e sintetizzare metaforicamente il proprio lavoro in seno alla XXXIV Biennale di Venezia: per rappresentare se stesso, il maestro rinuncia all’architettura e inventa un congegno allestitivo fatto proprio di meccanismi, pesi e contrappesi per esporre delle sculture. La lezione del grande architetto –­ il suo senso ineguagliabile della forma geometrica e del ritmo, la straordinaria sapienza nella gestione dei materiali ­– è un tavolo di prova col quale il gioiello contemporaneo di Babetto non si stanca mai di confrontarsi. D’altra parte il gioiello contemporaneo è un mondo fatto di armonia tra forma fisica e misura, conoscenza dei materiali, ma anche di sapienza tecnica e artigianale. E’ un ambito della gioielleria dove la visione progettuale vale più dei carati o dei metalli preziosi e l’unicità risiede nella forma di un’idea, ma sempre a patto di non sacrificare l’indossabilità delle opere. I gioielli, infatti, abitano il nostro corpo, vivendo sulla sua superficie irregolare e in costante movimento. Lo fanno grazie alla loro struttura, esattamente come accade all’architettura, animata a sua volta dal dinamismo delle persone. Nell’opera di Babetto qui presentata il riferimento all’architettura e l’analogia costruttiva tra piccola e grande scala spaziale sono elementi costitutivi delle sue creazioni. Ma attenzione: qui non si tratta affatto di ridurre di scala le architetture, quanto di condividere un pensiero progettuale e strutturale, dove la statica si misura con l’equilibrio, costante e mutevole sul piano dello spazio, così come su quello del fisico. Senza dimenticare l’attenzione all’ornamento inteso come parte vitale e caratterizzante tanto dello spazio dell’uomo quanto del


Attention toutefois : il ne s’agit absolument pas ici de réduire l’échelle des architectures, mais de partager la pensée d’un projet et d’une structure, où la statique se mesure avec l’équilibre, à la fois constant et changeant autant sur le plan de l’espace que sur le plan physique. Sans oublier l’attention pour l’ornementation, appréhendée comme une partie vitale qui caractérise l’espace de l’homme autant que de son corps. On retrouve clairement dans les bijoux de Giampaolo Babetto la voie de la simplification géométrique, obtenue à travers une conception complexe, comme dans le projet architectural de Scarpa. Le secret des deux créateurs réside souvent dans les joints et les jonctions, dans de petits mécanismes qui rendent le mouvement possible, dans la mutation d’objets qui ne restent pas fixes, mais qui s’adaptent à des circonstances et à des usages. Mais aussi dans le contraste entre des matières plus ou moins nobles, entre la brillance des métaux et la couleur, que ce soit la couleur naturelle de la matière ou la couleur artificielle du pigment, en équilibrant continuellement le mélange de l’opacité et de la réflexion. Les bijoux sont exposés à côté de leurs dessins préparatoires, témoignages de leur processus de construction et extraits du travail de conception, mis

en regard de la documentation – dessins, prototypes et photographies – de projets spécifiques de Carlo Scarpa. Des relations formelles évidentes se manifestent surtout – mais pas seulement – à l’égard des œuvres probablement les plus connues du grand architecte : le Musée de Castelvecchio, qui se prête, dans la solution géniale imaginée par Scarpa pour le socle de la statue de Cangrande, à devenir une référence formelle directe de Giampaolo Babetto pour la bague appelée précisément Cangrande della Scala, dans un saut dimensionnel surprenant qui explicite clairement le sens de l’opération qui est proposée ici ; et la Tombe monumentale Brion, dont les formes sont étudiées et retracées sur les dessins du maître de Padoue, pour traduire le ciment de Carlo Scarpa en créations de joaillerie originales. L’aboutissement de l’étude que Babetto mène sur Scarpa sont en effet des œuvres de joaillerie uniques, qui révèlent les liens matiéristes, les rapports de processus, de conception et de construction avec les architectures prises comme références. Chaque bijou devient ainsi une occasion pour connaître le lexique de l’un des plus grands joaillers contemporains, ainsi que sa clé d’interprétation personnelle du monde architectural.

10


suo corpo. Nei gioielli di Babetto si rintraccia nitida la via alla semplificazione geometrica che è ottenuta con un complesso sforzo progettuale come nel disegno architettonico di Scarpa. Il segreto per entrambi è spesso in giunti e giunzioni, piccoli meccanisimi che rendono il movimento possibile, la mutazione di oggetti che non restano fissi, ma che si adattano a circostanze ed usi. Ma anche nel contrasto tra materie più e meno nobili, tra la lucentezza dei metalli e il colore, sia quello naturale della materia che quello artificiale del pigmento, calibrando di continuo la miscela di opacità e riflessione. I gioielli sono esposti insieme a disegni preparatori, testimonianze del loro processo di costruzione e stralci del lavoro progettuale, messi in relazione con materiali documentari –­ disegni, prototipi e fotografie –­ di specifici progetti di Carlo Scarpa. Evidenti relazioni formali si manifestano soprattutto ­– ma non solo ­– nei confronti di quelle che sono forse le più note delle sue opere: il Museo di Castelvecchio, che si presta, nella geniale

11

soluzione ideata da Scarpa per il basamento della statua di Cangrande, a diventare un riferimento formale diretto di Giampaolo Babetto per l’anello chiamato appunto Cangrande della Scala, in un sorprendente salto dimensionale che esplicita chiaramente il senso dell’operazione qui proposta, e la Tomba monumentale Brion, le cui forme sono studiate e ripercorse sulla carta dei disegni del maestro padovano per poi arrivare a tradurre il cemento scarpiano in originali creazioni di oreficeria. Il risultato dello studio di Babetto su Scarpa sono infatti opere di gioielleria uniche, che evidenziano i nessi materici, di processo, ideazione e costruzione con le architetture di riferimento. Ogni gioiello diviene così occasione per conoscere il lessico di uno dei maggiori maestri di gioiello contemporaneo e la sua personale chiave interpretativa del mondo architettonico.


À propos de Giampaolo Babetto Dorothea Baumer Dans les bijoux de Giampaolo Babetto, la beauté se marie à la précision. Ses formes rigoureuses se découpent dans l’espace comme de petites sculptures : dés d’or, pyramides, ellipses. Aucun ornement n’altère leur clarté et leur élégance. La lumière et la couleur font vibrer leurs surfaces. Le processus créatif de Babetto est aussi radical dans sa conception artistique qu’il est traditionnel dans sa réalisation artisanale, et il témoigne d’un amour déclaré pour la géométrie. En effet, la source d’inspiration principale de l’artiste a toujours été l’architecture. Dans une première phase, Giampaolo Babetto s’est consacré à des études d’architecture, avant de s’orienter vers le travail des métaux. Grâce à sa profonde affinité avec les formes géométriques – et en particulier avec la tradition constructiviste, avec la mesure, la proportion et les nombres –, il a développé un vocabulaire artistique qui lui a rapidement valu une renommée extraordinaire dans le monde de la joaillerie européenne. Les formes de Babetto sont à la fois simples et riches de surprises syntaxiques. Ses projets semblent naître d’une connaissance précise des formes, ils ne se soucient ni des idées éphémères ni des improvisations à effet. Ils possèdent une élégance stylistique et une confiance en soi absolues, et ils rejettent toute artificialité. Giampaolo Babetto s’en remet à sa main légère, portée par son assurance souveraine. Fort de son grand raffinement esthétique, il joue avec la spatialité et avec la distorsion de la perspective ; dans ses créations parfaitement élaborées, il met en scène des tensions constructives, en donnant toute leur importance au mouvement et au dynamisme. Les bijoux de Babetto sont des beautés fondées sur des relations qui irradient sensuellement à l’extérieur – comme si c’était là leur véritable acte créatif artistique –, en se développant à partir d’une pénétration plastique de

l’intérieur. Ils donnent la même importance aux formes négatives et aux formes positives. Quand on voit pour la première fois les bagues, les colliers ou les bracelets de Giampaolo Babetto, on reste longtemps fasciné par la qualité incomparable avec laquelle il fait fleurir son matériau préféré, l’or. À la clarté des formes correspond une élaboration presque picturale des surfaces, non pas au sens d’ornement, mais comme accentuation de la figuration géométrique. Giampaolo Babetto développe les formes de ses bijoux en partant toujours du matériau et de la séduction que celui-ci exerce sur l’œil grâce à l’éclat tendre et chaud de l’or, à la dureté de l’or blanc – travaillé en dépit de sa résistance –, au noir mystérieux du niellage et au feu des pigments rouges et bleus. Avec le naturel propre à de rares artistes, Giampaolo Babetto s’inscrit dans la tradition de l’histoire de l’art. Les gestes agressifs lui sont étrangers. Babetto ne détruit pas les formes, il les transpose dans de nouveaux contextes inhabituels, en leur conférant ainsi une actualité convaincante. On perçoit l’intensité qui concilie en eux ce qui est apparemment inconciliable, qui pousse à un point extrême la tension qui s’est générée depuis l’intérieur et depuis l’extérieur, en évoluant simultanément à partir d’une image extérieure massive et d’une forme intérieure d’une extrême sobriété. En somme, si je ne m’abuse, telle est la tension que l’artiste recherche dans chacune de ses figures. Et telle est précisément la tension excitante qui se communique à ceux qui portent ses bijoux. Les bijoux « déconstructivistes » en matériau synthétique les plus récents de Giampaolo Babetto recourent largement à une nouvelle transparence et à un nouveau chromatisme. C’est là une promesse stimulante pour l’avenir. Une fête de la légèreté mise en scène dès aujourd’hui avec une assurance et une distinction rares. Extrait de Giampaolo Babetto – Gioielli di Cultura, Prato, Gli Ori, 2002

12


Su Giampaolo Babetto Dorothea Baumer Nei gioielli di Giampaolo Babetto si integrano bellezza e precisione. Le sue forme rigorose si stagliano nello spazio come piccole sculture: dadi d’oro, piramidi, ellissi. Nessun ornamento ne altera la chiarezza e l’eleganza. La luce e il colore ne fanno vibrare le superfici. Il processo creativo di Babetto è altrettanto radicale nella sua concezione artistica che tradizionale nella sua realizzazione artigianale e testimonia di un dichiarato amore per la geometria. In effetti la fonte principale di ispirazione dell’artista è sempre stata l’architettura. In una prima fase infatti egli si era dedicato a studi di architettura, per poi indirizzarsi alla lavorazione dei metalli. Da una profonda affinità verso le forme geometriche, in particolar modo per la tradizione costruttivista, per la misura, la proporzione e i numeri ha sviluppato il suo vocabolario artistico acquisendo ben presto una straordinaria fama nell’ambito della scena orafa europea. Le forme di Babetto sono allo stesso tempo semplici e ricche di sorprese sintattiche. I suoi progetti sembrano scaturire da una precisa conoscenza delle forme, sono incuranti delle idee effimere e delle improvvisazioni a effetto. Essi posseggono un’assoluta eleganza stilistica, sicurezza di sé e rifuggono da qualsiasi tentazione di artificiosità. Babetto si affida alla sua mano leggera grazie anche alla sua sovrana sicurezza. Con raffinatezza estetica gioca con la spazialità e con la distorsione prospettica, nelle sue creazioni perfettamente elaborate mette in scena tensioni costruttive, tematizzando movimento e dinamismo. I gioielli di Babetto sono delle bellezze basate su relazioni che si irradiano sensualmente all’esterno – come se questo fosse il loro vero e proprio atto creativo artistico – sviluppandosi da una penetrazione

13

plastica dell’interno. In essi è attribuita parimenti grande importanza alle forme negative come a quelle positive. Chi vede per la prima volta i suoi anelli, le sue collane o i suoi bracciali resta a lungo catturato dalla incomparabile qualità con la quale Babetto porta a fioritura l’oro, il suo materiale prediletto. Alla chiarezza delle forme corrisponde un’elaborazione quasi pittorica delle superfici. Non nel senso di ornamento, bensì come accentuazione della figurazione geometrica. Babetto sviluppa le forme dei suoi gioielli muovendo sempre dal materiale e dalla seduzione che esso esercita sull’occhio grazie al tenero, caldo fulgore dell’oro, alla durezza dell’oro bianco – lavorato a dispetto della sua resistenza –, al misterioso nero del niello e al fuoco dei pigmenti rossi e blu. Con la naturalezza propria di pochi artisti, Babetto si riallaccia alla tradizione della storia dell’arte. I gesti aggressivi gli sono estranei. Babetto non distrugge le forme, le traspone semmai in nuovi contesti inusuali, attribuendo loro in questo modo una convincente attualità. Si avverte l’intensità che concilia in essi quello che apparentemente è inconciliabile, che sospinge a un punto estremo la tensione generatasi dall’interno e dall’esterno, muovendosi di pari passo da un’immagine esteriore massiccia e da una forma interiore di estrema essenzialità. Insomma, se non erro, questa è la tensione che l’artista cerca in ognuna delle sue figure. Ed è proprio questa l’eccitante tensione che si comunica a chi indossa i suoi gioielli. Nei più recenti lavori “decostruttivisti” di Babetto in materiale sintetico si fanno largo una nuova trasparenza e un nuovo cromatismo. Una promessa stimolante per il futuro. Una festa della leggerezza messa in scena già da oggi con rara sicurezza e signorilità. Da Giampaolo Babetto – Gioielli di Cultura ed. Gli Ori, Prato, 2002



15

GIAMPAOLO BABETTO BAGUE 2017 OR JAUNE 750, MÉTHACRYLATE COURTESY G. BABETTO


GIAMPAOLO BABETTO DESSINS D’ÉTUDE POUR LES CRÉATIONS INSPIRÉES DE CARLO SCARPA 2017 COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA

16


17

BOUCLES D’OREILLES 2011 OR JAUNE 750, PIGMENT COURTESY G. BABETTO


CARLO SCARPA TOMBE MONUMENTALE BRION SAN VITO D’ALTIVOLE (TV) 1968-1978 VUE INTÉRIEURE DES PROPYLÉES COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


INSTALLATION, AMEUBLEMENT ET DÉCORATION DU MAGASIN GAVINA BOLOGNE, 1961-1963 VUE DE LA FAÇADE EXTÉRIEURE COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


GIAMPAOLO BABETTO BOUCLES D’OREILLES 2011 OR JAUNE 750, PIGMENT COURTESY G. BABETTO

20


21

BAGUE 1988 OR JAUNE 750 COURTESY G. BABETTO

BAGUE 1998 OR JAUNE 750 COURTESY G. BABETTO


CARLO SCARPA ESPACE, PALAIS CENTRAL, XXXIV BIENNALE DE VENISE VENISE, 1968 VUES DE L’INSTALLATION CONÇUE PAR CARLO SCARPA POUR SON EXPOSITION PERSONNELLE DANS LE CADRE DE L’EXPOSITION LIGNES DE RECHERCHE. DE L’INFORMEL AUX NOUVELLES STRUCTURES COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA



GIAMPAOLO BABETTO DESSINS D’ÉTUDE POUR DES BIJOUX COURTESY G. BABETTO

24


25

BROCHE 2011 OR JAUNE 750, PIGMENT COURTESY G. BABETTO


GIAMPAOLO BABETTO BROCHES 2000 OR BLANC 750, MÉTHACRYLATE COURTESY G. BABETTO

26


27

COLLIER 2017 OR JAUNE 750 COURTESY G. BABETTO


CARLO SCARPA INSTALLATION LE SENS DE LA COULEUR, LE GOUVERNEMENT DES EAUX, EXPOSITION DES RÉGIONS – ITALIA ‘61, PAVILLON DE LA VÉNÉTIE TURIN, 1960-1961 VUES DE L’INTÉRIEUR DU PAVILLON COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA



GIAMPAOLO BABETTO BROCHE 2015 OR JAUNE 750 COURTESY G. BABETTO

30


31

COLLIER 2015 OR JAUNE 750 COURTESY G. BABETTO


GIAMPAOLO BABETTO COLLIER 2005 OR BLANC 750, NIELLE, PIGMENT COURTESY G. BABETTO

32


33

COLLIER 1998 OR BLANC 750, PIGMENT COURTESY G. BABETTO


CARLO SCARPA INSTALLATION LE SENS DE LA COULEUR, LE GOUVERNEMENT DES EAUX, EXPOSITION DES RÉGIONS – ITALIA ‘61, PAVILLON DE LA VÉNÉTIE TURIN 1960-1961 CROQUIS D’ÉTUDE DU PLAN ET EN AXONOMÉTRIE COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


CARLO SCARPA INSTALLATION LE SENS DE LA COULEUR, LE GOUVERNEMENT DES EAUX, EXPOSITION DES RÉGIONS – ITALIA ‘61, PAVILLON DE LA VÉNÉTIE TURIN 1960-1961 CROQUIS D’ÉTUDE DU PLAN COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


GIAMPAOLO BABETTO BRACELET 1976 OR BLANC 750, NIELLE COURTESY G. BABETTO

36


37

BROCHE 2009 OR BLANC 750, NIELLE, PIGMENT COURTESY G. BABETTO


GIAMPAOLO BABETTO DESSINS D’ÉTUDE POUR LES CRÉATIONS INSPIRÉES DE CARLO SCARPA 2017 COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA

38


39

BAGUE CANGRANDE DELLA SCALA 2017 OR JAUNE 750 COURTESY G. BABETTO


CARLO SCARPA TOMBE MONUMENTALE BRION SAN VITO D’ALTIVOLE (TV) 1968-1978 VUE DU MIROIR D’EAU PRÈS DU PETIT TEMPLE COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


41

RESTAURATION ET INSTALLATION DU MUSÉE DE CASTELVECCHIO VÉRONE, 1958-1974 VUE DE L’ESPACE EXTÉRIEUR AVEC LA STATUE DE CANGRANDE DELLA SCALA COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


GIAMPAOLO BABETTO BROCHE 1976 OR JAUNE 750, ÉBÈNE COURTESY G. BABETTO

42


43

GIAMPAOLO BABETTO BROCHES 2000 OR BLANC 750, MÉTHACRYLATE COURTESY G. BABETTO


CARLO SCARPA INSTALLATION, AMEUBLEMENT ET DÉCORATION DU MAGASIN GAVINA BOLOGNA 1961-1963 VUE INTÉRIEURE COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


45

CARLO SCARPA RESTAURATION ET INSTALLATION DU SHOWROOM OLIVETTI, PLACE SAINT-MARC VENISE, 1957-1958 VUE INTÉRIEURE DU MAGASIN COLLECTION MAXXI ARCHITETTURA


GIAMPAOLO BABETTO BAGUE 2017 OR JAUNE 750, MÉTHACRYLATE COURTESY G. BABETTO

46


47

BAGUE 2017 OR BLANC 750, MÉTHACRYLATE COURTESY G. BABETTO


CONFIGURATION SPATIALE DES VITRINES DANS LA SALLE D’EXPOSITION


Réflexions particulières / Riflessioni particolari Susanna Nobili, Marco Brunori Dans la galerie de l’Hôtel de Galliffet, les vitrines conservent l’architecture et les bijoux de deux grandes personnalités mises en regard. Carlo Scarpa et Giampaolo Babetto, maîtres de la forme et de la beauté. Bâtisseurs géniaux de grands projets, de structures à la fois complexes et puissantes, qui enveloppent le corps, communiquent avec et à lui. Des sensations toujours différentes, qui naissent parce que les matériaux sont imprégnés d’une lumière et d’une couleur palpables, et que leur invention donne toujours de la chaleur. Les vitrines conservent la magie de ces deux maîtres, en matérialisant des détails stupéfiants et irrésistibles. Ce résultat est amplifié dans le projet par l’utilisation d’une pellicule réfléchissante posée sur le fond de la vitrine afin de montrer le verso de l’objet, qu’il soit architectural ou de bijouterie : car le verso est le nerf du projet, il révèle les éléments structurels permettant à un bâtiment de « tenir debout » ou l’accrochage d’un bijou au corps.

49

Nella galleria dell’Hôtel de Galliffet, le teche conservano Architettura e Gioielli di due grandi a confronto. Carlo Scarpa e Giampaolo Babetto, maestri della forma e della bellezza. Geniali costruttori di grandi progetti, strutture complesse e potenti, che avvolgono e comunicano al e con il corpo. Sensazioni mai uguali che nascono perché i materiali sono palpabili di luce, di colore e sempre di una invenzione che dà calore. Le teche custodiscono questa magia di entrambi, a saper materializzare dettagli stupefacenti e irresistibili. Tale risultato è amplificato nel progetto dall’uso di una pellicola specchiante posta sul fondo della teca, a mostrare il retro dell’oggetto, sia esso architettura o gioiello, perché esso, il retro, è il nerbo progettuale che mostra gli elementi strutturali, che consentono lo “stare in piedi” di un edificio o l’appensione al corpo di un gioiello.


Giampaolo Babetto Après ses études à l’Institut Artistique Pietro Selvatico de Padoue et à l’Académie des Beaux-Arts de Venise, Giampaolo Babetto (Padoue, 1947) devient l’un des fondateurs de l’École d’Orfèvrerie de Padoue. Il travaille depuis des années à différentes échelles – à la petite échelle du bijou, bien sûr, mais aussi à celle de l’objet et de l’élément d’ameublement –, en étant très attentif à l’architecture, ce qui s’explique par l’intérêt qu’il nourrissait pour cette discipline à l’époque de sa formation. Dans ses créations, le dessin de charnières et de points de jonction est un chef-d’œuvre à la fois de technique et d’esthétique, tandis que la forme du plein prend son sens dans la présence du vide, qui n’est jamais un négatif, mais un élément fonctionnel susceptible de définir la limite entre l’intérieur et l’extérieur. Du reste, dans son travail créatif, la forme est toujours motivée, et elle répond toujours à des nécessités fonctionnelles et constructives. Entre 1979 et 1983, il est lecteur à la Rietveld Akademie d’Amsterdam. En 1990, il est professeur au Royal College of Art de Londres. En 2007, le Musée des Argents du Palazzo Pitti lui consacre une exposition personnelle. Parmi les principales récompenses qu’il a reçues au cours de sa carrière, mentionnons le RISID New York Athena Awards à la carrière (2003) et le Grand Prix de la Japan Jewellery Design Association, le Herbert Hoffmann (1975/1985), la Gold Medal of Bavaria (1991), le Ring of Honour « Foundation of the Ring of Honour of the Association of Goldsmith’s Art » de Hanau (2003). Ses œuvres sont présentes dans les collections du Victoria and Albert Museum de Londres, du Metropolitan Museum et du MoMA de New York, de la Alte Pinacoteke de Munich et du Musée des Arts Décoratifs de Paris. Il vit et travaille actuellement à Arquà Petrarca, sur les collines padouanes.

Giampaolo Babetto (Padova, 1947), dopo gli studi all’Istituto d’Arte Pietro Selvatico nella sua città natale e all’Accademia di Belle Arti di Venezia, è diventato uno dei fondatori della Scuola Orafa di Padova. Da anni lavora a diverse scale – da quella minuta del gioiello ovviamente, a quella dell’oggetto, a quella dell’elemento d’arredo – con grande attenzione all’architettura, anche in virtù di un suo iniziale avvicinamento alla disciplina. Nelle sue creazioni il disegno di cerniere e punti di giunzione è un capolavoro di tecnica ed estetica al tempo stesso, mentre la forma del pieno trova senso nella presenza del vuoto, che non è mai un negativo, bensì un elemento funzionale, in grado di definire il confine da interno ed esterno. Del resto nel suo operare la forma è sempre motivata e coerente con necessità di carattere funzionale e costruttivo. Tra il 1979 e l’83 è stato lecturer alla Rietveld Akademie di Amsterdam. Nel 1990 ha avuto incarico come professore al Royal College of Art di Londra. Nel 2007 il Museo degli Argenti di Palazzo Pitti gli dedica una personale. Tra i principali premi che ha ricevuto durante la sua carriera si annovera il RISID New York Athena Awards alla carriera (2003) e il Grand Prix della Japan Jewellery Design Association, l’Herbert Hoffmann (1975/1985), la Gold Medal of Bavaria (1991), il Ring of Honour “Foundation of the Ring of Honour of the Association of Goldsmith’s Art” di Hanau, (2003). Le sue opere sono presenti nelle collezioni del Victoria and Albert Museum di Londra, del Metropolitan Museum e del MoMA di New York, dell’Alte Pinacoteke di Monaco e del Musée des Arts Décoratifs di Parigi. Attualmente vive e lavora ad Arquà Petrarca sulle colline padovane.

50


Carlo Scarpa Carlo Scarpa (Venise, 1906 – Sendai, Japon, 1978) est une personnalité profondément liée à Venise et à son territoire, mais également très connue au niveau international. Après ses études à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Venise, il collabore dans les années Vingt avec les verreries de Murano et commence à travailler comme architecte et à enseigner à l’Institut Royal Supérieur d’Architecture de Venise (ensuite IUAV). Il poursuivra son activité d’enseignant tout au long de sa carrière. Son premier chantier important est la rénovation de l’université Ca’ Foscari (1937), dont il reconfigure les intérieurs de façon extraordinaire, en faisant preuve d’une grande sensibilité dans l’emploi des matériaux. Il travaille aussi régulièrement à des projets d’installation d’œuvres d’art : ses interventions aux Gallerie dell’Accademia et au Musée Correr sont des jalons importants dans l’histoire de l’installation muséale au niveau international, tout comme celles qu’il réalise à la Gypsothèque de Possagno et au palais Abatellis de Palerme. Beaucoup de ses choix d’installation sont le fruit du rapport fécond qu’il entretient avec l’œuvre d’art, dont il a toujours su mettre en valeur les particularités, même en l’exportant dans des contextes différents, comme dans le magasin Olivetti de Venise. Parmi ses réalisations les plus abouties, mentionnons la rénovation du Musée de Castelvecchio de Vérone (1958-1975), où il met en œuvre d’extraordinaires solutions structurales et d’exposition. Pendant la dernière décennie de sa carrière, il se consacre à un projet important et complexe : la Tombe monumentale de Brion (1968-1979), qui constitue une véritable synthèse de la leçon du maître vénitien.

51

Carlo Scarpa (Venezia 1906 – Sendai, Giappone, 1978), figura saldamente legata a Venezia e al suo territorio e al tempo stesso largamente conosciuta nel panorama internazionale, si forma presso la Regia Accademia di Belle Arti del capoluogo lagunare. Negli anni Venti collabora con le vetrerie di Murano e intraprende l’attività di architetto e di docente presso il Regio Istituto Superiore di Architettura di Venezia (in seguito IUAV), che porta avanti per tutta la sua carriera. La prima opera di rilievo è il restauro della sede universitaria di Ca’ Foscari (1937), in cui dà prova di straordinarie capacità nel rimodellamento degli interni e di sensibilità acuta nell’impiego dei materiali. È costantemente coinvolto in progetti di allestimento di opere d’arte: i suoi interventi presso le Gallerie dell’Accademia e il Museo Correr rimangono pietre miliari nella storia dell’allestimento museale a livello internazionale, così come quelli nella Gipsoteca di Possagno e in palazzo Abatellis a Palermo. Molte delle sue scelte nell’allestimento derivano dall’intenso rapporto che seppe intrattenere con l’opera d’arte, di cui fu sempre in grado di mettere in luce l’individualità, anche esportandola in contesti differenti, come nel negozio Olivetti di Venezia. Tra le sue opere più impegnative vi è la ristrutturazione del Museo di Castelvecchio a Verona (1958-1975), in cui formula straordinarie soluzioni strutturali e espositive. Nell’ultimo decennio della sua carriera il maestro veneziano è impegnato nel complesso ed esteso progetto della Tomba monumentale Brion (1968-1979), vera e propria sintesi della lezione scarpiana.


conception graphique/grafica Francesco Armitti / Solimena Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme ou par quelque moyen que ce soit (électronique, mécanique, ou autre) sans l’autorisation écrite préalable des ayants droit et de l’éditeur. Nessuna parte di questo volume può essere riprodotta o trasmessa in qualsiasi forma o con qualsiasi mezzo elettronico, meccanico o altro senza l’autorizzazione scritta dei proprietari dei diritti e dell’editore. pour les textes / per i testi: © les auteurs respectifs / © i rispettivi autori pour les images / per le immagini : © Fondazione MAXXI, Roma, © Giampaolo Babetto ritratto / portrait Carlo Scarpa : © Mario Tosello ritratto / portrait Giampaolo Babetto : © Giustino Chemello tous les droits réservés / tutti i diritti riservati © 2019 Istituto Italiano di Cultura de Paris Imprimé à Rome, février 2019

52


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.